anthropisation

L’artificialisation forcenée des sols

L’artificialisation des sols par l’habitat, les zones d’activité et les infrastructures entraîne la destruction de la biodiversité et la non-adaptation de nos territoires aux impacts climatiques. Elle renforce aussi les fractures sociales, territoriales et économiques. La trajectoire nationale de zéro artificialisation nette a été instituée en 2021 par la loi Climat et résilience. Son objectif, réduire de 50 % d’ici à 2030 la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers dans le pays, puis atteindre le zéro artificialisation nette en 2050. Tout espace qui sera alors artificialisé sera compensé par un espace naturel équivalent. Les résistances à cet engagement judicieux sont pourtant multiples.

un collectif : L’artificialisation des sols va galopant en France : cinq terrains de foot par heure (même la nuit) ; 10 % de la surface agricole couverte durant les cinquante dernières années ; une tendance 3,7 fois plus rapide que l’augmentation de la population. La législation était peu ambitieuse peu ambitieuse, le ZAN demandait à nos enfants ce que nous ne pouvons réaliser d’emblée. Pourtant le ZAN a été assoupli par une loi en 2023. Et Michel Barnier a annoncé une nette régression dans son discours de politique générale : « Pour construire, il faut du foncier. »

Notre urbanisme doit privilégier une densité intermédiaire, avec des sols couverts de végétation, rejetant un idéal pavillonnaire très artificialisant (et coûteux en énergie pour le chauffage et le transport). Enfin, revitalisons l’existant : le taux de logements vacants atteint 8,5 % du parc immobilier…

Nos articles les plus anciens sur l’artificialisation

14.04.2005 Artificialisation du territoire

Une étude de l’IFEN (Institut français de l’environnement) dénonce le phénomène de grignotage des espaces naturels du fait de l’urbanisation, des routes et autres infrastructures. Les sols à usage non agricole des humains représentaient 6,1 % du territoire en 2003 et cette emprise a augmenté de 16 % en 10 ans. La Biosphère ne s’occupe pas beaucoup de l’impact paysager, à chacun son goût de l’esthétique. Pas beaucoup plus de l’impact sur les inondations et l’érosion, tant pis pour les humains. Un peu plus sans doute de la violence exacerbée par un espace mal organisé et un cadre de vie éclaté.

Mais la fragmentation des terres accroît surtout le risque que les écosystèmes ne puissent plus se connecter les uns aux autres au péril de la survie d’une bonne partie de la flore et de la faune.

8.05.2005 Stérilisation des terres

La loi française d’orientation agricole, en préparation, ne reprend pas les propositions du rapport Boisson pour le Conseil économique et social : « La maîtrise foncière, clé du développement rural ». Pourtant c’est l’équivalent des surfaces cultivées d’un département qui disparaît tous les six ans. L’urbanisation, et l’équipement qui l’accompagne, se font le plus souvent en plaine et dans les vallées, d’excellentes terres agricoles. C’est exactement ce qui se passe aussi dans d’autres pays ! En Égypte, les Anciens vivaient à l’orée du désert pour ne pas empiéter sur leurs terres agricoles, maintenant les masses populaires bâtissent en pleins champs cultivés malgré les interdictions : une maison démolie par les autorités sera reconstruite dans la nuit. Partout les humains transforment la Biosphère en un désert de sable et de béton. Pour en revenir à la France, au rythme actuel d’artificialisation des sols au profit de l’habitat, dans 600 ans il n’y aura plus de terres cultivables.

Les optimistes diront encore « Aménageons pour aller vivre sous terre », d’autres diront : « ils étaient fous nos ancêtres ! » Il est préférable de crier dès aujourd’hui contre la folie humaine, même si c’est dans le désert…

14.08.2005 Des routes, des routes, trop de routes

En vertu de la loi de décentralisation d’août 2004, l’État français veut transférer 18 000 kilomètres de routes nationales (pour 10 000 kilomètres d’autoroutes) aux Conseils généraux. Ce n’est qu’un tout petit aspect d’une voirie qui compte 1,5 millions de kilomètres dont les départementales occupent 365 000 kilomètres, les communales 550 000 km et les chemins ruraux environ 600 000 km. Les problèmes de financements deviennent lancinants et le désengagement de l’État est à juste titre mal perçu par les collectivités locales. A cela s’ajoute les inquiétudes avec la privatisation prévue de certaines autoroutes. Mais personne ne s’interroge sur le bien-fondé d’un tel réseau dédiés aux déplacements individualisés.

L’importance démesurée de ce réseau de voirie entraîne pourtant la dégradation importante des écosystèmes par l’artificialisation des territoires et leur fragmentation. Pour la Biosphère, jamais une société humaine respectueuse de l’environnement n’aurait du dépasser le niveau des chemins vicinaux qui ne font qu’entretenir les rapports de voisinage.

5.11.2005 Pas de Biosphère sans marais

Les marais au sud de l’Irak couvraient 20 000 km2 en 1970, ils avaient complètement disparus en 2001. Édifié au nom d’une politique agricole visant à développer l’irrigation entre Bagdad et Bassora, un réseau de dignes avait provoqué l’assèchement, phénomène accentué par les barrages en amont le long du Tigre et de l’Euphrate. Non seulement les habitants des marais ont perdu leurs moyens traditionnels d’existence, mais l’élévation de la température locale a atteint près de 5°C à cause de la destruction radicale de l’écologie de la région. Même si, après l’éviction de S.Hussein et un programme coordonné par les Nations unies, les marais ont retrouvé depuis lors 40 % de leur superficie grâce à la démolition des digues, les besoins du pays en eau vont continuer à croître avec l’urbanisation et l’industrialisation : cette reconquête des marais est donc fragile.

Quand les humains auront stérilisé toutes les terres pour leurs propres besoins, que leur restera-t-il comme avenir si ce n’est d’être chassé définitivement du jardin d’Eden.

Nos articles les plus récents

ZAN, zéro artificialisation nette, faux débat

extraits : Le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire en avril 2024 : « Nous devons nous interroger sur la mise en œuvre du ZAN car la pression monte. Il faut dégager des terrains pour l’industrie. Pas question de se retrouver dans la situation invraisemblable de devoir refuser des investissements industriels représentant des milliards d’euros d’investissement et des milliers d’emplois parce qu’il n’y a pas de terrains disponibles. »….

Artificialisation des sols, à combattre

extraits : L’importance démesurée des réseaux de voirie entraîne une dégradation effroyable des écosystèmes par l’artificialisation des territoires et leur fragmentation. Pour l’équilibre de la Biosphère, jamais une société respectueuse de l’environnement n’aurait du dépasser le niveau des chemins vicinaux qui ne font qu’entretenir les rapports de voisinage et les circuits courts….

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Le cerveau des non-humains

Les humains sont des animaux parmi d’autres. Même une mouche à un cerveau. Pourtant beaucoup de personnes ne nous voient pas comme un animal, ils ont une  conception de la nature anthropocentrée, centrée sur l’espèce humaine. Nous n’avons pas à les traiter d’imbéciles, il faut seulement mieux leur expliquer nos origines, comprendre le fonctionnement de notre maison commune et de tous ses habitants. Les écologistes n’ont pas d’adversaire, ils n’ont que des personnes à convaincre.

Jean-Baptiste Jacquin : Une équipe de chercheurs a mis au jour l’ensemble des fonctions cérébrales de la drosophile, un record. Pas plus gros qu’un grain de sable, le cerveau d’une Drosophila melanogaster adulte contient 139 255 neurones, 54,5 millions de synapses et huit mille types de cellules. ce petit animal est capable de comportements sophistiqués comme la marche et le vol, l’apprentissage, la mémoire, la navigation et même les interactions sociales. La drosophile possède environ un million de fois moins de neurones qu’un cerveau humain. Autrement dit, la science n’est pas près de reconstituer notre connectome, le plan complet des connexions neuronales.

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anthropocentrisme, bio- ou écocentrisme, que choisir ? (2012)

extraits : Un insecte possède un cerveau, plus petit que celui d’un humain sans doute, mais un cerveau quand même. L’escargot est également doté d’un ganglion cérébral, et d’un cœur avec une seule oreillette et un seul ventricule, mais un cœur tout de même. Le schéma d’organisation du vivant est assez similaire d’un bout à l’autre de la planète, homo sapiens ne constituant pas une exception ! Pourtant certains croient encore à la spécificité humaine, fabulant que l’Homme est à l’image de dieu et la Terre au centre de l’univers. Ils font preuve d’anthropocentrisme, l’homme (anthrôpos) au centre.

Les humains, des animaux pas si perfectionnés que ça (2014)

extraits : Beaucoup de monde croit que l’homme n’est pas un animal. La croyance en la supériorité de l’être humain est en effet incommensurable. C’est un mythe qu’un écologiste se doit de déconstruire. En fait l’homme est d’une certaine façon moins complexe qu’un grain de riz. Avec ses 20 000 à 25 000 gènes il en possède moins que le riz, qui en compte 30 000 à 40 000. Pourquoi ? Alors que l’homme peut se déplacer pour se mettre à l’abri, les plantes sont obligée de rester sur place et de s’adapter à leur environnement. Pour ce faire, elles disposent de jeux de gènes qui s’expriment spécifiquement dans telle ou telle condition : le froid, la sécheresse, etc. On peut même aller loin dans la comparaison animal, homme et végétal. L’analyse de l’ADN de différentes espèces révèle que tous les êtres vivants, animaux et végétaux, on en commun au moins 25 % de leur gène. Si l’espèce humaine partage 98 % de ses gènes avec le chimpanzé, il en partage 36 % avec la jonquille Narcissus jonquilla….

Généalogie : notre ancêtre, le dipneuste (2024)

extraits : Certains croient faire de gros progrès en reconstituant leur généalogie familiale grâce à quelques archive usées : attitude purement anthropocentrique qui balbutie sur un ou deux siècles. Ce n’est pas là un exercice très captivant, mieux vaut le long souvenir de notre histoire commune. Remonte dans le temps, bien avant l’automobile, le téléphone et l’électricité, va encore plus loin. Tu arriveras il y a 400 générations, quand tes ancêtres commençaient à cultiver la terre et à se croire séparés de l’univers. En remontant encore, il y a 10 000 générations environ, tu trouveras ton premier ancêtre homo sapiens. Mais ton origine est encore antérieure ; il y a 100 000 générations, ceux par qui tu es arrivé étaient des hominidés. Quelques dizaines de millions d’années auparavant, ton ancêtre, un tout petit mammifère, vivait au temps des derniers dinosaures. En remontant encore, ton ancêtre était amphibien : un dipneuste ! Il possède à la fois des branchies et un poumon….

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Consilience, précisions sur la fin du monde

Yves Cochet dans son dernier livre « précisions sur la fin du monde » (Les liens qui libèrent, 2024)

l’inéluctable catastrophe

en exergue du livre :

« Si les tendances actuelles de croissance de la population mondiale, de l’industrialisation, de la pollution, de la production alimentaire et de l’épuisement des ressources se poursuivent, les limites de la croissance sur cette planète seront atteintes au cours des cent prochaines année. Le résultat le plus probable sera un déclin plutôt soudain et incontrôlable de la population et de la capacité industrielle. » (The Limits to Growth, rapport au Club de Rome, Universe Books, 1972)

René Dumont, présidentiable écolo en 1974 : « Si nous maintenons le taux d’expansion actuelle de la population et de la production industrielle jusqu’au siècle prochain, ce dernier ne se terminera pas sans l’effondrement total de notre civilisation. Par l’épuisement des réserves minérales et pétrolières ; par la dégradation poussée des sols ; par la pollution devenue insoutenable de l’air et des eaux ; enfin par une altération des climats, due notamment à l’accumulation du gaz carbonique. » (éditions Jean-Jaques Pauvert, 1974)

Yves Cochet (Libération, 23 août 2017, repris par le livre) : « Bien que la prudence politique invite à rester dans le flou, et que la mode intellectuelle soit celle de l’incertitude quant à l’avenir, j’estime au contraire que les 33 prochaines années sont déjà écrites. La période 2020-2050 sera la plus bouleversante qu’aura jamais vécu l’humanité en si peu de temps. L’effondrement est certain vers 2030. Cette rupture est désormais imparable, le système-Terre se comportant comme un automate qu’aucune force humaine ne peut contrôler. L’étape suivante sera la plus pénible au vu de l’abaissement brusque de la population mondiale (épidémies, famines, guerres), de la déplétion des ressources énergétiques et alimentaires, de la perte des infrastructures et de la faillite des gouvernements. »

Yves Cochet en 2024 (page 55-56) : « Certes il n’y a pas de preuve irréfutable de la certitude de l’effondrement systémique planétaire. Il y a quand même une forte présomption par ce qu’on appelle la consilience, c’est-à-dire la certitude qui apparaît lorsque de nombreuses études et points de vue indépendants concourent tous dans le même sens. Cela me suffit pour être convaincus à 100 % de l’arrivée de la fin de notre monde. »

page 83 : « L’Effondrement est certain en 2030, à quelques années près. Jamais une personne politique ne devrait dater ses prédictions, puisque le risque de se tromper est grand. Comme l’écrivait l’humoriste Pierre Dac : « Les prévisions sont difficiles, surtout lorsqu’elles concernent l’avenir. » N’ayant plus aujourd’hui la retenue universitaire de la crainte de se fourvoyer, je la maintiens donc politiquement afin de tenter une fois encore de réveiller les consciences endormies. »

page 171 : on voit mal comment, dans un court laps de temps, les sociétés occidentales abandonneraient le marché global, la production-consommation de masse et la fétichisation de la marchandise.

Les limites démographiques

page 117 : « La question démographique se situe à l’intersection des questions culturelles et des questions naturelles, elle en rassemble les difficultés et les controverses. Dans la décroissance démographique que je soutiens, la droite décèle une campagne en faveur d’avortements massifs, de promotion de l’homosexualité et d’abandon du patriotisme. La gauche nous soupçonne d’attaquer les droits humains, de fuir le problème du financement des retraites, voire de prêcher l’eugénisme ou le racisme. D’une façon générale, la question est taboue ou considérée comme mal posée : l’information, la croissance et la technologie résoudront les éventuels problèmes démographiques. Quant aux organisations écologistes, associatives ou politiques, elles résolvent la question en ne se la posant pas, alors que l’écologie des populations est une discipline importante de l’écologie scientifique. »

page 118 : La question de la surpopulation sur un territoire ne se réduit pas au nombre des personnes mais à la multiplication de ce nombre par l’empreinte écologique moyenne de la population du territoire en question.

page 120 : Les listes des écogestes ne mentionnent jamais « avoir un enfant en moins », pourtant très efficace. Sont mis en avant les écogestes oiseux genre « fermer le robinet quand on se brosse les dents ». Une famille américaine qui choisit d’avoir un enfant en moins offre le même niveau de réduction d’émissions (de gaz à effet de serre) que 684 adolescents qui choisiraient d’adopter le « recyclage » pour le reste de leur vie.

page 121 : Les mouvements émancipateurs genre « libération des femmes » considèrent que le choix d’avoir ou de ne pas avoir un enfant est un choix personnel des femmes, au mieux des couples. Tandis que mon opinion est que c’est un choix collectif qui réclame une politique sans coercition bien différente du natalisme gouvernemental.

page 123 : Dans les textes du théologien Ellul, qui appelle à la tempérance, la sobriété et autres limitations, je n’ai lu aucun propos sur la démographie et la surpopulation. Il est difficile de nier, au vu des 2000 ans d’histoire du christianisme, que cette religion soit plutôt nataliste, et c’est peu dire.

L’ennemi principal

le productivisme

page 89 : « L’ennemi principal n’est pas la forme institutionnelle de l’économie, libérale ou dictatoriale, c’est le productivisme qui se caractérise par 6 attributs essentiels : primat de l’économie, indifférence à la nature, accroissement incessant de la productivité, exploitation des travailleurs, volonté démiurgique de refabrication du monde, aspiration métaphysique à la toute puissance. »

page 110 : « Du point de vue écologique, il n’y a pas de différence entre un réacteur nucléaire privé appartenant à un capitaliste américain et un réacteur nucléaire appartenant à une coopérative ouvrière sans but lucratif. »

page 153 : Croire que le capitalisme est le principal responsable des désastres environnementaux est un aveuglement sur l’histoire matérielle et institutionnelle des « démocraties populaires » et dépolitise le conflit central entre les productivistes et les antiproductivistes.

– la grande taille

page 125 : Il est possible de dire qu’il y a une sorte de limite à la taille des groupements humains si l’on veut que ceux-ci conservent leur impératif de liberté et d’égalité sans tomber dans une société inégalitaire et hiérarchique. Plusieurs études scientifiques se disputent sur le nombre maximum au-delà duquel la confiance mutuelle et la communication amicale ne suffiraient plus à assurer la cohésion du groupe. Nous pouvons évaluer ce nombre à environ 500, sachant que les conditions écologiques d’habitat et l’héritage culturel du groupe peuvent faire varier cette taille.

page 126 : Bref la taille compte comme l’ont montré Ivan Illich ou Olivier Rey. Au-delà d’un certain seuil – souvent difficile à préciser -, toute organisation humaine tend à devenir contre-productive par rapport à ses objectifs initiaux.

page 157-158 : Plus un système est grand, moins il dépense d’énergie par unité de masse (les pertes thermiques dépendent de la surface d’échange avec l’extérieur). Mais ce raisonnement purement thermodynamique doit être contrebalancé par un raisonnement systémique en termes de complexité de gestion ; une ville deux fois plus grande révèle, par habitant, plus de délits, de crimes, de pollutions, d’embouteillages, de corruption… La taille pèse sur la ville, intrinsèquement.

page 160 : dans les grands ensembles politiques, vous existez moins que dans les petits.

agir face à la catastrophe

page 22-23 : La catastrophe est certaine, sans échappatoire ; nous n’éviterons pas l’effondrement systémique mondial ; la fin du monde est inéluctable. A quoi bon, dès lors, à continuer une activité de militant effondriste comme je le fais si cela ne produit aucun résultat ? Un impératif moral me pousse pourtant à croire qu’ainsi je pourrais, éventuellement, minimiser le nombre de morts dus à l’effondrement en incitant quelques personnes à résister au modèle dominant en devenant décroissants et permaculteurs.

page 67 : Un crash program politique rigoureux permettrait d’éviter l’effondrement, mais il y conduirait tout de même par son inacceptabilité sociale ! Pour notre regard d’écologiste, l’anthropocentrisme est patent : dans ce mélange enchevêtré d’utilitarisme (je défends avant tout mes intérêts) et de soif de reconnaissance (aimez-moi, respectez-moi), la nature ne prend aucune part. Observons qu’aujourd’hui (2024) seule la Gambie respecte l’Accord de Paris (de limiter les émissions de gaz à effet de serre) signé en 2015 par 191 pays.

page 131 : La « biorégion » se donne les moyens de pouvoir survivre assez longtemps en autarcie, tout en entretenant des échanges avec l’extérieur. Elle est nécessairement territoriale pour des raisons écologiques de réduction des nuisance liées aux échanges mondiaux, et elle est autonome au sens biophysique de restreindre son empreinte écologique nette à la surface de son territoire : « produire ce que l’on consomme ».

page 137 : une orientation sociale atténuerait les effet destructeurs de l’envie et de la jalousie. Une politique de quotas individuels des ressources de base sera mse en place au moyen d’une carte carbone. Chaque habitant recevra un quota annuel de droits d’émissions de CO2, qui encadre tout consommation d’énergie et d’alimentation.

Page 145 : Le XXIe siècle sera écologique ou ne sera pas. En paraphrasant Karl Marx, on peut soutenir que l’écologique est déterminant en dernière instance. Ce sera une constellation cérébrale autour d’une liste de mots tels que : rationnement, exode urbain, institutions biorégionales, descente énergétique rapide, savoir-faire low tech, permaculture par tous, plafonnement des revenus excessifs, sortie du nucléaire, abandon de la mobilité thermique ou électrique… bref dans un premier temps, la décroissance des 20 % le plus riches de la planète. Où sont les forces intellectuelles et sociopolitiques qui appuieraient une telle perspective ?

Page 172 : il me paraît donc que le travail sur une alternative politique décroissante doit continuer.

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere, lire :

La convivialité d’Ivan Illich (1973)

The Collapse of Complexe Societies de Joseph Tainter (1988)

Une question de taille d’Olivier Rey (2014)

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Yves Cochet, un prophète des temps à venir

Il est toujours utile de répéter les vérités et Yves Cochet s’y emploie : décroissance démographique et effondrement de la civilisation thermo-industrielle vont de pair, c’est certain, c’est mathématique.

Yves Cochet, un effondrisme réaffirmé

Yves Cochet en 2005, « Pétrole apocalypse »

Suite au pic pétrolier, les pays importateurs souffriront de pénurie, ce qui les entraînera vers l’effondrement économique et social. Les responsables économiques et politiques n’ont pas anticipé la situation qui s’annonce. Où aller pour trouver à boire et à manger ? Nous n’avons plus de parents fermiers à la campagne chez lesquels nous réfugier comme nous l’avons fait au cours de la débâcle de 1940. Nous n’avons plus un ailleurs inexploré comme l’avaient jadis quelques hordes, émigrant massivement lorsque la pression démographique sur le territoire traditionnel dépassait sa capacité de charge écologique. Que nous restera-t-il hormis la violence ? Il n’existe qu’une demi-solution : la sobriété immédiate.Tout ce qui ressemble à une organisation basée sur le transport bon marché à longue distance aura du mal à subsister, hormis les armées pendant quelque temps….

Yves Cochet en 2009, « Antimanuel d’écologie »

Un seuil a été dépassé, un seuil de liaison entre le capitalisme fondé sur le crédit et les ressources naturelles qui sont la base de toute richesse réelle. L’espoir d’une nouvelle phase A du Kondratieff (ndlr : reprise économique), cet espoir est vain. Nous ne sommes pas à l’aube d’une nouvelle croissance matérielles, nous sommes dans la phase terminale du capitalisme. La recherche incessante de la croissance, serinée à longueur d’années par la majorité des politiques et des médias, n’est donc pas la solution à la catastrophe écologique, elle est au contraire une aspiration au pire. La catastrophe écologique implique une conclusion fatale : la décroissance est notre destin. Nous ne sommes plus dans le projet de société désirable, nous sommes dans le compte à rebours pour essayer de réduire les conséquences dramatiques de l’inéluctable catastrophe. Le temps dont nous disposons pour préparer ce nouveau monde se compte en années, non en décennies…

2017, « Gouverner la décroissance » (collectif)

Yves Cochet : « L’effondrement concerne la planète entière, États et instituions internationales compris. Aucun État ne peut alors compter sur ses voisins ou amis pour lui venir en aide, tant la situation globale et la situation de chacun s’est dégradées. La vitesse de cet effondrement est fonction de la vitesse de désintégration la plus rapide d’un de ses sous-systèmes cruciaux, par exemple le système financier et bancaire, puis, par contagion et rétroactions positives, des vitesses d’effondrement des autres systèmes cruciaux, fourniture d’énergie et d’alimentation, flux des échanges commerciaux, systèmes de communication. La situation générale du monde sera tellement détériorée que des services aujourd’hui banals tel que l’usage de l’électricité ou la mobilité automobile ne seront plus envisageables. Les survivants à l’effondrement auront subi le plus grand traumatisme de leur vie, le plus grand traumatisme de l’histoire humaine, la mort par centaines de millions de personnes dont ils auront eu connaissance avant que s’éteignent les communications électroniques. »…

Juin 2019, « L’humanité pourrait avoir disparu en 2050 » (Yves Cochet dans Le Parisien)

Les alarmistes lancent des appels dans les journaux : faites quelque chose, vous, les puissants ! Moi, je n’y crois plus. Il est hélas trop tard pour la transition écologique. On peut quand même minimiser le nombre de morts. Au lieu d’en avoir 4 milliards dans les trente ans, on en aura peut-être 3,5 milliards, en faisant des bio-régions résilientes.Sans la nourriture et l’énergie, vous êtes mort. Si Rungis s’effondre, à Paris, en trois jours, c’est la guerre civile.Tout seul, vous tenez trois jours. C’est à l’échelle d’une bio-région que l’on peut survivre. Mon discours ne fera jamais recette. Je ne suis pas entendu, et c’est précisément pour cela que l’effondrement va arriver. Pour s’en sortir, il faudrait une économie de guerre comme à Londres, en 1941. Je suis pour le rationnement de l’essence, des vivres, des vêtements, et pour le contrôle des naissances…

Novembre 2019. Le projet de motion d’Yves Cochet pour le Congrès d’EELV

« L’effondrement est comme un trou noir qui attire à lui toutes les certitudes passées. Si, comme moi, on croit au scénario d’un effondrement systémique, global, imminent, comme le scénario le plus probable des trente prochaines année sur Terre, alors toutes nos pensées et nos actions doivent être orientées par ce trou noir, cet attracteur, ce magnétisme. La période 2020 – 2050 sera la plus bouleversante qu’aura jamais vécu l’humanité en si peu de temps. À quelques années près, elle se composera de trois étapes successives : la fin du monde tel que nous le connaissons (2020-2030), l’intervalle de survie (2030-2040), le début d’une renaissance (2040-2050). De telles affirmations s’appuient sur de nombreuses publications scientifiques que l’on peut réunir sous la bannière de l’Anthropocène…

Yves Cochet en 2024, dans son livre « précisions sur la fin du monde »

Bien que la prudence politique invite à rester dans le flou, et que la mode intellectuelle soit celle de l’incertitude quant à l’avenir, j’estime au contraire que les 33 prochaines années sont déjà écrites. La période 2020-2050 sera la plus bouleversante qu’aura jamais vécu l’humanité en si peu de temps. L’effondrement est certain vers 2030. Cette rupture est désormais imparable, le système-Terre se comportant comme un automate qu’aucune force humaine ne peut contrôler. L’étape suivante sera la plus pénible au vu de l’abaissement brusque de la population mondiale (épidémies, famines, guerres), de la déplétion des ressources énergétiques et alimentaires, de la perte des infrastructures et de la faillite des gouvernements.

Yves Cochet, un malthusianisme réitéré

Yves Cochet en 2014, pour la préface du livre « Moins nombreux, plus heureux (l’urgence écologique de repenser la démographie) » (avec 12 autres auteurs)

« La question démographique se situe à l’intersection des questions culturelles et des questions naturelles, elle en rassemble les difficultés et les controverses. Les néomalthusiens réunis dans ce livre sont l’objet de critiques politiques en provenance de tous les bords. Dans la décroissance démographique que nous soutenons, la droite décèle une campagne en faveur d’avortements massifs, de promotion de l’homosexualité et d’abandon du patriotisme. La gauche nous soupçonne d’attaquer les droits humains, de fuir le problème du financement des retraites, voire de prêcher l’eugénisme ou le racisme. D’une façon générale, la question est taboue ou considérée comme mal posée : l’information, la croissance et la technologie résoudront les éventuels problèmes démographiques. Quant aux organisations écologistes, associatives ou politiques, elles résolvent la question en ne se la posant pas, alors que l’écologie des populations est une discipline importante de l’écologie scientifique. »

Yves Cochet en 2024, dans son livre « Précisions sur la fin du monde » (page 117)

« La question démographique se situe à l’intersection des questions culturelles et des questions naturelles, elle en rassemble les difficultés et les controverses. Dans la décroissance démographique que je soutiens, la droite décèle une campagne en faveur d’avortements massifs, de promotion de l’homosexualité et d’abandon du patriotisme. La gauche nous soupçonne d’attaquer les droits humains, de fuir le problème du financement des retraites, voire de prêcher l’eugénisme ou le racisme. D’une façon générale, la question est taboue ou considérée comme mal posée : l’information, la croissance et la technologie résoudront les éventuels problèmes démographiques. Quant aux organisations écologistes, associatives ou politiques, elles résolvent la question en ne se la posant pas, alors que l’écologie des populations est une discipline importante de l’écologie scientifique. »

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Bruno Retailleau à l’intérieur, un anti-immigré ?

Le problème de l’immigration, c’est l’impasse dans laquelle nous a mené le mythe de la mobilité comme droit absolu.  En 1968, 2 % seulement de l’humanité franchissait une frontière, soit 60 millions de personnes. Aujourd’hui 20 %, soit un milliard et demi. Pourtant aux temps d’Adam Smith et Ricardo, au début du XIXe siècle, ce n’était pas les humains qui se déplaçaient d’un pays à l’autre, uniquement les marchandises… Aujourd’hui les frontières se ferment, inexorablement, saturation de l’espace. Tous les pays sans exception sont déjà surpeuplés. Les limites planétaires se répercutent sur les limites de chaque territoire. Que peut faire un ministre de l’intérieur ?

Julia Pascual : Le premier ministre, Michel Barnier, a prévenu qu’« il y aura beaucoup plus de rigueur, il y aura des ruptures ». Lors de sa campagne pour la primaire LR, en 2021, il défendait la suppression de l’aide médicale d’Etat (AME), proposait un référendum pour instaurer un « bouclier constitutionnel » et s’affranchir des règles européennes.S’il n’a pas prononcé le mot « immigration » lors de la passation des pouvoirs, le nouveau ministre de l’intérieur Bruno Retailleau avait affiché son objectif dans un entretien : « Mettre un coup d’arrêt aux entrées illégales » et « augmenter les sorties ». Le soir, sur TF1, il a précisé sa pensée – « Je pense que l’immigration massive, ça n’est pas une chance pour la France » . Il envisage de rétablir les mesures de la loi Darmanin censurées par le Conseil constitutionnel, comme le délit de séjour irrégulier, la suppression de l’aide médicale d’Etat ou encore de demander aux préfets de « régulariser moins ». Ardent partisan de l’assimilation, il est persuadé qu’« une partie de l’immigration refuse d’entrer dans le récit national ». Il veut enfin profiter du durcissement des positions d’Etats européens comme l’Allemagne pour « constituer une sorte d’alliance »

Quelques remarques sur l’immigration

– On apprend incidemment que séjourner illégalement sur notre territoire ne constitue pas un délit !

– Il faut donc prolonger l’immigration de masse puisque les «français de souche » ne font plus assez d’enfants.

– La gauche, sur l’immigration, ne convainc plus. Trop maximaliste.

– L’Europe entière, pas seulement Orban et Meloni mais désormais et surtout des dirigeants socialistes en Allemagne, Espagne ou au Danemark, se préoccupe de la déferlante migratoire.

– Un tiers des français a voté pour le RN et si rien n’est fait, Marine Le Pen sera là en 2027.

– Sur les 300 000 autorisations de séjours délivrées par an, seules 10% le sont au titre d’une activité professionnelle. Le reste? Regroupement familial, études, soins (statistiques officielles).

– Il y a un peu plus de 30 000 régularisations par an. La plupart des régularisations répondent à la stricte application du droit.

– Les marges de manœuvre du Préfet sont très faibles et se limitent principalement aux régularisations par le travail qui correspondent à un besoin réel des entreprises.

– Selon Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, « Les parents sont inquiets pour leurs enfants et voient que le racisme maintenant est une valeur clé du gouvernement de Michel Barnier… Il fallait avoir fait la Manif pour tous pour remonter en haut de la liste des ministrables ».

– Ce n’est pas du racisme mais du pragmatisme que de vouloir gérer toute la misère du monde.

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Loi sur l’immigration, où est l’écologie ?

Extraits : « Génération Écologie » condamne avec la plus grande force la loi sur l’immigration adoptée le 19 décembre 2023 par le Parlement : «  Il s’agit d’une loi de régression inédite, contraire aux valeurs républicaines… » Cette référence aux valeurs fait l’impasse sur la question de déterminer si des restrictions à l’immigration sont fondamentalement écolos ou complètement réactionnaires….

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La difficile gestion de l’immigration (avril 2023)

Réguler l’immigration, est-ce du racisme ? (mars 2023)

démographie et migrations environnementales (février 2023)

Démographie et immigration, 2 sujets tabous (janvier 2023)

Migration comme solution au déclin, délirant (2022)

L’arrêt forcé des migrations se mondialise (2021)

Politique écologique et migrations (2020)

Problème, anti-migrants ou anti-immigration ? (2020)

LFI hésite à parler vrai sur la fin des migrations ! (2018)

Immigration, l’écologie politique est-elle humaniste (2018)

La fin des migrations sur une planète close et saturée (2018)

Une nouvelle dimension aux migrations, insupportable (2017)

Que faire pour limiter les flux d’immigration/émigration (2016)

L’immigrationisme pousse à la guerre de tous contre tous (2016)

Liberté…, immigration – la France à l’heure des choix (2016)

Immigration, débat entre malthusiens et écosocialistes (2015)

Immigration : Europe passoire ou Europe forteresse ? (2015)

Le durcissement australien en matière d’immigration (2015)

Les Suisses ont voté halte à « l’immigration de masse » (2014)

En Suisse, le peuple devra trancher sur l’immigration (2014)

Fr. Hollande, l’immigration et la saturation de l’espace (2014)

La fin des migrations, en Europe et ailleurs (2013, Mayotte)

ECOPOP, limiter l’immigration pour protéger la nature (2012)

arrêt des migrations et ressources vitales (2011, Malek Boutih)

l’écologie contre les migrations (2011)

la fin des migrations (2010)

L’immigration fera l’identité nationale (2009)

immigration zéro (2007)

Bruno Retailleau à l’intérieur, un anti-immigré ? Lire la suite »

La Norvège forteresse, fiction ou réalisme ?

Faire de chaque pays une forteresse, crédible ou non ? La fiction « The Fortress » sur Canal+ repose sur le fait que le royaume de Norvège aurait édifié le long de sa frontière terrestre une ligne infranchissable. Pour se préserver du chaos planétaire, le pays est parvenu à l’autosuffisance alimentaire, entre autres grâce à d’immenses élevages de saumons. Une alerte sanitaire trace une première lézarde dans cet édifice autarcique. Cette fiction pose plusieurs problèmes actuels, faut-il arrêter l’immigration, peut-on arriver à une autonomie alimentaire durable, sommes-nous démunis face à des pandémies, etc.

Audrey Fournier parle de Fortress : En 2037 la Norvège est devenu un des seuls endroits habitables en Europe. Riche en hydrocarbures mais en proie aux catastrophes climatiques, à la faim et aux guerres civiles, elle a totalement fermé ses frontières. L’autosuffisance alimentaire du pays a demandé dix ans d’effort national, et l’aide de chercheurs agronomes sur ­lesquels repose la survie de la ­population. Une ingénieure devient ainsi un des seuls recours lorsque les élevages de saumon sont décimés par un virus agressif et transmissible à l’homme. Aujourd’hui, la politique migratoire est une des principales lignes de fracture politique en Norvège et chez ses voisins du Nord, autrefois considérés comme des eldorados humanitaires.

Les questions posées par cette dystopie

Immigration

Rappelons que « le premier ministre suédois avait demandé en 2014 à ses citoyens d’“ouvrir leur cœur” aux migrants. Un an plus tard, il a annoncé, en larmes, qu’il devait fermer les frontières : « Cent vingt mille réfugiés sont arrivés en Suède cette année, c’est beaucoup trop. » En 1968, 2 % seulement de l’humanité franchissait une frontière, soit 60 millions de personnes. Aujourd’hui 20 %, soit un milliard et demi. Pourtant aux temps d’Adam Smith et Ricardo, au début du XIXe siècle, ce n’était pas les humains qui se déplaçaient d’un pays à l’autre, uniquement les marchandises… Aujourd’hui les frontières se ferment, inexorablement. Les limites planétaires se répercutent sur les limites de chaque territoire.

En clair il y aura de moins en moins de possibilités de libre circulation sur une planète saturée d’humains. La Norvège fantasmée, ce sera peut-être la situation généralisée de demain. Déjà des murs se dressent un peu partout aux frontières.

Lire, Loi sur l’immigration, où est l’écologie ?

Autonomie

ll n’y aura pas de transition énergétique réussie sans plus d’autonomie des collectivités locales. C’est une évolution nécessaire, préfigurée par le mouvement des communautés de résilience, préparant l’autonomie non seulement énergétique, mais aussi alimentaire.Le biorégionalisme est un courant de pensée qui repose sur l’idée d’une réorganisation de la société à l’échelle d’un territoire défini par des frontières naturelles, appelé biorégion. Le projet biorégionaliste se rapproche fortement du mouvement des Transition Towns britanniques, qui met l’accent sur des actions multiples à l’échelle communale : potagers urbains, gestion des déchets, production d’énergies renouvelables.

Pour le mouvement de la transition, il s’agit avant tout de préparer chaque communauté locale à l’après pic pétrolier et à l’ère d’une frugalité énergétique contrainte….

Lire, Créez votre communauté résiliente

Épidémie

L’élevage en batterie des humains et des animaux ne présage rien de bon, la concentration accentue les risques de contamination. La pandémie humaine s’est propagée à la planète entière, il en est de même de la peste porcine. Et les végétaux ne sont pas à l’abri d’une infection virale.  À population nombreuse, consommation de masse, production de masse dans des conditions désastreuses, risque croissant d’épidémie. Le risque de contamination entre animaux humains et non-humains se double du risque alimentaire au niveau végétal.

La fin des épidémies expliquait pour une part l’explosion démographique, mais la surpopulation implique des risques croissants d’épidémies.

lire, Épidémies, la fatalité du grand nombre

La Norvège forteresse, fiction ou réalisme ? Lire la suite »

Déni de la catastrophe, une erreur commune

Il y a une réalité des temps présentsle déni de la catastrophe gagne du terrain, et une optique à plus long termece sera la catastrophe qui servira de pédagogie.

Dominique Bourg et Nicolas Bouleau : « Plus la planète se dégrade, plus il est politiquement payant de dénier la situation. Comment comprendre un tel état de choses ? Les notions quotidiennes sont comme « saturées » car liées à une expérience directe et récurrente ; elles s’imposent comme une évidence. Il en va autrement avec les concepts « insaturés », ils ne sont illustrés par aucune expérience directe, mais renvoient à des concepts abstraits. En matière d’écologie, divers concepts scientifiques comme « dérèglement climatique » ou « extinction de la biodiversité », restent insaturés. Le dérèglement climatique exige de réduire nos émissions, de manger moins de viande, de prendre le vélo et de ne plus prendre l’avion ; et le tout pour des raisons étrangères à nos expériences présentes. Les propos compliqués et abstraits des scientifiques ne font pas le poids. Ce décalage est politiquement mis à profit par les populistes et l’industrie…. »

Le point de vue des écologistes

La mise en garde n’est pas nouvelle. Lors d’une allocution à l’ORTF, le présidentiable René Dumont constatait le 19 avril 1974  : « Nous les écologistes, on nous accuse d’être des prophètes de malheurs et d’annoncer l’apocalypse. Mais l’apocalypse nous ne l’annonçons pas, elle est là parmi nous, elle se trouve dans les nuages de pollution qui nous dominent, dans les eaux d’égout que sont devenues nos rivières… »

Depuis, nous avons vécu 50 ans de déni, et dans 50 ans la catastrophe sera notre expérience quotidienne, elle sera « saturée », complètement saturée ! Aujourd’hui en 2024, la sensibilité écologique a certes progressé, mais les politiques croissancistes restent suicidaires. Alors ce sera l’accumulation de catastrophes qui servira de pédagogie.

Prenons une récente étude de l’Université du Michigan (22 août 2024) qui nous projette en 2070 : « Avec la croissance de la population humaine, plus de la moitié des terres de la planète ressentira une augmentation de la superposition entre humains et animaux d’ici 2070. Cette superposition accrue entre humains et faune pourrait engendrer plus de conflits. Cette superposition sera principalement entraînée par la croissance démographique des humains, plutôt que par le changement climatique. Les chercheurs ont remarqué que les zones avec une forte superposition humain-faune en 2015 et 2070 sont concentrées dans des régions à forte densité de population humaine, notamment en Chine et en Inde. En Amérique du Sud, la richesse en mammifères devrait diminuer de 33 %, celle des amphibies de 45 %, des reptiles de 40 % et des oiseaux de 37 %. En Afrique, on prévoit une baisse de 21 % pour les mammifères et de 26 % pour les oiseaux. Une réponse serait la création de zones protégées avec un accès humain restreint. Cependant, cela devient de plus en plus difficile à réaliser, car ces endroits se font rare… »

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pédagogie de la catastrophe (2007)

extraits : En ce qui concerne le grand public, le message qui résulte du tumulte médiatique est sans doute que personne ne sait vraiment plus ce qu’il sait. Certains se moquent des « prophètes de malheur » en invoquant le bon sens et la sagesse populaire. D’autres sont joyeusement irresponsables et ne retiennent que les perspectives positives du réchauffement global de la planète. Pour répondre à la nature chaotique des discours, et notamment pour les campagnes à destination du grand public, le changement climatique doit être considéré comme quelque chose d’indiscutable et de réel, les actions individuelles comme efficaces. Ensuite, le gouffre entre le gigantisme du phénomène et les petits gestes doit être comblé….

Pédagogie de la catastrophe n’est pas catastrophisme (2014)

extraits : « Le terme de « pédagogie de la catastrophe » me semble trop fort et peu adapté. Je suis globalement inquiète sur l’avenir  mais  le catastrophisme ne peut, selon moi convenir pour les enfants ou même les jeunes à qui nous laissons un monde difficile, ce n’est pas à eux de porter ce fardeau que nous n’avons su assumer; alors pédagogiquement, pour moi, il ne s’agit pas de masquer les choses mais de voir aussi le verre à moitié plein. Leur avenir professionnel est déjà tellement sombre… »

Serge Latouche et la pédagogie des catastrophes (2018)

extraits : « Lorsque j’ai commencé à prêcher la décroissance, j’espérais que l’on puisse bâtir une société alternative pour éviter la catastrophe. Maintenant que nous y sommes, il convient de réfléchir à la façon de limiter les dégâts. En tout cas, la transition douce, je n’y crois plus. Seul un choc peut nous permettre de nous ressaisir. Je crois beaucoup à la pédagogie des catastrophes – dans ces conditions, le virage peut être très rapide. L’histoire n’est pas linéaire… »

Catastrophisme inopérant, catastrophe advient (2024)

extraits : Aujourd’hui on préfère parler dans les pays développés de « la fin du mois » (le court terme) plutôt qu’aborder « la fin du monde » (le long terme). La catastrophe écologique actuellement en œuvre a pour cause essentielle cette incapacité de l’espèce humaine à raisonner sur l’avenir, à anticiper les drames à venir. Le réchauffement climatique, la déplétion des ressources fossiles, le stress hydrique, l’épuisement des ressources halieutiques, la chute de la biodiversité, on n’en parle jamais de telle façon qu’on se sente personnellement concerné. Les impacts des changements écologiques sur nos vies se font encore peu sentir, nos démocraties représentatives restent donc de marbre. La seule chose dont on peut être certain est que le long terme finit toujours par l’emporter sur le court terme….

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Généalogie : notre ancêtre, le dipneuste

Certains croient faire de gros progrès en reconstituant leur généalogie familiale grâce à quelques archive usées : attitude purement anthropocentrique qui balbutie sur un ou deux siècles. Ce n’est pas là un exercice très captivant, mieux vaut le long souvenir de notre histoire commune. Remonte dans le temps, bien avant l’automobile, le téléphone et l’électricité, va encore plus loin. Tu arriveras il y a 400 générations, quand tes ancêtres commençaient à cultiver la terre et à se croire séparés de l’univers. En remontant encore, il y a 10 000 générations environ, tu trouveras ton premier ancêtre homo sapiens. Mais ton origine est encore antérieure ; il y a 100 000 générations, ceux par qui tu es arrivé étaient des hominidés. Quelques dizaines de millions d’années auparavant, ton ancêtre, un tout petit mammifère, vivait au temps des derniers dinosaures. En remontant encore, ton ancêtre était amphibien : un dipneuste ! Il possède à la fois des branchies et un poumon, ce qui lui permet de respirer aussi bien sous l’eau qu’à l’air libre.

Elodie Papin : Les dipneustes (Ceratodontimorpha) sont des poissons qui ont gardé des caractéristiques très proches de celles de l’ancêtre des tétrapodes, les animaux à quatre membres, dont nous faisons partie, avec les amphibiens, les reptiles, les oiseaux et les autres mammifères. Il y a environ 400 millions d’années, un poisson se hissait hors de l’eau, à l’aide de nageoires articulées, ancêtres de nos bras. Il était capable de respirer à l’air libre. Trente fois la taille du génome humain, un génome XXL. C’est la dimension vertigineuse du génome du dipneuste sud-américain, séquencé par une équipe internationale, 91 milliards de paires de bases mais constitué à 90 % de séquences répétées, les transposons. Les biologistes leur attribuent souvent un pouvoir évolutif. Ils favoriseraient les réassortiments de chromosomes, et donc l’innovation de la vie.

Le point de vue des écologistes

Le pape Jean-Paul II au Congrès Environnement et Santé (24 mars 1997) : « Au nom d’une conception inspirée par l’écocentrisme et le biocentrisme, on propose d’éliminer la différence ontologique et axiologique entre l’homme et les autres êtres vivants, considérant la biosphère comme une unité biotique de valeur indifférenciée. »

Notre réponse biosphèrique : Le biocentrisme  comme le pathocentrisme (l’antispécisme), s’ils remettent en cause l’anthropocentrisme, restent cependant tributaires d’une approche individualiste de la considérabilité morale. Or la protection de la biodiversité s’intéresse surtout à des entités supra-individuelles, comme les espèces ou les écosystèmes. Les tenants de l’écocentrisme invitent à prendre en compte dans la délibération morale ces entités globales. Elles ont, comme les êtres vivants, un bien propre qu’il est possible de promouvoir ou d’entraver par nos actions, et qui devrait donc nous imposer certaines obligations morales. Dans le préambule de la Convention sur la diversité biologique, les 189 pays signataires se déclarent conscients de la « valeur intrinsèque » de la biodiversité. La diversité biologique a une valeur intrinsèque, indépendamment de sa valeur instrumentale ou utilitaire.

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Les humains, des animaux pas si perfectionnés que ça (2014)

extraits : Beaucoup de monde croit que l’homme n’est pas un animal. La croyance en la supériorité de l’être humain est en effet incommensurable. C’est un mythe qu’un écologiste se doit de déconstruire. En fait l’homme est d’une certaine façon moins complexe qu’un grain de riz. Avec ses 20 000 à 25 000 gènes il en possède moins que le riz, qui en compte 30 000 à 40 000. Pourquoi ? Alors que l’homme peut se déplacer pour se mettre à l’abri, les plantes sont obligée de rester sur place et de s’adapter à leur environnement. Pour ce faire, elles disposent de jeux de gènes qui s’expriment spécifiquement dans telle ou telle condition : le froid, la sécheresse, etc. On peut même aller loin dans la comparaison animal, homme et végétal. L’analyse de l’ADN de différentes espèces révèle que tous les êtres vivants, animaux et végétaux, on en commun au moins 25 % de leur gène. Si l’espèce humaine partage 98 % de ses gènes avec le chimpanzé, il en partage 36 % avec la jonquille Narcissus jonquilla. Cela veut dire tout simplement que l’homme a des ancêtres communs avec les singes, mais également avec les plantes. L’homme ne descend pas des singes, il est lui-même un singe qui devrait savoir que faire son arbre généalogique sur dix générations n’est pas un véritable exploit….

anthropocentrisme, bio- ou écocentrisme, que choisir ? (2012)

extraits : Un insecte possède un cerveau, plus petit que celui d’un humain sans doute, mais un cerveau quand même. L’escargot est également doté d’un ganglion cérébral, et d’un cœur avec une seule oreillette et un seul ventricule, mais un cœur tout de même. Le schéma d’organisation du vivant est assez similaire d’un bout à l’autre de la planète, homo sapiens ne constituant pas une exception ! Pourtant certains croient encore à la spécificité humaine, fabulant que l’Homme est à l’image de dieu et la Terre au centre de l’univers. Ils font preuve d’anthropocentrisme, l’homme (anthrôpos) au centre. Contre ce nombrilisme qui oppose l’homme à la nature, une autre éthique est possible, le biocentrisme : on accorde une valeur intrinsèque à chaque être vivant (bio-), qu’il soit d’ailleurs animal ou végétal. Pour une petite minorité de gens éclairés, il faut aller encore plus loin.….

à la recherche de notre ancêtre commun (2010)

extraits : Il y a 100 000 générations, ceux par qui tu es arrivé étaient des hominidés. Si tu continues à remonter la chaîne du vivant qui mène jusqu’à toi, tu arrives aux unicellulaires, à la formation de la Terre, à la naissance de l’univers. Cet exercice mental bien documenté par la science te permet alors d’agir selon ton âge véritable de quinze milliards d’années. Avec une conscience ainsi élargie, tu pourras prendre part au changement de cap vers une société qui soutient la vie, qui respecte tous les êtres vivants. Au contraire, valoriser la conscience subjective d’une existence rattachée seulement à tes derniers ancêtres t’empêche de percevoir que toutes les autres espèces vivantes forme ta parentèle, que la biodiversité est aussi une composante de ta famille. Les humains appartiennent à l’ordre de la vie. Nous ne sommes que fragment de Terre, lié à son destin. Dès lors qu’il y a unité du vivant, la stratégie cartésienne de rupture entre l’homme et les autres espèces ne peut plus fonctionner. Valoriser la conscience subjective d’une existence rattachée seulement à tes derniers ancêtres t’empêche de percevoir que toutes les autres espèces vivantes forme ta parentèle, que la biodiversité est aussi une composante de ta famille….

Débat feutré entre l’anthropocentrisme et le biocentrisme

extraits : La très grande majorité des personnes ont une  conception de la nature anthropocentrée. Un écolo véritable pensent que c’est une mauvaise base de départ. Mais nous n’avons pas à jeter l’invective, il faut seulement privilégier le raisonnement. En effet les écologistes n’ont pas d’adversaire puisque toutes les personnes sont potentiellement des écologistes. Nous n’avons donc que des personnes à convaincre. Bien souvent d’ailleurs la « confrontation » porte simplement sur une différence de définition des concepts. Exemple de débat :

Anthropocentrique : sans l’Homme il n’y a pas de nature, il n’y a que de la matière.

Biocentrique : la nature, qui n’a pas besoin des humains pour exister, c’est de la matière transformée en formes multiples du vivant .

Anthropocentrique : l’atome ou la matière  ne se pensent pas, l’araignée ne se pense pas

Biocentrique : Il ne faut pas mettre sur le même plan la composition commune de l’homme et de l’araignée (des molécules et des gènes) et une araignée qui pense à ce qu’elle fait pour survivre et se reproduire… comme l’homme…..

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Avantages comparatifs et échec de la mondialisation

Il n’y a pas de mondialisation heureuse. La mondialisation techno-culturelle aboutit à des milliards d’individus connectés à Internet et rivés à leurs écrans. La mondialisation économique (le libre échange) va aboutir à des milliards de chômeurs.

Laurent Augier : « Selon l’économiste britannique David Ricardo (1772-1823), le produit national est toujours plus élevé à long terme en raison de la « loi des avantages comparatifs ». En effet, si chaque pays se spécialisait dans la production d’un bien, il obtiendrait des gains de productivité plus élevés qu’un pays qui ne se spécialise pas ; et si chaque pays choisit des spécialités différentes, la richesse mondiale est alors supérieure à celle produite en autarcie. Paul Samuelson en 2004 relativise la loi des avantages comparatifs de Ricardo par celle de la « destruction créatrice » de l’économiste Joseph Schumpeter ; il compare les gains réels des consommateurs liés à la mondialisation aux pertes des producteurs. Il utilise un modèle à deux biens échangés entre deux pays, les États-Unis et la Chine. La difficulté survient lorsque la Chine connaît une innovation majeure (par imitation ou par l’effet de sa propre recherche-développement…) dans le bien importé des États-Unis. Dans ce cas, la Chine n’est plus incitée à importer le bien en question, et l’économie américaine enregistre une perte nette d’emplois et de revenus à long terme.

Tous les éléments semblent réunis pour une prochaine guerre commerciale longue et destructrice entre la Chine, les États-Unis et l’Europe… »

Le point de vue des écologistes économistes

Cet article du MONDE pose clairement le problème lié à la nécessaire rupture écologique. Le nombre d’emplois nuisibles à la bonne santé de la biosphère est énorme, le made in China et le tourisme de masse n’en sont que des facettes particulières. N’oublions jamais que seul le travail des paysans et de quelques artisans est nécessaire à la bonne marche d’une société, tout le reste n’est qu’emploi parasitaire : la quasi totalité des employés, au service ou non de l’État, la plupart des ouvriers, sans compter tous les intermédiaires et autres cadres supérieurs vivent au crochet de ceux qui travaillent dans le secteur primaire.

Jusqu’au premier choc pétrolier, les emplois perdus dans un secteur étaient compensés par les emplois créés ailleurs. Avec la mondialisation des procédure de production, il n’y aura plus de destruction créatrice au sens de Schumpeter. Déjà le chômage de masse est une réalité dans la plupart des pays, même en Chine. L’idéologie croissanciste et le pillage de la planète ne font au final que retarder la guerre de tous contre tous. Elle ne sera plus commerciale, il s’agira pour un pays de capter au détriment des autres les dernières ressources naturelle accessibles. Non seulement la planète se réchauffe, mais les mentalités vont virer au rouge.

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fin de la DIT (division internationale du travail)

extraits : La division internationale du travail (le libre-échange) repose sur des hypothèses fantaisistes qui font qu’il serait préférable que le Portugal se spécialise dans la production de vin et l’Angleterre de drap, « là où son avantage comparatif est le meilleur ». L’échange international reposerait donc sur le déplacement lointain de marchandises différentes. Cela fait longtemps que cette fable n’a plus court, des automobilistes français préfèrent les voitures allemandes et réciproquement. Tant que cette DIT ne profitait qu’à l’ensemble des pays riches, on persévérait dans la logique de l’absurde. Mais la donne a changé. La Chine qui sonne un douloureux réveil pour nos économistes libéraux. Non seulement cette puissance démographique est devenu l’atelier du monde (la classe globale a besoin d’une main d’œuvre bon marché), mais elle remonte les filières et  peut produire à la chaîne non seulement des ingénieurs, mais les produits technologiques les plus sophistiqués qui vont avec….

Démondialisation féroce

extraits : Le libre-échange n’était qu’un leurre. Les économistes libéraux ont voulu nous faire croire au doux commerce, à l’avantage comparatif, à la prospérité pour tous. Le bilan de la mondialisation, c’est un désastre : délocalisation en série, destruction d’emplois et d’outils de travail, pression à la baisse sur les revenus du travail. Cette course au moins-disant pour plus de compétitivité internationale, c’est un suicide collectif. Si l’on voulait résumer, la mondialisation a fabriqué des chômeurs au Nord et augmenté le nombre de quasi-esclaves au Sud. Rien n’est plus fondamental dans l’histoire que les guerres pour les ressources. Avec la raréfaction des ressources, le futur proche connaîtra une période de contraction généralisée et chronique du commerce international. La fête est finie. Mais comme c’est bizarre, personne n’envisage que l’avenir puisse être très désagréable….

Cuba, un modèle que la France suivra un jour ou l’autre

extraits : En perdant le soutien de l’Union Soviétique, l’économie de Cuba est entrée en crise car la structure productive agro-industrielle, fondée sur la monoculture de la canne à sucre, s’est décomposée. Puis quelque chose à changé : à la place des cultures de canne à sucre sont nés des milliers de petits potagers sur lesquels sont cultivés des fruits et des légumes. De 50 000 couples de bœufs présents à Cuba en 1990, on est passé à 400 000 en 2000. Les Cubains sont passés des tracteurs aux couples de bœufs, des mécaniciens aux artisans du cuir, des joints à cardan aux harnais, des engrais chimiques au fumier, des boîtes de conserve au coulis de tomate….

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L’histoire humaine, une succession de fantasmes

La vérité fout le camp… tout le temps ! Nous n’apprenons rien de notre histoire personnelle. L’expérience est une lanterne accroche dans notre dos et qui n’éclaire que notre passé. De même nous n’apprenons rien de notre histoire collective. Pourtant les sociétés avancent, stabilisées par des imaginaires partagés… qui restent des imaginaires !

Donc la question de la fiction à laquelle s’identifier, identité locale, nationale, européenne ou cosmopolite … se pose. Il nous faut bâtir un nouveau récit collectif car une stratégie de changement naît d’un autre imaginaire… à construire. La difficulté actuelle consiste à amener l’idéologie nationaliste, qui bien souvent est née de la guerre et pour la guerre, à transmettre des valeurs de paix et de réconciliation.

 

L’idée d’enseigner l’histoire aux enfants est, partout, née en même temps que l’idée de nation. Il s’agissait d’inventer un roman national à travers des faits légendaires pour consolider le sentiment d’identité nationale. C’est l’enseignement d’une histoire particulière qui a contribué à forger un sentiment d’appartenance et un rejet des « étrangers ». Contre cette incitation à s’affronter entre divers groupes humains, une autre histoire est possible, universaliste et localiste à la fois.

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Tout est fiction alimentée par l’histoire

extraits : Pour l’humanité, le problème politique majeur n’est pas de savoir comment nourrir des millions de gens, mais plutôt comment faire en sorte de les mettre d’accord. Il nous faudrait un imaginaire partagé. Il n’y a ni ordre naturel fixant le comportement humain, encore moins de révélations d’ordre divin pour régenter nos idées, il n’y a que des fictions qui se font passer pour émanant de la nature ou de la religion. Cet ordre imaginé va se faire passer pour réaliste et incontournable dès qu’il sera partagé par un groupe humain. C’est cette construction mythique qui va assure la cohésion du groupe. Ainsi le code Hammourabi, un texte juridique babylonien daté d’environ 1750 av. J.C., instaure d’une manière qu’on croyait définitive la hiérarchie noble/homme du peuple/esclave….

Une histoire nationale à dé(re)construire

extraits : Xavier Bertrand dixit : « L’heure n’est pas à la déconstruction de l’histoire mais à la reconstruction d’une cohésion nationale. L’histoire est à une nation ce que la mémoire est à un individu. Elle fonde son identité : elle est donnée, tout entière, en héritage à ceux qui naissent sur le sol de France, et en partage à ceux qui veulent devenir français. Avec ses dimensions de grandeur et sa part d’ombre, notre histoire nous définit et forme le socle de nos valeurs. »

La récupération politicienne du résultat des recherches historiques, c’est juste… de la politique. L’histoire « nationale » est une construction du XIXe siècle, on a inventé le choc des nations pour mettre un semblant d’ordre dans la multiplicité des peuples du monde. Cette idéologie réductrice est complètement dépassée par l’histoire à construire qui se compose de deux éléments ; d’une part celle du passé de l’humanité toute entière et du support qui nous fait vivre, la Terre, d’autre part celle de la construction de notre avenir….

Écologie : changer d’histoire pour changer l’histoire

extraits : C’est au moyen d’histoires que nous, êtres humains, donnons une forme à nos pensées, nos espoirs et nos craintes. Avant même d’apprendre à lire et à écrire, nous entendons plus de 300 histoires au travers de contes de fée, de fables, de livres d’enfant lus par les parents. Le récit confère à notre vie une dimension de sens qu’ignorent les autres animaux. L’imagination précède l’action et les récits qui en découlent façonnent nos perceptions. Tandis qu’il semblait dans l’ordre des choses à un paysan du XIe siècle que le roi exerce sur lui un pouvoir de droit divin sans jamais lui demander son avis, un agriculteur du XXIe siècle va déverser des tonnes de lisier devant la préfecture s’il considère que le gouvernement ne fait pas ce qu’il devrait faire à son égard…..

les profs d’histoire nous manipulent

extraits : Actuellement les différents récits nationaux européens ne sont pas compatibles. Par exemple le 11 novembre 1918 est une victoire pour les Français, mais le début d’un engrenage mortel pour les Allemands. Le panorama actuel est plutôt sombre. Il y a trois catégories de pays : ceux où l’enseignement de l’histoire veut conforter le chauvinisme national, et ces pays sont majoritaires. Ensuite, il y a les pays de l’Europe du Nord où il n’existe pas de programme national car cela pourrait être considéré comme une atteinte à la liberté de penser. Et il y a une poignée de pays, six parmi lesquels la France, l’Italie et l’Allemagne, où l’on vise à renforcer la réconciliation entre les peuples. La moitié des pays européens n’enseigne pas la construction européenne, mais relate guerre fratricide après guerre fratricide…..

Le programme idéal d’histoire n’existe pas encore

extraits : Historiquement les profs d’histoire avaient une fonction identitaire, il fallait fabriquer des petits français. Nous devrions abandonner l’histoire particulière des groupes ethniques particuliers au profit de la big history, une vision à large échelle qui démarre au moment du big bang et se déroule jusqu’au monde contemporain. C’est l’histoire globale qui seule devrait importer, l’histoire commune des humains et des non-humains, une histoire universelle qui ne se limite pas à l’histoire de la race humaine.

Il s’agit d’appréhender le monde comme un tout, depuis l’origine de l’univers, des galaxies et du système solaire jusqu’au sociétés agraires, l’émergence des villes et l’anthropisation de notre monde. L’histoire humaine n’est pas celles des ethnies particulières, même pas celle des hominidés, elle est aussi ce qui récuse toute forme d’ethnocentrisme pour se centrer sur les relations de l’humanité et de la Biosphère. Ce qui importe, ce sont les histoires des déséquilibres que les pratiques agro-industrielles ont entraînés dans le passé comme dans le présent et les perspectives d’avenir souhaitable pour les générations suivantes mais aussi pour les non-humains…..

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Wilderness, le besoin de nature sauvage

Rien n’est simple pour la restauration de la nature aux Etats-Unis. Les séquoias géants sont de majestueux arbres de la Sierra Nevada parfois d’âge canonique, jusqu’à 3 000 ans. Le « Général Sherman » a un tronc de 30 mètres de circonférence pour une hauteur de 84 mètres. Dès 1864, en pleine guerre civile, le gouvernement américain avait décidé de les protéger en attribuant à l’Etat de Californie la souveraineté sur la vallée de Yosemite et la futaie du parc voisin de Sequoia, à la condition qu’elles soient réservées au public au nom du bien collectif, une première planétaire. Le NPS (National Park Service) avait décidé de replanter des jeunes pousses pour remplacer les géants détruits par les terribles incendies de 2020 et 2021. Ce projet contrevient à la définition du Wilderness Act de 1964, la loi sur la nature à l’état sauvage, qui interdit d’introduire des perturbations dans les espaces protégés.

Selon le texte, le wilderness est une zone dans laquelle « l’homme est un visiteur qui ne reste pas », un endroit qui offre « des possibilités extraordinaires de solitude ». Il est interdit, « sauf nécessité absolue », d’interférer dans l’évolution de l’écosystème. Protéger, oui, mais comment ?

Pour la restauration de la nature en Europe, c’est encore plus compliqué

Virginie Malingre : « Plus de 80 % des habitats naturels sont dans un état de conservation « mauvais ou médiocre », et jusqu’à 70 % des sols sont en mauvaise santé. Les États membres et le Parlement européen se sont entendus le 9 octobre 2023 sur un texte qui prévoit la nécessité de restaurer 30 % des surfaces terrestres et marines dégradées d’ici à 2030, puis 60 % d’ici à 2040 et 90 % d’ici à 2050. Le compromis politique ne permet pas d’assurer que les Vingt-Sept atteindront cet objectif – seules des obligations de moyens, pas de résultat, y sont inscrites –. Le président du PPE, et ses alliés populistes et nationalistes exigeaient le retrait pur et simple de ce texte, dont ils affirmaient qu’il mettrait en danger la sécurité alimentaire de l’Union européenne. Au terme d’une bataille homérique au Parlement européen, les eurodéputés avaient finalement adopté un texte largement vidé de sa substance. L’accord d’octobre prévoit même un frein d’urgence qui permettrait de suspendre, pour une durée temporaire et dans des conditions qui restent à préciser, l’application de la loi si la sécurité alimentaire venait à être menacée.

Le point de vue des écologistes naturalistes

Bref, un bel exemple dans l’UE du charabia technocratique qui dit qu’on veut faire quelque chose mais qui préserve en fait les intérêts des exploitants sans scrupule de la nature : chasseurs, pêcheurs, FNSEA, industries polluantes. Merci l’Europe ! Une « Loi » pour protéger la nature ? Certes, mais par rapport à quel niveau de référence ?

Et quid des dispositions concrets permettant d’arrêter efficacement la dégradation de la nature ? On veut « régénérer » tout en continuant à autoriser le chalutage en eau profonde ou la chasse dans les réserves naturelles. Avant de rêver à restaurer ce qui est détruit, on pourrait éviter de le dégrader. Les forêts se meurent parce qu’on les coupe pour faire du bois de chauffage, des champs pour nourrir le bétail et des parkings de drive ; les insectes et les oiseaux meurent à cause des pesticides. Etc, etc.

Pour aller au bout de la démarche il faudrait même se convaincre que la place des humains doit reculer. La natalité devrait baisser et nos autoroutes fermer pour laisse un peu plus de place à la biodiversité.

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John MUIR, précurseur d’une éthique laïque de la Terre

extraits : John Muir (1838-1914) mérite d’être mieux connu. Son père, un psychopathe religieux, força son fils à apprendre par cœur l’intégralité du Nouveau Testament et la plus grande partie de l’Ancien. John était donc bien familiarisé avec la vision biblique du monde ! Il est sorti de la tradition chrétienne en toute connaissance de cause. D’autre part il avait vécu les derniers moments de la conquête du territoire américain par les Blancs et la régression brutale des milieux naturels et de la vie sauvage. Il n’a pas supporté cette perte. Il s’indignait de ce que les forêts ne soient considérées que comme réservoirs de ressources. Il prisait dans la nature l’élévation morale et religieuse qu’elle provoquait : « La route la plus claire dans l’univers passe au plus profond d’une forêt sauvage. »...

JDE (août 2013) : Quelle nature voulons-nous protéger ?

extraits : Les parcs et réserves naturelles ne couvrent que 1 % du territoire. Vouloir protéger ces 1 % n’est certainement pas de l’intégrisme. Plus un territoire est petit, plus la biodiversité est réduite. Je constate aussi que 98 % de la biomasse des vertébrés est constituée de l’espèce humaine et de ses animaux domestiques. Il reste seulement 2 % pour les écureuils et tous les animaux sauvages. Le réjouissant, c’est l’herbe qui repousse sur les trottoirs…

Avons-nous encore besoin de rivières sauvages ?

extraits : A l’origine, des pêcheurs découvrent un coin de nature sauvage qu’ils décrivent comme un paradis à leurs amis : des truites océaniques, dans le Gard, sur la Vis ! C’est bientôt un essaim de pêcheurs  qui s’affairent autour du cours d’eau. Les poissons endémiques disparaissent, il faut maintenant faire des lâchers de truites d’élevage. Alors le maire rêve d’une « maison de la Vis » pour éveiller les gens à ce que la nature peut nous apporter sans nécessairement y toucher. Nous en sommes là, nous ne pouvons plus côtoyer la nature sauvage, le wilderness ; nous ne pouvons plus rencontrer qu’un environnement anthropisé. Alors l’homme se retrouve seul, confronté à lui-même, à la violence sociale ou économique.

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Épidémies, la fatalité du grand nombre

L’élevage en batterie des humains et des animaux ne présage rien de bon, la concentration accentue les risques de contamination. La pandémie humaine s’est propagée à la planète entière, il en est de même de la peste porcine. Et les végétaux ne sont pas à l’abri d’une infection virale.  À population nombreuse, consommation de masse, production de masse dans des conditions désastreuses, risque croissant d’épidémie. Le risque de contamination entre animaux humains et non-humains se double du risque alimentaire au niveau végétal. La fin des épidémies expliquait pour une part l’explosion démographique, mais la surpopulation implique des risques croissants d’épidémies. C’est ce qu’on appelle une causalité circulaire. Quelques exemples récents :

Fièvre catarrhale ovine

Un troisième foyer de fièvre catarrhale ovine (FCO) de sérotype 3, pouvant être mortelle pour les moutons, a été découvert en France,La FCO, également dite « maladie de la langue bleue », affecte principalement les ovins, les bovins et plus rarement les cervidés.Les symptômes incluent la fièvre, des troubles respiratoires, une langue pendante ou encore la perte des petits en gestation. Elle passe d’animal en animal par l’intermédiaire d’insectes piqueurs, des moucherons culicoïdes. Les cheptels français n’ont développé aucune résistance au sérotype 3, auquel ils n’ont jamais été confrontés.L’épizootie de FCO de sérotype 3 a débuté aux Pays-Bas en septembre 2023. Le virus a ensuite gagné en quelques semaines la Belgique, l’Allemagne et le Royaume-Uni.

Mpox en RDC : l’OMS convoque un comité d’urgence

L’épidémie de mpox (anciennement monkeypox, la variole du singe) sévit depuis plus de deux ans en République démocratique du Congo (RDC); elle inquiète de plus en plus les autorités internationales. Une nouvelle souche du virus (qualifiée de « clade »), considérée comme plus mortelle, a été identifiée pour la première fois dans plusieurs pays voisins de la RDC. Les agents pathogènes ne respectent pas les frontière ! La maladie se caractérise par de la fièvre, des ganglions et des éruptions cutanées à l’issue parfois mortelle, notamment parmi les populations vulnérables

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Virus humain, virus porcin, virus des végétaux

extraits : Comment ne pas penser au virus Sars-Cov-2 quand il s’agit du virus PPA ? L’Allemagne, la Belgique, la Chine, la France, le monde entier est concerné par la peste porcine. La gravité et la contagiosité du virus rend nécessaire l’identification de la zone infectée, l’élimination des animaux touchés, la désinfection complète du site et le contrôle des déplacements des suidés et matières à risque. La peste porcine africaine (PPA) est une maladie animale qui touche exclusivement les porcs domestiques et les sangliers. Faute de traitement efficace connu, les porcs et autres suidés malades doivent être abattus, enterrés ou incinérés dans les conditions sanitaires appropriées. Comme pour la pandémie humaine, le confinement devient obligatoire et le contrôle aux frontières omniprésent….

Pandémies mortelles, SRAS, H5N1, H7N9

extraits : Contagion, le film de Steven Soderbergh, cartographie la propagation mondiale d’un virus qui tue rapidement ses victimes*. Très réaliste, trop ! En juin 1918, 70 % de la population madrilène fut contaminée en l’espace de trois jours par la grippe espagnole. De 1918 à 1919, ce virus de type H1N1 a fait mondialement entre 30 millions et 100 millions de morts. Comme si la contamination virale naturelle ne suffisait pas, James Howard Kunstler envisage que des régimes submergés par les pressions démographiques utilisent des virus « fabriqués »  contre les populations….

EFG, Épidémie, Famines, Guerres… normal

extraits : Malthus avait tout prévu dès 1798, l’épidémie, la famine, les guerres. Dans son « Essai sur le principe de population », il ramenait les causes multiples de ces dysfonctionnements à une cause principale, la non maîtrise de sa fécondité par l’espèce humaine. Dans une note, Malthus précisera son idée de fond : « A ce qu’il me semble personnellement, celui qui indique le moyen d’atteindre un mieux relatif est un bien plus grand bienfaiteur de l’humanité que celui qui se contente de discourir sur les tares de la société actuelle et la beauté d’une société différente, sans indiquer une méthode concrète pour accélérer notre progression de l’une vers l’autre. » A son avis, il était donc nécessaire de réguler l’évolution de la population à un niveau compatible avec les ressources alimentaires….

 

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La guerre, recherche de l’espace vital

Notre espèce n’est pas intrinsèquement violente, la guerre n’est pas le propre de l’homme. Chez les peuples de chasseurs-cueilleurs, les conflits étaient brefs et peu sanglants ; ils cessaient souvent lorsqu’un homme était tué, voire seulement blessé. La bifurcation décisive a eu lieu quelque part durant le néolithique, marqué par l’apparition de l’agriculture, de la sédentarisation, des villes et des premiers États. 

Thomas Robert Malthus (1798) : Tournons nos regards sur les diverses contrées de l’Amérique. A l’époque où l’on fit la découverte, la plus grande partie de ce vaste continent était habité par de petites tribus de sauvages, indépendantes les unes des autres. Dans les forêts on ne trouvait pas, comme aux îles de la mer du Sud, une abondance de fruits et de végétaux nourrissants. Les habitants de cette partie du monde vivaient donc principalement des produits de la chasse ou de la pêche. On a dès longtemps remarqué qu’un peuple chasseur doit étendre beaucoup les limites de son territoire pour y trouver de quoi vivre. Si l’on compare le nombre des bêtes sauvages qui peuvent s’y rencontrer au nombre de celles qu’on peut prendre, on verra qu’il est impossible que les hommes s’y multiplient beaucoup. Les peuples chasseurs, comme les bêtes de proie, auxquelles ils ressemblent par la manière dont ils pourvoient à leur subsistance, ne peuvent être fort rapprochées. Leurs tribus sont éparses, il faut qu’ils s’évitent ou se combattent. Ainsi la faible population de l’Amérique répandue sur son vaste territoire n’est qu’un exemple de cette vérité évidente, que les hommes ne peuvent multiplier qu’en proportion de leurs moyens de subsistance.

Commentaire : L’augmentation de la densité démographique, les tensions sur les ressources et la constitution d’élites et d’esclaves sont reliées à une augmentation des violences collectives. C’est en particulier vers le Ve millénaire avant notre ère qu’une hausse de la violence létale est relevée, attribuée à des communautés humaines en forte expansion pour le partage des ressources. L’explosion démographique décuple mécaniquement les conflits violents, organisés par des structures territorialisées. Apparu vers le IIIe millénaire avant notre ère, l’Etat s’est épanoui durant les cinq derniers siècles, au point de devenir la forme de souveraineté politique de presque toutes les sociétés humaines. L’Etat moderne prétend à une souveraineté absolue exercée sur une population et un territoire donnés, sa population devient de la chair à canon au service d’un dirigeante, qu’il soit roi ou dictateur. Les gouvernements instaurent un système concentrationnaire d’ enrégimentement que sont la caserne, l’école et l’usine. Les innovations techniques rendent les conflits plus meurtriers. Les perspectives ne sont pas bonnes, surpopulation mondiale et raréfaction des ressources rendent inéluctables la multiplication des conflits.

Youness Bousenna : Les chimpanzés n’ont pas de drones, mais ils font aussi la guerre. L’Ouganda a connu, de 1999 à 2008, une vingtaine de raids meurtriers venant d’une communauté de cent cinquante chimpanzés. Un lien de causalité entre les agressions mortelles et l’expansion territoriale peut être établi maintenant que les chimpanzés de Ngogo utilisent la zone autrefois occupée par certaines de leurs victimes . Le groupe a ainsi pu étendre son territoire de 22 %, confirmant une hypothèse déjà émise, notamment, par la célèbre primatologue Jane Goodall : les chimpanzés mèneraient bien des batailles territoriales. Si Homo hérite d’une propension à la violence, près de trois millions d’années s’intercalent entre les Homo habilis et la bombe nucléaire des Homo sapiens contemporains….

Harald Welzer (Les guerres du climat, 2009) : Comme les ressources vitales s’épuisent, il y aura de plus en plus d’hommes qui disposeront de moins en moins de bases pour assurer leur survie. Il est évident que cela entraînera des conflits violents entre ceux qui prétendent boire à la même source en train de se tarir, et il est non moins  évident que, dans un proche avenir, on ne pourra plus faire de distinction pertinente entre les réfugiés fuyant la guerre et ceux qui fuient leur environnement. Le XXIe siècle verra non seulement des migrations massives, mais des solutions violentes aux problèmes de réfugiés. La violence a toujours été une option de l’action humaine. Les hommes changent dans leurs perceptions et leurs valeurs, en même temps que leur environnement et sans s’en rendre  compte : c’est le phénomène des shifting baselines. Comment finira l’affaire du changement climatique ? Pas bien…

Michel SOURROUILLE : Lorsqu’on se penche sur la longue et sinistre histoire de l’homme, on réalise qu’il s’est commis plus de crimes abominables au nom de l’obéissance qu’au nom de la révolte. Le corps des officiers allemands obéissaient au plus rigoureux des codes d’obéissance et c’est au nom de ce devoir d’obéissance qu’ils commirent et cautionnèrent les actes les plus monstrueux de l’histoire humaine. C’est à Yale, dans les années 1960, qu’eut lieu la fameuse expérience de Milgram. La découverte  fondamentale de cette expérience c’est que les individus adultes font de leur mieux pour obéir aux ordres émanant de l’autorité. Il ne faut pas écouter les autorités, mais sa conscience (Howard Zinn). Si tous les citoyens devenaient objecteurs de conscience, refusant l’usage collectif des armes, il n’y aurait plus de guerre….

Lire, Manifeste du pacifisme

(Michel Sourrouille, 2010)

 

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Rire pour réfléchir, au risque de provoquer

– Air : substance nutritive fournie par une généreuse providence pour engraisser les pauvres.

– Ce fils à son père affalé dans son fauteuil : « Papa, c’est décidé, je pars rejoindre une communauté décroissante en Espagne… » et le père sans lever les yeux de son journal : « Super, fiston. Si tu passe par Andorre ramène-moi des clopes, tu veux… »

– Gabriel Attal, quand il était porte-parole du gouvernement : « Nous, on ne dit pas aux jeunes : “Demain, vous ne prendrez plus l’avion”, mais : “on met les moyens pour inventer l’avion de demain.” »

– Un sage a dit, « si tu échoues sur une île déserte avec une bible électronique, tu as trois heures d’autonomie… »

– La différence entre un désert et une forêt, ce n’est pas l’eau, c’est l’homme.

– Sketch de Guillaume Meurice diffusé le 29 octobre 2023 dans « Le Grand Dimanche soir » : « Alors en ce moment, il y a le déguisement Nétanyahou, qui marche pas mal pour faire peur. Vous voyez qui c’est ? Une sorte de nazi, mais sans prépuce. »

– Pierre Arditi, Jean-Pierre Raffarin, etc. : « L’aversion d’une partie de la société bloque les recherches sur les biotechnologies… Or les progrès scientifiques et technologiques ont indéniablement permis de réduire la faim dans le monde… Le progrès scientifique ne doit pas être arrêté… »

– Imaginez que les arbres nous donnent la WIFI, nous arrêterions la déforestation. Quel dommage, ils ne produisent que l’air dont nous avons besoin pour respirer !

– programme écolo du RN : L’urgence est de rompre avec une écologie dévoyée par un terrorisme climatique… Nous devons inventer, innover, transformer ! Ce n’est pas la croissance qui doit s’arrêter, c’est le contenu de la croissance qui doit changer… Les Français pourront continuer à sortir leur famille en voiture, à prendre des bains chauds, à apprécier le feu de bois dans la cheminée et à fêter Noël !

Un producteur de bois a déclaré un jour qu’en regardant un arbre, tout ce qu’il voyait était un tas d’argent sur une souche.

– Charrue : instrument qui réclame à grands cris des mains habituées au porte-plume.

– Edgar-Yves Junior Monnou a grandi entre la France et le Bénin. Son conseil : « Que les Africains virent tout le monde et qu’ils s’assument ! » Son père, Edgar-Yves Monnou, a été ministre des affaires étrangères du Bénin de 1995 à 1996. Le papa n’a pas tenu rigueur à « Junior » de l’avoir peint en « voleur ». Il est censuré par Comédie+, une chaîne du groupe Canal+. Dans son sketch « La corruption », il avait fait un parallèle entre Vincent Bolloré, actionnaire majoritaire de Canal+, et Alpha Condé, président de la République de Guinée.

– Pour les riches, des couilles en or, pour les pauvres, des nouilles encore.

– INED, Institut National d’Études Démographiques : « C’est une idée reçue de penser qu’en étant moins nombreux, nous allons mieux vivre. Nos ancêtres de 1800, qui étaient un milliard, vivaient très mal et souffraient de famine. Leur espérance de vie plafonnait à 25 ou 30 ans. En deux siècles, nous avons fait d’énormes progrès, tout en nous multipliant par 6,5. »

L’idée de « gérer » l’espèce humaine comme si nous étions des animaux sauvages ou d’élevage nous choque. Pourtant, dans l’histoire de la biologie, toutes les espèces qui ont surexploité les ressources de leur environnement ont subi un effondrement de leur population, parfois fatal pour l’espèce entière.

– Cadavre : produit fini dont nous sommes la matière brute. La tâche la plus stupide que puisse prendre un être humain est, sans aucun doute, l’édification d’un tombeau à son usage. La solennité du moyen en accentue la futilité du but connu à l’avance. 

– Allez les vers ! Optez pour la crémation si le slogan ne vous plaît pas.

– L’humanité disparaîtra, bon débarras.

– Les microbes auront le dernier mot.

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La Terre, déesse Gaïa ou simple machine ?

Les programmes de la NASA ont créé les images iconiques qui ont nourri notre imagination et les connaissances qui permettent l’émergence d’une préoccupation écologique mondiale. Une rupture visuelle se produit avec les premières images de la Terre grâce au programme Apollo. Les photos « Lever de Terre » (1968) et « La bille bleue » (1972) : soudain, notre planète apparaît dans son intégralité, perdue dans l’immensité noire. Que penser ? Que faire ?

Youness Bousenna : Côté pile, Gaïa (la Terre-mère) s’appréhende comme une totalité organique. La vie a modelé en profondeur son environnement terrestre, suggérant que la biosphère forme une « machine trop puissante » pour être seulement passive. La chimie moderne démontre que la Terre fonctionne comme un vaste cycle, par exemple le carbone relie la respiration du règne animal (qui en expulse) et végétal (qui s’en nourrit). Côté face, ces technologies, issues d’une collaboration mêlant l’armée, la recherche et l’industrie, furent d’abord conçues au service d’un « géopouvoir » servant le fantasme d’une maîtrise toute-puissante de la Terre. Les humains se croient les pilotes tout-puissants d’une planète assimilée à une machine.

Ces deux visions reposent sur un dénominateur commun : la solution aux problèmes environnementaux viendra des experts et de la technique, plus que de la démocratie. James Lovelock (1919-2022) en arrive à prôner une suspension de la démocratie, il déteste le mouvement politique écologiste, soutient le nucléaire et la géo-ingénierie. Son soutien infaillible à l’industrie se double de conflits d’intérêts constants.

Le point de vue des écologistes écartelés entre culte de Gaïa et technoscience

La figure de Lovelock est effacée aujourd’hui au profit du géochimiste russe Vladimir Vernadski (1863-1945), qui a théorisé la notion de biosphère en 1929. Elle est définie comme la pellicule à la surface de la Terre transformée par la vie. Aujourd’hui elle est tellement transformée par les humains qu’on a pu parler d’anthropocène.

La crise écologique nous ramène au temps du mythe : nous vivons un moment indéterminé, où notre conception même de la Terre est bouleversée. «Il est aujourd’hui tard, beaucoup trop tard pour sauver la planète telle que nous la connaissons», expliquait James Lovelock en 2009 à l’AFP, à quelques mois de la conférence de Copenhague sur le climat (COP15) qui s’était soldée par un échec retentissant. «Préparez-vous à d’énormes pertes humaines», disait-il.

L’ancien ministre de l’écologie Yves Cochet tient le même discours, « Bientôt les politiques auront pour tâche principale de diminuer le nombre de morts ». Que ce soit guerres, famines ou épidémies, il est vrai qu’il y a beaucoup à faire pour réguler une planète Gaïa surpeuplée, surarmée et sur-consommatrice…

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James Lovelock est mort le 27 juillet 2022

extraits : « La régulation de la fécondité participe du contrôle démographique, mais la régulation du taux de mortalité n’est pas la moins importante. Maintenant que la Terre court le danger imminent d’évoluer vers un état chaud et inhospitalier, il semble amoral de s’acharner à vouloir prolonger notre espérance de vie au-delà de sa limite biologique normale.Si nous voulons continuer d’exister sans craindre les catastrophes naturelles, nous devons dès maintenant soumettre la croissance démographique à de fortes contraintes. En fin de compte, c’est Gaïa, comme toujours, qui opérera la réduction de population et éliminera ceux qui enfreignent ses règles… »

Bruno Latour et Gaïa, la Terre-mère

extraits : « S’il est vrai que les humains ont construit artificiellement leur propre environnement, à l’intérieur duquel nous sommes confinés, il faut nous intéresser à ce dont nous dépendons, la température globale, la biodiversité. Cela change complètement le rapport au sol, c’est cela « atterrir ». Gaïa, la « Terre-mère », cette notion résume justement le changement de « lieu » que nous ressentons avec la pandémie. Pour exercer quelque forme politique que ce soit, il faut une Terre, un lieu, un espace… »

La revanche de Gaia, un réchauffement irréversible

extraits : La situation actuelle rappelle à James cette année 1938, où les gens, les politiciens, tout le monde savait que la grande guerre arrivait, mais personne n’agissait de manière sensée. De la même façon aujourd’hui le désastre peut survenir soudainement, la catastrophe est à la porte, mais l’espèce humaine ne fait rien. La Biosphère peut ajouter qu’on préfère se battre pour une caricature de Mahomet et pour épuiser les dernières gouttes de pétrole. Il n’y a pas de rationalité à long terme de l’action humaine…. (écrit le 5 juin 2006 par Michel Sourrouille)

culte de Gaïa

Extraits : En vérité la foi en dieu, la confiance dans notre technique ou notre engagement en faveur du développement durable passe à côté d’une réalité : notre dépendance. Si nous ne prenons pas soin de la Terre, elle le fera elle-même en nous rendant indésirables. Les croyants feraient bien de porter un regard neuf sur notre demeure terrestre et y voir un lieu saint, partie intégrante de la Création, mais que nous avons désacralisé. Maintenant que nous sommes plus de six milliards d’individus affamés ou avides, aspirant au style de vie des pays développés, c’est-à-dire à la vie urbaine, nous empiétons de plus en plus sur le domaine de la Terre vivante. Puisque le seuil fatidique du réchauffement climatique a bien été franchi, peut-être devons-nous prêter une oreille attentive aux « écologistes profonds » comme Arne Naess et les laisser nous guider….

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Les mots « surpopulation humaine », un tabou

À la rédaction du MONDE

Bonjour

Abonné au MONDE depuis maintenant 50 ans, je suis étonné que la « surpopulation humaine », bien analysée à une époque lointaine par votre quotidien, ne l’est plus à l’heure actuelle. Par contre nous trouvons de façon récurrente beaucoup d’articles sur la « surpopulation carcérale ».

Selon mon point de vue, se centrer uniquement comme vous le faites dans vos colonnes sur le vieillissement de la population, la baisse de natalité en France ou le natalisme de Macron laisse de côté le poids du nombre. Nous sommes emprisonnés à 8 milliards d’individus sur une planète minuscule et beaucoup d’entre nous vivent dans des conditions de vie beaucoup plus insupportables que dans les prisons françaises, certains d’entre les humains meurent même de faim… Ne faut-il pas en parler en utilisant l’expression « surpopulation humaine » ? Cette expression  est-elle tabou ?

Voici le résultat de ma recherche sur le moteur de recherche interne du monde.fr

« surpopulation humaine »

Je n’ai pas trouvé cet item en titre d’un article ou même en contenu, par contre beaucoup d’articles de cet item parlent encore dans leur contenu de surpopulation carcérale

« surpopulation carcérale »

31 janvier 2024, Prisons : 75 897 détenus en France au 1ᵉʳ janvier, un nouveau record de surpopulation

30 novembre 2023, La surpopulation carcérale à un niveau sans précédent en France

14 septembre 2023, Surpopulation carcérale en France : la contrôleuse des prisons prône à nouveau un « mécanisme contraignant » de régulation

24 juillet 2023, Prisons : « Comment comprendre que le garde des sceaux s’oppose à toute programmation afin de réduire la surpopulation carcérale ? »

9 juin 2023, Eric Dupond-Moretti interpellé par les avocats au sujet de la surpopulation carcérale

9 avril 2023, David Sénat : « La surpopulation carcérale en France n’a rien d’une fatalité »

2 juin 2023, Un rapport sur les prisons appelle à desserrer « l’étau de la surpopulation » carcérale

NB : Je n’ai répertorié que les articles contenant « surpopulation carcérale » en titre, sauf celui de hier. Les articles parlant de cette situation sont encore plus nombreux.

Première réponse du MONDE, un simple accusé de réception

Cher lecteur, chère lectrice,

Nous avons bien reçu votre courriel. Nous allons en prendre connaissance et le faire suivre si nécessaire à la personne ou au service concerné.

Nous nous efforcerons de vous répondre, mais sachez que nous recevons plusieurs centaines de messages par jour et qu’il nous est donc matériellement impossible de répondre individuellement à chacun d’entre eux.

Les mots « surpopulation humaine », un tabou Lire la suite »

Des insectes dans nos assiettes, berck

Un rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) de 2014 : « Les grillons ont besoin de douze fois moins d’aliments que les bovins, et de moitié moins d’aliments que les porcs et les poulets pour produire la même quantité de protéines. » 2 kilos d’alimentation produisent 1 kilo de grillons. La start-up Cricket One s’est donc spécialisé dans la production de poudre de grillon, complément protéiné venant du Vietnam et proposée en Europe comme aux Etats-Unis. Plusieurs modes d’alimentation des insectes ont été mises au point à partir de cassaves de soja ou de maïs. Une seule ligne de production est pour l’instant installée : elle traite 150 tonnes par mois, pour produire environ 30 tonnes de poudre. La poudre, sous forme de sacs de 5 ou 20 kilos, revient aux importateurs entre 16 et 24 euros le kilo. Bruxelles avait élargi aux insectes la réglementation concernant les « nouveaux aliments » consommables par l’homme. 

Son seul concurrent européen sur ce segment est le néerlandais Protix, le français Ynsect propose des aliments à base de scarabées.

Le point de vue des écologistes végétariens mais presque

– Un beau publi-reportage du MONDE qui consacre deux pages à une toute petite et seule entreprise située au Vietnam.

– Le marché restera très confidentiel pour une raison première : on mangera de plus en plus local, le transport réchauffe le climat.

– On se croirait dans le film soleil vert, la pilule miracle qui permet de nourrir une surpopulation affamée.

– Nourrir des grillons avec du soja et du maïs est source de déforestation, d’épuisement de la ressources hydrique, etc.

– Pourquoi élever des bestioles alors que les protéines végétales sont d’accès plus direct : légumineuses (pois cassés, pois chiches, petits pois, haricots, lentilles, soja, fèves…). Oléagineux (arachide, noix, noisettes, amandes). Céréales (blé, riz, avoine, quinoa, sarrasin, épeautre).

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manger des insectes dans un environnement dégradé (2013)

extraits : Nous mangerons des insectes. Ils se reproduisent rapidement et « présentent des taux de croissance et de conversion alimentaire élevé tout en ayant un faible impact sur l’environnement pendant tout leur cycle de vie », note l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). En outre, les insectes « sont nutritifs, avec une teneur élevée en protéines, matières grasses et minéraux ». Ils peuvent « être consommés entiers ou réduits en poudre ou pâte et incorporés à d’autres aliments ». De grosses blattes OGM bien grasses nourries au lisier de porc… J’en salive d’avance, rien que du bonheur….

Après les insectes, vous mangerez nos enfants (2021)

extraits : La Commission européenne a autorisé le 12 novembre 2021 la mise sur le marché en tant qu’aliment le Locusta migratoria. C’est la deuxième autorisation par l’UE d’un insecte comme aliment – les larves du ténébrion meunier, aussi appelées « vers de farine » – remonte à juin. Un troisième insecte, le grillon domestique, pourrait suivre prochainement. D’un côté l’UICN établit des listes rouges pour la biodiversité en danger, même les insectes sont en voie de disparition ; de l’autre le gouvernement encourage la consommation d’insectes : après le vers de farine, le criquet migrateur est autorisé dans les assiettes des Européens. Ainsi va le système thermo-industriel qui détériore l’environnement et nous prie de nous adapter à l’insupportable….

Ensète ou insectes, pas de nourriture miracle (2022)

extraits : Demain pas de problème alimentaire, on mangera des algues et de la spiruline « si riches en protéines »… On pense même nous faire ingurgiter du krill, la nourriture des baleines, 500 millions de tonnes de matière vivante. Et maintenant la pulpe abondante et la racine de l’ensète ! On nous fait croire au miracle d’une source illimités de nourriture, ce qui n’empêche pas 800 millions de personnes de souffrir grave de la faim. On ne pense pas du tout au fait de limiter la fécondité humaine alors que nous sommes dorénavant 8 milliards de bouches à nourrir….

Catastrophique, moins d’insectes sur nos pare-brise

extraits : « Mais où sont passés tous les insectes ? », s’interroge La revue Science. Cette question inquiète les automobilistes de plus de 40 ans qui se souviennent que, jusque dans les années 1990, leur pare-brise était constellé d’impacts de bestioles. Il est aujourd’hui, le plus souvent, immaculé. Le déclin des abeilles n’est, de toute évidence, que la (petite) partie émergée d’un immense iceberg….

Des insectes dans nos assiettes, berck Lire la suite »

L’ ASPAS et les Réserves de Vie Sauvage

Le congrès des JNE (Journalistes-écrivains pour la Nature et l’écologie) a tenu son congrès fin juin 2024 dans un lieu qui cherche le contact avec la nature. Entre l’idée de biorégion et la réalisation d’espaces préservés, le département de la Drôme montre l’exemple, la destination était trouvée. Lors de leur rencontre bisannuelle, une grande partie des participants au congrès est donc partie sur le sentier du Grand Barry. Grâce à l’action de l’ASPAS, la première « Réserve de Vie Sauvage » y a été créée le 17 septembre 2012, aujourd’hui 130 hectares au cœur d’un vaste massif boisé à la biodiversité exceptionnelle. Créé par l’association pour la protection des animaux sauvages, ce label correspond au plus fort niveau de protection de la nature en France. C’est un espace dont la gestion est la non gestion, la libre évolution, le laisser faire : la nature peut s’y exprimer pleinement et librement.

Sont interdits la chasse et la pêche, l’exploitation forestière et agricole, l’élevage, la cueillette, les feux, le passage de chiens non tenus en laisse et bien sûr les dépôts de déchets. Seule la promenade à pied, et seulement sur les sentiers, est autorisée. Ce niveau de protection très élevé et unique en France correspond à la catégorie 1b (zone de nature sauvage) du classement des aires protégées, réalisé par l’Union internationale de conservation de la nature. Les Réserves de Vie Sauvage du Grand Barry (Drôme) et du Trégor (Côte-d’Armor) ont intégré le réseau européen Rewilding Europe.

Nous ne conseillons pas aux simples curieux de s’y rendre, il ne faudrait pas que ces lieux protégés deviennent une destination du tourisme de masse. Le nombre d’humains transforme toujours un lieu de rêve en un cauchemar marchandisé. Le deuxième problème, c’est que le passage de l’appropriation privée à la propriété associative entraîne des tensions entre différentes parties prenantes, les agriculteurs, les chasseurs, les randonneurs… En 2019 dans le massif du Vercors, l’Aspas avait racheté 500 hectares, sa quatrième réserve de vie sauvage. L’appel à un financement participatif avait médiatisé cette action: « Vous donnez 30 euros pour 200 mètres carrés d’un endroit où on va laisser en paix la faune et la flore. » Une manifestation avait été organisée fin août 2020 pour dire « non au ré-ensauvagement » ! Ce site était auparavant une réserve de chasse… où les animaux étaient nourris. L’écologie est de nos jours devenu un combat partagé… entre points de vue parfois complètement contradictoires. C’est pourquoi l’association « Forêts Sauvages » dont l’objectif est assez similaire à celui l’ASPAS (protection intégrale de surfaces forestières conséquentes par la maîtrise foncière) agit dans la complète confidentialité de ses actions.

Le dernier problème, c’est la difficulté pour la vie sauvage de retrouver un potentiel créatif durable dans des espaces de petites tailles. A titre de comparaison, le parc national de Yellowstone, créé en 1872, s’étend sur 8 983 km2, soit une superficie plus importante que celle de la Cors. Si chevreuils, biches ou cerfs se mettent à pulluler au Grand Barry, qui servira de régulateur s’il n’y a plus de  prédateur ? Faudra-t-il réintroduire des loups ? D’autre part la Drôme est touchée de plein fouet par une dépopulation importante. Mais que deviendront les espaces qui aujourd’hui retournent à la nature grâce à l’exode rural et à l’ASPAS s’il y avait des zones à nouveau habitées et exploitées étant donnée une plus grande attractivité du territoire ? Quelle que soit la bonne volonté des amoureux de la nature sauvage, sans limitation généralisée de notre fécondité, on ne peut permettre à la biodiversité de conserver son espace vital. Que représente la réserve du Grand Barril par rapport à l’intense artificialisation des sols que mène l’espèce humaine ? Une action seulement symbolique sans aucun doute, mais c’est déjà un pas dans la bonne direction.

Pour en savoir plus :

Aspas-nature, association pour la protection des animaux sauvages

Fondée en 1980 sous le nom de « Union des victimes de la Chasse et de leur Nuisances », elle devient en 1981« l’Association pour la Protection des Animaux Sauvages ». L’ASPAS défend les sans-voix de la faune sauvage, les espèces jugées insignifiantes, encombrantes, ou persécutées par les activités humaines. L’association milite également pour la libre évolution de la nature. Plus nous rendons à la nature sauvage des territoires où elle peut s’exprimer pleinement et librement, mieux nous retrouvons une place à notre mesure, sans démesure.

http://www.forets-sauvages.fr/web/foretsauvages/99-coordonnees.php

https://www.demographie-responsable.fr/

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Surtourisme et décroissance de la mobilité

La démesure de la société thermo-industrielle entraîne le règne des « SUR » : SURabondance, SURactivité, SURcommunication, SURconsommation, SURdéveloppement, SURemballage, SURendettement, SURéquipement, SURmédicalisation, SURpâturage, SURpêche, SURproduction… Le SURtourisme complète cette liste.

Dans un contexte de pénurie globale des ressources naturelles, l’avenir n’est plus dans l’expansion, mais dans son inverse. A la croissance économique doit donc succéder la DEcroissance conviviale, à l’effet rebond l’effet DEbond, à la mondialisation la DEmondialisation, à la pollution des sols et des esprits la DEpollution, au populationnisme la DEpopulation, à l’urbanisation la DEsurbanisation, à la voiture pour tous le Devoiturage, au réarmement actuel la DEmilitarisation et au tourisme de masse la Demobilité. Mais le passage à la décroissance socialement consentie ne peut se faire immédiatement.

Un éditorial du MONDE (5 octobre 2018) introduisait le terme surtourisme : « 90 millions de visites en France, 1,3 milliard de touristes sur cette petite planète dont la moitié à destination de l’Europe… Comme la plupart des destinations les plus courues, la France est désormais confrontée à un phénomène que les professionnels désignent désormais sous le néologisme de « surtourisme »… Mais en 2019, Valérie Pécresse , présidente du Conseil régional, pouvait encore s’exclamer : « Il n’y a pas de “surtourisme” en Ile-de-France, il faut y aller à fond. » Et en 2020, Colmar, vidée de ses visiteurs, en avait oublié les critiques sur le « surtourisme ».

Mais un nouveau élément de langage social était né, il ne pouvait que prendre de l’ampleur étant donné les effets néfastes du tourisme de masse. Quelques titres du MONDE en font foi, le rejet du surtourisme s’accélère :

11 août 2022, Sites naturels sur réservation : face au surtourisme, la France entre dans l’ère des quotas

10 avril 2023, Le village d’Etretat, rongé par le surtourisme, suffoque : « Il y a tellement de monde que les gens font n’importe quoi »

28 mai 2023, Des pénuries d’eau même en Cornouailles, avec le surtourisme et le gaspillage

18 juin 2023, Le surtourisme, un défi pour la France

20 juin 2023, Surtourisme : les bateaux de croisière affluent en Grèce

12 juillet 2023, Entre exode urbain et surtourisme : à Amsterdam, la mairie voit rouge

28 août 2023, A Venise, le surtourisme, une réalité difficile à contourner

7 mars 2024, En Polynésie, Teahupoo se réjouit d’accueillir les Jeux olympiques 2024 mais redoute le surtourisme

24 avril 2024, Aux Canaries, le surtourisme exaspère la population

25 avril 2024, Venise lance son billet d’entrée à 5 euros, afin de lutter contre le surtourisme

26 avril 2024, Au Japon, une ville va masquer une vue sur le mont Fuji pour éviter le surtourisme

3 mai 2024, « Une salle devrait être construite au Louvre pour “La Joconde”, afin de sauver les autres œuvres éclipsées et polluées par le surtourisme »

6 juillet 2024, Espagne : manifestation à Barcelone contre le tourisme de masse

Et le dernier paru le 11 juillet 2024, « Surtourisme » : quand voyage rime avec dommage

Sur ce blog biosphere, cela fait longtemps que nous critiquons le tourisme, une vraie imbécillité écologique, un tourisme qui tue le tourisme, la nécessité absolue de se déplacer moins vite, moins loin, moins souvent, et beaucoup plus cheer ! Nous sommes satisfaits de lire que de plus en plus de personnes dans les médias partagent notre point de vue d’écologiste… Même le gouvernement s’y met. Il avait dévoilé le 18 juin 2023 son plan afin de mieux réguler les flux touristiques et d’accompagner les collectivités locales en proie à des pics de fréquentation : créer un observatoire national des sites touristiques majeurs, mesurer l’acceptabilité des flux auprès des locaux, sensibiliser les touristes et les influenceurs. Aucun impact pour le moment. 

Car il y en a qui ne voient pas plus loin que dans une lunette de sociologue, ainsi Jean Viard : « il n’y a pas assez de touristes. Un milliard et demi de Terriens seulement franchissent une frontière chaque année. Ils étaient 60 millions en 1968, je rêve qu’ils deviennent 3 milliards. »

Un bon sociologue se devrait d’être aussi un bon écologiste, sinon son discours hors sol ne signifie rien d’autre si ce n’est flatter les agences de tourisme dans le sens du poil et du profit. Démocratisation des voyages et décarbonation sont définitivement incompatibles.

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Les écolos, pour ou contre le tourisme ?

extraits : L’explosion du transport aérien depuis le premier vol « charter » en 1954, la baisse considérable des prix de vente des billets corrélée au développement du modèle « low cost » ont favorisé la croissance d’une forme de tourisme dite « de masse ». Ce modèle, basé sur des séjours de courte durée déconnectés de toute notion de distance, mettant les destinations en concurrence et contribuant à une surconsommation intenable de transports carbonés, qu’ils soient par avion ou par paquebot, est destructeur pour la planète et les populations d’accueil. Il est absolument nécessaire de supprimer un passe-temps créée au XIXe siècle pour les privilégiés qui faisaient leur tour d’Europe. Le  » droit au voyage » pour loisirs n’existe pas….

Surtourisme : 1,3 milliard de déplacements inutiles

extraits : Le touriste, c’est triste, déambule en foule, de plus en plus souvent vieux et gros, cachant mal son ennui d’être là derrière son appareil photo et son envie pressente de retrouver enfin son chez soi, à faire semblant d’admirer tout et n’importe quoi. Un déplacement pendulaire, inutile, coûteux pour la planète et destructeur des réalités du lieu. Le touriste est symbolique de notre temps où tout est devenu marchandise, le tourisme, c’est la soumission au fantasme de croire qu’il existe un ailleurs jouissif dans le bruit et la foule. Le tourisme de masse est le droit donné à tous d’accéder à un bien qui n’existe plus ! Le tourisme de masse n’aurait jamais dû exister…

Pour des vacances sans touristes

extraits : Bernard Charbonneau et Jacques Ellul : Le tourisme est le domaine de la publicité, l’agence Havas provoque les mouvements des masses bourgeoises qui, selon les saisons, montent à la montagne pour faire du ski ou descendent vers la mer pour se baigner. Le hasard des intérêts financiers, des lignes de transports et des sociétés de lotissement accumule les touristes à certains endroits. Il y a des foules plus effroyables que celles qui s’entassent à heures fixes dans les métros, ce sont les foules de nos grandes plages. Comme la classe bourgeoise est hiérarchisée, il existera toute une échelle de stations balnéaires, la station chic, la station sportive, le trou à instituteurs. Le programme est établi à l’avance selon quelques standard : visitez le Maroc – un palmier, la Norvège – un fjord pâle. Certains, qui se disent révolutionnaires, songent pourtant à ce spectacle avec plaisir, ils s’indignent seulement que ces « loisirs » soient réservés aux bourgeois. (article paru en juin 1937 dans le Journal des groupes personnalistes du Sud-Ouest)

Tourisme de masse et écologie, incompatibles

extraits : L’industrie touristique figure parmi les mauvais élèves en matière de rejets de gaz à effet de serre et de polluants. Le tourisme de masse met sous tension les ressources, déséquilibre les écosystèmes locaux et met en péril les sites naturels et patrimoniaux. La révélation du « vrai prix des choses » aurait l’avantage d’amener les consommateurs à prendre conscience de leur empreinte écologique d’une part, et d’autre part à effectuer des arbitrages de consommation salutaires. Adopter une telle démarche demanderait de rompre avec la vision stratégique gouvernementale française qui a érigé en objectif prioritaire l’accueil de 100 millions de visiteurs étrangers par an.

Pourra-t-on voyager après l’apocalypse ?

extraits : Longtemps on a vécu comme les « gentils membres » des clubs de vacances qui bronzaient en autarcie dans un camp retranché avec la misère tout autour. Tant que le buffet était plein, la mer chaude et les strings achalandés, pas une seule question à se poser. Tourisme, j’oublie tout. Et puis le niveau de la mer a monté et aussi le prix du baril. Le soleil est devenu notre ennemi… Voilà qu’on ne peut plus consommer la planète ! Le buffet n’est pas à volonté. (Didier Tronchet, éditorial de juillet 2008, l’Écho des savanes p.3)

Les voyages forment-ils la jeunesse ?

extraits : On disait encore, il y a peu, que les voyages forment la jeunesse. Mais le réchauffement climatique est passé par là. Doit-on alors se résigner à ce que nos enfants ne connaissent le lointain qu’à travers les images du monde ? La réponse est simple, c’est oui. Que les jeunes adultes partent à pied ou en vélo faire connaissance avec la brutalité uniformisée de notre monde, pourquoi pas. Ce sont des voyageurs, pas des touristes. Pour les hordes qui envahissent les « lieux de rêve », j’espère que les révoltes des habitants du cru pour les rejeter ou les rançonner prendra une juste ampleur…Faire le tour de son jardin potager va bientôt devenir le passe-temps préféré des jeunes et des moins jeunes….

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Le RN rend inaudible le message qui sauve

Stéphane Foucart : Blendecques (Pas-de-Calais) a été l’épicentre des inondations qui ont frappé le nord de la France. Alors que ses habitants ont fait de première main l’expérience éprouvante des effets du réchauffement, ils ont à 50,7 % massivement voté pour le Rassemblement national (RN) – le parti le plus « écolosceptique » de l’échiquier politique – aux élections européennes. Dans le même temps, la liste écologiste y avait rassemblé seulement 1,7 % des suffrages le 9 juin. Soit moins que l’Alliance rurale (2,5 %) et moins que le Parti animaliste (2,2 %).

En réalité, les épisodes de submersion découle du taux de bétonisation des sols, de l’arrachage des haies, de l’imperméabilisation des terres arables abîmées par l’agro-industrie qui rend les terres de moins en moins résilients aux précipitations extrêmes renforcées par le changement climatique. Le RN assume de poursuivre et de renforcer tout ce qui a contribué à inonder les maisons de Blendecques, mais rien ne semble pouvoir rendre ce constat audible dans la conversation publique. Voter contre soi-même, voter pour la poursuite et l’approfondissement des causes dont on vient douloureusement d’éprouver les effets : il y a là la manifestation d’une sorte de crise de l’intelligibilité du monde, ou plus exactement d’une crise de la perception des chaînes causales.

Le point de vue des (non) écologistes

Nous faisons ci-dessous le recensement de tous les commentaires des abonnés au MONDE qui, par leur anti-écologisme primaire, ne font que renforcer le Rassemblement national, c’est-à-dire l’extrême droite, c’est-à dire la politique des boucs émissaires… et l’oubli complet de l’urgence écologique.

Fréd : En somme, il y a dans ce secteur précis de la France 50,7% d’ignares et 1,7% de savants. Fine analyse de la situation…

jea.vie : Voter RN ou EELV à Blendecques ne va rien changer à l évolution mondiale du climat !

D.lacoste : faut pas s’étonner, tant que des Erynyes, des déesses infernales comme Madame Rousseau, porteront le costume ecolo ce sera ainsi !

André C. : Cet article, tout en supériorité intellectuelle, explique peut-être involontairement, le succès du RN : les électeurs votent pour des politiques qui se mettent à leur niveau au lieu de discours arrogants qui les toisent et les culpabilisent. Par ailleurs, cela montre aussi l’incapacité des écologistes à être crédibles sur l’écologie. À force de faire du LFI peint en vert (pastèque en quelque sorte) et de mettre en avant Gaza, l’immigration et les zadistes, comment peut-on attendre qu’EELV soit audible pour des électeurs non bobos ?

le sceptique : Un écolo français, il vous brame son catéchisme fabriqué par FNE, WWF et les fonctionnaires militants du ministère de l’écologie : « épouvantable, inacceptable, c’est le mal, il ne faut plus artificialiser ni croire qu’on peut maîtriser l’eau, on doit démanteler ces options, le problème est l’humain pas la nature ».

Caro : Les écologistes se sont rallier à LFI, les questions écologiques sont confisquées par l’ultra gauche qui veut nous obliger à accueillir tous les migrants qu’ils assimilent à des réfugiés climatiques. Le message de l’écologie est brouillé par l’idéologie de l’extrême gauche.

XBG : Ce qui est surtout inquiétant et énervant, c’est surtout la radicalité et le fanatisme de certains écolos qui finissent par faire peur. Racontez toujours la même chose ne sert à rien, on a compris.

Pm42 : C’est tout simple : les écolos ne communiquent pas. Ils sont tellement persuadés d’avoir raison et d’être en mission pour sauver le monde qu’ils considèrent que quiconque n’adhère pas à 100% à leur discours est au mieux méprisable au pire haïssable. Donc au lieu d’expliquer, ils réussissent à parler des barbecues, des arbres de Noël à interdire, à jeter de la peinture sur tout ce qui n’a aucun impact sur le climat…Et ils sont fier d’eux. Donc aller expliquer la sources des inondations à la population ? C’est compliqué, salissant…

Patou : « le parti le plus « écolosceptique » de l’échiquier politique », est le seul qui n’ai jamais été, et jamais participé au pouvoir. Alors que tous les autres, écolos compris, ont leur responsabilités, de l’interdiction des curetages, aux érections d’éoliennes-qui-ne-marchent-pas-sans-gaz-russe.

Commentaire de ces commentaires : normalement les abonnés au journal LE MONDE, les seuls habilités à faire des  commentaires, sont des gens intelligents puisqu’ils lisent un journal de  référence. Pourtant ils sont incapables de s’intéresser à la problématique de intelligibilité du monde et à la difficulté de s’y retrouver dans les chaînes de causalité. Alors ils se mettent à la hauteur de la  moitié des électeurs de Blendecques, ils attaquent le messager (les écolos) pour ne pas avoir à comprendre le message.

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