Après la COP21, la (dé)route vers la COP26
12 décembre 2015, adoption par 195 pays d’un traité international lors de la COP21 visant à réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre afin de contenir le réchauffement climatique. Embrassades, applaudissements, larmes. L’accord de Paris sur le climat avait pour objectif de limiter le réchauffement climatique « nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels » et prévoyait d’accroître tous les cinq ans les engagements de réduction des émissions. Qu’en est-il, cinq ans après ? Les émissions de gaz à effet de serre ont atteint, en 2019, un record historique de 59 milliards de tonnes équivalent CO2, soit une augmentation de 5 % par rapport à 2015. La concentration de CO2 dans l’atmosphère a atteint 410 parties par million (ppm) en 2020, un niveau inégalé depuis plus de 3 millions d’années. La production de charbon, de pétrole et de gaz va augmenter de 2 % chaque année jusqu’en 2030, alors qu’elles devraient diminuer de 6 % par an pour s’aligner sur l’accord de Paris. Le monde pourrait connaître un réchauffement de 4 °C à la fin du siècle.
12 décembre 2020 : Le secrétaire général de l’ONU), Antonio Guterres, a appelé le monde à « déclarer l’état d’urgence climatique », lors de l’ouverture d’un petit sommet (virtuel) censé relancer les efforts de lutte contre le réchauffement climatique. La COP26 ne se tiendra qu’en novembre 2021 à Glasgow (Ecosse).
Pour en savoir plus sur le (dés)accord de Paris grâce à notre blog biosphere :
20 novembre 2014, Paris 2015, les températures ne seront pas à la baisse
23 novembre 2014, François Hollande quitte les habits du climatosceptique
13 décembre 2014, A Lima le climat agonise, en 2015 à Paris c’est l’euthanasie
10 juin 2015, COP21, l’article le plus perspicace enfin dans la presse
« Les engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre par les pays qui en sont responsables ne seront pas tenus… Le système de gouvernance climatique mis en place voilà plus de vingt ans est complètement déconnecté du monde réel… Ce formidable hiatus, ou « schisme de réalité », en temps de crise, entre d’un côté la continuation apparente du processus démocratique et de l’autre la violence et l’arbitraire… D’un côté l’enchaînement des conférences sur le climat, de l’autre l’exploitation forcenée des ressources d’énergie fossiles et l’affirmation farouche des souverainetés… Le Protocole de Kyoto, signé en 1997 avec entrée en vigueur en 2005, n’a eu aucun effet : en 2005, le monde émettait 29 milliards de tonnes de dioxyde de carbone (CO2) ; en 2013, il en émettait près de 37 milliards de tonnes… Une forme de schizophrénie conduit les responsables politiques à rivaliser de déclarations alarmantes sur le climat tout en continuant à subventionner massivement les énergies fossiles : 5 000 milliards de dollars par an au niveau mondial.. Nous voici dans la « double pensée » imaginée par Orwell dans 1984, cette faculté à mettre en veilleuse la plus élémentaire logique pour accepter des faits contradictoires, et pour cela être capable d’« oublier tout ce qu’il est nécessaire d’oublier, puis le rappeler à sa mémoire quand on en a besoin, pour l’oublier plus rapidement encore ». » (Stéphane Foucart)
25 octobre 2015, COP21 : accord préparatoire de Bonn, le fiasco
17 novembre 2015, la question démographique, un tabou pour la COP21
26 novembre 2015, COP21 : interdire les manifs, c’est un abus de pouvoir
27 novembre 2015, COP21, manifestons à Paris malgré les interdictions
4 décembre 2015, François Hollande préfère l’état d’urgence à la COP21
14 décembre 2015, COP21, encore un succès d’apparence, le 21ème !
22 décembre 2005, La Surpopulation, absente des résultats de la COP21
17 mai 2017, COP21, un des nombreux échecs de François Hollande
11 décembre 2020, Laurent Fabius s’inquiète pour le climat (cinq ans après la COP21)
12 décembre 2020, François Hollande prévoit la catastrophe (cinq ans après la COP21)
Les commentaires sur lemonde.fr s’échauffent :
BM68 : Vous et moi nous réunissons dans un bon restaurant pour discuter et nous sommes d’accord sur l’objectif d’être heureux, riches dans un monde en paix. Chacun rentre chez soi, voilà une bonne journée de travail derrière nous. Elle est pas belle, la vie?
K.P. : Je serais toujours marqué par la phrase qu’a tenu un de mes professeurs de droit, « Si tout le monde est d’accord pour ratifier un traité international, c’est qu’au fond il ne dérange pas grand monde ». Je mets de côté Donald Trump, mais même au moment des négociations de l’accord sous Obama nous avons eu droit à un psychodrame autour de l’utilisation des termes « shall » et « should » dans la version anglaise de l’accord, c’est dire.
JPH-35 : Soyons lucides. L’accord de Paris n’était contraignant pour personne. C’est bien pour cela que tout le monde a signé.
Lacannerie : Un jolie mise en scène de vœux pieux pour mieux cacher notre incapacité collective à changer le système mortifère dont nous sommes les esclaves consentants. Les générations futures vont payer très cher notre pathétique duplicité et notre immobilisme coupable. Affligeant.
Frog : Triste espèce humaine, accrochée à ses vacances en Thaïlande, ses applications amusantes et son intérieur meublé avec le made in China nécessaire…
Peps72 : Il est évident qu’on n’est pas près de sacrifier la croissance pour les pissenlits. ranchement, on devrait sauter l’étape « transition écologique » et passer tout de suite à l’étape « résilience civilisationnelle », en contrôlant la natalité, rationnant l’eau et les ressources essentielles, et en se préparant à gérer des flux migratoires ingérables…
Brancas : Pour qu’il y est une vraie adhésion, il faudrait démontrer que les efforts faits ici ne vont pas être réduits à néant ailleurs. Que la remise en cause des voyages par avion ne serve qu’à compenser la grosse centrale chinoise fonctionnant avec du charbon australien afin de produire de l’acier exporter en Europe. Les taxes carbone sont indispensables. Mais les Gilets jaunes et les écolo-gauchistes ne veulent pas toucher au « pouvoir d’achat ». Si la Grande Bretagne prétend pouvoir baisser de 65% sa production de CO2 c’est qu’elle n’utilise plus le charbon et n’a donc plus d’industrie. La France idem.
Boltzmann : Chacun sait que la baisse des émissions demande un changement total de nos modes de vie, et que ce changement fera beaucoup de perdants sur le plan économique (baisse de salaire, de confort de vie, etc…). Tant qu’on a pas un plan clair pour transformer l’économie, mettant en œuvre baisse des émissions et conservation de l’emploi (car pour les salaires c’est foutu), personne ne se lancera.
Alex Viroth : Vu la croissance démographique, on peut s’agiter autour de « l’urgence climatique », ça ne sert pas à grand-chose.
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