effet de serre

Après la COP21, la (dé)route vers la COP26

12 décembre 2015, adoption par 195 pays d’un traité international lors de la COP21 visant à réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre afin de contenir le réchauffement climatique. Embrassades, applaudissements, larmes. L’accord de Paris sur le climat avait pour objectif de limiter le réchauffement climatique « nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels » et prévoyait d’accroître tous les cinq ans les engagements de réduction des émissions. Qu’en est-il, cinq ans après ? Les émissions de gaz à effet de serre ont atteint, en 2019, un record historique de 59 milliards de tonnes équivalent CO2, soit une augmentation de 5 % par rapport à 2015. La concentration de CO2 dans l’atmosphère a atteint 410 parties par million (ppm) en 2020, un niveau inégalé depuis plus de 3 millions d’années. La production de charbon, de pétrole et de gaz va augmenter de 2 % chaque année jusqu’en 2030, alors qu’elles devraient diminuer de 6 % par an pour s’aligner sur l’accord de Paris. Le monde pourrait connaître un réchauffement de 4 °C à la fin du siècle.

12 décembre 2020 : Le secrétaire général de l’ONU), Antonio Guterres, a appelé le monde à « déclarer l’état d’urgence climatique », lors de l’ouverture d’un petit sommet (virtuel) censé relancer les efforts de lutte contre le réchauffement climatique. La COP26 ne se tiendra qu’en novembre 2021 à Glasgow (Ecosse).

Pour en savoir plus sur le (dés)accord de Paris grâce à notre blog biosphere :

20 novembre 2014, Paris 2015, les températures ne seront pas à la baisse

23 novembre 2014, François Hollande quitte les habits du climatosceptique

13 décembre 2014, A Lima le climat agonise, en 2015 à Paris c’est l’euthanasie

10 juin 2015, COP21, l’article le plus perspicace enfin dans la presse

« Les engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre par les pays qui en sont responsables ne seront pas tenus… Le système de gouvernance climatique mis en place voilà plus de vingt ans est complètement déconnecté du monde réel… Ce formidable hiatus, ou « schisme de réalité », en temps de crise, entre d’un côté la continuation apparente du processus démocratique et de l’autre la violence et l’arbitraire… D’un côté l’enchaînement des conférences sur le climat, de l’autre l’exploitation forcenée des ressources d’énergie fossiles et l’affirmation farouche des souverainetés… Le Protocole de Kyoto, signé en 1997 avec entrée en vigueur en 2005, n’a eu aucun effet : en 2005, le monde émettait 29 milliards de tonnes de dioxyde de carbone (CO2) ; en 2013, il en émettait près de 37 milliards de tonnes… Une forme de schizophrénie conduit les responsables politiques à rivaliser de déclarations alarmantes sur le climat tout en continuant à subventionner massivement les énergies fossiles : 5 000 milliards de dollars par an au niveau mondial.. Nous voici dans la « double pensée » imaginée par Orwell dans 1984, cette faculté à mettre en veilleuse la plus élémentaire logique pour accepter des faits contradictoires, et pour cela être capable d’« oublier tout ce qu’il est nécessaire d’oublier, puis le rappeler à sa mémoire quand on en a besoin, pour l’oublier plus rapidement encore ». » (Stéphane Foucart)

25 octobre 2015, COP21 : accord préparatoire de Bonn, le fiasco

17 novembre 2015, la question démographique, un tabou pour la COP21

26 novembre 2015, COP21 : interdire les manifs, c’est un abus de pouvoir

27 novembre 2015, COP21, manifestons à Paris malgré les interdictions

4 décembre 2015, François Hollande préfère l’état d’urgence à la COP21

14 décembre 2015, COP21, encore un succès d’apparence, le 21ème !

22 décembre 2005, La Surpopulation, absente des résultats de la COP21

17 mai 2017, COP21, un des nombreux échecs de François Hollande

11 décembre 2020, Laurent Fabius s’inquiète pour le climat (cinq ans après la COP21)

12 décembre 2020, François Hollande prévoit la catastrophe (cinq ans après la COP21)

Les commentaires sur lemonde.fr s’échauffent :

BM68 : Vous et moi nous réunissons dans un bon restaurant pour discuter et nous sommes d’accord sur l’objectif d’être heureux, riches dans un monde en paix. Chacun rentre chez soi, voilà une bonne journée de travail derrière nous. Elle est pas belle, la vie?

K.P. : Je serais toujours marqué par la phrase qu’a tenu un de mes professeurs de droit, « Si tout le monde est d’accord pour ratifier un traité international, c’est qu’au fond il ne dérange pas grand monde ». Je mets de côté Donald Trump, mais même au moment des négociations de l’accord sous Obama nous avons eu droit à un psychodrame autour de l’utilisation des termes « shall » et « should » dans la version anglaise de l’accord, c’est dire.

JPH-35 : Soyons lucides. L’accord de Paris n’était contraignant pour personne. C’est bien pour cela que tout le monde a signé.

Lacannerie : Un jolie mise en scène de vœux pieux pour mieux cacher notre incapacité collective à changer le système mortifère dont nous sommes les esclaves consentants. Les générations futures vont payer très cher notre pathétique duplicité et notre immobilisme coupable. Affligeant.

Frog : Triste espèce humaine, accrochée à ses vacances en Thaïlande, ses applications amusantes et son intérieur meublé avec le made in China nécessaire…

Peps72 : Il est évident qu’on n’est pas près de sacrifier la croissance pour les pissenlits. ranchement, on devrait sauter l’étape « transition écologique » et passer tout de suite à l’étape « résilience civilisationnelle », en contrôlant la natalité, rationnant l’eau et les ressources essentielles, et en se préparant à gérer des flux migratoires ingérables…

Brancas : Pour qu’il y est une vraie adhésion, il faudrait démontrer que les efforts faits ici ne vont pas être réduits à néant ailleurs. Que la remise en cause des voyages par avion ne serve qu’à compenser la grosse centrale chinoise fonctionnant avec du charbon australien afin de produire de l’acier exporter en Europe. Les taxes carbone sont indispensables. Mais les Gilets jaunes et les écolo-gauchistes ne veulent pas toucher au « pouvoir d’achat ». Si la Grande Bretagne prétend pouvoir baisser de 65% sa production de CO2 c’est qu’elle n’utilise plus le charbon et n’a donc plus d’industrie. La France idem.

Boltzmann : Chacun sait que la baisse des émissions demande un changement total de nos modes de vie, et que ce changement fera beaucoup de perdants sur le plan économique (baisse de salaire, de confort de vie, etc…). Tant qu’on a pas un plan clair pour transformer l’économie, mettant en œuvre baisse des émissions et conservation de l’emploi (car pour les salaires c’est foutu), personne ne se lancera.

Alex Viroth : Vu la croissance démographique, on peut s’agiter autour de « l’urgence climatique », ça ne sert pas à grand-chose.

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Après la COP21, la route vers la COP26

« Il y a cinq ans, jour pour jour, après des années d’efforts collectifs auxquels je rends hommage, j’avais l’honneur et l’émotion de frapper ce petit marteau sur la tribune de la COP21 en décembre 2015 : « l’Accord de Paris est accepté ! ». Quand je repense à ces moments, trois mots : le travail intense qui l’a précédé, comme il devra précéder la COP26, l’écoute car c’est une co-construction où, selon l’esprit des Nations Unies, chacun doit être écouté, et l’ambition, car il en fallait, 29 articles, 140 paragraphes de décisions, pour définir l’objectif et les moyens de lutter contre ce tueur qu’est le réchauffement du climat. Depuis, l’Accord de Paris est devenu la référence climatique mondiale. Mais on est encore loin du compte. Les températures augmentent, des catastrophes climatiques multiples se produisent, frappant en particulier les régions et les populations précaires. Il faut donc continuer et amplifier notre action.

Depuis 2015, pas mal de choses ont changé qui rendent le chemin vers Glasgow 2021 à la fois voisin et différent de Paris. A l’époque, nous avons réussi la conjonction de plusieurs planètes : la planète scientifique et technologique, qui continue d’avancer. La planète société civile (villes, régions, entreprises, associations, tous les acteurs non-étatiques) : elle aussi est au rendez-vous, avec en particulier les mobilisations de la jeunesse. En revanche, ce qui avait fait la force de la COP21, l’union de tous les Etats du monde s’est affaiblie. Le retrait, en particulier, de la présidence américaine, a favorisé un relâchement d’autres Etats, pourtant signataires de l’Accord de Paris.

Mais depuis quelques semaines, un vent plus favorable semble souffler. La Chine, le Japon, la Corée du Sud, l’Union européenne, d’autres, riches ou pauvres, rehaussent leurs ambitions, bien qu’ils ne soient pas encore assez nombreux. La nouvelle présidence américaine va apporter toute sa détermination. L’espoir renaît. Ce sera la feuille de route de Glasgow de ne pas décevoir cet espoir, en honorant concrètement les engagements de Paris (financements publics et privés accrus, en direction notamment de l’Afrique, innovations technologiques, mesures pour l’adaptation et pas seulement pour l’atténuation, article 6, transition juste, …). Il faudra étendre notre action à tous les secteurs et être clairs sur les trois horizons à respecter : le long terme, 2050, la neutralité carbone ; le moyen terme, 2030, des engagements nationaux rehaussés ; le court terme, l’immédiat, des plans de relance « verts » et non pas « bruns », à la fois contre les conséquences de la pandémie Covid-19 et pour une société décarbonée. Et il faudra vérifier tout cela, en ligne avec nos engagements de Paris, 2 degrés d’augmentation maximale, et si possible 1,5 degré à la fin du siècle.

Chers amis, contre le réchauffement du climat, il n’y a pas de vaccin mais il y a un antidote : l’application intégrale, concrète et mondiale de l’Accord de Paris. Les clés, maintenant, ce sont l’ambition et l’action. »
Laurent Fabius, 12/12/2020 : ‘Climate Ambition Summit 2020 – Road to COP 26)

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François Hollande prévoit la catastrophe

«  Le réchauffement climatique sera bien supérieur à 2 degrés Celsius d’ici à la fin du siècle. Il pourrait dépasser 3,5 degrés, voire atteindre 5 degrés. Les catastrophes naturelles, les tempêtes, les sécheresses s‘ajoutent à la dégradation irréversible de la biodiversité. Les plans de sortie de la crise du Covid doivent devenir des plans de sortie de l’économie carbonée. Il ne s’agit rien de moins que de diminuer les gaz à effet de serre de plus de 7 % par an, de 2020 jusqu’à 2030…Elu président en 2012, je n’avais pas pris alors la mesure de l’ampleur et de la rapidité de la dégradation climatique. »

C’est le constat actuel de François Hollande qui a pourtant régné entre 2012 et 2017 et organisé en décembre 2015 à Paris la COP21 sur le climat. Il livre ici son propre cheminement et parle même de conversion. A ce nouveau converti aux réalités biophysiques, voici quelques commentaires sur le monde.fr, pas très tendres envers lui :

Argonne : « Élu président en 2012, je n’avais pas pris alors la mesure de l’ampleur et de la rapidité de la dégradation climatique…. » Lire ceci sous la plume d’un ancien chef de l’État est sidérant. Confierait-on le pouvoir à des non-voyants, à des mal-entendants, à des gens moins bien informés que les lecteurs de la presse écrite ou que les téléspectateurs ? M. Hollande n’a–t-il pas entendu un de ses prédécesseurs dire « la maison brûle » (Chirac, 2002) ? N’a-t-il pas entendu parler de Al Gore ? N’a-t-il jamais rencontré Nicolas Hulot ? Ignore-t-il l’existence du GIEC ?

ChP : Ce qui compte c’est ce qui se décide lors des COP. Or il n’y s’y décide rien. Rappels : COP3 à Kyoto, décembre 1997: Objectifs: réduction de 5% des GES en 2008-2012, par rapport à 1990. En 1997 les USA ( Bush) refusent de ratifier le protocole de Kyoto. En 2012, le Canada quitte le protocole de Kyoto. COP15 à Copenhague, décembre 2009. Il doit être l’accord qui prend la suite de Kyoto, c’est un échec complet. Les parties conviennent de fournir d’ici à 2015 leurs propositions chiffrées (intentions et non engagements) de réduction des émissions de GES. COP21 à Paris, décembre 2015 : gros succès, diplomatique seulement ! Les parties s’accordent à contenir le réchauffement climatique sous la barre des 2 °C, voir même 1,5 °C. Ridicule car même les INDC (Intended Nationally Determined Contributions) conduisent à un réchauffement de 3°C. COP26 à Glasgow, novembre 2021. Devrait définir les règles de mise en œuvre de la COP21 ! A l’évidence les températures vont continuer à monter !

Ttt Ttt Ttt : C’est drôle, c’est jamais quand ils sont président et avec les pleins pouvoirs qu’ils sont lucides et efficaces! Désespérant.

Munstead : Il y a des choses qu’un président ne devrait pas dire… Saison 2. Durcir les objectifs d’un accord international que les signataires n’arrivent déjà pas à respecter est un curieux conseil. Ne pas dire comment, que faire, signale une absence de réflexion.

Bachibouzouk : D’une manière plus générale, je suis toujours sidéré de constater l’inculture scientifique du citoyen lambda, pourtant indispensable à un début de compréhension du double pb climat/biodiversité qui se pose à nous. Ex.: combien parmi vous connaissent la persistance d’une quantité x de CO2 dans l’atmosphère ? Ex.: Combien parmi vous savent quelle quantité d’O2 est produite par le plancton océanique (plancton que l’acidification des océans menace directement)? Ne pas savoir répondre à ces questions de base signifie qu’il y a un sérieux défaut d’information. Qu’on ne me dise pas que « l’info est disponible ». Certes, mais combien font l’effort d’aller vers l’info, même parmi les « écolo-sensibles »? Cela devrait être affiché sur les panneaux publicitaires à la place de pubs à la noix, à la une des journaux et au JT.

Melvin : Par contre l’âge de Kim Kardashian, le nom des enfants de Kate et William et la différence entre K-pop et Hip-Hop tout le monde connait. C’est à ça qu’on reconnait un âge d’or de l’humanité.

Electron : aucune piste proposée par Flamby. L’empreinte CO2 du français moyen est de 12t environ par an. Il faudrait d’ici 30 ans l’avoir ramené à 3. Un véhicule électrique équivalent, neuf, c’est déjà près de 10t de CO2, même si ensuite il n’émet pas. Vous rajoutez l’amortissement lié au béton de votre appartement, le CO2 induit par la consommation de viande, d’électronique, de cadeaux de Noël, le chauffage au gaz etc, et cela même sans prendre l’avion. Comment diviser sans induire une baisse drastique du niveau de vie et des millions de chômeurs ? Et si certes les riches émettent plus, le français moyen émet considérablement plus que 3t, et il est donc totalement concerné. C’est à cela qu’il faudrait s’atteler.

Pour en savoir plus sur Hollande grâce à notre blog biosphere :

17 mai 2017, COP21, un des nombreux échecs de François Hollande

4 décembre 2015, François Hollande préfère l’état d’urgence à la COP21

11 mai 2015, Le vide des appels de François Hollande sur le climat

23 novembre 2014, François Hollande quitte les habits du climatosceptique

7 mai 2012, tout savoir sur le président François HOLLANDE

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Laurent Fabius s’inquiète pour le climat

« Il y a cinq ans quasiment jour pour jour – c’était le 12 décembre 2015 – la COP21 accouchait d’un historique Accord de Paris, censé, grâce à une coordination mondiale, limiter le réchauffement climatique et ses effets délétères. Je me trouvais, en tant que ministre des Affaires étrangères, à la tête de ce grand rendez-vous de l’ONU. Je regrette aujourd’hui que l’inquiétude climatique ait été reléguée derrière celle née de l’épidémie de coronavirus. Il y a un giga-paradoxe ! D’un côté, vous avez le Covid-19 et a plupart des gouvernements du monde ont pris des décisions extrêmement fortes, parfois dures en matière sociale, en matière économique, en matière de liberté, pour lutter contre la pandémie. Et de l’autre, on ne fait pas le même effort pour lutter contre la mutation climatique. Or la mutation climatique est beaucoup plus grave que le Covid, y compris en termes de santé.  Il n’y a pas de vaccin, d’accord, mais il y a un antidote. L’antidote s’appelle l’application intégrale de l’Accord de Paris. Il faut que dans les mesures de relance, e ne soient pas des relances brunes, comme on dit, mais des relances vertes ». (Laurent Fabius, Europe1, 08 décembre 2020)

En 2003 Fabius avait fait fort, laissant écrire que le PS deviendrait « le premier parti écologiste de France » (LE MONDE du 7.01.2003). Mais les Verts traversaient à l’époque une période de fortes turbulences et Fabius voulait récupérer la mise. Simple opportunisme d’un professionnel de la politique ! En 2000, le gouvernement Jospin avait présenté un programme de lutte contre le changement climatique qui avait rapidement sombré tandis que le ministre de l’économie Fabius supprimait la vignette automobile, un impôt progressif qui aurait instauré un certain malus sur les émissions de carbone. Lors du Congrès de Reims (14 au 16 novembre 2008), Fabius osait cette phrase dans sa contribution générale : « Certains ont longtemps prétendu qu’une croissance exponentielle infinie dans un monde qui ne l’est pas était possible. Nous affirmons avec force que la croissance économique et l’impératif écologique constituent un seul et même enjeu. » En novembre 2014, sa présentation aux entreprises de la Conférence Climat était désastreuse : « L’état d’esprit est que cette COP21 ne soit pas une conférence des contraintes, parce que l’une des raisons pour laquelle cette affaire ne marche pas, c’est que nous donnons le sentiment aux gens que l’on va multiplier les contraintes. »

La duplicité des hommes (et femmes) politiques est à la fois un inconvénient, mais aussi un avantage. Ils sont comme des caméléons, prenant la couleur du temps présent, croissanciste un jour mais pas croissanciste toujours, anti-écolo à une époque, champion du climat à une autre. Heureusement tous les élus ne sont pas des Trump/Bolsonaro. Le problème, c’est que nos élites édicteront ce qu’il faut vraiment faire uniquement quand leurs électeurs auront de l’eau jusqu’au genou à cause du réchauffement climatique…

pour en savoir plus sur Fabius grâce à notre blog biosphere :

18 avril 2015, Laurent Fabius, un converti du climat ? On n’y croit pas

Laurent Fabius s’inquiète pour le climat Lire la suite »

Parlement godillot et convention citoyenne

Qui représente qui ? 70 % des Français considèrent que le système démocratique fonctionne mal et qu’ils sont mal représentés . Faisons le point. Un parlementaire ne représente que lui-même, c’est l’article 27 de la Constitution qui le dit : «  Tout mandat impératif est nul. Le droit de vote des membres du parlement est personnel ». Constitutionnellement, les députés sont libres de leurs votes. Donc un parlement ne décide normalement que selon la sagesse de ses membres. Or ces élus sont inféodés à un groupe d’appartenance (leur parti et parti-pris) et soumis aux pressions des lobbies techno-industriels et agro-alimentaires. Ils ne représentent pas le bien commun et le climat ils s’en foutent.

Par contre la convention citoyenne sur le climat était composé de personnes tirées au sort et représentative de la structure de la population française. Des experts ont informé et formé les membres de ce groupe sur les problèmes spécifiques du réchauffement climatique. Ces citoyens au clair par rapport au problème climatique ont pu en discuter démocratiquement entre eux, chercher le consensus et voter les mesures à prendre. C’est donc un avis conforme aux décisions à prendre et d’ailleurs personne n’a contesté la validité des 149 propositions faites, sauf qu’elles allaient trop loin selon le point de vue réactionnaire des tenants du business as usual, Macron le premier.

Françoise Fressoz, l’éditorialiste du MONDE, s’interroge : « 150 citoyens peuvent-ils imposer leur loi au président de la République ? » Elle ne connaît pas l’article 27 de la Constitution et n’a jamais étudié les conférences de consensus. Alors elle a l’opinion traditionaliste des personnes non informées : «  La convention citoyenne ne doit pas se croire souveraine, c’est-à-dire imposer l’ensemble de ses propositions à la barbe du pouvoir réglementaire et législatif car elle n’en a en réalité pas les moyens constitutionnels ni la légitimité. » Le spécialiste français du libéralisme Philippe Raynaud pense que les travaux ont été guidés par un groupe d’experts dont beaucoup sont en fait des militants de l’écologie. Ces soupçons font bondir les organisateurs de la Convention qui viennent de rendre public un rapport explicitant leur méthode : des outils d’expertise étaient à la disposition des conventionnels qui pouvaient, à chaque étape de la procédure, vérifier le bien-fondé de ce qu’on leur disait et de ce qu’ils proposaient. Françoise Fressoz et Philippe Raynaud n’ont aucun conscience de l’urgence écologique qui implique de prendre des mesures drastiques contre nos émissions de gaz à effet de serre.

Nous avons déjà envisagé sur ce blog biosphere les procédures démocratique à mettre en place en situation de crise écologique, par exemple la mise en place d’une Chambre du futur qui serait une amélioration du CESE (Conseil économique, social et environnemental) et remplacerait avantageusement le Sénat. Mais la meilleure approche reste les Conférence de consensus sur des problèmes spécifiques difficiles à concevoir pour une opinion publique formatée par le système thermo-industriel : Faut-il une taxe carbone  ou une carte carbone ? Faut-il prolonger la vie des centrales nucléaire ? Faut-il sortir de la voiture individuelle ? Etc.

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CLIMAT : Macron / Dion, le torchon brûle

Emmanuel Macron : «Moi, je suis vraiment très en colère contre des activistes comme Cyril Dion qui m’ont aidé au début et qui disent maintenant, il faudrait tout prendre… Je ne veux pas dire que parce que les 150 citoyens ont écrit un truc, c’est la Bible ou le Coran »…  » (live pour le média Brut [vendredi 4 décembre])

Cyril Dion : Monsieur le Président, Puisque vous m’avez apostrophé,, je me permets de vous adresser cette réponse. Vous semblez touché que je vous ai « aidé » et qu’aujourd’hui je vous critique. Vous me traitez « d’activiste » comme si c’était un gros mot. Vous dites que je ne suis pas « honnête », que je fais une « caricature ». Au-delà de cette morgue à mon endroit, il me semble que c’est vous qui ne respectez pas la parole que vous avez donnée. Le mécanisme proposé d’un commun accord était le suivant : une assemblée de Français tirés au sort, représentatifs de toutes les réalités du pays, auditionne des experts incontestables sur la science, puis des parties prenantes de toute la société (entreprises, ONG, syndicats, élus, etc.). Ils délibèrent à ciel ouvert (tout est accessible en ligne) et formulent des propositions qui sont ensuite soumises au reste des Français par référendum ou, au minimum, au Parlement. La convention citoyenne sur le climat a été créé. J’ai été très clair avec vous : pour que cette initiative démocratique fonctionne, il est indispensable que vous vous engagiez à reprendre les propositions issues de la délibération des citoyens « telles quelles » pour les soumettre aux Français ou aux députés. Pour une raison simple. Depuis des années, des responsables politiques organisent des simulacres de « démocratie participative » et ensuite les élus n’en font rien, cf le Grenelle de l’environnement. Des experts travaillent d’arrache-pied (comme le Haut Conseil pour le climat), puis leurs recommandations sont ignorées ou détricotées. Le 25 avril 2019, vous avez déclaré : « Ce qui sortira de cette convention sera, je m’y engage, soumis sans filtre soit au vote du Parlement, soit au référendum, soit à application réglementaire directe. » Le 10 janvier 2020, vous avez déclaré : « Si à la fin de vos travaux vous donnez des textes de loi, des choses précises, là je m’engage à ce qu’ils soient donnés ou au Parlement ou au peuple français tels que vous les proposerez. » Le 29 juin, vous avez une nouvelle fois été très clair sur le débouché des propositions de la convention : « Je vous confirme que j’irai au bout de ce contrat moral qui nous lie en transmettant la totalité de vos 150 propositions à l’exception de trois d’entre elles.» Nous vous demandons de tenir parole. Mais des mesures qui devaient être transmises sans filtre aux parlementaires sont amoindries par le gouvernement, d’autres sont finalement écartées. – que vous avez personnellement rejetée le moratoire sur la 5G en déclarant ne pas croire dans « le modèle amish » et ne pas vouloir revenir « à la lampe à huile »…Tenir sa parole, pour un président de la République, c’est le socle de nos démocraties. »

Le point de vue des écologistes : Le déni de réalité, pour ne pas dire la malhonnêteté, ne sont pas du côté de Cyril Dion qui comme beaucoup de scientifiques de toutes discipline a pris acte de l’urgence a changer de cap quoiqu’il en coûte. Il faut regarder du côté de nos élites financières et politiques qui s’enferrent dans un déni sidérant et suicidaire pensant qu’on peut encore tirer sur la corde quelques années de plus alors que l’avenir est d une noirceur indicible. Certes les premiers de cordées voient encore le sommet quand les derniers ne voient que le gouffre qui les aspirent. C’est sûrement cela qui fait la différence : regarder vers le haut, les mirages de l espoir ou vers le bas, la sordide réalité du concret ? Nous sommes en guerre contre nous même, nous avons besoin d’un Jaurès de l’écologie pour guider le peuple vers un avenir réaliste, nous n’avons pas besoin d’Emmanuel Macron. De plus il faut constater que le « déni sidérant et suicidaire » n’est pas seulement du côté des politiciens mais aussi des citoyens français, éminents membres de la société de consumation et première cause du désastre annoncé, qui se cachent derrière leur petit doigt et s’inventent des mots d’excuse en forme de boucs émissaires, les lites, les lobbies, bref un truc qui brûle bien sur le bûcher de l’hypocrisie populaire. On rappellera la mésaventure de la toute petite taxe CO2 de Nicolas Hulot qui a déclenché le très violent mouvement des Gilets Jaunes, approuvé par 75% des Français. Et le 110 km/h sur autoroute, proposé par ladite convention des 150 et rejeté d’après sondage par 70 % de nos concitoyens. Tous responsables, tous coupables.

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Votons pour un confinement climatique

Stéphane Foucart : La gestion de la pandémie de Covid-19 reproduit celle du réchauffement climatique. Même insouciance devant l’émergence du danger, d’abord lointain. Même cortège de pseudo-experts instillant avec succès le doute. Même procrastination du pouvoir, enfin, devant la certitude du désastre. Le réchauffement a déjà commencé à déstabiliser la production alimentaire, à accentuer les migrations… mais il n’y aura jamais de vaccin contre le réchauffement. Les mesures à prendre seront autrement plus contraignantes que celles décidées pour endiguer le coronavirus. Ceux qui dénoncent aujourd’hui une « dictature verte » à la moindre mesurette écolo sont les meilleurs artisans de ce qu’ils prétendent redouter en encourageant la paralysie et la procrastination. L’information la plus inquiétante de ces derniers jours ne concernait nullement le Covid-19 mais le climat, et elle devrait tous nous terrifier.

Emmanuel S sur le monde.fr : Trop facile de mettre tout sur le dos des politiques. Nous sommes tous responsables. Regardons nous en face sans démagogie et ne nous retournons pas à chaque fois sur les « décideurs ». Nous sommes tous décideurs.

JP Hell : Les responsables politiques sont l’expression des peuples qu’ils gouvernent, que ce soit dans la démocratie inerte ou la dictature incontrôlée… et les humains sont accro à une drogue dure: le confort. Donc soit on revient à 4 ou 5 milliards d’humain, soit on limite drastiquement le confort individuel, soit on rêve que la technologie nous permettra de garder le même niveau de confort à 10 milliards. Pour l’instant, on ne voit aucune de ces trois directions être prise sérieusement. C’est le sens de l’article et je suis d’accord: se préparer à une catastrophe, c’est toujours donner l’impression d’en faire trop, surtout aux yeux de gens bien nourris et bien chauffés, qui en veulent encore plus….

Marius Albufera : La seule chose à faire contre le réchauffement climatique serait de stopper la production et la consommation des biens superflus: on pourrait commencer par interdire la fête de Noël et son cortège de cadeaux inutiles. On imagine les cris poussés au nom de la sauvegarde des libertés publiques si un quelconque pouvoir n’ exprimait que le commencement du début de cette pensée… Avant de s’ en prendre aux politiques, les commentateurs et les citoyens devraient commencer par jauger eux-mêmes leurs propres volontés d’ action et les compromis qu’ils seraient prêt à faire.

Erwann Le Meur : Interdire le ski à Noël ? Une gageure ! Brider les vitesses max à 80/130 et puissance des voitures ? Un atteinte aux libertés fondamentales ! Imposer le transport longue distance par train et pas en camions ? Un autoritarisme inacceptable. Quand le lobbying des intérêts particuliers l’emporte sur l’acceptation du changement par les individus, la responsabilité des gouvernants est nulle puisqu’il représente le peuple.

ALG : Bien dit. En critiquant à tout va les dirigeants, beaucoup se dédouanent de toute responsabilité personnelle.

Dominique Finon : Alors que l’objectif de réduction des émissions de carbone à 2030 par rapport à 1990 n’était encore que de 40 % en 2019, le Conseil européen du 17 septembre l’a poussé à 55 % et le Parlement européen a voté le 7 octobre une résolution visant à le porter à 60 %… Pour y parvenir il faudrait un ensemble de mesures de « confinement climatique ». Aucune rupture technologique majeure viable ne semble pouvoir apparaître dans les dix prochaines années pour effacer rapidement le paradigme énergétique fossile. Il faudrait donc une politique de dissuasion de l’usage des véhicules individuels, d’arrêt de l’alimentation en viande rouge, d’entraves au tourisme de masse, d’interdiction de la mobilité aérienne de loisirs, etc. Dit autrement, il faudrait mettre en place des moyens de coercition sur les industries, les services et les populations. Il faudrait une décroissance du PIB de 27 à 33 %… On peut alors s’attendre à des jacqueries de gilets de toutes les couleurs. L’objectif symbolique de neutralité carbone en 2050 ne doit pas se transformer en une servitude écologique insupportable.

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CLIMAT 2020, ça chauffe toujours plus

Nul ne devrait l’ignorer, 2020 se classe parmi les trois années les plus chaudes jamais enregistrées, avec 2016 et 2019. Le ralentissement économique dû à la pandémie de Covid-19 n’a pas freiné l’augmentation de la concentration de CO2 dans l’atmosphère, le principal gaz à effet de serre, émis lors de la combustion des énergies fossiles (pétrole, gaz naturel et charbon). Elle a atteint 410 parties par million (ppm), un niveau inégalé depuis plus de 3 millions d’années. Les catastrophes climatiques se sont multipliées cette année, tandis que l’Arctique fait partie des premières victimes du réchauffement, selon l’Organisation météorologique mondiale. La planète est en surchauffe et en surpopulation. Le gouvernements n’agissent ni sur le premier problème, ni sur le second. La nouveauté, c’est que les climato-sceptiques (les négationniste du réchauffement climatique) ferment dorénavant leur gueule. Voici quelques commentaires sur lemonde.fr :

Bernard l. : Si l’on veut avoir une idée de l’ampleur des conséquences d’une variation de 5° de la température moyenne (trajectoire sur laquelle nous sommes aujourd’hui) c’est exactement l’écart entre 1850 et la maximum de la dernière période glaciaire, il y a 20 000 ans, quand la calotte glaciaire recouvrait une grande partie de l’Europe du nord et les glaciers alpins descendaient jusqu’à Lyon. Alors, à l’inverse, 1850 + 5°C, ça va donner quoi ?

Roergue : Tiens, je vais me laisser tenter par l’achat d’un gros SUV, l’Antarctique, c’est loin, le malus on s’en fout ! On étale sa richesse et on toise les minables.On a les moyens de payer le droit de polluer ! Franchement, le genre humain ne va pas durer bien longtemps. Mais la Terre ne se portera pas plus mal après sa disparition.

Tristan Lambert : Cette question n’intéresse pas vraiment nos gouvernants. Les profits liés à une exploitation démesurée de nos ressources naturelles, s’engrangent maintenant. Les problèmes sont pour nos petits-enfants. Alors, à quoi bon s’inquiéter ?

Edouard : La classe politique sait très bien mais ne peut rien pour nous, on ne veut pas, on voterait (à 50 %, et c’est assez) pour un gros vilain genre Trump, Bolsonaro ou Erdogan. Le déni n’est pas climatique, il est citoyen, engrenages de rentes acquises.

Kiamb : 2,5 milliards de terriens seulement en 1955 et 7,5 aujourd’hui.. c’est peut être beaucoup ?

Soteria : C’est vrai qu’on arriverait vite à discuter du fait qu’un milliard de développés polluent plus que les 6 milliards restants.

Zarastro @Soteria : le souci c’est qu’il n’y a pas de sas étanches pays développés vs non-développés, et que les seconds n’aspirent qu’à une chose: rejoindre les premiers en matière de train de vie. Donc oui la surpopulation terrestre est un problème, et oui ce n’est effectivement pas très politiquement correct car en effet les premiers -vu leur passif et leur comportement peu exemplaire- ne peuvent pas décemment dire aux seconds qu’au rythme où leur population s’accroît, on va tous dans le mur. Ce n’est pas dicible, mais cela n’en est pas moins vrai.

LeBret : Et selon l’ONU la population mondiale devrait atteindre 8 milliards d’habitants en 2023, 9 milliards en 2037 et 10 milliards en 2057. Et ce n’est que la variante médiane. Si la croissance démographique n’est pas maîtrisée, ajoutez au moins 1 milliards de plus, avec en bout de course 15 milliards en 2100.

Audrey Garric, auteure de l’article du MONDE : Si les émissions de CO2 ont baissé en 2020 – de l’ordre de 4 % à 7,5 % –, les activités humaines continuent d’envoyer plus de CO2 dans l’atmosphère que les puits de carbone (océans, végétation) ne peuvent en absorber. Il faudrait reproduire cette diminution pendant des années et des années pour stabiliser la concentration de CO2, qui résulte des émissions passées et actuelles cumulées. Le CO2 persiste dans l’atmosphère pendant des siècles et dans l’océan plus longtemps encore. Le Groenland et l’Antarctique ont continué de perdre de la glace, aggravant l’élévation du niveau de la mer. 3,3 mm par an en moyenne depuis 1993, une vitesse jamais atteinte depuis la sortie de la dernière déglaciation entre -25 000 et -20 000 ans.

Notre blog biosphere a une rubrique entièrement consacrée au réchauffement climatique :

https://biosphere.ouvaton.org/blog/category/effet-de-serre/

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Opinion publique, engluée dans le court terme

A quoi pense l’opinion publique ? Au coronavirus, au coût de la vie, au chômage, à la pauvreté et au système de santé. Selon un sondage Ipsos, l’environnement se classe en sixième position des préoccupations dans trente pays.  Il y a un net clivage social, davantage de personnes modestes restent plus attachées à une croissance pourvoyeuse d’emplois . La confusion reste grande quant aux causes du dérèglement climatique. Seules six personnes sur dix citent les gaz à effet de serre et un tiers des citoyens n’associe pas le changement climatique à un phénomène d’origine humaine. Les Etats-Unis deviennent le pays le plus climatosceptique au monde, avec 52 % des Américains ne croyant pas à un changement climatique d’origine humaine, suivis de près par l’Arabie saoudite (51 %), la Norvège (50 %) et l’Australie (43 %), tous des grands producteurs de pétrole et de gaz. Mais on ne peut qualifier tous ces gens de climato-sceptiques : il ne s’agit pas forcément d’un déni des faits scientifiques, mais d’un manque d’information et de connaissances. Encore faudrait-il s’engager personnellement, la majorité des personnes interrogées pense que c’est aux gouvernements d’agir Voici une sélection de commentaires sur lemonde.fr :

Gaston : comment se forme les idées de la population ? Essentiellement par les médias qui sont en très grandes majorité des supports publicitaires a longueurs de journée de la pub pour consommer sans retenues. Les informations sérieuses sont très limitées, la priorité n’est pas là ca il faut avoir le plus grand nombre devant les écrans pour vendre de la pub. Le sport, les jeux et les séries débiles sont plus accrocheur, alors l’environnement, les pollutions, la biodiversité, c’est néant,. Mais bon la réalité est là tous le monde va morfler, c’est la seule consolation..
Eco : Une population qui n’est pas capable de prendre des mesures sanitaires un peu contraignantes sans râler à chaque seconde pour combattre une épidémie dont on voit immédiatement les conséquences n’a aucune chance de pouvoir se mobiliser pour une catastrophe annoncée dans 20, 30 ou 50 ans. Quand on voit le nombre de négationnistes de la deuxième vague du Covid qui s’exprimaient encore un peu partout il y a juste un mois, on imagine sans peine jusqu’où perdurera le déni du réchauffement.
le sceptique @ Eco : en effet, la pandémie doit servir de leçon aux Occidentaux. Si vous voulez du risque zéro et de la sécurité « à n’importe quel prix », vous aurez une économie à plat avec un Etat autoritaire qui tape sur les mécontents. Il n’y a que dans les contes de fée que l’on est bien payé à ne rien subir de désagréable et à fuir tout risque. Je ne vois pas d’autre issue aux programmes écologistes ambitieux qui affichent zéro-réchauffement, zéro-artificialisation, zéro-perte-de-biodiversité : seul un État brutal peut imposer la restriction de liberté et de richesse qu’un tel programme implique.
Electron : Ce que n’explique jamais ce type d’article journalistique, c’est le niveau d’effort nécessaire pour réellement combattre l’effet de serre comme les députés l’ont voté, à savoir diviser par 6 nos émissions d’ici 2050. Comme tout est carboné, cela signifie en finir avec l’aéronautique, l’essentiel de la métallurgie et donc de l’automobile, le béton donc ne plus construire, le tourisme hors camping de proximité, la viande, et même l’informatique et les téléphones portables. En gros, sauf percée technologique que l’on ne connaît pas, diviser notre niveau de vie, et des millions de chômeurs. Alors comme personne n’a de solutions, et que ce devrait être un effort global réparti sur tout le monde, on accuse le gouvernement de ne rien faire, ou bien les riches, ou alors on se fait climato-sceptique, histoire d’oublier les réalités.
-Alazon- : Malgré le matraquage des marchands de peur, les opinions ne se laissent pas totalement abuser et comprennent que le premier vecteur de l’amélioration de l’environnement, c’est le développement et la croissance, sortir les pays pauvres de la misère par la croissance, effacer le tabou de la géo-ingénierie, engager la révolution génétique au potentiel fabuleux. Ne les laissons pas nous enfermer dans des débats faux et stériles.
Georges-Henri @ Alazon : Ce n’est plus du militantisme votre truc, c’est une religion. Religion de la croissance infinie de tout et n’importe quoi. Si nous étions le 14 avril 1912, vous seriez sur le Titanic, dans l’orchestre, vous joueriez de la grosse caisse. Mais vous êtes chez vous ,devant votre bol de riz doré.
O-Sidartha @-Alazon- : Haha, vous croyez à la bonté humaine ? 10 milliards d’humains ne pourront jamais vivre comme des occidentaux ni même se nourrir et avoir de l’eau potable; la planète n’a pas les ressources pour et on se battra pour les avoir, à coup de nukes au besoin. Y’aura plus rien à moins que le virus ne règle la question…
La décroissance est notre destin :

Décroissance maîtrisée ou récession sévère

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CLIMAT, pourquoi pas une grève de la faim ?

Le 28 octobre 2020, l’eurodéputé Pierre Larrouturou avait annoncé qu’il entamait une grève de la faim à Bruxelles dans les locaux du Parlement européen. Sa revendication : obtenir un renforcement du budget de l’Union en faveur du climat, de la santé et de l’emploi. Au terme de trois semaines de jeûne, il avait annoncé samedi 14 novembre en fin de journée mettre un terme à cette initiative. Mais d’autres citoyens reconduisent sa démarche. Près de 70 personnes, en France et en Europe, sont engagées dans une grève de la faim collective avec, pour échéance, le prochain Sommet Européen des 10 et 11 décembre. Certains approchent de leur quatrième semaine de grève de la faim.

« Nous réclamons des dirigeants européens un vrai plan de relance « climat-santé-emploi » pour affronter les crises qui viennent . Des centaines de milliards d’euros sont disponibles, il suffit juste d’avoir le courage politique d’aller les chercher : nous exigeons une taxation immédiate et conséquente de l’ensemble de la spéculation financière. Une taxe de 0,1% permettrait de récupérer plus de 50 milliards d’euros chaque année: qu’est-ce qu’on attend ? La spéculation n’a aucune utilité économique, elle ne produit rien et ne fait que déstabiliser les marchés. Nul ne devrait la défendre. Nous, anonymes, refusons d’accepter que nos dirigeants protègent le parasitisme financier organisé au lieu de préparer nos sociétés à surmonter les chocs à venir. »

 Nous comptons sur les médias pour informer le public de notre engagement ; nous voulons que tous ceux qui pourraient nous rejoindre pour faire pression sur les dirigeants européens le puissent.
A votre service pour plus d’infos à grevedelafaimclimat@free.fr

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CLIMAT, les politiques jugées par des juges

Le Haut Conseil pour le climat (HCC) avait estimé en juillet 2020 que la France n’est pas sur la bonne trajectoire pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. En novembre c’est le Conseil d’État qui donne trois mois à l’exécutif pour « justifier que la trajectoire de réduction à horizon 2030 pourra être respectée ». A l’issue des trois mois, le CE demandera au gouvernement de se justifier à la barre sur l’efficacité de ses politiques publiques. Si la haute juridiction administrative n’est pas satisfaite des réponses, « elle pourra enjoindre à l’Etat de prendre des mesures relevant du champ réglementaire pour rectifier la trajectoire. » Le CE considère que l’article 2 de l’accord de Paris, qui limite notamment le réchauffement climatique bien en deçà de 2 °C et si possible 1,5 °C, n’a pas d’effet direct sur le droit français, mais qu’il doit être pris en considération dans l’interprétation de ce dernier. Cette décision est qualifiée d’« historique » par les associations de défense de l’environnement : on passe à une obligation de résultats en matière de lutte contre le changement climatique. Des commentateurs sur lemonde.fr montrent que si on veut vraiment lutter contre les émissions de gaz à effet de serre tout le monde est concerné :

Paco : Et après avoir enjoint le gouvernement ,s’il ne s’est rien passé, celui-ci aura un mauvais point. Au bout de 10 mauvais points, le CE fera un rappel à l’ordre et au bout de 10 rappels à l’ordre….zut, on sera en 2062.
G. Delaurens : Que pourrait faire l’Etat francais, de plus que de nous condamner à vivre dans un air pollué ?
Cartesien @delaurens. Vous mettre une contravention si votre véhicule pollue trop, si vous êtes seul et avez un gros véhicule inutilement, si vous prenez plus d’une fois tous les 5 ans l’avion pour les vacances, si vous achetez des produits fabriqués à l’autre bout du monde, si vous êtes connecté à internet plus d’une heure par jour pour les loisirs, si vous prenez une douche par jour, si vous chauffez à plus de 19 degré, etc. Il y a beaucoup de mesures concrètes à prendre pour la planète. Le seul problème est l’acceptation sociale et on l’a vu avec l’augmentation de 10ct (10cts !) des carburants pour faire évoluer les comportements. Ça a rendu les ronds points populaires 😉
Max Moritz : Beaucoup se réjouissent de ce que le gouvernement ait maintenant « une obligation de résultats »! Fort bien, mais ce n’est pas le gouvernement qui produit du CO2, c’est nous tous. Donc nous tous avons maintenant une obligation de résultats. On commence demain matin? Tous à pied? Puis extinction des tv, smartphones, pc etc… Puis…..
Un passant bien paisible : Il y a quelques mesures de bon sens qui permettraient sinon d’y arriver, du moins de se rapprocher des objectifs : 1/ interdire sauf impérieuse nécessité toute circulation automobile entre 21h et 6h du matin (en plus ce serait bénéfique pour la lutte anti-covid) 2/ arrêter immédiatement toutes les centrales utilisant de l’énergie fossile. Procéder à des délestages si nécessaire. 3/ fermer tous les parkings des grandes surfaces et des zones commerciales, et obliger les gens à aller faire leurs courses à pied. 4/ taxer lourdement toute personne utilisant une énergie fossile pour son chauffage 5/ interdire avec effet immédiat tout chauffage au bois. 6/ limiter le chauffage dans les logements à 17° et permettre à la maréchaussée d’intervenir dans les logements pour verbaliser lourdement tout contrevenant. Valable également pour les 2 points précédents.
NG : Les gilets jaunes sont le produit de telles mesures… Alors que ce sont les riches qui contribuent en majeure partie aux émissions, c’est là qu’il faut attaquer.
Un passant bien paisible @NG, votre idée selon laquelle ce sont les riches qui contribuent en majeure partie aux émissions est très intéressante. Pouvez vous nous préciser quelles sont ces émissions majoritairement effectuées par les riches, et quelles solutions vous préconisez pour y remédier !
Alex Viroth : Le modèle de la grande surface occasionne moins de déplacements au total (fournisseur + clients) que le petit commerce. Taxer les personnages utilisant une énergie fossile pour se chauffer revient à augmenter le coût du chauffage. Quant à limiter le chauffage dans les logements, c’est comique…
Un passant bien paisible @Alex, indépendamment de la difficulté à mettre en place, le problème du chauffage devra être traité de toute manière. Et il faudra bien trouver d’une façon ou d’une autre un moyen de « pénaliser » jusqu’à le réduire à néant le sur-chauffage actuel.
Adrien H : Le bon sens en 2020 : obliger, taxer, interdire, verbaliser, et ceci jusque dans vos logements bien entendu. Assurément, un parti politique avec ce programme susciterait une telle adhésion qu’il remporterait sans difficulté toutes les élections pour les 50 prochaines années.
Un passant bien paisible @ AdrienH : j’avais encore d’autres mesures phares en stock comme notamment l’instauration d’une écotaxe pour les poids-lourd avec mise en place de portiques sur les réseaux routiers et autoroutiers…

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CLIMAT, l’Etat condamné à agir vraiment !

Le Conseil d’Etat avait été saisi en janvier 2019 par la commune de Grande-Synthe, dont le maire écolo Damien Carême estimait que sa ville, située sur le littoral du Nord, était menacée de submersion par « l’inaction climatique » du gouvernement.

Le 19 novembre 2020, la justice française a donné trois mois à l’État pour justifier de ses actions en matière de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, une décision « historique » pour les défenseurs de l’environnement. Il s’agit du premier contentieux climatique à arriver devant la plus haute juridiction administrative française. Les juges n’ont pas tranché sur le fond, mais estimé que l’Etat – qui avait argumenté par écrit pour un rejet pur et simple de la demande – devait justifier que ses actions étaient bien compatibles avec les objectifs qu’il a lui-même fixés à la France en matière de limitation des émissions responsables du réchauffement climatique. Ils ont notamment relevé que l’Etat s’était fixé une baisse de 40% des émissions en 2030 par rapport à leur niveau de 1990, dans ses « stratégies nationales bas carbone » (SNBC, dont la dernière remonte à avril 2020).

Des objectifs pour mettre en œuvre l’accord de Paris de 2015 visant à limiter le réchauffement à +2°C par rapport à l’ère pré-industriellle, conclu sous l’égide de la France. Or les « budgets carbone » d’émissions des SNBC successives ont toujours été dépassés, comme l’ont notamment montré les rapports du Haut Conseil pour le Climat, dont les juges rappellent qu’il a « souligné les insuffisances des politiques menées pour atteindre les objectifs fixés ». L’Etat a d’ailleurs en conséquence revu ses objectifs à la baisse, rappellent les juges. Fort de ces constats, le Conseil d’Etat demande au gouvernement de justifier la « compatibilité avec la trajectoire de réduction des gaz à effet de serre » de son objectif pour 2030. Les juges ont ainsi suivi les recommandations du rapporteur public, qui estimait lors de l’audience du 9 novembre qu’au vu de « l’urgence climatique », les législations ne pouvaient avoir « un objectif uniquement programmatique, mais bien contraignant ».
« Renvoyer les requérants à 2030 ou 2050 pour voir si les objectifs sont atteints vous conduirait à participer à cette tragédie » climatique, car « le risque existe que tout retard soit irréversible », avait-il argumenté. L’Etat va devoir rendre des comptes, les lois de programmation ne sont pas seulement pour la galerie.

Le gouvernement « prend acte », a réagi le ministère de la Transition écologique, « qui répondra évidemment à cette demande, qui n’est pas un jugement sur le fond mais une demande de preuves d’action ». Et de défendre sa « politique offensive » contre le réchauffement, citant notamment les « 30 milliards » du plan de relance affectés à la « relance verte », ou la future loi traduisant la Convention citoyenne pour le climat, qui « doivent permettre à la France d’atteindre les objectifs climatiques fixés ».

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Joe Biden, un anti-Trump climatique ?

Depuis le 4 novembre 2020, les États-Unis ont quitté l’accord de Paris sur le climat. Le négationniste du climat Donald Trump avait réussi son pari ! Cet accord étant entré en vigueur le 4 novembre 2016, Washington devait attendre trois ans avant de pouvoir notifier un retrait, avec un préavis supplémentaire d’un an. Joe Biden a réagi sur Twitter puisqu’on gouverne maintenant en messages de moins de 280 caractères : « Aujourd’hui, l’administration Trump a officiellement quitté l’accord de Paris sur le climat. Et dans exactement soixante-dix-sept jours, l’administration Biden le rejoindra ». Biden promet d’atteindre zéro émission carbone d’ici à 2035 dans la production d’électricité. « Plus de subventions à l’industrie des énergies fossiles ; plus de forages sur les terres fédérales ; plus de forages, y compris offshore », a-t-il répété pendant la primaire. MAIS il a précisé qu’il n’interdirait pas l’exploration par fracturation hydraulique. Il promet une taxe carbone aux frontières « sur les produits à forte intensité de carbone provenant de pays qui ne respectent pas leurs obligations », afin que « les travailleurs américains… ne soient pas désavantagés par rapport à la concurrence ». MAIS l’entourage de Biden a laissé entendre qu’en cas de crise économique grave, l’instauration de la taxe carbone – pénalisant le pouvoir d’achat des Américains modestes – ne serait pas mise en place. Joe Biden a qualifié le changement climatique de « menace existentielle », il s’est engagé à faire adopter un objectif de neutralité carbone des Etats-Unis d’ici à 2050. Sur la scène internationale, les États-Unis pourraient jouer un rôle-clé dans la diplomatie climatique … les États-Unis pourraient faire entendre dès 2021, au cours du G7 et du G20Les Américains pourraient également aider les pays en développement à augmenter leurs efforts. Avec Joe Biden, nous aurions une chance, si nous travaillons ensemble, d’éviter les pires impacts du changement climatique. C’est ce qu’on trouve dans les médias aujourd’hui.

Tout cela est bien restrictif, soumis à condition, écrit au conditionnel. Pire, on sait que l’accord de Paris de 2015 était déjà un faux semblant. Les promesses n’engagent que ceux qui y croient et les politiques ne croient en rien de stable et de fiable. Pourtant les faits sont avérés, les émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique bouleversent le climat. Rappelons quelques dates-clés.

1985 : La conférence internationale sur le climat tenue à Villach conclut que les émissions de CO2 conduiraient dans la première moitié du XXIe siècle à une température que les hommes n’ont jamais connue. Des courbes sur 160 000 ans sont publiées le 1er octobre 1987 dans Nature.
1988 : James Hansen, directeur du laboratoire d’étude du climat de la NASA annonce devant le Sénat que l’ampleur des événements climatiques aux USA excède la variabilité naturelle du climat et que la Terre est entrée dans une phase de réchauffement dû aux activités humaines.
1990 : Premier rapport scientifique du GIEC (groupe Intergouvernemental d’experts sur le climat)
1992 : Le sommet de la Terre à Rio marque la prise de conscience politique de la nécessité d’instaurer un cadre international pour répondre à la crise climatique.
1995, première COP (conférence des parties) à Berlin. Elle prépare l’adoption, deux ans plus tard, du protocole de Kyoto,
1997, protocole de Kyoto : premier traité juridiquement contraignant destiné à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Ce texte ne fixe des objectifs contraignants qu’à 55 pays industrialisés, représentant 55 % des émissions globales de CO2 en 1990.

Quand la COP21 a eu lieu à Paris en décembre 2015, il y avait vingt et une années de parlottes ininterrompues pour un résultat négatif : les émissions de gaz à effet de serre n’ont cessé d’augmenter. La COP20 s’était achevé le 12 décembre 2014 à Lima sur ce constat : « La COP est entrée dans l’épais brouillard qui est devenu sa marque de fabrique. » Le texte préparatoire à la conférence mondiale sur le climat de Paris (COP21) avait été adopté à Bonn le 23 octobre 2015 : « Manque de lisibilité, version amputée de propositions clés, mise à l’écart de certains pays, peu d’avancées sur le financement des pays du sud par les pays du nord… » En fait il s’agit politiquement de faire semblant de régler les problèmes, cela démobilise les citoyens qui ne se sentent pas concernés. L’élection de Biden ne changera rien à la donne, nos générations futures vont souffrir d’une planète transformée en étuve, et ils n’auront plus de ressources naturelles suffisantes pour faire face aux besoins de base de 9 à 10 milliards d’humains. Bienvenüe dans le monde réel qui n’est pas celui des fake news, informations mensongères dont Trump était l’un des thuriféraires.

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Youpi, effondrement du marché automobile

Automobile : la grande peur d’un nouvel effondrement (titre du journal LE MONDE) : Les ventes de voitures neuves ont baissé de 9,5 % en octobre. Avec le retour du confinement, des reculs supérieurs à 30 % en novembre et décembre sont à craindre. Les commentateurs sur lemonde.fr sautent de joie, vive le dévoiturage :

Michel SOURROUILLE : Le réchauffement climatique et la déplétion pétrolière imposent de sortir le plus vite possible de la voiture individuelle, mais cela l’article n’en dit mot.
Les médias et les mécanismes de marché ne considèrent que le court terme sans se préoccuper de préparer l’avenir pour nos générations futures… Le Covid-19 aurait pu permettre aux politiques de se saisir de l’idée de sobriété partagée, il n’en est rien, on ne parle que de business as usual, et si c’est pas aujourd’hui ce sera demain. Après-demain ce sera l’effondrement de la société thermo-industrielle…

Varna73 @Michel SOURROUILLE : tout à fait de votre avis, d’un côté on nous rabâche le réchauffement climatique, de l’autre les pubs de bagnoles défilent du matin au soir à la télé et pas pour des petites !

Alimonosou : C’est les cyclistes et les écologistes qui sont contents.

Gilles SPAIER : Je trouve curieux qu’il n’y ait aucun lien entre les articles de la section « planète » et ceux de la section « économie » du Monde. On a l’impression que les auteurs écrivent dans deux journaux différents. Ceci étant, juste avant le confinement, la longueur total des bouchons atteignait 400 km juste en Île de France. La moindre grande surface en province a un parking d’une surface triple de celle du magasin. La baisse du nombre des immatriculations est donc bénéfique pour notre société, qui doit s’adapter. Cessons de construire les logements à 40 km des entreprises. Multiplions pistes cyclables et transports en commun, arrêtons les zones commerciales hideuses à 10km des centre ville. Un dernier mot. Lors du dernier confinement, les parisiens ont redécouvert que le ciel peut être bleu. Faisons en sorte que cela ne soit plus conjoncturel. Nos enfants et nos petits enfants nous en saurons gré.

LWa @ Gilles : Complètement d’accord. Il est plus que temps que l’économie ne soit plus celle qui parle du PIB et des bourses. L’économie devrait devenir science et politique de la diminution des pollutions et des gaz à effet de serre.

Patou : Chacun sait que la bagnole est un problème environnemental, que l’industrie automobile est sous perfusion depuis longtemps (primes reconversion, électriques, fiscalité gasoil…). Tiens, on en vend un peu moins, et ça râle encore plus. Et ben on va encore réclamer des subsides, sûr que ça va marcher !

J.Duboisset : L’automobile, ce véhicule non occupé 95 % d’y temps, aimant à bouchon et extrêmement cher en entretien, assurance, essence/location batterie. Et pourtant toute l’industrie est dopée aux subventions publiques entre l’achat et la rénovation des routes, on met un pognon de dingue en tant que collectivité et on se retrouve avec pollution et morts…

Ça m isole : L’automobile se vend moins ? Et alors est-ce vraiment si grave quand on connaît le coût environnementale exorbitant de cette industrie ?

El Mayorqui : Existent-ils des lecteurs du Monde non autophobes ?

MLBRLyon : Il doit bien y en avoir quelques uns, mais il est surtout salutaire de constater que l’esprit critique existe sur un article aussi déconnecté de la réalité brutale infligée par l’automobile particulière à nos villes, enfants et modes de vie. Même si la forme est contestable pour certains, le refus de plus en plus massif de ce modèle sera salvateur.

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Écologie, le patron de Renault déconne grave

Le président de Renault, Jean-Dominique Senard, répond n’importe quoi aux questions du MONDE. Il rend même ridicule l’idée de « capitalisme responsable » aux yeux des commentateurs du monde.fr.

LE MONDE : N’y a-t-il pas un manque de cohérence de la part de l’État entre son plan de soutien à l’automobile et l’application des préconisations de la convention citoyenne pour le climat avec notamment la taxe sur le poids des véhicules ?

Jean-Dominique Senard : Je considère que la taxe sur le poids est complètement inutile. La demande se porte sur des véhicules plus gros. Or, le client est roi. Je ne vois pas pourquoi on devrait le culpabiliser ainsi. En France, la voiture est déjà taxée 20 % de plus qu’en Allemagne. On veut préserver les emplois dans la filière automobile ? Commençons par alléger la fiscalité sur la mobilité. Nous nous retrouvons brutalement dans une situation où il faut régler des questions sociales sans avoir pu les anticiper. On a le droit de nous demander d’évoluer, de restructurer, d’innover, mais il faut aussi nous donner les moyens d’anticiper.

Pm42 : Hilarant : « Or, le client est roi. Je ne vois pas pourquoi on devrait le culpabiliser ainsi ». Un trafiquant de drogue pourrait tenir le même discours en forçant à peine le trait.
Mais en restant dans le domaine de la voiture, je ne vois pas pourquoi il y a des taxes sur les émissions de CO2 non plus : « le client est roi ». Et la planète, on s’en fout.

Imprécateur : Le client est roi certes, mais on lui fait acheter n’importe quoi ! Bourré par la pub, la mode… je doute qu’il est encore le sens critique et le discernement ! La première motivation d’achat est la suivante :  » T’as vu mon auto, hein ! » Le problème est que lorsqu’il en descend il est un peu plus con qu’en y montant car il a cru chatouiller les étoiles !

Acropora : Jean-Dominique Senard ne se rend pas compte combien il est ridicule de tenir des propos comme « le client est roi ». Un vrai dinosaure inconscient de sa prochaine disparition…Tous les voyants sont au rouge et il continue de vivre dans l’ancien monde. Que va-t-il nous proposer pour pallier le réchauffement climatique: augmenter la taille de la climatisation dans ses SUV? Son projet de société (comme celui des compagnies aériennes) est clair: laissez-nous (entreprises privées) continuer nos profits et que l’état prenne à sa charge les dégâts que nous causons. Juste lamentable!

Emmanuel Lazard : Fabuleux ! Les conséquences de l’augmentation de CO2 sont connues depuis le début du XXe siècle (Arrhenius). Dès les années 1980, on s’inquiète (création du GIEC en 1988). Cela fait 20-30 ans que les chercheurs alertent régulièrement sur cette catastrophe annoncées. La société civile se joint à eux depuis quelques années.
Mais Renault n’a pas pu « anticiper » les changements législatifs !

Bergeist : Je trouve hallucinant que le patron d’un grand groupe automobile affirme qu’ils n’ont pas pu anticiper la changement en cours. Il était auparavant patron de Michelin et ne vivait pas dans une yourte en Mongolie profonde. De fait, il avait pleinement connaissance, si ce n’est conscience, de la vague de fond qui arrivait : dieselgate, contraintes environnementales, contraintes de circulation. Si cette méconnaissance de sa part sur ces évolution visible à l’œil nu est vraie, c’est qu’une fois de plus, les teams de direction des entreprises édulcorent les messages négatifs et finissent par croire à leur propre chimère. Ce fut le cas de Bull à une époque… et on a vu où ils sont allés… La pire cécité, c’est la volonté de ne pas voir – on aurait espéré mieux de ce monsieur.

domlyon :J’ai beau tourner le pb ds tous les sens, l’idée de « carte de rationnement » reste de loin la meilleure, la plus efficace et a l’avantage de ne pas « stigmatiser » les possesseurs de grosses berlines et SUV. Carte à x litres/an depassement =10 €/l ou plus) L’idée : quand on prend sa bagnole, c’est qu’on en a vraiment besoin.

LE MONDE : Vous militez pour l’émergence d’un capitalisme responsable. Quelle sera sa nature dans un contexte où les entreprises doivent lutter pour leur survie ?

Jean-Dominique Senard : La question n’est pas de savoir s’il faut faire des profits, il faut en faire. Mais si l’on ne
fait que cela, on condamne le capitalisme à un rejet profond. L’enjeu porte sur l’éthique, la manière dont nous faisons ce profit, en prenant en compte les questions sociales et environnementales. C’est cela qui va distinguer le capitalisme européen du
reste du monde.

zut alors : « La demande se porte sur des véhicules plus gros. Or, le client est roi. Je ne vois pas pourquoi on devrait le culpabiliser ainsi. » Peut être pour essayer de sauver ce qui reste de notre planète… Capitalisme responsable ? Il n’en n’est visiblement pas un échantillon !

J.François : Le capitalisme n’est pas responsable. Ce n’est pas très difficile à constater sur les dernières décennies. Vu que le capitalisme n’est pas responsable, il est du rôle de l’Etat de le réguler. Et c’est la qu’est le problème, puisque tout Etat tentant de le réguler se voit menacer de délocalisation, fuites de capitaux, récession etc. Face à l’écologie, chaque secteur défend son bout de gras pour ne pas être touché. En résulte un bel immobilisme. C’est ça le capitalisme responsable.

C. du Lac : Un capitalisme responsable n’existe pas. Il faut tenir les dirigeants personnellement responsables pour l’effet néfaste de leurs entreprises sur la société. Une réelle possibilité d’une peine de prison, c’est motivant.

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Crever les pneus des SUV, trop difficile ?

Un peu d’imagination doit permettre aux activistes climatiques de neutraliser facilement certains dispositifs émetteurs de CO2. Dans son livre « Comment saboter un pipeline », Andreas Malm nous explique comment dégonfler les pneus d’un SUV tout en mettant l’explication suivante sur le pare-brise du Volvo XC90 ou du Hummer  : « Ne le prenez pas pour vous, c’est votre SUV qu’on n’aime pas. Vous avez conscience de la quantité d’essence qu’il consomme, mais ce que vous semblez ignorer, c’est que vos émissions de gaz à effet de serre ont des conséquences dévastatrices pour d’autres. C’est pourquoi nous avons désarmé temporairement votre SUV... » Les Sport Utility Vehicle on conquis les marchés automobiles avec des conséquences stupéfiantes pour la planète. Fin 2019, l’Agence internationale de l’énergie rapportait que c’était le deuxième facteur le plus important de l’augmentation mondiales des émissions de CO2 depuis 2010. Si les conducteurs de SUV étaient une nation, elle aurait été à la septième place pour les émissions de gaz à effet de serre. Et encore, l’AIE n’incluait pas les quantités prodigieuses d’énergie nécessaires à leur fabrication, sans quoi la destructivité climatique aurait été plus nette.

Cette histoire de pneus nous rappelle un fait divers. Dans une banlieue très arabisée d’une ville moyenne, des femmes venaient au centre de loisirs pratiquer la danse orientale. Cela déplaisait aux loubards du coin, on envahissait leur territoire. Ils ont crevé le flanc des quatre pneus de chaque voiture, les immobilisant sans réparation possible. Ils n’ont pas mis de mot sur le pare-brise, c’était une sorte de terrorisme « doux » qui se comprenait par lui-même : pas besoin de meufs occidentales chez nous. L’histoire s’arrête là. Mais crever de même (pour la bonne cause climatique) les 4 pneus d’un SUV, le propriétaire en fera une maladie, les médias prendront sa défense et la police interviendra… même si on explique clairement que c’est pour « sauver le climat ». Le simple dégonflage relaté par Andreas Malm a donné lieu à des menaces de mort sur son blog des « indiens de l’asphalte » !

Il y a une immense difficulté de l’action pour le climat, l’intoxication d’une majorité de la population aux délices de la civilisation thermo-industrielle et de ses plus ou moins grosses bagnole. Pour la mentalité commune, rouler sans contraintes est bien plus important actuellement que le réchauffement climatique dont les effets sont encore diffus. L’acceptabilité des actions de destruction contre des biens nuisibles à l’environnement n’existe pas actuellement, et pire, les fervents adeptes de la non-violence absolue se mettront aussi du côté des conducteurs d’automobiles. Imaginez que les activistes climatiques commencent à crever systématiquement les pneus des SUV un peu partout sur la planète, on votera des lois encore plus répressives pour endiguer ce dangereux « terrorisme » des « ayatollahs de l’écologie » qui veulent retourner au vélo sans pédales.

Mais puisque le monde est en feu, un jour ou l’autre l’assentiment de l’opinion publique à la destruction des biens qui causent l’incendie augmentera. Maintenir le statu quo et le business as usual nous condamne en effet à aller vers une planète invivable. Détruire du matériel qui condamne notre avenir sur une planète surchauffée et à bout de souffle n’est en fait qu’un acte d’autodéfense, un acte de dénonciation d’une société ultra-violente qui en arrive même à dérégler les mécanismes de régulation automatique de la biosphère. Crever des pneus en 20120 apparaîtra un jour comme un mouvement d’avant-garde et les conducteurs de SUV passeront au tribunal de l’histoire pour crime écologique. Détruire des biens néfastes n’est pas du terrorisme, c’est aimer le présent, c’est sauver bien des vies humaines dans l’avenir, c’est le contraire de la violence. Le plus étonnant aujourd’hui, c’est de constater que l’usage de la contre-violence est rarissime alors que les périls se révèlent apocalyptiques.

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Les SUV agressent violemment le climat

Avec une multiplication par sept des ventes de voitures neuves entre 2008 et 2019, les « Sport Utility Vehicle » plus lourds et plus gourmands sont devenus « la deuxième source de hausse des émissions de GES énergétiques en France de 2008 à 2018, juste derrière le secteur aérien », pointe l’ONG WWF. Cette croissance rapide des SUV dans le parc automobile est « incompatible » avec le respect des engagements français de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). La voiture individuelle représente déjà 16 % des émissions françaises. Or, les SUV émettent « en moyenne 20 % de GES de plus que le reste des voitures ». L’ONG qualifie l’éventuel développement des SUV électriques de « fausse bonne solution », car leur empreinte carbone est, « sur l’ensemble du cycle vie, de 34 % plus importante que celle des citadines électriques… On voit clairement qu’on va dans le mur. » Paradoxalement, contre ces chiffres percutants, les commentateurs sur le monde.fr prennent la défense des SUV :

Branly : Une étude complètement bidon de plus sur le sujet. Merci les escrologistes !!!

Cathy Penflam : Le WWF voudrait que tout le monde roule en panda ?

MD : Donc, aujourd’hui, le climat se dégrade à cause des SUV. Que d’inepties ! Je ne suis pas prêt de vendre ma Porsche…

Ana : l’impact « écrasant » des SUV, faut pas exagérer. De plus comparer la consommation des SUV par rapport à des voiturettes électriques!!! Pourquoi pas par rapport à des trottinettes? ou à des chaussures de joggeurs?

El Mayorqui : Mon SUV Peugeot 2008 consomme moins que mon ancienne Peugeot 405. Ces gens écrivent donc des sottises.

blok lerec : On voit beaucoup de femmes dans des SUV, les femmes aiment les grosses…voitures.

Yves25 : Tout à fait d’accord pour qu’il y ait moins de SUV. Mais… quand les journalistes qui relaient l’étude auront mon âge, il s’apercevront que s’extraire d’une voiture basse devient un exploit. Si aujourd’hui, j’ai un crossover, c’est parce que s’asseoir et se lever est plus facile.

bout du monde : Et les camping-cars qui roulent tous au diesel, il faut les interdire également ?

Michel SOURROUILLE : Nous n’avons pas le temps attendre que les gens arrêtent par eux-mêmes de rouler en SUV, nous sommes confrontés à des déséquilibres planétaires qui rentrent dans le domaine de l’irréversible. C’est pourquoi selon Andreas Malm l’atteinte contre les biens qui causent notre perte paraît compréhensible. Ainsi pour les gros SUV, on a toute une palette d’actions possibles. Voici ce qui se passait… en 2005 : « L’usage des SUV incarne une américanisation du mode de vie occidental, c’est devenu une forme d’arrogance, si ce n’est de provocation. Des SUV ont été incendiés en Pennsylvanie, des vitres brisées dans l’Etat de Washington et des slogans « no blood for oil » tagués sur leurs carrosseries dans le Massachusetts. Mais que faire d’autre contre la bêtise humaine : deux tiers des américains préfèrent embrasser leur voiture plutôt que leur mère ! » Quinze ans après, on constate que trop de commentaires sur lemonde.fr prennent la défense des SUV ! Ils aiment le Réchauffement Climatique !!

Munstead à Michel S : Bravo pour les encouragements à la violence, aux dégradations, aux atteintes aux biens d’autrui, au nom de votre idéologie. Et vous pensez qu’un Hummer américain peut-être comparé à un SUV Peugeot qui consomme 5/6/l aux 100 ?

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Tourisme de masse et écologie, incompatibles

Le tourisme au long cours s’éloigne définitivement de nos projets d’avenir, du moins faut-il l’espérer. La pandémie a entraîné un changement de perception des ménages, le prochain blocage énergétique fera le reste. Nous allons rapidement vers un tourisme lent, de proximité, qui rejettera l’avion et les fantasmes de vacances paradisiaques. Tout le système publicitaire nous  dit encore le contraire et cultive la psychologie du « plus vite, plus loin, plus souvent et toujours moins cher ». La reprise économique après le confinement passera par le tourisme, disent les gouvernements du monde entier. Une tribune dans LE MONDE réagit : « La transition écologique est incompatible avec la massification des voyages ». Les auteurs, quatre universitaires, estiment avec raison que l’industrie touristique figure parmi les mauvais élèves en matière de rejets de gaz à effet de serre et de polluants. Le tourisme de masse met sous tension les ressources, déséquilibre les écosystèmes locaux et met en péril les sites naturels et patrimoniaux. La révélation du « vrai prix des choses » aurait l’avantage d’amener les consommateurs à prendre conscience de leur empreinte écologique d’une part, et d’autre part à effectuer des arbitrages de consommation salutaires. Adopter une telle démarche demanderait de rompre avec la vision stratégique gouvernementale qui a érigé en objectif prioritaire l’accueil de 100 millions de visiteurs étrangers par an. Cela implique une remise en cause du programme de soutien de 1,3 milliard d’euros annoncé par le premier ministre Edouard Philippe, qui ne fait que répercuter les logiques d’aménagements portés par France Tourisme Ingénierie…

Rappelons un texte de 1937 qui pourrait être écrit aujourd’hui : « Le touriste n’a plus rien d’humain. Il est né d’un sentiment authentique qui est devenu social. Or le « social » est entre les mains de la publicité. Les affiches publicitaires insistent sur le caractère d’évasion du voyage. Une publicité intense a dirigé les foules vers certains points aménagés de la montagne .L’agence Havas provoque les mouvements des masses bourgeoises qui, selon les saisons, montent à la montagne pour faire du ski ou descendent vers la mer pour se baigner. Il y a des foules plus effroyables que celles qui s’entassent à heures fixes dans les métros, ce sont les foules de nos grandes plages. Ce sont des masses qui voyagent et prennent des bains. Le hasard des intérêts financiers et des lignes de transports accumule les touristes à certains endroits. Comme la classe bourgeoise est hiérarchisée, il existera toute une échelle de stations balnéaires, la station chic, la station sportive, le trou à instituteurs. Décrire la civilisation actuelle sans tenir compte du tourisme, c’est commettre une grave erreur parce que, dans bien des pays ou régions, il joue un rôle plus important que l’industrie lourde. Il s’agit maintenant d’énormes organisations et de milliards de capitaux. La forme la plus caractéristique du tourisme c’est aujourd’hui la croisière. Le développement subit des croisières maritimes depuis 1930 s’explique par la publicité souvent subtile des compagnies de navigation qui répondent parfaitement à la conception bourgeoise de la vie : évasion et vie en société ; tout bourgeois est un solitaire affilié au yacht Club. La croisière répond parfaitement à ses désirs ; il n’a pas à s’inquiéter d’un choix, le programme est établi à l’avance selon quelques standard : visitez le Maroc – un palmier, la Norvège – un fjord pâle. Le bourgeois étendu sur un canapé agonise d’un ravissant coucher de soleil – « Ah, voir Naples et mourir ! » Certains, qui se disent révolutionnaires, songent pourtant à ce spectacle avec plaisir, ils s’indignent seulement que ces « loisirs » soient réservés aux bourgeois. Prisonniers de la civilisation, marxistes ou fascistes ne les imagent que sous une forme bourgeoise. Il faut que le peuple à son tour puisse voyager en croisière. Les partis sont bien d’accord là-dessus ; les loisirs doivent être organisés, il n’y aura qu’à transformer les grandes agences privées de tourisme en trusts d’Etat. » (Extraits d’un article paru en juin 1937) »

Pour en savoir plus grâce à notre réseau de documentation biosphere :

7 juillet 2019, Le Canard enchaîné, tout contre le tourisme

20 juin 2019, Beaucoup trop de touristes de trop

7 avril 2019, Faire « tourisme et découvertes » sans prendre l’avion

9 octobre 2018, Surtourisme : 1,3 milliard de déplacements inutiles

13 mai 2018, L’imbécillité écologique du tourisme mondial

14 janvier 2018,Le summum du tourisme débile… en 21 jours

3 août 2017, Barcelone ou ailleurs, trop de tourisme tue le tourisme

13 juillet 2017, Il faut en finir avec la bougeotte touristique

6 novembre 2014, Le tourisme spatial en deuil, juste retour des choses

27 août 2014, Tourisme, Le pire du pire aux journées d’été de l’écologie politique

11 février 2010, tourisme et goût du risque

28 juillet 2008, lunette théoriques sur le tourisme

à lire 1935-1937 Nous sommes des révolutionnaires malgré nous (le tourisme selon Bernard Charbonneau et Jacques Ellul)

à ne pas lire, Que serait le tourisme sans pétrole d’Isabelle Babou et Philippe Callot (2012

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CLIMAT, faut-il saboter les pipelines ?

Comment lutter sur une planète qui brûle ? Contre le réchauffement climatique, nous bloquons, nous nous enchaînons aux grilles, nous nous collons au bitume, nous manifestons à nouveau le lendemain. Nous sommes toujours parfaitement, impeccablement pacifiques. Nous sommes plus nombreux, toujours plus nombreux. Et pourtant, les affaires continuent tout à fait comme avant – business as usual. « À quel moment nous déciderons-nous à passer au stade supérieur ? Comment cesser d’être à ce point inoffensif ? », s’interroge Andreas Malm*. A son avis le mouvement pour le climat devrait s’attaquer directement aux biens de consommation les plus néfastes en termes d’émissions. Il rêve d’actions nocturnes pour dégonfler les pneus des SUV en ville. Il veut forcer le mouvement écologiste à se poser des questions plus radicales : « Le problème, bien sûr, c’est que faire sauter un pipeline dans un monde à six degrés de plus, ce serait agir un peu tard. Doit-on attendre un assentiment quasi général ? Celui de la majorité ? D’une importante minorité ? »

Confrontant l’histoire des luttes à l’immense défi du réchauffement climatique, Andreas Malm interroge un précepte tenace du mouvement pour le climat : la non-violence et le respect de la propriété privée. La violence comporte des périls, mais le statu quo nous condamne. Il ravive une longue tradition de sabotage des infrastructures. Sur ce blog biosphere, nous préférons cette expression lumineuse, « contre-violence » au débat biaisé « violence ou non-violence ?». Il faut lutter contre la violence de la société thermo-industrielle en détruisant ses moyens, champs d’OGM, pipelines, panneaux publicitaires, voitures arrogantes, etc. Car endommager du matériel qui condamne notre avenir sur une planète surchauffée n’est qu’un acte d’autodéfense. Est-ce vraiment incompréhensible de lutter contre un système prédateur pour sauvegarder les générations futures tout en épargnant les personnes présentes  ? L’insurrection climatique devrait paraître une évidence pour les militants écologistes.

Il faut se rappeler les propos de Françoise d’Eaubonne au début des années 1970, le jour où elle fut scandalisée d’entendre un ami lui dire : « Le problème de la révolution passe au second plan devant l’urgence écologique. Le prochain acte réellement révolutionnaire sera l’attentat contre une centrale nucléaire en construction. Le Capital en est au stade du suicide, mais il tuera tout le monde avec lui ». Il lui aura fallu plus d’un an pour assimiler la profondeur de cette vérité. Au nom de la « contre-violence », Françoise d’Eaubonne participera à la lutte contre l’énergie nucléaire en commettant avec d’autres un attentat à l’explosif le 3 mai 1975 contre la centrale de Fessenheim, retardant de quelques mois son lancement. Elle a assumé cette position radicale jusqu’au bout puisque dans ses derniers tomes de mémoires elle écrit encore : « La contre-violence semble très indiquée comme retournement de l’arme de l’ennemi contre lui-même ; il va de soi que les attentats ne visent que des points de rupture précis du front ennemi, économisant au maximum les vies humaines, n’employant la prise d’otages qu’à bon escient et jamais avec n’importe qui, utilisant les moyens destructifs pour supprimer les coupables les plus évidents ou instruire le plus grand nombre possible d’abusés du sens de cette guérilla urbaine. »

Voici quelques exemples de ce débat sur lemonde.fr :

le sceptique : Déloger les « nombreuses personnes » de leur propriété privée et interdire leurs préférences? L’histoire du 20e siècle est claire avec les issues de ce raisonnement : fascisme, nazisme, communisme, intégrisme religieux et autres régimes où l’Etat prive les citoyens de leurs libertés.

François C.H. : Encore une fois de trop nombreuses personnes font passer leurs valeurs (respect absolu de la propriété privé) et leur désirs (on n’entravera pas ma liberté de consommer et vivre comme je l’entends) avant les réalités physiques du système Terre. Andreas Malm pose une question pourtant essentielle : puisque les COP sont des échecs, puisque les manifestations ne servent à rien, regardons comment eurent lieu les grandes avancées sociales et politiques de l’Histoire humaine. L’argument démocratique ne tient pas une seule seconde par ailleurs, le choix de la majorité n’a heureusement jamais été une raison éthique pour fermer sa gueule.

Novi : La réalité physique de la Terre, c’est un enfer pour l’homme. L’homme doit déployer un travail immense pour se nourrir, se vêtir pour se protéger du froid qui règne partout. Il a fallu s’asseoir sur le dos d’un cheval pendant des dizaines de milliers d’années pour enfin disposer ne serait ce que d’un vélo électrique. Imaginez la somme d’efforts que l’homme a du faire pour en arriver au vélo et au vélo électrique. Cette Terre est redoutable, il faut la dompter, la creuser, dominer son climat, dominer ses océans, vaincre son atmosphère et sa pesanteur. Et face à ça, des ahuris qui vivent pépère s’amusent à crever des tuyaux. Risible.

DMA : « On anticipe plus de souffrance à être pauvres qu’à avoir chaud ». Soyons optimistes, le changement climatique, est généreux, il nous donnera très probablement l’opportunité d’expérimenter les 2.

Pouch : Dans la même veine que le livre Comment saboter un pipeline, mais en roman débridé et jouissif, je recommande ‘Le Gang de la clef à molette‘ d’Edward Abbey

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere :

16 octobre 2019, Quelle critique faire à Extinction Rebellion ?

20 mars 2019, Un hymne à la violence des GJ dans LE MONDE

13 juillet 2018, Deep Green Resistance, ne nous trompons pas d’ennemi

12 juillet 2018, Faut-il casser des vitrines pour manger moins de viande ?

26 mai 2018, Nous serons des millions, pas une poignée de radicaux

21 mai 2018, NDDL, la violence symbolique de l’écologie politique

6 décembre 2012, Où sont les écoguerriers ? Partout et près de vous !

24 avril 2007, le code de l’écoguerrier

* Comment saboter un pipeline, de Andréas Malm. Traduit de l’anglais par Etienne Dobenesque, éd. La Fabrique, 216 pages, 14 euros.

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Pas d’alternative, nous manquerons d’eau

Pour ne pas manquer d’eau l’été, certaines nappes phréatiques peuvent être rechargées artificiellement. Une technique simpl(ist)e pour faire face au réchauffement climatique, stocker l’eau qu’il y a l’hiver en abondance pour l’utiliser l’été quand le temps est plus sec. C’est là un des points du plan B en video du MONDE, les commentateurs rétorquent que ce n’est pas si simple :

Raymond : « certaines nappes phréatiques peuvent être rechargées artificiellement  » : Tout à fait, mécaniser le plus de processus naturels possibles, la planète fonctionnera mieux sous notre contrôle.

ChrisL : Pour faire cette recharge de nappe, il faut un cours d’eau qui n’a de problème de débit. Or il y a de plus en plus de cours d’eau qui connaissent des étiages sévères, notamment à l’amont de la Seine (ou du Rhône et de la Loire), d’ailleurs il y a des arrêtés sécheresse dans ces régions. Sans parler que la Seine étant un fleuve navigable, elle doit garder un certain niveau et qu’une rivière naît généralement de la résurgence d’une nappe et que les nappes sableuses à proximité des cours d’eau sont généralement les nappes d’accompagnement de ces cours d’eau et donc ont des échanges avec (en hiver la rivière recharge la nappe, en été c’est l’inverse).

PPF : A 45 km. au sud de Toulouse, à 40° au moment où je rédige ces lignes, je suis entouré de champs de maïs arrosés pendant la journée. L’eau ruisselle et les fossés sont pleins. Tout ça pour faire de la barbaque. Mais chuuuut, ne dites rien, les « agris » sont des gens très susceptibles. Les « barbaqueux « aussi.

Michel SOURROUILLE : On retrouve là les errements de nos sociétés thermo-industrielles, s’adapter pour ne rien changer à nos habitudes de combustion des énergies fossiles. Or pour inverser l’ordre naturel de circulation des eaux, il faut de l’énergie, et l’énergie en abondance, il n’y en aura plus quand les poches pétrolières et gazières s’épuiseront, sans compter la fermeture prochaine des centrales nucléaires. On préfère faire confiance aux mirages de la technique qui sauve plutôt que de prendre réellement les choses en main et pratiquer la sobriété énergétique. Mais chuuuuuut il ne faut pas le dire, les politiciens n’attendent qu’une chose, le moment de leur réélection. Ils ne pratiquent ni la taxe carbone, encore moins la carte carbone, seules solutions pour faire face à l’urgence écologique. Nos générations futures auront donc la canicule extrême et l’impuissance de se procurer de l’eau, ce qui commence d’ailleurs à arriver ici et là sur cette planète à bout de souffle.

Alain Hervé : L’écologie n’est pas un luxe, le souci des petits oiseaux… c’est la gestion globale du monde vivant dont nous faisons partie. Difficile à admettre. Mais nous allons y être aidés par la nature elle-même qui va prendre des décisions pour nous. Elles seront sans appel. Elles seront dramatiques. Le réchauffement climatique, l’effondrement des nappes phréatiques, l’avancée des déserts… ne sont pas des données négociables. Ce n’est pas la planète qui est en danger. C’est l’animal humain qui s’agite à la surface qui se suicide.

Pour en savoir plus sur les nappes phréatiques grâce à notre blog biosphere :

22 mars 2019, Journée mondiale de l’eau, un constat de pénurie

29 juillet 2018, Un futur sans eau potable, très probable

11 mai 2018, Mourir de faim ou de soif, le résultat est le même

21 février 2018, On interdit l’avortement, donc nous manquons d’eau

23 mars 2014, Eau et énergie, nous croyons l’impossible réalisable

24 janvier 2008, eau virtuelle à Almeira

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