simplicité volontaire

Fragments de vie, fragment de Terre (suite)

Cette autobiographie de Michel SOURROUILLE, « Fragments de vie, fragment de Terre (Mémoires d’un écolo) », est éditée chaque jour par épisode sur ce blog biosphere tout au cours des mois de juillet et août.

Ma pratique de la simplicité volontaire

Quelques idées générales : La manière dont personnellement je vis et consomme a des répercussions tant sur la vie des autres personnes que sur celle des non-humains et des générations futures. Selon la doctrine keynésienne (dans son livre de 1936), il fallait consommer toujours plus pour échapper à une grande crise comme celle de 1929 : ainsi on lutterait contre l’équilibre de sous-emploi (le chômage structurel). Ford avait déjà mis en pratique la consommation de masse avec la Ford T. Aujourd’hui la croissance de la consommation est devenue une fin en soi, sans souci de l’avenir ni du respect de la biodiversité.

La simplicité volontaire est une tentative d’enrayer ce mécanisme keynésien (et fordiste). Cela consiste à choisir un autre mode de vie que celui de la société de consommation et du spectacle. Contre le gaspillage des ressources fossiles, il s’agit de cultiver la sobriété énergétique, contre la dictature des objets, il s’agit de privilégier les relations directes avec les autres humains tout autant qu’avec la Nature. Le bonheur n’est pas dans le système marchand.

Je suis né en 1947. En ce temps-là du début des Trente Glorieuses, les casseroles s’achetaient encore avec des tickets de rationnement et on prenait la vie comme elle venait. Il n’y avait pas de préoccupation écologique, juste le souci de reconstruire après-guerre une société encore traditionnelle. Je suis donc personnellement préparé à vivre de peu. Depuis qu’il m’en souvient j’ai toujours vécu le plus simplement possible. Je suis un enfant d’après-guerre, élevé dans un contexte de pénurie, avec un père artisan–tailleur qui avait des mortes saisons, sans beaucoup de client. Il fallait faire attention à tout, je faisais au minimum. Je voulais faire du piano dès le plus jeune âge, j’ai attendu mes 17 ans pour en avoir un. Je n’ai jamais souffert du manque, nous étions élevés à ne recevoir de l’argent de poche qu’en échange de notre travail… manuel. Il n’y avait pas de télévision, pas de téléphone accessible aux enfants du foyer, bien sûr ni ordinateur ni téléphone portable. C’était le bon temps, je ne me suis jamais ennuyé.

Aujourd’hui, dans une société de surconsommation, nous devons nous entraîner à vivre de peu, à vivre comme un Amish, la religion en moins. Arne Naess écrivait dans Ecologie, communauté et style de vie :

« En définitive, toutes nos actions et toutes nos pensées, même les plus privées, ont une importance politique. Si j’utilise une feuille de thé, un peu de sucre et de l’eau bouillante, puis que j’en bois le produit, je soutiens le prix du thé et du sucre et, plus indirectement, j’interfère dans les conditions de travail au sein des plantations de sucre et de thé dans les pays en voie de développement. Pour chauffer l’eau, j’ai probablement utilisé du bois ou de l’électricité ou un autre type d’énergie, et ce faisant, je prends part à la grande controverse concernant l’utilisation de l’énergie. J’utilise de l’eau et prends aussi part à une myriade de problèmes politiquement brûlants qui concernent les réserves d’eau. J’ai donc une influence politique quotidienne. Je peux par exemple penser que les pays en voie de développement ne doivent pas exporter le thé, mais plutôt produire plus de nourriture… »

Dans les années 1970, j’adhère à la philosophie de la non-violence puisque je deviens objecteur de conscience. Je suis interpellé par le raisonnement de Gandhi: « La civilisation au vrai sens du mot, ne consiste pas à multiplier les besoins mais à les réduire volontairement, délibérément. Même à l’ashram, nous possédons beaucoup de choses dont on ne saurait prouver la nécessité et ainsi nous soumettons notre prochain à la tentation de voler. Il faut nous rappeler que la non-possession est un principe applicable aussi bien aux pensées qu’aux choses. Celui qui emplit son cerveau de connaissances inutiles viole ce principe inestimable. »

Mais je prends en même temps mes distances (écrit le 27 décembre 1970) car l’humilité ne peut être une règle en soi, elle ne se prête guère à ce qu’on la pratique volontairement dans une société d’abondance. D’où l’impasse dans laquelle s’engage notre société consumériste, la pression du confort dont nous aurons tant de mal à sortir. (à suivre, demain)

Une vision d’ensemble de cette autobiographie :

Mémoires d’un écolo, Michel SOURROUILLE

00. Fragments préalables

01. Un préalable à l’action, se libérer de la religion

02. Une pensée en formation, avec des hauts et des bas

03. En faculté de sciences économiques et sociales, bof !

04. Premiers contacts avec l’écologie

05. Je deviens objecteur de conscience

06. Educateur, un rite de passage obligé

07. Insoumis… puis militaire !

08. Je deviens professeur de sciences économiques et sociales

09. Du féminisme à l’antispécisme

10. Avoir ou ne pas avoir des enfants

11. Le trou ludique dans mon emploi du temps, les échecs

12. Ma tentative d’écologiser la politique

13. L’écologie passe aussi par l’électronique

14. Mon engagement associatif au service de la nature

15. Mon engagement au service d’une communauté de résilience

16. Ma pratique de la simplicité volontaire

17. Objecteur de croissance, le militantisme des temps modernes

18. Techniques douces contre techniques dures

19. Je deviens journaliste pour la nature et l’écologie

20. Une UTOPIE pour 2050

21. Ma philosophie : l’écologie profonde

22. Fragments de mort, fragment de vie

23. Sous le signe de mon père

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Fragments de vie, fragment de Terre (suite)

Cette autobiographie de Michel SOURROUILLE, « Fragments de vie, fragment de Terre (Mémoires d’un écolo) », est éditée chaque jour par épisode sur ce blog biosphere tout au cours des mois de juillet et août.

Vivre écolo, au-delà des institutions

Greenpeace est une organisation que je soutiens financièrement sans y participer directement. Ce n’est pas le cas de FNE (France-Nature-Environnement), fédération de 3000 associations dont je fréquente l’une d’entre elles, celle de mon département, Charente-Nature. J’appartiens au conseil d’administration et je travaille plus particulièrement dans la commission énergie. Nous faisons des dossiers, par exemple sur la différence entre techniques dures ou douces. Ma connaissance des écrits des années 1970, plus précisément ceux d’Ivan Illich, me permet de structurer notre pensée de groupe. J’y reviendrai plus tard. Grâce à notre groupe de travail, Charente-Nature a aussi pris position en faveur du lundi végétarien.

Je n’étais pas végétarien. Dans une notule du 3 janvier 1971, j’écrivais même que c’était une mystification : « L’être humain a mis des millénaires pour se doter de canines et devenir omnivore. D’autre part l’animal n’est pas la seule concrétisation de la vie, les plantes aussi sont vivantes. » Depuis, je n’ai pas changé d’avis, mais j’ai pris conscience de la nécessité vitale de modifier le régime alimentaire des populations occidentalisées. Les experts sont tous d’accord :

– Hervé Le Bras (démographe, directeur d’études à l’INED) : « Le problème le plus important n’est plus le nombre total des hommes, mais la structure de leur consommation, celle d’hydrocarbures, et de plus en plus celle de nourriture animale. Si la planète entière adoptait le régime alimentaire des Français, elle ne pourrait nourrir que 3,4 milliards de personnes, soit la moitié de la population actuelle. En outre les ruminants émettent du méthane, puissant gaz à effet de serre ». (Entropia n° 8, printemps 2010)

– Rajendra Pachauri, président du GIEC : « Un des premiers gros efforts que devra réaliser la société humaine pour lutter contre le changement climatique est de réduire sa consommation de viande. Le cycle de production de la viande est très intensif, il nécessite beaucoup d’énergie, d’eau et d’aliments pour le bétail et génère d’importante émission de gaz à effet de serre. Changer les habitudes de nourriture nécessite un vrai changement de valeurs et une vraie information des populations pour leur expliquer l’association qui existe entre la consommation de viande et l’effet de serre. Je pense que le changement climatique est un déclencheur qui va nous amener à repenser notre mode de vie et à mettre l’accent sur d’autres valeurs. Nous croyons en Inde que l’Univers est une seule famille. Je pense qu’il est improductif et dangereux pour nous de ne pas croire en cette philosophie. » (Sciences et avenir hors série janvier-février 2010)

A la suite de l’initiative de la ville belge de Gand, l’A.V.F. (Association Végétarienne de France) avait lancé par un communiqué de presse du 29 mai 2009 une campagne « pour un jour végétarien hebdomadaire en France ». Plusieurs associations se sont assemblées en partenariat autour du mot d’ordre « Lundi, Jour Végétarien ». Notre groupe de réflexion de Charente-Nature communique devant l’AG du 24 avril 2010 : « Depuis plusieurs mois, la commission énergie étudie les tenants et aboutissants de l’élevage. Après analyse des mécanismes de l’intensification des conditions d’élevage, de l’impact de l’élevage sur le réchauffement climatique et du gaspillage énergétique lié aux calories animales, nous sommes arrivés à la conclusion qu’il fallait agir dans le domaine alimentaire pour sensibiliser le grand public. Il nous semble donc nécessaire d’adhérer à la campagne associative « Nous sommes d’accord avec le lundi végétarien ».

Il n’y a jamais eu de décision explicite d’adhésion de Charente-Nature au lundi végétarien. Il est très difficile d’arriver à un vote clair, même dans une petite association. La participation à une association est un moyen de faire progresser la pensée et la pratique collective, mais le résultat est diffus, incertain. Mais de toute façon les associations sont indispensables pour donner une visibilité à la société civile, pour accroître le capital social d’un pays. Personnellement, je pense que la participation active à une association devrait être obligatoire pour les adolescents. Cela me paraît beaucoup plus important que de réussir le baccalauréat. (à suivre, demain)

Une vision d’ensemble de cette autobiographie :

Mémoires d’un écolo, Michel SOURROUILLE

00. Fragments préalables

01. Un préalable à l’action, se libérer de la religion

02. Une pensée en formation, avec des hauts et des bas

03. En faculté de sciences économiques et sociales, bof !

04. Premiers contacts avec l’écologie

05. Je deviens objecteur de conscience

06. Educateur, un rite de passage obligé

07. Insoumis… puis militaire !

08. Je deviens professeur de sciences économiques et sociales

09. Du féminisme à l’antispécisme

10. Avoir ou ne pas avoir des enfants

11. Le trou ludique dans mon emploi du temps, les échecs

12. Ma tentative d’écologiser la politique

13. L’écologie passe aussi par l’électronique

14. Mon engagement associatif au service de la nature

15. Mon engagement au service d’une communauté de résilience

16. Ma pratique de la simplicité volontaire

17. Objecteur de croissance, le militantisme des temps modernes

18. Techniques douces contre techniques dures

19. Je deviens journaliste pour la nature et l’écologie

20. Une UTOPIE pour 2050

21. Ma philosophie : l’écologie profonde

22. Fragments de mort, fragment de vie

23. Sous le signe de mon père

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Nudité, naturisme et conventions sociales

La simplicité et la nudité même de la vie humaine aux âges primitifs impliquaient au moins cet avantage, qu’elles laissaient l’humanité n’être qu’un passager fugitif ne laissant aucune trace dans la nature. Depuis les humains se sont habillés, ce serait même un diktat de Dieu.

Aurélia Hetzel : Au commencement, Adam et Eve étaient « nus » et n’en avaient pas honte (Genèse 2, 25). Un serpent les invite à manger du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal (Gen. 3, 1). Ils se confectionnent alors des pagnes de feuilles de figuier, avant que Dieu ne les revête de « tuniques de peau [de bêtes] » (Gen. 3, 20). En remplaçant le pagne de feuilles, résidu de l’harmonie entre l’homme et la nature, par des peaux de bêtes, il consacre non seulement le fait qu’Adam et Eve doivent désormais s’habiller, mais il les mène à une autre étape de civilisation, passant de la culture végétale à la chasse ou à l’élevage, qui demandent techniques et connaissances.

Le point de vue des écologistes à plumes et à poil

YaKaKa : bla, bla, bla, inepte…Pour info : Dieu n’existe pas, c’est une invention humaine… réveillez-vous…de ce cauchemar des religions… et soyez vous-mêmes.

Origami : Cette histoire d’Adam et Eve est remplie d’incohérences : Dieu, qui est omniscient, ne sait pas ce qui va se passer ; Dieu laisse le serpent de promener tranquillement dans le jardin d’Éden et interagir avec Eve ; Qui a donné la parole au serpent ? ; Sans avoir la connaissance du bien et du mal, comment Adam et Ève pouvaient savoir que désobéir, c’est mal ? ; Dieu est du genre rancunier… Adam et Ève font UNE faute, et c’est toute l’humanité qui est condamnée à souffrir !

Arbacèles : Cette histoire biblique m’a toujours paru plus que curieuse ! Dieu tout puissant qui plante au beau milieu du jardin d’Eden un arbre « dont il ne faut pas manger le fruit sous peine de bannissement » et ah ben tiens Adam et Eve mangent la pomme, désobéissant donc à Dieu et sont bannis… Pour le côté tout puissant, il repassera ce dieu ! Pis donc nous voilà tous descendants d’Adam et Eve bannis et donc le fruit d’une multitude d’incestes dans les premières générations de l’humanité… mais bon visiblement à l’époque ça posait pas de problème… Enfin tout ça pour en revenir au fait que les hommes se sont couverts aux temps néolithiques pour se protéger des affres du climat (et des insectes aussi sans doute) .

Gérard Planterose : La Bible n’est que de la littérature écrite à plusieurs mains sur plusieurs siècles par des auteurs pas toujours recommandables. Ainsi, introduire la notion de parties « honteuses » chez les humains qui seraient une création divine à « l’image de Dieu » lui-même, c’est modestement rectifier la Création et avouer que Dieu est l’image des humains et non le contraire. Décidément, il est confirmé que la théologie est à la philosophie, ce que l’astrologie est à l’astronomie.

Arbacèles : On remarquera d’ailleurs que dieu est systématiquement peint, dessiné ou sculpté habillé lui-même… aurait-il croqué la pomme ?

Raoul Radis : Dieu est un sadique pervers. Interdire de toucher à l’arbre de la connaissance, c’est créer chez les adolescents qu’étaient Adam et Eve, une irrésistible envie de de transgression.

Jacques Brejoux : Quel que soit le bout par lequel on la prend, cette histoire n’a ni queue ni tête, mais elle illustre de façon magistrale l’extraordinaire puissance de l’imaginaire humain qui, dès qu’il a cinq minutes ne peut s’empêcher de se poser des questions, de raconter des histoires, de les représenter graphiquement, de les chanter, de construire, de fabriquer, de combiner sans fin, au risque permanent d’une apocalypse à la fois redoutée et espérée !

Claude Danglot : Et si, par le plus grand des hasards, les vêtements était surtout destinés à maintenir la température de neutralité thermique à 28°C chez l’adulte et de 32°C chez le nouveau-né ?

ti Gilou : L’homme est une des seules espèces animales à être dépourvue de fourrure, de protection contre le froid ou les ultra violets. Les pays équatoriens mis à part, se vêtir est devenue une nécessité pour survivre, surtout durant l’ère glaciaire. Là-dessus, certaines religions ont repris à leur compte cette singularité de notre espèce. A tel point que d’aucuns reprochent en France à certaines femmes de trop se couvrir, ou dans d’autres pays, de trop se découvrir.

Elzeard Bouffier : Et pendant ce temps là les églises se vident et les campings naturistes font un carton. Comme quoi les choses ne vont pas si mal en ce bas monde…

Peps72 : Résultat des courses : les filles « Caucasian » portent jupe et haut à bretelles, alors que les filles maghrébines portent voile, hidjab et abaya (pour cacher l’objet du pêché).

Michel Sourrouille : La provocation n’est ressentie comme provocation que par ceux et celles qui s’estiment provoqués. Prenons l’exemple de la nudité sur les plages. Que faut-il préférer comme système social ? Le modèle traditionnel est de ne pas dénuder complètement le corps. Mais dans un esprit de tolérance réciproque, les textiles devraient accepter le nudisme des uns comme les naturistes accepteraient la différence vestimentaire sur une plage partagée par tous et toutes. Le respect de pratiques différentes doit être un critère permettant la coexistence pacifique… mais la religion nous a éloigné de la nudité qui est pourtant notre lot à la naissance. Un gouvernement n’a pas à légiférer sur notre manière de nous (dés)habiller.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

mai 2022, Nudité ou burkini en piscine, notre liberté

février 2020, Sexualité, seins nus et Cour de cassation

août 2018, Nudité ou burka sur les plages, à chacun son propre choix

janvier 2015, Christiane Lecocq, la liberté d’être complètement à poil

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Le taux de privation, simplicité obligée

Contrairement au taux de pauvreté monétaire, basé sur les revenus des ménages, le taux de privation matérielle et sociale est une autre manière de mesurer la pauvreté. Il est défini par l’UE comme la part de personnes vivant en logement ordinaire ne pouvant pas couvrir les dépenses liées à au moins cinq éléments de la vie courante sur treize considérés comme souhaitables, voire nécessaires, pour avoir un niveau de vie acceptable.

Les privations considérées sont les suivantes :

– Ne pas avoir de voiture personnelle pour des raisons financières ;

– Ne pas pouvoir maintenir son logement à bonne température pour des raisons financières ;

– Ne pas pouvoir remplacer des meubles hors d’usage pour des raisons financières ;

– Avoir des impayés de mensualités d’emprunts, de loyer ou de factures d’électricité, d’eau ou de gaz ;

– Ne pas pouvoir dépenser une petite somme d’argent pour soi sans avoir à consulter quiconque ;

– Ne pas pouvoir faire face à des dépenses inattendues ;

– Ne pas avoir accès à internet pour des raisons financières ;

– Ne pas pouvoir retrouver des amis ou de la famille au moins une fois par mois pour boire un verre ou pour un repas pour des raisons financières ;

– Ne pas avoir une activité de loisirs régulière pour des raisons financières ;

– Ne pas pouvoir s’offrir une semaine de vacances hors de son domicile pour des raisons financières ;

– Ne pas avoir deux paires de bonnes chaussures pour des raisons financières ;

– Ne pas pouvoir avoir un repas contenant des protéines au moins tous les deux jours pour des raisons financières ;

– Ne pas pouvoir acheter des vêtements neufs.

LE MONDE avec AFP : Le taux de privation a atteint 14 % en France métropolitaine début 2022, son plus haut niveau depuis sa création en 2013. Cette hausse est notamment due à l’augmentation des prix de l’énergie : 10,2 % des ménages déclarent ne pas pouvoir chauffer suffisamment leur logement, contre 5 % en 2018.

Le point de vue des écologistes qui économisent

Ibrahim Saw : Bonne nouvelle donc puisque la vertu est du côté de la sobriété !

Ours : Malheureusement presque tous les critères, qui sont « pour raison financière », excluent la sobriété volontaire.

M-K LYON : en effet le site de l’INSEE ne parlent pas de sobriété choisie, se priver de quelque chose pour des raisons écologiques.

Frog : J’ai pensé des choses similaires en lisant l’article. Si on ne dit pas en grosses lettres « POUR RAISONS FINANCIERES », c’est ridicule. Car plein de gens font le choix de ne pas consommer plein de choses – viande, avion et même voiture…

Pat Cartier : « Le taux de privation dépend beaucoup de la composition des ménages, observe l’Insee : il atteint 6,8 % parmi les couples sans enfants, 15,8 % chez les personnes seules, et 31,1 % dans les familles monoparentales. » Il me semble indispensable de faire connaître cette répartition aux lycéens-lycéennes, par l’intermédiaire des cours d’économique et social ou par le truchement d’une campagne de communication. Ils-Elles doivent avoir cette info : sans enfants, la vie est plus libre… et plus riche. Ensuite ils en feront ce qu’elles voudront !

Pommepoirescoubidou : Se priver ? 12 millions de fumeurs quotidiens, à 13/20 ème de paquet en moyenne déclarée par jour, pendant 365 jours, à 10,5 € le paquet en moyenne, c’est égal 30 milliards d’euros par an. De quoi offrir environ 5 paires de chaussure par an à 100 € aux 67 millions de Français.

Marine Le Pen, son programme : Nous pratiquerons, dans tous les domaines, une écologie positive, notre projet tourne la page de l’écologie punitive… L’impasse énergétique provoquée par la préférence irrationnelle pour les énergies renouvelables provoque la précarité énergétique de millions de ménages… Les Français pourront continuer à sortir leur famille en voiture, à prendre des bains chauds, à apprécier le feu de bois dans la cheminée et à fêter Noël ! Tous les discours qui font de chacun un coupable quand il prend sa voiture, fait couler un bain chaud ou mange une entrecôte, ont pour seule fonction de ne pas mettre en question le système du libre-échange… Nous devons inventer, innover, transformer ! Ce n’est pas la croissance qui doit s’arrêter, c’est le contenu de la croissance qui doit changer… La France n’a pas à sacrifier le bien-être de sa population pour corriger les erreurs ou les abus des autres pays…

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Éloignement de la nature, violences urbaines

Nous avons entassé des populations fragiles issues de l’immigration dans des cités qui se transforment en ghettos et en poudrières, pour peu que des dépressions économiques, du racisme et des violences s’en mêlent. Mis en cage, certains animaux se tuent ou deviennent dépressifs. Socialisés en appartement, sur le béton et l’asphalte, les enfants sont amputés d’une partie de ce qui constitue leur humanité. Il convient d’insister sur la nécessité pour l’être humain d’une relation active à la nature. Sur la base de ce type de constat, l’Organisation mondiale de la santé avait réintégré le jardinage dans les déterminants-clés de la santé.

Marcel Marloie : « De tout temps, l’habitat humain a comporté à la fois le logement et un coin de nature. Ce fut le modèle de la maison avec jardin qui, à l’Exposition universelle de Paris de 1889, avait été considéré comme la meilleure manière de loger le peuple. Ce fut aussi le modèle de la double habitation, à savoir la maison ou l’appartement en ville complétés par la maison de campagne. Un mode de vie qui était privilégié par l’aristocratie dès l’Antiquité, pratiqué dans toute l’Europe par les classes enrichies à partir du XIXe siècle, et démocratisé au XXe siècle avec la multiplication des résidences secondaires. Mais la Charte d’Athènes, rédigée par Le Corbusier à la suite du quatrième congrès international d’architecture moderne de 1933, a vulgarisé un habitat en immeubles collectifs dans lequel le jardin fut remplacé par des espaces verts entretenus par les municipalités, et où les enfants et les adultes n’eurent plus le droit que de regarder et de se promener sans trop courir.

Du fait de l’accroissement de la population, nous n’en reviendrons plus à la maison avec jardin pour tous. Parce qu’il faut juguler l’étalement urbain destructeur des sols, il nous est impossible de généraliser la résidence secondaire. Mais il est possible de démocratiser encore plus le modèle de la double habitation en complétant le logement en ville par l’accès à une parcelle dans un collectif de jardins. J’entends par « collectif de jardins » ce que nous appelions autrefois en France les jardins ouvriers. Pour ne citer que les collectifs de jardins, environ 1 % des citadins français y disposent d’une parcelle contre 4 % en Allemagne, 12 % en Pologne… les enfants socialisés dans ces conditions s’y épanouissent, les familles sont plus résilientes aux crises, la biodiversité, le climat et la démocratie en bénéficient. Il ne fait guère de doute que cela pourrait faire régresser la violence urbaine. »

Le point de vue des écologistes jardiniers

Camtaoij : Dans ma ville (environ 100000 habitants), il est très facile d’obtenir un jardin ouvrier, ça coûte une vingtaine d’euros par an pour 200 m2. Mais on n’y croise jamais les jeunes des quartiers défavorisés, qui sont pourtant à proximité. Ce sont principalement des retraités, principalement des hommes, et pas spécialement défavorisés (des boomeurs cisgenres blancs, comme diraient certains bas-de-plafond). Donc, oui, je crois que ces jardins sont une très bonne chose, mais est-ce que ça correspond à une demande de la population que l’auteur voudrait toucher ?

Rompiscatole : Les jeunes de banlieue sont à moins d’une heure de la campagne et des magasins à piller sur les Champs-Élysées.
Ils choisissent les Champs-Élysées.

Michel SOURROUILLE : L’autosuffisance individuelle est quasiment inatteignable : seul, vous êtes vite confronté à vos limites. Vous pouvez éventuellement faire un petit potager, mais pas davantage. La coopération entre individus est nécessaire, essentielle. C’est pourquoi l’autoproduction c’est aussi un réseau de liens. C’est d’ailleurs une des motivations de ceux qui s’investissent dans les jardins potagers. Quand on a beaucoup de tomates, on en donne aux voisins, à la famille. On troque avec d’autres jardiniers. L’autoproduction c’est aussi une voie vers la décroissance. Elle va avec une forme de sobriété.

Mike Davis : Un étonnant changement collectif de mode de vie eut lieu à l’échelle des Etats-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale en l’espace de quelques années. Le gouvernement américain mit en place toute une organisation afin d’aider à l’effort de guerre, dont les « jardins de la victoire » furent le symbole. On compta près de vingt millions de jardins potagers communautaires ou familiaux en 1943. L’autre pan de cette économie de guerre domestique portait sur les transports : covoiturage, bicyclette. Enfin le Bureau de la défense civile encouragea une consommation rationnelle, c’est à-dire ne consommer que « ce qui est nécessaire » et passer ainsi d’une « économie de gaspillage » à une « économie de préservation ». Aujourd’hui, un site  proclame : « Planter un jardin de la victoire pour combattre le réchauffement climatique réduirait la pollution que votre nourriture contribue à produire en amont. » On peut aussi penser au mouvement émergent des villes dites en transition, essayant, cette fois à l’échelle d’un territoire, de modifier nos manières de vivre (de consommer, de produire, etc.). Car on ne peut pas vraiment dire que ce soit les Etats qui se soient jusqu’à présent mobilisés sur les questions écologiques !

Pierre Angulaire : 95 % des familles seraient aujourd’hui incapables de s’occuper d’un jardin potager et de produire des légumes, un potager demande beaucoup de temps (pas seulement une heure de transports), de l’énergie (même quand il fait chaud), de l’eau, de la disponibilité (adieu les vacances d’été si on ne veut pas tout trouver desséché par l’été). Le jardin potager, ça sera pour dans 50 ans, quand les grandes villes auront été abandonnées.

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Rendre inabordable le véhicule électrique !

« Rendre abordable le véhicule électrique ». Ce titre de l’éditorial du MONDE (13 juillet 2023) est un non-sens. En voici les points essentiels, ils méritent tous d’être descendus en flamme. Nous nous contenterons des commentaires sur lemonde.fr qui sont porteurs de la nécessaire rupture écologique en matière de déplacement.

éditorial du MONDE

L’Union européenne a fixé le cadre réglementaire en interdisant la vente de voitures à moteur thermique dès 2035…

– Dispositif Macron de location avec option d’achat à 100 euros par mois afin de permettre aux ménages modestes d’accéder au véhicule électrique…

– Absence de voitures susceptibles d’être finançables dans ce cadre subventionné…

– Véhicule électrique un vecteur de la réindustrialisation…

Le choix allemand de privilégier les marges par rapport aux volumes des ventes…

– Changer de motorisation sans chercher à insuffler un autre rapport à l’automobile…

– Travailler sur une offre plus abordable devient une urgence.

Le point de vue des écologistes à vélo

Michel SOURROUILLE : Étonnant la perte du sens de l’histoire par cet éditorial. La voiture en tant que consommation de masse n’a qu’un siècle d’existence. Dans un siècle il n’y aura plus du tout de véhicules personnels « abordables » pour tout un chacun. Le pillage des nappes fossiles a permis cette folle généralisation d’un véhicule abordable » qui rend la voiture indispensable alors qu’il y a un siècle, il fallait faire sans voiture aucune ! La raréfaction du pétrole ET l’impossibilité de ressources électriques suffisantes pour persévérer dans la consommation de masse d’automobiles, qu’ils soient thermiques ou électrifiés. Sans compter que l’impact écologique d’un véhicule électrique est énorme, et sera multiplié par le nombre de conducteurs…Dévoiturage devrait être le seul mot éditorialisé pour un média conséquent et conscient !

RegardCritique : Le gvt continue de raconter des fables pour endormir les citoyens, car la mobilité électrique individuelle et pas cher du future, c’est soit la trottinette soit le vélo. Le SUV électrique, ça va pas être pour tout le monde: et tant mieux, car c’est tjs aussi débile de transporter 1., personne en moyenne dans une voiture 5 places, même si elle est électrique.

Pascal 246 : Je comprends pas cette obsession qu’ont certains avec la bagnole… Électrique ou pas. C’est une nuisance. Ça consomme des ressources, de l’énergie, c’est individualiste, facteur de ma-tu-vu, et c’est sans FIN ! Purée, vous pouvez pas vous concentrer pour plaider pour une meilleure répartition/efficacité des transports en commun ? ‘

Astarianelle : 90% des Français font moins de 15 kilomètre par jour. Pourquoi ils veulent absolument une voiture ? Pourquoi ne pas circuler en vélo ?

Danny : Il est peut-être temps de se demander s’il n’y a pas trop de voitures, non?

GuPi : La voiture, c’est fini. Il faut penser autrement pour les prochaines décennies. Creusons nous la cervelle et laissons la voitures aux 1,4 milliards de Chinois.

T.R. : Tout à fait, il serait si simple d’aller travailler… à pied !

Atseuc : Quand votre voiture se fait bombarder par des grêlons de la taille de golf comme hier soir à Grenoble cela fait réfléchir…sur l’adaptation!

Vibe42 : Quel est l’intérêt de continuer sur le même modèle consistant à devenir propriétaire d’une voiture ? Des voitures il y en a partout. Les réseaux sont saturés, c’est dangereux pour les mobilités douces, ça demande de très grandes surfaces bitumées hideuses et contribuant fortement aux îlots de chaleur. C’est stressant et fatiguant. Il y a un modèle de développement à pousser, c’est celui de la ville du quart d’heure, des voies vertes et de l’auto-partage pour les quelques cas où on a besoin de la voiture. Être moins dépendant de la voiture c’est pas seulement plus confortable, plus économique, ça réduit aussi notre dépendance énergétique dans un contexte de crise. Le principe de précaution et le sens des limites doivent prévalloir.

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Blocage palliatif sur la fin de vie

L’association ADMD (Association pour le droit de mourir dans la dignité) a été fondée en 1980.Dans un récent sondage commandé à l’Ifop par l’ADMD (octobre 2022), les Français expriment leur rapport à l’aide active à mourir. 78% des Français attendent de la convention citoyenne sur la fin de vie qu’elle légalise l’aide active à mourir ; 79% des Français se disent confiants dans un médecin qui se déclarerait favorable à l’euthanasie ; 77% des Français se disent confiants dans un médecin qui déclarerait pratiquer des euthanasies ; 82% des Français considèrent l’euthanasie et le suicide assisté comme des soins de fin de vie à part entière.

Les spécialistes des soins palliatifs ne sont pas de cet avis ! Alors que la ministre Agnès Firmin Le Bodo est chargée d’élaborer le texte, la méthode de coconstruction avec les parlementaires et les soignants, voulue par l’exécutif, suscite des critiques.

Béatrice Jérome : Ce texte sur la fin de vie promis par Emmanuel Macron pour la « fin de l’été » devait créer un nouveau droit, celui d’une aide active à mourir sous la forme du suicide assisté et/ou de l’euthanasie. Mercredi 14 juin, en ouverture du congrès de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP), Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée chargée de l’organisation territoriale et des professions de santé , a multiplié les gages de sa volonté d’« écouter » les soignants : « Il est nécessaire de trouver un équilibre, a-t-elle insisté, entre l’ouverture d’un nouveau droit pour les Français et les préoccupations légitimes des professionnels. » Fer de lance de l’opposition à une évolution du droit, la SFAP a fédéré une bonne douzaine d’organisations représentatives du monde médical et des sociétés savantes qui militent contre l’aide active à mourir : « Donner la mort n’est pas un soin ».

Le point de vue des écologistes ADMD

Michel SOURROUILLE : Incroyable, un article qui se centre sur les soins palliatifs sans jamais énoncer le résultat de la convention (officielle) sur la fin de vie : La mise en pratique de « l’aide active à mourir », expression qui recouvre tous les moyens d’accélérer la fin de vie, est voulue par 76 % des participants à cette convention. Certes, une grande partie des soignants est opposée à l’euthanasie, mais cette opposition finira par disparaître une fois la loi votée comme ce fut le cas pour l’IVG [interruption volontaire de grossesse]. Le changement de paradigme est dur à avaler pour certains, mais en démocratie ce qui compte ce n’est pas le pouvoir de soignants, mais la libre volonté des patients…

MEKEDA : Il est révoltant que le texte soit « co-construit » comme ils disent avec les soignants. Clairement ce n’est pas leurs oignons. Je n’ai voté pour aucun d’entre eux et ma vie n’appartient qu’à moi seule. On donne à ces soignants le droit de prolonger la vie souvent au delà du raisonnable, est ce plus éthique? Absolument pas. Nous personnes âgées ne voulons pas être transformés en légumes, nous voulons garder la main sur notre mort. La fameuse sédation prolongée : nous faire mourir sans savoir ! Horreur !!! Gardons les moyens financiers pour soigner les jeunes, c’est plus important.

Geisberg : N’oublions pas que tant que nous restons en vie, nous sommes une source de revenus pour les soignants. Le serment d’Hippocrate a bon dos.

BOUL : En quoi les soignants sont-ils concernés pour s’opposer au suicide assistés ? Ce sont les curés des temps modernes ?

Linfirmier : Il faut arrêter d’inclure tous les soignants la dedans. Les seuls soignants qui sont contre c’est les médecins. Côté infirmiers, une très très grande majorité est pour une aide active à mourir. Pourquoi est ce qu’on est pour, tout simplement parce que c’est nous qui sommes auprès des patients, qui voyons leurs douleurs et leurs détresses. Au contraire des médecins qui malheureusement n’ont pas l’envie ou le temps pour ces patients, et surtout ils ont tellement peur d’aller en prison que les doses de morphines et autres sédatif sont trop faibles pour soulager les patients.

75j :  » il est heure de mourir lorsqu’il y a plus de mal que de bien à vivre, et que de conserver notre vie à notre tourment et incommodité, c’est choquer les lois mêmes de nature  » (Montaigne, Essais I 33)

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Convention sur la fin de vie, le manifeste

extraits : Nous sommes 184 citoyennes et citoyens tirés au sort, riches d’une diversité d’origines, d’expériences et d’opinions…Nous avons abordé la question de l’aide active à mourir (suicide assisté et euthanasie) dans ses dimensions éthiques, médicales, philosophiques et spirituelles. Après en avoir largement débattu, la majorité de la Convention s’est prononcée en faveur d’une ouverture à l’aide active à mourir…

Fin de vie et arrêt des soins palliatifs

extraits : Il nous paraît hallucinant que le gouvernement ménage d’emblée le corps des médecins gagnant leur vie par les soins palliatifs et l’acharnement thérapeutique au détriment des usagers, ceux qui ont personnellement besoin qu’on arrête de les « aider » à survivre… C’est le libre choix des personnes qui doit l’emporter, que ce soit dans le cas de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) ou dans le cas de l’interruption volontaire de vieillesse (IVV). Sinon il y a de toute façon avortement clandestin ou suicide. Les politiques ne doivent ni suivre le changement social en matière de vie et de mort ni le précéder. Il doivent l’accompagner…

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Eco-anxiété, les jeunes à la peine (de mort)

La psychiatre Antoine Pelissolo : « La crise environnementale est un parfait sujet d’anxiété. Il est potentiellement très grave, nous n’avons pas de prise directe, nous sentons le danger approcher… Il peut donc devenir envahissant, alimenter une sensibilité à la dépression, et priver les soignants de leviers pour remobiliser la personne, comme la projection dans l’avenir. » Les adolescents que reçoit la psychiatre Marion Robin ne se privent pas de lui faire savoir que« les adultes ont bousillé la planète ».

Nicolas Santolaria : L’autre jour, j’étais parti pour acheter un pack d’eau pétillante et je me suis fait remettre à ma place par mon fils aîné. « Papa, ça fait beaucoup de plastique, tout ça ! » La répartition différentielle des charges s’effectue en fonction des âges, mais ur les jeunes épaules pèse plus lourdement la « charge environnementale ». En atteste par exemple le titre du dernier Okapi reçu par mon fils aîné : « Climat : le temps de l’action ».Comme ils vivront, en moyenne, plus longtemps que les adultes d’aujourd’hui, les enfants auront plus de risques de voir les effets démultipliés du réchauffement, d’en éprouver les conséquences délétères, de sentir arriver l’été non plus comme un bonheur mais comme le climax angoissant de l’année.

Les effets plombants de cette charge pesant sur les enfants (et les jeunes adultes) peuvent s’appréhender au travers des résultats de l’enquête collective « Il est temps », Des 133 questions posées aux jeunes d’Europe et d’Asie, il ressort que 55 % des 16-34 ans pensent que leur avenir sera « plutôt pire » que celui de leurs parents. A 84 %, les sondés se sentent pessimistes face au dérèglement climatique et se projettent dans des angoisses très concrètes : vivre une guerre (41 %), griller à petit feu (18 %), souffrir de faim et de soif (16 %). La charge environnementale pèse d’autant plus lourd sur ces épaules juvéniles que les enfants sont à la fois tenus à l’écart des décisions qui auront un impact direct sur eux et, dans le même temps, affublés d’un costume un peu trop grand de messie climatique.

Comment se détendre sur une plage à l’autre bout du monde quand vous fabriquez en même temps pour votre petit dernier un avenir de fournaise ? Je n’ai pas forcément la réponse, mais en attendant je boirai un peu moins d’eau pétillante.

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Eco-anxiété, dépression verte, « solastalgie » (2019)

Écologie, la peur peut être bonne conseillère (2021)

L’écoanxiété a-t-elle besoin d’être soignée ? (2021)

La jeunesse s’inquiète des chocs écologiques (2022)

Pour rire jaune, quelques commentaires sur lemonde.fr

Tanith : Perso, je ne culpabilise plus depuis que je commande mon eau en bouteilles consignées. Et en plus je ne sors plus la poubelle des recyclables qu’une fois par mois. Mes gamins approuvent ! Normal, c’est eux qui sortent les poubelles.

Vera : Très bien tout ça… et pourquoi ne pas arrêter totalement l’eau pétillante ?

Loubera : Parce que c’est bon, tout simplement. Arrêtons donc le rouge à lèvres, le coiffeur, le rasage quotidien, les jolies chaussures et les sneakers seyants, les portables et les voitures, etc.

Vesoul : Mourir de faim et de soif, cela existe déjà dans de nombreux pays……..

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Un politique se doit d’incarner ce dont il est porteur

Chantal Jouanno, secrétaire d’État à l’écologie de 2009 à 2010 : « Le défi écologique est passionnant car il nous oblige à retrouver un nouveau destin collectif. L’homme politique, dont la mission première est la gestion de la Cité, devrait être l’apôtre des questions écologiques et éthiques. Je crains que mon expérience politique, si jeune et courte soit-elle, ne puisse confirmer cette espérance qui tient presque de la vertu théologique. »

En tant que citoyen, je ne sais pas trop comment agir. Faut-il agir dans un parti ? Aucun parti, par nature pyramidale, n’est propice à la réflexion écologique. Faut-il réfléchir ou agir ? Nous ne pouvons changer notre destin sans nous changer nous-mêmes. Le destin collectif implique la transformation des individus. Comme le colibri, chacun doit faire sa part, contribuer à sa modeste mesure, se sentit lié, dépendant, responsable des autres. Cette conscience en totale contradiction avec l’aspiration individualiste et consumériste, je refuse de l’imposer par une voie politique.

Il est trop aisé, au nom de la science et de la nécessité collective, d’imposer une uniformisation des vies et des mœurs, uniformisation qui est le fondement de l’intégrisme. La transformation des individus est un choix qui appartient à chacun. Mais il appartient au politique d’inspirer, d’incarner.

  • Le politique se doit d’incarner une nouvelle conscience collective dans ses choix individuels. J’ai choisi de ne consommer qu’exceptionnellement des animaux, de rouler en véhicule électrique ou de marcher, de pratiquer une activité physique quasi-quotidienne. J’ai encore un long chemin à faire dans la découverte de la méditation et de l’empathie, dans la découverte de nouveaux chemins. Mon cheminement crée beaucoup de réactions cyniques, amusées, parfois hostiles. C’est un chemin que j’hésite encore à revendiquer pleinement. Et pourtant, il est de ma responsabilité politique d’incarner ce que je défends.
  • La deuxième mission fondamentale du politique qui choisit cette nouvelle voie de l’écologie est de remettre en question le modèle éducatif. L’homme ne peut se changer lui-même s’il est conditionné à obéir, à se formater, à privilégier la norme sur le savoir. Les débats politiques se concentrent sur le contenu des programmes éducatifs, alors que l’enjeu principal est celui de la méthode pédagogique. Dès le plus jeune âge, il nous faut asseoir et ne plus bouger, contre les aspirations même de notre corps. Nous devons repenser les fondements d’un système pour passer de l’éducation à l’émancipation, organiser des équipes par classe, réintroduire l’animal et la nature dans la vie quotidienne de la classe.

Source : chapitre Temps court, confiance et espérance : les options du politique in L’Homme peut-il accepter ses limites ?, Livre de Bernard Swynghedauw et Jean-François Toussaint (éditions Quae, 2017)

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Désinfluenceur, pour dire déconsommation ?

Les critiques se durcissent à l’encontre des « influvoleurs » qui pratiquent notamment le dropshipping (comprendre : la vente à des prix élevés de produits de piètre qualité). La désinfluence (#deinfluencing) émerge au moment même où les escroqueries virales se multiplient. Le hashtag #deinfluencing comptabilise plus de 500 millions de vues sur TikTok, le hashtag #ootd [outfit of the day, soit “look du jour”, en français] représente à lui seul 100 milliards de vues.

Il devrait être évident pour tous les citoyens que n’importe quelle publicité est faite pour provoquer la surconsommation, donc l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Du point de vue des écologistes, la publicité, qui n’est qu’une forme sournoise de propagande, devrait être interdite. Comment continuer à accepter qu’il soit autorisé de faire le vide dans les cerveaux pour inciter à boire du Coca Cola ou à rouler en SUV ?

Sophie Abriat : La tiktokeuse Michelle Skidelsky (147 000 abonnés), acheteuse compulsive repentie, liste dans ses vidéos des produits à la mode « dont vous n’avez pas besoin ». Les désinfluenceurs s’inscrivent à contre-courant de la tendance populaire du haul (« butin »), qui, sur TikTok, consiste à déballer face caméra des montagnes de produits achetés lors de virées shopping. Mais la plupart du temps, ces créateurs de contenu suggèrent à leurs followers des produits alternatifs ! Beaucoup d’observateurs dénon­cent une forme de « greenwashing de l’influence », une posture écolo qui surferait sur la tendance à la déconsommation.

Lire, dévoiturage, dépublicité, détwitter

Le point de vue des écologistes casseurs de pub

La publicité a été inventée en 1899 aux Etats-Unis et les annonces insérées dans les journaux se contentaient de transcrire les arguments utilisés par les vendeurs dans les magasins. Mais les sociétés occidentales sont devenues si riches que les consommateurs n’avaient plus besoin d’acheter une grande partie de la production : pour éviter la dépression, on a généralisé la publicité. Les entreprises profitent de l’indéterminisme des désirs humains pour imposer leurs propres produits, les spécialistes du conditionnement ont instauré le règne du vieillissement psychologique des biens et des services. Ils utilisent principalement le dualisme psychologique imitation/différenciation pour lancer les nouveautés et agissent par le matraquage publicitaire qu’autorise leur puissance financière.

Michel SOURROUILLE : Le 8 juin 1970 j’écrivais ce qui me semble toujours d’actualité : « Qu’est-ce que la violence quand les affiches publicitaires agressent l’homme qui pense. La publicité, c’est un conditionnement absurde à acheter l’inutile, l’appel au sexe subi, à l’orgueil, à la puissance et à l’envie. C’est nuisible. » En mars 1971, j’étudie La persuasion clandestine de Vance Packard : « Il est impossible d’établir comme postulat que les gens savent ce qu’ils veulent. Il est même dangereux de croire les gens capables d’une conduite rationnelle… Par homme, femme ou enfant d’Amérique, 53 dollars furent dépensés en 1955 pour le ou la persuader d’acheter… Certaines sociétés de produits de beauté se mirent à dépenser en publicité ¼ de ce que rapportaient leurs ventes… La publicité vient de créer le vieillissement psychologique des choses, grâce entre autre au phénomène de mode. Plus est grande la similitude des produits, moins le rôle joué par la raison dans le choix de la marque est important… »

Tout peut se voir reconnaître une valeur par le cerveau bizarre des Homo sapiens, même des choses absurdes comme subir une influence pour se guérir de l’influence et déconsommer en achetant une marque plutôt que d’autres. Penser à dépenser ou de pas penser à dépenser, se faire dés-influencer par des influenceurs soi-disant repentis qui finalement nous influencent en nous dés-influençant. Que le monde actuel est beau ! Attendez, et si on évitait les réseaux d’influence, tiktok, etc. ?

Il y avait une époque où on contestait la publicité, la jugeant non seulement inutile mais nocive. Mais aujourd’hui les humains sont devenus des marchandises comme les autres, ils se vendent, il sont achetés, ils sont jetés. La consommation inutile est destructrice de ressources, refusez toute publicité, refusez la lobotomie, devenez casseurs de pub.

Pour en savoir plus sur la machine à décerveler

Publicité, désinformation et dévastation du monde (2013)

Action municipale contre la publicité, autres actions… (2014)

Ascèse ou désir, l’emprise de la publicité sur nos vies (2015)

Faire disparaître les riches, l’innovation… et la publicité (2016)

publicité pour Nutella = disparition des orang-outan (2018)

Tout savoir sur la publicité qui nous dévore (2020)

Publicité et lutte pour le climat, le fiasco (2021)

Publicité, une agression caractérisée (2022)

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Vincent Bolloré, le diable déguisé en CNews

Sa richesse dépasse les 8,5 milliards d’euros.  Sa foi le poussait à se rendre, chaque année, en pèlerinage à Lourdes en jet privé. Mais il est très dangereux de dire non au très pieux Vincent Bolloré. Les cadres sont choisis d’abord pour leur loyauté, les rebelles licenciés. Les médias désireux d’enquêter sur son groupe s’exposent à des poursuites ou à des résiliations de budgets publicitaires. Même le milieu du cinéma français, pourtant prompt aux harangues, reste totalement muet. Canal+ est le financeur en chef du secteur, et aucun acteur n’ose même chatouiller M. Bolloré. Lorsque le fils Bolloré, Yannick, se voit opposé l’invitation sur CNews de Renaud Camus, le théoricien du « grand remplacement », la plate-forme offerte au tribun d’extrême droite Eric Zemmour ou encore les saillies complotistes entendues dans l’émission de Cyril Hanouna sur C8, il répond dans un sourire charmeur comme si seul comptait le spectacle : « Il n’y a pas de projet idéologique, il y a des programmes qui intéressent les téléspectateurs, et le succès de CNews est la meilleure preuve que la diversité et la liberté d’expression rencontrent un public ».

Vincent Bolloré partage l’idée particulière que le catholicisme est un rempart contre la décadence de l’époque. Son devoir, pense-t-il, est d’utiliser aussi longtemps qu’il le peut son pouvoir pour la défense de l’« Occident chrétien ».

Le point de vue des écologistes universalistes

Artemis purple : Une personne qui se rend tous les ans à Lourdes en jet privé. Tout est dit.

Pr@guematique : Très pieux!! C’est crédible ça? Avec tous ses coups tordus en Afrique et en France il n’a pas vraiment pas intérêt à ce que Dieu existe…

Waïss-Bey 2 : Il ne se trouve donc personne pour l’informer que Dieu n’existe pas ?

Chronos : Le gars qui fait tout, depuis des années, pour que l’extrême-droite prenne le pouvoir…

Pangeran : Ce type a tout de même réussi à massacrer Canal+, magouille dans l’édition (après avoir longuement magouillé en Afrique), admire Hanouna (dont on ne sait pas au nom de quoi il défendraient l’Occident Chrétien, en tous cas il émet ses sentences, des oukazes infâmes), les animateurs de CNews s’écharpent et font du buzz sans jamais traiter un problème sur le fond. Tout cela est d’une qualité crasse. Ce n’est pas ainsi que l’on peut défendre les valeurs de l’Occident Chrétien. Les valeurs de l’Occident Chrétien : voilà un thème qu’il aurait intéressant de développer.

Lapetitesouris : L’occident chrétien et ses belles valeurs, ce sont des centaines de milliers de victimes d’abus sexuels et physiques répertoriés rien qu’en France le siècle dernier. C’est une secte juste devenue trop grosse pour tomber.

Michel SOURROUILLE : L’Occident Chrétien pour Bolloré, si je résume, c’est de faire des affaires en écrasant les autres et d’imposer par le pouvoir de l’argent son point de vue en cassant tout opposant. Il n’a pas du tout la même lecture des Évangiles que j’ai pu faire quand j’étais jeune. Vincent est un mégalomaniaque de plus, engeance qui prolifère dans le milieu très très friqué, donc rien de nouveau sous le regard de Dieu qui s’en fout complètement. Le gros problème, c’est que le fait que la planète est au pillage, tous ces gens-là s’en foutent complètement… ce qui les intéresse, c’est le jeu du pouvoir pour le pouvoir. Le XXIe siècle devrait être l’ère de la conversion à l’amour de la nature, ce sera comme d’habitude mais à plus grande échelle détérioration de l’environnement et conflits socio-politiques en tous genres, y compris la nouvelle croisade de l’Occident Chrétien contre tous les mécréants.

Raphaëlle Bacquet et Ariane Chemin : Opposé au suicide assisté, le milliardaire Bolloré se passionne pour ce débat sur la fin de vie qu’Emmanuel Macron veut encadrer dans une nouvelle loi. Son nouveau projet s’appelle « Bien mourir ». Vincent Bolloré le destine aux résidents d’Ehpad et le proposera sans doute sur des tablettes offertes aux pensionnaires des maisons de retraite qu’il finance sans bruit. S’y déroule un « parcours » en plusieurs étapes pour mieux se préparer à la mort : faire la paix avec soi-même, parler à ses enfants, ou, pourquoi pas, écrire un « récit de vie », sorte de petite autobiographie à transmettre à ses descendants. C’est la mort qui se rapproche, et, pour le très pieux Bolloré, cette obsession s’accompagne de la lancinante question du salut. Il prépare son ciel. Pas si facile, quand on connaît, comme lui, le chapitre 19 de l’Evangile de Matthieu : « Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. »

Jean-Pierre Peyrard : Bolloré est l’incarnation parfaite de l’équation capitaliste « être = avoir ». Il nourrit le fantasme « plus j’ai, plus je suis, moins je meurs ») et offre aux autres l’au-delà de la compensation (les pauvres ici-bas devenant les riches spirituels dans le paradis). Un petit garçon à la foi pathétique et un capitaliste au calcul impitoyable.

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Voiture électrique, une fausse bonne idée

La « watture » (contraction de watt et de voiture) traverse une mauvaise passe, « l’illusion électrique »La démocratisation de l’électrique, clé de voûte de la transition énergétique du secteur des transports − et terrain sur lequel les marques françaises devraient être les plus à l’aise −, se fait attendre.

Jean-Michel Normand : « En revendiquant un statut de « zéro émission » en faveur des carburants de synthèse – dont les vertus environnementales comme la disponibilité sont problématiques et le coût très élevé –, l’Allemagne a cristallisé l’opposition à une transition accélérée vers l’électrique.

les changements en cours seront douloureux en matière d’emploi. Quant à l’augmentation du coût des matières premières nécessaires à la production de batteries et au renchérissement du prix de l’électricité, ils pèsent sur les coûts d’acquisition et d’usage.Personne, cependant, ne semble douter que l’avenir de l’automobile est bel et bien électrique. La vitesse acquise par le processus d’abandon du moteur thermique est telle que celui-ci apparaît irréversible. »

Le point de vue des écologistes

Michel SOURROUILLE : Rien dans cet article sur les problèmes de la production d’électricité, une source d’énergie qu’il nous faut fabriquer contrairement aux énergies fossiles. Cela fait penser à tous les plans foireux du type « avion supersonique », on se lance parce que c’est à la mode et techniquement réalisable. Mais on ne considère ni l’état de la demande future, ni le coût financier et écologique, ni la possibilité de produire suffisamment d’électricité de manière renouvelable pour un véhicule à la disposition de chaque ménage. On a une pensée hors sol, motivée par des considérations politiques et certainement pas écologiques. 

K.RMA : Le passage au tout électrique n’est pas l’évidence que les politique voudraient nous faire accepter. Si demain tous les français adoptaient un véhicule électrique il manquerait entre 12 et 14 centrales nucléaires pour les alimenter au quotidien (je vous laisser imaginer avec d’autres sources d’énergie).

Marioniet : Sans mentionner ( ce n’est pas nouveau) le problème des déchets des batteries, la non utilité de ces véhicules qui coûtent la peau des f….s provient de leur non autonomie. Faites pour des gens qui ne voyagent pas, autrement dit en remplacement de trottinettes, pour « faire bien » et silencieux.

HelvèteDuBasValais : Dans 10 ans voire 20 ans maximum, il ne sera plus possible de remplir son réservoir d’essence à un prix abordable. Le pétrole n’est pas éternel et avec les conséquences du réchauffement climatique, il va falloir appliquer la taxe carbone à l’essence. Une hausse des prix de l’essence que personne ne veut prendre en compte, la leçon de 2022 n’ayant pas marqué les esprits.

Raphou : Il faut le dire comment pour que le consommateur français comprenne que l’ère du pétrole abondant et donc l’ère de l’énergie pas chère et disponible est révolue ?  Que ça fasse plaisir ou non, le pétrole avait une somme de qualités uniques dans l’histoire en termes d’abondance, de facilité d’extraction, de facilité de transport et de rendement, tout simplement parce-que c’est une source d’énergie qui avait mis plusieurs millions d’années pour se créer. Les filons pétroliers ont été quasiment vidés en moins de 150 ans d’ère industrielle, et ce qui reste ne doit pas être touché pour éviter d’accentuer la crise climatique en cours. La voiture électrique est une solution pour une petite fraction très riche de la population, mais pour les autres, le futur sera tout simplement sans voiture. D’ailleurs, si on regarde au niveau mondial (donc hors d’un pays riche comme la France), la majeure partie de l’humanité n’a jamais pu se payer de voiture.

Train_CH 2 : Le journaliste se fourvoie en voyant dans la voiture électrique la « clé de voûte de la transition des transports ». La clé de voûte, ce doit être la réduction drastique de la place de l’automobile au profit des transports en commun, modes doux (marche, vélo…), et amélioration de l’urbanisme. La voiture (certes électrique) ne doit être vue que comme un mode de déplacement subsidiaire pour les cas particuliers (zones peu denses notamment).L’industrie automobile veut un objectif clair ? En voici un : réduire la taille du parc automobile de 90 %.

c m : alors, on restera tous chez nous, car à moins d’habiter dans une grande ville, impossible d’aller au théâtre, resto ou voir ses amis le soir… sacré changement de civilisation.

Frog : Le vélo, c’est le seul véhicule démocratique d’avenir.

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La voiture électrique, une imposture avérée (février 2022)

Tout savoir sur la voiture électrique (octobre 2021)

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La nature d’une mère face au lait maternisé

Comment expliquer que les femmes allaitent si peu aujourd’hui alors même que les bénéfices du lait maternel pour la santé ne sont plus à démontrer ? Dans le monde, seuls 48 % des bébés sont nourris exclusivement au sein jusqu’à l’âge de six mois, pourtant une recommandation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Sylvie Burnouf « Pendant des décennies, l’industrie des laits infantiles commerciaux a eu recours à des stratégies de marketing sournoises, conçues pour tirer parti des inquiétudes des parents dans une période où ils sont vulnérables, afin de faire de l’alimentation des jeunes enfants un business très lucratif. Les ventes sont passées de 1,5 milliard de dollars en 1978 à 55 milliards en 2019. Ils influencent tout le monde, parents, soignants et responsables politiques malgré l’adoption en 1981 d’un code international de commercialisation des substituts du lait maternel qui visait pourtant à mettre un terme à leurs « techniques agressives et inappropriées » de marketing. La raison en est simple : ce code n’est pas juridiquement contraignant !

Qu’en est-il de la situation en France ? Selon les dernières données de l’enquête nationale de 2021, seules 56 % des femmes avaient recours à l’allaitement maternel exclusif à leur sortie de la maternité. Ce taux chute à 34 % à deux mois, il ne serait que de l’ordre de 10 % à six mois. Pourtant, les vertus de l’allaitement maternel sont connues de longue date, avec des bénéfices pour l’enfant (meilleure croissance, protection contre les maladies infectieuses, risque réduit mort subite du nourrisson…) et pour la mère (protection contre certains cancers, notamment). Mais l’image de l’allaitement ne fait plus partie du naturel dans nos sociétés… »

Le point de vue des écologistes nourris au sein maternel

Voyageuse : Insupportable ! Laissez les femmes décider, chacune a ses raisons d’allaiter ou de ne pas le faire. Sans avoir à supporter les jugements extérieurs.

Lopau @ Voyageuse : L’article et les experts ne jugent pas les femmes qui ne veulent pas allaiter Ce sont les entreprises et leurs stratégies marketing qui sont dénoncées, stratégies qui relativisent, reconnaissez le, la liberté des femmes. Dans les années 70, Nestlé avait déjà été condamné pour avoir incité les mères des pays en développement à utiliser ses laits « maternisés » avec la perspective d’avoir ainsi de beaux enfants, comme en occident. Ceci eut pour résultat que les nourrissons furent plus denutris car les mères ne pouvaient acheter les quantités suffisantes.Et une fois l’allaitement maternel interrompu, c’était évidemment trop tard pour le reprendre

Jpg63 : En Afrique le marketing industriel encourageait cette pratique à grande échelle. Résultats catastrophiques. De nombreux bébés mouraient soit d’infections (préparation des biberons avec de l’eau non stérilisée), soit de malnutrition (pour économiser la poudre de lait, les mères diminuaient les doses). Ces pratiques de marketing ont été fortement dénoncées, dans ces pays il n’y avait aucune raison de substituer l’allaitement maternel par du lait maternisé (autres que générer du profit)

vlouise : au Cameroun dans les années 70 la publicité pour les laits en poudre poussait de nombreuses femmes à renoncer à l’allaitement. Mais très vite elles manquaient d’argent, et délayaient de moins en moins de poudre dans l’eau. Tant que c’était couleur de lait, elles pensaient que ça allait…

WesternDuck : On pourrait écrire le même genre d’article sur beaucoup d’autres produits/secteurs d’activité. La question qui se pose en filigrane est la limite entre la promotion d’un produit et la manipulation. On pourrait également questionner la pertinence du modèle de l’offre et de la demande face aux notions d’utilité et de nécessité. Difficile de poser les bonnes limites sur ces aspects sans toucher à la liberté individuelle et celle d’entreprendre, et pourtant elles sont nécessaires dans un monde où l’impact de la production sur l’environnement et le vivant en général est de plus en plus important.

Josphine : « Tu ne dois pas allaiter, tu seras fatiguée et tu ne pourras pas t’occuper du bb »… »N’allaite pas, c’est chiant, fais comme moi »…. »Arrête de l’allaiter, tu n’arrives plus à maigrir « … »Bon, passe au biberon, tu vas reprendre le boulot. Tu ne vas quand même pas tirer ton lait ? »… « Bon, arrête maintenant, ça fait 6 mois. Tu comptes l’allaiter jusqu’à ses 18 ans ? C’est incestueux « … »Ouhla on n’allaite pas en public « 

Le Canard enchaîné (avril 2018) : Le lait pour bébé, c’est de la dynamite commerciale, un marché de 600 millions d’euros par an sur le milliard que génère l’ensemble de la baby food. Mais le lait bio de vache ne contient pas assez de graisses polyinsaturées, de fer et de vitamines pour les besoins d’un enfant en bas âge ; par ailleurs il est trop riche en protéines et en phosphore. Quant aux laits végétaux, ils peuvent être dangereux, risques d’anémies et de déficiences neurologiques. De quoi revigorer ceux qui rêvent d’imposer l’allaitement maternel jusqu’à six mois.

Sur notre site en 2010 : La voie de la décroissance commence par les actes les plus simples. On élevait les enfants au sein dans les années 1950, les femmes d’aujourd’hui en sont toujours capables. Dans les pays développés une femme allaite pourtant  seulement pendant trois mois en moyenne, dans le Tiers-monde cette durée est de deux ans. En effet les firmes transnationales poussent la classe globale au lait maternisé dont on connaît pourtant les insuffisances. Le déclin actuel de la durée de l’allaitement se traduit par une élévation de l’indice du cancer du sein ; l’allaitement artificiel avant l’âge de quatre mois constitue un facteur significatif de manifestation d’asthme ou d’allergie ; les laits industriels ont une trop grande richesse en protéines qui prédispose non seulement à l’obésité, mais s’accompagnent aussi d’une carence en lactose et en acides gras insaturés indispensables au développement cérébral de l’enfant. Redonnez à la Nature la part qui est la votre, allaitez le plus longtemps possible.

La nature d’une mère face au lait maternisé Lire la suite »

Le rationnement est-il liberticide ?

L’excroissance du système thermo-industriel nous conduit vers deux voies complémentaires, le sursaut personnel de la simplicité volontaire et le rationnement planifié par l’État. L’ultra-gauche présente une idée hors-sol de la situation, miser sur l’autolimitation pour ne pas porter atteint à la liberté individuelle, c’est se voiler la face quant aux réalités d’un égoïsme humain particulièrement bien partagé.

La décroissance de février 2023 : le rationnement ou la liberté ?

L’hymne à la libération de l’autolimitation

Frédric Rognon : Rationnement, c’est un diktat de l’État qui fixe les nouvelles normes pour tous et exige par la force qu’elles soient respectées… La limitation de la consommation par les citoyens ne résulte pas d’un choix librement décidé et assumé par chacun en fonction d’une surcroît de conscience et de sagesse…

Deniz Ince : Je pense qu’il faut se rationner, mais librement. La liberté n’est rien d’autre que la faculté qui permet de s’imposer une loi à soi-même, pour lui obéir, de se mettre des limites.

Raoul Anvélault : Dans un système étatique comme le nôtre, à quoi conduirait inévitablement le rationnement ? Il ne peut aboutir qu’à un système totalitaire géré à coups de pass énergétique à l’instar du pass sanitaire. Car le rationnent obligera à une gestion technicienne de la pénurie.

lire, Carte carbone à la sauce décroissante

Le réalisme d’un rationnement partagé

GAV (groupe de rationnement volontaire)  : Le rationnement volontaire est né en Grande-Bretagne au début des années 2000 (Carbon Rationing Action Groups). Il n’est pas question de totalitarisme puisque les personnes ont librement choisi de participer. Mais il est illusoire d’imaginer que tous les humains vont individuellement choisir de limiter leurs libertés au profit d’un système Terre. La mise en place de mesures contraignantes est inévitable. Le rationnement semble la moins mauvaise des mesures contraignantes car elle est aussi égalitaire que possible. Le rationnement carbone est donc une mesure radicale, voire révolutionnaire.

lire, Planification publique et carte carbone

Socialter, bienvenue dans l’ère du rationnement (décembre 2022, janvier 2023)

La dictature sur les besoins a historiquement reposé sur deux piliers, la promesse d’un retour à la normale et le paternalisme d’une caste d’experts sachant mieux que la population ce dont elle a besoin. Plutôt qu’une autolimitation démocratique des besoins, le gouvernement autoritaire par la rareté ? Le rationnement est dangereux parce qu’il est puissant, mais n’avons-nous pas besoin d’outils puissants pour opérer plus qu’une transition : une véritable rupture ?

Sophie Kloetzli : N’en déplaise à ceux qui agitent la menace d’une dictature verte ; des rationnements bien organisés et progressifs ne nous plongeront pas forcément dans la dictature. Le débat à mener est de taille puisqu’il s’agit de repenser rien de moins que notre conception des libertés. Cinquante ans de propagande consumériste ont beaucoup fait pour convaincre qu’allumer la climatisation de sa voiture ou que disposer de 5 écrans connectés étaient des libertés inaliénables dont l’abandon constituerait un douloureux retour à l’âge de pierre… La liberté passe forcément par l’égalité, c’est l’inaction actuelle et le dérèglement climatique en cours qui seront liberticides.

Une carte carbone n’organiserait un contrôle que sur la totalité des émissions de gaz à effet de serre des individus, leur laissant la liberté de s’organiser de façon à respecter ce plafonnement selon leurs préférences individuelles. Là où la conception dominante de la liberté se fonde sur une conception négative car définie par l’absence de contraintes, l’autonomie est le pouvoir de décider de la manière dont on s’organise pour utiliser les ressources à notre disposition.

Le rationnement comme constante de l’histoire humaine

Age de pierre, âge d’abondance. Le livre de Marshall Sahlins démontrait que l’âge de pierre (les sociétés premières), c’était vraiment l’âge d’abondance : sans désir de superflu, il n’y avait pas sentiment de manque. En effet, aux temps de la chasse et de la cueillette, on vivait un sentiment de plénitude car on limitait les besoins… et donc le travail… pour avoir plus de temps libre… et être heureux.

L’expansion des ressources tirées de la planète grâce à l’utilisation des énergies fossile nous a projeté dans l’illusion de la possibilité de besoins illimités. L’invention de la publicité a fait beaucoup pour nous attirer dans notre société de consommation. Mais il y avait toujours un rationnement par les prix et le revenu. On ne peut satisfaire ses besoins de luxe que si notre demande est solvable. L’invention du crédit a repoussé cette nouvelle barrière. C’est l’abondance à crédit, même les États pourtant trop riches vivent sur l’endettement croissant. Le surcroît de monnaie amène à l’inflation, les prix explosent et la consommation se réduit lors en proportion. Toujours le rationnement par les prix.

Quant les restrictions arrivent, c’est la multiplication des files d’attente, le rationnement ne s’opère pas de manière monétaire, mais de façon temporelle. On est alors poussé à la mutualisation, le covoiturage, la cohabitation, on s’adapte à son échelle, on partage la cherté. L’étape suivante, c’est l’incitation à se limiter, moins de viande, moins d’avion, moins de déplacements, moins de tout. Comme l’incitation s’avère inopérante, arrive alors la multiplication des interdictions partielles, la canalisation des flux touristiques, le contrôle de la publicité, l’interdiction des dépenses ostentatoires, la restriction des services publics, etc.

Après avoir tout essayé, on passe aux quotas dont la carte carbone n’est qu’une des modalités. La liberté de choix devient un mot vide de sens, on s’est aperçu que l’argent ne se mange pas.

Nos articles antérieurs sur ce blog biosphere

A connaître, «âge de pierre, âge d’abondance»

société d’Abondance, société de pénuries

La Sobriété face à la SURconsommation ?

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Le vélo c’est bien, la voiture c’est trop mal

L’automobiliste n’a pas encore compris qu’il est plus rapide de rouler en vélo. Considérer 80 km/h ou 200 km/h, c’est un calcul superficiel de la vitesse de déplacement. On ne prend en compte que la distance parcourue et le temps resté au volant. Mais pour avoir le droit de s’installer sur son confortable siège, il a fallu consacrer un grand nombre d’heures de travail pour amortir l’achat de son véhicule et payer tous les frais inhérents à son fonctionnement (plein d’essence, réparations …). Si on divise le nombre moyen de kilomètre parcourue dans l’année par la durée réelle qui permet de couvrir le coût total (les heures de travail qui s’ajoutent au temps de déplacement), on obtient la vitesse généralisée, et non l’apparence de la performance. Le calcul montre qu’on va moins vite en voiture qu’en vélo. Alors, demain, tout le monde en vélo ? Ou à pied !

Olivier Schneider et Jean-Marc Jancovici : Avec une voiture, électrique ou pas, 90 % de l’énergie sert à déplacer le véhicule. Avec un vélo, 85 % de l’énergie sert à déplacer le cycliste ! L’explication est simple : un vélo est cent fois plus léger qu’une voiture ! Mais en à peine quelques décennies, le vélo est passé d’un mode de déplacement très populaire à quasiment marginal, l’automobile individuelle étant devenue la norme. Ce basculement est le résultat de choix politiques du passé, matérialisés par des investissements massifs en faveur de la voiture. Cela nous porte aujourd’hui collectivement préjudice. Émissions de gaz à effet de serre galopantes, tensions sur les matières premières, sédentarité aux conséquences alarmantes. L’heure des choix est arrivée pour le gouvernement. Refaire du vélo un transport de masse, populaire et bas carbone est possible, mais demande au moins 2,5 milliards d’euros sur cinq ans. (Olivier Schneider est président de la Fédération des usagers de la bicyclette,  Jean-Marc Jancovici, président du think tank The Shift Project)

Le point de vue des écologistes

JPB : je partage parfaitement cette analyse avec un bémol, la place du piéton dans la cité qui devient de plus en plus compliquée. 100% de l’énergie d’un piéton sert à son déplacement!

Alain Decang : “Ce n’est ni l’effort – surtout depuis l’arrivée des vélos électriques – ni le climat qui dissuadent le plus le déplacement à vélo, mais la cohabitation avec les voitures, là où il n’y a pas de pistes cyclables.” Ajouter le risque de vol, surtout pour les vélos électriques

SolV : Le plus efficace serait d’interdire la publicité pour les voitures. Des centaines de millions d’euros sont dépensés chaque année pour nous imprégner de la culture de la voiture. Objet incarnant la sécurité, la liberté, et même dans certaines pub la puissance sauvage. Quand on voit des SUV faire la queue dans un bouchon devant un rond point, on voit bien que la réalité est loin du fantasme mais peu importe. Les imaginaires sont puissants. Interdire les pub pour les voitures, faire de la voiture un objet ringard, lourd, coûteux et polluant.
Transformer l’imaginaire autour du
vole. En faire un objet avant-gardiste, fun, glamour, léger. L’objet des riches… Il faut changer d’imaginaire….

Michel SOURROUILLE : Nous n’avons pas écouté Ivan Illich au début des années 1970, pourtant son analyse dite de la « vitesse généralisée » était imparable : rouler en voiture est bien moins rapide que pédaler sur son vélo. Un mode de transport n’est pas le simple rapport entre la distance parcourue et le temps du parcours. Il faut ajouter à ce temps de trajet le temps passé à gagner de quoi se payer l’usage du mode de transport.« L’Américain moyen dépense 1600 heures chaque année pour parcourir 10 000 kilomètres ; cela représente à peine six kilomètres à l’heure. » Plus tard en 2002, Jean-Pierre Dupuy a calculé que la vitesse généralisée d’un automobiliste est de 7 kilomètres à l’heure, soit un peu plus que celle d’un piéton. Aujourd’hui les gens travaillent une bonne partie de la journée seulement pour gagner l’argent nécessaire pour aller travailler. .. en voiture !

ElGreco : Quand on voit le combat que c’est d’obtenir la création d’un vestiaire douche sur son lieu de travail, c’est pas gagné !

Nos articles antérieurs sur ce blog biosphere

15 juin 2009, pour une société de non-voiture

23 janvier 2014, Il n’y a sans doute pas de voiture vraiment « propre »

17 août 2018, Incontestable, le vélo va bien plus vite que l’auto

1er novembre 2018, Biosphere-Info, Ivan Illich détrône l’automobile

3 juillet 2021, Le rêve de l’automobile pour tous prend fin

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Autodétermination de notre sexe, formidable !

Sur notre blog ce commentaire d’un internaute, « Gauche et droite ne veulent plus rien dire, mâle et femelle non plus. » C’est le cas de le dire si on est Espagnol : avec la « loi d’égalité des personnes trans », l’Espagne approuve l’autodétermination de genre.

Lire, genre, parité, quotas… un anti-féminisme

Sandrine Morel : Le Parlement espagnol a approuvé définitivement le 16 février 2023 la « loi d’égalité réelle et effective des personnes trans ». Il consacre le droit à « l’autodétermination de genre », c’est-à-dire la possibilité de changer le sexe figurant sur les papiers d’identité sans autre démarche qu’une déclaration publique de non-conformité avec le sexe assigné à la naissance. « Cette loi permet à chacun d’être qui il est, sans honte, sans peur et sans discrimination », s’est félicitée la ministre de l’égalité. La « loi trans » va plus loin qu’une simple modification des documents de santé. Elle permet à toute personne de plus de 16 ans de changer le sexe qui figure sur sa carte d’identité et son passeport en se rendant simplement au registre civil pour indiquer son genre et en confirmant cette décision trois mois plus tard. Pour les jeunes de 14 à 16 ans, il faudra l’autorisation de leurs parents. Et entre 12 et 14 ans, une autorisation judiciaire.

Il n’est plus nécessaire, comme c’était le cas jusqu’alors, à la fois de disposer d’un diagnostic médical certifiant une « dysphorie de genre », et d’avoir suivi durant au moins deux ans un traitement hormonal. Colère d’une partie du mouvement féministe regroupée au sein de l’Alliance contre l’effacement des femmes. Pour celle-ci, la loi conduit à « l’effacement juridique du sexe biologique », « rend impossible l’application de toute action destinée à corriger la discrimination dont souffrent les femmes dans l’espace public » et « inocule chez les enfants les stéréotypes sexistes ».

Le point de vue des gens normaux

L Éveillée : Il y a des moments où on pourrait presque comprendre Poutine,

Surtout : L’article ne dit pas ce qu’il en est des personnes bigenres (Définition : Une personne bigenre est une personne qui s’identifie aux deux genres à la fois).

Pavédelenfer : Et puisque la biologie n’est rien je suis pour ma part en transition pour devenir une jolie pierre genre améthyste

Thymie : Cette loi « trans » n’est pas une erreur, c’est une faute. Le trans-sexualisme n’est pas « un sujet de société »,dont peuvent s’emparer des politicien(ne)s pour avoir l’air progressiste. C’est un dialogue singulier entre une personne et une EQUIPE médicale (psychiatre, endocrinologue, chirurgien(ne), assistant(e) social(e)…), qui entend avec bienveillance la « demande », lui laisse le TEMPS de se confirmer, se donne les moyens de DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL (« crise d’adolescence carabinée », schizophrénie, névroses, fétichisme, voire appel au secours pour autres raisons), et qui en cas de maintien stable de la demande, accompagne cette demande en prescrivant traitements médicaux et chirurgicaux adéquats. Avec surveillance biologique, clinique notamment psychologique, radiologique, etc. Balancer à des adolescent(e)s le poids de ce processus en le réduisant à un « c’est mon ressenti » est absurde, criminel envers elles/.eux et démagogique.

Sodade : Puisque la notion biologique de sexe notion devient subjective (maintenant je suis une femme,plus tard un homme, etc) quel est l’intérêt de la garder sur les documents d’identité? Puisque le but de ces documents c’est d’identifier la personne avec des données objectives non discutables – nom, lieu et date de naissance,…

LouisPierre : Il n’y a pas de possibilité d’autodétermination , la génétique reste la génétique , vous êtes XX ou XY … même si cela déplait à beaucoup

Perspective spatio-temporelle : Le sexe est déterminé par la génétique, le genre estr uniquement qun « concept ». Après il peut y avoir des gens aliénés qui peuvent se croire Napoléon.

Another : Quid des listes de candidat(e)s aux élections avec alternance un homme – une femme ? Et le changement de genre déclaratif sera t’il reconnu en sport dans les compétitions internationales ?

Michel SOURROUILLE : Il y a des choses que je comprends, par exemple le fait que les différences entre les hommes et les femmes ne sont pas fondées sur la nature ; elles sont historiquement construites et socialement reproduites. Il n’est par exemple nullement génétique d’aimer les voitures ou le maquillage ! Il y a des choses que je ne comprends pas, par exemple enseigner au primaire la notion « d’égalité de genre ». Quelle différence avec l’égalité des sexes ? Sauf cas rares, cette distinction est inscrite dans les chromosomes de chaque être humain, elle est irréductible. Cela constitue un fait, et non une opinion.  Le nier nuit gravement à la cohérence sociale quand le critère de distinction devient l’indistinction basée sur la toute puissance de l’affirmation de soi.

Nos articles antérieurs sur ce blog biosphere

JK Rowling nie l’identité de genre

Mon père, transgenre, devenu ma mère

Le genre et le sexe, des différences aux inégalités (septembre

2013)

sexe ou genre, l’art de tromper l’entendement humain (avril 2013)

nature et sexualités : le débat sur le genre humain (septembre 2011)

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Le féminisme qu’il nous faudrait penser

Mona Ozouf nous parle très bien des limites du mouvement metoo,

mais croit encore à une différence fondamentale entre l’homme et la femme.

Lire, Sexualité et harcèlement, l’homme, un animal dénaturé

Mona Ozouf : Je m’estime extrêmement féministe, et je suis toujours heureuse d’une conquête de droits et de libertés. Mais je m’inquiète du climat de méfiance qui s’installe entre hommes et femmes et d’une culture du soupçon. Il m’est insupportable qu’on imagine dans tout homme un violeur potentiel. Le mouvement #metoo a agi comme un immense révélateur, et c’est très bien. Mais il nous a entraînés sur des chemins où le droit n’a plus sa place, et où l’injonction à croire d’emblée toutes les femmes bafoue le principe même de la justice. Il y a beaucoup d’outrances, me semble-t-il. Tout discours paisible sur les hommes devient inaudible ou suspect. Or je trouve désolant qu’on accentue ainsi la séparation des sexes, et qu’on perde beaucoup de ce qui fait la saveur et l’intérêt de l’existence.

Biosphere : Bravo Mona. On peut même dire qu’un féminisme exacerbé rend beaucoup plus difficile les relations entre les sexes. La liberté de dire non à une proposition sexuelle ne va pas sans la liberté d’importuner. Et la société sera bien meilleure le jour où les femmes se sentiront parfaitement autorisées à exprimer leur désir. Quand les manœuvres de séduction seront réellement partagées, alors les femmes ne seront plus des proies et ne se percevront plus comme telles. La liberté sexuelle est un bon moyen de faire baisser les tenions sociales. Les bonobos ne s’embarrassent pas de lois contraignantes, mâles et femelles aiment faire l’amour, point final. Chez les humains, il nous a fallu inventer la prostitution, le plus vieux métier du monde dit-on !

Lire, nature et sexualités : le débat sur le genre humain

Mona Ozouf : J’estime qu’il y a une nature féminine , je le pense. Le mot « nature » a beaucoup été vilipendé, et pour de bonnes raisons, car il a servi à asservir les femmes, à les claquemurer près des berceaux et des fourneaux. Cela dit, je crois qu’il n’est pas indifférent de naître fille ou garçon et qu’il existe une « disposition féminine ». Les filles prennent plus vite conscience du temps, de la limite, de la nécessité que les garçons. C’est lié bien sûr à la perspective de l’enfant, désiré ou redouté, mais présent au moins dans l’imaginaire, avec l’idée de contrainte, de responsabilité, de perte de liberté. Le compte des jours fait partie de la vie biologique des femmes et cadence le temps d’une façon que les hommes ignorent. Les femmes s’inscrivent dans la durée. Qui tient le greffe des anniversaires dans la famille ? Qui fabrique les albums de photos ? Qui va voir les vieux parents dans les maisons de retraite ? Qui a ces préoccupations ? Elles ne sont pas dans l’immédiateté, comme les hommes, plus irresponsables. Elles sont dans la conscience du temps. Avec une préoccupation de la solidité du lien.

Biosphere : Autant de subtilité dans l’analyse du mouvement metoo pour en arriver à mépriser autant la moitié de l’humanité, des hommes irresponsables. Elle loue de prétendues vertus effémines alors qu’il ne s’agit que de poncifs culturels. Comme l’exprimait Simone de Beauvoir, « on ne naît pas femme, on le devient ». Essentialiser à ce point les défauts des hommes et les qualités des femmes finit par faire douter de cette historienne, il est vrai âgée de 90 ans et peu au fait de la sociologie. Le féminisme bien pensé ne peut être qu’universaliste, pas différentialiste.

Lire, Parité politique et féminisme universaliste

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Sobriété mode d’emploi, le livre

Porte d’entrée pour toutes et tous vers une décroissance soutenable et désirable, la sobriété est le socle sur lequel nous devons inventer un nouveau vivre ensemble, vers moins de biens mais plus de liens. Lisez :

La Sobriété (La Vraie) : Mode d’Emploi (Tana édition)
de Vincent Liegey et isabelle Brokman

Pénuries d’énergie, ruptures d’approvisionnement, inflation galopante… Dans un contexte économique, social et géopolitique tendu, notre bulle de confort est mise à rude épreuve. Face à ces bouleversements, la notion de sobriété n’a jamais autant été d’actualité. Cette sobriété, à laquelle personne ne comprend grand-chose, serait comme une punition provisoire pour traverser l’hiver, pour traverser l’année, pour traverser la crise. Nous devons faire avec moins. Mais moins de quoi ? Et comment ?

La sobriété, ce n’est pas la fin de l’abondance, c’est la fin de notre addiction insoutenable à la surconsommation. La sobriété, ce n’est pas la fin de l’insouciance, mais la redécouverte de la coopération et de la convivialité. C’est faire moins, mais mieux. Les auteurs ont mis au point ce manuel émancipateur qui explore des alternatives autonomes et joyeuses. Logement, transport, alimentation, achats, numérique, loisirs : les principaux postes de dépense sont examinés dans ce guide, qui regroupe des conseils, des astuces et les bonnes pratiques à appliquer au quotidien pour faire des économies tout en réduisant son empreinte environnementale.  

Vincent Liegey est ingénieur, chercheur interdisciplinaire, essayiste et conférencier autour de la décroissance. Il est coauteur de Décroissance (Tana éditions, 2021), d’Exploring Degrowth: A Critical Guide (Pluto Press, 2020) et d’Un projet de décroissance (Utopia, 2013). Il est aussi le cofondateur de Cargonomia, une coopérative de recherche et d’expérimentation sur la décroissance à Budapest.

Isabelle Brokman est journaliste, réalisatrice et autrice. En 2016, elle a publié chez Solar une enquête sur l’agriculture industrielle : Savez-vous vraiment ce qu’il y a dans votre assiette ? Spécialisée dans les questions d’environnement, elle dirige la collection « Fake or Not », chez Tana éditions. En donnant la parole à des experts, les livres de cette collection décryptent l’impact de nos modes de vie et de consommation sur la planète.

Bonne lecture et à bientôt,

Décroissance, collection Fake or Not, Tana Editions

Le 16 février dans les librairies
Pour commander le livre, cliquez-ici.

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Tout savoir sur la sobriété démographique

Compte-rendu d’une récente table ronde qui a réuni Michel Sourrouille, Laure Noualhat, Gilles Pison, Hélène Soubelet et Emmanuel Pont.

La totalité de cette conférence-débat (2 heures) est sur youtube grâce aux JNE

https://www.youtube.com/watch?v=24cyH_hEhdw

Voici le script de l’intervention de Michel Sourrouille.

Table ronde du 12 janvier 2023 à l’Académie du climat (Paris) organisée par l’association des Journalistes-écrivains pour la nature et l’écologie (JNE) :

 Sobriété : et si on parlait de démographie ?

L’animatrice des JNE, Carine Mayo, avait structuré le débat autour de trois questions, chacun des 5 intervenants ayant la parole cinq minutes à chaque fois.

1) Y a-t-il trop d’humains sur terre ?

Je suis né en novembre 1947, nous étions 2,3 milliards. Le 15 novembre 2022, nous sommes passé à 8 milliards. Sur 75 ans, cela correspond à un accroissement annuel de 76 millions d’êtres humains. Je ne prêtais aucune attention à cette évolution démographique, vivant ma vie à mon échelle. Naître dans un monde surpeuplé, c’est s’y habituer.

Mais, faisant des études de sciences économiques et devenant militant, j’ai été amené à m’intéresser à la problématique démographique dans les années 1970. J’ai vécu les débuts de l’écologie politique et étudié 4 évènements consacrés à la question démographique. D’abord la Bombe « P » de Paul Ehrlich publié en 1971 en France. Il y avait explosion de la Population et on devait réagir. L’année suivant le rapport sur les limites de la croissance a fait grand bruit. L’évolution exponentielle de cinq variables en interactions (population, alimentation, industrie, pollution et ressources non renouvelables) faisait prévoir un effondrement socio-économique au cours du XXIe siècle si on n’allait pas vers la croissance zéro. Conscientisé par ces connaissances, j’ai voté pour la première fois de ma vie à la présidentielle de 1974. Le candidat et agronome de renom René Dumont présentait un programme écologiste d’avenir et un projet de réduction de la natalité. La préoccupation démographique avait acquis une telle importance à l’époque que s’est tenu la première Conférence internationale sur la population à Bucarest. Nous étions déjà 4 milliards.

J’avais définitivement intégré l’idée de la surpopulation humaine. Car avec 8 milliards aujourd’hui, le poids du nombre ne pouvait être allégé. Tous les indicateurs sont au rouge, les scientifiques le constatent : réchauffement climatique, 6e extinction des espèces, pic des combustibles fossiles et pic des métaux, etc. L’équation IPAT montre qu’il ne va pas être facile de revenir à une situation d’équilibre. L’impact environnemental, noté I, est le produit de trois facteurs : la taille de la Population (P), les consommations de biens et de services (A pour « Affluence » en anglais) et les Technologies utilisées pour la production des biens (T). Si l’on regarde ce qui se passe réellement, on constate que le taux annuel de la croissance de la population mondiale est de 1 % et le taux de croissance du PIB en moyenne de 3 %. Considérons pour simplifier que T est égal à 1, alors l’impact environnemental augmente de 4 %  environ. Or il faudrait pour résoudre uniquement le problème du réchauffement climatique diviser par 4 ou 5 nos émissions de gaz à effet de serre. Toute croissance, économique ou démographique est incompatible avec cet objectif.

Il est donc nécessaire d’opter pour la sobriété démographique, ce qui n’empêche pas de promouvoir aussi la sobriété dans le mode de vie.

2) Opter pour une sobriété en matière de démographie, est-ce un bon moyen de réduire notre empreinte écologique ?

Jusqu’à récemment, faute de mieux j’utilisais le mot « décroissance ». Or l’idée de « sobriété » s’impose aujourd’hui aux esprits. Décroissance est de l’ordre du quantitatif et du fatalisme, sobriété correspond mieux à une valeur, c’est l’expression d’un volontarisme. Par exemple l’association France-Nature-Environnement nous souhaite pour 2023 une année « sobre et heureuse ». Mais elle rajoute que c’est nécessaire pour éviter une sobriété « contrainte ». Je développerai cet aspect en 3ème partie. Il existe différentes sobriétés, énergétique, alimentaire, partagée…, on peut aussi parler de sobriété démographique. Cette attitude est déjà présente dans « Essai sur le principe de population » de Thomas Robert MALTHUS,  dont la première ébauche date de 1798.

Malthusien est devenu un terme de notre dictionnaire. Il est préférable de se dire malthusien (des naissances d’accord, mais en fonction des possibilités du milieu environnant), plutôt qu’antinataliste, opposé en toutes circonstances à la natalité. Le terme Malthusien est explicatif, le mot antinataliste en reste au quantitatif. La loi de Malthus est incontournable. La fécondité humaine a une tendance naturelle à suivre une évolution exponentielle, un doublement tous les 25 ans en moyenne (1, 2, 4, 8, 16…). La production agricole, soumise à la loi des rendements décroissants, ne peut au mieux que suivre une évolution linéaire (1, 2, 3, 4, 5…). En conséquence il y a un décalage croissant qui implique qu’on ne peut se contenter d’améliorer la productivité agricole si on ne maîtrise pas en même temps l’expansion démographique.

Malthus peut donc être considéré comme un précurseur de l’écologie en tant que recherche de l’équilibre entre l’humain et son milieu de vie. En termes contemporains, un système socio-économique doit rester compatible avec les possibilités de notre écosystème, la Terre. En 1970 la situation était en équilibre mais les spécialistes s’inquiétaient déjà à l’époque de la surpopulation. Or, selon le calcul de l’empreinte écologique, en 2023 il nous faudrait 1,75 Terre pour régénérer ce que l’humanité consomme en termes de surface. On est en train de dilapider le capital terrestre au lieu de vivre de ses fruits. Le « Jour du dépassement » a eu lieu au niveau mondial le 28 juillet 2022. Si l’ensemble de l’humanité vivait comme des Français, il faudrait même 2,9 planètes, ce qui est impossible ; notre niveau de vie n’est pas généralisable. Il y a une finitude de notre planète dont il faudrait bien prendre acte politiquement. Notez que cet indicateur est très anthropo-centré, on part du principe que les biocapacités sont entièrement dédiées à la seule survie des humains sans considération de la biodiversité.

En conséquence, il nous faut collectivement devenir à la fois écologiste ET malthusien pour essayer de préserver le sort des générations futures, il nous faut agir.

3) Une politique en faveur de la baisse de la démographie est-elle réalisable et souhaitable ?

Une politique malthusienne de maîtrise de la fécondité est plus que souhaitable, c’est absolument nécessaire, on ne peut y échapper. Malthus indiquait clairement ce qu’il fallait penser des solutions à la surpopulation : « Si on n’applique pas des obstacles préventifs à l’exubérance de la fécondité humaine, alors des obstacles destructifs (guerres, famines, épidémies…) provoqueront l’effondrement. » En d’autres termes, si on ne diminue pas volontairement la population humaine, elle sera de toute façon réduite de façon radicale et forcée puisqu’on aura laissé libre cours à la violence de la nature et des humains…

Le rapport de 1972 sur les limites de la croissance indiquait que face à une évolution exponentielle de la population, il n’y a que deux façons de rétablir l’équilibre : ou abaisser le taux de natalité, ou il faudra bien que le taux de mortalité augmente à nouveau. Toute société qui tient à éviter un accroissement brutal de ce taux de mortalité doit prendre des mesures délibérées pour contrôler le fonctionnement de la boucle positive : réduire le taux de natalité : «  En d’autres termes, nous demandons que le nombre de bébés à naître au cours d’une année donnée ne soit pas supérieur au nombre de morts prévisibles la même année. » On envisageait donc une croissance zéro de la population alors que la population comptait 4 milliards d’humains. Avec le double aujourd’hui, il nous faut en toute logique mettre en œuvre une diminution.

Une politique en faveur de la baisse de la démographie est réalisable, mais plus on attend, plus il sera difficile d’agir. Il y a inertie de la croissance économique comme de la croissance démographique, ralentir la course à l’abîme aurait du être initié dès les années 1970. Il faut donc considérer un engagement  très volontariste, à la fois individuel, politique et associatif. Personnellement j’ai fait un choix éclairé de fécondité en acceptant un avortement en 1973 (avant la loi sur l’IVG) et en n’ayant qu’un seul enfant biologique. D’autres vont plus loin en restant sans enfant après une contraception définitive pour des raisons particulières ou de plus en plus écologiques. Une politique démographique repose avant tout sur le libre choix (pro-choice) des femmes et des couples. Une naissance doit être désirée. 50 % des grossesses ne sont pas planifiées soit près de 121 millions de femmes. En définitive 60 % de ces grossesses non intentionnelles aboutissent à un avortement, soit au total 30 % de l’ensemble des grossesses.

Pour que la décision de procréation soit exercée en toute connaissance de cause, l’État doit assumer son rôle éducateur. Au sortir des écoles, un jeune citoyen ne doit plus ignorer aucun des aspects de la question démographique, vie sexuelle, égalité de sexes, méthodes de contraception, relation entre population et alimentation, capacité de charge d’un territoire, etc. La politique fiscale en matière d’allocations familiales doit être repensée. N’oublions pas que la France a été anti-malthusienne depuis les lois de 1920 réprimant contraception et avortement. On est allé jusqu’à prévoir la peine de mort pour quiconque contribue à un avortement, une femme et un homme ont été exécuté pendant la seconde guerre mondiale. L’INED (Institut national d’études démographiques) avait lors de sa création en 1945 un objectif nataliste. L’avortement a été interdit jusqu’en 1974, la propagande antinataliste a été interdite jusqu’en 1992. On met en épingle l’Inde et les avortements fortement « conseillés » par le gouvernement d’Indira Gandhi. Mais aujourd’hui 37,9 % des femmes mariées et en âge de procréer ont volontairement choisie la stérilisation. Soyons réalistes, pas dogmatiques ni autoritaires.

Entre l’individu et l’État, il y a l’action des associations. En août 2021 a été crée une « Alliance Européenne pour une Population Soutenable » regroupant différents mouvements abordant le thème de la surpopulation. On constate aujourd’hui que seule en France « Démographie Responsable » a pour objet d’œuvrer pour la stabilisation de la population humaine et sa diminution sur le long terme. Les Amis de la Terre avaient traduit et publié « la bombe P » en 1971, ils ont oublié cette origine. Greenpeace fait une fiche sur la surpopulation, il traite les malthusiens de « racistes » !

A cette table ronde du 12 janvier 2023, sur 5 intervenants je suis le seul à constater le poids du nombre et la nécessité d’agir. Mais si on ignore les contraintes biophysiques, cela ne peut que nous conduire au désastre.

Pour agir avec l’association Démographie responsable

https://www.demographie-responsable.org/

Pour en savoir plus

un livre de Michel Sourrouille

Alerte surpopulation – Le combat de Démographie Responsable

à acheter auprès de son libraire de proximité,

ou à commander à la FNAC

https://livre.fnac.com/a17437174/Michel-Sourrouille-Alerte-surpopulation

Tout savoir sur la sobriété démographique Lire la suite »

Nos vœux de sobriété démographique en 2023

aux citoyens concernés par la question écologique, c’est-à-dire tout le monde.

Si l’expression « sobriété démographique » se popularisait en 2023, ce serait un plus pour la planète. En tant que citoyen, vous pouvez contribuer à cette évolution par votre action en matière de fécondité.

Une conférence-débat est consacrée à cette thématique le jeudi 12 janvier 2023 à Paris.

Sobriété: et si l’on parlait de démographie ?

Organisé par les Journalistes-écrivains pour la nature et l’écologie (JNE)

Où ? À l’Académie du Climat, 2 place Baudoyer, Paris 4e – salle Pépinière (Rez-de-Chaussée)

Tout public, de 19h à 21h

présentation : Nous venons de passer le cap des 8 milliards d’humains sur Terre. Quels sont les impacts de la démographie sur le climat, la biodiversité et les limites planétaires? Peut-on parler de surpopulation? Faut-il arrêter de faire des enfants pour répondre à l’urgence écologique? Au carrefour de l’intime et des politiques publiques, cette table-ronde fera un tour d’horizon des enjeux liés à la démographie et à l’écologie.

Intervenants

Michel Sourrouille, auteur de Alerte surpopulation. Le combat de Démographie responsable (Edilivre)

Laure Noualhat, autrice de Comment rester écolo sans finir dépressif (Tana) et de l’enquête Trop d’humains sur Terre? Le défi du siècle sur Reporterre.fr

Emmanuel Pont, auteur de Faut-il arrêter de faire des enfants pour sauver la planète? (Payot)

Gilles Pison, professeur émérite au Muséum national d’histoire naturelle, conseiller de la direction de l’Institut national d’études démographiques, auteur de l’Atlas de la population mondiale(Autrement)

Hélène Soubelet, directrice de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), coordinatrice d’une publication consacrée aux liens entre démographie et érosion de la biodiversité.

Débat animé par Antoine Bonfils, président des JNE et Carine Mayo, secrétaire générale des JNE.

pour en savoir plus

Alerte surpopulation

Le combat de Démographie Responsable

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https://livre.fnac.com/a17437174/Michel-Sourrouille-Alerte-surpopulation

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