démographie

Trois théories de la décroissance malthusienne

Maîtrise en fondements et pratiques de la durabilité à l’université de Lausanne.

Dans les années 1970, on avait une claire conscience de la nécessité de décroître démographique de façon volontaire. Mais dans les années 2000, plusieurs penseurs de l’écosocialisme et de la décroissance ont dénigré cette façon de penser et/ou nié l’importance du poids du nombre. Aujourd’hui émerge cependant une gération d’éco-malthusiens qui mettent l’accent sur le constat de surpopulation à l’heurenous avonspassé 8 milliards d’humains.

Cet historique en trois temps est relaté par un mémoire de master en durabilité de Sierro Quentin, « Décroissance contemporaine française et démographie : une esquisse des raisons de la position des décroissants vis-à-vis de la question démographique. (septembre 2022, 145 pages) »

Extraits :

les années 1970, malthusiennes

Nicholas Georgescu-Roegen propose un programme écologique – un « programme bioéconomique minimal ». Ce programme comprend huit points, le troisième concerne la population mondiale : « L’humanité devrait diminuer progressivement sa population jusqu’à un niveau où une agriculture organique suffirait à la nourrir convenablement. Bien entendu, les pays qui connaissent à présent une très forte croissance démographique devront faire des efforts tous particuliers pour obtenir aussi vite que possible des résultats dans cette direction ». Si l’économiste est critique vis-à-vis des approches visant à calculer une population limite (Georgescu-Roegen parlant du « mythe de la population optimale » Il pense néanmoins qu’elle doit être corrélée à ce qu’une agriculture biologique peut produire : « Une agriculture hautement mécanisée et lourdement fertilisée permet la survie d’une très grande population […] mais au prix d’un épuisement accru des ressources […] ce qui, toutes choses égales par ailleurs, signifie une réduction proportionnellement accrue de la quantité de vie future » (page 87)

René Dumont met également en évidence que la population mondiale a grandement augmenté entre 1930 et 1970. Le constat est sans appel : « l’explosion démographique a pris des proportions compromettant l’avenir même de l’humanité » Que faut-il faire ? Dumont avance que des « mesures limitatives autoritaires de la natalité vont donc devenir de plus en plus nécessaires, mais elles ne seront acceptables que si elles commencent par les pays riches et l’éducation des autres » Aux mesures néomalthusiennes (suppression des aides financières en faveur de la natalité, quota de naissances dans les pays riches), Dumont ajoute des mesures visant à mettre fin au complexe militaro-industriel, à interdire les voitures privées, et à contrer les processus d’urbanisation. Les mesures néomalthusiennes ne touchent pas que les pays nantis et doivent également être mises en place dans les pays « pauvres surpeuplés »

La question de la surpopulation reste, pour Ivan Illich, un facteur aussi important que les impacts de la société de masse : « si, dans un très proche avenir, l’humanité ne limite pas l’impact de son outillage sur l’environnement et ne met pas en œuvre un contrôle efficace des naissances, nos descendants connaîtront l’effroyable apocalypse prédite par maint écologue » Illich prend ici comme exemple « le contrôle des naissances » (usage de la pilule contraceptive, avortement) qui doit rester un outil convivial (évitant ainsi tout « monopole médical » (page 91).

Arne Naess propose en complément des éléments théoriques et métaphysiques de son écologie profonde ce qu’il nomme « une plateforme du mouvement d’écologie profonde » Le point cinq de cette plateforme – découlant du double constat énoncé plus haut – postule que : « l’épanouissement de la vie humaine et des cultures est compatible avec une baisse substantielle de la population humaine. L’épanouissement de la vie non humaine nécessite une telle baisse ». Pourquoi mettre l’accent sur une baisse démographique ? Pour Naess, les changements technologiques et économiques visant à une « nouvelle conduite écologiquement responsable » auraient été trop lents à mettre en place dans les années 1970. L’ « extrême gravité de la situation » ) demandait autant des changements structuraux – économie, technologie, idéologie anthropocentrée – qu’une baisse rapide de la démographie mondiale. (page 92)

les années contemporaines, anti-malthusiennes

Alors que les précurseurs de la décroissance voient la démographie comme un problème – au moment où ils font leur constat et dans le futur – les théoriciens contemporains vont adopter une posture totalement différente vis-à-vis de la démographie. (page 93)

J’avancerai que les décroissants actuels ne sont pas malthusiens ni néomalthusiens mais adoptent une posture en partie cornucopienne (page 95) et qu’ils ne défendent, à aucun moment, l’hypothèse d’une surpopulation mondiale ; ils n’adoptent à aucun moment la vision question/problème. Plusieurs raisons expliquent ce choix : des raisons intellectuelles et des raisons contextuelles. Si les théoriciens pouvaient être sensibles au problème de la surpopulation au début des années 2000, cet intérêt pour la question démographique ne se retrouve pas dans leurs ouvrages ultérieurs ; ils sont mêmes très hostiles à toute idée liant les problèmes environnementaux à la population. (page 83)

Lavignotte a suggéré trois « ruptures » pour expliquer la non prise en compte de la problématique de la démographie au sein de la mouvance décroissante : la rupture par la réalité – la transition démographique bien entamée va mener à une stabilisation de la population globale voire à sa disparition (Ariès, 2003) ; la rupture par le social – le problème est le mode de vie et non pas le nombre de vie (Cheynet, 2008) ; et la rupture par la morale – sacrifier l’humanité sur l’autel de l’écologisme inverserait les valeurs de l’humanisme (Cheynet, 2009. (page 94)

Vincent Cheynet soutient « [qu’] il suffit généralement d’aborder la question des limites pour se voir, par amalgame, affubler du qualificatif de malthusien ». Rapidement, l’auteur souligne que « le débat sur la natalité est piégé », c’est même un « débat miné » en France . Le malthusianisme est considéré contemporainement comme « à la fois la nécessité de prendre en compte les limites écologiques et une pensée antisociale » ; comme la mouvance défend cette prise en compte des limites écologiques pour critiquer la croissance, le raccourci est vite fait…

Dans la littérature décroissante, la question de la population est éclipsée par le caractère inégal de la répartition des richesses. Pour les théoriciens, il n’y a pas de (sur)population, puisque celle-ci peut encore augmenter (Ariès, 2003; Latouche, 2006) ; il n’existe que le problème de l’inégale répartition des parts du gâteau… Cheynet soutient aussi que « nous n’avons aucun souci à nous faire quand à la capacité de l’humain à trouver des solutions techniques pour engager des politiques de décroissance » (Cheynet, 2008), toutefois sans définir quelles techniques il a en tête. Ariès avance que la « Bombe D [soit bombe démographique] pourrait être paradoxalement une chance puisqu’elle nous oblige à inventer collectivement une nouvelle espérance, capable d’enfanter un monde plus humain et plus égalitaire »

Un néo-malthusianisme renaissant

Ce choix, fait par les décroissants, n’est pas passé inaperçu chez des critiques éco-malthusiens français (Sourrouille, 2014 ; 2020). Sourrouille voit dans le choix du raccourci effectué par les objecteurs de croissance entre surconsommation et impacts environnementaux une mauvaise compréhension de l’entité IPAT. Quand les décroissants affirment que le nombre d’individus est sans importance mais que le nombre de véhicules motorisés l’est, Sourrouille avance que le « nombre d’automobiles dépend forcément du nombre d’automobilistes ». Sourrouille fait alors appel à la formule IPAT en reprenant l’exemple des automobiles – dont l’interdiction est chère aux décroissants (Cheynet, 2011) – et soutient que « le nombre d’humains est un multiplicateur des nuisances de l’automobile dans les émissions de gaz à effet de serre et réciproquement. L’existence de l’automobile multiplie l’impact de chaque individu » (Sourrouille, 2020). Dans l’entité IPAT, il n’y a pas de facteur qui puisse être retiré arbitrairement : « il n’y a pas de priorité, de cause seconde ou secondaire, impact démographique et impact économique sont intimement liés » Sourrouille met sur un même plan une vie humaine et le bien-être environnemental, son point de vue diffère complètement des théoriciens. Servigne (2014) ajoute que si le but des décroissants est de « changer la trajectoire du monde » alors il faut agir « sur tous les paramètres en même temps » – soit la « population, [la] production, [l’] énergie, [la] pollution, [les] rendements agricoles » (page 103).

En France, la question démographique est subsumée par un ensemble d’auteurs sous le terme de « tabou » (Tarrier, 2011 ; 2014. Sourrouille, 2020 ; Bertaux, 2020) autant dans le champ scientifique de la démographie que du paysage politique français. Pour ces auteurs, remettre en question la croissance démographique revient à attaquer une politique nataliste voulue par le gouvernement. Un des auteurs proches de la décroissance, Yves Cochet (2014) souligne que lorsque l’idée de décroissance démographique est défendue dans l’espace public français, le champ politique se ligue contre les thèses (néo)malthusiennes : « La droite décèle une campagne en faveur d’avortements massifs, de promotion de l’homosexualité et d’abandon du patriotisme. La gauche nous soupçonne d’attaquer les droits humains, de fuir le problème du financement des retraites, voire de prêcher l’eugénisme ou le racisme » (page 109)

conclusion : Les enjeux entre la démographie et l’environnement vont certainement prendre de plus en plus d’importance dans les décennies à venir. Bien que le taux de croissance de la population globale baisse, l’excédent de population correspond à plus de 80 millions de naissances par an. Bien qu’inégalement répartie, la population mondiale continuera à croître – selon les projections – jusqu’à la fin du siècle. Pour les positifs, cette hausse est synonyme d’une plus grande inventivité technologique, de développement (thèse boserupienne) et de bien-être économique. Pour les pessimistes, elle va engendrer des dégâts environnementaux s’accumulant au poids actuel de la population globale et mener à une catastrophe (écologique ou conflits interétatiques pour l’accès aux ressources). (page 117)

Bien que ce mémoire démontre que les décroissants contemporains français ne sont en aucune façon des adeptes d’un contrôle démographique, je me demande cependant de quelle manière une société de décroissance peut fonctionner lorsque la population augmente alors que dans une économie stationnaire elle doit être stabilisée (Daly, 2008). (page 120)

Une future recherche pourrait donc démarrer à partir du questionnement suivant : comment les alternatives fortes à la croissance (croissance zéro, décroissance sélective, société sobre, écologie industrielle, économie stationnaire) intègrent-elles la question démographique et comment y répondent-elles (constat d’un problème, constat de solution ou alors absence de réflexion) ? (page 121)

source : https://igd.unil.ch/memoires/memoires/1965

Trois théories de la décroissance malthusienne Lire la suite »

Tournant malthusien chez les décroissants ?

La surpopulation snobée par les décroissants

Après des années de silence absolu sur la question démographique de la part du mensuel « La décroissance », il y a eu au mois d’avril 2023 une première approche, disons assez « décalée ». Le grand titre en première page : «  Pour sauver le monde, faites des bébés, pas la guerre ». L’article de fond en page 3 : la pensée stérile des « no kid ».

cf, Vincent Cheynet, la décroissance démographique

Mais au mois de mai 2023, le journal de Vincent Cheynet a le courage de donner la parole à la critique dans sa rubrique « Courriers des lecteurs ».

Michel Gossart sous le titre « Vieux cathos réacs »

« Alors comme ça, une croissance économique infinie dans un monde fini est une hérésie, alors qu’une croissance démographique infinie dans le même monde tout aussi fini est une bénédiction !? Wah ! On reconnaît bien les vieux cathos réacs dont vous traînez la réputation et qui me paraît de moins en moins usurpée… anti-avortement, c’est pour quand ? »

Catherine Lieber sous le titre « Poisson d’avril ? »

« Préconiser la procréation sur une planète limitée, est-ce un poisson d’avril d’un journal qui prône la décroissance ? Dès les années 1970, certains écologistes s’inquiétaient de la prolifération des êtres humains et je me rappelle avoir lu à l’époque (j’ai 73 ans) un livre intitulé La Bombe P (P pour population). Certes lutter contre la croissance démographique exponentielle de l’humanité ne suffira pas à régler tous les problèmes écologiques. Mais qui a dit que cela suffirait ? De même changer de mode de vie et de système économique ne suffirait pas si nous continuions à croître et multiplier. Je ne donnerai qu’un argument (parmi beaucoup d’autres) : plus l’humanité s’accroît, plus elle occupe l’espace, moins les autres espèces vivantes ont de l’espace vital, plus leurs habitats naturels se réduisent, conduisant à terme à leur disparition. Car je rappelle que la sixième extinction de masse a commencé.

Vos interlocuteurs natalistes affirment que « ce qu’il y a d’unique », c’est « qu’il y ait en permanence des êtres humains sur cette planète. Mais cette planète au cours des milliards d’années de son existence n’a accueilli l’espèce humaine que le temps d’un clignement d’yeux à son échelle. Et au cours de ce clignement d’yeux, quelle dégringolade ! Et de quelle « permanence » parlent-ils ? Aucun espèce naturelle n’est éternelle, l’espèce humaine pas plus que les autres. Le drame, c’est qu’elle se fait hara-kiri elle-même… et qu’elle anéantit en même temps tout l’écosystème auquel elle appartient… Ne pas vouloir d’enfant est assimilé à de l’égoïsme, de la « flemme », du « narcissisme », j’en aspes et des meilleurs. Passons (aussi) sur le fait que que le fait de vouloir un enfant peut être, de même, un désir narcissique et égotiste. La formule « droit à l’enfant » m’apparaît comme un abus quand il faudrait parler de vocation et envisager la mise au monde d’un enfant comme un don de soi et un engagement à contribuer à son épanouissement.

Personnellement je crois que les jeux sont faits et que nous nous réveillons un peu tard… Mettre un enfant au monde dans ces circonstances est une très grave responsabilité. Quand je vois un nouveau-né, je le plains, car son avenir me paraît plus que compromis. C’est à l’enfant, à son avenir qu’il faut penser, pas à soi ,voire à sa propre retraite. J’ai su très tôt que je ne voulais pas avoir d’enfants. Je m’en réjouis car si j’en avais, je serais rongée d’angoisse et de culpabilité. Ce n’est pas parce que je n’aimais pas les enfants que j’ai choisi de ne pas en avoir. Au contraire! C’est parce que je voulais pas qu’ils connaissent pas les désastres qui se profilent et qui déferlent aujourd’hui. Cela ne m’a pas empêché de militer et essayer d’éveiller les consciences. Je me suis battue pour les enfants des autres. Et je continue à ma petite échelle, en me disant qu’il faut essayer, même sans espoir. Je pense que ma lettre exprime ce que pensent beaucoup d’écologistes responsables et cohérents. Il y aura peut-être, dans un avenir lointain, une autre espèce animale vraiment intelligente, digne des merveilles de la Terre, capable de vivre sans tout détruire autour d’elle. »

Lire, La pensée d’avant-garde du « no kid »

 

Tournant malthusien chez les décroissants ? Lire la suite »

Meadows prévoit la décroissance démographique

Lancement d’une nouvelle revue « Mondes en décroissance ». Voici un extrait du contenu, une compilation des réponses en 2023 de Dennis Meadows à 21 des questions les plus récurrentes sur le rapport « Les limites de la croissance », publié en 1972. En voici l’essentiel, que nous avons centré sur la question démographique.

Dennis MEADOWS : Plusieurs études récentes et indépendantes ont montré que l’un de nos scénarios, la figure 35 du livre de 1972, suit raisonnablement bien les données historiques de 1970 à 2010. Ce scénario est reproduit ci-dessous sous forme de figure.

Si nous acceptons qu’une petite fraction de la population contrôle la plupart des richesses de la planète et exerce un contrôle central sur la majeure partie de l’humanité, qui vit dans la pauvreté matérielle, avec une mauvaise santé et peu de liberté, plusieurs milliards de personnes pourraient probablement survivre sur Terre plus ou moins indéfiniment. Si, au contraire, nous voulons que les peuples de la Terre vivent longtemps et en bonne santé, avec une relative aisance matérielle, une bonne santé et une liberté substantielle, et avec une équité en matière de bien-être et de pouvoir politique, le niveau de population durable sera certainement bien inférieur aux chiffres actuels.

Je crois intuitivement que la planète Terre pourrait faire vivre durablement peut-être un milliard de personnes avec des niveaux de vie comme ceux de l’Italie aujourd’hui. Quel que soit le meilleur chiffre pour le niveau de population durable aujourd’hui, il diminue rapidement car les progrès technologiques ne parviennent pas à compenser les conséquences de la consommation accélérée de l’humanité et de la détérioration des ressources de la planète.

La population mondiale diminuera, que nous nous efforcions ou non d’atteindre ce résultat. Si elle n’est pas réduite par une intervention sociale proactive, elle le sera par les forces écologiques. Une action délibérée est requise de notre part uniquement si nous aspirons à ce que le déclin soit pacifique, équitable et progressif.

Toute population ne diminue que lorsque son taux de mortalité dépasse son taux de natalité. L’émigration peut réduire les niveaux de population dans certaines nations, mais elle n’est évidemment pas pertinente pour l’ensemble du globe. Réduire le taux de mortalité est un objectif universellement reconnu. Par conséquent, la seule option réaliste et proactive pour réduire la population consiste à réduire le taux de natalité en diminuant considérablement la fécondité. La fécondité mondiale diminue déjà lentement. Cependant, la population continue d’augmenter et la consommation matérielle est déjà bien, bien au- dessus des niveaux durables alors que la capacité de charge de la planète est en chute libre. Sans un effort urgent pour accélérer la baisse de la fécondité, combiné à une redistribution des richesses pour aider les populations les plus pauvres à traverser la période de dépassement du pic, je pense que le taux de mortalité augmentera dans les prochaines décennies pour rétablir une sorte d’équilibre écologique.

Tout au long de l’histoire, il y a eu trois façons d’augmenter le taux de mortalité : la famine, la peste et la guerre. La plupart des gens ne considèrent aucune de ces mesures comme attrayantes. Cependant, c’est le choix implicite lorsque des intérêts politiques, économiques et religieux acquis bloquent avec succès tout effort systématique visant à réduire considérablement la fécondité dans le monde.

Préconisez-vous d’imposer des politiques de contrôle de la population aux pays pauvres ?

Certaines personnes ont tenté d’utiliser notre rapport pour justifier de telles politiques. Nous ne l’avons jamais fait. Les politiques coercitives semblent, en tout état de cause, être relativement inefficaces à long terme.

Notre modèle incluait de nombreuses influences sur la fécondité, telles que la santé, le niveau de revenu et la disponibilité de mesures modernes de contrôle des naissances. Nous avons conclu que le simple fait de donner aux femmes le droit de décider de la taille souhaitée de leur famille et de contrôler leur propre fécondité, lorsqu’il est combiné à des mesures pour améliorer l’équité, l’éducation et le bien-être matériel produirait les résultats mondiaux les plus intéressants.

Les nations industrialisées d’aujourd’hui ont utilisé leur pouvoir politique, économique et militaire pour maintenir leurs privilèges. Je considère cela comme contraire à l’éthique et non durable. Mais rien dans mon jugement ne modifie les lois qui régissent les processus physiques et biologiques de la planète. Que cela vous plaise ou non, ces lois suggèrent que la population mondiale entre dans une phase qui verra le nombre d’habitants diminuer et la consommation matérielle moyenne baisser. Bien sûr, les riches et les puissants s’efforceront de conserver ce qu’ils ont. Dans la mesure où ils y parviendront, le fossé entre riches et pauvres se creusera encore davantage.

Recommandez-vous aux jeunes adultes d’avoir des enfants ?

La décision de mettre des enfants au monde a de nombreuses conséquences importantes pour les autres. Elle influe sur la consommation de nourriture, d’énergie et de matériaux et augmente la demande de logements et de services. Elle a également une influence considérable sur la vie des parents potentiels, en raison des exigences en matière de temps et d’argent qui découleront de leur désir naturel de subvenir aux besoins de leurs enfants.

Ma femme Donella et moi avons choisi de ne pas avoir d’enfants pour la deuxième raison. Nous aimions travailler ensemble, et nous savions que la responsabilité parentale rendrait cela beaucoup plus difficile. Cependant, la décision d’être parent est très personnelle. Je n’ai jamais imaginé que ma décision serait nécessairement appropriée pour les autres.

J’ai toujours recommandé aux personnes qui se posent la question d’avoir ou non des enfants de fonder leur décision sur les conséquences personnelles attendues plutôt que sur d’éventuelles conséquences sociétales.

Mais je me demande pourquoi la cohorte mondiale qui se trouve être en vie aujourd’hui, qui n’est qu’une des 15 000 générations que notre espèce a produites sur cette Terre, croit implicitement qu’elle seule a le droit moral d’épuiser toute l’énergie et les matériaux de haute qualité de la planète et d’endommager son environnement, laissant moins aux générations futures.

Meadows prévoit la décroissance démographique Lire la suite »

Démocratie grâce à des conventions citoyennes

L’accompagnement de la fin de vie est à la croisée de l’intime et du collectif. Tout le monde peut donc avoir son idée sur sa législation, quel point de vue final adopter ? Le pape François a rappelé son espoir de voir en France un débat sur la fin de vie qui « puisse se faire, en vérité, pour accompagner la vie jusqu’à sa fin naturelle ». Comme si le représentant d’une religion avait quelque chose à dire sur une décision politique dans un pays démocratique !

Le 24 octobre 2022, après une audience papale, Emmanuel Macron se confie : « Sur le sujet de la fin de vie, j’ai dit au pape que je n’aimais pas le mot d’euthanasie. Ma mort m’appartient-elle ? C’est une question intimidante, je ne suis pas sûr d’avoir la réponse. » Sur le sujet, la pensée du chef de l’État reste insondable à ce jour, mais il préfère inviter pour en parler les représentants des religions. De toute façon un président de la chose publique n’a pas à imposer son point de vue.

Il nous paraît aussi hallucinant que le gouvernement ménage d’emblée le corps des médecins gagnant leur vie par les soins palliatifs et l’acharnement thérapeutique au détriment des usagers, ceux qui en toute liberté estiment qu’on doit arrêter de les « aider » à survivre. Les députés et sénateurs devraient trancher en dernier ressort, mais adeptes de l’eau tiède et du conservatisme, on ne devrait aboutir qu’à des demi-mesures très loin d’une autorisation du suicide assisté.

Le Comité consultatif national d’éthique a parfaitement démontré au cours de son existence qu’en matière d’éthique tout est relatif car ses propositions sont variables dans le temps et même parfois contradictoires. En 2013, le CCNE avait estimé « dangereux pour la société que des médecins puissent participer à donner la mort ». Pour le CCNE en 2021, la question principale à régler est celle du libre arbitre de la personne qui souhaite mourir : comment lui permettre de prendre une décision de manière éclairée, sans être soumise à la pression médicale ?

L’association ADMD (Association pour le droit de mourir dans la dignité) joue son rôle de conseil dans évolution de la loi… depuis des années et des années !

Jean-Luc Godard qui a pratiqué pour lui-même le suicide assisté disait : « Je ne suis pas anxieux de poursuivre à toute force. Si je suis trop malade, je n’ai aucune envie d’être traîné dans une brouette. »

Dans ce maelstrom d’opinions diverses et souvent contradictoires, la Convention citoyenne sur la fin de vie était donc la meilleure façon de délibérer de façon démocratique et en toute transparence.

Jacques Commaille et Stéphanie Lacour : Les prises de parole ont illustré l’ambivalence des pouvoirs publics quant à ce dispositif de convention citoyenne. L’« Innovation démocratique majeure » ne doit pas « se substituer au débat démocratique », selon la première ministre. La présidente de l’Assemblée nationale, questionnée par des citoyens désireux de savoir si leurs travaux sur la fin de vie seraient réellement pris en compte, leur a rappelé qu’ils n’avaient pas « la légitimité de représenter le peuple », laquelle « se gagne par l’élection ». D’autres acteurs politiques expriment même du mépris à l’égard de cette expérience. Alors que les élites consacrées, médecins, juristes, experts, locuteurs officiels de l’éthique ou encore de la morale religieuse, philosophes… s’arrogent le monopole de la formulation de ce qui est socialement désirable, les membres de la convention citoyenne sur la fin de vie ont pourtant démontré que le débat démocratique pouvait être bien plus inclusif.

Le point de vue des écologistes démocrates

Un commentateur sur lemonde.fr reste dubitatif sur la légitimité de telles conventions pour des prises de décisions « directes » : « Comment sont sélectionnés les membres, comment sont-ils informés, etc. Le citoyen que je suis, préfère voter pour son représentant que d’être représenté par un inconnu dont je ne sais rien. »

Nous, nous avons à l’esprit la dernière séance au CESE, au cours de laquelle des citoyens représentatifs  ont lu le manifeste : « Nous sommes 184 citoyennes et citoyens tirés au sort, riches d’une diversité d’origines, d’expériences et d’opinions. Nos constats et nos propositions sont issus d’un exercice collectif et démocratique. Pendant 27 jours, nous avons croisé nos regards et confronté nos points de vue sur l’accompagnement de la fin de vie. Pour en comprendre les enjeux, nous avons aussi entendu et questionné près d’une soixantaine d’experts et de personnalités… Nos travaux achevés sont désormais les vôtres. Ils sont le fruit d’une délibération collective dont nous portons les conclusions au débat public. Concitoyennes, concitoyens, emparez-vous de cette question qui est un enjeu de société majeur. »

Nous retrouvons la même conclusion dans le rapport de 600 pages des 150 citoyen.e.s qui ont réfléchi durant neuf mois dans le cadre de la convention citoyenne pour le climat : « Citoyennes et citoyens de toutes origines et professions, nous sommes représentatifs de la société ; nous avons été sélectionnés par tirage au sort selon une génération aléatoire de numéros de téléphone, sans nous être portés volontaires préalablement. Nous ne sommes pas des experts, la convention citoyenne reconnaît la capacité des citoyens moyens de s’exprimer sur un sujet d’avenir majeur… Ce que nous avons vécu est une véritable prise de conscience de l’urgence climatique… La plupart d’entre nous n’auraient pu imaginer en acceptant de participer à cette convention qu’ils puissent préconiser des mesures qui peuvent sembler extrêmes. »

C’est l’expression renouvelée – par-delà des différences d’opinion et d’ancrages familiaux, sociaux, professionnels, d’appartenance à des cultures locales – d’un même engagement au profit du bien commun, exaltant ainsi les vertus d’une légitimité inscrite dans l’histoire française : celle de la délibération populaire. Si nos parlementaires suivaient de même un stage intensif de formation sur toutes les décisions qu’ils prennent, notre système deviendrait plus « représentatif » !

Nos articles antérieurs sur ce blog biosphere

La volonté du peuple exprimée grâce au tirage au sort (2019)

les leçons à tirer de la Convention Climat (2020)

Parlement godillot et convention citoyenne (2020)

Tout savoir sur la Convention Citoyenne (2021)

Convention sur la fin de vie, le manifeste (2 avril 2023)

Démocratie grâce à des conventions citoyennes Lire la suite »

Madagascar, en route vers l’enfer

Si vous voulez faire du tourisme off shore, faites preuve d’une grande prudence à Madagascar en raison du taux de criminalité élevé et du risque d’instabilité politique. Même les manifestations qui se veulent pacifiques peuvent soudainement donner lieu à des actes de violence. Méfiez-vous des personnes qui se font passer pour des « guides ». Des bandes armées se livrent à des cambriolages de domicile et à des enlèvements, et opèrent dans des secteurs fréquentés par les étrangers. Des attaques se produisent sur les principales autoroutes. Les crimes sont courants. Etc, etc. Pourtant Madagascar était une île magnifique dotée de richesses naturelles immenses.

Mais le poids du nombre transforme cette île en enfer. Il y a quelque 1 200 ans, la population comptait seulement une trentaine de femmes. L’évolution démographique s’est accélérée de nos jours, 5 millions d’habitants en 1960, 10 millions en 1985, 20 millions en 2009, 26 millions en 2018, 52 millions possibles en 2040 puisque le taux de croissance démographique annuel est de 3,01 %. C’est invivable pour les touristes comme pour les Malgaches et c’est ingérable.

Ce n’est pas l’avis de la Banque mondiale qui s’interroge : «  Pourquoi la pauvreté persiste-t-elle et comment briser le cercle vicieux » ?

Selon la Banque mondiale, la persistance de la pauvreté à Madagascar est seulement le résultat de la stagnation de la croissance ! « Malgré une modeste reprise économique après la dernière crise politique de 2009-2013, le taux de croissance du PIB par habitant a été en moyenne légèrement supérieur à 0 % par an… Plus de 90 % de la population en âge de travailler reste engagée dans l’agriculture de subsistance et les services informels… La productivité agricole est faible… La création d’emplois dans l’industrie et les services à forte valeur ajoutée reste insuffisante… La pauvreté élevée est également le résultat d’une mauvaise gouvernance… ».

Absolument rien pour indiquer qu’une forte fécondité est aussi la cause d’un appauvrissement. De toute façon à Madagascar l’IVG, même pour des motifs thérapeutiques ou en cas de viol ou d’inceste, est interdit !!

Lire sur ce blog biosphere

Madagascar, un état de surpopulation

Un peu de mathématique pour conclure : Puisque le taux de croissance du PIB par habitant a été en moyenne de 0 %, sachant que le rythme d’accroissement actuel de la population est légèrement supérieur à 3 %, cela veut dire que si la population avait été stabilisée, le niveau de vie par habitant augmenterait de 3 %… cqfd.

Que faire ? Agir avec l’association Démographie Responsable

https://www.demographie-responsable.org/

Que lire ? Alerte surpopulation – Le combat de Démographie Responsable

https://livre.fnac.com/a17437174/Michel-Sourrouille-Alerte-surpopulation


Madagascar, en route vers l’enfer Lire la suite »

La difficile gestion de l’immigration

La première ministre a annoncé le 26 avril que le projet de loi sur l’immigration ne serait finalement pas présenté dans l’immédiat, faute de majorité, repoussant à l’automne un hypothétique texte aux contours vagues. Dans le même temps la France intervient à Mayotte pour raser des bidonville et expulser les clandestins.

La situation en France métropolitaine : le gouvernement promet l’équilibre entre expulsions des étrangers qui menacent l’ordre public et meilleure intégration des sans-papiers… les propositions de LR sont radicales : « Plus aucun droit pour les clandestins, plus de prestations sociales dès le premier jour pour les réguliers », ou encore traiter « les demandes d’asile à la frontière ». D’où le recul de la première ministre : « Aujourd’hui, il n’existe pas de majorité pour voter un tel texte, comme j’ai pu le vérifier [mardi] en m’entretenant avec les responsables des Républicains  (et) ça n’est pas le moment de lancer un débat sur un sujet qui pourrait diviser le pays », comme en écho à la séquence des retraites où le soutien d’une partie des députés LR lui a fait défaut. Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin plaide pourtant pour « un projet de loi fort »

Dubreuil10 : Résumons. Le président annonce une loi immigration, puis annonce qu’elle sera saucissonnée, avant d’annoncer que finalement elle sera présentée en une fois. Là-dessus, le premier ministre annonce qu’elle est reportée. Toujours des macronistes pour trouver de la cohérence ? Et non, je ne suis pas LFI, merci.

GCR : L’immigration est un vrai sujet difficile, douloureux mais nécessaire sinon l’extrême droite arrivera au pouvoir et montrera son vrai visage. Le courage manque aux hommes politiques depuis longtemps hélas et nous le paierons au prix fort.

B52 : Le mieux pour éviter l’extrême droite, c’est de faire sa politique !

Jef 974 : Comme s’y emploie la NUPES, il faut évidemment repousser l’échéance inévitable d’une loi sur l’immigration à des temps où, compte tenu du pouvoir alors en place, la dimension humaine aura disparu derrière l’ambition sécuritaire et le subtil derrière le martial. Une stratégie dont le nom, pourtant très classique, peine Anastasie.

Yves Lemay : Et si on demandait leur avis directement aux électeurs ? Mais c’est bien sûr une mauvaise question…

papyjack : L’immigration n’est pas un problème en soi, mais des idéologues démagogues en ont fait un problème et le monde politique bêle à l’unisson. Ceci étant à Mayotte il a bien une vraie question de l’immigration mais ce n’est pas en envoyant les bulldozers et les forces de l’ordre qu’on résoudra le problème. Les expulsés d’aujourd’hui seront les immigrants clandestins de demain. Il n’ y a qu’à les écouter pour le savoir. Les darminades n’y changeront rien.

Genissieu : Quand on constate en matière d’immigration incontrôlée le fiasco mahorais avec une France qui se fait rouler par l’Etat comorien, avide par ailleurs de subventions françaises.

Jean Rouergue : Le projet de loi de Darmanin va subir les forts contre-coups de son cirque à Mayotte qui se conclura immanquablement par un échec…un gros et fort échec….

Mayotte, l’opération « Wuambushu »

Antoine Albertini : Pas moins de 650 grenades lacrymogènes, 85 grenades de désencerclement, 60 tirs de lanceurs de balles de défense (LBD) : la CRS 8, d’après le bilan qu’elle a établi, n’a pas lésiné sur les moyens pour tenter de faire fuir « une centaine d’assaillants armés de machette », dimanche 23 avril, alors que cette unité, présentée comme le fer de lance des CRS nouvelle génération. Ces heurts ne sont qu’un prélude de violence à la vaste opération « Wuambushu » de lutte contre la délinquance et l’immigration illégale dans l’île voulue par le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin. Des effectifs du RAID ont également été mobilisés pour tenter d’interpeller les jeunes gens retranchés dans les collines avoisinant la localité de Tsoundzou. Sans succès.

Bergeist : Pour mieux comprendre, il faut rappeler que par 3 fois, les habitants de cette île ont voté pour rester français et ne pas rejoindre la toute nouvelle république des Comores. Ces referendum ont réuni plus de 90% des votes en faveur de la France. Le processus s’est achevé en 2009. Le changement de statut a été effectif en 2011.

travailleur du 93 : L’opération policière était ardemment demandée par les Mahorais, concitoyens noirs et musulmans, qui ont tout autant que nous droit à la sécurité . Si on en croit les élus locaux, la criminalité causée par les gangs de migrants illégaux avait atteint des proportions inouïes. Des établissements scolaires étaient envahis par des gangs qui agressaient et rackettaient les élèves mahorais. Leurs mères en avaient appelé aux autorités de la République, dont l’inaction était dénoncée par tous les Mahorais.

Jqy : Résolution 31/4 — adoptée par l’ONU le 21 octobre 1976 par 102 voix contre une seule (celle de la France) et 28 abstentions. « L’Assemblée générale, Rappelant que l’ensemble du peuple de la République des Comores, par le référendum du 22 décembre 1974, a exprimé à une écrasante majorité sa volonté d’accéder à l’indépendance dans l’unité politique et l’intégrité territoriale, Considérant que les référendums imposés aux habitants de l’île comorienne de Mayotte constituent une violation de la souveraineté de l’Etat comorien et de son intégrité territoriale, Considérant que l’occupation par la France de l’île comorienne de Mayotte constitue une atteinte flagrante à l’unité nationale de l’Etat comorien, Membre de l’Organisation des Nations Unies, 1. Condamne les référendums du 8 février et du 11 avril 1976 organisés dans l’île comorienne de Mayotte par le Gouvernement français et les considère comme nuls et non avenus, et rejette a) Toute autre forme de référendums ou consultations qui pourraient etc … » Dire autrement que cette résolution donne raison à la Russie dans ses occupations territoriales, avec référendums illégaux.

la question démographique

Fchloe : Pendant ce temps là, on continue la multiplication démographique aux Comores. J’avais un manœuvre qui avait 60 frères et sœurs. Et un autre dont l’objectif de vie était d’avoir une femme dans chaque village. C’était il y a 35 ans.

Fiat Lux : Autres chiffres à Mayotte. En 2002 , il y avait 160 000 habitants. En 2017, 256 500 personnes vivent à Mayotte. Selon un Rapport de la Cour des comptes, juin 2022, « la population de l’île serait plutôt de 350 000, voire 400 000 habitants »Depuis 2012, la croissance de la population est particulièrement dynamique (+ 3,8 % par an en moyenne). En 2021, avec 4,6 enfants par femme, la fécondité à Mayotte augmente et dépasse toujours largement la moyenne métropolitaine. » ). Surface 374 km2 => densité: ±1000 h/km2 (F métropolitaine: 120). Un habitant sur 2 est étranger. Taux d’emploi : 30% (France 2022: 74%).

Furusato : Les facteurs submergeant sont trop nombreux surtout dans un contexte où le droit de l’hommisme facilite le chaos. L’opération sera menée très difficilement : dans le meilleur des cas elle aura un effet tout temporaire. Il s’agit d’un morceau d’Afrique qui s’accroche avec sa démographie ronflante à l’Etat-Providence français : il faut renier le colonialisme coûteux ..Il faut se retirer de ce confetti sans intérêt et délétère. Penser le Nombre submergeant ne semble pas être à la portée de nos dirigeants.

D. Galeterne : Il est à peu près certain que tel que c’est parti, un drame ne va pas tarder. Et que les rodomontades agressives du ministre de l’interdit vont trouver leur miroir « en face » avec à la clé des bris de verre et des vies brisées.

bon et maintenant : il faut construire massivement des HLM sur cette île, régulariser tout les sans papiers, accorder le rsa cmu à tous, réquisitionner du personnel médical en France et l’envoyer à Mamoudzou…voilà la solution !

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere

Réguler l’immigration, est-ce du racisme ? (mars 2023)

Démographie et immigration, 2 sujets tabous (janvier 2023)

Que faire pour limiter les flux d’immigration/émigration (avril 2016)

La difficile gestion de l’immigration Lire la suite »

Néo-malthusianisme contre écofascisme

Nous pensons sur ce blog biosphere qu’il faut débattre avec TOUS les dogmatiques, même si les convaincre se révèle être une tâche de Sisyphe. Car il s’agit là pour nous du cœur de la démocratie, faire découler nos décisions d’une délibération collective englobant tous les membres d’une communauté donnée, même les plus réactionnaires. Si ça ne marche pas, cela ne sera pas faute de ne pas avoir essayé.

Nous donnons aujourd’hui la parole à Pierre Madelin pour faire le tri entre les fachos fréquentables… ou non. Celui-ci dans son dernier livre, «  la tentation écofasciste (écologie et extrême droite) », fait le point sur la différence entre néo-malthusianisme et néofascisme alors qu’une assimilation entre les deux est systématiquement avancée par une grande partie de ceux qui se disent écosocialistes.

Pierre Madelin : Garett Hardin[1] affirme que l’humanité habitant désormais un monde clos, aux ressources matérielles et alimentaires limitées, les problèmes posés par la surpopulation ne pourront pas être durablement réglés par la recherche agronomique, l’exploitation des océans ou le développement technologique. Cette inversion radicale du rapport à la technologie et au futur s’est accompagnée d’un revirement total sur la question de la contraception. Alors que Malthus s’y opposait, celle-ci devient un élément phare des politiques publiques défendues par les néo-malthusiens. William Vogt soutenait ainsi qu’il fallait conditionner l’aide internationale au contrôle des naissances et rétribuer les stérilisations volontaires. Puis ce fut au tour d’Ehrlich de se prononcer en faveur de l’émancipation des femmes et du contrôle des naissances, avant que Garett Hardin ne multiplie les interventions en faveur de l’avortement.  

Dès les années 1950, les néo-malthusiens ont donc joué un rôle important dans la défense des droits reproductifs – par exemple le droit à l’avortement – et dans la promotion des techniques contraceptives comme la pilule ou le DIU. Ainsi Margaret Sanger, Katherine McCormick, Gregory Pincus et John Rock, quatre personnes ayant joué un rôle central dans le développement des premières pilules, étaient également profondément préoccupées par la croissance démographique. Aussi n’est-il pas surprenant qu’il ait existé dans les années 1960 une alliance significative et largement oubliée aujourd’hui entre féministes et néo-malthusiens. Ces derniers furent nombreux à en appeler à une refondation des rôles sociaux dévolus aux femmes, afin que celles-ci ne soient plus cantonnées à leur « vocation »  maternelle.

Mais dans les années 1970, les relations entre féministes et néo-malthusiens se distendent quelque peu. Plus que le simple accès à la contraception, les féministes revendiquent désormais l’autonomie reproductive et réalisent que celle-ci pourrait être menacée par des politiques de contrôle des naissances, dont la vocation ne serait certes plus d’assigner les femmes à leur « fonction » reproductrice, mais d’entraver celle-ci au nom de la protection de l’environnement, qui deviendrait alors un nouvel argument pour nier leur liberté. « Lorsque l’on se demande comment réduire la population à un milliard », peut-on lire dans un texte de l’organisation Women Against Genocide, « ce ne sont pas les riches et les puissants qui s’en iront, mais les pauvres, les noirs et les personnes de couleur, sans parler des femmes qui seront manipulées, stérilisées, empoisonnées chimiquement et assassinées »[2].

Cette critique est-elle justifiée ? Oui et non. Car lorsque elles évoquent les mesures à prendre pour mettre en place des politiques de contrôle des naissances et de décroissance démographique, les grandes figures du néo-malthusianisme diffèrent. Et chez un même auteur, des positions contradictoires et des évolutions notables peuvent apparaître au fil du temps, notamment sur les questions relatives aux classes sociales, au genre et à la « race ». Ainsi Ehrlich, fondateur dès 1968 de l’association Zero Population Growth (ZPG), dont l’objectif est de stabiliser la population américaine, est-il ambigu en ce qui concerne les options coercitives. S’il y est opposé aux États-Unis[3], où il « promeut des méthodes de restriction volontaire de la fertilité (contraception, stérilisation choisie), via la sensibilisation de public et le lobbying politique »[4], il y est en revanche plutôt favorable au niveau international, préconisant même dans certains textes des stérilisations forcées et une aide alimentaire proportionnée aux efforts des pays destinataires en matière de contrôle des naissances.

Quid du racisme, dont le néo-malthusianisme a si souvent été accusé, à tel point que les deux termes se recoupent dans l’esprit de nombreuses personnes ? Dans ce qui reste sans doute à ce jour le meilleur ouvrage consacré à l’histoire de la pensée néomalthusienne aux États-Unis, The Malthusian Moment, auquel ce chapitre doit d’ailleurs beaucoup, l’historien Thomas Robertson a bien montré à quel point il serait simpliste et injuste de réduire Ehrlich à un idéologue raciste. Déjà Fairfield Osborn, néo-malthusien des années 1950 et auteur du best-seller La planète au pillage[5], avait défendu avec force l’universalité du genre humain, affirmant notamment que « nous sommes tous frères sous la peau » (« we are all brothers under the skin »[6]). William Vogt, profondément affecté par la misère qu’il avait eu l’occasion d’observer pendant la seconde guerre mondiale en Amérique latine alors qu’il y travaillait, souhaitait que les ressources des pays les plus riches soient utilisées pour aider les peuples moins dotés.

Mais c’est bien Paul Ehrlich, qui défendit lui aussi la nécessité de mettre en place des politiques de redistribution entre le nord et le sud[7], qui alla le plus loin dans ce domaine, s’engageant précocement en faveur du mouvement des droits civiques aux États-Unis, et s’opposant vigoureusement au racisme persistant dans les sciences naturelles et notamment en biologie. Preuve de la longévité de cet engagement, il s’attaqua en 1977 aux positions du prix Nobel William Shockley lorsque celui-ci suggéra que les différences raciales pouvaient être un facteur explicatif de l’intelligence des individus. Et lorsque ses appels au contrôle des naissances furent critiqués par des groupes afro-américains, qui jugeaient insuffisant son anti-racisme universaliste et estimaient que dans une société profondément raciste[8], toute politique démographique comporterait nécessairement des biais racistes, Ehrlich fit preuve d’une remarquable réactivité :

« Le contrôle de la population peut être perçu comme un complot ourdi par des blancs riches pour supprimer les personnes ‘racisées’ du monde. Et malheureusement, dans l’esprit de certains membres de notre société blanche et raciste, c’est effectivement ainsi qu’elle est envisagée »[9]. A l’encontre de positions qu’il avait pu tenir quelques années plus tôt, il ajouta que la plus grande menace pesant sur la survie humaine n’était pas la croissance démographique des populations du tiers-monde mais celle des américains eux-mêmes, « consommateurs et pollueurs par excellence » . Ehrlich ajoute : « Le bébé américain moyen, écrit Ehrlich, a davantage d’impact sur les systèmes vivants de notre planète que de douzaines d’enfants indiens et latino-américains »[10]. Anticipant la critique du racisme environnemental, il remarqua également que « les groupes minoritaires – les noirs, les chicanos – ne sont pas, en général, à l’origine de la pollution, et qu’ils sont au contraire les premiers à souffrir de celle qui est produite par les blancs »[11].

S’il m’a semblé important de revenir ici sur la complexité des positions néomalthusiennes sur la question raciale, c’est pour souligner que le néo-malthusianisme ne se confond pas nécessairement avec des écologies politiques identitaires, nationalistes ou anti-immigrationnistes. Trop souvent aujourd’hui, les recherches ou les articles consacrés à l’éco-fascisme ont tendance à assimiler deux sensibilités qui se sont souvent rencontrées mais qui demeurent pourtant irréductibles l’une à l’autre. Pour le dire simplement, si les éco-fascismes attirent presque toujours l’attention sur la surpopulation, les néo-malthusiens ou les écologistes sensibles à la question démographique ne sont en revanche pas tous, loin s’en faut, disposés à adopter une conception racialisée des populations considérées comme « surnuméraires », ni à prôner des mesures autoritaires pour réduire la population mondiale. Il ne faut pas perdre de vue que le constat inquiet d’un monde plein et même trop-plein a été largement partagé dans l’écologie politique des années 1970, y compris au sein de ses courants les plus anti-autoritaires et les moins enclins au racisme et au rejet de l’immigration.

Ainsi, en Norvège, le fondateur et principal théoricien de l’écologie profonde – et ancien résistant au nazisme, sans doute est-il opportun de le rappeler ici -, Arne Naess, a placé la décroissance démographique au cœur de la plateforme de son mouvement : «L’épanouissement de la vie et des cultures humaines, écrit-il, est compatible avec une diminution substantielle de la population humaine. L’épanouissement de la vie non-humaine requiert une telle diminution »[12]. En France, dans les années 1970 (très exactement le 2 septembre 1974), André Gorz, un auteur que l’on a pas vraiment coutume d’associer à des positions nationalistes ou racistes, écrit dans le Nouvel Observateur un article au titre inquiet, « Douze milliard d’hommes ? » et prône une relance des campagnes antinatalistes dans les pays du Sud. Peu après, Françoise d’Eaubonne, pionnière de l’éco-féminisme, dénonce vigoureusement le « lapinisme phallocratique » et ses effets dévastateurs sur la planète.  

source : Revue de critique communiste (21 avril 2023)

Notes

[1] Garett Hardin, La tragédie des communs. Paris, PUF, 2018.

[2] Cité par Thomas Robertson, The Malthusian Moment, opus cité, p. 193.

[3] Il envisagea néanmoins d’y placer des contraceptifs chimiques dans le réseau d’eau potable avant d’admettre que ce n’était pas envisageable !

[4] F. Locher, « Les pâturages de la guerre froide », opus cité, p. 27.  

[5]Fairfield Osborn, La planète au pillage. Arles, Actes Sud, 2008.

[6]Cité par T. Robertson, The Malthusian Moment, opus cité, p. 55.

[7] Paul R. Ehrlich, Loy Bilderback, Anne H. Ehrlich, Golden door : international migration, Mexico and the United States. New York, Wideview Books, 1981.

[8] Des groupes afro-américains craignent même que ce contrôle ne soit exercé pour entraver la croissance démographique de leurs communautés et pour neutraliser ainsi la menace politique qu’elles représentent dans un contexte où les émeutes sont nombreuses. Certains vont même jusqu’à évoquer un « génocide des noirs ».

[9]Cité par T. Robertson, The Malthusian Moment, opus cité, p. 173.

[10]Ibid., p. 173.

[11]Ibid., p. 174.

[12] https://biosphere.ouvaton.org/reperes/592-ecologie-profonde.

Néo-malthusianisme contre écofascisme Lire la suite »

Normal de ne pas vouloir d’enfant

Trouvé dans Marianne n° 1358 (23 au 29 mars 2023) sous le titre « Pour sauver le climat… faire ou ne pas faire de gosses ? », ces expressions qui ne peuvent que réjouir tous les partisans d’une Démographie Responsable :

Emmanuel Pont : entre 40 % et 65 % des jeunes, selon les enquêtes, s‘interrogent sur la pertinence d’avoir des enfant en cette période de crise écologique.

Zoë Dubus et Yvonne Knibiehler, qui étudient dans leur livre les childfree : Les questions de l’écologie, de la surpopulation, d’un avenir perçu comme anxiogène, de la société dans laquelle l’enfant naîtrait sont des problèmes relevés chez une personne sur deux.

Un homme de 30 ans : L’arrivée imminente de la pénurie de nos ressources naturelles vitales due à notre surpopulation, la surconsommation et le réchauffement climatique sont autant de calamités qui font que je ne souhaite pas l’imposer à mes potentiels enfants.

Une femme de 22 ans : le réchauffement climatique, une société inégalitaire et la surpopulation me bloquent dans un éventuel projet de maternité.

Une autre  : Faire un enfant aujourd’hui est tout simplement un acte égoïste.

Maël Ginsburger : Si les effets d’échelle permettent de limiter la hausse de consommation liée à l’accroissement de la taille du ménage, la tendance à la croissance de l’empreinte environnementale avec la taille du ménage est un fait statistiquement établi.

L’article d’Éléonore de Vulpillières se conclut ainsi : « Difficile dont d’affirmer que faire des enfants et bon pour le climat. Une chose est néanmoins sûre : avoir une descendance aide souvent à mieux prendre la mesure des enjeux pour le futur.

Que faire ? Agir avec l’association Démographie Responsable

https://www.demographie-responsable.org/

Que lire ? Alerte surpopulation – Le combat de Démographie Responsable

https://www.edilivre.com/alerte-surpopulation-michel-sourrouille.html/

à commander

https://livre.fnac.com/a17437174/Michel-Sourrouille-Alerte-surpopulation

Nos articles antérieurs sur ce blog biosphere

Ginks, pourquoi ne pas avoir d’enfants ? (septembre 2022)

« Mal de mères », le tabou du regret maternel (janvier 2022)

Aimer les enfants, c’est ne pas en avoir (novembre 2021)

Questions/réponses sur le « désir d’enfant » (juillet 2021)

Refus d’enfanter pour préserver la planète (juillet 2021)

CLIMAT, arrêtons de faire trop de gosses (septembre 2020)

Gisèle Halimi, maternité n’est pas obligée (août 2020)

Faut pas rêver de devenir maman ! (octobre 2019)

Nullipares, childfree, les personnes sans enfants (février 2018)

Féminisme, sensibilité écologique et refus de maternité (décembre 2016)

No kid, ces femmes qui ne veulent pas avoir d’enfant (juillet 2014)

oui à la nulliparité (avril 2008)

Normal de ne pas vouloir d’enfant Lire la suite »

Malthusien, ni droite, ni gauche, ni extrême

ll est stupéfiant de constater qu’une fraction infime de l’Extrême droite rejoint les thèses malthusiennes et même la philosophie de l’écologie profonde alors qu’une immense majorité de l’Extrême gauche rejette complètement toute mention de la surpopulation… Même les écologistes institutionnels ne veulent pas entendre parler de Malthus, même les décroissants du mensuel de Vincent Cheynet. Le débat sur les affinités (ou non) des malthusiens avec un positionnement politicien est certes intéressant, mais il faudrait un très gros livre pour en tirer (peut-être) une conclusion… provisoire !

Prenons l’exemple de l’Institut ILIADE pour la longue mémoire européenne et considéré comme un cercle de réflexion très à droite. Il a organisé le 15 avril 2023 sur toute la journée un colloque, Face au déclin anthropologique, vivre en Européen, qui comportait 12 thématiques, dont « Démographie : le piège du nombre ».

Il est intéressant qu’une branche de la droite s’inquiète de la surpopulation humaine car le Rassemblement National de Marine Le Pen et Reconquête d’Éric Zemmour sont au contraire profondément natalistes. Les étiquettes « d’extrême droite » mises par des gens de gauche sur certaines idées ne servent souvent qu’à empêcher le débat et à discréditer ceux qui ne sont pas dans la ligne de pensée imposée par une gauche écolo qui se dit bien-pensante… Il faut encourager ceux qui sont conscients des ravages de la surpopulation,  qu’ils soient de gauche, de droite ou d’écologie politique !

 Le piège malthusien ou piège démographique est une condition selon laquelle l’excédent de population cesserait de croître en raison d’une pénurie de nourriture conduisant à la famine. L’intervenant, Fabien Niezgoda, est un ancien des Verts. il les quitta en 1994 lorsque le parti s’associa officiellement à la gauche. Il est devenu un cadre dirigeant du MEI, (mouvement écologiste indépendant), candidat écolo aux législatives de 2012. Il a dirigé le dossier d’Éléments n° 184, Surpopulation : le trop-plein

Nous avons déjà présenté ses idées sur ce blog biosphere :

Surpopulation, idée politiquement inclassable

Fabien Neizgoda est avant tout professeur agrégé d’histoire-géographie. Cela se voit dans le choix des citations de Niezgoda tirées du livre « le Sens de l’Écologie Politique » (2017) dont il est co-auteur avec Antoine Waechter. Il apparaît plus proche des idées d’Arne Naess en matière d’écologie profonde que des slogans de l’extrême droite.

– « Ce n’est pas simplement en voulant optimiser nos relations avec notre habitat (par une gestion durable des écosystèmes) que nous nous sauverons. C’est aussi en posant des limites à notre emprise, en respectant l’espace du sauvage pour ce qu’il est, en posant un regard gratuit et, en un sens, fraternel sur le loup, le lynx et l’ours des Pyrénées, sur le sanglier et le crapaud accoucheur, sur la chouette de tengmalm et l’azuré des paluds. Ainsi seulement, nous approcherons peut-être, un peu mieux, ce que nous sommes et la signification de notre appartenance au monde. Méditons les vers d’Hölderlin : “C’est en poète que l’homme habite sur cette terre.” »

– « N’aborder la nature que dans le rapport utilitaire que l’homme peut entretenir avec elle est pourtant très problématique, y compris pour l’homme lui-même, comme j’ai cherché à le montrer précédemment en m’appuyant sur la philosophie de Heidegger. Quoi qu’il en soit, entrer dans la logique comptable de l’intérêt et ne pas accorder à la nature une valeur intrinsèque, c’est risquer de la voir passer par pertes et profits. L’évaluation de l’avantage résultant de la préservation d’un espace naturel peut très bien estimer cet avantage inférieur à celui d’une exploitation à court terme ou d’une destruction pure et simple. »

La présentation du colloque de l’Institut ILIADE est intéressante à connaître, Niezgoda apparaît comme « décalé » !

L’extension du règne de la technique et les errements d’un modèle économique et social, fondés sur le mythe du progrès indéfini et de la croissance illimitée, menacent notre civilisation. Pour autant, ce déclin n’est pas une fatalité. L’Institut Iliade s’attaque donc à un enjeu de fond majeur à l’occasion de son Xe colloque. Les nations occidentales sont aujourd’hui au bord d’un véritable effondrement anthropologique. Le déclin démographique, la baisse des capacités cognitives reflétée par la chute du quotient intellectuel, la multiplication des pathologies provoquées par l’artificialisation des modes de vie, l’incapacité à affronter des situations conflictuelles ainsi que la multiplication des troubles de l’identité sexuelle constituent les symptômes les plus évidents de cette inquiétante évolution.

Les causes de ce processus sont multiples : contre-sélection générée par le malthusianisme des élites et la fécondité des couches les moins éduquées de la population, issues en grande partie de l’immigration extra-européenne ; conséquences néfastes de l’utilisation massive et précoce des écrans sur le développement cérébral des enfants ; effondrement de l’enseignement ; conditionnement des esprits par des idéologies subversives qui prétendent empêcher les peuples d’Europe de fonder leur avenir sur l’héritage d’une culture partagée ; rupture de plus en plus nette avec les réalités naturelles ; dégradation générale de l’environnement et de l’alimentation. À ces périls s’ajoutent les délires des apprentis-sorciers qui rêvent de « transformer » l’espèce humaine en l’affranchissant de tout conditionnement biologique.

L’Occident menace de périr asphyxié par les conséquences non maîtrisées de l’extension du règne de la technique et par les errements de son modèle économique et social, fondé sur le mythe du progrès indéfini et de la croissance illimitée. De manière paradoxale, cette situation pourrait conduire à l’avènement d’une véritable « idiocratie », privant les Européens des moyens de préserver leur inventivité scientifique et leur prospérité, et d’affirmer leur puissance dans un contexte marqué par la raréfaction des ressources énergétiques.

Cependant, ce déclin civilisationnel n’est pas une fatalité. Les jeunes Européens doivent se préparer à vivre des temps troublés, qu’ils devront aborder avec des corps, des âmes et des esprits trempés. Face à l’avachissement général, il convient de réaffirmer l’idéal de l’homme « complet », refusant la paresse intellectuelle et physique. Il s’agit d’assurer la transmission de notre vision du monde contre tous les ressentiments délétères. Il importe surtout de restaurer au sein de la Cité un ethos commun, qui permette de fonder l’existence sur le socle des réalités naturelles, tout en exprimant la vocation de nos peuples à cultiver l’excellence, en vue de façonner librement leur espace géopolitique.

Malthusien, ni droite, ni gauche, ni extrême Lire la suite »

Surpopulation au Soudan, donc guerres civiles

Depuis le charnier de la seconde guerre mondiale, les guerres restent innombrables. Wikipedia en fait une liste exhaustives dont nous relevons uniquement celles qui ont fait plus de 500 000 morts : guerre civile chinoise, Indochine, partition des Indes, Algérie, Viêt Nam, Indonésie, Soudan… Depuis plus d’un demi-siècle, le Soudan est ravagé par les conflits armés : guerres civiles, affrontements entre le Nord et le Sud mais aussi à l’Ouest, depuis 2003, avec le conflit du Darfour, etc. Aujourd’hui ça continue.

Roland Marchal : Un conflit a éclaté au Soudan le 15 avril 2023 entre les forces d’Abdel Fattah Al-Bourhane, le dirigeant soudanais qui contrôle l’armée nationale, 140 000 à 250 000 sodtats et celles de son numéro deux, Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti », le vice-président du pays, qui est soutenu par les Forces de soutien rapide [RSF] 80 000 à 120 000 hommes

Eliot Brachet (Khartoum) : Dans les principales villes, les Forces armées du Soudan (FAS, armée régulière) et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (RSF) ont commencé à s’affronter pour le contrôle des bases militaires et d’aéroports. Au cœur de la capitale, Khartoum, une guerre urbaine fait rage ; obus et roquettes s’abattent sur des quartiers résidentiels… Aucun camp ne semblait parvenir à prendre l’avantage de manière décisive.

Le point de vue des écologistes malthusiens

Chaque fois qu’on parle d’un confit armé dans un pays en voie de sous-développement, on devrait parler de la cause démographique. Selon Gaston Bouthoul, les guerres ont un seul point commun : elles détruisent des vies humaines et, ce faisant, empêchent d’autres vies humaines de voir le jour. Tout se passe comme si cette destruction avait pour fonction fondamentale de résorber les excédents de population. Il parle d’infanticide différé. Or le Soudan a une population de 45,66 millions (2021) et son taux de fécondité est très élevé, 4,54 enfants par femme (2020). Le taux de croissance de la population de 2,7% en variation annuelle (2021) signifie un doublement tous les 26 ans, ce qui est ingérable. La densité de 24 hab./km² paraît faible, mais c’est un pays situé dans une zone torride avec un des climats les plus chauds de la Terre et ça ne va pas s’arranger avec le réchauffement climatique. Notons que le Soudan du sud, indépendant depuis 2011, connaît l’autre facette de la surpopulation, une famine endémique qui s’accélère aujourd’hui. Ne pas adopter une Démographie Responsable dans un pays est criminel.

Lire, La guerre comme infanticide différé

extraits : Dans les années 1970, le philosophe Gaston Bouthoul a pu définir la guerre comme un infanticide différé. «  Quoi de plus étrange, dit ce fondateur en 1945 d’un institut de polémologie, que la sempiternelle succession des guerres et des paix ? Ceux qui se tâchent d’une vitre cassée trouvent naturel qu’on rase des villes entières et les adversaires de la peine capitale… acceptent qu’on envoie à la mort des milliers de combattants. » S’étant interrogé sur le pourquoi des guerres, il en vient vite à constater qu’elles ont un seul point commun : elles détruisent des vies humaines et, ce faisant, empêchent d’autres vies humaines de voir le jour. Tout se passe comme si cette destruction aurait pour fonction fondamentale de résorber les excédents de population. Ce n’est pas par hasard, selon Gaston Bouthoul, que les deux guerres mondiales, qui ont coûté la vie à des dizaines de millions de militaires et de civils, ont eu lieu à une époque où la mortalité infantile a pratiquement disparu et où la durée moyenne de la vie humaine a considérablement augmenté.  » L’inflation démographique  » a provoqué ce qu’il appelle une  » surchauffe belligène « . Les jeunes en surnombre qui n’arrivaient pas à trouver du travail en rendaient facilement responsable le monde extérieur, et il n’était pas difficile de les entraîner dans la guerre qui allait les décimer.

Surpopulation au Soudan, donc guerres civiles Lire la suite »

Tout savoir sur la famine et même plus

En 2018 dans 53 pays, 113 millions de personnes étaient en situation d’insécurité alimentaire aiguë, nous passons à 350 millions en 2022. L’insécurité alimentaire aiguë est définie comme un déficit de consommation de denrées entraînant une malnutrition aiguë et nécessitant une action urgente. Dans sa définition plus large, la sous-alimentation chronique touche selon la FAO 821 millions de personnes dans le monde.

La faim résulte concrètement d’un déséquilibre entre le niveau de la population et les ressources alimentaires. Penser la famine sans jamais aborder la question démographique est donc un non-sens absolu, si ce n’est un crime contre les générations présentes et à venir. C’est pourtant ce que font les décideurs et les médias, même quand ils font plusieurs pages sur la faim dans le monde dans un journal de référence. C’est une insouciance criminelle quant aux causes de la famine, et donc quant aux solutions à envisager.

Mathilde Gérard : Près de 10 % de la population mondiale souffre de la faim, Cindy McCain prend la direction d’un Programme alimentaire mondial en surchauffe. Les désignations à la tête de cette institution revient à des Américains depuis 1992, les Etats-Unis étant de loin les premiers contributeurs financiers ; ils sont donc très influencées par les choix de la Maison Blanche. En 2022, Pékin n’avait accordé que 11 millions de dollars à l’agence. A l’inverse, les Etats-Unis avaient doublé leurs fonds, de 3,5 milliards de dollars à 7,4 milliards. La tâche de Cindy McCain s’annonce ardue.

L’insécurité alimentaire grimpe en flèche, et a explosé ces trois dernières années sous les effets de la pandémie de Covid-19, des extrêmes climatiques et des répercussions de la guerre en Ukraine. 350 millions de personnes étaient en insécurité alimentaire sévère en 2022, contre 80 millions en 2017. 158 millions de personnes ont reçu une aide du PAM en 2022, faisant de lui le plus gros programme d’aide humanitaire dans le monde. Mais l’agence, qui ne repose que sur des contributions volontaires de gouvernements, d’entreprises ou de particuliers, aura le plus grand mal à obtenir les 23 milliards de dollars (21 milliards d’euros) de financement nécessaire aux besoins estimés en 2023.

Le point de vue des écologistes malthusiens

Tant qu’il n’y aura pas de maîtrise mondiale de la fécondité humaine, le programme d’aide alimentaire ne sera jamais suffisant. Lors de son discours de réception du prix Nobel de la paix en 1970, Norman Borlaug, l’inventeur de la révolution verte, s’est exclamé : « Nous sommes face à deux forces contraires, le pouvoir scientifique de la production alimentaire et le pouvoir biologique de la reproduction humaine. L’homme a acquis les moyens de réduire avec efficacité et humanisme le rythme de la reproduction humaine. Il utilise ses pouvoirs pour augmenter le rythme et l’ampleur de la production alimentaire. Mais il n’exploite pas encore de façon adéquate son potentiel pour limiter la reproduction humaine. »

Nos articles antérieurs sur ce blog biosphere

Faute de pluies, famine en Afrique (février 2023)

345 millions de personnes au bord de la famine (novembre 2022)

Crise alimentaire, la bombe P en Afrique (août 2022)

Famine Et pauvreté au programme alimentaire mondial (juin 2022)

Dégradation des terres, famine en vue (mai 2022)

Famine mondiale… parlons le langage malthusien (février 2022)

Insécurité alimentaire et surpopulation (juillet 2021)

EFG, Epidémie, Famines, Guerres… normal (mai 2020)

Insécurité alimentaire aiguë et insouciance politique (avril 2019)

Si les humains préfèrent famine, guerre et épidémies ! (août 2017)

Pic du phosphore, bientôt la famine (mai 2012)

Tout savoir sur la famine et même plus Lire la suite »

8 milliards, une poignée de patrons en trop

Le site « revolutionpermanente » titrait le 30 novembre 2022 : « 8 milliards sur terre, seule une poignée de patrons en trop ». Le concept de surpopulation est complètement absent de l’idéologie d’une gauche qui se dit révolutionnaire.

Pas la peine d’argumenter avec eux, ils pensent qu’ils ont toujours raison. Mais nous leur donnons la parole, il n’y a pas mieux en démocratie que la libre circulation des idées même si cela peut aboutir à des guerres, des famines et des épidémies comme le constatait Malthus en 1798 et comme on le constate aujourd’hui….

Seb Nanzhel : Ce 15 novembre, la population franchissait officiellement le nombre des 8 milliards. Plusieurs tribunes, articles et autres émissions télé en ont profité pour ressortir les vieilles antiennes sur une supposée « surpopulation » à l’origine – du moins en partie selon eux – de la catastrophe écologique en cours. Une rhétorique profondément raciste, misogyne et réactionnaire qui vise à occulter les dynamiques réellement à l’œuvre dans la destruction de la planète.

Le 9 novembre, Le Monde publiait ainsi une tribune de l’association Démographie responsable signée par plusieurs scientifiques intitulée « Réduire la population contribuerait à l’atténuation du réchauffement climatique ». Une tribune aussitôt repartagée par le site d’extrême droite Fdesouche. Un de ses signataires était ensuite invité à débattre dans une émission de C ce soir, qui titrait « 8 milliards : Sommes-nous trop nombreux ? ». A son tour, le 15 novembre, Le Figaro publiait une analyse nommée « La démographie, un moteur complexe du réchauffement climatique ».

L’écologie et le mythe tenace de la surpopulation

Cette idée d’une « surpopulation » est répandue dans différents secteurs de l’écologie, comme en témoigne le débat récurent sur le fait d’avoir des enfants ou non. En avril dernier, le très libéral et médiatique Jean-Marc Jancovici assumait ainsi que « La nature, la planète, n’acceptera pas d’avoir 10 milliards d’habitants sur Terre ad vitam æternam vivant comme aujourd’hui » et donc « Ou bien on régule nous-mêmes, ou bien ça se fera par des pandémies, des famines ou des conflits ».

Parfois, cette idée se cache derrière un vernis progressiste, prétextant des efforts difficiles pouvant être réalisés dans la justice, pour le bien de tous. Cet été, le journal Reporterre publiait par exemple une enquête en quatre parties intitulée « Trop d’humains sur Terre ? Le défi du siècle ». Elle se finissait par un appel à la réduction de la population basée sur « les droits humains », après avoir longuement interrogé la restriction de la natalité, le vieillissement de la population mondiale ou encore la croissance démographique sur le continent africain … Souvent les tenants de cette idée ne font même pas cet effort, et assument pleinement leur filiation avec les courants politiques les plus réactionnaires.

Remise au goût du jour avec entres autres le best-seller de Ehrlich paru en 1968, « The Population Bomb » ou encore l’article fondateur dans l’écologie politique « la tragédie des biens communs », publié la même année par le violemment raciste Garett Hardin, la question d’une présupposée « surpopulation » hante encore et toujours l’écologie. Dans « Fascisme fossile », le collectif Zetkin rappelle par exemple que « l’émergence de l’environnementalisme aux Etats-Unis dans les années 1970 a été intimement liée aux thèses malthusiennes et à l’objectif de combattre la surpopulation ».

Le gâteau est-il trop petit pour tout le monde ?

L’argumentaire de la « surpopulation » repose sur différentes affirmations. Outre le mythe d’une démographie galopante et hors de contrôle, ses tenants affirment que la population mondiale serait face à un gâteau, dont chacun aurait une part. Le problème de l’écologie se retrouve ainsi enfermé dans la question du nombre de part et de leur taille. Ainsi la question de l’impossibilité de nourrir l’entièreté d’une population à 8 ou 10 milliards est centrale dans cet argumentaire. Mais comme le rappellent les chercheurs gilles Pison et Marc Dufumier :

« Il est utile cependant de rappeler qu’il y a pléthore de nourriture sur le marché mondial. Si aujourd’hui entre 700 et 800 millions de gens ont faim, ne disposant pas de 2 400 kilos calories par jour – l’énergie nécessaire pour vivre, travailler, se déplacer… – et si 1 milliard de personnes souffrent de carence nutritionnelle, ça n’a rien à voir avec un manque de nourriture disponible. Ces gens-là sont des gens très pauvres qui ne parviennent pas à se procurer une alimentation présente en quantité suffisante, mais que seules des personnes plus riches peuvent se procurer. S’ajoute à cela le fait que, selon les pays, de 20 à 25 % de la nourriture disponible part à la poubelle, soit parce que la date de péremption a été passée, soit parce que les grandes et moyennes surfaces jettent ce qui ne répond pas à leurs critères d’aspect, de calibre… S’il y a des gens qui fréquentent les Restaurants du coeur et banques alimentaires en France, ça n’a rien à voir avec le fait que la France n’aurait pas assez de lait, de viande… ».

De même, Jean Ziegler, ancien rapporteur à l’ONU sur le droit à l’alimentation, affirmait auprès de l’Obs : « On peut nourrir 12 milliards d’humains. Les victimes de famine sont donc assassinées ».

Le contrôle de la population est également souvent invoqué comme une nécessité sur le plan de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. On rappellera simplement que les émissions de CO2 ont été multipliées par 654,8 entre 1820 et 2010, quand la population a été multipliée par 6,6 sur cette période, comme le montre Andreas Malm. Il poursuit : « Pour ces dernières décennies, la corrélation s’est même avérée négative. David Satterthwaitte a comparé les taux d’accroissement démographiques et des émissions dans le quart de siècle entre 1980 et 2005 et a il a découvert que la population avait tendance à croître le plus vite là où les missions croissaient le plus lentement, et inversement ».

En clair, ces théories, élaborées le plus souvent depuis les puissances impérialistes, servent à pointer du doigt ceux qui subissent le plus la crise écologique actuelle et en sont le moins responsable.

Le défi du siècle, vraiment ?

Mais ces théories ne s’encombrent pas de ces réalités. Elles n’existent pas tant pour expliquer la crise actuelle que pour verrouiller ses issues entre les mains des Etats et du patronat, et vers des débouchés toujours plus réactionnaires. Critiquer la « surpopulation » correspond en effet rarement à dire qu’il y a trop d’européens ou d’américains. Comme le rappelle Antoine Dubiau, auteur du livre Ecofascismes, « les différentes approches démographiques du problème écologique sont systématiquement empreintes de racisme : les populations surnuméraires désignées comme devant disparaître pour des raisons écologiques sont toujours des populations non-blanches non-occidentales, dont la démographie considérée comme « galopante » cristallise l’attention ».

En découle une écologie reposant sur le renforcement des frontières, la lutte contre les migrants, et des attaques ultra patriarcales contre l’autonomie reproductive des femmes et personnes pouvant procréer. Les puissances impérialistes se sont par ailleurs illustrées par leur brutalité sur ce dernier point, entre les cas de stérilisations forcées de femmes migrantes aux Etats-Unis, de femmes autochtones au Canada ou encore de femmes réunionnaises par les autorités françaises dans les années 70. Récemment, une convergence entre les thèses complotistes et racistes du « grand remplacement » et ces formes d’écologie ont été observées.

Même dans ses variantes moins réactionnaires (la série d’articles de Reporterre dénonce par exemple les atteintes contre l’autonomie reproductive), cette vision reste empreinte de paternalisme et de racisme. Et elle enferme toujours la résolution de la crise écologique dans des débouchés institutionnels, qui feront payer cette dernière aux populations. C’est ce que fait le titre de cette série d’articles, en désignant la démographie comme « Le défi du siècle ». Et si le défi du siècle était plutôt de sortir de cette organisation de la production qui condamne des millions de personnes à la faim et à la soif, et à mourir des conséquences du réchauffement climatique ?

8 milliards sur terre, seule une poignée de patrons en trop

Ainsi, à l’encontre de ces discours qui n’offrent aucune perspective viable pour les classes populaires à l’échelle mondiale, il est vital de se battre pour une écologie qui s’attaque aux véritables causes de la crise en cours. 425 sites d’extraction d’hydrocarbures qui enverront à eux seuls dans l’atmosphère deux fois plus de CO2 que la limite pour rester sous les 1.5°C de réchauffement climatique, et ce pour les profits d’une poignée d’actionnaires, c’est une donnée beaucoup plus préoccupante que 8 milliards d’êtres humains vivant sur terre. Il en va de même pour les 63 milliardaires français qui émettent par an 152 millions de tonnes de CO2 via leur capital financier, soit plus qu’un pays comme le Nigéria et ses 209 millions d’habitants.

L’équation du gâteau, aussi absurde qu’irrésoluble, présente la crise écologique comme le résultat d’une multiplication entre des impacts environnementaux de chaque personnes (la taille des parts de gâteau) et le nombre de personnes sur terre (les parts du gâteau). Pour résorber la crise écologique, il faudrait dès lors faire baisser chacun de ces termes, en contrôlant la démographie et en faisant baisser les impacts par personnes. Mais individualiser ces impacts revient à cacher sciemment que les destructions de l’environnement sont le fait de choix de production conscients, orientés vers les profits. Aucun de ces choix n’a jamais été réalisé de manière démocratique ou pour les intérêts de tous. Qui a voté pour le modèle de la voiture individuelle, qui pollue, met en danger et entraîne des maladies respiratoires, hormis les industriels de l’automobile ? Les habitants de Tanzanie et de l’Ouganda ont-ils eu leur mot à dire vis-à-vis de l’installation par Total du plus grand pipeline chauffé du monde dans leur pays, avec toutes les conséquences néfastes pour l’environnement qu’il entraîne ?

C’est pour se saisir de ce droit de décider de ce qui est produit, et pour quoi, qu’il faut aujourd’hui se battre. Organiser la société rationnellement, en adéquation avec les rythmes naturels et les besoins humains nécessite d’arracher à la poignée de patrons qui les possèdent les entreprises et de les administrer démocratiquement, pas de réduire la population mondiale par des moyens aussi brutaux que racistes.

8 milliards, une poignée de patrons en trop Lire la suite »

Une Démographie Responsable en Charente

« Danger ou non des perdre des habitants en Charente » telle était la question qui avait été posée au délégué de l’association Démographie Responsable pour la Nouvelle Aquitaine. On prévoit une diminution de 40 000 personnes entre 2018 et 2070… catastrophe ou exemple à suivre ?

D’abord cette baisse doit être relativisée, 770 personnes de moins chaque année dans tout un département est minime. Il s’agit d’une décroissance annuelle de 0,1 %, évolution modérée qui est en fait identique à ce qui s’est passée auparavant entre 2013 et 2019. Ensuite il y a une incertitude de l’évolution sur la longue période sachant qu’il ne s’agit pas simplement du solde naturel qui fait preuve d’une grande inertie, mais de considérer la mobilité résidentielle. Or les mouvements migratoires peuvent varier d’un moment à l’autre. Le langage courant se centre sur le taux de croissance, comme si croître était un mouvement normal et nécessaire. Mieux voudrait dire taux de variation et ne pas se contenter des chiffres, un constat statistique ne porte pas de jugement de valeur. La question de fond devient donc : 352 000 habitants actuellement en Charente, est-ce trop ou pas assez ?

La réponse est complexe, mais on peut dresser quelques grandes lignes. Si une population diminue, il y a moins de problème potentiel de chômage, moins de pression foncière et donc plus de possibilités de se loger à moindre coût, plus de contact direct possible avec la nature, plus d’espaces naturels pour la vie sauvage et la biodiversité. Si une population augmente, les problèmes s’accroissent en proportion. Il est donc préférable de vivre en Charente plutôt qu’en Gironde où la population devrait passer de 1,6 millions en 2018 à plus de 2 million en 2070. La densité en Gironde est déjà de 162,8 habitants au km², la densité en Charente est de 59,1 hab./km². ll est plus agréable de vivre dans une ville moyenne comme Angoulême que dans une mégalopole comme Bordeaux qui devrait atteindre le million d’habitants. D’ailleurs les flux de déplacement de la population privilégient aujourd’hui les villes intermédiaires et même parfois la vie à la campagne. Moins nombreux, plus heureux !

La densité moyenne mondiale est de 60 hab./km², assez proche de la densité en Charente. Ce département n’est donc pas à l’abri de la problématique mondiale. Or tous les indicateurs mondiaux sont au rouge : réchauffement climatique, perte de biodiversité, stress hydrique, épuisement des ressources naturelles, etc. C’est le signe non seulement d’une pression économique sur la nature, mais aussi le résultat du poids de notre nombre.. Un récent sondage IFOP montre d’ailleurs que 72 % des gens pensent que la planète est surpeuplée, le sentiment des gens rejoint les réalités biophysiques. Dans ce contexte, l’association Démographie Responsable estime qu’une décroissance démographique progressive doit s’opérer. L’exemple charentais serait donc un exemple à suivre.

Mais il faut aller plus loin que le constat statistique. Il ne s’agit pas de prendre la reproduction comme une fatalité, mais comme une pratique réfléchie. Notre association Démographie Responsable préconise officiellement une autolimitation volontaire de la natalité. Sa démarche passe par l’information sur les conséquences de la pression démographique pour les générations futures, les autres espèces et l’environnement. En parallèle à cette information, il faudrait se donner pour mission de soutenir toutes les initiatives en faveur de l’éducation, condition nécessaire à la compréhension par tout être humain des dangers écologiques liés à la surpopulation. Il faudrait étudier la capacité de charge d’un territoire, cela ne se fait pas encore. Cette expression désigne le nombre maximum d’humains qu’un territoire donné peut tolérer sans que la nature ne subisse de dégradation irrémédiable.

Nous avons outrepassé les limites de la planète à supporter une espèce invasive et gaspilleuse, la nôtre. Face à l’urgence écologique, il nous faut pratiquer assidûment la sobriété démographique, ce qui se fait en Charente de façon involontaire, mais plus systématiquement dans plusieurs pays où les couples hésitent de faire des enfants dans un monde en perdition.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

démographie mondiale et capacité de charge planétaire (octobre 2011)

Un bébé de plus en France, une charge insupportable (février 2015)

Tout savoir sur la sobriété démographique (janvier 2023)

Arrêtons de faire (trop) de gosses !!! (février 2023)

Une Démographie Responsable en Charente Lire la suite »

L’Inde au bord du chaos démographique

L’ Inde vient de dépasser la Chine, elle est devenue le pays le plus peuplé de la planète avec 1,4 milliard d’habitants. L’écologiste et présidentiable René Dumont (1904-2001), observateur inlassable des réalités de terrain, n’avait cessé de constater que « la fécondité galopante ne fournit pas de main d’œuvre mais un surplus de bidonvilles. »

Carole Dietrerich : En Inde certaines familles consacrent de 1 700 euros à 3 300 euros par an, une fortune à l’échelle indienne, pour envoyer leurs enfants à Kota cette cité d’un million d’habitants, surnommée l’« usine à prépas », voit 150 000 à 200 000 jeunes affluer de toute l’Inde afin d’y préparer les très sélectifs concours des institutions d’élite du pays, Parmi les milliers de candidats prêts à bachoter des mois durant à Kota, seuls 2 % réussiront à intégrer les établissements d’élite. Depuis 2011, à Kota, plus d’une centaine d’étudiants ont ainsi mis fin à leurs jours. Le phénomène ne se limite pas à Kota : en Inde, un étudiant met fin à ses jours toutes les quarante-deux minutes . « Obtenir une place est très difficile à cause de la taille de notre population », avance Kashish Chandwani candidate pour la troisième fois à l’entrée en médecine. Chaque année, le marché du travail doit absorber neuf millions de nouveaux arrivants et la croissance du géant sud asiatique, qui avoisinera cette année les 5,9 %, ne parvient pas à générer suffisamment d’opportunités.fort taux de chômage des jeunes : plus de 23 %, selon la Banque mondiale. Et encore, ces chiffres ne disent rien du sous-emploi chronique et ne prennent pas en compte ceux, nombreux, ayant renoncé à chercher un job.

« Avec une importante population jeune sans emploi qui ne voit pas ses ambitions se réaliser, nous risquons d’aller dans le mur », prévient Poonam Mutreja, directrice de la Fondation pour la population de l’Inde, spécialiste de la démographie indienne, qui met en garde contre le risque de mouvements sociaux.

Le point de vue des écologistes malthusiens

Ce n’est qu’au détour de citations que la surpopulation est donnée comme cause d’un avenir bouché pour la jeunesse. Le ralentissement actuel de la fécondité en Inde ne doit pas cacher que l’Inde a déjà 470 hab./km2. Comme plus de 40 % de sa population a moins de 25 ans, cela veut dire que la croissance démographique est loin d’être terminée. Or la croissance des problèmes va avec le nombre croissant d’une population. Au recensement de 1921, la population comptait 300 millions d’habitants, on atteint 400 millions en 1955, aujourd’hui 1,4 milliard d’habitants ; c’est 17 % de la population mondiale sur 3 % des terres émergées. Une population qui est multipliée par presque 5 en l’espace d’un siècle ne peut qu’aller au désastre. Créer des emplois pour 15 millions de nouveaux Indiens chaque année, c’est impossible. Rappelons que la dernière campagne de recrutement des chemins de fer début 2022 avait attiré 12,5 millions de candidats pour seulement 35 000 postes.

En 1955 Claude Lévi-Strauss pouvait écrire : « Il n’est pas certain que les progrès de l’hygiène aient fait plus que rejeter sur d’autres mécanismes, grandes famines et guerres d’extermination, la charge de maintenir une mesure démographique à quoi les épidémies contribuaient d’une façon qui n’était pas plus effroyable que les autres. »

Nos articles antérieurs sur ce blog biosphere

Un surpeuplement inquiétant en Inde

L’Inde, une surpopulation par condensation urbaine

des Rafale en Inde, tout le monde se réjouit. Pas moi !

L’Inde au bord du chaos démographique Lire la suite »

L’Inde, puissance démogr. aux pieds d’argile

Le gouvernement indien, contrairement à la tradition depuis plus d’un siècle, n’a pas effectué de recensement décennal depuis 2011. Pourtant l’ONU a fixé à la mi-avril 2023 le fait que l’Inde, avec 1,417 milliard d’habitants contre 1,412 milliard pour la Chine, serait désormais le pays le plus peuplé de la planète. Il le restera au moins jusqu’à la fin du siècle. Si l’indice actuel de fertilité (2 enfants par femme) se situe désormais légèrement en dessous du seuil de renouvellement (2,1 enfants par femme), le fait que 40 % de la population a moins de 25 ans fait en sorte que la croissance démographique va persévérer dans le temps.

Sophie Landrin : La population de l’Inde a augmenté de plus de 1 milliard de personnes depuis l’indépendance en 1947 et va continuer de croître jusqu’en 2060, pour atteindre 1,7 milliard. L’Inde fait face à un périlleux défi : soit le pays est capable de créer des emplois pour le million de jeunes entrant chaque mois sur le marché du travail, et il bénéficiera du fameux « dividende démographique », soit la croissance des emplois ne décolle pas et la situation risque de devenir un désastre démographique. Alors que l’économie indienne créait 7 millions d’emplois, dans les années 2000-2010, elle n’en génère plus que de 3 millions à 4 millions, en raison notamment d’un secteur informatique moins pourvoyeur d’emplois. Résultat : le travail informel continue de croître. Il représente plus de 80 % des emplois, sans protection sociale, sans retraite, sans soumission à l’impôt. L’Inde reste – cas unique dans l’histoire du monde – un pays majoritairement rural. L’agriculture emploie 41,5 % des actifs, l’industrie 26 % et les services 32,5 %. Le pays compte 800 millions de pauvres, qui dépendent des rations alimentaires distribuées par le gouvernement.

L’autre défi qui attend l’Inde, et qui aura un impact sur le reste du monde, tient dans la capacité du pays à assurer un développement soutenable. Comment accueillir, sans dégrader davantage l’environnement et les écosystèmes, 250 millions de personnes supplémentaires d’ici à 2060 ? La pression sur l’environnement, les ressources et les sols sera considérable. L’augmentation de la population va aussi entraîner des besoins accrus en matière d’urbanisation. Il va falloir agrandir les mégapoles déjà aux limites de leurs capacités, ainsi la capitale indienne qui s’étend déjà sur près de 50 kilomètres. Les besoins en alimentation, en électricité et en énergie vont augmenter alors que les plaines fertiles ne sont plus disponibles, et que le territoire, avec ses 7 500 kilomètres de côtes soumises à l’élévation du niveau de la mer, risque de rétrécir.

Le point de vue des écologistes malthusiens

Pierpol : Article du MONDE bien documenté, mais paradoxal. Du titre « nouvelle puissance démographique » à la chute, « un saut dans l’inconnu », il y a contradiction. En quoi une « puissance » peut-elle redouter le futur? Tout simplement par ce que la démographie en soi n’est pas un facteur de puissance mais une charge, c’est seulement la production de richesses qui confère la puissance cqfd. L‘Inde, sous le fardeau de sa population, est en train de s’autodétruire, économiquement et politiquement, et, au passage de détruire le monde par son usage en développement constant du charbon.

Jean-Claude TIREX : Toute cette jeunesse qui va zoner dans les bidonvilles n’est guère un facteur de puissance… L’Inde est dans un sérieux pétrin.

Michel SOURROUILLE : La journaliste Sophie Landrin n’utilise pas une seule fois le terme approprié de surpopulation. Pourtant tous les éléments de son article démontre cet état de fait. Une population passant de 400 millions en 1947 à 1,7 milliard en 2060, 12 millions de jeunes entrant sur le marché du travail qui n’en peut fournir que 3 ou 4 millions. Plus de 80 % des emplois le travail informel, donc sans aucune protection sociale. Pour l’alimentation, les plaines fertiles ne sont plus disponibles, et les 7 500 kilomètres de côtes sont soumises à l’élévation du niveau de la mer. Déjà 800 millions de pauvres… qui dépendent des rations alimentaires distribuées par le gouvernement. Comment accueillir tant de monde, sans dégrader davantage l’environnement et les écosystèmes, s’interroge Sophie qui ne dit pas un mot du planning familial. Comme dirait Malthus, guerres, famines et épidémies sera le triste sort du futur de l’Inde, loin d’une urbanisation qui ne sera qu’empilement de populations hors sol.

J’ajoute que LE MONDE que je suis assidûment depuis très longtemps s’interdit l’usage du mot «  surpopulation »… sauf dans un seul domaine, « surpopulation carcérale », qui se retrouve souvent même en titre. A croire que la population humaine peut s’accroître sans aucun inconvénient alors que c’est dommageable d’entasser des individus dans des prisons. A croire aussi que s’entasser dans des bidonvilles, ça c’est normal ! A croire que le programme alimentaire mondial suffit alors qui n’a plus assez de ressources pour faire face aux besoins. Alors que tous les indicateurs, en Inde et ailleurs, et même au niveau planétaire, sont tous dans le rouge… A mon avis la chasse aux musulmans que fait Modi dans son pays n’est que la conséquence de la surpopulation indienne : quand l’espace vient à manquer, il faut trouver des boucs émissaires aux problèmes créés par le surnombre ! Comme en France, autre pays surpeuplé, où on a trouvé comme bouc émissaire les immigrés, mais aussi les musulmans.

Dupond : Mais qui va oser dire que 65 millions de Français polluent plus que 1,4 milliards d’indiens ?

Arthur @ Dupond : Émission de CO2 en Inde (2021) : 2,71 Gt CO2 Émission de CO2 en France (2021) : 0,306 Gt CO2. Source : Our World in Data

Hemmer : En fait, l’Inde est devenue le symbole de tout ce qu’il ne faut pas faire aujourd’hui : un accroissement de population toujours hors contrôle et sans espoir d’amélioration de la condition de vie de centaines de millions de personnes… une société hyper inégalitaire: homme-femme, castes… une dégradation de l’environnement proportionnelle à cette surpopulation. Donc le bon titre aurait été « L’Inde : le collapsus de l’humanité »

Démographie Responsable : L’Inde, qui croule déjà sous tous les maux écologiques et sociaux, n’est pas prête de s’en sortir. Seule une décroissance démographique maîtrisée pourrait sauver ce qui peut encore l’être.

L’Inde, puissance démogr. aux pieds d’argile Lire la suite »

« Démographie Responsable » en actes

Quelques nouvelles de l’association « Démographie Responsable »

-Comme chaque année, nous avons participé au salon Primevère du 17 au 19 février. Cela a été l’occasion de nombreuses discussions avec le public et de rencontres avec nos adhérents régionaux.

Didier Barthès, notre porte-parole, a été interviewé par la radio locale AURA (région Auvergne-Rhône-Alpes) FM.

  • Le 10 mars, notre adhérent J.Michel Favrot, a tenu sa conférence (film de 50mn suivi d’un débat) « 8 milliards d’humains. Emoi, émoi, émoi… !!! » à Chamalières (63) avec un retour très positif du public. Les participants se sont fait l’écho de l’inquiétude des différentes générations concernant la raréfaction des ressources, les possibilités d’effondrement économique et « l’immoralité » des politiques natalistes…

– Alice Rallier notre responsable des Hauts de France a participé à l’émission de M6 « un jour un doc » diffusée le 21 mars, elle a pu y exprimer dans différentes séquences toutes ses convictions et son choix définitif de ne pas avoir d’enfant. Elle a également donné un descriptif de son militantisme dans sa région via des discussions avec d’autres personnes qui s’interrogeaient sur ce choix. L’accès à l’émission est possible sur le replay de M6 via ce lien pour internet (attention quelquefois cet accès peut être payant). Pour les replay télé, il faut aller sur les « derniers replays » de un jour un doc et faire défiler jusqu’à la bonne émission en deux épisodes. Alice intervient dans le premier volet.

Stéphane Madaule a écrit deux excellentes études : « Il existe bien un lien entre la taille de la population mondiale et le changement climatique » et « Les 3 grands défis d’avenir de l’Afrique . Vous les retrouverez sur notre site.

-Nous signalons la  lettre ouverte de Gérard Charollois, cofondateur du mouvement « Convention Vie et Nature » association partenaire de Démographie Responsable. Hymne à une véritable modestie de notre place dans la biosphère.

-Voici un article présentant les liens entre surpopulation et pollution et entre surpopulation et baisse de la disponibilité en eau douce

-Le 1er mars est paru le dernier livre de Pierre Jouventin membre de notre Comité Scientifique : « Le chien, un loup rempli d’humanité » aux éditions Ulmer. Ethologue, il est auteur de nombreux livres sur le loup et son descendant, le chien.

La nouvelle version de notre site est prête =, vous pouvez y accéder en vous rendant sur notre « ancien » site, un bandeau sur la page d’accueil vous le permet. N’hésitez pas à nous dire ce que vous en pensez !

-Prochaines dates à retenir :

     Nous ferons notre AG par visioconférence fin avril. Nous vous tiendrons bien sûr informés des dates exactes et de l’ordre du jour.

     Nous participerons du 18 au 21 mai 2023 à la foire Eco Bio de Colmar. Nous serons heureux d’y rencontrer les adhérents régionaux et bien sûr acceptons toutes les bonnes volontés pour tenir le stand !

https://www.demographie-responsable.fr/

« Démographie Responsable » en actes Lire la suite »

Stérilisation, tout savoir sur la vasectomie

Chez la femme, le terme de « stérilisation féminine » apparaît pour la première fois dans une publication de Kocks en 1878, et la première stérilisation chirurgicale par ligature tubaire est pratiquée par Lungren en 1881 ». Chez l’homme, la stérilisation masculine (ou vasectomie) consiste en une résection d’une portion de canal déférent avec occlusion des deux extrémités. Bien que la vasectomie ait été utilisée dès le début du siècle à des fins contraceptives individuelles, les publications médicales relatives à cette indication sont demeurées exceptionnelles jusqu’au début des années 1960. Une étude publiée en 1984 portant sur 16 000 vasectomies effectuées entre 1970 et 1983 a confirmé l’efficacité et l’innocuité de cette pratique.

Plus d’un siècle après avoir été mises au point et expérimentées, les techniques chirurgicales permettant la stérilisation des hommes et des femmes en âge de procréer et souhaitant bénéficier de cette méthode radicale de contraception peuvent être légalement mises en œuvre en France, l’Assemblée nationale ayant adopté le 30 novembre 2000 un texte de loi autorisant et encadrant cette pratique.

Lire, Ligatures des trompes et vasectomie pour tous et toutes

Tristan, 31 ans :  « Je suis en couple depuis cinq ans. Au début, ma compagne n’était pas certaine de vouloir des enfants. J’en étais un peu plus sûr qu’elle. Il y a eu une période de ma vie où être père était l’un de mes “life goals”. Mais aujourd’hui, je n’ai pas envie d’imposer la vie à quelqu’un qui ne l’a pas demandée, en particulier dans le contexte actuel. Au niveau environnemental, on est sur une planète qui a déjà du mal à supporter la présence des hommes en termes de ressources. Par ailleurs, le contexte politique en France, notamment la montée de l’extrême droite, me fait très peur. J’ai l’impression que faire naître un individu maintenant ne serait pas un cadeau. »

Gilles Pison :  « Une idée se répand en effet que ne pas avoir d’enfants serait ce qu’on peut faire de mieux pour l’environnement. Elle est source d’anxiété chez les jeunes. Mais c’est une idée fausse. A ceux qui se demandent s’ils vont ou non avoir des enfants, je dis : les enfants, ça coûte, c’est fatigant, c’est des contraintes. Si vous ne souhaitez pas en avoir, n’en ayez pas. Si vous souhaitez malgré tout en avoir, ayez-en, et le nombre que vous souhaitez. Mais éduquez-les de telle sorte qu’ils soient respectueux de l’environnement et aient un mode de vie durable quand ils seront adultes. Adoptez vous-mêmes les bons comportements sans attendre. La vraie question est moins celle du nombre que celle des modes de vie. »

Le point de vue des écologistes malthusiens

Camtaoij : Pourquoi parler de pratique « marginale » alors que le nombre annuel de vasectomies dépasse désormais celui des ligatures de trompes (et c’est très bien) ?

jos : La vasectomie, testée et approuvée. J’étais jeune, tout juste 30 ans, quand je l’ai faite, il faut juste être sûr de son coup pour la question des enfants (j’ai une fille, et c’était déjà beaucoup dans un monde pareil), car la douleur c’est qu’au début (ou pas), mais dans mon cas j’ai eu un hématome énorme aux testicules, autant vous dire que j’ai morflé pendant au moins 20 jours. Mais franchement, c’est quoi 20 jours ? Car après, que du bonheur j’ai envie de vous dire. J’ai une libido qui pète le feu, ma compagne n’a plus à se soucier de contraception (pilule et stérilet n’ont pas été ce qu’on peut appeler de « bons souvenirs » pour elle). Donc, réfléchissez-y, la seule condition c’est de ne plus vouloir d’enfant, vous avez 4 mois pour réfléchir à votre vasectomie future après le premier rendez-vous chez l’urologue, délai tout à fait correct pour confirmer ou infirmer sa décision.

Polo46 : Ce qui m’a le plus dérangé dans la vasectomie que j’ai réalisée en 2019, ce n’est pas l’opération en elle-même, mais la façon dont s’est déroulé le contrôle dans l’un des rares laboratoires. Tout commence par un questionnaire où il est indispensable d’y renseigner les coordonnées de ma conjointe avec des questions sur elle. En quoi cela regarde le laboratoire ? Je peux comprendre qu’en qualité de donneur de sang, les questions intimes ont vocation à sécuriser les receveurs, mais là on est dans le cadre d’un spermogramme qui ne regarde quand même que le patient..!

LPN : Le tiers des Québécois sont vasectomisés avant l’âge de 50 ans . 4 vasectomies pour 1 ligature des trompes. La France n’est pas le centre du monde (et, oui, très en retard sur la plupart des pays anglo-saxons sur cette question).

Lecrapaud : Les pays protestants ont des taux proches de 20%. Mais nous dans notre pays laïc (pardon catho) il faut 4 mois de délai (réflexion) entre le rdv avec l’urologue et l’opération. Pour les effets secondaires, vu que la vasectomie est très ancienne, et bien c’est vite vu, c’est quasi nul. A part peut être votre fierté viriliste. Au passage, le sperme est secrété par la prostate.

Zen64 : Les femmes de ces hommes ont beaucoup de chance, et ont bien choisi ! 😉

Domie70 : La vasectomie choque mais la ligature des trompes ? Ah! mais une femme c’est différent ! Elle doit juste subir une anesthésie générale et une intervention invasive !

Aguirre : Rendre obligatoire la vasectomie à partir de deux enfants par père, leurs compagnes vous remercient et la planète aussi.

Jerry Fules : C’est peut-être un article à faire lire à nos amis chasseurs. Tirer à blanc procure le même plaisir qu’avec un engin chargé, mais c’est moins nocif pour la planète.

Toledino : Bah avec les pesticides, perfluorés et autres perturbateurs endocriniens dans notre alimentation bientôt même plus besoin d’opération. Infertilité, tu nous guettes…

Lire aussi, Stérilisation, un livre de Laurène Levy

et Tendance GINK, Green Inclination No Kid

Stérilisation, tout savoir sur la vasectomie Lire la suite »

La pensée d’avant-garde du « no kid »

Le mensuel La décroissance s’acharne à nier la contrainte démographique. En avril 2023, il titre en Une, « Faites des bébés, pas la guerre » alors que trop de naissances comme nous le démontre constamment l’histoire ne peut faire que de la chair à canon.

Son titre en page 3, « La pensée stérile des no kid », est vraiment dégueulasse par rapport à tous ceux et celles qui se refusent à faire un enfant pour des raisons d’altruisme écologique.

On donne la parole à deux « philosophes », Frédéric Spinhirny et Nathanaël Wallenhorst, co-auteurs d’un manifeste « revigorant » selon Vincent Cheynet : « Vous voulez sauver la planète ? Faites des gosses ! »

Voici un condensé de leurs pensées

« Dans la post-modernité, l’errance des individus conduit souvent à trouver du sens dans les revendications même les plus nihilistes comme les appels à ne pas se reproduire. Il y a un mouvement « no kid » venant de consommateurs égoïstes, de travailleurs obnubilés par la performance. Et certains – pas tous !- pensent avoir trouvé une manière héroïque d’affirmer leur engagement dans la réduction de l’empreinte carbone. Notre propos est simple : scientifiquement et philosophiquement, réduire la place de l’humain pour réduire l’empreinte carbone est une voie sans issue. Il est plus courageux de boycotter le système de production actuel que les bébés… Notre manifeste est une réflexion sur le vivant. L’écologie est une manière de perpétuer ce qu’il y a d’unique sur cette planète, à savoir qu’il y ait en permanence des êtres humains. Pourquoi préserver une planète sans présence humaine ? Nous avons perdu la spécificité de l’humanité qui, par définition, passe par la génération… Mais la vie humaine est aujourd’hui profondément fragilisée. Par qui ? Par quoi ? Par un système économique mortifère refusant toute limite à la maximisation des intérêts individuels. … Nous choisissons de regarder l’avenir en éducateurs, à partir du miracle de la naissance, où surgit du neufAccueillir un nouveau-né, c’est le faire entrer dans une communauté préexistante. Il y a donc un devoir à bâtir un monde assez ouvert pour cet événement. Gardons en tète que, par la promesse de nouveauté dont il est porteur, chaque enfant a le pouvoir de renverser l’hégémonie en place….

Commentaire : Dans leurs propos, il n’y a aucune considération de l’altruisme dont font preuve les Gink, Green Inclination No Kid. Spinhirny et Wallenhorst récitent la vulgate classique selon laquelle il faut agir sur notre niveau de vie et certainement pas sur notre nombre. Ils placent l’humain au-dessus et à part de toutes les autres formes de vie : pour eux une planète sans humains n’aurait aucun sens. Leur anthropocentrisme n’a absolument pas ressenti que nous avons actuellement un rapport à la nature complètement vicié et que cela doit changer. Enfin leur optimisme béat considère qu’un nouveau-né fera certainement un Richard Wagner, un Karl Marx ou un quelconque innovateur alors que la probabilité est infiniment plus grande qu’il s’engage dans une milice de type Wagner ou qu’il meurt en bas âge dans un pays en voie de sous-développement.

En définitive leur prose est là pour faire du natalisme sans le dire et nier notre état de surpopulation. Cela arrange bien les religions qui prospèrent sur la misère humaine, les patrons qui ont besoin de main d’œuvre à bas prix et les États qui raffolent de multitudes à mener par le bout du nez.

Lisez sur notre blog biosphere

Tendance GINK, Green Inclination No Kid

Ginks, pourquoi ne pas avoir d’enfants ? (revue Silence)

Précisions :

Philosophe de formation, Frédéric Spinhirny est directeur d’hôpital. Il a déjà publié en 2020 « Naître et s’engager au monde, pour une philosophie de la naissance ». L’auteur engageait une réflexion sur l’essence de la politique comprise comme natalité, qui serait promesse de recommencement. Il analyse le lien entre production, procréation et création et rappelle que les hommes sont nés pour innover. La naissance nous fait éprouver le monde tel qu’il se présente et invite à le transformer pour le sauvegarder.

Nathanaël Wallenhorst est professeur à l’UCO (Université catholique de l’ouest)… le mot « catholique » est significatif.

La pensée d’avant-garde du « no kid » Lire la suite »

Vincent Cheynet, la décroissance démographique

Après des années de silence absolu sur la question démographique de la part du mensuel « La décroissance » et de son rédacteur en chef Vincent Cheynet, voici ce mois d’avril 2023 une première approche, disons assez « décalée ». Le grand titre en première page : «  Pour sauver le monde, faites des bébés, pas la guerre ». L’article de fond en page 3 : la pensée stérile des « no kid »

Et puis aussi une interview de Fabrice Hadjadj qui a publié  en 2022: « Encore un enfant. Une diatribe ». Pour résumer sa position, cette phrase : « La fécondité advient toujours à l’intérieur de l’aventure particulière d’une homme et d’une femme, c’est pourquoi je suis hostile à tout contrôle… » Il se refuse donc à répondre ouvertement et systématiquement aux judicieuses questions d’ordre collectif qui lui sont posées :

– Il serait pour le moins paradoxal que les objecteurs de croissance, qui rappellent inlassablement les limites des ressources naturelles, adoptent tout à coup l’idée d’un monde sans limites lorsque ils abordent le sujet de la démographie. N’est-ce pas là le risque majeur : que ceux qui critiquent le discours « ne faisons pas d’enfants pour sauver la planète » ne remettent pas en cause une croissance démographique exponentielle ?

– Des précurseurs de la décroissance comme Bernard Charbonneau, dont la réflexion était à l’antithèse d’un environnementalisme étriqué, ne craignent pas d’insister sur les périls de l’expansion démographique et la nécessité de la contrôler. Nier ou amoindrir ce sujet fondamental, n’est-ce pas l’abandonner aux esprits adeptes d’un écologisme borné ?

– N’y a t-il pas un risque de nourrir un discours nataliste bourrin destiné à produire de la chair à canon pour la guerre (économique) au détriment de toute considération écologique ?

On ne peut comprendre le positionnement d’une personne que si on a un éclairage sur son vécu personnel. Fabrice Hadjadj se déclare athée jusqu’en 1998, date à laquelle il se convertit au catholicisme, lorsqu’une maladie sérieuse de son père le pousse à entrer dans une église du Quartier latin et à prier la Vierge Marie. Hadjadj est père de neuf enfants, ce qui se comprend vu son orientation religieuse. C’est en effet dans la Bible qu’il puise des réponses à la crise que traverse la paternité. Depuis 2015, il était conseiller de rédaction de la revue d’écologie intégrale Limite. Ce mouvement nie tout limite démographique : « Il faut non pas, comme le prétendent certains malthusiens anthropophobes, diminuer drastiquement la population (en commençant par les plus pauvres, toujours suspects d’être irresponsables), mais bien plutôt diminuer drastiquement notre production et notre consommation. » Hadjadj écrit : « Voilà que j’ai mis au monde ce petit, et voilà le monde comme il ne va pas – à quoi bon ? Mais il est là, qui me tend ses petits bras et qui sourit à l’avenir. » Hadjadj aime les enfants, donc il fait des enfants alors que d’autres sur les mêmes prémisses refusent d’en avoir.

En fait par son dernier livre ce « philosophe » voulait répondre aux incessantes accusations dont son couple fait l’objet : « Pourquoi donner la vie à autant d’enfants ? » Face aux réels problèmes causés par la surpopulation, ce nataliste botte finalement en touche en s’interrogeant sur l’extinction volontaire de l’espèce humaine par refus de toute forme de procréation, hypothèse complètement irréaliste !

Par contre, dans notre réalité collective, constatons qu’un enfant pourrait aussi bien naître au Bangladesh et tendre dans un dernier râle ses petits bras décharnés vers une mère totalement impuissante.

Vincent Cheynet, la décroissance démographique Lire la suite »

Les anti-malthusiens ont encore frappé

C’est en ce moment le grand matraquage médiatique sur le thème « Il n’y aucun problème démographique pour les siècles des siècles, amen ». Semer le doute, c’est fabriquer de l’ignorance. Les brèves suivantes reprenant en boucle le même thème sont une illustration parfaite de la distribution de Prozac à la population.

Et si la bombe démographique mondiale n’explosait pas ? – Courrier international

Courrier international :Dans une récente étude, un collectif d’experts partage des projections concernant la population mondiale, aboutissant à des chiffres inférieurs à …

On pourrait finalement ne pas dépasser 9 milliards d’humains d’ici 2050

yahoo.com : D’après eux, la « bombe démographique » tant redoutée pourrait ne pas … Conformément aux projections des Nations unies, la population mondiale …

On pourrait finalement ne pas dépasser 9 milliards d’humains d’ici 2050 – Ça m’intéresse

Ça m’intéresse : D’après eux, la population mondiale pourrait culminer à « 8,5 milliards de personnes d’ici le milieu du siècle », puis déclinera « à environ 6 milliards …

La population mondiale pourrait tomber à seulement 6 milliards d’ici 2100

Daily Geek Show : Si la surpopulation constitue une préoccupation majeure dans un monde aux ressources limitées, les scientifiques du projet Earth4all ont dévoilé …

Nous sommes 8 milliards sur Terre… et maintenant ? | National Geographic

National Geographic : La population mondiale a doublé en moins de cinquante ans, depuis précisément 1974, année où l’ONU réunissait l’ensemble des pays du globe pour la …

Réduire les inégalités pour ralentir la croissance démographique – Journal Métro

Journal Métro : Agence Science-Presse. 2 avril 2023 à 16h38 3 minutes de lecture. Pour limiter la croissance de la population mondiale, il …

L’aubaine démographique – Libe.ma

Libe.ma : En fait, la population mondiale pourrait culminer beaucoup plus bas que prévu, et c’est la consommation des 10% les plus riches du monde qui …

Le point de vue des écologistes non médiatiques

Voici les rhétoriques utilisées par les démo-négationnistes

– le déni : On parle de réduction potentielle de la natalité ou de vieillissement, jamais de surpopulation. C’est le syndrome de l’autruche, nous ne voyons que ce que nous voulons voir.

le refus de faire un dossier sur la surpopulation : Refuser d’aborder la question démographique, c’est laisser la victoire aux discours imbéciles des natalistes sans les avoir combattu, c’est d’une certaine façon abdiquer.

– l’amalgame : Il n’est pas rare de se voir traiter d’oublieux des pauvres, de néocolonialistes, de racistes, ignorant les inégalités, etc.

– le sophisme de la pente glissante, le plus utilisé : « oui, ça va aboutir à des stérilisations forcées », « c’est liberticide », etc.

– le sophisme du procès d’intention : «  vous montrez du doigt les pays en développement et non la responsabilité du Nord »…

– l’attaque du messager pour ne pas écouter le message : lire les attaques récurrentes contre Malthus sur ce blog alors que « malthusien » est entré dans le dictionnaire !

Les anti-malthusiens ont encore frappé Lire la suite »