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Libéralisme économique, le marché est Dieu

Des chercheurs considèrent le libéralisme comme une forme de pensée théologique. Le marché y fait figure de dieu digne de foi et tout puissant, avec ses prophètes et ses commandements. Mais c’est un Dieu qui a déclenché le réchauffement climatique, l’extinction de la biodiversité et l’usage des armes.

Stéphane Foucart : Derrière le jargon de l’économie libérale, on retrouve une mythologie des origines, des récits de déchéance et même une doctrine du péché et de la rédemption. Avec, au pinacle de cette « nouvelle théologie », la figure du marché, son mystère et la révérence qu’il inspire. Le lieu de la rencontre entre l’offre et la demande, ce mécanisme théorique qui détermine les prix et la distribution des richesses devient une entité transcendante. Le dieu Marché prétend nous offrir le salut.Le cours de la bourse est consulté chaque jour et les journaux s’emplissent de débats ésotériques sur les déterminants de la croissance.

Le renversement historique est cocasse. Car la naissance de l’idée moderne du marché, au XVIIIe siècle en Europe, est précisément le fruit du refus d’un ordre social fondé sur la loi divine. Trois siècles plus tard, l’Église prend sa revanche et le pape François accuse le marché d’avoir remis en cause l’habitabilité de la planète. C’est le fonctionnement même des marchés qui est la cause majeure de la dérive climatique et de la détérioration de l’environnement. La crise écologique fracture la vision idéalisée d’un marché omniscient et autorégulateur.Paradoxalement, Or nos dirigeants comptent répondre aux destructions provoquées par l’extension des marchés et le déferlement technique par encore plus de marché et de technique.

le point de vue des écologistes écolos

La place de la nature dans la pensée économique depuis Adam Smith (1776) a toujours été négligeable. Si la question du renouvellement des ressources naturelles est au cœur des interrogations de Malthus, les classiques et les néo-classiques ont exclu la nature du champ économique. La question de l’épuisement des ressources ne se pose pas à l’époque. La pollution industrielle apparaît pendant la seconde moitié du XIXe siècle (combustion du charbon…) sans que l’on s’en préoccupe. Le problème majeur est de produire, le reste importe peu.

Karl Marx était dans la même lignée. On devrait s’apercevoir aujourd’hui qu’une durabilité forte nécessite que le patrimoine naturel reste constant (il est absolument complémentaire de l’activité humaine d’une génération à l’autre). Cette conception écolo repose sur la forte complémentarité entre les trois types de capital (technique, humain et naturel). Mais c’est le dieu croissance qui est actuellement toujours adulé.

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Libéralisme, marxisme et écologisme

extraits : Il n’y a pas dans l’analyse de Marx l’idée que le capitalisme va dépérir parce qu’il exploite de façon outrancière les ressources de la nature. La cause principale de disparition du  capitalisme reste pour lui la baisse tendancielle du taux de profit. Le développement de l’industrie est en partie « déterminée par la nécessité de diriger socialement une force naturelle, de s’en servir, de se l’approprier en grand par des œuvres d’art, en un mot de la dompter ». Ce qui le préoccupe, ce ne sont pas les ressources de la nature, puisqu’elles sont supposées faciles d’accès et gratuites. Ce qui importe, ce sont les ressources transformées par le travail des ouvriers et le capital des entrepreneurs. Pour Marx, la nature en tant que telle ne produit pas de richesses….

social-écologisme contre social-libéralisme

extraits : L’enjeu écologique nécessite une vision du long terme qui est complètement ignorée par les mécanismes de marché. L’enjeu écologique nécessite une forte intervention de l’Etat et sans doute une planification écologique. L’enjeu écologique nécessite la participation de tous aux efforts nécessaire après débat démocratique. Le fondement idéologique des socialistes, basé sur le rôle de l’Etat, la solidarité collective et un projet de société sans classes, nous prépare mieux que la droite à affronter les différentes crises écologiques et sociales qui émergent aujourd’hui. Contre le social-libéralisme, le social-écologisme pourrait nous ouvrir un avenir durable, plus égalitaire, plus sobre, plus convivial….

non au libéralisme (texte de 2008)

extraits : Le libéralisme économique est fondamentalement pervers, il propose la liberté, mais c’est la seule liberté des riches et des patrons d’entreprise. Ce « libéralisme » repose sur trois postulats qui reposent sur du vide. Le premier réside dans la primauté de l’individu, tous les phénomènes collectifs peuvent être compris grâce à l’étude des décisions individuelles. Ensuite il y a la rationalité individuelle, en poursuivant son propre intérêt, l’individu veut accroître le plus possible sa satisfaction personnelle. Enfin le marché, grâce à la concurrence, est le moyen le plus efficace pour coordonner entre elles les actions des différentes rationalités. Cette idéologie a régné pendant plus de deux siècles, elle a entraîné la plus dangereuse libération des forces productives que la planète ait jamais connue. Mais cette pensée limitée a complètement oublié le substrat qui lui permettait de se développer, les ressources de la planète, la stabilité dynamique de la nature….

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L’extractivisme se veut indispensable, à tort

La sagesse de Thomas More a été ignorée, qui condamnait toute ouverture des entrailles de la Terre :

« L’or et l’argent n’ont aucune vertu, aucun usage, aucune propriété dont la privation soit un inconvénient véritable. C’est la folie humaine qui a mis tant de prix à leur rareté. La nature, cette excellente mère, les a enfouis à de grandes profondeurs, comme des productions inutiles et vaines, tandis qu’elle expose à découvert l’air, l’eau, la terre et tout ce qu’il y a de bon et de réellement utile. » (L’utopie 1ère édition 1516)

Nous creuserons jusqu’au bout, nous avons tort,  et les livres sur la question se sont multipliés à une époque : Dette et Extractivisme de Nicolas Sersiron (2014), Le crépuscule fossile de Geneviève Férone-Creuzet (2015), Creuser jusqu’où ? (Extractivisme et limites à la croissance, 2015), Extractivisme, exploitation industrielle de la nature d’Anna Bednik( 2016). Mais nous sommes en 2024 et la fièvre de la soi-disant « transition écologique » a remis à l’ordre du jour un extractivisme forcené, exemple pour le lithium. Pourtant une ressource non renouvelable reste une ressource non renouvelable !

Jean-Baptiste Fressoz : Les chiffres impressionnent : des réserves estimées à 375 000 tonnes à Echassières, dans l’Allier. Mais, étant donné la teneur du minerai, son exploitation implique de retirer du sous-sol plus de 2 millions de tonnes de granit, de les concasser, de les broyer et de les soumettre à divers traitements chimiques. Tout cela consomme énormément d’eau – sans doute plus de 1 million de mètres cubes – et d’énergie : un four à calcination brûlera 50 millions de mètres cubes de gaz par an et l’ensemble du projet consommera 446 gigawattheures d’électricité par an. De cette mine, la multinationale Imerys prévoit de sortir suffisamment de lithium pour fabriquer 17 millions de voitures, soit seulement un tiers du parc actuel. Et la voiture électrique ne réduit que de 60 % les émissions de CO2 par rapport à un véhicule thermique. Mais le lobby minier parle maintenant « des métaux pour la transition », le climat est parvenu à réenchanter la mine.

Le point de vue des écologistes anti-mines

L’ensemble de l’économie a désormais repris ce mantra : « Il faut de la croissance pour financer la transition écologique. » Argument inepte, puisque la transition n’a pas même commencé, qu’elle est continuellement reportée, et que chaque euro de PIB supplémentaire aggrave les problèmes environnementaux. L’effondrement brutal devient chaque jour plus probable, faute de lancer avec courage et lucidité le seul vrai débat démocratique qui vaille : quelles activités prioritaires voulons-nous continuer de faire croître (ex. recherche, santé, logement) vs lesquelles allons-nous faire décroître de manière planifiée (ex. mobilité, tourisme, consommation, etc.) ?

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Zygmunt Bauman, exploitation minière et « liquidité » (2017)

extraits : L’exploitation minière est la métaphore de toute la civilisation moderne. L’agriculture traditionnelle favorise l’établissement d’un heureux équilibre entre les éléments naturels et les besoins de la communauté humaine. Ce que l’homme prélève  à la terre lui est délibérément restitué. En revanche, le travail de la mine est avant tout  destructeur : son produit est un amas sans forme et sans vie, ce qui est extrait ne peut être remplacé. La mine passe d’une phase de richesse à l’épuisement, avant d’être définitivement abandonnée – souvent en quelques générations seulement. La mine est à l’image de tout ce qu’il peut y avoir de précaire dans la présence humaine, rendue fiévreuse par l’appât du gain, et le lendemain épuisée et sans forces….

Nauru, l’extractivisme à l’image de ce qui nous arrive (2016)

extraits : Une espèce appartenant au règne animal s’est lancée dans une activité totalement inédite : l’extraction de minerais sans passer par les végétaux, qui jouaient jusqu’alors le rôle de fournisseurs intermédiaires. Cette espèce creuse, perce, concasse le sol, cette espèce c’est la nôtre. Or Nauru est un miroir de la fragilité des civilisations fondées sur le pillage des ressources de la Terre.  Nauru, perdu dans l’étendue du Pacifique, ses 10 000 habitants, ses gisements de phosphate… les millions ne tardent pas à pleuvoir sur le petit État. Si bien que dans les années 1970, Nauru est le pays le plus riche du monde… Les années 1990 sonnent comme le réveil brutal pour tout le pays : 80 % de la surface de l’île a déjà été creusé.  Comme pour toute ressource naturelle non renouvelable, impossible de maintenir une production régulière et durable. Mais comme la population de l’île s’est habituée à jouer les rentiers oisifs et se refuse à diminuer son train de vie….

La fin programmée de l’extractivisme ? (2016)

extraits : En 1859 le pétrole a été trouvé à 23 mètres de profondeur en Pennsylvanie. Pour les huiles de schiste, la roche mère se situe entre 1500 et 3500 mètres de profondeur. En 1930, on extrayait 100 unités de pétrole pour une unité d’énergie consommée. En 2000, on obtient 20 unités de pétrole pour une unité et aujourd’hui 2 unités d’huile de schiste au maximum pour une unité. Le rendement est pratiquement nul. Il en est de même pour les autres matières premières, la raréfaction absolue….

La fin des réserves minières, c’est incontestable (2014)

extraits : rapport de 1972 à propos des ressources minières :« Etant donné le taux actuel de consommation des ressources et l’augmentation probable de ce taux, la grande majorité des ressources naturelles non renouvelables les plus importantes auront atteint des prix prohibitifs avant qu’un siècle soit écoulé ». Vérifions cette conclusion de 1972 avec les données de 2014 : les gisements métalliques et énergétiques, à la base de notre économie moderne auront pour l’essentiel été consommés d’ici 2025 (date de la fin de l’or, de l’indium et du zinc) et 2158 (date de la fin du charbon). La fin du chrome, dont la production mondiale varie de 17 à 21 M t par an, est estimée à l’an 2024….

fin de la société minière, fin de l’abondance à crédit (2013)

extraits : Entre 1985 et 2005, la France a successivement arrêté sa production de tungstène, de bauxite, d’argent, de plomb, de zinc, de fer, d’uranium, de potasse, de charbon et d’or. Après l’arrêt des ardoisières de Trélazé le lundi 25 novembre, il ne subsiste désormais dans l’Hexagone qu’une mine de sel. On allait chercher les blocs d’ardoise à 400 à 500 mètres sous terre, la qualité est moins bonne, le gisement s’épuise : une mine éternelle, cela n’existe pas, c’est non renouvelable. Avec la fin de la société minière, c’est aussi la fin des énergies fossiles, c’est la fin de la civilisation thermo-industrielle, c’est l’heure du grand chambardement, c’est la diminution du pouvoir d’achat, c’est la fin du tourisme de masse… et le retour aux champs….

arrêt des extractions minières partout dans le monde (2012)

extraits : A qui appartiennent les ressources minières du Groenland ? Les immenses ressources de son sous-sol attirent les convoitises ; l’accélération de la fonte de la calotte glaciaire permet d’envisager leur exploitation. Mais ces ressources n’appartiennent ni à l’Europe via le Danemark, ni aux autres Etats limitrophes. Ces ressources n’appartiennent pas non plus aux 57 000 habitants de cette île recouverte d’une couverture de glace atteignant 150 mètres d’épaisseur. Ces ressources n’appartiennent certainement pas aux firmes multinationales comme Exxon Mobil, Cairn Energy ou encore EnCana. Ces ressources n’appartiennent même pas aux générations futures qui n’en feraient pas un usage meilleur qu’aujourd’hui. Il faut lutter contre la logique extractive et sanctuariser les dernières et rares ressources du sous-sol qui nous restent….

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Pétrole, nous en avons pour moins de 30 ans

L’OPEP « possède » environ 70 % des réserves prouvées de pétrole, soit 1215 milliards de barils. À 100 millions de barils par jour, moyenne actuelle, soit 36,5 milliards par an, cela fait seulement 33,3 années de production. Ajoutons quelques pays hors OPEP, et l’off shore très très profond, de toute façon l’échéance est proche : plus du tout de pétrole = effondrement de la société thermo-industrielle.

Sachant que les nuisances du réchauffement climatique nous imposent de laisser sous terre une grande partie des ressources fossiles, nous avons très très peu de temps pour nous sevrer des énergies faciles, les énergies fossiles. Comme les magnats du pétrole veulent leurs royalties et que le consommateur lambda reste accro à sa voiture et son confort, nous ne voudrons rien faire de sérieux à court terme. On voudra attendre le dernier moment et il sera alors trop tard pour s’adapter en douceur. Nos générations futures vont souffrir, c’est cela les perspectives du long terme.

Adrien Pécout : Du côté des quantités, le poids de l’OPEP dans la production mondiale de pétrole (brut, sables bitumineux, schiste, condensats) a déjà décliné : il est passé de 43,2 % en 2012 à 36,3 % en 2022, sur désormais plus de 93 millions de barils par jour. La part des Etats-Unis a grimpé : elle s’est élevée à 18,9 % en 2022, contre 9,6 % dix ans auparavant, c’est-à-dire avant la « révolution » texane des pétroles de schiste. L’euphorie américaine sera de courte durée, elle est portée entièrement par le shale oil (pétrole de schiste) dont le déclin inéluctable débute en 2025 selon l’AIE).

Du côté des prix, les restrictions de quotas ont maintenu jusqu’à présent les prix à un niveau élevé : le baril de brent, référence en Europe, a tourné à 83 dollars en moyenne (environ 76 euros) durant toute l’année 2023. Moins qu’en 2022 (101 dollars), sur fond de guerre en Ukraine, mais davantage qu’en 2021 (71 dollars). Parce qu’ils redoutent de perdre des parts de marché, plusieurs membres de l’OPEP rechignent aujourd’hui à baisser leurs quotas de production.

Le point de vue des écologistes

L’affrontement fait rage, l’OPEP d’un côté, la demande mondiale de l’autre et l’AIE qui veut servir d’arbitre… mais les réalités géo-physiques sont les plus fortes.

L’AIE (Agence internationale de l’énergie), créée en 1974 en réaction au premier choc pétrolier, représente les grands pays consommateurs d’énergie – Etats-Unis, Europe, Japon… La publication par l’AIE en mai 2021 du rapport « Net Zero by 2050 » pour la décarbonation du secteur de l’énergie comporte plusieurs préconisations chocs : arrêt des nouveaux investissements dans les énergies fossiles, division par quatre de la demande de pétrole… L’utilisation d’un baril de pétrole c’est l’émission de 400 kg de CO2. 1700 milliard de baril de pétrole en réserve c’est potentiellement 680 milliard de tonnes de CO2. Pour rester sous les 1,5 degrés il faut émettre moins de 250 milliard de tonnes. Pour éviter la catastrophe climatique, une très grande partie de ces réserves prouvées doit donc rester sous terre.

Du point de vue de l’OPEP, le point de vue des climato-réalistes est une déclaration de guerre. L’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) regroupe 12 pays producteurs dont le Venezuela, l’Iran ou encore les Emirats arabes unis. Elle compte aussi une dizaine de pays alliés menés par la Russie, dans le cadre d’une union informelle, l’OPEP+. « Aujourd’hui, ce qui est clair, c’est que le pic de demande pétrolière n’apparaît dans aucune prévision fiable et robuste à court et moyen terme », réagit le secrétaire général de l’OPEP. « Le pic pétrolier et gazier ne sera probablement pas atteint avant un certain temps, et encore moins en 2030 », a lancé le directeur général de Saudi Aramco.

Mais il ne faut pas confondre le pic du pétrole en termes géophysiques, le maximum de pétrole qu’on peut extraire de terre, et le pic de la demande qui est une variable socio-économique. Le pic du pétrole conventionnel a été atteint en 2008, depuis on force la terre à produire 100 Mb/j. Ce n’est pas durable et il y aura un jour ou l’autre le choc pétrolier ultime, la rareté fera exploser le prix et la demande s’effondrera. Ce scénario est inéluctable…

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Le pic pétrolier et le choc qui lui succède

extraits : Le pic pétrolier est ce point de retournement à partir duquel la production de pétrole commence à baisser inéluctablement. Le géologue américain King Hubbert avait annoncé en 1956 que les États-Unis connaîtraient ce pic vers 1970. A l’époque la majorité des experts s’était montrée incrédule. Pourtant le pic de Hubbert a été atteint aux Etats-Unis entre 1971 et 1972. De nos jours, la problématique du réchauffement climatique et de l’extinction de la biodiversité ont occulté la prévision d’une pénurie énergétique à venir faite par l’ASPO. Il faudrait d’urgence réintégrer cette donnée dans nos raisonnements car la pénurie inéluctable de ressources fossiles donnera le signal de la mort de la civilisation thermo-industrielle….

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Baisse de la fécondité humaine, une rêverie

Selon une étude publiée dans « The Lancet » le 21 mars 2024, l’indice de fécondité moyen en 2050 pourrait se situer autour de 1,8 enfant par femme à l’échelle de la planète, soit au-dessous du seuil de renouvellement de la population. Un indice qui pourrait chuter à 1,6 enfant par femme à la fin du siècle. Par comparaison, les dernières projections des Nations unies, rendues en 2022, projetaient un nombre moyen d’enfants par femme autour de 2,1 en 2050 et de 1,8 en 2100.

Stéphane Foucart : Les travaux publiés le 20 mars 2024 anticipent une baisse de la fécondité humaine plus rapide qu’escompté au niveau mondial. Issus du projet collaboratif pilotés par l’Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME), les chercheurs ont mené leur analyse pays par pays. Dans les pays du Sud, le nombre d’enfants par femme baisse à mesure que les populations s’y urbanisent, que les femmes accèdent à l’éducation et à des moyens de contraception, que la mortalité infantile baisse, etc. L’Afrique subsaharienne demeurerait la seule grande région du monde dynamique pour une grande part du siècle en cours. Les chercheurs s’attendent à ce qu’en 2100 seuls les Samoa, la Somalie, les îles Tonga, le Niger, le Tchad et le Tadjikistan se maintiennent au-dessus du seuil de renouvellement des populations.

Quant au « réarmement démographique » prôné par Emmanuel Macron, il ne devrait pas enrayer la tendance lourde à la baisse : les chercheurs estiment que les politiques natalistes n’ont qu’un effet marginal, de l’ordre d’un incrément de seulement 0,2 enfant par femme.

Le point de vue des écologistes sérieux

Aguirre : Cette analyse de l’IHME manque de réalisme. Compte tenu de son inertie, nous serons toujours aux alentours des 10 milliards à l’horizon 2100. Cela est catastrophique en matière de pollution, de dégradation de l’environnement et de disparition de la vie sauvage et de la biodiversité.

Venga : Penser qu’une réduction de la population mondiale conduirait automatiquement à la sauvegarde des ressources planétaires est le syllogisme le plus répandu : la majorité des ressources utilisées actuellement est le fait d’une très faible partie de la population. Le modèle d’ultra consommation continue son expansion et attire déjà une immigration massive qui lui garantit la pérennité pour les 50 ans à venir.

Michel SOURROUILLE : L’IHME se répète. Selon leurs prévisions précédentes de 2020, la population mondiale pourrait atteindre son pic en 2064, à 9,7 milliards d’individus, et entamer alors un déclin pour redescendre à 8,8 milliards de Terriens à la fin du siècle. Les chercheurs anticipaient une baisse globale du nombre de naissances par femme, en raison d’un meilleur accès aux moyens de contraception et d’un niveau d’éducation des filles plus élevé, qui retarderait l’âge de la première naissance. Ce scénario de convergence des pays vers un taux de fécondité plus bas que celui estimé par l’ONU reste « une hypothèse spéculative ». Les experts de l’ONU s’appuient sur l’évolution passée des indicateurs de mortalité et de fécondité. L’équipe de l’IHME a anticipé que les décisions politiques, notamment en matière d’éducation et de santé, pouvaient influer la fécondité. Or la recherche de puissance d’un côté et la peur du vieillissement de l’autre pousse à accroître les naissances.

Frog : je crains aussi qu’entre les catastrophes climatiques et les tensions sur les ressources qui en découlent, il y aura d’autre risques pour la population mondiale d’ici 2100.

Kirlu : Reste à régler la répartition et la redistribution des richesses, les nationalismes, les dictatures …

Marie-C.D : De toutes façons, quel sera l’avenir de ces jeunes et de leurs enfants ? Un monde qui ira pourrissant, un climat délétère, des polluants éternels, des pluies diluviennes, des archipels submergés, des terres desséchées qui ne pourront suffire à nourrir la population, des famines, et des guerres, bien sûr, des dictateurs qui ne penseront qu’à s’enrichir…

Restons civils : Dans un monde fini, la croissance exponentielle permanente n’est pas possible. Le 21e siècle sera celui d’un changement radical et probablement irréversible vers une civilisation plus équilibrée… si nous réussirons l’exploit de ne pas nous entre-tuer avant.

PaulPomme : Fier sommet de l’évolution, l’homme a réussi à bousiller la planète de façon irréversible. Il a inventé la guerre, la torture, le viol, le mensonge et le cynisme systématique, l’alcoolisme, la finance reine et le Chacun pour Soi. En résumé une espèce sado-maso. Qu’elle crève l’humanité, la biodiversité en sera soulagée.

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9,7 milliards, la population mondiale en 2064

extraits : Selon une étude publiée par la revue médicale The Lancet, la population mondiale pourrait atteindre son pic en 2064, à 9,7 milliards d’individus, et entamer alors un déclin pour redescendre à 8,8 milliards de Terriens à la fin du siècle. Peut-on sérieusement croire que dans les pays du Sahel les politiques mettent à disposition des femmes des moyens de contraception alors que l’augmentation de leur population est justement un objectif politique ? Comment croire qu’un pays comme l’Italie ou l’Espagne perdrait la moitié de ses habitants d’ici 2100 ? Idem la Chine?….

Earth4all, une autre tromperie démographique

extraits : Des chercheurs de l’initiative Earth4all ont publié un rapport dans lequel ils esquissent deux scénarios possibles pour l’avenir. Dans le premier, le monde continue à se développer économiquement comme il l’a fait au cours des 50 dernières années. La population atteindrait alors son maximum de 8,6 milliards vers 2046 et se réduirait à 7,3 milliards d’ici 2100.Ce scénario repose sur une hypothèse, la perpétuation de la croissance avec les avantages de développement social qui vont avec. Or tous les indicateurs sont au rouge, écologiques, géopolitiques, économiques… Un monde sous tension n’a plus les moyens de se préoccuper de la fécondité humaine….

MEADOWS et la décroissance démographique

extraits : Lorsqu’une situation se dégrade, les boucles de rétroaction positives tirent le système vers le bas à un rythme sans cesse croissant. Lorsque les populations ont faim, elle cultivent la terre de façon plus intensive. Elles obtiennent davantage de nourriture à court terme, mais cela se fait aux dépens d’investissement à long terme dans l’entretien des sols. La fertilité de la terre diminue, entraînant avec elle la baisse de la production de nourriture. Dans une économie affaiblie, il se peut que les services sociaux soient réduits. Si l’on diminue le financement de la planification familiale, le taux de natalité risque de s’élever. La population augmente alors, ce qui diminue un peu plus encore les services par habitant….

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Des droits de l’Homme aux droits de la nature

Après l’irruption des droits de l’homme de 1789 et des droits sociaux de 1946, la constitutionnalisation de la Charte de l’environnement reconnaissait en 2005 les principes fondamentaux d’une écologie soucieuse du devenir de l’homme

lire https://biosphere.ouvaton.org/reperes/593-charte-de-lenvironnement

Il manque encore la reconnaissance des droits de la nature, mais l’idée fait son chemin…

Antoine Denoix, PDG d’AXA Climat : Les agriculteurs sont exsangues et les aléas climatiques de plus en plus extrêmes. Leur imposer en plus des normes environnementales sans redéfinir avec eux leur rôle futur, cela ne passera pas. Les équipes chargées, au sein des entreprises, du « reporting » social et environnemental (RSE) sont déjà épuisées sous des milliers de pages de documents et de chiffres à produire. Leur demander de mesurer non seulement l’impact du changement climatique sur leur modèle économique, mais aussi l’effet de leurs activités sur la planète et l’humain sans repenser le rôle de la comptabilité, cela ne passera pas. Les manageurs ont déjà le sentiment d’être asphyxiés sous le nombre de réunions et le stress. Leur demander en plus de « donner du sens » à leurs équipes, sans repenser le rôle des managers, cela ne passera pas.

L’écologie, c’est l’irruption des droits du vivant (humain et non-humain) au centre de toutes nos décisions et nos actions. Une déflagration équivalente à l’irruption des droits politiques au XIXe siècle ou des droits sociaux au XXe siècle. Et cela tire tout le reste : le social, l’économique…Nous, dirigeants d’entreprise, devons (ré) apprendre à agir de façon systémique, en acceptant la complexité plutôt qu’en la simplifiant. Nous devons endosser ce nouveau rôle, pour faire émerger une vision de long terme et permettre à chacun d’y jouer le sien.

Le point de vue des écologistes pas dupes

Antoine Denoix est le PDG d’AXA Climate, une entité du groupe AXA lancée il y a 5 ans, dédiée à l’adaptation climatique et environnemental … Axa, groupe mondial d’assurances au CA de 78,8 milliards d’euro en 2023 fait du greenwashing ! Notons que la tribune de leur homme-lige est curieuse : Denoix liste tout ce qui « ne passera pas » et qui, effectivement, commence à occasionner la crise du pacte vert européen. Mais ensuite, l’auteur conclut simplement qu’il faut accepter l’écologie et gérer la complexité, sans indication du moindre début d’une méthode efficace. De toute façon les assurances s’en foutent d’une augmentation des risques écologiques, les tarifs augmentent et c’est tout bénéfice comme avant.

Il n’empêche qu’Antoine Denoix soulève une thématique nouvelle qui est aussi une éthique, « mettre l’irruption des droits du vivant au centre de nos décisions ». Il nous faut penser l’avenir au nom des acteurs absents. Ce qu’on ne nomme pas n’existe pas. Nommer permet de représenter, de pouvoir en discuter, d’y croire jusqu’à pouvoir en faire un statut social. C’est pourquoi l’expression « acteurs absents » précise l’idée de « droits du vivant ».

Selon la définition du Dictionnaire du développement durable, il s’agit des générations futures et des non-humains, absents de nos délibérations actuelles. Une expression nouvelle permet de rendre visible l’invisible. C’est possible, les religions du livre en témoignent : elles font célébrer un dieu abstrait dont l’existence ne pourra jamais être prouvée. Par contre, les enfants de nos enfants et la biodiversité dans la nature sont une réalité tangible dont l’avenir est compromis. Ce serait élargir l’universalité bien plus fondamentalement que le droit de vote aux femmes et aux adulescents si on pouvait inclure dans la participation électorale les êtres vivants non humains, le milieu naturel et les générations futures. Ce n’est pas une procédure véritablement démocratique que de décider sans eux, les acteurs absents ou tiers-absents, de ce qui les intéresse au premier chef. Une telle délibération sans participation de tous les concernés dans l’espace et dans le temps ne peut qu’entraîner de mauvaises décisions : on s’immerge dans la défense d’un groupe particulier et/ou on ignore le long terme.

Mais comment inclure dans la participation électorale des acteurs absents qui, par définition, ne peuvent être présents ? Notre blog biosphere donne des réponses.

Acteurs absents de nos délibérations présentes

extraits : Partout ou presque, on trouve des qualifications doctrinales à propos des « droits » des riverains à un cours d’eau non pollué. Ce qui ne pèse pas dans la balance, c’est le dommage subi par le cours d’eau, ses poissons et ses formes de vie « inférieures ». Il n’est ni inévitable ni bon que les objets naturels n’aient aucun droit qui leur permette de demander réparation pour leur propre compte. Il ne suffit pas de dire que les cours d’eau devraient en être privés faute de pouvoir parler. Les entreprises n’ont plus ne peuvent pas parler, pas plus que les Etats, les nourrissons et les personnes frappées d’incapacité. Mais je suis sûr de pouvoir juger avec davantage de certitude quand ma pelouse a besoin d’eau qu’un procureur ne pourra estimer si les Etats-Unis ont le besoin de faire appel d’un jugement défavorable. La pelouse me dit qu’elle veut de l’eau par son jaunissement, son manque d’élasticité ; comment « les Etats-Unis » communiquent-ils avec le procureur général ? Nous prenons chaque jour des décisions pour le compte d’autrui et dans ce qui est censé être son intérêt ; or autrui est bien souvent une créature dont les souhaits sont bien moins vérifiables que ceux des rivières ou des arbres. » [Christopher D.Stone, « Should Trees Have Standing? Toward Legal Rights for Natural Objects” 1ère édition 1972 (Les arbres doivent-ils pouvoir ester en justice ? Vers des droits de la nature)

droits de la Nature contre droits de l’Homme ?

extraits : La déclaration de Stockholm rédigée en 1972 à l’issue du Sommet sur l’environnement renvoyait encore au Droit de l’homme «  à un environnement sain ». Ce n’était qu’un compromis qui n’a d’ailleurs abouti à aucune amélioration du milieu naturel. C’est pourquoi très récemment (2012) on se radicalise. L’Equateur évoque « la reconnaissance d’un droit de la nature au plein respect de son existence, au maintien et à la régénération de ses cycles vitaux et processus évolutionnaires »

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AIE, OPEP, un match pour ± 100 Mb/j.

L’AIE (Agence internationale de l’énergie), créée en 1974 en réaction au premier choc pétrolier, représente les grands pays consommateurs d’énergie – Etats-Unis, Europe, Japon… L’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) regroupe 12 pays producteurs dont le Venezuela, l’Iran ou encore les Emirats arabes unis. Elle compte aussi une dizaine de pays alliés menés par la Russie, dans le cadre d’une union informelle, l’OPEP+. L’affrontement fait rage.

Sylvaine Travadon : La publication par l’AIE en mai 2021 du rapport « Net Zero by 2050 » pour la décarbonation du secteur de l’énergie comporte plusieurs préconisations chocs : arrêt des nouveaux investissements dans les énergies fossiles, division par quatre de la demande de pétrole… C’est une déclaration de guerre du point de vue de l’OPEP

« Aujourd’hui, ce qui est clair, c’est que le pic de demande pétrolière n’apparaît dans aucune prévision fiable et robuste à court et moyen terme », réagit le secrétaire général de l’OPEP. « Le pic pétrolier et gazier ne sera probablement pas atteint avant un certain temps, et encore moins en 2030 », a lancé Amin Nasser, le directeur général de Saudi Aramco,

le point de vue des écologistes

Il ne faut pas confondre le pic du pétrole en termes géophysiques, le maximum de pétrole qu’on peut extraire de terre, et le pic de la demande qui est une variable socio-économique. Le pic du pétrole conventionnel a été atteint en 2008 , depuis on force la terre à produire 100 Mb/j. Ce n’est pas durable et il y aura un jour ou l’autre le choc pétrolier ultime, la rareté fera exploser le prix et la demande s’effondrera. Ce scénario est inéluctable, mais il est trop lent car le réchauffement climatique implique de laisser dès maintenant sous le sol la majorité du pétrole sous terre. Mais cela met en péril à la fois les magnats du pétrole et le consommateur lambda accro à sa voiture. Alors on va encore attendre le dernier moment et il sera alors trop tard pour s’adapter en douceur…

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Le pic pétrolier et le choc qui lui succède

extraits : Le pic pétrolier est ce point de retournement à partir duquel la production de pétrole commence à baisser inéluctablement. Le géologue américain King Hubbert avait annoncé en 1956 que les États-Unis connaîtraient ce pic vers 1970. A l’époque la majorité des experts s’était montrée incrédule. Pourtant le pic de Hubbert a été atteint aux Etats-Unis entre 1971 et 1972. De nos jours, la problématique du réchauffement climatique et de l’extinction de la biodiversité ont occulté la prévision d’une pénurie énergétique à venir faite par l’ASPO. Il faudrait d’urgence réintégrer cette donnée dans nos raisonnements car la pénurie inéluctable de ressources fossiles donnera le signal de la mort de la civilisation thermo-industrielle.

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Des décisions aveuglées par l’état de guerre

La Suède vient de rejoindre l’Alliance atlantique et se remilitarise à marche forcée, le gouvernement a supprimé les aides aux organisations œuvrant pour la paix et le désarmement.

Anne-Françoise Hivert : Le 7 mars 2024, le premier ministre suédois remettait au secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, les documents officialisant l’adhésion de son pays à l’OTAN. La droite libérale conservatrice, arrivée au pouvoir à l’automne 2022 avec le soutien de l’extrême droite, a décidé de suspendre la quasi-totalité des financements publics aux ONG œuvrant pour la paix. Au total, l’agence gouvernementale pour la paix, la sécurité et le développement versait 20 millions de couronnes (1,8 million d’euros) par an à dix-huit organisations – à comparer avec les 119 milliards de couronnes que la Suède va débourser pour sa défense en 2024.

Réaction de la Société suédoise de paix et d’arbitrage, Svenska Freds, fondée en 1883 : « Nous sommes devenus un refuge pour tous ceux qui ne se reconnaissent pas dans cette grande transformation que subit la Suède et qui veulent qu’une voix en faveur de la paix et du désarmement continue d’exister… mais quand la Russie a envahi l’Ukraine, les voix pour la paix ont été immédiatement remises en question. » Quand les organisations pacifistes sont invitées sur les plateaux de télévision, elles se retrouvent face à cinq ou six invités, tous favorables à l’adhésion du pays à l’OTAN. dans le débat public. Depuis l’invasion de l’Ukraine,  il n’y a plus de place pour la complexité, on se comporte comme si la Suède avait été attaquée et qu’aucune divergence d’opinions ne pouvait être tolérée.

le débat

les militaristes : Il faut vraiment avoir le crâne épais pour ne pas comprendre que l’entrée dans l’OTAN et le réarmement est le moyen le plus efficace pour la Suède de se prémunir contre toute invasion. Ceux qui ont pour objectif de nous rendre inoffensifs en échangeant nos armes contre des joints, de l’amour et une société inclusive ne réalisent pas dans quel monde, malheureusement ils vivent. Les Trump, Xi, Erdogan, Poutine partout dans le monde n’attendent que ça.

Personne n’aime la guerre, mais ce ne seront pas ces doux rêveurs qui arrêterons les soudards russes lorsque le boucher du Kremlin décidera de passer à la Suède ou aux pays baltes. Dans un monde de prédateurs et de brutes dont la Russie poutinienne est le premier représentant, il n’y a malheureusement pas de place pour la faiblesse . Si vis pacem para bellum .

Les pacifistes : Une société démocratique qui veut empêcher toute opposition à ses velléités du moment n’est plus démocratique. La réalité des conflits est toujours complexe est donc normalement ouverte à la variété des points de vue. Au principe « si tu veux la paix, prépare la guerre », on doit pouvoir opposer le principe encore plus viable dans la durée « si tu veux la paix, prépare la paix ».

En tant qu’objecteur de conscience refusant l’usage collectif des armes mais pragmatique, je suis pour le fait que la Suède n’adhère pas à l’OTAN mais remette l’ensemble de ses forces militaires au service de l’ONU. Si la planète ne connaît qu’une seule armée, transnationale, il n’y aurait plus de guerres interétatiques possibles et Poutine n’aurait jamais eu l’idée d’attaquer une autre nation. On n’attaque jamais les problèmes à la racine, la politique actuelle fait du cas par cas qui ne résout rien fondamentalement.

Le point de vue des écologistes : L’ histoire humaine n’est pas celles des ethnies particulières, même pas celle des hominidés, elle est aussi ce qui récuse toute forme d’ethnocentrisme pour se centrer sur les relations de l’humanité et de la Biosphère. Ce qui importe, ce sont les histoires des déséquilibres que les pratiques agro-industrielles ont entraîné dans le passé comme dans le présent et les perspectives d’avenir souhaitable pour les générations suivantes comme pour les non-humains. Les écoliers ne doivent plus apprendre le temps des Capétiens qui défendent leur royaume contre ses voisins (histoire inversée chez les autres pays concernés), mais le niveau de respect des forêts et des autres espèces qu’on pouvait avoir à l’époque. L’histoire formate l’esprit humain, l’idéologie du territoire national doit laisser place au sens du respect des écosystèmes. Aucun peuple n’a le droit d’interpréter l’histoire de sa propre manière  et de la transmettre comme elle l’entend à ses enfants.

Nous sommes cosmopolite par essence et d’une nationalité quelconque par nécessité temporaire. Une Histoire universelle peut  contribuer à donner à tous les humains un horizon semblable de savoir et de culture à partir d’un temps unifié. Tu dois cultiver la compréhension de tes semblables les homo sapiens, mais surtout retrouver tes racines dans la Nature. C’est seulement ainsi que nous pourrons construire ensemble un espace de paix.

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Manifeste du pacifisme (Michel Sourrouille, 2010)

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Échec en transparence, échec de la démocratie

L’exercice démocratique dépend du libre accès à l’information . Avec Macron, ce n’est pas le cas, qu’il s’agisse de la réforme de la gouvernance du nucléaire, de la dérégulation des nouveaux OGM, des eaux minérales frauduleuses ou encore de l’A69…

Stéphane Foucart : Parfois, c’est la loi elle-même qui garantit l’opacité. Celle sur le secret des affaires, adoptée durant le premier quinquennat de M. Macron, empêchait par exemple l’accès à la totalité du contrat de concession de l’autoroute controversée entre Toulouse et Castres, l’A69 – contrat que réclamaient les opposants au projet. Le gouvernement Macron empêche tout transparence. Autres exemples :

– démantèlement de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) et fusion de ce qu’il en restera avec l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Le 3 février 2023 à l’Elysée, le président de la République a manifesté le souhait de réunir les deux organismes en un seul, qui assurerait à la fois l’évaluation des risques (incombant à l’IRSN) et leur gestion (du ressort de l’ASN). Les experts chargés d’évaluer les risques présentés par telle ou telle installation seront placés sous l’autorité administrative du haut fonctionnaire qui devra prendre, sous forte pression politique, des décisions. Le rapport à l’origine de ce projet a été classé « confidentiel-défense » !

– rapport d’expertise collective de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail sur les risques des « nouveaux OGM ». Il devait éclairer le vote du 7 février des eurodéputés. Le rapport n’était pas aligné sur la position du gouvernement français. Bloqué par le ministère de l’agriculture, il a dû attendre que la presse en donne les conclusions pour être publié !

– Les eaux minérales contaminées et traitées frauduleusement par de grands minéraliers français ? Le rapport de l’inspection générale des affaires sociales détaillant l’échelle spectaculaire (au moins 30 % des eaux en bouteille recevant des traitements non conformes) et le caractère systémique de ces pratiques a été remis au gouvernement en juillet 2022. Si Radio France et Le Monde n’en avaient révélé, fin janvier, les conclusions majeures, il n’aurait sans doute jamais été rendu public !

– Le rapport de la mission Langreney-Le Cozannet-Mérad sur l’assurabilité des risques climatiques ? Il a été rendu à Christophe Béchu et Bruno Le Maire en décembre 2023, et n’est toujours pas publié !

– Le « chèque alimentation durable » annoncé en décembre 2020 par Emmanuel Macron : sa mise en œuvre devait s’appuyer sur un rapport de trois inspections générales. Trois ans plus tard, le fameux chèque flotte toujours dans les limbes. Pourquoi ? On ne le saura pas : le fameux rapport est confidentiel !

Le point de vue des écologistes transparents

Concernant les grands sujets industriels ou d’aménagement du territoire touchant à la santé et à la sécurité de la population, la France, en particulier depuis les années De Gaulle, n’a jamais été un modèle de démocratie : faites nous confiance on s’occupe de tout. Avec une nouvelle et jeune génération de dirigeants, on pouvait penser que tout cela allait changer, c’est pire. Au moins autrefois on invoquait l’intérêt supérieur de la nation pour expliquer ce mode de gouvernance. Il est vrai que tout pouvoir tente de se perpétuer par l’opacité. Le pouvoir politique comme le pouvoir économique. Sans parler des religions, de l’armée, etc. Il y a défaut de démocratie dans un système qui s’emploie à occulter toute information qui pourrait révéler des dysfonctionnements internes, voire des fautes. Les lanceurs d’alerte sont licenciés de leur entreprise ou même victimes de procès par un gouvernement. Secret des affaires et secret d’État ne devraient pas exister.

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Secret des affaires ou transparence, un choix facile

extraits : Transparence démocratique contre secret des affaires, la controverse est vite tranchée quand on pense que la concurrence est un des principaux défauts de notre système économique. La disposition du «plan Macron 2015» qui prévoyait de protéger le secret des affaires a été rejetée par les députés en février 2015. Motif : la protection des journalistes et des lanceurs d’alerte était jugée insuffisante. Pourtant le Parlement européen adopte à une large majorité la directive sur la protection du «secret des affaires » pour préserver des informations stratégiques afin d’obtenir ou de conserver un avantage concurrentiel, il défend clairement le système libéral. D’ailleurs la définition du « secret des affaires » présente des contours tellement larges que toute information interne à l’entreprise peut potentiellement en faire partie.

Contre le secret des affaires, quelle législation ?

extraits : La transparence de l’information devrait être la règle dans tous les domaines. Mais il faut pour cela combattre le pouvoir de nuisance des lobbies industriel et la capacité des entreprises à étouffer la libre parole de leurs membres.1er cas juridique : Les études confidentielles sur la toxicité du glyphosate doivent être rendues publiques. Ce jugement rendu par le tribunal de l’Union européenne (UE) jeudi 7 mars à Luxembourg marque une étape importante dans la transparence européenne. L’EFSA avait justifié son refus d’accès partiel aux études scientifiques en arguant que « la divulgation de ces informations pourrait porter sérieusement atteinte aux intérêts commerciaux et financiers des entreprises ».

Manning, Assange, Snowden, oui à la transparence totale

extraits : La démocratie dans un système complexe comme le nôtre repose sur la transparence totale de ceux qui agissent sur l’opinion publique. Il n’y a ni mensonge bénin en politique, ni même secret défense ou secret d’Etat. Il y a un intérêt public à savoir comment agit le pouvoir et ce que l’on y fait en notre nom. Les lanceurs d’alerte en matière de transparence comme Bradley Manning, Julien Assange ou Edward Snowden œuvrent pour préserver la démocratie. Ils nous protègent de la tyrannie, ils devraient être indemnes de toute poursuite judiciaire. Malheureusement ce n’est pas le cas….

ce que révèle WikiLeaks de notre démocratie

extraits : Les diplomates sont d’abord au service de « ces princes qui nous gouvernent » et non directement au service de l’intérêt général. La politique étrangère américaine obéit aux principes édictés par Machiavel. L’objectif de Machiavel était de servir le prince et la puissance de l’Etat, les conseillers des présidents aux USA ont le même. Pour nous tous, en tant que citoyens, l’expérience historique devrait nous pousser à rejeter Machiavel, à refuser la soumission, aux princes et aux présidents, et à étudier par nous-mêmes les fins sous-jacentes aux politiques nationales. Il a toujours existé des gens qui pensaient par eux-mêmes, contre l’idéologie dominante, et c’est lorsqu’ils étaient suffisamment nombreux que l’histoire a connu ses moments les plus glorieux….

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Macron a simplifié : IRSN + ASN = ASNR

Une nouvelle entité, l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR), devrait voir le jour le 1er janvier 2025. Lancée il y a un an à la demande du président Emmanuel Macron, à l’issue d’un conseil de politique nucléaire tenu à huis clos, elle prévoit la fusion des deux instances chargées de ce sujet – l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), principalement responsable du contrôle et de la décision, et l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), chargé de l’expertise et de la recherche. Le rapport à l’origine de ce projet a été classé « confidentiel-défense » !

Perrine Mouterde : Les personnels de l’ASN et de l’IRSN, des experts du nucléaire ou encore diverses instances consultatives ont fait part de leur hostilité à l’abandon du système de gouvernance actuel. Pourtant l’Assemblée nationale a voté le 15 mars 2024 en faveur de l’article 1 qui acte la fusion. Le ministre délégué chargé de l’énergie, Roland Lescure : « C’est essentiel pour notre sûreté nucléaire et la relance de la filière. » Les enjeux de transparence ont été au cœur des débats. Les avis de l’IRSN, chargé de l’expertise et de la recherche, sont aujourd’hui publiés avant les décisions de l’ASN, le « gendarme » du nucléaire. La majorité a acté que les résultats d’expertise ne seront rendus publics que « concomitamment » à la décision.

Le point de vue des écologistes transparents

Michel SOURROUILLE : La barrière des 40 ans est la durée de vie prévue des centrales anciennes lors de leur construction. Fessenheim a fêté ses quarante ans en 2018. D’ici 2028, 48 réacteurs sur 58 atteindront la limite des quarante ans d’exploitation, limite déterminée par Framatome (devenue Areva, puis Orano) lors de la fabrication des éléments essentiels. Dans un avis de novembre 2011, l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) estimait qu’« il n’est pas possible d’évaluer avec un degré de confiance suffisant » la robustesse des réacteurs pour des niveaux d’aléas supérieurs à ceux pris en compte lors de leur conception. Dix cuves (510 tonnes, 11 m de hauteur) de nos centrales sont fragilisées par des fissures et 3 atteignent déjà les limites de sûreté. L’accident devient probable. L’ASN s’est vue obligée d’étudier la question de la prolongation au-delà de quarante ans : elle n’a cessé de repousser sa décision !

merciPourTout : Si l’industrie nucléaire avait été d’une totale transparence, cette disparition d’un organisme de contrôle serait anodin. Or ce n’est pas du tout le cas. Les retards à Flamanville sont dus à des malfaçons dissimulées qui furent découverts par l’ARSN. Un bras de fer terrible opposa l’autorité à EdF, qui pensait pouvoir passer en force. Imprécateur : Tout les accidents nucléaires qui se sont produits à ce jour l’ont été dans des contextes d’autorité verticale, en silo et sans contre-pouvoir. Dictature du capitalisme au Japon et aux USA, du pouvoir en URSS. La France qui possède le plus important des parcs électronucléaires en a été épargné car les diverses autorités de décision, de contrôle, d’exploitation, de sûreté et d’analyse sont indépendantes et l’une ne peut agir sans l’aval des autres.

PaulD : La nouvelle entité créée par cette loi va donc regrouper expertises sûreté/gestion des risques et stratégie de développement économique. Elle sera donc à la fois juge et partie dans un contexte politique où la relance du nucléaire est érigée comme une priorité pour préserver « l’indépendance énergétique » de la France. Dans ce contexte de forte pression des acteurs politiques et économiques il n’y aura donc plus de garde fou clair à la domination du critère productiviste sur le critère de sécurité. Il y a de quoi s’inquiéter. Dans l’histoire, à chaque fois que l’on n’a pas séparé expertise sécurité et stratégie économique pour des activités de haute technicité, on a rencontré de graves problèmes de sécurité,

MR.24109 : Quand il y aura un souci sur une centrale, nous ne le saurons plus… et quand il va falloir aller plus vite pour installer les EPR, on s’affranchira de la sécurité qui devient un objet encombrant. Dans tous les domaines l’Etat actuel supprime la transparence nécessaire qu’un régime démocratique doit assurer à ses citoyens… Avec des élites ignares en science, nous n’avons pas fini de nous désoler.

Pedagogeek : On a eu l’office de la biodiversité phagocytée par l’office national de la chasse (majorité au CA).On a maintenant l’analyse des risques et la gestion qui fusionnent en matière nucléaire. Bientôt, l’Anses disparaîtra puisque l’on n’aura plus besoin des experts au profit d’une pure gestion des risques sanitaires (phytosanitaires par ex) par un comité bidule, placé près du président de la république (voir Covid).

Achab : Évidemment quand un accident surviendra personne ne sera responsable.

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Nucléaire, scénario catastrophe ou apocalypse vraie ? (2013)

extraits : Le coût d’un accident grave et non contrôlé dans l’Hexagone, comme celui survenu à Fukushima en mars 2011 serait de 760 milliards d’euros et pourrait, dans les conditions les plus défavorables, atteindre 5 800 milliards d’euros.’il a fallu attendre plus de cinq ans pour que le rapport 2007 de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) soit connu : « A cette époque, les résultats des expertises de l’IRSN ne faisaient en règle générale pas l’objet d’une information publique » déclare l’IRSN. Qu’en termes délicats ces choses-là sont dites ! Depuis toujours le nucléaire civil est considéré comme une affaire d’Etat, allergique à la transparence….

EDF, CGT, ministres…, des menteurs au service du nucléaire

extraits : Dans un avis de novembre 2011, l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) estimait qu’« il n’est pas possible d’évaluer avec un degré de confiance suffisant » la robustesse des réacteurs pour des niveaux d’aléas supérieurs à ceux pris en compte lors de leur conception. Pourtant, selon le ministre de l’industrie et de l’énergie Eric Besson, « l’équilibre de la filière nucléaire n’est pas menacé par le prix à payer de la robustesse supplémentaire ». Qui croire, un établissement public sous tutelle des ministres ou un ministre sous tutelle des lobbies énergétique….

Laurent Samuel et l’information nucléaire (2011)

extraits : Dans les années 1970, la tâche des journalistes spécialisés en nature et environnement qui souhaitaient informer sur le nucléaire civil était redoutablement difficile : face au black-out quasi-total de l’information, il leur fallait d’abord dénicher des données critiques, souvent apportées par des associations comme l’APRI (Association pour la protection contre les rayonnements ionisants), créée par un instituteur de campagne, par des scientifiques non inféodés au lobby atomique, ou par des syndicalistes CFDT comme Bernard Laponche ! Après quoi, les journalistes devaient convaincre des rédacteurs en chef réticents de sortir ces infos….

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La culpabilité gagne les skieurs sans neige

Son attachement à la montagne, elle le doit à une passion pour le ski-alpinisme intacte depuis ses 14 ans. Aussi appelée « skimo », cette discipline consiste à dévaler des pentes hors piste après les avoir grimpées avec des skis de randonnée. « Quand on vit un tel dépassement de soi en montagne, malgré le froid et la fatigue physique, c’est viscéral, on devient accro », assure-t-elle.Mais, depuis trois ans, l’évidence s’étiole. Marie-Charlotte Iratzoquy, jeune athlète de 23 ans et trois fois championne de France par équipes, est tiraillée par sa conscience écologique…

Victoire Radenne : L’anxiété provoquée par les manifestations concrètes du dérèglement climatique en montagne s’est insidieusement installée dans son quotidien d’athlète. « Pour skier, je dois monter de plus en plus haut. Chaque hiver, les chutes de neige se font de plus en plus rares .» La fonte des glaciers trouble ses aspirations : «  Aujourd’hui, je vois tous les jours les signes de détérioration des glaciers… Je me sens égoïste de continuer à pratiquer mon sport, alors je passe mon temps à compenser sur la manière dont je consomme. » La culpabilité la ronge. « Sans neige en France, il faut partir à l’étranger et alourdir notre empreinte carbone », regrette-t-elle. En 2023, pour la Coupe du monde de ski alpin, en Suisse, la neige a été retirée directement des glaciers. Un choix irrationnel qui alimente l’accablement qu’elle éprouve : « A l’origine, notre sport, c’est le respect de la nature, pas sa détérioration. » Elle refuse désormais les compétitions trop lointaines, qui lui demandent de prendre l’avion. « Mais je continuerai tant que je pourrais pratiquer mon sport sans neige artificielle, proche de là où j’habite »…

Le point de vue des écologistes sans ski

Rumi : Pauvre jeune femme ! Qu’elle fasse donc du surf ça nous évitera ses jérémiades de crocodile.

A.Plantard : Certains commentaires montrent bien le fossé entre nos habitudes du XXIe siècle et celles à adopter.

Hydropente : Tant qu’elle y est, elle peut aussi considérer l’impact climatique négatifs de ses vêtements et chaussures en matière synthétique et habiter dans une grotte sans chauffage! Nos ancêtres chasseurs-cueilleurs du paléolithique y arrivaient, alors pourquoi pas elle?

Doudup : On trouve des similitudes entres les alpinistes et les marins : même passion pour les grands espaces, l’air pur, le dépassement de soi. Mais même proportion aussi à dépendre des énergies fossiles pour vivre de sa passion. Organisation de compétitions à l’autre bout de la planète, recours aux matériaux carbone pour l’équipement, dérivés du pétrole, hélicoptères pour filmer les exploits.

Ours : Comme l’indique l’ADEME, l’empreinte CO2 du tourisme, c’est le déplacement… à 77 % ! le reste n’est que broutille par rapport à cet impact destructeur.

Amiliajc : Nos jeunes démarrent leur existence dans la perspective du renoncement, la liste est abyssale pour arriver comme il le faudrait à 2 tonnes de carbone ; on en est à 10. Comment diviser l’impact de nos modes de vie dispendieux par 5 sans déprimer.

Zerro : Marie-Charlotte mérite d’autant plus de considération qu’il n’est pas du tout évident à 23 ans de gérer ce type de contradictions et de questions. Quant à comprendre le chemin à prendre individuellement et collectivement pour gérer au mieux un problème systémique, c’est probablement mission impossible.

ti Gilou : Les prédictions de René Dumont à la présidentielle 1974 se sont toutes réalisées 50 ans plus tard. La croissance infini mène la planète au désastre. On ne peut que féliciter cette jeune athlète qui ne cède pas aux marchands du temple.

Gradlon : Le réchauffement climatique fait désormais l’objet des inquiétudes et discussions 24 heures sur 24. Les politiques et les médias nous abreuvent de rêves et de promesses, neutralité carbone grâce aux voitures électriques, etc. Qu’on se le dise, qu’on le répète: la seule solution au réchauffement climatique est la diminution de la population humaine. Soit elle sera subie. Soit elle sera organisée. Cela signifie le contrôle des naissances en France et en Europe en jouant sur les allocations familiales d’une part. En interdisant d’autre part toute immigration, au même titre que la Chine qui sait garder ses frontières. La vie humaine n’a pas plus de valeur, sinon moins désormais, que la faune et la flore.

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Covid-19, l’oraison funèbre du « tout-ski »

extraits : Victoire, les pistes de ski resteront fermées jusqu’en janvier. La phrase du premier ministre Jean Castex nous a mis en joie : « Il sera loisible à chacun de se rendre dans ces stations pour profiter de l’air pur de nos belles montagnes ; toutes les remontées mécaniques et équipements collectifs seront fermées au public.(26 novembre 2020) » Le Covid-19 aurait du nous apprendre à distinguer entre l’essentiel et le superflu et à abandonner les « stations de ski ». De toute façon le réchauffement climatique nous condamne à éviter tout ce qui dégage inutilement des gaz à effet de serre, à commencer par les flux touristiques vers une montagne plus ou moins enneigée et les canons à neige comme piètre substitut aux cycles de la nature….

De la neige hélitreuillée pour skier

extraits : Même la ministre de l’écologie réagit : « Enneiger des stations de ski par hélicoptère n’est pas une voie possible. »* Le directeur du syndicat mixte à Luchon-Superbagnères, conscient que ce n’est pas hyper écologique, se défend : « C’est vraiment exceptionnel, on n’a pas eu le choix cette fois-ci. » C’est en fait la faute du conseil départemental de Haute-Garonne qui sait calculer le bon rapport coût/bénéfice : « En termes de retour sur investissement, il faut multiplier au moins par 10 ». Les skieurs sont contents et 50 à 80 personnes vont pouvoir travailler grâce à cette opération aérienne….

Des vacances de Noël sans chausser les skis

extraits : La Biosphère espère que vous allez passer un bon Noël sans skis. On ne peut en effet maintenir la montagne « propre » quand on y multiplie les immeubles et les remonte-pentes. Ce n’est pas un loisir qui préserve la Biosphère que de déplacer des citadins en mal d’air pur vers de lointaines destinations où on va recréer la ville et poursuivre des activités sans intérêt. Mais le greenwashing règne dans tous les  domaines. On veut dorénavant vendre la destination neige en l’inscrivant sur le registre du développement durable ! L’office de tourisme d’Avoriaz avait installé un « corner environnemental » qui invite à calculer son empreinte écologique….

Ski : le consumérisme touristique, c’est fini

extraits : En 2018, j’étais au Pla d’Adet dans les Pyrénées, arrivé en covoiturage, refusant toute remontée mécanique, descendant en raquettes à Saint Lary, quasiment seul sur l’étroit sentier neigeux, au milieu du silence vertigineux et des sapins ployant sous le poids de la neige. Le plaisir physique et l’éloge de la lenteur. Mais n’est-ce pas déjà trop que de faire 300 kilomètres pour un plaisir solitaire même s’il est partagé en couple ?….

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Bientôt des soldats français en Ukraine

Macron se pose en va-t-en guerre alors que le RN ou LFI s’en tiennent à « user de diplomatie »… Les uns s’appuient sur le principe « si tu veux la paix, prépare la guerre, les autres sur l’idéal « si tu veux la paix, prépare la paix ». Qui a raison ?

Conférence du président Macron médiatisée le 14 mars 2024, résumé : « La guerre est à nos portes, il y a entre Strasbourg et Lviv moins de 1 500 kilomètres. La responsabilité de cette guerre, la responsabilité des coups de boutoir qui sont donnés au front ukrainien, elle n’est que celle de la Russie. Si la Russie gagne cette guerre, la crédibilité de l’Europe sera réduite à zéro. Nous devons donc être prêts sans rien exclure, pas même le déploiement de militaires français sur le territoire ukrainien. Vladimir Poutine menace de faire usage du feu nucléaire afin de nous dissuader d’envoyer des renforts en Ukraine. Brandir cette menace, ce n’est pas approprié puisque la France a aussi a l’arme nucléaire. Nous devons nous sentir particulièrement protégés parce que nous sommes une puissance dotée. Choisir de voter contre un soutien à l’Ukraine, ce n’est pas choisir la paix, c’est choisir la défaite. »

Faut-il défendre les systèmes démocratiques par les armes ? Nous laissons à chacun son appréciation de la situation posée par un dictateur russe qui empêche toute libre expression à son peuple. Nous préférons donner un résumé de la pensée de Michel Sourrouille, objecteur de conscience dont l’a très longue analyse est déjà parue sur ce blog :

Manifeste du pacifisme (Michel Sourrouille, 2010)

– Désobéir pour la paix est à la fois un acte individuel et un acte collectif. La démarche de l’objecteur de conscience, refusant l’armée pour des motifs personnels, ne peut en réalité se concevoir que dans une vision de la société désirable et dans la volonté de faire partager un idéal. Car la recherche de la paix a le mérite de poser publiquement des questions fondamentales : Quel type de société mérite d’être défendu ? Contre qui ? Par quels moyens qui soient à la fois efficace et justes ?

– Une majorité de la population adhère au principe « la fin justifie les moyens » : la guerre est horrible, certes, et terribles les atrocités qu’elle entraîne, mais il faut bien défendre sa communauté et son territoire. Contre ce point de vue patriotique, tu peux désobéir à l’idée nationaliste et te déclarer citoyen du monde, allergique au drapeau et aux frontière nationales. On ne devrait pas se sentir plutôt français que brésilien ou burkinabais. Notre lieu de naissance ne fait pas notre identité.

– Il serait dangereux de se laisser aller à un antimilitarisme sommaire : un peuple a le droit et le devoir de se défendre contre une agression extérieure. Certains préconisent un système de défense qui consiste à armer la population et à fonder la résistance sur des milices populaires. Il ne paraît pas déraisonnable d’étudier aussi la possibilité d’une stratégie de défense non armée. Les objecteurs norvégiens au service militaire ont obtenu en 1971 l’institution d’une école de préparation au service alternatif, dont le programme comporte l’étude des techniques non violentes dans la solution des conflits internationaux.

– A la différence de la défense nationale armée, qui a pour seul but la défense du territoire national, la défense civile non violente est la prolongation particulière d’une attitude permanente à l’égard de l’injustice sociale et du pouvoir. L’attitude non-violente dépasse alors le problème de la guerre et de la paix. Il y a continuité entre la lutte intérieure pour une plus grande justice, et l’action contre un envahisseur ; ce sont les mêmes techniques qui sont utilisées dans les deux  cas, dans le même esprit.

– Un comportement qui suppose que la peur du gendarme et de la loi ait été surmontée par les opprimés, et qu’ils soient prêts à supporter les conséquences de leur attitude, n’est pas beaucoup plus héroïque que celui du soldat sur le champ de bataille qui est prêt à mourir. De plus un comportement non-violent présente l’énorme avantage de permettre à tous de voir où est l’injustice, où est l’oppression. Les actes de violence finissent toujours, au contraire, par cacher la cause, si juste soit-elle, pour laquelle on se bat.

– Une prise de conscience écologique qui s’associerait à la construction progressive d’une société où les relations entre les hommes et le milieu naturel seraient différentes pourrait être un élément dynamique puissant pour désobéir à la société thermo-industrielle. Autant la défense nationale armée convient à une société hiérarchisée, orientée vers la production et la consommation de masse, autant la défense civile n’est concevable qu’au sein d’une société décentralisée dans tous les domaines, relativement égalitaire, organisée en unités de vie et de production autonomes.

Si je vivais dans l’Allemagne nazi, j’essaierai de tuer Hitler. Si je vivais en Russie…

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« écologie punitive », slogan des impuissants

Largement utilisée à droite et à l’extrême droite, l’expression« écologie punitive », enferme les politiques environnementales dans un registre liberticide, ce qui permet à ceux qui veulent de fait encore plus de dégâts environnementaux de faire porter la responsabilité de leur impuissance sur les autres. Le premier à l’exprimer est Frédéric Nihous, président du parti Chasse, pêche, nature et tradition, dans un clip de la campagne présidentielle de 2007. La formule est reprise un an plus tard par l’ancien ministre de l’éducation nationale Claude Allègre, climato-négationniste revendiqué. En 2010, le premier ministre de l’époque, François Fillon, l’intègre à son discours de politique générale, avant que Xavier Beulin, président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), ne s’en empare en 2012. C’est paradoxalement Ségolène Royal, alors ministre socialiste de l’environnement, qui lui offre la notoriété en 2014, lorsqu’elle renonce à l’écotaxe – redevance visant à faire participer les entreprises du transport routier aux coûts des infrastructures, pourtant mesure démocratiquement votée par le parlement.

Claire Legros : « Ecologie punitive ». Qu’il s’agisse de limiter la vitesse sur les routes, de freiner le recours aux pesticides, d’isoler les passoires thermiques, rares sont les mesures en faveur du climat ou de la biodiversité qui échappent à l’anathème. L’écologie est tour à tour « moralisatrice, voire sectaire » (Jean Castex, juillet 2020), « autoritaire et antisociale » (Valérie Pécresse, août 2021), « soupçonneuse » (Eric Zemmour, 2022), « catastrophiste » (Jordan Bardella, avril 2023), « brutale » (Gabriel Attal, janvier 2024). A moins qu’elle ne soit accolée à la figure de l’« ayatollah » ou du « khmer vert », comme le répète Marine Le Pen. « Ecologie punitive » se révèle comme un outil efficace pour freiner tout changement de modèle alors qu’il n’est plus possible de nier l’évidence des catastrophes. Brandir cet épouvantail s’apparente à un tour de passe-passe rhétorique pour disqualifier d’emblée toute contrainte et éviter la discussion. Une façon de confisquer le débat démocratique à l’heure où pourtant il serait urgent de définir collectivement les limites que l’on s’impose pour rester dans les clous des équilibres planétaires.

Derrière l’efficience d’un slogan facile se joue une bataille plus profonde sur la notion même de liberté. Toutes les contraintes ne sont pas du même ordre. « Selon qu’elles émanent d’un Etat autoritaire ou d’un gouvernement démocratique, et selon qu’elles servent ou non le bien commun, elles peuvent être légitimes ou pas. »

Le point de vue des méchants écologistes

Strasgorod : À en croire ce registre de droite, l’interdiction du viol relève de la sexualité punitive.

YV : La droite a toujours été forte pour créer et diffuser des slogans réducteurs qui empêchent les débats publics de qualité et détournent l’attention du grand public vers des faux problèmes afin de pouvoir avancer, dans l’ombre, sur leur véritable agenda : soutien sans faille au productivisme sous l’apparence du populisme. C’est tout un art d’être majoritaire en défendant les intérêts du système.

JeanMichelSerge : Dans le monde actuel de la politique sans idée, sans intelligence, remplacés par de la com et des éléments de langage, l’expression « punitif » fonctionne à merveille.

Philipp69 : On pourra toujours dire que les politiques écologistes ne sont pas punitives, qu’elles sont au contraire festives, épanouissantes, enrichissantes (en remplaçant l’avoir par l’être, les biens par les liens, l’individualisme par le convivialisme, le consumérisme par la sobriété heureuse, l’égoïsme par l’altruisme…), on se heurtera toujours au fait que depuis 4 siècles notre idéal procède de l’idée d’émancipation des personnes vis à vis des contraintes matérielles qui entravent leur vie.

Passenparl @ Philipp69 : Évidemment que le confort est mieux s’il n’impacte pas celui d’autrui, mais ici ce n’est pas le cas. La punition est ce que nous infligeons aux autres (nos enfants, la biodiversité) du fait de nos émissions de GES (clairement non soutenables).

Hervé Corvellec : Vagues de chaleur, tempêtes, érosion côtière, espèces invasives, stress hydrique, pression sur les prix des matières premières biotiques, refus d’assurer : voici la punition, et cela ne fait que commencer.

HENRI F : Le changement climatique est là, attesté par des constats. Les scientifiques en parlent depuis longtemps et certains ne voulaient pas y croire ; ils ont inventé des discours qui dénonçaient des complots, la folie du retour au moyen age, une morale trop sévère … L’écologie n’est ni de droite ni de gauche, elle nous concerne tous, mais sépare les décideurs économiques et leurs discours surfaits des habitants de la planète qui sont à la fois menacés par les excès de ces productions dans leur vie et leurrés par des arguments trompeurs qui les empêchent de penser clairement. Arguments relayés par des politiques soit ignorants soit complices à leur insu de leur plein gré.

Arnauduanra : En réponse à ceux qui parlent d’écologie punitive on pourrait rétorquer qu’il existe aujourd’hui un système tout puissant répandu partout dans le monde que l’on pourrait nommer sans problème de « capitalisme punitif ». Ce serait nettement plus adapté.

Thierry Oiseaux : et ça c’est punitif comme idée : « le seul écologiste irréprochable est celui qui met tout en œuvre pour mourir sans laisser la moindre trace de son passage sur Terre. » (Didier Nordon)

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Écologie punitive et tragédie de l’horizon

extraits : Le punitif n’est qu’une question temporelle, s’il n’écoute rien on punit un enfant pour qu’il ne recommence pas ses bêtises dans l’avenir. Globalement cette myopie temporelle fait référence à des risques catastrophiques susceptibles de se manifester bien au-delà de l’horizon des décideurs économiques et politiques actuels. C’est la « tragédie de l’horizon», les investissements fossiles par exemple sont maintenus à des fins de pure rentabilité immédiate, et prennent le pas sur les risques climatiques qui pèsent à moyen terme sur l’investisseur lui-même. Quant aux citoyens, leur dépendance au consumérisme leur enlève toute incitation à assumer les coûts de la prévention de pertes qui vont frapper les générations d’un futur qu’on croit lointain. Producteurs, consommateurs et politiciens, il nous faut donc tous jeter un pont entre le présent et l’avenir, c’est-à-dire mettre un terme à notre préférence pour le présent. C’est pas gagné …

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Bénéfices et profit, des anomalies financières

Le chiffre d’affaires de l’entreprise, c’est l’apport d’argent par les consommateurs. Une fois payée les charges, la répartition de la valeur ajoutée peut se faire de différentes façons et dans une société bien faite, il n’y a plus de profit. Les actionnaires ne sont que des profiteurs qui ont accumulé un capital financier sur le dos des travailleurs. Ils n’ont donc droit à rien, les institutions financières sont là pour avancer l’argent aux entreprises qui en ont besoin. Plutôt que de distribuer les bénéfices aux actionnaires, mieux vaut répartir l’argent « en trop » à l’ensemble du personnel ou, et c’est le plus justifié, redonner l’avancée de fonds des consommateurs en diminuant les prix de vente. S’il reste encore un profit, il va à l’État qui l’utilise pour le bien commun

Béatrice Madeline : Si l’on retire la part qui est reversée à l’Etat sous forme d’impôts et de taxes, les deux tiers (66 %) de la richesse produite va aux salariés, sous forme de rémunération, et un tiers aux profits − ceux-ci étant pour partie reversés aux actionnaires avec les dividendes, et pour partie réinvestis dans l’entreprise. La rémunération des actionnaires représente environ 4 % du PIB en France. Une part des dividendes part vers les investisseurs du reste du monde. La part des dividendes dans les profits est historiquement élevée : elle représentait plus de 50 % en 2023, mais elle est montée à plus de 80 % en 2022. En moyenne, sur la période 1980-2023, ce chiffre était d’environ 30 %.

le point de vue des écologistes anticapitalistes

– Les marges nettes dans certains secteurs (automobile, pharmacie, énergie et bien d’autres) sont rarement annoncés car les chiffres sont tout simplement déraisonnables. Si c’était le cas, les consommateurs verraient qu’ils se font voler.

– Les dividendes du seul CAC40 sont de 47 milliards d’€. Si on les redistribuait intégralement aux 48 millions des français qui ont un revenu cela ferait déjà 979 € pour chacun.

– Ce qui gêne encore plus que le fait que des sociopathes cherchent à être toujours plus riches, c’est que des familles de travailleurs ne puissent pas se loger, se nourrir et se soigner correctement avec le fruit de leur activité.

– Que l’actionnaire reçoivent un dividende comme propriétaire de l’entreprise choque. Il devrait en être de même à propos des propriétaires de logement qui touchent un loyer, c’est le même mécanisme.

– Le libéralisme économique a voulu une économie ouverte, en particulier depuis l’Acte unique européen de 1986 et le Traité de Maastricht. Depuis, la redistribution des facteurs de production est donc mondiale et si on ne change le paradigme, les effets principaux resteront les mêmes.

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Nicolas Hulot et le PROFIT

extraits : Dans le code civil français, on peut lire aujourd’hui encore que l’objet d’une entreprise, c’est le profit. Pourtant, à l’origine, elle devait être un moyen au service de l’humain, et petit à petit, par la dérégulation, les priorités se sont inversées, et aujourd’hui on annexe l’économie aux besoins de la finance, et on utilise les hommes comme du vulgaire capital. Ce monde où on licencie des gens parce que les dividendes versés aux actionnaires ne correspondent pas à la prévision du dernier conseil d’administration n’est rendu possible que parce qu’on l’accepte.

Le profit privé est incompatible avec le bien commun

extraits : Une transition écologique réussie bouleverserait les règles du libéralisme économique. Promouvoir le bien commun plutôt que le profit, c’est vouloir la coopération plutôt que la compétition, l’équilibre écologique plutôt que l’expansion économique. Il nous faut un Etat qui pose la prévention de l’effondrement de la biosphère comme but de la politique humaine dans le demi-siècle à venir. Appelons partout à la régulation, à la réglementation et à la logique coopérative. Les entreprises ne doivent pas désirer le profit pour leur propre compte, mais doivent toujours rechercher le bien commun au travers de leurs activités particulières. La concurrence doit être bannie du système économique….

Fin des inégalités, c’est bon pour le climat

extraits : Qu’on se le dise, toute inégalité de revenu ou le patrimoine résulte d’une expropriation par certains individus de la plus-value produite par autrui. Normalement un travailleur, qu’il soit simple manœuvre ou grand PDG, ne peut consacrer en une heure de travail plus de 60 minutes de labeur. Et d’ailleurs chaque personne a les mêmes besoin qu’autrui. On s’aperçoit aujourd’hui, avec les crises écologiques, que la distribution des richesses n’est pas seulement une exploitation de l’homme par l’homme, mais de plus en plus une détérioration forcenée de la planète par les plus riches.

Les inégalités du point de vue écologiste

extraits : Notre société est toujours une royauté, avec ses privilégiés qui n’ont pas un carrosse mais un avion personnel, par de palais mais des demeures luxueuses disséminées dans le monde entier, et un amour immodéré pour les paradis fiscaux. L’inégalité permet à certains d’avoir une empreinte écologique démesurée alors que d’autres personnes vivent en dessous du minimum vital. La différence de richesses entre personnes est non seulement injustifié d’un point de vue socio-économique, mais insupportable d’un point de vue écologique. Notre critère est simple. Dans une société du gaspillage généralisé sur une planète dévastée, nous devons mettre en place un système de sobriété partagée.

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Merde noire et merde rouge, Charybde et Scylla

Dans notre société thermo-industrielle, le pétrole est le sang empoisonné qui véhicule dans nos activités ses méfaits sans nombre. Le cuivre est l’armature rouge de notre société électrifiée qui nous dispense de tout effort. L’or noir et l’or rouge se sont transformés en merde noire et rouge, c’est Charybde et Scylla. Mais les jours du pétrole sont comptés, les réserves s’épuisent inexorablement. Et les jours du cuivre suivront la même destinée. Les mailles de notre société trop complexe vont sauter les unes après les autres lors du grand effondrement….

Marjorie Cessac : « Au cœur de la compétition pour les minerais, le cuivre suscite une véritable frénésie d’achat, le métal rouge est essentiel à la transition énergétique. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) anticipe une explosion de 40 % d’ici à 2040 de la demande mondiale. Serons-nous en mesure d’y répondre ? Le cuivre est le grand substrat invisible qui soutient le monde moderne tel que nous le connaissons. Sans lui, nous sommes littéralement laissés dans l’obscurité. Si l’acier fournit le squelette de notre monde et le béton sa chair, alors le cuivre est le système nerveux de la civilisation, les circuits et les câbles que nous ne voyons jamais mais sans lesquels nous ne pourrions pas fonctionner. A eux seuls, les véhicules électriques et leurs batteries devraient absorber un tiers des futurs besoins, chaque voiture ne nécessitant pas moins de 80 kilos à 100 kilos de cuivre.

Certes les réserves de cuivre sont passées en l’espace d’un siècle de 50 millions de tonnes reconnues dans le monde à 870 millions. Mais la question qui se pose n’est plus de savoir s’il y a assez de métaux dans notre sous-sol pour réaliser la transition écologique mais si nous pouvons les extraire de la croûte terrestre à une vitesse qui correspond au rythme de développement que nous nous sommes fixé. Selon l’AIE, respecter l’accord de Paris nécessite que pas moins de quatre-vingts mines soient mises en production et que tout cela ait démarré au cours des deux prochaines années… alors qu’il s’écoule en moyenne dix-sept ans entre la découverte d’un gisement et la première production. Seules quatre découvertes ont pu être réalisées depuis 2015, contenant toutes ensemble à peine deux ans de consommation mondiale. Ajoutons la baisse de la teneur des gisements exploités. En un siècle, la part de minerai contenue dans la roche s’est réduite de 3 % à 0,7 %, obligeant les compagnies à extraire toujours plus de tonnages pour obtenir les mêmes quantités de métal. Le gigantisme entraîne une augmentation considérable des déchets produits. Une exploitation industrielle de taille moyenne va produire à terme des centaines de millions de mètres cubes de boues polluées aux métaux lourds et provoquer l’acidification pérenne du milieu.

La mine est en concurrence avec des usages du sol et de l’eau. Une mine de cuivre industrielle à ciel ouvert de taille moyenne a aujourd’hui besoin d’environ 500 litres d’eau par seconde et ces extractions ne bénéficient que très peu aux populations locales. Souhaite-t-on maintenir le même train de vie ? La sobriété si nécessaire reste la grande absente de la politique européenne sur les métaux. »

Le point de vue des écologistes (anti)extractivistes

Rumi : Cet article démontre, une fois de plus, que l’obsession écolo détruit la planète. Sauf à revenir dramatiquement au Moyen âge. Un recul que les gouvernements, sous la pression des lobbies écolos, baptisent sobriété.

Isa @Rumi : du coup sur le sujet du réchauffement climatique, que proposez-vous concrètement, avec quels échéances et garanties sur les objectifs ?

Moussila : Rumi, c’est la croissance matérielle qui détruit la planète. Les écologistes ne veulent pas du réchauffement climatique, les croissancistes essaient de trouver une solution. Or leur solution est trop intensive en métaux. Il n’y a pas de solution technologique miracle ! Décroître est la seule option.

Jojolama : Donc les GES tuent la planète, mais l’électrification par les renouvelables aussi. Il va falloir sérieusement se pencher sur ce dilemme. Non, je déconne, c’est trop tard, on va s’en prendre plein la tronche d’ici peu de temps.

GeorgesL : Pour les vieux la meilleure solution est de continuer comme avant en pensant à autre chose. Et très peu de jeunes ont déjà compris ce qui les attend.

Jamie : Pas de transition écologique avec un parc exponentiel de véhicules électriques. Seule la décroissance et la sobriété peuvent nous sortir de notre course vers le désastre.

Michel SOURROUILLE : Quelle est la capacité de résilience d’un système toujours plus complexe et interdépendant ? Notre monde ultra-technicisé, spécialisé, globalisé pourrait-il résister à une débâcle, que celle-ci vienne de la raréfaction des ressources énergétiques et métalliques, des conséquences du changement climatique ou d’une nouvelle crise financière ? Au lieu de chercher une sortie avec plus d’innovation et de hautes technologies (high tech), nous devons nous orienter, au plus vite et à marche forcée, vers une société essentiellement basée sur des basses technologies (low tech). » in L’âge des Low tech de Philippe Bihouix (2014). Cet auteur aurait mérité d’être cité par l’article du MONDE…

Eric.Jean : Tous les articles sur les ressources énergétiques ou métalliques évoquent des échéances de pénuries à 20, 50 voire 100 ans. C’est à dire une seconde à l’échelle de l’histoire de l’humanité. Une seule chose est sûre, la quantité de ressources disponibles est finie, on ne peut pas « créer » de cuivre ou d’ autres metaux sur terre sauf à croire à l’alchimie. La civilisation techno-industrielle n’a pas 150 ans. Il ne lui en reste pas plus, au mieux. Elle s’éteindra dans quelques générations et pour nos descendants ce sera un autre monde. Mais après tout on a construit des ponts, des aqueducs, des habitations en pierre, des pyramides, des cathédrales sans pétrole ni électricité. Il va juste falloir se retrousser les manches.

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Sur ce blog biosphere, nous suivons les travaux de Philippe Biouhix depuis janvier 2011. La vertu première de Philippe est de nous aider à combattre notre paresse intellectuelle qui conclut trop souvent ainsi les discussions sur l’annonce des catastrophes: « On trouvera bien une solution. » C’est-à-dire une solution technologique. La high-tech aurait magiquement réponse à tout, le « progrès » de l’homme étant systématiquement réduit à celui de ses outils. Philippe Bihouix démontre que la solution technologique ne va pas de soi. Voici un florilège succincts de nos différents articles résumant sa pensée grâce à ses propres phrases :

10/10/2014 Résilience, un passage nécessaire par les low tech

extraits : Quelles techniques pour un changement radical ? Résilience et low tech…  Les métaux, toujours moins concentrés, requièrent plus d’énergie, tandis que la production d’énergie, toujours moins accessible, requiert plus de pétrole. Le peak oil sera donc vraisemblablement accompagné d’un peak everything (pic de tout). »…

04/092014 Philippe BIHOUIX : Vive le low-tech, les technique simples

extraits : Si l’imagination fertile des êtres humains n’a pas de limites, les équations de la physique, elles, sont têtues. Plus on est high-tech, moins on fabrique des produits recyclables et plus on utilise des ressources rares dont on finira bien par manquer. Il est absurde de croire que les solutions technologiques pourront être déployées à la bonne échelle…

29/05/2014 Le coût incommensurable du démantèlement des centrales

extraits : Même si le « provisionnement », l’argent mis de côté pour le démantèlement des centrales nucléaires françaises, est correct – ce qui fait largement débat -, cela n’a pas de réalité matérielle…Je fais donc le pari (facile, vous ne viendrez pas me chercher) que nous ne démantèlerons rien du tout…

11/02/2014 Dans les entrailles de la machine mondiale à expresso

extraits : J’achète un télé­phone portable en France, et ce faisant j’ai exploité des mineurs du Congo, détruit des forêts pri­maires de Papouasie, enrichi des oli­gar­ques russes, pol­lué des nappes phréa­tiques chi­noises, puis, 12 à 18 mois plus tard, j’irai déverser mes déchets élec­tron­iques au Ghana ou ailleurs. Le monde est devenu sem­blable à une immense machine à expresso, le mod­èle si pra­tique où la cap­sule de café vide dis­paraît dans les entrailles de l’appareil.

06/08/2012 La difficulté de démanteler la mégamachine !

extraits : Quelle différence, en termes de contenu technologique et de complexité technique, entre une centrale nucléaire et une éolienne industrielle de 5 ou 7 MW ? Ou plutôt un macrosystème de milliers d’éoliennes et de fermes photovoltaïques, reliées par des smart grids permettant à tout instant d’équilibrer offre intermittente et demande variable. Aucune ! On y trouve également des métaux farfelus, une production mondialisée exigeant des moyens industriels à la seule portée d’une poignée d’entreprises transnationales, une installation et une maintenance requérant des moyens exceptionnels (barges, grues, remorques spéciales…), ne pouvant s’appuyer que sur une expertise fortement centralisée, de l’électronique à tous les étages, etc. A mille lieues d’une production autonomie, résiliente, ancrée dans les territoires et maîtrisable par des populations locales…

 17/08/2011 notre avenir, stagflation et âge de fer

extraits : Quel avenir veut-on laisser aux générations futures, un retour à l’âge de fer ? Un monde où quelques dizaines de millions de ferrailleurs-cueilleurs, survivants de la grande panne ou de l’effondrement, exploiteront le stock de métaux dans les décharges, des bâtiments délabrés et des usines à l’arrêt est une possibilité…

15/01/2011 Est-ce que LeMonde nous empapaoute ?

extraits : La complexité des alliages nous empêche de récupérer facilement les métaux lors du recyclage. Il y a 30 métaux différents dans un ordinateur portable. Avec 3000 sortes d’alliages au nickel, on comprend que l’organisation de filières de récupération sera douloureuse ! Enfin une partie des métaux n’est pas récupérable car nous en faisons un usage dispersif, pigments, additifs, couches minces…

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Bihouix, Low tech contre High tech

extraits : L’âge des Low tech de Philippe Bihouix en 2014. Il faudra monter les escaliers à pied, réduire la vitesse de nos trains et renoncer aux canettes en aluminium. Pour la lessive, il faudra attendre que le vent se lève pour faire tourner l’éolienne locale. Les journaux seraient à nouveau imprimés en noir et blanc et pourraient servir de papier hygiénique. Le recyclage du verre serait facilité par l’utilisation de verre blanc pour l’ensemble des usages, évitant les produits colorant le verre et rendant le tri impossible. Puisque le recyclage a ses limites….

Rêveries d’un ingénieur solitaire, Philippe Bihouix

extraits : Le bonheur était pour demain (les rêveries d’un ingénieur solitaire) en 2019. Philippe Bihouix complète son analyse antérieure des techniques douces. Ce qui de Thomas More à Gordon Moore sous-tend son raisonnement, c’est l’opposition entre les fausses utopies et le réalisme nécessaire aujourd’hui pour faire face à l’urgence écologique. Il bataille contre le techno-solutionnisme et fait une analyse bien documentée des hyperloop et autres fantasmes comme la conquête d’exoplanètes…

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Éducation sexuelle et malthusianisme

Le premier projet de programme d’éducation à la sexualité en France a été publié le 5 mars 2024 sur le site du Conseil supérieur des programmes (CSP). Le programme s’intitule « Éducation à la vie affective et relationnelle » de la petite section de maternelle au CE2, puis « Éducation à la vie affective et relationnelle et à la sexualité » du CM1 à la classe de terminale. Ce projet doit désormais faire l’objet d’une consultation pour être éventuellement amendé avant sa publication officielle.

Paul Ehrlich en 1968 : « Nous avons besoin d’une loi qui rende obligatoire l’éducation sexuelle. Quand je parle d’éducation sexuelle, je ne pense pas à des cours d’hygiène. Il s’agit de présenter la fonction reproductrice comme une composante parmi d’autres de l’activité sexuelle, qui demande à être maîtrisée selon les besoins de l’individu et de la société. L’humanité devrait trouver le moyen de réduire l’importance conférée au rôle reproductif du sexe. Il s’agira en particulier de découvrir des valeurs nouvelles pour remplacer ce sentiment de plénitude que la femme retire du don de la vie, et cette satisfaction de l’ego engendrée chez le père par le spectacle d’une nombreuse progéniture. Admettons que les Etats-Unis inaugurent enfin une politique démographique sensée dans le pays : nous aurons alors la possibilité de proposer une solution à l’échelle mondiale. »

Sylvie Lecherbonnier en 2024 : Les trois séances annuelles d’éducation à la sexualité prévues tout au long de la scolarité ont été introduites par une loi de juillet 2001 relative à l’IVG et à la contraception. Depuis vingt-deux ans pourtant, seule une minorité d’élèves bénéficient de l’ensemble de ces séances. La droite conservatrice est opposée à ces enseignements qui doivent, selon eux, rester dans la sphère familiale. A l’inverse, le Planning familial, SOS Homophobie et Sidaction ont, eux, saisi le tribunal administratif de Paris, en mars 2023, pour que les trois séances prévues par la loi soient réellement effectives. Le projet insiste sur la dimension pluridisciplinaire de l’éducation à la sexualité, afin de dépasser le cadre sanitaire et les seules sciences de la vie et de la Terre (SVT). Le document fait des ponts avec les programmes de français, d’éducation morale et civique, d’arts plastiques et même de mathématiques.

L’intervention d’associations agréées doit ainsi être « systématiquement coordonnée » et ne pas être instrumentalisée « au profit d’une cause militante ou d’une idéologie ». L’étude de la notion de consentement ou celle des stéréotypes de genre sont préconisées dès le CP. « Le document va dans le bon sens. La transphobie est clairement évoquée, par exemple », juge Joël Deumier, coprésident de SOS Homophobie. Les Associations familiales catholiques se montrent au contraire virulentes et demandent la suppression des « très nombreuses références au genre ».

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Éducation sexuelle, une nécessité écologique

extraits : Le libre choix d’avoir ou non des enfants a été nié pendant la majorité de l’histoire humaine, et encore aujourd’hui dans beaucoup de pays, même aux États-Unis. C’est pourtant une avancée majeure de l’évolution culturelle, grâce à l’éducation sexuelle et l’accès facile à la contraception. Aujourd’hui en France, l’éducation à la sexualité patine encore dans des questions de « genre » alors que l’ABCD de l’égalité et du malthusianisme devrait être enseigné à tous les élèves. Nos jeunes devraient savoir que nous franchissons la barre des 8 milliards d’êtres humains en 2022 suite à l’exubérance de notre sexualité et qu’il va donc falloir définir des limites : jouir sans procréer, et non jouir sans entraves…

Quelques commentaires sur lemonde.fr

Bérénice Vosrhiz : le mot plaisir n’apparaît pas dans ce programme officiel. L’éducation à la sexualité ne devrait-elle pas être centrée sur la notion de plaisir, voire même de jouissance partagée ?

Jacques81 @ Bérénice : Centrer l’éducation sexuelle sur la jouissance, c’est en monter uniquement l’aspect du désir animal et biologique, alors que l’éducation humaine doit d’abord parler de relation amoureuse, de confiance, de respect. Vous êtes sans doute adepte du coup d’un soir, mais pour l’immense majorité des français et françaises, c’est dans le cadre « éducation à la vie affective » que les familles demandent qu’elle soit abordée. Après chacun reste libre de tenter les 36 positions avec son partenaire …

Castanea à Jacques : Arrêtez de caricaturer les propos de Bérénice : elle ne fait qu’insister sur le fait que beaucoup d’enfants croient que la sexualité n’est destinée qu’à la reproduction. Et beaucoup d’enseignants ne l’abordent que sous cet aspect mécanique et incomplet. Et les enfants culpabilisent parce qu’ils savent bien que cela leur produit aussi du plaisir. C’est un passe-temps universel et vieux comme le monde ! Donc il faut que les enfants sachent aussi que le sexe, ce n’est pas que la reproduction et que les adultes… la savent et ne condamnent pas ! C’est pourtant simple non ?

le rat du vide : « Si parfois vous étiez embarrassé pour savoir jusqu’où il vous est permis d’aller dans votre enseignement moral, voici une règle pratique à laquelle vous pourrez vous tenir. Au moment de proposer aux élèves un précepte, une maxime quelconque, demandez-vous s’il se trouve à votre connaissance un seul honnête homme qui puisse être froissé de ce que vous allez dire. Demandez-vous si un père de famille, je dis un seul, présent à votre classe et vous écoutant, pourrait de bonne foi refuser son assentiment à ce qu’il vous entendrait dire. Si oui, abstenez-vous de le dire ; sinon, parlez hardiment. » (Jules Ferry, « Lettre aux instituteurs », 27 novembre 1883).

Random1 : Parler de sexualité au CM1 ? Mais fichez leur la paix.pourquoi vouloir précipiter les choses ? A partir de la cinquième ou quatrième oui mais avec pudeur.

Castanea  @Random1 : je suis enseignant en école élémentaire. C’est lors de séances d’éducation sexuelle avec des CP et des CE2 que j’ai détecté 2 cas extrêmement graves d’inceste qui ont nécessité un retour au Procureur dans l’heure qui a suivi et ont abouti à des jugements relevant du criminel pour les auteurs des abus.

BM69 : Je sais que la terre est plate. Cela doit être enseigné par l’EN afin que le programme scolaire soit acceptable par tous. L’idéologie rondiste ne passera pas.

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Fin de vie, Emmanuel Macron en décide seul

Changer la loi de 2016 sur la fin de vie qui admettait une « sédation profonde et continue » (en cas de souffrances intolérables lorsque le pronostic vital est engagé à court terme), c’était une promesse de campagne d’Emmanuel Macron. Il a plusieurs fois reporté sa décision. Cette fois, il se lance, fort de son éthique très personnelle !

LE MONDE avec AFP : Emmanuel Macron a annoncé le 10 mars 2024 qu’un projet de loi ouvrant une « aide à mourir » sous « conditions strictes » serait présenté en avril en conseil des ministres. Les patients majeurs, « capables d’un discernement plein et entier », atteints d’une « maladie incurable » avec un « pronostic vital engagé à court ou moyen terme » et subissant des souffrances « réfractaires » pourront « demander à pouvoir être aidés afin de mourir ». Les mineurs et les patients atteints de maladies psychiatriques ou neurodégénératives qui altèrent le discernement, comme Alzheimer, en seront donc exclus. En cas d’avis collégial favorable de l’équipe médicale, une substance létale sera prescrite à la personne, qu’elle pourra s’administrer elle-même, ou avec l’aide d’un tiers si elle « n’est pas en mesure d’y procéder physiquement ».

Emmanuel Macron dit avoir personnellement écrit ses propres « directives anticipées » sur les soins qu’il souhaite, ou non, recevoir en fin de vie.

Le point de vue des écologistes pré-Alzheimer

ROTZ : En clair, les Français qui souhaitent choisir leur fin de de vie devront continuer á aller en Suisse ou en Belgique… Tout ça pour ça!

Neal59 : Avril de quelle année ? Il y a eu une convention citoyenne, les propositions intéressantes restent aux abonnés absents!

Van Velde : Le président se prend clairement pour Zeus. Personne n’est compétent à lui seul, mais c’est lui qui va nous expliquer ce qui est « éthique et souhaitable » ou ne l’est pas concernant notre manière de mourir.

Michel SOURROUILLE : Un comité d’éthique s’est déjà prononcé, une assemblée citoyenne a déjà eu lieu dont Macron ne tient aucun compte, des ministres ont été mobilisés plusieurs mois et Macron hésitait hésitait tout en invitant des religieux à sa table à plusieurs reprises. Notre « jeune » président de la République ne vit pas au XXIe siècle, mais aux temps de la messe tous les dimanche. De toute façon il en est de l’avortement comme de la fin de vie, l’absence d’une loi n’a jamais empêché quiconque de vivre l’une et/ou l’autre de ces pratiques par usage de sa propre liberté. L’avis personnel de Macron indiffère.

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Fin de vie, Macron invite encore les religions

extraits : Dîner à l’Élysée le 8 février 2024. Une nouvelle fois étaient conviés les représentants des cultes pour échanger sur le sujet de la fin de vie. Macron a prévu de présenter un « plan décennal pour le développement des soins palliatifs » et indiqué son espoir de parvenir à proposer « un espace qui ne soit ni une liberté ni un droit, mais un possible qui serait un moindre mal » ???

Fin de vie, le choix de Jacqueline Jencquel

extraits : Jacqueline Jencquel a choisi la « liberté ultime » en mettre fin à ses jours en mars 2022, à 78 ans, sans souffrir d’aucune pathologie incurable. Défenseuse radicale du suicide assisté, elle expliquait en 2018, sur le site Konbini, vouloir en finir avant d’échouer « dans un mouroir », à savoir un Ehpad. Jacqueline Jencquel a été une cheville ouvrière de l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD).

Fin de vie, le lobbying religieux

extraits : Conforme à leurs préjugés, il y a unanimité religieuse contre une loi sur la fin de vie. Étonnant qu’il n’y ait pas la même unanimité pour faire entendre raison aux Juifs et aux Palestiniens. Étonnant que leur amour de la vie que « seul Dieu peut reprendre » ne soit pas repris par les croyants pour pourfendre toutes les guerres et faire l’apologie des objecteurs de conscience opposé à l’usage des armes. Bien sûr ils peuvent parler de leurs dogmes, mais vouloir empêcher la légalisation d’une nouvelle loi en France sur la fin de vie n’est pas de leur compétence. Ils ont déjà été reçu par Macron, ils devraient bientôt revoir Macron. Ce chef d’État sort de sa compétence qui est de faire vivre la laïcité dans notre pays et non d’hésiter sur la fin de vie.

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Dette, énergie, futur, où est la sortie ?

(Texte reçu d’un de nos correspondants)

Les Routes de la Soie de Xi Jing Ping consistent à proposer des prêts à la création d’infrastructures plus ou moins pharaoniques dans certains pays – Montenegro, Laos…, qui ne peuvent être remboursées et concèdent donc des droits de propriétés ; La Chine par exemple a acheté Le Pirée parce que la Grèce était surendettée. Je pense qu’une dette est une arme, et aussi un des objectifs des guerres militaires qui permet au vainqueur direct ou indirect de se servir sur la bête. C’est ainsi que je me rappelle qu’après la Guerre des 6 jours (1967) avec Israël, l’Égypte avait dû hypothéquer sa production de coton pour 20 ans auprès de l’URSS. La guerre d’Irak avait le triple objectif de vendre des armes, de reprendre le contrôle de la production pétrolière de ce pays et causer un maximum de destructions massives pour « reconstruire le pays » au bénéfice d’entreprises des pays vainqueurs. Il va de soi que ce qui est ainsi perdu pour le pays qui se vend se traduit en paupérisation pour sa population. Autant une dette est positive lorsqu’elle permet d’investir à bon escient, autant elle reste dangereuse lorsqu’elle creuse le déficit public.

J’écris sur un ordinateur qui n’était même pas envisageable quand j’avais 20 ans en 1970. Pour autant, on ne peut que constater que notre système est porteur d’aberrations, comme le fait qu’un lapin en inox de Jeff Koons s’adjuge plus de 91 millions de dollars, et que, dans le même temps, des flots de migrants désespérés menacent l’identité des pays qu’ils rejoignent au péril de leurs vie. Tandis que ceux-là se noient par milliers, des milliers de palaces proposent à longueur d’année des chambres à 10 000 dollars la nuitée voire plus ! A mon avis, aucune théorie n’offre une ligne de conduite globale à l’échelle de la planète. J’ai l’impression d’un labyrinthe inextricable dont même ceux qui en ont une vue d’ensemble ne sauraient le réagencer pour que l’économie puisse réaliser ce pour quoi elle est faite, assurer le bonheur matériel des humains sur notre minuscule Terre.

Je propose un retour aux origines par un bond prodigieux de 4 milliards d’années dans le passé, pour observer le premier être vivant sortant du minéral inerte, sous forme d’un microcosme autonome délimité par une enveloppe organique. Sitôt apparu, cet être primordial se trouve confronté à un danger mortel, la fuite d’énergie inhérente à tout mouvement, y compris interne. Il s’agit donc de la toute première forme de l’économie : restaurer ce qui constitue son intégrité physique. Dans la soupe primordiale, il lui faut prélever les éléments de matière qui remplaceront les siens défaillants et fourniront l’énergie nécessaire à son fonctionnement en tant qu’être vivant. Il s’agit là d’un critère absolu en ce sens qu’il est fondé sur une réalité physique et non, comme les monnaies, de valeurs aléatoires.

Pour en venir à l’homme, on peut retenir que toute activité sur la planète peut se quantifier en joules, unité de valeur universelle qui permet d’évaluer tout ce qui relève des transferts d’énergie (y compris la matière), dont le vivant fait partie, et donc l’être humain pour sa partie matérielle. Déjà existent des appareils connectés qui évaluent très bien les calories dépensées lors d’un exercice physique, autrement dit des joules. Cela peut être étendu à toute une journée type. En généralisant à la planète, on peut quantifier ce que représente l’existence de 8 milliards d’individus. Bien entendu, il convient de pondérer en fonction des climats, des progrès d’équipement, etc. On pourra alors évaluer combien d’individus peut réellement soutenir la Terre de façon pérenne, toujours selon ce critère apodictique du joule. Mais les humains ne sont pas des machines, leurs « désirs » sont formulés sous forme de match de rugby, recette de cuisine, projets de vacances… toutes choses certes agréables, mais non nécessaires. Cette irrationalité concerne également les dirigeants. Faute d’ampleur transcendante, ils n’ont pas une vision du destin global de l’être humain à long terme et donc des moyens nécessaires à le mener à bien. Ils se contentent au mieux de consolider leur pouvoir, ce qui mène inéluctablement à une catastrophe. L’authentique pensée, rationnelle, est extrêmement rare.

« Equilibrium », un film de Wild Kimer en 2002 avait bien cerné le problème en imaginant une société apaisée par la prise obligatoire de Prozium, médicament annihilant tout sentiment bon ou mauvais. Huxley, dans son roman « Le meilleur des mondes », structure la société en classes proportionnées aux besoins de l’humanité ; le nombre et la qualité des individus sont contrôlés en fonction d’une économie rationnelle globale. Pour ma part, je pense qu’une part de la solution peut venir des neurosciences : une évaluation fine des processus hormonaux et autres qui gouvernent le comportement peut in fine le ramener à des facteurs quantifiables qui permettraient de déterminer à quoi a droit un individu lambda en fonction de son utilité pour lui-même et pour la collectivité humaine. Cela demande certes une révolution des valeurs, mais il faut cesser de croire à la formule « tous égaux en droits » qui est une aberration dans l’évolution de la nature.

L’Intelligence Artificielle est une nouvelle opportunité d’aider à réaliser les paramètres évoqués, si on lui présente les problèmes en ce sens. L’Homme est quelque chose en quoi je crois rationnellement, et j’espère accompagner le plus longtemps possible la métamorphose en marche depuis ma naissance en 1951 vers un être nouveau, dégagé de la détermination de sa condition animale, conscient et confiant dans le sens de son futur.

Hadal

 

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Bouffe, bientôt l’inversion de la loi d’Engel

L’économiste David Ricardo disait au XIXe siècle qu’un pauvre, c’est quelqu’un qui marche pieds nus. Aujourd’hui, le pauvre a un smartphone mais reste pauvre.  Ce n’est pas la possession ou non d’un gadget électronique qui marque les inégalités sociales, mais la composition du budget des ménages. Certes nous ne sommes plus aux temps de Vauban pour qui le Minimum vital pour une famille ouvrière française en 1707 était le seuil au-dessous duquel la survie n’est plus possible. La ration correspondait à quelques 1500 calories, mélange de blé et d’autres céréales appelé méteil dont la part dans le budget total était presque de 70 %.

Mais dans l’avenir nous mangerons plus de pommes de terre, moins de produits importés et la dépenses alimentaire redeviendra la première des dépenses.

Elsa Cones : Des pommes de terre bouillies et du fromage blanc étalé sur d’épaisses tartines. C’est le menu quotidien des ouvrières françaises du textile au début du XXe siècle. L’alimentation représente alors plus de la moitié du budget des ménages. Cent ans plus tard, elle est tombée à 14 %. C’est ce que les économistes appellent la « loi d’Engel », du nom de ce statisticien allemand qui a montré que la part du revenu consacrée à se nourrir diminue à mesure que les gens s’enrichissent. Si la part consacrée aux loisirs (culture, vacances, abonnements divers) est restée stable, autour de 8 % depuis les années 1960, celle consacrée au logement a, en revanche, plus que doublé et atteint 28 %. Les « dépenses pré-engagées » (logement, abonnements divers, assurances, services financiers…) dépassent 40 % pour les ménages les plus pauvres contre 28 % pour les plus aisés. Le sentiment de bonheur est très corrélé à la part du revenu que l’on peut dépenser comme on l’entend, à la liberté de choix.

Le point de vue des écologistes décroissants

– Actuellement, le mode de vie conduit plutôt à manger des produits ultra transformés bas de gamme, bourrés de gras ou de sucre. Les patates bouillies ne sont pas si mauvaises, comparativement.

– La pauvreté est une valeur relative défini par le niveau de vie médian de la population. Les personnes en dessous du seuil de pauvreté en France (1 158 euros par mois pour une personne seule en 2021) vivent bien mieux que des classes moyennes voire aisés dans la plupart des pays du monde.

– Poster et regarder des vidéos sur TikTok c’est bien plus important que de manger comme il faudrait.

– Une famille « modeste » a toujours le poste de télé grand écran, les enfants au pied des chaussures de sport de marque mais la nourriture est ce qu’on peut appeler la malbouffe..

– Il est possible de bien manger pour pas très cher. Mais il faut accepter de consacrer une part de son temps libre à son alimentation. C’est un choix.

– La multiplication des divorces est un moteur essentiel du développement de la pauvreté en France. La généralisation aux classes les moins aisées de l’instabilité familiale promue par l’idéologie libérale,est un désastre pour les plus fragiles. Mais est-ce à la collectivité de supporter par ses impôts ce qui reste la somme de choix individuels (amour, puis séparation) ?

– Consommation des « ménages », une généralité qui occulte l’effondrement du pouvoir d’achat des pauvres, en particulier des familles monoparentales, une situation familiale qui s’est généralisée au cours de la dernière période.

La loi d’Engel va s’inverser avec l’effondrement de la société thermo-industrielle,

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Dépenses contraintes, reste-à-vivre et minimum vital (2019)

extraits : On se souvient de l’article-portrait d’un couple de gilets jaunes pour lequel les fringues de marques faisaient évidemment partie de l’incontournable. Un article qui avait suscité une belle polémique, parfaitement justifiée, sur l’entreprise de manipulation misérabiliste à laquelle se livrait réseaux sociaux et médias. Pour un écologiste au contraire, le grand débat national devrait aboutir à une définition du minimum vital, préalable à la dynamique d’une sobriété partagée….

fin de l’Etat-providence, retour au minimum vital (2012)

extraits : En décembre 1942, William Beveridge produisit un rapport : la Sécurité sociale et ses services. Il est considéré comme l’ouvrage fondateur de l’Etat-providence. Ce que les enseignants de SES ne disent pas à leurs élèves, c’est que Lord Beveridge est plus proche de l’idée de simplicité volontaire que des familles assistées avec écran plat dans la chambre des enfants (comme l’exprime le journaliste du MONDE*) : la vision de l’austère économiste, qui prenait un bain glacé tous les matins, était assimilée au minimum vital. L’assistance offerte par l’Etat, préconisait Beveridge, ne devait pas être « généreuse » mais « permettre de survivre », afin de ne pas supprimer l’incitation à la recherche de travail….

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A69, entraves à la liberté de la presse

Sur la ZAD de la Crem’Arbre, et le long du tracé de l’A69, la liberté de la presse n’est pas garantie. Or, elle est l’un des principes fondamentaux des systèmes démocratiques qui repose sur la liberté d’opinion et la liberté d’expression. Cette situation va donc à l’encontre de l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

Le rapporteur spécial des Nations unies sur les défenseurs de l’environnement, Michel Forst, a demandé le 29 février 2024 à ce que le travail de la presse soit facilité sur le site occupé par les opposants au projet de l’autoroute A69. A l’issue de sa visite sur le lieu de la mobilisation, à Saïx, dans le Tarn, il a pointé plusieurs atteintes aux droits de l’homme : interdiction de ravitaillement en nourriture, entraves à l’accès à l’eau potable, privation délibérée de sommeil des militants par des membres des forces de l’ordre : « Lors de ma visite, j’ai pu constater que la presse et les membres de l’Observatoire toulousain des Pratiques Policières étaient tenus à une distance importante du site de la « Crem’Arbre », dans une zone avec une visibilité extrêmement limitée. » Il demande aux autorités françaises de faciliter le travail de la presse et des observateurs, conformément aux obligations internationales de la France.

Il faut laisser les journalistes accéder au site occupé par les opposants au projet d’autoroute A69 et exercer leur mission d’informer !

NB : plusieurs médias (JNE, Reporterre, Vert, Era-Environnement…) ont publié une tribune, n‘hésitez pas à la relayer largement autour de vous ! (copier le texte ici). Comme le rappelle le point 7 de la Charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique, « certains intérêts économiques et politiques œuvrent activement à la construction de propos qui trompent la compréhension des sujets et retardent l’action nécessaire pour affronter les bouleversements en cours. ».

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A69, quand le futur combat le passé (nov. 2023)

extraits : Valérie Masson-Delmotte  : « Ce projet [l’A69] a été pensé à un autre moment [l’origine de ce dossier remonte à une trentaine d’années] et se retrouve anachronique ». A cette levée de boucliers s’oppose le négationnisme politique. Clément Beaune, ministre des transports : « On ne peut pas avoir comme critère de décision des tribunes ou des actions, aussi sincères soient-elles, quand des décisions démocratiques et des recours juridiques ont été utilisés. »….

A69, la logorrhée des imbéciles aveugles (oct. 2023)

extraits : Commentaires putrides sur le monde.fr. « Israël a le Hamas Nous avons le Soulèvement de la terre… Bienvenue en France au pays des émeutiers et des casseurs qui s’en prennent aux forces de l’ordre… Ça suffit de tous ces oisifs et assistés qui ne font que saboter ce pays !… De gentils zadistzs qui balancent des pierres « parce que c’est hyper violent cette autoroute». Guignols….

autoroute A69, inutile et imposée

extraits : L’enterrement de Notre-Dame-des-Landes ne faisait que préparer l‘épanouissement de la contestation de tous les GTII, Grands travaux inutiles et imposés. Partout sur le territoire, une cinquantaine de projets d’aménagement suscitent de vives oppositions locales, souvent depuis plusieurs années : déchets nucléaires à Bure, lignes à très haute tension, « Montagne d’or » de Guyane, ligne ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin, « grand contournement ouest » de Strasbourg, LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax, ferme « des mille vaches », projet de Center Parcs, méga-centre commercial Val Tolosa, projet Europacity à Gonesse… Il n’y a pas que ces exemples….

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Horrible, limiter la liberté d’expression

La liberté d’expression est devenue l’ennemie du pluralisme et un danger pour la démocratie.

La liberté d’expression aux USA

Le premier amendement à la Constitution des Etats-Unis, qui interdit à l’Etat de porter atteinte à la liberté d’expression, à la liberté de la presse et à la liberté religieuse, a depuis longtemps été interprété de façon extensive, voire absolutiste, par la Cour suprême des Etats-Unis. Il est donc possible de mentir, de proférer des propos racistes ou antisémites sous le parapluie protecteur du premier amendement. La désinformation s’est aggravée avec l’arrivée des chaînes d’information en continu, entraînant une course à l’audience non régulée, et l’omniprésence des réseaux sociaux. Ce qui aide à comprendre que 10 % des Américains croient que la Terre est plate, qu’un tiers des Américains pensent encore aujourd’hui que Joe Biden n’a pas été élu de façon légitime.

Les élections de novembre sont donc à haut risque. Or, ses résultats sont cruciaux non seulement pour les Américains, leurs droits, leurs libertés et la démocratie, mais aussi pour le climat, la planète, tout comme la paix et la sécurité en Ukraine, en Europe et dans le monde.

La liberté d’expression en France

Le fondement constitutionnel de la liberté d’expression en France repose sur l’article 11 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen du 26 août 1789  : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi ». Il existe aujourd’hui des limites légales à cette liberté d’expression : pas de diffamation, pas d’injure, pas de propos discriminatoire, sexiste ou raciste, négationniste, ou incitant à la haine. Il paraît donc contraire à la loi d’affirmer que l’homme est supérieur à la femme (sexisme) et le Blanc au Noir (racisme). On ne peut donc pas dire n’importe quoi quand on fait référence à une personne, la bienveillance est une vertu essentielle à une vie collective apaisée.

Le Constituant entendait favoriser un débat d’idées. Il ne visait explicitement que la libre communication « des pensées et des opinions », certainement pas des fake news ou infox (fausses informations) ni de la publicité commerciale qui n’est que matraquage (intox). Le philosophe John Stuart Mill (1806-1873) avait défini la portée de la liberté d’expression : lorsqu’il est libre, le débat contradictoire peut conduire à une forme d’autorégulation spontanée de la parole. Les contre-vérités, les propos aberrants ou loufoques finissent toujours normalement par être critiqués et neutralisés. Mais à son époque, peu de personnes avaient accès à la parole publique et toutes partageaient les mêmes codes de langage. Le débat éclairé était encore possible. Ce n’est plus le cas aujourd’hui dans nos sociétés pluralistes et fragmentées, ce ne sont pas seulement des arguments qui s’affrontent mais aussi des identités forgés par les réseaux sociaux. Dans ce contexte, les propos qui rappellent les faits et font appel à la raison deviennent vite inaudibles.

C’est la défaite de la démocratie si les citoyens ne peuvent plus avoir un discours éclairé par la recherche d’une commune vérité.

Le point de vue des écologistes qui disent vrai

Quand l’un dit qu’il pleut et l’autre dit qu’il fait soleil, on ne peut traiter les deux de manière égale, on regarde par la fenêtre pour voir qui a raison. Il est préoccupant de constater à quel point beaucoup ne mettent pas de frontière entre fait et opinion, entre connaissance et croyance. La liberté d’expression est l’apanage de sociétés qui savent en faire bon usage, la démocratie se mérite et est exigeante avec ses membres. Si vous ne savez plus distinguer le vrai du faux, si vous pensez juste ce que vous avez envie de croire juste, si vous n’entendez plus que ce qui vous renforce dans votre opinion, alors la liberté d’expression n’a plus de sens. Un sondage de 2018 a montré que 9% des français croient que la Terre est plate. Et en 2023. 37% des français sont climato-sceptiques. Ces exemples sont affligeants, mais n’ont rien à voir avec la liberté d’expression, ou même les États-Unis. Cela reflète simplement qu’une grande proportion des humains n’ont pas le bagage scientifique pour comprendre ces phénomènes et qu’ils n’ont pas confiance en ceux qui les comprennent. La situation serait moins dramatique si on avait décidé d'(in)former les gens plutôt que d’en faire des outils de production ou des consommateurs repus.

Le combat est inégal. C’est la technique de l’avalanche, dire a peu prêt tout et n’importe quoi, souvent. En face, c’est perdu, même si vous démontrez l’ineptie des propos, ça coûte bien plus d’énergie et de temps que le mensonge. Car le mensonge et l’outrance sont beaucoup plus faciles à accepter pour une population lobotomisée et une éducation en berne. La croyance personnelle a souvent plus de valeur (car elle résulte de l’appropriation d’idées simples), que les connaissances scientifiques sur un même objet (plus complexes, contre-intuitives souvent aussi, et donc moins faciles à s’approprier. L’ignorance fait la force des faibles. Le risque est réel et l’élection de psychopathes en est le signe.

Peut-être que des solutions de fact-checking en temps réel avec un vrai pouvoir de censure seraient à explorer. Un platiste peut penser ce qu’il veut dans sa sphère intérieure, mais pas exprimer des conneries dans la sphère publique. Le travail d’un journaliste sérieux est normalement de faire le tri entre les innombrables informations dont il se doit d’être le relais. Le travail d’une chaîne d’information quelle qu’elle soit est de faire progresser l’intelligence collective, pas de la torpiller.

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Horrible, la société écolo idéale ?

extraits : Notre futur tel qu’il pourrait être…tu cultive ton propre potager dans une toute petite communauté tu as planté quelques arbres fruitiers pour améliorer l’ordinaire ta vie politique se résume à quelques réunions avec les hameaux environnants tu manges plutôt végétarien même si tu tues le cochon chaque année….

Horrible, la société idéale non violente ?

extraits : Les policiers n’étaient pas armés. De toute façon il n’étaient plus en uniforme, ils étaient anonymés et n’intervenaient d’ailleurs que rarement. Plutôt secouristes qu’agent de la force publique. Car en ce temps là il n’y avait plus de crimes, de viols, de vols, ou même d’altercations. Plus personne ou presque n’avait l’idée d’agresser quiconque, tout cela était désormais du passé, l’intelligence collective était passée par là.

Horrible, une société sans armées !!!

extraits : Nous sommes enfermés dans des ridicules espaces territoriaux artificiels qu’on appelle « nation ». Tant, que les Etats-nations voudront se faire la guerre, tant que les citoyens financeront des armées toutes plus nuisibles les unes que les autres, il n’y aura pas d’avenir possible. Devenons tous et toutes objecteurs de conscience, opposés en toutes circonstances à l’usage collectif des armes. En conséquence, il n’y aurait plus d’armée institutionnalisée, il n’y aurait plus de guerres généralisées…

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