biodiversité

« Les microbes auront le dernier mot »

Selon Louis Pasteur,«  Les microbes auront le dernier mot ». Donnons-leur la parole.

Sur ARTE, un documentaire au titre éloquent, Vive les microbes ! (mardi 8 octobre à 20h55) : « On considère souvent que les bactéries sont nos ennemies, mais la très grande majorité sont nos partenaires sans qu’on le sache. Depuis les années 1960, la fréquence de l’asthme, de l’eczéma et des allergies a doublé tous les dix ans dans les pays industrialisés, où elles touchent aujourd’hui 35 % de la population. Partout, immunologistes et écologues explorent les pistes microbiennes, comparent les défenses immunitaires des enfants des villes à celles des enfants des campagnes. Les enfants des campagnes peuvent être des modèles pour ceux des métropoles : ils sont bien mieux armés contre les maladies allergiques. C’est l’« effet de la ferme » : en exposant précocement les enfants à une grande diversité de microbes, cet environnement rural entraîne leur système immunitaire à reconnaître et à tolérer les « bons antigènes » – et à ne pas surréagir en créant une inflammation. Un antidote à la bétonisation, au manque de contact avec la nature, à l’aseptisation des aliments industriels et à l’hyperhygiénisme des citadins, en somme. »

A tout javeliser comme d’avoir systématiquement recours aux antibiotiques on se rend malade, ce devrait être une évidence…

Voici quelques pensées sur la sélection naturelle

sociétés premières : « Les Indiens Pirahãs réagissent à l’hostilité de l’environnement par un stoïcisme implacable est souvent difficile à supporter pour l’hôte. Comme la mort sans soin de la jeune Xaogíoso, au bord de l’eau, tandis qu’elle est en train d’accoucher dans l’indifférence de son entourage. » Cette société première estime que chacun doit affronter par lui-même les épreuves de la vie : c’est une forme de sélection. (LE MONDE du 10 juin 2010, « Le Monde ignoré des Indiens Pirahãs », de Daniel Everett : la langue la plus étrange)

1798, Malthus Thomas Robert : « Tournons maintenant nos regards sur les diverses contrées de l’Amérique. On expose généralement les enfants difformes ; et quelques peuplades du Sud font éprouver le même sort aux enfants dont les mères ne supportent pas bien les peines de la grossesse et le travail de l’enfantement, de peur qu’ils héritent de la faiblesse de leurs mères. C’est à de telles causes qu’il faut attribuer l’exemption remarquable de difformité qu’on observe chez ces sauvages. Et lors même qu’une mère veut élever tous ses enfants sans distinction, la mort en enlève un si grand nombre, par la manière dure dont on les traite, qu’il est à peu près impossible que ceux d’une constitution délicate puissent atteindre l’âge d’homme (…) Ainsi la faible population de l’Amérique répandue sur son vaste territoire n’est qu’un exemple de cette vérité évidente, que les hommes ne peuvent multiplier qu’en proportion de leurs moyens de subsistance. » (Des obstacles à la population dans les nations indigènes de l’Amérique / Malthus, Essai sur le principe de population (Flammarion 1992, tome 1, page 91 à 113))

1871, Charles Darwin : « Chez les sauvages, les individus faibles de corps ou d’esprit sont promptement éliminés, et les survivants se font ordinairement remarquer par leur vigoureux état de santé. Quant à nous, hommes civilisés, nous faisons, au contraire, tous nos efforts pour arrêter la marche de l’élimination ; nous construisons des hôpitaux pour les idiots, les informes et les malades ; nous faisons des lois pour venir en aide aux indigents ; nos médecins déplient toute leur science pour prolonger autant que possible la vie de chacun (p.179)… Comme l’a remarqué M.Galton, si les gens prudents évitent le mariage, pendant que les insouciants se marient, les individus inférieurs de la société tendant à supplanter les individus supérieurs (p.750).  » (La descendance de l’homme – 1871) extraits tirés du livre de Ivo Rens, Entretiens sur l’écologie (de la science au politique)

1926, Jean Rostand : « Nos sociétés donnent la possibilité de survivre et de se reproduire à des milliers d’êtres qui eussent été autrefois implacablement éliminés dès le jeune âge. La diminution de la mortalité infantile, les vaccinations généralisées entraînent un affaiblissement de la résistance moyenne de l’espèce. Il s’ensuit un avilissement progressif de l’espèce. Donc par l’effet de la civilisation, nul progrès à espérer pour l’animal humain, mais une décadence à craindre. » (L’homme, éditions Babelio)

1965, Jean Dorst  : « L’humanité, envisagée comme une population animale, a réussi à se débarrasser de la plupart des freins à sa prolifération au risque non négligeable de multiplier les maladies héréditaires, autrefois éliminées en plus grande proportion par la sélection naturelle. On a parfois tenté de se poser la question : faut-il condamner Pasteur en raison de ses découvertes ? Certes non. Mais l’homme se doit de trouver dans les plus brefs délais, un moyen de contrôler une prolificité exagérée, véritable génocide à l’échelle de la planète. Un premier moyen de régulation est l’émigration. Or cela n’est plus guère possible à l’heure actuelle car toute la planète est strictement compartimentée et coupée de barrières. Un deuxième procédé est l’augmentation du taux de mortalité. Certaines sociétés primitives éliminent les vieillards, tandis que d’autres préconisent l’infanticide. C’est impossible à envisager dans le cas de l’humanité évoluée. Le troisième procédé consiste à une diminution du taux de natalité. Aucune religion, aucune morale et aucun préjugé ne doivent nous en empêcher. Le jour où les peuples se jetteront les uns contre les autres, poussés par des motifs en définitive écologiques, cela serait-il plus hautement moral que d’avoir maintenu les populations humaines en harmonie avec leur milieu ? » « Avant que nature meure de Jean Dorst, éditons Delachaux et Niestlé)

2003, William Stanton : « L’avortement ou l’infanticide sont obligatoires si le fœtus ou le bébé s’avèrent très handicapés (la sélection darwinienne élimine les inaptes). Quand, par l’âge avancé, par un accident ou une maladie, un individu devient plus un poids qu’un bénéfice pour la société, sa vie est humainement arrêtée…  Le plus grand obstacle dans le scénario ayant le plus de chance de succès est probablement (à mon avis) la dévotion inintelligente du monde occidental pour le politiquement correct, les droits humains et le caractère sacré de la vie humaine… Aux sentimentalistes qui ne peuvent pas comprendre le besoin de réduire la population de la Grande-Bretagne de 60 millions à environ 2 millions sur cent cinquante ans, et qui sont outrés par la proposition de remplacement des droits humains par une froide logique, je pourrais répondre : ’Vous avez eu votre temps. » (William Stanton , The Rapid Growth of Human Population 1750-2000 : Histories, Consequences, Issues, Nation by Nation, Multi-Science Publishing, 2003) in Serge Latouche Le pari de la décroissance, Arthème Fayard/Pluriel, 2006, pp. 142-143)

2011, Alain Hervé : « Nous échappons aux régulations naturelles comme les épidémies. Pasteur a conjuré la mortalité infantile naturelle. Il ne savait pas qu’il contribuait ainsi à rompre l’équilibre démographique. Maintenant le milliard d’hommes qui naissent et meurent affamés n’accède plus vraiment à l’état humain, il en reste à un état infra-animal. On peut me traiter d’antihumaniste ; le politiquement correct est devenu une peste intellectuelle… » (Propos recueillis par Michel Sourrouille, chronique de mars 2011 parue sur lemonde.fr)

2015, Didier Barthès : « Aujourd’hui les individus mêmes porteurs de faiblesses physiques notables (n’y voyez pas un jugement moral ou dévalorisant) ne sont plus soumis à la sélection naturelle et donc, du point de vue génétique, peuvent transmettre ces faiblesses à leurs descendants. Ainsi aujourd’hui, l’augmentation du nombre de myopes est liée, certes au mode de vie – on regarde de près plus souvent que de loin désormais dans la vie quotidienne – , mais aussi au fait qu’une forte myopie n’est plus un handicap rédhibitoire comme elle le fut auparavant. Ce qui est vrai pour la myopie l’est pour beaucoup d’autres choses. Beaucoup de mécanismes de défense de l’organisme (ne serait ce que la force physique ou la résistance à certaines maladies) ne constituent plus des avantages et ne sont donc plus sélectionnés. Nous dépendrons de plus en plus de la médecine et de moins en moins de nos propres forces. Le jour où la société ne pourra plus assumer de lourdes charges en matière de soins, il est possible que la vie de beaucoup d’entre nous soit menacée. Je suis bien conscient du caractère dérangeant du point de vue que je défends et je ne suis pas un adversaire de la médecine dont je suis heureux à titre personnel de bénéficier comme chacun d’entre nous. Toutefois cela ne saurait me faire oublier que le problème se pose et que peut-être un jour l’humanité le paiera cher. »

2016, Pierre Jouventin : « Darwin réalisa que les capacités de reproduction des espèces dépassaient très largement le nombre des descendants observés et donc qu’il existait une sélection naturelle qui triait en permanence les êtres vivants, ne laissant se perpétuer que ceux capables de s’adapter à leur milieu physique. Au fil des générations, seuls ceux qui sont parvenus à survivre et à se reproduire ont transmis leur patrimoine héréditaire. Cette sélection fut sans doute particulièrement rapide chez nos ancêtres parce que c’était urgent et vital pendant la délicate période d’adoption à un mode de vie radicalement différent de leurs ancêtres arboricoles. Le cerveau, qui était déjà remarquable par sa taille chez les primates, a été fortement sélectionné pour tripler en moins de deux millions d’années. Avoir une gros cerveau n’est pas nécessairement un avantage pour durer, tout au contraire puisque des plantes, des microbes et des animalcules sans système nerveux sont parvenus à se perpétuer pendant des millions d’années, et qu’ils risquent fort de nous survivre. La solution de l’accroissement du cerveau semble un échec inévitable et prévisible de l’Évolution. Sommes-nous une espèce ratée, pathologique, alors que les autres animaux sont fonctionnels, construits pour durer, avec sans doute moins de cervelle, mais moins d’excès et de démesure, avec peu de culture et beaucoup d’instinct pour éviter de se perdre comme nous dans des idéologies fumeuses ? La sélection s’est-elle un peu relâchée chez Homo sapiens et avons-nous régressé intellectuellement à cause de notre douce vie de civilisé ? C’est en tout cas ce qui est arrivé aux chiens qui ont perdu lors de la domestication un tiers du volume cérébral de leur ancêtre sauvage. Le loup il est vrai doit exploiter toutes ses aptitudes motrices et sensorielles pour survivre. » (L’homme, cet animal raté, aux éditions Libre et solidaire)

Si la nature utilisait les mêmes armes que les humains

Ah ! Si les arbres étaient équipés de tronçonneuses, ce serait la race des bûcherons qui serait en voie de disparition.

Si les lapins pouvaient utiliser un fusil aussi petit qu’efficace, il y aurait beaucoup moins de chasseurs.

Si les insectes pouvaient muter suffisamment pour rigoler des insecticides et transmettre à coup sûr chikungunya ou Zika.

Si les végétaux émettaient des doses létales systémiques au lieu de subir un herbicide non sélectif comme le Roundup.

Si les requins se précipitaient pour croquer à pleines dents surfeurs et baigneurs, il n’y aurait plus de stations balnéaires.

Si les microbes étaient immunisés contre les antibiotiques, ils pourraient proliférer dans ses variantes pathogènes.

Si les loups pouvaient pratiquer le tir d’abattage pour réguler la population française, on aurait besoin de moins de moutons.

Si l’eau secrétait des toxines à la seule vue d’une présence humaine, il n’y aurait plus d’eau potable.

Si les autochtones d’Amérique avaient éliminés au fur et à mesure de leur arrivée les colonisateurs anglo-saxons, il y aurait encore beaucoup de bisons dans les vertes prairies.

Si la nature savait se défendre contre l’ingéniosité humaine, la terre serait débarrassée de ce parasite destructeur qui aime par dessus tout tuer et assassiner, enlever la vie des plantes et des animaux, des microbes et des insectes, la vie dans l’eau dans les airs, et même la vie des humains.

Mais la nature est mal faite, elle a sélectionné un prédateur sans pitié qui sait éradiquer tout ce qui existe et se protéger contre presque toute les formes du vivant. Homo, plutôt demens que sapiens, a utilisé des armes de plus en plus sophistiquées pour arriver à ce résultat pitoyable : il se retrouve de plus en plus seul sans forêts primaires ni eau naturellement potable, au milieu de ses surfaces goudronnées et de ses immondices, acculé à retourner ses armes contre ses semblables pour s’accaparer les dernières ressources vitales. Comme l’écrit Pierre Jouventin, « L’homme, cet animal raté » !

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COP16 biodiversité, le point de vue du jaguar

La COP16 biodiversité s’est terminée le 2 novembre 2024 à Cali (Colombie), échouant à obtenir un accord sur le financement de la feuille de route que l’humanité s’est fixée pour stopper la destruction de la nature d’ici 2030.

lemonde avec AFP : Les pays venaient enfin d’aborder le sujet le plus explosif de la conférence  lors de la plénière de clôture: comment atteindre d’ici 2030 l’objectif de porter à 200 milliards de dollars par an les dépenses mondiales pour sauver la nature, dont trente milliards d’aide des pays riches. Les négociations ont été suspendues au matin par la présidente colombienne du sommet des Nations unies quand Susana Muhamad a constaté avoir perdu le quorum des délégués, partis trop vite attraper leur avion pour rentrer chez eux.

Le point de vue des écologistes

De toute façon, même s’il y avait un beau document signé unanimement par toutes les parties, cela ne serait pas suivie dans les faits ! Non seulement l’argent ne fait pas la biodiversité, les jaguars n’en mangent pas et les intermédiaires savent le détourner pour leurs propres besoins.
Ce qu’on aurait du dire à Cali : La pire des espèces invasives s’appelle homo sapiens. C’est le parasite suprême, tirant sa substance vive de tous les milieux ou presque sans rien donner en échange. C’est à l’image d’un cancer qui se développe sans frein, les politiques publiques sont même aujourd’hui natalistes par peur du vieillissement ! Mais tout biologiste sait que cela a une fin, une fois l’expansion dépassant les limites de son biotope, une espèce connaît une mortalité foudroyante. Pour les humains il s’agit des famines, guerres et épidémies comme prévues par Malthus, et c’est déjà en cours.

Tant qu’il n’y aura pas au niveau international de promotion concertée d’un équilibre entre le nombre des humains et les possibilités de charge de son milieu de vie, aucun mesure de protection de la biodiversité n’aura d’impact durable.

Le point de vue du jaguar

J’habite la Colombie dont je suis résident quasi permanent. Mes tâches me permettent de me camoufler et de revendiquer mon identité propre. Nous sommes à peu près 16 000 jaguars pour plus de 53 millions de Colombiens. Trop nombreux ces humains, beaucoup trop nombreux. Je pèse de 56 à 95 kilos, autant qu’un humain ordinaire. Et j’ai donc au moins autant de besoin que lui. Je suis un prédateur comme lui , tout en haut de la chaîne alimentaire. Jai besoin d’un grand espace pour vivre. Comme lui. Mais la fragmentation de mon territoire s’accélère. Sous la pression de l’élevage, la déforestation progresse et limite mon habitat. Les monocultures de riz et de palmier à huile se sont étendues, dévastant mon milieu de vie et réduisant mes ressources. J’ ai perdu près de 40 % de mon territoire au cours des cent dernières années. Alors je mange des chiens, mon grand régal, quelques poules et de temps en temps un veau ; il faut bien manger pour vivre et non vivre pour manger. Mais on me tire dessus, c’est injuste, j’étais là bien avant les paysans !

Je n’ai jamais attaqué les humains quand ils ont commencé à s’installer chez moi. Ce fut ma grande erreur. Je subis maintenant le grand remplacement. Tel a déjà été le destin des autochtones en Amérique, avec qui je vivais en bonne intelligence : ils n’étaient pas trop nombreux, 830 00 Colombiens en 1778.

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14 octobre 2024, COP16 sur la biodiversité, l’impuissance

extraits : Le nouvel « indice planète vivante », publié par le Fonds mondial pour la nature (WWF), reflète le déclin continu de la biodiversité à quelques jours de l’ouverture de la COP16 (16e conférence mondiale pour la biodiversité), en Colombie. Et en novembre nous aurons la COP29 sur le climat … cela nous fait une belle jambe…L’humanité n’aura durée qu’un bref instant à l’échelle de l’évolution ou du temps cosmologique. Mais pendant ce très très court moment, de la valeur aura été créée pour les actionnaires….

La parole à nos amis les non-humains

Parole de requin bouledogue… confrontée aux humains (avril 2015)

extraits : J »e suis un requin bouledogue et porte-parole de mes congénères.Je dois d’abord dire que si ce gamin, Elio, a été tué à La Réunion par l’un d’entre nous, c’est qu’il l’a bien cherché. Il savait qu’une eau turbide était propice à une attaque. Il avait lu l’interdiction de faire du surf, affichée partout sur les plages, et même lue à l’attention des touristes dès l’atterrissage des avions. Il a voulu braver le risque pour pratiquer son sport. On peut avoir 13 ans et être inconscient…. »

Les lynx, sauvagement concurrencés par les humains

extraits : « Mes ancêtres lynx ont été sauvagement exterminés au cours des derniers siècles. Pourtant nous, lynx boréal, ne sommes pas plus gros qu’un berger allemand, nous ne vivons qu’une quinzaine d’année et nous pesons seulement 20 à 30 kilos. Au XVème siècle, nous existions encore partout en France, en plaine comme en montagne. Pourtant au milieu du XVIIe siècle, nous n’avions plus aucun représentant dans le massif vosgien et étions frappé d’extinction un peu partout ailleurs. Relégués dans les Carpates, nous ne pouvions que cultiver le souvenir de ce dernier lynx tué dans les Alpes en 1928. Miracle, au début des années 1970, notre espèce fait son retour…. »

350 loups, 67 millions de Français, le déséquilibre

extraits : « Nous les loups, nous ne pouvons pas saquer les bergers. ! Ils font de l’élevage pour la viande, un ranching avec des troupeaux de plus en plus importants tout en économisant la main d’œuvre. Optique de courte vue, productiviste. En plus, de quoi se plaignent ces éleveurs : ils sont indemnisés pour chaque bête que nous égorgeons. Nous soupçonnons les bergers de hurler au loup simplement pour accroître leurs émoluments. Nous en avons marre d’être pourchassés alors que nous ne faisons que vivre notre existence de loup. Notre vie devient impossible, même José Bové a demandé de nous tirer comme des lapins… »

Les ours pyrénéens demandent la parole

extraits : « Je suis Pyros, le vieux mâle dominant, peut-être le dernier de ma lignée. 70 % des oursons nés depuis vingt ans viennent de moi, la situation n’est pas viable, le risque de consanguinité est trop élevé. Dans les Pyrénées-Atlantiques, avec seulement deux mâles, la population ursine peut disparaître à tout moment. Il me tarde d’accueillir de nouveaux migrants de ma race, mais aucun lâcher n’a été réalisé depuis onze ans par les autorités françaises…. »

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Biodiversité/Climat/Désertification, même combat

Il y a autant de COP que de traités onusiens sur l’environnement. Acronymes de Conference of the Parties, elles en sont les organes de décision. Hasard du calendrier, les COP16 sur la biodiversité, COP29 sur le climat et COP16 de lutte contre la désertification se tiennent toutes les trois d’ici à la fin d’année. L’efficacité des actions à mettre en place face à ces menaces globales dépend pourtant de la prise en compte des interactions entre ces trois problématiques.

ONG Agrisud international : Nombre des financements agissent à la fois sur le climat et sur la biodiversité : l’arrêt de la déforestation tropicale et la protection des tourbières sont par exemple des objectifs climatiques régulièrement rappelés. Leur atteinte permettrait de sauvegarder des réserves sans équivalent de biodiversité remarquable. Les causes de la déforestation sont majoritairement agricoles. Or un tiers de la population mondiale vit dans des zones arides ou semi-arides où les changements climatiques aggravent la dégradation des sols et la précarité des conditions d’existence, nous rappellera la COP sur la désertification. La lutte contre la désertification pourrait engendrer des bénéfices climatiques élevés. En remettant de la vie et de la matière organique dans les sols, on accroît leur capacité de stockage du carbone….

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COP29, les actes sont contraires aux objectifs

extraits : La prochaine conférence mondiale sur le climat, la COP29, se tiendra à Bakou, en Azerbaïdjan, du 11 au 22 novembre 2024, 29 années sans rien faire de sérieux.  Or le climat ne répond pas aux discours, mais aux actions. Fin octobre 2023, les températures moyennes de l’année en cours étaient déjà supérieures de plus de 1,34 °C à la moyenne des températures du XXe siècle, et de 1,54 °C par rapport au XIXe siècle. L’année 2024 est en passe de se classer comme la plus chaude jamais enregistrée, canicules et inondations meurtrières se multiplient… Tant que les intérêts humains à court terme passeront avant le nécessaire équilibre à long terme de la planète, nous jouerons au jeu quelques gagnants dans l’immédiat, tout le monde perdant en fin de partie….

COP16 sur la biodiversité, l’impuissance

extraits : Le nouvel « indice planète vivante », publié par le Fonds mondial pour la nature (WWF), reflète le déclin continu de la biodiversité à quelques jours de l’ouverture de la COP16 (16e conférence mondiale pour la biodiversité), en Colombie. Et en novembre nous aurons la COP29 sur le climat … cela nous fait une belle jambe !Dans nos sociétés où partout suintent le racisme et la xénophobie, demander la considération pour un pachyderme ou un insecte est mission désespérée. Comment convaincre les hommes que le salut est aussi dans le respect sans faille de la biodiversité, que l’unicité de la nature ne vaut que par la pluralité de ce qui la compose ?….

La COP15 et l’inexorable désertification

extraits : La COP15 contre la désertification s’est achevé le 20 mai 2022 à Abidjan sans résultat probant alors que la moitié de la population mondiale est affectée par le phénomène. Les délégués des 196 États membres de cette convention des Nations unies se sont séparés avec comme seul objectif, se réunir à nouveau l’an prochain. S’ils trouvaient une solution, il n’y aurait pas une autre conférence dans un autre coin sympa. Les gars de la COP26 sur le climat leur ont expliqué le truc pour visiter la planète. Notez que la Côte d’Ivoire, le pays hôte de la conférence, a perdu en l’espace de soixante ans près de 90 % de son couvert forestier en raison de la culture intensive du cacao, dont elle exporte quasi intégralement les fèves à l’étranger. Déguster sa tablette de chocolat a un prix que le consommateur ne paye pas….

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COP16 sur la biodiversité, l’impuissance

A chaque extinction d’espèces, sous l’effet de l’activité humaine, la mémoire de l’humanité se charge d’un fardeau de honte. L’homme s’octroie le droit de décider du sort des animaux ou des végétaux, de modifier le processus évolutif, persuadé que la seule chose précieuse dans la création est sa propre existence. Dans nos sociétés où partout suintent le racisme et la xénophobie, demander la considération pour un pachyderme ou un insecte est mission désespérée. Comment convaincre les hommes que le salut est aussi dans le respect sans faille de la biodiversité, que l’unicité de la nature ne vaut que par la pluralité de ce qui la compose ? Ainsi s’exprimait Nicolas Hulot.

Le nouvel « indice planète vivante », publié par le Fonds mondial pour la nature (WWF), reflète le déclin continu de la biodiversité à quelques jours de l’ouverture de la COP16 (16e conférence mondiale pour la biodiversité), en Colombie. Et en novembre nous aurons la COP29 sur le climat … cela nous fait une belle jambe !

Perrine Mouterde : A la veille de l’ouverture de la COP16, la nouvelle édition du rapport « Planète vivante », publié jeudi 10 octobre par le Fonds mondial pour la nature (WWF). L’« indice planète vivante » (IPV) évalue l’abondance des populations de vertébrés sauvages. Il indique qu’entre 1970 et 2020 la taille des populations d’oiseaux, de mammifères, d’amphibiens, de poissons et de reptiles suivies a diminué, en moyenne, de 73 % à l’échelle mondiale. Les populations d’espèces d’eau douce continuent à être celles qui se portent le plus mal, avec une « baisse d’abondance » de 85 % en cinquante ans. Quand les impacts se cumulent et atteignent un certain seuil, le changement s’auto-alimente, provoquant alors un bouleversement considérable, souvent brutal et potentiellement irréversible. C’est ce qu’on appelle un point de bascule.

Les principales menaces qui pèsent sur la biodiversité, toutes d’origine humaine et identifiées par la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES, l’équivalent du GIEC pour le climat) : la perte et la dégradation des habitats, en raison notamment de l’agriculture intensive et de l’urbanisation ; la surexploitation des ressources (surpêche, foresterie, chasse…) ; le changement climatique ; les pollutions chimiques (pesticides, insecticides…) ou plastiques ; et les espèces invasives.

Le point de vue des écologistes

Trottel : Je ne vois pas vraiment l’intérêt de ce genre d’article puisque tout le monde s’en fout royalement. Le vivant est devenu secondaire voire inexistant ds nos sociétés, même les dessins animés des enfants ne comportent plus d’animaux mais des robots ou des êtres imaginaires sans attache concrète.

Archisauvage : Un des rares vertébrés qui prospère : l’homme. Qui prospère en nombre uniquement.

Jean Rouergue : Inutile d’avoir un recensement exhaustif, complet de toutes les espèces vivantes, un échantillon suffit pour indiquer les tendances… l’homme, l’homo dit sapiens, en occupant toujours plus de place, réduit corrélativement les territoires dévolus aux espèces sauvages qui ne cessent de se restreindre, se fragmentent réduisant leurs possibilités de reproduction… Bref bientôt nous aurons l’hégémonie, certains voudront fuir vers d’autres planètes et de ce fait contribueront davantage à polluer la planète…

Stepf : Pourquoi personne ne parle du fait que la population humaine a doublé en 48 années seulement, 4 milliards en 1974 et 8 milliards en 2022 ?

Jacques_81 : Des moyens pour éviter d’accroître la biodégradation sont cités … mais jamais la stabilisation de la population humaine …

Zenith1 : Incapables de distinguer ce qui est important de ce qui est vital, les poissons rouges que nous sommes sont en train de casser leur bocal.

Michel Sourrouille : La pire des espèces invasives s’appelle homo sapiens. C’est le parasite suprême, tirant sa substance vive de tous les milieux ou presque sans rien donner en échange. C’est à l’image d’un cancer qui se développe sans frein, les politiques publiques sont même aujourd’hui natalistes pour la plupart. Mais tout biologiste sait que cela a une fin, une fois l’expansion dépassant les limites de son biotope, l’espèce connaît une mortalité foudroyante qu’on appelle pour les humains famine, guerres et épidémies.

PaulPomme : Il faut espérer que l’homo sapiens, premier animal sadique, ne fera qu’un séjour relativement court sur cette planète anciennement paradisiaque, qu’il ne méritait pas. Ça va mal finir.

Flomar : L’humanité n’aura durée qu’un bref instant à l’échelle de l’évolution ou du temps cosmologique. Mais pendant ce très très court moment, de la valeur a été créé pour les actionnaires.

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UICN, IPBES, les mots-maux de la biodiversité

extraits : En 2019, le premier rapport de la Plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) alertait sur le risque de disparition à brève échéance d’un million d’espèces animales et végétales »….

GIEC et IPBES sont dans un bateau…

extraits : Le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et la plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) montent dans le même bateau pour la première fois : « Plus le monde se réchauffe, moins il y a de nourriture ou d’eau potable dans de nombreuses régions. Les changements de biodiversité, à leur tour, affectent le climat, en particulier par le biais d’impacts sur les cycles du carbone et de l’eau. » 50 spécialistes mondiaux appellent donc à une lutte commune alors que les deux aspects sont traités séparément….

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22 mai 2021, Biodiversité, l’illusion des aires protégées

16 janvier 2020, Biodiversité, CDB, COP15 et IPBES… en vain

2 mai 2019, L’IPBES, l’équivalent pour la biodiversité du GIEC

25 mars 2018, L’homme disparaîtra, bon débarras ! L’IPBES le dit…

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Namibie, en route pour l’anthropophagie

Pays désertique, la Namibie ne compte certes que 2,6 millions d’habitants pour 842 000 2 en 2023. C’est l’un des trois pays à la plus faible densité au monde, 3 hab./km². Mais ce pays d’Afrique australe à la riche faune sauvage a commencé, dans un contexte de sécheresse, à abattre des animaux pour nourrir sa population et réduire la pression sur les ressources naturelles.

Lina Tamine : La Namibie, premier pays d’Afrique à avoir inscrit la protection de l’environnement dans sa Constitution, a beaucoup œuvré pour la préservation de ses ressources. A l’heure actuelle, 44 % de sa surface constitue selon le Fonds mondial pour la nature un espace protégé. Mais le gouvernement a programmé l’abattage de 723 animaux, dont 30 hippopotames, 83 éléphants, 60 buffles, 100 gnous bleus, 300 zèbres, 100 élands et 50 impalas. Les premiers prélèvements auraient déjà permis de produire près de 57 000 kg de viande, répondant ainsi aux besoins alimentaires d’une population dont plus de la moitié (1,4 million sur 2,5 millions selon le Programme alimentaire mondial) souffre d’insécurité alimentaire.

Le point de vue des écologistes

En Namibie, les quelque 10 millions de tonnes de sardines et d’anchois ont été surexploités. Leur population déclinante a laissé la place à 12 millions de tonnes de méduses pas très appétissantes. Partout les excès de la pêche ont décimé les grands prédateurs de la méduse – requins, thons, tortues luth – alors qu’elle-même dévore d’énormes quantités d’œufs et de larves de poissons. Donc, après la surexploitation de la faune sous marine, le recours à la faune sauvage terrestre. Et après, quelle issue ? La tablette « Soleil vert » du film du même nom et l’anthropophagie en dernier recours ?

On estime qu’avant la colonisation européenne, 20 millions d’éléphants vivaient en Afrique. Il ne subsiste plus aujourd’hui que 2 % des populations d’autrefois. Si la population humaine diminuait dans les mêmes proportions que les éléphants, nous serions quand même 160 millions au lieu de 8 milliards, un chiffre presque acceptable si les humains ne conservent pas des besoins démesurés. Mais l’humanité possède encore l’art d’échapper par son nombre et ses techniques aux épidémies, aux famines et aux guerres. Pour combien de temps encore ?

L’extinction des dinosaures s’est passée à peu près ainsi : les gros animaux carnivores ont bouffé les plus petits morts de faim faute de végétaux… et comme logiquement les gros n’avaient plus de proies, ils sont morts de faim eux aussi. La différence avec les dinosaures, c’est que pour l’espèce humaine il n’y a pas besoin de chute d’astéroïde : elle est elle-même à l’origine du réchauffement, des incendies et de sa propre faim… qui annoncera le clap de fin.

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Éléphants en surnombre, des humains de trop

extraits : La Namibie, pays semi-aride, compte près de 28 000 pachydermes ; le gouvernement a vendu 57 éléphants afin de contrôler leur surpopulation. Mais il n’y a surpopulation éléphantesque qu’à cause de la surpopulation humaine, faut le dire. Alors que les éléphants ont besoin de vastes espaces pour se nourrir et se déplacer, le développement de l’agriculture et des infrastructures réduisent et fragmentent toujours plus leurs territoires. Il est même très étonnant que cet animal, et bien d’autres (lions, tigres, rhinocéros, …) puissent encore vivre en liberté dans la nature….

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Les Verts, une gauche anti-malthusienne

de la part de notre correspondant Daniel Martin, sa pensée en résumé

« Quand on observe les déclarations des responsables des Verts aujourd’hui, force est de constater qu’ils ignorent totalement que l’écologie est d’abord une discipline scientifique et que ses enseignements sur le plan politique doivent permettre d’imaginer un projet global de l’organisation sociétale en y intégrant ces enseignements. EELV (ex « Vert ») s’attribue désormais le titre « écologistes », mais préfère se disperser en combats sociétaux sans rapport avec l’écologie. Les vrais écologistes rappellent que l’une des causes essentielles de la catastrophe climatique est due à une croissance démographique explosive et des besoins économiques qui lui sont liés, alors que s’est engagée la sixième extinction des espèces, dont l’homme est le seul responsable. Actuellement des oiseaux étourdis par la chaleur tombent en pluie sur les terres craquelées de l’Inde et du Pakistan. Des saumons meurent brûlés par la température trop élevée d’un fleuve aux États-Unis. Un consortium d’experts intergouvernementaux sur le climat rappelle par ailleurs que l’humanité dispose d’un temps très restreint pour pouvoir encore « garantir un avenir viable ». Alors que les Verts devraient être à la pointe dynamisante de ce combat, en se situant hors les clivages politiciens Gauche-Droite, comme c’était le cas jusqu’en fin 1994, ils se sont enfermés dans un dogmatisme de gauche délétère au coté de là France insoumise (LFI), ignorant ainsi de fait la dévastation planétaire due aux explosions successives de la bombe démographique, avec en perspective l’effondrement total des sociétés humaines…

On ne peut échapper au constat formulé par Malthus (1766–1834). Celui-ci part du constat qu’il y a une asymétrie entre la croissance démographique et la croissance de production de ressources. La représentation mathématique de Malthus est simple : alors que la population augmente de manière géométrique 1- 2- 4- 8- 16- 32 …), les ressources n’augmentent que de façon arithmétique (1- 2- 3- 4- 5- 6 …). Plus les années passent, plus l’écart sera très important entre la démographie, l’espace territorial disponible et le stock de ressources naturelles qui ne cessent, l’un et l’autre de se réduire sous les effets du nombre d’humains et de leurs besoins, fussent-ils minimum…

De nombreuses personnalités, telle que René Dumont (1904- 2001), Jean Dorst (1924-2001), Claude Lévi-Strauss (1908-2009), Albert Jacquard (1925-2013), le Dr. Jean Briere (1933-2022), Michel Sourrouille, Hugues Stoeckel (1947-2022), le professeur Philippe Lebreton et bien d’autres encore, comme Antoine Waechter et Didier Barthès ont tiré depuis longtemps le signal d’alarme sur la question démographique. Il est vrai que pour les gouvernants qui se succèdent à droite ou à gauche, de même que les Verts, évoquer cette problématique de l’écologie reste un sujet tabou.

Une croissance démographique non maîtrisée par rapport à l’espace vital, quelle que soit l’espèce animale, est la problématique écologique fondamentale. Surtout quand il s’agit d’Homo sapiens, le plus destructeur qui soit pour l’espace vital, avec la flore et les ressources naturelles, sans oublier la faune avec la sixième extinction des espèces. Le nouveau premier ministre Michel Barnier semble plus soucieux des problèmes environnementaux, sera-t-il efficace ? » On en doute.

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Paul Watson, un écoguerrier pourchassé

Paul Watson est un adepte de l’« agressivité non violente » pour la défense des baleines : sabotage de navires à quai, blocages d’hélices, traque de bateaux pratiquant la pêche illégale afin de les orienter vers des ports où ils seront contrôlés ou de recueillir des images… Les méthodes de sa nouvelle ONG, Sea Shepherd Origins (2022), lui valent le ressentiment des pêcheurs et des accusations d’extrémisme. Pour le Japon, c’est un homme à abattre.

Le déroulé des évènements

21 août 2024.  Paul Watson maintenu en détention provisoire au Groenland

Le tribunal du Groenland a décidé le 15 août du maintien en détention jusqu’au 5 septembre de l’américano-canadien… La Haute Cour du Groenland a rejeté, mardi 20 août, le recours… Paul Watson a déclaré à l’AFP que son maintien en détention augmentait la pression sur le Japon pour mettre un terme à « ses activités illégales de chasse à la baleine ».

1er août 2024. Le Japon demande l’extradition du militant écologiste Paul Watson (2024/08/01)

Le militant est recherché par le Japon pour avoir causé des dommages lors de deux incidents survenus dans l’océan Antarctique en 2010 à l’encontre d’un navire baleinier japonais.

10 mai 2024. Le Japon continue de développer la chasse à la baleine (2024/05/10)

Tokyo s’apprête à ajouter le rorqual commun à la liste de baleines que ses pêcheurs peuvent chasser. La décision confirme sa volonté de promouvoir cette activité malgré les critiques. Le rorqual commun est le deuxième plus grand mammifère vivant. Il est classé « vulnérable » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). L’effondrement des populations de baleine a conduit la Commission baleinière internationale (CBI) à décréter en 1986 un moratoire sur la chasse à la baleine. En 1988 des dérogations autorisent le Japon à se livrer à cette activité sous le couvert d’études scientifiques. Depuis la reprise de la chasse ses pêcheurs ont pris plusieurs milliers de baleines, un niveau jugé disproportionné pour de simples recherches. En 2014, l’Australie a obtenu la condamnation du Japon par la Cour internationale de justice (CIJ). Les critiques et les incidents répétés avec les ONG ont amené le Japon à quitter la CBI et à reprendre en 2019 la chasse commerciale dans sa zone économique exclusive.

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l’écoterroriste Paul Watson (2010)

extraits : Les écoguerriers sont trop peu nombreux. LeMonde du 8 avril 2010 fait de la publicité pour Paul Watson, écoguerrier des mers. Tant mieux ! Paul Watson a commencé tôt. A 10 ans, dans son petit village de pêcheurs du Canada, il nageait avec les castors. Une année, ils ont disparu, capturé par les trappeurs. Paul a détruit tous leurs pièges. Acte violent ou non-violence ? Il ne s’attaquait pas aux personnes, mais aux moyens d’agir de ces personnes. Aujourd’hui il peut couler des navires ou être coulé, lancer des chaînes dans les hélices, entraver des activités commerciales. Est-ce de la violence ?

Ecoterrorisme et écoguerriers, le cas Paul Watson (2012)

extraits : L’ONG Sea Shepherd (« berger des mers ») a envoyé par le fond bon nombre de bateaux. Le capitaine Paul Watson et ses bateaux ont affronté des baleiniers soviétiques ou japonais, les braconniers sur toutes les mers du globe… sans jamais faire de morts. Mais pour les Japonais, dont il combat sans relâche la pêche à la baleine en Antarctique, c’est un « écoterroriste ». Prétextant des faits remontant à 2002, Paul Watson est arrêté en 2012 par les autorités allemandes à cause d’un mandat d’arrêt émis par le Costa Rica. Une nouvelle procédure sans doute totalement fabriquée par le Japon….

Un terroriste comme nous les aimons, pirate Paul Watson (2013)

extraits : Certains le classent parmi les terroristes, il se décrit comme un pirate, il est pour nous un écoguerrier, un eco-warrior, un défenseur farouche des océans. Paul Watson décrivait ainsi ses motivations dans un livre : « Etre écologiste, c’est faire partie du continuum de la vie. L’écologie profonde place la vie au centre de toutes choses – pas la seule vie humaine, la vie dans son ensemble. Donc oui, je me considère comme appartenant à cette mouvance parce que je soutiens que la biosphère est plus importante que les gens. Ce que je veux dire, c’est que protéger la nature, c’est protéger l’humanité. Ce n’est pas un parti pris anti-humain, c’est juste une approche réaliste. Chaque espèce que nous menons à l’extinction envoie un ricochet dans le futur avec un incroyable impact négatif. Agir avec Sea Shepherd (pour protéger les baleines)….

Paul Watson : Earthforce (manuel de l’écoguerrier) (2015)

extraits : « Nous, humains, ne sommes que d’humbles passagers du vaisseau spatial Terre. Nous passons le plus clair de notre temps à nous divertir. Nous y avons pris tellement d’aise que nous proliférons jusqu’au point de nuire au système terrestre de maintien de la vie. Plus précisément, nous détruisons l’équipage qui assure le fonctionnement du système : les bactéries, les algues, le plancton, les arbres, les plantes, les vers, les abeilles, les mouches et les poissons. Ils sont insignifiants à nos yeux. En réalité ils valent bien plus que nous. Les vers valent bien plus que les êtres humains. Les abeilles et les fourmis, les arbres et les poissons aussi. Pourquoi cela ? Parce que nous avons besoin d’eux pour survivre mais qu’eux n’ont pas besoin de nous….

Criminalisation des mouvements écolos, erreur (2024)

extraits : Un rapport des Nations unies publié le 28 février 2024 s’inquiète d’une « nette augmentation de la répression et de la criminalisation » des actions pacifiques de désobéissance civile en Europe. Le rapport synthétise un peu plus d’un an de collecte d’informations dans les pays européens signataires de la convention d’Aarhus sur l’accès à l’information, la participation du public au processus décisionnel et l’accès à la justice en matière d’environnement.

À lire, Capitaine Paul Watson: Earthforce (manuel de l’écoguerrier)

extraits : « L’écologie est la cause la plus juste et la plus morale, elle représente les intérêts de tous les êtres vivants de la Terre. D’un côté il y a les priorités anthropocentriques à court terme. Nous choisissons d’être du côté de la Terre à long terme. L’écoguerrier est un biocentriste. Il sert la biosphère. La protection et la conservation de la Terre sont la priorité absolue de l’écoguerrier. Vous devez être prêt à tout risquer, y compris votre vie et votre liberté, pour défendre son intégrité sacrée. Vous pouvez y parvenir uniquement si vous croyez véritablement au caractère sacré de la Terre, de la nature et de la vie sauvage. Si les forêts de séquoias sont sacrées, alors nous devons considérer leur destruction comme blasphématoire. Pour un éco-guerrier, un séquoia est plus sacré qu’une icône religieuse, une espèce de papillon plus précieuse que les bijoux de la couronne, et la survie d’une espèce de cactus est plus importante que la conservation des pyramides. Politiquement, il n’y a pas de gauche ni de droite car les conséquences d’une catastrophe écologique globale affectent l’ensemble de l’humanité. Les militants écologistes sont peut-être pénibles et chiants pour les autorités en place aujourd’hui, mais, pour les peuples à venir, nous serons des ancêtres respectés. Les militants écologistes représentent la majorité des humains parce que nous représentons tous ces milliards de personnes qui doivent encore naître dans les dix mille ans à venir et plus. En outre les écologistes représentent les milliards d’individus des dix millions d’espèces également citoyennes de la Terre…. »

Actes sud 2015, domaine du possible, 190 pages, 18 euros
Première version en 1993, Earthforce ! A Guide to Strategy for the Earth Warrior

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Généalogie : notre ancêtre, le dipneuste

Certains croient faire de gros progrès en reconstituant leur généalogie familiale grâce à quelques archive usées : attitude purement anthropocentrique qui balbutie sur un ou deux siècles. Ce n’est pas là un exercice très captivant, mieux vaut le long souvenir de notre histoire commune. Remonte dans le temps, bien avant l’automobile, le téléphone et l’électricité, va encore plus loin. Tu arriveras il y a 400 générations, quand tes ancêtres commençaient à cultiver la terre et à se croire séparés de l’univers. En remontant encore, il y a 10 000 générations environ, tu trouveras ton premier ancêtre homo sapiens. Mais ton origine est encore antérieure ; il y a 100 000 générations, ceux par qui tu es arrivé étaient des hominidés. Quelques dizaines de millions d’années auparavant, ton ancêtre, un tout petit mammifère, vivait au temps des derniers dinosaures. En remontant encore, ton ancêtre était amphibien : un dipneuste ! Il possède à la fois des branchies et un poumon, ce qui lui permet de respirer aussi bien sous l’eau qu’à l’air libre.

Elodie Papin : Les dipneustes (Ceratodontimorpha) sont des poissons qui ont gardé des caractéristiques très proches de celles de l’ancêtre des tétrapodes, les animaux à quatre membres, dont nous faisons partie, avec les amphibiens, les reptiles, les oiseaux et les autres mammifères. Il y a environ 400 millions d’années, un poisson se hissait hors de l’eau, à l’aide de nageoires articulées, ancêtres de nos bras. Il était capable de respirer à l’air libre. Trente fois la taille du génome humain, un génome XXL. C’est la dimension vertigineuse du génome du dipneuste sud-américain, séquencé par une équipe internationale, 91 milliards de paires de bases mais constitué à 90 % de séquences répétées, les transposons. Les biologistes leur attribuent souvent un pouvoir évolutif. Ils favoriseraient les réassortiments de chromosomes, et donc l’innovation de la vie.

Le point de vue des écologistes

Le pape Jean-Paul II au Congrès Environnement et Santé (24 mars 1997) : « Au nom d’une conception inspirée par l’écocentrisme et le biocentrisme, on propose d’éliminer la différence ontologique et axiologique entre l’homme et les autres êtres vivants, considérant la biosphère comme une unité biotique de valeur indifférenciée. »

Notre réponse biosphèrique : Le biocentrisme  comme le pathocentrisme (l’antispécisme), s’ils remettent en cause l’anthropocentrisme, restent cependant tributaires d’une approche individualiste de la considérabilité morale. Or la protection de la biodiversité s’intéresse surtout à des entités supra-individuelles, comme les espèces ou les écosystèmes. Les tenants de l’écocentrisme invitent à prendre en compte dans la délibération morale ces entités globales. Elles ont, comme les êtres vivants, un bien propre qu’il est possible de promouvoir ou d’entraver par nos actions, et qui devrait donc nous imposer certaines obligations morales. Dans le préambule de la Convention sur la diversité biologique, les 189 pays signataires se déclarent conscients de la « valeur intrinsèque » de la biodiversité. La diversité biologique a une valeur intrinsèque, indépendamment de sa valeur instrumentale ou utilitaire.

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Les humains, des animaux pas si perfectionnés que ça (2014)

extraits : Beaucoup de monde croit que l’homme n’est pas un animal. La croyance en la supériorité de l’être humain est en effet incommensurable. C’est un mythe qu’un écologiste se doit de déconstruire. En fait l’homme est d’une certaine façon moins complexe qu’un grain de riz. Avec ses 20 000 à 25 000 gènes il en possède moins que le riz, qui en compte 30 000 à 40 000. Pourquoi ? Alors que l’homme peut se déplacer pour se mettre à l’abri, les plantes sont obligée de rester sur place et de s’adapter à leur environnement. Pour ce faire, elles disposent de jeux de gènes qui s’expriment spécifiquement dans telle ou telle condition : le froid, la sécheresse, etc. On peut même aller loin dans la comparaison animal, homme et végétal. L’analyse de l’ADN de différentes espèces révèle que tous les êtres vivants, animaux et végétaux, on en commun au moins 25 % de leur gène. Si l’espèce humaine partage 98 % de ses gènes avec le chimpanzé, il en partage 36 % avec la jonquille Narcissus jonquilla. Cela veut dire tout simplement que l’homme a des ancêtres communs avec les singes, mais également avec les plantes. L’homme ne descend pas des singes, il est lui-même un singe qui devrait savoir que faire son arbre généalogique sur dix générations n’est pas un véritable exploit….

anthropocentrisme, bio- ou écocentrisme, que choisir ? (2012)

extraits : Un insecte possède un cerveau, plus petit que celui d’un humain sans doute, mais un cerveau quand même. L’escargot est également doté d’un ganglion cérébral, et d’un cœur avec une seule oreillette et un seul ventricule, mais un cœur tout de même. Le schéma d’organisation du vivant est assez similaire d’un bout à l’autre de la planète, homo sapiens ne constituant pas une exception ! Pourtant certains croient encore à la spécificité humaine, fabulant que l’Homme est à l’image de dieu et la Terre au centre de l’univers. Ils font preuve d’anthropocentrisme, l’homme (anthrôpos) au centre. Contre ce nombrilisme qui oppose l’homme à la nature, une autre éthique est possible, le biocentrisme : on accorde une valeur intrinsèque à chaque être vivant (bio-), qu’il soit d’ailleurs animal ou végétal. Pour une petite minorité de gens éclairés, il faut aller encore plus loin.….

à la recherche de notre ancêtre commun (2010)

extraits : Il y a 100 000 générations, ceux par qui tu es arrivé étaient des hominidés. Si tu continues à remonter la chaîne du vivant qui mène jusqu’à toi, tu arrives aux unicellulaires, à la formation de la Terre, à la naissance de l’univers. Cet exercice mental bien documenté par la science te permet alors d’agir selon ton âge véritable de quinze milliards d’années. Avec une conscience ainsi élargie, tu pourras prendre part au changement de cap vers une société qui soutient la vie, qui respecte tous les êtres vivants. Au contraire, valoriser la conscience subjective d’une existence rattachée seulement à tes derniers ancêtres t’empêche de percevoir que toutes les autres espèces vivantes forme ta parentèle, que la biodiversité est aussi une composante de ta famille. Les humains appartiennent à l’ordre de la vie. Nous ne sommes que fragment de Terre, lié à son destin. Dès lors qu’il y a unité du vivant, la stratégie cartésienne de rupture entre l’homme et les autres espèces ne peut plus fonctionner. Valoriser la conscience subjective d’une existence rattachée seulement à tes derniers ancêtres t’empêche de percevoir que toutes les autres espèces vivantes forme ta parentèle, que la biodiversité est aussi une composante de ta famille….

Débat feutré entre l’anthropocentrisme et le biocentrisme

extraits : La très grande majorité des personnes ont une  conception de la nature anthropocentrée. Un écolo véritable pensent que c’est une mauvaise base de départ. Mais nous n’avons pas à jeter l’invective, il faut seulement privilégier le raisonnement. En effet les écologistes n’ont pas d’adversaire puisque toutes les personnes sont potentiellement des écologistes. Nous n’avons donc que des personnes à convaincre. Bien souvent d’ailleurs la « confrontation » porte simplement sur une différence de définition des concepts. Exemple de débat :

Anthropocentrique : sans l’Homme il n’y a pas de nature, il n’y a que de la matière.

Biocentrique : la nature, qui n’a pas besoin des humains pour exister, c’est de la matière transformée en formes multiples du vivant .

Anthropocentrique : l’atome ou la matière  ne se pensent pas, l’araignée ne se pense pas

Biocentrique : Il ne faut pas mettre sur le même plan la composition commune de l’homme et de l’araignée (des molécules et des gènes) et une araignée qui pense à ce qu’elle fait pour survivre et se reproduire… comme l’homme…..

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Wilderness, le besoin de nature sauvage

Rien n’est simple pour la restauration de la nature aux Etats-Unis. Les séquoias géants sont de majestueux arbres de la Sierra Nevada parfois d’âge canonique, jusqu’à 3 000 ans. Le « Général Sherman » a un tronc de 30 mètres de circonférence pour une hauteur de 84 mètres. Dès 1864, en pleine guerre civile, le gouvernement américain avait décidé de les protéger en attribuant à l’Etat de Californie la souveraineté sur la vallée de Yosemite et la futaie du parc voisin de Sequoia, à la condition qu’elles soient réservées au public au nom du bien collectif, une première planétaire. Le NPS (National Park Service) avait décidé de replanter des jeunes pousses pour remplacer les géants détruits par les terribles incendies de 2020 et 2021. Ce projet contrevient à la définition du Wilderness Act de 1964, la loi sur la nature à l’état sauvage, qui interdit d’introduire des perturbations dans les espaces protégés.

Selon le texte, le wilderness est une zone dans laquelle « l’homme est un visiteur qui ne reste pas », un endroit qui offre « des possibilités extraordinaires de solitude ». Il est interdit, « sauf nécessité absolue », d’interférer dans l’évolution de l’écosystème. Protéger, oui, mais comment ?

Pour la restauration de la nature en Europe, c’est encore plus compliqué

Virginie Malingre : « Plus de 80 % des habitats naturels sont dans un état de conservation « mauvais ou médiocre », et jusqu’à 70 % des sols sont en mauvaise santé. Les États membres et le Parlement européen se sont entendus le 9 octobre 2023 sur un texte qui prévoit la nécessité de restaurer 30 % des surfaces terrestres et marines dégradées d’ici à 2030, puis 60 % d’ici à 2040 et 90 % d’ici à 2050. Le compromis politique ne permet pas d’assurer que les Vingt-Sept atteindront cet objectif – seules des obligations de moyens, pas de résultat, y sont inscrites –. Le président du PPE, et ses alliés populistes et nationalistes exigeaient le retrait pur et simple de ce texte, dont ils affirmaient qu’il mettrait en danger la sécurité alimentaire de l’Union européenne. Au terme d’une bataille homérique au Parlement européen, les eurodéputés avaient finalement adopté un texte largement vidé de sa substance. L’accord d’octobre prévoit même un frein d’urgence qui permettrait de suspendre, pour une durée temporaire et dans des conditions qui restent à préciser, l’application de la loi si la sécurité alimentaire venait à être menacée.

Le point de vue des écologistes naturalistes

Bref, un bel exemple dans l’UE du charabia technocratique qui dit qu’on veut faire quelque chose mais qui préserve en fait les intérêts des exploitants sans scrupule de la nature : chasseurs, pêcheurs, FNSEA, industries polluantes. Merci l’Europe ! Une « Loi » pour protéger la nature ? Certes, mais par rapport à quel niveau de référence ?

Et quid des dispositions concrets permettant d’arrêter efficacement la dégradation de la nature ? On veut « régénérer » tout en continuant à autoriser le chalutage en eau profonde ou la chasse dans les réserves naturelles. Avant de rêver à restaurer ce qui est détruit, on pourrait éviter de le dégrader. Les forêts se meurent parce qu’on les coupe pour faire du bois de chauffage, des champs pour nourrir le bétail et des parkings de drive ; les insectes et les oiseaux meurent à cause des pesticides. Etc, etc.

Pour aller au bout de la démarche il faudrait même se convaincre que la place des humains doit reculer. La natalité devrait baisser et nos autoroutes fermer pour laisse un peu plus de place à la biodiversité.

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John MUIR, précurseur d’une éthique laïque de la Terre

extraits : John Muir (1838-1914) mérite d’être mieux connu. Son père, un psychopathe religieux, força son fils à apprendre par cœur l’intégralité du Nouveau Testament et la plus grande partie de l’Ancien. John était donc bien familiarisé avec la vision biblique du monde ! Il est sorti de la tradition chrétienne en toute connaissance de cause. D’autre part il avait vécu les derniers moments de la conquête du territoire américain par les Blancs et la régression brutale des milieux naturels et de la vie sauvage. Il n’a pas supporté cette perte. Il s’indignait de ce que les forêts ne soient considérées que comme réservoirs de ressources. Il prisait dans la nature l’élévation morale et religieuse qu’elle provoquait : « La route la plus claire dans l’univers passe au plus profond d’une forêt sauvage. »...

JDE (août 2013) : Quelle nature voulons-nous protéger ?

extraits : Les parcs et réserves naturelles ne couvrent que 1 % du territoire. Vouloir protéger ces 1 % n’est certainement pas de l’intégrisme. Plus un territoire est petit, plus la biodiversité est réduite. Je constate aussi que 98 % de la biomasse des vertébrés est constituée de l’espèce humaine et de ses animaux domestiques. Il reste seulement 2 % pour les écureuils et tous les animaux sauvages. Le réjouissant, c’est l’herbe qui repousse sur les trottoirs…

Avons-nous encore besoin de rivières sauvages ?

extraits : A l’origine, des pêcheurs découvrent un coin de nature sauvage qu’ils décrivent comme un paradis à leurs amis : des truites océaniques, dans le Gard, sur la Vis ! C’est bientôt un essaim de pêcheurs  qui s’affairent autour du cours d’eau. Les poissons endémiques disparaissent, il faut maintenant faire des lâchers de truites d’élevage. Alors le maire rêve d’une « maison de la Vis » pour éveiller les gens à ce que la nature peut nous apporter sans nécessairement y toucher. Nous en sommes là, nous ne pouvons plus côtoyer la nature sauvage, le wilderness ; nous ne pouvons plus rencontrer qu’un environnement anthropisé. Alors l’homme se retrouve seul, confronté à lui-même, à la violence sociale ou économique.

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L’ ASPAS et les Réserves de Vie Sauvage

Le congrès des JNE (Journalistes-écrivains pour la Nature et l’écologie) a tenu son congrès fin juin 2024 dans un lieu qui cherche le contact avec la nature. Entre l’idée de biorégion et la réalisation d’espaces préservés, le département de la Drôme montre l’exemple, la destination était trouvée. Lors de leur rencontre bisannuelle, une grande partie des participants au congrès est donc partie sur le sentier du Grand Barry. Grâce à l’action de l’ASPAS, la première « Réserve de Vie Sauvage » y a été créée le 17 septembre 2012, aujourd’hui 130 hectares au cœur d’un vaste massif boisé à la biodiversité exceptionnelle. Créé par l’association pour la protection des animaux sauvages, ce label correspond au plus fort niveau de protection de la nature en France. C’est un espace dont la gestion est la non gestion, la libre évolution, le laisser faire : la nature peut s’y exprimer pleinement et librement.

Sont interdits la chasse et la pêche, l’exploitation forestière et agricole, l’élevage, la cueillette, les feux, le passage de chiens non tenus en laisse et bien sûr les dépôts de déchets. Seule la promenade à pied, et seulement sur les sentiers, est autorisée. Ce niveau de protection très élevé et unique en France correspond à la catégorie 1b (zone de nature sauvage) du classement des aires protégées, réalisé par l’Union internationale de conservation de la nature. Les Réserves de Vie Sauvage du Grand Barry (Drôme) et du Trégor (Côte-d’Armor) ont intégré le réseau européen Rewilding Europe.

Nous ne conseillons pas aux simples curieux de s’y rendre, il ne faudrait pas que ces lieux protégés deviennent une destination du tourisme de masse. Le nombre d’humains transforme toujours un lieu de rêve en un cauchemar marchandisé. Le deuxième problème, c’est que le passage de l’appropriation privée à la propriété associative entraîne des tensions entre différentes parties prenantes, les agriculteurs, les chasseurs, les randonneurs… En 2019 dans le massif du Vercors, l’Aspas avait racheté 500 hectares, sa quatrième réserve de vie sauvage. L’appel à un financement participatif avait médiatisé cette action: « Vous donnez 30 euros pour 200 mètres carrés d’un endroit où on va laisser en paix la faune et la flore. » Une manifestation avait été organisée fin août 2020 pour dire « non au ré-ensauvagement » ! Ce site était auparavant une réserve de chasse… où les animaux étaient nourris. L’écologie est de nos jours devenu un combat partagé… entre points de vue parfois complètement contradictoires. C’est pourquoi l’association « Forêts Sauvages » dont l’objectif est assez similaire à celui l’ASPAS (protection intégrale de surfaces forestières conséquentes par la maîtrise foncière) agit dans la complète confidentialité de ses actions.

Le dernier problème, c’est la difficulté pour la vie sauvage de retrouver un potentiel créatif durable dans des espaces de petites tailles. A titre de comparaison, le parc national de Yellowstone, créé en 1872, s’étend sur 8 983 km2, soit une superficie plus importante que celle de la Cors. Si chevreuils, biches ou cerfs se mettent à pulluler au Grand Barry, qui servira de régulateur s’il n’y a plus de  prédateur ? Faudra-t-il réintroduire des loups ? D’autre part la Drôme est touchée de plein fouet par une dépopulation importante. Mais que deviendront les espaces qui aujourd’hui retournent à la nature grâce à l’exode rural et à l’ASPAS s’il y avait des zones à nouveau habitées et exploitées étant donnée une plus grande attractivité du territoire ? Quelle que soit la bonne volonté des amoureux de la nature sauvage, sans limitation généralisée de notre fécondité, on ne peut permettre à la biodiversité de conserver son espace vital. Que représente la réserve du Grand Barril par rapport à l’intense artificialisation des sols que mène l’espèce humaine ? Une action seulement symbolique sans aucun doute, mais c’est déjà un pas dans la bonne direction.

Pour en savoir plus :

Aspas-nature, association pour la protection des animaux sauvages

Fondée en 1980 sous le nom de « Union des victimes de la Chasse et de leur Nuisances », elle devient en 1981« l’Association pour la Protection des Animaux Sauvages ». L’ASPAS défend les sans-voix de la faune sauvage, les espèces jugées insignifiantes, encombrantes, ou persécutées par les activités humaines. L’association milite également pour la libre évolution de la nature. Plus nous rendons à la nature sauvage des territoires où elle peut s’exprimer pleinement et librement, mieux nous retrouvons une place à notre mesure, sans démesure.

http://www.forets-sauvages.fr/web/foretsauvages/99-coordonnees.php

https://www.demographie-responsable.fr/

L’ ASPAS et les Réserves de Vie Sauvage Lire la suite »

« Restauration de la nature » à l’arrachée

La loi « Restauration de la nature » a été adoptée in extremis. Ce texte-clé du pacte vert européen, qui prévoit la remise en état de 20 % des terres et des mers de l’UE d’ici à 2030, a été voté à l’issue d’un processus tumultueux et de la courageuse expression de la ministre autrichienne.

Chastand et Mouterde : Ce texte majeur du pacte vert a été définitivement adopté le 17 juin 2024 grâce au changement de pied de dernière minute de la ministre autrichienne de l’environnement, Leonore Gewessler (Die Grünen, les Verts). Le Parti populaire d’Autriche (ÖVP) avait officiellement appelé la ministre écologiste à s’abstenir.  « Dans les moments décisifs, je veux faire ce qui est juste sans me cacher », elle avait estimé qu’elle était légalement en position de décider seule de son vote à la table du conseil. Dénonçant un « abus de pouvoir », l’ÖVP a annoncé vouloir porter plainte contre sa minstre… devant la justice européenne. Vingt Etats sur vingt-sept, représentant 66 % de la population de l’UE, ont voté en faveur du texte – la majorité qualifiée étant d’au moins 15 Etats représentant au moins 65 % de la population. La Suède, la Finlande, la Pologne, les Pays-Bas, l’Italie et la Hongrie s’y sont opposés et la Belgique s’est abstenue. Les États devront remettre progressivement en eau les tourbières, améliorer la biodiversité des écosystèmes forestiers en laissant par exemple davantage de bois mort, éviter toute perte d’espaces verts urbains ou encore restaurer l’écoulement naturel de 25 000 kilomètres de rivières….

Le point de vue des écologistes

Bonne nouvelle mais en même temps c’est effarant : décidément il faut aller à l’encontre de son propre gouvernement pour assurer la survie de la biodiversité. Notre avenir ne tient qu’à un fil, ici une ministre courageuse, là des lanceurs d’alerte, et des associations environnementales vilipendées… Le populisme de l’extrême droite n’a pas fini de faire des ravages.

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Des droits de l’Homme aux droits de la nature

extraits: Après l’irruption des droits de l’homme de 1789 et des droits sociaux de 1946, la constitutionnalisation de la Charte de l’environnement reconnaissait en 2005 les principes fondamentaux d’une écologie soucieuse du devenir de l’homme. Il manque encore la reconnaissance des droits de la nature, mais l’idée fait son chemin….

La biodiversité aux abonnés absents

extraits : Si les services rendus par la nature sont surexploités, c’est que personne n’en assure le coût. La nature ne se fait pas payer quand elle nous donne son eau, son pétrole, ses forêts, ou quand elle gère et digère nos déchets. Elle n’envoie pas d’avocat pour les préjudices qu’elle subit quand on dérégule le climat ou qu’on détruit la biodiversité. Il n’y a pas d’autres choix que de recourir à des mécanismes impliquant la puissance publique. Autrement dit, la gestion de la biodiversité en tant que bien collectif doit devenir une mission régalienne….

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WePlanet, le scientisme fait du lobbying

Le vote des eurodéputés sur la législation encadrant les nouvelles techniques génomiques, le 7 février 2024, a donné lieu à une opération de communication impliquant des membres du CNRS.

Stéphane Foucart : L’organisation WePlanet a orchestré une campagne d’influence fondée sur la mise en avant de chercheurs favorables à la dérégulation de la diffusion de ces plantes, issues des nouvelles techniques génomiques (NGT pour New Genomic Techniques). Elle a coordonné l’écriture d’une lettre ouverte envoyée aux membres du Parlement européen pour les inciter à voter en faveur d’une réglementation assouplie pour les nouvelles techniques génomiques. » Relayée par l’institut de biologie du CNRS, les NGT sont toutefois l’objet de grandes divergences d’opinions au sein de la communauté scientifique.

La juriste Christine Noiville, directrice de recherche au CNRS et présidente de son comité d’éthique (Comets) : « si le CNRS venait à décider de s’engager en tant qu’institution, c’est-à-dire s’il prenait des positions publiques et normatives sur des sujets de société, il devrait respecter les règles qui s’appliquent aux chercheurs – faire connaître clairement sa position, expliciter les objectifs et valeurs qui la sous-tendent – et permettre un débat contradictoire au sein de l’institution ». Michèle Leduc, ancienne présidente du Comets, se dit pour sa part très surprise par cette initiative de l’institut de biologie, qui « s’adresse directement à ses directeurs de laboratoire avec des injonctions précises et sans justifier ses options, sur un sujet qui fait l’objet de vifs débats scientifiques, non totalement tranchés et porteurs de graves enjeux politiques ».

La représentante de Weplanet en France est une ex-cadre d’Areva, fondatrice de l’association Voix du nucléaire !!!

Le point de vue des écolo scientifiquement compatibles

Haïdouk : Une obscure ONG dont le rôle est de faire du lobbying en faveur du nucléaire et des OGMs au service des industriels, et qui réussit à embaucher une dizaine de chercheurs du CNRS, c’est tout ce que vous voulez, mais ce n’est pas la Science.

Me2 : Une association pratiquement inconnue qui pousse des scientifiques à prendre publiquement une position favorable aux NGT, et ça marche. Cela me rappelle les moyens utilisés par l’industrie du tabac dans les années 60-80 pour faire croire que le tabac n’était pas nocif. Je n’ai a priori rien contre certaines catégories de NGT mais j’aimerais cependant que la TOTALITE du génome de la plante soit séquencé avant ET après utilisation des outils CrispR ou dérivés a) pour identifier les off-target éventuels et b) servir de références.

Mmi76 : Ce ne sont pas des OGM ( des êtres à qui on incorpore des gènes extérieurs) mais des NGT (ou avec les nouveaux outils crisper, on sélectionne ou renforce des gènes de l’être modifié dans une proportion limitée.

G RICH : Les NGT ne sont pas des OGM. Les mutations génétiques, à la base des NGT, sont la généralité dans la nature et on peut les encourager ce qui est fait ici pour de bonnes causes servant l’humanité.

Sol @ RICH : … désolée de mon ignorance, je ne savais pas que la nature brevetait le vivant Comment cela avait il pu m’échapper ?

Klaatu Vanuatu : Avec le changement climatique rapide, l’agriculture va faire face à des défis considérables pour adapter les plantes aux nouvelles conditions thermiques et hydriques qui favorisent aussi les ravageurs. La génétique moderne offre des moyens que n’avaient pas les agriculteurs antiques pour y répondre. Toutes les plantes utilisées dans l’agriculture sont issues de sélections et croisements qui les ont peu à peu éloigné des espèces sauvages. L’orange a été produit dans la Chine antique par hybridation de fruits initialement non comestibles. De telles manipulations seraient-elles aujourd’hui interdites ?

Max21 : Dommage de ne pas regarder ce que ça produit in fine: des cultures intensives d’un seul et même plan entièrement ravagées par le premier insecte venu que l’on va donc noyer de pesticides détruisant ainsi tout le vivant et la biodiversité (les vers, les oiseaux, …) Et n’augmentent pas les rendements… La diversité des semences est importante aussi pour résister au changement climatique

Juste du Bonsens : Si vraiment les végétaux obtenus au moyen de NGT sont sans aucun danger, pourquoi a-t-on essayé d’en rendre facultatifs la traçabilité et l’affichage ? A part dans les dictatures, notamment communistes, le client a droit à une information complète si on admet la théorie économique libérale.

Fwd : « Un certain nombre de rapports publiés ont établi un lien entre les pesticides et différentes maladies, dont le cancer. Nos objectifs étaient d’estimer l’incidence du cancer et les taux de mortalité dans les petites villes rurales argentines touchées par les pesticides agricoles et de comparer ces estimations avec les indices de la population générale de l’Argentine.(…) Nos résultats suggèrent que le fait de vivre dans de petites villes rurales touchées par des applications de pesticides à proximité a un impact négatif sur la santé, notamment en ce qui concerne le cancer. Ces résultats soulignent la nécessité de mettre en place des politiques de réduction des pesticides, en particulier dans l’environnement des petites populations urbaines. » Verzeñassi, Damián, et al. « Cancer incidence and death rates in Argentine rural towns surrounded by pesticide-treated agricultural land. » Clinical Epidemiology and Global Health 20 (2023): 101239.

NBgt : Voici un bilan de 30 années d’OGM traditionnels : les campagnes en Argentine sont dévastées par les produits phytosanitaires épandus dans les champs d’OGM résistants aux herbicides, causant de graves problèmes de santé publique. Le maïs sauvage et les variétés anciennes au Mexique ont été contaminées génétiquement par les variétés OGM cultivées, ce qui n’était pas censé arriver selon les firmes vendant ces produits. La vérité est assez simple, les variétés OGM n’ont aucunement amélioré l’offre alimentaire mondiale, au contraire. Consultez un rapport de la FAO de 2011 sur l’agriculture mondiale et l’accès à l’alimentation, résultant du travail de nombreux experts : l’agriculture vivrière est celle qui permet à la majorité de la population mondiale de se nourrir, et non pas les OGM.

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Crispr-CAS9, La guerre entre génophobes et génophiles

extraits : Plus de 150 organisations non gouvernementales (ONG) ont appelé en 2016 à un moratoire sur les techniques de « forçage génétique ». Les nouvelles méthodes d’édition du génome – comme Crispr-CAS9 – rendent en effet possible des manipulations génétiques à grande échelle.  « Le forçage génétique est délibérément conçu pour se diffuser et persister, sans considération pour les frontières nationales, écrivent les organisations signataires de l’appel. « Il n’est pas possible de prédire les effets écologiques en cascade de la diffusion [d’une modification génétique] dans les écosystèmes sauvages », les gènes introduits « pourraient se diffuser de manière irréversible » et « franchir la barrière des espèces ». Les pétitionnaires demandent un moratoire sur les applications bien sûr, mais aussi sur la « recherche appliquée »…

L’Académie des sciences inféodée au business

extraits : Le 10 novembre 2023, la vénérable compagnie a publié un communiqué (que nous reproduisons en annexe) en soutien implicite à la proposition de la Commission européenne de déréguler les cultures issues des nouvelles techniques génomiques (NGT). En dehors des absurdités énoncées par l’Académie des Sciences sur les ciseaux moléculaires (on croule pourtant sous les articles sur les off-targets), on y lit (point 2) que cette technique ayant été utilisée pour le traitement d’anémies génétiques serait en soi une justification scientifique et (point 8 ) une opinion sur les conflits d’intérêts qui laisse pantois : «  L’invocation perpétuelle de conflits d’intérêt qui biaiserait le jugement de scientifiques compétents ne peut être généralisée ». Laissons la parole à deux avis diamétralement opposés…

Crispations autour du Crispr.Cas9

extraits : Le procédé d’édition de l’ADN nommé Crispr-Cas9 (un « ciseau » qui permet de reconfigurer assez facilement nos gènes) permet d’intervenir sur les cellules pour soigner des maladies génétiques. La modification se transmettrait alors à la descendance, une forme d’eugénisme durable. La sélection naturelle est remplacée par une sélection programmée par la médecine. Dans le cas de l’embryon humain, toute recherche reste conditionnée pour l’instant à une « finalité médicale ». Mais l’Inserm et l’Académie de médecine ont réclamé un assouplissement des contraintes dans ce domaine. L’eugénisme scientifique rentre dans les mœurs, bien oubliées les dérives de la sélection d’une « race » pure du temps de l’Allemagne nazie. La techno-science va nous sauver de façon rationnelle…

À propos de WePlanet, leur site

https://www.replanet.fr/

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La biodiversité aux abonnés absents

Si les services rendus par la nature sont surexploités, c’est que personne n’en assure le coût. La nature ne se fait pas payer quand elle nous donne son eau, son pétrole, ses forêts, ou quand elle gère et digère nos déchets. Elle n’envoie pas d’avocat pour les préjudices qu’elle subit quand on dérégule le climat ou qu’on détruit la biodiversité. Il n’y a pas d’autres choix que de recourir à des mécanismes impliquant la puissance publique. Autrement dit, la gestion de la biodiversité en tant que bien collectif doit devenir une mission régalienne.

Jérémie Wainstain :  La biodiversité n’est pas un sujet comme les autres : c’est la clé de voûte de nos systèmes alimentaires. Les vers de terre, les arbres, les champignons, les abeilles sont les ouvriers invisibles (et gratuits) qui permettent aux agriculteurs de produire ce qui nous nourrit. Sans biodiversité, pas de pollinisation, pas de sols fertiles, pas de recyclage des nutriments, pas de régulations des espèces invasives ou des maladies. Sans biodiversité, pas de purification de l’eau et de l’air, pas de régulation du climat par les zones humides. Plus de trois cents indicateurs de biodiversité sont aujourd’hui référencés dans des publications, répartis en indicateurs de « pression » (mesure de l’utilisation des terres et de l’eau, de la perte d’habitat et de l’utilisation d’engrais), indicateurs d’« état » (mesure de la santé des espèces et de l’intégrité des écosystèmes) ou indicateurs « prédictifs », qui permettent de faire le lien entre les actions et leurs effets. Grâce à la méthode de l’analyse du cycle de vie (ACV), qui définit précisément les règles comptables d’affectation des impacts, on sait aussi remonter ces impacts à l’échelle de chaque référence produit et dans chaque rayon des supermarchés.

Pourtant, tout se passe comme si l’industrie agroalimentaire n’avait pas encore bien pris conscience de son impact massif sur la biodiversité. Il est plus que temps à présent de prendre ses responsabilités envers la nature.

Le point de vue des écologistes biodiversifiés

– La grande révolte des agriculteurs cette année contre le cadrage écologique des activités agricoles et la suppression de toutes les normes qui les embêtaient est bien significative du fait que la réalité des sols n’est pas la préoccupation de la FNSEA.

– L’agro-alimentaire a réussi à produire des semences stériles. C’est pas pour favoriser la biodiversité, c’est pour optimiser le business. Donc on ne peut pas attendre grand chose d’eux. Il faut s’occuper plutôt des jardiniers de la biodiversité : les paysans et maraîchers .

– Les succès sur des courtes périodes masquent souvent des conséquences très lourdes sur des temps plus longs car comme les écosystèmes ne réagissent pas forcément immédiatement à leurs multiples altérations.

– L’Union internationale pour la conservation de la nature estime 2 903 espèces sont menacées d’extinction en France. Le document alerte également sur la disparition déjà actée de 189 espèces. Dans le détail, les oiseaux nicheurs sont particulièrement menacés, avec 32% des espèces concernées. 

– Les humains et les animaux d’élevages représentent dorénavant 96% de la masse des animaux vertébrés. Les animaux sauvages 4% seulement. Il semblerait que cela soit encore trop.

– Pour nourrir bientôt 10 milliards d’individus, soit il faut accepter de consacrer 1/3 de son revenu à l’alimentation, soit il faut accepter que la biodiversité diminue. L’agro-industrie n’est pas un jeu gagnant-gagnant.

– On est prévenu , mais quand la voiture aura un crash, on l’enverra au garage (qui s’appelle ici « Génération suivante ») . Mais je ne sais pas ce qu’ils feront en cas de « sinistre total ».

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La biodiversité aux temps de Macron

extraits : La publication de la nouvelle stratégie nationale pour la biodiversité est reportée, la « partie opérationnelle » doit encore faire l’objet de travaux supplémentaires !!! La précédente stratégie (2011-2020) n’avait pas réussi à enrayer la disparition des espèces et la dégradation des écosystèmes. La COP15 sur la biodiversité pourrait se tenir à la fin de l’été en Chine, mais les dates, après plusieurs reports, n’ont pas encore été annoncées.

COP15 sur la biodiversité, le blabla habituel

extraits : Les travaux de la 15e conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP15) ont débuté le mercredi 7 décembre 2022 au Canada. On connaît déjà le résultat final ! L‘espèce humaine remodèle le système biologique à son propre service depuis l’apparition de l’agriculture et de l’élevage. Ce mode d’organisation, fondé aujourd’hui sur les monocultures, l’élevage intensif, et la mondialisation des ressources alimentaires, est profondément instable. Plus nous sommes nombreux, plus nous voulons manger, plus nous fragilisons le milieu naturel car c’est la richesse de la biodiversité qui permettait une résilience durable. Alors la COP15 dans un tel contexte, c’est tâche impossible à l’image de la COP27 sur le climat , 27 années de négociations pour rien….

En savoir encore plus

Sur ce blog, nous suivons avec inquiétude l’état de plus en plus désespérant de la biodiversité. Exemples :

La biodiversité dans le monde

9 mai 2019, Biodiversité en péril extrême, tout le monde s’en fout

2 mai 2019, L’IPBES, l’équivalent pour la biodiversité du GIEC

25 mars 2018, L’homme disparaîtra, bon débarras ! L’IPBES le dit…

20 octobre 2012, Conférence mondiale sur la biodiversité, bavardage !

20 février 2010, biodiversité, un objectif perdu d’avance

2 février 2005, la biodiversité en péril selon l’union mondiale de la nature

La biodiversité en France

8 juillet 2018, Plan biodiversité, laissez-moi rigoler…

22 mai 2018, Nicolas Hulot à l’épreuve de la chute de la biodiversité

6 janvier 2017, La police de la biodiversité mise en place sans moyens

17 mars 2016, Loi sur la biodiversité, un vrai parcours du combattant

19 janvier 2016, loi sur la biodiversité, la mascarade de la compensation

26 mars 2015, Loi sur la biodiversité ne veut pas dire biocentrisme

1er juin 2012, sans sentiment de nature, la biodiversité fout le camp

14 août 2008, bagnole versus Biodiversité

25 juin 2008, Donner un prix à la biodiversité (Pavan Sukhdev)

9 décembre 2007, le concept de biodiversité (définition)

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La FNSEA n’aime pas les loups

Le loup, qui avait été exterminé au XIXe siècle, a fait son retour en France dans les années 1990 en passant par les Alpes italiennes. On comptait, en 2023, 1 104 individus sur le territoire national, contre 430 en 2018. Le nouveau « plan loup » pour la période 2024-2029, révélé le 23 février 2024 à la veille de l’ouverture du Salon de l’agriculture, ne satisfait ni les éleveurs ni les défenseurs de la vie sauvage.

D’un côté on déplore que 11 500 animaux d’élevage ont été tués en 2023 par des attaques de loups. Si le plafond de tirs est fixé à 19 % de la population lupine, inchangé, pourquoi l’éleveur n’aurait-il pas le droit de défendre son troupeau lui-même ? Pourtant les tirs seront facilités, les éleveurs pourront d’équiper d’appareils de vision nocturne (tels que des jumelles thermiques). Les louvetiers, bénévoles assermentés chargés de réguler certaines espèces, n’auront plus à éclairer le loup avant de tirer. 207 loups ont été « prélevés » en 2023, sur un plafond de 209 individus.

De l’autre on constate que ce plan national d’actions n’est plus un plan de préservation mais un plan de régulation. C’est du jamais-vu, il met en avant tous les bienfaits du pastoralisme et tous les méfaits du loup, mais jamais l’inverse. De toute façon les éleveurs n’ont rien à dire, la collectivité les aide. En cas de pertes « directes », c’est-à-dire si un animal du troupeau est tué, les indemnisations sont revalorisées avec une augmentation de 33 % pour les ovins et de 25 % pour les caprins.

Le point de vue des écologistes lupins

La FNSEA à obtenu du gouvernement de stopper la diminution des pesticides, de supprimer des lois environnementales, de toucher plus de subventions, de ne plus payer d’impôts sur la vente de leur entreprise, de payer moins cher le carburant, de confisquer l’eau et maintenant de supprimer les OFB du contrôle et de flinguer les loup, ce magnifique animal . Si ça continue, la FNSEA viendra bientôt se vautrer dans mon canapé et manger mon pop-corn !

La FNSEA s’arroge le droit de régler la nature en la pliant à ses volontés et à ses intérêts, des pesticides au massacre de loups, des bassines aux élevages hormonés, ça commence à ressembler à une secte, un petite question, qui nous protégera de la FNSEA?

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Fécondité des loups, fécondité des hommes

extraits : En France, 1 104 loups en 2023 pour 67 millions d’humains : cherchez l’erreur ! Le problème essentiel est que l’espèce homo sapiens s’est propagée au détriment de presque toutes les autres. Que diraient les Français si leur taux de mortalité provoquée était fixé « à 19 % de la population totale » et qu’on pouvait tirer à vue le surnombre avec des lunettes à visée nocturne. Quel est le seuil de viabilité de cette espèce d’hominidé qu’on devrait respecter : environ 500 individus, ou 2500 individus sexuellement matures ? Notez que l’humain et le loup se ressemblent, ils chassent en meute. Ce sont des prédateurs en haut de la chaîne alimentaire qui doivent en conséquence réguler leur population en proportion des ressources à leur disposition. Le loup limite sa reproduction au seul couple dominant de la meute pour ajuster ses effectifs aux ressources disponibles. Quand les proies se font rares, la meute reste parfois deux ou trois ans sans mises bas !

Nos amis les loups en ligne de mire

extraits : La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a ouvert la voie le 4 septembre 2023 à une possible révision du statut de protection de cet animal : son propre poney, Dolly, a été tué par un loup en septembre 2022 ! Exemple frappant de l’animal domestique choyé au détriment de l’espèce sauvage….

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Corrida, culture vivante… de la torture

La corrida a repris le 28 janvier 2024 à Mexico après plus d’un an d’une interdiction finalement annulée par la Cour suprême qui ne s’est pas prononcée sur le fond du recours. Près de la plus grande arène au monde, grande colère des antitauromachies.

LE MONDE avec AFP : « Liberté. Taureaux, culture vivante », lisait-on au milieu de l’arène. Des adversaires de la tauromachie ont défilé hors arène sous le slogan « La torture n’est ni de l’art ni de la culture ». Les corridas ont été importées par les conquistadors espagnols au XVIe siècle. Le secteur a généré en 2018 un chiffre d’affaires de 414 millones de pesos mexicains, avec 83 000 emplois directs à la clé, plaident les aficionados.

La condition animale sur ce blog biosphere

Moi, taureau de corrida, exige la réciprocité (2012)

extraits : J’ai fait un rêve, merveilleux rêve, qu’un homme beau et costaud se retrouve dans l’arène, tout nu. Il entre sur le sable, aveuglé par les projecteurs, court à droite ou à gauche, ne sait où aller, ce qu’on attend de lui. Une clameur gonfle, un taureau entre à son tour, majestueux dans sa robe noire, il salue la foule en délire. L’homme comprend brusquement, ce sera une lutte à mort, il cherche comment se défendre, on lui lance un petit couteau. Le spectacle commence. Le taureau, mon frère, va sortir vainqueur, presque toujours. Nous avons sélectionné cet homme pour sa force et son intelligence, nous l’avons élevé avec d’autres dans l’ignorance de son sort funeste, nous l’avons choisi pour mourir aujourd’hui en public. Ainsi va la vie. Un jugement vient de conforter nos traditions. Organiser des corridas humaines dans certaines régions est conforme à la Constitution, vient de juger le Conseil constitutionnel, rejetant le recours d’associations qui militent contre l’humanomachie…

Corrida et « qualité » de vie des taureaux espagnols (2015)

extraits : Depuis que l’Assemblée nationale, travaillée au corps par nos « 30 Millions d’Amis », a voté le projet de loi relatif à la modernisation du droit et reconnu l’animal comme « un être vivant doué de sensibilité » (article 515-14 du Code civil), je m’interroge sérieusement sur la qualité de vie des taureaux espagnols encore libres en cette période hivernale de filtrer par leurs naseaux l’air frais de la prairie….

Des éco-terrorisants au parlement ! (2022)

extraits : Dans une tribune du MONDE, plus de deux cents élus, dont Christophe Castaner et Bruno Retailleau, défendent la corrida et s’opposent à « l’écototalitarisme » : « Interdire la corrida, c’est interdire une culture et humilier une partie de nos concitoyens. Nous ne l’accepterons pas. Du sapin de Noël à la chasse, du barbecue amical aux rêves d’enfants de devenir aviateur, nous ne voulons pas interdire, normer, supprimer, effacer. Nous sommes des défenseurs acharnés de la liberté, et des opposants résolus à l’écototalitarisme. Nous croyons à la défense de la condition animale, mais cela ne doit pas servir d’alibi pour effacer nos singularités culturelles, nos marqueurs régionaux, bafouer le respect d’autrui et la fraternité qui fonde notre République »…

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Newsletter, pour une Démographie Responsable

 Voici les dernières nouvelles de notre association

Journée Européenne de l’Écologie et de la Démographie

Le 25 novembre s’est donc tenue notre première Journée Européenne de l’Écologie et de la Démographie. Nous l’avons co-organisée avec nos partenaires européens de l’EurASP au Fiap, à Paris. Cette journée a été un succès avec une affluence non négligeable, des interventions qui ont été unanimement appréciées et surtout de très riches échanges avec le public, chaque intervention a en effet été suivie d’un débat sur le thème qui venait d’être évoqué. La complémentarité des approches proposées : le point de vue d’un climatologue, d’un essayiste, d’un démographe puis d’un biologiste et homme politique ont permis d’aborder les relations entre nos effectifs et la pression anthropique.

Vous trouverez ci-dessous des liens vers des vidéos de l’introduction à cette journée et des 4 interventions principales (avec les débats).

Présentation et ouverture de la journée : Didier Barthès et Fons Jena

Analyse d’un climatologue : Marc Gillet

Point de vue d’un essayiste : Antoine Buéno

Analyse d’un démographe : Michel Garenne

Point de vue d’un biologiste et homme politique : Antoine Waechter

 La journée s’est poursuivie par une interview vidéo de Mathis Wackernagel, qui a créé le concept d’empreinte écologique, puis par un débat avec le public sur les liens entre mouvements migratoires et évolution démographique : les migrations sont-elles globalement neutres du point de vue démographique ou ont-elles une influence ?

Quelques livres

Signalons la publication d’un nouveau livre sous la coordination de Michel Sourrouille : Surpopulation…  Mythe ou réalité ? Cet ouvrage a été écrit par 23 auteurs différents, et offre là aussi des approches très complémentaires. Plusieurs des auteurs étaient d’ailleurs intervenants à notre journée du 25. Si cet ouvrage vous intéresse il nous est possible de vous le faire parvenir (19 €, envoyez-nous un mail pour le commander).

contact@demographie-responsable.fr

Signalons également la publication d’un ouvrage de notre adhérent Bernard Bousquet : La sagesse de l’éléphante, sous-titré : une démographie responsable pour une écologie efficace. Titre choisi en référence à la capacité des éléphants à adapter leur fécondité aux ressources, un livre très complet et très argumenté.

Salon Asphodèle

Nous avons été présents au salon Asphodèle à Pau les 8, 9 et 10 décembre. Michel Sourrouille y a fait une conférence, merci à Gilles Peyré et Jacques Mauhourat qui ont assuré la tenue de notre stand.

Nous vous rappelons aussi notre présence au futur salon Primevère les 1er, 2 et 3 mars à Lyon.

Un article du président de Démographie Responsable

Denis Garnier a publié un article (en anglais) sur le site de l’Overpopulation Project. Cet article : Ecological Footprint and Sustainable Population, reprenant les éléments de certaines de ses conférences offre une réflexion sur ce qui serait une population soutenable compte tenu des empreintes écologiques (le concept justement développé par Mathis Wackernagel) des habitants des différents pays de la planète.

https://www.demographie-responsable.fr/

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Le loto de la biodiversité, arnaque

communiqué FNE : attention arnaque

Le 23 septembre 2023, le Gouvernement lancera son loto de la biodiversité « mission nature » qui doit financer 20 projets français de restauration de la nature dont les contenus ont été dévoilés mercredi dernier. Cette belle promesse est une tromperie qui est loin de répondre aux besoins des politiques de biodiversité.

Sur le modèle du Loto du Patrimoine institué en 2017, le gouvernement a décidé la création d’un nouveau jeu de grattage dont une partie mineure des recettes (43 centimes sur les 3 € du prix de vente) sera versée à l’Office Français de la Biodiversité (OFB). Son objectif est de sensibiliser le grand public sur l’enjeu de préservation de la biodiversité et de financer des projets de préservation et de restauration du patrimoine naturel. Pour France Nature Environnement cette opération de communication profite surtout à la Française des jeux.

Pour aller plus loin avec FNE

Lire l’article : Loto « mission nature » : attention arnaque à la biodiversité

Pour Antoine Gatet, président de FNE, « L’Etat se trompe de cible et trompe le public en se servant d’un jeu de hasard comme paravent et outil de communication sur les politiques de biodiversité, alors qu’il devrait y consacrer des moyens autrement importants et commencer par réduire les dépenses publiques néfastes pour la biodiversité, estimées à plus de 10 milliards d’euros par an par l’Inspection Générale des Finances ».

La biodiversité sur ce blog biosphere

Démographie et biodiversité, l’incompatibilité

extraits : Il y a une population de vertébrés qui a hélas augmenté : les êtres humains. L’ONU estime au 15 novembre 2022 leur nombre à 8 milliards. Si la biodiversité se meurt c’est bien la démographie du « sapiens » qui en est responsable. Le poids de notre nombre est bien la cause principale de notre expansion territoriale au détriment des espaces de toutes les autres espèces… sauf en ce qui concerne nos garde-mangers, vaches, cochons et couvées. Il y a actuellement plus de vertébrés sur terre qu’il n’y en a jamais eu. Simplement ce ne sont pas les mêmes qu’au paléolithique. Parmi les ruminants, il y a certes moins de bisons, gazelles ou antilopes, mais il y a des millions de moutons et de chèvres… On tue 800 millions de poulets et 80 millions de canards tous les ans…

Tout savoir sur les COP « biodiversité »

extraits : Alors que plus d’un million d’espèces animales et végétales sont menacées d’extinction et que les trois quarts des écosystèmes terrestres ont été altérés par les activités humaines, la COP15 en décembre 2022 devrait permettre d’établir un nouveau cadre mondial visant à mettre un terme à l’érosion de la biodiversité d’ici à 2030. Illusion, les rencontres diplomatiques ne servent qu’à faire semblant…

Le loto de la biodiversité, arnaque Lire la suite »

Je préfère mon chien à mon homme

La vétérinaire Hélène Gateau assume, dans son livre Pourquoi j’ai choisi d’avoir un chien (et pas un enfant), son choix de femme vivant une relation forte avec Colonel, son border terrier. Les chiens et les chats font vendre et leur population explosent en France. C’est une passion généralisée alors que la biodiversité naturelle s’effondre. Les Français feraient mieux d’investir dans la conservation de la vie sauvage. Mais les temps sont aux plaisirs égoïstes.

Hélène Gateau : « Une femme sans enfant est déjà mise dans une case ; si en plus elle affirme préférer avoir un chien car c’est moins de contraintes, c’est la double peine. On la soupçonne d’être misanthrope, on l’accuse d’égoïsme, de souffrir du syndrome Bambi, qui consiste à s’attendrir sur tout être qui n’est pas humain… Colonel est arrivé dans ma vie à 37 ans, un âge où l’on se pose encore plus de questions sur la procréation. Mon besoin de contrôle, ma peur des aléas de la vie, mon individualisme, expliquent sans doute ma décision d’avoir un animal plutôt qu’un enfant. »

Le point de vue des écologistes qui n’aiment pas les chiens

Brutus : Je pense qu’il s’agit plutôt d’un chien qui a décidé d’avoir une humaine.

Jay : Et beh… N’oublions pas que les chiens qui vivent chez ces gens ont fait l’objet de manipulations génétiques, ont été arrachés à leur mère, mal sevrés, trimballés et vendus. « L’amour » d’un chien pour son maître n’est que le syndrome de Stockholm. Quant à l’amour du maître pour son chien…

Michel SOURROUILLE : Hélène croit que « dans notre ADN est inscrite cette faculté à l’alloparentalité, le fait de pouvoir endosser le rôle de parent pour un enfant qui n’est pas le nôtre. » Faux, notre ADN détermine notre physique, pas nos comportements sociologiques. Simone de Beauvoir écrivait à juste titre qu’on ne naît pas mère, notre contexte fait en sorte qu’on pense devoir procréer pour être une véritable « femme ». C’est notre socialisation, notre rapport à la société qui fait en sorte que noue devenons un bonne ou une mauvaise mère, et de plus en plus aujourd’hui gink, refusant d’avoir des enfants pour des raisons écologiques, ce que l’on comprend parfaitement.

OlivierMT : Décider de ne pas avoir d’enfants est très courageux car souvent incompris et bénéfique pour l’humanité car la population mondiale est trop importante.

Sauf qui Peut : On est content pour elle. D’un autre côté, elle rend un énorme service à l’enfant ou aux enfants qu’elle n’a pas eu. Dans une civilisation proche de l’effondrement, c’est presque une preuve de courage de ne pas envoyer des enfants dans l’arène.

Multatuli : Aujourd’hui, faire un enfant c’est l’envoyer dans un monde en effondrement. Difficile d’assumer cet égoïsme. Malgré l’abord étrange de la question, ce témoignage est plutôt courageux.

Alfaroubeira : Coluche dans un sketch : » on a des enfants parce que l’on aime pas frapper les bêtes »

elcondorpasa : ou bien celle-ci aussi : « il y’a des gens qui ont des enfants parce qu’ils n’ont pas les moyens d’avoir un chien »

Linfirmier : En vrai elle fait bien ce qu’elle veut de sa vie. Je veux pas d’enfant non plus (je travaille en pédiatrie, je sais ce que c’est) et franchement ma vie est top. Pas besoin de la gâcher avec un bambin…

SergeK : Moi je vis avec mon ver, en solitaire. On ne se quitte pas et je suis très épanoui dans ma relation… Quand me publierez-vous, LE MONDE ?

Abonné_à_la_limite : Il y a des fois je me demande pourquoi je suis abonné au Monde… Certains commentaires sont plus intéressants et profonds que les articles…

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Fécondité des loups, fécondité des hommes

Population maximum ou optimum, population limite, état de conservation, capacité de charge du milieu, schéma proie-prédateur et même viabilité d’une espèce, les termes se complètent. On se doute qu’une population de dix individus s’éteint très rapidement et que cent reste trop limité génétiquement. Le concept de MVP (minimum viable population) est issu d’une étude pionnière en écologie de la conservation de Shaffer en 1981. Celui-ci définissait une population minimale viable comme la plus petite population en termes d’effectif ayant 99 % de chances de se maintenir sur un horizon temporel de 1 000 ans malgré les effets de la stochasticité démographique, environnementale et génétique. Il s’agissait essentiellement d’un exercice de probabilités sur les trajectoires de populations données sur des périodes de temps déterminées.

La viabilité démographique représente l’aptitude d’une population à moyen terme (100 ans) « à résister au risque d’extinction ». La viabilité génétique concerne la capacité à s’adapter génétiquement à des conditions d’environnement changeantes à très long terme. Cette notion peut se résumer à la préservation d’un nombre suffisant d’animaux dits génétiquement efficaces. Une revue de la littérature scientifique internationale le situe aux environs de 2500 individus sexuellement matures (donc une population totale encore plus grande).

Un MVP de 500 loups

Les simulations sur l’avenir d’une espèce sont sujettes à controverse et étayent pourtant des discours politiques. Ainsi pour la gestion du nombre de loups en France. L’espèce Canis lupus, revenue en France depuis l’Italie vers 1992, était en 2008 dans un état de conservation favorable en France avec 150 individus et quatorze meutes. Des chercheurs ont estimé à 50 femelles l’assurance de ne pas voir l’espèce s’éteindre  à moyen terme, à 500 femelles la garantie que l’espèce soit protégée à long terme. Le plan loup adopté en 2018 fixait un « seuil de viabilité démographique » à 500 individus, mais ne considérait pas le nombre de femelles. On pensait que ce chiffre ne serait atteint qu’en 2023. Mais on a déjà dénombré 530 loups en 2019. Une expertise collective de 2017, dirigée par le Muséum national d’histoire naturelle, estimait que le taux global de mortalité des loups devait être maintenu « en dessous de 34 % », faute de quoi la population déclinerait. Or, alors que le plafond de tirs létaux a augmenté, le taux de mortalité a été estimé à 42 % pour la période 2014-2019.

Car pour les éleveurs, le seuil de viabilité est largement dépassé : la population compterait en 2023 un millier d’animaux signalés dans 53 départements. Il semble que la pression exercée par ces mêmes éleveurs sur les pouvoirs publics pour obtenir un plan d’abattage des loups fonctionne… On est passé de 40 loups abattus entre le 1er juillet 2017 et le 30 juin 2018 à 162 en 2022, avec une prévision à 174 en 2023…, alors qu’en 2022 le nombre des ovins tués a baissé d’environ 10 % par rapport à l’année précédente. Les organisations agricoles réclament officiellement la suppression du plafond de destruction des loups ainsi que l’équipement des éleveurs et chasseurs en armes équipées de lunettes à visée nocturne. La polémique autour de ce MVP de 500 loups est donc intense. Mais à la fin du 18ème siècle, il y avait entre 10 et 20 000 loups en France (estimations à partir d’une moyenne de 6000 loups tués annuellement). Le dernier loup français avait été tué en 1940 à Javerlhac.

Un MVP de 300 000 Européens

En France, 1 104 loups en 2023 pour 67 millions d’humains : cherchez l’erreur ! Le problème essentiel n’est pas de savoir si la France peut héberger 500 ou 20 000 loups, le problème est que l’espèce homo sapiens s’est propagée au détriment de presque toutes les autres. Que diraient les Français si leur taux de mortalité était fixé « juste en dessous de 34 % » et qu’on pouvait tirer à vue le surnombre avec des lunettes à visée nocturne. Quel est le seuil de viabilité de cette espèce d’hominidé qu’on devrait respecter : environ 500 individus, ou 2500 individus sexuellement matures ? Notez que l’humain et le loup se ressemblent, ils chassent en meute. Ce sont des prédateurs en haut de la chaîne alimentaire qui doivent en conséquence réguler leur population en proportion des ressources à leur disposition.

Le loup limite sa reproduction au seul couple dominant de la meute pour ajuster ses effectifs aux ressources disponibles. Quand les proies se font rares, la meute reste parfois deux ou trois ans sans mises bas. Ce comportement est d’autant plus admirable que le loup, bien qu’intelligent, ne dispose pas de cet outil prospectif unique au monde qu’est le néocortex humain. Un outil en l’occurrence totalement déficient : l’espèce humaine s’avère incapable d’accepter, ni même de discerner une limite à sa propre prolifération. Au contraire elle a tout fait pour croître et se multiplier. Aujourd’hui la concurrence des loups n’est qu’une infime fraction des maux que les humains doivent combattre, extinction de la biodiversité, réchauffement climatique, épuisement des ressources fossiles, stress hydrique, etc. Ils l’ont bien cherché, leur nombre devient à la fois invivable et ingérable !

Un retour incertain à la normale

Il y a quelques 12 000 ans en Europe Il y avait environ 300 000 chasseurs-cueilleurs. Nous sommes passés, rien que dans l’Union européenne, à 448 millions. La moyenne mondiale en termes de densité est de 60 hab./km², l’UE arrive à 114 hab./km² (France 123, Royaume Uni 277, Pays Bas 518…). Or 100 hab./km², c’est un carré de seulement 100 mètres de côté pour satisfaire absolument tous les besoins d’un seul individu tout en laissant une place nécessaire à la biodiversité. C’est impossible ! Nous avons dépassé les limites de la planète dans les années 1980. Vu la vitesse avec laquelle nous nous efforçons de détruire ce qu’il nous reste de ressources depuis 20 ans, il est plus que probable qu’une réduction maîtrisée soit désormais hors d’atteinte.

Du point de vue d’un équilibre vraiment durable entre la pression humaine et le milieu naturel, il faudrait retrouver dans un futur très très lointain un niveau de population compatible avec une vie de cueilleurs-chasseurs, laissant à l’exubérance des différentes formes du vivant le droit de s’exprimer pleinement. La liste des bouleversements au cours des 120 siècles à venir sont certes inconcevables au regard de ce qui s’est passé de vertigineux au cours de la révolution industrielle, quelques deux siècles seulement et un passage de 1 milliards d’êtres humains en 1800 à 8 milliards depuis novembre 2022. Mais je précise que l’utopie, pour moi, c’est ce qui n’est pas encore réalisé, mais qui reste toujours une possibilité.

Michel Sourrouille

Article déjà paru sur le site des JNE,

https://www.jne-asso.org/2023/09/14/des-loups-et-des-hommes-par-michel-sourrouille/

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Nos amis les loups en ligne de mire

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a ouvert la voie le 4 septembre 2023 à une possible révision du statut de protection de cet animal : son propre poney, Dolly, a été tué par un loup en septembre 2022 ! Exemple frappant de l’animal domestique choyé au détriment de l’espèce sauvage. Errare humanum est !

Perrine Mouterde et Chiddes : La préparation du nouveau « plan loup », qui doit être adopté d’ici à la fin de l’année pour la période 2024-2029, n’échappe pas aux surenchères et aux tensions. Des chiens de protection ont été déployés, des clôtures électriques installées, des moyens financiers conséquents engagés. Les membres de la brigade mobile d’intervention « grands prédateurs terrestres », installée à Gap depuis 2015, sont envoyés sur les foyers de prédation. Mais les organisations agricoles réclament officiellement la suppression du plafond de destruction des loups et l’équipement des éleveurs et chasseurs en armes équipées de lunettes à visée nocturne. Claude Font, responsable loups de la Fédération nationale ovine : « Il faut que tous les loups qui s’approchent des troupeaux soient susceptibles d’être tué ». Olivier Laporte, fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) de la Nièvre : « Le loup et l’élevage, ce n’est pas compatible. »

Une expertise collective de 2017, dirigée par le Muséum national d’histoire naturelle, estimait que le taux global de mortalité devait être maintenu « en dessous de 34 % », faute de quoi la population déclinerait. Or, alors que le plafond de tirs létaux a augmenté (162 loups ont été tués en 2022), le taux de mortalité a été estimé à 42 % pour la période 2014-2019. Pour les éleveurs, le seuil de viabilité, mentionné dans l’actuel plan comme étant estimé à « 500 loups », est largement dépassé : la population compte un millier d’animaux signalés dans 53 départements.

Le point de vue des écologistes amoureux des loups

1 104 loups en 2023 pour 67 millions d’humains : cherchez l’erreur ! Que diraient les Français si le taux de mortalité des animaux homo sapiens était fixé « juste en dessous de 34 % ». Et quel est le seuil de viabilité de cette espèce d’hominidé qu’on devrait respecter : environ 500 individus, comme les loups ? Notez que l’humain et le loup se ressemblent, ils chassent en meute. Ce sont des prédateurs en haut de la chaîne alimentaire qui doivent en conséquence réguler leur population en proportion des ressources à leur disposition

Le loup limite sa reproduction au seul couple dominant de la meute pour ajuster ses effectifs aux ressources disponibles. Quand les proies se font rares, la meute reste parfois deux ou trois ans sans mises bas. Ce comportement est d’autant plus admirable que le loup, bien qu’intelligent, ne dispose pas de cet outil prospectif unique au monde qu’est le néocortex humain. Un outil en l’occurrence totalement déficient : l’espèce humaine s’avère incapable d’accepter, ni même de discerner une limite à sa propre prolifération. au contraire ils ont tout fait pour croître et se multiplier. Aujourd’hui la concurrence des loups ne sont qu’une infime fraction des maux qu’ils doivent combattre, extinction de la biodiversité, réchauffement climatique, épuisement des ressources fossiles, stress hydrique, etc. Ils l’ont bien cherché !

Le renard bouffe mes poules que j’aime, je n’ai rien à reprocher au renard, je me reproche de ne pas protéger mes poules qui n’ont rien demandé. Les moutons n’ont d’existence que pour que les humains les bouffent. Pourquoi pas laisser au loup sa part ? Notre planète, et nous par conséquent, ne supportera pas encore longtemps des élevages ovins et bovins aussi intensifs. Puisque l’homme est un loup pour l’homme, comme nous l’on appris Plaute, Hobbes et quelques autres, aura t’on le droit de lui tirer dessus dimanche prochain ? Les intérêts particuliers doivent passer derrière l’intérêt de la nature et de la biodiversité.

A l’heure ou manger moins de viande devient un impératif environnemental et sanitaire, le retour du loup est une formidable opportunité pour réguler la taille des troupeaux, grands émetteurs de gaz de serre. Voici un petit témoignage du terrain. J’ai un ami éleveur (900 brebis) qui avait tellement de dégâts de gibiers (sangliers, chevreuils, cerfs) sur ses cultures qu’il avait arrêté de faire des céréales pour nourrir ses bêtes. Cela lui coutait très cher de devoir acheter ses céréales. Un meute de loups s’est installée sur sa commune. Il a eu une grosse attaque à la suite de laquelle il a mis les mesures de protections (chiens, etc.). L’arrivée des loups a drastiquement fait diminuer la population ongulée. Aujourd’hui il refait ses céréales et dit clairement qu’entre le loup et les ongulés, il choisit le loup.

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Loups en France ou troupeaux d’éléphants ? (2019)

extraits : Que diraient les éleveurs des montagnes françaises si, au lieu de loups, ils étaient confrontés à des troupeaux d’éléphants ! Le Botswana n’a levé que le 22 mai dernier l’interdiction de chasser l’éléphant sur son territoire. Le Botswana (superficie comparable à la France) a de loin la plus importante population d’éléphants en Afrique, avec 135 000 individus recensés en 2015, qui se déplacent librement. En France il n’y a que 430 loups. Autre comparaison, il y a 1500-2000 loups en Espagne et 1000-1500 en Italie. ..

350 loups, 67 millions de Français, le déséquilibre (2018)

extraits : Nous les loups, nous ne pouvons pas saquer les bergers. ! Ils font de l’élevage pour la viande, un ranching avec des troupeaux de plus en plus importants tout en économisant la main d’œuvre. Optique de courte vue, productiviste. En plus, de quoi se plaignent ces éleveurs : ils sont indemnisés pour chaque bête que nous égorgeons. Nous soupçonnons les bergers de hurler au loup simplement pour accroître leurs émoluments. Nous en avons marre d’être pourchassés alors que nous ne faisons que vivre notre existence de loup. Notre vie devient impossible, même José Bové a demandé de nous tirer comme des lapins…

Si tu tues les loups, tu dois aussi tuer les cerfs (2014)

extraits : Aldo Leopold : « Dans le Wisconsin, il y avait des loups, et ceux-ci se chargeaient de réduire les hardes de cerfs. Mais lorsque les broussailles firent leur apparition, les loups avaient été éradiqués et l’Etat avait promulgué une loi pour protéger les élans. Tout était prêt pour que commence l’invasion du cerf. Cette immense population de cerfs mangeait des broussailles de bon appétit. Qu’y avait-il dans ces broussailles ? Des arbustes qui préparaient l’avènement de la future forêt. Mais les cerfs mangeaient la forêt naissante. Il semblait évident que si nous ne réduisions par leur population nous-mêmes, la famine s’en chargerait et nous finirions par perdre à la fois forêt et cerfs. Les protecteurs de cervidés, interdisant les tentatives pour réduire la population de cerfs, sont prêts à sacrifier la future forêt. L’erreur fondamentale de cette forme de « protection de la nature », c’est qu’elle cherche à protéger une ressource en en détruisant une autre. Ces « protecteurs » sont incapables de considérer la terre comme un « tout ». Ils sont incapables de penser en termes de bien-être à long terme pour l’ensemble de  la communauté biotique. »…

Du loup ou des humains, quel est le super-prédateur ? (2014)

extraits : Les loups colonisent de nouveaux territoires, en cela ils ne font qu’imiter les pratiques humaines. Les jeunes loups quittent leur meute quand il y a concurrence pour l’alimentation, les jeunes humains quittent leur cercle d’appartenance quand il faut s’expatrier pour chercher un emploi. Les loups peuvent parcourir 40 à 50 km en une nuit, des hommes prennent l’avion et font des milliers de kilomètres en peu de temps. Il n’y a pas grand-chose qui arrête le loup, il n’est pas inféodé à un écosystème, il s’adapte à tous. Les humains ont la même plasticité…

de l’homme au loup, une trop troublante similitude (2013)

extraits : Un berger s’exclame : « On élève des brebis, pas des loups. On n’a pas signé pour faire des croquettes fraîches. » Un loup rétorque : mieux vaut des croquettes fraîches qu’un  Big Mac de chez McDonald’s… Chaque Américain dévore en moyenne 330 grammes de viande par jour (plus de 120 kilos par an). « Le loup mange en moyenne 2 à 3 kg de viande par jour, mais peut jeûner plusieurs jours. »…

pas assez de loups, trop de moutons, difficile cohabitation (2012)

extraits : La population de loups en France est estimée à 250 individus, la population humaine en métropole à 63,5 millions. En conséquence la cohabitation du loup avec les Français est en train d’atteindre son point de rupture. Entre la survie d’une espèce animale menacée, et celle d’une espèce prédatrice qui couvre toute la France, il s’agit de choisir.

Face aux éleveurs, des loups exaspérés (2012)

extraits : Quand on voit ces alpages où l’herbe n’est plus qu’un paillasson parce qu’il y a trop de moutons, nous sommes exaspérés. Regardez bien comment l’homme a défiguré la montagne par le surpâturage, par la disparition de la flore alpine du fait des dents du mouton. Une brebis peut être remplacée rapidement, une montagne mise à mal par l’excès d’ovins a besoin de deux ou trois décennies pour se reconstituer. Nous les loups, nous sommes donc utiles pour réguler la pression des herbivores sur les alpages. Avec vos troupeaux de milliers de têtes dans le Mercantour, trop, c’est trop : nous ne sommes pas encore assez ! ...

gardons nos tigres et nos loups, diminuons notre nombre (2012)

extraits : Il y a un siècle, la population de tigres en Inde était de 100 000 individus. Ils ne sont plus que 1700 aujourd’hui. Si la population mondiale d’humains suivait la même pente, nous sommes 7 milliards aujourd’hui, nous ne serions plus que 119 millions en 2112. Une vraie bénédiction pour les autres espèces en général et pour les tigres en particulier…Suivons l’enseignement de l’écologie profonde ainsi défini par Arne Naess : « L’épanouissement de la vie et des cultures humaines est compatible avec une diminution substantielle de la population humaine. L’épanouissement de la vie non-humaine requiert une telle diminution. »…

un loup de moins, humanisme en berne (2010)

extraits : Catherine Larrère : « La présence des loups ne signifie pas la mort des troupeaux, et encore moins celle des hommes, mais elle incite à changer de mode de vie, à accepter que l’espace où les hommes vivent ne soit pas uniformément et uniquement humain, mais laisse place à d’autres formes de vie. Le choix n’est pas entre l’homme et la nature, mais entre un monde uniforme, modelé aux seuls intérêts économiques et un monde divers, laissant place à la pluralité des aspirations humaines comme à la pluralité des vivants. Le monde uniforme est anthropocentrique, il n’est pas certain qu’il soit humaniste. A tout mesurer à l’aune de l’humain, on risque de ne plus mesurer qu’une partie de l’humain. »…

moins d’éleveurs, plus de loups (2008)

extraits : L’espèce Canis lupus, réintroduite depuis l’Italie vers 1992, serait dans un état de conservation favorable en France avec 150 individus et quatorze meutes. Je rêve d’un territoire français où l’espèce homo sapiens serait ramenée à 150 individus rassemblés dans quatorze villages, ce qui permettrait aux loups, aux forêts et à l’exubérance de la vie sous toutes ses formes de prendre tout l’espace dont l’homme s’est accaparé pour son seul intérêt à court terme…

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