biodiversité

Bon anniversaire biosphere, vingt ans déjà

Nous fêtons aujourd’hui les vingt ans de notre blog biosphere. Nous comptabilisons 7221 articles, un article chaque jour en moyenne. Nous avons reçu 32 539 commentaires, soit 4,5 par article. Nous ne sommes pas un « influenceur » aux millions de suiveurs. Mais nous sommes un maillon parmi les nombreux acteurs de la mouvance écologique, c’est là le seul point positif. Car on ne peut que constater que ce que nous écrivions en 2005 est toujours resté identique ; il n’y a pas eu transition écologique en 20 ans, encore moins la nécessaire rupture écologique avec le système thermo-industriel que la situation exige pourtant.

Lire l’intégrale de nos écrits en 2005 avec ce lien

Ce blog biosphere en 2005, il y a 20 ans

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1000 articles et rien ne change (19 janvier 2010)

extraits : Il y a cinq ans c’était un tsunami dans le Pacifique, aujourd’hui un tremblement de terre en Haïti. Et c’est le moment d’écrire notre millième article ! Un article sur ce blog biosphere presque chaque jour, et rien ne change : janvier 2010, un tremblement de terre en Haïti, les médias se déchaînent ; 2010 année mondiale de la biodiversité, tout le monde s’en fout… La même conclusion s’impose aujourd’hui comme hier, il y a quelque chose d’absurde sur cette planète.

2000 articles sur ce blog et rien n’a vraiment changé (29 décembre 2012)

extraits : depuis douze ans, rien n’a fondamentalement changé, nous sommes toujours préoccupés par l’accessoire au point d’en oublier l’essentiel. La 18e conférence de l’ONU sur le climat s’est tenu à Doha jusqu’au 7 décembre 2012. Vingt ans de négociations, un nouvel échec ! Les négociations internationales ne servent absolument à rien. Le 13 décembre 2012 a été la date retenue par l’OMT (Organisation mondiale du tourisme) pour marquer l’arrivée symbolique du milliardième touriste qui a voyagé de par le monde en 2012. Comme si le réchauffement climatique n’existait pas ! La même conclusion s’impose aujourd’hui comme il y a huit ans : il y a quelque chose d’absurde sur cette planète. Et cela s’appelle l’espèce humaine.

7000 articles sur ce blog biosphere (5 avril 2023)

extraits : Malgré tous nos efforts constants de contenu, nous reconnaissons que la fréquence de visite sur ce blog est encore modeste. Nous ne sommes pas l’influenceur que nous aurions voulu devenir ! Nous regrettons fortement que l’article le plus demandé en deuxième lieu soit « le Mahatma Gandhi était-il un pervers polymorphe ? » (22 juin 2013), publié il y a dix ans. Les lecteurs avides de sensationnalisme en ressortent frustrés, nous avions en effet ajouté comme avertissement préalable : cet article sur la « perversité » de Gandhi a été publié en 2013, ce blog ayant démarré en 2005. C’est le plus visité parmi les 6647 article parus à ce jour sur ce blog biosphere. Comme vous allez le lire, cette « perversité » n’est qu’un mythe. La « grande âme » doit au contraire être considéré comme une référence majeure pour l’humanité….

 

La Biosphère se rit des humains

qui déplorent les conséquences

dont ils chérissent les causes.

 

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Questions d’éthique pratique de Peter SINGER

Le philosophe australien Peter Singer voudrait élargir nos horizons moraux. Selon Singer, « des pratiques qui jusque-là étaient considérées comme naturelles et inévitables en viennent à être vues  comme autant de préjugés injustifiables ». Récusant aussi bien l’idée selon laquelle nos règles morales seraient éternelles que le relativisme qui ne voit en elles que les préjugés communs à un groupe et à une époque, Singer part du principe que l’égalité de tous les êtres humains repose sur l’égale considération de leurs intérêts: considération qui n’est pas justifiée par le fait d’être doué de raison ou d’être plus ou moins intelligent, mais par la seule capacité de souffrir. Mais ce principe d’égalité, qui fonde l’égale considération que nous devons aux plus faibles et commande de soulager en priorité la plus grande souffrance, ne doit-il pas être étendu bien au-delà de l’espèce humaine ? Ne devons-nous pas renoncer à ce que Singer appelle le «spécisme» (par analogie avec racisme et sexisme), c’est-à-dire à la préférence absolue accordée aux membres de notre propre espèce, et reconnaître que les animaux eux-mêmes ont des droits que ne respectent ni nos jeux du cirque ni nos pratiques alimentaires ? Singer souligne que son intention n’est pas d’abaisser le statut des hommes mais d’élever celui des animaux.

Questions d’éthique pratique ne se limite pas à argumenter en faveur des droits animaux. Il aborde également des questions telles que l’avortement, l’euthanasie, le droit de tuer ou la question de nos obligations à l’égard des laissés-pour-compte. Voici quelques extraits recomposés du livre dans lesquels j’insiste sur l’éthique de la Terre, ce qui déforme sans doute les objectifs poursuivis par Peter Singer.

 1/4) La fin de la nature

Bill McKibben soutient, dans son livre The End of Nature, la position suivante : « Nous avons privé la nature de son indépendance, ce qui porte un coup fatal à sa signification propre, qui réside précisément dans son indépendance, sans laquelle elle n’est rien d’autre qui nous. » Il y eut une époque où les villages entourés de terres cultivées ressemblaient à des oasis de culture perdues dans d’immenses forêts ou de rudes montagnes. Désormais, l’image est inversée : les seules terres vraiment sauvages qui nous restent sont comme des îles se trouvant au milieu d’un océan d’activités humaines qui menacent de les engloutir. Ce renversement donne aux régions sauvages une valeur de rareté qui fournit un argument de poids en faveur de leur protection, même dans le cadre d’une éthique anthropocentrique. L’argument du long terme est un aspect primordial des valeurs écologiques niées par l’anthropisation du monde, l’anthropocène.

Les bénéfices obtenus par l’abattage de la forêt, emplois, profits pour les entreprises, gains à l’exportation, matériaux d’emballages moins chers, sont des bénéfices à court terme. Les hommes politiques sont connus pour ne pas porter leurs regards au-delà de la prochaine élection. Les économistes appliquent un taux d’actualisation qui signifie que la valeur du gain à venir dans cent ans est très faible comparativement à celle d’aujourd’hui. Mais une fois que la forêt est abattue ou inondée par un barrage, le lien avec le passé est perdu pour toujours. Plus la proportion de régions réellement sauvages sur la Terre s’amenuise, plus chaque parcelle devient significative, les occasions de jouir de la nature pour les humains et les non humains se faisant de plus en plus rares. Tel est le prix que paieront toutes les générations qui nous succéderont. Il y a certaines choses, une fois perdues, qu’aucune somme d’argent ne peut nous redonner. La justification pour déboiser une forêt vierge doit prendre pleinement en compte la valeur des forêts dans le futur le plus éloigné aussi bien que dans le futur immédiat.

En somme, si nous préservons les étendues sauvages qui existent aujourd’hui, les générations futures auront au moins le choix entre les jeux électroniques et la découverte d’un monde non créé par la main de l’homme.

2/4) les fondements de l’éthique de la Terre

J’examine les valeurs morales qui sous-tendent les débats relatifs aux décisions humaines. Contrairement à d’autres traditions anciennes, les traditions grecque aussi bien que judéo-chrétienne placent l’être humain au centre de l’univers moral. Dans l’histoire biblique, la domination de l’homme est même décrétée en termes menaçants : « Vous serez craints et redoutés de toutes les bêtes de la terre et de tous les oiseaux du ciel. Tout ce qui remue sur le sol et tous les poissons de la mer sont livrés entre vos mains. » Aristote considérait la nature comme une organisation hiérarchique dans laquelle les êtres les moins doués de raison existent pour l’intérêt des êtres raisonnables : « Si donc la nature ne fait rien sans but ni en vain, il faut admettre que c’est pour l’homme que la nature a fait tout cela ». Dans sa classification des péchés, Thomas d’Aquin ne donne place qu’aux péchés commis à l’encontre de Dieu, de nous-mêmes ou de notre prochain. Aucune possiblité n’est laissée de pécher contre les animaux non humains ou contre le monde naturel. La nature en soi n’a pas de valeur intrinsèque, et la destruction des plantes et des animaux ne peut être un  péché, à moins que, par cette destruction, il ne soit porté atteinte à des être humains.

Toute réflexion sérieuse sur l’environnement aura donc pour centre le problème de la valeur intrinsèque. Une chose à une valeur intrinsèque si elle est bonne ou désirable en soi, par contraste avec la valeur instrumentale qui caractérise toute chose considérée en tant que moyen pour une fin différente d’elle. Le bonheur a une valeur intrinsèque, l’argent n’a qu’une valeur instrumentale. Une éthique fondée sur les intérêts des créatures sensibles repose sur un terrain familier. Voyons ce qu’il en est pour une éthique qui s’étend au-delà des êtres sensibles : il n’y a rien qui corresponde à ce que c’est pour un arbre de mourir. Pourquoi, dans ce cas, ne pas considérer son épanouissement comme bon en lui-même, indépendamment de l’usage que peuvent en faire les créatures sensibles ? Serait-il vraiment pire d’abattre un arbre centenaire que de détruire une stalactite qui a mis plus de temps encore à se former ?

La défense la plus célèbre d’une éthique étendant ses limites à tous les êtres vivants a été formulée par Albert Schweitzer : « La vraie philosophie doit avoir comme point de départ la conviction la plus immédiate de la conscience, à savoir Je suis une vie qui veut vivre, entouré de vie qui veut vivre. L’éthique consiste donc à me faire éprouver par moi-même la nécessité d’apporter le même respect de la vie à tout le vouloir-vivre qui m’entoure autant qu’au mien. C’est là le principe fondamental de la morale qui doit s’imposer nécessairement à la pensée. Le bien, c’est de maintenir et de favoriser la vie ; le mal, c’est de détruire la vie et de l’entraver. Un homme n’est réellement moral que lorsqu’il obéit au devoir impérieux d’apporter son assistance à toute vie ayant besoin de son aide, et qu’il craint de lui être dommageable. Il ne se demande pas dans quelle mesure telle ou telle vie mérite la sympathie par sa valeur propre ni jusqu’à quel point elle est capable d’éprouver de la sensibilité. C’est la vie en tant que telle qui est sacrée pour lui. Il n’arrache pas étourdiment des feuilles aux arbres ni des fleurs à leur tige, il fait attention à ne pas écraser inutilement des insectes et n’endommage pas les cristaux de glace qui miroitent au soleil. » Une conception similaire a été récemment défendue par le philosophe américain Paul Taylor, dans un livre intitulé Le respect de la nature, où il soutient que toute chose vivante « poursuit son propre bien à sa propre manière, unique ». Une fois que nous saisissons cela, nous pouvons considérer toutes les choses vivantes comme nous-mêmes et, de ce fait, « nous sommes prêts à attribuer la même valeur à leur existence qu’à la nôtre ».

Il y a plus de quarante ans, l’écologiste américain Aldo Leopold écrivait que nous avions besoin d’une éthique nouvelle, chargée de définir la relation de l’homme à la terre, aux animaux et aux plantes qui y vivent. Il proposait par cette éthique de la Terre d’élargir les frontières de la communauté de manière à y inclure le sol, l’eau, les plantes et les animaux, ou, collectivement, la Terre. Contre l’écologie superficielle, le philosophe norvégien Arne Naess a parlé ensuite d’écologie profonde, il voudrait préserver l’intégrité de la biosphère pour elle-même, indépendamment des bénéfices éventuels que l’humanité peut en tirer : « Le bien-être et la prospérité de la vie humaine et non humaine sur la terre ont une valeur en soi (intrinsèque). Cette valeur est indépendante de l’utilité du monde non humain pour le monde humain ; La richesse et la diversité des formes de vie contribuent à la réalisation de ces valeurs et sont aussi des valeurs en elles-mêmes ; Les humains n’ont aucun droit de réduire cette richesse et cette diversité, sauf pour satisfaire des besoins vitaux. ».

L’intuition de l’égalité biocentrique est que toutes les choses de la biosphère ont un droit égal à vivre. Cette intuition de base repose sur l’égalité en valeur intrinsèque de tous les organismes et entités de l’écosphère, en tant que parties d’un tout interdépendant. On se trouve en présence d’un holisme, l’idée que l’espèce ou l’écosystème n’est pas seulement une collection d’individus, mais est réellement une entité ayant ses propres droits.

3/4) Pour une morale nouvelle

Aucune morale nouvelle ne s’est développé pour répondre à la menace pour notre survie de la prolifération des êtres humains, ajoutée aux sous-produits de la croissance économique. Une éthique de l’environnement placerait la vertu dans le fait de sauver et recycler des ressources, et le vice dans leur dilapidation extravagante et gratuite.

Pour prendre un seul exemple : du point de vue de l’éthique de l’environnement, le choix de nos loisirs n’est pas neutre. Bien que nous considérions le choix entre la course automobile et la bicyclette, entre le ski nautique et la planche à voile, comme une pure question de goût, la différence est essentielle : la course automobile et le ski nautique supposent la consommation de carburants fossiles et l’émission de dioxyde de carbone dans l’atmosphère ; le vélo et la planche à voile, non. Quand nous aurons pris au sérieux la nécessité de protéger notre environnement, la course automobile et le ski nautique ne seront pas une forme de divertissement plus acceptable d’un point de vue éthique que ne le sont aujourd’hui les combats d’esclaves ou de chiens. La planche à voile est peut-être préférable au ski nautique, mais si nous achetons sans cesse de nouvelles planches à voile au gré des changements de mode du design (ou si nous allons à l’océan en voiture), la différence devient négligeable.

Nous devons réviser notre conception du luxe Une petite virée à la campagne est une dépense inutile de carburants qui contribuent à l’effet de serre. Durant la Seconde guerre mondiale, quand le pétrole était rare, on lisait sur des affiches : « Votre voyage est-il réellement nécessaire ? » Le danger sur notre environnement est certes moins visible, mais la nécessité de supprimer les voyages et autres formes de consommation est tout aussi grande. L’apologie d’un mode de vie plus simple ne signifie pas que l’éthique de l’environnement réprouve tous les plaisirs, mais ceux qu’elle valorise ne doivent pas d’une forme de consommation spectaculaire. Ils tiennent au contraire aux relations personnelles et sexuelles épanouies, à l’affection des enfants et des amis, à la conversation et aux divertissements pratiquée en harmonie avec l’environnement, et non à son détriment ; et à la jouissance des espaces sauvegardés du monde où nous vivons.

Considérer les choses d’un point de vue  éthique est une façon de transcender nos préoccupations égocentriques et de nous identifier au point de vue de l’univers, cet espace grandiose qui fait inévitablement naître un sentiment d’humilité chez tous ceux qui lui comparent leur propre nature limitée. Loin de moi ces considérations imposantes.

(éditions Bayard, 1997)

4/4) Conclusion du site biosphere

Peter Singer œuvre seulement pour l’éthique animale : « Si un être n’est pas susceptible de ressentir de la douleur ou de faire l’expérience du plaisir et du bonheur, il n’y a rien en lui qui doive être pris en considération. C’est pourquoi notre intérêt pour autrui ne peut avoir d’autre limite défendable que celle de la sensibilité (…) Ce serait un non sens que de dire qu’il n’est pas de l’intérêt d’une pierre d’être poussée le long d’une route par un écolier. Une pierre n’a pas d’intérêt, car elle ne peut souffrir et rien de ce qu’on peut lui faire ne peut changer quoi que ce soit à son bien-être. En revanche, une souris éprouve de l’intérêt à ne pas être tourmentée, car les souris souffrent si on les maltraite ».

Il ne va pas aussi loin que l’écologie profonde qui donne une valeur intrinsèque à toutes les formes de vie

De pus déplacer une pierre n’a pas de conséquence immédiate, mais la volonté humaine de déplacer des montagnes est source de gros inconvénient aussi bien pour la biodiversité que pour l’équilibre entre les activités humaines et les ressources de la planète. Déplacer une pierre ne fait pas souffrir la pierre, mais déplacer des tombereaux de pierre détruit un écosystème et transforme la planète en plate-forme goudronnée. La pierre est autant que l’homme un élément de la Biosphère parmi d’autres. La pierre sert à son environnement autant que l’homme sert sa société, toute chose sert pour elle même mais elle est toujours en interdépendance avec tous les autres éléments de son écosystème, du plus lointain passé aux futurs indéterminés.

Dans son livre, Peter Singer marque l’importance du long terme et de la continuité : « Une forêt tropicale est le produit des millions d’années qui se sont écoulées depuis le début de la planète. Si on l’abat, une autre forêt peut pousser, mais la continuité est rompue. La rupture, dans le cycle vital de la flore et de la faune, signifie que la forêt ne sera jamais plus ce qu’elle aurait été si elle n’avait pas été abattue ; le lien avec le passé est perdu pour toujours. Contrairement à beaucoup de sociétés humaines traditionnelles, notre éthos moderne a les plus grandes difficultés à reconnaître les valeurs du long terme ». Or l’enfant qui déplace une pierre pour son seul plaisir est dans la disposition d’esprit d’agir à volonté sur la nature et d’entraîner des enchaînement dans le temps qui peuvent être néfastes.

Comme le constate l’écologie profonde, « l’interférence actuelle des hommes avec le monde non-humain est excessive et la situation s’aggrave rapidement ». Il faut donc penser autrement : un homme a besoin des pierres comme des espaces sauvages, un homme doit laisser le plus possible les choses en l’état pour préserver notre futur lointain et ne pas déplacer la pierre pour le simple plaisir. Un enfant a d’abord besoin de savoir contempler la nature et vivre en harmonie, il ne devrait pas moralement martyriser la pierre même si elle n’a aucun moyen d’exprimer sa souffrance. Un humain a autant d’importance qu’une pierre une fois qu’il repose sous une pierre.

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Peter Singer, utilitarisme et antispécisme 

Quelles certitudes garde-t-on à la fin de sa vie ? Comment voit-on la mort lorsqu’elle se rapproche ? Dans cette série, « Le Monde » interroge des personnalités sur ce qui passe et ce qui reste. Par exemple Peter Singer, 78 ans, un philosophe australien parmi les plus influents au monde. En résumé, ses idées :

L’utilitarisme repose sur l’idée qu’il est de notre devoir de maximiser le bien sur terre, et Singer est célèbre pour avoir étendu cette idée à la prise en compte des intérêts des animaux. Son livre La Libération animale (Evergreen, 1975) est reconnu comme le fondement philosophique du mouvement antispéciste.

Le spécisme, établit une hiérarchisation arbitraire établie entre les espèces. Peter Singer inscrit la libération animale dans un sillage historique, celui de l’émancipation des Noirs et des femmes. Il s’agit d’élargir le cercle de la considération morale, comme on l’a élargi auparavant par-delà les races et le sexe.

– L’éthique utilitariste est une éthique laïque, elle s’oppose nettement aux éthiques religieuses.

– J’accepte mieux l’idée que nous ne sommes pas des êtres purement rationnels, évidemment. En revanche, ce n’est certainement pas éthique de tourner le dos aux faits. On sait à quel point la vie des animaux non humains est horrible dans les fermes industrielles, pourtant des gens me disent encore : « Ne m’en parlez pas, vous aller gâcher mon dîner. Je ne veux pas le savoir. » Ce n’est pas une position acceptable.

Mon texte Famine, Affluence and Morality (« famine, richesse et moralité », essai non traduit, 1972) a inspiré un autre mouvement philanthropique appelé « altruisme efficace », qui suppose de pratiquer la charité de la façon la plus rationnelle possible, en essayant de se détacher de ses émotions. Il donne une large partie de ses revenus à des organisations choisies pour leur efficacité. Cela m’a rendu plus radical sur la question de ce que les personnes ayant un certain niveau de richesse devraient faire pour aider les personnes en situation d’extrême pauvreté.

– Jusqu’à quand votre vie vaudra-t-elle la peine d’être vécue ? Tant que j’aurai plus d’états de conscience positifs que d’états de conscience négatifs

– Heureusement, comme nous disposons aujourd’hui, en Australie, d’une aide volontaire à mourir, je ne m’inquiète plus beaucoup à ce sujet. Cela donne une certaine assurance que, si les choses tournent mal, vous n’aurez pas à souffrir plus longtemps que vous ne le souhaitez.

– La chose la plus effrayante est l’idée que l’on ne saura pas ce qui va se passer, par exemple si le monde réussira à faire face au changement climatique.

Lire, Questions d’éthique pratique de Peter SINGER (1993)

extraits : du point de vue de l’éthique de l’environnement, le choix de nos loisirs n’est pas neutre. Bien que nous considérions le choix entre la course automobile et la bicyclette, entre le ski nautique et la planche à voile, comme une pure question de goût, la différence est essentielle : la course automobile et le ski nautique supposent la consommation de carburants fossiles et l’émission de dioxyde de carbone dans l’atmosphère ; le vélo et la planche à voile, non. Quand nous aurons pris au sérieux la nécessité de protéger notre environnement, la course automobile et le ski nautique ne seront pas une forme de divertissement plus acceptable d’un point de vue éthique que ne le sont aujourd’hui les combats d’esclaves ou de chiens. La planche à voile est peut-être préférable au ski nautique, mais si nous achetons sans cesse de nouvelles planches à voile au gré des changements de mode du design (ou si nous allons à l’océan en voiture), la différence devient négligeable.

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L’anthropocentrisme mis en échec en Espagne

L’IPBES, l’équivalent pour le biodiversité du GIEC (cf notre article précédent du 19 décembre) n’envisage pas la méthode juridique la plus efficace pour protéger un pan de la biodiversité, lui donner une personnalité juridique. Ainsi ce qui vient d’arriver en Espagne.

Le tribunal constitutionnel espagnol a confirmé le 20 novembre 2024 la constitutionnalité de la loi accordant une personnalité juridique à la lagune de Mar Menor, dévastée par la pollution. La Mar Menor, située dans la communauté autonome de Murcie, en Espagne, est la plus grande lagune d’eau salée d’Europe. Jadis trésor de biodiversité, elle est désormais étouffée par les dysfonctionnements cumulés du tourisme, de l’agriculture et des industries minières. Nous commençons à reconnaître une valeur intrinsèque à la nature, mais nous aurons encore beaucoup trop détruit avant de devenir raisonnable.

Marie-Angèle Hermitte et l’avocate Marine Yzquierdo : Le Parlement espagnol avait voté le 30 septembre 2022, une loi reconnaissant à Mar Menor une personnalité juridique pour défendre ses droits à exister et à évoluer selon une « loi écologique » qui lui permette de se maintenir face aux pressions anthropiques. La loi prévoit la création d’un « tutorat » composé de trois organes : un comité des représentants (administrations publiques et citoyens des municipalités côtières) ; un comité de suivi assuré par les gardiens de la lagune ayant déjà défendu l’écosystème ; et un comité scientifique. En outre, toute personne physique ou morale pourra intenter une action et parler au nom de la lagune pour défendre ses droits devant un tribunal compétent. Mais, aussitôt votée, la loi fut déférée devant le Tribunal constitutionnel par 52 députés du parti d’extrême droite Vox. Ils soutenaient qu’en accordant la personnalité juridique à une entité naturelle, la loi avait assimilé une lagune à l’être humain, lui conférant une dignité que la Constitution espagnole, d’inspiration anthropocentrique, réserve aux humains. Selon Vox, seul l’être humain pourrait avoir liberté, dignité, conscience et responsabilité. Le Tribunal constitutionnel a intégralement rejeté ce recours. Le jugement affirme que le bien-être des personnes humaines dépend du bien-être des écosystèmes qui « soutiennent la vie ». Il consacre donc une obligation de solidarité intergénérationnelle, qui implique de conserver et d’améliorer l’environnement naturel afin que les générations futures puissent jouir de leurs droits fondamentaux dans des conditions équivalentes à celles que nous connaissons aujourd’hui. Il identifie « deux grandes logiques » : celle issue de la Constitution de l’Equateur, qui attribue des droits à la nature, rejointe par la Bolivie ou la Nouvelle-Zélande, et celle des grandes décisions climatiques. Dans ce contexte, le Tribunal constitutionnel voit dans la loi de la communauté de Murcie le premier acte « euro-méditerranéen » du modèle qui attribue la personnalité juridique à des entités naturelles.

C’est la consécration du passage « du paradigme de protection de l’anthropocentrisme le plus traditionnel à un écocentrisme modéré ». Pour le Tribunal constitutionnel cette personnalité juridique, donnée à la nature renforce la dignité humaine, valeur juridique fondamentale. En effet, une vie digne n’est possible que dans des milieux naturels fonctionnels, l’humanité étant en symbiose avec un environnement qu’elle peut transformer, mais qu’elle ne doit pas détruire si elle veut survivre.

Le point de vue des écologistes

On pourra noter la constance de l’extrême droite à systématiquement soutenir toute activité porteuse de destruction et de mort. Continuons à scier la branche sur laquelle nous sommes assis, la chute sera très lourde. Trop d’humains nuisent à la sainte nature. Notons aussi que l‘Espagne gaspille les ressources hydriques pour une agro-industrie massivement polluante, totalise environ 100 000 ha de cultures sous serre et bétonne la totalité de son littoral. Il n’y a pas que la lagune de Mar Menor à protéger.

Mais l’évolution législative va dans le bon sens, il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. On reconnaît une personnalité juridique à certains éléments de la nature. A la fin des années 1970, Arne Naess avait formulé avec George Sessions une offre de « plate-forme de l’écologie profonde » en huit points dont voici les trois premiers que tout Terrien devrait connaître par cœur :

1) le bien-être et l’épanouissement de la vie humaine et non-humaine sur Terre ont une valeur intrinsèque (en eux-mêmes). Ces valeurs sont indépendantes de l’utilité que peut représenter le monde non-humain pour nos intérêts humains.

2) la richesse et la diversité des formes de vie contribuent à l’accomplissement de ces valeurs et sont également des valeurs en elles-mêmes.

3) sauf pour la satisfaction de leurs besoins vitaux, les hommes n’ont pas le droit de réduire cette richesse et cette diversité.

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Les droits de la nature, à ne pas oublier

extraits : Des fleuves, des montagnes, des forêts se voient progressivement reconnaître comme des personnes juridiques, quand ce n’est pas la nature dans son ensemble – la Pachamama (la Terre Mère) – qui est promue sujet de droit. Cette mutation se heurte toutefois à de fortes oppositions. Si la confrontation semble à ce point radicale, c’est sans doute qu’au-delà de la querelle juridique, les droits de la nature portent en germe une transformation profonde de la pensée, une révolution copernicienne qui bouscule la vision anthropocentrique du monde et ouvre de nouveaux champs de réflexion sur les mutuelles dépendances entre humains et non-humains. C’est aux Etats-Unis que le juriste Christopher Stone élabore, en 1972, la première théorie juridique des droits de la nature : Les arbres doivent-ils pouvoir plaider ? Les arbres dont il est question sont de vénérables séquoias géants multimillénaires de la Mineral King Valley en Californie….

Débat feutré entre l’anthropocentrisme et le biocentrisme

extraits : La très grande majorité des personnes ont une  conception de la nature anthropocentrée. Un écolo véritable pensent que c’est une mauvaise base de départ. Mais nous n’avons pas à jeter l’invective, il faut seulement privilégier le raisonnement. En effet les écologistes n’ont pas d’adversaire puisque toutes les personnes sont potentiellement des écologistes. Nous n’avons donc que des personnes à convaincre. Bien souvent d’ailleurs la « confrontation » porte simplement sur une différence de définition des concepts. Exemple de débat….

anthropocentrisme, bio- ou écocentrisme, que choisir ?

extraits : Un insecte possède un cerveau, plus petit que celui d’un humain sans doute, mais un cerveau quand même. L’escargot est également doté d’un ganglion cérébral, et d’un cœur avec une seule oreillette et un seul ventricule, mais un cœur tout de même. Le schéma d’organisation du vivant est assez similaire d’un bout à l’autre de la planète, homo sapiens ne constituant pas une exception ! Pourtant certains croient encore à la spécificité humaine, fabulant que l’Homme est à l’image de dieu et la Terre au centre de l’univers. Ils font preuve d’anthropocentrisme, l’homme (anthrôpos) au centre. Contre ce nombrilisme qui oppose l’homme à la nature, une autre éthique est possible, le biocentrisme : on accorde une valeur intrinsèque à chaque être vivant (bio-), qu’il soit d’ailleurs animal ou végétal. Pour une petite minorité de gens éclairés, il faut aller encore plus loin.….

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Des journalistes qui défendent notre avenir

Livres publiés par des membres des JNE (Association des Journalistes-Écrivains pour la Nature et l’Écologie)

La longue route – Seul entre mers et ciels – Bernard Moitessier – Éditions Paulsen >> lire
● Les Êtres de la vigne – Enquête dans les mondes de la biodynamie – Jean Foyer – Éditions Wildproject >> lire
● Pourquoi l’écologie perd toujours – Clément Sénéchal – Éditions du Seuil >> lire
● Agrophilosophie – Réconcilier nature et culture – Gaspard Koenig – Éditions de l’Observatoire >> lire
● La grande migration des plantes et des humains – Émilie Stoll et Romain Simenel – Éditions Delachaux et Niestlé >> lire

  Actualités

Association Nothing2Hide : le bouclier anti-censure
par MH Léon >> lire
● Questionner les causes environnementales du cancer du sein : entretien avec André Cicolella
propos recueillis par Mireille Peyronnet >> lire
● Les JNE à la découverte de la vie secrète des corneilles de Paris
par Olivier Nouaillas >> lire
● Energies renouvelables et qualité de la vie : deux préoccupations écologiques majeures en Algérie
par M’hamed Rebah >> lire
● Le lynx en France : une situation très mitigée
par Jean-Claude Génot >> lire

JNE (Association des Journalistes-Écrivains pour la Nature et l’Écologie)
SCM Atelier 128, 128 rue Vieille du Temple 75003 Paris
Tél.: 07 83 19 08 35
www.JNE-asso.org

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Hier le Covid-19, demain le H5N1…

Nous allons célébrer les 5 ans de l’apparition de la pandémie mondiale dont les premières manifestations ont eu lieu en janvier 2020. Nous avions sur notre blog biosphere annoncé cette probabilité depuis 20 ans. Aujourd’hui la gestion américaine de la crise du virus H5N1 met à nouveau le monde entier en danger.

Stéphane Foucart : Le virus H5N1 circule intensément dans les élevages bovins américains, il est donc un bon candidat pour être le fauteur de la prochaine pandémie. La grande taille des exploitations et la faible diversité génétique des animaux font office de chambre d’amplification ; la charge virale dans l’environnement augmente, l’infectivité et la pathogénicité des virus aussi ; la faune sauvage se réinfecte au contact d’animaux domestiques ; ses déplacements contribuent à distribuer le pathogène sur tous les continents. Depuis mars 2024, l’émergence dans plusieurs Etats américains du clade 2.3.4.4b du virus grippal aviaire hautement pathogène H5N1 chez des mammifères non carnivores constitue un changement épidémiologique. Au moment où cette chronique était bouclée, les autorités américaines affichaient 150 élevages supplémentaires touchés en Californie et un total de 845 troupeaux infectés, dans seize Etats. Des travailleurs de ces exploitations sont également tombés malade sans, pour l’instant aucune transmission interhumaine. Mais plus le virus circule, plus la probabilité augmente qu’il s’humanise et le nombre de mutations nécessaires pour que cet événement survienne est faible.

Depuis près d’un an, l’administration Biden est au centre de nombreuses critiques pour n’avoir pas pris la mesure de la menace. Surveillance défaillante de l’industrie laitière,etc. L’actuel ministre de l’agriculture, Tom Vilsack, était le patron du lobby laitier américain avant sa prise de fonctions. C’est un scénario de film d’horreur qui s’écrit sous nos yeux….

Nos articles il y 20 ans sur notre blog biosphere

31 mars 2005 la peur a changé de camp

La Grèce a commandé 500 000 antiviraux contre la grippe aviaire qui sévit déjà en Asie, la fièvre mortelle de Marburg prend des proportions inquiétantes en Angola et fait trembler le reste de l’Afrique. La Biosphère est satisfaite, les microbes et les virus commencent à se révolter contre l’élevage en batterie des animaux et des pauvres : il y a des révoltes qui devraient faire réfléchir un peu au delà de la compassion réservée à quelques évènements épisodiques et insignifiants comme l’histoire de ces deux malheureux surfeurs qui ont bien failli mourir lors d’une secousse tectonique !

25 avril 2005 Marburg ou H2N2 ?

L’épidémie de fièvre hémorragique aiguë due au virus de Marburg a tué récemment 239 personnes sur les 266 Angolais contaminés, soit 9 sur 10 ; il est donc redoutable. Un échantillon du virus de la grippe de 1957, le H2N2 qui a fait cinq millions de morts à l’époque, a été récemment envoyé à 3 747 labos de 18 pays différents ; erreur humaine vite réparée par une destruction dès réception. Mais de tels évènements redonnent espoir à la Biosphère : un jour ou l’autre, un virus très contagieux s’échappera bien de l’Angola ou des éprouvettes des bio-analystes pour éliminer un peu (beaucoup, abondamment…) du surplus de la démographie humaine…

6 septembre 2005 Le virus H5N1

Les virus de la grippe aviaire existent sans doute depuis longtemps. Mais H5N1 a gardé des caractéristiques moléculaires stables et il est désormais omniprésent au Vietnam, en Thaïlande, en Indonésie ; il a même gagné la Russie par l’intermédiaire des oiseaux migrateurs sauvages. Selon les estimations de l’OMS, on en est aujourd’hui à 150 millions d’oiseaux domestiques abattus dans le monde pour combattre cette épizootie. Depuis 1997 et l’épidémie de Hongkong, on a mpour la première fois observé que l’une des variantes avait acquis la propriété de pouvoir passer chez les humains. En 2003 les Pays-Bas ont connu en 2003 une épizootie de la variante h7N7 entraînant 89 cas de contamination humaine dont un mortel. Ces événements font penser à ce bon docteur qui, au début des années 1950, a transmis volontairement aux lapins une épizootie, la myxomatose, pour les détruire. Des centaines de millions de lapins de garenne moururent dans toute l’Europe, mais finalement le docteur gagna le procès intenté contre lui : c’est le lapin qui fut déclaré « animal nuisible » puisqu’il fut jugé par le tribunal l’un des plus grands ennemis des récoltes. Mais n’est-ce pas l’espèce humaine qui est nuisible pour la Biosphère ?

26 octobre 2005 Le mythe de la biotechnique

extraits : Les systèmes biologiques possèdent trois caractéristiques, l’irréversibilité, la complexité et la capacité d’évoluer. Chaque espèce est donc le produit d’une histoire unique qui n’est pas reproductible et chaque fois qu’une espèce s’éteint, la planète perd définitivement une de ses composantes. De plus la complexité des interactions à l’intérieur des système biologiques (écosystèmes) est telle que ses effets sont imprévisibles, à plus forte raison si on modifie un de ses éléments. Enfin les bactéries peuvent résister aux antibiotiques et les moustiques aux insecticides, sans préjuger de l’apparition de nouveaux virus : demain peut-être une pandémie humaine de la grippe aviaire. Dans ce cadre, le modèle positiviste d’une science et d’une technique toutes puissantes qui permettraient d’acquérir une connaissance et un contrôle absolu sur la Nature n’est qu’un dangereux mirage. Par conséquent les humains doivent apprendre à se reconnaître comme simple élément de la Biosphère plutôt que comme prédateur dominant.

2 décembre 2005 Mourir en masse de la grippe, une solution

Toute évocation de la grippe aviaire suscite un mouvement de panique : avant-hier c’était au Pays-Bas (en 2003) où 25 millions de volailles avaient succombé ou avaient du être abattu par mesure préventive, hier c’était la Thaïlande ou La Turquie, demain peut-être ce sera les Etats-Unis. Le pays le plus riche du monde ne disposait pourtant en octobre de doses de traitement que pour 2 % de la population seulement. Produire un vaccin n’est en effet pas assez rentable pour les laboratoires pharmaceutiques, ça n’intéresse pas les actionnaires. De plus les juges américains accordent trop d’indemnités aux victimes en cas de problème, cela n’encourage pas les décisions. De fait le système capitaliste gère les affaires de n’importe quel ordre grâce à des procédures monétaires, ce qui est carrément insuffisant : de toute façon l’efficacité de ce vaccin n’est pas assurée si la grippe aviaire arrivait à se transmettre entre humains. Une épidémie en Amérique pourrait causer de 100 mille à 2 millions de morts, les hôpitaux seraient débordés et des émeutes éclateraient un peu partout. Pas de panique, on utilisera la force en isolant les porteurs de virus et c’est l’armée qui rétablira l’ordre, comme d’habitude.

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30 avril 2009, ils préfèrent le H1N1

extraits : En 2006, le directeur de l’OMS pour l’Europe Marc Danzon, en était sûr : « Aucun expert n’a laissé espéré que la pandémie aviaire n’arrivera pas un jour. L’incertitude porte sur le degré de sévérité qu’elle revêtira. Dans les dix ans à venir, il y aura une pandémie due à un virus qui se sera échappé du règne animal. » Mais qui est responsable ? Les oiseaux sauvages ont été accusés d’être la source du H5N1 aviaire. En fait le responsable était l’élevage des volailles en batterie. Maintenant surgit un H1N1 porcin. Le risque pandémique lié au H1N1 actuel est lié comme celui du virus aviaire de la trop grande concentration des cochons en batterie. Concentration des poules, concentration des porcs, concentration des hommes, camps de concentration. Pourquoi avoir refusé de voir cette continuité ?….

10 novembre 2011, contagion virale, un risque élevé pour l’humanité

extraits : Un universitaire d’Atlanta a listé les facteurs favorisant les risques : augmentation des transports autour de la planète, l’urbanisation croissante, réchauffement climatique (migrations des moustiques…), vieillissement de la population, concentrations dans les élevages en batterie. Marc Danzon, directeur de l’OMS (organisation mondiale de la santé) pour l’Europe en est sûr : « Aucun expert n’a laissé espéré que la pandémie aviaire n’arrivera pas un jour. L’incertitude porte sur le degré de sévérité qu’elle revêtira. Dans les dix ans à venir, il y aura une pandémie due à un virus qui se sera échappé du règne animal. » Au cours des trois dernières décennies, 35 nouvelles maladies ont été recensées, dont 26 virales. …

13 mars 2014, Le virus qui éradiquera le surplus de population humaine

extraits : Le sens des limites n’existent pas parmi les scientifiques impliqués dans l’atome ou dans la biotechnologie. C’est pourtant deux domaines où il ne faudrait pas faire ce que nous savons faire. L’exemple des virus mutants pourrait faire cas d’école. Voici en résumé ce qu’en dit LE MONDE : Une série d’expériences visent à rendre contagieux des virus grippaux mortels. Les deux pathogènes soumis à expérience, le H5N1 et le H7N9, sont des virus extraordinairement meurtriers. Les malades, après une brutale poussée de fièvre, développent généralement une pneumonie, puis une grave détresse respiratoire à l’issue souvent fatale…

21 janvier 2020 Pandémies mortelles, SRAS, H5N1, H7N9

extraits : Contagion, le film de Steven Soderbergh, cartographie la propagation mondiale d’un virus qui tue rapidement ses victimes*. Très réaliste, trop ! En juin 1918, 70 % de la population madrilène fut contaminée en l’espace de trois jours par la grippe espagnole. De 1918 à 1919, ce virus de type H1N1 a fait mondialement entre 30 millions et 100 millions de morts. Comme si la contamination virale naturelle ne suffisait pas, James Howard Kunstler envisage que des régimes submergés par les pressions démographiques utilisent des virus « fabriqués »  contre les populations (après avoir bien sûr vacciné une élite présélectionnée !). C’est tout-à-fait dans l’ordre des possibles (…) La réalité dépasse la fiction. La Chine vient d’annoncer le 20 janvier un troisième mort et près de 140 nouveaux cas du mystérieux virus, analogue au SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère ou pneumonie). A Wuhan, 11 millions d’habitant, 136 nouveaux cas ont été répertoriés durant le week-end….

27 janvier 2020 Tout savoir sur le coronavirus 2019-nCoV

extraits : Depuis un mois, le coronavirus apparu à Wuhan en Chine a contaminé près de 1 300 personnes, 237 sont dans un état critique. Parce qu’il est transmissible par simple contact entre humains, il inquiète les autorités du monde entier. Les coronavirus forment un groupe de virus dont les premiers représentants ont été identifiés au milieu des années 1960. Leur nom provient des prolongements en forme de couronne situés à leur surface. Ils provoquent des infections respiratoires. Selon le type de virus, ces infections sont d’une gravité très variable puisqu’elles vont du simple rhume à des syndromes provoquant une détresse respiratoire et la mort….

14 août 2024 Épidémies, la fatalité du grand nombre

extraits : L’élevage en batterie des humains et des animaux ne présage rien de bon, la concentration accentue les risques de contamination. La pandémie humaine s’est propagée à la planète entière, il en est de même de la peste porcine. Et les végétaux ne sont pas à l’abri d’une infection virale.  À population nombreuse, consommation de masse, production de masse dans des conditions désastreuses, risque croissant d’épidémie. Le risque de contamination entre animaux humains et non-humains se double du risque alimentaire au niveau végétal. La fin des épidémies expliquait pour une part l’explosion démographique, mais la surpopulation implique des risques croissants d’épidémies. C’est ce qu’on appelle une causalité circulaire….

25 mars 2020 Covid-19, évitons la guerre bactériologique

extraits : En 1972, Moscou ratifie le traité d’interdiction des armes biologiques, en 1973, l’URSS crée le laboratoire Biopreparat. Sa mission principale était de concevoir et de produire des armes à partir des virus, des toxines et des bactéries les plus dangereux que nous connaissions. Le gouvernement soviétique décida au contraire que les meilleurs agents pathogènes étaient ceux auxquels on ne connaissait aucun remède. (…) « A la mi-avril 1988, je reçus un coup de fil. Ustinov qui était à la tête d’une équipe de recherche sur le virus hémorragique de Marburg, s’est injecté par mégarde le virus Marburg dans le pouce… Le quinzième jour, les petites ecchymoses qui étaient apparues assez rapidement sur tout son corps avaient viré au bleu foncé, et la peau d’Ustinov était aussi fine que du papier parcheminé. Le sang qui s’accumulait sous la peau commençait à suinter. Il lui coulait par le nez, la bouche, les organes génitaux (…) Cette variante fut appelée « U » !….

Hier le Covid-19, demain le H5N1… Lire la suite »

IPBES, un rapport qui occulte la démographie

rapport de l’IPBES : Le texte publié mercredi 18 décembre par la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), l’équivalent du GIEC pour la biodiversité, a identifié les trois principales causes sous-jacentes qui sapent les efforts actuels en faveur de la biodiversité :

– D’abord, la déconnexion envers la nature et le fait que les humains la considèrent comme un objet à dominer et à exploiter.

– Ensuite, la concentration du pouvoir et de la richesse, qui fait que les activités et les intérêts d’un petit nombre ont des impacts disproportionnés sur l’environnement.

– Enfin, la priorité donnée aux gains individuels et matériels à court terme qui met l’accent sur les intérêts et les désirs immédiats.

On propose des stratégies complémentaires :

– conserver et restaurer des lieux ayant une valeur pour les individus et pour la nature ;

– impulser des changements systématiques et intégrer la biodiversité dans les secteurs les plus nocifs pour la nature (énergies fossiles, agriculture, pêche, développement urbain…) ;

– transformer les systèmes économiques, par exemple en éliminant les subventions néfastes à l’environnement ;

– réformer les systèmes de gouvernance pour qu’ils soient « inclusifs, responsables et adaptatifs » ; et enfin faire évoluer les points de vue et les valeurs pour reconnaître l’interconnexion entre les individus et la nature, notamment par le biais de l’éducation.

Le point des vue des écologistes écocentrés

La cause essentielle, c’est le fait que plus de 8 milliards d’êtres humains situés en haut de la chaîne alimentaire ne peuvent qu’empiéter sur l’espace vital dévolu à toutes les espèces, donc nuit fortement à la biodiversité. Par exemple la faune sauvage presque complètement disparue pour laisser la place à nos animaux d’élevage. La solution incontournable est donc simple, programmer la sobriété démographique (par exemple un seul enfant par femme). Mais cela ne semble pas effleurer les membres de l’IPBES…

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6 septembre 2021, UICN, IPBES, les mots-maux de la biodiversité

extraits : En 2019, le premier rapport de la Plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) alertait sur le risque de disparition à brève échéance d’un million d’espèces animales et végétales »….J’aime le vivant, je parcours des forêts de temps en temps, mais 70 % de la population vit dans un immeuble, pas de jardin et des terrains vagues. On me dit,« L’école doit jouer un rôle fondamental, il faut apprendre les pieds dans l’herbe mouillée ». C’est beau ça donne envie mais objectivement, à l’échelle française, il y a déjà 12 000 000 d’élèves. Comment on fait ?

12 juin 2021, GIEC et IPBES sont dans un bateau…

extraits : Sur ce blog biosphere, nous montrons régulièrement que nous ne faisons politiquement et économiquement rien d’efficace pour limiter les dégâts multiples et profonds que nous infligeons à la planète, le bateau va couler. Mais vous, pour sauver le climat, jusqu’où seriez-vous prêt à aller ? Pour sauver la biodiversité, que faites-vous ? Face à la catastrophe annoncée, nous pouvons toujours individuellement pratiquer la simplicité volontaire et en devenant Colibri, associativement en adhérant à Greenpeace, France Nature Environnement, Démographie Responsable, Casseurs de pub… la liste est longue, heureusement car c’est le seul espoir, faire ensemble ou chacun dans son coin une insurrection active.

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22 mai 2021, Biodiversité, l’illusion des aires protégées

16 janvier 2020, Biodiversité, CDB, COP15 et IPBES… en vain

2 mai 2019, L’IPBES, l’équivalent pour la biodiversité du GIEC

25 mars 2018, L’homme disparaîtra, bon débarras ! L’IPBES le dit…

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Les loups entre la vie et la mort

Quasiment éradiqués d’Europe de l’Ouest au milieu du XIXe siècle, les loups sont désormais présents dans quasiment tous les pays de l’Union. Selon les dernières estimations, environ 23 000 loups sont présents dans l’UE, contre environ 11 000 en 2012, mais la hausse de la population ne suffit pas encore à justifier un état de conservation favorable. Pourtant ils devraient perdre leur statut d’espèce « strictement protégée » au sein de la convention de Berne, un traité de référence pour la protection de la faune et de la flore d’Europe signé en 1979.

Quand les humains auront éradiqué tout ce qui ne sert pas à leurs intérêts immédiats, que leur restera-t-il pour se sentir vivant ?

Perrine Mouterde : Réunis à Strasbourg le 3 décembre 2024, les 50 Etats membres de la convention de Berne ont voté pour un abaissement du niveau de protection des loups. Il v passer d’espèce « strictement protégée » à « protégée », ce qui n’a jusqu’ici jamais été fait pour aucune espèce. Ce déclassement était réclamé par les représentants des éleveurs et des agriculteurs, qui dénoncent une pression trop forte exercée par le prédateur. Ursula von der Leyen s’était emparée du dossier en septembre 2023. « La concentration de meutes de loups dans certaines régions européennes est devenue un réel danger pour le bétail et, potentiellement, pour l’homme. » De nombreux experts ont pourtant rappelé que la proposition de déclassement ne reposait sur aucune base scientifique. L’efficacité des abattages ciblés sur la réduction des dommages n’a jamais été démontrée. Des appels à déclasser l’ours, le lynx, mais aussi le cormoran ou le choucas des tours ont déjà été formulés.

Un débat entre la vie et la mort des loups

Michel SOURROUILLE : Qui pourra nous débarrasser du prédateur suprême qui ose lui-même se déclarer comme espèce « Homo sapiens » alors que c’est l’animal le plus féroce d’entre tous, qui tue sans discernement et sans réel besoin même à l’intérieur de sa propre espèce ?

Djiji : Combien coûte un loup en France ? J’avais calculé plus de 50000€ ( prix des remboursements des éleveurs et des équipes qui doivent les effaroucher ou les tuer nuitamment..)

dies olé sparadrap : Et vous, combien coûtez-vous? Êtes-vous utile à l’écosystème?

Mathilde Jamois : Dans certaines zones des Pyrénées la situation est déjà critique avec l’ours et ce sera bien pire avec le loup. Là où les animaux sauvages sont trop présents, plus personne ne veut aller dans les estives, la forêt revient, le paysage se ferme. Des siècles de paysannerie avaient créés ces prairies naturelles riches en biodiversité et puits de carbone, un système vertueux de polyculture élevage, des campagnes vivantes et saines.

Artemis purple : 15 millions de bovins, 14 millions de cochons, 8 millions de chiens et 7 millions d’ovins en France . Seulement 800 loups. Il y a trop de loups ? Les humains sont vraiment détestables.

EPFL : Et pourquoi devraient-ils prendre des mesures de protection, si on peut se débarrasser de ces bestioles ? On peut très bien vivre sans, on l’a fait pendant plus d’un siècle.

Escorailles : C’est l’histoire qui se répète puisque les éradicateurs avaient déjà presque réussi il y a 1 siècle. Tout ça maintenant à cause du poney de Von Der Layen, mangé par un loup il y a deux ans. L’article ne le signale pas mais c’est réel. L’alliance de Ursula VDL avec les mouvements d’extrême droite des syndicats agricoles arrivent à leurs fins. Seul le rendement compte quitte à tout détruire autour de soi, et évoquer un danger pour les populations, ça rappelle la politique vis à vis de l’immigration !!!

Jerry Fules : Il faut savoir raison garder. Le loup passe de « strictement protégé » à « protégé ». Ce n’est donc pas son éradication qui a été décidée, mais la limitation de son expansion

SansVisages : « La Suède a déjà annoncé qu’elle entendait faire passer sa population de loups d’environ 375 à 170 individus. » La Suède, c’est 10 540 000 humains en 2023, soit plus de 23 personnes au km². Contre 170 loups pour 450 000 km2… Réfléchissons un peu !

Captain Cap : Les loups, à quoi servent-ils ? On s’en est passé pendant plus d’un siècle et on n’a que des problèmes depuis que les citadins ont décidé qu’ils étaient indispensables… loin de chez eux, naturellement. Une décision d’éradication serait la bienvenue.

JeffH93 : Si le critère d’utilité doit définir à l’avenir ce qui mérite de vivre ou de ne pas vivre, je crains que l’homme ait fort à perdre… vous en premier peut-être ?

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Nos amis les loups en ligne de mire

extraits : La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a ouvert la voie le 4 septembre 2023 à une possible révision du statut de protection de cet animal : son propre poney, Dolly, a été tué par un loup en septembre 2022 ! Exemple frappant de l’animal domestique choyé au détriment de l’espèce sauvage….

La FNSEA n’aime pas les loups

extraits : On constate que le plan national d’actions n’est plus un plan de préservation mais un plan de régulation. C’est du jamais-vu, il met en avant tous les bienfaits du pastoralisme et tous les méfaits du loup, mais jamais l’inverse. De toute façon les éleveurs n’ont rien à dire, la collectivité les aide. En cas de pertes « directes », c’est-à-dire si un animal du troupeau est tué, les indemnisations sont revalorisées avec une augmentation de 33 % pour les ovins et de 25 % pour les caprins. La FNSEA à obtenu du gouvernement de stopper la diminution des pesticides, de supprimer des lois environnementales, de toucher plus de subventions, de ne plus payer d’impôts sur la vente de leur entreprise, de payer moins cher le carburant, de confisquer l’eau et maintenant de supprimer les OFB du contrôle et de flinguer les loup, ce magnifique animal . Si ça continue, la FNSEA viendra bientôt se vautrer dans mon canapé et manger mon pop-corn….

Fécondité des loups, fécondité des hommes

extraits : En France, 1 104 loups en 2023 pour 67 millions d’humains : cherchez l’erreur ! Le problème essentiel est que l’espèce homo sapiens s’est propagée au détriment de presque toutes les autres. Que diraient les Français si leur taux de mortalité provoquée était fixé « à 19 % de la population totale » et qu’on pouvait tirer à vue le surnombre avec des lunettes à visée nocturne. Quel est le seuil de viabilité de cette espèce d’hominidé qu’on devrait respecter : environ 500 individus, ou 2500 individus sexuellement matures ? Notez que l’humain et le loup se ressemblent, ils chassent en meute. Ce sont des prédateurs en haut de la chaîne alimentaire qui doivent en conséquence réguler leur population en proportion des ressources à leur disposition. Le loup limite sa reproduction au seul couple dominant de la meute pour ajuster ses effectifs aux ressources disponibles. Quand les proies se font rares, la meute reste parfois deux ou trois ans sans mises bas !

Les arbres et les loups, à aimer tous deux

extraits : La nature subit impassible la puissance de nos coups par fusils ou tronçonneuses interposés. Nous avons maintenant le choc en retour, extinction de la biodiversité et réchauffement climatique… On ne récolte que ce qu’on a semé.…

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« Les microbes auront le dernier mot »

Selon Louis Pasteur,«  Les microbes auront le dernier mot ». Donnons-leur la parole.

Sur ARTE, un documentaire au titre éloquent, Vive les microbes ! (mardi 8 octobre à 20h55) : « On considère souvent que les bactéries sont nos ennemies, mais la très grande majorité sont nos partenaires sans qu’on le sache. Depuis les années 1960, la fréquence de l’asthme, de l’eczéma et des allergies a doublé tous les dix ans dans les pays industrialisés, où elles touchent aujourd’hui 35 % de la population. Partout, immunologistes et écologues explorent les pistes microbiennes, comparent les défenses immunitaires des enfants des villes à celles des enfants des campagnes. Les enfants des campagnes peuvent être des modèles pour ceux des métropoles : ils sont bien mieux armés contre les maladies allergiques. C’est l’« effet de la ferme » : en exposant précocement les enfants à une grande diversité de microbes, cet environnement rural entraîne leur système immunitaire à reconnaître et à tolérer les « bons antigènes » – et à ne pas surréagir en créant une inflammation. Un antidote à la bétonisation, au manque de contact avec la nature, à l’aseptisation des aliments industriels et à l’hyperhygiénisme des citadins, en somme. »

A tout javeliser comme d’avoir systématiquement recours aux antibiotiques on se rend malade, ce devrait être une évidence…

Voici quelques pensées sur la sélection naturelle

sociétés premières : « Les Indiens Pirahãs réagissent à l’hostilité de l’environnement par un stoïcisme implacable est souvent difficile à supporter pour l’hôte. Comme la mort sans soin de la jeune Xaogíoso, au bord de l’eau, tandis qu’elle est en train d’accoucher dans l’indifférence de son entourage. » Cette société première estime que chacun doit affronter par lui-même les épreuves de la vie : c’est une forme de sélection. (LE MONDE du 10 juin 2010, « Le Monde ignoré des Indiens Pirahãs », de Daniel Everett : la langue la plus étrange)

1798, Malthus Thomas Robert : « Tournons maintenant nos regards sur les diverses contrées de l’Amérique. On expose généralement les enfants difformes ; et quelques peuplades du Sud font éprouver le même sort aux enfants dont les mères ne supportent pas bien les peines de la grossesse et le travail de l’enfantement, de peur qu’ils héritent de la faiblesse de leurs mères. C’est à de telles causes qu’il faut attribuer l’exemption remarquable de difformité qu’on observe chez ces sauvages. Et lors même qu’une mère veut élever tous ses enfants sans distinction, la mort en enlève un si grand nombre, par la manière dure dont on les traite, qu’il est à peu près impossible que ceux d’une constitution délicate puissent atteindre l’âge d’homme (…) Ainsi la faible population de l’Amérique répandue sur son vaste territoire n’est qu’un exemple de cette vérité évidente, que les hommes ne peuvent multiplier qu’en proportion de leurs moyens de subsistance. » (Des obstacles à la population dans les nations indigènes de l’Amérique / Malthus, Essai sur le principe de population (Flammarion 1992, tome 1, page 91 à 113))

1871, Charles Darwin : « Chez les sauvages, les individus faibles de corps ou d’esprit sont promptement éliminés, et les survivants se font ordinairement remarquer par leur vigoureux état de santé. Quant à nous, hommes civilisés, nous faisons, au contraire, tous nos efforts pour arrêter la marche de l’élimination ; nous construisons des hôpitaux pour les idiots, les informes et les malades ; nous faisons des lois pour venir en aide aux indigents ; nos médecins déplient toute leur science pour prolonger autant que possible la vie de chacun (p.179)… Comme l’a remarqué M.Galton, si les gens prudents évitent le mariage, pendant que les insouciants se marient, les individus inférieurs de la société tendant à supplanter les individus supérieurs (p.750).  » (La descendance de l’homme – 1871) extraits tirés du livre de Ivo Rens, Entretiens sur l’écologie (de la science au politique)

1926, Jean Rostand : « Nos sociétés donnent la possibilité de survivre et de se reproduire à des milliers d’êtres qui eussent été autrefois implacablement éliminés dès le jeune âge. La diminution de la mortalité infantile, les vaccinations généralisées entraînent un affaiblissement de la résistance moyenne de l’espèce. Il s’ensuit un avilissement progressif de l’espèce. Donc par l’effet de la civilisation, nul progrès à espérer pour l’animal humain, mais une décadence à craindre. » (L’homme, éditions Babelio)

1965, Jean Dorst  : « L’humanité, envisagée comme une population animale, a réussi à se débarrasser de la plupart des freins à sa prolifération au risque non négligeable de multiplier les maladies héréditaires, autrefois éliminées en plus grande proportion par la sélection naturelle. On a parfois tenté de se poser la question : faut-il condamner Pasteur en raison de ses découvertes ? Certes non. Mais l’homme se doit de trouver dans les plus brefs délais, un moyen de contrôler une prolificité exagérée, véritable génocide à l’échelle de la planète. Un premier moyen de régulation est l’émigration. Or cela n’est plus guère possible à l’heure actuelle car toute la planète est strictement compartimentée et coupée de barrières. Un deuxième procédé est l’augmentation du taux de mortalité. Certaines sociétés primitives éliminent les vieillards, tandis que d’autres préconisent l’infanticide. C’est impossible à envisager dans le cas de l’humanité évoluée. Le troisième procédé consiste à une diminution du taux de natalité. Aucune religion, aucune morale et aucun préjugé ne doivent nous en empêcher. Le jour où les peuples se jetteront les uns contre les autres, poussés par des motifs en définitive écologiques, cela serait-il plus hautement moral que d’avoir maintenu les populations humaines en harmonie avec leur milieu ? » « Avant que nature meure de Jean Dorst, éditons Delachaux et Niestlé)

2003, William Stanton : « L’avortement ou l’infanticide sont obligatoires si le fœtus ou le bébé s’avèrent très handicapés (la sélection darwinienne élimine les inaptes). Quand, par l’âge avancé, par un accident ou une maladie, un individu devient plus un poids qu’un bénéfice pour la société, sa vie est humainement arrêtée…  Le plus grand obstacle dans le scénario ayant le plus de chance de succès est probablement (à mon avis) la dévotion inintelligente du monde occidental pour le politiquement correct, les droits humains et le caractère sacré de la vie humaine… Aux sentimentalistes qui ne peuvent pas comprendre le besoin de réduire la population de la Grande-Bretagne de 60 millions à environ 2 millions sur cent cinquante ans, et qui sont outrés par la proposition de remplacement des droits humains par une froide logique, je pourrais répondre : ’Vous avez eu votre temps. » (William Stanton , The Rapid Growth of Human Population 1750-2000 : Histories, Consequences, Issues, Nation by Nation, Multi-Science Publishing, 2003) in Serge Latouche Le pari de la décroissance, Arthème Fayard/Pluriel, 2006, pp. 142-143)

2011, Alain Hervé : « Nous échappons aux régulations naturelles comme les épidémies. Pasteur a conjuré la mortalité infantile naturelle. Il ne savait pas qu’il contribuait ainsi à rompre l’équilibre démographique. Maintenant le milliard d’hommes qui naissent et meurent affamés n’accède plus vraiment à l’état humain, il en reste à un état infra-animal. On peut me traiter d’antihumaniste ; le politiquement correct est devenu une peste intellectuelle… » (Propos recueillis par Michel Sourrouille, chronique de mars 2011 parue sur lemonde.fr)

2015, Didier Barthès : « Aujourd’hui les individus mêmes porteurs de faiblesses physiques notables (n’y voyez pas un jugement moral ou dévalorisant) ne sont plus soumis à la sélection naturelle et donc, du point de vue génétique, peuvent transmettre ces faiblesses à leurs descendants. Ainsi aujourd’hui, l’augmentation du nombre de myopes est liée, certes au mode de vie – on regarde de près plus souvent que de loin désormais dans la vie quotidienne – , mais aussi au fait qu’une forte myopie n’est plus un handicap rédhibitoire comme elle le fut auparavant. Ce qui est vrai pour la myopie l’est pour beaucoup d’autres choses. Beaucoup de mécanismes de défense de l’organisme (ne serait ce que la force physique ou la résistance à certaines maladies) ne constituent plus des avantages et ne sont donc plus sélectionnés. Nous dépendrons de plus en plus de la médecine et de moins en moins de nos propres forces. Le jour où la société ne pourra plus assumer de lourdes charges en matière de soins, il est possible que la vie de beaucoup d’entre nous soit menacée. Je suis bien conscient du caractère dérangeant du point de vue que je défends et je ne suis pas un adversaire de la médecine dont je suis heureux à titre personnel de bénéficier comme chacun d’entre nous. Toutefois cela ne saurait me faire oublier que le problème se pose et que peut-être un jour l’humanité le paiera cher. »

2016, Pierre Jouventin : « Darwin réalisa que les capacités de reproduction des espèces dépassaient très largement le nombre des descendants observés et donc qu’il existait une sélection naturelle qui triait en permanence les êtres vivants, ne laissant se perpétuer que ceux capables de s’adapter à leur milieu physique. Au fil des générations, seuls ceux qui sont parvenus à survivre et à se reproduire ont transmis leur patrimoine héréditaire. Cette sélection fut sans doute particulièrement rapide chez nos ancêtres parce que c’était urgent et vital pendant la délicate période d’adoption à un mode de vie radicalement différent de leurs ancêtres arboricoles. Le cerveau, qui était déjà remarquable par sa taille chez les primates, a été fortement sélectionné pour tripler en moins de deux millions d’années. Avoir une gros cerveau n’est pas nécessairement un avantage pour durer, tout au contraire puisque des plantes, des microbes et des animalcules sans système nerveux sont parvenus à se perpétuer pendant des millions d’années, et qu’ils risquent fort de nous survivre. La solution de l’accroissement du cerveau semble un échec inévitable et prévisible de l’Évolution. Sommes-nous une espèce ratée, pathologique, alors que les autres animaux sont fonctionnels, construits pour durer, avec sans doute moins de cervelle, mais moins d’excès et de démesure, avec peu de culture et beaucoup d’instinct pour éviter de se perdre comme nous dans des idéologies fumeuses ? La sélection s’est-elle un peu relâchée chez Homo sapiens et avons-nous régressé intellectuellement à cause de notre douce vie de civilisé ? C’est en tout cas ce qui est arrivé aux chiens qui ont perdu lors de la domestication un tiers du volume cérébral de leur ancêtre sauvage. Le loup il est vrai doit exploiter toutes ses aptitudes motrices et sensorielles pour survivre. » (L’homme, cet animal raté, aux éditions Libre et solidaire)

Si la nature utilisait les mêmes armes que les humains

Ah ! Si les arbres étaient équipés de tronçonneuses, ce serait la race des bûcherons qui serait en voie de disparition.

Si les lapins pouvaient utiliser un fusil aussi petit qu’efficace, il y aurait beaucoup moins de chasseurs.

Si les insectes pouvaient muter suffisamment pour rigoler des insecticides et transmettre à coup sûr chikungunya ou Zika.

Si les végétaux émettaient des doses létales systémiques au lieu de subir un herbicide non sélectif comme le Roundup.

Si les requins se précipitaient pour croquer à pleines dents surfeurs et baigneurs, il n’y aurait plus de stations balnéaires.

Si les microbes étaient immunisés contre les antibiotiques, ils pourraient proliférer dans ses variantes pathogènes.

Si les loups pouvaient pratiquer le tir d’abattage pour réguler la population française, on aurait besoin de moins de moutons.

Si l’eau secrétait des toxines à la seule vue d’une présence humaine, il n’y aurait plus d’eau potable.

Si les autochtones d’Amérique avaient éliminés au fur et à mesure de leur arrivée les colonisateurs anglo-saxons, il y aurait encore beaucoup de bisons dans les vertes prairies.

Si la nature savait se défendre contre l’ingéniosité humaine, la terre serait débarrassée de ce parasite destructeur qui aime par dessus tout tuer et assassiner, enlever la vie des plantes et des animaux, des microbes et des insectes, la vie dans l’eau dans les airs, et même la vie des humains.

Mais la nature est mal faite, elle a sélectionné un prédateur sans pitié qui sait éradiquer tout ce qui existe et se protéger contre presque toute les formes du vivant. Homo, plutôt demens que sapiens, a utilisé des armes de plus en plus sophistiquées pour arriver à ce résultat pitoyable : il se retrouve de plus en plus seul sans forêts primaires ni eau naturellement potable, au milieu de ses surfaces goudronnées et de ses immondices, acculé à retourner ses armes contre ses semblables pour s’accaparer les dernières ressources vitales. Comme l’écrit Pierre Jouventin, « L’homme, cet animal raté » !

« Les microbes auront le dernier mot » Lire la suite »

COP16 biodiversité, le point de vue du jaguar

La COP16 biodiversité s’est terminée le 2 novembre 2024 à Cali (Colombie), échouant à obtenir un accord sur le financement de la feuille de route que l’humanité s’est fixée pour stopper la destruction de la nature d’ici 2030.

lemonde avec AFP : Les pays venaient enfin d’aborder le sujet le plus explosif de la conférence  lors de la plénière de clôture: comment atteindre d’ici 2030 l’objectif de porter à 200 milliards de dollars par an les dépenses mondiales pour sauver la nature, dont trente milliards d’aide des pays riches. Les négociations ont été suspendues au matin par la présidente colombienne du sommet des Nations unies quand Susana Muhamad a constaté avoir perdu le quorum des délégués, partis trop vite attraper leur avion pour rentrer chez eux.

Le point de vue des écologistes

De toute façon, même s’il y avait un beau document signé unanimement par toutes les parties, cela ne serait pas suivie dans les faits ! Non seulement l’argent ne fait pas la biodiversité, les jaguars n’en mangent pas et les intermédiaires savent le détourner pour leurs propres besoins.
Ce qu’on aurait du dire à Cali : La pire des espèces invasives s’appelle homo sapiens. C’est le parasite suprême, tirant sa substance vive de tous les milieux ou presque sans rien donner en échange. C’est à l’image d’un cancer qui se développe sans frein, les politiques publiques sont même aujourd’hui natalistes par peur du vieillissement ! Mais tout biologiste sait que cela a une fin, une fois l’expansion dépassant les limites de son biotope, une espèce connaît une mortalité foudroyante. Pour les humains il s’agit des famines, guerres et épidémies comme prévues par Malthus, et c’est déjà en cours.

Tant qu’il n’y aura pas au niveau international de promotion concertée d’un équilibre entre le nombre des humains et les possibilités de charge de son milieu de vie, aucun mesure de protection de la biodiversité n’aura d’impact durable.

Le point de vue du jaguar

J’habite la Colombie dont je suis résident quasi permanent. Mes tâches me permettent de me camoufler et de revendiquer mon identité propre. Nous sommes à peu près 16 000 jaguars pour plus de 53 millions de Colombiens. Trop nombreux ces humains, beaucoup trop nombreux. Je pèse de 56 à 95 kilos, autant qu’un humain ordinaire. Et j’ai donc au moins autant de besoin que lui. Je suis un prédateur comme lui , tout en haut de la chaîne alimentaire. Jai besoin d’un grand espace pour vivre. Comme lui. Mais la fragmentation de mon territoire s’accélère. Sous la pression de l’élevage, la déforestation progresse et limite mon habitat. Les monocultures de riz et de palmier à huile se sont étendues, dévastant mon milieu de vie et réduisant mes ressources. J’ ai perdu près de 40 % de mon territoire au cours des cent dernières années. Alors je mange des chiens, mon grand régal, quelques poules et de temps en temps un veau ; il faut bien manger pour vivre et non vivre pour manger. Mais on me tire dessus, c’est injuste, j’étais là bien avant les paysans !

Je n’ai jamais attaqué les humains quand ils ont commencé à s’installer chez moi. Ce fut ma grande erreur. Je subis maintenant le grand remplacement. Tel a déjà été le destin des autochtones en Amérique, avec qui je vivais en bonne intelligence : ils n’étaient pas trop nombreux, 830 00 Colombiens en 1778.

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14 octobre 2024, COP16 sur la biodiversité, l’impuissance

extraits : Le nouvel « indice planète vivante », publié par le Fonds mondial pour la nature (WWF), reflète le déclin continu de la biodiversité à quelques jours de l’ouverture de la COP16 (16e conférence mondiale pour la biodiversité), en Colombie. Et en novembre nous aurons la COP29 sur le climat … cela nous fait une belle jambe…L’humanité n’aura durée qu’un bref instant à l’échelle de l’évolution ou du temps cosmologique. Mais pendant ce très très court moment, de la valeur aura été créée pour les actionnaires….

La parole à nos amis les non-humains

Parole de requin bouledogue… confrontée aux humains (avril 2015)

extraits : J »e suis un requin bouledogue et porte-parole de mes congénères.Je dois d’abord dire que si ce gamin, Elio, a été tué à La Réunion par l’un d’entre nous, c’est qu’il l’a bien cherché. Il savait qu’une eau turbide était propice à une attaque. Il avait lu l’interdiction de faire du surf, affichée partout sur les plages, et même lue à l’attention des touristes dès l’atterrissage des avions. Il a voulu braver le risque pour pratiquer son sport. On peut avoir 13 ans et être inconscient…. »

Les lynx, sauvagement concurrencés par les humains

extraits : « Mes ancêtres lynx ont été sauvagement exterminés au cours des derniers siècles. Pourtant nous, lynx boréal, ne sommes pas plus gros qu’un berger allemand, nous ne vivons qu’une quinzaine d’année et nous pesons seulement 20 à 30 kilos. Au XVème siècle, nous existions encore partout en France, en plaine comme en montagne. Pourtant au milieu du XVIIe siècle, nous n’avions plus aucun représentant dans le massif vosgien et étions frappé d’extinction un peu partout ailleurs. Relégués dans les Carpates, nous ne pouvions que cultiver le souvenir de ce dernier lynx tué dans les Alpes en 1928. Miracle, au début des années 1970, notre espèce fait son retour…. »

350 loups, 67 millions de Français, le déséquilibre

extraits : « Nous les loups, nous ne pouvons pas saquer les bergers. ! Ils font de l’élevage pour la viande, un ranching avec des troupeaux de plus en plus importants tout en économisant la main d’œuvre. Optique de courte vue, productiviste. En plus, de quoi se plaignent ces éleveurs : ils sont indemnisés pour chaque bête que nous égorgeons. Nous soupçonnons les bergers de hurler au loup simplement pour accroître leurs émoluments. Nous en avons marre d’être pourchassés alors que nous ne faisons que vivre notre existence de loup. Notre vie devient impossible, même José Bové a demandé de nous tirer comme des lapins… »

Les ours pyrénéens demandent la parole

extraits : « Je suis Pyros, le vieux mâle dominant, peut-être le dernier de ma lignée. 70 % des oursons nés depuis vingt ans viennent de moi, la situation n’est pas viable, le risque de consanguinité est trop élevé. Dans les Pyrénées-Atlantiques, avec seulement deux mâles, la population ursine peut disparaître à tout moment. Il me tarde d’accueillir de nouveaux migrants de ma race, mais aucun lâcher n’a été réalisé depuis onze ans par les autorités françaises…. »

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Biodiversité/Climat/Désertification, même combat

Il y a autant de COP que de traités onusiens sur l’environnement. Acronymes de Conference of the Parties, elles en sont les organes de décision. Hasard du calendrier, les COP16 sur la biodiversité, COP29 sur le climat et COP16 de lutte contre la désertification se tiennent toutes les trois d’ici à la fin d’année. L’efficacité des actions à mettre en place face à ces menaces globales dépend pourtant de la prise en compte des interactions entre ces trois problématiques.

ONG Agrisud international : Nombre des financements agissent à la fois sur le climat et sur la biodiversité : l’arrêt de la déforestation tropicale et la protection des tourbières sont par exemple des objectifs climatiques régulièrement rappelés. Leur atteinte permettrait de sauvegarder des réserves sans équivalent de biodiversité remarquable. Les causes de la déforestation sont majoritairement agricoles. Or un tiers de la population mondiale vit dans des zones arides ou semi-arides où les changements climatiques aggravent la dégradation des sols et la précarité des conditions d’existence, nous rappellera la COP sur la désertification. La lutte contre la désertification pourrait engendrer des bénéfices climatiques élevés. En remettant de la vie et de la matière organique dans les sols, on accroît leur capacité de stockage du carbone….

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COP29, les actes sont contraires aux objectifs

extraits : La prochaine conférence mondiale sur le climat, la COP29, se tiendra à Bakou, en Azerbaïdjan, du 11 au 22 novembre 2024, 29 années sans rien faire de sérieux.  Or le climat ne répond pas aux discours, mais aux actions. Fin octobre 2023, les températures moyennes de l’année en cours étaient déjà supérieures de plus de 1,34 °C à la moyenne des températures du XXe siècle, et de 1,54 °C par rapport au XIXe siècle. L’année 2024 est en passe de se classer comme la plus chaude jamais enregistrée, canicules et inondations meurtrières se multiplient… Tant que les intérêts humains à court terme passeront avant le nécessaire équilibre à long terme de la planète, nous jouerons au jeu quelques gagnants dans l’immédiat, tout le monde perdant en fin de partie….

COP16 sur la biodiversité, l’impuissance

extraits : Le nouvel « indice planète vivante », publié par le Fonds mondial pour la nature (WWF), reflète le déclin continu de la biodiversité à quelques jours de l’ouverture de la COP16 (16e conférence mondiale pour la biodiversité), en Colombie. Et en novembre nous aurons la COP29 sur le climat … cela nous fait une belle jambe !Dans nos sociétés où partout suintent le racisme et la xénophobie, demander la considération pour un pachyderme ou un insecte est mission désespérée. Comment convaincre les hommes que le salut est aussi dans le respect sans faille de la biodiversité, que l’unicité de la nature ne vaut que par la pluralité de ce qui la compose ?….

La COP15 et l’inexorable désertification

extraits : La COP15 contre la désertification s’est achevé le 20 mai 2022 à Abidjan sans résultat probant alors que la moitié de la population mondiale est affectée par le phénomène. Les délégués des 196 États membres de cette convention des Nations unies se sont séparés avec comme seul objectif, se réunir à nouveau l’an prochain. S’ils trouvaient une solution, il n’y aurait pas une autre conférence dans un autre coin sympa. Les gars de la COP26 sur le climat leur ont expliqué le truc pour visiter la planète. Notez que la Côte d’Ivoire, le pays hôte de la conférence, a perdu en l’espace de soixante ans près de 90 % de son couvert forestier en raison de la culture intensive du cacao, dont elle exporte quasi intégralement les fèves à l’étranger. Déguster sa tablette de chocolat a un prix que le consommateur ne paye pas….

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COP16 sur la biodiversité, l’impuissance

A chaque extinction d’espèces, sous l’effet de l’activité humaine, la mémoire de l’humanité se charge d’un fardeau de honte. L’homme s’octroie le droit de décider du sort des animaux ou des végétaux, de modifier le processus évolutif, persuadé que la seule chose précieuse dans la création est sa propre existence. Dans nos sociétés où partout suintent le racisme et la xénophobie, demander la considération pour un pachyderme ou un insecte est mission désespérée. Comment convaincre les hommes que le salut est aussi dans le respect sans faille de la biodiversité, que l’unicité de la nature ne vaut que par la pluralité de ce qui la compose ? Ainsi s’exprimait Nicolas Hulot.

Le nouvel « indice planète vivante », publié par le Fonds mondial pour la nature (WWF), reflète le déclin continu de la biodiversité à quelques jours de l’ouverture de la COP16 (16e conférence mondiale pour la biodiversité), en Colombie. Et en novembre nous aurons la COP29 sur le climat … cela nous fait une belle jambe !

Perrine Mouterde : A la veille de l’ouverture de la COP16, la nouvelle édition du rapport « Planète vivante », publié jeudi 10 octobre par le Fonds mondial pour la nature (WWF). L’« indice planète vivante » (IPV) évalue l’abondance des populations de vertébrés sauvages. Il indique qu’entre 1970 et 2020 la taille des populations d’oiseaux, de mammifères, d’amphibiens, de poissons et de reptiles suivies a diminué, en moyenne, de 73 % à l’échelle mondiale. Les populations d’espèces d’eau douce continuent à être celles qui se portent le plus mal, avec une « baisse d’abondance » de 85 % en cinquante ans. Quand les impacts se cumulent et atteignent un certain seuil, le changement s’auto-alimente, provoquant alors un bouleversement considérable, souvent brutal et potentiellement irréversible. C’est ce qu’on appelle un point de bascule.

Les principales menaces qui pèsent sur la biodiversité, toutes d’origine humaine et identifiées par la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES, l’équivalent du GIEC pour le climat) : la perte et la dégradation des habitats, en raison notamment de l’agriculture intensive et de l’urbanisation ; la surexploitation des ressources (surpêche, foresterie, chasse…) ; le changement climatique ; les pollutions chimiques (pesticides, insecticides…) ou plastiques ; et les espèces invasives.

Le point de vue des écologistes

Trottel : Je ne vois pas vraiment l’intérêt de ce genre d’article puisque tout le monde s’en fout royalement. Le vivant est devenu secondaire voire inexistant ds nos sociétés, même les dessins animés des enfants ne comportent plus d’animaux mais des robots ou des êtres imaginaires sans attache concrète.

Archisauvage : Un des rares vertébrés qui prospère : l’homme. Qui prospère en nombre uniquement.

Jean Rouergue : Inutile d’avoir un recensement exhaustif, complet de toutes les espèces vivantes, un échantillon suffit pour indiquer les tendances… l’homme, l’homo dit sapiens, en occupant toujours plus de place, réduit corrélativement les territoires dévolus aux espèces sauvages qui ne cessent de se restreindre, se fragmentent réduisant leurs possibilités de reproduction… Bref bientôt nous aurons l’hégémonie, certains voudront fuir vers d’autres planètes et de ce fait contribueront davantage à polluer la planète…

Stepf : Pourquoi personne ne parle du fait que la population humaine a doublé en 48 années seulement, 4 milliards en 1974 et 8 milliards en 2022 ?

Jacques_81 : Des moyens pour éviter d’accroître la biodégradation sont cités … mais jamais la stabilisation de la population humaine …

Zenith1 : Incapables de distinguer ce qui est important de ce qui est vital, les poissons rouges que nous sommes sont en train de casser leur bocal.

Michel Sourrouille : La pire des espèces invasives s’appelle homo sapiens. C’est le parasite suprême, tirant sa substance vive de tous les milieux ou presque sans rien donner en échange. C’est à l’image d’un cancer qui se développe sans frein, les politiques publiques sont même aujourd’hui natalistes pour la plupart. Mais tout biologiste sait que cela a une fin, une fois l’expansion dépassant les limites de son biotope, l’espèce connaît une mortalité foudroyante qu’on appelle pour les humains famine, guerres et épidémies.

PaulPomme : Il faut espérer que l’homo sapiens, premier animal sadique, ne fera qu’un séjour relativement court sur cette planète anciennement paradisiaque, qu’il ne méritait pas. Ça va mal finir.

Flomar : L’humanité n’aura durée qu’un bref instant à l’échelle de l’évolution ou du temps cosmologique. Mais pendant ce très très court moment, de la valeur a été créé pour les actionnaires.

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UICN, IPBES, les mots-maux de la biodiversité

extraits : En 2019, le premier rapport de la Plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) alertait sur le risque de disparition à brève échéance d’un million d’espèces animales et végétales »….

GIEC et IPBES sont dans un bateau…

extraits : Le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et la plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) montent dans le même bateau pour la première fois : « Plus le monde se réchauffe, moins il y a de nourriture ou d’eau potable dans de nombreuses régions. Les changements de biodiversité, à leur tour, affectent le climat, en particulier par le biais d’impacts sur les cycles du carbone et de l’eau. » 50 spécialistes mondiaux appellent donc à une lutte commune alors que les deux aspects sont traités séparément….

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22 mai 2021, Biodiversité, l’illusion des aires protégées

16 janvier 2020, Biodiversité, CDB, COP15 et IPBES… en vain

2 mai 2019, L’IPBES, l’équivalent pour la biodiversité du GIEC

25 mars 2018, L’homme disparaîtra, bon débarras ! L’IPBES le dit…

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Namibie, en route pour l’anthropophagie

Pays désertique, la Namibie ne compte certes que 2,6 millions d’habitants pour 842 000 2 en 2023. C’est l’un des trois pays à la plus faible densité au monde, 3 hab./km². Mais ce pays d’Afrique australe à la riche faune sauvage a commencé, dans un contexte de sécheresse, à abattre des animaux pour nourrir sa population et réduire la pression sur les ressources naturelles.

Lina Tamine : La Namibie, premier pays d’Afrique à avoir inscrit la protection de l’environnement dans sa Constitution, a beaucoup œuvré pour la préservation de ses ressources. A l’heure actuelle, 44 % de sa surface constitue selon le Fonds mondial pour la nature un espace protégé. Mais le gouvernement a programmé l’abattage de 723 animaux, dont 30 hippopotames, 83 éléphants, 60 buffles, 100 gnous bleus, 300 zèbres, 100 élands et 50 impalas. Les premiers prélèvements auraient déjà permis de produire près de 57 000 kg de viande, répondant ainsi aux besoins alimentaires d’une population dont plus de la moitié (1,4 million sur 2,5 millions selon le Programme alimentaire mondial) souffre d’insécurité alimentaire.

Le point de vue des écologistes

En Namibie, les quelque 10 millions de tonnes de sardines et d’anchois ont été surexploités. Leur population déclinante a laissé la place à 12 millions de tonnes de méduses pas très appétissantes. Partout les excès de la pêche ont décimé les grands prédateurs de la méduse – requins, thons, tortues luth – alors qu’elle-même dévore d’énormes quantités d’œufs et de larves de poissons. Donc, après la surexploitation de la faune sous marine, le recours à la faune sauvage terrestre. Et après, quelle issue ? La tablette « Soleil vert » du film du même nom et l’anthropophagie en dernier recours ?

On estime qu’avant la colonisation européenne, 20 millions d’éléphants vivaient en Afrique. Il ne subsiste plus aujourd’hui que 2 % des populations d’autrefois. Si la population humaine diminuait dans les mêmes proportions que les éléphants, nous serions quand même 160 millions au lieu de 8 milliards, un chiffre presque acceptable si les humains ne conservent pas des besoins démesurés. Mais l’humanité possède encore l’art d’échapper par son nombre et ses techniques aux épidémies, aux famines et aux guerres. Pour combien de temps encore ?

L’extinction des dinosaures s’est passée à peu près ainsi : les gros animaux carnivores ont bouffé les plus petits morts de faim faute de végétaux… et comme logiquement les gros n’avaient plus de proies, ils sont morts de faim eux aussi. La différence avec les dinosaures, c’est que pour l’espèce humaine il n’y a pas besoin de chute d’astéroïde : elle est elle-même à l’origine du réchauffement, des incendies et de sa propre faim… qui annoncera le clap de fin.

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Éléphants en surnombre, des humains de trop

extraits : La Namibie, pays semi-aride, compte près de 28 000 pachydermes ; le gouvernement a vendu 57 éléphants afin de contrôler leur surpopulation. Mais il n’y a surpopulation éléphantesque qu’à cause de la surpopulation humaine, faut le dire. Alors que les éléphants ont besoin de vastes espaces pour se nourrir et se déplacer, le développement de l’agriculture et des infrastructures réduisent et fragmentent toujours plus leurs territoires. Il est même très étonnant que cet animal, et bien d’autres (lions, tigres, rhinocéros, …) puissent encore vivre en liberté dans la nature….

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Les Verts, une gauche anti-malthusienne

de la part de notre correspondant Daniel Martin, sa pensée en résumé

« Quand on observe les déclarations des responsables des Verts aujourd’hui, force est de constater qu’ils ignorent totalement que l’écologie est d’abord une discipline scientifique et que ses enseignements sur le plan politique doivent permettre d’imaginer un projet global de l’organisation sociétale en y intégrant ces enseignements. EELV (ex « Vert ») s’attribue désormais le titre « écologistes », mais préfère se disperser en combats sociétaux sans rapport avec l’écologie. Les vrais écologistes rappellent que l’une des causes essentielles de la catastrophe climatique est due à une croissance démographique explosive et des besoins économiques qui lui sont liés, alors que s’est engagée la sixième extinction des espèces, dont l’homme est le seul responsable. Actuellement des oiseaux étourdis par la chaleur tombent en pluie sur les terres craquelées de l’Inde et du Pakistan. Des saumons meurent brûlés par la température trop élevée d’un fleuve aux États-Unis. Un consortium d’experts intergouvernementaux sur le climat rappelle par ailleurs que l’humanité dispose d’un temps très restreint pour pouvoir encore « garantir un avenir viable ». Alors que les Verts devraient être à la pointe dynamisante de ce combat, en se situant hors les clivages politiciens Gauche-Droite, comme c’était le cas jusqu’en fin 1994, ils se sont enfermés dans un dogmatisme de gauche délétère au coté de là France insoumise (LFI), ignorant ainsi de fait la dévastation planétaire due aux explosions successives de la bombe démographique, avec en perspective l’effondrement total des sociétés humaines…

On ne peut échapper au constat formulé par Malthus (1766–1834). Celui-ci part du constat qu’il y a une asymétrie entre la croissance démographique et la croissance de production de ressources. La représentation mathématique de Malthus est simple : alors que la population augmente de manière géométrique 1- 2- 4- 8- 16- 32 …), les ressources n’augmentent que de façon arithmétique (1- 2- 3- 4- 5- 6 …). Plus les années passent, plus l’écart sera très important entre la démographie, l’espace territorial disponible et le stock de ressources naturelles qui ne cessent, l’un et l’autre de se réduire sous les effets du nombre d’humains et de leurs besoins, fussent-ils minimum…

De nombreuses personnalités, telle que René Dumont (1904- 2001), Jean Dorst (1924-2001), Claude Lévi-Strauss (1908-2009), Albert Jacquard (1925-2013), le Dr. Jean Briere (1933-2022), Michel Sourrouille, Hugues Stoeckel (1947-2022), le professeur Philippe Lebreton et bien d’autres encore, comme Antoine Waechter et Didier Barthès ont tiré depuis longtemps le signal d’alarme sur la question démographique. Il est vrai que pour les gouvernants qui se succèdent à droite ou à gauche, de même que les Verts, évoquer cette problématique de l’écologie reste un sujet tabou.

Une croissance démographique non maîtrisée par rapport à l’espace vital, quelle que soit l’espèce animale, est la problématique écologique fondamentale. Surtout quand il s’agit d’Homo sapiens, le plus destructeur qui soit pour l’espace vital, avec la flore et les ressources naturelles, sans oublier la faune avec la sixième extinction des espèces. Le nouveau premier ministre Michel Barnier semble plus soucieux des problèmes environnementaux, sera-t-il efficace ? » On en doute.

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Paul Watson, un écoguerrier pourchassé

Paul Watson est un adepte de l’« agressivité non violente » pour la défense des baleines : sabotage de navires à quai, blocages d’hélices, traque de bateaux pratiquant la pêche illégale afin de les orienter vers des ports où ils seront contrôlés ou de recueillir des images… Les méthodes de sa nouvelle ONG, Sea Shepherd Origins (2022), lui valent le ressentiment des pêcheurs et des accusations d’extrémisme. Pour le Japon, c’est un homme à abattre.

Le déroulé des évènements

21 août 2024.  Paul Watson maintenu en détention provisoire au Groenland

Le tribunal du Groenland a décidé le 15 août du maintien en détention jusqu’au 5 septembre de l’américano-canadien… La Haute Cour du Groenland a rejeté, mardi 20 août, le recours… Paul Watson a déclaré à l’AFP que son maintien en détention augmentait la pression sur le Japon pour mettre un terme à « ses activités illégales de chasse à la baleine ».

1er août 2024. Le Japon demande l’extradition du militant écologiste Paul Watson (2024/08/01)

Le militant est recherché par le Japon pour avoir causé des dommages lors de deux incidents survenus dans l’océan Antarctique en 2010 à l’encontre d’un navire baleinier japonais.

10 mai 2024. Le Japon continue de développer la chasse à la baleine (2024/05/10)

Tokyo s’apprête à ajouter le rorqual commun à la liste de baleines que ses pêcheurs peuvent chasser. La décision confirme sa volonté de promouvoir cette activité malgré les critiques. Le rorqual commun est le deuxième plus grand mammifère vivant. Il est classé « vulnérable » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). L’effondrement des populations de baleine a conduit la Commission baleinière internationale (CBI) à décréter en 1986 un moratoire sur la chasse à la baleine. En 1988 des dérogations autorisent le Japon à se livrer à cette activité sous le couvert d’études scientifiques. Depuis la reprise de la chasse ses pêcheurs ont pris plusieurs milliers de baleines, un niveau jugé disproportionné pour de simples recherches. En 2014, l’Australie a obtenu la condamnation du Japon par la Cour internationale de justice (CIJ). Les critiques et les incidents répétés avec les ONG ont amené le Japon à quitter la CBI et à reprendre en 2019 la chasse commerciale dans sa zone économique exclusive.

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l’écoterroriste Paul Watson (2010)

extraits : Les écoguerriers sont trop peu nombreux. LeMonde du 8 avril 2010 fait de la publicité pour Paul Watson, écoguerrier des mers. Tant mieux ! Paul Watson a commencé tôt. A 10 ans, dans son petit village de pêcheurs du Canada, il nageait avec les castors. Une année, ils ont disparu, capturé par les trappeurs. Paul a détruit tous leurs pièges. Acte violent ou non-violence ? Il ne s’attaquait pas aux personnes, mais aux moyens d’agir de ces personnes. Aujourd’hui il peut couler des navires ou être coulé, lancer des chaînes dans les hélices, entraver des activités commerciales. Est-ce de la violence ?

Ecoterrorisme et écoguerriers, le cas Paul Watson (2012)

extraits : L’ONG Sea Shepherd (« berger des mers ») a envoyé par le fond bon nombre de bateaux. Le capitaine Paul Watson et ses bateaux ont affronté des baleiniers soviétiques ou japonais, les braconniers sur toutes les mers du globe… sans jamais faire de morts. Mais pour les Japonais, dont il combat sans relâche la pêche à la baleine en Antarctique, c’est un « écoterroriste ». Prétextant des faits remontant à 2002, Paul Watson est arrêté en 2012 par les autorités allemandes à cause d’un mandat d’arrêt émis par le Costa Rica. Une nouvelle procédure sans doute totalement fabriquée par le Japon….

Un terroriste comme nous les aimons, pirate Paul Watson (2013)

extraits : Certains le classent parmi les terroristes, il se décrit comme un pirate, il est pour nous un écoguerrier, un eco-warrior, un défenseur farouche des océans. Paul Watson décrivait ainsi ses motivations dans un livre : « Etre écologiste, c’est faire partie du continuum de la vie. L’écologie profonde place la vie au centre de toutes choses – pas la seule vie humaine, la vie dans son ensemble. Donc oui, je me considère comme appartenant à cette mouvance parce que je soutiens que la biosphère est plus importante que les gens. Ce que je veux dire, c’est que protéger la nature, c’est protéger l’humanité. Ce n’est pas un parti pris anti-humain, c’est juste une approche réaliste. Chaque espèce que nous menons à l’extinction envoie un ricochet dans le futur avec un incroyable impact négatif. Agir avec Sea Shepherd (pour protéger les baleines)….

Paul Watson : Earthforce (manuel de l’écoguerrier) (2015)

extraits : « Nous, humains, ne sommes que d’humbles passagers du vaisseau spatial Terre. Nous passons le plus clair de notre temps à nous divertir. Nous y avons pris tellement d’aise que nous proliférons jusqu’au point de nuire au système terrestre de maintien de la vie. Plus précisément, nous détruisons l’équipage qui assure le fonctionnement du système : les bactéries, les algues, le plancton, les arbres, les plantes, les vers, les abeilles, les mouches et les poissons. Ils sont insignifiants à nos yeux. En réalité ils valent bien plus que nous. Les vers valent bien plus que les êtres humains. Les abeilles et les fourmis, les arbres et les poissons aussi. Pourquoi cela ? Parce que nous avons besoin d’eux pour survivre mais qu’eux n’ont pas besoin de nous….

Criminalisation des mouvements écolos, erreur (2024)

extraits : Un rapport des Nations unies publié le 28 février 2024 s’inquiète d’une « nette augmentation de la répression et de la criminalisation » des actions pacifiques de désobéissance civile en Europe. Le rapport synthétise un peu plus d’un an de collecte d’informations dans les pays européens signataires de la convention d’Aarhus sur l’accès à l’information, la participation du public au processus décisionnel et l’accès à la justice en matière d’environnement.

À lire, Capitaine Paul Watson: Earthforce (manuel de l’écoguerrier)

extraits : « L’écologie est la cause la plus juste et la plus morale, elle représente les intérêts de tous les êtres vivants de la Terre. D’un côté il y a les priorités anthropocentriques à court terme. Nous choisissons d’être du côté de la Terre à long terme. L’écoguerrier est un biocentriste. Il sert la biosphère. La protection et la conservation de la Terre sont la priorité absolue de l’écoguerrier. Vous devez être prêt à tout risquer, y compris votre vie et votre liberté, pour défendre son intégrité sacrée. Vous pouvez y parvenir uniquement si vous croyez véritablement au caractère sacré de la Terre, de la nature et de la vie sauvage. Si les forêts de séquoias sont sacrées, alors nous devons considérer leur destruction comme blasphématoire. Pour un éco-guerrier, un séquoia est plus sacré qu’une icône religieuse, une espèce de papillon plus précieuse que les bijoux de la couronne, et la survie d’une espèce de cactus est plus importante que la conservation des pyramides. Politiquement, il n’y a pas de gauche ni de droite car les conséquences d’une catastrophe écologique globale affectent l’ensemble de l’humanité. Les militants écologistes sont peut-être pénibles et chiants pour les autorités en place aujourd’hui, mais, pour les peuples à venir, nous serons des ancêtres respectés. Les militants écologistes représentent la majorité des humains parce que nous représentons tous ces milliards de personnes qui doivent encore naître dans les dix mille ans à venir et plus. En outre les écologistes représentent les milliards d’individus des dix millions d’espèces également citoyennes de la Terre…. »

Actes sud 2015, domaine du possible, 190 pages, 18 euros
Première version en 1993, Earthforce ! A Guide to Strategy for the Earth Warrior

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Généalogie : notre ancêtre, le dipneuste

Certains croient faire de gros progrès en reconstituant leur généalogie familiale grâce à quelques archive usées : attitude purement anthropocentrique qui balbutie sur un ou deux siècles. Ce n’est pas là un exercice très captivant, mieux vaut le long souvenir de notre histoire commune. Remonte dans le temps, bien avant l’automobile, le téléphone et l’électricité, va encore plus loin. Tu arriveras il y a 400 générations, quand tes ancêtres commençaient à cultiver la terre et à se croire séparés de l’univers. En remontant encore, il y a 10 000 générations environ, tu trouveras ton premier ancêtre homo sapiens. Mais ton origine est encore antérieure ; il y a 100 000 générations, ceux par qui tu es arrivé étaient des hominidés. Quelques dizaines de millions d’années auparavant, ton ancêtre, un tout petit mammifère, vivait au temps des derniers dinosaures. En remontant encore, ton ancêtre était amphibien : un dipneuste ! Il possède à la fois des branchies et un poumon, ce qui lui permet de respirer aussi bien sous l’eau qu’à l’air libre.

Elodie Papin : Les dipneustes (Ceratodontimorpha) sont des poissons qui ont gardé des caractéristiques très proches de celles de l’ancêtre des tétrapodes, les animaux à quatre membres, dont nous faisons partie, avec les amphibiens, les reptiles, les oiseaux et les autres mammifères. Il y a environ 400 millions d’années, un poisson se hissait hors de l’eau, à l’aide de nageoires articulées, ancêtres de nos bras. Il était capable de respirer à l’air libre. Trente fois la taille du génome humain, un génome XXL. C’est la dimension vertigineuse du génome du dipneuste sud-américain, séquencé par une équipe internationale, 91 milliards de paires de bases mais constitué à 90 % de séquences répétées, les transposons. Les biologistes leur attribuent souvent un pouvoir évolutif. Ils favoriseraient les réassortiments de chromosomes, et donc l’innovation de la vie.

Le point de vue des écologistes

Le pape Jean-Paul II au Congrès Environnement et Santé (24 mars 1997) : « Au nom d’une conception inspirée par l’écocentrisme et le biocentrisme, on propose d’éliminer la différence ontologique et axiologique entre l’homme et les autres êtres vivants, considérant la biosphère comme une unité biotique de valeur indifférenciée. »

Notre réponse biosphèrique : Le biocentrisme  comme le pathocentrisme (l’antispécisme), s’ils remettent en cause l’anthropocentrisme, restent cependant tributaires d’une approche individualiste de la considérabilité morale. Or la protection de la biodiversité s’intéresse surtout à des entités supra-individuelles, comme les espèces ou les écosystèmes. Les tenants de l’écocentrisme invitent à prendre en compte dans la délibération morale ces entités globales. Elles ont, comme les êtres vivants, un bien propre qu’il est possible de promouvoir ou d’entraver par nos actions, et qui devrait donc nous imposer certaines obligations morales. Dans le préambule de la Convention sur la diversité biologique, les 189 pays signataires se déclarent conscients de la « valeur intrinsèque » de la biodiversité. La diversité biologique a une valeur intrinsèque, indépendamment de sa valeur instrumentale ou utilitaire.

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Les humains, des animaux pas si perfectionnés que ça (2014)

extraits : Beaucoup de monde croit que l’homme n’est pas un animal. La croyance en la supériorité de l’être humain est en effet incommensurable. C’est un mythe qu’un écologiste se doit de déconstruire. En fait l’homme est d’une certaine façon moins complexe qu’un grain de riz. Avec ses 20 000 à 25 000 gènes il en possède moins que le riz, qui en compte 30 000 à 40 000. Pourquoi ? Alors que l’homme peut se déplacer pour se mettre à l’abri, les plantes sont obligée de rester sur place et de s’adapter à leur environnement. Pour ce faire, elles disposent de jeux de gènes qui s’expriment spécifiquement dans telle ou telle condition : le froid, la sécheresse, etc. On peut même aller loin dans la comparaison animal, homme et végétal. L’analyse de l’ADN de différentes espèces révèle que tous les êtres vivants, animaux et végétaux, on en commun au moins 25 % de leur gène. Si l’espèce humaine partage 98 % de ses gènes avec le chimpanzé, il en partage 36 % avec la jonquille Narcissus jonquilla. Cela veut dire tout simplement que l’homme a des ancêtres communs avec les singes, mais également avec les plantes. L’homme ne descend pas des singes, il est lui-même un singe qui devrait savoir que faire son arbre généalogique sur dix générations n’est pas un véritable exploit….

anthropocentrisme, bio- ou écocentrisme, que choisir ? (2012)

extraits : Un insecte possède un cerveau, plus petit que celui d’un humain sans doute, mais un cerveau quand même. L’escargot est également doté d’un ganglion cérébral, et d’un cœur avec une seule oreillette et un seul ventricule, mais un cœur tout de même. Le schéma d’organisation du vivant est assez similaire d’un bout à l’autre de la planète, homo sapiens ne constituant pas une exception ! Pourtant certains croient encore à la spécificité humaine, fabulant que l’Homme est à l’image de dieu et la Terre au centre de l’univers. Ils font preuve d’anthropocentrisme, l’homme (anthrôpos) au centre. Contre ce nombrilisme qui oppose l’homme à la nature, une autre éthique est possible, le biocentrisme : on accorde une valeur intrinsèque à chaque être vivant (bio-), qu’il soit d’ailleurs animal ou végétal. Pour une petite minorité de gens éclairés, il faut aller encore plus loin.….

à la recherche de notre ancêtre commun (2010)

extraits : Il y a 100 000 générations, ceux par qui tu es arrivé étaient des hominidés. Si tu continues à remonter la chaîne du vivant qui mène jusqu’à toi, tu arrives aux unicellulaires, à la formation de la Terre, à la naissance de l’univers. Cet exercice mental bien documenté par la science te permet alors d’agir selon ton âge véritable de quinze milliards d’années. Avec une conscience ainsi élargie, tu pourras prendre part au changement de cap vers une société qui soutient la vie, qui respecte tous les êtres vivants. Au contraire, valoriser la conscience subjective d’une existence rattachée seulement à tes derniers ancêtres t’empêche de percevoir que toutes les autres espèces vivantes forme ta parentèle, que la biodiversité est aussi une composante de ta famille. Les humains appartiennent à l’ordre de la vie. Nous ne sommes que fragment de Terre, lié à son destin. Dès lors qu’il y a unité du vivant, la stratégie cartésienne de rupture entre l’homme et les autres espèces ne peut plus fonctionner. Valoriser la conscience subjective d’une existence rattachée seulement à tes derniers ancêtres t’empêche de percevoir que toutes les autres espèces vivantes forme ta parentèle, que la biodiversité est aussi une composante de ta famille….

Débat feutré entre l’anthropocentrisme et le biocentrisme

extraits : La très grande majorité des personnes ont une  conception de la nature anthropocentrée. Un écolo véritable pensent que c’est une mauvaise base de départ. Mais nous n’avons pas à jeter l’invective, il faut seulement privilégier le raisonnement. En effet les écologistes n’ont pas d’adversaire puisque toutes les personnes sont potentiellement des écologistes. Nous n’avons donc que des personnes à convaincre. Bien souvent d’ailleurs la « confrontation » porte simplement sur une différence de définition des concepts. Exemple de débat :

Anthropocentrique : sans l’Homme il n’y a pas de nature, il n’y a que de la matière.

Biocentrique : la nature, qui n’a pas besoin des humains pour exister, c’est de la matière transformée en formes multiples du vivant .

Anthropocentrique : l’atome ou la matière  ne se pensent pas, l’araignée ne se pense pas

Biocentrique : Il ne faut pas mettre sur le même plan la composition commune de l’homme et de l’araignée (des molécules et des gènes) et une araignée qui pense à ce qu’elle fait pour survivre et se reproduire… comme l’homme…..

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Wilderness, le besoin de nature sauvage

Rien n’est simple pour la restauration de la nature aux Etats-Unis. Les séquoias géants sont de majestueux arbres de la Sierra Nevada parfois d’âge canonique, jusqu’à 3 000 ans. Le « Général Sherman » a un tronc de 30 mètres de circonférence pour une hauteur de 84 mètres. Dès 1864, en pleine guerre civile, le gouvernement américain avait décidé de les protéger en attribuant à l’Etat de Californie la souveraineté sur la vallée de Yosemite et la futaie du parc voisin de Sequoia, à la condition qu’elles soient réservées au public au nom du bien collectif, une première planétaire. Le NPS (National Park Service) avait décidé de replanter des jeunes pousses pour remplacer les géants détruits par les terribles incendies de 2020 et 2021. Ce projet contrevient à la définition du Wilderness Act de 1964, la loi sur la nature à l’état sauvage, qui interdit d’introduire des perturbations dans les espaces protégés.

Selon le texte, le wilderness est une zone dans laquelle « l’homme est un visiteur qui ne reste pas », un endroit qui offre « des possibilités extraordinaires de solitude ». Il est interdit, « sauf nécessité absolue », d’interférer dans l’évolution de l’écosystème. Protéger, oui, mais comment ?

Pour la restauration de la nature en Europe, c’est encore plus compliqué

Virginie Malingre : « Plus de 80 % des habitats naturels sont dans un état de conservation « mauvais ou médiocre », et jusqu’à 70 % des sols sont en mauvaise santé. Les États membres et le Parlement européen se sont entendus le 9 octobre 2023 sur un texte qui prévoit la nécessité de restaurer 30 % des surfaces terrestres et marines dégradées d’ici à 2030, puis 60 % d’ici à 2040 et 90 % d’ici à 2050. Le compromis politique ne permet pas d’assurer que les Vingt-Sept atteindront cet objectif – seules des obligations de moyens, pas de résultat, y sont inscrites –. Le président du PPE, et ses alliés populistes et nationalistes exigeaient le retrait pur et simple de ce texte, dont ils affirmaient qu’il mettrait en danger la sécurité alimentaire de l’Union européenne. Au terme d’une bataille homérique au Parlement européen, les eurodéputés avaient finalement adopté un texte largement vidé de sa substance. L’accord d’octobre prévoit même un frein d’urgence qui permettrait de suspendre, pour une durée temporaire et dans des conditions qui restent à préciser, l’application de la loi si la sécurité alimentaire venait à être menacée.

Le point de vue des écologistes naturalistes

Bref, un bel exemple dans l’UE du charabia technocratique qui dit qu’on veut faire quelque chose mais qui préserve en fait les intérêts des exploitants sans scrupule de la nature : chasseurs, pêcheurs, FNSEA, industries polluantes. Merci l’Europe ! Une « Loi » pour protéger la nature ? Certes, mais par rapport à quel niveau de référence ?

Et quid des dispositions concrets permettant d’arrêter efficacement la dégradation de la nature ? On veut « régénérer » tout en continuant à autoriser le chalutage en eau profonde ou la chasse dans les réserves naturelles. Avant de rêver à restaurer ce qui est détruit, on pourrait éviter de le dégrader. Les forêts se meurent parce qu’on les coupe pour faire du bois de chauffage, des champs pour nourrir le bétail et des parkings de drive ; les insectes et les oiseaux meurent à cause des pesticides. Etc, etc.

Pour aller au bout de la démarche il faudrait même se convaincre que la place des humains doit reculer. La natalité devrait baisser et nos autoroutes fermer pour laisse un peu plus de place à la biodiversité.

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John MUIR, précurseur d’une éthique laïque de la Terre

extraits : John Muir (1838-1914) mérite d’être mieux connu. Son père, un psychopathe religieux, força son fils à apprendre par cœur l’intégralité du Nouveau Testament et la plus grande partie de l’Ancien. John était donc bien familiarisé avec la vision biblique du monde ! Il est sorti de la tradition chrétienne en toute connaissance de cause. D’autre part il avait vécu les derniers moments de la conquête du territoire américain par les Blancs et la régression brutale des milieux naturels et de la vie sauvage. Il n’a pas supporté cette perte. Il s’indignait de ce que les forêts ne soient considérées que comme réservoirs de ressources. Il prisait dans la nature l’élévation morale et religieuse qu’elle provoquait : « La route la plus claire dans l’univers passe au plus profond d’une forêt sauvage. »...

JDE (août 2013) : Quelle nature voulons-nous protéger ?

extraits : Les parcs et réserves naturelles ne couvrent que 1 % du territoire. Vouloir protéger ces 1 % n’est certainement pas de l’intégrisme. Plus un territoire est petit, plus la biodiversité est réduite. Je constate aussi que 98 % de la biomasse des vertébrés est constituée de l’espèce humaine et de ses animaux domestiques. Il reste seulement 2 % pour les écureuils et tous les animaux sauvages. Le réjouissant, c’est l’herbe qui repousse sur les trottoirs…

Avons-nous encore besoin de rivières sauvages ?

extraits : A l’origine, des pêcheurs découvrent un coin de nature sauvage qu’ils décrivent comme un paradis à leurs amis : des truites océaniques, dans le Gard, sur la Vis ! C’est bientôt un essaim de pêcheurs  qui s’affairent autour du cours d’eau. Les poissons endémiques disparaissent, il faut maintenant faire des lâchers de truites d’élevage. Alors le maire rêve d’une « maison de la Vis » pour éveiller les gens à ce que la nature peut nous apporter sans nécessairement y toucher. Nous en sommes là, nous ne pouvons plus côtoyer la nature sauvage, le wilderness ; nous ne pouvons plus rencontrer qu’un environnement anthropisé. Alors l’homme se retrouve seul, confronté à lui-même, à la violence sociale ou économique.

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L’ ASPAS et les Réserves de Vie Sauvage

Le congrès des JNE (Journalistes-écrivains pour la Nature et l’écologie) a tenu son congrès fin juin 2024 dans un lieu qui cherche le contact avec la nature. Entre l’idée de biorégion et la réalisation d’espaces préservés, le département de la Drôme montre l’exemple, la destination était trouvée. Lors de leur rencontre bisannuelle, une grande partie des participants au congrès est donc partie sur le sentier du Grand Barry. Grâce à l’action de l’ASPAS, la première « Réserve de Vie Sauvage » y a été créée le 17 septembre 2012, aujourd’hui 130 hectares au cœur d’un vaste massif boisé à la biodiversité exceptionnelle. Créé par l’association pour la protection des animaux sauvages, ce label correspond au plus fort niveau de protection de la nature en France. C’est un espace dont la gestion est la non gestion, la libre évolution, le laisser faire : la nature peut s’y exprimer pleinement et librement.

Sont interdits la chasse et la pêche, l’exploitation forestière et agricole, l’élevage, la cueillette, les feux, le passage de chiens non tenus en laisse et bien sûr les dépôts de déchets. Seule la promenade à pied, et seulement sur les sentiers, est autorisée. Ce niveau de protection très élevé et unique en France correspond à la catégorie 1b (zone de nature sauvage) du classement des aires protégées, réalisé par l’Union internationale de conservation de la nature. Les Réserves de Vie Sauvage du Grand Barry (Drôme) et du Trégor (Côte-d’Armor) ont intégré le réseau européen Rewilding Europe.

Nous ne conseillons pas aux simples curieux de s’y rendre, il ne faudrait pas que ces lieux protégés deviennent une destination du tourisme de masse. Le nombre d’humains transforme toujours un lieu de rêve en un cauchemar marchandisé. Le deuxième problème, c’est que le passage de l’appropriation privée à la propriété associative entraîne des tensions entre différentes parties prenantes, les agriculteurs, les chasseurs, les randonneurs… En 2019 dans le massif du Vercors, l’Aspas avait racheté 500 hectares, sa quatrième réserve de vie sauvage. L’appel à un financement participatif avait médiatisé cette action: « Vous donnez 30 euros pour 200 mètres carrés d’un endroit où on va laisser en paix la faune et la flore. » Une manifestation avait été organisée fin août 2020 pour dire « non au ré-ensauvagement » ! Ce site était auparavant une réserve de chasse… où les animaux étaient nourris. L’écologie est de nos jours devenu un combat partagé… entre points de vue parfois complètement contradictoires. C’est pourquoi l’association « Forêts Sauvages » dont l’objectif est assez similaire à celui l’ASPAS (protection intégrale de surfaces forestières conséquentes par la maîtrise foncière) agit dans la complète confidentialité de ses actions.

Le dernier problème, c’est la difficulté pour la vie sauvage de retrouver un potentiel créatif durable dans des espaces de petites tailles. A titre de comparaison, le parc national de Yellowstone, créé en 1872, s’étend sur 8 983 km2, soit une superficie plus importante que celle de la Cors. Si chevreuils, biches ou cerfs se mettent à pulluler au Grand Barry, qui servira de régulateur s’il n’y a plus de  prédateur ? Faudra-t-il réintroduire des loups ? D’autre part la Drôme est touchée de plein fouet par une dépopulation importante. Mais que deviendront les espaces qui aujourd’hui retournent à la nature grâce à l’exode rural et à l’ASPAS s’il y avait des zones à nouveau habitées et exploitées étant donnée une plus grande attractivité du territoire ? Quelle que soit la bonne volonté des amoureux de la nature sauvage, sans limitation généralisée de notre fécondité, on ne peut permettre à la biodiversité de conserver son espace vital. Que représente la réserve du Grand Barril par rapport à l’intense artificialisation des sols que mène l’espèce humaine ? Une action seulement symbolique sans aucun doute, mais c’est déjà un pas dans la bonne direction.

Pour en savoir plus :

Aspas-nature, association pour la protection des animaux sauvages

Fondée en 1980 sous le nom de « Union des victimes de la Chasse et de leur Nuisances », elle devient en 1981« l’Association pour la Protection des Animaux Sauvages ». L’ASPAS défend les sans-voix de la faune sauvage, les espèces jugées insignifiantes, encombrantes, ou persécutées par les activités humaines. L’association milite également pour la libre évolution de la nature. Plus nous rendons à la nature sauvage des territoires où elle peut s’exprimer pleinement et librement, mieux nous retrouvons une place à notre mesure, sans démesure.

http://www.forets-sauvages.fr/web/foretsauvages/99-coordonnees.php

https://www.demographie-responsable.fr/

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« Restauration de la nature » à l’arrachée

La loi « Restauration de la nature » a été adoptée in extremis. Ce texte-clé du pacte vert européen, qui prévoit la remise en état de 20 % des terres et des mers de l’UE d’ici à 2030, a été voté à l’issue d’un processus tumultueux et de la courageuse expression de la ministre autrichienne.

Chastand et Mouterde : Ce texte majeur du pacte vert a été définitivement adopté le 17 juin 2024 grâce au changement de pied de dernière minute de la ministre autrichienne de l’environnement, Leonore Gewessler (Die Grünen, les Verts). Le Parti populaire d’Autriche (ÖVP) avait officiellement appelé la ministre écologiste à s’abstenir.  « Dans les moments décisifs, je veux faire ce qui est juste sans me cacher », elle avait estimé qu’elle était légalement en position de décider seule de son vote à la table du conseil. Dénonçant un « abus de pouvoir », l’ÖVP a annoncé vouloir porter plainte contre sa minstre… devant la justice européenne. Vingt Etats sur vingt-sept, représentant 66 % de la population de l’UE, ont voté en faveur du texte – la majorité qualifiée étant d’au moins 15 Etats représentant au moins 65 % de la population. La Suède, la Finlande, la Pologne, les Pays-Bas, l’Italie et la Hongrie s’y sont opposés et la Belgique s’est abstenue. Les États devront remettre progressivement en eau les tourbières, améliorer la biodiversité des écosystèmes forestiers en laissant par exemple davantage de bois mort, éviter toute perte d’espaces verts urbains ou encore restaurer l’écoulement naturel de 25 000 kilomètres de rivières….

Le point de vue des écologistes

Bonne nouvelle mais en même temps c’est effarant : décidément il faut aller à l’encontre de son propre gouvernement pour assurer la survie de la biodiversité. Notre avenir ne tient qu’à un fil, ici une ministre courageuse, là des lanceurs d’alerte, et des associations environnementales vilipendées… Le populisme de l’extrême droite n’a pas fini de faire des ravages.

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Des droits de l’Homme aux droits de la nature

extraits: Après l’irruption des droits de l’homme de 1789 et des droits sociaux de 1946, la constitutionnalisation de la Charte de l’environnement reconnaissait en 2005 les principes fondamentaux d’une écologie soucieuse du devenir de l’homme. Il manque encore la reconnaissance des droits de la nature, mais l’idée fait son chemin….

La biodiversité aux abonnés absents

extraits : Si les services rendus par la nature sont surexploités, c’est que personne n’en assure le coût. La nature ne se fait pas payer quand elle nous donne son eau, son pétrole, ses forêts, ou quand elle gère et digère nos déchets. Elle n’envoie pas d’avocat pour les préjudices qu’elle subit quand on dérégule le climat ou qu’on détruit la biodiversité. Il n’y a pas d’autres choix que de recourir à des mécanismes impliquant la puissance publique. Autrement dit, la gestion de la biodiversité en tant que bien collectif doit devenir une mission régalienne….

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WePlanet, le scientisme fait du lobbying

Le vote des eurodéputés sur la législation encadrant les nouvelles techniques génomiques, le 7 février 2024, a donné lieu à une opération de communication impliquant des membres du CNRS.

Stéphane Foucart : L’organisation WePlanet a orchestré une campagne d’influence fondée sur la mise en avant de chercheurs favorables à la dérégulation de la diffusion de ces plantes, issues des nouvelles techniques génomiques (NGT pour New Genomic Techniques). Elle a coordonné l’écriture d’une lettre ouverte envoyée aux membres du Parlement européen pour les inciter à voter en faveur d’une réglementation assouplie pour les nouvelles techniques génomiques. » Relayée par l’institut de biologie du CNRS, les NGT sont toutefois l’objet de grandes divergences d’opinions au sein de la communauté scientifique.

La juriste Christine Noiville, directrice de recherche au CNRS et présidente de son comité d’éthique (Comets) : « si le CNRS venait à décider de s’engager en tant qu’institution, c’est-à-dire s’il prenait des positions publiques et normatives sur des sujets de société, il devrait respecter les règles qui s’appliquent aux chercheurs – faire connaître clairement sa position, expliciter les objectifs et valeurs qui la sous-tendent – et permettre un débat contradictoire au sein de l’institution ». Michèle Leduc, ancienne présidente du Comets, se dit pour sa part très surprise par cette initiative de l’institut de biologie, qui « s’adresse directement à ses directeurs de laboratoire avec des injonctions précises et sans justifier ses options, sur un sujet qui fait l’objet de vifs débats scientifiques, non totalement tranchés et porteurs de graves enjeux politiques ».

La représentante de Weplanet en France est une ex-cadre d’Areva, fondatrice de l’association Voix du nucléaire !!!

Le point de vue des écolo scientifiquement compatibles

Haïdouk : Une obscure ONG dont le rôle est de faire du lobbying en faveur du nucléaire et des OGMs au service des industriels, et qui réussit à embaucher une dizaine de chercheurs du CNRS, c’est tout ce que vous voulez, mais ce n’est pas la Science.

Me2 : Une association pratiquement inconnue qui pousse des scientifiques à prendre publiquement une position favorable aux NGT, et ça marche. Cela me rappelle les moyens utilisés par l’industrie du tabac dans les années 60-80 pour faire croire que le tabac n’était pas nocif. Je n’ai a priori rien contre certaines catégories de NGT mais j’aimerais cependant que la TOTALITE du génome de la plante soit séquencé avant ET après utilisation des outils CrispR ou dérivés a) pour identifier les off-target éventuels et b) servir de références.

Mmi76 : Ce ne sont pas des OGM ( des êtres à qui on incorpore des gènes extérieurs) mais des NGT (ou avec les nouveaux outils crisper, on sélectionne ou renforce des gènes de l’être modifié dans une proportion limitée.

G RICH : Les NGT ne sont pas des OGM. Les mutations génétiques, à la base des NGT, sont la généralité dans la nature et on peut les encourager ce qui est fait ici pour de bonnes causes servant l’humanité.

Sol @ RICH : … désolée de mon ignorance, je ne savais pas que la nature brevetait le vivant Comment cela avait il pu m’échapper ?

Klaatu Vanuatu : Avec le changement climatique rapide, l’agriculture va faire face à des défis considérables pour adapter les plantes aux nouvelles conditions thermiques et hydriques qui favorisent aussi les ravageurs. La génétique moderne offre des moyens que n’avaient pas les agriculteurs antiques pour y répondre. Toutes les plantes utilisées dans l’agriculture sont issues de sélections et croisements qui les ont peu à peu éloigné des espèces sauvages. L’orange a été produit dans la Chine antique par hybridation de fruits initialement non comestibles. De telles manipulations seraient-elles aujourd’hui interdites ?

Max21 : Dommage de ne pas regarder ce que ça produit in fine: des cultures intensives d’un seul et même plan entièrement ravagées par le premier insecte venu que l’on va donc noyer de pesticides détruisant ainsi tout le vivant et la biodiversité (les vers, les oiseaux, …) Et n’augmentent pas les rendements… La diversité des semences est importante aussi pour résister au changement climatique

Juste du Bonsens : Si vraiment les végétaux obtenus au moyen de NGT sont sans aucun danger, pourquoi a-t-on essayé d’en rendre facultatifs la traçabilité et l’affichage ? A part dans les dictatures, notamment communistes, le client a droit à une information complète si on admet la théorie économique libérale.

Fwd : « Un certain nombre de rapports publiés ont établi un lien entre les pesticides et différentes maladies, dont le cancer. Nos objectifs étaient d’estimer l’incidence du cancer et les taux de mortalité dans les petites villes rurales argentines touchées par les pesticides agricoles et de comparer ces estimations avec les indices de la population générale de l’Argentine.(…) Nos résultats suggèrent que le fait de vivre dans de petites villes rurales touchées par des applications de pesticides à proximité a un impact négatif sur la santé, notamment en ce qui concerne le cancer. Ces résultats soulignent la nécessité de mettre en place des politiques de réduction des pesticides, en particulier dans l’environnement des petites populations urbaines. » Verzeñassi, Damián, et al. « Cancer incidence and death rates in Argentine rural towns surrounded by pesticide-treated agricultural land. » Clinical Epidemiology and Global Health 20 (2023): 101239.

NBgt : Voici un bilan de 30 années d’OGM traditionnels : les campagnes en Argentine sont dévastées par les produits phytosanitaires épandus dans les champs d’OGM résistants aux herbicides, causant de graves problèmes de santé publique. Le maïs sauvage et les variétés anciennes au Mexique ont été contaminées génétiquement par les variétés OGM cultivées, ce qui n’était pas censé arriver selon les firmes vendant ces produits. La vérité est assez simple, les variétés OGM n’ont aucunement amélioré l’offre alimentaire mondiale, au contraire. Consultez un rapport de la FAO de 2011 sur l’agriculture mondiale et l’accès à l’alimentation, résultant du travail de nombreux experts : l’agriculture vivrière est celle qui permet à la majorité de la population mondiale de se nourrir, et non pas les OGM.

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Crispr-CAS9, La guerre entre génophobes et génophiles

extraits : Plus de 150 organisations non gouvernementales (ONG) ont appelé en 2016 à un moratoire sur les techniques de « forçage génétique ». Les nouvelles méthodes d’édition du génome – comme Crispr-CAS9 – rendent en effet possible des manipulations génétiques à grande échelle.  « Le forçage génétique est délibérément conçu pour se diffuser et persister, sans considération pour les frontières nationales, écrivent les organisations signataires de l’appel. « Il n’est pas possible de prédire les effets écologiques en cascade de la diffusion [d’une modification génétique] dans les écosystèmes sauvages », les gènes introduits « pourraient se diffuser de manière irréversible » et « franchir la barrière des espèces ». Les pétitionnaires demandent un moratoire sur les applications bien sûr, mais aussi sur la « recherche appliquée »…

L’Académie des sciences inféodée au business

extraits : Le 10 novembre 2023, la vénérable compagnie a publié un communiqué (que nous reproduisons en annexe) en soutien implicite à la proposition de la Commission européenne de déréguler les cultures issues des nouvelles techniques génomiques (NGT). En dehors des absurdités énoncées par l’Académie des Sciences sur les ciseaux moléculaires (on croule pourtant sous les articles sur les off-targets), on y lit (point 2) que cette technique ayant été utilisée pour le traitement d’anémies génétiques serait en soi une justification scientifique et (point 8 ) une opinion sur les conflits d’intérêts qui laisse pantois : «  L’invocation perpétuelle de conflits d’intérêt qui biaiserait le jugement de scientifiques compétents ne peut être généralisée ». Laissons la parole à deux avis diamétralement opposés…

Crispations autour du Crispr.Cas9

extraits : Le procédé d’édition de l’ADN nommé Crispr-Cas9 (un « ciseau » qui permet de reconfigurer assez facilement nos gènes) permet d’intervenir sur les cellules pour soigner des maladies génétiques. La modification se transmettrait alors à la descendance, une forme d’eugénisme durable. La sélection naturelle est remplacée par une sélection programmée par la médecine. Dans le cas de l’embryon humain, toute recherche reste conditionnée pour l’instant à une « finalité médicale ». Mais l’Inserm et l’Académie de médecine ont réclamé un assouplissement des contraintes dans ce domaine. L’eugénisme scientifique rentre dans les mœurs, bien oubliées les dérives de la sélection d’une « race » pure du temps de l’Allemagne nazie. La techno-science va nous sauver de façon rationnelle…

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