démographie

Fantastique, 600 millions de Chinois en 2100

C’est au détour d’une conférence de presse sur la croissance économique le 17 janvier 2023 que les responsables du Bureau national des statistiques chinoises ont révélé qu’en 2022 le pays avait vu sa population diminuer de 850 000 personnes. A partir d’avril, le Chine occupera désormais la deuxième place au rang des pays les plus peuplés de la planète au profit du rival indien, un crève-cœur pour les nationalistes chinois.

Frédéric Lemaître : Le gouvernement a mis fin, en 2015, à la politique de l’enfant unique instaurée en 1979. Depuis 2021, il encourage même les familles à avoir trois enfants. Or, à la surprise de la plupart des experts, le taux de fécondité – le nombre moyen d’enfants par femme –, qui était en moyenne de 1,66 durant ces années d’enfant unique, n’a cessé de baisser depuis. Il n’était que de 1,15 en 2021 et, selon Wei Chen, un chercheur de l’université Renmin de Pékin, il ne serait que de 1,08 en 2022. Misant sur un taux de 1,1, l’Académie des sciences de Shanghaï envisage même 587 millions d’habitants en 2100. Depuis 2021, il encourage même les familles à avoir trois enfants. Or, à la surprise de la plupart des experts, le taux de fécondité – le nombre moyen d’enfants par femme –, qui était en moyenne de 1,66 durant ces années d’enfant unique, n’a cessé de baisser depuis. Il n’était que de 1,15 en 2021 et, selon Wei Chen, un chercheur de l’université Renmin de Pékin, il ne serait que de 1,08 en 2022.

Le nombre des plus de 65 ans devrait augmenter dans les quarante prochaines années. Résultat : « Il y a actuellement 100 personnes en âge de travailler pour venir en aide à 20 personnes âgées. En 2100, 100 personnes en âge de travailler devront aider pas moins de 120 personnes âgées »,

Le point de vue des écologistes

roudoudou : Encore un article alarmiste des « natalistes ». On ne peut quand même pas écrire d’un côté des articles sur la pollution de la planète et la perte dramatique de biodiversité et ne pas s’interroger sur une croissance infinie de la population humaine avec toutes les nuisances effrayantes qui l’accompagnent.

Martin-s : En 2100, 120 personnes âgées pour 100 personnes actives… Mais enfin, personne n’entend parler des immenses tensions sur les ressources en énergie et en matériaux qui arrive à grand pas, ainsi que du réchauffement climatique, et donc des modifications radicales des conditions d’accès à la nourriture, à l’eau, aux soins qui arrivent à grand pas ? Il est évident que, bien avant 2050 les restrictions, les modifications de notre environnement climatique et écologique seront telles que la population va drastiquement baisser…

Antonis Tilou : En matière de démographie, le conformisme idéologique de cet article de Lemaître fait mal. L’auteur ne fait même pas mine de se demander si les Chinois n’ont pas tout simplement raison de ne pas s’inquiéter de ce recul des naissances, ; l’hyper natalisme des années Mao avec la tragique course aux ressources qui en a découlé était bien plus problématique que l’actuel ralentissement. Et on oublie toujours de dire, avant de la condamner sans procès, que la politique de l’enfant unique a permis un bond éducatif sans précédent, au bénéfice du pays tout entier. Un vieillissement bien géré de la population n’est pas une catastrophe, sauf aux yeux ceux qui n’arrivent plus à desserrer le carcan de leur prêt à penser.

Jean-Pierre M : « Avec une croissance écomomique et un pouvoir d’achat en hausse, l’énorme potentiel de la Chine restera inestimable ». Très bien, on va atteindre les +4⁰c à la fin de ce siècle… Faites des gosses…

Tomjedusor : C’est quand même fou de parler démographie chinoise sans parler d’environnement ou de réchauffement climatique. Sous cet angle envisager une diminution de la population mondiale me semble très positif. Si l’Inde et la Chine pouvaient voir leurs populations divisée par deux, le monde ne s’en porterait que mieux. Et surtout leurs populations ne s’en porteraient que mieux.

Sauf qui Peut : L’espérance de vie va très vite diminuer sur terre. Les progrès de la médecine seront vite annihilés par la multiplication des pénuries, des conflits, pandémies et autres joyeusetés climatiques.

Eric.Jean : Un enfant par femme en moyenne à l’échelle de la planète ce serait aussi un effondrement démographique encore plus spectaculaire que l’explosion démographique du 20ème siècle. Et plus difficile à vivre aussi, une période où il y a beaucoup plus d’enterrements que de naissances doit être angoissant. Il faudra pourtant sans doute passer par là pour revenir à une population mondiale soutenable, telle qu’elle était avant la révolution industrielle, entre un milliard tout au plus comme en 1800.

antispécisme : La vision du XXe siècle de la croissance et de la grandeur, très présente chez nos anciens, est complètement obsolète. Je pense qu’il est temps de voir les choses autrement et d’arrêter de se réjouir quand un couple de trentenaires en est à son 3e enfant (ils logeront où ? mangeront quoi ? se déplaceront comment ? travailleront pour quoi ? auront quels « loisirs » ?).

Emma Paris : Il va peut être falloir que les médias et les décideurs acceptent de changer de logiciel. Car la baisse de la population, c’est une bonne nouvelle, partout dans le monde. Et cela passe aussi par le fait d’accepter de vivre moins vieux, donc d’arrêter de souscrire à la doxa médicale du « vivre toujours plus vieux », qui s’est substitué à l’idéal religieux de la vie après la mort.

Sylvotte : Ne vaut il pas mieux une réduction de la population liée à un manque de naissances plutôt qu’une réduction par les guerres et les catastrophes qui arriveront très vite si on est 10 milliards ?

Michel SOURROUILLE : Isabelle Attané en 2013 regrettait que chaque Chinoise ait désormais moins de 1,5 enfant en moyenne, c’est-à-dire bien moins que le nombre théoriquement nécessaire (2,1) pour assurer le renouvellement de la population  : « A l’aube de ce XXIe siècle, de nouvelles contraintes démographiques se dessinent, et tout le monde s’entend sur le fait que la nécessité de contrôler les naissances n’en fait plus partieIl faudrait ralentir un vieillissement démographique qui s’annonce exceptionnellement rapide. »  (LE MONDE éco&entreprises du 26 novembre 2013, Pékin devra adopter une vraie politique nataliste).

Ce point de vue convenu, ouvertement anti-malthusien, venait d’un membre de l’INED, un institut français ouvertement populationniste. Comme si une population de plus de 1,3 milliard de personnes devait nécessairement se stabiliser à ce niveau ! « 2,1 » est un chiffre mythique constamment rabâché par les natalistes.

pierre guillemot : Dans ses vœux pour l’année 1963, le président de la République française (pour les jeunes : il s’appelait Charles) souhaitait la bienvenue aux bébés à naître dans l’année et leur prédisait qu’ils verraient une France de cent millions d’habitants. Ils auront soixante ans cette année, dans une France de 68 millions, dont une bonne partie ne sont ni leurs proches ni leurs descendants. La même année, Mao Zedong répétait encore sa consigne : croissez et multipliez, le nombre des Chinois fait la force de la Chine ; il a été écouté, la Chine a plus de deux fois plus d’habitants qu’en ce temps là. C’est fini pour tout le monde. Une bonne nouvelle ?

Zventibald : Frédéric Lemaître m’étonne puisqu’il n’a même pas envisagé ce que plus de la moitié des contributeurs affirme à bon escient : dans le contexte actuel, si la population d’un pays diminue, tant mieux.

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Délire, la Chine en manque de bébés !!!(2022)

La Chine contre le droit à l’avortement !?(2022)

La Chine, mastodonte en voie de vieillissement (2022)

Le vieillissement de la Chine n’est pas un drame (2016)

vieillir n’est pas une charge insurmontable en Chine (2013)

Pour ou contre une Chine de 3 milliards d’habitants ? (2012)

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Le malthusien M. Sourrouille chez les Verts

Un article de « Causeur « du 28 octobre 2014

Daoud Boughezala : Quand vient la fin de l’été, le journaliste en quête d’une ultime échappatoire au bureau voit arriver comme une bénédiction les universités précisément dites « d’été » organisées par toutes les boutiques politiques dignes de ce nom. Je me décide pour  une virée chez les Verts qui organisent leur grand-messe à Bordeaux. Je pourrais y débusquer des décroissants qui m’aideraient à nourrir le dossier sur ce sujet que j’ai vendu au politburo de Causeur – et à préciser mes idées sur le sujet –je suis tenté par certaines propositions des théories de la décroissance. On peut penser qu’une réunion d’EELV n’est pas forcément le meilleur endroit pour rencontrer des gens qui réfléchissent à l’écologie, mais il doit bien s’en trouver quelques-uns.

Mon périple en terre écolo commence dans la petite salle de l’université de Pessac où se tient l’atelier « La démographie, un enjeu pour l’écologie politique ». Ici, on est chez les frondeurs. Ancien ministre de Jospin, Yves Cochet ouvre les hostilités : « Cet atelier a bien failli ne pas se tenir. Tout débat sur la démographie est systématiquement censuré par la direction du parti mais Michel, qui est beaucoup plus opiniâtre et emmerdeur que moi, a finalement obtenu gain de cause ». L’« emmerdeur », c’est Michel Sourrouille, la soixantaine, chauve et barbu en short et t-shirt, directeur d’un essai collectif au titre explicite : Moins nombreux, plus heureux ![1. Editions du sang de La Terre, 2014.] préfacé par Cochet. « Ecolo depuis 1974 et son premier vote pour René Dumont», avec ses faux airs de Philippulus le prophète[2. Personnage des aventures de Tintin (L’étoile mystérieuse) qui annonce la fin du monde, avec son tocsin et sa toge.], Sourrouille déroule un argumentaire mathématiquement imparable : 20% de la population mondiale consomme 86% des ressources de la planète. « Malthusien depuis 1969 et la lecture de La bombe P  de Paul R. Ehrlich », il se réfère constamment à son maître Thomas Malthus, célèbre pasteur anglican qui a prophétisé notre sombre avenir dans l’Essai sur le principe de population (1798), dont la thèse explosive tient en deux courbes. Ancien prof de lycée Sourrouille l’expose simplement: la population mondiale progressant beaucoup plus vite que la production alimentaire, on ne pourra bientôt plus nourrir tout le monde. La conclusion s’impose : « puisqu’on ne peut pas accroître la production agricole, il faut maîtriser la natalité » et organiser le rationnement à l’échelle mondiale, sans quoi « c’est la planète qui nous rationnera et ça se passera très mal ». De son siège dans le public, Yves Cochet fait chorus en rappelant sa proposition de réduire les allocations familiales dès le troisième enfant – cette version verte de la politique chinoise de l’enfant unique avait fait scandale chez les Verts. L’arbitre de la conférence, un sympathique militant en sandales, avait prévenu : « C’est un sujet sensible, certains diraient tabou (…) Attention à ne pas provoquer par vos propos ».

Trêve de plaisanterie. À la tribune, Cyrielle Chatelain, jeune militante spécialiste de la protection sociale, émet quelques réserves: « Notre politique d’allocations familiale est très nataliste, et fondée modèle très sexiste : pendant que l’homme travaille, la femme est censée rester au foyer (…) Mais il est préférable de responsabiliser plutôt que de contraindre. En Chine, la politique de l’enfant unique s’est révélée très efficace mais pose un problème de liberté et de responsabilité. Il y a des enfants cachés sous les lits… » Cochet consterné, soupire et regarde ses baskets blanches… avant d’entamer un vibrant plaidoyer pour le troisième âge qui tranche avec le jeunisme, voire l’infantilisme ambiant: « Une société de vieux serait beaucoup plus heureuse que la nôtre. Les vieux rendent beaucoup de services non monétarisés, garantissent par exemple deux tiers des gardes d’enfants (…) De plus, les sociétés de jeunes sont plus guerrières que les pays de vieux. » La vieillesse, c’est la paix ! – voilà un slogan pour l’époque…

Pour convaincre l’auditoire, Michel Sourrouille brandit les Saintes écritures – le rapport Meadows publié par le Club de Rome en 1972, qui annonçait l’épuisement des gisements fossiles à l’horizon 2030.  Puis il abat sa dernière carte, René Dumont, candidat écologiste à la présidentielle de 1974, qui préconisait « l’abrogation de toutes les mesures qui visent à maximiser le nombre de Français ». L’évocation du grand ancêtre semble faire mouche.

Questions du public. Un spectateur se proclame malthusien côté cour, et père de deux enfants nés de deux femmes différentes côté jardin. Arrive le tour de Joël, biogénéticien entre deux âges,qui synthétise brillamment l’éternel dilemme des Verts, tiraillés entre écologie et progressisme débridé : « Peu d’entre nous ont compris qu’il y avait des limites dans cette planète. Résultat, nous continuons à soutenir les revendications de libertés individuelles comme le droit à l’enfant. » Avouant ma qualité de journaliste, je descends dans l’arène et demande si le soutien officiel des Verts à la PMA pour tous, voire bientôt à la GPA, ne condamne pas à l’avance toute perspective malthusienne.

À deux doigts de dire son fait à ce malappris, je laisse Michel Sourrouille lui répondre : « Le désir d’enfant à tout prix pose des questions écologiques et démographiques mais cela n’a pas été pensé. EELV envisage la question de façon absolument superficielle, comme d’ailleurs l’immigration. Notre commission immigration se contente d’être une annexe des associations de sans-papiers, elle ne réfléchit pas à la question migratoire. Nous souffrons d’un vide conceptuel. Le social et l’économique ont complètement étouffé notre fibre écologiste. » Je comprends pourquoi ceux-là ne sont pas en odeur de sainteté avec une direction qui considère que « l’enfant pour tous » est la prochaine Bastille à conquérir, même si, comme le rappelle Cyrielle, en bonne apparatchik, EELV est officiellement favorable à l’extension tous azimuts de la PMA…

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Démographie et immigration, 2 sujets tabous

La réalité de la surpopulation et l’amplification des migrations forcées complexifient les débats. Alors qui va payer les retraites ?

Philippe Bernard : Les opposants au principe même d’une réforme des retraites font mine de croire qu’une France vieillissante et à la natalité en berne peut faire comme si de rien n’était. Le rapport entre actifs et retraités est passé de 2 cotisants pour un retraité en 2004 à 1,7 en 2019 et doit chuter à 1,5 en 2040. La question des flux d’immigration est le second tabou. Le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin se confie  : « Nous ne donnons peut-être pas assez de titres de séjour aux gens qui travaillent et qu’un certain patronat utilise comme une armée de réserve, pour parler comme Marx. » Après des décennies d’occultation, la dimension économique de l’immigration est réhabilitée. Pourtant, l’idée selon laquelle l’immigration serait une réponse au vieillissement de la France et au financement des retraites est illusoire, ont tranché depuis longtemps les démographes : il faudrait au moins doubler les flux actuels, dont le niveau est déjà un chiffon rouge pour l’extrême droite. A droite, on appelle donc à la « vitalité démographique », sous-entendu à la naissance de nouvelles « têtes blondes », en s’indignant de l’importance de la part de l’immigration dans la hausse de la population française, 44 % en 2017.

Le point de vue des écologistes

Pour résumer cet article du nataliste Philippe Bernard, il faut faire des enfants pour payer nos retraites plus tard car les immigré seraient trop mal reçus par les Français de souche. Donc il veut mettre en place une pyramide de Ponzi démographique : on accroît la population française, ce qui fait qu’il y aura encore plus de retraités, ce qui implique de faire encore plus d’enfants, toujours plus jusqu’à ce que la pyramide s’effondre puisque croître dans un monde fini et à bout de ressources est impossible. Notez aussi que si des jeunes se retrouvent « actifs non occupés » (chômeurs), il ne faudra pas compter sur eux pour payer les pensions, ils seront également à charge ! Notez surtout que le chômage structurel en France depuis Giscard implique que la France et déjà surpeuplée, pas besoin d’immigrés.

On ne peut pas compter non plus sur une amélioration de la production par travailleur pour payer les retraites. Depuis la fin des années 80, la productivité stagne dans tous les pays avancés en dépit de l’informatisation. Il y a un malentendu fondamental lorsque l’on décrit le passage de l’industrie aux services de nos sociétés durant le XXe siècle. La part des services traditionnels – restauration, coiffeurs… – est en effet restée stable au fil des décennies, autour de 20 % de la main-d’œuvre. En revanche, celle liée aux emplois du secteur de l’information au sens large – informatique, finance, assurance, communication… – a explosé. C’est là qu’une bonne partie des bullshit jobs se concentrent. David Graeber a bien décrit comment 30 % des emplois sont totalement inutiles et sans intérêt, et pèsent donc sur cette productivité. Nous sommes en Bureaucratie, « a-t-on jamais dans l’histoire rempli autant de formulaires ? ». Les salariés de plusieurs secteurs sont déjà convaincus d’occuper des emplois absurdes, voire nuisibles pour la société. Des étudiants de grandes école remettent en cause ce pour quoi on veut les formater.

Dans un contexte de crise, il faudra donc s’habituer à la sobriété énergétique, à la sobriété alimentaire… et à la sobriété des pensions de retraite. Ce n’est pas lire dans une boule de cristal de dire que même Macron envisage déjà le pire pour l’avenir et nous balance lui-même en 2023 le mot « sobriété » qui va être cuisiné à toutes les sauces. On ne peut rien contre les réalités biophysiques d’une planète qu’on a pillé jusqu’à l’os ! Il faudra se serrer la ceinture, en espérant une sobriété partagée par tous.

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Bientôt la retraite à 75 ans, normal ! (2023)

Bloquer le pays pour la retraite, c’est non ? (2023)

Grève des retraites ou grève du climat ? (2020)

Retraites : ce qu’en disent les écologistes (a)variés (2013)

moins de retraités et la biosphère respire ! (2010)

Les données officielles

Le dernier rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR), publié en septembre 2022 montre que les perspectives ne sont pas bonnes,le solde entre recettes et dépenses devrait redevenir négatif dès 2023 et sur un laps de temps plus ou moins long suivant les hypothèses. Si ce taux de croissance était de + 0,7 % (soit la valeur moyenne observée sur 2009-2019) ou même de + 1 %, les comptes seraient constamment dans le rouge.le statu quo n’est pas souhaitable : « Plus les choix difficiles seront reportés, plus l’ajustement nécessaire risque d’être important. »

Olivier Dussopt, ministre du travail : «  Le relèvement de l’âge légal (64 ans en 2030) et l’accélération de l’allongement de la durée de cotisation (quarante-trois ans dès 2027)  permettent de ramener le système à l’équilibre en 2030… Revenir sur ce point serait renoncer au retour à l’équilibre et donc manquer de responsabilité pour les générations futures. » Prise en compte des carrières longues, amélioration du compte professionnel de prévention (pour la pénibilité), index sur l’emploi des seniors assorti d’une sanction financière en cas de non-publication pour les entreprises de plus de trois cents salariés, suppression des régimes spéciaux… Le ministre du travail et son collègue de la fonction publique, Stanislas Guerini, ont égrené les points fondamentaux du projet de loi.

Selon l’INSEE : En 2017, le solde migratoire s’établit à + 155 000 personnes, après + 65 000 en 2016. Les entrées d’immigrés sont toujours plus nombreuses que les sorties ; leur solde migratoire (+ 198 000) est cependant en léger repli par rapport à 2016. Les sorties de non-immigrés sont à l’inverse plus nombreuses que leurs entrées ; l’écart se réduit toutefois en 2017, sous l’effet d’une nette baisse des départs à l’étranger des non-immigrés. Depuis 2006, le solde migratoire des immigrés augmente (+ 21 %), porté notamment par celui des immigrés mineurs. Celui des non-immigrés provient essentiellement des jeunes de 18 à 29 ans, notamment durant leurs études. En 2019, 385 000 personnes sont entrées en France, dont 273 000 immigrés.

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Greffe d’utérus, un bébé de plus. Pourquoi ?

Il devient de plus en plus difficile dans notre société hyper-riche et ultra-technicisée de garder un quelconque lien avec les données de la nature. Nous sommes dans un monde sans références et sans but, on fait parce qu’on est capable de le faire, peu importe les conséquences. Voici un exemple parmi bien d’autres quant à la lutte médicalisée contre la stérilité.

Est-ce vraiment rétrograde que d’accepter sa stérilité ? (article de 2014)

Nathalie Brafman : Nous sommes en 2002. A l’époque, Déborah Berlioz est une athlète de haut niveau. Elle a 17 ans, fait vingt heures de sport par semaine. Et s’inquiète de ne pas avoir ses règles. Consultations, examens médicaux… Le diagnostic tombe : « Vous n’avez pas vos règles, parce que vous n’avez pas d’utérus ! », lui signifie un gynécologue. Déborah est atteinte du syndrome de Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser (MRKH), une malformation congénitale qui la prive de cet organe indispensable pour porter un bébé. « Ça a été la douche froide. J’étais dévastée. C’est comme si j’avais un trou noir dans le ventre. Je pleurais non-stop », se souvient-elle. Sa mère lui a donné son utérus, elle a eu un bébé, elle en aura un second..

Le point de vue des écologistes, inaudible

Laurent1837 : Une piste pour les transgenres ?

Joëlle14 : Quelle belle histoire émouvante ❤️

untel : Consternant. Ces interventions périlleuses et d’utilité relative (avec le nombre d’enfants qui peuvent être adoptés) arrivent quand même à recevoir un accueil favorable dans la presse.

Gambetta : Quelle histoire extraordinaire! Quels courages de part et d’autres et formidable preuve d’Amour, entre une mère et sa fille. Ça fait plaisir à lire. Tout ne va pas donc si mal !

Michel SOURROUILLE : On a greffé l’utérus d’une mère, Brigitte Mikolajczyk, à sa fille, Déborah Berlioz : « Je ne me sentais pas entièrement femme. On m’avait enlevé le choix d’avoir ou pas un enfant. » Déborah devrait lire Simone de Beauvoir pour qui le statut d’une femme n’est pas forcément d’être mère. La stérilité n’est pas une maladie, certaines jeunes femmes sans enfant se font même stériliser pour des raison écologiques, car quel est l’avenir pour les générations futures. Pas drôle. Ensuite le « on » est tendancieux. Il s’agit d’une malformation congénitale donnée par la nature, les humains doivent-ils obligatoirement enfreindre les lois de la nature ? La réponse n’est pas évidente. La société croissanciste se permet de réaliser des prouesses pour donner des enfants à ceux et celles qui ne peuvent pas en avoir, mais elle fait aussi des prouesses dans les armements létaux ! Déborah aurait du travailler le concept de surpopulation avant de s’accaparer l’utérus de sa mère !

MH : Mais qui êtes vous donc pour venir donner des leçons de morale à cette jeune femme ? Et puisque vous parlez de suivre la nature se faire stériliser n’est ce pas aussi contredire cette fameuse nature ? Car après tout les seules véritables lois des êtres vivants sont 1/survivre 2/perpétuer l’espèce

untel @MH : Michel a raison de relever ce « on » incongru. La maladie est génétique. Il lui manque le bon gène pour avoir un utérus et un vagin complet. Alors soit elle accuse ses géniteurs, soit elle accuse la Nature. Mais pas « on ». Elle doit dire « ils » ou « elle ». De surcroît faire des enfants n’est plus une fin en soi pour de nombreuses femmes, ce qui se comprend quand on arrive à 8 milliards d’humains. Ce n’est plus l’époque pour celles qui n’ont pas d’utérus de faire les enfants que de très nombreuses femmes, dotées d’utérus, ne feront pas. Si le désir d’enfant est vraiment prégnant il reste la solution de l’adoption.

Billk @Michel, Vous serez bien content quand la société croissanciste vous permettra de survivre grâce à une greffe d’organe ou grâce à une chimiothérapie hors de prix mais prise en charge , tout cela ne respectant évidemment pas les lois de la nature comme vous dites .

Vb12 : Tant qu’on peut se le permettre on le fera. A mon avis ça ne va pas durer..

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vaincre la stérilité

accepter sa stérilité

 

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Mort avant ses 5 ans, des souffrances en moins

En France, certains militent pour la diminution de la population humaine. « La surpopulation, c’est l’ennemi numéro un de l’écologie, insiste Jean-Loup Bertaux, planétologue et auteur d’une tribune dans LE MONDE. Et c’est justement parce qu’il y a une grande inertie démographique qu’il faut agir dès maintenant. » Cela devrait passer en France par une inversion de la politique nataliste, notamment en plafonnant les allocations familiales à deux enfants. 

Montrons l’exemple d’une baisse de natalité assumée en France et nous pourrons décemment demander la même chose aux pays surpeuplés tout en aidant au planning familial dans tous les pays. D’ailleurs cela coûtera beaucoup moins cher que d’aider à un improbable développement sur une planète déjà largement surexploitée. Il faudrait penser à tout cela en écrivant un article sur le mortalité infantile

Delphine Roucaute : En 2021, cinq millions d’enfants sont morts avant d’avoir atteint l’âge de 5 ans, selon des estimations publiées, mardi 10 janvier, dans deux rapports des Nations unies (ONU). En cause ? Le manque d’accès à des soins de santé de qualité, aux vaccins, à une alimentation adéquate et à de l’eau potable. si les tendances actuelles se prolongent dans les années à venir, quarante-deux pays ne seront pas en mesure d’atteindre l’objectif de réduction de la mortalité néonatale (c’est-à-dire dans le premier mois) au taux de 12 morts pour 1 000 naissances vivantes. Au niveau mondial, le taux de mortalité des moins de 5 ans est de 38 décès pour 1 000 naissances vivantes. Sur la base de ces tendances, environ quarante millions d’enfants de moins de 5 ans mourront avant 2030. Près de dix millions de morts pourraient être évitées si les pays en retard accélèrent leurs progrès. « Nous avons besoin de volonté politique et de leadership pour un financement durable des soins de santé primaires, qui est l’un des meilleurs investissements que les pays et les partenaires de développement puissent faire », ajoute Juan Pablo Uribe, directeur mondial santé, nutrition et population à la Banque mondiale.

Le point de vue des écologistes malthusiens

Fchloe : Faire un enfant, n’importe quel animal sait faire ça. C’est instinctif. Faire qu’il puisse grandir et manger à sa faim et recevoir ce qu’il faut, c’est une autre affaire. « Dans les années à venir, quarante-deux pays ne seront pas en mesure d’atteindre l’objectif de réduction de la mortalité néonatale d’ici à 2030. C’est quoi cet objectif sérieusement. Quel est le but final. Croître et multiplier ? Très dans l’air du temps, trop.

Marie-C. : Ces pauvres enfants, qui ont dû souffrir pendant leurs premiers mois ou années, n’auraient jamais dû naître.. Il y a 30 ans, on croyait que l’éducation, l’accès aux services médicaux, permettraient aux mères de ne concevoir que si elles pouvaient les élever…L’Afrique ne manque pourtant pas de plantes abortives et même les peuples dits primitifs savaient limiter leur surpopulation. L’Occident envoie des vêtements, des médicaments et de la nourriture. Les dirigeants s’accaparent ces biens, n’en distribuent qu’une infime partie et comptent sur les ONG, toujours bonnes poires, pour continuer à alimenter leurs comptes en banques.. Ces enfants, ne les plaignons pas sinon pour ce qu’ils ont dû souffrir pendant leur courte vie…Les années qui les auraient attendus auraient pu été pires…

Ana : « beaucoup trop de parents sont confrontés au traumatisme de perdre leur enfant. » Ayant vécu dans plusieurs de ces pays, au sein de ces populations, il n’y a pas de traumatisme à ce sujet, c’est juste la vie normale, il suffit d’en faire un autre qui aura plus de chance. Oui, je sais, c’est cynique de dire cela pour un occidental mais c’est comme ça que ça se passe.

jan aimar : la pilule le stérilet le préservatif,voila les solutions pour l’Afrique…Culpabiliser, cela suffit, nous ne sommes pas responsable de leurs choix délirants en matière de dermographie...

Guy Sajer : Ces morts auraient pu être évités en premier lieu par leurs parents, en ne les concevant pas.

Humphrey9 : Sinon, c’est toujours un grand mystère la mort d’un enfant. Un futur scientifique de génie perdu pour l’humanité ou alors un djihadiste qui ne commettra pas de massacres ?

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La France a 68 millions d’habitants, l’horreur !

Le dernier bilan démographique de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a été présenté le 17 janvier 2023. L’article du MONDE est comme d’habitude inquiet de notre « faiblesse » démographique, les malthusiens sont tout au contraire ravis.

Solène Cordier : La population française s’élève à 68 millions d’habitants au 1er janvier 2023. Avec un solde naturel (c’est-à-dire la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès) à + 56 000, l’année 2022 atteint le plus bas historique depuis la fin de la seconde guerre mondiale…. C’est finalement un des seuls points positifs de ce bilan annuel : l’augmentation des mariages et des pactes civils de solidarité (pacs) est sensible en 2022…

Le point de vue des écologistes malthusiens

Jean de Lanne : En quoi l’augmentation du nombre de mariages est-il « un point positif »??

17/01/2023 : Pourquoi devrions-nous être nombreux ? On peut être moins. Il me semble. Pourquoi quelques millions d’habitants de moins serait-il grave ? Je ne comprends pas. Il y a une sorte de présupposé du toujours plus, dans tous les domaines. Et dès qu’il y a moins, décroissance, diminution, on est pris dans une sorte d’angoisse. Mais moins, ça peut être mieux.

JeanMichel : Absolument. Moins de population c’est moins de pollution, moins d’urbanisation, des classes moins surchargées, moins de besoin en conso / alimentation, davantage d’espace pour la nature, etc etc. Que du positif, sauf pour les religieux et ceux qui aiment les masses prolétaires qui travaillent pour moins cher.

Roudoudou : La baisse de la natalité est une excellente nouvelle : cela signifie à court terme moins de couches, moins d’accessoires hautement périssables, … et à long terme une moindre dépense d’énergie en infrastructures, transports, agriculture, industries, .. toutes polluantes et destructrices de l’environnement. Faire un enfant aujourd’hui est sans doute le geste le plus destructeur pour la planète qu’on puisse imaginer. Il est grand temps de revenir sur terre et prendre conscience que notre planète n’est pas infinie.

Michel SOURROUILLE : Je suis né en novembre 1947, nous étions 2,3 milliards sur Terre. Le 15 novembre 2022, nous sommes passé à 8 milliards. Sur 75 ans, cela correspond à un accroissement annuel de 76 millions d’êtres humains. C’est ingérable, cela devient invivable. Dans le même temps, la France est passé de 41 millions à 68 millions. Contrairement à tous les discours qui minimisent notre expansion démographique, on peut dire que la Terre et la France sont surpeuplées. Je suis né à Bordeaux, on annonce bientôt un million d’urbains pour l’agglomération ; en 1700, la population bordelaise était de 45 000 habitants. Jamais on n’aurait du dépasser ce nombre, qui est déjà important. On ne se pose jamais la limite à l’explosion démographique humaine, on veut ignorer la capacité de charge des territoires. Tout au contraire en France et ailleurs, ce sont des politiques natalistes qui prédominent, même à l’heure actuelle. Je crois que le désastre est proche, il a d’ailleurs commencé, guerres, famines et épidémies.

Démographie Responsable : La France a connu en 2022 son plus faible nombre de naissances depuis 1946. Dans le même temps, la Chine aurait vu sa population baisser pour la première fois depuis 1960. De nombreux commentaires catastrophistes annoncent un déclin de l’humanité, un pessimisme pour l’avenir, une atteinte à la croissance économique. L’association Démographie Responsable appelle au contraire à considérer ces informations comme de bonnes nouvelles dans un monde toujours plus peuplé, aux ressources toujours plus rares et à la biodiversité toujours plus menacée. Pourra-t-on assurer éternellement l’équilibre de nos sociétés si celui-ci s’appuie toujours sur une augmentation de nos effectifs ? A l’évidence ce serait là entrer dans une spirale sans fin. La seule façon de concilier une amélioration du sort des plus pauvres, et un maintien de conditions acceptables pour la biosphère est donc d’agir en faveur de la maîtrise de la fécondité, dans les pays en voie de développement du fait de leur dynamique démographique, comme dans les pays les plus favorisés du fait de l’impact écologique de chacun de leurs habitants.

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La France a 68 millions d’habitants, l’horreur ! Lire la suite »

Fécondité, bonnes et mauvaises nouvelles

Démographie chinoise, une bonne nouvelle

LE MONDE avec AFP : En 2021, le nombre de naissances a été de 9,56 millions en Chine continentale. En parallèle, 10,41 millions de décès ont été recensés. La combinaison des deux phénomènes a produit une baisse de la population de 850 000 personnes.C’est une première depuis 1960-1961, lorsqu’une famine, commencée en 1959, avait causé des dizaines de millions de morts à la suite des erreurs du Grand Bond en avant. Le taux de fécondité s’est écroulé à 1,15 enfant par femme en 2021, loin du seuil de renouvellement des générations (2,1). La Chine pourrait n’avoir que 587 millions d’habitants en 2100, soit moins de la moitié qu’aujourd’hui, selon les projections les plus pessimistes .

Le point de vue des écologistes malthusiens

JL P : Enfin une bonne nouvelle ! Si le reste du monde pouvait faire pareil. Ce qui est dingue, c’est que l’article traite la diminution de la pression démographique en Chine dans les décennies à venir de prévision pessimiste alors que c’est au contraire nécessaire voir indispensable à la survie de l’humanité avec des conditions de vie acceptable.

Berel : Je suis assez confondu par la tonalité négative, voire catastrophiste de l’article, dont Le Monde n’a pas l’apanage, pareil à vrai dire pour tous les médias. Pourquoi les démographes, de ce côté-ci de la planète comme à l’autre, sont-ils invariablement natalistes, c’est-à-dire « productivistes de population » ? Alors que la baisse annoncée est porteuse d’effets positifs. Par exemple, la baisse démographique est syomyme de « coûts du travail plus élevé ». Certes… et donc de revenus plus élevés, donc d’enrichissement ! On a vraiment envie de pleurer. idem pour l’argument repris partout selon lequel « l’Inde va dépasser la Chine ». Ah, c’est donc une course ? Mais quel en est le point d’arrivée ? Le premier arrivé à 14 milliards ? On croit rêver : argument digne d’une course en sac dans une cour de récré de CE2. Mais silence, l’expertise triomphe. A croire que l’intelligence est soluble dans le natalisme.

Démographie Responsable : « La Chine, pays le plus peuplé du monde, a vu sa population baisser »… et c’est une excellente nouvelle pour la planète et pour l’humanité. Rappelons que selon un sondage de l’IFOP commandé en octobre dernier par notre association, 72% de nos compatriotes estiment que la Terre est surpeuplée et d’ailleurs, chez les lecteurs et contributeurs de cet article, le pourcentage est nettement plus élevé.

Gmar : Bonne nouvelle car pour survivre il faudra se diriger vers un équilibre entre la nature, les animaux et les êtres humains (changer certaines des activités de ces derniers).

M.Constantine : Très bonne nouvelle, ils sont déjà assez nombreux comme cela ! La natalité est synonyme de pauvreté et de malheur partout dans le monde.

Françoise B. : Ce n’est pas à la planète d’avoir à supporter une croissance infinie de la population. À long terme, la religion de la croissance (économique, démographique etc…) est une menace mortelle pour la planète, et donc pour les humains.

Ol verte : Avec les fluctuations sur la disponibilité et les flux d’hydrocarbures, matières premières pour réaliser des engrais : moins de volume dispo, plus de concurrence et prix accrus pour extraire, fabrication et distribution d’engrais deviendront onéreuses. Les boums de population issus de la révolution verte s’inverseront aussi. Anticipons au mieux les sobriétés : sinon les guerres de ressource, genre agression meurtrière par la Russie, risquent de s’accroître.

Gilles Lacan : Une Chine à 587 millions d’habitants, on va dire que cela correspond aux projections les plus pessimistes du journal Le Monde en même temps qu’aux projections les plus « optimistes » des défenseurs de l’environnement et des amoureux de la paix dans le monde !

Mtestard : Cela pourrait être une bonne chose…Sauf qu’avec l’Inde pour reprendre le flambeau je ne sais pas si notre planète sera mieux lotie…

Démographie française, une mauvaise nouvelle

Solène Cordier : La France reste une bonne élève en Europe. Le bilan démographique annuel de l’Insee le 17 janvier confirme la place de bonne élève de la France, avec un ICF (Indice conjoncturel de fécondité) à 1,83 enfant par femme. Notre pays se caractérise par des dépenses importantes en matière de politique familiale, avec environ 4 % du produit intérieur brut (PIB) consacrés aux divers dispositifs (congé parental, allocations familiales, accueil du jeune enfant…). Faut-il y voir un lien de cause à effet ? Investissement élevé rime-t-il nécessairement avec fécondité élevée ? Si effet il y a, il est probablement modeste. L’exemple des États-Unis, qui se caractérisent par une forte fécondité malgré des politiques familiales limitées, apporte de la nuance en rappelant l’importance des contextes locaux.

Le point de vue des écologistes malthusiens

Jean-Claude TIREX : On se croirait au début du XXe siècle où les femmes avaient le devoir de donner des enfants à la France.

M.Constantine : Toujours aussi ridicule d’associer natalité élevée et bonne nouvelle. C’est faux.

OlivierE : Ça dépends pour qui : généralement la naissance est choisie et c’est donc une bonne nouvelle pour les parents. Par contre pour le changement climatique, chaque vie humaine est une mauvais nouvelle.

Michel SOURROUILLE : La France est dans une situation de surpopulation : chômage structurel, forte densité ( chaque habitant a moins d’un hectare pour satisfaire tous ses besoins), urbanisation délirante, stérilisation des terres par le goudron et le béton, totale dépendance envers l’étranger pour la fourniture de combustibles fossiles, dépendance y compris pour des médicaments ordinaires, sur-émissions de gaz à effet de serre, élimination de la biodiversité,etc. C’est une société de consommation sans avenir, tenue en laisse par les sociétés du spectacle, les promesse de pouvoir d’achat protégé et une retraite garantie par une improbable croissance future. Je n’aimerais pas appartenir aux générations futures en France, et les ginks (green inclination no kids) en ont conscience.

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Tout savoir sur la sobriété démographique

Compte-rendu d’une récente table ronde qui a réuni Michel Sourrouille, Laure Noualhat, Gilles Pison, Hélène Soubelet et Emmanuel Pont.

La totalité de cette conférence-débat (2 heures) est sur youtube grâce aux JNE

https://www.youtube.com/watch?v=24cyH_hEhdw

Voici le script de l’intervention de Michel Sourrouille.

Table ronde du 12 janvier 2023 à l’Académie du climat (Paris) organisée par l’association des Journalistes-écrivains pour la nature et l’écologie (JNE) :

 Sobriété : et si on parlait de démographie ?

L’animatrice des JNE, Carine Mayo, avait structuré le débat autour de trois questions, chacun des 5 intervenants ayant la parole cinq minutes à chaque fois.

1) Y a-t-il trop d’humains sur terre ?

Je suis né en novembre 1947, nous étions 2,3 milliards. Le 15 novembre 2022, nous sommes passé à 8 milliards. Sur 75 ans, cela correspond à un accroissement annuel de 76 millions d’êtres humains. Je ne prêtais aucune attention à cette évolution démographique, vivant ma vie à mon échelle. Naître dans un monde surpeuplé, c’est s’y habituer.

Mais, faisant des études de sciences économiques et devenant militant, j’ai été amené à m’intéresser à la problématique démographique dans les années 1970. J’ai vécu les débuts de l’écologie politique et étudié 4 évènements consacrés à la question démographique. D’abord la Bombe « P » de Paul Ehrlich publié en 1971 en France. Il y avait explosion de la Population et on devait réagir. L’année suivant le rapport sur les limites de la croissance a fait grand bruit. L’évolution exponentielle de cinq variables en interactions (population, alimentation, industrie, pollution et ressources non renouvelables) faisait prévoir un effondrement socio-économique au cours du XXIe siècle si on n’allait pas vers la croissance zéro. Conscientisé par ces connaissances, j’ai voté pour la première fois de ma vie à la présidentielle de 1974. Le candidat et agronome de renom René Dumont présentait un programme écologiste d’avenir et un projet de réduction de la natalité. La préoccupation démographique avait acquis une telle importance à l’époque que s’est tenu la première Conférence internationale sur la population à Bucarest. Nous étions déjà 4 milliards.

J’avais définitivement intégré l’idée de la surpopulation humaine. Car avec 8 milliards aujourd’hui, le poids du nombre ne pouvait être allégé. Tous les indicateurs sont au rouge, les scientifiques le constatent : réchauffement climatique, 6e extinction des espèces, pic des combustibles fossiles et pic des métaux, etc. L’équation IPAT montre qu’il ne va pas être facile de revenir à une situation d’équilibre. L’impact environnemental, noté I, est le produit de trois facteurs : la taille de la Population (P), les consommations de biens et de services (A pour « Affluence » en anglais) et les Technologies utilisées pour la production des biens (T). Si l’on regarde ce qui se passe réellement, on constate que le taux annuel de la croissance de la population mondiale est de 1 % et le taux de croissance du PIB en moyenne de 3 %. Considérons pour simplifier que T est égal à 1, alors l’impact environnemental augmente de 4 %  environ. Or il faudrait pour résoudre uniquement le problème du réchauffement climatique diviser par 4 ou 5 nos émissions de gaz à effet de serre. Toute croissance, économique ou démographique est incompatible avec cet objectif.

Il est donc nécessaire d’opter pour la sobriété démographique, ce qui n’empêche pas de promouvoir aussi la sobriété dans le mode de vie.

2) Opter pour une sobriété en matière de démographie, est-ce un bon moyen de réduire notre empreinte écologique ?

Jusqu’à récemment, faute de mieux j’utilisais le mot « décroissance ». Or l’idée de « sobriété » s’impose aujourd’hui aux esprits. Décroissance est de l’ordre du quantitatif et du fatalisme, sobriété correspond mieux à une valeur, c’est l’expression d’un volontarisme. Par exemple l’association France-Nature-Environnement nous souhaite pour 2023 une année « sobre et heureuse ». Mais elle rajoute que c’est nécessaire pour éviter une sobriété « contrainte ». Je développerai cet aspect en 3ème partie. Il existe différentes sobriétés, énergétique, alimentaire, partagée…, on peut aussi parler de sobriété démographique. Cette attitude est déjà présente dans « Essai sur le principe de population » de Thomas Robert MALTHUS,  dont la première ébauche date de 1798.

Malthusien est devenu un terme de notre dictionnaire. Il est préférable de se dire malthusien (des naissances d’accord, mais en fonction des possibilités du milieu environnant), plutôt qu’antinataliste, opposé en toutes circonstances à la natalité. Le terme Malthusien est explicatif, le mot antinataliste en reste au quantitatif. La loi de Malthus est incontournable. La fécondité humaine a une tendance naturelle à suivre une évolution exponentielle, un doublement tous les 25 ans en moyenne (1, 2, 4, 8, 16…). La production agricole, soumise à la loi des rendements décroissants, ne peut au mieux que suivre une évolution linéaire (1, 2, 3, 4, 5…). En conséquence il y a un décalage croissant qui implique qu’on ne peut se contenter d’améliorer la productivité agricole si on ne maîtrise pas en même temps l’expansion démographique.

Malthus peut donc être considéré comme un précurseur de l’écologie en tant que recherche de l’équilibre entre l’humain et son milieu de vie. En termes contemporains, un système socio-économique doit rester compatible avec les possibilités de notre écosystème, la Terre. En 1970 la situation était en équilibre mais les spécialistes s’inquiétaient déjà à l’époque de la surpopulation. Or, selon le calcul de l’empreinte écologique, en 2023 il nous faudrait 1,75 Terre pour régénérer ce que l’humanité consomme en termes de surface. On est en train de dilapider le capital terrestre au lieu de vivre de ses fruits. Le « Jour du dépassement » a eu lieu au niveau mondial le 28 juillet 2022. Si l’ensemble de l’humanité vivait comme des Français, il faudrait même 2,9 planètes, ce qui est impossible ; notre niveau de vie n’est pas généralisable. Il y a une finitude de notre planète dont il faudrait bien prendre acte politiquement. Notez que cet indicateur est très anthropo-centré, on part du principe que les biocapacités sont entièrement dédiées à la seule survie des humains sans considération de la biodiversité.

En conséquence, il nous faut collectivement devenir à la fois écologiste ET malthusien pour essayer de préserver le sort des générations futures, il nous faut agir.

3) Une politique en faveur de la baisse de la démographie est-elle réalisable et souhaitable ?

Une politique malthusienne de maîtrise de la fécondité est plus que souhaitable, c’est absolument nécessaire, on ne peut y échapper. Malthus indiquait clairement ce qu’il fallait penser des solutions à la surpopulation : « Si on n’applique pas des obstacles préventifs à l’exubérance de la fécondité humaine, alors des obstacles destructifs (guerres, famines, épidémies…) provoqueront l’effondrement. » En d’autres termes, si on ne diminue pas volontairement la population humaine, elle sera de toute façon réduite de façon radicale et forcée puisqu’on aura laissé libre cours à la violence de la nature et des humains…

Le rapport de 1972 sur les limites de la croissance indiquait que face à une évolution exponentielle de la population, il n’y a que deux façons de rétablir l’équilibre : ou abaisser le taux de natalité, ou il faudra bien que le taux de mortalité augmente à nouveau. Toute société qui tient à éviter un accroissement brutal de ce taux de mortalité doit prendre des mesures délibérées pour contrôler le fonctionnement de la boucle positive : réduire le taux de natalité : «  En d’autres termes, nous demandons que le nombre de bébés à naître au cours d’une année donnée ne soit pas supérieur au nombre de morts prévisibles la même année. » On envisageait donc une croissance zéro de la population alors que la population comptait 4 milliards d’humains. Avec le double aujourd’hui, il nous faut en toute logique mettre en œuvre une diminution.

Une politique en faveur de la baisse de la démographie est réalisable, mais plus on attend, plus il sera difficile d’agir. Il y a inertie de la croissance économique comme de la croissance démographique, ralentir la course à l’abîme aurait du être initié dès les années 1970. Il faut donc considérer un engagement  très volontariste, à la fois individuel, politique et associatif. Personnellement j’ai fait un choix éclairé de fécondité en acceptant un avortement en 1973 (avant la loi sur l’IVG) et en n’ayant qu’un seul enfant biologique. D’autres vont plus loin en restant sans enfant après une contraception définitive pour des raisons particulières ou de plus en plus écologiques. Une politique démographique repose avant tout sur le libre choix (pro-choice) des femmes et des couples. Une naissance doit être désirée. 50 % des grossesses ne sont pas planifiées soit près de 121 millions de femmes. En définitive 60 % de ces grossesses non intentionnelles aboutissent à un avortement, soit au total 30 % de l’ensemble des grossesses.

Pour que la décision de procréation soit exercée en toute connaissance de cause, l’État doit assumer son rôle éducateur. Au sortir des écoles, un jeune citoyen ne doit plus ignorer aucun des aspects de la question démographique, vie sexuelle, égalité de sexes, méthodes de contraception, relation entre population et alimentation, capacité de charge d’un territoire, etc. La politique fiscale en matière d’allocations familiales doit être repensée. N’oublions pas que la France a été anti-malthusienne depuis les lois de 1920 réprimant contraception et avortement. On est allé jusqu’à prévoir la peine de mort pour quiconque contribue à un avortement, une femme et un homme ont été exécuté pendant la seconde guerre mondiale. L’INED (Institut national d’études démographiques) avait lors de sa création en 1945 un objectif nataliste. L’avortement a été interdit jusqu’en 1974, la propagande antinataliste a été interdite jusqu’en 1992. On met en épingle l’Inde et les avortements fortement « conseillés » par le gouvernement d’Indira Gandhi. Mais aujourd’hui 37,9 % des femmes mariées et en âge de procréer ont volontairement choisie la stérilisation. Soyons réalistes, pas dogmatiques ni autoritaires.

Entre l’individu et l’État, il y a l’action des associations. En août 2021 a été crée une « Alliance Européenne pour une Population Soutenable » regroupant différents mouvements abordant le thème de la surpopulation. On constate aujourd’hui que seule en France « Démographie Responsable » a pour objet d’œuvrer pour la stabilisation de la population humaine et sa diminution sur le long terme. Les Amis de la Terre avaient traduit et publié « la bombe P » en 1971, ils ont oublié cette origine. Greenpeace fait une fiche sur la surpopulation, il traite les malthusiens de « racistes » !

A cette table ronde du 12 janvier 2023, sur 5 intervenants je suis le seul à constater le poids du nombre et la nécessité d’agir. Mais si on ignore les contraintes biophysiques, cela ne peut que nous conduire au désastre.

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Le désir d’enfant de François Olivennes !

François Olivennes, spécialiste de la PMA ( procréation médicalement assistée) est aussi un spécialiste des tribunes dans LE MONDE, ainsi le 23.06.2021, le 09.03.2021, le 18.12.2020, le 31.03.2020, etc. Est-ce un hasard si le frère de François, Denis Olivennes, a pris la direction en France des médias de Kretinsky en 2019 ? Ou bien la direction du MONDE a-t-elle a une passion pour le désir d’enfant même quand on ne peut pas en avoir ? D’autres questions se posent. La stérilité n’est-elle pas une donnée de la nature et, si le désir d’enfant est là, pourquoi ne pas adopter ? Le débat est ouvert.

Le 9.02.2023, ce n’est pas une tribune, mais un entretien complaisant de Vanessa Schneider avec François Olivennes. « J’ai toujours raffolé des bébés » :

« Après six années de médecine, j’ai eu le coup de foudre pour la gynécologie. Ce qui me plaisait, c’est que les patients n’étaient pas malades. Les naissances, c’est joyeux. J’avais envie d’avoir des enfants dès l’âge de 18 ans. J’ai eu une petite amie qui est tombée enceinte et, comme elle était beaucoup plus intelligente que moi, elle m’a dit : « On ne le garde pas. » C’était elle qui avait raison bien sûr, mais sur le moment je n’ai tellement pas supporté cette idée que je l’ai quittée.J ’ai toujours raffolé des bébés. Ce qui me rend si empathique avec les couples infertiles, c’est que j’aurais été très très malheureux de ne pas avoir d’enfants. J’ai adoré m’occuper des miens. C’est toujours compliqué d’annoncer à quelqu’un qu’il n’y a aucune chance ou qu’il faut arrêter d’essayer. Il m’arrive encore d’avoir les larmes aux yeux quand je suis face à des gens effondrés car on finit par partager leur désir d’enfant. Mais nous sommes parfois confrontés à des projets délirants, comme cet homme de 84 ans qui est venu me voir avec un projet d’enfant. L’enfant n’est pas un droit absolu et nous avons une loi en France qui fixe des règles. Je pense cependant que certains sont tentés d’établir des critères qui me semblent dangereux, tels que les conditions de ressources.Il reste heureusement des satisfactions immenses : recevoir un test de grossesse positif, c’est un grand bonheur, il y a quelque chose de jouissif à réussir. Chaque faire-part ou photo envoyée me fait bondir de joie ».

Lire, Infertilité volontaire… ou subie

Nos articles antérieurs sur ce blog biosphere

Février 2021 : PMA, ce n’est pas l’affaire du siècle !

Le Sénat a rejeté [dans la nuit du mercredi 3 au jeudi 4 février 2021] la possibilité des couples de femmes homosexuelles et des femmes seules d’accéder à la procréation médicalement assistée (PMA). Le gynécologue obstétricien François Olivennes défend son gagne-pain : « Certains de nos élus restent ratatinés dans leurs certitudes vieillottes. La composition du Sénat, avec seulement 30 % de femmes et un âge moyen de 61 ans, explique peut-être cette décision incompréhensible… Depuis quatre-vingts ans, les groupes conservateurs, l’Eglise catholique en tête, s’opposent à toutes les avancées scientifiques dans le domaine de la procréation… L’Eglise catholique refuse toujours le diagnostic génétique préimplantatoire (DPI) qu’elle qualifie d’« eugéniste », alors que cette technique permet d’éviter que des couples aient des enfants atteints de mucoviscidose… On ne peut que souhaiter que la liberté l’emporte sur l’intolérance, et que ces femmes puissent enfin arrêter d’aller à l’étranger pour bénéficier à prix d’or de la PMA interdite en France. Ces opposants dénient à des individus le droit d’avoir un enfant, désir humain universellement partagé, au nom de postulats moralisateurs dénués de toute preuve scientifique. »

Michel SOURROUILLE (10/02/2021 – 22h38) : La procréation médicalement assistée est une technologie systémique, cloisonnée, réalisable uniquement dans une société complexe. Elle n’est pas durable parce qu’elle repose sur des moyens médicaux importants, liés à un taux d’échec non négligeable, et donc seulement à la portée de couples riches ou pris en charge par le reste d’une société très développée. Ce n’est pas ce type de société que l’écologie désire. La PMA ne devrait pas être à l’ordre du jour d’une société consciente des limites de la technique et de la convivialité nécessaire entre ses membres. En toutes choses, il faut savoir raison garder, c’est-à-dire respecter les limites que nous donnent la nature. Et si on éprouve absolument le besoin d’avoir un enfant, l’adoption d’un enfant déjà fait est à disposition des femmes et des hommes en détresse.

françois olivennes (11/02/2021 – 10h52) : Monsieur, contrairement a ce que vous dites la PMA ne concernent pas que les pays riches. Il y a des centres en Inde, en Chine, en Afrique et partout dans le monde car le désir d’enfant est le même partout et pour tous les couples riches ou pauvres Contrairement a ce que vous dites adopter un enfant n’est pas simple et n’est pas équivalent a faire en un enfant. Si l’on « respectait la nature » notre espérance de vie serait de 50 ans… car la médecine passe sa vie à aller contre nature. Le type d’écologie (sic?) que vous semblez souhaiter, n’est pas la société que souhaite beaucoup de gens et en tout cas pas moi !

Février 2014. Est-ce vraiment rétrograde que d’accepter sa stérilité ?

François Olivennes, spécialiste des traitements de l’infertilité, milite dans les médias* pour la fécondation in vitro (FIV), le don d’ovocytes, la possibilité généralisée pour les femmes de congeler leurs ovocytes et l’AMP (assistance médicale à la procréation) pour les femmes seules. Il se croit donc respectueux du désir d’enfant à tout prix. Être contre son avis, c’est vouloir que

« Notre pays reste un petit village gaulois campé sur ses positions rétrogrades mais surtout hypocrites, car des milliers de femmes se rendent à l’étranger, parfois à une heure de Paris, pour bénéficier de ces techniques ».

commentaires sur lemonde.fr

Hadrien : Taxer la France de rétrograde et hostile aux femmes stériles pour défendre sa boutique me semble misérable, et on se demande ce qu’un article de ce niveau fait dans les débats du Monde. Des personnes qu’on ne peut soupçonner d’intégrisme ou d’étroitesse d’esprit débattent depuis des années de la légitimité de la science à imposer ses progrès sans réflexion éthique et des enjeux pour notre société. On ne peut balayer tout cela de son mépris tout en se plaignant d’un « débat minimal » !

Jacques Louys : Croire que le « désir » va être satisfait par son objet, ici avoir un enfant, est un leurre éternel…

Chandernagor : Autant je suis fermement attaché aux droits des enfants, autant je suis réservé sur le droit « À l’enfant ». Cela mérite discussion et débats. La stérilité ne tue pas, que je sache.

Shakleton : Le désir d’enfant travesti en dû est une pure construction sociale. Il n’y a strictement aucun argument qui fait de la PMA une nécessité, sauf la pression sociale, le désir de normalité absolue. Pourquoi devrait-on financer un mythe social ? A choisir, je préfère que l’argent de la Sécu aille à ceux qui en ont vraiment besoin … Mettez une femme en mal d’enfant en face de quelqu’un de trop pauvre pour se payer une correction visuelle et qui y a laissé son travail : qui a priorité ? Avec une FIV, on finance combien de prothèses auditives et de lunettes ?

Gbouvier : François Olivennes semble ignorer la différence entre ce que l’Humanité sait faire et ce que l’Humanité s’honore de faire. Et là, c’est moi qui ait peur. Il faudrait qu’il sorte un peu de son petit monde, ce petit docteur. Tout ne tourne pas autour de son petit business ! Un mec stérile et qui aime ça : non, je veux pas être père-porteur, bien que ce soit mon droit.

La murène : Les femmes ne sont pas que des reproductrices, elles doivent pouvoir se réaliser autrement qu’en faisant des enfants.

Yoyo : Pourquoi avoir un enfant ?

Le désir d’enfant de François Olivennes ! Lire la suite »

Méthodes de travail sur la démographie

Le point de vue écologique que nous essayons de décrypter sur ce blog a ceci de révolutionnaire qu’il repose sur une analyse systémique : tout est interdépendant, la réalité est complexe et souvent contradictoire, mais l’urgence écologique rend nécessaire la formulation de solutions. La démarche doit être dialectique, envisager thèse et antithèse avant d’aborder la synthèse. Par exemple sur la démographie, les uns pensent que la surpopulation tue la biodiversité, d’autres au contraire que c’est la faute à la surconsommation des riches. Or sobriété démographique ET sobriété économique sont deux politiques complémentaires. Arriver à cette synthèse est un préalable à toute recherche de positionnement politique. C’est loin d’être le cas.

Contrairement aux origines de l’écologie politique en 1974 avec René Dumont, le néomalthusianisme (à l’origine du planning familial) est aujourd’hui ignoré ou dénigré. Même pour un parti écolo comme EELV, le débat est clos avant même d’avoir commencé. Ainsi cette réponse de Yannick Jadot à une question sur la croissance de la population humaine qui empiète sur les territoires des autres espèces : « La transition démographique repose surtout sur l’éducation des filles et le développement. Aller plus loin pose problème ; si on estime qu’il y a surpopulation, qui faut-il supprimer ? » C’est de la même veine que « OK, abordons la question de la démographie, et commençons par stériliser ceux qui polluent le plus la planète ».

C’est seulement une minorité d’écologistes comme Yves Cochet, Pablo Servigne, Alain Gras, Alain Hervé qui disent que combattre la surconsommation (et les inégalités) d’une part ET soutenir la maîtrise de la fécondité humaine d’autre part, vont de pair. Si cette synthèse est admise, alors seulement nos citoyens peuvent écouter et comprendre les politiques démographiques à mettre en œuvre.

Nous soulignons d’abord que promouvoir une baisse de niveau de vie pour combattre notre boulimie consumériste qui brûle la planète est aussi difficile que promouvoir une maîtrise de la fécondité. Nous ne développerons ici que ce second point. Il suffit de reprendre ce qui a déjà été dit par des experts pour en faire les bases d’une conception commune. Ainsi ces 9 stratégies proposées par Robert Engelman, président du Worldwatch Institute (WWI) de 2011 à 2014 :

1. Garantir l’accès de tous à une large gamme d’options contraceptives pour les deux sexes

On estime que 40 % de toutes les naissances au niveau mondial sont non désirées. Si toutes les femmes pouvaient décider du moment de leur grossesse, le taux de fécondité à l’échelle du globe passerait sous l’indice de renouvellement des générations. Alors que le monde dépense quelque 42 milliards de dollars par an en nourriture pour animaux domestiques, il suffirait de 24,6 milliards pour financer les services de planning familial.

2. Garantir l’éducation pour tous avec une attention particulière pour les filles

Les femmes n’ayant pas été scolarisées ont en moyenne 4,5 enfants, 3 après quelques années à l’école primaire, 1,9 avec une ou deux années de cycle secondaire. L’éducation permet aux filles d’explorer d’autres aspects de la vie que celui de la maternité.

3. Éradiquer le sexisme dans tous les aspects de l’existence

Les femmes qui sont en mesure de gérer leurs biens, de divorcer et de participer à la vie sociale à égalité avec les hommes sont davantage susceptibles de retarder leur maternité. Cette égalité est d’autant plus nécessaire que les hommes, dans la plupart des pays, tendent à souhaiter plus d’enfants que leur partenaire.

4. Proposer à tous les étudiants une éducation sexuelle

L’ignorance des jeunes est un obstacle à la prévention des grossesses. Ils ne savent pas comment fonctionne leur corps, comment refuser la relation sexuelle non souhaitée, comment éviter la grossesse.

5. Mettre un terme à toutes les politiques qui récompensent financièrement les parents en fonction du nombre d’enfants

Des politiques subventionnent la fécondité de sur-remplacement (des taux au-delà de deux enfants par femme), contribuant à engendrer des populations plus nombreuses qu’elles ne le seraient autrement. Les gouvernements peuvent maintenir les avantages financiers sans les lier au nombre d’enfants, en les associant à la parentalité elle-même.

6. Enseigner les relations entre population et environnement

Peu de systèmes scolaires dans le monde comportent un enseignement qui explique aux jeunes les interactions entre la taille de la population, l’environnement naturel et le développement humain. Une formation sur l’influence du nombre d’humains pourrait constituer une bonne incitation à une transformation culturelle hâtant la fin de la croissance démographique.

7. Chiffrer les impacts sur l’environnement

Une taxe carbone permettrait aux parents de mesurer l’impact de chaque être humain, de chaque naissance donc, sur l’environnement. Une tarification environnementale pousse à réduire les taux de fécondité puisque les couples comprennent que le coût d’un enfant supplémentaire s’avère important.

8. S’adapter au vieillissement de la population plutôt que de le retarder

Les impacts du vieillissement sont moins importants et durables que ceux de la poursuite de la croissance démographique. En effet, si tel n’était pas le cas, les décideurs de demain se verraient contraints de prendre en charge le vieillissement différé à un moment où la densité de population et les problèmes qui lui sont associés rendraient encore moins attrayante et réalisable une incitation à la poursuite de la croissance démographique.

9. Convaincre les dirigeants de mettre un terme à la croissance démographique

La population est devenue un sujet tabou en politique, dans les affaires internationales, et même dans les médias et l’opinion publique. Or, un ensemble de politiques visant à améliorer la vie des femmes, des hommes et des enfants aurait pour retombée le ralentissement démographique. Plus les gouvernements retardent les politiques préconisées, plus le monde devra gérer des populations denses et des augmentations du taux de mortalité.

Pour agir avec l’association Démographie responsable,

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Alerte surpopulation ! Bof, on s’en fout…

Étrange malédiction des lanceurs d’alerte contemporains au niveau écologique. Leur histoire est une série de vaines mises en garde, leurs prédictions n’ont pas empêché quoi que ce soit. Ils décrivent le danger tel qu’ils le pressentent et tel qu’il va arriver, mais, éternels Cassandre, ils sont incapables de le conjurer. La faute à l’inertie de cette période croissanciste où tout ce qui dérange est ignoré, ou nié, si ce n’est combattu. Pourtant ils avancent des solutions, et il est tentant envisager l’espoir flou qu’à leur image, la folie humaine soit, un jour, soluble dans l’intelligence collective. Difficile !

Un événement chasse l’autre, la pandémie un jour, l’invasion de l’Ukraine un autre jour, l’inflation maintenant, hier la COP27 sur le climat, aussitôt la COP15 sur la biodiversité et le mondial de foot qui chasse toutes les autres informations… Rien ne change si ce n’est en pire. Mais il faut se rappeler que dans les années 1970, le mot surpopulation était sur toutes les lèvres. En 1968 « La Bombe P » de Paul Ehlich, l’explosion démographique et le risque de famine, avait fait un tabac en librairie (surtout aux USA). En 1972 le rapport au Club de Rome sur les limites de la croissance montrait parfaitement les interrelations entre croissance démographique exponentielle et les 4 autres variables. En 1974 le malthusien René Dumont était le premier présidentiable écolo à parler de surpopulation. La première conférence mondiale sur la population a eu lieu à Bucarest en 1974. Aucun de ces apports conceptuels n’a vieilli, ils ne demandaient qu’à rester au premier plan , ils ont été remisés dans un coin, ils ont été oubliés.

Avec l’avènement de la démocratie, dont la bonne marche dépend de l’engagement de chacun, le lanceur d’alerte est confronté au problème redoutable de l’indifférence citoyenne.

Une chose est de pourfendre l’inertie politique et crier haro sur le capitalisme, tout autre est de secouer l’individu qui, uniquement soucieux de lui-même, néglige de participer à la vie commune et abandonne sa liberté à ceux qui ambitionnent le pouvoir. Dans un monde où la victoire revient aux plus manipulateurs, rien n’est plus dangereux que le désintérêt du grand nombre. Comment secouer la matière molle de celui/celle qui ne veut pas d’ennuis, mais s’en prépare davantage en se cachant dans son for intérieur. Au nom de l’égalité et du pouvoir d’achat, ils vivront leur faiblesse comme une vertu et leurs droits comme des privilèges.

Tocqueville parlait de tyrannie de la majorité, La Boétie de servitude volontaire ; même en démocratie l’exercice de la liberté éclairée n’est jamais acquise. Que faire quand des hordes entraînées par des populistes paranoïaques veulent mettre l’Ukraine à genoux et 1,4 milliards de Chinois à leur botte ? On a les Poutines et les Xi Jinpin qu’on mérite, certes. Mais dans un monde de 8 milliards d’êtres humains entassés, opprimés, exploités et parfois affamés, comment faire entendre la voix de la raison. Même si dans certains espaces privilégiés chacun peut dire ce qu’il veut, ce n’est pas un univers où les idées augmentent, mais un capharnaüm où les pensées s’agglutinent.

La démocratie est la principale victime de l’explosion démographique. Plus la densité de population augmente, plus fréquentes sont ses interactions, et ainsi se développe nécessairement des lois plus restrictives pour réguler ces interactions. Plus généralement, face à la pression du nombre, les États sont tentés de réagir par la force et, plus l’habitude se prend de restreindre les libertés face à un problème, plus la démocratie est mise à mal avec l’acceptation plus ou moins passive des populations.

Lire, Pression démographique, démocratie en berne

La revue « Franc Tireur » dans un numéro spécial fait le tour du combat des lanceurs d’alerte, mais à leur panorama il n’y a qu’une écolo, Greta Thunberg. Et une militante, Erin Brokovich en lutte contre une multinationale. Retenons cependant le chapitre sur Camus qui s’épouvantait qu’une bombe « de la taille d’un ballon de football » puisse désormais raser une ville entière (Hiroshima). L’adversaire qu’il rencontre n’est pas le sens commun, mais l’allégresse : la guerre était finie, peu importe le prix. La meilleure manière d’inviter l’horreur à frapper deux fois est encore de l’enrober d’un déguisement présentable, un mécanisme qui ne cesse de se vérifier encore et toujours. Greenwashing et écoblanchiment. C’est pourquoi la civilisation du « progrès » technique est parvenue à son dernier degré de sauvagerie, réchauffement climatique, extinction des espèces. Thunberg, Camus, deux lanceurs d’alerte toujours incompris aujoru’hui, mais le succès judiciaire de Brokovitch montre que l’action peut parfois avoir des résultats.

avec Greta Thunberg, le bien affronte le mal

Aujourd’hui le mot « surpopulation » est un tabou politico-médiatique… C’est pourtant un avantage pour l’association « Démographie Responsable ». En effet quand on est précurseur, seule association sur le créneau de la sobriété démographique, et si Malthus revient parmi nous, le moment pourrait advenir où le poids du surnombre deviendra une évidence. DR et Malhus dans tous les médias… s’il n’est pas déjà trop tard pour l’intelligence collective !

Nos articles antérieurs sur ce blog biosphere

Lanceurs d’alerte, allons à leur défense (2021)

Pour dire la vérité vraie, il faut avoir un cancer (2017)

Loi Macron, secret des affaires et lanceurs d’alerte (2015)

Manning, Assange, Snowden, oui à la transparence totale (2013)

le Heartland Institute et les lanceurs d’alerte (2012)

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La répression est du côté des natalistes

On reproche souvent aux malthusiens de nous préparer des heures sombres de contrôle de la population et de « stérilisations forcées ». En France nous sommes mal placés pour tenir un tel discours alors que les lois répressives contre la liberté de la femme et des couples est une constate. La propagande antinataliste sera interdite jusque dans les années 1990. Prenons l’exemple de l’avortement qui sera même sanctionné de la peine de mort.

L’avortement est interdit en France sous l’Ancien Régime par des lois rendant passible de la peine de mort toute femme ayant avorté, ainsi que toute personne l’ayant aidée. Le Code pénal de 1791 condamne aussi l’avortement, de même que celui de 1810 (article 317 : « Quiconque provoque l’avortement d’une femme enceinte avec ou sans son consentement aux moyens d’aliments, de drogues, de médicaments, par violence ou d’autres remèdes, est puni de prison »). Dans l’instauration du code « Napoléon » de 1810. l’avortement était alors défini comme un crime, jugé par une cour d’assises, et puni d’une peine de réclusion.

La répression de l’avortement a été renforcée dans le contexte de la politique nataliste au sortir de la Première Guerre mondiale. La simple incitation à l’avortement et la propagande anticonceptionnelle sont interdites par la loi du 1er août 1920. N’était donc plus seulement puni l’acte en tant que tel mais le discours incitant les femmes à mettre fin à une grossesse. Si ce discours aboutissait à l’avortement, celui-ci devenait un crime. Dans l’exposé des motifs de la loi, on trouve : « Au lendemain d’une guerre où près de 1 million 500.000 Français ont sacrifié leur vie pour que la France ait le droit de vivre dans l’indépendance et l’honneur, il ne saurait être toléré que d’autres Français aient le droit de tirer d’importants revenus de la propagande malthusienne».

Dans le rapport soumis à la discussion de la commission de législation : «Cette propagande abominable se développe dans certaines régions de France d’une manière éhontée et cynique. Toujours condamnable, elle devint criminelle au lendemain d’une guerre aussi effroyable que celle que nous venons de subir, alors que la France, pour poursuivre ses destinées, a le plus impérieux besoin d’augmenter sa natalité… (Avec cette loi) l’autorité judiciaire sera désormais armée pour réprimer cette propagande funeste et criminelle. Vous aurez ainsi, mis fin à des agissements qui constituent un véritable péril national

Le 29 juillet 1939, le Code de la famille aggrave les peines sanctionnant l’avortement. Sous le régime de Vichy, la répression est considérablement renforcée par la loi du 15 février 1942. L’avortement est alors considéré comme un « crime contre la sûreté de l’État » passible de la peine de mort. Pour avoir procédé à 27 avortements, Marie-Louise Giraud est guillotinée le 30 juillet 1942. Seule une grâce du chef de l’État, le maréchal Pétain, peut sauver la vie de l’accusée, mais il rejette la demande. Un an plus tard, le 22 octobre 1943, un homme, Désiré Pioge, est exécuté pour avoir aidé 3 femmes à avorter. La loi de 1942 est finalement abrogée à la Libération. L’avortement n’en restera pas moins un délit et sera encore réprimé pendant 30 ans.

En octobre 1967 lors des débats préparatoires à la loi Neuwirth, le natalisme prédomine toujours au sénat: «  Un fait nouveau s’est produit , celui de la prise de conscience de la baisse de la natalité française. Les débats du Haut Comité de la Population et de la Famille ont fait apparaître un inquiétant fléchissement dut aux de la croissance démographique. Le congrès de l’Union internationale pour l’étude de la population a démontré, une fois de plus s’il en était besoin, que l’équilibre démographique du monde est en péril puisqu’il ne naît pas assez d’enfants dans les pays industrialisés, où il faut, pour remplacer une génération, 250 enfants pour 100 femmes mariées. »

La loi Neuwirth du 28 décembre 1967 relative à la régulation des naissances autorise la fabrication et l’importation de contraceptifs, leur vente exclusive en pharmacie sur ordonnance médicale, avec autorisation parentale pour les mineures, mais interdit toute publicité commerciale ou propagande antinataliste dans son article 5 de la la loi Neuwirth interdisait « toute propagande antinataliste« . Le site legifrance indique le texte a été modifié en 1991 en y appliquant les règles générales de toute publicité. L’interdiction de la propagande antinataliste ne fut complètement abrogée qu’à cette époque.

La loi Veil dépénalisant « sous condition » l’avortement ne sera promulguée que le 17 janvier 1975. Mais le combat contre les forces natalistes est un éternel combat. Depuis la décision de la Cour suprême donnant aux États la possibilité de légiférer à leur guise, la Chambre des députés du Texas a étudié un projet de loi visant à interdire l’avortement et ce, peu importe le stade de la grossesse. Si le projet de loi venait à passer tel quel, les femmes qui avorteront malgré tout seront susceptibles d’être condamnées à la peine capitale.Comme en Géorgie, le Texas réfléchit en effet à donner lui aussi une identité juridique à l’embryon puis au foetus. Un statut qui permettra de condamner les femmes qui avorteront malgré la loi à une peine de prison pouvant aller jusqu’à la peine de mort.

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Nos textes antérieurs sur ce blog biosphere

synthèse : Tout savoir sur l’avortement, l’IVG

Le débat sur l’IVG, bloqué par la morale ?

Une femme sur trois choisit l’IVG (avortement)

IVG, allongement du délai à quatorze semaines

Risquer sa vie lors d’avortements clandestins

La Chine contre le droit à l’avortement !?

Législation, féminisme et avortement

232 000 avortements en France, insuffisant ?

Pour limiter le nombre de morts, vive l’avortement…

L’avortement serait-il contraire à la nature humaine ?

À méditer longuement : « L’égalité hommes-femmes est contraire à la nature humaine… Notre religion a défini un statut pour les femmes, la maternité… Notre parti AKP (Parti de la justice et du développement) reviendra sur le droit à  l’avortement et préconisera la mise au monde d’au moins trois enfants par femme. »

Ainsi s’exprimait en 2014 le président de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan.

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Pour une éducation au malthusianisme

Voici ce que devrait connaître un jeune adulte au sortir du système scolaire :

– la démographie est une sous partie importante de l’approche écologique, on ne peut avoir un niveau de population que dépasse les capacités du milieu biophysique.

– il est préférable de se dire malthusien (des naissances d’accord, mais en fonction des possibilités du milieu environnant), plutôt qu’antinataliste, opposé en toutes circonstances à la natalité.

– Le sentiment de surpopulation est un acquis culturel, c’est ce que montre tout sondage d’opinion : «  8 milliards en 2022, c’est trop».

– Les analyses montrent que la surpopulation est un fait objectif : cf. la loi de Malthus (1803), Les limites de la croissance (1972), l’empreinte écologique (1992, William Rees, thèse de Mathis Wackernagel en 1995). Le jour du dépassement a eu lieu le 28 juillet 2022.

– Toute personne est impliqué directement par ses choix de fécondité, et un gouvernement peut aider à la prise de conscience malthusienne.

En résumé, les termes surpopulation, malthusien et engagement individuel et collectif devraient rentrer dans le langage commun

Lire, Sobriété démographique, le retour de Malthus

1) l’évolution historique

  • 1798. Maltus indique ce qu’il fallait penser des solutions à la surpopulation : « si on n’applique pas des obstacles préventifs à l’exubérance de la fécondité humaine, alors des obstacles destructifs (guerres, famines, épidémies…) provoqueront l’effondrement. » En clair, si on ne diminue pas volontairement la population humaine, elle sera de toute façon réduite de façon radicale et subie puisqu’on aura laissé libre cours à la violence de la nature et des humains…
    • 1972. Rapport au Club de Rome sur les limites de la croissance : « Le modèle d’analyse des systèmes traite cinq tendances fondamentales : l’industrialisation, la population, l’alimentation, les ressources naturelles non renouvelables et la pollution. Les interactions sont permanentes. La croissance de la population humaine obéit à une loi exponentielle. Dans tout système fini, il faut qu’il existe des contraintes dont l’action contribue à l’arrêt de la croissance exponentielle. Il n’y a que deux façons de rétablir l’équilibre : ou abaisser le taux de natalité au niveau du taux réduit de mortalité, ou il faudra bien que le taux de mortalité augmente à nouveau. En laissant le système poursuivre son évolution exponentielle, la croissance de la population se trouve fatalement stoppée par un accroissement brutal de ce taux de mortalité. Toute société qui tient à éviter ce résultat doit prendre des mesures délibérées pour contrôler le fonctionnement de la boucle positive : réduire le taux de natalité. En d’autres termes, nous demandons que le nombre de bébés à naître au cours d’une année donnée ne soit pas supérieur au nombre de morts prévisibles la même année. Un état d’équilibre ne sera pas exempt de contraintes, aucune société ne peut les éviter. Il nous faudra renoncer à certaines de nos libertés, comme celle d’avoir autant d’enfant que nous le souhaitons. Dès qu’une société reconnaît qu’elle ne peut pas tout donner à tout le monde, elle doit commencer à procéder à des choix. Doit-il y avoir davantage de naissances ou un revenu individuel plus élevé, davantage de sites préservés ou davantage d’automobiles, davantage de nourritures pour les pauvres ou encore plus de  services pour les riches ? L’essence même de la politique consiste à ordonner les réponses à ces questions et à traduire ces réponses en un certain nombre d’orientations. Si après nous avoir lu, chacun est amené à s’interroger sur la manière dont la transition doit s’opérer, nous aurons atteint notre objectif premier.»
      • 1974. René Dumont dans son programme de présidentiable écolo  : « Nous sommes les premiers à avoir dit que la croissance démographique doit être arrêtée d’abord dans les pays riches, parce que c’est dans les pays riches que le pillage du Tiers-Monde, par le gaspillage des matières sous-payées, aboutit aux plus grandes destructions de richesse. Il faut réagir contre la surpopulation. En Inde surpeuplée certes, mais surtout chez les riches : 500 fois plus d’énergie consommée par tête à new York que chez le paysan indien. Ce qui remet en cause toutes les formes d’encouragement à la natalité, chez nous en France. La « France de 100 millions de Français » chère à Mr Debré est une absurdité. Les propositions du mouvement écologique : la limitation des naissances ; la liberté de la contraception et de l’avortement. Nous luttons pour le droit absolu de toutes les femmes de régler à leur seule convenance les problèmes de contraception et d’avortement. »

lire, René Dumont, radicalement malthusien

  • 1996. Notre empreinte écologique de Mathis WACKERNAGEL et William REES : Avec la notion de développement durable (Commission Brundtland, 1987), on reste dans le cadre de la conception habituelle de l’économie pour laquelle la Terre est plate : l’activité humaine peut donc s’étendre sans limites dans toutes les directions et il n’existe aucune restriction sérieuse à la croissance économique. Il faut au contraire déterminer une unité de mesure des besoins en capital naturel de l’économie : la Terre est ronde, toutes les ressources en proviennent et y retournent sous forme dégradée. Les habitants du monde industriel souffrent d’un aveuglement écologique collectif qui étouffe leur sens collectif de la connexion avec les écosystèmes qui les soutiennent. Ainsi l’Allemagne a une empreinte écologique de 5,3 ha/hab et une biocapacité disponible de 1,9 ha/hab, son déficit écologique est donc de – 3,4 ha/hab.

=> synthèse mathématique : l’équation IPAT (I = PxAxT) montre la complémentarité de la croissance démographique « P », du niveau de vie « A » et de la technologie « T » dans l’impact écologique « I ». La population s’accroît chaque année de 1 % en moyenne, le PIB de 3 % en moyenne). Pour faire face à l’urgence écologique, il nous faut donc agir sur l’ensemble des facteurs, la démographie, le niveau de vie par tête et les effets des technologies employées.

2) le niveau d’acceptabilité des solutions malthusiennes

En démocratie, ce qui compte c’est l’assentiment du peuple. La responsabilité individuelle est essentielle, encore faut-il que le citoyen décide en toutes connaissances de cause.

La bonne décision repose sur une volonté éclairée. Le sigle IVG, interruption volontaire de grossesse, est essentiel pour comprendre ce à quoi il faut tendre. Le choix de fécondité est bien sûr une affaire de couple, mais il doit résulter d’un arbitrage entre contraintes personnelles et bien commun, que ce soit celui de l’enfant à naître ou de l’intérêt collectif.

– La perception du bien commun est affaire d’éducation, et donc de programmes scolaires, de concepts à connaître (capacité de charge, etc.), d’éducation sexuelle et politique. Le changement culturel devrait passer par l’abandon de la fête des mères et de la maternité heureuse pour valoriser l’idée de libération de la femme et de considération du poids écologique de toute personne supplémentaire.

– le libre choix (pro-choice) est nécessairement réciproque. Un médecin pour des considérations personnelles a le droit de refuser de pratiquer des avortements, mais les croyants « pro-life «  n’ont aucun droit à empêcher les autres de faire en toutes connaissance de cause des IVG ou des naissances à leur convenance.

Pour en savoir plus,

Alerte surpopulation

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La surpopulation en débat public à Paris

Si l’expression « sobriété démographique » se popularisait en 2023, ce serait un plus pour la planète. En tant que citoyen, vous pouvez contribuer à cette évolution par votre action en matière de fécondité. Pour en savoir plus et si vous êtes Parisien(ne), vous pouvez assister à une table ronde sur la question le jeudi 12 janvier 2023 à Paris.

Sobriété: et si l’on parlait de démographie ?

Organisé par les Journalistes-écrivains pour la nature et l’écologie (JNE)

Où ? À l’Académie du Climat, 2 place Baudoyer, Paris 4e – salle Pépinière (Rez-de-Chaussée)

Tout public, de 19h à 21h

présentation : Nous venons de passer le cap des 8 milliards d’humains sur Terre. Quels sont les impacts de la démographie sur le climat, la biodiversité et les limites planétaires? Peut-on parler de surpopulation? Faut-il arrêter de faire des enfants pour répondre à l’urgence écologique? Au carrefour de l’intime et des politiques publiques, cette table-ronde fera un tour d’horizon des enjeux liés à la démographie et à l’écologie.

Intervenants

Michel Sourrouille, auteur de Alerte surpopulation. Le combat de Démographie responsable (Edilivre)

Laure Noualhat, autrice de Comment rester écolo sans finir dépressif (Tana) et de l’enquête Trop d’humains sur Terre? Le défi du siècle sur Reporterre.fr

Emmanuel Pont, auteur de Faut-il arrêter de faire des enfants pour sauver la planète? (Payot)

Gilles Pison, professeur émérite au Muséum national d’histoire naturelle, conseiller de la direction de l’Institut national d’études démographiques, auteur de l’Atlas de la population mondiale(Autrement)

Hélène Soubelet, directrice de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), coordinatrice d’une publication consacrée aux liens entre démographie et érosion de la biodiversité.

Débat animé par Antoine Bonfils, président des JNE et Carine Mayo, secrétaire générale des JNE.

pour en savoir plus

Alerte surpopulation

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Table ronde sur la sobriété démographique

annonce d’une conférence-débat le jeudi 12 janvier 2023 à Paris

Sobriété : et si l’on parlait de démographie ?

Organisé par les Journalistes-écrivains pour la nature et l’écologie (JNE)

Où ? À l’Académie du Climat, 2 place Baudoyer, Paris 4e – salle Pépinière (Rez-de-Chaussée)

Tout public, de 19h à 21h

présentation : Nous venons de passer le cap des 8 milliards d’humains sur Terre. Quels sont les impacts de la démographie sur le climat, la biodiversité et les limites planétaires? Peut-on parler de surpopulation? Faut-il arrêter de faire des enfants pour répondre à l’urgence écologique? Au carrefour de l’intime et des politiques publiques, cette table-ronde fera un tour d’horizon des enjeux liés à la démographie et à l’écologie.

Intervenants

Michel Sourrouille, auteur de Alerte surpopulation. Le combat de Démographie responsable (Edilivre)

Laure Noualhat, autrice de Comment rester écolo sans finir dépressif (Tana) et de l’enquête Trop d’humains sur Terre? Le défi du siècle sur Reporterre.fr

Emmanuel Pont, auteur de Faut-il arrêter de faire des enfants pour sauver la planète? (Payot)

Gilles Pison, professeur émérite au Muséum national d’histoire naturelle, conseiller de la direction de l’Institut national d’études démographiques, auteur de l’Atlas de la population mondiale(Autrement)

Hélène Soubelet, directrice de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), coordinatrice d’une publication consacrée aux liens entre démographie et érosion de la biodiversité.

Débat animé par Antoine Bonfils, président des JNE et Carine Mayo, secrétaire générale des JNE.

Si l’expression « sobriété démographique » se popularisait en 2023, ce serait à notre avis un plus pour la planète.

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Sobriété : et si l’on parlait de démographie ?

Bonjour

annonce d’une conférence-débat le jeudi 12 janvier 2023 à Paris

Sobriété: et si l’on parlait de démographie ?

Organisé par les Journalistes-écrivains pour la nature et l’écologie (JNE)

Où ? À l’Académie du Climat, 2 place Baudoyer, Paris 4e – salle Pépinière (Rez-de-Chaussée)

Tout public, de 19h à 21h

présentation : Nous venons de passer le cap des 8 milliards d’humains sur Terre. Quels sont les impacts de la démographie sur le climat, la biodiversité et les limites planétaires? Peut-on parler de surpopulation? Faut-il arrêter de faire des enfants pour répondre à l’urgence écologique? Au carrefour de l’intime et des politiques publiques, cette table-ronde fera un tour d’horizon des enjeux liés à la démographie et à l’écologie.

Intervenants

Michel Sourrouille, auteur de Alerte surpopulation. Le combat de Démographie responsable (Edilivre)

Laure Noualhat, autrice de Comment rester écolo sans finir dépressif (Tana) et de l’enquête Trop d’humains sur Terre? Le défi du siècle sur Reporterre.fr

Emmanuel Pont, auteur de Faut-il arrêter de faire des enfants pour sauver la planète? (Payot)

Gilles Pison, professeur émérite au Muséum national d’histoire naturelle, conseiller de la direction de l’Institut national d’études démographiques, auteur de l’Atlas de la population mondiale(Autrement)

Hélène Soubelet, directrice de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), coordinatrice d’une publication consacrée aux liens entre démographie et érosion de la biodiversité.

Débat animé par Antoine Bonfils, président des JNE et Carine Mayo, secrétaire générale des JNE.

Si l’expression « sobriété démographique » se popularisait en 2023, ce serait à notre avis un plus pour la planète.

Pour agir avec l’association Démographie responsable

https://www.demographie-responsable.org/

Pour en savoir plus

un livre de Michel Sourrouille

Alerte surpopulation – Le combat de Démographie Responsable

à acheter auprès de son libraire de proximité,

ou à commander à la FNAC

https://livre.fnac.com/a17437174/Michel-Sourrouille-Alerte-surpopulation

 

Sobriété : et si l’on parlait de démographie ? Lire la suite »

Nos vœux de sobriété démographique en 2023

aux citoyens concernés par la question écologique, c’est-à-dire tout le monde.

Si l’expression « sobriété démographique » se popularisait en 2023, ce serait un plus pour la planète. En tant que citoyen, vous pouvez contribuer à cette évolution par votre action en matière de fécondité.

Une conférence-débat est consacrée à cette thématique le jeudi 12 janvier 2023 à Paris.

Sobriété: et si l’on parlait de démographie ?

Organisé par les Journalistes-écrivains pour la nature et l’écologie (JNE)

Où ? À l’Académie du Climat, 2 place Baudoyer, Paris 4e – salle Pépinière (Rez-de-Chaussée)

Tout public, de 19h à 21h

présentation : Nous venons de passer le cap des 8 milliards d’humains sur Terre. Quels sont les impacts de la démographie sur le climat, la biodiversité et les limites planétaires? Peut-on parler de surpopulation? Faut-il arrêter de faire des enfants pour répondre à l’urgence écologique? Au carrefour de l’intime et des politiques publiques, cette table-ronde fera un tour d’horizon des enjeux liés à la démographie et à l’écologie.

Intervenants

Michel Sourrouille, auteur de Alerte surpopulation. Le combat de Démographie responsable (Edilivre)

Laure Noualhat, autrice de Comment rester écolo sans finir dépressif (Tana) et de l’enquête Trop d’humains sur Terre? Le défi du siècle sur Reporterre.fr

Emmanuel Pont, auteur de Faut-il arrêter de faire des enfants pour sauver la planète? (Payot)

Gilles Pison, professeur émérite au Muséum national d’histoire naturelle, conseiller de la direction de l’Institut national d’études démographiques, auteur de l’Atlas de la population mondiale(Autrement)

Hélène Soubelet, directrice de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), coordinatrice d’une publication consacrée aux liens entre démographie et érosion de la biodiversité.

Débat animé par Antoine Bonfils, président des JNE et Carine Mayo, secrétaire générale des JNE.

pour en savoir plus

Alerte surpopulation

Le combat de Démographie Responsable

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https://livre.fnac.com/a17437174/Michel-Sourrouille-Alerte-surpopulation

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Démographie, la FRB est critiquable

Commentaire par Michel Sourrouille d’une étude de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) titrée « La démographie, une pression indirecte » (2018-2021)

https://www.fondationbiodiversite.fr/la-demographie-une-pressions-indirectes-identifiees-par-lipbes/

La Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), au détour d’une phrase, nous explique pourquoi son mémorandum minimise la variable démographique : « Agir sur les évolutions démographiques reste un sujet épineux. » Elle souhaite donc « une révision des modes de production au niveau mondial et une meilleure répartition des ressources ».

Or il est très difficile d’agir contre l’inertie des systèmes économiques et des structures inégalitaires alors que financer le planning familial au niveau planétaire serait très efficace et à moindre coût. De toute façon on ne peut opposer niveau de vie, degré d’inégalités et nombre d’humains, ces variables sont interdépendantes.

Considérations générales : la responsabilité première des humains

La FRB considère que l’expansion démographique humaine est un facteur « indirect » de détérioration de la biosphère. C’est ignorer que l’individu est premier dans toute activité qu’il puisse faire, à commencer par naître. Derrière chaque action d’une personne, même la plus minime possible, il y a un impact écologique, que ce soit le fait de manger, de s’habiller, de se déplacer, et donc de produire des déchets, des pollutions et des détériorations multiples du milieu environnant. La démographie est donc un multiplicateur des nuisances, les humains sont toujours responsables. Même une voiture dite « autonome » ne peut exister que par le travail d’un nombre incalculable de personnes. Les « moteurs directs » de l’érosion de la biodiversité selon la FRB, comme l’amplification des usages de l’océan et des terres ou le changement climatique, sont en fait des conséquences indirectes de la multiplication des humains et de leurs besoins ressentis.

D’ailleurs la FRB reconnaît que même des groupes humains très réduits peuvent avoir un impact dramatique sur la biodiversité, la faute à leur technologie (pièges, canots). Alors, si des petits groupes deviennent des multitudes dotée de moyens techniques surpuissants, on peut donc s’attendre au pire.

Impact démographique ET technologique

Depuis l’invention du feu et la hache de pierre, l’impact humain est indissociable de sa technologie. La période de chasse et de cueillette, aux technique simples et appropriées, permettait un certain équilibre entre le nombre d’humains et leur milieu de vie. Cette relation stabilisée entre les groupes humains (à fécondité contrôlée par les moyens de l’époque) et la nature (dont on permettait la reproduction) a duré au moins 300 000 ans. Depuis 10 000 ans environ et l’invention de l’agriculture, une course sans fin entre croissance démographique et besoins alimentaires s’est mis en place. Cela a entraîné non seulement des procédés agricoles améliorées, mais aussi l’arrivée de structures d’encadrement des masses. Le nombre a commencé à faire « la force des nations » (Il n’est de force et de richesses que d’hommes), les politiques étaient natalistes. Mais le poids du nombre est aussi une faiblesse, entraînant une instabilité permanente ponctuée de famines, de guerres et d’épidémies. La révolution industrielle, le choix d’une société thermo-industrielle basée sur les ressources fossiles, a autorisé l’explosion démographique accélérée contemporaine : on mange du charbon et du pétrole. Sans commerce international et agriculture intensive les ensembles urbains (dont la FRB montre l’amplitude croissante) seraient des mouroirs.

En termes simples, démographie et technologie (y compris organisationnelle) sont intimement liés, un facteur agissant sur l’autre et réciproquement. Comme l’exprime Esther Boserup, l’essor démographique entraîne l’innovation technologique. Mais cette innovation permet l’arrivée d’encore plus d’êtres humains, d’où un cycle infernal qui se met en place jusqu’à ce que nos techniques super-complexes n’arrivent plus à maîtriser les effets de la fourmilière humaine dans un milieu clos bien que mondialisé. Il y a réchauffement climatique, extinction de la biodiversité, épuisement des ressources naturelles.

Contrairement aux espérances de la FRB, il n’y a pas « découplage » entre démographie et impact humain « par rationalisation de l’utilisation globale des ressources naturelles ». Toutes les études scientifiques montrent que nous avons dépassé les capacités de régénération de la planète alors que notre nombre continue de s’accroître.

Lire, Produire plus, polluer moins : l’impossible découplage

Impact démographique ET changement climatique

La FRB reconnaît qu’une partie de l’augmentation du changement climatique est directement liée à la démographie, une autre partie étant liée aux modes de consommation. Elle s’appuie même sur une étude (controversée) qui montre que la mesure la plus efficace pour réduire les émissions de gaz à effet de serre serait « d’avoir un enfant de moins »… beaucoup plus efficace que « vivre sans voiture, éviter les voyages en avion ou opter pour une alimentation à base de plantes ».

L’association Démographie Responsable a une vision plus globale grâce à l’équation de Kaya qui lie réchauffement climatique et niveau de population.

CO2 = (CO2 : TEP) x (TEP : PIB) x (PIB : POP) x POP => CO2
(CO2 : TEP) : contenu carbone d’une unité d’énergie (qui peut s’exprimer en TEP, tonnes d’équivalent pétrole)

Cela correspond à un choix de ressources naturelles, charbon ou gaz, électricité, énergie renouvelable ou non, nucléaire…

(TEP : PIB) : quantité d’énergie requise à la création d’une unité monétaire (qui peut correspondre au PIB)

C’est l’intensité énergétique de l’économie ou inverse de l’efficacité énergétique (qui serait PIB : TEP)

(PIB : POP) : production par personne ou niveau de vie moyen
POP : nombre d’habitants.

Tout est interdépendant, on ne peut agir sur un des termes de l’équation sans considérer ce qui se passe ailleurs. Si on divise par 3 les émissions de gaz à effet de serre, il faut aussi que l’ensemble des autres éléments soit divisés par trois. Peu importe mathématiquement ce qui est réduit.

Le Groupe 3 du GIEC  a évalué la contribution de l’augmentation de la population à l’augmentation des émissions sur la période 1990-2019. En moyenne annuelle mondiale, sur cette période, les émissions de CO2 ont cru de 1,1 %, avec des contributions positives de 1,2 % pour la population, de 2,3 % du PIB par habitant, et des contributions négatives de -2% de l’intensité énergétique et de -0,3 % de l’intensité carbone. On pourrait donc dire que l’augmentation de population est quasiment identique à l’augmentation des émissions. 

CONCLUSION

Pour faire la synthèse avec ce qui précède, un écologiste malthusien a une autre équation à sa disposition, léquation d’Ehrlich, dite IPAT, qui nous donne une  approche globale simplifiée.

I = PAT (P x A x T) montre que l’impact environnemental, noté I, est le produit de trois facteurs : la taille de la Population (P), les consommations de biens et de services ou niveau de vie (A pour « Affluence » en anglais) et les Technologies utilisées pour la production des biens (T). Si on regarde la situation actuelle, on constate au niveau mondial que le taux annuel de la croissance de la population est de 1 % (x 1,01), le taux de croissance du PIB est en moyenne de 3 % (x 1,03) alors que l’amélioration de l’intensité énergétique des techniques très difficile à estimer.

On retrouve d’ailleurs l’équation précédent avec P pour POP, A pour PIB:POP et T avec (CO2 : TEP) x (TEP : PIB). Difficile de faire face à l’urgence écologique si on n’arrive pas à maîtriser les trois paramètres en même temps. Toute étude qui séparerait l’évolution démographique, la croissance économique et le niveau technologique ne peut que nous amener au désastre.

Notre avenir sera à la sobriété démographique autant qu’économique tout en utilisant des techniques douces à la nature et à l’homme (low tech ) et non plus dures (high tech), inadaptées à une monde de pénuries croissantes.

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La démographie, pression sur la biodiversité

Cette note (résumée) a été rédigée par les membres du Conseil scientifique 2018-2021 de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB),

https://www.fondationbiodiversite.fr/la-demographie-une-pressions-indirectes-identifiees-par-lipbes/

Quel(s) rôle(s) a joué et continue de jouer l’augmentation continue du nombre d’humains dans l’érosion – mais aussi l’évolution au sens darwinien – de la biodiversité ? Ce travail est focalisé sur le réseau des liens entre la biodiversité et le facteur indirect sans doute le moins exploré de ce point de vue : la démographie humaine. La quantification de l’effet de la croissance de la population humaine sur l’érosion de la biodiversité, par rapport à d’autres facteurs de pression, comme le changement climatique par exemple, reste, quant à elle, un aspect peu abordé dans la littérature et constitue à ce titre un « front de science », une question appelant à des recherches inédites.

Dans son récent rapport sur l’état et les tendances de la biodiversité mondiale (années 1970-2050), l’Ipbes dresse le constat de l’impressionnante détérioration de la biosphère à toutes les échelles spatiales, ainsi que de l’exceptionnelle rapidité de l’érosion de la biodiversité – des gènes aux communautés d’espèces – la dégradation des écosystèmes.

Parallèlement :

  • le nombre d’humains a triplé au cours du demi-siècle écoulé ;
  • en sept décennies, de 1950 à 2019, le produit intérieur brut (PIB) global par habitant a presque quintuplé, passant de 3 500 à 17 000 dollars internationaux (réf. prix 2011) alors que la population mondiale passait de ∼2,5 à 7,7 milliards d’humains ; l’activité économique s’est alors construite sur l’exploitation de ressources finies rendant ce modèle non soutenable ;
  • la superficie des zones urbaines et du réseau de leurs infrastructures a doublé en trois décennies : plus d’une personne sur deux vit aujourd’hui en ville et ce chiffre devrait être porté à deux sur trois en 2050 ; la taille des villes a augmenté de manière exponentielle depuis 1950 et les 28 premières agglomérations dans le monde, en 2030, auront des effectifs proches ou supérieurs à 20 millions d’habitants (United Nations, 2018) créant une demande en infrastructures et approvisionnements (énergie, alimentation, etc.) ;
  • les terres consacrées à l’agriculture et à l’élevage occupent désormais plus du tiers des surfaces continentales et, si une grande partie des terres a historiquement été utilisée par les humains, l’intensification de l’utilisation a concouru à l’érosion de la biodiversité.

Au-delà de ces constats, l’Ipbes a élaboré un modèle conceptuel qui distingue, d’une part, les « moteurs directs » de l’érosion de la biodiversité (amplification des usages de l’océan et des terres, exploitation des écosystèmes, changement climatique, pollutions, espèces exotiques envahissantes) et d’autre part les « moteurs indirects », c’est-à-dire les causes profondes des atteintes à la biodiversité, dont la démographie humaine, la consommation, l’économie, les échanges commerciaux, les progrès technologiques, les institutions, la gouvernance, etc. étayés par un système de valeurs et de choix de comportement. Ces moteurs indirects rétroagissent et aggravent les pressions directes exercées sur la biodiversité. Les interactions entre la biodiversité et les moteurs directs ont été – et demeurent – l’objet de nombreuses recherches. En revanche, l’étude des relations entre la biodiversité et les moteurs indirects, notamment la démographie, semble moins fréquente.

S’il existe une incidence de la croissance des populations humaines sur les pressions qui pèsent sur la biodiversité, ce dossier met aussi en lumière le fait que la relation entre le nombre d’humains et la dégradation de l’environnement est loin d’être linéaire. Cela permet donc d’envisager un découplage entre démographie et impact humain, découplage qui impliquerait une réduction des pressions directes (par l’éducation, la réglementation ou les incitations de toute nature, etc.) ainsi que des actions menées sur des facteurs indirects de pression (par la réflexion sur certaines technologies, modes de gestion des espaces, de consommation, de modèles économiques, de gouvernance, de fiscalité, réglementation, etc.).

Ainsi, alors que la consommation des ressources naturelles et des biens de consommation par habitant s’accroît et se mondialise entre pays développés et pays émergents, la réduction des impacts anthropiques, dans un contexte de croissance de la population humaine, pourrait passer par une réduction et une rationalisation de l’utilisation globale des ressources naturelles – réduction et rationalisation qui, elles-mêmes, sous-entendent une révision des modes de production au niveau mondial et une meilleure répartition des ressources. Ce levier d’action semble le plus facile à envisager dans la mesure où agir sur les évolutions démographiques reste un sujet épineux et suppose, de plus, un effet d’inertie.

Un dernier élément de réflexion autour de cette nécessaire transition vers la durabilité souligne qu’elle ne pourra sans doute pas se faire sans un profond changement de notre rapport au vivant et de notre regard sur la biodiversité, souvent réduite à un ensemble de « ressources » pour l’espèce humaine.

Le point de vue des écologistes malthusiens

Didier : L’argument mis en avant selon lequel le lien entre augmentation de la population et pression sur la biodiversité n’est pas linéaire et que donc cela autorise à envisager un découplage entre les deux phénomènes me semble très discutable.

D’une part, la non linéarité du lien ne nie en rien le couplage. Elle peut même aggraver les choses si la croissance de la population entraîne une pression plus que proportionnelle. D’autre part il peut y avoir des irrégularités dans le déroulement temporel de ce lien, des spécificités locales et enfin des effets de seuils.Tout cela relève d un véritable couplage, moins simple que linéaire, mais tout aussi destructeurs

Anne-Marie : Après avoir dressé le constat de l’impressionnante détérioration de la biodiversité  et mis en parallèle l’impressionnant constat de la multiplication  des humains, il semble que la relation entre les deux soit si aveuglante  et si peu correcte idéologiquement que les membres de la FRB  se sont empressés de conceptualiser leur déni  par la NON LINEARITE.. . s‘autopersuadant par un tour de passe-passe intellectuel que le changement de modèle de consommation et la conception de petits écolos suffira pour résoudre l’équation.

L’exemple du confinement est incroyable : oui, quand on fige l’humanité, qu’on l’empêche de travailler, de produire, d’utiliser sa voiture, on pollue moins. Rêvent-ils de l’humanité au Bois Dormant pour que l’on puisse continuer à croire que le nombre n’est pas un souci ? Si la réduction démographique est un sujet épineux et soumis à l’inertie (c’est bien pour ça qu’il est urgent d’agir) que dire d’un changement rapide  et global de nos systèmes économiques ?!

Il est également de mauvaise foi d’aller chercher le temps où nous n’étions que quelques milliers pour prouver que le nombre n’a aucun rapport avec la pression sur la biodiversité ! Cela prouve seulement que l’humain quelle que soit son avancée technologique, par son intelligence et ses capacités d’invention, a toujours impacté son environnement, MAIS justement cela prouve aussi que si quelques chasseurs-cueilleurs détruisent que dire de 10 milliards d’humains modernes ?

Nous ne reviendrons pas plus vite à une ascèse économique mondiale qu’à une sobriété démographique. Il y a le même effet d’inertie  et d’inacceptabilité. Il semble même que diminuer sa reproduction soit plus facile (2 enfants seulement mais  bien nourris, éduqués  et avec un avenir acceptable, est un modèle qui se répand un peu partout ) et même un rêve pour de nombreuses femmes dans les PVD

Gilles : Entièrement d’accord avec Didier et Anne-Marie : couplage, ou plus simplement relation de causalité, ne signifie pas linéarité. Démographie Responsable ni aucune ONG militant pour la modération démographique n’a jamais prétendu que la démographie était le seul facteur explicatif de la chute de la biodiversité. En revanche, il est probable que l’humanité, tant dans son nombre que dans son activité, soit la cause principale de l’actuel effondrement de la biodiversité… dont l’ampleur est sans rapport avec les quelques atteintes que cette même humanité d’avant le XIXe siècle, a pu porter à l’environnement. Il y a même une certaine corrélation entre la forte densité démographique d’un pays et sa faible biocapacité par habitant, si l’on s’en tient aux calculs de Global Footprint Network, qu’il s’agisse des pays à forte densité (Inde, Bangladesh, Pakistan, Chine, Vietnam, Japon, Corée du Sud, Corée du Nord, Egypte, Benelux, Italie) ou au contraire à faible densité (Gabon, Guyane, Guyana, Surinam, Canada, Finlande, Mongolie, Australie).

Les tenants de l’inaction démographique agitent des problèmes éthiques, fondées sur la liberté individuelle, par ailleurs tout à fait respectables, mais ils font semblant d’ignorer que des politiques démographiques (natalistes) sont actuellement à l’œuvre dans des pays comme la France… sans susciter de débats éthiques. Deux poids, deux mesures ? De la même manière, si les politiques natalistes menées depuis la Libération sont efficaces, pourquoi leur abandon serait sans effet dans un sens contraire ?

Fiche 6 de la FRB – DÉMOGRAPHIE ET CHANGEMENT CLIMATIQUE

Whynes & Nicholas (2017) établissent que les quatre mesures les plus efficaces sont d’avoir un enfant de moins (ce qui réduit en moyenne les émissions d’équivalent CO2 de 58,6 tonnes par an), vivre sans voiture (2,4 tonnes équivalent CO2économisées par an), éviter les voyages en avion (1,6 tonnes équivalent CO2économisées par vol transatlantique aller-retour) et une alimentation à base de plantes (0,8 tonnes équivalent CO2économisées par an). Ils démontrent que ces actions ont un potentiel beaucoup plus grand de réduction des émissions que les stratégies couramment promues comme le recyclage (quatre fois moins efficace qu’un régime à base de plantes) ou le changement des ampoules domestiques (huit fois moins efficace).

Comme pour toutes les autres pressions, une partie de l’augmentation du changement climatique est directement liée à la démographie, une autre partie est liée aux modes de consommation, de production et à l’augmentation de la demande par habitant. La part de responsabilité de la pression démographique et donc du strict nombre d’humains dans le changement climatique est cependant complexe à établir, pour les mêmes raisons que celles qui ont été discutées dans le paragraphe relatif aux modes de consommation et au niveau de vie.

FICHE 7 – DÉMOGRAPHIE ET POLLUTIONS

Plus il y a d’humains en un lieu, plus ils génèrent de pollutions et de déchets, même si la production de déchets est très dépendante du mode de consommation. Ainsi, un grand nombre de pressions «abiotiques», par exemple dues à l’agriculture, sont liées à la démographie: la contamination généralisée par les pesticides, par le phosphore, par l’azote réactif qui découle de l’utilisation des engrais chimiques produits à partir d’azote atmosphérique.

Similairement, mais pour d’autres pratiques, il existe une corrélation positive entre le nombre d’humains (et la quantité d’objets de consommation) et la pollution. Si la relation linéaire entre démographie et pollution peut s’envisager à comportement constant, l’impact des technologies utilisées est, pour cette pression, très fort. Par exemple, les céramiques antiques ont généré des tonnes de déchets non biodégradables, mais, aujourd’hui, cette industrie a largement diminué ses impacts.

FICHE 9 – DÉMOGRAPHIE ET TECHNOLOGIE

Il est maintenant admis que l’influence des populations humaines sur les écosystèmes, donc sur la faune et la flore, remonte loin dans le temps à des époques où ces populations étaient très clairsemées. Ainsi, les outils et la technologie (pièges, fusils, canots) ont permis à des groupes humains réduits d’impacter dramatiquement une population d’intérêt et de la conduire pratiquement ou effectivement à l’extinction.

Les boucles de rétroaction entre la population et la technologie font aussi l’objet de recherche. Esther Boserup, par exemple, dès le milieu des années 1960, avait prédit que la surpopulation humaine, au lieu d’être régulée automatiquement par le manque de ressources, allait entraîner une explosion des innovations technologiques qui entraînerait une augmentation de productivité. Ceci a été confirmé dans le domaine agricole avec le développement de l’irrigation, la réglementation des semences et la sélection variétale, l’intensification des cultures, l’innovation dans le machinisme et les techniques de labour.

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La population mondiale au 1er janvier 2023

Depuis le 15 novembre 2022 la Terre accueille « officiellement » 8 milliards d’êtres humains. Cette date choisie par l’ONU est quelque peu surprenante. En effet, la plupart des statistiques – celles de l’INED et même de l’ONU – laissaient penser, il y a peu encore, que nous atteindrions cet effectif seulement au cours du  premier trimestre 2023. L’estimation moyenne des 10 compteurs que nous présentons ci-dessous reste d’ailleurs, en ce 1er janvier, légèrement inférieure à 8 milliards (1). Qu’importe, avec une précision de l’ordre de + ou – 1 %, considérons que nous sommes entre 7,9 et 8,1 milliards ou, autrement dit, que nous avons été ou serons 8 milliards entre la fin 2021 et le tout début 2024. Un seul mot pour résumer la situation, SURPOPULATION.

Estimation de la population mondiale au 1er janvier 2023

Selon différents compteurs, en millions d’habitants et en début d’année

Sources                                          2022              2023            Progression

                                                                                                         en nombre           en %

Countrymeters                                7 948             8 047          +   99  soit  + 1,3 %

Earth Clock                                     7 934           8 024          +   90  soit  + 1,1 %  

INED                                               7 916           8 009          +   93  soit  + 1,2 %

Overpopulation awareness             7 830           7 903          +   74  soit  + 0,9 %      

PopulationCity.world                         7 890           7 973          +   83   soit  + 1,1 %  

Population.io                                   7 876           8 010         +  133   soit  + 1,7 %      

Population mondiale.com               7 863           8 011          +  148   soit  + 1,9 %

Terriens.com                                   7 842           7 916          +   74   soit  + 1,0 %

US Census Bureau                         7 869           7 943          +   74   soit  + 1,0 %

Worldometers                                 7 917           8 009          +    92  soit  + 1,2 %

 ____________________________________________________________________________

Moyenne :                                     7 888            7 984        +  96   soit  +  1,2 % 

_________________________________________________________________________

Le franchissement du seuil symbolique de 8 milliards marque la poursuite de l’explosion démographique. Si beaucoup d’articles tendent aujourd’hui à nous rassurer en nous promettant une prochaine stabilisation, la situation est inquiétante : nous étions 7 milliards fin 2011, il aura suffi de 11 ans pour en gagner un de plus. Un mot devrait être repris pas tous les médias : SURPOPULATION.

L’événement aura, au moins quelques jours durant, mis la question démographique à l’affiche. En France, plusieurs débats télévisés ont été proposés : ici sur Arte le 15 novembre, ici sur Public Sénat le 17. Signalons aussi la mise en accès libre et en version française du film Mother de Christophe Fauchère consacré à la surpopulation qui nous donne encore une fois l’occasion de mesurer l’extraordinaire préscience de Paul Ehrlich (auteur de « La bombe P » en 1968).

L’avenir ?

Si les prévisions à courte et moyenne échéances font à peu près l’unanimité – nous devrions être autour de 9,7 milliards en 2050 – celles pour 2100 sont naturellement plus discutées.

Pour en savoir plus

Alerte surpopulation

Le combat de Démographie Responsable

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https://livre.fnac.com/a17437174/Michel-Sourrouille-Alerte-surpopulation

II faut rester prudent sur les prospectives de long terme. Nul ne connaît la fécondité des années 2060 ou 2080. En témoigne l’évolution chaotique de ces estimations à 2100.

Certes, plusieurs organismes ont abaissé leurs projections pour 2100. L’ONU a ainsi réduit son estimation de 500 millions, passant de 10,9 milliards, prévus lors de l’étude de 2019,  à 10,4 milliards aujourd’hui. En 2020,  l’IHME (un institut américain d’études sur la santé) a envisagé une population de 8,8 milliards pour 2100 (avec un pic proche de ce niveau en 2064) et, récemment, une étude de la banque HSBC évoquait même l’hypothèse d’un monde de 4 milliards d’habitants à la fin du siècle.  Il s’agit là d’un scénario extrême peu partagé par les démographes car il supposerait une rupture très brutale ou même un effondrement de nos sociétés.

Gardons à l’esprit que ces baisses s’appuient sur l’hypothèse d’une continuation jusqu’en 2100 de la diminution de la fécondité aujourd’hui observée au niveau mondial : 2,7 enfants par femme en 2004 et 2006, 2,6 en 2008, 2,5 entre 2010 et 2017, 2,4 en 2018 et 2,3 en 2021 (2). Bien qu’elle-même ralentie, cette baisse pourrait amener le monde à une fécondité de 2 enfants par femme ou même un peu moins à l’orée du 22ème siècle. Or, rien ne garantit la poursuite du processus, d’autant que cette baisse est souvent corrélée au développement économique et que dans le monde troublé d’aujourd’hui et devant l’épuisement des ressources, ce développement est toujours plus incertain.

En France métropolitaine et ultramarine (hors Mayotte) nous serions environ 68 millions d’habitants en ce début 2023 (67,8 au 1er janvier 2022 selon les chiffres provisoires de l’INSEE avec une croissance d’environ 200 000 habitants par an). La croissance annuelle tendrait à ralentir s’établissant aujourd’hui à + 0,3 % contre + 0,4 % sur la période 2014 – 2019. Cette baisse résulte principalement de celle du solde naturel.

NB : Merci à Didier Barthès dont nous relayons les décomptes depuis plusieurs années :

http://economiedurable.over-blog.com/2022/12/la-population-mondiale-au-1er-janvier-2023.html

précisions

(1) 7,984 milliards précisément, notons que la progression moyenne affichée pour ces compteurs sur un an : + 96 millions, soit + 1,2 % est sans doute exagérée. Elle est en tout cas en décalage avec l’évolution généralement admise. Cela semble notamment lié au rattrapage qu’ont effectué plusieurs compteurs pour se mettre au diapason de la décision de l’Onu de fixer le passage des 8 milliards à fin 2022. C’est manifestement le cas de Populaiton.io et de Population mondiale.com dont les données sur la croissance annuelle (respectivement + 133 et + 148 millions) sont manifestement excessives. Le compteur de l’INED lui-même (+ 93 millions) est en désaccord avec les chiffres proposés dans les publications de l’institut.

(2) Statistique INED, Tous les Pays du Monde.

(3) Les années indiquées sont les années de publication les statistiques portent sur l’année précédente.

Tous les articles précédents intitulés : La population mondiale au 1er janvier :

2009 (6,759 milliards), 2010 (6,838 milliards), 2011 (6,914 milliards),

2012 (7,003 milliards), 2013 (7,082 milliards), 2014 (7,162 milliards),

2015 (7,260 milliards), 2016 (7,358 milliards), 2017 (7,440 milliards),

2018 (7,534 milliards), 2019 (7,637 milliards), 2020 (7,703 milliards)

2021 (7,800 milliards), 2022 (7,888 milliards).

La population mondiale au 1er janvier 2023 Lire la suite »