Une nouvelle vague d’infections virales suscite des sueurs froides au sommet de l’Etat. Pour atteindre une forme d’immunité collective, les autorités répètent la nécessité de vacciner davantage. Reste à convaincre les personnes anti-vax de franchir le pas. Quitte à contraindre certaines catégories, par exemple les soignants ; en Italie la vaccination est obligatoire pour cette catégorie de personnes. Ou même rendre la vaccination obligatoire pour tous, c’est bien déjà le cas pour les enfants*. Alors, peut-on contraindre les adultes à se vacciner contre le SARS-Cov2 ? Sélection naturelle ou immunité collective vaccinale ? La question de l’acceptabilité sociale est cruciale dans un système démocratique. Convaincre plutôt que contraindre ?
Donnons la parole aux commentaires sur lemonde.fr :
Michel SOURROUILLE : La question de l’acceptabilité sociale est essentielle. Mais l’opinion publique se formate, on aurait pu lui faire accepter un taux de létalité de 1 % si on n’était pas rentré dans une société qui veut le risque zéro à tous les niveaux, y compris les guerres zéro-morts (pour nos propres soldats). Pour la pandémie, on aurait pu choisir politiquement l’immunité collective par acceptation d’une mortalité élevée avec périodes de quarantaines ponctuelles comme cela se faisait autrefois aux temps des épidémies. On respectait (sans en connaître le terme) le critère darwinien de sélection naturelle. On a choisi l’immunité collective par confinement généralisé et vaccination qu’on veut rendre obligatoire. Mais au lieu de renforcer la résilience des populations, on provoque l’apparition de virus mutants qui veulent contourner (grâce d’ailleurs au mécanisme de sélection naturelle propre aux virus) l’obstacle vaccinal et qui se révèlent parfois plus dangereux et/ou contaminant.
Ankou : Schéma vaccinal complet pour aller en boîte et à l’université, fermeture des bars de nuit, réinstauration du couvre feu à 23 h tant que 70 % de la pop n’est pas vacciné. Il fallait lier les ouvertures a la vaccination, pas à la situation épidémique. Autre solution : Macron parle à 20h demain et décrète l’obligation vaccinal. Pas besoin de contrôle. Le pouvoir prescriptif du président à lui seul suffira à pousser des millions de français (ces enfants-adultes) à se faire vacciner.
Pessicart : Comment veut-on tenir un pays si on se couche devant l’ignorance ? On fait un excès de vitesse de 3 km/heure et on peut être poursuivi sur ses biens personnels, mais on peut sciemment propager un virus et être l’objet de toutes les attentions. Ce cirque est à peine croyable, 50 % des soignants qui ne sont pas vaccinés, on vit dans quel pays ?
LNCL : Et après, quoi ? Rendre le smartphone obligatoire pour que la prévention dite « tracer/isoler » soit efficace ? Rendre la QR-code de sa vaccination, de ses rappels, de ses tests, dans le smartphone obligatoire pour monter dans le bus ? Rendre le QR-code obligatoire pour accéder à ses comptes bancaires ? Pour prendre l’autoroute ? Pour travailler ? Pour aller voter ?
Simon M : Il est en effet absolument impensable de contraindre ceux qui se sont fait vacciner à observer un confinement pour le bénéfice des imbéciles qui refusent de le faire.
JMG : Une suggestion, pas très originale d’ailleurs, restreindre les activités sociales, à ceux qui sont vaccinés. vous voulez faire vos courses au supermarché, aller voir un spectacle quelconque, prendre les transports en commun, assister à une réunion de travail, aller au restaurant……prouvez que vous étés totalement vacciné.
Patrick Rosa : Non-remboursement des soins hospitaliers liés a la COVID pour les non-vaccinés. Le taux de vaccination bondira miraculeusement… La société prime sur l’individu. Surtout si ce dernier profite des largesses de celle-ci.
Pèlerin curieux : La société versus l’individu ! Est ce un choix ou un acte de faiblesse ?
Benjamin Franklin : Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux.
Gabriel Attal : attention à une possible fracture vaccinale en France, susceptible de provoquer du ressentiment chez les vaccinés. Lesquels ne digéreraient pas de se voir imposer de nouvelles restrictions de liberté, à cause d’un rebond du virus chez les personnes non vaccinées. A une nouvelle crise sanitaire viendrait alors s’ajouter un enjeu de cohésion sociale.
Mireille Delmas-Marty : « Le rêve du risque zéro, qu’il s’agisse de terrorisme ou de pandémie, entraîne inévitablement une surenchère, voire une sorte d’hystérie législative. Rappelons-nous le tournant sécuritaire post-11 septembre 2001. Après les discours musclés annonçant l’éradication du terrorisme, voici les discours savants sur le « Zéro Covid ». Et toujours la même obsession sécuritaire, le même rêve d’un monde sans risque, sans crime et sans maladie. Mais le rêve d’un monde parfait peut rapidement tourner au cauchemar des sociétés de la peur. D’autant plus que de nouvelles technologies ne cessent d’arriver sur le marché, offrant aux décideurs des moyens de surveillance hier inimaginables : reconnaissance faciale, géolocalisation, drones, algorithmes de reconnaissance des émotions et bientôt puçage généralisé. Je suggère d’expliciter politiquement les critères d’acceptabilité sociale des différents risques. »
* La loi rend obligatoires, depuis le 1er janvier 2018, onze vaccins pour les enfants de moins de 2 ans : contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite, la coqueluche, la rougeole, les oreillons, la rubéole, l’hépatite B, le méningocoque C, le pneumocoque et l’Haemophilus influenzae b. Cela signifie que pour les enfants nés à partir du 1er janvier 2018, ces vaccinations obligatoires conditionneront l’entrée ou le maintien dans toute école, garderie, colonie de vacances ou autre collectivité d’enfants. La preuve de leur réalisation est exigée pour l’admission ou le maintien en collectivité à compter du 1er Juin 2018.
Contre toute obligation vaccinale, Jean Rostand écrivait en 1940 : « Nos sociétés donnent la possibilité de survivre et de se reproduire à des milliers d’êtres qui eussent été autrefois implacablement éliminés dès le jeune âge. La diminution de la mortalité infantile, les vaccinations généralisées entraînent un affaiblissement de la résistance moyenne de l’espèce. Il s’ensuit un avilissement progressif de l’espèce. » tile, les vaccinations généralisées entraînent un affaiblissement de la résistance moyenne de l’espèce. Il s’ensuit un avilissement progressif de l’espèce.
Pour en savoir plus sur le fondement du débat :
25 mars 2015, La vaccination obligatoire contre la sélection naturelle