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COP29, le climat est très mal parti !

Les COP sur le climat sont des gesticulations grotesques, polluantes, byzantines, hypocrites. La Papouasie-Nouvelle-Guinée vient de refuser de participer à la COP29 qu’elle qualifie de « perte de temps ». Son point de vue, réaliste : « Tous les grands pollueurs du monde promettent des millions de dollars pour aider à lutter contre le changement climatique,on peut déjà vous dire que tout cela va être confié seulement à des consultants ». Le cirque diplomatique a commencé le 11 novembre et se terminera le 22 novembre. On connaît déjà de source sûre, 29 années que cela dure, le résulta final : l’absence d’action concertée en vue de réduire nos émissions de gaz à effet de serre.

Pourtant l’Organisation météorologique mondiale (OMM) dans son rapport sur l’état du climat publié lundi 11 novembre, sonne « l’alerte maximale face au rythme effréné du changement climatique » : l’ année 2024 va dépasser pour la première fois 1,5 °C de réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle. Les dix dernières années sont par ailleurs les plus chaudes jamais enregistrées.

Audrey Garric : Une telle flambée de température est due aux émissions de gaz à effet de serre liées aux activités humaines, en particulier la combustion d’énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz). L’urgence serait d’arriver à limiter la hausse aussi près que possible de 1,5 °C, car, au-delà, la probabilité augmente d’atteindre des points de bascule climatiques globaux ou régionaux.  Les États en sont pour l’instant très loin : leurs politiques actuelles, totalement insuffisantes, mettent la planète sur une trajectoire de réchauffement de 3,1 °C à la fin du siècle… Les pays ont la mission d’adopter un nouvel objectif de financement pour permettre aux pays en développement de s’adapter au changement climatique...

Le point de vue des écologistes pessimistes

La COP29 est qualifiée de « financière ». Elle aurait pour principal enjeu d’obtenir des pays riches les plus responsables du réchauffement l’engagement d’augmenter substantiellement l’aide aux pays pauvres pour lutter contre le changement climatique. Il s’agit donc d’adaptation, ce qui occulte la nécessaire réduction des émissions de gaz à effet de serre. Homo « sapiens » conçoit toujours des SUV, fabrique des SUV, commercialise des SUV, achète des SUV, roule massivement en SUV. Il y a même une manifestation des pilotes d’Air France contre les taxes sur les billets d avions… N’attendons rien de cette brute irrationnelle, Homo demens. Si les français étaient concernés par le réchauffement climatique ça se saurait les gens voteraient à 60% pour les écologistes, ils seraient au pouvoir et prendraient des mesures. Mis au final c’est seulement 5% dans les élections nationales et 30% pour devenir maire et mettre des pistes cyclables. On est pour si ça ne change pas fondamentalement les habitudes de rouler en bagnole. Ça s’appelle la démocratie !


Bref vous croyez encore qu’un jour on va faire quelque chose
des COP ? Quel pays a des pratiques conséquentes de réduction des consommations d’énergies fossiles ? Aucun. Tant que cela n’existera pas, il ne se passera rien! La preuve, la consommation d’énergies primaires: charbon, pétrole et gaz ne cesse de croître. En conséquence la teneur en CO2 dans l’atmosphère ne cesse de croître, tout comme la température moyenne de la Terre: CQFD. Tant qu’un objectif global de réduction de la consommation des énergies fossiles n’aura pas été adopté, il ne se passera rien ! Il faudrait des objectifs quantitatifs pour chaque grand bloc géoéconomiques homogènes : Amérique du nord, du sud, UE, Chine, Russie, Asie / Inde, Moyen Orient, Afrique. Cela veut dire des contraintes adoptées volontairement par chaque pays. Cela n’est pas près d’arriver et n’arrivera probablement jamais, sauf sous la contrainte des évènements. Mais il sera alors trop tard. Le climato-scepticisme reste au plus haut, même parmi les abonnés au MONDE.

Le débat entre douteux et sachants

grand-gousier : La mission du GIEC se limite à l’analyse des risques liés au changement climatique d’origine humaine. L’analyse des causes des réchauffements antérieurs, d’origine naturelle, est donc ignorée ce qui introduit un biais important dans ses prédictions. La Méditerranée à l »époque romaine était plus chaude de deux degrés par rapport à l’époque actuelle, ce que le GIEC, par définition, n’explique pas. John Clauser a démontré le rôle thermostatique de la couverture nuageuse, ignoré par le GIEC, qui limite le réchauffement prédit pas ses modèles. En science le consensus n’a aucune valeur. Jusqu’à la révolution copernicienne, le consensus était que le soleil tournait autour de la terre. Les études qui prétendaient le contraire étaient ostracisés. On a assiste à la même dérive sectaire avec le consensus climatique.

Violain : Comment est-ce possible de ne pas comprendre que sortir des milliards et des milliards de litres de pétrole, de m² de gaz et de charbon, puis de les faire brûler ne peut pas rester sans aucun impact sur la terre? Comment est-ce possible de ne pas comprendre que la consommation mondiale de calories par l’alimentation via la consommation de viande ne peut pas rester sans aucun impact sur la terre ?

 

Pierre Arti : Très bonne nouvelle, les économies de chauffage sont enfin en vue! Un hiver dernier assez doux et pas trop de canicule, un peu humide mais pas d’inondation, La vie est belle n’en déplaise aux alarmistes.

Smoky : Comme par hasard, nos amis les trolls climatosceptiques sont de sortie pour, de façon on ne peut plus prévisible, nous sortir l’étape numéro 5 des « six stades du déni » de Michael Mann (2013) à savoir (1 « Le CO2 n’augmente pas », 2 « Oui il augmente mais il n’a pas d’impact et il n’y a pas de réchauffement », 3 « de toute façon l’Homme n’a pas d’influence sur le climat même s’il se réchauffe », 4 « oui Ok l’Homme a un impact mais c’est peanuts », 5 « Oui bon, on provoque le réchauffement mais en fait c’est cool bande de chochottes », 6 « bon ok c’est la catastrophe, mais vous vous rendez compte? L’Homme s’est toujours adapté »)

Lecteur du ghetto : Où est le problème ? C’est le nombre de cancers en hausse et la croissance démographique démentielle de pays miséreux qui sont problématiques et condamnent le genre humain à la souffrance. Le climat n’a jamais été et ne peut pas être un problème en lui-même pour l’humanité. Il y a bien eu l’ère glaciaire, qui a été difficile à vivre mais a aussi poussé certains peuples humains touchés à devenir géniaux.

DMA : Lire les contributions de certains des lecteurs de « Le Monde », journal dont le lectorat est sensé appartenir à la part la plus éduquée de la population, permet de toucher du doigt la dégradation constante du niveau intellectuel général du pays. Le niveau des commentaires sur les problématiques écologiques atteignent parfois le summum de la bêtise. Cela prêterait à sourire si la thématique n’était pas aussi essentielle pour notre avenir.

Ricardo Uztarroz : Une excellente nouvelle! Où est-ce que la biodiversité est la plus riche? Entre les deux tropiques, à savoir là où il fait le plus chaud sur la planète, là où se trouves les plus belles forêts, pas sous les cercles polaires… La montée des océans, une autre aubaine puisqu’ils sont les grands pourvoyeurs d’oxygène et bouffeurs de carbone… Donc on a toutes les raisons de se réjouir de ce réchauffement planétaire.

Lee Pampeast : Ricardo ignore que les régions biologiquement les plus prolifiques sont les eaux polaires. Il ignore que les phases de réchauffement (permienne, éocène…) sont marquées par une mortalité massive de toutes les espèces vivantes à l’époque. L’ignorance n’est pas scandaleuse en soi, mais il n’est pas indispensable de l’étaler.

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COP29, les actes sont contraires aux objectifs

extraits : Tant que les intérêts humains à court terme passeront avant le nécessaire équilibre à long terme de la planète, nous jouerons au jeu quelques gagnants dans l’immédiat, tout le monde perdant en fin de partie. Dans un monde ébranlé par les conflits, l’Ukraine, Gaza et maintenant le Liban, le climat a même baissé dans l’ordre des priorités. Pire, la tentation de puiser les dernière gouttes de ressources fossiles sont omniprésentes. Là où un consensus scientifique appelle à sortir des énergies fossiles, on fait l’inverse…..

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Ateliers de futurologie, utilisable ?

Le Kit du Futur est un outil d’éducation populaire à la prospective qui veut donner à tout un chacun les outils de base (références, bibliographie, histoire) pour se repérer dans la prospective, dépasser le sentiment d’illégitimité, entrer dans la conversation – et devenir soi-même un·e animat·rice de séances de futurologie.

https://kitdufutur.org/

Les séances de futurologie durent le temps d’un film (d’1h30 à 2h30…) et se déroulent en 3 temps :

1° GÉNÉRIQUE • Une brève histoire du futur : introduction, enjeux, présentation (±20 min).

2° ACTION • Le jeu des tickets du futur : disposition d’une trentaine de tickets dans les 5 catégories afin d’inviter à la création de nouveaux tickets (une dizaine par groupe) et présentation des tickets modérée par l’animat·rice de séance (±1h)

3° ÉPILOGUE • Présentation de 2 outils pour aller plus loin : les 7 Familles du Futur et le jeu des Villes terrestres (±20 min.)..

Quelques idées échangées lors des « Ateliers de futurologie » proposés lors de courtes sessions un peu partout en France. On imagine en collectif des centaines d’événements possibles, désirables ou redoutables, pouvant se produire dans le futur. Vraisemblables ou absurdes, ils permettent de féconder nos imaginaires et de nous projeter vers l’avenir.

–       Les arbres sont sacrés. Toute coupe nécessite débat citoyen, protocole et cérémonie

–     Les députés sont tirés au sort

–       Les profs sont des IA et les élèves n’apprennent que via écran

–       Plus de papier ni d’écran / retour à la transmission 100% orale

–       Développement de la marine marchande à voile / suppression des avions

–      La blockchain permet de solliciter le vote citoyen tous les jours sur tous les sujets

–       Le cheval disparaît de la surface de la planète

–       La 3ème vague migratoire climatique fait 60 millions de morts

–       La procréation est limitée à 1 enfant par famille à l’échelle mondiale

–       PIB est remplacé par Produit Intérieur du Bonheur

–       Abolition du droit à la propriété et salaire unique

–       Unification des état européens (en un pays)

–       On ne peut manger que les poissons qu’on pêche

–       On élit un président de la Terre

–      Les urgences deviennent payantes (et cher)

–       Téléphone portable limité à 5 minutes par jour

–       Chaque jardin/espace vert/champs a une partie réservée au maraîchage

–       Interdiction de dépenser plus que ce que l’État a dans ses caisses

–       Disparition de la monnaie / échanges basés uniquement sur le troc

–       Les élus sont exemplaires et notés par les citoyens

–       Un QR code sur chaque tombe permet de dialoguer avec le défunt (via un avatar)

–       Création d’un ministère mondial de l’écologie

–       Le dernier humain vient de disparaître

–       Les poules ne veulent plus pondre

–       Les menus de collectivités sont uniquement végétariens

–       Participation obligatoire à une association environnementale

–       La Russie intègre l’Union Européenne

–       Les Prof-GPT remplacement les postes vacants d’enseignants

–       La semaine de travail à 15h

–       Elon Musk est président de l’Union Americano-Russe

–       Les paysans bio deviennent fonctionnaires

–       Avec Parcoursup, une IA détermine votre futur métier

–       Interdiction de construire de nouveaux pavillons

–       Les femmes du monde entier deviennent infertiles

–       Interdiction des plats transformés

–       Des extraterrestres viennent nous dire qu’on est foutus puis repartent.

–       Service national obligatoire dans les métiers de l’entraide ou de l’écologie (2 fois 6 mois)

A partir d’un ou plusieurs choix, imaginez votre commentaire sur ce blog biosphere. 

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Marxisme, écologisme et décroissance

Kohei Saito vient de publier en France « Moins ! La décroissance est une philosophie« .

En 2020, en pleine pandémie, Kohei Saito écoulait au Japon 500 000 exemplaires de Hitoshinsei no ‘Shihonron’ (qu’on peut traduire par « Le Capital dans l’Anthropocène »), un plaidoyer pour un « communisme décroissant ». Il pense que la guerre que l’on fait à la Terre doit mobiliser. Mais il s’appuie sur un marxisme qui n’est pas celui de la dictature du prolétariat, seulement sur quelques notes disparates de Marx à la fin de sa vie. Le marxisme est dépassé et nous n’avons pas encore rencontré de discours référentiel communément admis qui permette de dépasser les errements du capitalisme.

Kohei Saito (LE MONDE) : « En 2011, l’année de la catastrophe nucléaire, j’ai compris que Fukushima produisait de l’électricité pour Tokyo et que les habitants pauvres de cette ville côtière assumaient les risques pour les populations privilégiés des centres urbains. La périphérie, qu’elle soit rurale ou coloniale, soutient l’approvisionnement et l’enrichissement du centre. C’est le moment où j’ai éprouvé les limites de mon optimisme technologique.

j’ai alors commencé à mener une lecture plus critique de Marx, qui assurait que le déploiement des forces productives, fondé sur la domination de la nature, conduirait à l’émancipation de l’humanité. Mais à la fin de sa vie, Marx portait son attention sur les sols épuisés, l’extinction des espèces et la déforestation, il lisait les travaux de scientifiques sur l’agriculture spoliatrice et sa confiance dans la technologie et les forces de production était bien moins flamboyante qu’au début. Le capitalisme n’était plus considéré uniquement comme un pas vers le communisme, mais davantage comme la destruction de la force vitale de la nature.

Le retour vers la « nature » et la volonté de fédérer des communes rurales autogérées est intéressant, mais apparaît limité dans un monde majoritairement urbain. Nous devons penser la décroissance à l’échelle des grandes villes comme Barcelone et Paris où l’on commence à réguler Airbnb et à pratiquer l’économie circulaire. Si 3,5 % de la population se mobilise pour entrer dans une société post-capitaliste et décarbonée, par des manifestations ou la création de coopératives citoyennes, il ne serait pas impossible d’y arriver. C’est ce qui me rend optimiste, d’autant qu’une jeunesse mondiale comprend que tout est lié… »

Kohei Saito (philonomist) : « Je ne crois pas qu’on devrait abandonner les villes, retourner à la nature. C’est un truc de décroissants que je n’aime pas. Oui, certains peuvent vouloir déménager à la campagne ou autre… mais j’imagine mal que tout le monde puisse aspirer à cela. 1 % de la population peut bien faire ça, cela ne changera rien si 99 % des gens continuent leur vie exactement pareil : c’est inefficace. Les décroissants qui vont vivre à la montagne vivent et meurent dans leur coin. Je pense qu’il faut changer les grandes villes. C’est là qu’habite la majorité des habitants des pays développés, qui sont aussi ceux qui polluent le plus… »

Le point de vue des écologiste post-marxistes

Pelta : J’ai l’impression que j’aurai pu écrire ce texte lorsque j’avais 20 ans et que le communisme tout comme le marxisme me semblait un idéal de société. Et puis j’ai vécu un peu. J’ai constaté que la seule chose qui fait le ciment de humanité c’est la propriété et non le bien commun. Le bien commun personne ne s’en sent responsable. Et c’est valable a tous les niveaux, du vélo commun qu’il faut sans cesse réparer car personne n’en a pris soin, aux copropriétés dont les parties communes n’ont souvent rien à voir par rapport aux parties privatives, des trottoirs qui sont jonchés d’excrément, etc. Pensez que l’on peut vivre dans le bien commun n’est parfois le réalisé que dans de toutes petites communautés.

Savinien : Plus d’un siècle d’errances et d’échecs économiques et politiques n’ont manifestement pas suffi pour démontrer que le marxisme, s’il a marqué une avancée fondamentale de la pensée en apportant des concepts dont il serait difficile de se passer aujourd’hui, est en termes d’idéologie autant voué à l’échec que le “laisser faire, laisser aller” des premiers libéraux. C’est illusoire de croire qu’on pourra sauver la planète sans remettre en cause un certain nombre de choix de mondialisation liés à des théories ricardiennes du libre-échange qui n’ont jamais été démontrées et conduisant à des externalités insupportables.

Jacques Py : Marx nous aura laissé d’abord une méthode de penser dite pompeusement matérialisme historique. Ce que vous vivez détermine votre pensée, la réalité des choses vous préexiste, c’est à partir d’elle que tout doit se concevoir, l’économique est premier. Historique au sens que tout est d’abord un processus et que c’est lui qui doit organiser votre réflexion: ne pas penser un objet isolé, mais ce qui l’a fait naître, les causes, et vers où il va, quelle finalité. Son second apport fut de théoriser le plus implacablement ce régime Capitaliste qui est devenu notre univers étroit de vie. Nous vivons un monde dominé par la logique d’un toujours plus de richesses, de compétition, un monde de technologie pour le profit, un monde où l’individu n’est plus qu’agent économique. Tout est soumis à cette impératif, qui détruit la Planète et nous asservit à ses buts, en réduisant notre humanité à ses objectifs. Le Marx politique n’a plus aucune intérêt.

Jean Rouergue : A t’on besoin d’avoir lu tout Marx, tout Engels ou tout Ankhamon…(tant qu’on y est !!) ? pour voir la biodiversité dégringoler, l’appauvrissement de pays entiers et l’écroulement de quelques unes de nos fiertés comme l’école, la santé, nos services publics … a t’on besoin, comme certains de toujours invoquer les khmers rouges pour déconsidérer une idée ou défendre notre président qui peine à réarmer le pays, à se réarmer lui même ?… Certains ressassent toujours les mêmes arguments, sont-ils restés à l’heure de Pétain ? Le changement horaire ne les aurait-il pas secoués ?…

Khee Nok : Kohei Saito a l’air de rejeter la violence qui est pourtant explicite dans le marxisme (la dictature du prolétariat c’est bien une dictature, pas une soirée de gala). Quant au Marx écolo, j’aimerais voir les références. L’épuisement des ressources naturelles, sous l’effet conjugué de l’explosion démographique et de la société de consommation, n’était pas encore à l’époque le sujet numéro 1, si ce n’est via la conception malthusienne (rejetée par Marx).

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Libéralisme, marxisme et écologisme

extraits : Marx pense que le capitalisme ( comme le socialisme) doit accroître l’emprise de l’homme sur la nature : « La patrie du capital ne se trouve pas sous le climat des tropiques, au milieu d’une végétation tempérée. Et ce n’est pas la fertilité absolue du sol, mais plutôt la diversité de sa composition géologique et la variété de ses produits naturels qui forment la base naturelle de la division sociale du travail et qui incitent l’homme à multiplier ses besoins, ses moyens et modes de travail ». La contrainte naturelle est même sensée perdre en intensité à mesure que l’industrie se développe. En d’autres termes, l’homme reste toujours maître de la nature. Il n’y a pas dans l’analyse de Marx l’idée que le capitalisme va dépérir parce qu’il exploite de façon outrancière les ressources de la nature…

Infrastructure matérielle au sens marxiste… et écolo

extraits : Pour K.Marx, les forces motrices de l’histoire sont à chercher dans l’organisation « matérielle » des sociétés : « Dans la production sociale de l’existence, les hommes nouent des rapports déterminés, nécessaires, indépendants de leur volonté ; ces rapports de production correspondent à un degré donné du développement de leurs forces productives matérielles. » (K.Marx, critique de l’économie politique, 1859)

En fait, la vision de Marx est anthropocentrique, ne considérant que les rapports sociaux et non les conditions véritablement matérielles de l’existence, c’est-à-dire les rapports conflictuels de l’Homme et de la Nature. Il faut attendre l’année 1971 qui marque un véritable tournant analytique. C’est Howard Odum (Environment, power, and society, 1971) qui fait observer que dans la combinaison « homme, esprit, énergie », c’est la source d’énergie et non l’inspiration humaine que, en dernière analyse, fixe les limites du progrès humain…

L’écologisme comme successeur « naturel » du marxisme

extraits : Pour Karl Marx, ce ne sont pas les idées qui changent le monde, c’est l’état de l’infrastructure matérielle. Sauf qu’il considérait seulement le facteur capital et le facteur travail, l’exploitation des travailleurs dans le système de production. A son époque, bercée par l’industrialisme naissant, la nature était encore considérée comme généreuse, aux ressources illimitées ; le facteur Terre n’entrait pas en ligne de compte. Aujourd’hui c’est la planète qui est surexploitée. Nous considérons que le nouveau grand récit en train de se concrétiser résulte de l’allié principal des écologistes, l’état de la planète. Celle-ci ne négocie pas et se fout complètement du sens que les humains veulent donner à leur existence. Mais ses paramètres biophysiques sont indispensables au bon fonctionnement du système socio-économique humain….

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Morts pour la patrie, morts pour rien

11 novembre 2024, cérémonie commémorative du 106e anniversaire de l’Armistice du 11 novembre 1918. Une cérémonie sans protagonistes, le dernier vétéran survivant, Lazare Ponticelli, est mort depuis mars 2008. C’est un hommage franco-français aux 1 327 000 soldats « Morts pour la France » alors qu’on décompte 20 millions de morts toutes nationalités confondues, civils et militaires. Mais chacun sa patrie, terreau de la guerre. Les différents récits nationaux européens ne sont pas compatibles. Par exemple le 11 novembre 1918 est une victoire pour les Français, mais le début d’un engrenage mortel pour les Allemands.

Il y a trois catégories de pays : ceux où l’enseignement de l’histoire veut conforter le chauvinisme national, et ces pays sont majoritaires. Ensuite, il y a les pays de l’Europe du Nord où il n’existe pas de programme national car cela pourrait être considéré comme une atteinte à la liberté de penser. Et il y a une poignée de pays où l’on vise à renforcer la réconciliation entre les peuples. La moitié des pays européens n’enseigne pas la construction européenne, mais relate guerre fratricide après guerre fratricide…

Combattants, cons battus, un général, des générés, n’hésitons pas à moquer les servants de la guerre. Car comme l’écrivait Albert Einstein,

« La pire des institutions grégaires se nomme l’armée. Je la hais. Si un homme peut éprouver quelques plaisir à défiler en rang au son d’une musique, je méprise cet homme… Il ne mérite pas un cerveau humain puisqu’une moelle épinière le satisfait. Je hais violemment l’héroïsme sur ordre, la violence gratuite et le nationalisme débile. La guerre est la chose la plus méprisable. Je préférerais me laisse assassiner que de participer à cette ignominie.

Je soutiens que le moyen violent du refus du service militaire reste le meilleur moyen. Il est préconisé par des organisations qui, dans divers pays, aident moralement et matériellement les courageux objecteurs de conscience. Dans tous les pays du monde, de groupes industriels puissants fabriquent des armes ; et dans tous les pays du monde, ils  s’opposent au règlement pacifique du moindre litige international. Mais contre eux les gouvernants atteindront l’objectif de la paix entre les nations quand la majorité des électeurs les appuiera énergiquement. » (Comment je vois le monde, Flammarion – 2009)

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Les nationalismes contre l’urgence écologique

extraits : Autrefois des groupes diversifiés se rassemblaient autour d’un lieu et d’une culture spécifique. Après des phases, non encore achevées, de luttes de cultures, ethnies, églises, langues, etc… C’est l’idée de nation qui en est ressortie et a unifié des espaces différents. La nation est devenue, au moins depuis le XIXe siècle, le nouveau paradigme. Elle a permis une unité plus large géographiquement, mais l’expérience montre, deux guerres mondiales à l’appui, son échec. Aujourd’hui encore l’impérialisme russe en Ukraine ou la conquête juive de la Palestine prouve que la nation était une catégorie nécessairement anti-universaliste….

Universalisme et multiculturalisme, l’entente

extraits : Toute société devrait théoriquement favoriser les pensées universalistes ; en pratique le monde se fragmente au contraire en groupes inconciliables, même au foot, même entre banlieues. Pourquoi ? Question de socialisation et de contexte territorial. Il nous faut penser global et agir localement, « glocal » en abrégé, mettre en relation apaisée les échelles locales et mondiales, adapter les idées universalistes aux contextes régionaux. En termes synthétique, concilier universalisme et multiculturalisme.

En finir donc avec le nationalisme, le patriotisme, devenir culturellement « cosmopolite », citoyen de l’univers, mais aussi et en même temps rattaché affectivement à son terroir….

le nationalisme à Copenhague (2009)

extraits : Eric Besson estime qu’il faut « réaffirmer la fierté d’être français », Nadine Moreno veut qu’un jeune musulman « se sente français lorsqu’il est français », les racistes  commencent à s’énerver. Ce n’est pas ainsi que nous préparons le monde de demain à l’heure de Copenhague. Parce que les uns se sentent plutôt Français pendant que d’autres se veulent Américains, ou Brésiliens, ou ethnocentrés, nous n’arriverons jamais à conclure quelque conférence internationale que ce soit. Car les quelque 120 chefs d’Etat et de gouvernement ne sont pas au Danemark pour résoudre les problèmes de la planète, ils ont été élus pour  représenter d’abord les intérêts de leur nation particulière. On va donc promettre un peu d’argent, mais surtout ne pas baisser ses propres émissions des gaz à effet de serre car «  maintenir le niveau de vie de nos nationaux est primordial. »….

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Neutre, l’économie ? Plutôt idéologique…

Un bon économiste est d’abord un bon écologiste. C’est la raison principale pour laquelle la confrontation entre économie orthodoxe et économie hétérodoxe est un faux débat. Illustration :

Alice Raybaud : Des économistes dits « hétérodoxes », membres de l’Association française d’économie politique, appellent à une remise en question de l’enseignement de leur matière, jugé « trop monolithique », voire daté. La discorde agite les départements d’économie des universités. L’enseignement de l’économie serait trop monolithique et libéral, reproche une partie des enseignants, généralement qualifiés d’« hétérodoxes » (postkeynésiens, marxistes…). Ces derniers regrettent la « domination » des théories néoclassiques, fondées sur l’idée d’une efficience des marchés et de leurs mécanismes d’autorégulation. On donne lune place prépondérante aux mathématiques, les cours sont peu ouverts à la pluridisciplinarité. Maëliss, doctorante en économie écologique : « La volonté est de faire croire que l’économie est neutre, que, parce qu’elle utiliserait des maths, elle délivrerait un savoir apolitique. Alors qu’elle est traversée de valeurs et de courants idéologiques. » En 2015, la création d’une nouvelle section « économie et société » est proposée. Jean Tirole, alors Prix « Nobel » d’économie depuis peu, s’y oppose fermement. Il craint un risque de « relativisme des connaissances » et tance ce qu’il appelle « une antichambre de l’obscurantisme ». La section est enterrée.

Le point de vue des éconologistes

Le débat est daté entre croyants au marché et croyant au keynésianisme/marxisme. Un bon économiste est d’abord un bon écologiste. Et rien dans cet article ne le dit. Pourtant, avec les défis que pose notamment la crise écologique, on a plus que jamais besoin d’un croisement des disciplines. La théorie économique dominante considère les activités humaines uniquement comme un circuit économique d’échange entre la production et la consommation. Pourtant il y a une continuelle interaction entre ce processus et l’environnement matériel. Non seulement les ressources naturelles se raréfient, mais les économiste oublient une loi écologique fondamentale, l’entropie : toute activité économique est en soi un processus de dégradation de l’énergie.

Économie et écologie sont-elles définitivement irréconciliables ? Oui, si l’on entend par économie la croissance et la négation que les ressources de cette planète sont limitées ; mais non, si l’on envisage un autre modèle à la fois économique ET écologique, conscient des limites planétaires.

Y’a pas débat, l’approche économique est dépassée

Gazlozer : Parler économie sans sciences sociales pour aborder le comportement humain, c’est ridicule et vide de sens.

Seb@Montpellier : L’économie est une science humaine. Il y a une impossibilité ABSOLUE à faire la moindre prévision concernant l’évolution de l’état d’un système économique au cours du temps. Il ne s’agit pas de systèmes thermodynamiques ou de sciences exactes. Rares sont les économistes reconnaissant ce fait, et pourtant penser l’inverse équivaut à se bercer d’illusions. Illusions dont le prix est toujours payé par la population.

Helgoland : L’économie orthodoxe est un dogmatisme dont le seul moteur est la croissance permanente et accélérée ; elle ne tient absolument pas compte de la finitude des ressources ; dans ce sens capitalisme et communisme sont tous deux des systèmes productivistes avec le même moteur, la croissance ; seuls les bénéficiaires de la plus-value changent !

Libido sciendi : Si l’économie était une science, c’est à dire une discipline dans laquelle à partir d’observations, d’expériences on peut établir des lois qui s’appliquent et qui donc produisent un résultat conforme à la théorie, cela se saurait. Cette science saurait voir venir les dysfonctionnements et éviterait ainsi les « crises » qui nous affectent régulièrement depuis plus d’un siècle. Non l’économie, en dépit des modèles économétriques qui voudraient nous faire croire le contraire, est une science humaine (donc aux résultats marqués par l’aléa) dans laquelle la justice, l’équité, la décence occupent une part plus ou moins centrale. Comme l‘économie régit en grande partie les rapports sociaux, elle est donc essentiellement politique.

Moussila : Les économistes orthodoxes s’agrippent bec et ongles à leur théorie pour des raisons essentiellement politiques. Si on intègre dans l’économie les externalités négatives en les faisant supporter au producteur et non au reste de la population, les limites planétaires et le rôle fondamental de l’énergie (qui représente bien plus que le % du secteur dans le PIB), le néolibéralisme devient intenable, purement et simplement. Il faut lier l’économie et le vivant. Repasser sous la courbe de l’overshoot et tangenter la limite. Meadows ne disait pas autre chose. Optimiser sous contrainte.

M.d Allemagne : Une étude menée par des universitaires suédois a prouvé l’idéologie libérale des économistes et de leurs idées. Une théorie très marquée à gauche avait été présentée à différents économistes enseignants à l’université : l’une signée soit-disant par des économistes réputés libéraux, l’autre- la même, signée par des économistes tendance très gauche. Les économistes ont qualifié la première théorie d’excellente et la deuxième de catastrophale. C’était la même. Le prisme idéologique politique déforme toute pensée honnête.

DexterzLab : Les hétérodoxes se croient généralement dispensés de s’appuyer sur une quelconque forme de factuel quand les orthodoxes se basent sur des hypothèses qu’ils savent fausses… on pourrait en rester là mais la question demeure : comment modéliser l’incertitude et l’irrationalité des agents ?

DalF : Econométricien de formation, 25 ans à modéliser les marchés, que reste-t-il des prospectives ? RIEN ! Sous couvert d’hypothèses extrêmement réductrices – en particulier sur le comportement des agents – toute analyse se fait sous contrainte d’un espace idéalement convexe. Parce que l’économie ne dispose que d’un marteau (qui date de la fin du XIXème siècle) elle s’entête à attaquer toute difficulté comme un clou.

Laurent1837 : Rien n’est neutre, et surtout pas les « sciences économiques », qu’on appelait autrefois à juste titre « économie politique », donc relativiste.

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2024. Écologie / Économie, les frères ennemis

extraits : Les  « réalités économiques » se heurteront aux réalités biophysiques qu’elles engendrent… Nier l’obstacle n’est ni le résoudre ni même le contourner, c’est un aveuglement injustifiable. N’en déplaise aux gouvernements et aux consommateurs, la lutte contre le réchauffement ne pourra passer que par la décroissance. Comme on ne veut pas la planifier, elle sera terriblement subie….

2023. La Société francophone d’économie écologique

extraits : Nos modèles de production et de consommation outrepassent en effet les limites de la biosphère de façon irréversible. Les analyses économiques libérales continuent pourtant de considérer la nature comme un simple facteur de production. C’est ailleurs que dans l’économie – au sein des sciences biophysiques et de la société civile – que naissent des références, des constats et des alternatives à même de nourrir des transformations sociales et politiques à la mesure des enjeux actuels 

2013. l’économie comme succursale obligée de l’écologie

extraits : L’économie orthodoxe s’est transformée en religion de la croissance, une chose abstraite dénuée de fondements matériels. Cette croyance est relayée politiquement aussi bien par la droite ou la gauche. Sarkozy voulait aller chercher la croissance avec les dents, Hollande n’a  que le mot croissance à la bouche. Il est difficile de changer mentalement de paradigme quand une période s’achève. Mais avant 1750, il n’y avait pas de croissance. Les progrès de ces 250 dernières années, principalement basés sur l’abondance relative des hydrocarbures, touche à sa fin… On observe des signes d’affaiblissement de la rationalité. Il est tellement plus facile de changer notre raison que de changer notre comportement. Les sans-limites ont donc continué à changer les raisons pour ne pas changer de comportement….

2011. bioéconomie : l’économie comme sous-partie de l’écologie

extraits : D’un rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), publié le 12 mai 2011, il ressort qu’une croissance mondiale viable, impliquant un retour aux consommations de ressources naturelles de l’année 2000, exigerait une division par trois des consommations actuelles de ces ressources pour les pays industrialisés, et une stabilisation pour les autres. Les auteurs de l’étude soulignent eux-mêmes que cela ne pourrait être obtenu que moyennant une quantité de contraintes qui « peut être difficilement envisagée ». Il nous faut réhabiliter les économies de proximité, assurer le droit des peuples à satisfaire par eux-mêmes leurs besoins fondamentaux. En un mot, réinventer le monde dans un temps limité. « There is no alternative… »…

2008. l’économie, filiale de l’écologie

extraits : Le New Green Deal d’Obama ne fonctionnera pas si l’on se contente par exemple de remplacer des voitures à essence par des voitures qui roulent aux carburants renouvelables. L’économie doit être pensée comme une filiale à 100 % de l’environnement. Le prix que nous donnons aux choses doit être réévalué. Si nous prenions en compte les coûts véritables de l’eau et des carburants nécessaires à la fabrication et au transport des biens, nous constaterions que les déplacer autour du monde comme nous le faisons coûte très cher, trop cher. C’est ainsi que s’exprime Jacqueline McGlade, directrice de l’Agence européenne pour l’environnement…

Pour sortir du fétichisme consacré au PIB

extraits : En 2005, Gadrey et Jany-Catrice publiaient un livre sur les nouveaux indicateurs de richesse. Le livre démarre sur une critique du PIB (simplement égal à la consommation + l’investissement) pour aborder ensuite les indicateurs alternatifs comme l’empreinte écologique, l’IPV (indicateur de progrès véritable) ou l’IBED (indicateur de bien-être véritable).  Ces indicateurs sont par nature complexes, ainsi cette formule : IBED = consommation marchande des ménages + services du travail domestique + dépenses publiques non défensives + formation de capital productif (investissement) – (dépenses privées défensives + coûts des dégradations de l’environnement + dépréciation du capital naturel). Les dépenses défensives sont définies par les dépenses (et la production correspondante) qui servent à réparer les dégâts provoqués par des activités humaines de production ou de consommation. Certains analystes estiment que la moitié des dépenses publiques sont de type défensif, ce qui diminue d’autant le bien-être véritable.

Lire Les nouveaux indicateurs de richesse de Gadrey et Jany-Catrice (édition La Découverte, 2005)

Neutre, l’économie ? Plutôt idéologique… Lire la suite »

Bibliographie sur le constat de surpopulation

les  derniers livres parus

2022, Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable de Michel Sourrouille

2023, Surpopulation… Mythe ou réalité ? Livre collectif, coordinateur Michel Sourrouille

2024, SURPOPULATION Afghanistan, France, Royaume Uni… aucun pays n’est à l’abri de Michel Sourrouille

un historique bibliographique

1798, Essai sur le principe de population de Robert Malthus

1964, La surpopulation dans le monde de Gaston Bouthoul

1968, La bombe P de Paul Ehrlich

2006, L’Explosion démographique d’Albert Jacquard

2006, l’art de guillotiner les procréateurs (manifeste anti-nataliste) de Théophile de Giraud

2007, No kid. quarante raisons de ne pas avoir d’enfant de Corinne Maier

2008, Faire des enfants tue (éloge de la dénatalité) de Michel et Daisy Tarrier

2011, Le poids du nombre de Georges Minois

2011, Faire des enfants tue… la planète de Michel Tarrier

2013, Compte à rebours (Jusqu’où pourrons nous être trop nombreux sur terre ?) d’Alan Weisman

2014, Moins nombreux, plus heureuxl’urgence écologique de repenser la démographie (collectif, coordination Michel Sourrouille)

2014, 10 milliards de Stephen Emmott

2014, Une planète trop peuplée ? Le mythe populationniste, l’immigration et la crise écologique de Ian Angus et Simon Butler

2016, Surpopulation humaine – La cause de tous nos maux : Essai de pyramidologie sociale et d’écologie dénataliste de Claude Courty

2017, Démographie, climat, migrations : l’état d’urgence de Jean-Loup Bertaux

2019, Permis de Procréer d’Antoine Buéno

2019, Surpopulation : l’alerte mondiale : Chaque seconde, 4 enfants de plus… de Jean-Michel Hermans

2020, Démographie, l’impasse évolutive (des clefs pour de nouvelles relations Homme-Nature ) de Jean-Michel Favrot

2020, Faut-il avoir peur de la population mondiale ? de Jacques Véron (démographe de l’INED)

2020, Arrêtons de faire des gossescomment la surpopulation nous mène à notre perte de Michel Sourrouille

2022, Le Malheur de naître de Michel Tarrier

2022, Le Défi du Nombre, d’Antoine Waechter et Didier Barthès

2022, Avoir des enfants dans un monde en péril ? de Luka Cisot

2023,  La sagesse de l’éléphante. Une démographie Responsable pour une écologie efficace de Bernard Bousquet

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Pour un dénatalisme libertaire

Dans la perspective du règne des « Dé », décroissance, démondialisation, désurbanisation…, voici un nouveau venu avec le livre de Nicolas Lemblé,

Pour un dénatalisme libertaire

Ne pas vouloir d’enfants dans une perspective de lutte anticapitaliste

Qu’ils soient le fruit de l’amour, du hasard, de l’habitude, d’un oubli de pilule, d’une fuite de capote ou d’un viol, les enfants ne choisissent jamais de naître. Par voie de conséquence, il serait donc logique que ceux et celles qui leur donnent la vie en toute conscience y réfléchissent un minimum et puissent avoir les moyens d’un libre choix via, entre autres, l’accès à la contraception, à l’avortement et au droit des femmes à disposer librement de leur corps.

Les véroles religieuses de toutes obédiences sont depuis toujours, et à toujours, fermement opposées à tout cela. Comme le capitalisme avec lequel elles s’entendent comme cul et chemise, leur pouvoir repose avant tout sur un asservissement des femmes qu’elles réduisent à leur fonction reproductrice. Tout cela, c’est-à-dire un obscurantisme chromosomique tatoué au patriarcat, au machisme, au sexisme, à l’homophobie…, sous l’ombrelle d’un Dieu qui n’existe pas mais qui aurait dit : « Croissez et multipliez-vous ».

On l’aura compris, avoir les moyens de sa liberté de choix est et sera toujours un combat. Et un combat qui doit également prendre en compte l’espace limité de l’épanouissement de cette liberté.

Car, oui, c’est un fait, la terre est ronde et n’est qu’un espace non extensible qui ne pourra pas supporter la présence de 50 milliards d’êtres humains. Alors, on fait comment pour, sinon résoudre, du moins gérer cette problématique ? On se la joue à la chinoise avec l’obligation de pas plus d’un enfant par couple ? On stérilise de force les femmes des pays pauvres ? On… ? Les anarchistes ont abordés tout cela depuis plus d’un siècle. Ils furent des précurseurs en matière de droit à la contraception (y compris masculine), à l’avortement… Kif-kif pour ce qu’il en est des luttes contre le patriarcat, le machisme, le sexisme… Et, via le néomalthusianisme, ils ont posé le problème de l’absurdité suicidaire d’une croissance démographique sans fin dans un espace fini.

Ce livre nous conte et nous explique tout cela. Et de quelle manière ! (éditions du Monde libertaire, 181 pages pour 10 euros)

Ce livre fait aussi recension dans le mensuel La Décroissance

Pierre Thiesset : « La décroissance touche aussi la démographie, soutient Nicolas Lemblé. Dans son livre Pour un dénatalisme libertaire, il se situe dans la filiation des anarchistes néomalthusiens fin du XIXe siècle avec Paul Robin pour assumer la nécessité de la limitation des naissances. La « grève des ventres » a été historiquement revendiquée dans une perspective anticapitaliste, pacifiste, féministe, pour desserrer les contraintes pesant sur les familles, mais aussi dans une optique écologiste.

Le sujet est d’actualité à l’heure du « réarmement démographique » prônée par Emmanuel Macron. » (novembre 2024, page 8)

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Théophile de Giraud, antinataliste engagé

Théophile de Giraud est un dénataliste enragé qui a publié en 2006 un livre malheureusement resté confidentiel, « L’art de guillotiner les procréateurs (manifeste anti-nataliste) ». Il a participé au livre collectif « Moins nombreux, plus heureux (l’urgence écologique de repenser la démographie) » dans le chapitre, « Pour un dénatalisme radical : Save the Planet, make no baby !

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Le populisme contre l’État de droit

L’Etat de droit est le fruit de la réflexion des plus grands philosophes, comme John Locke (1632-1704), Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) ou Charles de Montesquieu (1689-1755). Ce principe, qui fonde les démocraties libérales, est pourtant de plus en plus attaqué, notamment par une partie de la droite et de l’extrême droite. Ainsi, le nouveau ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, issu de l’aile la plus conservatrice des Républicains, a affirmé que l’État de droit n’était « ni sacré ni intangible ».

Certes l’État de droit n’est pas une conception figée. Elle évolue parallèlement aux sociétés, dans un processus « d’élargissement et d’approfondissement ». Mais les contempteurs de l’État de droit voient en lui un obstacle à l’expression de la « souveraineté populaire ». Revendication qui laisse grande la montée de régimes totalitaires au nom du populisme, de la « souveraineté populaire ».

Abel Mestre : L’Etat de droit est « un Etat qui, dans ses rapports avec ses sujets et pour la garantie de leur statut individuel, se soumet lui-même à un régime de droit, et cela en tant qu’il enchaîne son action sur eux par des règles, dont les unes déterminent les droits réservés aux citoyens, dont les autres fixent par avance les voies et moyens qui pourront être employés en vue de réaliser les buts étatiques. »

Le point de vue des écologistes juristes

Un État limité par la règle de droit qu’il doit respecter et qui sache faire respecter celle-ci par tous, voilà une juste définition quand on se souvient de ce qu’il est advenu aux nations où un pouvoir dictatorial a instauré l’État totalitaire.

D’un côté il y a l’état de droit, de l’autre, la loi du plus fort. Poutine avec l’invasion de l’Ukraine, Trump avec l’assaut du Capitole en 2021, Netayahou avec l’interdiction récente de l’UNRWA (l’ONU) de secourir en Palestine sont des exemples frappants de mesures dictatoriales contre l’État de droit, même si elles sont apparemment validées par un vote des électeurs sous influence. On ne peut pas faire confiance à un peuple qui laisse tout pouvoir a des populistes qui flattent l’électorat dans le sens du poil. Seule la séparation des pouvoirs judiciaires et politiques permet un contre-poids à l’autoritarisme.

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La démocratie prend un mauvais tournant

extraits : Hommage à la démocratie : en 2024, près de la moitié des adultes de la planète sont appelés à voter. Honte à la démocratie dont l’Inde de Narendra Modi, la Russie de Vladimir Poutine ou l’Iran d’Ebrahim Raïssi ne conservent que les oripeaux. Aucun pays n’est à l’abri, prenons la Grèce. Le 7 février 2024, le Parlement européen a adopté une résolution exprimant « sa profonde inquiétude concernant les menaces très graves qui pèsent sur la démocratie en Grèce ». Espionnage illégal à grande échelle, dégradation de la liberté de la presse, recours excessif à la force par les services de police à l’encontre de groupes minoritaires et de manifestants pacifiques… Prenons la démocratie américaine, gangrenée par l’argent et le trumpisme… Prenons Israël, un ethno-Etat qui ne traite pas tous ses citoyens de la même façon… Prenons le Pakistan, aux élections entravées….

L’écologisme contre le populisme, qui va gagner ?

extraits : Le populisme et l’écologisme sont deux axes de la pensée humaine incompatibles, si ce n’est complètement opposés. Le mouvement des « Gilets jaunes » en est un exemple frappant : mieux vaut épuiser le pétrole qu’accepter une taxe carbone. Le populisme n’a pas de contenu programmatique spécifique, il s’agit de revendication diverses, pour le pouvoir d’achat et pour l’emploi, contre les immigrés, contre les élites, contre le « pouvoir ». Le populisme est en fait l’art de se servir des sentiments du peuple pour prendre le pouvoir, et de manière annexe le lui confisquer. En effet la colère est mauvaise conseillère, elle fait le jeu de quelques leaders autoproclamés.

Extrême droite et ultragauche se rejoignent. « Contre la droite du fric, la gauche du fric, je suis la candidate de la France du peuple », affirmait Marine Le Pen lors du lancement de sa campagne présidentielle de 2017. L’affiche électorale de Jean-Luc Mélenchon était du même tonneau : un portrait de lui-même surmonté du slogan « La force du peuple ». Ils disent qu’ils sont à l’écoute du peuple, ils vont le faire parler par l’intermédiaire d’un référendum ou de la démocratie participative, ils en reviennent toujours à leur point de départ, la voix du peuple s’expriment par leur propre bouche….

Pourquoi l’inéluctable montée des populismes ?

L’ère des Lumières pourrait s’achever avec les guerres du climat au XXIe siècle. Il se pourrait qu’un jour le modèle tout entier de la société occidentale, avec toutes ses conquêtes en matière de démocratie, de libertés, de tolérance, de créations artistiques, apparaisse aux yeux d’un historien du XXIIe siècle comme un vestige incongru. Comme les ressources vitales s’épuisent, il y aura de plus en plus d’hommes qui disposeront de moins en moins de bases pour assurer leur survie. Il est évident que cela entraînera des conflits violents entre ceux qui prétendent boire à la même source en train de se tarir… Des processus sociaux comme l’holocauste ne doivent pas être compris comme une « rupture de civilisation » ou une « rechute dans la barbarie », mais comme la conséquence logique de tentatives modernes pour établir l’ordre et résoudre les problèmes majeurs ressentis par des sociétés.

notre texte le plus ancien sur le populisme

24.06.2005 La démocratie en panne

Bien plus que le vote, la démocratie, c’est aussi la reconnaissance des droits d’information et d’expression, la séparation des pouvoir ; bien plus que ces principes généraux, la démocratie c’est surtout l’existence de citoyens qui agissent en toute connaissance de cause et au mieux de l’intérêt de tous. Autant dire que la démocratie peut se fourvoyer par manque de clairvoyance ! Ainsi une procédure de démocratie directe comme le référendum, très chouette en apparence, est toujours interdite par la Constitution allemande à cause de la montée du nazisme. Quand les boussoles sont affolées, quand la démagogie s’allie au populisme, l’expérience historique montre que la démocratie a peu de chances d’aboutir à de bons résultats : ainsi s’explique pour partie le Non au projet de Traité constitutionnel européen, ainsi s’explique complètement la cécité humaine en matière de pénurie énergétique à venir.

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« Make America Great Again » a gagné/perdu

A chacun de ses meetings, le discours de Donald Trump s’achevait en 2016 par la formule : « Make America Great Again ». Abrégé en 2024 par MAGA, en français« Rendre sa grandeur à l’Amérique », ce n’est pas un slogan nouveau. Son inventeur est Ronald Reagan, lors de l’élection présidentielle de 1980. Le démocrate Bill Clinton utilise à son tour le slogan lors de l’annonce de sa candidature aux primaires démocrates en vue de l’élection présidentielle de 1992, indiquant « I believe that together we can make America great again » Cela plaît au grand public qui ne voit pas beaucoup plus loin que le bout de son nez. Le populisme se reconnaît à ses simplismes, mais la réalité est toujours plus complexe qu’un slogan.

Devant le Congrès des Etats-Unis, Emmanuel Macron avait plaidé le 25 avril 2018 pour l’environnement avec cette formule « Make our Planet Great Again », réponse à la décision de Donald Trump le 1er juin 2017 de retirer les États-Unis de l’accord de Paris. On sait ce que Macron a fait de cet idéal, rien du tout, que ce soit au niveau national ou international. Les slogans ne convainquent que ceux qui les écoutent.

Nous sommes aujourd’hui confrontés à des guerres, des épidémies, des famines, un réchauffement climatique, l’extinction des espèces, la raréfaction des ressources fossiles, l’épuisement des ressources halieutique, les stress hydriques et j’en passe. On ne peut s’en sortir que de façon concertée entre partis différents dans chaque pays et au niveau international entre systèmes politiques différents. C’est donc carrément impossible et les échecs renouvelés des conférences internationales sur le climat, la biodiversité ou la désertification des sols montre que nous sommes complètement aveuglés par le prisme de l’intérêt national. Qui applaudit à la victoire du « Make America Great Again » va à l’encontre de l’intérêt des générations futures et même de son propre intérêt.

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janvier 2017, Trump Obama, même ligne politique, américano-centrée

extraits : Lors de son discours d’investiture le vendredi 20 janvier 2017, Donald Trump s’exclamait : « A compter de ce jour, il n’y aura plus que l’Amérique d’abord, l’Amérique d’abord. Toute décision concernant le commerce, les impôts, l’immigration, les affaires étrangères, devra profiter aux travailleurs américains et aux familles américaines. »

Lors de son discours d’investiture le 20 janvier 2009, Barack Obama posait deux conditions au changement :  « Faire redémarrer la croissance, construire routes et ponts… » et « Nous n’allons pas nous excuser pour notre mode de vie, nous le défendrons sans relâche ». Le président George H. W. Bush père prévenait déjà la planète que « le mode de vie des Américains n’est pas négociable ». Autant dire que Trump, Obama ou Bush ont le même discours, qu’ils soient démocrates ou républicains : « Les Américains d’abord »….

octobre 2009, Obama, en liberté conditionnelle

extraits : Le jury Nobel (de la paix) attend beaucoup d’Obama, le monde entier attend beaucoup d’Obama, nous attendrons en vain.Le nouveau président des Etats-Unis avait dit lors de son discours d’investiture : «  La façon dont nous consommons l’énergie menace notre planète », «  Nous allons lutter contre ce fléau qu’est le réchauffement de la planète », « Nous ne pouvons pas consommer sans réfléchir les ressources du monde ». Cela n’était qu’un recueil de bonnes intentions qui n’engagent personne. Et d’ailleurs, le président Obama avait posé deux conditions au changement qui ne peuvent que l’empêcher de finaliser ses intentions :  « Faire redémarrer la croissance, construire routes et ponts… » et « Nous n’allons pas nous excuser pour notre mode de vie, nous le défendrons sans relâche ». Or la paix du monde nécessite une baisse du niveau de vie américain….

Quelques commentaires perspicaces sur lemonde.fr

Edge : Les USA ont toujours regardé le monde au seul prisme de leurs intérêts nationaux, comme le font d’ailleurs tous les autres pays. Pour certains présidents, cela passait par l’ouverture et la coopération. Pour d’autre, et Trump en est un cas extrême, cela passe par l’isolationnisme et l’absence de multilatéralisme. Quelle que soit la méthode, les objectifs reposent sur les intérêts nationaux. La particularité de Trump est qu’il ne défend pas les intérêts nationaux mais ses intérêts personnels ; et dans son esprit il s’agit en fait de la même chose. Ceci est tout à fait clair au regard de sa première présidence (détournement du ministère de la justice utilisé comme son cabinet d’avocats personnel, interminable liste de conflits d’intérêts et opérations douteuses comme celles avec les Saoudiens, le népotisme…) et de ses déclarations plus récentes.

Kami : Aucun commentaire ne devrait oublier le danger le plus important, l’avenir de notre vie sur terre. En bon climato-sceptique, Trump et ses partisans se contrefoutent de l’environnement, de la biodiversité, du changement climatique. Ils sont partisans du droit à polluer toujours plus avec de moins en moins de retenue. Ils nous condamnent collectivement à plus ou moins long terme et l’assument dans un cynisme déconcertant. Les libertariens et autres complotistes américains sont à l’offensive pour détruire toute forme de collectif ou de contre pouvoir à leurs délires égotistes. Paradoxalement, les classes populaires sont les plus attirés par ces discours simplistes dont ils ne profiteront jamais.

Saint-Ex : L’Europe, invitée à prendre son indépendance des États-Unis, pourra alors chercher son autonomie. Il faut voir l’isolationnisme américain comme une opportunité. Tout en étant conscient que l’écologisme n’est plus un objectif partagé pour les populations mondiales.

Pr@guematique : C’est la revanche des cerveaux lents ! Comme leur nombre est en progression partout à cause de la tiktokisation des cerveaux, on va vers une Trumpisation de toute l’Europe !!!

Ophelie : Les progressistes, les Terriens qui croient aux sciences et aux libertés publiques, sont extrêmement minoritaires sur cette planète où les conservateurs règnent partout. Et les positions LFI mettant sur un même plan Kamala Harris et Trump n’en sont que la plus parfaite démonstration.

Pat Cartier : Nous vivons une époque intéressante. Le temps n’est plus aux lamentations, soyons optimistes. L’unité des droites américaines ne tient que par Trump, qui exerce un pouvoir de nature impériale sur ces diverses factions, des plus obscurantistes (Kennedy) aux plus débiles (Alex Jones). Il a 78 ans, le Donald : il va certes échapper à la prison, ce qui est une injustice majeure, mais il n’échappera pas à l’Ephad. Ses successeurs inévitablement disperseront l’empire façon confetti. Pour le plus grand malheur de ses électeurs croyants et/ou prolos, savourant aujourd’hui une victoire éphémère qui ne peut que leur être confisquée et leur nuire au bout du compte.

« Make America Great Again » a gagné/perdu Lire la suite »

Alléluia… TRUMP président… Ainsi soit-il

Alléluia ! Tous les problème du monde vont être résolus. Emmanuel Macron félicite Donald Trump et se dit « prêt à travailler » avec lui. Une poignée de main avec Poutine, et l’Ukraine n’existera plus. Netanyahou les mains libres, toute la Palestine sera enfin juive. Les Latinos-américains n’oseront plus rentrer aux USA, le mur sera infranchissable. Plus du tout d’inflation, encore moins de chômage, la présidence y veillera. Par la grâce d’un seul homme, envoyé divin, la paix régnera sur Terre et dans les Airs. Le réchauffement climatique n’existe pas et la biodiversité se porte comme un charme.

Ainsi soit-il, les Américains l’ont voulu, ils l’ont bien profond, et le monde aussi.

Pour en savoir plus, nos article antérieurs, rien de nouveau sous le soleil.

Ne nous TRUMPons pas, nous l’avons bien cherché

extraits : Donald Trump prendra officiellement ses fonctions le 20 janvier 2017. Pas de quoi trumpeter pour les écolos. Mais ne nous TRUMPons pas, nous l’avons bien cherché, c’est ce que les États-Unis attendaient. Il n’y a rien à dire sauf à contester une forme de démocratie élective. Si le peuple adule les trump-la-mort, qu’y faire ? Pourtant cette victoire en trump-l’oeil annonce des lendemains qui déchantent. Ce n’est pas une petite trumpette que nous allons faire avec la montée des eaux causés par le réchauffement climatique, ce sera le grand bain pour plusieurs générations. Les climatosceptiques ont gagné, les populistes bateleurs et menteurs sont avec eux. Même si en français nous n’avons pas de mot en « trump », il y a de fortes chances que le trumpisme devienne un mot courant. L’écologie va faire encore plus de trumpoline que précédemment, un vrai trumplin vers la catastrophe écologique.Voici ce que pense avec trumptitude Agnès Sinaï, une spécialiste de l’anthropocène, de la situation écolo-politique à venir …

Donald Trump, narcissique et psychopathe

Voici comment on pourrait analyser le tempérament de Donald Trump : C’est une personnalité narcissique, plus exactement un « narcissisme malfaisant ». Le narcissique est intolérant aux critiques et se montre virulent lorsqu’on lui fait des remarques. Trump a pris très souvent des décisions de manière impulsive, sans se soucier de leurs conséquences. Il fonctionne en permanence avec des rapports de force et il valorise l’action autoritaire. C’est aussi un psychopathe qui recherche assidûment le pouvoir. Sa personnalité est caractérisée par un ego surdimensionné, une froideur affective, une tendance à la séduction, un besoin d’action et une absence de peur qui lui fait souvent prendre des risques démesurés. Ce type de personnage est prêt à tout pour arriver à ses fins. Trump cultive des relations humaines superficielles, un manque d’empathie et porte atteinte aux droits d’autrui sans ressentir la moindre culpabilité. Tout se passe donc comme s’il n’y avait aucune conscience morale. Selon un test de personnalité permettant d’établir un score de psychopathie, on a observé que Donald Trump obtenait les scores parmi les plus élevés, en bonne place parmi de nombreux dictateurs. Trump admire d’ailleurs les leaders autocrates comme Vladimir Poutine ou les dictateurs comme Kim Jong Un ; il compte parmi ses « amis » le président brésilien Jair Bolsonaro.

Donald Trump est également un menteur pathologique. C’est ainsi que le décrit sa propre nièce, la psychologue Mary Trump , dans son livre « Too Much and Never Enough ». Il s’est proclamé vainqueur de la présidentielle US en niant les évidences électorale. Depuis son élection, il a été responsable de la diffusion de plus de 20 000 mensonges, fake news, erreurs ou approximations. Il se soucie uniquement de son propre intérêt, d’où un penchant certain pour la fraude fiscale. Il est particulièrement doué pour percevoir les faiblesses des autres et en tirer un profit personnel. La vérité, c’est le monde tel qu’il se le fabrique et il accuse les autres de ses propres erreurs. C’est en fin de compte une personne immature, ayant un esprit chaotique et binaire, incapable de comprendre les idées complexes. Il n’arrive pas à focaliser son attention plus de quelques minutes, il ne lit ni la presse ni les rapports qu’on lui donnait quotidiennement. Il passe plusieurs heures par jour devant la télévision, en se focalisant sur les émissions qui le mettent en avant. Il reste assidûment dans sa bulle médiatique.

Devant un tel tableau clinique, n’importe qui de rationnel refuserait son soutien à une telle personnalité. Pourtant Trump a obtenu plus de 74 millions de suffrages à la présidentielle américaine de 2016. C’est un grave inconvénient de la démocratie représentative, la dimension autoritaire plaît car cela rassure une grande partie des électeurs. Les mécanismes de la servitude volontaire ont été bien analysés depuis longtemps, il faut lire et relire l’essai d’Etienne de la Boétie (1576). Mais le plus grave avec ces personnalités qui nient les réalités, c’est le fait qu’arrivé au pouvoir ils mettent en place une politique anti-écologique. Qu’on s’appelle Poutine, Bolsonaro, Erdogan ou Trump, on mène la planète au désastre et nous avec.

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Agro-industrie et impasse technologique

Quand la totalité d’un système est réduite à sa dimension technologique, alors il est naturel de chercher les causes de ses dysfonctionnements dans la technologie. La baisse de production agricole n’est jamais spontanément abordée comme un signe d’essoufflement de l’écosystème, mais soit comme une entrave à l’usage d’une technologie, soit comme un simple défi technique à relever.

Stéphane Foucart  : Les COP se succèdent, fixent des objectifs dont la fonction majeure est d’être annoncés plutôt que poursuivis ; elles évoluent dans une sorte de réalité parallèle. Pour les dirigeants, la question de la biodiversité demeure une pure abstraction sans intérêt, sans conséquence sur la prospérité des nations, le pouvoir d’achat, etc. La baisse de production du secteur primaire n’est jamais spontanément abordée comme un signe d’essoufflement de l’écosystème, mais soit comme une entrave à l’usage d’une technologie, soit comme un simple défi technique à relever, que ce soit par la prochaine substance active, le prochain OGM, le recours à une mégabassine, etc.

Ce biais culturel nous rend aveugles aux effets de la destruction du vivant. Exemple avec Annie Genevard, la ministre de l’agriculture, à propos de cerises : « « On a interdit en France de traiter les cerisiers. On a interdit, on s’est fait plaisir. Maintenant, on ne mange quasiment plus de cerises françaises. »

Le point de vue des écologistes foucartiens

Alan Geher : Merci Stéphane Foucart pour vos articles toujours très éclairants. Je vois que certains nient encore les effets du réchauffement climatique et ceux de l’agrochimie. C’est ça qui est encore plus inquiétant.

Fwd : Comme le disaient les industriels du tabac, il faut « faire plus de recherches ». L’industrie affirmait que la science autour des effets du tabac était trop complexe pour permettre des conclusions rapides et qu’il fallait donc avancer prudemment. Semer le doute, se présenter comme un acteur responsable pour finalement retarder les régulations !

Ophrys : Ce sont toutes les populations d’insectes qui ont chuté, pas que les abeilles. Le varroa et le frelon asiatique ont beau dos, ce ne sont pas eux qui tuent criquet, papillon et syrphes. Les néonicotinoïdes sont là raison numéro une de la disposition des insectes et l’industrie agrochimiques essaie toujours de noyer le poisson en finançant notamment tout un tas d’autres études sur des causes mineures.

Michel SOURROUILLE. Tribune (15 avril 2021) de Christiane Lambert, présidente de la FNSEA et Eric Lelong président de l’interprofession apicole Interapi : « Rappelons que la France importe actuellement près de la moitié du miel consommé par les citoyens chaque année en France. Ne perdons pas de vue l’objectif de développement de la production de miel sur notre territoire. En nous focalisant sur l’interdiction de certains produits de traitement, que nos voisins européens continueront à utiliser, nous n’en prenons pas le chemin. » Les récriminations de l’agro-industrie sont récurrentes…

Aldering Gram : Les classes «dirigeantes » ne dirigent que la prédation tout en voulant entretenir l’illusion qu’elles ne sont pas prédatrices. En conséquence de cette fausse conscience, comme tous les prédateurs qui à force de prédation sans limites font disparaître leurs proies, elles sont incapables de comprendre qu’elles courent à leur propre perte. C’est une des formes les plus létales de la bêtise humaine.

Lucy : Le concept de biodiversit est synonyme de dynamique des espèces dont l’espèce humaine qui, quoiqu’en disent les religieux, n’est qu’une espèce parmi les autres. Elle est le résultat de 3 800 millions d’années d’évolution. La puissance de la sélection naturelle ont encore échappé à beaucoup. Nous sommes devenus une composante majeure de la sélection naturelle mais nous n’avons pas le temps pour nous, mais contre nous.

g. delaygue : Dans les travaux sur les limites planétaires à l’utilisation durable de notre environnement, c’est la chute de la biodiversité qui est considérée comme la limite la plus largement dépassée. Mais la population est de plus en plus urbaine et coupée de la nature, dont elle ne voit que les moustiques et les rats. Difficile à convaincre.

JNP94 : Les politiques et les industriels ne valorisent pas le travail gratuit fourni par la nature, la plupart du temps invisible mais pourtant bien présent. Car dans nos sociétés libérales, ce qui n’a pas de prix de marché n’a pas de valeur…

En savoir plus sur Stéphane Foucart grâce à notre blog biosphere

Stéphane Foucart devient très très pessimiste

extraits : Le journaliste scientifique du MONDE, Stéphane Foucart, interroge les faits : « Il y a contraste entre le fracas des mots utilisés par l’UICN pour décrire le problème de la biodiversité en péril et l’absence forcenée du plus petit début de réponse politique. La France se refuse même à appliquer la loi afin de ne pas entraver des activités aussi marginales que les chasses traditionnelles aux passereaux. Est-il si impérieusement nécessaire de tuer des grives musiciennes ou des vanneaux huppés ? La « nouvelle » politique agricole commune (PAC) va conforter jusqu’en 2027 les modes de production des exploitations les plus grandes, les plus industrialisées, les plus destructrices….

Stéphane Foucart ne croit plus en l’action politique

extraits : Même les accords internationaux, pour spectaculaires qu’ils puissent paraître, doivent être considérés avec méfiance… Le 12 novembre, la Chine et les Etats-Unis signaient ainsi un accord bilatéral sur le climat unanimement qualifié d’historique : plan de réduction de leurs émissions, sans rien de contraignant ! Les propriétés radiatives du CO2 n’ont que faire de la politique : selon les calculs de Chris Hope, l’accord sino-américain nous place en réalité sur la trajectoire d’un réchauffement de 3,8 °C d’ici à la fin du siècle. Assourdi par les tambours, le monde entier n’a pas réalisé que ce n’était qu’un air de pipeau : ce qui a été accueilli avec tant d’enthousiasme n’était autre qu’une promesse de désastre. »….

Stéphane Foucart, les lois de la nature s’imposent

extraits : Les dettes que nous contractons à l’égard de l’environnement finissent toujours par être réglées. Nous pouvons discuter avec nos créanciers, pas avec les lois de la nature. Elles s’appliquent et s’appliqueront avec entêtement, quoi qu’il arrive… En passant de plus de 38 000 captages d’eau potable en 1998 à 33 500 aujourd’hui, ce sont ainsi près de 5 000 captages qui ont été abandonnés en quinze ans, explique un rapport interministériel rendu fin août. La principale cause, rencontrée dans 41 % des cas, est la mauvaise qualité de l’eau du fait des pollutions diffuses… »….

La fabrique du mensonge selon Stéphane Foucart (juillet 2013)

extraits : L’une des raisons pour lesquelles il est impérieux, pour les agrochimistes, de discréditer les chercheurs hostiles aux biotechnologies végétales n’est pas seulement commercial. Il faut conserver vivace l’idée que la science est le progrès technique. Il s’agit d’exercer un contrôle sur les mots et les idées. Les industriels parviennent ainsi à fabriquer des idées trompeuses, en recourant à des arguments puisés dans la science même. Cette production d’ignorance vise deux objectifs. Le premier est de peser sur les instances d’évaluation des risques sanitaires et environnementaux, afin de leur faire minimiser les risques induits par telle ou telle technologie. Le second objectif est de coloniser nos conversations…

 

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« Les microbes auront le dernier mot »

Selon Louis Pasteur,«  Les microbes auront le dernier mot ». Donnons-leur la parole.

Sur ARTE, un documentaire au titre éloquent, Vive les microbes ! (mardi 8 octobre à 20h55) : « On considère souvent que les bactéries sont nos ennemies, mais la très grande majorité sont nos partenaires sans qu’on le sache. Depuis les années 1960, la fréquence de l’asthme, de l’eczéma et des allergies a doublé tous les dix ans dans les pays industrialisés, où elles touchent aujourd’hui 35 % de la population. Partout, immunologistes et écologues explorent les pistes microbiennes, comparent les défenses immunitaires des enfants des villes à celles des enfants des campagnes. Les enfants des campagnes peuvent être des modèles pour ceux des métropoles : ils sont bien mieux armés contre les maladies allergiques. C’est l’« effet de la ferme » : en exposant précocement les enfants à une grande diversité de microbes, cet environnement rural entraîne leur système immunitaire à reconnaître et à tolérer les « bons antigènes » – et à ne pas surréagir en créant une inflammation. Un antidote à la bétonisation, au manque de contact avec la nature, à l’aseptisation des aliments industriels et à l’hyperhygiénisme des citadins, en somme. »

A tout javeliser comme d’avoir systématiquement recours aux antibiotiques on se rend malade, ce devrait être une évidence…

Voici quelques pensées sur la sélection naturelle

sociétés premières : « Les Indiens Pirahãs réagissent à l’hostilité de l’environnement par un stoïcisme implacable est souvent difficile à supporter pour l’hôte. Comme la mort sans soin de la jeune Xaogíoso, au bord de l’eau, tandis qu’elle est en train d’accoucher dans l’indifférence de son entourage. » Cette société première estime que chacun doit affronter par lui-même les épreuves de la vie : c’est une forme de sélection. (LE MONDE du 10 juin 2010, « Le Monde ignoré des Indiens Pirahãs », de Daniel Everett : la langue la plus étrange)

1798, Malthus Thomas Robert : « Tournons maintenant nos regards sur les diverses contrées de l’Amérique. On expose généralement les enfants difformes ; et quelques peuplades du Sud font éprouver le même sort aux enfants dont les mères ne supportent pas bien les peines de la grossesse et le travail de l’enfantement, de peur qu’ils héritent de la faiblesse de leurs mères. C’est à de telles causes qu’il faut attribuer l’exemption remarquable de difformité qu’on observe chez ces sauvages. Et lors même qu’une mère veut élever tous ses enfants sans distinction, la mort en enlève un si grand nombre, par la manière dure dont on les traite, qu’il est à peu près impossible que ceux d’une constitution délicate puissent atteindre l’âge d’homme (…) Ainsi la faible population de l’Amérique répandue sur son vaste territoire n’est qu’un exemple de cette vérité évidente, que les hommes ne peuvent multiplier qu’en proportion de leurs moyens de subsistance. » (Des obstacles à la population dans les nations indigènes de l’Amérique / Malthus, Essai sur le principe de population (Flammarion 1992, tome 1, page 91 à 113))

1871, Charles Darwin : « Chez les sauvages, les individus faibles de corps ou d’esprit sont promptement éliminés, et les survivants se font ordinairement remarquer par leur vigoureux état de santé. Quant à nous, hommes civilisés, nous faisons, au contraire, tous nos efforts pour arrêter la marche de l’élimination ; nous construisons des hôpitaux pour les idiots, les informes et les malades ; nous faisons des lois pour venir en aide aux indigents ; nos médecins déplient toute leur science pour prolonger autant que possible la vie de chacun (p.179)… Comme l’a remarqué M.Galton, si les gens prudents évitent le mariage, pendant que les insouciants se marient, les individus inférieurs de la société tendant à supplanter les individus supérieurs (p.750).  » (La descendance de l’homme – 1871) extraits tirés du livre de Ivo Rens, Entretiens sur l’écologie (de la science au politique)

1926, Jean Rostand : « Nos sociétés donnent la possibilité de survivre et de se reproduire à des milliers d’êtres qui eussent été autrefois implacablement éliminés dès le jeune âge. La diminution de la mortalité infantile, les vaccinations généralisées entraînent un affaiblissement de la résistance moyenne de l’espèce. Il s’ensuit un avilissement progressif de l’espèce. Donc par l’effet de la civilisation, nul progrès à espérer pour l’animal humain, mais une décadence à craindre. » (L’homme, éditions Babelio)

1965, Jean Dorst  : « L’humanité, envisagée comme une population animale, a réussi à se débarrasser de la plupart des freins à sa prolifération au risque non négligeable de multiplier les maladies héréditaires, autrefois éliminées en plus grande proportion par la sélection naturelle. On a parfois tenté de se poser la question : faut-il condamner Pasteur en raison de ses découvertes ? Certes non. Mais l’homme se doit de trouver dans les plus brefs délais, un moyen de contrôler une prolificité exagérée, véritable génocide à l’échelle de la planète. Un premier moyen de régulation est l’émigration. Or cela n’est plus guère possible à l’heure actuelle car toute la planète est strictement compartimentée et coupée de barrières. Un deuxième procédé est l’augmentation du taux de mortalité. Certaines sociétés primitives éliminent les vieillards, tandis que d’autres préconisent l’infanticide. C’est impossible à envisager dans le cas de l’humanité évoluée. Le troisième procédé consiste à une diminution du taux de natalité. Aucune religion, aucune morale et aucun préjugé ne doivent nous en empêcher. Le jour où les peuples se jetteront les uns contre les autres, poussés par des motifs en définitive écologiques, cela serait-il plus hautement moral que d’avoir maintenu les populations humaines en harmonie avec leur milieu ? » « Avant que nature meure de Jean Dorst, éditons Delachaux et Niestlé)

2003, William Stanton : « L’avortement ou l’infanticide sont obligatoires si le fœtus ou le bébé s’avèrent très handicapés (la sélection darwinienne élimine les inaptes). Quand, par l’âge avancé, par un accident ou une maladie, un individu devient plus un poids qu’un bénéfice pour la société, sa vie est humainement arrêtée…  Le plus grand obstacle dans le scénario ayant le plus de chance de succès est probablement (à mon avis) la dévotion inintelligente du monde occidental pour le politiquement correct, les droits humains et le caractère sacré de la vie humaine… Aux sentimentalistes qui ne peuvent pas comprendre le besoin de réduire la population de la Grande-Bretagne de 60 millions à environ 2 millions sur cent cinquante ans, et qui sont outrés par la proposition de remplacement des droits humains par une froide logique, je pourrais répondre : ’Vous avez eu votre temps. » (William Stanton , The Rapid Growth of Human Population 1750-2000 : Histories, Consequences, Issues, Nation by Nation, Multi-Science Publishing, 2003) in Serge Latouche Le pari de la décroissance, Arthème Fayard/Pluriel, 2006, pp. 142-143)

2011, Alain Hervé : « Nous échappons aux régulations naturelles comme les épidémies. Pasteur a conjuré la mortalité infantile naturelle. Il ne savait pas qu’il contribuait ainsi à rompre l’équilibre démographique. Maintenant le milliard d’hommes qui naissent et meurent affamés n’accède plus vraiment à l’état humain, il en reste à un état infra-animal. On peut me traiter d’antihumaniste ; le politiquement correct est devenu une peste intellectuelle… » (Propos recueillis par Michel Sourrouille, chronique de mars 2011 parue sur lemonde.fr)

2015, Didier Barthès : « Aujourd’hui les individus mêmes porteurs de faiblesses physiques notables (n’y voyez pas un jugement moral ou dévalorisant) ne sont plus soumis à la sélection naturelle et donc, du point de vue génétique, peuvent transmettre ces faiblesses à leurs descendants. Ainsi aujourd’hui, l’augmentation du nombre de myopes est liée, certes au mode de vie – on regarde de près plus souvent que de loin désormais dans la vie quotidienne – , mais aussi au fait qu’une forte myopie n’est plus un handicap rédhibitoire comme elle le fut auparavant. Ce qui est vrai pour la myopie l’est pour beaucoup d’autres choses. Beaucoup de mécanismes de défense de l’organisme (ne serait ce que la force physique ou la résistance à certaines maladies) ne constituent plus des avantages et ne sont donc plus sélectionnés. Nous dépendrons de plus en plus de la médecine et de moins en moins de nos propres forces. Le jour où la société ne pourra plus assumer de lourdes charges en matière de soins, il est possible que la vie de beaucoup d’entre nous soit menacée. Je suis bien conscient du caractère dérangeant du point de vue que je défends et je ne suis pas un adversaire de la médecine dont je suis heureux à titre personnel de bénéficier comme chacun d’entre nous. Toutefois cela ne saurait me faire oublier que le problème se pose et que peut-être un jour l’humanité le paiera cher. »

2016, Pierre Jouventin : « Darwin réalisa que les capacités de reproduction des espèces dépassaient très largement le nombre des descendants observés et donc qu’il existait une sélection naturelle qui triait en permanence les êtres vivants, ne laissant se perpétuer que ceux capables de s’adapter à leur milieu physique. Au fil des générations, seuls ceux qui sont parvenus à survivre et à se reproduire ont transmis leur patrimoine héréditaire. Cette sélection fut sans doute particulièrement rapide chez nos ancêtres parce que c’était urgent et vital pendant la délicate période d’adoption à un mode de vie radicalement différent de leurs ancêtres arboricoles. Le cerveau, qui était déjà remarquable par sa taille chez les primates, a été fortement sélectionné pour tripler en moins de deux millions d’années. Avoir une gros cerveau n’est pas nécessairement un avantage pour durer, tout au contraire puisque des plantes, des microbes et des animalcules sans système nerveux sont parvenus à se perpétuer pendant des millions d’années, et qu’ils risquent fort de nous survivre. La solution de l’accroissement du cerveau semble un échec inévitable et prévisible de l’Évolution. Sommes-nous une espèce ratée, pathologique, alors que les autres animaux sont fonctionnels, construits pour durer, avec sans doute moins de cervelle, mais moins d’excès et de démesure, avec peu de culture et beaucoup d’instinct pour éviter de se perdre comme nous dans des idéologies fumeuses ? La sélection s’est-elle un peu relâchée chez Homo sapiens et avons-nous régressé intellectuellement à cause de notre douce vie de civilisé ? C’est en tout cas ce qui est arrivé aux chiens qui ont perdu lors de la domestication un tiers du volume cérébral de leur ancêtre sauvage. Le loup il est vrai doit exploiter toutes ses aptitudes motrices et sensorielles pour survivre. » (L’homme, cet animal raté, aux éditions Libre et solidaire)

Si la nature utilisait les mêmes armes que les humains

Ah ! Si les arbres étaient équipés de tronçonneuses, ce serait la race des bûcherons qui serait en voie de disparition.

Si les lapins pouvaient utiliser un fusil aussi petit qu’efficace, il y aurait beaucoup moins de chasseurs.

Si les insectes pouvaient muter suffisamment pour rigoler des insecticides et transmettre à coup sûr chikungunya ou Zika.

Si les végétaux émettaient des doses létales systémiques au lieu de subir un herbicide non sélectif comme le Roundup.

Si les requins se précipitaient pour croquer à pleines dents surfeurs et baigneurs, il n’y aurait plus de stations balnéaires.

Si les microbes étaient immunisés contre les antibiotiques, ils pourraient proliférer dans ses variantes pathogènes.

Si les loups pouvaient pratiquer le tir d’abattage pour réguler la population française, on aurait besoin de moins de moutons.

Si l’eau secrétait des toxines à la seule vue d’une présence humaine, il n’y aurait plus d’eau potable.

Si les autochtones d’Amérique avaient éliminés au fur et à mesure de leur arrivée les colonisateurs anglo-saxons, il y aurait encore beaucoup de bisons dans les vertes prairies.

Si la nature savait se défendre contre l’ingéniosité humaine, la terre serait débarrassée de ce parasite destructeur qui aime par dessus tout tuer et assassiner, enlever la vie des plantes et des animaux, des microbes et des insectes, la vie dans l’eau dans les airs, et même la vie des humains.

Mais la nature est mal faite, elle a sélectionné un prédateur sans pitié qui sait éradiquer tout ce qui existe et se protéger contre presque toute les formes du vivant. Homo, plutôt demens que sapiens, a utilisé des armes de plus en plus sophistiquées pour arriver à ce résultat pitoyable : il se retrouve de plus en plus seul sans forêts primaires ni eau naturellement potable, au milieu de ses surfaces goudronnées et de ses immondices, acculé à retourner ses armes contre ses semblables pour s’accaparer les dernières ressources vitales. Comme l’écrit Pierre Jouventin, « L’homme, cet animal raté » !

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Mes dernières volontés

De la part d’un des correspondants de notre blog biosphere

En ce jour de mes 77 années, il est sans doute grand temps de prévoir les modalités de mon recyclage ; j’hésite encore entre humusation, terramation, aquamation, promession ou… simple tour du silence (zoroastrien). Mais il n’y a en France d’autorisé qu’inhumation ou incinération. Enfer et damnation ! Pas assez écolo à mon goût.  Alors, pour l’instant, je vous donne quelques bribes de mes pensées qui peuvent vous être utiles.

« Je désire un enterrement sans aucune cérémonie religieuse, sans fleurs ni couronnes ni aucune marque matérielle de condoléances. Je veux être enterré de façon à minimiser mon empreinte écologique au maximum.  Donc pas de cercueil qui mobilise des ressources naturelles. Pas de vêtements car nu je suis né, nu je veux mourir. Pas de crémation qui utilise une énergie extracorporelle devenue trop rare.  Mon idéal est de participer sans rechigner au grand recyclage que la nature nous propose gratuitement.

Je suis émerveillé par toutes les générations précédentes d’hominidés qui depuis des millions d’années n’ont laissé pratiquement aucune trace sur terre. Ils ont permis aux décomposeurs le soin de disperser leurs molécules au profit des autres formes de vie. Je suis révolté par tous ces puissants et autres saccageurs de la nature qui font construire des pyramides et des mausolées dédiés à leur ego et à la hauteur de leur suffisance. Ils n’ont aucun sens de l’écologie, ils n’ont pas le sens des limites, ils sont néfastes.

Notre trace sur terre importe dans le souvenir que nous laissons aux vivants, pas dans l’empreinte matérielle qui défigure notre planète. Loin des rêves de conquête spatiale, c’est quand mes atomes tourbillonneront pour l’éternité dans l’espace intergalactique que j’atteindrai objectivement la véritable plénitude. »

Michel SOURROUILLE

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Fête des morts, l’art et la manière

En France, seuls deux modes de sépulture sont actuellement reconnus : l’inhumation et la crémation. Alors que de nouvelles pratiques funéraires émergent ailleurs en Europe et dans le monde,

Damien Charabidze et Martin Julier-Costes : Avec l’inhumation, les dépouilles ne se décomposent plus. Trop grand nombre de défunts enterrés au même endroit, emploi de formol pour la thanatopraxie… les sols sont devenues inertes, empêchant les processus naturels de décomposition. L’usage de cercueils hermétiques et de bois traités ralentit également la biodégradation : emprisonnés sans air et sans microfaune, les cadavres pourrissent en générant des résidus toxiques. Légalisée en 1887, la crémation a progressivement trouvé sa place dans le paysage funéraire français, jusqu’à concerner 42 % des défunts en 2022. Cette évolution nécessite de construire de plus en plus de crématoriums : des infrastructures lourdes, consommatrices d’énergie et polluantes.

Des alternatives méritent d’être considérées. Une proposition de loi vise à développer l’humusation des corps. La « terramation » désigne un ensemble de pratiques fondées sur la réduction organique aérobie des corps, autrement dit leur compostage par les micro-organismes. L’aquamation, également appelée « crémation par l’eau », propose, quant à elle, la dissolution du corps grâce à son immersion dans une solution alcaline fortement chauffée. Qu’il s’agisse d’autorisation du linceul en lieu et place du cercueil, actuellement obligatoire, ou d’autres approches innovantes, il est nécessaire de créer un cadre légal et éthique clair. Le funéraire est à la fois une question intime et politique.

Le point de vue des écologistes six pieds sous terre

FIer : Nulle mention du don du corps qui aboutit aux mêmes problématiques quand le corps a fini de servir à l’entraînement des étudiants, mais permet d’échapper au cérémonial souvent hypocrite de la cérémonie mortuaire.

Ailleurs : La nature est parfaitement équipée pour décomposer un corps. Il suffit juste de le laisser sans vêtements et sans produit chimique ni emballage. Mais l’être humain ayant un ego surdimensionné, il nous faut des cérémonies et autres inepties du genre pour que les vivants aient l’impression de « rendre hommage » au mort. Petit scoop le mort s’en tape … il est mort.

Ophrys : Concernant la décomposition source de gaz à effet de serre, il existe une solution : servir de nourriture à des carnivores et/ou des charognards, option encore plus « près de la nature » que la terramation. Sinon les vautours sont très efficaces, ils dispersent l’azote, le phosphore et les autres nutriments à grande distance, ce qui évite une pollution locale. Les larves nécrophages et les micro-organismes finissent ensuite le boulot et la famille peut transformer les os en engrais.

FrançoisM : Les tours du silence des zoroastriens sont des structures circulaires surélevées. Encore pratiqué en Inde par les Parsis qui ont, notamment à Bombay, leurs tours du silence. La pratique est rendue difficile par la quasi-disparition des oiseaux de proie en Inde.

Louis Bresson : Il existe un troisième type de sépulture, autrefois pratiqué dans la marine, maintenant interdit, mais que Paul-Émile Victor avait obtenu par une dérogation exceptionnelle de François Mitterrand : l’immersion. Outre que c’est sans doute le moyen le plus écologique de rendre le corps humain à la nature, c’est aussi l’occasion d’une cérémonie émouvante qui rapproche les personnes embarquant sur le bateau qui va conduire la personne décédée à sa « dernière demeure ».

Ellipsoïde : A la porte du Paradis (ou des Enfers), il y a désormais des pancartes « Prière de déposer vos implants, vos broches et vos pacemakers au vestiaire avant d’entrer »‘.

Nos plus anciens articles sur la question

5 août 2006, Le statut du corps mort

En 1980 la crémation en France concernait moins de 1 % des décès, mais presque 24 % en 2004. Il est vrai que ce procédé revient environ 30 % moins cher qu’une inhumation : on place le cercueil dans un four chauffé à 800° et sous l’effet de la chaleur l’auto-combustion dure environ une heure et demie. La crémation est autorisées depuis 1887 en France, et un décret de 1976 permet même aux familles de disposer librement des restes du défunt, y compris en se partageant les cendres. Les cendres sont remises dans une urne et, à part l’interdiction d’une dispersion sur la voie publique, les rivières ou à moins de 300 mètres du rivage, on peut placer l’urne ou disperser les cendres selon les désirs de la famille. Les familles ont un lien de plus en plus lointain avec un cimetière particulier ; avec la crémation, c’est même la représentation d’un espace collectif pour les morts qui est remis en question.

Mais les alternatives sont nombreuses, on pourrait par exemple transformer les cimetières en forêts : on fabrique une urne avec des matériaux biodégradables, on y insère les cendres mélangées à de la terre et du compost, on place la graine d’un arbre et le tour est joué. Plusieurs générations successives d’une famille pourront célébrer la trace du défunt auprès d’un chêne plus que centenaire. La Biosphère te dit : à chacun sa manière d’entretenir le souvenir des morts à la condition de ne pas oublier que la destinée de ton cadavre est de participer au recyclage global. La voie de la simplicité volontaire doit limiter les coûts environnementaux d’une sépulture.

7 novembre 2008, sépulture propre et verte

extraits : En France la loi de 1887 instituait la liberté de choix des funérailles, enterrement civil ou religieux, inhumation ou crémation. Depuis 1948 au Japon, la crémation est obligatoire en zone urbaine pour ne pas laisser l’espace de plus en plus rare envahi par les cimetières. De son côté le pouvoir chinois s’emploie à empêcher les sépultures en pleine terre dans les campagnes : dans un pays habité par le cinquième de la population mondiale, mais où 7 % seulement des terres sont arables, l’éparpillement des tombes pose en effet un problème d’occupation des sols…

2 novembre 2011, fête des morts ; où les enterrer ?

extraits : Aux USA, vogue des green burials (enterrements verts). L’augmentation fulgurante du chômage a généré le retour à une pratique ancienne : l’enterrement dans le jardin ou, au minimum, le traitement familial intégral des gestes et cérémonies consécutives à un décès. Dans le jardin ? Oui, aux Etats-Unis, c’est permis la plupart du temps en zone rurale ou semi-rurale. En France il est aussi possible de se faire enterrer dans une propriété privée, à condition qu’elle se trouve en dehors d’une zone urbaine et à plus de 35 mètres des autres habitations. Il faut au préalable une enquête hydrogéologique ainsi que l’autorisation du préfet de département…

26 décembre 2011, Mon testament écolo

extraits : Je soussigné désire un enterrement sans aucune cérémonie religieuse, sans fleurs ni couronnes ni aucune marque matérielle de condoléances.  Je veux être enterré de façon à minimiser mon empreinte écologique au maximum. Pas de crémation qui utilise une énergie extracorporelle devenue trop rare. Pas de cercueil qui mobilise des ressources naturelles. Pas de vêtements car nu je suis né, nu je veux mourir. Mon idéal est de participer sans rechigner au grand recyclage que la nature nous propose gratuitement. Pour faciliter la chose, Paris nous offre paraît-il un modèle que je recommande : la commune fournit aux personnes décédées (sans ressources ni famille) des caissons en béton étanche équipés d’un système d’introduction de l’air afin que les espèces qui aident au recyclage de l’organisme puissent accéder au festin. L’oxygène accélère le dessèchement du corps et l’évacuation des gaz de décomposition est assurée. Il n’y a aucune pollution et le caveau peut être récupéré à l’infini : tous les cinq ans, il est à nouveau disponible. Nous ne nous appuyons pas assez sur les compétences de la biosphère qui possède depuis des temps immémoriaux un sens pratique très développé en ce qui concerne l’équilibre dynamique et le recyclage performant.

27 octobre 2014, Tout écologique, même au moment de notre enterrement

extraits : L’empreinte écologique de nos obsèques. La crémation génère 160 kg de CO2 contre 39 kg pour une inhumation. L’aquamation consiste à plonger la dépouille mortelle dans une eau alcaline pour dissoudre les tissus et ne conserver que les os a posteriori mis en poussière. Avec la promession, où on plonge le corps du défunt dans l’azote liquide pour le rendre friable, le tout sans émission de CO2 ni émanation de produit toxique…

9 juillet 2019, écolo pour l’éternité… au cimetière

extraits : Dès septembre 2019 à Paris, un premier espace funéraire écologique sera créé dans le cimetière d’Ivry. Objectif officiel : mettre en place « un lieu de recueillement et d’inhumation respectueux de l’environnement », afin de répondre aux demandes de plus en plus nombreuses de « funérailles écologiques ». Sur 1 560 mètres carrés, on n’accueillera que des cercueils en carton, ou en bois local et les inhumations « auront lieu en pleine terre ». Pas de monument en surface, surtout pas de caveau en béton…

11 novembre 2019, Transformer notre corps en humus, le pied

extraits : Je ne suis que poussière et j’y retournerai (selon la bible). En termes écolo, mieux vaut après notre mort se transformer en bon humus pour perpétuer le cycle de la vie. L’État de Washington a adopté un texte permettant de transformer le corps de défunts en compost. Sur le site Humusation.org, la fondation Métamorphose pour mourir… décrit ainsi le processus d’humusation… 

29 octobre 2020, Inhumation, incinération ou humusation ?

extraits : L’humusation consiste à reproduire avec le corps humains ce qui se passe dans la nature où les matières naturelles sont transformées en humus grâce à la microfaune du sol. Il suffit d’ensevelir le défunt vêtu d’un simple linceul biodégradable directement sur le sol au milieu d’une butte de trois mètres cubes de terreau végétal gorgé d’eau. Le tout devient en douze mois 1,5 mètres cubes d’humus environ. Ce compost humain pourra fertiliser les arbres et régénérer les sols pauvres.e qui n’est absolument pas le cas pour enterrement et l’incération qui s’avèrent extrêmement polluants et privent à jamais les couches superficielles des sols des restes de ce qu’elles ont créé….

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COP16 biodiversité, le point de vue du jaguar

La COP16 biodiversité s’est terminée le 2 novembre 2024 à Cali (Colombie), échouant à obtenir un accord sur le financement de la feuille de route que l’humanité s’est fixée pour stopper la destruction de la nature d’ici 2030.

lemonde avec AFP : Les pays venaient enfin d’aborder le sujet le plus explosif de la conférence  lors de la plénière de clôture: comment atteindre d’ici 2030 l’objectif de porter à 200 milliards de dollars par an les dépenses mondiales pour sauver la nature, dont trente milliards d’aide des pays riches. Les négociations ont été suspendues au matin par la présidente colombienne du sommet des Nations unies quand Susana Muhamad a constaté avoir perdu le quorum des délégués, partis trop vite attraper leur avion pour rentrer chez eux.

Le point de vue des écologistes

De toute façon, même s’il y avait un beau document signé unanimement par toutes les parties, cela ne serait pas suivie dans les faits ! Non seulement l’argent ne fait pas la biodiversité, les jaguars n’en mangent pas et les intermédiaires savent le détourner pour leurs propres besoins.
Ce qu’on aurait du dire à Cali : La pire des espèces invasives s’appelle homo sapiens. C’est le parasite suprême, tirant sa substance vive de tous les milieux ou presque sans rien donner en échange. C’est à l’image d’un cancer qui se développe sans frein, les politiques publiques sont même aujourd’hui natalistes par peur du vieillissement ! Mais tout biologiste sait que cela a une fin, une fois l’expansion dépassant les limites de son biotope, une espèce connaît une mortalité foudroyante. Pour les humains il s’agit des famines, guerres et épidémies comme prévues par Malthus, et c’est déjà en cours.

Tant qu’il n’y aura pas au niveau international de promotion concertée d’un équilibre entre le nombre des humains et les possibilités de charge de son milieu de vie, aucun mesure de protection de la biodiversité n’aura d’impact durable.

Le point de vue du jaguar

J’habite la Colombie dont je suis résident quasi permanent. Mes tâches me permettent de me camoufler et de revendiquer mon identité propre. Nous sommes à peu près 16 000 jaguars pour plus de 53 millions de Colombiens. Trop nombreux ces humains, beaucoup trop nombreux. Je pèse de 56 à 95 kilos, autant qu’un humain ordinaire. Et j’ai donc au moins autant de besoin que lui. Je suis un prédateur comme lui , tout en haut de la chaîne alimentaire. Jai besoin d’un grand espace pour vivre. Comme lui. Mais la fragmentation de mon territoire s’accélère. Sous la pression de l’élevage, la déforestation progresse et limite mon habitat. Les monocultures de riz et de palmier à huile se sont étendues, dévastant mon milieu de vie et réduisant mes ressources. J’ ai perdu près de 40 % de mon territoire au cours des cent dernières années. Alors je mange des chiens, mon grand régal, quelques poules et de temps en temps un veau ; il faut bien manger pour vivre et non vivre pour manger. Mais on me tire dessus, c’est injuste, j’étais là bien avant les paysans !

Je n’ai jamais attaqué les humains quand ils ont commencé à s’installer chez moi. Ce fut ma grande erreur. Je subis maintenant le grand remplacement. Tel a déjà été le destin des autochtones en Amérique, avec qui je vivais en bonne intelligence : ils n’étaient pas trop nombreux, 830 00 Colombiens en 1778.

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14 octobre 2024, COP16 sur la biodiversité, l’impuissance

extraits : Le nouvel « indice planète vivante », publié par le Fonds mondial pour la nature (WWF), reflète le déclin continu de la biodiversité à quelques jours de l’ouverture de la COP16 (16e conférence mondiale pour la biodiversité), en Colombie. Et en novembre nous aurons la COP29 sur le climat … cela nous fait une belle jambe…L’humanité n’aura durée qu’un bref instant à l’échelle de l’évolution ou du temps cosmologique. Mais pendant ce très très court moment, de la valeur aura été créée pour les actionnaires….

La parole à nos amis les non-humains

Parole de requin bouledogue… confrontée aux humains (avril 2015)

extraits : J »e suis un requin bouledogue et porte-parole de mes congénères.Je dois d’abord dire que si ce gamin, Elio, a été tué à La Réunion par l’un d’entre nous, c’est qu’il l’a bien cherché. Il savait qu’une eau turbide était propice à une attaque. Il avait lu l’interdiction de faire du surf, affichée partout sur les plages, et même lue à l’attention des touristes dès l’atterrissage des avions. Il a voulu braver le risque pour pratiquer son sport. On peut avoir 13 ans et être inconscient…. »

Les lynx, sauvagement concurrencés par les humains

extraits : « Mes ancêtres lynx ont été sauvagement exterminés au cours des derniers siècles. Pourtant nous, lynx boréal, ne sommes pas plus gros qu’un berger allemand, nous ne vivons qu’une quinzaine d’année et nous pesons seulement 20 à 30 kilos. Au XVème siècle, nous existions encore partout en France, en plaine comme en montagne. Pourtant au milieu du XVIIe siècle, nous n’avions plus aucun représentant dans le massif vosgien et étions frappé d’extinction un peu partout ailleurs. Relégués dans les Carpates, nous ne pouvions que cultiver le souvenir de ce dernier lynx tué dans les Alpes en 1928. Miracle, au début des années 1970, notre espèce fait son retour…. »

350 loups, 67 millions de Français, le déséquilibre

extraits : « Nous les loups, nous ne pouvons pas saquer les bergers. ! Ils font de l’élevage pour la viande, un ranching avec des troupeaux de plus en plus importants tout en économisant la main d’œuvre. Optique de courte vue, productiviste. En plus, de quoi se plaignent ces éleveurs : ils sont indemnisés pour chaque bête que nous égorgeons. Nous soupçonnons les bergers de hurler au loup simplement pour accroître leurs émoluments. Nous en avons marre d’être pourchassés alors que nous ne faisons que vivre notre existence de loup. Notre vie devient impossible, même José Bové a demandé de nous tirer comme des lapins… »

Les ours pyrénéens demandent la parole

extraits : « Je suis Pyros, le vieux mâle dominant, peut-être le dernier de ma lignée. 70 % des oursons nés depuis vingt ans viennent de moi, la situation n’est pas viable, le risque de consanguinité est trop élevé. Dans les Pyrénées-Atlantiques, avec seulement deux mâles, la population ursine peut disparaître à tout moment. Il me tarde d’accueillir de nouveaux migrants de ma race, mais aucun lâcher n’a été réalisé depuis onze ans par les autorités françaises…. »

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Santé, guérir par implant cérébral !?

« Neurotechnologies ». Le terme est encore absent du dictionnaire, mais ces approches ont déjà commencé à révolutionner la médecine. Comment lire et stimuler le cerveau devient accessible à tous… pour le meilleur et pour le pire !

Laure Belot : Des patients souffrant d’épilepsie sévère, résistants aux médicaments, portent cinq jours par semaine pendant vingt minutes un bonnet d’électrodes pour neuromodulation. Des personnes dépressives vont recevoir un implant cérébral profond pour stimuler électriquement la zone de leur cerveau identifiée comme dysfonctionnelle. On peut modifier l’activité cérébrale « pour soigner » en utilisant de l’électricité, de l’électromagnétisme ou de la lumière infrarouge. Pour autant, le passage de certaines neurotechnologies à la logique commerciale, sans grand recul ni souvent preuve d’efficacité, génère des réactions. Les excès du XXe siècle, notamment les expériences désastreuses de lobotomie pour prétendument guérir les maladies de l’esprit,  ont mis un coup d’arrêt aux pratiques chirurgicales ablatives. La découverte en 1987,des bienfaits d’une stimulation cérébrale profonde pour certains patients atteints de la maladie de Parkinson a changé la donne. En 2023, quatre entreprises développant une technologie d’interface cerveau-machine implantée ont levé 429 millions de dollars américains.  C’est à la société de mettre des limites pour que ces outils thérapeutiques ne deviennent pas autre chose. Par exemple les données neuronales, captées par outils tels les casques EEG, peuvent être utilisées pour prédire des dispositions cognitives, émotionnelles et comportementales.

Connaître nos émotions en direct pour une approche marketing ?

Le point de vue des écologistes sain d’esprit

Nous savons déjà énormément de choses sur ce qui est bon pour la santé, mais sitôt qu’il y a industrialisation à but commercial, l’efficacité réelle mesurée semble s’opposer à la rentabilité. Le marketing remplace la qualité du produit… Diminuer les toxiques de l’air, de l’eau et des aliments, devraient être les premières mesures d’amélioration de la santé. Autrefois l’agriculture était largement exempte des intrants de synthèse, les pesticides injustement appelé phytosanitaires ; aujourd’hui les femmes enceintes et les autres sont exposés à une quantité toujours plus grande de substances qui interfèrent avec le système hormonal. Les inconvénients du système technique commencent à prendre le pas sur les bénéfices qu’ils nous ont apportés. Les maladies de civilisation, favorisées ou provoquées par la technique, pèsent désormais plus lourd que les maladies naturelles.
Dans le hors série « spécial écologie » du Nouvel Observateur (juin-juillet 1972), « La dernière chance de la Terre », on trouve explicitement une différenciation entre techniques dures et techniques douces dont voici un résumé : Petit apport d’énergie / Grand apport d’énergie exosomatique ; production artisanale / industrielle ; priorité au village / à la ville ; limites techniques imposées par la naturel / Limites techniques imposées par l’argent…

Pour refroidir la Terre, nous n’avons pas besoin d’injection de soufre, nous avons besoin de négawatts, c’est à dire d’appuyer sur la pédale du vélo (techniques douces) et non sur l’accélérateur de la voiture thermique ou électrique(technique dure). Pour une espérance de vie en bonne santé, nous n’avons pas besoin de techniques sophistiquée, il nous faut assumer la sélection naturelle et savoir mourir avant d’être une charge techno-sociale.

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Technôlatrie à l’œuvre à VivaTEch

extraits : Espérer que des technologies futures, comme une super-IA ou un implant cérébral, puissent résoudre les problèmes du changement climatique, de l’accès à la santé ou à l’éducation… n’est que technolâtrie. Fondé par Elon Musk, Neuralink a ainsi marqué les esprits fin mai 2023 en obtenant le feu vert pour tester sur des humains ses implants cérébraux permettant de piloter un ordinateur « par la pensée ». L’objectif, thérapeutique, vise à restaurer les capacités des personnes atteintes de paralysie ou aveugles, a expliqué M. Musk en 2019. Mais ces implants – dont il compte s’équiper lui-même – pourraient aussi permettre aux humains d’éviter de se faire doubler par les machines en « réussissant la symbiose avec l’intelligence artificielle »….

En savoir encore plus sur la technique

2057, ministère des Techniques appropriées (2022)

Techniques… appropriées ou néfastes (2022)

Simplicité, Sobriété… Techniques douces (2021)

synthèse, l’écologie, technophobe ? (2019)

La technoscience pour le + grand profit des industriels (2017)

synthèse, sur la « science sans conscience » (2016)

Les robots domineront le monde, nous serons leur esclave (2015)

Le moment où la technoscience devient insupportable ! (2014)

être technologue, savoir s’interdire certaines techniques (2013)

nos techniques ne sont pas durables (2010)

techniques douces contre techniques dures (2008)

la technique est le problème, pas la solution (2007)

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Notre cerveau, une chance et une malédiction

Quand on se penche sur la cervelle, cette matière grise si complexe sous ses apparences trompeuses, on voit qu’elle n’a ni couleur ni race. Notre cerveau est un facteur commun à tous, il suit les mêmes lois, il oblige à dépasser le racisme. Le cerveau ne représente que 2 % de notre masse corporelle mais il est vorace : il consomme à lui seul près de 20 % de notre énergie. Et ce sont 100 milliards de cellules nerveuses qui l’utilisent, chacune établissant avec les autres neurones environ 10 000 contacts synaptiques.. Grâce à un réseau câblé très précis, elles communiquent entre elles par des signaux électriques qui permettent au corps de bouger, de ressentir, de penser. Un centimètre cube de cortex prélevé au hasard contient 500 millions de synapses et on prête ainsi à la mémoire du cortex une capacité de dix millions de milliards de bits, un chiffre bien supérieur à celui du plus puissant des ordinateurs.

Une vrai bénédiction car cette complexité nous a permis d’aller sous l’eau, de s’envoyer en l’air et même de se piquer de philosophie. Une malédiction quand on voit le niveau de réflexion chez des personnes comme Trump, les négationnistes du climat, les anti-malthusiens, les croyants de toutes obédiences, sans oublier toutes les personnes pour qui réfléchir passe par son écran portatif. Nous ne sommes cérébralement que les aboutissants d’une socialisation primaire trop souvent défaillante et d’une spécialisation sélective sur ce qui correspond seulement à nos préjugés. Le cerveau est certes un monde qui protège du monde en le ramenant à l’essentiel pour soi, mais cela signifie trop souvent en rester à un minimum de pensée.

Voici quelques précision à connaître

Nos souvenirs sont rares avant trois ans et inexistants avant deux ans, c’est ce qu’on appelle l’amnésie infantile. Toute ma prime enfance, je ne peux que la reconstruire, et pourtant mon présent d’adulte est déjà en germe dans ma vie de nouveau-né. Ce ne sont pas les gènes qui régentent l’univers synaptique du cerveau humain, c’est une forte poussée frontale qui a poussé le bébé vers la construction autonome de son cortex cognitif et affectif : les gènes délimitent seulement la multiplication des neurones et c’est la confrontation avec l’environnement qui va donner sa densité à nos capacités cérébrales. Le programme génétique ne fixe pas notre destin, notre plasticité cérébrale laisse la plus grande part aux impressions laissées par le milieu socioculturel. Le cerveau humain est unique en ce sens qu’il est le seul contenant dont on puisse dire que plus on le remplit, plus grand est sa contenance.

Les gènes humains sont le moyen de notre liberté plus que notre limite, ils desserrent l’étau des comportements innés auxquels sont si étroitement assujettis les autres animaux. Après la naissance, notre personnalité s’élabore dans une série de matrices culturelles qui sont bien plus importantes que la matrice maternelle, les connections entre neurones se mettent en place au fur et à mesure des expériences que fait l’enfant. S’il porte tout à la bouche, c’est que c’est la première zone qui se développe dans le cortex, les terminaisons nerveuses y sont deux fois plus nombreuses qu’au bout des doigts. Empêcher le tout petit de tester avec la bouche le monde extérieur, c’est déjà produire un certain handicap dans la maîtrise de l’environnement. Chaque membre – bras, jambe, main, pied, mais aussi doigt, orteil, lèvre ou oreille – possède une représentation précise au sein du cortex qui s’amplifie s’il est très sollicité ou se rétracte en sens inverse.

Il ne s’agit donc pas d’attacher de l’importance au développement purement quantitatif du cerveau, celui d’Yvan Tourgueniev pesait 2012 grammes alors que celui d’Anatole France pesait moitié moins (1 017 grammes). Ce n’est pas parce que le poids moyen du cerveau féminin est moindre que celui de l’homme que l’on peut en déduire une infériorité féminine.

Le cerveau fonctionne selon un mode sélectif

A mesure qu’il se forme et se développe, le cerveau abandonne certains circuits inutilisés au profit des connexions répétées par un apprentissage réussi et récompensé. Le bébé suit la même évolution que le jeune moineau dont le chant, composé de sons d’une quinzaine de syllabes, se cristallise une fois adulte en une trille aux accents monocordes. Il se produit aussi une stabilisation synaptique dans le réseau de neurones pour tout ce qui acquiert du sens pour l’enfant ; notre mémoire ne se contente pas de stocker des souvenirs et de les restituer tel quel, elle les construit, puis les transforme dans trois directions : la simplification (l’oubli des détails), l’accentuation (la majoration de ce qu’on veut retenir) et la cohérence. Chacun de nous donne un sens très personnel à ses souvenirs. C’est trop souvent le poids des générations mortes qui pèse sur le cerveau des vivants, on se contente généralement de perpétuer les habitudes sociales que nous avons intériorisées. C’est en codant à l’intérieur de notre cerveau les représentations des autres en action, en reprenant la réalité comme dans un miroir installé dans nos neurones, que nous nous comprenons mutuellement ou que nous nous faisons la guerre.

Grâce à un cerveau surdimensionné, nous sommes la mesure de toutes choses, mais notre objectivité n’est alors que la somme de nos subjectivités humaines. Notre cortex préfrontal permet en effet de synthétiser non seulement notre propre expérience concrète, mais aussi toutes les considérations formulées par d’illustres ancêtres et des parents proches, de doctes ignorants ou des ignorants enseignants, et bien d’autres sources de connaissance qui nous apportent leurs croyances sous forme de vérités. L’intellect est en effet un moyen de s’adapter, mais aussi de remplacer la réalité ; nous sommes des animaux qui avons trouvé la bonne/mauvaise idée d’avoir mis un mot à la place des choses. En conséquence, nous avons beaucoup de mal à distinguer le vrai du faux, le mensonge en toute bonne foi et la foi qui trompe, l’apparence de la réalité et la réalité des apparences.

Notre appréciation des faits est encore plus troublée aujourd’hui par une situation technicisée où la réalité est simulée, où le virtuel veut se faire l’égal du réel, où la fiction est préférée au documentaire, le roman à l’analytique, où toute image est reconstruite. Comme nous portons le monde entier dans notre cortex, nous ne pouvons même pas croire le témoignage de nos propres yeux.

Aller au-delà des apparences

Nous savons pour l’avoir observé maintes et maintes fois que le soleil se trouvera au zénith vers midi. Le soir je vais le retrouver finissant sa course pour se cacher tout au delà de ma vision. Pourtant ce n’est là qu’une apparence de mes sens abusés, ce n’est pas le soleil qui bouge, c’est moi qui tourne tout autour de lui malgré mon sentiment d’immobile enracinement sur la terre. Je pourrais réfléchir des jours et des semaines, et tourner le problème dans tous les sens que je ne pourrais déterminer par moi-même cette réalité non apparente. D’ailleurs, l’humanité toute entière a estimé de visu et ad libitum pendant des millénaires que le soleil se déplaçait tout autour de la terre sans autre conséquence négative qu’une parfaite ignorance des lois de la gravitation. Avec l’avancée de nos connaissances, la vérité stellaire ne réside plus dans un centre dont nous serions le principal protagoniste (anthropocentrisme), mais dans un système qui possède ses propres lois et qui ignore complètement le sens de notre petite existence. Cela change tout, le monde n’est pas fait spécifiquement pour les humains, nous devons complètement changer notre mode de réflexion.

La première fois qu’on a chaussé des lunettes théoriques pour aller au delà d’une vision superficielle date de 1543. Copernic provoque alors une révolution en exposant les fondements d’un système héliocentrique (de « hélios », le soleil) où le soleil – et non plus la terre – est au centre de notre univers humain. L’astronome ébranle ainsi l’interprétation des Écritures et son œuvre, bien que de pure supposition, fut quand même mise à l’index. Comme la contestation des apparences a suivi son chemin, Galilée (né en 1564) alla au delà de cet interdit ecclésiastique. Il utilisa une lunette astronomique, récemment découverte, pour admirer les satellites de Jupiter, et par analyse démontra par la même occasion un héliocentrisme beaucoup plus pertinent que le traditionnel anthropocentrisme. Un tribunal de l’Inquisition l’obligea pourtant à se rétracter en 1633 :

« Moi, Galileo Galilei, âgé de soixante-dix ans et agenouillé devant vous, éminitentissimes et révérendissimes cardinaux de la république universelle chrétienne, inquisiteurs généraux contre la malice hérétique, ayant devant les yeux les saints et sacré évangiles ; je jure que j’ai toujours cru, que je crois maintenant, et que, Dieu aidant, je croirai à l’avenir tout ce que tient, prêche et enseigne la sainte Eglise catholique et apostolique romaine… J’abjure les écrits et propos, erronés et hérétiques, par lesquels j’ai tenu et cru que le soleil était le centre du monde et immobile, et que la Terre n’était pas le centre et qu’elle se mouvait ».

L’individu est ainsi obligé de se conformer à la croyance sociale du moment et l’Église catholique n’a réhabilité Galilée qu’en 1992. Pour les gardiens de la foi et des fausses croyances, il faut attendre plus de 350 années pour reconnaître la réalité derrière l’apparence… Aujourd’hui nos satellites confirment tous les jours la révolution copernicienne, cette découverte de la libre pensée. Si presque tous les lycéens occidentaux pensent dorénavant sans y réfléchir davantage que la Terre tourne depuis la nuit des temps autour du soleil, ils le croient cependant en contradiction d’une simple observation de leur part. Si la certitude religieuse d’un dieu extérieur aux humains qui fabriquerait un univers à notre seule convenance s’effondre pour un certain nombre d’entre les humains, la plupart pense encore que les croyances de leur ethnie particulière reste le seul centre de leur réalité. ll est toujours plus facile de croire ce que tout le monde croit déjà savoir.

L’évolution de la pensée montre que nous passons d’une certitude à une autre certitude grâce à une remise en question fondamentale des apparences. Ce passage de l’apparence à d’autres réalités est extrêmement difficile, il devient cependant de plus en plus urgent à accomplir : les réalités du futur se cachent en effet derrière les apparences du présent, et cet avenir est sombre si nous n’y prenons garde.

Pour un changement d’imaginaire

Longtemps notre imaginaire s’est limité à la répétition des mythes ancestraux. Puis nous avons inventé l’agriculture et changé la nature. Dès le néolithique, l’humanité ne se contente plus de ses rivalités sociales, elle commence à détériorer son environnement. L’évolution s’accélère et des techniques destructrices prennent aujourd’hui tout le pouvoir. Alors qu’une radiation nucléaire ne se voit pas, ne se sent pas, ne fait pas de bruit, ne se touche pas et n’a aucun goût, nous avons réussi à libérer les forces de l’atome. Alors que nous savons que la radioactivité peut faire beaucoup de dégât pendant une éternité de notre temps, cela ne nous empêche pas d’accumuler les déchets nucléaires car nous raisonnons encore au travers de nos propres yeux et de l’environnement immédiat. Alors que nos connaissances sont maintenant immenses, nous aggravons à la fois nos conflits sociaux et les déséquilibres de la nature à cause de notre cécité théorique et de la myopie du marché imposé par l’idéologie libérale. Alors que nos activités humaines rentrent en interférence avec les cycles vitaux de la biosphère et engagent ainsi la survie des générations futures, nous faisons comme si seul l’instant présent avait de la valeur.

Comme l’animal qui se contente de son environnement immédiat, nous préférons la plupart du temps nous satisfaire d’un absolu dans un espace restreint, avec un état d’esprit limité par nos sens abusés et conditionné par la société du moment. Contrairement à l’animal cependant, nous pouvons percevoir que notre vision humaine n’est que construction sociale, que tout est relatif et compliqué, que l’apparence n’est pas gage de réalité.

Conclusion : Dans chacun de nos cerveaux réside de multiples certitudes qui ne sont que les apparences de notre réalité immédiate et nos désaccords résultent trop souvent d’une perception trop simpliste de la réalité. Mais grâce à des lunettes conceptuelles plus performantes, peut-être pourrions-nous percevoir le monde tel qu’il faudrait le voir (s’améliorer)… C’est ce que tente ce blog biosphere que j’ai créé en 2005, avec l’intention d’œuvrer pour plus d’intelligence collective.

Michel SOURROUILLE (texte de 2002)

Quelques texte évoquant le cerveau lors des début de ce blog

4.07.2005 Suprême indécision

Dans une Amérique qui se judiciarise, la Cour suprême joue le rôle d’arbitre sur les questions de l’organisation socio-politique tout en restant le reflet d’une société profondément divisée sur la prière à l’école, le droit de perquisitionner des propriétés privées, la peine de mort… Les décisions de la Cour ne tiennent donc qu’à un fil et souvent Sandra Day O’Connor, la première femme à siéger à un tel poste, faisait pencher la balance (5 contre 4) grâce à son tempérament centre-gauche. Mais le Président conservateur Bush va la remplacer car elle démissionne à 75 ans. Les progressistes se lamentent déjà. La Biosphère se sent très mal en voyant des procédures démocratiques si fluctuantes alors qu’on juge seulement des affaires inter-humaines. En effet, quand il s’agira de juger du rapport entre les humains et l’environnement, elle prévoit déjà un verdict catastrophique : les humains ont un cerveau trop développé pour percevoir autre chose que leurs petites préoccupations personnelles…

15.08.2005 Blockbuster

Le groupe pharmaceutique français Sanofi Aventis devrait bientôt commercialiser un blockbuster, c’est-à-dire une nouvelle molécule miracle qui fera exploser le chiffre d’affaires. En effet le rimonabant permettrait non seulement d’arrêter de fumer sans prendre un gramme après 10 semaines de traitement, mais il ferait aussi perdre à un obèse en moyenne annuelle 9 kg tout en augmentant son taux de bon cholestérol et en baissant le taux de triglycérides. Le rimonabant agit en effet sur les mécanismes du cerveau et des cellules nerveuses qui interviennent dans le contrôle de l’équilibre énergétique de la personne. Plutôt que de limiter un système techno-industriel pernicieux, la chimie adapte les gens… La Biosphère se marre : les individus se croient complètement libres dans une société où on les a fortement incité à fumer et à grignoter n’importe quoi n’importe quand, et après on leur fait prendre « librement » des pilules qui les soulage du poids de leurs inconséquences.

10.11.2005 Robin des toits (association)

Les émission de téléphonie mobile ne sont pas émises de façon continue mais pulsées en microsaccades. Or depuis trois milliards et demi d’années, les êtres vivants fonctionnent en résonance avec des émissions électromagnétiques naturelles dont la structure est continue et régulière. Tout vivant est composition d’ordres de différents niveaux, ce qu’apportent les pulsations est désordre ! Il suffit à désorganiser non seulement les fonctionnements physiologiques mais même le structures moléculaires. Les principales perturbations constatées sont : la perte d’étanchéité de la barrière entre sang et cerveau. La diminution de production de la mélatonine, une hormone qui régule le blocage des processus cancéreux. La perturbation des régulations membranaires des cellules… La technique n’est plus une force qui dompte la Nature, elle devient un cheval de Troie qui détruira de l’intérieur les humains.

25.11.2005 Du nucléaire au pétrole

Les deux chocs pétroliers (forte augmentation du prix du baril) successifs ne sont pas dus à une volonté structurelle de l’OPEP de faire payer la rareté croissante du pétrole, mais à des raisons politiques complètement conjoncturelles (de court terme). Après la guerre du Kippour en 1973, le quadruplement du prix du baril n’est que le soutien des pays arabes à une Egypte en train de perdre la guerre contre Israël. Par la suite, c’est l’arrivée de l’imam Khomeyni en 1979 qui renverse le Shah en Iran et déstabilise le marché. Aujourd’hui le monde occidental risque encore d’être confronté à un choc pétrolier accéléré pour des raisons politiques : l’Iran voudrait avoir une politique nucléaire indépendante et face aux menaces américaines et européennes de sanction, elle envisageait en septembre 2005 d’user de l’arme pétrolière. La Biosphère, qui souhaite depuis longtemps un baril à plus de 100 dollars (et même très vite à 1000 dollars !), constate avec regret que les humains n’économisent pas par raison une ressource non renouvelable : il leur faut un conflit inter-humain ou l’arrivée de l’inéluctable, l’épuisement quasi-total de la ressource. Dire que leur cerveau est surdéveloppé, disons plutôt surdimensionné !

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L’association RAP nous défend

RAP, Résistance à l’Agression Publicitaire

https://antipub.org/

Du 15 au 29 novembre 2024 s’est déroulé le cinquième round des ZAP Games (Zone Anti Pub), afin de dénoncer la débauche publicitaire et consumériste que provoque le Black Friday. Cette année encore, avec la coalition Subvertisers International, nous avons organisé une édition transfrontalière des ZAP Games pour les participant⸱es contribuant avec des actions en-dehors de la Belgique. Et la France n’est pas en reste ! Découvrez ici un florilège des zappings réalisés à Lille, Lyon, Paris, Rennes et dans les Alpes-maritimes.

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Le dimanche 24 novembre, dans le canton de Genève, la ville de Lancy a voté l’interdiction de la publicité commerciale sur le domaine public et sur le domaine privé visible depuis le domaine public. Les 170 supports publicitaires de la commune, ainsi que les 44 panneaux sur le domaine privé, ne feront donc plus apparaître de publicité commerciale. Lancy rejoint donc la ville de Vernier qui a validé cette même décision en juillet dernier.

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Le jeudi 14 novembre une proposition de loi interdisant la prospection par téléphone a été votée, à l’unanimité au Sénat. Pour entrer en vigueur, le texte doit être voté dans les mêmes termes à l’Assemblée nationale. Si elle est confirmée, il s’agira d’une victoire appliquant la liberté de réception défendue par R.A.P.

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NB: Toutes les informations que vous venez de lire sont publiques, nous vous invitons à les transmettre à toute personne susceptible d’être intéressée : faites circuler !

Motivé·es pour rejoindre nos groupes locaux ?

Je rejoins un groupe de RAP

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notre récapitulatif d’octobre 2024

Ce blog de défense de la biosphère,

c’est un article chaque jour 365 sur 365… depuis 2005.

Voici notre production d’octobre 2024

cliquez à votre convenance 

Question d’avenir

Yves Cochet, un prophète des temps à venir

Consilience, précisions sur la fin du monde

Désurbanisation ou ville autarcique ?

Universalisme et multiculturalisme, l’entente

Un internationalisme impuissant

COP16 sur la biodiversité, l’impuissance

COP29, les actes sont contraires aux objectifs

Conférence Internationale sur la Population !?

Biodiversité/Climat/Désertification, même combat

Le FMI s’alarme d’une croissance molle !?

L’engagement écolo

RAP, résistance à l’agression publicitaire

Paul Watson, ni droite ni gauche, au-delà…

Un SUV, l’incendier ou dégonfler un pneu ?

Question biodiversité

Les arbres et les loups, à aimer tous deux

Le cerveau des non-humains

La pêche industrielle dans l’impasse

Question énergétique

Octobre 1974, 50 ans déjà, le 1er choc pétrolier

AIE versus OPEP, un débat truqué

Notre réponse à un commentateur climato-sceptique

L’impossible sortie du charbon

L’électricité ne remplace pas les énergies fossiles

Taxons l’électricité comme dépense de luxe !?

Question démographique

Le natalisme, une constante des dictateurs

Elisabeth Badinter, paradoxalement nataliste

L’artificialisation forcenée des sols

Nourrir 10 milliards de personne, impossible

L’espérance de vie atteint maintenant son pic

Pacification de l’existence

Le prix Nobel de la paix, Nihon Hidankyo

Armée ou défense civile non violente ?

Sébastien Lecornu et la défense civile

Israël, génocide et règles internationales

questions socio-techniques

Insupportable le portable, à l’école et ailleurs

L’IA, une intelligence sans conscience

Questions politiques

La politique générale de Michel Barnier

Les Verts devenus EELV, puis Les écologistes…

Pour échanger ou abonner une connaissance

biosphere@ouvaton.org

Merci de votre attention,

et faites connaître notre blog biosphere…,

merci

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Elisabeth Badinter, paradoxalement nataliste

La philosophe, dans un livre « Messieurs, encore un effort… », s’inquiète de la chute de la natalité qui pourrait se retourner contre les femmes à travers des politiques natalistes menées par des partis conservateurs et religieux contre les femmes, comme on le voit déjà en Hongrie, en Italie ou aux Etats-Unis. Pour l’égérie du féminisme universaliste, c’est aux hommes d’alléger la charge qui pèse sur les mères actuelles, prises entre leur carrière, les tâches familiales et le culte de l’enfant roi.

Elle prend la question démographique par le petit bout de la lorgnette, égalité des sexes, vieillissement et paiement des retraites ! Elle ne se rend pas compte qu’avec 8 milliards d’êtres humains sur cette planète, l’espace terrestre est déjà complètement saturé au détriment de toutes les autres formes de vie.

Elisabeth Badinter (Ouest-France) : « La chute de la natalité menace notre économie et fragilise notre système de protection sociale car le renouvellement des générations n’est plus assuré. Jusqu’à présent la France n’était pas la plus mal lotie. La situation est beaucoup plus grave dans certains pays européens comme l’Italie, l’Espagne ou l’Allemagne mais également en Asie. »

Elisabeth Badinter (Marianne) : « Une diminution structurelle de la natalité dans les pays industrialisés ne pourrait qu’avoir des conséquences majeures sur l’économie et mettre notre modèle social en danger. Le premier danger est social et me semble extrêmement grave. Il concerne les retraites. Chaque génération paie pour la retraite de ses parents, c’est entendu. Or nous vivons de plus en plus vieux, et celles-ci coûtent de plus en plus cher. Je ne vois pas comment nous pourrions payer ces pensions étant donné qu’il nous manquera énormément de cerveaux et de bras. Par ailleurs, la croissance nécessaire à notre politique sociale s’effondrerait. »

Elisabeth Badinter (L’express): « Je ne dirais pas que la dénatalité est une « bonne nouvelle », mais la conséquence de bien d’autres facteurs. Il est vrai que quand on fait des études prolongées, on engendre plus tard. L’âge moyen du premier enfant est passé de 27,8 ans en 2000 à 31 ans aujourd’hui. D’autant plus que les filles sont plus nombreuses à sortir de l’université avec un diplôme de l’enseignement supérieur, 55 % contre 45 % de garçons. Mais j’en suis convaincue, ce déclin démographique représente un vrai problème politique s’il continue à ce rythme encore plusieurs années. »

Le point de vue des écologistes malthusiens

AMT : C’est une drôle de façon d’aborder le problème. Bien sûr que certains gouvernants autoritaires vont pousser à des politiques qui réfrènent la liberté des femmes pour qu’elles fassent des enfants .mais dans ces mêmes pays toutes les libertés sont déjà en péril. La surpopulation est une autre question. Dont visiblement elle n’a pas conscience. Elle est aussi pour la GPA, ce qui est paradoxal pour une féministe.

GL : La question de la surpopulation n’intéresse pas Badinter, uniquement préoccupée de la psychologie de la femme… à qui elle conseille de faire des enfants pour ne pas être obligée d’en faire par les fascistes. Faire quelque chose spontanément pour éviter d’y être contraint : il fallait y penser. C’est le rôle ambigu du philosophe. Et pour la liberté, il suffit de construire plus de crèches. C’est pourtant facile à comprendre, Moulinex libère la femme.

MS : Il est profondément troublant de voir une philosophe adepte du féminise universaliste et profondément libérale n’accorder aucune importance à la situation des femmes obligées de faire encore plus d’enfants par le contexte sociopolitique, religieux ou bassement économique. Appeler à une meilleure répartition des tâches ménagères entre les hommes et les femmes relève d’une volonté d’égalité, pas d’une problématique démographique. Le positionnement actuel d’Elisabeth Badinter est symptomatique d’une société qui accorde le buzz médiatique aux derniers soucis à la mode, ici la baisse de fécondité dans certains pays. On occulte ainsi l’essentiel, notre nombre qui a déjà dépassé 8 milliards de bipèdes. Comme quoi être « de gauche » et philosophe ne veut pas dire connaître son Malthus sur le bout des doigts et être consciente des réalités de la surpopulation.

Elisabeth Badinter, quelques-unes de ses pensées

acquis ou inné ? l’apprentissage de l’amour (maternel)

Elisabeth Badinter montre que l’amour maternel ne va pas de soi, il est « en plus ». Un lieutenant de police constatait en 1780 que sur les 21 000 enfants qui naissaient annuellement à Paris, mille à peine sont nourris par leur mère, mille autres, des privilégiés, sont allaités par des nourrices à demeure ; tous les autres quittent le sein maternel pour le domicile plus ou moins lointain d’une nourrice mercenaire. Nombreux sont les enfants qui mourront sans avoir jamais connu le regard de leur mère et ceux qui reviendront quelques années plus tard sous le toit familial découvriront une étrangère dans celle qui leur a donné le jour. Cet exemple parmi d’autres contredit l’idée répandue d’un instinct propre également à la femelle et à la femme. Toutes les études faites montrent en effet qu’aucune conduite universelle et nécessaire de la mère ne peut être mis en évidence. Au contraire, on constate l’extrême variabilité des sentiments des mères selon leur culture, leurs ambitions, leurs frustrations.

Il n’y a pas de comportement humain inscrit par la nature, génétiquement programmé. C’est notre liberté, mais c’est aussi le lourd fardeau de notre responsabilité.

L’écologie va-t-elle passer à droite, nature oblige ?

Elisabeth Badinter s’insurge contre cette nouvelle écologie politique de droite : « Le pape, dans ses discours, appelle à la protection de la nature, qui va de l’embryon à l’écosystème global. On explique alors aux femmes que, si elles sont prêtes à défendre la moindre des espèces animales, elles ne peuvent donc admettre que l’on supprime un embryon, qui serait un humain en puissance. En 2010, je mettais déjà en garde contre ces propos écologiques radicaux qui appellent à une révérence totale à l’égard de la nature. Je voulais lutter contre la réactualisation du discours rousseauiste et de son message de soumission aveugle à la nature. Je suis cartésienne et l’idée d’être « comme maîtres et possesseurs de la nature » me semble plus libératrice que celle prônée par la sainte alliance des réactionnaires. »

Ouest-France

Élisabeth Badinter s’inquiète aussi de la dérive des questions transgenres : « Je ne veux pas qu’on m’interdise de dire « les hommes » et « les femmes ». Ça, je ne peux pas l’admettre. Et c’est pourtant ce que les plus radicaux des théories transgenres voudraient faire croire. On est XX ou XY, il n’y a rien à faire. Dans certains cas qui sont exceptionnels, il faut accompagner des enfants. Mais ne faisons pas d’une exception une généralité »

Elisabeth Badinter, paradoxalement nataliste Lire la suite »