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Généalogie : notre ancêtre, le dipneuste

Certains croient faire de gros progrès en reconstituant leur généalogie familiale grâce à quelques archive usées : attitude purement anthropocentrique qui balbutie sur un ou deux siècles. Ce n’est pas là un exercice très captivant, mieux vaut le long souvenir de notre histoire commune. Remonte dans le temps, bien avant l’automobile, le téléphone et l’électricité, va encore plus loin. Tu arriveras il y a 400 générations, quand tes ancêtres commençaient à cultiver la terre et à se croire séparés de l’univers. En remontant encore, il y a 10 000 générations environ, tu trouveras ton premier ancêtre homo sapiens. Mais ton origine est encore antérieure ; il y a 100 000 générations, ceux par qui tu es arrivé étaient des hominidés. Quelques dizaines de millions d’années auparavant, ton ancêtre, un tout petit mammifère, vivait au temps des derniers dinosaures. En remontant encore, ton ancêtre était amphibien : un dipneuste ! Il possède à la fois des branchies et un poumon, ce qui lui permet de respirer aussi bien sous l’eau qu’à l’air libre.

Elodie Papin : Les dipneustes (Ceratodontimorpha) sont des poissons qui ont gardé des caractéristiques très proches de celles de l’ancêtre des tétrapodes, les animaux à quatre membres, dont nous faisons partie, avec les amphibiens, les reptiles, les oiseaux et les autres mammifères. Il y a environ 400 millions d’années, un poisson se hissait hors de l’eau, à l’aide de nageoires articulées, ancêtres de nos bras. Il était capable de respirer à l’air libre. Trente fois la taille du génome humain, un génome XXL. C’est la dimension vertigineuse du génome du dipneuste sud-américain, séquencé par une équipe internationale, 91 milliards de paires de bases mais constitué à 90 % de séquences répétées, les transposons. Les biologistes leur attribuent souvent un pouvoir évolutif. Ils favoriseraient les réassortiments de chromosomes, et donc l’innovation de la vie.

Le point de vue des écologistes

Le pape Jean-Paul II au Congrès Environnement et Santé (24 mars 1997) : « Au nom d’une conception inspirée par l’écocentrisme et le biocentrisme, on propose d’éliminer la différence ontologique et axiologique entre l’homme et les autres êtres vivants, considérant la biosphère comme une unité biotique de valeur indifférenciée. »

Notre réponse biosphèrique : Le biocentrisme  comme le pathocentrisme (l’antispécisme), s’ils remettent en cause l’anthropocentrisme, restent cependant tributaires d’une approche individualiste de la considérabilité morale. Or la protection de la biodiversité s’intéresse surtout à des entités supra-individuelles, comme les espèces ou les écosystèmes. Les tenants de l’écocentrisme invitent à prendre en compte dans la délibération morale ces entités globales. Elles ont, comme les êtres vivants, un bien propre qu’il est possible de promouvoir ou d’entraver par nos actions, et qui devrait donc nous imposer certaines obligations morales. Dans le préambule de la Convention sur la diversité biologique, les 189 pays signataires se déclarent conscients de la « valeur intrinsèque » de la biodiversité. La diversité biologique a une valeur intrinsèque, indépendamment de sa valeur instrumentale ou utilitaire.

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Les humains, des animaux pas si perfectionnés que ça (2014)

extraits : Beaucoup de monde croit que l’homme n’est pas un animal. La croyance en la supériorité de l’être humain est en effet incommensurable. C’est un mythe qu’un écologiste se doit de déconstruire. En fait l’homme est d’une certaine façon moins complexe qu’un grain de riz. Avec ses 20 000 à 25 000 gènes il en possède moins que le riz, qui en compte 30 000 à 40 000. Pourquoi ? Alors que l’homme peut se déplacer pour se mettre à l’abri, les plantes sont obligée de rester sur place et de s’adapter à leur environnement. Pour ce faire, elles disposent de jeux de gènes qui s’expriment spécifiquement dans telle ou telle condition : le froid, la sécheresse, etc. On peut même aller loin dans la comparaison animal, homme et végétal. L’analyse de l’ADN de différentes espèces révèle que tous les êtres vivants, animaux et végétaux, on en commun au moins 25 % de leur gène. Si l’espèce humaine partage 98 % de ses gènes avec le chimpanzé, il en partage 36 % avec la jonquille Narcissus jonquilla. Cela veut dire tout simplement que l’homme a des ancêtres communs avec les singes, mais également avec les plantes. L’homme ne descend pas des singes, il est lui-même un singe qui devrait savoir que faire son arbre généalogique sur dix générations n’est pas un véritable exploit….

anthropocentrisme, bio- ou écocentrisme, que choisir ? (2012)

extraits : Un insecte possède un cerveau, plus petit que celui d’un humain sans doute, mais un cerveau quand même. L’escargot est également doté d’un ganglion cérébral, et d’un cœur avec une seule oreillette et un seul ventricule, mais un cœur tout de même. Le schéma d’organisation du vivant est assez similaire d’un bout à l’autre de la planète, homo sapiens ne constituant pas une exception ! Pourtant certains croient encore à la spécificité humaine, fabulant que l’Homme est à l’image de dieu et la Terre au centre de l’univers. Ils font preuve d’anthropocentrisme, l’homme (anthrôpos) au centre. Contre ce nombrilisme qui oppose l’homme à la nature, une autre éthique est possible, le biocentrisme : on accorde une valeur intrinsèque à chaque être vivant (bio-), qu’il soit d’ailleurs animal ou végétal. Pour une petite minorité de gens éclairés, il faut aller encore plus loin.….

à la recherche de notre ancêtre commun (2010)

extraits : Il y a 100 000 générations, ceux par qui tu es arrivé étaient des hominidés. Si tu continues à remonter la chaîne du vivant qui mène jusqu’à toi, tu arrives aux unicellulaires, à la formation de la Terre, à la naissance de l’univers. Cet exercice mental bien documenté par la science te permet alors d’agir selon ton âge véritable de quinze milliards d’années. Avec une conscience ainsi élargie, tu pourras prendre part au changement de cap vers une société qui soutient la vie, qui respecte tous les êtres vivants. Au contraire, valoriser la conscience subjective d’une existence rattachée seulement à tes derniers ancêtres t’empêche de percevoir que toutes les autres espèces vivantes forme ta parentèle, que la biodiversité est aussi une composante de ta famille. Les humains appartiennent à l’ordre de la vie. Nous ne sommes que fragment de Terre, lié à son destin. Dès lors qu’il y a unité du vivant, la stratégie cartésienne de rupture entre l’homme et les autres espèces ne peut plus fonctionner. Valoriser la conscience subjective d’une existence rattachée seulement à tes derniers ancêtres t’empêche de percevoir que toutes les autres espèces vivantes forme ta parentèle, que la biodiversité est aussi une composante de ta famille….

Débat feutré entre l’anthropocentrisme et le biocentrisme

extraits : La très grande majorité des personnes ont une  conception de la nature anthropocentrée. Un écolo véritable pensent que c’est une mauvaise base de départ. Mais nous n’avons pas à jeter l’invective, il faut seulement privilégier le raisonnement. En effet les écologistes n’ont pas d’adversaire puisque toutes les personnes sont potentiellement des écologistes. Nous n’avons donc que des personnes à convaincre. Bien souvent d’ailleurs la « confrontation » porte simplement sur une différence de définition des concepts. Exemple de débat :

Anthropocentrique : sans l’Homme il n’y a pas de nature, il n’y a que de la matière.

Biocentrique : la nature, qui n’a pas besoin des humains pour exister, c’est de la matière transformée en formes multiples du vivant .

Anthropocentrique : l’atome ou la matière  ne se pensent pas, l’araignée ne se pense pas

Biocentrique : Il ne faut pas mettre sur le même plan la composition commune de l’homme et de l’araignée (des molécules et des gènes) et une araignée qui pense à ce qu’elle fait pour survivre et se reproduire… comme l’homme…..

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Avantages comparatifs et échec de la mondialisation

Il n’y a pas de mondialisation heureuse. La mondialisation techno-culturelle aboutit à des milliards d’individus connectés à Internet et rivés à leurs écrans. La mondialisation économique (le libre échange) va aboutir à des milliards de chômeurs.

Laurent Augier : « Selon l’économiste britannique David Ricardo (1772-1823), le produit national est toujours plus élevé à long terme en raison de la « loi des avantages comparatifs ». En effet, si chaque pays se spécialisait dans la production d’un bien, il obtiendrait des gains de productivité plus élevés qu’un pays qui ne se spécialise pas ; et si chaque pays choisit des spécialités différentes, la richesse mondiale est alors supérieure à celle produite en autarcie. Paul Samuelson en 2004 relativise la loi des avantages comparatifs de Ricardo par celle de la « destruction créatrice » de l’économiste Joseph Schumpeter ; il compare les gains réels des consommateurs liés à la mondialisation aux pertes des producteurs. Il utilise un modèle à deux biens échangés entre deux pays, les États-Unis et la Chine. La difficulté survient lorsque la Chine connaît une innovation majeure (par imitation ou par l’effet de sa propre recherche-développement…) dans le bien importé des États-Unis. Dans ce cas, la Chine n’est plus incitée à importer le bien en question, et l’économie américaine enregistre une perte nette d’emplois et de revenus à long terme.

Tous les éléments semblent réunis pour une prochaine guerre commerciale longue et destructrice entre la Chine, les États-Unis et l’Europe… »

Le point de vue des écologistes économistes

Cet article du MONDE pose clairement le problème lié à la nécessaire rupture écologique. Le nombre d’emplois nuisibles à la bonne santé de la biosphère est énorme, le made in China et le tourisme de masse n’en sont que des facettes particulières. N’oublions jamais que seul le travail des paysans et de quelques artisans est nécessaire à la bonne marche d’une société, tout le reste n’est qu’emploi parasitaire : la quasi totalité des employés, au service ou non de l’État, la plupart des ouvriers, sans compter tous les intermédiaires et autres cadres supérieurs vivent au crochet de ceux qui travaillent dans le secteur primaire.

Jusqu’au premier choc pétrolier, les emplois perdus dans un secteur étaient compensés par les emplois créés ailleurs. Avec la mondialisation des procédure de production, il n’y aura plus de destruction créatrice au sens de Schumpeter. Déjà le chômage de masse est une réalité dans la plupart des pays, même en Chine. L’idéologie croissanciste et le pillage de la planète ne font au final que retarder la guerre de tous contre tous. Elle ne sera plus commerciale, il s’agira pour un pays de capter au détriment des autres les dernières ressources naturelle accessibles. Non seulement la planète se réchauffe, mais les mentalités vont virer au rouge.

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fin de la DIT (division internationale du travail)

extraits : La division internationale du travail (le libre-échange) repose sur des hypothèses fantaisistes qui font qu’il serait préférable que le Portugal se spécialise dans la production de vin et l’Angleterre de drap, « là où son avantage comparatif est le meilleur ». L’échange international reposerait donc sur le déplacement lointain de marchandises différentes. Cela fait longtemps que cette fable n’a plus court, des automobilistes français préfèrent les voitures allemandes et réciproquement. Tant que cette DIT ne profitait qu’à l’ensemble des pays riches, on persévérait dans la logique de l’absurde. Mais la donne a changé. La Chine qui sonne un douloureux réveil pour nos économistes libéraux. Non seulement cette puissance démographique est devenu l’atelier du monde (la classe globale a besoin d’une main d’œuvre bon marché), mais elle remonte les filières et  peut produire à la chaîne non seulement des ingénieurs, mais les produits technologiques les plus sophistiqués qui vont avec….

Démondialisation féroce

extraits : Le libre-échange n’était qu’un leurre. Les économistes libéraux ont voulu nous faire croire au doux commerce, à l’avantage comparatif, à la prospérité pour tous. Le bilan de la mondialisation, c’est un désastre : délocalisation en série, destruction d’emplois et d’outils de travail, pression à la baisse sur les revenus du travail. Cette course au moins-disant pour plus de compétitivité internationale, c’est un suicide collectif. Si l’on voulait résumer, la mondialisation a fabriqué des chômeurs au Nord et augmenté le nombre de quasi-esclaves au Sud. Rien n’est plus fondamental dans l’histoire que les guerres pour les ressources. Avec la raréfaction des ressources, le futur proche connaîtra une période de contraction généralisée et chronique du commerce international. La fête est finie. Mais comme c’est bizarre, personne n’envisage que l’avenir puisse être très désagréable….

Cuba, un modèle que la France suivra un jour ou l’autre

extraits : En perdant le soutien de l’Union Soviétique, l’économie de Cuba est entrée en crise car la structure productive agro-industrielle, fondée sur la monoculture de la canne à sucre, s’est décomposée. Puis quelque chose à changé : à la place des cultures de canne à sucre sont nés des milliers de petits potagers sur lesquels sont cultivés des fruits et des légumes. De 50 000 couples de bœufs présents à Cuba en 1990, on est passé à 400 000 en 2000. Les Cubains sont passés des tracteurs aux couples de bœufs, des mécaniciens aux artisans du cuir, des joints à cardan aux harnais, des engrais chimiques au fumier, des boîtes de conserve au coulis de tomate….

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Tout savoir sur l’ethnologue Cl. Lévi-Strauss

Claude Lévi-Strauss (né en 1908)

extraits : Voici deux éléments pour mieux connaître Lévi-Strauss, né le 28 novembre 1908  :

  • L’association « Les Amis de la Terre » déposèrent leurs statuts à la préfecture de Paris le 11 juillet 1970. Le Comité de parrainage comprenait Claude Lévi-Strauss, Jean Dorst, Pierre Gascar, Théodore Monod et Jean Rostand ; il ne s’agissait donc pas d’un club de tourisme !
  • A la question « Que diriez-vous de l’avenir ?, Claude Lévi-Strauss répondit à 96 ans : « Ne me demandez rien de ce genre. Nous sommes dans un monde auquel je n’appartiens déjà plus. Celui que j’ai aimé avait 1,5 milliard d’habitants. Le monde actuel compte 6 milliards d’humains. Ce n’est plus le mien. Et celui de demain, peuplé de 9 milliards d’hommes et de femmes, même s’il s’agit d’un pic de population, comme on nous l’assure pour nous consoler, m’interdit toute prédiction ».

Lévi-Strauss, in memoriam (son décès en 2009)

extraits : « Il n’est aucun, peut-être, des grands drames contemporains qui ne trouve son origine directe ou indirecte dans la difficulté croissante de vivre ensemble, inconsciemment ressentie par une humanité en proie à l’explosion démographique et qui – tels ces vers de farine qui s’empoisonnent à distance dans le sac qui les enferme, bien avant que la nourriture commence à leur manquer – se mettrait à se haïr elle-même, parce qu’une prescience secrète l’avertit qu’elle devient trop nombreuse pour que chacun de ses membres puisse librement jouir de ces bien essentiels que sont l’espace libre, l’eau pure, l’air non pollué. Aussi la seule chance offerte à l’humanité serait de reconnaître que devenue sa propre victime, cette condition la met sur un pied d’égalité avec toutes les autres formes de vie qu’elle s’est employée et continue de s’employer à détruire. »

Claude Lévi-Strauss avait la dent dure

extraits : L’une des particularités frappantes des cosmologies occidentales est la place centrale qu’elles accordent à la question du mal. Lévi-Strauss apporte une réponse univoque et catégorique, les maux qui nous accablent ont comme source commune la prolifération excessive de l’espèce humaine.

Lévi-Strauss, malthusien par le raisonnement

extraits : Lorsqu’en mars 2003 Claude Lévi-Strauss m’a reçu, il m’a demandé si je devinais quelle fut la plus grande catastrophe dont il avait été témoin durant sa vie. J’ai préféré attendre la réponse… Lévi-Strauss n’a suspendu sa voix qu’un court instant, pour reprendre aussitôt :

« À ma naissance, la population mondiale comptait un milliard et demi d’habitants. Quand je suis entré dans la vie active, vers 1930, ce nombre atteignait déjà deux milliards. Il est de six milliards aujourd’hui, et il atteindra neuf milliards dans quelques décennies, à croire les prévisions des démographes. Cette croissance a exercé d’énormes ravages sur le monde. Ce fut la plus grande catastrophe dont j’ai eu la malchance d’être témoin. »

À lire, Tristes tropiques (Claude Lévi-Strauss, 1955)

extraits : « Il faudra admettre que, dans la gamme des possibilités ouvertes aux sociétés humaines, chacune a fait un certain choix et que ces choix sont incomparables entre eux : ils se valent. Des sociétés qui nous paraissent féroces à certains égards savent être humaines et bienveillantes quand on les envisage sous un autre aspect. L’enquête archéologique ou ethnographique montre que certaines civilisations ont su ou savent résoudre mieux que nous des problèmes. Il n’est pas certain que les progrès de l’hygiène aient fait plus que rejeter sur d’autres mécanismes, grandes famines et guerres d’extermination, la charge de maintenir une mesure démographique à quoi les épidémies contribuaient d’une façon qui n’était pas plus effroyable que les autres. »

Claude Lévi-Strauss : après l’humanisme, le relativisme

extraits : Du point de vue éthique, Lévi-Strauss a plaidé pour qu’on cesse de faire de l’existence humaine la source ultime de valeurs : une chose, humaine ou non-humaine, pour être précieuse, n’a pas besoin de satisfaire des buts humains ; il lui suffit d’être singulière, irremplaçable, et sa fragile existence impose des devoirs (éventuellement non réciproques) à ceux qui sont susceptibles d’en avoir. Nous devons respecter les espèces vivantes pour la même raison que nous respectons un individu humain : parce qu’elles sont uniques. L’idée que les humains font leur propre histoire dans un monde de choses incapables d’agir doit être dépassée.

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Michel Maxime Egger, une spiritualité inspirée

L’humanité est à un carrefour, elle ne sauvera pas la Terre si elle ne soigne pas l’esprit du mal : la bataille sera pour une bonne part dans nos têtes.

Un « retour à la Terre » pourrait atténuer l’anthropocentrisme dominant. Cela présuppose une certaine rééducation dans une société industrielle qui a voulu systématiquement couper nos liens avec la nature. Michel Maxime Egger dans ses écrits nous éclaire sur la banalité du mal.

La terre comme soi-même – repères pour une spiritualité (2012)

extraits : Que reste-t-il de la vraie nature dans nos villes, nos intérieurs aseptisés, nos supermarchés climatisés, nos jardinets engazonnés, nos autoroutes embouteillés et nos parcs d’attraction ? A la maison, à l’école ou au travail, quand sommes-nous en contact sensoriel avec la texture de la terre, la lumière, les cycles de la terre, les esprits des arbres, la puissance de la vie ? Où et comment apprenons-nous cela ?

De par leur formatage intérieur dès la petite enfance, nombre de personnes sont – existentiellement et émotionnellement – trop séparées de la nature pour être véritablement touchés par les maux qui l’affectent.

Soigner l’esprit, sauver la Terre (introduction à l’écopsychologie) (2015)

extraits : La nature est en effet une forme de famille élargie dont nous sommes membres. L’expression « toile de la vie » est parlante : tout est en interrelation est obéit à des dynamiques de réseaux. L’enjeu est de sortir du double dualisme nature/humain et extérieur/intérieur pour développer une conscience de l’unité du réel…

L’écopsychologie vise à unir la sensibilité des thérapeutes, l’expertise des écologistes et l’énergie éthique des militants de l’environnement. Car la planète est malade, elle a besoin de soins, elle nous parle à travers les plus sensibles d’entre nous. L’écopsychologie se veut radicale, elle entend remonter aux racines de la crise écologique.

Ecopsychologie, retrouver notre lien avec la terre (2017)

extraits : La psychologie, qui se consacre tant à l’éveil de la conscience humaine, doit s’éveiller elle-même à l’une des plus anciennes vérités humaines : nous ne pouvons être analysés ou soignés indépendamment de la planète.

Que signifie « aller bien » dans un système que l’on peut considérer comme globalement dysfonctionnant ? N’est-ce pas être « malade » que d’être bien adapté à un monde qui détruit la nature et épuise l’être humain ? A l’inverse, n’est-ce pas un signe de « santé » que de souffrir des maux qui affectent la planète et ses semblables ? En nous inscrivant dans le temps profond de l’Histoire et le flux de la vie de la Terre, nous découvrons que nous ne sommes pas seuls. Des myriades initiatives et d’alternatives pour un autre monde sont déjà en marche. Apprendre à les connaître non seulement donne du courage, mais fournit les pistes dont nous avons besoin.

Se libérer du consumérisme – un enjeu majeur pour l’humanité et la Terre (2020)

extraits : Le système CPC, « Croissanciste, Productiviste et Consumériste » exalte l’illimité avec trois axiomes proprement délirants : technologique, (tout ce qui est possible, nous le ferons), économique (tout ce qui nous fait envie, nous l’acquerrons) et financier (tous les profits potentiels, nous les réaliserons). L’économie est devenue en elle-même sa propre fin et une forme de religion universelle. Avec son Dieu (l’argent), son clergé (les PDG), son credo (le libre marché), ses théologiens (les économistes), ses temples (les supermarchés), ses promesses (le bonheur), ses rites (le shopping), ses fidèles (les consommateurs) et ses tables de loi : rentabilité, compétitivité, libre échange. De la santé à la spiritualité, en passant par l’éducation et jusqu’aux relations de couple, plus rien n’échappe à l’écorègne.

Difficile donc de ne pas penser à cette prophétie amérindienne adressée aux Blancs, plus que jamais d’actualité : « Lorsque le dernier arbre aura été abattu, que la dernière rivière aura été polluée, que le dernier poisson aura été pêché, alors seulement vous verrez que l’argent ne se mange pas. »

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L’histoire humaine, une succession de fantasmes

La vérité fout le camp… tout le temps ! Nous n’apprenons rien de notre histoire personnelle. L’expérience est une lanterne accroche dans notre dos et qui n’éclaire que notre passé. De même nous n’apprenons rien de notre histoire collective. Pourtant les sociétés avancent, stabilisées par des imaginaires partagés… qui restent des imaginaires !

Donc la question de la fiction à laquelle s’identifier, identité locale, nationale, européenne ou cosmopolite … se pose. Il nous faut bâtir un nouveau récit collectif car une stratégie de changement naît d’un autre imaginaire… à construire. La difficulté actuelle consiste à amener l’idéologie nationaliste, qui bien souvent est née de la guerre et pour la guerre, à transmettre des valeurs de paix et de réconciliation.

 

L’idée d’enseigner l’histoire aux enfants est, partout, née en même temps que l’idée de nation. Il s’agissait d’inventer un roman national à travers des faits légendaires pour consolider le sentiment d’identité nationale. C’est l’enseignement d’une histoire particulière qui a contribué à forger un sentiment d’appartenance et un rejet des « étrangers ». Contre cette incitation à s’affronter entre divers groupes humains, une autre histoire est possible, universaliste et localiste à la fois.

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Tout est fiction alimentée par l’histoire

extraits : Pour l’humanité, le problème politique majeur n’est pas de savoir comment nourrir des millions de gens, mais plutôt comment faire en sorte de les mettre d’accord. Il nous faudrait un imaginaire partagé. Il n’y a ni ordre naturel fixant le comportement humain, encore moins de révélations d’ordre divin pour régenter nos idées, il n’y a que des fictions qui se font passer pour émanant de la nature ou de la religion. Cet ordre imaginé va se faire passer pour réaliste et incontournable dès qu’il sera partagé par un groupe humain. C’est cette construction mythique qui va assure la cohésion du groupe. Ainsi le code Hammourabi, un texte juridique babylonien daté d’environ 1750 av. J.C., instaure d’une manière qu’on croyait définitive la hiérarchie noble/homme du peuple/esclave….

Une histoire nationale à dé(re)construire

extraits : Xavier Bertrand dixit : « L’heure n’est pas à la déconstruction de l’histoire mais à la reconstruction d’une cohésion nationale. L’histoire est à une nation ce que la mémoire est à un individu. Elle fonde son identité : elle est donnée, tout entière, en héritage à ceux qui naissent sur le sol de France, et en partage à ceux qui veulent devenir français. Avec ses dimensions de grandeur et sa part d’ombre, notre histoire nous définit et forme le socle de nos valeurs. »

La récupération politicienne du résultat des recherches historiques, c’est juste… de la politique. L’histoire « nationale » est une construction du XIXe siècle, on a inventé le choc des nations pour mettre un semblant d’ordre dans la multiplicité des peuples du monde. Cette idéologie réductrice est complètement dépassée par l’histoire à construire qui se compose de deux éléments ; d’une part celle du passé de l’humanité toute entière et du support qui nous fait vivre, la Terre, d’autre part celle de la construction de notre avenir….

Écologie : changer d’histoire pour changer l’histoire

extraits : C’est au moyen d’histoires que nous, êtres humains, donnons une forme à nos pensées, nos espoirs et nos craintes. Avant même d’apprendre à lire et à écrire, nous entendons plus de 300 histoires au travers de contes de fée, de fables, de livres d’enfant lus par les parents. Le récit confère à notre vie une dimension de sens qu’ignorent les autres animaux. L’imagination précède l’action et les récits qui en découlent façonnent nos perceptions. Tandis qu’il semblait dans l’ordre des choses à un paysan du XIe siècle que le roi exerce sur lui un pouvoir de droit divin sans jamais lui demander son avis, un agriculteur du XXIe siècle va déverser des tonnes de lisier devant la préfecture s’il considère que le gouvernement ne fait pas ce qu’il devrait faire à son égard…..

les profs d’histoire nous manipulent

extraits : Actuellement les différents récits nationaux européens ne sont pas compatibles. Par exemple le 11 novembre 1918 est une victoire pour les Français, mais le début d’un engrenage mortel pour les Allemands. Le panorama actuel est plutôt sombre. Il y a trois catégories de pays : ceux où l’enseignement de l’histoire veut conforter le chauvinisme national, et ces pays sont majoritaires. Ensuite, il y a les pays de l’Europe du Nord où il n’existe pas de programme national car cela pourrait être considéré comme une atteinte à la liberté de penser. Et il y a une poignée de pays, six parmi lesquels la France, l’Italie et l’Allemagne, où l’on vise à renforcer la réconciliation entre les peuples. La moitié des pays européens n’enseigne pas la construction européenne, mais relate guerre fratricide après guerre fratricide…..

Le programme idéal d’histoire n’existe pas encore

extraits : Historiquement les profs d’histoire avaient une fonction identitaire, il fallait fabriquer des petits français. Nous devrions abandonner l’histoire particulière des groupes ethniques particuliers au profit de la big history, une vision à large échelle qui démarre au moment du big bang et se déroule jusqu’au monde contemporain. C’est l’histoire globale qui seule devrait importer, l’histoire commune des humains et des non-humains, une histoire universelle qui ne se limite pas à l’histoire de la race humaine.

Il s’agit d’appréhender le monde comme un tout, depuis l’origine de l’univers, des galaxies et du système solaire jusqu’au sociétés agraires, l’émergence des villes et l’anthropisation de notre monde. L’histoire humaine n’est pas celles des ethnies particulières, même pas celle des hominidés, elle est aussi ce qui récuse toute forme d’ethnocentrisme pour se centrer sur les relations de l’humanité et de la Biosphère. Ce qui importe, ce sont les histoires des déséquilibres que les pratiques agro-industrielles ont entraînés dans le passé comme dans le présent et les perspectives d’avenir souhaitable pour les générations suivantes mais aussi pour les non-humains…..

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Naissance d’un peuple écolo, inéluctable

Quand je parle avec un écolo-sceptique radical qui se moque ouvertement de mes efforts de sobriété, j’ai envie de lui sauter à la gorge. Cela ne changerait rien à son parti pris. Alors, comment changer d’imaginaire collectif ?

Philippe Marty : Le sujet de l’écologie est désormais solidement ancré au cœur de nos conversations lors de nos dîners en famille, entre amis ou entre collègues. D’un côté, les écologistes de la première heure qui se radicalisent, terrorisés par un avenir qu’ils savent déjà largement incertain. De l’autre, les sceptiques, ceux qui n’y croient pas, ou qui font semblant, et que les gesticulations décarbonées de leurs adversaires d’un soir commencent sérieusement à agacer. Et au milieu de ce vacarme, un peu perdus, il y a ceux qui font leurs premiers pas. Depuis qu’ils ont décidé de diminuer significativement leur consommation de viande rouge, les plus radicaux leur reprochent de ne pas réussir à arrêter complètement. Les autres les reçoivent à dîner, sourire aux lèvres, avec une magnifique côte de bœuf. Ces nouveaux écologistes qui, en se lançant, pensaient devenir ces fameux colibris qui font leur part, chers à Pierre Rabhi, se retrouvent finalement cantonnés au rôle d’insectes inutiles ou de Canadairs surdimensionnés.

Le point de vue des écolos colibris

Dans « La part du colibri, l’espèce humaine face à son devenir », Pierre Rabhi rappelle l’enseignement de la légende amérindienne du colibri : « Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés et atterrés observaient, impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’active, allant chercher quelques gouttes d’eau dans son bec pour les jeter sur le feu. Au bout d’un moment, le tatou, agacé par ses agissements dérisoires, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Tu crois que c’est avec ces quelques gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ? » « Je le sais, répond le colibri, mais je fais ma part. »

Nous avons à peine quelques décennies pour réagir. C’est le moment de juger notre véritable intelligence et de constater si nous sommes capables de reprendre les rênes du progrès en mains. Si la réponse est négative, nous allons à la collision. Nous sommes devenus un acteur de l’évolution, pour le meilleur ou pour le pire. Et l’exemplarité des uns peut devenir la norme future de tous.

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pour un peuple écolo, l’austérité est notre destin (2012)

extraits : Contre le pouvoir du capital, le peuple communiste avait ses mots d’ordre et son catéchisme marxiste : exploitation de l’homme par l’homme, lutte de classes, syndicat courroie de transmission, dictature du prolétariat, etc. Le peuple communiste avait sa solidarité de classe, dans l’atelier, dans les banlieues rouges, dans les mutuelles, dans le syndicat. Le peuple communiste existait, il n’existe presque plus. Le peuple écolo n’existe pas encore, il existera un jour. Devant la catastrophe en marche, nous n’avons que deux solutions, soit subir dans le désordre et la violence une récession économique sévère, soit faire preuve de coordination et d’exemplarité dans la sobriété partagée…

Le colibri, emblème de l’écologie en marche

extraits :  « Faire sa part » : c’est le mot d’ordre du mouvement Colibris, l’organisation créée en 2007 sous l’impulsion de Pierre Rabhi, chantre de l’agroécologie et de la sobriété heureuse. Or le changement climatique tient pour beaucoup au fonctionnement des grandes structures qui forment le socle de l’économie mondiale ; les productions énergétique et alimentaire sont fortement émettrices de gaz à effet de serre, ce qu’une modification des comportements individuels n’est pas en mesure de changer rapidement. Ainsi, « faire sa part » est incontestablement une belle idée, mais c’est aussi une idée dangereuse. Si le colibri se contente de chercher à éteindre seul l’incendie, la fin de la fable ne fait guère de doute : la forêt a brûlé et les animaux sont morts, et le colibri avec eux… mais ne rien faire à titre individuel, c’est trop facile ; c’est toujours la faute des autres, des multinationales, de l’Etat, de l’Europe…

L’indispensable VADE-MECUM de l’écologiste

extraits : L’interdépendance est une des caractéristiques de l’écologie. En matière humaine, il y a interrelation de fait entre notre comportement individuel, l’engagement dans des collectifs intermédiaires et l’état de la planète.Aujourd’hui se constitue progressivement un peuple écolo dont les idées vont structurer la pensée et l’action tout au cours du XXIe siècle. Nous sommes tous potentiellement partie prenante de ce changement. Ci-dessous une ébauche de vade-mecum (va-avec-moi) de l’écologiste, à garder toujours en tête. Mais à chacun de trouver sa propre voie…

Naissance d’un peuple écolo, inéluctable Lire la suite »

Carbone fossile ou vivant, rien ne va plus

Rare sont les économistes qui remettent en question le dogme de la croissance. Christian de Perthuis essaye dans son livre « Carbone fossile, carbone vivant », mais il ne va pas jusqu’au bout du raisonnement, la nécessaire rupture avec la société thermo-industrielle.

Christian de Perthuis : Le renouvelable a gagné la bataille des coûts qui l’opposait au fossile. … Se doter de nouvelles sources d’énergie éolienne et photovoltaïque ne peut toutefois avoir de sens qu’à condition d’abandonner les anciennes centrales thermiques. Or, nous ne savons pas bien comment « désinvestir » les filières liées aux énergies fossiles… Un tiers des émissions de gaz à effet de serre trouvent leur origine dans notre alimentation. Dans ce domaine – celui du « carbone vivant » et non plus du « carbone fossile » –, la transformation est donc tout aussi urgente… Les puits de carbone que sont les forêts et les sols, mais aussi les mers et les océans soumis à la surpêche, devraient pouvoir les compenser naturellement, mais ils sont aujourd’hui fragilisés… Les forêts en France sont en expansion, mais, du fait du réchauffement, elles perdent chaque jour un peu de leur capacité à absorber le carbone… Alors que l’eau se fait de plus en plus rare, les conflits hydrauliques autour des barrages ou des mégabassines se multiplient et cristallisent les tensions. La stratégie nationale bas-carbone – visant à définir la trajectoire de réduction des émissions de gaz à effet de serre – se résume souvent à un vain exercice formel de bouclage statistique.

Le point de vue des écologistes économistes

Christian de Perthuis nous laisse sur notre faim, on ne voit pas quelle sorte de solution il imagine pour nous sortir du pétrin dans lequel nous a plongé le croissancisme, qu’il soit capitaliste, communiste ou libéral-socialiste. Il veut croire dans la capacité de la démocratie à se réinventer en échappant au double piège de l’autoritarisme des experts et des divers populismes climatosceptiques. Y’a qu’à, faucon. Comment entraîner le monde entier vers la « nouvelle économie du climat », vers laquelle pointe le livre, avec des moyens seulement économiques ? Comment échapper à la décroissance ?

La taxation carbone et les incitations en faveur de l’agroécologie prônées par l’auteur ne sont qu’un premier pas, la carte carbone est d’ores et déjà nécessaire pour nous obliger à la sobriété énergique de façon partagée. Le pétrole devrait déjà être à 1000 dollars le baril et le litre d’essence à 20 euros pour qu’on comprenne enfin notre dépendance envers la merde noire.

Pour en savoir plus sur Ch. de Perthuis grâce à notre blog biosphere

La nature a une valeur… à vrai dire incommensurable ! (2013)

extraits : Les uns écrivent que le capital vert offre de nouvelles perspectives de croissance, les autres peuvent prouver que la préservation de la nature passe par la décroissance de l’activité humaine. La base du raisonnement est commune. Alors que les économistes postulaient jusqu’à peu que la nature constituait un stock illimité de ressources, les pénuries croissantes commencent à les faire réfléchir. Certains croient que le manque de capital naturel pourra être compensé par plus de capital technique et plus de travail humain (soutenabilité faible). Mais les machines et les innovations techniques nécessitent toujours plus de ressources naturelles, même s’il y a une certaine efficacité énergétique (moins d’énergie pour le même montant de production). Et le travailleur sans voiture ni portable ne vaut plus grand chose aujourd’hui. (Le Capital vert. Une nouvelle perspective de croissance par Christian de Perthuis et Pierre-André Jouvet)

démocratie impuissante, fiscalité écologique en berne (2013)

extraits : Censé remettre au gouvernement des préconisations sur l’alignement de la taxation du carburant diesel sur celle de l’essence et l’introduction d’une composante « carbone » dans la fiscalité énergétique, le comité pour la fiscalité écologique n’est pas parvenu à dégager un consensus. Son président, Christian de Perthuis, suggère un rattrapage de un centime par an sur le litre de diesel. Un centime seulement ? Actuellement, le diesel est taxé à 0,65 euro le litre contre 0,86 euro pour le sans-plomb : un rattrapage en vingt ans et plus ! Si c’est l’idée d’une aide au remplacement des véhicules diesels pour les ménages les plus démunis qui émerge, ce serait toujours l’option automobile qui gagnerait…

Climat : on le savait pourtant depuis longtemps (2015)

extraits : Selon Christian de Perthuis, responsable de la mission climat de la Caisse des dépôts et consignations, « S’il n’y a pas de ruptures technologiques dans la façon dont nous produisons et utilisons l’énergie, on ne pourra pas à la fois maintenir le niveau de vie des pays développés, accroître celui des pays en développement et limiter dans des niveaux raisonnables les risque climatiques. Lorsque la nature aura envoyé trois ou quatre ouragans comme Katrina, cela fera forcément réagir les sociétés. » La Biosphère ajoute : « Il n’y aura pas de ruptures techniques, c’est malheureusement la catastrophe qui servira de pédagogie. » Mais la pédagogie en tant de crise n’est plus véritablement de la pédagogie, c’est le sauve-qui-peut et le chacun-pour-soi. Pourtant on savait depuis longtemps que le risque climatique était grand…

Climat : l’économie deviendrait-elle écologique ? (2015)

extraits : A en croire Christian de Perthuis, « L’économie est l’un des outils les plus efficaces pour combattre le changement climatique ». Responsable dès 2002 de la mission climat de la Caisse des dépôts et consignations, il est déjà perspicace : « S’il n’y a pas de ruptures technologiques dans la façon dont nous produisons et utilisons l’énergie, on ne pourra pas à la fois maintenir le niveau de vie des pays développés, accroître celui des pays en développement et limiter dans des niveaux raisonnables les risque climatiques. Lorsque la nature aura envoyé trois ou quatre ouragans comme Katrina, cela fera forcément réagir les sociétés. » …

COP25, le réveil très progressif des élites ! (2019)

extraits : Côme Billard et Christian de Perthuis, économistes : « Sept degrés de réchauffement global à la fin du siècle : c’est, dans le pire scénario, ce qu’indiquent les premières simulations des modèles climatiques français dans le cadre de la préparation du prochain rapport d’évaluation du GIEC. A quoi ressemblerait un monde à + 7 °C ? Difficile à anticiper. Ce qui est sûr, c’est qu’il deviendrait vite invivable. La solution ne viendra pas de l’épuisement de réserves géologiques, bien trop abondantes pour que l’on puisse stabiliser le stock de CO2. Les prélèvements ou dégradation du stock de capital renouvelable ne doivent pas dépasser certaines frontières au-delà desquelles le capital renouvelable deviendrait non renouvelable, entraînant un effondrement de la ressource. La croissance économique de demain doit donc se construire par l’intermédiaire d’une régulation réfléchie de l’accès au capital naturel d’aujourd’hui. Si les dégâts anthropiques sur le capital naturel étaient intégrés dans le calcul des richesses nationales, le niveau de gaz à effet de serre ne serait pas celui que nous connaissons. Nous devons donc imputer la dégradation de la richesse potentielle produite par ce capital dans les coûts de nos économies. »

Le mot est dit, « croissance », seulement SI on trouve un jour qqch pour rendre cette croissance durable… Les économistes qui ne sont pas écologistes sont des rigolos, sinon ils parleraient de décroissance !…

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Wilderness, le besoin de nature sauvage

Rien n’est simple pour la restauration de la nature aux Etats-Unis. Les séquoias géants sont de majestueux arbres de la Sierra Nevada parfois d’âge canonique, jusqu’à 3 000 ans. Le « Général Sherman » a un tronc de 30 mètres de circonférence pour une hauteur de 84 mètres. Dès 1864, en pleine guerre civile, le gouvernement américain avait décidé de les protéger en attribuant à l’Etat de Californie la souveraineté sur la vallée de Yosemite et la futaie du parc voisin de Sequoia, à la condition qu’elles soient réservées au public au nom du bien collectif, une première planétaire. Le NPS (National Park Service) avait décidé de replanter des jeunes pousses pour remplacer les géants détruits par les terribles incendies de 2020 et 2021. Ce projet contrevient à la définition du Wilderness Act de 1964, la loi sur la nature à l’état sauvage, qui interdit d’introduire des perturbations dans les espaces protégés.

Selon le texte, le wilderness est une zone dans laquelle « l’homme est un visiteur qui ne reste pas », un endroit qui offre « des possibilités extraordinaires de solitude ». Il est interdit, « sauf nécessité absolue », d’interférer dans l’évolution de l’écosystème. Protéger, oui, mais comment ?

Pour la restauration de la nature en Europe, c’est encore plus compliqué

Virginie Malingre : « Plus de 80 % des habitats naturels sont dans un état de conservation « mauvais ou médiocre », et jusqu’à 70 % des sols sont en mauvaise santé. Les États membres et le Parlement européen se sont entendus le 9 octobre 2023 sur un texte qui prévoit la nécessité de restaurer 30 % des surfaces terrestres et marines dégradées d’ici à 2030, puis 60 % d’ici à 2040 et 90 % d’ici à 2050. Le compromis politique ne permet pas d’assurer que les Vingt-Sept atteindront cet objectif – seules des obligations de moyens, pas de résultat, y sont inscrites –. Le président du PPE, et ses alliés populistes et nationalistes exigeaient le retrait pur et simple de ce texte, dont ils affirmaient qu’il mettrait en danger la sécurité alimentaire de l’Union européenne. Au terme d’une bataille homérique au Parlement européen, les eurodéputés avaient finalement adopté un texte largement vidé de sa substance. L’accord d’octobre prévoit même un frein d’urgence qui permettrait de suspendre, pour une durée temporaire et dans des conditions qui restent à préciser, l’application de la loi si la sécurité alimentaire venait à être menacée.

Le point de vue des écologistes naturalistes

Bref, un bel exemple dans l’UE du charabia technocratique qui dit qu’on veut faire quelque chose mais qui préserve en fait les intérêts des exploitants sans scrupule de la nature : chasseurs, pêcheurs, FNSEA, industries polluantes. Merci l’Europe ! Une « Loi » pour protéger la nature ? Certes, mais par rapport à quel niveau de référence ?

Et quid des dispositions concrets permettant d’arrêter efficacement la dégradation de la nature ? On veut « régénérer » tout en continuant à autoriser le chalutage en eau profonde ou la chasse dans les réserves naturelles. Avant de rêver à restaurer ce qui est détruit, on pourrait éviter de le dégrader. Les forêts se meurent parce qu’on les coupe pour faire du bois de chauffage, des champs pour nourrir le bétail et des parkings de drive ; les insectes et les oiseaux meurent à cause des pesticides. Etc, etc.

Pour aller au bout de la démarche il faudrait même se convaincre que la place des humains doit reculer. La natalité devrait baisser et nos autoroutes fermer pour laisse un peu plus de place à la biodiversité.

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John MUIR, précurseur d’une éthique laïque de la Terre

extraits : John Muir (1838-1914) mérite d’être mieux connu. Son père, un psychopathe religieux, força son fils à apprendre par cœur l’intégralité du Nouveau Testament et la plus grande partie de l’Ancien. John était donc bien familiarisé avec la vision biblique du monde ! Il est sorti de la tradition chrétienne en toute connaissance de cause. D’autre part il avait vécu les derniers moments de la conquête du territoire américain par les Blancs et la régression brutale des milieux naturels et de la vie sauvage. Il n’a pas supporté cette perte. Il s’indignait de ce que les forêts ne soient considérées que comme réservoirs de ressources. Il prisait dans la nature l’élévation morale et religieuse qu’elle provoquait : « La route la plus claire dans l’univers passe au plus profond d’une forêt sauvage. »...

JDE (août 2013) : Quelle nature voulons-nous protéger ?

extraits : Les parcs et réserves naturelles ne couvrent que 1 % du territoire. Vouloir protéger ces 1 % n’est certainement pas de l’intégrisme. Plus un territoire est petit, plus la biodiversité est réduite. Je constate aussi que 98 % de la biomasse des vertébrés est constituée de l’espèce humaine et de ses animaux domestiques. Il reste seulement 2 % pour les écureuils et tous les animaux sauvages. Le réjouissant, c’est l’herbe qui repousse sur les trottoirs…

Avons-nous encore besoin de rivières sauvages ?

extraits : A l’origine, des pêcheurs découvrent un coin de nature sauvage qu’ils décrivent comme un paradis à leurs amis : des truites océaniques, dans le Gard, sur la Vis ! C’est bientôt un essaim de pêcheurs  qui s’affairent autour du cours d’eau. Les poissons endémiques disparaissent, il faut maintenant faire des lâchers de truites d’élevage. Alors le maire rêve d’une « maison de la Vis » pour éveiller les gens à ce que la nature peut nous apporter sans nécessairement y toucher. Nous en sommes là, nous ne pouvons plus côtoyer la nature sauvage, le wilderness ; nous ne pouvons plus rencontrer qu’un environnement anthropisé. Alors l’homme se retrouve seul, confronté à lui-même, à la violence sociale ou économique.

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Alain Delon est mort, peu m’en chaut

Les médias accordent une importance démesurée à la mort de certains et aucune place à l’engagement universaliste de beaucoup. Alain Delon est mort ce 18 août, la bonne blague, il n’avait plus toute sa tête et atteignait déjà l’âge vénérable de 88 ans. On glorifie des acteurs de cinéma, Hallyday, Belmondo ou celui qui a été un beau gosse, des personnes dont on ne connaît aucun engagement pour faire progresser l’humanité. C’était des bêtes de spectacle, des pions de l’industrie du cinéma et de la société du divertissement, rien de plus.

Mais avec 8 articles à la une de l’édition digitale du MONDE, on est visiblement prié de beaucoup discourir :

  • En direct | Mort d’Alain Delon : hommages médiatiques et des grandes figures du cinéma, suivez les réactions
  • Alain Delon, étoile du cinéma français, est mort
  • Alain Delon, mort d’un acteur de légende : ses films cultes en six épisodes
  • Mort d’Alain Delon : la sourde ambivalence de l’homme et de l’acteur
  • Mort d’Alain Delon : « Il y en a qui s’achètent des voitures, moi je préfère les tableaux »
  • Alain Delon : une star piégée par son personnage
  •  Alain Delon : « Si j’étais resté charcutier, je n’aurais jamais eu autant d’emmerdes »
  • Entre les enfants d’Alain Delon, le désamour en héritage

Le point de vue des écologistes

Dans 50 ans, personne ne se souviendra d’Alain Delon. Déjà la plupart des gens de moins de 40 ans aujourd’hui n’ont jamais vu un film où il joue. Et le cinéma est un art essentiellement périssable. Tout commentaire dithyrambique a donc un parfum de ridicule. Nous aurions préféré qu’Alain donne l’exemple de son ultime liberté, le choix d’avoir choisi son suicide assisté avant que sa mémoire dérape.

Plus fondamentalement, nous regrettons que la mort de personnalités œuvrant pour le bien commun n’ait pas plus de résonance dans les médias, y compris au MONDE. Il ne suffit pas de parler de Greta Thunberg de temps en temps pour éveiller les consciences.

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Jean-Paul Belmondo ne méritait pas d’hommage national

extraits : Jean-Paul Belmondo est mort. Pauvre civilisation malade qui chérit comme une idole un acteur parmi tant d’autres saltimbanques. Des dizaines de milliers de fan(atique)s pour voir passer un corbillard. Bientôt des pèlerinages pour aller voir une tombe parmi tant d’autres sépultures. Jean-Paul Belmondo n’est pour un écologiste que le symbole de la société du spectacle, de la futilité et de l’oubli des réalités. Normalement une icône doit se comporter comme un saint et œuvrer au bien commun. Jean-Paul Belmondo n’en avait ni les pratiques, ni les discours….

Johnny Halliday, symbole de la société du spectacle

extraits : Amateur de voitures et de motos de collection, menant grand train, Johnny voyageait au gré des saisons entre ses résidences de Gstaad (station huppée des Alpes suisses), Saint-Barthélemy dans les Antilles, Marnes-la-Coquette (ouest de Paris) et Los Angeles. Il dépensait aussi sans compter pour ses innombrables « potes » invités de ses virées aux quatre coins du globe. Le réchauffement climatique regrette l’empressement de Johnny à accélérer les déséquilibres planétaires….

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L’« Ultime Liberté », choisir sa mort

La législation française n’autorise ni le suicide assisté ni l’euthanasie. Des pays voisins comme la Suisse et la Belgique ont adopté des législations qui permettent de mourir en toute liberté. Nous français, serions-nous incapable de suivre ces exemples ? Fondée en 2009, l’association Ultime Liberté, qui revendique plus de 3 000 adhérents au total, « a pour but d’obtenir la légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie volontaire ». Sur son site Internet, elle affirme « encourager la création de réseaux d’entraide et de solidarité », avec pour objectif de « respecter le choix de fin de vie de chacun ». Selon ses membres, l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) ne va pas assez loin dans l’aide active auprès des personnes souhaitant se donner la mort.

Jérôme Lefilliâtre : Un homme et une femme de 81 ans, tous deux militants d’Ultime Liberté, ont été présentés, vendredi 16 août 2024, à un juge d’instruction. Ils sont soupçonnés d’« exercice illégal de la profession de pharmacien » et « propagande en faveur de produits préconisés comme moyens d’aide au suicide ». Il y a quelques semaines, un projet de loi sur la fin de vie, ouvrant la voie à une « aide à mourir », selon les mots du gouvernement, avait commencé à être débattu au Parlement. Mais la dissolution de l’Assemblée nationale a entraîné l’arrêt des travaux….

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Pour le suicide assisté en libre service

extraits : « J’ai aidé des personnes à se procurer à l’étranger du pentobarbital, le produit permettant de quitter la vie dignement. J’ai été mis en examen. Pourtant l’assistance au suicide est légale en France. D’abord pour des raisons de principe : le suicide n’étant pas un délit, l’assistance à un acte qui n’est pas un délit ne saurait en être un. C’est pourquoi les poursuites à ce sujet ont toujours recouru au subterfuge juridique d’un autre article du code pénal : celui qui punit la « non-assistance à personne en danger »…. (François Galichet)

Canada, le droit à mourir comme soin ultime

extraits : Au Québec la loi de 2015, élaborée après une large concertation citoyenne et transpartisane, a d’emblée placé l’aide à mourir dans un continuum de soins, c’est le « soin ultime ». La loi canadienne sur l’euthanasie a ensuite été votée en juin 2016, la Cour suprême du Canada enjoignant au gouvernement de se mettre en conformité avec la Charte canadienne des droits et libertés, reconnaissant à chaque individu la liberté de disposer de son propre corps….

Fin de vie, ma mort m’appartient (en Belgique)

extraits : En Belgique, nous sommes parvenus en 2002 à respecter l’équilibre de ces trois lois fondamentales en droit médical : celle qui affirme les droits du patient, celle qui propose l’accès universel aux soins palliatifs et celle qui dépénalise l’euthanasie. Le respect de l’autonomie du patient y est le maître mot. Pas une autonomie désincarnée mais bien alimentée par l’information fournie par les professionnels de la santé…. (Jacqueline Herremans)

Suicide assisté et Euthanasie volontaire

extraits : un texte du 18/01/2023 que nous a envoyé Marie-Laure et Jacques : « Le suicide assisté et l’euthanasie volontaire ne sont pas une question médicale et le corps médical n’est concerné qu’à la marge, et non de façon centrale comme dans la loi actuelle ou comme dans les réflexions sur une éventuelle évolution telles qu’elles paraissent s’engager. C’est une pure question de liberté dont devrait disposer chacun d’entre nous, liberté moralement limitée par le précepte « ne pas nuire à autrui », délimitée par la loi et si possible garantie par la Constitution. Nous demandons l’institution d’une aide légale à mourir (et non une aide dite ‘médicale’, ou dite ‘active’). Cette terminologie est plus globalisante et « rassurante », et fédère les expressions utilisables: suicide assisté, euthanasie demandée, mort délibérée (François Galichet), mort choisie, IVV (interruption volontaire de vie par analogie avec l’IVG)…. »….

référence associative

Ultime Liberté : https://ultimeliberte.net/

Association pour la légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie volontaire.
Maîtriser sa vie jusqu’à la fin. Nous proposons de définir une telle question, non plus comme “question de société” appelant un accord collectif sur une réponse unique et uniforme, mais précisément comme une question d’ “autonomie personnelle” où nous ne demandons à l’ État républicain et laïque que de protéger l’égale liberté de chaque citoyen de pouvoir vivre et mourir en fonction de ses propres valeurs “éthiques”. L’État n’interviendrait plus dans le contenu de ces valeurs, tout en garantissant à chacun le libre exercice de sa propre éthique, à l’abri des pressions idéologiques des autres.

document juridique

Article 223-13 du code pénal (le code pénal a évolué, il évoluera..)
« Le fait de provoquer au suicide d’autrui est puni de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende lorsque la provocation a été suivie du suicide ou d’une tentative de suicide.
Les peines sont portées à cinq ans d’emprisonnement et à 75 000 euros d’amende lorsque la victime de l’infraction définie à l’alinéa précédent est un mineur de quinze ans.
Les personnes physiques ou morales coupables du délit prévu à la présente section encourent également la peine complémentaire suivante : interdiction de l’activité de prestataire de formation professionnelle continue au sens de l’article L. 6313-1 du code du travail pour une durée de cinq ans.
Article 223-14
« La propagande ou la publicité, quel qu’en soit le mode, en faveur de produits, d’objets ou de méthodes préconisés comme moyens de se donner la mort est punie de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende. »

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Pacte pour l’avenir, garder l’esprit critique

Pour la première fois depuis le début des négociations climatiques, les Etats s’étaient engagés, en décembre 2023 à Dubaï, à « une transition hors des énergies fossiles ». Une promesse obtenue de haute lutte alors que la sortie du charbon, du pétrole et du gaz était demeurée pendant trois décennies le tabou principal des conférences mondiales.

Mais comme on le constate en politique, les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent.

Perrine Mouterde : Les 22 et 23 septembre 2024, un Sommet de l’avenir organisé par l’Assemblée générale de l’ONU doit se tenir à New York. A cette occasion doit être adopté un Pacte pour l’avenir censé établir l’ambition et les engagements des Etats concernant le développement humain, la paix et la sécurité, l’innovation technologique ou les crises environnementales. Une première version du projet de Pacte, longue de trente pages et publiée le 26 janvier, faisait référence à deux reprises aux combustibles fossiles pour appeler à « accélérer une transition » hors de ces sources d’énergie et à « fixer une date butoir pour la suppression des subventions » au charbon, au pétrole et au gaz. Mais dans la version révisée, publiée le 17 juillet, toute référence directe aux fossiles a disparu. Les négociations, au cours desquelles des Etats ont fait pression pour supprimer toute référence aux fossiles, ne sont pas publiques.

Le point de vue des écologistes

Tanith : Nous sommes comme des fumeurs qui refusent de renoncer à leur poison bien que l’oncologue leur annonce qu’ils ont un cancer et que leur seule chance de guérir passe par l’arrêt du tabac. L’utilisation des énergies fossiles est en train de nous tuer, mais l’énergie à bas coût c’est tellement pratique…

Smoky : « Mais enfin, Tanith, vous êtes complètement fous ! Si je ne fume plus, je serai plus souvent de mauvaise humeur, les producteurs de cigarettes auront moins d’argent. Ils licencieront. Oh mon Dieu, c’est ça que vous voulez? Mettre tout un secteur économique à terre? Et l’argent des impôts payé par les fumeurs, vous allez le trouver où ma bonne dame ? Il faut fumer plus et faciliter la publicité. C’est bon pour l’emploi, bon pour LA CROISSANCE et bon pour notre hôpital public qui aura plus de moyens pour soigner les malades qu’on aura créés en plus…grâce aux cigarettes. Demain on répétera le même discours pour l’industrie de l’armement et de la poêle en téflon.

Michel SOURROUILLE : Pour un véritable pacte pour l’avenir de Nicholas Georgescu-Roegen (1971)

– interdire totalement non seulement la guerre elle-même, mais la production de toutes les armes de guerre ;
– aider les nations sous-développées à parvenir à une existence digne d’être vécue ;
– diminuer progressivement la population humaine ;
– réglementer strictement tout gaspillage d’énergie ;
– vous guérir de votre soif morbide de gadgets extravagants ;
– mépriser la mode qui vous incite à jeter ce qui peut encore servir ;
– rendre les marchandises durables, donc réparables ;
– ne plus se raser plus vite afin d’avoir plus de temps pour travailler à un appareil qui rase plus vite encore.

Un tel programme bio-économique minimal est hors de portée du baratin onusien…

Annexe. https://www.un.org/sites/un2.un.org/files/sotf-co-facilitators-zero-draft_pact-for-the-future.pdf

1. We, the Heads of State and Government, representing the peoples of the world, have gathered at United Nations Headquarters to take action to safeguard the future for present and coming generations.

32. We recognize the need for deep, rapid and sustained reductions in greenhouse gas emissions in line with 1.5 °C pathways and calls on Parties to contribute to global effort including through accelerating the transition away from fossil fuels in energy systems, in a just,orderly and equitable manner, accelerating action in this critical decade, so as to achieve net zero by 2050 in keeping with the science.

33. We commit to setting a deadline for eliminating fossil fuel subsidies, helping achieve transformation while supporting a sustainable inclusive and equitable pathway to economic

growth.

34. We encourage Parties to come forward in their next nationally determined contributions with ambitious, economy-wide emission reduction targets, covering all greenhouse gases,

sectors and categories and aligned with limiting global warming to 1.5 C, as informed by thelatest science, in the light of different national circumstances.

Commentaire : trois propositions essentielles supprimées sur un total de 148 propositions qui, de toute façon, tiennent plus du blabla que des décisions à prendre…

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Catastrophisme inopérant, catastrophe advient

Un débat récent de vocabulaire sur notre blog :

Michel S. : « Puisque la pédagogie de la catastrophe est refusée, ce sera la catastrophe qui servira de pédagogie. »
Michel C. : « Ce n’est pas la pédagogie qui est refusée, mais plutôt le catastrophisme.

Nous avons déjà fait un post sur cette thématique, nous renvoyons nos lecteurs à son contenu :

Catastrophe OUI, catastrophisme NON

Il nous faut bien constater que le catastrophisme est inopérant car pour l’opinion publique il ne faut pas être pessimiste, « on trouvera bien quelque chose », et ceux qui ont des lettres rappellent ironiquement une BD le prophète Philippulus poursuit Tintin en annonçant la fin du monde.

Cette optique n’est pas nouvelle, « Demain s’occupera de lui-même, à chaque jour suffit sa peine ».1

La préférence pour le court terme fait problème

Aujourd’hui on préfère parler dans les pays développés de « la fin du mois » (le court terme) plutôt qu’aborder « la fin du monde » (le long terme). La catastrophe écologique actuellement en œuvre a pour cause essentielle cette incapacité de l’espèce humaine à raisonner sur l’avenir, à anticiper les drames à venir. Le réchauffement climatique, la déplétion des ressources fossiles, le stress hydrique, l’épuisement des ressources halieutiques, la chute de la biodiversité, on n’en parle jamais de telle façon qu’on se sente personnellement concerné. Les impacts des changements écologiques sur nos vies se font encore peu sentir, nos démocraties représentatives restent donc de marbre. Comment se forme les idées de la population ? Essentiellement par les médias qui sont en très grande majorité des supports publicitaires qui à longueurs de journée nous incitent à consommer sans retenue. Le sport, les jeux et les séries débiles sont accrocheurs, alors l’environnement, les pollutions, la biodiversité, le futur, c’est néant…. Le « court-termisme » est idéologique, demain nous serons tous morts ! La préoccupation électorale de se maintenir au pouvoir lors de la prochaine élection contribue encore à accélérer le déni. Tout ce qui renvoie au long terme apparaît comme une entrave à la course à la croissance des activités économiques et de l’abondance à crédit.

Comme l’a résumé un jour le journaliste Stéphane Foucart à propos de son propre journal : « LE MONDE est un quotidien : par définition le long terme ne vaut donc rien par rapport au court terme. »….

Dans les textes officiels, on retrouve rarement la pensée du long terme. Malgré des décennies passées à favoriser l’intégration européenne, l’UE ne dispose toujours pas d’un cadre institutionnel qui mette véritablement le bien-être des générations futures au premier plan. Il suffit de regarder le déclin du soutien aux politiques de protection de l’environnement ! Comme exception à retenir, la constitution orale de la Confédération iroquoise, le Gayanashagowa, qui encourage toutes les prises de décision à « avoir toujours en vue non seulement le présent mais aussi les générations à venir ».

Lorsque les Iroquois se réunissent en conseil pour examiner des décisions majeures, leur pratique est de se demander : « Comment cela affectera-t-il la septième génération ? » Chaque génération devrait s’engager à préserver les fondations de la vie et du bien-être pour les générations futures.

Chaque être humain a le devoir sacré de protéger le bien-être de notre Mère Terre d’où provient toute vie

(chef Iroquois devant l’Assemblée générale des Nations Unies en 1985)2

Puisse l’équivalent entrer un jour dans la constitution d’une planète unifiée. Une avancées culturelle va dans le bons sens, la principale caractéristique de l’écologisme est sa préoccupation du long terme. Il y a des colibris3 qui font leur part, des associations environnementalistes de plus en plus nombreuses, des partis politiques qui s’en réclament. Au niveau philosophique, le « long-termisme »4 est une position éthique qui donne la priorité à l’amélioration de l’avenir à long terme. Ce terme a été inventé vers 2017. Le philosophe Fin Moorhouse en résume les trois arguments clé comme suit : 1. « la vie des gens importe quel que soit le moment où elle se situe dans le futur » ; 2. il se pourrait bien qu’il y ait plus de gens en vie dans le futur qu’il n’y en a aujourd’hui ou qu’il y en a eu dans le passé ; et 3. « nous pouvons agir pour affecter de façon significative et prévisible l’avenir à long terme ». Notre propre génération n’est qu’une page d’une histoire beaucoup plus longue, et notre rôle le plus important est la façon dont nous façonnons – ou ne façonnons pas – cette histoire.

Le long-termisme est trop souvent discuté uniquement en relation avec les intérêts des générations futures d’humains. On devrait accorder également comme les Iroquois une grande valeur morale au bien être de la Terre et aux intérêts des êtres non humains. C’est ce que résume l’expression « acteurs absents » : « Si chaque politicien, chef d’entreprise ou même consommateur prenait en considération les conséquences prévisibles pour les « collectifs muets » de ses décisions courantes, alors les générations futures et les non-humains pourraient devenir des participants incontournables du fonctionnement social. »5

La seule chose dont on peut être certain est que le long terme finit toujours par l’emporter sur le court terme.

Catastrophisme inopérant, catastrophe advient Lire la suite »

Bientôt la crise ultime, qu’on l’attende ou non

La quasi totalité des personnes semblent ignorer que la décroissance surgit périodiquement dans le système libéral de marché, sauf que cela s’appelle crise économique, récession ou même parfois dépression. Des experts ignares, intoxiqués par l’éternelle fuite en avant, osent même parler de « croissance négative » ; quel oxymore ! Le PIB chute, et parfois dans des proportions énormes comme l’a prouvé la grande crise (financière) de 1929. Or les chocs pétroliers de 1973 et 1979 ne sont qu’un avant-goût de ce qui nous attend…

« Apercevoir la fin des ressources pétrolières, admettre son caractère inéluctable et définitif, provoquera une crise irrémédiable que j’appellerai crise ultime. Nous n’en souffrons pas encore. Les premières ruptures sérieuses d’approvisionnement du pétrole la déclencheront. Alors on reverra, comme au temps de Suez ou de la guerre du Kippour, un brutal renversement de l’opinion, définitif cette fois. Il ne s’agira pas, comme on le croit et comme les économistes eux-mêmes l’affirment, de surmonter une crise difficile, mais de changer de civilisation. L’humanité devra passer de l’ère d’abondance factice à celle de la pénurie, de l’orgueil insensé à celle de l’humilité. Elle devra répartir des richesses qui, au lieu d’être infinies comme elle le pensait naïvement, lui  apparaîtront à l’heure du bilan bien modeste en face de ses besoins. Les pays riches devront réduire leur train de vie, ce qui pour chaque individu représentera une contrainte douloureuse à laquelle il n’est aucunement préparé. » (Vivre sans pétrole de J.A. GREGOIRE – Flammarion, 1979)

Certains comme dans le Clunisois se mobilisent aujourd’hui, mais cela ne sera pas suffisant et cela arrive trop tard.

Audrey Garric : Comment engager la transition écologique sans « braquer les gens » ? Dans le Clunisois, l’ambiance est détendue… jusqu’à ce que l’on évoque l’écologie. « Il faut mettre ça de côté. Ça va trop loin … ici, on a besoin de gros véhicules pour se déplacer… » Exit l’emploi de termes comme écologie ou sobriété. « On n’a pas honte de ces mots, mais on ne voulait pas braquer les gens. Il y a un effet repoussoir d’une écologie caricaturée comme punitive. » Pourtant en 2021 la structure territoriale, composée de quarante et une municipalités, vise rien de moins que la neutralité carbone en 2040 – dix ans avant l’objectif national. Ce qui revient à diviser par cinq l’empreinte carbone des 14 500 habitants, pour passer de 7 tonnes par an et par personne en 2020 à 1,4 tonne en 2040, un défi colossal. De quoi interroger, toutefois, sur la possibilité du Clunisois de tenir ses exigeants objectifs. Même l’installation d’éoliennes a suscité une levée de boucliers.

Le point de vue des écologistes réalistes

Ecotox : On aurait mieux aimé comprendre, chiffres à l’appui, comment on passe de 7 tonnes à 1,4 tonnes de CO2 par an par habitant.

JCM : L’écologie « punitive » est en train de nous tomber sur le râble: canicules et tempêtes de plus en plus fréquentes, pollution plastique, antibiorésistance etc. Tout cela n’est ni une vue de l’esprit ni un décret des « ayatollah verts », juste un constat scientifique répété année après année. Mais tout va bien : tant qu’on reste dans le déni, la situation est désespérée mais c’est pas grave.

Michel Sourrouille : Puisque la pédagogie de la catastrophe est refusée, ce sera la catastrophe qui servira de pédagogie. Puisque la décroissance maîtrisé ne fait pas recette, c’est la décroissance subie qui sera notre lot commun. L’inertie des gens, entretenue par les climato-sceptiques et la plupart des médias ainsi que l’inertie politique cultivée par les dirigeants de l’extrême droite et de la plupart des autres partis, nous préparent des lendemains qui déchantent. Le réchauffement climatique a des effets trop lents pour changer les habitudes comportementales, « on s’adapte », mais le choc pétrolier ultime qui verra le prix du baril exploser fera office de détonateur. Peu de personne ont souvenir du premier choc pétrolier de 1973-1974, dommage. Le croissancisme a gagné, temporairement !

Francis Baque : Autrefois l’épicier était ambulant, cela faisait 1 véhicule, et ne nécessitait pas de parking géant. Mais le progrès est arrivé… avoir une voiture et ne pas pouvoir s’en servir. Impensable aujourd’hui.

Rhamphos : Ce qui me rappelle les Gilets jaunes râlant contre la hausse du prix des carburants ET contre la limitation à 80…

Palencia Domingo : Et pendant ce temps-là, on organise des JO démentiels où des compétiteurs et des spectateurs n’arrivent pas en pédalo, en char à voile ou en vélo, mais en avion, des Jeux où les grands pollueurs et ennemi de la santé (Coca-Cola) tiennent le haut du pavé aux côtés des firmes qui font leur pub (LVMH et autres). La planète, eux ils ne s’en préoccupent pas beaucoup, l’essentiel c’est le bénéfice net. Alors bravo les habitants du clunisois, mais ce n’est pas vos efforts qui empêcheront l’inéluctable : l’invivabilité sur Terre.

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Crise ultime et pic pétrolier

extraits : Jean Albert Grégoire nous avertissait dès 1979 : « Comment l’automobiliste pourrait-il admettre la pénurie lorsqu’il voit l’essence couler à flot dans les pompes et lorsqu’il s’agglutine à chaque congé dans des encombrements imbéciles ? L’observateur ne peut manquer d’être angoissé par le contraste entre l’insouciance de l’homme et la gravité des épreuves qui le guette. Comme le gouvernement crie au feu d’une voix rassurante et qu’on n’aperçoit pas d’incendie, personne n’y croit. Jusqu’au jour où la baraque flambera.

Le pic pétrolier et le choc qui lui succède

extraits : Le pic pétrolier est ce point de retournement à partir duquel la production de pétrole commence à baisser inéluctablement. Le géologue américain King Hubbert avait annoncé en 1956 que les États-Unis connaîtraient ce pic vers 1970. A l’époque la majorité des experts s’était montrée incrédule. Pourtant le pic de Hubbert a été atteint aux Etats-Unis entre 1971 et 1972. De nos jours, la problématique du réchauffement climatique et de l’extinction de la biodiversité ont occulté la prévision d’une pénurie énergétique à venir faite par lASPO. Il faudrait d’urgence réintégrer cette donnée dans nos raisonnements car la pénurie inéluctable de ressources fossiles donnera le signal de la mort de la civilisation thermo-industrielle.

L’addition des énergies mène droit à la crise ultime

extraits : Transition énergétique, un mot valise qui édulcore une sinistre réalité. Jean -Baptiste Fressoz souligne à juste titre que la « transition » devrait s’appeler « crise énergétique » ou « gap énergétique ». Mais dire « transition » plutôt que « crise » rend le futur beaucoup moins anxiogène en l’arrimant à une rationalité planificatrice et gestionnaire. Ainsi va un monde où il ne faut plus culpabiliser les gens, ni parler d’écologie punitive, encore moins de sang, de larmes et de sueurs. La croissance économique s’est transformée en oxymore avec le développement durable , puis en imbécillité avec la croissance verte….

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Gilles Lacan, résilience et protectionnisme

contribution de Gilles Lacan

Partons du constat que les évènements majeurs pour l’avenir de l’humanité sont désormais le réchauffement climatique, causé par l’accroissement des émissions de gaz à effet de serre (GES), d’une part, et l’effondrement de la biodiversité, consécutif à l’expansion géographique de l’espèce humaine, d’autre part. Ces phénomènes sont désormais bien établis et documentés par les études scientifiques, dont l’opinion convergente est qu’ils échappent progressivement à tout contrôle. La logique économique du système s’est avérée plus forte que la volonté politique de le réformer.

Force est de constater que les stratégies d’évitement du réchauffement climatique mises en œuvre depuis le sommet de Rio en 1992 se sont révélées inopérantes, en tout cas incapables d’arrêter la poursuite d’un phénomène pourtant identifié. Anticiper les situations de stress et de pénurie pour mieux y résister le moment venu ou, comme le disait Kennedy, « réparer sa toiture lorsque le soleil brille ». C’est dans ce cadre contraint qu’il faut envisager l’avenir d’un point de vue écologique. Les scientifiques le répètent à l’envi, l’évitement d’un dérèglement majeur du climat n’a plus désormais de réelles chances d’être atteint. De surcroît, la recherche d’un tel évitement n’a de sens qu’à l’échelle mondiale. Un pays comme la France n’a pas la dimension suffisante pour y contribuer de manière significative. Aucun grand pays ne le fait, les hommes ne sont pas des colibris. Il est dès lors plus réaliste d’essayer de s’adapter par avance au futur annoncé. Pour autant, un tel choix n’est pas synonyme de facilité. Il s’agit, en effet, de renforcer dès maintenant les capacités de résilience des différents territoires afin de leur permettre d’affronter les conditions qui y prévaudront par la suite.

Si elles ne remettent pas en cause les fondements de l’économie de marché, les politiques de relocalisation en assurent la régulation au niveau national, là où s’exerce la souveraineté. Dans un monde en proie aux évènements climatiques extrêmes, la résilience du système pris dans son ensemble comme dans chacune de ses parties doit être prioritairement recherchée dans l’instauration d’espaces économiques autonomes. Ceux-ci sont en effet moins vulnérables qu’un système global intégré, à la fois parce que chaque territoire est autosuffisant en ressources et parce que les territoires dans leur ensemble se trouvent mutuellement protégés des réactions en chaîne en cas de défaillances survenues dans l’un d’entre eux. De surcroît, à la différence des stratégies d’évitement, qui n’ont de portée qu’au niveau planétaire, les politiques de relocalisation produisent la plus grande partie de leurs effets dans les espaces où elles sont mises en œuvre.

Ces politiques, toutefois, se heurtent à deux obstacles. Le premier est qu’un Etat ne peut pas relocaliser sa production de biens dans un système mondialisé, soumis au principe de la libre concurrence, sans recourir au protectionnisme. Le second est qu’en réduisant, par l’instauration de barrières tarifaires, le volume du commerce international, les relocalisations s’opposent à l’un des principes majeurs du libre-échangisme, formulé par Ricardo, combattu par Malthus mais soutenu par Marx : la théorie des avantages comparatifs. Elles vont, en fait, à rebours des politiques menées tant par l’Organisation mondiale du commerce que par l’Union européenne. Si elles ne remettent pas en cause les fondements de l’économie de marché dans l’ordre interne, elles en assurent la régulation au niveau de l’Etat, là où s’exerce la souveraineté, dans les échanges avec le reste du monde.

En ce qui concerne la France, la relocalisation devrait entraîner un redéploiement de l’activité depuis le secteur des services vers ceux de l’agriculture et de l’industrie, de manière à ce que soient produits sur le territoire les biens considérés comme stratégiques. Un tel rééquilibrage n’est pas optionnel, il conditionne le rétablissement de notre souveraineté alimentaire et industrielle. L’offre de services aussi sera réduite, y compris en matière de santé et de soins à la personne. Il ne faut pas sous-estimer, par ailleurs, l’impact de la relocalisation sur la consommation et le niveau de vie des ménages. Les pertes de productivité devraient être lourdes, du fait notamment de la différence entre le coût du travail en France et celui pratiqué dans les pays dont nous importons les produits : le salaire mensuel minimum est de 300 € en Chine, 165 € au Vietnam, 88 € au Bangladesh, 24 € en Ethiopie. Nous devrons payer le surcoût consécutif à la production nationale des biens, auquel s’ajoutera celui causé par le renchérissement de l’énergie. Les biens aujourd’hui importés coûteront donc plus cher, ils seront moins accessibles. L’offre de services aussi sera réduite, fournie par des actifs moins nombreux, tant dans le secteur public que dans la sphère marchande, y compris en matière de santé et de soins à la personne. L’espérance de vie devrait diminuer.

La décroissance n’est pas une idéologie, un changement de paradigme ou d’imaginaire, porté par un homme nouveau qui serait enfin devenu bon mais qui (heureusement) n’existe pas. C’est l’organisation raisonnée, pour assurer notre propre perpétuation, d’un ralentissement durable de la production et de la consommation. Il s’agira, en réalité, d’une décroissance d’adaptation : ni vraiment subie, parce qu’organisée pour éviter l’effondrement, ni vraiment souhaitée, parce que posant des limitations au niveau de vie.

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Gilles Lacan définit l’écologie résiliente

extraits : Ce texte s’inscrit dans la conjecture d’une incapacité de la société industrielle mondialisée à poursuivre sa course technologique sans détruire de manière irréversible, à l’horizon d’une génération, les équilibres systémiques planétaires qui ont permis et accompagné depuis quelque dix mille ans l’avènement de l’humanité. Il porte un projet, limité à la France, de décroissance économique et démographique, dans le contexte, sans doute subi, d’une contraction du commerce international et d’une relocalisation de la production. Dans ce contexte, l’Etat et les autorités décentralisées, aux ressources amoindries, auront pour première mission d’assurer….

Gilles Lacan : contre MARX, la modernité de MALTHUS

extraits : Le génie de Malthus est d’avoir vu, cent soixante-quinze ans avant le Club de Rome, que les limites physiques de la nature – pour Malthus, les terres agricoles – ne permettaient pas une expansion indéfinie de la production des biens – pour Malthus, les subsistances. Vision plus lucide que celle de Marx, pour lequel la société communiste est une société d’abondance : « Quand, avec l’épanouissement universel des individus, les forces productives se seront accrues, et que toutes les sources de la richesse coopérative jailliront avec abondance – alors seulement on pourra s’évader une bonne fois de l’étroit horizon du droit bourgeois, et la société pourra écrire sur ses bannières : De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ! », déclarait ce dernier en 1875….

Synthèse sur le flux migratoire en France (fiche réalisée par Gilles Lacan)

extraits : L’apport de l’immigration à l’économie française est controversé. L’idée centrale qui milite dans le sens d’un apport positif est que les immigrés sont essentiellement des actifs en termes de classes d’âge, que leur population compte relativement moins d’enfants et moins de personnes âgées que le reste de la population… Cependant, à cette immigration de « travail » s’est substituée à partir de la seconde moitié des années 1970 une immigration de « peuplement », principalement fondée sur le regroupement familial. Aujourd’hui, il est difficile de faire la part des choses, d’autant que les études économiques sont souvent moins faites pour connaître la réalité d’une situation que pour corroborer un positionnement politique déjà arrêté avant qu’elles soient effectuées….

Quelques précisions de Gilles Lacan

Les émissions de GES résultant de l’activité économique ne cessent d’augmenter à l’échelle de la planète, alors qu’il faudrait qu’elles diminuent fortement pour stabiliser la concentration de ces gaz dans l’atmosphère. Les températures vont donc continuer de progresser à due proportion – sans doute même de manière accélérée compte tenu de plusieurs effets de bascule – pour atteindre des niveaux ayant une incidence sur la santé des populations concernées et sur la survie d’une partie d’entre elles. Quant à l’effondrement de la biodiversité, déjà en partie réalisé, il est directement corrélé à l’accroissement du nombre des humains, à leur occupation de la totalité des territoires habitables et à la satisfaction de leurs besoins élémentaires, quel que soit par ailleurs leur niveau de richesse. Le déclin massif des populations animales est apparu au cours des années 1970, lorsque l’humanité a atteint puis dépassé le seuil des 4 milliards d’individus ; depuis il n’a fait qu’empirer. Aucune correction de cette tendance n’est envisageable sans une diminution quantitative de l’espèce humaine, qui occupe depuis des dizaines de milliers d’années le sommet de la chaîne de prédation. Rappelons qu’au sein de la classe des mammifères terrestres, l’homme et les animaux domestiques représentent aujourd’hui 96 % de la masse corporelle totale, la faune sauvage 4 %.

A cela s’ajoutent d’autres menaces directement ou indirectement liées à l’environnement comme la pénurie énergétique, qui devrait résulter de l’épuisement des ressources pétrolières, ou encore la dégradation des sols, causée par leur usage anthropique, qui affecte déjà une partie importante des terres arables de la planète et met en péril l’alimentation de populations de plus en plus nombreuses.

Bien sûr, aucune de ces prévisions n’a de caractère inéluctable. Divers évènements, comme celui d’un conflit mondial, peuvent les perturber et précipiter l’humanité vers d’autres possibles, pas forcément meilleurs.

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Épidémies, la fatalité du grand nombre

L’élevage en batterie des humains et des animaux ne présage rien de bon, la concentration accentue les risques de contamination. La pandémie humaine s’est propagée à la planète entière, il en est de même de la peste porcine. Et les végétaux ne sont pas à l’abri d’une infection virale.  À population nombreuse, consommation de masse, production de masse dans des conditions désastreuses, risque croissant d’épidémie. Le risque de contamination entre animaux humains et non-humains se double du risque alimentaire au niveau végétal. La fin des épidémies expliquait pour une part l’explosion démographique, mais la surpopulation implique des risques croissants d’épidémies. C’est ce qu’on appelle une causalité circulaire. Quelques exemples récents :

Fièvre catarrhale ovine

Un troisième foyer de fièvre catarrhale ovine (FCO) de sérotype 3, pouvant être mortelle pour les moutons, a été découvert en France,La FCO, également dite « maladie de la langue bleue », affecte principalement les ovins, les bovins et plus rarement les cervidés.Les symptômes incluent la fièvre, des troubles respiratoires, une langue pendante ou encore la perte des petits en gestation. Elle passe d’animal en animal par l’intermédiaire d’insectes piqueurs, des moucherons culicoïdes. Les cheptels français n’ont développé aucune résistance au sérotype 3, auquel ils n’ont jamais été confrontés.L’épizootie de FCO de sérotype 3 a débuté aux Pays-Bas en septembre 2023. Le virus a ensuite gagné en quelques semaines la Belgique, l’Allemagne et le Royaume-Uni.

Mpox en RDC : l’OMS convoque un comité d’urgence

L’épidémie de mpox (anciennement monkeypox, la variole du singe) sévit depuis plus de deux ans en République démocratique du Congo (RDC); elle inquiète de plus en plus les autorités internationales. Une nouvelle souche du virus (qualifiée de « clade »), considérée comme plus mortelle, a été identifiée pour la première fois dans plusieurs pays voisins de la RDC. Les agents pathogènes ne respectent pas les frontière ! La maladie se caractérise par de la fièvre, des ganglions et des éruptions cutanées à l’issue parfois mortelle, notamment parmi les populations vulnérables

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Virus humain, virus porcin, virus des végétaux

extraits : Comment ne pas penser au virus Sars-Cov-2 quand il s’agit du virus PPA ? L’Allemagne, la Belgique, la Chine, la France, le monde entier est concerné par la peste porcine. La gravité et la contagiosité du virus rend nécessaire l’identification de la zone infectée, l’élimination des animaux touchés, la désinfection complète du site et le contrôle des déplacements des suidés et matières à risque. La peste porcine africaine (PPA) est une maladie animale qui touche exclusivement les porcs domestiques et les sangliers. Faute de traitement efficace connu, les porcs et autres suidés malades doivent être abattus, enterrés ou incinérés dans les conditions sanitaires appropriées. Comme pour la pandémie humaine, le confinement devient obligatoire et le contrôle aux frontières omniprésent….

Pandémies mortelles, SRAS, H5N1, H7N9

extraits : Contagion, le film de Steven Soderbergh, cartographie la propagation mondiale d’un virus qui tue rapidement ses victimes*. Très réaliste, trop ! En juin 1918, 70 % de la population madrilène fut contaminée en l’espace de trois jours par la grippe espagnole. De 1918 à 1919, ce virus de type H1N1 a fait mondialement entre 30 millions et 100 millions de morts. Comme si la contamination virale naturelle ne suffisait pas, James Howard Kunstler envisage que des régimes submergés par les pressions démographiques utilisent des virus « fabriqués »  contre les populations….

EFG, Épidémie, Famines, Guerres… normal

extraits : Malthus avait tout prévu dès 1798, l’épidémie, la famine, les guerres. Dans son « Essai sur le principe de population », il ramenait les causes multiples de ces dysfonctionnements à une cause principale, la non maîtrise de sa fécondité par l’espèce humaine. Dans une note, Malthus précisera son idée de fond : « A ce qu’il me semble personnellement, celui qui indique le moyen d’atteindre un mieux relatif est un bien plus grand bienfaiteur de l’humanité que celui qui se contente de discourir sur les tares de la société actuelle et la beauté d’une société différente, sans indiquer une méthode concrète pour accélérer notre progression de l’une vers l’autre. » A son avis, il était donc nécessaire de réguler l’évolution de la population à un niveau compatible avec les ressources alimentaires….

 

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Kamala / Trump, dix à zéro (au moins)

La candidature de Kamala Harris est une des rares bonnes nouvelles dans un monde dirigé par trop par de dictateurs assumés. Que va faire Trump ? Du trumpisme, comme d’habitude.

Donald Trump lors d’une conférence de presse le 6 août 2024

« La Russie ne nous respecte plus, la Chine ne nous respecte plus. Kim Jong-un ne nous respecte plus. Nous sommes en grand danger… »

« Nous sommes très près de la troisième guerre mondiale. C’est l’époque la plus dangereuse que j’aie connue… »

. « Kamala Harris ne fait pas de conférence de presse, car elle n’est pas assez intelligente pour faire une conférence de presse… »

« Je pense qu’elle est incompétente. Elle a détruit San Francisco, elle a détruit la Californie, elle détruit tout ce qu’elle touche… »

« Nous allons lancer l’expulsion la plus massive de notre histoire, car nous n’avons pas le choix, et nous allons commencer par les criminels… »

« C’est la même politique : frontières ouvertes et faiblesse sur la criminalité », a-t-il affirmé à propos des démocrates.

Quelques commentaires choisis au hasard

V. : Le clown commence à avoir peur : c’est bon signe !

Jean-Doute : Biden était l’adversaire rêvé pour Trump . Trump est l’adversaire rêvé pour Harris

Jacques Fr.2 : Tant que Trump fait une campagne idiote avec des arguments outranciers qui plaisent à son électorat de base, il n’élargit pas son socle électoral et ne gagne pas de voix, c’est parfait.

Pascale C. : Trump se marginalise au lieu d’essayer de gagner les électeurs indécis, comme le montre le choix de son co-listier à gaffes. On peut douter de la justesse de cette stratégie, d’autant plus qu’on a rarement vu un candidat président parvenir au pouvoir en décrivant un monde vieillissant, crépusculaire et sinistre comme il le fait.

lucas : Toute sa campagne est basé sur la haine et le dénigrement de son opposant, vous changez l’opposant et il est tout perdu le pauvre.

Rigomer Kerviel : À l’occasion d’un débat, Kamala aura vite fait de lui river le clou. C’est une conséquence de son ancien métier de procureur général qiu donne une habitude des plaidoiries avec la rhétorique qui les accompagne. C’est sur ce point qu’elle peut montrer son talent pour vaincre et ridiculiser son adversaire. Faisons-lui confiance. May the Force be with Kamala.

Eric dk : lors de la campagne présidentielle précédente, Kamal a été opposé à Biden, Sanders, Amy Klobuchar… au total 14 candidats dont nombre de gouverneurs ou de sénateurs. Kamala Harris était créditée de 20 % des voies après sa prestation au premier débat des primaires démocrates, jugé excellent par les commentateurs à l’époque.

Lizandre : Biden bafouille et toute la presse s’interroge sur sa sénilité. Trump répond aux questions des journalistes par des délires sans queue ni tête, mais personne ne s’interroge sur sa santé mentale ?

Pouet : J’ai l’impression de voir un acteur passé de mode. Malheureusement son numéro usé remplit encore quelques salles… Il reste à savoir s’il remplira les urnes.

Jaspers : Malheureusement c’est la rhétorique habituelle des apprentis-sorciers autocrates. Plus la ficelle est grosse, plus ils pensent que leur message convaincra les plus faibles. La tragédie est qu’en 2020, ils ont été 74 millions d’électeurs qui ont été convaincus par la logomachie de Trump.

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12 février 2024, Donald Trump, signe d’une société en perdition

extraits : En novembre 2012, Donald Trump avait qualifié les changements climatiques de canular : « Le concept de réchauffement climatique a été créé par et pour les Chinois afin de rendre le secteur manufacturier américain non compétitif. »

En février 2024, fidèle à lui-même, Donald Trump affirme qu’il « encouragerait » la Russie face à des pays de l’OTAN « délinquants » ! Ce qui est bien avec Trump, c’est qu’on n’est jamais déçu. Il repousse toujours plus loin les frontières insondables de la stupidité humaine. Malgré ou à cause de ses outrances, il reste très populaire, la mentalité fasciste gagne du terrain… Un nouveau mandat de ce type, incontrôlable, irréfléchi, sous-cultivé et brutal, serait une expérience historique inoubliable….

9 décembre 2020, Donald Trump, narcissique et psychopathe

extraits : Donald Trump cultive un « narcissisme malfaisant », intolérant aux critiques. Il fonctionne en permanence avec des rapports de force et valorise l’action autoritaire. C’est aussi un psychopathe qui recherche assidûment le pouvoir. Sa personnalité est caractérisée par un ego surdimensionné, une froideur affective, une tendance à la séduction et une absence de peur. Ce type de personnage est prêt à tout pour arriver à ses fins. C’est également un menteur pathologique. C’est ainsi que le décrit sa propre nièce, la psychologue Mary Trump , dans son livre « Too Much and Never Enough ». C’est en fin de compte une personne immature, ayant un esprit chaotique et binaire, incapable de comprendre les idées complexes. Il n’arrive pas à focaliser son attention plus de quelques minutes, il ne lit ni la presse ni les rapports qu’on lui donnait quotidiennement. Il passe plusieurs heures par jour devant la télévision, il reste assidûment dans sa bulle médiatique….

9 novembre 2020, Post-Trump, mondialisation des Gilets jaunes

extraits : Les électeurs trumpistes ressemblent aux gilets jaunes français sous une forme à peine différente.. Même sentiment d’être délaissé, travail incertain dans des secteurs industriels sans avenir, absence de porte-parole par rapport à l’intelligentsia urbaine, aucune écoute des politiques, Trump ou Marine excepté ! La mondialisation sauvage, des flux d’immigrations médiatiquement survalorisés et une vague écolo rejetée car elle remet en cause le mode de vie, tout cela explique le rejet des élites et l’attrait des politiciens d’extrême droite, catégorie dans laquelle on peut mettre Trump sans hésiter. Donald Trump a le même carburant que Marine Le Pen. Et c’est pour cette raison qu’elle aime tant Trump….

6 novembre 2020, Trump favorise la montée du fascisme

extraits : Trump est à l’image du pouvoir politique tel qu’il devient, une dictature qui se fout complètement du système démocratique. On le comprend dans des pays à tradition totalitaire comme la Chine ou la Russie, c’est absolument inquiétant quand cela se passe aux Etats-Unis, l’une des plus vieilles démocraties du monde. Pour la présidentielle du 3 novembre 2020, Donald Trump s’est déclaré vainqueur du scrutin présidentiel américain avant même la fin du décompte des voix ! C’est inquiétant. Mais ce qui est encore plus inquiétant, c’est qu’après 4 ans de chaos national et international organisé sciemment par Trump, autant d’Américains puissent encore voter pour ce guignol. L’autoritarisme aveugle séduit un électorat bousculé par des crises à répétition.

17 octobre 2018, Climat, TRUMP se trompe un peu, beaucoup, pas du tout

extraits : dimanche 14 octobre 2018, le président Donald Trump par rapport au changement climatique: « Je crois qu’il se passe quelque chose. Quelque chose est en train de changer et ça va changer à nouveau… Je ne pense pas que ce soit un canular. Je pense qu’il y a probablement une différence. Mais je ne sais pas si c’est fait par l’homme. Je dirai ceci : « Je ne veux pas donner des milliards et des milliards de dollars. Je ne veux pas perdre des millions et des millions d’emplois. » Il poursuit : « Je ne nie pas le changement climatique. Mais ça pourrait très bien revenir en arrière. On parle de plus de… millions d’années. » Comprenne qui pourra !

11 novembre 2016, Ne nous TRUMPons pas, nous l’avons bien cherché

extraits : Donald Trump prendra officiellement ses fonctions le 20 janvier 2017. Pas de quoi trumpeter pour les écolos. Mais ne nous TRUMPons pas, nous l’avons bien cherché, c’est ce que les États-Unis attendaient. Il n’y a rien à dire sauf à contester une forme de démocratie élective. Si le peuple adule les trump-la-mort, qu’y faire ? Pourtant cette victoire en trump-l’oeil annonce des lendemains qui déchantent. Ce n’est pas une petite trumpette que nous allons faire avec la montée des eaux causés par le réchauffement climatique, ce sera le grand bain pour plusieurs générations. Les climatosceptiques ont gagné, les populistes bateleurs et menteurs sont avec eux. Même si en français nous n’avons pas de mot en « trump », il y a de fortes chances que le trumpisme devienne un mot courant. L’écologie va faire encore plus de trumpoline que précédemment, un vrai trumplin vers la catastrophe écologique.Voici ce que pense avec trumptitude Agnès Sinaï….

Kamala / Trump, dix à zéro (au moins) Lire la suite »

Les JO 2036 en Inde, une histoire de fric

L’Inde n’a jamais accueilli les Jeux. Et en cent ans de participation aux Jeux Olympiques, l’Inde n’a récolté que trente-cinq médailles. Les Indiens avaient donc compris que faire du sport au niveau international n’avait aucun intérêt. Ils avaient bien raison. Mais le pouvoir ne pense plus de même !

Mme Anita Ambani, membre du Comité international olympique (CIO), pousse aujourd’hui à la roue. Elle est l’épouse du milliardaire Mukesh Ambani, l’homme le plus riche du pays. Son conglomérat Reliance joue un rôle-clé dans le soutien à la candidature pour les JO de 2036. Le groupe JSW, géant de l’acier, veut « faire [du pays] une superpuissance mondiale du sport ». Sponsor du maillot de la délégation olympique indienne, il possède son équipe d’athlètes, dont les meilleurs étaient sélectionnés à Paris 2024. Ce sont les grandes entreprises privées qui se mobilisent pour faire leur publicité lors des JO. Pas le peuple.

Bien entendu le pouvoir politique a fait alliance avec le pouvoir économique. « L’Inde est très enthousiaste à l’idée d’organiser les Jeux olympiques en 2036. Elle ne ménagera aucun effort pour les obtenir. Recevoir les Jeux est le rêve et l’aspiration du peuple indien », assurait le premier ministre, Narendra Modi. Il a officialisé à la mi-octobre 2023 la candidature de son pays lors de l’ouverture de la 141e session du CIO… à Bombay (est-ce un hasard?).

Le CIO n’est donc pas insensible à la candidature de l’Inde. Comment le serait-il devant les perspectives offertes par un marché émergent de 1,4 milliard de personnes ? L’inscription du cricket – sport roi en Inde – est au programme des Jeux de Los Angeles en 2028 ; cela témoigne de l’intérêt porté au marché indien par l’organisation sise à Lausanne. En cas d’obtention des JO, l’Association olympique indienne (IOA) pourrait même inscrire le yoga – un outil du soft power indien – comme nouvelle discipline olympique !?

La candidature indienne, après trois éditions accordées à l’Occident – Paris 2024, Los Angeles 2028 et Brisbane (Australie) en 2032, a tout pour plaire ! Mais les ambitions olympiques actuelles de l’Inde n’ont rien à voir avec le fait que ce soit la première puissance démographique mondiale.

Le point de vue des anti-Jo

Friday : Au vu de la pollution de l’air moyenne dans les villes indiennes (qui ferait passer celles de Chine pour des modèles), cette candidature ressemble à une vaste blague.

Clément.L : Et puis fêter les 100 ans des Jeux de Berlin dans un pays en proie à des violences religieuses, c’est du plus bel effet …

Yves68 : Il s’agit d’une candidature aux jeux d’été, donc en principe en juillet août. Température moyenne en plaine 45°C . Si l’Inde organise les JO, il va falloir remplacer toutes les haies du 3000 m steeple par des rivières pour que les coureurs puissent se rafraîchir

Les Jeux Olympiques, une simple histoire de fric

extraits : Comment est-il possible que nous accordions tant d’importance à des épiphénomènes tels que celui de savoir qui est l’homme le plus rapide de la planète sur 100 mètres, quelle est la femme qui nage le plus vite la brasse papillon ou quel est le pays qui aura le plus grand nombre de médailles ? Par contre, nous ne savons pas, et nul ne s’en soucie, quel est l’homme le plus courageux pour lutter contre l’iniquité et quelle est la femme la plus acharnée à dénoncer la pollution. Pourquoi ? Parce que le sport-spectacle a été un des moyens d’anesthésier le peuple en occultant la hiérarchie des vraies valeurs….

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non aux JO, oui au sport qu’on pratique soi-même

Le 11 juillet 2017, LE MONDE a publié les points de vue « POUR et CONTRE » les Jeux Olympiques 2024 à Paris.

Pour ceux qui savent raison garder, « les Jeux ont toutes les caractéristiques d’un grand projet inutile et imposé : ruineux, promu à coups d’anabolisants médiatiques, ils sont aussi anti-écologiques en plus d’avoir été décidés de manière antidémocratique »… Mais les autres restent les plus nombreux !

Quelques commentaire en 2017

– Le contrat proposé par le CIO est exactement de ce type : pour vous les pertes, pour nous les profits en franchise de droits fiscaux évidemment.

– Les valeurs actuelles de l’olympisme: corruption, pub, mafia, fric, drogue et nationalisme. A part le foot, rien ne fait mieux dans le genre. Tiens, j’ai oublié aussi l’enrichissement des propriétaires et des promoteurs et le déficit payé ,lui, par tous. Ah le sport, c’est pur, d’ailleurs cela plaît toujours beaucoup aux dictateurs, de Berlin à Moscou en passant par Pékin.

– Les oligarques veulent les JO. Macron aussi.

– Les JO c’est très anachronique. A l’heure du tourisme de masse et des spectacles sportifs permanents, l’attractivité des JO est en baisse. Et à l’heure de la communication médiatique généralisée, à quoi bon se déplacer pour voir moins bien ce que l’on voit en gros plan à l’écran?

– A quoi bon s’endetter pour des activités aussi futiles que le sport?

En 2024, LE MONDE ne fait plus que des articles laudatifs sur les exploits français

Par exemple le 11 août 2024 : les volleyeurs français conservent leur titre olympique, un exploit majuscule

C’est sur un score sans concession de la moindre manche (25-19, 25-20, 25-23) que la sélection nationale s’est imposée face à la Pologne… Cet exploit autorise Eric Tanguy, président de la Fédération française de volley, à affirmer sans risque de se tromper que « cette équipe est incontestablement la plus grande de l’histoire du volley français »…. quand ils ont su qu’ils demeuraient champions olympiques, ils ont dansé une ronde sur Que je t’aime, puis ils se sont libérés de toute tension en sautant de joie avec le Freed From Desire… Dans la discothèque éphémère installée porte de Versailles, Les Corons de Pierre Bachelet ont enfin cédé la place au plus international des tubes français : La Marseillaise.

Le point de vue des écologistes

Il est évident que si les médias transforment en phénomène de masse n’importe quel évènement temporaire et superflu, il est très difficile pour ne pas dire impossible d’aller contre. Les intérêts économiques, politique et journalistiques se liguent pour ne faire ressentir au peuple que les vibrations sur un stade géant. C’est pourtant le gigantisme autour d’exploits futiles qui devrait inquiéter, mais c’est le contraire qui se produit. Qui dit sport d’élite dit en effet aliénation des citoyens au profit des dominants. Notre seule consolation, c’est de voir que les commentaires sur ce blog biosphere, pour une fois unanimes, adoptent notre critique des JO.

Michel C. : c’est vrai que Biosphère est un des rares à taper sur les J.O. Et sans modération. Pour moi il mérite donc une meRdaille. 🙂

Rapporterre : Le sport ne peut pas être apolitique ou neutre. C’est un phénomène mondialisé. Beaucoup d’acteurs cherchent à se l’approprier pour faire valoir leurs intérêts….

Major Daubuisson : D’ accord avec vous pour les JO de Pourri 2024 mais dans 4 ans , on remet le très onéreux JO, helas . 😯😯 à Los En Gelée

En savoir plus grâce au MONDE… en 2017

Frédéric Viale, membre du collectif NON aux JO 2024 à Paris :

extraits : Madame Hidalgo, avant de devenir maire de Paris, avait affirmé qu’elle ne poserait pas la candidature de Paris aux Jeux olympiques, « ruineux et dépassés ». Comme, hélas trop d’élus pratiquant le retournement de veste comme un sport olympique, la candidature de Paris a été posée, sans que personne n’ait été consulté. Les opérations de propagande à grande échelle ne peuvent être assimilées à de l’information.Les Jeux olympiques sont ruineux : ils l’ont toujours été, ils le seront encore. Tout cela pour quoi ? Pour une « fête » de quinze jours, fête qui, de surcroît, sera celle des sponsors. Les Jeux olympiques seront un désastre écologique. Qui essaie-t-on de duper en faisant croire que le déplacement de plus de trois millions de personnes n’entraînera pas de pollutions ?Comme à chaque fois, le CIO organisateur des Jeux exige du pays hôte une loi d’exception qui mettra entre parenthèses, le temps des Jeux, les règles de droit social, environnemental, de l’urbanisme et de la propriété intellectuelle. Ce sera aussi la fête du dopage. Plus de cinquante médailles olympiques ont été retirées aux athlètes depuis 2000….

Yann Bouchez et Adrien Pécout 

extraits : Les opposants à la candidature française n’ont pas su fédérer ni faire converger leurs arguments. Lors de la campagne des législatives, Mme Hidalgo a assuré avoir reçu de nombreuses marques de soutien à l’organisation des JO. « Dans le moindre quartier, le moindre coin de Paris, les gens m’ont parlé des Jeux : “On va les avoir, madame la Maire !” » Pas la moindre personne hostile ? « Il y a eu un cas, dans le 12e arrondissement, concède-t-elle. Un monsieur un peu ronchon qui m’a dit : “Vous faites ch… avec vos JO !” Je lui ai dit : “Allez, ça va bien se passer, souriez, si les Jeux ont lieu, vous serez peut-être surpris de les apprécier.” » Plusieurs pétitions ont collecté quelques milliers de signatures dénonçant une compétition jugée trop ­coûteuse, trop polluante, trop ­élitiste. Très loin, toutefois, de « Nolimpia », le mouvement ­hongrois ­antijeux, qui a réuni 260 000 signatures et provoqué le retrait de la candidature de ­Budapest, en ­février 2017. Les 30 et 31 mars 2015, un seul des vingt ­arrondissements de la capitale a refusé le vœu d’Anne Hidalgo d’« engager pleinement et avec responsabilité Paris » vers un acte de candidature officiel. Il s’agit du 2e arrondissement, le seul dirigé par un maire écologiste, Jacques Boutault. L’élu dénonce une « compétition qui valorise des valeurs complètement obsolètes d’un pays contre un autre pays ».

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JO 2024, le dernier des jeux olympiques, enfin

Les jeux olympiques de Paris 2024 se terminent aujourd’hui 11 août 2024. Quel soulagement ! Il faut en finir avec cette sacralisation fugitive dont même LE MONDE est complice, avec ses titres dithyrambiques :

– le sacre de Zheng Qinwen, tête de proue d’un tennis chinois

– le nouveau sacre de l’équipe de France mixte de judo

– le sacre de Novak Djokovic, roi de la persévérance

– Julien Alfred, nouvelle reine du 100 m aux JO 2024

– Pour Léon Marchand, après le sacre aux JO de Paris, la célébration

– JO 2024 : « C’est au-delà de la beauté, de la magie »

Le point de vue des écologistes anti-gaspi

Dans le miroir des Jeux olympiques, la France, tout au moins une petite partie d’entre elle, se croyait comme suspendu dans un rêve, trêve olympique illusoire dans un monde de plus en plus perturbé. Les JO, c’est une pure construction médiatico-politique qui nous ramène à l’antique antienne « du pain et des jeux » qui a signé la fin de l’empire romain. Le sport de haut niveau actuel est un dévoiement. Il ne s’agit pas d’une pratique physique visant à être collectivement en bonne santé. Il s’agit d’un imaginaire collectif imaginée pour endormir les masses qui font du sport devant écrans ou sont spectateurs dans des stades géants. Le sport est devenu une industrie qui transforme l’activité physique en produit marchand, c’est-à-dire l’inverse de l’épanouissement personnel.

Nous sommes avec notre blog biosphere un des rares médias qui ose en permanence critiquer l’existence même des Jeux Olympiques. Le site Reporterre n’est par exemple que le relais de (vieux) livres anti-JO :

5 février 2021, Les Jeux olympiques ? Une idéologie autoritaire et cupide

extraits : Dans « 2024. Les Jeux olympiques n’ont pas eu lieu », Marc Perelman déconstruit les promesses miraculeuses de Jeux olympiques. Non, l’olympisme n’est pas apolitique, n’est pas écologique, ne fait pas œuvre sociale, n’agit pas pour la santé commune, ne respecte pas les territoires qu’il occupe.Ils n’ont comme horizon que la croissance : plus de licenciés, plus de spectateurs, plus d’argent. Mais nous ne sommes pas obligés de leur dérouler le tapis rouge….

6 octobre 2018, Les Jeux olympiques 2024 : grand projet inutile et imposé

extraits : L’ouvrage collectif « Paris JO 2024, miracle ou mirage ? » analyse les JO 2024 pour dénoncer l’ampleur d’une gabegie. Décidés de manière antidémocratique, soutenus par une campagne médiatique effrénée qui les présente comme une chance pour la France, ils seront sans nul doute — comme l’ont été la plupart des éditions précédentes — non seulement ruineux, mais aussi socialement et écologiquement désastreux. Ils feront la promotion d’un sport dévoyé par l’argent, par le dopage, et favoriseront les sponsors des grandes marques commerciales….

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16 juillet 2024, Jeux olympiques à Paris, à éviter absolument

extraits : Les Jeux olympiques d’été de 2024, officiellement appelés les Jeux de la XXXIIIᵉ olympiade, auront lieu du 26 juillet au 11 août 2024 à Paris. A éviter absolument. Observons autour de nous les corps qui deviennent obèses et fatigués alors que les Jeux Olympiques célèbrent l’exploit physique et surhumain. Mieux vaudrait frustrer les spectateurs. Mieux vaut généraliser l’effort physique de chacun qui rend heureux et maintient en bonne santé, aller au travail en vélo, aimer la randonnée à pied, et pourquoi pas concours de bêche et course de brouette. Célébrons la fin définitive des JO, un jour ou l’autre. En attendant ce sont les Français qui perdront des milliards dans les JO de Paris !….

2 juin 2024, Les Jeux Olympiques de Paris, une connerie

extraits : Le sénateur socialiste du Nord Patrick Kanner ancien ministre des sports (2014-2017) déplore dans une tribune le relatif désintérêt de l’État pour les Jeux olympiques. Nous pensons avec d’autres que les JO devraient être supprimés !Les JO, c’est la synthèse de tout ce qu’on déteste, l’affairisme, la corruption, le dopage, la publicité de « grandes » marques, l’oubli des limites. L’idéal olympique ? Il s’agit surtout de piller les ressources publiques et de plumer les contribuables….

12 mai 2024, Contre-violence et rupture radicale

extraits : Il n’y a pas pire violence que celle dont on ne se rend pas compte. La flamme olympique avait débarqué à Marseille le 8 mai 2024 sous les critiques de collectifs militants : « Cet événement imposé vient amplifier les problèmes écologiques, économiques ou sociaux actuels .» Mais c’était inaudible, tout le monde se doit de vénérer le passage de cette flamme à 150 000 euros par département. La seule critique admissible, c’est de savoir si Jul avait ou non le droit de porter cette bougie de luxe. Triste monde qu’on fait revivre comme à une époque lointaine, avec du pain et des jeux, une abondance factice et des divertissements débiles. Divertir pour ne pas penser à l’essentiel ! Autant dire sauver le système : celui qui détruit les écosystèmes, bousille notre climat, détruit la vie sur terre, fait exploser les maladies chroniques, et mène l’humanité au désastre….

13 avril 2024, JO 2024 à Paris, les anti-JO à la peine

extraits : Observons autour de nous les corps qui deviennent obèses et fatigués alors que les Jeux Olympiques célèbrent l’exploit physique et surhumain. On ne peut qu’être contre ces jeux du cirque, obscène exhibition de bêtes de foire hormonées décorées du logo Coca Cola. Il est irresponsable de dilapider l’argent public dans une opération de prestige pharaonique… Les centaines de milliers de touristes qui viendront par avion provoqueront d’énormes pics de pollution… Les prétendus « Jeux verts » établiront un bilan carbone record… Des ressources budgétaires limitées ne peuvent aller à des fastes médiatiques où s’exhibent des athlètes en service commandé au profit du CIO, de ses sponsors et annonceurs…

6 avril 2024, Culte de la performance sportive, un dévoiement

extraits : Sport et performance sont des nouveautés historiques qui caractérisent le monde actuel, croissanciste. Jusqu’au XIXe siècle, ce qui domine, c’est le jeu ; or le jeu ancien, s’il peut relever de la compétition, est le contraire du sport à venir. Les livres d’hygiène autrefois incitaient à ne pas se dépasser, à ne pas faire d’excès. Or, on constate chez le fondateur des Jeux olympiques modernes, Pierre de Coubertin, le renversement complet de cet idéal de la mesure : il y a l’idée que le sport est, et doit être, un lieu de l’excès.

La question écologique et les conséquences parfois tragiques de cette vision du « toujours plus » nous obligent aujourd’hui à trouver des façons de décélérer. Aujourd’hui, il nous faut penser le « moins ». On peut imaginer un jeu où l’on s’arrête quand il y a égalité ; ou encore, un jeu où les scores ne sont pas calculés et où seul compte le plaisir de faire…..

7 août 2023, JO 2024 à Paris, une idiotie de plus

extraits : La ville de Munich n’était plus candidate à l’organisation des Jeux olympiques d’hiver de 2022 : les habitants de la région s’étaient majoritairement prononcés contre en 2013. Les habitants de Hambourg ont rejeté en 2015 la candidature pour les JO 2024 avec 51,7 % des votes favorables au « non ». Le Comité olympique italien avait mis un terme en 2016 à la candidature de Rome aux Jeux olympiques 2024, après le refus de la nouvelle maire de la ville de soutenir le projet. Elle estimait qu’il était « irresponsable d’accepter les « Jeux du béton »….

30 janvier 2023, JO de Paris 2024, aberration insupportable 

extraits : Alors que les jeux olympiques ont été privés jusqu’en 1972 de ressources financières parce que le Président du CIO de l’époque était un farouche défenseur de l’amateurisme, le Comité international olympique est devenu aujourd’hui richissime grâce à la vente des droits de retransmission et au sponsoring d’épreuves désormais ouvertement professionnelles. Sous le prétexte du sport comme expression des peuples, les Jeux Olympiques sont aujourd’hui le cache-sexe du système marchand. Déjà à Athènes en 2004, la lutte contre le « marketing sauvage » s’était traduite par l’interdiction faite au public de pénétrer dans les enceintes olympiques en arborant d’autres marques que celles des sponsors officiels ou avec une boisson gazeuse autre que Coco-Cola ! Le CIO n’est plus qu’un regroupement de personnes qui mettent les JO aux enchères en pensant à la visibilité médiatique à la mode et aux retombées financières parallèles quand elles existent !….

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8 août 2021, Fin des Jeux Olympiques, enfin ! (au Japon)

25 juillet 2021, La mort des Jeux Olympiques, bonne idée !

20 septembre 2020, NON aux Jeux Olympiques à Paris en 2024

3 mai 2020, Post-covid, le sport-spectacle sans avenir

9 févier 2020, Sport spectacle, pieds nus et tout nus

27 janvier 2018, Bizarre, une loi d’exception pour les Jeux Olympiques

4 juillet 2017, Tokyo2020, Paris2024, des jeux olympiques dispendieux

2 septembre 2016, Que retenir des JO 2016 au Brésil : la fin de records

7 juin 2017, La politisation macroniste des jeux olympiques

9 août 2012, marre des JO, faut s’abonner à BIOSPHERE-INFO !

7 août 2012, Quelques suggestions pour des jeux Olympiques alternatifs

3 août 2012, Les sportifs oublient leurs limites aux Jeux Olympiques

1er août 2012, le sens des limites, contraire à l’esprit olympique

31 juillet 2012, Le CIO (Comité international Olympique), une caste détestable

31 juillet 2012, les Jeux Olympiques nous font oublier l’essentiel

30 juillet 2012, l’abominable histoire des Jeux Olympiques

29 juillet 2012, Les Jeux Olympiques, une simple histoire de fric

28 juillet 2012, bilan des Jeux Olympiques, écologiquement décevant

17 février 2012, 2020, en finir avec les Jeux Olympiques

5 octobre 2009, à quoi servent les JO ?

17 novembre 2008, supprimons les JO

9 août 2009, le sens des limites (aux JO)

8 août 2008, les JO ? Plutôt courir pieds nus !

31 mai 2008, un CIO totalitaire

9 avril 2008, esprit olympique ???

extraits : Il y a des athlètes français qui pensent que l’esprit olympique, c’est œuvrer « pour un monde meilleur » (Le Monde du 7.04.2008). Pourquoi pas, bien qu’on se demande comment la tentative de courir plus vite que son ombre peut changer quoi que ce soit à la méchanceté humaine….

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JO. Nationalismes contre Universalisme

L’Angleterre et l’Irlande du Nord sont secouées aujourd’hui par une flambée de violence nationaliste, antimusulmane et xénophobe. Bien sûr il y a l’influence des réseaux sociaux dans ces mouvements de foule, mais il y a aussi un conditionnement généralisé à l’idéologie nationaliste contre l’universalisme. C’est évident, les Jeux Olympiques de Paris cultivent le chauvinisme franco-français, les autres pays font de même pour leurs propres athlètes. Les anneaux entrelacés – symbole de l’union des cinq continents –, ne sont qu’un habillage. Le sport mondialisé était certes une tentative de pacifier les relations internationales, mais il a été dénaturé. Ce qui devrait être des rencontres amicales, ce qu’elles peuvent être dans les relations entre sportifs de toute nationalité, est devenue une vitrine du nationalisme le plus absolu.

Au JO à Paris, la France ne célèbre pas le multiculturalisme, mais le nombre de médailles obtenus par des « Français », les sportifs s’enveloppent du drapeau de « leur » pays, les hymnes nationaux retentissent lors de la remise des médailles. Le président de la République Emmanuel Macron avait tenu à le rappeler, quelques jours après la fin des Jeux de Tokyo, en septembre 2021 : « Le succès des Jeux, ce sera le succès de nos sportifs, car ça marche comme ça ». Il fixait un objectif : intégrer à Paris 2024 le « top 5 » des médailles. Exemple parfait de l’instrumentalisation du sport d’élite par les politiques. Pourtant la Charte olympique est sans équivoque : « Les Jeux olympiques sont des compétitions entre athlètes, en compétitions individuelles ou par équipes et non entre pays. » Ce sont les journaux américains, à la fin du XIXe siècle, qui ont lancé la comptabilisation nationaliste des médailles. Ils défendaient la thèse absurde que les résultats des Jeux sont le reflet de la puissance des nations. Dans l’entre-deux-guerres, la montée des fascismes s’alimentait de la récupération politique des exploits des sportifs. La guerre froide entre les États-Unis et l’URSS a poursuivi ce processus.Tous les médias aujourd’hui – Le Monde compris – comptabilisent les moissons de médailles.

Des puissances peu soucieuses des droits humains comme la Chine ou la Corée du Nord participent aux JO sans qu’on leur demande de contre-partie. Ils peuvent sélectionner des cobayes dès le plus jeune âge et les entraîner de manière forcée. Des bébés-nageurs sacrifient les plus belles années de leurs vies dans du chlore à faire des allers-retours pour qu’on leur file hypothétiquement une médaille quand ils seront grands. Des bébés pongistes tiennent la raquette dès qu’ils sortent du berceau. Pour l’amour de la patrie ! Il faut se méfier des évènements d’autant plus quand ils soulèvent l’allégresse collective. Rappelons que le concept de nation est arbitraire, ce n’est qu’une communauté politique enserrée par des frontières artificielles plus ou moins délimitées par des rapports de force historiques. En réaction à l’invasion des États allemands par les troupes de Napoléon Ier, des écrivains allemands définirent le mot « nation » uniquement pour rejeter l’universalisme à la française. L’homogénéité d’un peuple, foutaise d’extrême droite ; le brassage des populations n’a jamais été aussi intense que depuis la dernière guerre mondiale.

Une nation de sportifs, c’est une nation où l’éducation physique est ouverte à tous, où on pratique l’exercice physique pour obtenir « un esprit sain dans un corps sain » . Quelqu’un qui pratique marche et/ou natation jusqu’à 90 ans est plus sportif qu’un champion qui abandonne la course aux médailles à 30 ans, complètement usé.

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Les nationalismes contre l’urgence écologique

extraits : Autrefois des groupes diversifiés se rassemblaient autour d’un lieu et d’une culture spécifique. Après des phases, non encore achevées, de luttes de cultures, ethnies, églises, langues, etc… C’est l’idée de nation qui en est ressortie et a unifié des espaces différents. La nation est devenue, au moins depuis le XIXe siècle, le nouveau paradigme. Elle a permis une unité plus large géographiquement, mais l’expérience montre, deux guerres mondiales à l’appui, son échec. Aujourd’hui encore l’impérialisme russe en Ukraine ou la conquête juive de la Palestine prouve que la nation était une catégorie nécessairement anti-universaliste….

rapport Gallois, compétitivité et nationalisme guerrier (2012)

extraits : Rappelons que l’invention du libre-échange au XIXe siècle par David Ricardo n’était qu’un moyen de transgresser la finitude de la Terre. L’augmentation de la population en Angleterre exigeait la culture de terres de moins en moins fertiles, engendrait une hausse des coûts de production et donc des prix de l’alimentation. Les céréales étant la base de la consommation ouvrière, la baisse des profits devait être retardée par le libre-échange et l’importation de céréales à bas prix. La libération du commerce fut ainsi la réponse donnée à la limite des ressources en un lieu, limite qui pourrait être compensée par des échanges avec un ailleurs… En termes clairs, le choc de compétitivité est un choc des nations dont ni la France, ni la Chine, ni personne ne peut sortir gagnants….

le nationalisme à Copenhague (2009)

extraits : Eric Besson estime qu’il faut « réaffirmer la fierté d’être français », Nadine Moreno veut qu’un jeune musulman « se sente français lorsqu’il est français », les racistes  commencent à s’énerver. Ce n’est pas ainsi que nous préparons le monde de demain à l’heure de Copenhague. Parce que les uns se sentent plutôt Français pendant que d’autres se veulent Américains, ou Brésiliens, ou ethnocentrés, nous n’arriverons jamais à conclure quelque conférence internationale que ce soit. Car les quelque 120 chefs d’Etat et de gouvernement ne sont pas au Danemark pour résoudre les problèmes de la planète, ils ont été élus pour  représenter d’abord les intérêts de leur nation particulière. On va donc promettre un peu d’argent, mais surtout ne pas baisser ses propres émissions des gaz à effet de serre car «  maintenir le niveau de vie de nos nationaux est primordial. »….

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