Consommation de terres et pression sur les ressources, alimentation, pollution, émissions de gaz à effet de serre, la démographie est parfois vue comme l’un des principaux moteurs des atteintes à l’environnement. Le 15 novembre 2022, alors que la population mondiale a atteint 8 milliards de personnes, Emmanuel Pont (« Faut-il arrêter de faire des enfants pour sauver la planète ? ») relativise la bombe démographique. Comme quoi LE MONDE donne toujours la parole à des négationnistes démographiques qui improvisent pour justifier un point de vue injustifiable.
Emmanuel Pont : La natalité et les taux de croissance de la population baissent partout dans le monde… Ça va continuer à augmenter, principalement en Afrique. Mais cette croissance, surtout située aujourd’hui en Afrique, va s’arrêter… Si la natalité baisse moins vite que ce qu’on aurait pensé en Afrique, c’est notamment à cause de la lenteur du développement, due à toutes sortes de raisons… On se rend compte que, notamment sur les aspects climatiques, la pollution est très largement dans les pays riches. Si on prend les pays à forte natalité, ceux qui ont plus de trois enfants par femme, aujourd’hui, c’est 20 % de la population mondiale, mais seulement 3 % des émissions de CO2, qui n’augmentent pas tant que ça. Donc, savoir si on est trop nombreux, c’est une question très théorique. En pratique, notre monde a tellement d’inégalités que ce n’est pas là que se pose la question aujourd’hui… Après, il y a là une question philosophique : est-ce qu’un Français aurait droit à plus d’émissions de CO2 qu’un Chinois, un Indien, un Africain ? Il n’y a aucune raison à cela… Dans les pays riches, globalement, les parents ont moins d’enfants que ce qu’ils voudraient, pour des raisons principalement d’ordre socio-économique (manque de stabilité, de perspectives, coût de la vie, coût de l’immobilier, etc.)… Quand on vit dans une grande ville, on est un peu tassés, mais c’est très efficace.
Les politiques démographiques vont souvent être des mesures coercitives qui vont s’appliquer sur les minorités, sur les femmes, des politiques de domination et de contrôle social… Le genre de gouvernement qui choisit qui a le droit de naître, c’est aussi le genre de gouvernement qui choisit qui a le droit de vivre. Ce n’est pas forcément le gouvernement qu’on veut…
Le point de vue des écologistes
satho :Intérêt nul ! Merci au Monde d’être plus critique à l’avenir sur le choix de ses éditorialistes. E.Pont recycle dans un total amateurisme des données déjà mille fois diffusées par ailleurs. Il s’agit d’une sorte d’élève distrait et médiocre qui n’aurait compris qu’à moitié les analyses du Shift Project. D’après son CV, ce garçon, certes ingénieur Supelec, n’est jamais que l’unique salarié-dirigeant d’une start-up qui ne communique pas ses comptes, au bout de 9 ans, pour probable cause d’insuffisance de résultats. Cette personne n’a aucune légitimité, mais il conforte le courant dominant.
Matthias Macé : J’ai l’impression de lire les détracteurs de Malthus au début du 19e siècle. Effectivement, l’intelligentsia n’a pas évolué depuis. Consternant.
Revers lifté : Les propos de Mr Pont sont agaçants car ils sont imprégnés d’idéologie. Les méchants ce sont les riches et les gentils ce sont les pauvres, dont il ne faut surtout pas constater qu’ils font beaucoup d’enfants ! Ainsi résonne à chaque réponse la petite musique de l’écologisme gauchisant avec des commentaires guère convaincants sur l’interrogation majeure : car au final on ne nous empêchera pas de penser – chiffres à l’appui – que pour la propreté environnementale et les économies de ressources naturelles – mieux vaut une Terre à 5 milliards d’habitants plutôt qu’à 15…
Dekroissan : Selon Pont, « si on prend les pays à forte natalité, ceux qui ont plus de trois enfants par femme, aujourd’hui, c’est 20 % de la population mondiale, mais seulement 3 % des émissions de CO2, qui n’augmentent pas tant que ça. Donc, savoir si on est trop nombreux, c’est une question très théorique. En pratique, notre monde a tellement d’inégalités que ce n’est pas là que se pose la question aujourd’hui. » En général, ceux qui disent que la taille de la population mondiale n’est pas un problème parce que les Africains, les Afghans et les Pakistanais polluent peu individuellement sont des gens qui ont accès à tout un tas de produits et services qui sont bien entendu inaccessibles aux Africains, aux Afghans et aux Pakistanais. Et quelque chose me dit que ça leur ferait tout drôle si on les faisait passer à un mode de vie « compatible 2 degrés à 10 milliards ».
Philippe A : On pouvait imaginer une analyse objective des causes et des conséquences de la surpopulation humaine. Hélas, il n’est abordé dans l’article que le lien humanité /Co2, c’est important mais réducteur, l’exemple de l’Asie aurait du être analysé plus finement sur ces deux critères; pays pauvre au début mais avec une population immense, ils émettaient peu, ils sont aujourd’hui le plus gros émetteur de CO2 de la planète avec une population de 1,4 milliards. L’impact sur toute la nature de la population humaine qui s’est développée de façon extraordinaire au détriment de toutes les autres formes de vie n’est pas abordé. Notre population grandit mais la terre va connaître sa sixième extinction de masse.
pauline appo : Huit, neuf, dix milliards de bipèdes. Qu’en pensent les autres animaux qui vivent sur la planète ? Comment font-ils pour vivre ? La question n’est pas vraiment abordée dans l’interview.
Jean Passédé-Mayer : J ai arrêté la lecture de ce monument du wokisme à la phrase : « C’est-à-dire que si la natalité ne baisse pas assez vite, ou moins vite que ce qu’on aurait pensé, en Afrique, c’est notamment à cause de la lenteur du développement, due à toutes sortes de raisons » c est consternant quand on sait que c est juste l’inverse c est à dire que c’est la démographie effrénée qui obère toute possibilité de développement . Il suffit de faire la comparaison avec les’ pays asiatiques qui ont régulé la natalité.
Ephrusi : Quand même, 4 milliards d’Africains en 2100 qui aspirent (logiquement) au même niveau de vie que le nôtre (donc augmentation de consommation d’énergie en rapport) et qui vont en plus devoir se déplacer face aux 50°C récurrents qu’ils ne pourront pas supporter… Il n’est pas possible de dire que la démographie n’est pas un vrai sujet.
Fiat Lux : Il faudra quand même qu’un jour une conférence de rédaction mette les choses au clair. Le Monde ne peut pas nous asséner des articles sur la Corne de l’Afrique terrassée par la sécheresse et la famine et ignorer le facteur démographique. Nous apitoyer sur la Somalie en particulier sans se demander une seconde comment il se fait que la population de la Somalie, qui comptait 7 millions d’habitants en 1991 (année de la famine qui a fait plus de 250 000 morts), est passée à 17 millions (estimation 2022), soit une hausse de 142 % en 30 ans. Non, au lieu de cela, on nous explique dans une interview promotionnelle que c’est aux Européens de faire moins d’enfants.
fchloe : En France, 65 Millions de personnes x 9t = 585 Millions de t de CO2 (France). En Inde : 1,4 Milliard x 1,5 t = 2,1 Milliards de t de CO2. En Chine : 1,4 Milliard x 6,5 = 9,1 Milliards de tonnes (Chine). Et là, je parle du présent, l’avenir sera pire ! Donc la démographie à une importance capitale.
GIGE30 : La thèse suivant laquelle le poids démographique importe peu au regard du changement climatique – typiquement cette interview – est très discutable. La seule considération de l’importance des émissions de GES dans les pays occidentaux ne suffit pas pour s’affranchir du rôle de la population. Les modèles multivariés, raisonnant « toutes choses égales par ailleurs » – notamment le modèle dit « STIRPAT » – montrent que, grosso modo, le coefficient d’élasticité de la population est de 1 environ, ce qui signifie que quand la population augmente de 10%, les émissions augmentent (TCEPA) du même taux de 10%. La population n’est donc une variable à négliger. L’économiste écologiste Herman Daly me paraît bien plus conséquent que M. Pont lorsqu’il estime que les pays doivent accomplir les efforts là où les gains potentiels sont les plus forts : au Nord en jouant sur la consommation et les technologies, au Sud en réduisant la natalité. Et tout le monde y gagnera, le Nord comme le Sud.
Lithopedion : Il n’a jamais été aussi difficile de se loger, de se nourrir. Les migrants arrivent par bateaux entiers, dans l’espoir d’un meilleur mode de vie, plus polluant au demeurant. Et ce monsieur viendrait nous expliquer qu’en triant ses déchets et en fermant le robinet cela résoudrait tous les problèmes ! Et que l’inertie climatique est un mythe. Bref, tout va bien madame la Marquise.
Eric : Cet article ne traite que de l’impact de la démographie sur des quantités de CO2. Il n’est jamais abordé l’impact de la démographie sur l’appauvrissement de la biodiversité, sur l’augmentation des pandémies liées à plus de proximité entre les humains, sur l’impact sur les libertés individuelles qui risquent de diminuer.
Le Dingue : A ce propos, les propos parlant d’une « bataille » démographique entre l’Inde et la Chine, que l’inde serait en passe de « gagner », sont stupides: si l’Inde dépasse la Chine sur la démographie, alors ça l’éloignera d’autant de la démocratie. Encore une fois on oppose les solutions au lieu de les combiner (un comble pour un «ingénieur ») : en quoi tenter de maîtriser la natalité mondiale ne serait pas envisageable alors qu’on ne parle que de ça pour l’énergie ? Pourtant cette maîtrise pourrait être sans coercition et au contraire éthique en passant par l’éducation, surtout celles des femmes qui pourraient reprendre le contrôle de leur matrice.
Emmanuel Pont dépense beaucoup d’énergie dans sa démonstration pour éviter la question inhérente à tout système : quelle est la limite (approximative) qu’on devrait s’efforcer de ne pas atteindre? Pourtant on a su trouver une limite à la température et aux émissions de CO2, pourtant difficile à fixer. Ce serait une lâcheté de ne pas faire de même avec la population mondiale
FLB24 : Comment un scientifique peut-il ignorer à ce point les lois d’échelles ? Relisez Jean-Marc Jancovici par exemple. Janco répète régulièrement que la démographie est également un facteur à prendre en compte, au même titre que chacun des facteurs de l’équation de Kaya.
Chao : « Quand on est plus nombreux, on se tasse plus… » Certes, mais on a tous besoin de manger… Et à ce que je sache l’agriculture est un groa contributeur au réchauffement. De plus si j’entends l’argument que les populations qui font le plus d’enfants sont celles qui participent le moins au réchauffement. Il me semble que ce sont aussi celles qui sont les plus vulnérables à celui-ci. Et ces populations, en croissant, se rendent encore plus vulnérables.
Jan01 : Si on vit bien à 4 dans 100 m2, à 20 cela devient impossible… surtout si les ressources telles que l’eau, la nourriture, ou encore l’énergie parce qu’on les a pillé auparavant. Même si contrairement à ce qu’imagine l’auteur, la natalité baisse dans les pays dits développés parce que les couples choisissent de ne pas donner la vie sur une Terre vouée au pillage, il semble évident qu’il ne faut plus subventionner les familles dites nombreuses… idée stupide du natalisme pour une « stratégie » qui vise depuis des millénaire à écraser le pays voisin…
Pour en savoir plus,
Alerte surpopulation – Le combat de Démographie Responsable
https://www.edilivre.com/alerte-surpopulation-michel-sourrouille.html/
Pour te procurer ce livre, tu peux faire une commande ferme auprès de ton libraire de proximité, car les libraires ne peuvent retourner leurs invendus.
A défaut tu commandes à la FNAC qui référence ainsi le livre :
https://livre.fnac.com/a17437174/Michel-Sourrouille-Alerte-surpopulation