démographie

Tendance GINK, Green Inclination No Kid

Certaines personnes, par souci écologique, ont fait le choix de ne pas avoir d’enfant. On les désigne par l’acronyme « Gink », pour Green Inclination No Kid en anglais. En France, Corinne Maier a publié No Kid, Quarante raisons de ne pas avoir d’enfant et le belge Théophile de Giraud Save the planet, make no baby.

Il est vrai que la stérilisation pour raison contraceptive n’est pas réservé aux femmes ou au hommes, ligature des trompes d’un côté, vasectomie de l’autre. Dans sept pays, la prévalence de la stérilisation masculine est supérieure à celle de la stérilisation féminine : en Nouvelle-Zélande, en Australie, au Royaume-Uni, en Corée du Sud, en Espagne, au Bhoutan et aux Pays-Bas.

Plusieurs médias s’emparent actuellement de cette question, « faut-il arrêter de faire des enfants pour sauver la planète ? » Ainsi Ouest-France qui donne chiffres et témoignages : 30 % des Françaises sans enfant et en âge de procréer disent ne pas souhaiter en avoir  selon un sondage réalisé par le magazine ELLE en partenariat avec l’Ifop en 2022. En outre, la moitié de ces femmes sans enfant estime que ce n’est pas indispensable à leur épanouissement personnel, et 39 % d’entre elles expliquent ce choix par la crise environnementale et climatique, et 35 % par la crainte de la surpopulation.

« Dans quel monde on va laisser nos enfants ? s’interroge Margaux, 24 ans, étudiante en mode à Bordeaux, auprès de Ouest-France. La situation actuelle ne fait qu’empirer, il y a des incendies, des inondations, des ouragans… Ça fait peur. On se demande déjà comment ce sera pour nous dans vingt ans, alors dans soixante ans… » Émilie, étudiante en design à Paris affirme vouloir devenir mère mais préfère y renoncer tant que les questions concernant le réchauffement climatique ne seront pas prises au sérieux par les politiques. Loïc, 24 ans, étudiant parisien en photographie, est quant à lui décidé à ne pas avoir de descendance : « Je suis partisan de ne plus avoir d’enfants, si on veut que les choses s’améliorent, quitte à sacrifier toute une génération. » En France, 24 % de personnes de 18 ans remettraient en question leur désir d’enfant par crainte du réchauffement climatique et de ses conséquences, selon un sondage YouGovFR et Huffington Post, réalisé en octobre 2019.

Dans son livre « Alerte surpopulation », Michel Sourrouille fait une synthèse. En France, très peu de médecins acceptent de stériliser des jeunes gens de moins de 30 ans sans enfant. Certaines personnes font une fixation sur la stérilisation, considérée par eux comme obligatoirement forcée. Il est vrai que cela a existé historiquement. En 1934, les États-Unis lancèrent à Porto-Rico un programme de stérilisation de masse. Au niveau intérieur les USA ont pratiqué entre 1907 et 1949 des milliers de stérilisations forcées sur des aliénés, des épileptiques, des syphilitiques, des délinquants récidivistes, etc. En Suède, au moins 60 000 personnes ont été stérilisées de force de 1935 à 1975. En 1975, Indira Gandhi décréta l’état d’urgence démographique. On stérilisa des hommes en échange de postes de radio, on stérilisa des femmes à leur insu dans des conditions souvent catastrophiques.

Pourtant la stérilisation comme méthode de contraception peut être considérée aujourd’hui comme une pratique volontaire et courant en Inde. Selon la dernière enquête nationale sur la santé de la famille, 37,9 % des femmes mariées et en âge de procréer optent pour la stérilisation comme moyen de contraception ; c’est pour elles souvent synonyme de libération. A l’inverse, la stérilisation masculine, pourtant plus simple d’un point de vue chirurgical, stagne. Seuls 0,3 % des hommes y ont recours. En France, la stérilisation a été interdite en 1994 par la première loi de bioéthique1, elle était considérée comme une mutilation corporelle. Aujourd’hui la stérilisation à visée contraceptive est autorisée par la loi n° 2001-588 du 4 juillet 2001. Un délai de réflexion de 4 mois est prévu avant une seconde consultation médicale au cours de laquelle vous donnez votre consentement par écrit2.

Mais quelle différence faire entre libre arbitre et soumission volontaire ? Difficile exercice de philosophie. Dans un système véritablement démocratique, les adultes sont considérés comme en mesure de décider ce qui est le mieux à la fois pour leur propre personne et pour le bien commun. Aujourd’hui surconsommation et surpopulation détériorent gravement les conditions de la vie sur Terre, l’avenir de nos générations futures est de ce fait gravement compromis, il semble donc normal que la question de la stérilisation choisie se pose.

Pour en savoir plus

Ginks, pourquoi ne pas avoir d’enfants ?

La stérilisation, moyen de contraception

Excision, circoncision, stérilisation et ginks

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La surpopulation n’est pas le problème

Il a été officiellement reconnu par l’Organisation des Nations unies (ONU) que depuis le 15 novembre 2022, la planète compte plus de 8 milliards d’êtres humains. Ce chiffre semble énorme, il est plus que cela, ingérable et invivable. La surpopulation est un fait. Pourtant certains en doutent encore malgré l’évidence.

Gabrielle Andriamanjatoson, le 25 novembre 2022 : La surpopulation n’est en aucun cas le problème de notre planète, voici pourquoi.

La surpopulation est un problème qui a été évoqué dès la révolution industrielle au 19e siècle ; les experts prévoyant alors des conséquences catastrophiques, notamment à cause du manque d’espace et de ressources pour faire face à la croissance démographique. Mais l’histoire a montré que, finalement, même s’il y a plus de personnes sur Terre, la qualité de vie des humains s’est généralement améliorée. Même si les humains ont déjà largement dépassé la capacité optimale de la Terre à pourvoir à leurs besoins, il reste assez de ressources pour qu’on puisse subvenir à nos besoins. En fait, la pire facette de la croissance démographique, c’est le vieillissement démographique. Du fait que les humains ont tendance à avoir moins d’enfants, la population a tendance à compter plus de personnes âgées. Autrement dit, il y aura de moins en moins de jeunes pour travailler, alors qu’il y aura de plus en plus de vieux qui auront besoin de soutien et de soins. Mais les experts estiment qu’avec une meilleure organisation et une bonne utilisation des ressources qui sont à notre disposition, ce problème peut être facilement réglé. Le véritable problème, c’est la manière dont on gère les ressources nécessaires, notamment le changement climatique. Or le changement climatique n’est pas une conséquence de la surpopulation, mais de la manière dont on a décidé d’utiliser les ressources et l’énergie jusqu’à présent. Lhumanité ne devrait arriver à 10,4 milliards d’habitants qu’en 2100, et à partir de là, la croissance démographique va se stabiliser ou décliner.

mais sur le même site, un article antérieur dit l’inverse !

Ida Junker-Ceretti, le 18 janvier 2017

Il est clair pour nous tous que notre planète n’est pas extensible. Il n’y a pas beaucoup d’espace sur la Terre, sans parler des ressources – nourriture, eau et énergie – indispensables pour ses habitants. Ainsi, il semble logique qu’une population humaine croissante constitue une sorte de menace pour le bien-être de la planète Terre. La croissance démographique a été si rapide qu’il n’y a pas de véritable précédent historique. En d’autres termes, alors que la planète pourrait accueillir plus de 11 milliards de personnes d’ici la fin du siècle, notre niveau actuel des connaissances ne permet pas de prédire si une telle population est durable, tout simplement parce que cela n’est jamais arrivé auparavant.

Des centres urbains à faible revenu pourraient quitter les trajectoires de développement à faible émission de carbone. Le vrai problème se poserait si les personnes vivant dans ces régions décidaient d’exiger des modes de vie et les taux de consommation actuellement considérés comme normaux dans les pays à haut revenu ; quelque chose que beaucoup considèrent comme juste. Mais cela conduit à une conclusion peu confortable : les personnes vivant dans les pays à revenu élevé doivent jouer leur rôle, si le monde devait soutenir une grande population humaine. Dans cette optique, il doit y avoir un changement radical dans les valeurs fondamentales des sociétés développées : loin de mettre l’accent sur la richesse matérielle, elles devraient se tourner vers un modèle où le bien-être individuel et sociétal est considéré comme le plus important. Même si ces changements se produisent, il semble peu probable que notre planète pourrait vraiment supporter une population de 11 milliards d’individus. Nous devrions stabiliser la population mondiale, si possible à environ neuf milliards, et ensuite commencer une longue et lente évolution de la population décroissante. Cela signifie la réduction des taux de fécondité. La fécondité par femme est tombée de 4,7 bébés en 1970-1975 à 2,6 en 2005-10. Cependant, cela pourrait encore prendre des siècles avant que des réductions significatives ne surviennent. Les tendances sont si profondes que même un scénario apocalyptique pourrait ne pas changer leur cours.

Combien de personnes, en théorie, la Terre pourrait-elle supporter ? Ce nombre est entièrement dépendant des technologies … et du nombre de personnes que nous sommes prêts à condamner à une vie de pauvreté ou de malnutrition. Nous sommes déjà bien au-dessus du nombre durable, compte tenu des choix de vie de beaucoup d’entre nous et de notre réticence à les changer. À l’appui de cette affirmation, les problèmes du changement climatique, l’extinction de la biodiversité en cours, la pollution de masse des océans, le fait qu’un milliard de personnes souffrent de la faim et qu’un autre milliard de personnes ont des carences en éléments nutritifs. En fin de compte, le véritable enjeu est de savoir comment nous choisissons de faire fonctionner notre société. Si certains d’entre nous ou tous consomment beaucoup de ressources, la population maximale durable sera plus faible. Si nous trouvons des moyens pour chacun de consommer moins, idéalement sans sacrifier notre confort, la Terre sera en mesure de supporter plus d’humains.

Pour l’avenir prévisible, la Terre est notre seule maison et nous devons trouver un moyen de vivre de manière durable. Il semble clair que cela exige une réduction de notre consommation, en particulier une transition vers des modes de vie à faible empreinte carbone, et l’amélioration de la situation des femmes dans le monde entier.

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Ehrlich, Borlaug, démographie et semences

La famine endémique, voilà ce que Paul Ehrlich commença à redouter dès 1966, après s’être retrouvé coincé avec sa femme et sa fille dans une rue surpeuplée de Delhli. Leur taxi semblait irrémédiablement paralysé au milieu d’une océan d’êtres humains.

Lorsque Anne et Paul comparent la spirale ascendante des chiffres de la population humaine avec les données des rendement agricoles, ils conclurent que la famine tuerait des centaines de millions de gens durant les années à moins, écrivirent-ils dans le prologue de leur livre La Bombe P, que n’apparaissent des solutions spectaculaires susceptibles d’augmenter le production agricole et d’élargir, en quelques sortes, la capacité porteuse de la Terre. Au moment même de la parution de leur livre en 1968, les hybrides miraculeux de Norman Borlaug commençaient à produire leurs premières récoltes en Inde et au Pakistan. Les famines que les Ehrlich avaient prévu pour les années 1970 furent évitées. « Mais les solutions agricoles, pouvait-on lire ensuite dans leur prologue, ne constituaient qu’un sursis si elles ne sont pas accompagnée de programmes volontaristes pour maîtriser le chiffre de la population. »

Borlaug lui-même, initiateur de la révolution verte, était du même avis. Il lançait cet avertissement lors de son discours de réception du prix Nobel :

« Nous sommes face à deux forces contraires, le pouvoir scientifique de la production alimentaire et le pouvoir biologique de la reproduction humaine. L’homme a fait des progrès fantastiques, depuis quelques temps, pour ce qui est de maîtriser potentiellement ces deux puissance opposées. La science, l’esprit d’innovation, la technologie lui ont livré des matériaux et des méthodes qui permettent d’augmenter de façon substantielle et parfois spectaculaires, les réserves alimentaires. L’homme a acquis les moyens de réduire avec efficacité et humanisme le rythme de la reproduction humaine. Il utilise ses pouvoirs pour augmenter le rythme et l’ampleur de la production alimentaire. Mais il n’exploite pas encore de façon adéquate son potentiel pour limiter la reproduction humaine… Il n’y aura pas de progrès durable, dans la guerre contre la faim, tant que les gens qui luttent pour augmenter la production alimentaire et ceux qui luttent pour contrôler la fécondité humaine n’auront pas uni leurs forces. »

Durant toute la fin de sa vie, alors qu’il continuait ses recherches pour nourrir les millions de bouches que son travail avait ajoutées au recensement global, Borlaug siégea aux comités de réduction et diverses organisations consacrées à la gestion de la population. « Au cours des cinquante prochaines années, nous devrons produire autant de nourriture qu’il en a été consommé durant toute l’histoire de l’humanité. » C’est ce qu’affirme le directeur du progrès mondial pour le maïs et le blé (CIMMYT)Hans-Joachim Brau depuis l’ancien bureau de Borlaug. Or les spécialistes des rendements s’attendent aujourd’hui à ce que les récoltes de céréales chutent de 10 % pour chaque degré Celsius d’augmentation des températures moyennes. L’essentiel de l’alimentation reposant en outre sur quelques monocultures cruciales, la planète pourrait n’être qu’à une maladie près d’une catastrophe susceptible d’ébranler notre civilisation, jusque que dans ses fondations. Le risque qu’une épidémie plus létale que le SrasCov2 ravage nos populations est bien moins élevé que celui de voir des pathogènes soufflé aux 4 coins du monde faire s’effondrer la production alimentaire.

Distinguer l’alimentation de la population, c’est comme prétendre que la surface d’un rectangle dépend davantage de sa longueur que de sa largeur. Autrement dit, alimentation et population sont les deux faces d’une même pièce. Ce n’est pas soit une chose, soit l’autre – la production agricole ou les chiffres de la population. Et leur impact total, c’est la multiplication de l’un par l’autre.

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8 milliards, « le sauvage » commente

Une recension sur mon livre « Alerte surpopulation » vient de paraître sur le site « Le sauvage ». En 1973 Claude Perdriel, avec le Nouvel Observateur, avait lancé un périodique, Le Sauvage ; Alain Hervé était à la tête de la rédaction. Ce périodique s’arrête en 1981, l’élection de François Mitterrand a fait croire aux lendemains qui chantent, on n’avait plus besoin de parler d’écologie. Le site du même nom, créé par Alain Hervé, est la continuité numérique de ce périodique. Cofondateur des Amis de la Terre en 1970, Alain a été un pilier des débuts de l’écologisme en France. En 1971, en tant que directeur de collection, il a fait publier aux éditions Fayard « la Bombe P » de Paul et Ann Erhlich.

Alain Hervé, était mon ami. Mort le 8 mai 2019, c’était un malthusien convaincu, un réaliste. Il pouvait écrire : « Le livre La Bombe P avait été vendu à deux millions d’exemplaires aux États-Unis, il ne trouva pas plus de quelques milliers de lecteurs en France. Le chœur des démographes pétris de philosophie chrétienne cria au scandale et annonça que la population humaine se stabiliserait naturellement. L’injure suprême fut clamée : « Malthusianisme »… Jamais je n’ai entendu un démographe dire que les humains se multipliaient excessivement. Ils annoncent avec un grand sourire, toujours le sourire, que « la transition » est en vue. »

Nous sommes en 2022, le diagnostic d’Alain est malheureusement toujours valide alors que nous venons de franchir le cap des 8 milliards de mammifères humains. Personne ne s’inquiète au niveau des « experts », bientôt 10 milliards, tout baigne !

Michel Sourrouille

lire, Alain HERVÉ, un malthusien historique

Voici la recension qui vient de paraître sur le site d’Alain Hervé

Sous le titre « Alerte surpopulation. Le combat de Démographie Responsable » vient de paraître aux éditions Edilivre un livre de Michel Sourrouille dont les droits seront reversés à l’association mentionnée dans le titre. « Démographie responsable » est une association écologiste et décroissante qui milite pour la stabilisation puis la lente diminution de la population humaine. Ce mouvement estime qu’une décroissance voulue de la population est préférable à une décroissance subie.

Les fidèles du Sauvage se souviennent peut-être avoir vu passer il y a presque 9 ans un livre multi-auteurs sur le même sujet, coordonné par Michel Sourrouille. Il ne s’agit pas avec ce nouvel ouvrage d’une simple remise à jour mais d’une étude plus cohérente de 214 pages fort bien documentée. Les 155 références permettront aux personnes intéressées de creuser le sujet mais l’auteur a fait une large place aux citations, qu’elles aillent dans le sens de son propos ou qu’elles soient contradictoires, ce qui en rend la lecture attrayante.

Pour Malthus, la fécondité humaine doit être maîtrisée pour rester en équilibre avec les ressources alimentaires et l’auteur revendique l’étiquette de malthusien, bravant la charge négative portée par ce mot. Malthusien mais pas antinataliste: un antinataliste est explicitement pour la baisse de la population, un malthusien ne fait que critiquer une augmentation en décalage avec les possibilités du milieu de vie. Être un écolo malthusien est encore de nos jours difficile alors que des partisans de la décroissance comme Paul Aries qualifient Malthus d’infâme curé.

8 milliards… Malthus est de retour, mais les médias ne le savent pas encore

Ce livre est comme il se doit plein de données chiffrées et je vais en relever une, qui m’a interpellé fortement. J’avais le vague sentiment que notre beau pays n’était pas spécialement surpeuplé… et pourtant.. Je cite : Est-ce à dire que la France est surpeuplée ? Avec une densité de 100 habitants au kilomètre carré, chaque habitant n’aurait à sa disposition qu’un carré de 100 mètres de côté, soit un hectare, à partir duquel il devrait satisfaire tous ses besoins d’habitat, de routes, d’alimentation, de loisirs, etc. C’est fort peu, c’est insuffisant. Or la France métropolitaine était déjà à une densité de 123 en 2021 selon la Banque mondiale.

Or le terrain qui m’a permis la rubrique « Aventures en permaculture » a un peu plus d’un hectare (11 000 m2 dont 3 000 de forêt) et depuis 2008 j’ai pu toucher du doigt et même des doigts des deux mains ce qu’on pouvait tirer d’un hectare. Du coup j’ai refait la division de la Banque Mondiale et il n’y a pas d’erreur, je tombe sur un chiffre très voisin, avec seulement une petite incertitude sur la nature des surfaces prises en compte. Alors quand on apprend que le Bangladesh a une densité de population dix fois plus importante et qu’il est presque pour moitié menacé à terme de submersion…

Un des intérêts du livre est de prendre des pays en exemple, des cas d’étude : le Brésil , l’Inde, l’Iran, le Nigeria, les Pays-Bas… J’ai regretté qu’il n’y ait pas une confrontation avec les données du modèle World 3 du rapport Meadows revu par Turner mais le sujet devait être délimité et c’est bien ainsi.

Je vous recommande ce livre sans hésitation, il est bien plus riche que les quelques lignes ci-dessus n’ont pu le suggérer.

Ghislain Nicaise

Éditions Édilivre, 216 pages, 17 € version papier, 8,99 € en numérique– www.edilivre.com
Contact : commande@edilivre.com. Tél.:  01 41 62 14 40

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8 Milliards, c’est pas un problème !

Tapez sur google « 8 milliards » « surpopulation », vous obtiendrez la liste ci-dessous où aucun média ne constate de surpopulation (excepté le petit blog biosphere). On récite en boucle les propos de Gilles Pison ou Emmanuel Pont, « il n’y a pas à s’inquiéter, ça décélère, et puis l’important c’est le mode de vie, certainement pas notre nombre » ! C’est la pensée unique à la sauce antimalthusienne.

1) https://www.france24.com/fr/france/20221115-avec-huit-milliards-d-individus-sur-terre-la-peur-de-la-surpopulation

Avec huit milliards d’individus sur Terre, la peur de la surpopulation

Pour certains, la réponse est simple : il faut diminuer la population humaine pour alléger la pression sur la planète. En France, l’association Démographie responsable milite ainsi, par exemple, pour plafonner les allocations familiales à deux enfants. Une solution balayée par Gilles Pison. « Pour arrêter la croissance démographique subitement, il n’y a que trois solutions : provoquer une hausse de la mortalité – ce que personne ne souhaite –, déménager sur une autre planète – ce qui est irréaliste – ou, effectivement, contrôler la natalité », explique-t-il. « Or, cette solution est tout aussi irréaliste… Pour le démographe, la solution ne se trouve donc pas dans un « contrôle du nombre » mais « dans un changement des modes de vie ». « Pour lutter contre le réchauffement climatique, il ne faut pas être moins, mais il faut tendre, tous ensemble, à plus de sobriété et à moins de consommation. »

2) https://aoc.media/analyse/2022/11/16/huit-milliards-dhumains-trop-sur-terre/

Huit milliards d’humains : trop sur Terre ?

Par Emmanuel Pont

Alors que le cap des 8 milliards d’êtres humains vient d’être franchi, il faut rappeler pourquoi les théories qui posent des équivalences entre surpopulation et crise écologique font fausse route. Outre que l’argument comptable sur lequel elles reposent confond des modes de vie très inégalement polluants, cet éco-malthusianisme projette également sur les populations des pays du Sud des angoisses migratoires qui n’ont rien à voir avec l’enjeu climatique.

3) https://www.letemps.ch/opinions/huit-milliards-dhumains-pose-un-probleme-consommation-surpopulation

Huit milliards d’humains? Cela pose un problème de consommation, pas de surpopulation

En pleine COP27, les démographes sont d’accord sur un point, essentiel: une planète de 20 milliards d’habitants sobres serait plus viable qu’une planète moins peuplée dépensant un niveau excessif de ressources, comme tous les Occidentaux

4) https://www.wedemain.fr/ralentir/8-milliards-dhumains-sur-terre-sommes-nous-trop-nombreux/

8 milliards d’humains sur Terre : sommes-nous trop nombreux ?

L’humanité n’échappera pas à un surcroît de 2 milliards d’habitants sur Terre d’ici 2050, en raison de l’inertie démographique que nul ne peut empêcher. Il est possible d’agir en revanche sur les modes de vie, et ceci sans attendre, afin de les rendre plus respectueux de l’environnement et plus économes en ressources. La vraie question, celle dont dépend la survie de l’espèce humaine à terme, est finalement moins celle du nombre que celle des modes de vie.

5) https://www.lemonde.fr/planete/live/2022/11/15/nous-sommes-8-milliards-d-etres-humains-sur-terre-la-population-mondiale-va-t-elle-croitre-indefiniment-posez-vos-questions-au-professeur-gilles-pison_6149958_3244.html

Nous sommes 8 milliards d’êtres humains sur Terre : « Le défi est de vivre demain à 10 milliards »

Gilles Pison, professeur émérite au Muséum national d’histoire naturelle et conseiller de la direction de l’Institut national d’études démographiques, a répondu à vos questions…

6) https://www.wedemain.fr/ralentir/8-milliards-dhumains-sur-terre-sommes-nous-trop-nombreux/

8 milliards d’humains sur Terre : sommes-nous trop nombreux ?

8 milliards d’êtres humains sur Terre en 2022 et 10 milliards en 2050 ? La question des modes de vie est cruciale dans la question de la survie de l’espèce humaine. Il est illusoire de penser pouvoir agir sur le nombre des hommes à court terme. Selon Gilles Pison, la diminution de la population n’est pas une option. Car comment l’obtenir ? Par une hausse de la mortalité ? Personne ne le souhaite. Par une émigration massive de la Terre vers la planète Mars ? Irréaliste. Par une baisse drastique de la fécondité et son maintien à un niveau très inférieur au seuil de remplacement (2,1 enfants) pendant longtemps. C’est déjà ce qui se passe dans une grande partie du monde, les humains ayant fait le choix d’avoir peu d’enfants tout en leur assurant une vie longue et de qualité.

7) https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/population-mondiale-nous-sommes-officiellement-8-milliards-humains-terre-population-va-continuer-augmenter-39860/

Nous sommes officiellement 8 milliards d’humains sur Terre et la population va continuer à augmenter

8 milliards d’habitants sur Terre le 15 novembre, est-ce trop ? Pas forcément, répondent les experts, qui alertent plutôt sur la surconsommation des ressources de la Planète par la partie la plus riche de l’humanité.

8) https://www.sudouest.fr/societe/8-milliards-d-habitants-sur-terre-nous-devons-changer-nos-modes-de-vie-12943886.php

8 milliards d’habitants sur Terre : « Nous devons changer nos modes de vie »

Le démographe Gilles Pison décrypte les ressorts de cette hausse historique et se projette sur la fin du siècle

9) https://biosphere.ouvaton.org/blog/8-milliards-dhumains-surpopulation-averee/

8 milliards d’humains, surpopulation avérée

Sur le site du Fonds mondial de l’ONU pour la population on trouve cette réaction : « Le franchissement de ce seuil s’accompagnera sans doute de discours invoquant avec alarmisme le terme de « surpopulation ». Se laisser aller à de telles paroles serait une erreur. ». Une erreur ?…. Non.

10) https://www.lebrief.ma/8-milliards-sur-terre-sommes-nous-arrives-a-la-surpopulation/

8 milliards sur terre : sommes-nous arrivés à la surpopulation ?

Le monde est en constante mutation et les tendances démographiques le sont aussi. Le grand défi des années à venir sera le vieillissement de la population, comme l’a indiqué Gilles Pison.

11) https://aoc.media/analyse/2022/11/16/huit-milliards-dhumains-trop-sur-terre/

Huit milliards d’humains : trop sur Terre ? Par Emmanuel Pont

Alors que le cap des 8 milliards d’êtres humains vient d’être franchi, il faut rappeler pourquoi les théories qui posent des équivalences entre surpopulation et crise écologique font fausse route. Outre que l’argument comptable sur lequel elles reposent confond des modes de vie très inégalement polluants, cet éco-malthusianisme projette également sur les populations des pays du Sud des angoisses migratoires qui n’ont rien à voir avec l’enjeu climatique.

12) https://actu.fr/societe/bientot-8-milliards-de-terriens-quel-impact-la-surpopulation-a-t-elle-sur-notre-planete_52718980.html

Bientôt 8 milliards de Terriens : quel impact la surpopulation a-t-elle sur notre planète ?

Alors que la population mondiale augmente de décennies en décennies, on associe parfois surpopulation et dérèglement climatique. Mais l’équation est bien plus complexe. Les 50 % les plus pauvres sont responsables de seulement 7 % des émissions de CO2 cumulées, soit 4 % du budget carbone disponible. Une conclusion que tire également Gilles Pison : « Une grande part du réchauffement climatique vient jusqu’ici des activités de la minorité d’un milliard vivant dans les pays du Nord. Leur nombre ne va pas beaucoup baisser dans les prochaines années en raison de l’inertie démographique. »

13) https://www.nouvelobs.com/notre-epoque/20221112.OBS65803/ce-15-novembre-nous-serons-8-milliards-d-humains-sur-terre-stop-ou-encore.html

Ce 15 novembre, nous sommes 8 milliards d’humains sur Terre… Stop ou encore ?

La population mondiale s’apprête à atteindre un nouveau palier record. De quoi relancer, à l’heure de la crise climatique, une vieille interrogation : sommes-nous trop nombreux ? A moins que la vraie menace ne soit l’extinction de notre espèce…

14) https://www.francebleu.fr/emissions/n-est-pas-a-l-abri-d-faire-une-bonne-emission/surpopulation-sur-terre-trop-c-est-trop

Surpopulation sur Terre : trop, c’est trop !

Globalement, nous, l’humanité, on utilise trop de ressources, on ne peut pas continuer sur ce rythme-là” explique Élise Naccarato, responsable climat et sécurité alimentaire à Oxfam France. Mais la vraie question est “qui dans l’humanité ? Car en fait, l’eau, l’énergie, les ressources alimentaires… sont consommées de façon très disparate selon les endroits dans le monde”. Le problème n’est donc pas le nombre d’humains sur terre mais plutôt notre mode de vie. Emmanuel Pont vient de publier… Pour cet auteur, ne pas faire d’enfants ne résoudrait en rien le problème écologique. “Le poids écologique va surtout _dépendre du choix de ses parents_, de leurs cultures, de leurs modes de vie”. “Aujourd’hui la majorité de la croissance de la population est en Afrique et dans les pays les plus pauvres. Donc le poids écologique de ces enfants est extrêmement faible. Cette croissance peut poser des questions écologiques locales sur l’eau, la déforestation ou encore l’occupation des sols mais pour des problèmes globaux comme le climat, c’est complètement négligeable”.

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La descente démographique en douceur

Un commentateur sur ce blog biosphere pose ces questions qui se veulent pernicieuses :

« Quels exemples, dans l’Histoire, avons-nous des politiques de contrôle des naissances à grande échelle ? Quelles sont celles qui, en douceur, se sont soldées par une baisse significative de la population ? »

Voici quelques éléments de réponse

Historiquement les grand groupes institutionnalisés ont pratiqué le natalisme à grande échelle, les individus étaient considérés comme de la chair à canon, des serfs à disposition, des esclaves pour manufactures, des enfants de Dieu, etc. La France au XIXe siècle a cependant pratiqué dans la paysannerie une période de baisse de fécondité. Le néomalthusianisme de Paul Robin, basé sur la liberté de la femme, l’éducation égalitaire des hommes et des femmes ainsi que les moyens de contraception de l’époque, a fait son apparition. C’était marginal. Mais la maîtrise de la fécondité s’est accélérée avec la disparition progressive des causes constitutives de familles nombreuses : baisse de la mortalité infantile, remplacement de l’homme par la machine, système de retraite, fin de la conscription avec l’armée de métier, disparition des conflits de masse en Europe. Ce n’était plus le nombre qui fait la force des nations.

Le mouvement a été amplifié par l’invention du stérilet (1928) et de la pilule (1956), l’abolition des lois répressives condamnant contraception et avortement, la libération de la femme accompagnée de la fin de la glorification du statut de mère, l’épanouissement de l’individu en dehors de la sphère familiale, etc.. D’où une baisse de la fécondité qui aboutit aujourd’hui à une diminution significative de la population au Japon, en Allemagne, en Italie, en Corée du Sud, etc. il s’agit d’une évolution en douceur de la société dans laquelle les politiques étatiques (qui restent le plus souvent natalistes) ne sont pour rien.

Notons qu’en Inde, la politique de stérilisation forcée décrétée en 1975 par Indira Gandhi a été abandonnée, et le gouvernement désavoué. En Inde aujourd’hui, les assistantes médico-sociales, accréditées par le gouvernement, présentent aux femmes toutes les options : les injections contraceptives, la pilule ou encore le préservatif. Elles sont présentes dans chaque centre de santé local des zones rurales et misent sur la responsabilisation des femmes et des hommes. Selon la dernière enquête nationale sur la santé de la famille, réalisée entre 2019 et 2021, en Inde 37,9 % des femmes mariées et en âge de procréer optent pour la stérilisation comme moyen de contraception ; c’est pour elles souvent synonyme de libération. A l’inverse, la stérilisation masculine, pourtant plus simple d’un point de vue chirurgical, stagne. Seuls 0,3 % des hommes y ont recours. L’Inde présente désormais un indice synthétique de fécondité de 2, au-dessous du seuil de remplacement, fixé à 2,1. Le contrôle des naissances se fait à la base, il ne vient pas du sommet. L’État doit accompagner le mouvement social, il ne peut le modeler à sa guise sur la longue période.

Laisser croire que parler de maîtrise de la fécondité, c’est obligatoirement aller vers une société contraignante allant contre le libre-arbitre des individus, c’est donc faire preuve de ce qu’on appelle le sophisme de la pente glissante. Il s’agit d’une forme de pétition de principe consistant à affirmer sans preuves historiques que ce que dit ou pense l’autre déclenchera une chaîne d’événements tous plus dommageables les uns que les autres. Emmanuel Pont, actuellement célébré par les médias, en est un spécialiste : « Dans l’histoire, les politiques de contrôle des naissances se sont toujours mal passées. Il y a un historique assez sombre d’abus de stérilisations forcées, d’eugénisme finalement. La frontière est ténue, entre décider qui a le droit d’avoir un enfant et qui a le droit de vivre… Et c’est aussi une politique qui serait imposée aux femmes, aux minorités, encore une fois…1

Notons au contraire que les régimes autoritaires imposent le natalisme, les exemples historiques sur ces pratiques lapinistes sont innombrables. Ainsi Mao, Ceaucescu, Khomeini, Erdogan, Bolsonaro et bien d’autres. Ce sont ces régimes politiques non démocratiques qui doivent être condamnés. Pas les malthusiens qui veulent que le niveau de la population soit conforme aux niveau des ressources naturelles et qui font confiance au sens de la responsabilité des personnes.

Un malthusien d’aujourd’hui applique la formule gandhienne « la fin est dans les moyens comme l’arbre dans la semence ». Il ne peut être accusé de vouloir instaurer la violence étatique. La dénomination de l’association « Démographie Responsable » va dans le bon sens ; nous conseillons à toutes les personnes inquiètes d’un monde de 8 milliards d’êtres humains d’adhérer.

https://www.demographie-responsable.org/nous-rejoindre.html

1. https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/2022-11-14/faut-il-arreter-de-faire-des-enfants-pour-sauver-la-planete-voici-les-reponses-de-deux-experts-7964dc7d-93c2-4d61-9cbf-9d967546b9c4

La descente démographique en douceur Lire la suite »

Surpopulation, tabou médiatique et lectorat

Il existe un important décalage entre la représentation de la question démographique par les médias, insouciante, et la perception du citoyen, inquiet dans ses commentaires. Par exemple un journal local, La Charente Libre, se contente le 16 novembre 2022 d’une infographie :

https://www.charentelibre.fr/international/infographie-2-5-milliards-en-1950-8-milliards-en-2022-les-chiffres-cles-de-la-population-mondiale-12997858.php

Les commentaires de l’article

Yukio : Et moi et moi et moi.

DCV @Yukio Sept cent millions de chinois à l’époque de Dutronc

vladimir : Quoiqu’on dise mais c’est quand même au génie humain du capitalisme si aujourd’hui l’humanité arrive à nourrir et à soigner 8 milliards d’humains. Il suffirait d’une période humide qui toucherait la Russie, La Chine et l’Ukraine pour voir une famine de 1 ou 2 milliards d’humains

אב בודד  : Bon de toute façon tout rentrera dans l’ordre, deux solutions, de façon douce par notre volonté ou de la façon qu’utilise la nature et là, il ne faudra pas dire, on ne savait pas, on a eu un avant gout avec le covid, la prochaine fois ça risque de ne pas être aussi calme, le jour où on va se prendre une pandémie genre fièvre hémorragique, on aura une coupe drastique dans la démographie, c’est surtout ça qui me fait peur parce que ce n’est qu’une histoire de temps.

Réactionman : C’est bien pour ça que nos hautes autorités cherchent un moyen pour faire de la sélection  » naturelle « . Le Covid aurait pu commencer, mais ce n’était pas suffisant alors va falloir retrousser les manches et trouver autre chose de plus …..J’ai bien quelques idées, mais…..

Dominique Mounier : La démographie en chute libre ? Normal, le sperme ressemble de plus en plus à du bouillon de moules marinières .

Ano120288 : Plus on est de fous plus on rigole.!!!!!—– Mais en 2080 avec une population de plus 30% , je ne pense pas que d’ici-là .La surface habitable du globe aura forci de 30 % .—Ne reste que deux deltas . Colonisations sur et sous les mers. Ou d’autre planètes . Et ils ne pourront qu’ écrire ; Ici il y a trop de fous ,et on ne rigole plus !!!

Orginal Casse Burnes : mouai.. ca va faire un sacré paquet de migrants ca encore..

Libre penseur Libéral : Je n’entends pas beaucoup nos écolos gauchos aborder le sujet. Et pourtant je me dis avec ma petite tête que si la population se stabilisait on laisserait plus de place à la diversité biologique. Le problème est que le côté gaucho de nos écolos et pris à revers…. Il est plus facile d’attaquer tel ou tel milliardaire qui utilise un jet.

Complément d’analyse

Sur ce blog biosphere, nous cherchons toujours à approfondir. Actualisons les paroles de Dutronc, chiffres arrondis à l’inférieur :

700 millions de Chinois en 1966 => 1,4 milliards en 2022

Trois ou quatre cent millions de Noirs => 655 millions

80 millions d’Indonésiens => 276 millions

Cinquante millions de Vietnamiens => 98 millions

Retenons aussi ce que les paroles de la chanson révélaient de notre inertie en matière démographique :

« Et moi, et moi, et moi, Avec ma vie, mon petit chez-moi, Mon mal de tête, mon point au foie, J’y pense et puis j’oublie, C’est la vie, c’est la vie

« Et moi, et moi, et moi, Avec ma voiture et mon chien Son Canigou quand il aboie J’y pense et puis j’oublie C’est la vie, c’est la vie

Cinquante millions de gens imparfaits Et moi, et moi, et moi Qui regarde Catherine Langeais À la télévision chez moi J’y pense et puis j’oublie

NB : La population mondiale en 1966 était de 3,3 milliards, en 2022 elle arrive à 8 milliards, plus du double…

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Pour une Démographie Responsable, les livres

L’association « Démographie Responsable » est la seule en France à militer pour une décroissance démographique. Plusieurs de ses membres ont publié un livre, en voici une présentation.

Alerte surpopulation – Le combat de Démographie Responsable (Edilivre, octobre 2022)

de Michel Sourrouille, enseignant en sciences économiques et sociales

Nous sommes beaucoup trop nombreux sur cette Terre. Non seulement il y a des famines, des guerres et des épidémies, mais aussi chômage de masse, surexploitation des ressources, réchauffement climatique, extinction des espèces… Comme l’avait indiqué Malthus au début du XIXe siècle, notre nombre augmente tendanciellement plus vite que nos ressources. Ce livre donne les moyens de bien comprendre ce message, inquiétant et toujours d’actualité.

C’est aussi un soutien à l’association « Démographie Responsable » qui milite pour une maîtrise raisonnée et raisonnable de la fécondité humaine. Si les mots « surpopulation », « malthusien » et « engagement  individuel et collectif » faisaient irruption dans le débat public, ce livre aurait atteint son objectif.

Le défi du nombre (Baudelaire, 2e trimestre 2022)

de Didier Barthès, porte-parole de l’association« Démographie Responsable », avec Antoine Waechter, candidat des Verts à l’élection présidentielle de 1988

Quand la sixième extinction n’est plus discutable, quand c’est l’équilibre entier de la biosphère qui se trouve menacé, il n’est plus possible de passer sous silence la question du nombre des hommes. Parce que nos effectifs toujours croissants nous conduisent à occuper tous les territoires du vivant, parce que, sauf à imposer la pauvreté aux plus riches qui ne veulent pas y revenir et aux plus pauvres qui veulent y échapper, notre nombre est et sera toujours un facteur multiplicatif de toutes les pollutions, de toutes les empreintes de l’homme sur la Terre. C’est un défi colossal que de maîtriser notre démographie, que d’assurer en douceur un retournement des tendances, c’est à dire la stabilisation de nos effectifs puis leur décrue. Économiquement et démographiquement l’équilibre de nos sociétés est basé sur la croissance. Or, c’est aujourd’hui une option qui n’est plus envisageable : la Terre est saturée. 

C’est la maîtrise de nos effectifs qui conditionne nos chances de lutter efficacement contre l’effondrement qui s’annonce. Après avoir montré combien la situation démographique d’aujourd’hui constitue une exception, un pic forcément non durable dans l’histoire de notre espèce, et avoir également détaillé les situations très diverses que connaissent les différents pays, Antoine Waechter et Didier Barthès explorent les différents volets de la question, écologique, alimentaire, économique, religieux et politique. Il est urgent que la régulation se fasse de notre propre volonté plutôt que par la confrontation forcément brutale aux limites de notre planète.

Permis de procréer (Albin Michel, 2019)

d’Antoine Buéno, ESSEC et Sciences-Po

Le permis de procréer d’Antoine Bueno est proche des objectifs de l’assistance sociale avec suivi des enfants déjà là et pourrait aboutir à ce qui existe déjà dans les cas extrêmes, un jugement de déchéance parentale : « De même qu’il faut avoir une compétence pour conduire une voiture, il faut à l’évidence une compétence pour être parent. Il est donc nécessaire de fixer des critères pour être éligible à la parentalité (critères médicaux, d’âge, de moralité…)…

Tandis que les transitions énergétiques, agricoles et industrielles sont des mastodontes difficiles à remuer, la maîtrise démographique apparaît d’une simplicité évangélique. il suffit de préservatifs et de stylos. Cela pourrait être mis en place en finançant le planning familial mondial et ses besoins en contraception partout où il y a lieu, ainsi que la scolarisation des filles dans le monde entier : «  A lui seul, le financement du planning familial suffirait à réduire de 40 % l’accroissement de la population mondiale. En effet on dénombre plus de 30 millions de naissances non désirées sur la planète pour 80 millions de personnes en plus chaque année. Quant à la scolarisation des filles, son impact démographique est majeur. Plus les filles vont à l’école, plus le taux de fécondité baisse rapidement et fortement. Féminisme et environnement, même combat, accélérer la transition démographique revient à mettre en adéquation droits des femmes et droits de la nature. Comparé à ce que les transitions économiques réclameront, une telle politique aurait un coût dérisoire : 43 milliards de dollars par an selon l’UNFPA (Fonds des Nations unies pour la population) dont 4 pour couvrir les besoins des femmes en planification familiale et 39 pour scolariser les filles jusqu’au secondaire »

Moins nombreux, plus heureux – l’urgence écologique de repenser la démographie (Sang de la Terre, 2014)

Collectif, dont Didier Barthès et Michel Sourrouille. Sommaire :

Annaba : « les décroissants ne peuvent qu’être malthusiens ».

Didier Barthès : « Un droit contre tous les autres. »

Théophile de Giraud : « Save the planet, make no baby !»

Alain Gras : « La surchauffe de la croissance ».

Alain Hervé :  l’inconvénient d’être humain ».

Corinne Maier : « la grande baby-llusion ».

Jacques Maret: « Population, alimentation, agronomie et famines »

Jean-Claude Noyé : « contraception et avortement, ce qu’en disent les religions »

Pablo Servigne : « 9 milliards en 2050 ? Pas si sûr »

Michel Sourrouille : « la décroissance des migrations sur une planète close et saturée ».

Michel Tarrier : « Notre occupation indue des niches écologiques des autres espèces.

Jean Christophe Vignal : « Penser la dénatalité est un exercice difficile ».

La dénatalité pourrait favoriser le bonheur sur Terre, c’est l’aventure qui est proposée dans ce livre…

Démographie, climat, migrations : l’état d’urgence (Fauves éditions, 2017)

de Jean-Loup Bertaux, docteur en géophysique

Avant le 19ème siècle, sur les 6 enfants en moyenne qu’une femme mettait au monde, seuls deux d’entre eux arrivaient à l’âge adulte. Mas ce fut bientôt 6 sur 6 qui se retrouvèrent en âge de procrée : d’où une croissance exponentielle depuis 1800 environ. Il faut libérer la parole en ce qui concerne la surpopulation. Bouchons sur les routes, entassement dans le métro, plages bondées, régions autrefois sauvages et maintenant bétonnées, air pollué dans les méga-cités, chaque jour nous donne des occasions de nous dire que si nous étions moins nombreux, la vie en serait beaucoup plus agréable. Plus cette période de surpopulation aura été grande, pire auront été les dégâts infligés à la planète, dont certains irréversibles comme la disparition des espèces. Mais quand j’entreprends d’expliquer mon point de vue, un bon nombre de personnes me demandent qui je veux tuer, et de quelle façon ? Ces interlocuteurs n’ont pas l’air de comprendre que pour baisser la population, il y a une autre manière, qui est la mort naturelle !

En avril 2016 lors du congrès de l’European Geophysical Union, j’interpelle : « Étant donné tous les problèmes que posent une population démesurée, et l’empreinte écologique globale qui dépasse déjà ce que peut produire la Terre, pouvez-vous nous donner un seul argument pour dire que l’humanité serait mieux à douze milliards qu’à 7 milliards. » Réponse de James Woudhuysen : « C’est grâce à la réflexion de ces 5 milliards de cerveaux supplémentaires qu’on trouvera comment les nourrir ! » Cette réponse consternante était une insulte à l’intelligence des 7 milliards qui existent déjà, qu’il déclare incapables de trouver ce que 5 milliards de plus trouveraient facilement. Parler de « développement durable » quand la planète en est déjà à plus de 7 milliards d’habitants (en 2011, 8 milliards en 2022), cela n’a plus guère de sens.

Parce que l’action sur la démographie est une action assez lente, il faut la déclencher dès maintenant. Tout retard sur ce chapitre sera chèrement payé par nos descendants. Le concept de famille nombreuse fut en son temps auréolé de prestige ; maintenant il faut le voir plutôt négativement. Un enfant, ça va ; trois, bonjour les dégâts !Il nous faut jouer simultanément sur les deux facteurs que sont le niveau de consommation individuelle et la taille de la population. Contraception maintenant ou massacre demain. Nous avons le choix entre supprimer de futurs migrants avant qu’ils ne naissent, ou les recevoir à la mitrailleuse lourde par nos descendants. En un mot comme en cent, pour que nos enfants soient heureux, il faut qu’ils soient moins nombreux.

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Le planning familial international, nataliste

Lire leurs textes est hallucinant, à 8 milliards la notion de surpopulation n’existe pas. Circulez, y’a rien à voir !

Journée des 8 milliards – Célébré en marge de la Conférence internationale sur le planning familial

Selon les prévisions, la population mondiale devrait atteindre 8 milliards d’individus le 15 novembre 2022. Huit. Si l’on fait pivoter horizontalement le chiffre (8), on obtient le symbole de l’infini (∞). Huit milliards d’entre nous, c’est la possibilité d’influer sur notre avenir commun. En protégeant les droits individuels, nous pouvons libérer le potentiel illimité des personnes du monde entier pour relever les défis auxquels les sociétés sont confrontées, ainsi que les difficultés globales qui nous mettent toutes et tous en danger. Ce seuil historique est à la fois une occasion de se réjouir et une opportunité d’appeler l’humanité tout entière à trouver des solutions aux problèmes que nous connaissons.

https://www.unfpa.org/fr/events/day-of-8-billion

Le 15 novembre 2022, notre monde comptera 8 milliards d’individus. Voilà un chiffre à célébrer, mais aussi une occasion de réfléchir : comment créer un monde où 8 milliards d’entre nous peuvent s’épanouir ? La croissance de notre population témoigne des progrès de l’humanité, notamment de réductions de la pauvreté et de l’inégalité des genres, d’avancées dans la santé, et d’un accès élargi à l’éducation. Cela a permis à un plus grand nombre de femmes de survivre à leur accouchement, à plus d’enfants de survivre au-delà des premières années de vie, et a eu pour résultat des vies plus longues et en meilleure santé, décennie après décennie.

(Mais) les taux de natalité varient d’un pays à l’autre : certaines populations sont toujours en croissance rapide, d’autres commencent à décliner. Derrière ces tendances, quelles qu’elles soient, se cache un très grand manque de choix pour la majorité des individus. La discrimination, la pauvreté et les crises, ainsi que des politiques coercitives portant atteinte aux droits reproductifs des femmes et des filles, privent bien trop de personnes de soins de santé sexuelle et reproductive et d’information en la matière, notamment de contraception et d’éducation à la sexualité. En tant que communauté internationale, nous sommes face à de grandes difficultés. Pour y répondre, pays et communautés doivent faire preuve de résilience. Cela passe par un investissement dans les individus et par des sociétés inclusives, pour que toutes et tous puissent bénéficier d’une qualité de vie leur permettant de s’épanouir dans un monde en constante mutation. Il nous faut investir dans l’amélioration des infrastructures, de l’éducation et de la santé, et garantir l’accès aux droits et à la santé sexuelle et reproductive.

  • Nous devons systématiquement supprimer les obstacles, qu’ils soient liés au genre, à la race, au handicap ou au statut migratoire.
  • Nous devons repenser nos modèles de croissance qui ont mené à la surconsommation et alimenté la dégradation de l’environnement et les changements climatiques.
  • Nous devons nous assurer que les pays les plus pauvres aient les ressources nécessaires pour assurer le bien-être de leurs populations en pleine croissance.

Toutefois, si les tendances démographiques peuvent guider les choix politiques que nous faisons en tant que sociétés, il existe d’autres choix – comme celui d’avoir ou non des enfants et à quel moment – que les politiques ne peuvent dicter, car ils appartiennent à chaque individu. Ce droit à l’autonomie corporelle sous-tend tous les droits humains et constitue une fondation solide pour des sociétés résilientes, inclusives et prospères, capables d’affronter les défis de notre monde.

Lorsque notre corps et notre avenir nous appartiennent,  nous sommes plus fort·e·s : #8MilliardsEnsemble. 

Pour avoir un autre discours,

Alerte surpopulation – Le combat de Démographie Responsable

https://www.edilivre.com/alerte-surpopulation-michel-sourrouille.html/

A commandes à la FNAC

https://livre.fnac.com/a17437174/Michel-Sourrouille-Alerte-surpopulation

 

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8 milliards, le point de vue de Michel C

L’intégrale d’un commentateur, Michel C, à propos de notre dernier post :

8 milliards, crainte ou déni, deux expertises

Michel C : Analyse personnelle. Désolé, mais cette fois ce sera un peu plus long. En espérant donc ne pas être coupé au «montage». Les articles de Biosphère se suivent et se ressemblent. Ces «débats» aussi. La seule chose qu’ils puissent faire, c’est me conforter dans mes convictions. Le 19 NOVEMBRE 2022  (“Emmanuel Pont, un démo-sceptique”) j’ai commenté vite fait ce débat qui s’est tenu le 15 novembre sur ARTE. Mon résumé tient en une petite phrase : Débat courtois, qui ne m’a absolument rien appris que je ne sache déjà.

Je n’ai pas la prétention de me présenter comme un expert de quoi que ce soit. Comme toujours, j’essaie seulement de faire fonctionner ce qu’il me semble être mon esprit critique. D’être logique, méthodique, etc.

1) Le titre : « 8 milliards, crainte ou déni, deux expertises »
1.1) Comme si tout le monde, déjà, connaissait réellement ce chiffre. Et/ou mesurait réellement ce qu’il signifie. Comme s’il suffisait de dire à quelqu’un «La planète compte 8 milliards d’êtres humains», ou «la fortune de Jeff Bezos est de 144 milliards d’euros», pour que l’informé soit en mesure d’en penser quelque chose de forcément intéressant. C’est pourtant sur ce postulat que fonctionnent les sondages.
1.2) Comme si ce chiffre ne pouvait se traduire que par ces deux seules attitudes : la crainte OU le déni. C’est alors oublier l’indifférence, l’acceptation, la résignation et autres. Et bien sûr aussi l’obsession.

Pour ce qui est de la crainte (la peur), on ne peut pas faire comme si toutes les variantes se valaient (un peu, beaucoup, passionnément etc.).
Pour ce qui est du déni, de réalité je suppose, j’estime qu’on devrait déjà commencer par bien s’informer sur la chose.

2) « Le membre de l’association Démographie responsable […] est formel : en aucun cas, il ne faut imposer de mesures autoritaires. »
Le membre dont il est question ici est l’expert Michel Sourrouille. Dans le débat sur ARTE c’était Didier Barthès (porte-parole de l’association DR) qui parlait. Tous les deux sont donc, publiquement, sur la même longueur d’onde en ce qui concerne ces fameuses «mesures autoritaires». Très bien.

N’empêche que le discours de Michel Sourrouille, ainsi que son attitude, ses stratagèmes etc. notamment sur ce blog m’obligent à m’interroger. Nous pourrions alors remplir des pages, et leur poser une foule de questions. Juste pour bien cerner ce que tout le monde entend par «mesures autoritaires».

3) « Je trouve que c’est un débat qui devient rapidement glissant. » (E. Pont)
C’est notamment l’emploi de cet adjectif dans cette phrase qui a valu à Emmanuel Pont de se voir accusé par Biosphère (Michel Sourrouille) d’utiliser le fameux sophisme de la pente glissante. Autrement dit d’être malhonnête, un bonimenteur et autres «gentillesses» dont Michel Sourrouille affuble régulièrement et systématiquement tous ceux qui ne sont pas sur sa Ligne. Moi-même, par exemple.

Lire, Emmanuel Pont, sophiste de la pente glissante

4) 8 milliards… débat OU «débat» ?
J’ai bien sûr commenté cette histoire de glisse. Comme tout un tas d’autres éléments du discours malthusien, comme tout un tas d’autres points qui sont loin d’être clairs. Mais à quoi bon ? Et je ne compte plus les fois où j’ai dit que ce débat était pipé, «miné» comme disent d’autres, qu’il n’y a pas de débat à proprement parler. Et donc que ce type de «débat» ne peut, AU MIEUX, que tourner en rond. C’est à dire qu’il ne peut mener à RIEN. Rien de BON en tous cas.

Seulement en disant ça, je me vois moi-même qualifié de «sophiste de la pente glissante». C’est donc bien ce que je dis, nous restons condamnés à tourner en rond, à parler pour rien, si ce n’est pour faire monter la Pression, échauffer les esprits, toujours plus, comme s’ils ne l’étaient pas assez comme ça, etc. etc.

( Fin )

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8 milliards, crainte ou déni, deux expertises

Voici, dans Ouest-France du 14 novembre 2022, le compte-rendu d’un débat qui oppose Michel Sourrouille à Emmanuel Pont.

Faut-il arrêter de faire des enfants pour sauver la planète ?

Voici les réponses de deux experts

Par Juliette BROSSAULT

La planète comptera 8 milliards d’êtres humains à partir du 15 novembre 2022, selon l’Onu. Certains observateurs tirent la sonnette d’alarme : il faudrait, selon eux, limiter la croissance de la population mondiale pour éviter la catastrophe climatique. D’autres estiment que ce n’est pas la solution, que seul un changement de nos modes de vie permettrait de s’en sortir. Décryptage avec les experts Michel Sourrouille et Emmanuel Pont.

Le 15 novembre 2022, le cap des 8 milliards d’habitants sur la planète sera franchi, estime l’Onu, l’Organisation des nations unies. Un chiffre qui pourrait atteindre les 9,7 milliards en 2050 et les 10,4 milliards dans les années 2080 ! À l’heure où les alertes sur le changement climatique se multiplient, cette démographie galopante est un problème, estiment certains experts. D’autres jugent au contraire que concentrer la lutte contre le changement climatique sur une baisse de la natalité serait une erreur. Les experts se divisent sur la question.

« Nous allons au désastre parce que la population augmente beaucoup trop vite », affirme ainsi Michel Sourrouille, auteur du livre » Alerte surpopulation : le combat de démographie responsable » (éditions Édilivre). L’homme de 75 ans se dit malthusien, une doctrine inspirée des travaux de l’économiste britannique Thomas Malthus, qui prône une baisse de la natalité pour que la croissance de la population ne surpasse pas celle des ressources. L’association Démographie responsable, dont il est membre, souhaite que « les personnes deviennent conscientes de leur capacité à changer la planète, qu’ils se sentent responsables ». Il ajoute : « Je suis très surpris que ce soit la seule association en France qui réfléchisse à la question démographique. »

Stabiliser la population, voire la diminuer, est la solution pour sauver la planète, pense Michel Sourrouille : « On ne peut pas vivre plus nombreux que les ressources que la planète nous donne. C’est la loi des rendements décroissants : plus on prend des ressources à la Terre, plus on l’épuise. »  En 2022, le jour du dépassement – la date à partir de laquelle l’humanité a consommé l’ensemble des ressources que la planète peut régénérer en un an, calculée par le Global Footprint Network – a été établi au 28 juillet…

Pour Emmanuel Pont, ingénieur et auteur du livre « Faut-il arrêter d’avoir des enfants pour sauver la planète ? » paru en février 2022 aux éditions Payot, le problème est moins la hausse de la population que nos façons de vivre et de consommer. « Il faut changer nos modes de vies, les mécanismes politiques, économiques de la société, la répartition des pouvoirs et des richesses entre les pays, la culture consumériste », détaille-t-il.

Il rappelle aussi que la croissance démographique est surtout importante en Afrique – ce sont les « pays d’Afrique subsaharienne qui devraient contribuer à plus de la moitié de l’augmentation prévue jusqu’en 2050 », selon le département des affaires économiques et sociales de l’Onu – un continent au poids écologique très faible. Alors que dans les pays riches, les plus pollueurs, le taux de fécondité soit le nombre moyen d’enfants par femme, ne fait que diminuer. Il atteint moins de 1,5 enfant par femme, en Europe, en 2022. « En France, on est déjà en surnombre », estime pour sa part Michel Sourrouille.

Le géant asiatique, la Chine, plus gros pollueur de la planète, devrait aussi connaître une baisse démographique, avec 110 millions d’habitants en moins entre 2022 et 2050, ce qui représente 8 % de sa population, selon la projection de l’Onu. Au total, Emmanuel Pont rappelle que la population devrait se stabiliser sur Terre à 10,4 milliards personnes vers 2080 jusqu’à la fin du XXIe siècle. Prôner une politique de baisse de la natalité reviendrait à « imposer les conséquences de nos modes de vie au reste du monde », analyse-t-il.

Emmanuel Pont pointe aussi du doigt la chronophagie d’une politique de contrôle des naissances. « Il faut beaucoup de temps pour que la population évolue. J’avais fait le calcul, si on introduit la politique de l’enfant unique en France, il faudra attendre à peu près 2100 pour que la population soit divisée par deux, détaille-t-il. Sachant que l’objectif est d’atteindre la neutralité carbone en 2050, il sera déjà trop tard. » Il ajoute : « J’avais calculé le poids d’avoir un enfant dans une famille « écolo », c’est-à-dire qui fait des efforts pour réduire fortement ses émissions, et on arrivait autour d’une tonne par an. Ce n’est pas négligeable, donc je ne pense pas que ça soit absurde de ne pas avoir d’enfants pour cette raison. Mais cela ne me semble pas important par rapport au reste, ce n’est pas la priorité et cela ne suffirait pas. »

Michel Sourrouille pense au contraire que la croissance démographique et nos modes de vie sont liés : « Tout est interdépendant, il ne faut pas séparer les problèmes. » Il prend l’exemple de la voiture individuelle, source d’émissions de gaz à effet de serre. Pour chaque automobile, il faut un conducteur : « Donc s’il y a beaucoup trop d’automobiles, c’est qu’il y a beaucoup trop de conducteurs. Nous ne pouvons pas séparer la démographie de nos modes de vie. Il faut penser à réduire notre niveau de vie à l’occidentale et ne pas continuer à augmenter la population », souligne-t-il.

Le membre de l’association Démographie responsable déplore la politique nataliste du gouvernement français. Il pointe les allocations familiales qui favorisent les familles nombreuses ou le système des retraites qui est un « cercle vicieux », selon lui : « Il faut faire des jeunes pour payer les retraites… » Pour faire face à la croissance démographique en Afrique, il faudrait selon lui que les pays riches consacrent des aides au développement des plannings familiaux. Mais il est formel : en aucun cas, il ne faut imposer de mesures autoritaires.

Un avis partagé par Emmanuel Pont : « Dans l’histoire, les politiques de contrôle des naissances se sont toujours mal passées. Il y a un historique assez sombre d’abus de stérilisations forcées, d’eugénisme finalement. La frontière est ténue, entre décider qui a le droit d’avoir un enfant et qui a le droit de vivre… Et c’est aussi une politique qui serait imposée aux femmes, aux minorités, encore une fois. » Arrêter de faire des enfants « pour sauver la planète » pose aussi « des questions philosophiques sur le droit à procréation », poursuit-il. « On ne va pas mettre le fait de faire des enfants sur le même plan que des choix de consommation comme prendre l’avion ou manger un steak… Je trouve que c’est un débat qui devient rapidement glissant. »

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8 milliards, crainte ou déni, deux expertises Lire la suite »

Des éco-terrorisants au parlement !

La déconsidération de l’écologie prend souvent la forme du sophisme de la pente glissante : exagérer ce qu ’on dit ou prtique pour en dénier la validité. Ainsi le fait de traiter les écolos de Khmers verts, d’Ayatollahs de l’écologie, d’écoterroristes, et même au niveau de nos élus d’écototalitarisme. Ainsi des défenseurs de la corrida, un spectacle vivant qui remonte à la première moitié du XVIIIe siècle.

Dans une tribune du MONDE, plus de deux cents élus, dont Christophe Castaner et Bruno Retailleau, défendent la corrida et s’opposent à « l’écototalitarisme » : « Interdire la corrida, c’est interdire une culture et humilier une partie de nos concitoyens. Nous ne l’accepterons pas. Du sapin de Noël à la chasse, du barbecue amical aux rêves d’enfants de devenir aviateur, nous ne voulons pas interdire, normer, supprimer, effacer. Nous sommes des défenseurs acharnés de la liberté, et des opposants résolus à l’écototalitarisme. Nous croyons à la défense de la condition animale, mais cela ne doit pas servir d’alibi pour effacer nos singularités culturelles, nos marqueurs régionaux, bafouer le respect d’autrui et la fraternité qui fonde notre République »

Le point de vue des écologistes

CH TokTik : Ecototalitarisme..wow…et pourquoi pas éconazisme, ça sonne encore mieux.

lanceleaudulac : Déposer une proposition de loi au parlement pour l’interdiction de la corrida, c’est du totalitarisme ? Ouhaou ! Et ils sont 200 à avoir signé !

Thierry Reboud : Ecoterrorisme, écototalitarisme… Il faudrait peut-être suggérer aux zozos qui nous gouvernent d’arrêter les drogues dures. C’est à peu près aussi niais que les excités qui traitaient Macron de dictateur. Passé un certain point de logorrhée, il ne faut pas s’étonner que les mots n’aient plus aucun sens.

Vampyroteuthis : C’est quand même un signe qui montre que l’opposition à l’écologie s’essouffle de plus en plus. C’est la propension à associer de manière sémantique l’écologie à tout un tas d’horreurs pour conforter une réaction de rejet. Nous attendons avec impatience écotchernobyl, écholocauste, voire et ce serait un coup fatal écolibéralisme.

Lucy : Regardez un peu « les instruments qui ne provoquent pas la souffrance du taureau » : – lances à enfoncer dans la nuque pour couper les muscles du dos, obligeant l’animal à regarder le sol. – harpons à enfoncer dans la plaie mais pas trop pour que le spectacle dure un peu. – épée pour mettre à mort l’animal. Tout cela pour faire bander les vieux qui regardent en criant olé afin de couvrir les hurlements de douleur de l’animal (entendus dans mon appartement à Barcelone situé à coté des arènes, fenêtres fermées).

DTGE : Au nom de traditions dignes des jeux du cirque, la corrida, la chasse à courre ou celle d’espèces d’oiseaux menacées perdurent… « Panem et circenses » disaient les romains. Être responsable en démocratie ce n’est pas faire plaisir à des minorités qui s’accrochent à des pratiques d’un autre âge irrespectueuses du bien être animal…

Pythéas : Il ne reste plus qu’à réhabiliter les combats de gladiateurs. Après tout, c’est beau quand on est spectateur. Et puis, ça nous replongerait dans la culture et la tradition antique. C’est quand-même aussi notre héritage culturel, non ? Et puis tous ces élus retrouveraient un privilège jouissif : épargner la vie ou faire égorger le vaincu. Bandes d’éco-totalitaristes anti-corrida, vous voudriez nous priver de ça ?

Haïdouk : Sont-ils également pour rétablir le droit de fumer dans les espaces publics fermés ? Pour le rétablissement de la pratique si charmante du supplice de la roue ou de l’écartèlement ?

PRC : Bahhh. On peut dire que l’on tue sur Terre environ 100 milliards d’animaux de boucherie par an alors la corrida, ça ne représente pas grand chose. PM22 fait remarquer qu’en plus on commence par la corrida et dieu sait où ça se terminerait ? L’interdiction du foie-gras ? des huîtres que l’on mange vivantes ? Jusqu’à ce qu’un jour on autorise les émissions de téléréalité où les candidats désarmés sont poursuivis par des chasseurs (multiples versions de ce cauchemar en SF). Que les amateurs de corrida passent plutôt aux rapports sado-maso, au moins le partenaire est consentant.

Michel SOURROUILLE : J’ai fait un rêve, merveilleux rêve, qu’un homme beau et costaud se retrouve dans l’arène, tout nu. Nous avons sélectionné cet homme pour sa force et son intelligence, nous l’avons élevé avec d’autres dans l’ignorance de son sort funeste, nous l’avons choisi pour mourir aujourd’hui en public. Ainsi va la vie. Il entre sur le sable, aveuglé par les projecteurs, court à droite ou à gauche, ne sait où aller, ce qu’on attend de lui. Une clameur gonfle, un taureau entre à son tour, majestueux dans sa robe noire, il salue la foule en délire. L’homme comprend brusquement, ce sera une lutte à mort, il cherche comment se défendre, on lui lance un petit couteau. Le spectacle commence. Le taureau, mon frère, va sortir vainqueur, presque toujours. Mais mon cœur pendant le combat a comme d’habitude défailli pour les risques que le taureau devait prendre face à cet animai sur deux pattes bien armé de sa lame d’acier.

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La référence à Malthus devient incontournable

Le nataliste Alfred Sauvy a fait son temps, celui de la France des Trente Glorieuses ; on voulait atteindre 100 millions de personnes sans se soucier de la durabilité des ressources. Aujourd’hui, alors qu’on vient de dépasser 8 milliards d’êtres humains sur une planète dévastée par le croissancisme, la référence à Malthus devient incontournable.

Malthus expliquait dès 1798, dans son Essai sur le principe de population, que l’évolution démographique dépassait tendanciellement la disponibilité en ressources naturelles, à son époque la production alimentaire. Il était donc un précurseur de l’écologie qui préconisait la décroissance nécessaire dans un monde fini. Malthus est de retour, à notre époque qui a dépassé toutes les imites et commence à s’en mordre les doigts. Mais dans les archives du MONDE, il faut remonter à 2017 pour avoir une analyse (biaisée) du malthusianisme. Ce sera la seule jusqu’en 2022 !

Anne Chemin : « Lorsque Thomas Malthus publie en 1798, à Londres, son Essai sur le principe de population en tant qu’il influe sur le progrès futur de la société avec des remarques sur les théories de M. Godwin, de M. Condorcet et d’autres auteurs, il a à peine plus de 20 ans. Imitant les philosophes du XVIIIe siècle que son père admire, le jeune homme ouvre son essai par deux « postulats » : « Premièrement, la nourriture est nécessaire à l’existence de l’homme. Deuxièmement, la passion réciproque entre les sexes est une nécessité et demeurera à peu près ce qu’elle est à présent. »

« Thomas Malthus, qui étudie la relation entre la croissance de la production agricole et celle de la population, affirme que si l’humanité avait de la « nourriture à profusion et de la place en abondance », elle remplirait « des millions de mondes en quelques milliers d’années ». La finitude de la nature et la sagesse des hommes imposent cependant des freins à cette croissance démographique : un frein « destructif » ­­­­ – s’ils deviennent trop nombreux, les hommes se condamnent à mourir ou à vivre dans la misère – et un frein « préventif » – les plus éclairés pratiquent l’abstinence, ne faisant d’enfants que s’ils peuvent les nourrir. Les sombres prophéties de Malthus ont été démenties : la croissance et le développement des XIXe et XXe siècles ont montré que la fécondité et la productivité agricole n’étaient pas des données immuables et constantes. Ses mises en garde ont cependant longtemps hanté les débats sur la démographie et la croissance.

« Les analyses de cet économiste, qui était aussi un pasteur de l’Eglise anglicane britannique, ont donné naissance à un courant, le malthusianisme, qui prône un strict contrôle des naissances. Cette politique peut se faire de manière démocratique, par la diffusion de la contraception ou de l’avortement, mais aussi de manière autoritaire : la législation de la Bavière interdisait ainsi, au XIXe siècle, le mariage à ceux qui ne disposaient pas d’une fortune minimale, et la Chine a imposé, en 1972, un âge minimum au mariage avant de mettre en place la politique de l’enfant unique. Plus largement, le malthusianisme a souvent caractérisé une forme de pessimisme et de conservatisme obsédée par la question de la rareté. Le démographe et économiste Alfred Sauvy (1898-1990) qualifiait ainsi de « malthusiennes » les politiques qui cherchent à freiner la croissance démographique, mais aussi le développement économique. Lors de la publication du rapport du Club de Rome sur les « limites de la croissance », en 1972, il avait critiqué les convictions « malthusiennes » des partisans de la ­ « croissance zéro » : il estimait que la pression de la nécessité conduit les hommes à découvrir des solutions nouvelles. »

Des références récentes à MALTHUS

tribune de Démographie Responsable (2022/11/09)

L’enjeu des ressources alimentaires se trouvait déjà au centre des travaux de Thomas R. Malthus, qui soulignait, en 1798, l’incapacité de la production de nourriture à augmenter à proportion de la population, et plaidait donc pour une limitation de la croissance de cette dernière. Cependant, l’explosion démographique mondiale (multipliée par 8 depuis Malthus) n’avait pas produit la paupérisation massive pronostiquée ; l’accroissement de la productivité agricole, qui explique ce décalage, atteint aujourd’hui ses limites. De fait, la question de l’adéquation des ressources aux besoins en ce début de XXIe siècle est loin d’avoir disparu. Elle se polarise aujourd’hui principalement sur les besoins énergétiques, dont la satisfaction commande celle des besoins en biens et services.

Article du MONDE (2022/11/10)

La question de la surpopulation humaine se pose depuis le XIXe siècle. L’économiste britannique Thomas Malthus, notamment, avait mis en garde, dès 1798, avec son Essai sur le principe de population, contre l’inadéquation entre une croissance exponentielle de la population et une croissance linéaire des ressources. Les préoccupations concernaient alors principalement l’épuisement des ressources naturelles, puis, dans les années 1970, la pollution. Aujourd’hui, c’est principalement en émissions de gaz à effet de serre que se mesure l’impact de la population mondiale sur son environnement.

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Pour en savoir encore plus grâce au blog biosphere

Essai sur le principe de population (Malthus, 1798)

Tout savoir sur le terme malthusien

Définition de l’expression « néo-malthusien »

les textes de Malthus

20 août 2020, MALTHUS, considérations de Serge Latouche (1/13)

21 août 2020, pour mieux connaître le démographe MALTHUS (2/13)

22 août 2020, 1798, MALTHUS contre les optimistes crédules (3/13)

23 août 2020, MALTHUS, le prophète du sens des limites (4/13)

24 août 2020, MALTHUS, pour une maîtrise de la fécondité (5/13)

25 août 2020, MALTHUS, aider les pauvres n’est pas aider ! (6/13)

26 août 2020, Libérons MALTHUS de la critique marxiste (7/13)

27 août 2020, MALTHUS, décroissant nié par les décroissants (8/13)

28 août 2020, MALTHUS, un scientifique éclairé en 1798 (9/13)

29 août 2020, MALTHUS, un religieux en dehors du dogme (10/13)

30 août 2020, MALTHUS réfute avec rigueur les critiques (11/13)

31 août 2020, Actualisation de la question malthusienne (12/13)

1er septembre 2020, Biosphere-Info, les textes de MALTHUS (13/13)

textes complémentaires

Les Nations Unies deviennent malthusiennes

Pourquoi la France déteste-t-elle Malthus ? (analyse d’Emmanuel Todd)

Malthusien ou nataliste, faut choisir

Jean-Marc JANCOVICI devient malthusien

Jean-Marc Jancovici, coming out malthusien

Pablo Servigne, malthusien collapsologue

Alain HERVÉ, un malthusien historique

Corinne Maier, féministe et malthusienne

Yves Cochet, un politique malthusien

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Charlie Hebdo dénonce le planning familial

Nous avons passé un bon moment vendredi 18 novembre à lire les sommaires de la presse dans un bureau de tabac. Rien, absolument rien sur le franchissement mardi dernier de la barre des 8 milliards d’humains. Mais comme Charlie Hebdo indiquait en page Une « planning familial, l’universalisme et la laïcité à la poubelle », nous l’avons acheté.

Daté du mercredi 16 novembre Charlie Hebdo ne dit pas un mot de l’évènement le plus important de l’année 2022, le franchissement du seuil des 8 milliards par la multitude humaine. Ah, si, après lecture attentive, un dessin en page 5 qui rappelle en titre ce constat statistique, avec un couple US avec enfant dans un landau, les trois enceints, et l’homme qui dit : « Heureusement qu’on a arrêté l’avortement ». Eh oui, depuis un affichage publicitaire du planning familial, on sait aujourd’hui que même les hommes peuvent enfanter. Comme quoi la question démographique peut nous mener n’importe où ! Et l’interdiction faite à beaucoup trop de femmes d’avoir uniquement les enfants désirés nous faire outrepasser les limites de la planète.

Charlie nous en dit d’ailleurs un peu plus en page 4 sur le planning familial. Celui -ci devrait normalement s’intéresser avant tout à la maîtrise de la fécondité humaine. Mais lors de son dernier congrès du 4 au 6 novembre 2022, le mouvement a acté une ligne « intersectionnelle » au détriment d’une orientation universaliste. Rappelons que « intersectionnalité » est un concept récent utilisé dans les études de genre qui souligne la multiplicité des discriminations. Par exemple une femme noire peut être victime à la fois de racisme et de sexisme. Le féminisme universaliste considère de son côté que toutes les femmes sans exception doivent avoir accès à la même émancipation, quelles que soient leur couleur ou leur religion.

Le planning familial devrait être l’alliée principale de l’association Démographie Responsable, ses dérives idéologiques actuelles, plus proche de la défense des LGBT que des femmes, l’éloignent de la considération du fait que nous avons dépassé 8 milliards d’hommes, de femmes et d’enfants. Ce chiffre, synonyme de surpopulation, appelle nécessairement à un planning familial efficace.

Notons que le site du planning ne dit rien sur le passage aux 5 milliards, par contre il organise actuellement ce genre de manifestation :

Demain, on manifeste 💜✊ pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles !

Rdv à 14h place de la République à Paris, et partout en France #19novembreContreLesVSS

Le Planning Familial (@leplanning)

https://twitter.com/leplanning

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Emmanuel Pont, sophiste de la pente glissante

Un présupposé tendancieux du démo-sceptique Emmanuel Pont offre aux malthusiens la possibilité d’une contre-attaque.

Emmanuel Pont : « Dans l’histoire, les politiques de contrôle des naissances se sont toujours mal passées. Il y a un historique assez sombre d’abus de stérilisations forcées, d’eugénisme finalement. La frontière est ténue, entre décider qui a le droit d’avoir un enfant et qui a le droit de vivre… Et c’est aussi une politique qui serait imposée aux femmes, aux minorités, encore une fois… On ne va pas mettre le fait de faire des enfants sur le même plan que des choix de consommation comme prendre l’avion ou manger un steak… Je trouve que c’est un débat qui devient rapidement glissant. »

Réponse : Emmanuel Pont utilise un procédé rhétorique, le sophisme de la pente glissante. D’ailleurs le mot « glissant » est utilisé par Pont !

Le sophisme de la pente glissante est une forme de pétition de principe consistant à affirmer sans preuves que ce que dit ou pense l’autre déclenchera une chaîne d’événements tous plus dommageables les uns que les autres, ici « eugénisme, stérilisations forcées, politique imposée aux femmes ». Mr Dupont croit ainsi se dédouaner d’un dialogue, comme si le passage aux 8 milliards ne prêtait pas à réflexion collective sur le planning familial et le soutien international aux naissances désirées

Notez que dans un article du MONDE, Mr Pont utilise de même cette histoire de pente glissante de la façon suivante : « Les politiques démographiques vont souvent être des mesures coercitives qui vont s’appliquer sur les minorités, sur les femmes, des politiques de domination et de contrôle social… Le genre de gouvernement qui choisit qui a le droit de naître, c’est aussi le genre de gouvernement qui choisit qui a le droit de vivre. Ce n’est pas forcément le gouvernement qu’on veut… »

Le sophisme de la pente glissante est un élément de langage souvent utilisé par les réactionnaires. Il se retrouve aussi dans l’appellation de Khmers « verts » ou d’Ayatollahs de l’écologie affublée à ceux qui luttent contre la société thermo-industrielle ! Or que ce soit au niveau démographique ou au niveau écologiste, si on ne traite pas immédiatement et en douceur les maux qui nous touchent actuellement, l’avenir sera aux mesures autoritaires qui n’iront pas forcément dans le bon sens. Un néofascisme aura par exemple tendance à vouloir doper la natalité pour montrer ses muscles.

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Emmanuel Pont, un démo-sceptique

Consommation de terres et pression sur les ressources, alimentation, pollution, émissions de gaz à effet de serre, la démographie est parfois vue comme l’un des principaux moteurs des atteintes à l’environnement. Le 15 novembre 2022, alors que la population mondiale a atteint 8 milliards de personnes, Emmanuel Pont (« Faut-il arrêter de faire des enfants pour sauver la planète ? ») relativise la bombe démographique. Comme quoi LE MONDE donne toujours la parole à des négationnistes démographiques qui improvisent pour justifier un point de vue injustifiable.

Emmanuel Pont : La natalité et les taux de croissance de la population baissent partout dans le monde… Ça va continuer à augmenter, principalement en Afrique. Mais cette croissance, surtout située aujourd’hui en Afrique, va s’arrêter… Si la natalité baisse moins vite que ce qu’on aurait pensé en Afrique, c’est notamment à cause de la lenteur du développement, due à toutes sortes de raisons… On se rend compte que, notamment sur les aspects climatiques, la pollution est très largement dans les pays riches. Si on prend les pays à forte natalité, ceux qui ont plus de trois enfants par femme, aujourd’hui, c’est 20 % de la population mondiale, mais seulement 3 % des émissions de CO2, qui n’augmentent pas tant que ça. Donc, savoir si on est trop nombreux, c’est une question très théorique. En pratique, notre monde a tellement d’inégalités que ce n’est pas là que se pose la question aujourd’hui… Après, il y a là une question philosophique : est-ce qu’un Français aurait droit à plus d’émissions de CO2 qu’un Chinois, un Indien, un Africain ? Il n’y a aucune raison à cela… Dans les pays riches, globalement, les parents ont moins d’enfants que ce qu’ils voudraient, pour des raisons principalement d’ordre socio-économique (manque de stabilité, de perspectives, coût de la vie, coût de l’immobilier, etc.)… Quand on vit dans une grande ville, on est un peu tassés, mais c’est très efficace.

Les politiques démographiques vont souvent être des mesures coercitives qui vont s’appliquer sur les minorités, sur les femmes, des politiques de domination et de contrôle social… Le genre de gouvernement qui choisit qui a le droit de naître, c’est aussi le genre de gouvernement qui choisit qui a le droit de vivre. Ce n’est pas forcément le gouvernement qu’on veut…

Le point de vue des écologistes 

satho :Intérêt nul ! Merci au Monde d’être plus critique à l’avenir sur le choix de ses éditorialistes. E.Pont recycle dans un total amateurisme des données déjà mille fois diffusées par ailleurs. Il s’agit d’une sorte d’élève distrait et médiocre qui n’aurait compris qu’à moitié les analyses du Shift Project. D’après son CV, ce garçon, certes ingénieur Supelec, n’est jamais que l’unique salarié-dirigeant d’une start-up qui ne communique pas ses comptes, au bout de 9 ans, pour probable cause d’insuffisance de résultats. Cette personne n’a aucune légitimité, mais il conforte le courant dominant.

Matthias Macé : J’ai l’impression de lire les détracteurs de Malthus au début du 19e siècle. Effectivement, l’intelligentsia n’a pas évolué depuis. Consternant.

Revers lifté : Les propos de Mr Pont sont agaçants car ils sont imprégnés d’idéologie. Les méchants ce sont les riches et les gentils ce sont les pauvres, dont il ne faut surtout pas constater qu’ils font beaucoup d’enfants ! Ainsi résonne à chaque réponse la petite musique de l’écologisme gauchisant avec des commentaires guère convaincants sur l’interrogation majeure : car au final on ne nous empêchera pas de penser – chiffres à l’appui – que pour la propreté environnementale et les économies de ressources naturelles – mieux vaut une Terre à 5 milliards d’habitants plutôt qu’à 15…

Dekroissan : Selon Pont, « si on prend les pays à forte natalité, ceux qui ont plus de trois enfants par femme, aujourd’hui, c’est 20 % de la population mondiale, mais seulement 3 % des émissions de CO2, qui n’augmentent pas tant que ça. Donc, savoir si on est trop nombreux, c’est une question très théorique. En pratique, notre monde a tellement d’inégalités que ce n’est pas là que se pose la question aujourd’hui. » En général, ceux qui disent que la taille de la population mondiale n’est pas un problème parce que les Africains, les Afghans et les Pakistanais polluent peu individuellement sont des gens qui ont accès à tout un tas de produits et services qui sont bien entendu inaccessibles aux Africains, aux Afghans et aux Pakistanais. Et quelque chose me dit que ça leur ferait tout drôle si on les faisait passer à un mode de vie « compatible 2 degrés à 10 milliards ».

Philippe A : On pouvait imaginer une analyse objective des causes et des conséquences de la surpopulation humaine. Hélas, il n’est abordé dans l’article que le lien humanité /Co2, c’est important mais réducteur, l’exemple de l’Asie aurait du être analysé plus finement sur ces deux critères; pays pauvre au début mais avec une population immense, ils émettaient peu, ils sont aujourd’hui le plus gros émetteur de CO2 de la planète avec une population de 1,4 milliards. L’impact sur toute la nature de la population humaine qui s’est développée de façon extraordinaire au détriment de toutes les autres formes de vie n’est pas abordé. Notre population grandit mais la terre va connaître sa sixième extinction de masse.

pauline appo : Huit, neuf, dix milliards de bipèdes. Qu’en pensent les autres animaux qui vivent sur la planète ? Comment font-ils pour vivre ? La question n’est pas vraiment abordée dans l’interview.

Jean Passédé-Mayer : J ai arrêté la lecture de ce monument du wokisme à la phrase : « C’est-à-dire que si la natalité ne baisse pas assez vite, ou moins vite que ce qu’on aurait pensé, en Afrique, c’est notamment à cause de la lenteur du développement, due à toutes sortes de raisons » c est consternant quand on sait que c est juste l’inverse c est à dire que c’est la démographie effrénée qui obère toute possibilité de développement . Il suffit de faire la comparaison avec les’ pays asiatiques qui ont régulé la natalité.

Ephrusi : Quand même, 4 milliards d’Africains en 2100 qui aspirent (logiquement) au même niveau de vie que le nôtre (donc augmentation de consommation d’énergie en rapport) et qui vont en plus devoir se déplacer face aux 50°C récurrents qu’ils ne pourront pas supporter… Il n’est pas possible de dire que la démographie n’est pas un vrai sujet.

Fiat Lux : Il faudra quand même qu’un jour une conférence de rédaction mette les choses au clair. Le Monde ne peut pas nous asséner des articles sur la Corne de l’Afrique terrassée par la sécheresse et la famine et ignorer le facteur démographique. Nous apitoyer sur la Somalie en particulier sans se demander une seconde comment il se fait que la population de la Somalie, qui comptait 7 millions d’habitants en 1991 (année de la famine qui a fait plus de 250 000 morts), est passée à 17 millions (estimation 2022), soit une hausse de 142 % en 30 ans. Non, au lieu de cela, on nous explique dans une interview promotionnelle que c’est aux Européens de faire moins d’enfants.

fchloe : En France, 65 Millions de personnes x 9t = 585 Millions de t de CO2 (France). En Inde : 1,4 Milliard x 1,5 t = 2,1 Milliards de t de CO2. En Chine : 1,4 Milliard x 6,5 = 9,1 Milliards de tonnes (Chine). Et là, je parle du présent, l’avenir sera pire ! Donc la démographie à une importance capitale.

GIGE30 : La thèse suivant laquelle le poids démographique importe peu au regard du changement climatique – typiquement cette interview – est très discutable. La seule considération de l’importance des émissions de GES dans les pays occidentaux ne suffit pas pour s’affranchir du rôle de la population. Les modèles multivariés, raisonnant « toutes choses égales par ailleurs » – notamment le modèle dit « STIRPAT » – montrent que, grosso modo, le coefficient d’élasticité de la population est de 1 environ, ce qui signifie que quand la population augmente de 10%, les émissions augmentent (TCEPA) du même taux de 10%. La population n’est donc une variable à négliger. L’économiste écologiste Herman Daly me paraît bien plus conséquent que M. Pont lorsqu’il estime que les pays doivent accomplir les efforts là où les gains potentiels sont les plus forts : au Nord en jouant sur la consommation et les technologies, au Sud en réduisant la natalité. Et tout le monde y gagnera, le Nord comme le Sud.

Lithopedion : Il n’a jamais été aussi difficile de se loger, de se nourrir. Les migrants arrivent par bateaux entiers, dans l’espoir d’un meilleur mode de vie, plus polluant au demeurant. Et ce monsieur viendrait nous expliquer qu’en triant ses déchets et en fermant le robinet cela résoudrait tous les problèmes ! Et que l’inertie climatique est un mythe. Bref, tout va bien madame la Marquise.

Eric : Cet article ne traite que de l’impact de la démographie sur des quantités de CO2. Il n’est jamais abordé l’impact de la démographie sur l’appauvrissement de la biodiversité, sur l’augmentation des pandémies liées à plus de proximité entre les humains, sur l’impact sur les libertés individuelles qui risquent de diminuer.

Le Dingue : A ce propos, les propos parlant d’une « bataille » démographique entre l’Inde et la Chine, que l’inde serait en passe de « gagner », sont stupides: si l’Inde dépasse la Chine sur la démographie, alors ça l’éloignera d’autant de la démocratie. Encore une fois on oppose les solutions au lieu de les combiner (un comble pour un «ingénieur ») : en quoi tenter de maîtriser la natalité mondiale ne serait pas envisageable alors qu’on ne parle que de ça pour l’énergie ? Pourtant cette maîtrise pourrait être sans coercition et au contraire éthique en passant par l’éducation, surtout celles des femmes qui pourraient reprendre le contrôle de leur matrice.

Emmanuel Pont dépense beaucoup d’énergie dans sa démonstration pour éviter la question inhérente à tout système : quelle est la limite (approximative) qu’on devrait s’efforcer de ne pas atteindre? Pourtant on a su trouver une limite à la température et aux émissions de CO2, pourtant difficile à fixer. Ce serait une lâcheté de ne pas faire de même avec la population mondiale

FLB24 : Comment un scientifique peut-il ignorer à ce point les lois d’échelles ? Relisez Jean-Marc Jancovici par exemple. Janco répète régulièrement que la démographie est également un facteur à prendre en compte, au même titre que chacun des facteurs de l’équation de Kaya.

Chao : « Quand on est plus nombreux, on se tasse plus… » Certes, mais on a tous besoin de manger… Et à ce que je sache l’agriculture est un groa contributeur au réchauffement.  De plus si j’entends l’argument que les populations qui font le plus d’enfants sont celles qui participent le moins au réchauffement. Il me semble que ce sont aussi celles qui sont les plus vulnérables à celui-ci. Et ces populations, en croissant, se rendent encore plus vulnérables.

Jan01 : Si on vit bien à 4 dans 100 m2, à 20 cela devient impossible… surtout si les ressources telles que l’eau, la nourriture, ou encore l’énergie parce qu’on les a pillé auparavant. Même si contrairement à ce qu’imagine l’auteur, la natalité baisse dans les pays dits développés parce que les couples choisissent de ne pas donner la vie sur une Terre vouée au pillage, il semble évident qu’il ne faut plus subventionner les familles dites nombreuses… idée stupide du natalisme pour une « stratégie  » qui vise depuis des millénaire à écraser le pays voisin…

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Gilles Pison continue de sévir dans les médias

Gilles Pison enchaîne les discours merdiatiques, on dirait qu’il n’y a que lui pour représenter l’INED.

Ainsi ce tchat sur LE MONDE

A Capone : L’équation de Kaya, bien connue des climatologues, décompose les émissions de CO2 (ou équivalent) en plusieurs facteurs, constituant autant de leviers d’actions, et dont le premier est la population. A ce titre, l’augmentation de la population mondiale n’est-elle pas une très mauvaise nouvelle pour la planète ?

Gilles Pison : Si la population mondiale continue d’augmenter, c’est à un rythme qui décélère. La croissance a atteint un taux maximum de plus de 2 % par an il y a soixante ans et a diminué de moitié depuis, pour atteindre 1 %. Et le taux de croissance devrait continuer de diminuer pour atteindre la croissance zéro avant le fin du siècle. Il est illusoire de penser arrêter la croissance tout de suite et encore moins une diminution de la population tout de suite. Car comment l’obtenir ? Par une hausse de la mortalité ? Personne ne le souhaite. Par une émigration massive vers la planète Mars ? Irréaliste.

Point de vue des écologistes : La population mondiale qui augmente encore au taux de 1 % double tous les 70 ans, c’est invivable et ingérable. Dire que le taux décélère est donc une approche statistique biaisée. Une population qui se stabilise à 10 ou 11 milliards n’indique en rien si le niveau atteint est vivable et gérable. Gilles Pison veut ignorer la notion de surpopulation. En fait Gilles ne répond pas du tout à la question posée, l’équation de Kaya qui lie population, niveau technologique, niveau de vie et émissions de gaz à effet de serre. Pison n’est qu’un illusionniste qui ignore sans doute l’existence de cette équation fondamentale !

Modestine : La démographie est-elle une chance ou une malédiction pour les pays en développement ?

Gilles Pison : La démographie est une donnée et il faut faire avec. Il est illusoire de penser pouvoir beaucoup agir sur les courbes démographiques dans les dix, vingt ou trente prochaines années.

Point de vue des écologistes : La démographie n’est pas une donnée, c’est une variable qui bouge tout le temps avec les naissances, les décès, les migrations. Le choix de fécondité bouge avec le mode d’éducation, les moyens de contraception, les mesures gouvernementales, le contexte socio-économique, les contraintes écologiques… Et comme notre situation de surpopulation implique d’agir immédiatement à la fois sur le niveau de vie ET le poids du nombre, l’attitude de Pison relève du fatalisme. « Dieu l’a voulu », dit-il d’une autre manière.

Léna : Allons nous tout droit dans le mur quant au réchauffement climatique, la pauvreté dans le monde ou existe-t-il des solutions permettant à la Terre d’accueillir autant d’humains ?

Gilles Pison : Le défi est de vivre demain à 10 milliards – on n’échappera pas à un surcroît de 2 milliards d’êtres humains d’ici la fin du siècle en raison de l’inertie démographique, que nul ne peut empêcher. Nous devons limiter le réchauffement climatique, pour nous et les générations futures, sans pouvoir agir sur le levier démographique à court terme. Le levier à cet horizon est la modification sans délai des modes de vie pour les rendre plus respectueux de l’environnement et de la biodiversité.

Point de vue des écologistes : Gilles Pison prétexte de l’inertie démographique pour se contenter de parler du mode de vie. Mais c’est parce que le renouvellement des générations met environ 25 ans qu’il faut d’urgence s’atteler à la maîtrise de la fécondité. Un euro/dollar qui irait dans l’éducation à la contraception coûterait beaucoup beaucoup moins cher et aurait infiniment plus d’impact dans le long terme qu’une relance par quelques milliards distribués à on ne sait à quoi. Distinguer le niveau de vie de la démographie, c’est comme prétendre que la surface d’un rectangle dépend davantage de sa longueur que de sa largeur. Autrement dit, pouvoir d’achat et population sont les deux faces d’une même pièce. Ce n’est pas soit une chose, soit l’autre, l’impact total, c’est la multiplication de l’un par l’autre. Et comme les pauvres, on les comprend, veulent consommer comme les riches, vous voyez le désastre à venir.

Hogier : Homme de 34 ans et père de deux enfants, je me pose la question charnière de faire un troisième (et dernier) enfant, longtemps espéré dans nos cœurs, ou de recourir à une vasectomie en me disant que la planète ne pourra jamais supporter plus de surpopulation. Faut-il s’imposer des limites pour le bien de tous ?

Gilles Pison : Une idée se répand en effet que ne pas avoir d’enfants serait ce qu’on peut faire de mieux pour l’environnement. Mais c’est une idée fausse. A ceux qui se demandent s’ils vont ou non avoir des enfants, je dis : les enfants, ça coûte, c’est fatigant, c’est des contraintes. Si vous ne souhaitez pas en avoir, n’en ayez pas. Si vous souhaitez malgré tout en avoir, ayez-en, et le nombre que vous souhaitez. Mais éduquez-les de telle sorte qu’ils soient respectueux de l’environnement et aient un mode de vie durable quand ils seront adultes. La vraie question est moins celle du nombre que celle des modes de vie.

Point de vue des écologistes : Hogier parle de stérilisation volontaire pour le bien de tous, Pison reprend sa rengaine du mode de vie. Mais pire, il dit qu’une action individuelle allant dans le bon sens (deux enfants au lieu de trois) est une idée « fausse ». Ce qui veut dire qu’au fond ce démographe de l’INED est un nataliste comme d’ailleurs la grande majorité des démographes. L’INED était dès sa fondation en 1945 ouvertement nataliste, ses membres n’ont pas encore réalisé que les contraintes biophysiques s’imposent à nous.

Pedro le coati : Ne devrait-on pas conditionner l’aide au développement à la mise en place de politique de contrôle de la natalité, et ce afin de favoriser le développement économique des pays concernés et également tenir compte du caractère fini des ressources disponibles.

Gilles Pison : Tous les pays du Sud ont des politiques de contrôle des naissances, même si leur efficacité varie, notamment en ce qui concerne la qualité de l’offre en matière de contraception. Sachant que le principal facteur de baisse de la fécondité est la diffusion de l’instruction, notamment chez les femmes. Partout dans le Sud, les femmes instruites ont moins d’enfants que celles qui ne le sont pas.

Point de vue des écologistes : Pison n’a pas une grande connaissance de l’état du planning familial dans les pays du Sud, souvent inexistant, marginalisé ou exsangue. Il évite encore une fois la question posée qui portait sur la part de l’aide publique au développement consacrée à la « santé reproductive », comme on dit aujourd’hui. Bien sûr qu’une forte proportion de l’APD doit être consacrée au planning familial. La question de Pedro était d’autant plus pertinente qu’il liait démographie et développement économique. Beaucoup de pays sont encore enlisés dans la spirale pauvreté, forte fécondité, donc appauvrissement, forte fécondité, etc. Ne pas agir sur la fécondité, c’est laisser le Tiers-Monde aller encore plus vite au désastre. Et Mr Pison contribue à ce désastre en niant par tous les subterfuges possibles la question malthusienne…

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Question de mode de vie ou de surpopulation ?

Huit milliards d’humains en 2022, environ 10 milliards dans quarante à soixante ans, selon les scénarios… Pour de nombreux scientifiques, c’est trop au regard de la crise climatique. Cette question de la surpopulation humaine se pose depuis le XIXe siècle.

L’économiste britannique Thomas Malthus, notamment, avait mis en garde, dès 1798, avec son Essai sur le principe de population, contre l’inadéquation entre une croissance exponentielle de la population et une croissance linéaire des ressources. Les préoccupations concernaient alors principalement l’épuisement des ressources naturelles. Aujourd’hui, c’est principalement en émissions de gaz à effet de serre que se mesure l’impact de la population mondiale sur son environnement. Dans son dernier rapport de 2022, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) estime ainsi que « le produit intérieur brut par habitant et la croissance démographique sont restés les principaux moteurs des émissions de CO2 dues à la combustion de combustibles fossiles au cours de la dernière décennie ».

Delphine Roucaute : Alors, faut-il avoir peur de la croissance démographique ? Certes, le fait qu’il y ait moins d’humains sur terre pourrait contribuer à réduire l’empreinte carbone. Mais il ne suffit pas de décréter la fin de la croissance démographique pour y parvenir en quelques décennies. Cela implique de poser la question des modes de vie. Les 10 % les plus riches du monde, dont font d’ailleurs partie la majorité des Français, sont responsables de deux fois plus d’émissions que les 50 % les plus pauvres. Pour comprendre l’impact sur le climat de la population, c’est-à-dire le nombre d’habitants, par rapport à celui des modes de vie, soit la consommation par personne, les démographes utilisent l’équation dite « IPAT » (pour I = PxAxT) développée dans les années 1970. Selon ce calcul, l’impact environnemental (I) équivaut à la multiplication de la population (P), du niveau de vie (« affluence » en anglais, A) et de la technologie utilisée (T). Cela signifie que, même si l’on parvenait à réduire le nombre d’habitants dans tous les pays, cela ne réduirait pas nécessairement l’impact de l’humanité sur le climat, notamment si le niveau de vie moyen augmentait de manière substantielle, avec une manière de consommer plus agressive pour l’environnement. Or, on sait que l’augmentation du niveau de vie est un facteur déterminant de la baisse de la fécondité. « Si on ne change pas nos modes de consommation, la question du “trop d’humains pour la planète” va se reposer très vite dans le futur. Être moins nombreux sur terre nous aidera à atteindre nos objectifs de réduction des émissions carbone, à condition que l’on consomme moins en parallèle », résume Valérie Golaz, directrice de recherche à l’INED.

En France, l’association Démographie responsable milite pour la diminution de la population humaine. « La surpopulation, c’est l’ennemi numéro un de l’écologie, insiste Jean-Loup Bertaux, planétologue et membre du conseil scientifique de l’association. Et c’est justement parce qu’il y a une grande inertie démographique qu’il faut agir dès maintenant. » Pour son association, cela doit passer en France par une inversion de la politique nataliste, notamment en plafonnant les allocations familiales à deux enfants.

Le point de vue des écologistes malthusiens

Thufyr : Article impensable il y a quelques année quand « malthusianisme » était un gros mot, que Hawken ou les auteurs du rapport Meadow (voire même, Jacquard) étaient balayés par la mondialisation heureuse et la croissance généralisée. Croissance de la démographie, comme du reste…

Silgar : Face à la crise climatique, des humains trop nombreux ou qui consomment trop ? La bonne réponse est : les deux. Et si la question était mieux posée nous pourrions même écrire les quatre. L’équation de Kaya dispose que les émissions de CO2 (ou de GES) sont le produit des quatre facteurs suivants : d’une part l’intensité carbone de la production énergétique, d’autre part l’intensité énergétique de la production économique, de plus la quantité de richesses produite par humain et enfin le nombre d’humains sur Terre. Celui qui se réclame de la science regarde chacun de ces quatre facteurs avec un égal intérêt puisque la diminution de chacun d’entre eux aboutit mathématiquement à la diminution des émissions de CO2. Les idéologues et les tartuffes de l’écologie ne regardent que le facteur qui les intéressent pour servir leur propos.

Obéron : Cet article n’ose pas dire clairement les choses. Les pays à bas revenus ne sont de faibles émetteurs de gaz à effet de serre que parce qu’une grande part de leur population manque à peu près de tout. Si ces populations atteignaient un mode de vie décent, dans le contexte des technologies actuelles, ils deviendraient eux-mêmes de grands pollueurs (c’est par exemple plus ou moins le cas de la Chine).

KLP : Le problème de la démographie des pays du Sud c’est que sa progression réduit à néant les efforts de décarbonations menés par les pays les plus émetteurs ! Le CO2 n’est en effet pas assimilable à une richesse qu’il conviendrait de mieux répartir entre pays et classes sociales mais plutôt à une drogue dont il convient de sevrer toutes les catégories de population: ce n’est pas parce que les pays pauvres émettent moins qu’ils n’ont pas à réduire leurs émissions… et donc leur population !

PBI : Bien sûr que la démographie n’est pas le seul problème, mais c’en est un, et le nier fera perdre du temps, comme nier le réchauffement lui-même à fait perdre du temps. Bien sûr que les riches, qu’ils habitent en France, en Chine ou au Nigeria (il y en a là bas aussi), polluent plus que les pauvres. Mais personne au monde n’a envie d’être pauvre. J’ai lu que les pays émettant le moins de CO2 seraient l’Érythrée et Haïti. Ce sont aussi des pays que les habitants cherchent à fuir en masse.

GIGE : Il est surprenant que dans l’article du MONDE, le mot « immigration » n’apparaisse pas la moindre fois. Pourtant, avec des taux de fécondité de 5,32 (Nigéria) ou de 4,15 (Ethiopie), il faut s’attendre à un flux massif de population, en l’occurrence d’Afrique (et aussi d’Asie) vers l’Europe. C’est là assurément une des conséquences majeures de la forte hausse de la population ; conséquence curieusement passée sous silence.

Chriss : Nier le rôle de la démographie dans les pb environnementaux est à mettre dans le même panier que ceux qui nient la responsabilité humaine dans les changements climatiques actuels. C’est du pur déni de réalité par idéologie. Il ne s’agit pas de savoir si les riches consomment plus que les pauvres. La Terre et son climat se moquent de savoir qui émet le plus de CO2. Les riches ne souhaitent pas diminuer leur mode de vie, et les pauvres souhaitent se hisser au niveau de vie des riches. Vous ajoutez à cela le paramètre temporel qui n’est jamais abordé sérieusement, et là toute personne ayant encore un peu de neurones comprendra la situation : ce n’est pas parce que vous pouvez nourrir correctement 10 milliards d’humains pendant 5 ou 10 ans par forçage de la production que vous pourrez le faire pendant 100 ans… ou pour l’éternité !

PP2 : A la fin des années 60 et au début des années 70 il y a eu des tentatives pour permettre aux femmes des pays pauvres d’accéder à la contraception. Ça marchait bien et les femmes étaient pour – car certains n’imaginent pas ce que c’est que d’avoir un enfant tous les ans… Et puis le patriarcat a dit STOP ! Le pape et les imams ont menacé des feux de l’enfer tous ceux qui prétendaient faire l’amour sans risquer une grossesse à chaque fois. Eh bien depuis, même en occident, c’est devenu un sujet tabou : c’est leur culture, gnan gnan… En fait, on se fait complices de la vie misérables imposée à ces pauvres femmes, de la misère qui ne peut qu’augmenter à chaque bouche supplémentaire à nourrir… Je trouve inouï d’oser prétendre que la surpopulation n’est pas le problème ! Combien de surfaces pour nourrir tous ces gens (sans engrais, avec des méthodes de culture du XVIIIe siècle !) ? Et pour les loger ?

Noon : Conclusion : des humains trop nombreux ET qui consomment trop.

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1992-2022, encore du riz pour la Somalie ???

L’opération « Du riz pour la Somalie » était un programme d’aide humanitaire français lancé en 1992 par Bernard Kouchner. Cela n’a absolument rien changé à la situation.

En 2022, chaque minute, un enfant somalien est admis à l’hôpital pour malnutrition. Aucune organisation humanitaire n’intervient dans les secteurs contrôlés par les djihadistes. Trois millions de camélidés sont morts de soif entre l’été 2021 et l’été 2022. Et la question démographique, une fois encore, n’est pas abordé par l’article du MONDE.

Noé Hochet-Bodin : La Corne de l’Afrique connaît sa pire sécheresse en cinquante ans. En Somalie, le fantôme de la famine de 2011, qui avait fait 260 000 victimes, plane toujours. Depuis sa création, en 2006, les Chabab contrôlent, à l’aide d’un imposant maillage territorial, le sud et le centre du pays, à l’exception des grandes villes. Pour financer leur guerre, les combattants prélèvent le zakat, impôt prélevé de force. Baidoa, à 250 kilomètres à l’ouest de Mogadiscio, une ville de 800 000 habitants, a vu sa population doubler. Ses faubourgs sont désormais ceinturés par une large couronne de camps dans lesquels sont installés des milliers de tentes aux couleurs des organisations humanitaires internationales. La crise a fait 1,2 million de déplacés et affecte presque 8 millions de personnes : soit la moitié des Somaliens. Le gouvernement somalien se refuse à déclarer l’état de famine. Pour Mogadiscio, une reconnaissance officielle de l’étendue de la famine impliquerait de rediriger les fonds alloués au développement vers l’urgence humanitaire.

Le point de vue des écologistes malthusiens

Orion : La Somalie terrassée par la sécheresse, la famine… et une démographie galopante. Soyons précis.

Fchloe : Des femmes avec huit enfants ! Autant que les français de 1789 mais qui eux en perdaient cinq avant l’âge de 18 ans. Aujourd’hui, grâce aux antibiotiques, ce n’est plus le cas !

Edgard Wibeau : Sous un des climats les plus arides de la planète, la population a été pratiquement multipliée par 5 depuis 1960, passant de 2,5 à 12 millions d’habitants. Cela dépasse l’entendement. les exemples donnés dans l’article parlent de mères avec HUIT enfants. Il est clair que si elles en avaient deux, leur situation serait difficile, mais pas désespérée. La Somalie est d’abord et avant tout terrassée par la démographie insensée, et d’autant plus insoutenable que le milieu naturel est difficile. Elle l’est en second lieu par le jihadisme islamique, qui non seulement prélève un écot insupportable sur la population, comme certains seigneurs médiévaux en Europe, mais en plus empêchent toute espèce de mise en place d’une politique dénataliste. Dans le même temps, les ressources naturelles, et l’eau en tout premier lieu, n’ont pas été multipliées par 5. La solution est comme d’habitude toute trouvée: augmenter les fonds dispensés par les « bailleurs internationaux », ce qui dispense de chercher l’erreur.

Nawak : Pour certains, toute intervention occidentale étant du néo colonialisme teinté de racisme et de paternalisme, il vaut mieux se tenir éloigné de cette zone de conflit. Mais la non intervention prouve bien le cynisme des pays riches !!!

Fiat Lux Expliquez par quel miracle la population de la Somalie, qui comptait 7 millions d’habitants en 1991 (année de la famine qui a fait plus de 250 000 morts), est passée à 17 millions (estimation 2022), soit une hausse de 142% en 30 ans – à comparer avec la hausse de la population française, passée que de 58,5 millions à 68 millions (estimation 2022), soit une hausse de 16% – alors que la France n’a connu ni sécheresse ni famine et qu’à la différence de la Somalie elle a en plus un solde migratoire positif. Bref, le cycle sécheresse-famine n’empêche pas la population somalienne de croître à un rythme 10 fois plus élevé que celui de la France.

Éric42600 : Rien à manger mais des armes partout…

Alegría75 : De plus en plus de jeunes femmes dans notre pays déclarent ne pas vouloir procréer dans cette planète à bout de souffle tandis que d’autres accouchent encore et encore. Difficile empathie pour les pays surpeuplés…

Lire, COP25 et la sinistre réalité somalienne (16 décembre 2019)

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345 millions de personnes au bord de la famine

Après le Yémen, l’Afghanistan, l’Ethiopie et le Soudan du Sud, la Somalie pourrait rejoindre la liste des pays en famine. Selon le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM), l’Américain David Beasley, le nombre de personnes au bord de la famine a atteint 276 millions de personnes avant le déclenchement de la guerre en Ukraine, et s’élève désormais à 345 millions. Son approche de la famine ignore complètement la cause démographique !

David Beasley : La Somalie est le prochain pays à frapper aux portes de la famine. Elle a enchaîné les saisons sans pluie qui ont décimé ses récoltes, et subit l’inflation alimentaire et une situation conflictuelle. De façon globale, on constate une multiplication des sécheresses dans le monde, pas seulement dans la Corne de l’Afrique ou au Sahel, mais aussi en Amérique du Nord et du Sud, au Moyen-Orient, en Asie, avec des impacts dévastateurs pour la production alimentaire. Aujourd’hui, c’est une crise des prix, qui entraîne un problème de disponibilité pour les populations les plus pauvres. Mais, en 2023, cela pourrait devenir un problème de disponibilité générale. Les nations les plus riches continueront de pouvoir payer, mais cela aggravera l’accès à la nourriture des plus pauvres parmi les pays pauvres. Cela veut dire qu’il y aura des famines, des nations déstabilisées et des mouvements migratoires en masse.

Partout où je me déplace, des représentants politiques m’interrogent : « Pourquoi envoyer de l’argent au Niger, en Somalie ou en Afghanistan, alors que nous avons des besoins ici même pour notre santé, notre éducation, nos routes… ? » Je leur réponds qu’ils n’ont que deux options : soit ils s’attaquent aux causes profondes de la faim dans le monde, soit ils ne le font pas et cela leur coûtera mille fois plus cher en conflits et en migrations. Avec 1 ou 2 dollars par semaine, on peut financer un programme de résilience qui permet de nourrir un enfant au Guatemala, en Equateur ou au Honduras. Si on devait prendre en charge cet enfant à la frontière sur le territoire américain, cela coûterait 4 000 dollars par semaine. Nous pouvons aider à construire des puits, des systèmes d’accès à l’eau… L’objectif est que, dans quelques années, les communautés n’aient plus besoin d’une assistance extérieure.

Le point de vue des écologistes malthusiens

Sigi Dijkstra : Et bien sûr pas un mot de David Beasley sur la démographie galopante dans les régions tribales. Seules les femmes éduquées résoudront les crises.

Fiat Lux : Selon Beasley, « Quand j’ai été nommé à la tête du PAM en 2017, il y avait 80 millions de personnes dans le monde au bord de la famine. Juste avant que le Covid ne frappe la planète, ce chiffre avait grimpé fin 2019 à 130 millions, en raison des chocs climatiques et des conflits armés ». Mais la démographie n’y serait pour rien ? Somalie: moins de 3 millions d’habitants il y a 60 ans, 4 fois plus aujourd’hui, croissance démographique annuelle supérieure à 2 %. A l’échelle de la France métropolitaine (45,5 millions en 1960), cela donnerait 182 millions en 2020.

Démographie Responsable : Pour ne prendre que le cas du blé, qui est la 2ème céréale la plus produite au monde, les 2/3 de la production provient de 5 pays, dans l’ordre : Russie, Canada, États-Unis, France et Ukraine. 1) on est bien loin du produire et consommer local 2) au delà de la guerre actuelle, qu’en sera-t-il de la production et de l’acheminement avec la pénurie des énergies fossiles annoncée, le gaz pour les engrais et le pétrole pour faire tourner les machines agricoles et transporter le blé à l’autre bout du monde. Monsieur le directeur du PAM, ne trouvez vous pas qu’il serait temps de s’inquiéter de la poursuite de l’explosion démographique mondiale ?

Tundra Cotton : Oui, l’explosion démographique est une évidence, mais pourtant un tabou. Parce que cela remet en question le comportement des pays pauvres, les pauvres sont gentils par définition. Et puis un bébé c’est beau. Donc voilà, c’est tabou. Alors parlons des estomacs pas assez remplis, tout en taisons soigneusement le nombre d’estomacs à remplir.

Sisimple : Sur le temps long l’Europe a subi des famines au moyen âge et plus tardivement sous Louis XIV..… Ensuite les européens ont à la fois amélioré leurs techniques de culture et pratiqué une régulation des populations dans les campagnes. Lisez dans vos arbres généalogiques avant l’ère de l’abondance d’après guerre, nos ancêtres paysans avaient 1 ou 2 enfants maximum plus la régulation par les maladies. Mon arrière-grand-père paysan a eu un fils qui est devenu médecin. Depuis la mondialisation « heureuse et bienfaitrice » nous ayons perdu la mémoire et le bon sens. Nous avons des spécialistes de la démographie qui voudraient nous faire accepter toutes les migrations….. Nous devrions aider l’Afrique sous réserve de plannings familiaux drastiques et de plans de développement agricoles. L’aide sans contreparties ne sert le futur ni en Afrique ni en Eur.ope

Lithopedion : Selon certains intellectuels, nous ne serions pas trop nombreux sur terre. Mais si nous étions deux fois moins nombreux il y aurait largement assez de nourriture pour tout le monde. Les famines sont le seul facteur limitant de l’indice de fécondité dans les pays pauvres.

Frog : Non, la famine est aussi l’indice du réchauffement climatique et de la crise de l’énergie. Moins de pétrole, mois d’eau…. égalent moins de cultures. Il va hélas falloir s’y habituer.

Thymie : Comme le résume très bien Tundra Cotton, démographie est tabou, et un BB c’est un être qui se situe juste en dessous de l’ange. Et cela va même au-delà du tabou. Des « experts » nous expliquent doctement 1) que la démographie n’est pas un souci, que c’est la consommation qui est coupable de tout (« oubliant » au passage que la consommation = le SEUL idéal de tous les pauvres en croissance numérique), et 2) que la France a très peu d’immigrés, qu’il faut non seulement accepter mais demander que 50 fois plus de convives se joignent à notre banquet, puisqu’il est si extensible, et même à l’infini… Il y a un corpus wokisto-migrophilo-fémisto-végano-donneur de leçons très satisfaites et imbues d’elles-mêmes. Dont le prix démentiel, exorbitantissime, ne sera pas payé par les conseilleurs…

Citoyen désabusé : Si on les laisse mourir de faim, il n’émigreront pas et ne se reproduiront pas non plus. Cynique, je sais…mais combien de citoyens pensent cela ?

Michel SOURROUILLE : Il ne suffit pas d’appeler les Chabab qui bloquent les accès en Somalie à respecter les droits humanitaires. Selon David Beasley lui-même, « Est-ce que nous pourrons éviter une famine  en Somalie? Je crains que non ».

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