sciences et techniques

17 janvier 1975, la France légalisait l’IVG

Etienne-Emile Baulieu : « Un voyage en Inde, en 1970, a été pour moi déterminant. Ou, plus précisément, une scène dont je me souviendrai toute ma vie, sur le pont de Calcutta où mendiaient des dizaines de femmes entourées de grappes d’enfants. L’une d’entre elles s’est avancée droit vers moi, attirant mon regard vers son bras replié, où gisait un bébé mort, tandis qu’un enfant s’agitait à l’extrémité de son autre bras. La fatalité de cette extrême misère m’a bouleversé. Et j’ai décidé de m’attaquer prioritairement à ce problème des grossesses subies. »

Les femmes, mais aussi les hommes, rendent hommage à la loi Veil du 17 janvier 1975 légalisant l’IVG et à l’autorisation de la pilule abortive en 1988.

Zineb Dryef : Etienne-Emile Baulieu, le découvreur de la pilule dite « abortive », le RU 486, (ou mifépristone), commente  : « Je soutiendrais toujours les mouvements qui luttent pour le droit des femmes à empêcher une grossesse non désirée. » Dès la toute première présentation de ses travaux sur une antihormone qui s’oppose aux effets de la progestérone, indispensable au bon déroulement de la grossesse, il devient la cible des mouvements antiavortement. Le républicain Robert Dornan la rebaptise la « death pill » (pilule de la mort). Le médecin français Jérôme Lejeune accuse : « Ce produit tuera plus d’êtres humains qu’Hitler, Mao Zedong et Staline réunis. » Le 23 septembre 1988, le RU 486 est enfin mis sur le marché français par les laboratoires Roussel-Uclaf, avant d’en être retiré… un mois plus tard. C’est en écoutant la radio que Claude Evin, alors ministre de la santé, prend connaissance de ce retrait : « Je découvre, le matin en me rasant, que Roussel-Uclaf a décidé de ne plus commercialiser ce produit ». Il convoque Edouard Sakiz, le président de l’entreprise, qui lui raconte les pressions dont il est l’objet. Des courriers de menaces et des photos de fœtus démembrés arrivent tous les jours au siège de Roussel-Uclaf. « Vous transformez l’utérus en four crématoire » hurlent quelques personnes, grimées en déportés. Le ministre convoque aussitôt une conférence de presse pour annoncer la remise sur le marché de la pilule et improvise cette formule, restée dans l’histoire : « Le RU 486 est devenu la propriété morale des femmes. »

Le point de vue des écologistes prochoice

Il n’est question, en 1975, que de dépénaliser l’avortement, par une suspension dite provisoire de l’article 317 du code pénal qui en faisait un délit. La suspension de l’article 317 est pérennisée en 1979 ; il est supprimé en 1992 ; l’année suivante un délit d’entrave à l’avortement est créé ; en 2001, le délai passe de dix à douze semaines de grossesse ; le remboursement monte à 100 % en 2012… mais on choisit toujours de faire l’économie d’un débat de fond sur le droit à avorter. La loi du 4 août 2014 supprime la condition de détresse formulée par la loi Veil, c’est-à-dire le fait que la femme qui demande un avortement doit être placée « dans une situation de détresse » par sa grossesse. On ne se met à parler de droit qu’en 2016, lorsque la loi consacre le droit de choisir une méthode abortive. La loi du 2 mars 2022, qui, entre autres, étend le délai de douze à quatorze semaines a pour titre : « Loi visant à renforcer le droit à l’avortement ».

Il faudrait remplacer “proavortement” par “pro-droits à l’avortement”. Cela déplace le poids moral sur les “anti-droits”. Au Canada, on parle d’”antichoice” et “prochoice”. N’en déplaisent à la clique masculiniste et rétrograde qui vocifère ces temps-ci, les femmes du monde entier disent merci à Simone Veil et à Etienne-Emile Baulieu. Elles ont la liberté de ne pas craindre une grossesse non désirée pour un oubli ou un diktat masculin. Demandez à Bolloré et à ses potes les catholiques intégristes d’extrême-droite ce qu’ils pensent du droit à l’avortement. Comme aux USA, on risque de revenir au Moyen-Age plus rapidement qu’on ne le pense. Le Japon autorise depuis 2023 seulement un accès à la pilule abortive, mais de façon très encadré. Mais en 2023, le Wyoming voulait devenir le premier État américain à interdire la pilule abortive.

Rien n’est jamais acquis. L’avortement est encore interdit dans près d’une vingtaine de pays, notamment dans de nombreuses nations d’Afrique – parmi lesquelles l’Egypte, le Sénégal, le Gabon, Madagascar ou encore la Mauritanie. Sur le continent sud-américain, l’accès à l’IVG est particulièrement difficile. L’avortement n’est pas autorisé au Suriname, au Nicaragua ou encore au Salvador. En Europe, à Malte, les femmes avortant risquent une peine allant de dix-huit mois à trois ans d’emprisonnement. Rendons hommage à Simone Veil dont la pugnacité a permis l’adoption de la loi qui porte son nom.

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Les malthusiens se rappellent du courage de Simone Veil

extraits : Simone Veil est morte fin juin 2017. Rappelons son combat pour l’avortement. Le MLAC (mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception) était actif depuis avril 1973 et agissait pour changer la loi en pratiquant illégalement des avortements. Pas besoin d’aiguille à tricoter pour avorter, on appliquait la méthode par aspiration. Quelques mois plus tard, le 26 décembre 1974, s’ouvrent à l’Assemblée nationale des débats sur l’IVG (interruption volontaire de grossesse). Simone Veil, ministre de la santé, conduit les débats devant une assemblée d’hommes. Les détracteurs se succèdent : « Une nouvelle religion est née, son dieu s’appelle le Sexe ! Pour Satan, contraception et avortement sont les deux chapitres du même grand livre de la sexualité ! » ; « Le temps n’est pas loin où nous connaîtrons des avortoirs, des abattoirs parfaitement contraires à la mission la plus naturelle et la plus indispensable de la femme : donner la vie et non la mort. »….

IVG, interruption volontaire de grossesse

extraits : Fin 1973, mon amie a avorté. Non, en fait nous avons avorté ensemble. Par chance le MLAC (mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception) était actif depuis avril 1973 et agissait pour changer la loi en pratiquant illégalement des avortements. Pas besoin d’aiguille à tricoter, nous avons testé la méthode par aspiration. Je dis « nous » car toute une bande d’apprentis médecins et de membres du MLAC sont arrivés et ma présence était jugée indispensable, pour eux comme pour moi. Le mec est aussi responsable que la femme d’une naissance non désirée, il doit assumer. La loi sur l’IVG sera adoptée en 1975 par 277 voix contre 192, donnant aux femmes le droit de disposer de leur corps…..

Le droit à l’avortement est-il un droit ?

extraits : En fait l’avortement n’est qu’une norme sociétale qui évolue dans le temps. En France, la loi du 31 juillet 1920 réprimait la provocation à l’avortement et à la propagande ‎anticonceptionnelle. L’avortement était considéré comme un crime et passible de la cour d’Assises. Cuba est devenu en 1965 le premier pays d’Amérique latine à légaliser l’avortement. L’interruption volontaire de grossesse (IVG) n’a été légalisée en France qu’en 1975. En avril 1997, une réforme pénale au Salvador a interdit toute forme d’avortement, y compris en cas de viol, lorsque la vie de la mère est en danger ou quand le fœtus n’a aucune chance de survie. L’avortement reste un tabou dans de nombreux pays. L’impératif biblique « croissez et multipliez » a donné à l’espèce humaine un droit exorbitant de pouvoir se développer en nombre bien plus que les capacités des écosystèmes le permettent.

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En finir avec la « neutralité » scientifique

Cosigné par une dizaine de membres du collectif Scientifiques en rébellion, un livre rappelle que dépolitiser la science conduit à protéger les intérêts dominants.

Claire Legros : A-t-on le droit, lorsqu’on est scientifique, de s’engager dans le débat public ? A cette question devenue cruciale pour un nombre croissant de chercheurs, Sortir des labos pour défendre le vivant (Seuil, 72 pages, 4,90 euros) rédigé par une dizaine de membres du collectif Scientifiques en rébellion apporte une réponse argumentée. L’organisation, qui regroupe quelque 500 chercheurs issus de toutes disciplines, alerte depuis 2020 sur l’urgence à lutter contre le réchauffement climatique et l’effondrement de la biodiversité. Outre des conférences, ses membres assument le choix d’actions de désobéissance civile non violente – blocages de pont ou d’autoroute, perturbations d’assemblées générales d’actionnaires – au risque de poursuites judiciaires. Au cours du XXe siècle, cette question des usages des savoirs s’est posée avec une acuité tragique après l’utilisation de la bombe atomique par les Etats-Unis en 1945. Et, dans les décennies suivantes, nombreux sont les scientifiques à dénoncer les effets de l’amiante, du tabac, des pesticides… Ignorer certains biais dans le champ académique contribue à les renforcer, notamment dans le domaine de l’environnement, rappellent les auteurs. De même, vouloir dépolitiser la science conduit à protéger les intérêts dominants alors que « la recherche a historiquement contribué à diffuser et légitimer une idéologie de croissance illimitée et de domination de la nature ». L’organisation a choisi de restreindre ses prises de position aux seuls arguments validés par le consensus scientifique, se gardant de déclarations issues du registre de l’opinion.

Le point de vue de GenZ : La science EST politique qu’on le veuille ou non. Ancien chercheur avec 40 ans de carrière je l’ai appris de la manière la plus brutale quand les financements publics de mon thème de recherche – l’environnement comme par hasard – ont été rabotés. Depuis la nuit des temps le financement de la recherche est un instrument du pouvoir (exemple emblématique : Le HMS Beagle de Darwin était une expédition colonialiste sous prétexte scientifique). Dans les rares cas où la recherche n’est pas un instrument d’un pouvoir, c’est dans les questions brûlantes de la société du moment qu’elle puise son inspiration. En tant que chercheur, ignorer qu’on est l’instrument d’une politique, publique ou privée selon le guichet où on a frappé, est une hypocrisie trop complaisante. Le militantisme, y-compris le plus extrême, est une logique éclairée et naturelle qui doit être envisagée quand la situation l’exige.

Le point de vue de Grothendieck : Je voudrais préciser la raison pour laquelle au début j’ai interrompu mon activité de recherche : c’était parce que je me rendais compte qu’il y avait des problèmes si urgents à résoudre concernant la crise de la survie que ça me semblait de la folie de gaspiller des forces à faire de la recherche scientifique pure. A partir du moment où des amis et moi avons démarré un groupe qui s’appelle Survivre, pour précisément nous occuper des questions de la survie, à partir de ce moment, du jour au lendemain, l’intérêt pour une recherche scientifique désintéressée s’est complètement évanoui pour moi et je n’ai jamais eu une minute de regrets depuis. Depuis deux ans que j’essaie de comprendre un petit peu le cours que la société est en train de prendre, les possibilités que nous avons pour agir favorablement sur ce cours, en particulier les possibilités que nous avons pour permettre la survie de l’espèce humaine et pour permettre une évolution de la vie qui soit digne d’être vécue, que la survie en vaille la peine, mes connaissances de scientifique ne m’ont pas servi une seule fois.

Pour nous, la civilisation dominante, la civilisation industrielle, est condamnée à disparaître en un temps relativement court, dans peut-être dix, vingt ou trente ans… une ou deux générations, dans cet ordre de grandeur ; parce que les problèmes que pose actuellement cette civilisation sont des problèmes effectivement insolubles. Nous voyons maintenant notre rôle dans la direction suivante : être nous-mêmes partie intégrante d’un processus de transformation, de ferments de transformations d’un type de civilisation à un autre, que nous pouvons commencer à développer dès maintenant. Dans ce sens, le problème de la survie pour nous a été dépassé, il est devenu celui du problème de la vie, de la transformation de notre vie dans l’immédiat ; de telle façon qu’il s’agisse de modes de vie et de relations humaines qui soient dignes d’être vécus et qui, d’autre part, soient viables à longue échéance et puissent servir comme point de départ pour l’établissement de civilisations post-industrielles, de cultures nouvelles. (Alexandre Grothendieck (1928-2014), texte reproduit dans la revue Écologie et Politique, n°52, 2016)

Le point de vue des écologistes : Si les scientifiques allaient au bout de leur logique, ils s’interdiraient de pratiquer des recherches dans des domaines à vocation marchande, ils pratiqueraient une décroissance du domaine de la recherche pour se consacrer à ce qui fait vraiment avancer le bien commun. Mais d’autres scientifiques viendraient les remplacer, attirés par l’appât du gain. Alors faudrait-il brûler les labos de cette techno-recherche mal intentionnée ? La question doit recevoir une réponse.

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La neutralité des scientifiques en question (2024)

extraits : De plus en plus de climatologues, d’écologues, de physiciens ou de sociologues décident de sortir de leurs laboratoires pour investir l’agora. Tribunes, prises de parole sur les réseaux sociaux, soutiens à des actions en justice, désobéissance civile… Frustrés par ce qu’ils perçoivent comme une « inaction », ils ne veulent plus se contenter de chroniquer les crises écologiques en cours. Ces prises de position valent souvent d’être accusé de militantisme… La seule recherche qui soit neutre est la science fondamentale par rapport la science appliqué (la technoscience). L’une apporte des connaissances universelles, l’autre est menée par des entreprises dont les modalités s’appelle bénéfices, conflits d’intérêt, lobbying, etc….

Contre une recherche scientifique destructrice (2024)

extraits : La croissance économique se heurte aux limites physiques de la planète, et la ravage. Or la recherche est un moteur de cette croissance. Pourtant il est impossible d’en tirer une analyse bénéfice-risque valide, aucune compagnie d’assurances ne peut garantir la recherche : ses retombées sont imprévisibles, et peuvent parfois se faire sentir après plusieurs siècles. Mais la recherche sert la compétition et la volonté de puissance. Elle est un pilier de la démesure actuelle, et de la quête de l’illimité, qui se manifeste entre autres par des expériences d’apprenti sorcier : transhumanisme, forçage génétique, colonisation de Mars ou interface cerveau-machine. Les gains en efficacité que permet la recherche induisent l’augmentation des usages, et donc in fine de l’impact total : cet « effet rebond » est évident pour le numérique. Plus généralement, au sein d’un système complexe, une solution technique à un problème précis en engendre inéluctablement d’autres….

Les scientifiques font de la politique (2024)

extraits : Un millier de scientifiques européens ont mené sur les réseaux sociaux une opération de lobbying auprès du parlement européen, intitulée « #GiveGenesAChance » (« donnez une chance aux gènes »)…. Commentaire de Pièces et main d’œuvre (7 février 2024) : Les jeunes chercheurs pro-NGT qui ont lancé cette opération postaient des photos de leurs équipes devant leurs labos avec des pancartes : « Science is clear, say yes to NGT », « Trust in CRISPR », « I love NGT », « Believe in scientist, believe in NGT », « Trust in science ». Leurs pancartes proclament leur volonté démiurgique de re-création. Ces scientifreaks sont poussés par de prétendues organisations environnementales réunies dans l’alliance WePlanet, parmi lesquelles Replanet (mobiliser le « génie humain (…) pour une vision positive du futur ». En fait, des lobbys scientistes qui préconisent toujours plus de technologie pour nous sortir de l’impasse où nous ont conduits les technologies et les technocrates….

La neutralité des scientifiques en question (2024)

extraits : De plus en plus de climatologues, d’écologues, de physiciens ou de sociologues décident de sortir de leurs laboratoires pour investir l’agora. Tribunes, prises de parole sur les réseaux sociaux, soutiens à des actions en justice, désobéissance civile… Frustrés par ce qu’ils perçoivent comme une « inaction », ils ne veulent plus se contenter de chroniquer les crises écologiques en cours. Ces prises de position valent souvent d’être accusé de militantisme. La notion de neutralité est souvent invoquée pour limiter la liberté d’expression des scientifiques. Les comités d’éthique considèrent pourtant qu’elle n’est pas un obstacle à l’engagement, jugeant impossible de séparer le citoyen du scientifique. La « neutralité » est même assez fictive. La recherche se fait en pratique dans un cadre qui n’est pas neutre, qu’il s’agisse des financements ou des applications des travaux de recherche : « Certains collègues trouvent que mes sujets de recherche ne sont pas neutres, alors même qu’ils travaillent sur la reconnaissance faciale ou sur la surveillance par drones. »….

La désobéissance civile des scientifiques (2022)

extraits : Le 6 avril 2022, le climatologue américain Peter Kalmus s’est enchaîné à la porte d’une banque J.P. Morgan, premier investisseur dans les énergies fossiles. Devant le sentiment de voir les alertes scientifiques ignorées, il a décidé de s’engager dans une action de désobéissance civile. Dans les jours qui ont suivi, plus de mille deux cents scientifiques avaient participé à des actions de ce type dans vingt-six pays.

Arditi et Raffarin prônent sans rire la technoscience (2019)

extraits : La faim dans le monde et la prolifération des insectes inquiète un collectif de « personnalités » (Pierre Arditi, Jean-Pierre Raffarin, etc.)* : « L’aversion d’une partie de la société bloque les recherches sur les biotechnologies… Or les progrès scientifiques et technologiques ont indéniablement permis de réduire la faim dans le monde… On peut nourrir une population qui a été multipliée par 2,3 depuis 50 ans grâce aux engrais, à l’amélioration génétique et aux biotechnologies de la reproduction, à l’emploi de fongicides, d’insecticides….

La technoscience pour le + grand profit des industriels (2017)

extraits :  Dans le monde réel, les grandes sociétés mettent tout en œuvre pour dissimuler les risques inhérents à leurs produits. Un modèle d’expertise où l’industriel conduit, ou finance les études qui viendront à l’appui de son dossier d’homologation, est devenu intenable. Il en fournit l’analyse, il les conserve secrètes et les offre aux seuls regards des agences de sécurité sanitaire. Ce processus produit accident sur accident : moteurs diesel truqués, pesticides « tueurs d’abeilles », perturbateurs endocriniens, amiante, Mediator, scandale du chlordécone aux Antilles, etc. Les exemples ne manquent pas….

Le moment où la technoscience devient insupportable ! (2014)

extraits : Il ne faudrait pas toujours faire ce que nous savons faire, mais les techno-scientifiques n’ont jamais su ne pas faire ce qu’ils savaient faire. Pour l’instant nous sommes encore soumis à la loi de Gabor : « Tout ce qui est techniquement possible sera nécessairement réalisé ». Mais il suffirait que les États ne financent plus ce genre de recherches à haut risque pour que les chercheurs retrouvent le sens de la mesure et de la modération. Or la décision du gouvernement américain….

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En 1832, le débat sur la mécanisation

https://www.piecesetmaindoeuvre.com/documents/pour-ou-contre-la-machine-universelle#nb1

Entre les deux sanglantes insurrections de novembre 1831 et d’avril 1834, syndicalistes ouvriers et intellectuels libéraux débattent intensément de la nouvelle société industrielle. La question des machines est l’une des plus discutées. Sont-elles une bonne ou une mauvaise chose  ? Voilà toute la controverse entre Joseph Bouvery et Anselme Pétetin, poursuivie dans sept numéros de L’Echo de la Fabrique, du 9 septembre au 18 novembre 1832. Les arguments de fond sont à peu près les mêmes qu’échangent aujourd’hui les syndicalistes soucieux des effets du calcul machine (IA) sur l’emploi des salariés, et les idéologues enthousiastes de « l’innovation technologique » comme solution à tous les problèmes.

Joseph Bouvery, est un canut – c’est-à-dire tout petit patron – mutualiste militant à une époque où la loi Le Chapelier (1791) proscrit toute « corporation professionnelle ». Joseph n’est pas plus un briseur de machines qu’un syndicaliste d’aujourd’hui. Il en possède en tant que chef d’atelier. Il travaille avec – mais – il voudrait réguler leur introduction, leur usage, et compenser leurs effets négatifs pour les ouvriers. Il collabore à L’Echo de la Fabrique, le premier journal ouvrier en France, fait par des ouvriers pour des ouvriers.

Anselme Pétetin (1807-1873) est un jeune journaliste républicain, rédacteur en chef du Précurseur, feuille lyonnaise parmi les journaux locaux qui ne cessent d’apparaître et disparaître. Anselme prophétise hardiment l’avènement d’une « machine universelle » dont il ne s’agit plus que d’exproprier « les gros capitalistes », afin que gérée démocratiquement, elle serve au bien-être général.

L’exemple des révoltes luddites (1811-1812), vingt ans plus tôt, de la déshumanisation indissociable d’une machination générale, du ravage industriel des villes et des campagnes anglaises, n’a pas servi d’avertissement. Le dernier mot de la gauche technocratique après deux siècles de pollutions et destructions planétaires – malgré toute son agitation sur le réchauffement climatique – demeure : « Une autre machine est possible ». L’ « écosocialisme » ? L’électricité + les réseaux sociaux. Autant revenir aux termes originaux de ce débat entre « machinistes modérés » et « machinistes extrémistes », ils avaient déjà tout dit.

Quelques extraits de l’amicale controverse

Joseph Bouvery : L’argument tiré de l’emploi des machines pour produire à bon marché, je croirais que c’est une mauvaise plaisanterie, si je ne voyais cette assertion reproduite partout et sous toutes les formes. Je prierai les partisans de ce système de m’expliquer comment ils soutiendront une population immense dont tous les moyens d’existence consistent dans le travail, lorsqu’elle sera repoussée des ateliers qui n’emploieront que des machines, de sorte que dans telle manufacture qui autrefois donnait de l’occupation à mille ouvriers, et qui, en favorisant la consommation, faisait vivre dix mille individus ; maintenant qu’elle n’emploiera que des machines, elle n’aura plus de salaires à donner qu’à cinq ou six intelligences suffisantes pour mener toute l’affaire, et qu’elle payera cher, je le veux bien, mais moins cependant qu’elles ne valent, grâce à l’égoïsme. Qu’on me dise ce que l’on fera de ces mille ouvriers jetés incontinent sur le pavé et sans ressources : on leur dira de prendre patience ; et si la faim qui, de sa nature, n’est pas patiente, et qui de plus n’a pas d’oreilles, les pousse à crier un peu haut et à se mutiner, oh ! alors il y a cet argument irrésistible qu’on appelle ultima ratio regum [la force est le dernier argument des rois] .

Anselme Pétetin : M. de Sismondi disait vrai en avançant que les machines sont, dans l’état actuel des choses, un très grand malheur, et M. Say n’avait pas tort en soutenant avec fermeté le droit d’invention dans l’industrie, comme une liberté sainte et inhérente à la nature de l’homme. Il est clair que M. Bouvery a raison contre le gouvernement tel qu’on l’a entendu jusqu’ici. Mais en serait-il de même si de véritables institutions électives permettaient à la capacité pauvre de prendre sa place dans les affaires publiques ? L’intérêt du plus grand nombre veillerait à ce que les avantages produits par les machines nouvelles ne se concentrassent pas dans les mains d’un petit nombre de capitalistes privilégiés. Ne pourrions-nous pas compter que le gouvernement prendrait quelque soin de ces mille ouvriers devenus oisifs ? Si une machine nouvelle vient simplifier le travail au point de faire descendre à 5 sous le prix d’une paire de bas ou d’un habit, on ne peut nier que l’hiver prochain un plus grand nombre d’hommes seront à l’abri des atteintes du froid. On ne peut nier non plus que ceux qui achètent des bas et des habits à ce prix, seront obligés à un travail bien moins grand pour s’en procurer la valeur, et qu’ils pourront employer à d’autres nécessités, ou à des occupations intellectuelles, ou enfin au repos et au plaisir qui est aussi pour l’homme un besoin. Il serait absurde et tyrannique d’arrêter sur ce point, comme sur tout autre, le développement du génie inventif de l’homme. Tout cela se fera quand le gouvernement sera peuple et non pas aristocrate ; tout cela se fera quand le pouvoir n’aura d’autres intérêts que les intérêts des masses.

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Le mouvement anti-technologie se structure

Le système technologique est formé par l’ensemble des sites d’extraction (mines, champs de monoculture), de transformation (usines) et de consommation (villes) reliés entre eux par des infrastructures de transport et de communication. Ses machines ravagent la planète, nous avons besoin d’une Résistance Anti-Technologie.

https://www.antitechresistance.org/

C’est à l’automne 2022 qu’est né le mouvement Anti-Tech Resistance. L’annonce de sa création a été faite à l’association Technologos.

Alex, porte-parole de l’organisation : « Par technologie, on entend les outils et machines qui dépendent d’une infrastructure de production industrielle. Ce qu’on critique, c’est la complexité du système L’association souhaite l’avènement d’une société sans smartphone, voiture, ordinateurs ou tout autre objet trop complexe à fabriquer. On peut prendre l’exemple d’une chaise en aluminium et plastique. Personne n’a l’ensemble des compétences pour extraire les différentes matières et fabriquer cette chaise. C’est pourtant un objet simple mais qui actuellement dépend d’une énorme machinerie sociale écocide. Une chaise, on peut très bien la faire fabriquer en bois par le menuisier du coin. Avec l’artisanat, on ne parle plus de technologie mais d’une technique partagée et de conception facile. À terme, fini donc les scanners, IRM et autres médicaments fabriqués de manière industrielle. »

Inspiré par des figures telles que Theodore Kaczynski, mathématicien, militant éco-anarchiste, et auteur de « Révolution anti-tech : Pourquoi et comment ? »

https://www.antitechresistance.org/blog/theodore-kaczynski

Voici les 12 principes fondamentaux

1. « Le système technologique est totalitaire »

La technologie ne rend pas l’humain libre. Selon ATR, « alors que dans la plupart des sociétés préindustrielles, le progrès technique était systématiquement débattu, voire soumis à des tabous ou des interdits en raison des bouleversements sociétaux qu’il engendrait, ce n’est pratiquement plus le cas aujourd’hui. » Il est frappant de constater que les possibilités de contrôle, de surveillance et de répression par l’État augmentent au fur et à mesure des progrès techniques.

2. « Notre problème n’a rien à voir avec un mauvais usage de la technologie »

En aucun cas la technologie ne peut être qualifiée de « neutre », étant fondamentalement destructrice et asservissante : « La technologie ne pousse pas dans les arbres. Qu’un régime politique soit de gauche ou de droite, il faudra toujours 3 000 tonnes de sable et de gravier pour construire un bâtiment des dimensions d’un hôpital, 30 000 tonnes pour un kilomètre d’autoroute et 12 millions de tonnes pour une centrale nucléaire. » Le développement et l’entretien des villes et des infrastructures implique d’arracher en continu des quantités phénoménales de matériaux à la croûte terrestre.

3. « Le primate humain est un animal comme un autre »

C’est notre profonde déconnexion de ce qui nous rend vivants qui nous mène à notre perte, écrasés sous le poids de la méga-machine qui dévore nos esprits autant que notre environnement naturel : « Que des millions d’humains modernes soient intimement convaincus d’être de la vermine, ce jusqu’à refuser d’enfanter, en dit plus sur leur état de santé mentale que leur consommation astronomique d’antidépresseurs. »

4. « Nous ciblons le système, pas les individus »

Tandis que le capitalisme ne cesse de propager l’idée de la responsabilisation individuelle pour faire face à la crise écologique, il est aujourd’hui clair que ce ne sont pas des actes isolés qui permettront de la résoudre. Peu importe sa place dans la hiérarchie ou son origine sociale, aucun humain ne peut survivre sans eau potable, sans nourriture, sans terre fertile, sans atmosphère et température viables – autrement dit, sans une biosphère fonctionnelle.

5. « Neutraliser l’ennemi est la priorité absolue »

Le développement des low-tech ne peut pas faire le poids face aux technologies dévastatrices employées à large échelle. Il est donc essentiel de défendre les sociétés traditionnelles existantes dans les pays du Sud afin de préserver leur précieux savoir et de repousser au maximum le moment de leur extinction. Le travail d’ATR vise à sauvegarder la diversité culturelle humaine restante, une richesse stratégique pour la survie de l’espèce.

6. « Nous voulons DÉMANTELER le système technologique, pas le réformer ni le fuir »

Le monopole du système techno-industriel sur notre planète et son développement incessant sont tels que lon ne peut pas réellement s’en détacher et encore moins le faire évoluer. Il est impossible de fuir le système technologique en raison à la fois de sa nature totalitaire et de son expansion constante. Le système technologique colonise toutes les activités, tous les aspects de l’existence humaine. »

7. « Nous rejetons les clivages politiques conventionnels »

S’identifiant davantage à « un groupe d’autodéfense qu’à un mouvement politique », ATR rejette toute éventuelle politisation du mouvement. Mais face à une situation critique, diversifier les tactiques est essentiel. C’est pourquoi le mouvement ATR peut être complémentaire avec d’autres luttes socio-environnementales, même si celles-ci ne sont pas apolitiques.

8. « Notre seule éthique est celle de l’efficacité et du résultat »

Si l’effondrement de la civilisation industrielle apportera avec elle des changements radicaux à nos vies, il ne faudrait pas pour autant perdre de vue le fait qu’il s’agit d’une étape nécessaire pour stopper l’extermination du vivant sous toutes ses formes.

9. « Nous utilisons la technologie pour battre le système technologique »

Nous revendiquons notre liberté d’agir. De façon un peu paradoxale, la plus grande partie de l’activité de l’ATR se concentre sur des comptes Facebook et Instagram, donc sur la technologie. À cette contradiction, nous avons une réponse implacable : « Si nous étions esclaves en train de ramer sur une galère, on n’irait pas nous reprocher d’utiliser nos chaînes pour nous libérer de nos maîtres. »

10. « Notre organisation est non-violente »

Bien loin des bains de sang que l’on peut imaginer en parlant de révolution, ATR prône avant tout des tactiques non-violentes, sans pour autant rejeter les autres formes de lutte qui peuvent être complémentaires entre elles.

11. « Notre organisation est hiérarchique et anti-autoritaire »

ATR est une organisation hiérarchique. Il faut éviter que des individus malintentionnés cherchent à dévier notre organisation de son objectif prioritaire : stopper et démanteler le système technologique.

12. « Nos cadres se dévouent pleinement à la cause »

Les sociétés ne changent pas en profondeur à la suite de révoltes populaires spontanées. Nous voulons des combattants motivés. Trop souvent, les mouvements politiques sont infiltrés par des passagers clandestins, des rêveurs ou des ramollis. C’est pour éviter au maximum d’intégrer des éléments toxiques que nous procédons à une sélection rigoureuse à l’adhésion.

Le point de vue de ce blog biosphere

Notre objectif est similaire à celui de l’ATR, et nous le portons depuis 2005. Lire sur notre blog :

La technologie fait la crise, pas la solution

extraits : Notre monde ultra-technicisé, spécialisé, globalisé ne pourra pas résister à une débâcle, que celle-ci vienne de la raréfaction des ressources énergétiques et métalliques, des conséquences du changement climatique ou d’une nouvelle crise financière. Au lieu de chercher une sortie avec plus d’innovation et de hautes technologies (high tech), nous devons nous orienter selon Bihouix vers une société essentiellement basée sur des basses technologies (low tech)….

Pour sortir des pièges de la technologie

extraits : Les technologies ont envahi notre quotidien, et grignotent à grande vitesse nos modes de vie et libertés. Elles font de nous leurs complices à travers ces objets-pièges, ces objets-espions, ces objets-doudous que nous utilisons chaque jour : téléphones mobiles, ordinateurs, gadgets électroniques… Mais le climat change, les espèces disparaissent, les emplois sûrs et de longue durée sont remplacés par de petits boulots stressants et mal payés : sur Internet, dans les centres d’appel, les Uber, Deliveroo… Le piège se referme, mais nous pouvons lui échapper. Voici une dizaine d’actions légales et sans risque faciles à mettre en œuvre pour affirmer notre singularité face aux GAFA-Microsoft-BATX….

Kaczynski contre la technologie cloisonnée

extraits : L’effondrement du système technologique selon Ted Kaczynski : « Nous faisons une distinction entre deux types de technologies : la technologie cloisonnée et la technologie systémique. La première, qui se développe au niveau de petites cellules circonscrites, jouit d’une grande autonomie et ne nécessite pas d’aide extérieure. La seconde s’appuie sur une organisation sociale complexe, faite de réseaux interconnectés. Prenons l’exemple du réfrigérateur. Sans les pièces usinées, il était quasiment impossible à quelques artisans de le fabriquer. Si par miracle ils étaient parvenus à en construire un, il n’aurait servi à rien en l’absence d’une source fiable d’énergie. Il leur aurait été nécessaire de construire un barrage couplé à un générateur. Mais un générateur requiert une grande quantité de fils de cuivre….

Nos articles les plus anciens sur la question technologique

27 juin 2015, Technologos : résistons à la démesure technicienne

10 octobre 2014, Résilience, un passage nécessaire par les low tech

3 septembre 2014, Colloque TECHNOlogos, discours critique sur la technique

25 novembre 2012, Esclaves de la technique, nous glorifions notre maître

12 janvier 2011, le portable, technique douce ou dure ?

9 mars 2008, technique douces contre techniques imbéciles

8 octobre 2007, techniques douces

Lire Ted Kaczynski 

L’effondrement du système technologique (2008)

Lire Jacques Ellul

La technique ou l’enjeu du siècle (1960)

Le mouvement anti-technologie se structure Lire la suite »

Définir l’ennemi, c’est du suicide organisé

La guerre n’est que le rejet de notre commune humanité. Elle repose sur une invention socio-politique, celle d’un ennemi à abattre. Il s’agit de propager collectivement une distinction artificielle entre NOUS et EUX, les bons Russes contre les méchants Ukrainiens, les Juifs désignés par Dieu et les mécréants musulmans, les Soudanais de Mohamed Hamdan Dogolo opposés aux Soudanais d’Abdel Fattah al-Burhan , etc.

LE MONDE a organisé du 22 au 24 novembre son 36e forum philo sur le thème « Jamais sans mon ennemi ? » Vaste programme ! Mais on va surtout y parler de guerre… jamais de désarmement.

J’aurais aimé faire réfléchir les participations de forum sur ces trois conceptions de l’arme :

– Quand les Portugais ont introduit le mousquet dans le Japon du XVIe siècle, son emploi fut désavoué et il fallut attendre longtemps avant qu’il soit autorisé à remplacer les armes traditionnelles. Son efficacité en tant qu’instrument de guerre n’était pas mise en doute. Mais il ne  correspondait pas à la tradition culturelle japonaise, pour laquelle l’utilisation d’un engin permettant à un gamin de tuer un samouraï chevronné était tout à fait inadmissible.

– En 1947, l’écrivain Georges Bernanos disait l’effroi qui lui inspirait la guerre aérienne. Quand un pilote d’avion peut broyer des milliers de corps sans même apercevoir leurs silhouettes, que devient le métier de soldat ?

– Aujourd’hui la prolifération des drones transforme l’ennemi en gibier visé par un assassin invisible.

Le point de vue des écologistes contre les ennemis de la planète

Guerre à la planète, et le seul ennemi c’est nous-même

extraits : Aujourd’hui nous sommes dans une situation paradoxale. Tous les paramètres biophysiques de la biosphère sont au rouge, il est donc absolument nécessaire d’agir de toute urgence dans un contexte d’épuisement accéléré de toutes les ressources naturelles et de réchauffement climatique inéluctable. Or il n’y a plus d’ennemi clairement désigné, nous faisons la guerre à la planète et nous sommes tous complices. Les riches dilapident les ressources fossiles et les pauvres détériorent souvent le milieu proche qui les faisaient vivre quand ils ne jouent pas à imiter les riches….

Deep Green Resistance, ne nous trompons pas d’ennemi

extraits : Deep Green Resistance est un mouvement écologiste fondé par Derrick Jensen, Aric McBay et Lierre Keith, lors de la conférence Earth at Risk du 13 novembre 2011. Leurs présupposés sont repris dans deux livres qui viennent de paraître, « Écologie en résistance, stratégies pour une Terre en péril » aux éditions Libre. Loin d’ostraciser la non-violence, les auteurs estiment complémentaires les mouvements à visage découvert et les mouvement clandestins. Comme l’exprime Armand Farrachi dans sa préface du tome 2, aucun des auteurs ne propose de résoudre une « crise » (passagère) ou de passer la persillère derrière les ennemis de la terre, tous réfléchissent au moyen d’arrêter le massacre, le plus tôt, le plus radicalement possible, ce que personne ne fait ni dans la presse ni dans les diverses chambres du pouvoir….

Comment lutter contre la pub, ennemie de l’écologie

extraits : La publicité n’est que la partie émergée de la société marchande et sa croissance dévastatrice. La publicité a essentiellement pour effet de propager le consumérisme, ce qui implique le productivisme et exploitation croissante des hommes et des ressources naturelles. C’est un des mérites des actions contre l’affichage que de ne pas avoir été menées afin d’obtenir satisfaction sur des revendications précises. Les actions publicidaires de 2003-2004, arrachages et barbouillages d’affiches, ont renoué avec la tradition luddite du sabotage, consistant à nuire aux dispositifs qui nous nuisent….

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TECHNOlogos, regard critique sur la technologie

TECHNOlogos, penser la technique aujourd’hui
Maison des Associations – 181, avenue Daumesnil – 75012 Pari
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Présentation de l’association TECHNOlogos

En septembre 2012 une quarantaine  d’hommes et de femmes, d’âges, d’origines sociales et professionnelles différents ont créé l’association TECHNOlogos. Sa préoccupation est de questionner l’hégémonie de la Technique sur nos vies. Elle élabore et relaie un discours techno-critique dans le sillage de penseurs tels que Mumford, Ellul, Charbonneau, Gunthers, Illich, Arendt etc., en liaison avec les travaux contemporains de Bihouix, Biaggi, Rey, Sadin et beaucoup d’autres.

« Techno-critique » ne signifie pas retour à l’âge de pierre ou opposition à toute technique ! Il s’agit moins de mettre en doute l’utilité ou la nocivité de telle ou telle technologie (la voiture, la télévision, l’ordinateur, le téléphone portable etc.) que de s’inquiéter de l’emballement des innovations au principe d’une croissance sans limites, avec son cortège de pollutions de toutes sortes et d’épuisement rapide des sources d’énergie et autres ressources. C’est au point que cet arraisonnement généralisé fait de l’humanité (du moins sa partie riche) un acteur proprement géologique : nous sommes entrés dans l’ère de l’anthropocène.

Il serait vain de nier les aspects positifs de certaines innovations, au demeurant martelés chaque jour par la publicité et les médias. Mais s’en tenir à discuter de l’usage, bon ou mauvais, de technologies particulières, c’est manquer la compréhension globale du phénomène. Interconnectées dans un mouvement d’auto-développement continu, elles forment un système technicien hors de tout contrôle humain. Ce système s’est substitué progressivement à l’environnement naturel des humains depuis des millénaires, suscitant une forme nouvelle de sacralisation, propre à justifier une servitude plus ou moins volontaire.

Notre but est de contribuer à une critique du système technicien et de l’idéologie qui le sous-tend, en conjoignant des analyses philosophiques, économiques, sociologiques, anthropologiques etc. Pour ce faire,TECHNOlogos organise chaque automne des Assises nationales dans un lieu institutionnel (Technique et santé, guerre, croissance, éducation) en invitant des intervenants militants, praticiens et/ou universitaires. D’autre part, TECHNOlogos organise chaque été des ateliers destinés à approfondir un point spécifique dans un lieu militant et dans la mesure du possible avec ses habitants. Enfin chaque groupe local organise de façon autonome des événements dans sa région (débats, projections). Dans chaque cas, les règles du jeu sont celles du débat démocratique sur des enjeux qui sont trop souvent contrôlés par les seuls experts proclamés ou adoubés par l’Etat, l’Université, ou l’Industrie.

Agenda décembre 2024

Lundi 2 décembre à partir de 19 heures
« L’intelligence » artificielle et la guerre. Automatisation et industrialisation de la mort
« Causerie » introduite par Patrick à la MVAC du 12e, 181 rue Daumesnil, 75012 Paris (métro Daumesnil)
Le LUNDI TECHNOCRITIQUE : un débat mensuel le premier lundi du mois, proposé par l’association Technologos

  • Jeudi 5 décembre de 18 à 20h
    « L’expulsion de la subjectivité et de l’intériorité humaines” avec Éric Fiat
    Séminaire Accumulations et accélérations : Le totalitarisme informatique
    ÉHESS, 54 bd. Raspail, Paris 6e
  • Samedi 7 décembre de 15 à 18h, Roseline nous invite à l’inauguration de l’exposition-vente au profit de la Ressource (47 avenue du Général de Gaulle – 94 160 St Mandé) de ses oeuvres originales et de reproductions.
    Exposition ouverte du 3 au 25 décembre de 14 à 18h
  • Samedi  7 décembre de 14h00 à 17h30 à la MVAC du 12e
    Débat et projection d’extraits du film :
    Bienvenu à GATT.ACA
    Animation ATR-Technologos
  • Samedi 7 décembre de 18h à 19h
    Émission Paroles Technocritiques diffusée sur RFPP 106.3 Mz
    Animée par des membres de Technologos
    Accessible ensuite sur https;//technologos.fr/paroles/
  • Mercredi 11 décembre à 19 h
    Barbarie numérique avec Fabien Lebrun
    aux Laboratoires d’Aubervilliers
    41 rue Lecuyer, 93300 Aubervilliers – M° Aubervilliers-Pantin Quatre chemins (ligne 5)
  • Jeudi 12 décembre 2024 à 15h00
    « Comment les crises transforment les sciences » avec Jérôme Santolini
    Amphi 147 du centre-siège INRAE, 147 rue de l’Université, 75007 Paris.

    Inscription auprès de contact-sciences-en-questions@inrae.fr
    Possible visio sur https://sciences-en-questions.hub.inrae.fr/actualites/conference-jerome-santolini
  • Jeudi 12 décembre 2024 à 19h00
    Réunion Technologos IdF  à la MVAC du 12e

Pour en savoir plus grâce à ce blog biosphere

14 septembre 2017, les 5e Assises nationales de TECHNOlogos (consacrées à la numérisation de l’éducation)

27 juin 2015, ateliers d’été de TECHNOlogos (rapports entre l’État et l’idéologie technicienne)

10 octobre 2014, Quelles techniques pour un changement radical ? Résilience et low tech (lors des 2e Assises de TECHNOlogos)

3 septembre 2014, colloque sur le productivisme comme énergie subliminale

25 novembre 2012, Esclaves de la technique, nous glorifions notre maître

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Ressources, un défi pour l’humanité

La BD « Ressources, un défi pour l’humanité » de Philippe Bihouix et Vincent Perriot est un livre incontournable. Il met en image la finitude des ressources et le fait que le progrès technologique nous mène à une impasse. Ce livre publié chez Casterman n’hésite pas à évoquer Malthus, ce qui tranche sur la pusillanimité des « experts » quant à la question démographique. Quelques extraits du texte :

p.33 : Les philosophes s’éclatent à envisager le futur par un prisme ; celui du progrès des sciences. Ainsi Condorcet (1743-1764) : « Sans doute l’homme ne deviendra pas immortel… mais la durée de l’intervalle entre la naissance et la mort ne peut-elle, grâce au progrès de la médecine, s’accroître sans cesse? »

p.34 : De l’autre côté de la manche, William Gowin (1759-1838) va pousser la logique encore plus loin : « Les hommes seront peut-être immortels ».

p.35 : Godwin se veut rassurant, la Terre est spacieuse et on peut continuer à se reproduire et se multiplier pour une myriade de siècles sans problème de subsistance… Les écrits de Condorcet et Godwin font bondir un jeune révérend qui n’a pas encore trente ans à l’époque, Thomas Malthus (1766-1834). Pour lui la croissance de la population a ses limites, liées à la capacité de la terre à nourrir les hommes et aux rendements agricoles qui ne peuvent augmenter indéfiniment… Pour limiter la population, la nature et les sociétés ont trouvé des moyens diablement efficaces… p.36, la guerre, la maladie, la famine. Pas facile à éviter, ce principe de limites. Mais à partir du milieu du XIXe siècle, la science va faire mentir Malthus avec le chimiste Justus von Liebig (1803-1873) qui travaille sur le rôle des éléments fertilisants.

p.42 : à la sortie de la guerre de 1939-1945, la dégradation de l’environnement inquiète, et les premières voix écologistes vont s’élever. William Vogt avec « la faim dans le monde » (Road to Survival) et Fairfield Osborn, « La planète au pillage » (Our Plundered Planet). Ces deux livres ont la même thèse : en combinant poussée démographique et « développement » économique, on s’expose à de gros ennuis dans un futur pas si éloigné. Malthus le retour !

Nombre de personnes x consommation par personne = limites planétaires explosées

Ils se déclarent d’ailleurs « néomalthusiens » sans que le terme soit pour eux péjoratif.

p.43 : La démographie mondiale devient un sujet de préoccupation majeur dans les années 1950 et 1960. En 1968 un autre essai va faire beaucoup de bruit : The Population Bomb de Paul Ehrlich. Biologiste et spécialiste des papillons, il prédit qu’il va y avoir des famines terribles… Mais au « Nord « comme au « Sud », les engrais et les pesticides vont doper les rendements agricoles. Le progrès technologique va faire mentir Malthus une nouvelle fois. En réponse aux biologistes lanceurs d’alerte, des futurologues vont prédire non pas la pénurie, mais l’abondance !

p.45 : Attendons la suite. En 1972, les écolos maquent des points avec un nouveau best-seller : le rapport au club de Rome Limits to growth (Les limites à la croissance). C’est la première modélisation du « système Terre ». Pour eux le résultat est sans appel , la croissance infinie dans un monde finie est impossible. C’est une évidence très difficile à accepter pour la plupart des élus, des chefs d’entreprise, des économistes, des journalistes… Eux ne parlent que de poursuivre la croissance.

p.48 : Julian Simon (1932-1998) économiste libéral et célèbre cornucopien, est un farouche anti-malthusien. Pour lui, plus nous serons nombreux, plus nous irons vers l’abondance… Plus de monde signifie en effet plus de chercheurs, plus d’innovation, donc des limites planétaires d’autant plus repoussées. For sure ! Man (and technology) is The Ultimate Resource » ! Plus nous serons « nombreux », plus nous serons « heureux » !

p.49 : Simon s’oppose à toute politique de restriction des naissances, avec un argument massue repris par d’autres depuis.

Julian Simon en 1981 : « Sommes-nous devenus fous ? Empêcher la naissance d’un être humain qui pourrait être un nouveau Mozart, un Michel-Ange, un Einstein ? »

Jeff Bezos en 2019 : « Le système solaire peut facilement supporter mille milliards d’humains, nous aurions mille Mozart, mille Einstein, mille De Vinci… »

Finalement sous prétexte de modernité et de « disruption », Elon Musk et Jeff Bezos nous resservent une vieille soupe des années 1970 !

p.61 : Ce que je veux te faire comprendre, c’est que la croissance matérielle que nous vivons actuellement ne sera qu’une brève parenthèse de l’histoire de l’humanité.

Et le projet d’Elon Musk, le millions d’habitants sur Mars ? C’est moins ridicule que de chercher une exoplanète B loin du système solaire, mais ça reste techniquement inaccessible.

p.62 : Pendant qu’Elo Musk nous vend ce doux rêve de long terme (Mars), il va développer des business  « bankable » à court terme et accélérer la pollution, le changement climatique et l’exploitation des ressources. J’ai en tout cas du mal à le considérer comme un entrepreneur « vertueux ». Imagine son rêve : des générations entières devant se « terrer » sur la Lune ou sur Mars à l’abri des radiations car toutes deux n’ont pas de bouclier magnétique pour les arrêter…

En savoir plus sur Bihouix grâce à notre blog biosphere

2019. Bihouix, Low tech contre High tech

extraits : L’âge des Low tech de Philippe Bihouix : « Quelle est la capacité de résilience d’un système toujours plus complexe et interdépendant ? Notre monde ultra-technicisé, spécialisé, globalisé pourrait-il résister à une débâcle, que celle-ci vienne de la raréfaction des ressources énergétiques et métalliques, des conséquences du changement climatique ou d’une nouvelle crise financière ? Cet ouvrage développe la thèse qu’au lieu de chercher une sortie avec plus d’innovation et de hautes technologies (high tech), nous devons nous orienter, au plus vite et à marche forcée, vers une société essentiellement basée sur des basses technologies (low tech)….

2019. Rêveries d’un ingénieur solitaire, Philippe Bihouix

extraits : Dans son dernier livre, Philippe Bihouix complète son analyse antérieure des techniques douces. Ce qui de Thomas More à Gordon Moore sous-tend son raisonnement, c’est l’opposition entre les fausses utopies et le réalisme nécessaire aujourd’hui pour faire face à l’urgence écologique. Il bataille contre le techno-solutionnisme et fait une analyse bien documentée des hyperloop et autres fantasmes comme la conquête d’exoplanètes. Nous n’arriverons pas à bouger la terre pour la mettre en orbite autour d’un soleil de rechange….

2014. Au nom de l’écologie, le massacre de la planète (Bihouix)

extraits : Il est clair que l’argument écologique va contribuer à promouvoir certains technologies comme le big data avec les déchets et la consommation d’énergie qui iront avec. Au nom de l’écologie, on s’apprête à accélérer l’artificialisation des sociétés et le saccage de la planète… L’écologie politique officielle a glissé d’une écologie de la demande, où il s’agissait de questionner les besoins, de prendre les problèmes à la racine, à une écologie de l’offre, où on exige une énergie décarbonée, mais sans rien vouloir changer à notre mode de vie. Il faut alors s’enthousiasmer sur les smart grids et promettre d’isoler les logements sans toucher à la température de consigne…

2014. Philippe BIHOUIX est enfin à l’honneur dans LE MONDE

extraits : Technologie n’est pas magie. Sur ce blog, nous suivons les travaux de Philippe Biouhix depuis janvier 2011. Stéphane Foucart le découvre seulement aujourd’hui*. Il a attendu que la Fondation de l’écologie politique distingue son dernier livre, L’Age des low tech, par son « Prix du livre francophone ». La vertu première de ce livre est de nous aider à combattre notre paresse intellectuelle qui conclut trop souvent ainsi les discussions sur l’annonce des catastrophes: « On trouvera bien une solution. » C’est-à-dire une solution technologique….

2014. Philippe BIHOUIX : Vive le low-tech, les technique simples

extraits : Philippe Bihouix vient de publier « L’âge des Low Tech ». Il présente son point de vue dans la dernière parution de « L’Ecologiste ». Nous vous donnons quelques extraits : « Si l’imagination fertile des êtres humains n’a pas de limites, les équations de la physique, elles, sont têtues. Plus on est high-tech, moins on fabrique des produits recyclables et plus on utilise des ressources rares dont on finira bien par manquer. Il est absurde de croire que les solutions technologiques pourront être déployées à la bonne échelle. Ainsi l’ensemble des résidus agricoles de la planète ne suffirait pas à couvrir notre seule consommation de plastiques… Il faut donc se tourner vers les basses technologies. D’abord réfléchir à nos besoins….

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Le règne illusoire des batteries

Nous relayons sur ce blog des messages qui importent sans importuner.

Aujourd’hui celui de « pièces et main d’œuvre ».
GIGA-Transition

La « Transition » (avec un T majuscule), c’est le terme vague et fourre-tout adopté en 2005 par l’universitaire britannique Rob Hoskins pour remplacer l’oxymore « Développement durable », par trop ridiculisé. La Transition c’est le changement dans la continuité – sans douleur. Une bouillie de « résilience » et d’« adaptation » à destination de jobards en quête de gourous et de bonimenteurs. Une bouillie de « participation citoyenne » et de « vision positive » qui tourne toujours en fin de compte aux « accommodements raisonnables » avec l’emballement technologique (nucléaire, I.A/calcul machine, biologie de synthèse, géo-ingénierie, etc.). Et voilà comment cette « transition écologique » (au départ) se transforme assez vite en « transition énergétique » ; et celle-ci en « transition électrique »… pour arriver en fin de course au tout-électrique.

On sait que sans réservoirs d’électricité (les batteries), il n’y a pas de smartphones, d’ordinateurs portables, de voitures électriques, d’objets connectés ni d’implants cérébraux – et donc pas de Transition (écologique/énergétique/technologique).

Dans un premier épisode nous avons conté deux siècles de mise au point de la batterie au plomb et l’émergence en France d’un champion industriel – la SAFT (1800-1945). Puis, dans un deuxième épisode, un demi-siècle de recherches acharnées, pour enfin produire la batterie au lithium, l’indispensable maillon de l’indispensable transition au tout-électrique (1945-1995). Voici que vingt ans plus tard, en 2015, trois événements marquent la bascule planétaire vers l’irrévocable Transition, à l’aide et à l’ère des gigafactories. De gigas/géant en grec, d’ENORMES usines,destinées à la Transition … afin  de sauver le climat et les générations futures !

Voici en lien le 3e épisode de notre série sur la batterie (“Au nord de l’énergie”) : https://www.piecesetmaindoeuvre.com/documents/au-nord-de-l-energie-3-2015-giga-transition

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Les incendiaires (par Pièces et Main d’œuvre)

Janvier 2023 : Qui a mis le feu ? On pourrait certes remonter au paléolithique et à la domestication du feu, la politique de la terre brûlée ne date pas du Technocène. La société thermo-industrielle, en 1784, avec la combustion des énergies fossiles, le perfectionnement des machines à vapeur et autres « pompes à feu ». Mais la responsabilité de la technocratie dirigeante (ingénieurs, entrepreneurs, cadres, scientifiques, etc.) dans l’incendie planétaire est écrasante, démontrée et publiée….(extraits)

Cycle du silicium, carrières et dépotoirs

Octobre 2021 par Pièces et main d’œuvre : « Du silex au silicium », on connaît ces triomphales trajectoires que les communicants des technosciences et autres apologistes du progrès industriel, ont coutume de projeter vers un infini futur et merveilleux sur l’écran de leurs PowerPoints, grâce à la Transition, qui, pour être « écologique », ne peut être que « numérique ». Ces insanités ne peuvent se proférer qu’à la condition d’ignorer ce qu’est réellement et concrètement le cycle du silicium dont nous traçons ici l’esquisse sommaire….(extraits)

La face cachée du coronavirus chinois

Mai 2020 : Un peu de publicité pour une association très informée sur les technologies et leurs critiques, pièces et main d’œuvre. Voici leur dernière livraison : « Depuis le début officiel de l’épidémie, au lendemain des élections municipales, nous voyons une ruée sur les enquêtes que nous avions publiées au début des années 2000 à propos des laboratoires de la guerre au vivant.30 000 personnes qui vont mourir du virus cette année. Jusqu’à ce qu’on vende un nouveau vaccin et qu’on oublie. Ce qu’il y a de nouveau cette fois, c’est que les autorités ont décidé d’en faire un événement. L’événement s’oubliera, laissant des traces telles que la numérisation de nos vies (cyber-école, télémédecine, télétravail, etc) et la traque électronique : retour à l’anormal….(extraits)

Homme-machine dans un monde-machine

Octobre 2019 : Mon tout est un homme-machine dans une maison-machine dans une ville-machine dans un monde-machine. Un emboîtement de machines intégrées les unes dans les autres, en vue d’un contrôle optimal : téléphone portable et smartphone, instrument d’aliénation, de surveillance et de destruction massive ; puces communicantes RFID qui infestent rapidement tous les objets fabriqués et tous les êtres vivants afin de les tracer – animaux domestiques (chiens, chats, moutons), objets et papiers personnels, et maintenant de plus en plus d’humains eux-mêmes, notamment des salariés. Et puis Linky, le capteur communicant d’Enedis, autant destiné à aspirer les données de 35 millions de foyers qu’à réguler de manière autoritaire leur consommation d’électricité….(extraits)

Pourquoi il faut s’opposer à la tyrannie technologique

Mai 2015 : Des parents et enseignants nous demandent souvent « ce qu’il faut dire aux jeunes » à propos du téléphone portable, des écrans, des réseaux sociaux… Des élèves du lycée Pierre Termier de Grenoble organisaient le 24 mars 2015 un café « Sciences et citoyens » sur le thème : « Nouvelles technologies : addicts ou pas ? ». Il ne s’agissait pas d’un débat mais de la sempiternelle conférence par des experts suivie des « questions de la salle ». Rien que des questions, pas de remise en question. Quant aux lycéens, dûment formatés par leurs coachs, enseignants et acceptologues professionnels, ils ont parfaitement singé les simulacres de « démocratie participative »…. (extraits)

Manifestation le 5 mai, le communisme des technocrates

Mai 2013 : Jean-Luc Mélenchon et le Front de gauche promeuvent « l’écosocialisme » et « la planification écologique » : c’est-à-dire le communisme des technocrates ! Parmi une multitude de projets « écosocialistes » destinés au « redressement industriel », à la croissance et à l’emploi, le Front de gauche défend la candidature d’Annecy aux Jeux olympiques d’hiver, le TGV Lyon-Turin, le méga-canal Seine-Nord-Europe, la construction d’Iter à Cadarache et la colonisation des fonds marins…. (extraits)

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Agro-industrie et impasse technologique

Quand la totalité d’un système est réduite à sa dimension technologique, alors il est naturel de chercher les causes de ses dysfonctionnements dans la technologie. La baisse de production agricole n’est jamais spontanément abordée comme un signe d’essoufflement de l’écosystème, mais soit comme une entrave à l’usage d’une technologie, soit comme un simple défi technique à relever.

Stéphane Foucart  : Les COP se succèdent, fixent des objectifs dont la fonction majeure est d’être annoncés plutôt que poursuivis ; elles évoluent dans une sorte de réalité parallèle. Pour les dirigeants, la question de la biodiversité demeure une pure abstraction sans intérêt, sans conséquence sur la prospérité des nations, le pouvoir d’achat, etc. La baisse de production du secteur primaire n’est jamais spontanément abordée comme un signe d’essoufflement de l’écosystème, mais soit comme une entrave à l’usage d’une technologie, soit comme un simple défi technique à relever, que ce soit par la prochaine substance active, le prochain OGM, le recours à une mégabassine, etc.

Ce biais culturel nous rend aveugles aux effets de la destruction du vivant. Exemple avec Annie Genevard, la ministre de l’agriculture, à propos de cerises : « « On a interdit en France de traiter les cerisiers. On a interdit, on s’est fait plaisir. Maintenant, on ne mange quasiment plus de cerises françaises. »

Le point de vue des écologistes foucartiens

Alan Geher : Merci Stéphane Foucart pour vos articles toujours très éclairants. Je vois que certains nient encore les effets du réchauffement climatique et ceux de l’agrochimie. C’est ça qui est encore plus inquiétant.

Fwd : Comme le disaient les industriels du tabac, il faut « faire plus de recherches ». L’industrie affirmait que la science autour des effets du tabac était trop complexe pour permettre des conclusions rapides et qu’il fallait donc avancer prudemment. Semer le doute, se présenter comme un acteur responsable pour finalement retarder les régulations !

Ophrys : Ce sont toutes les populations d’insectes qui ont chuté, pas que les abeilles. Le varroa et le frelon asiatique ont beau dos, ce ne sont pas eux qui tuent criquet, papillon et syrphes. Les néonicotinoïdes sont là raison numéro une de la disposition des insectes et l’industrie agrochimiques essaie toujours de noyer le poisson en finançant notamment tout un tas d’autres études sur des causes mineures.

Michel SOURROUILLE. Tribune (15 avril 2021) de Christiane Lambert, présidente de la FNSEA et Eric Lelong président de l’interprofession apicole Interapi : « Rappelons que la France importe actuellement près de la moitié du miel consommé par les citoyens chaque année en France. Ne perdons pas de vue l’objectif de développement de la production de miel sur notre territoire. En nous focalisant sur l’interdiction de certains produits de traitement, que nos voisins européens continueront à utiliser, nous n’en prenons pas le chemin. » Les récriminations de l’agro-industrie sont récurrentes…

Aldering Gram : Les classes «dirigeantes » ne dirigent que la prédation tout en voulant entretenir l’illusion qu’elles ne sont pas prédatrices. En conséquence de cette fausse conscience, comme tous les prédateurs qui à force de prédation sans limites font disparaître leurs proies, elles sont incapables de comprendre qu’elles courent à leur propre perte. C’est une des formes les plus létales de la bêtise humaine.

Lucy : Le concept de biodiversit est synonyme de dynamique des espèces dont l’espèce humaine qui, quoiqu’en disent les religieux, n’est qu’une espèce parmi les autres. Elle est le résultat de 3 800 millions d’années d’évolution. La puissance de la sélection naturelle ont encore échappé à beaucoup. Nous sommes devenus une composante majeure de la sélection naturelle mais nous n’avons pas le temps pour nous, mais contre nous.

g. delaygue : Dans les travaux sur les limites planétaires à l’utilisation durable de notre environnement, c’est la chute de la biodiversité qui est considérée comme la limite la plus largement dépassée. Mais la population est de plus en plus urbaine et coupée de la nature, dont elle ne voit que les moustiques et les rats. Difficile à convaincre.

JNP94 : Les politiques et les industriels ne valorisent pas le travail gratuit fourni par la nature, la plupart du temps invisible mais pourtant bien présent. Car dans nos sociétés libérales, ce qui n’a pas de prix de marché n’a pas de valeur…

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Stéphane Foucart devient très très pessimiste

extraits : Le journaliste scientifique du MONDE, Stéphane Foucart, interroge les faits : « Il y a contraste entre le fracas des mots utilisés par l’UICN pour décrire le problème de la biodiversité en péril et l’absence forcenée du plus petit début de réponse politique. La France se refuse même à appliquer la loi afin de ne pas entraver des activités aussi marginales que les chasses traditionnelles aux passereaux. Est-il si impérieusement nécessaire de tuer des grives musiciennes ou des vanneaux huppés ? La « nouvelle » politique agricole commune (PAC) va conforter jusqu’en 2027 les modes de production des exploitations les plus grandes, les plus industrialisées, les plus destructrices….

Stéphane Foucart ne croit plus en l’action politique

extraits : Même les accords internationaux, pour spectaculaires qu’ils puissent paraître, doivent être considérés avec méfiance… Le 12 novembre, la Chine et les Etats-Unis signaient ainsi un accord bilatéral sur le climat unanimement qualifié d’historique : plan de réduction de leurs émissions, sans rien de contraignant ! Les propriétés radiatives du CO2 n’ont que faire de la politique : selon les calculs de Chris Hope, l’accord sino-américain nous place en réalité sur la trajectoire d’un réchauffement de 3,8 °C d’ici à la fin du siècle. Assourdi par les tambours, le monde entier n’a pas réalisé que ce n’était qu’un air de pipeau : ce qui a été accueilli avec tant d’enthousiasme n’était autre qu’une promesse de désastre. »….

Stéphane Foucart, les lois de la nature s’imposent

extraits : Les dettes que nous contractons à l’égard de l’environnement finissent toujours par être réglées. Nous pouvons discuter avec nos créanciers, pas avec les lois de la nature. Elles s’appliquent et s’appliqueront avec entêtement, quoi qu’il arrive… En passant de plus de 38 000 captages d’eau potable en 1998 à 33 500 aujourd’hui, ce sont ainsi près de 5 000 captages qui ont été abandonnés en quinze ans, explique un rapport interministériel rendu fin août. La principale cause, rencontrée dans 41 % des cas, est la mauvaise qualité de l’eau du fait des pollutions diffuses… »….

La fabrique du mensonge selon Stéphane Foucart (juillet 2013)

extraits : L’une des raisons pour lesquelles il est impérieux, pour les agrochimistes, de discréditer les chercheurs hostiles aux biotechnologies végétales n’est pas seulement commercial. Il faut conserver vivace l’idée que la science est le progrès technique. Il s’agit d’exercer un contrôle sur les mots et les idées. Les industriels parviennent ainsi à fabriquer des idées trompeuses, en recourant à des arguments puisés dans la science même. Cette production d’ignorance vise deux objectifs. Le premier est de peser sur les instances d’évaluation des risques sanitaires et environnementaux, afin de leur faire minimiser les risques induits par telle ou telle technologie. Le second objectif est de coloniser nos conversations…

 

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Insupportable le portable, à l’école et ailleurs

Depuis 2018, une loi interdit l’utilisation d’un téléphone mobile dans les écoles maternelles, les écoles élémentaires et les collèges. Les élèves peuvent l’avoir dans leur sac, s’il est éteint et rangé. Le suivi n’a pas été convainquant, on envisage l’interdiction générale. Ainsi la déclaration récente du ministre délégué chargé de la réussite scolaire, Alexandre Portier, le 25 octobre 2024.

Alexandre Portier : « On a une loi qui est votée depuis six ans et qui n’est toujours pas mise en œuvre. Je pense qu’il y a une urgence nationale. On parle de la santé de nos jeunes, c’est une mission sur laquelle on n’a pas le droit de faillir . Vous ne comprendriez pas qu’on ne soit pas en mesure de mettre en œuvre cette mesure pour, au plus tard, la rentrée scolaire de septembre 2025. Tous les établissements qui ont testé l’interdiction nous font des bons retours , cela permet aux jeunes d’être totalement investis dans le temps d’apprentissage ».

Le point de vue des écologistes traditionnalistes

L’interdiction totale du portable dans les établissements scolaires, c’est une mesure qui nécessiterait une interdiction généralisée d’usage à tous les moins de 18 ans en quelques endroits où ils se trouvent, même et surtout dans leur chambre… ce qui serait psychologiquement et écologiquement nécessaire ! Et comme les parents donnent le mauvais exemple à leurs enfant en restant rivés à leurs écrans au lieu d’être présents, il serait même judicieux d’interdire tout commercialisation d’un écran numérique. Bon, je sais, on va me dire que c’est du délire, qu’on ne peut rien contre le progrès dit technique, que la vie sans écrans serait insupportable,etc. Du jeune temps des septuagénaires, on n’avait pas de télévision à la maison, même pas de téléphone, et c’était le lot commun. Cela n’empêchait pas d’être heureux et de multiplier les interrelations en « présentiel ».

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Portable, en avoir ou pas ?

extraits : Le portable est un excellent objet de débat sur la limitation des besoins. En tant qu’enseignant de sciences économiques et sociales dans les années 2000, je commençais par un sondage en classe de seconde : « Qui possède un portable… Qui en est à son premier, son second, son troisième, etc. » Tous les élèves ou presque avaient déjà leur portable. Pire, la plupart en était déjà au deuxième, troisième, quatrième modèle… Ces adolescents croient qu’il faut changer de téléphone comme on change de chemise !

Les comportements sont sous l’emprise des marchands qui formatent nos désirs. Quand je confisquais un portable en classe, l’élève venait m’implorer à la fin du cours de lui rendre immédiatement, « il en avait tellement besoin » ! L’addiction est palpable….

Nos articles les plus anciens sur le portable

07.06.2005 Horreur mondialisée

La Chine ne fait que découvrir les problèmes insolubles qu’entraîne l’exode rural provoqué par la croissance économique. Le réalisateur chinois Jia Shang-ke met en scène les Min-gong, les travailleurs migrants venants des campagne, et ses films ont été interdits par la censure chinoise par qu’ils peignaient trop bien l’envers du miracle économique. Il y a 170 millions de personnes déracinées en Chine, la plus grande migration de tous les temps qui reproduit en accéléré l’urbanisation de la Grande Bretagne qui s’est étalée sur 200 ans au moins. Son dernier film « The World », pour une fois autorisé, met en scène de jeunes ruraux embauchés dans un parc d’attraction à Pékin : ils se contentent d’un imaginaire formaté par la télévision et d’un échange limité aux mini-messages sur portables, comme les occidentaux du monde capitaliste ! Il est vrai que la mondialisation libérale entraîne l’uniformisation culturelle et la même difficulté de vivre.

Autrefois Mao Zedong avait limité la croissance des villes, un jour les urbains retourneront à la terre.

18.08.2005 Pris comme dans un filet

Selon des spécialistes de l’Internet, tout le monde aura bientôt en sa possession un PDA ou personal digital assistant, un petit ordinateur plat et souple qui ne vous quittera jamais. Pour plus de commodités, on pourra même se faire implanter sous la peau un émetteur-récepteur qui pourra aussi bien réaliser votre check up que débiter votre compte-courant au restaurant par détection à distance de vos coordonnées bancaires. Pour passer un bon moment dans le monde réel et s’endormir en pleine nature, il suffira aussi de régler son PDA pour qu’il diffuse sur les murs de votre chambre un décor champêtre. Et pour échanger avec les amis, rien de mieux que la connexion directe par le Net.

La Biosphère espère que de plus en plus de citoyens auront à cœur de se débrancher de ce type de système totalitaire pour vivre localement sa vie avec ses proches et la Nature environnante. Il faudrait pour ce faire refuser dès aujourd’hui le précurseur du PDA qu’on appelle « portable » et ne surfer sur Internet que pour s’en débarrasser !

11.11.2005 Facteur de progrès ?

Rien ne peut étancher la soif de communiquer de tout le continent africain, si ce n’est… le portable. Sur 100 Africains, entre 8 et 30 selon les pays sont déjà équipés. Même si le taux est de 75 % en France, l’équipement en Afrique progresse tellement vite (65 % par an en moyenne entre 1998 et 2003) que la fossé technologique va être un jour ou l’autre rattrapé. Même si un agriculteur ne possède pas de tracteur et vit sans électricité, il lui semble en effet indispensable de faire deux heures de moto par de vilaines pistes pour recharger son téléphone. Et puis le cellulaire est devenu un outil indispensable de la prostitution, il trahit les époux adultères et facilite les attaques à main armée. Comme le dit le directeur des opérations internationales des télécoms : « Là où des offres adaptées (cartes prépayées) sont proposées, on observe une croissance à deux chiffres qui devrait se poursuivre pendant plusieurs années encore ». La technique envahit tout, même au fond de la brousse.

En Afrique comme ailleurs, le besoin de communiquer vient immédiatement après celui de se nourrir et de se vêtir, mais ce besoin n’a nul besoin d’un intermédiaire imposé par l’industrie : la tradition orale africaine est déviée de son cours. La Biosphère était bien plus tranquille quand les Africains se contentaient de l’arbre à palabres…

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L’IA, une intelligence sans conscience

Depuis un siècle, la technoscience a changé de statut. L’informatisation du monde s’est développées de façon exponentielle, ses ramifications constituent désormais un véritable système global, un milieu environnant à part entière, avec ses règles, ses codes et ses esclaves … Jouir de la technique est devenue pour une majorité de nos contemporains la finalité des finalités. Cette addiction est à ce point devenue frénétique que la plupart des humains ne veulent en voir que les avantages, considérant qu’il sera toujours possible demain de palier aux inconvénients d’aujourd’hui. L’IA (intelligence artificielle) n’est que la confirmation de notre soumission aux écrans. Rare sont les voix qui veulent notre délivrance. Ainsi John Hopfield, paradoxalment prix Nobel de physique pour ses recherches sur l’intelligence artificielle.

John Hopfield : « L’IA va développer des capacités qui dépassent celles que vous pouvez imaginer à l’heure actuelle. En tant que physicien, je suis très troublé par quelque chose qui n’est pas contrôlé, quelque chose que je ne comprends pas assez bien pour savoir quelles sont les limites que l’on peut imposer à cette technologie. Le fonctionnement de l’IA est encore mal compris, ce qui est très, très inquiétant. Je m’inquiète de tout ce qui dit : “Je suis plus rapide que toi, je suis plus grand que toi” 

Le point de vue des écologistes

Véronique DECKER : Ce que je trouve vraiment inquiétant, c’est la consommation délirante d’énergie pour les échanges numériques et l’IA. On devrait être à l’heure de la sobriété et la modération, et partout s’étalent des gabegies énergétiques.On finit par donner notre date de naissance pour avoir un billet de train, et l’étage de livraison pour l’achat d’un grille pain, les profs payent des logiciels pour contrer le travail de l’IA dans les devoirs maison, bref il va falloir travailler à la décroissance des données numérisées.

Moustiq : L’IA est à l’image de son créateur. Insondable et imprévisible. Capable du meilleur comme du pire. Et on s’étonne ?

Olivier de B : L’IA procède par inférence statistique sur la base d’une masse de données d’entraînement permettant de « muscler » un réseau de neurones artificiels via une descente de gradient. Rien de plus !

Rigomer Kerviel : Quand on pose une question à GPT4, on reçoit un document qui a l’aspect lexicologique et syntaxique d’une réponse mais qui ne contient aucune sémantique. Interroger GPT4 donne le même résultat que si vous interrogez un politicien. Ça a l’aspect d’une réponse mais ça ne répond à rien. La seule crainte à éprouver au sujet de l’IA est qu’il s’agisse d’une bulle financière qui se prépare à éclater.

DrF : Une IA peut prendre des décisions. Or on ne peut pas savoir pourquoi une IA décide ce qu’elle décide. Utiliser un programme informatique pour prendre des décisions sans savoir comment s’est formée cette décision est très préoccupant.

Rochefort : Il est probablement trop tard pour reprendre le contrôle de ce que l’Homme a conçu. Aujourd’hui, l’appât du gain sans limite a démultiplié, en tous sens, les recherches de voies nouvelles pour réaliser de plus en plus de bénéfice. ll y a déjà bien des années que le processus informatisé de certaines transactions financières échappe à l’esprit humain.

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La science contre l’intelligence artificielle

extraits : Avec l’intelligence artificielle (IA) – dont l’un des derniers avatars, ChatGPT, continue de faire couler beaucoup d’encre –, « on a ouvert la boîte de Pandore », nous disait récemment Benoît Piédallu, membre de l’association La Quadrature du Net, qui « promeut et défend les libertés fondamentales dans l’environnement numérique ». En cause, selon lui ? D’un côté, les politiques, « subjugués par ces technologies issues de la Silicon Valley », qui « ont du mal à [en] percevoir les risques », notamment « en termes de manipulation de masse ». Et de l’autre, les concepteurs et les vendeurs de ces systèmes, qui doivent être « tenus comme pénalement responsables de leurs conséquences néfastes sur la société »….

Boulimie énergétique de l’IA et de ses chefs

extraits : Devant les besoins électriques exponentiels de l’intelligence artificielle (IA), Microsoft, Amazon et Oracle veulent relier des centres de données à des réacteurs. Le nucléaire apparaît aux yeux des dirigeants de la tech comme une porte de sortie face à l’impasse énergétique vers laquelle l’intelligence artificielle risque de les conduire. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), une requête sur un assistant comme ChatGPT consommerait dix fois plus d’électricité qu’une recherche classique sur Google. Dans un moment de forte électrification tous azimuts liée à la transition énergétique, cela fait craindre des pénuries, locales ou générales. Rappelons que depuis le rapport de 1972 sur les limites de la croissance, nous devrions savoir que toute évolution exponentielle dans un monde fini se heurte irrémédiablement un jour ou l’autre à un mur. Et quand on commence à voir le mur, il est déjà trop tard pour s’arrêter, on va trop vite….

L’intelligence artificielle, LA solution ?

extraits : Pour Hugues Bersini, l’intelligence artificielle est en mesure de résoudre des problèmes majeurs. Mais pas n’importe comment. Certainement pas en confiant l’affaire à des entreprises privées à but lucratif, fussent-elles créées par des petits génies de la technologie, car la recherche du profit ne peut conduire qu’à l’injuste répartition des malheurs et des bonheurs qu’apporte la société numérique. Ni à des États potentats, fussent-ils conseillés par les meilleurs « experts », car la technocratie gestionnaire ne parvient jamais à l’efficacité collective, mais à la manipulation des cerveaux et des opinions. L’auteur en appelle donc à un « codage citoyen »….

L’intelligence artificielle = perte de temps

extraits : L’intelligence artificielle nous rendra encore plus idiots. Aujourd’hui déjà chaque homme ne peut avoir de place pour vivre que s’il est un technicien. On pourrait même dire que tous et toutes sont tellement passionnés par la technique, tellement assurés de sa supériorité, qu’ils sont tous orientés vers le progrès technique, qu’ils y travaillent tous, si bien que la technique progresse continuellement par suite de cet effort commun. En réalité la technique s’engendre elle-même ; lorsqu’une forme technique nouvelle apparaît, elle en conditionne plusieurs autres, la technique est devenue autonome. Il faut toujours l’homme, mais n’importe qui fera l’affaire pourvu qu’il soit dressé à ce jeu ! L’IA arrivera à ce résultat final, réfléchir à notre place, nous faire travailler à son service, nous concocter des loisirs toujours plus artificiels, multiplier les tendances néfastes de notre temps. Pourtant certains sont déjà adeptes de l’IA, ce sont les nouveaux croyants !

L’intelligence artificielle, LA solution ?

extraits : Watson, le programme d’intelligence artificielle phare d’IBM, était en 2016 l’un des plus avancés au monde. Il était déjà capable d’analyser des informations venant de n’importe quelle source, prendre en compte différentes perspectives et opinions sur tous les sujets. Watson pouvait analyser, à partir de nombreuses données, les qualités et défauts de chaque décision, évaluant son impact sur l’économie, l’environnement, l’éducation, la santé, la diplomatie, les libertés publiques, etc. C’est une tâche que doivent effectuer quotidiennement des politiciens sans compétence et ligoté par des appartenances partisanes. Les procédures délibératives pourraient donc être effectuées de façon plus appropriée et efficace par une IA. En plus l’ordinateur n’est pas émotif et soumis aux passions humaines. L’ordinateur d’un futur proche, du doux nom de HAL 9000 par exemple, pourra apporter ses capacités de prise de décisions objectives dont nous avons besoin vu la situation dramatique dans laquelle nous sommes.

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Interdiction du portable à l’école, une gageure

L’interdiction totale du portable au collège, c’est une mesure qui nécessiterait une interdiction généralisée d’usage à tous les moins de 18 ans en quelques endroits où ils se trouvent… ce qui serait écologiquement nécessaire !

Sylvie Lecherbonnier : L’interdiction du téléphone portable à l’école et au collège, effective depuis une loi de 2018, est-elle insuffisante ? Près de 200 collèges partout en France s’engagent à aller plus loin en cette rentrée en testant une « pause numérique » totale. La généralisation de cette mesure « devrait intervenir dès janvier 2025 ».

Le syndicat des chefs d’établissement SNPDEN-UNSA : « Matériellement, je ne sais pas comment on va faire. Il y a une question de responsabilité à conserver 500 ou 600 téléphones portables au même endroit…Le problème numéro un n’est pas l’usage du téléphone dans le collège, qui est déjà interdit, mais bien à l’extérieur de l’établissement. » Il reviendra donc au prochain ministre de l’éducation de trancher si cette pause numérique devient la norme ou non.

Le point de vue des écologistes techno-méfiants

Michel SOURROUILLE : Je me souviens d’une époque pas si lointaine où les profs pouvaient fumer comme ils voulaient à l’intérieur de leur établissement, et ses élève itou. Et puis on a progressivement interdit l’usage de la cigarette et maintenant même le proviseur est obligé d’aller fumer à l’extérieur de l’établissement…

Marie Rose : Mise en œuvre certes compliquée certes, mais bienvenue. Apprendre à Être pleinement présent et attentionné dans l’instant . Ça vaut pour nous tous , on se laisse envahir et c’est une addiction ( dit-elle en tapotant sur sa tablette (-:

RogerMo : Il y a plus simple et moins onéreux que l’achat de coffre fort pour déposer tous les portables au quotidien : la confiscation systématique de chaque téléphone vu ou entendu dans l’enceinte du collège, pour une durée de huit jours (la première fois, en cas de récidive c’est un mois). Cela se fait près de chez moi et c’est très efficace. Les enfants et les adultes ont bien compris la règle.

V.13 : Mais pourquoi les enfants emportent-ils leur portable à l’école ? D’abord, ils ne devraient pas en avoir avant 12 ou 13 ans, et ensuite, il faut qu’il reste à la maison. Pourquoi toujours reporter sur l’école ce qui est de la responsabilité des parents ? On devrait pouvoir confisquer définitivement (pendant un an) un portable qui est apporté à l’école, c’est tout. Vu le coût de ces engins, les parents interdiraient à leurs enfants de les emmener !

Hiro.Niké : Confiscation ? Le portable est un lien de sécurité indispensable entre le gamin et ses parents, « l’emprunter’ au gamin me semble.bien hasardeux. Bon courage pour gérer la réalité.

Gournable @ Hiro-Niké :  Le portable est un lien de sécurité indispensable entre le gamin et ses parents» Indispensable ? Et comment ça se passait entre parents et enfants avant la généralisation du portable ? Souvenez-vous , l’Homo sapiens a existé avant qu’on ait inventé le téléphone portable…

jack.sanknife : Le problème du contrôle des portables recoupe un problème plus général, celui d’un certain angélisme qui veut que l’élève mineur ait les mêmes droits qu’un majeur. D’où l’interdiction de fouiller les cartables, de voir ce qu’un élève a mis dans son répertoire perso sur le réseau pédagogique ou l’ ENT , de consulter son historique de navigation… Lors de sa présence dans l’établissement, les parents délèguent leur responsabilité, en principe, alors pourquoi pas l’école avec un droit de contrôle ? Par principe un mineur n’est pas un adulte. Ne l’oublions pas

Marion28 : Paradoxal… Ma fille rentrée en CP dans une école publique parisienne. Dans son cahier de devoir, il faut que les parents scannent le flash code de la page du manuel pour accéder à l’exercice… Qui pourrait être lu dans un livre…. L’école publique rend les enfants dépendants aux smartphones en les rendant indispensables à la réalisation de leurs devoirs…

Equilibres : Ce qui est sûr, c’est que les écrans et les réseaux « sociaux » rétrécissent les cerveaux de nos enfants (voir les études à ce sujet : atrophie du cerveau des enfants soumis à des heures d’écrans – encouragés par les « réseaux sociaux » qui les manipulent pour les maintenir le plus longtemps possible sur leurs usines à pubs-). Ces fléaux méritent donc qu’on s’y attaque avec détermination.

Catherine Robin : Allez donc voir ailleurs en Europe. « Un pays sur quatre dans le monde a adopté des lois interdisant l’utilisation des cellulaires à l’école, d’après l’Unesco. ». journaldequebec.com.

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Portable, en avoir ou pas ?

extraits : Le portable est un excellent objet de débat sur la limitation des besoins. En tant qu’enseignant de sciences économiques et sociales, je commençais par un sondage en classe de seconde : « Qui possède un portable… Qui en est à son premier, son second, son troisième, etc. » Tous les élèves ou presque avaient déjà leur portable. Pire, la plupart en était déjà au deuxième, troisième, quatrième modèle… Ces adolescents croient qu’il faut changer de téléphone comme on change de chemise ! Les comportements sont sous l’emprise des marchands qui formatent nos désirs. Quand je confisquais un portable en classe, l’élève venait m’implorer à la fin du cours de lui rendre immédiatement, « il en avait tellement besoin » ! L’addiction est palpable….

12 janvier 2011, le portable, technique douce ou dure ?

extraits : Les techniques que nous utilisons devraient être douces à la nature, douce aux communautés humaines. Prenons l’exemple de la communication orale. Rien de plus simple, nous pouvons échanger directement, facilement. Mais notre société a tout compliqué. Le tout petit enfant mâchouille quelque chose au moment de la poussée des dents. Alors les usines mettent sur le marché des morceaux de caoutchouc reproduisant un portable, avec touches et tout. L’intoxication commence. Puis est venue pour l’enfant l’accumulation de jouets, à Noël et autres anniversaires : une montagne de jouets nécessitant presque tous des piles électriques. Pas étonnant qu’à 7-8 ans, l’enfant réclame déjà son téléphone personnel ! Mais ce n’est plus à l’autonomie que l’enfant accède, c’est à la soumission à une société thermo-industrielle….

25 janvier 2015, Pourquoi n’interdirait-on pas le portable à l’école ?

extraits 

Contre le portable : Le maire de New York, Michael Bloomberg, a interdit en 2005 les téléphones mobiles dans les écoles publiques de New York.
Pour le portable : Le maire de New York, Bill de Blasio, a autorisé en 2015 les téléphones portables à l’école : « Nous avons actuellement une politique qui fait qu’il est impossible pour les parents de communiquer avec leurs enfants. Qui a mis ces enfants au monde ? Les parents. Qui est, en premier lieu, responsable de leur sécurité et de leur bien-être ? Les parents. »
Contre : « Et avant l’invention du portable, les parents étaient quoi ? Irresponsables ? »
Pour : « Ma fille utilise son smartphone pour télécharger des e-books, faire ses devoirs, envoyer des courriels à ses professeurs.
»….

7 octobre 2016, Le désastre de l’école numérique dans LE MONDE

extraits : Deux pages dans LE MONDE pour faire l’éloge de la numérisation de l’école, avec des titres aussi alléchants que « le numérique transforme l’enseignement », « à l’université, les nouveaux outils de la pédagogie », « créer i-voix pour développer les compétences littéraires », « faire l’apprentissage de la raison numérique ». Un seul encart sur le livre « Le désastre de l’école numérique » pour conclure sans preuves : « Mais globalement, leur propos (des auteurs du livre) relève plus du discours militant que d’une pensée raisonnée, et c’est dommage ». LE MONDE veut ignorer que la relation directe entre l’enfant et l’adulte reste essentielle en matière d’apprentissage, alors que l’écran qui sait tout éloigne de l’adulte.

10 août 2018, Rachel Panckhurst, vivre avec un portable à l’école…

extraits : « Je n’approuve pas l’interdiction du téléphone portable dans les écoles et collèges français que le ministre de l’éducation nationale a fait adopter par l’Assemblée nationale (pour la rentrée 2018). » Rachel Panckhurst mène des travaux mêlant linguistique et informatique et croit indispensable l’usage du portable. Comme beaucoup de mandarins es faculté, elle surfe dans le sens du courant dominant. A l’époque de la généralisation du téléphone fixe dans tous les lieux et demeures, nous n’avions pas besoin de la concurrence entre réseaux téléphoniques différenciés, à plus forte raison pour faire de la linguistique ! Voici l’argumentation de Rachel et notre réponse biosphèrique….

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Le smartphone nous pourrit la vie

De la part d’un correspondant, François Diebolt. Il réside au Canada, mais il rencontre les mêmes problèmes qu’en France !

Au risque de passer pour un dinosaure, j’ai, jusqu’à présent, réussi à me passer de smartphone et à mener une vie quasi normale. Mais j’ai perdu mon accès en ligne à mon compte bancaire car l’application sur smartphone est incontournable. Je reçois des injonctions d’autres institutions me réclamant mon numéro de smartphone pour faire des doubles vérifications de mon identité.

Le site tictactrip_eu confirme la tendance : « Aujourd’hui, les bornes SNCF se font plus rares, les guichets SNCF ouverts également, surtout dans les villes et villages. Nous allons vers un voyage et un billet de train SNCF 100% dématérialisé… Vous pouvez profiter gratuitement du e.billet SNCF pour voyager plus simplement, en utilisant votre smartphone…

Même sur le site service-public_fr, on prépare la transition:  « La carte Vitale sous forme d’application mobile se déploie progressivement sur le territoire jusqu’au 31 décembre 2025. » Je trouve ces pratiques abusives à plus d’un titre:

1) ces organismes ont pris la décision unilatérale de conditionner certaines prestations de service à la possession d’un smartphone et de son abonnement, ce qui entraîne des dépenses non négligeables ;
2) cette vérification d’identité n’est possible qu’en passant par les GAFAM, détenteurs exclusifs et monopolistiques des technologies et données nécessaires, sans qu’il soit possible de contrôler ce qu’ils font de nos données personnelles ;
3) les GAFAM eux-mêmes se sont montrés vulnérables au piratage ;
4) les cellulaires ont une obsolescence programmée de 18 mois et moins, à comparer aux autres preuves d’identité – passeports et cartes d’identité – qui ont une validité de 10 ans et sont biométriques et contrôlés par les gouvernements.

Une fois de plus, on nous impose des contraintes sous couvert de facilité, on nous pousse au consumérisme (2 milliards de téléphones dans nos poubelles chaque année), le tout au profit de la surveillance de masse.

Nous sommes complètement en accord avec le constat de François. Comme l’avait autrefois démontré Jacques Ellul, la technologie nous échappe :

« La machine a créé un milieu inhumain, concentration des grandes villes, manque d’espace, usines déshumanisées, travail des femmes, éloignement de la nature. La vie n’a plus de sens. Il est vain de déblatérer contre le capitalisme : ce n’est pas lui qui crée ce monde, c’est la machine… Lorsque la technique entre dans tous les domaines et dans l’homme lui-même qui devient pour elle un objet, la technique cesse d’être elle-même l’objet pour l’homme, elle n’est plus posée en face de l’homme, mais s’intègre en lui et progressivement l’absorbe. »

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Portable, suis-le le seul à ne pas en avoir ? (2018)

extraits : Le portable est un excellent objet de débat sur la limitation des besoins. En tant qu’enseignant de sciences économiques et sociales, je commençais par un sondage en classe de seconde : « Qui possède un portable… Qui en est à son premier, son second, son troisième, etc. » Tous les élèves ou presque avaient déjà leur portable. Pire, la plupart en était déjà au deuxième, troisième, quatrième modèle… Ces adolescents croient qu’il faut changer de téléphone comme on change de chemise ! Les comportements sont sous l’emprise des marchands qui formatent nos désirs. Quand je confisquais un portable en classe, l’élève venait m’implorer à la fin du cours de lui rendre immédiatement, « il en avait tellement besoin » ! L’addiction est palpable. Or le portable est un instrument très sophistiqué qui comporte des éléments naturels rares et difficiles à recycler….

Le portable comme système d’aliénation consentie (2016)

extraits : Les usages du téléphone portable peuvent être considérés comme des révélateurs de la nature de l’hyper modernité qui définit nos sociétés. Dès le premier chapitre de son livre*, Francis Jauréguiberry se livre à une identification minutieuse des usages du portable, régis par la spontanéité, l’impulsivité, le cocooning téléphonique – besoin d’être rassuré par une présence – jusqu’à la téléphonite, maladie aiguë qui caractériserait le branché consultant compulsivement son petit écran. Le désir d’ubiquité médiatique – être ici sans être là – se donne à voir dans l’« envol du branché ». Le portable favorise aussi la contagion de l’urgence, et les critères de gestion, de rationalité et d’efficacité du monde professionnel en viennent à envahir la sphère privée….

Pourquoi n’interdirait-on pas le portable à l’école ? (2015)

extraits : On a bien interdit de fumer à l’école, pourquoi n’interdirait-on pas le portable à l’école ? Ce débat se retrouve dans LE MONDE, nous avons confronté les pour et les contre pour en tirer ensuite quelques conclusions.
Contre le portable : Le maire de New York, Michael Bloomberg, a interdit en 2005 les téléphones mobiles dans les écoles publiques de New York.

Pour le portable : Le maire de New York, Bill de Blasio, a autorisé en 2015 les téléphones portables à l’école : « Nous avons actuellement une politique qui fait qu’il est impossible pour les parents de communiquer avec leurs enfants. Qui a mis ces enfants au monde ? Les parents. Qui est, en premier lieu, responsable de leur sécurité et de leur bien-être ? Les parents. »

Contre : « Et avant l’invention du portable, les parents étaient quoi ? Irresponsables ? »

Pour : « Ma fille utilise son smartphone pour télécharger des e-books, faire ses devoirs, envoyer des courriels à ses professeurs. »…..

Autonomie de la technique, obligation du téléphone portable (2014)

extraits : Il arrive un moment où l’évolution technologique devient contre-productive : pourquoi remplacer la téléphonie fixe alors que c’était devenu un service universel ? Une innovation chasse l’autre, ainsi pour la communication à distance. Les premières cabines téléphoniques apparaissent à Paris en 1881 dans l’enceinte de l’Exposition internationale d’électricité, cinq ans après l’invention du téléphone. Deux ans plus tard le premier réseau de cabines publiques est mis en service à Reims, il y en avait neuf… Atteignant le nombre de 162 000 fin 1983, le réseau des Publiphones atteint son apogée, en 1997 avec 250 000 unités. Le parc français est alors le plus dense d’Europe, avec 4 cabines pour 1000 habitants. Depuis, l’histoire du Publiphone ressemble à une lente agonie.la mode des portables rend inutile la cabine téléphonique, tout le monde balade son mobile dans la rue….

sans portable ni carte bancaire, ce sera notre avenir (2013)

extraits : Que faire ? Se passer d’ordinateur, de portable et autres gadgets électroniques. Cela semble impossible. En dix ans, le téléphone portable est passé de l’état de curiosité à celui d’outil. 80 % des Africains en possèdent un. 800 millions de personnes utilisent le GPS, disponibles depuis l’an 2000. Le SMS, âgé de dix ans seulement, est devenu le langage universel de la jeunesse. Nous n’avons ni portable, ni GPS, ni même de carte bancaire. Nous sommes pour la simplicité volontaire et la réduction de notre poids sur la planète. Notre exemplarité ne sera suivi que quand les gens y seront obligés. La raréfaction des hydrocarbures et autres ressources naturelles montreront à tous dans quelques années que nous avions raison de ressentir les limites de la planète et de l’exprimer dans notre mode de vie….

Nomophobie, la peur sans portable (2012)

extraits : Une phobie est une peur, souvent irrépressible comme l’arachnophobie, la peur des araignées. Les médias viennent de consacrer la nomophobie, non la peur des lois comme l’étymologie le laisserait supposer, mais la peur panique d’être privé de son téléphone portable : nomophobie, contraction de « no mobile phobia ». Le mot a été inventé au cours d’une étude menée en 2008 par la UK Post Office à propos des angoisses subies par les utilisateurs de téléphones mobiles. Environ 58 % d’hommes et 48 % de femmes souffrent de cette phobie en Grande-Bretagne….

le portable, technique douce ou dure ? (2011)

extraits : Les techniques que nous utilisons devraient être douces à la nature, douce aux communautés humaines. Prenons l’exemple de la communication orale. Rien de plus simple, nous pouvons échanger directement, facilement. Mais notre société a tout compliqué. Le tout petit enfant mâchouille quelque chose au moment de la poussée des dents. Alors les usines mettent sur le marché des morceaux de caoutchouc reproduisant un portable, avec touches et tout. L’intoxication commence. Puis est venue pour l’enfant l’accumulation de jouets, à Noël et autres anniversaires : une montagne de jouets nécessitant presque tous des piles électriques. Pas étonnant qu’à 7-8 ans, l’enfant réclame déjà son téléphone personnel ! Mais ce n’est plus à l’autonomie que l’enfant accède, c’est à la soumission à une société thermo-industrielle….

non aux portables (2008)

extraits : Il faut changer de portable aussi souvent que l’exigent la mode, le « progrès » et les fabricants. Plus que tous ses prédécesseurs, ce gadget pousse au mimétisme et au conformisme si chers au marchandising. Faites le test, dites à vos collègues que vous n’avez pas de portable ; la majorité s’esclaffe : « T’es contre le progrès ? Tu t’éclaires à la bougie ? » Ou s’inquiètent : « Mais comment tu fais ? » Le portable est typique du système d’innovation qui consiste à vendre les remèdes aux maux causés par les innovations précédentes. Vous ne parlez plus à vos voisins à cause de la télévision ? Téléphonez-leur ! Mais pourquoi aurions-nous besoin d’une médiation électronique pour communiquer si ce n’est pour nous adapter à un monde qui atomise chacun de nous et qui morcelle nos vies….

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Éducation thérapeutique et fin de vie

Fin de vie. Cet acte terminal doit naître de la volonté du patient de choisir les conditions de sa mort. Mais qui consent à quoi ? Trop souvent, le consentement se résume à la signature d’un document manifestant l’approbation d’un patient à un traitement thérapeutique proposé par le médecin, ce qui fait de celui-ci une personne passive, subissant un traitement, plutôt qu’un acteur de sa maladie et de sa trajectoire de soins. Le risque est alors que l’éducation thérapeutique se réduise à l’effort du corps médical pour mener le patient vers le traitement recommandé par l’évolution de la maladie, sans porter une réelle attention à sa propre volonté. Subsiste en quelque sorte un héritage « paternaliste » au sein duquel l’autorité médicale prédominerait.

La fin de vie met en jeu un processus de construction sociale du consentement.

Bernard Baertschi, Jean-Charles Duclos-Vallée et Antoine Glauzy : L’Académie nationale de médecine a pu émettre des réserves à l’égard de cette aide qui irait à l’encontre de la vocation du médecin et du serment d’Hippocrate. Mais aujourd’hui le code de la santé publique définit ainsi l’aide active à mourir :  la prescription à une personne par un médecin, à la demande expresse de celle‑ci, d’un produit létal et l’assistance à l’administration de ce produit par un médecin » (article 1, L. 1110-5-4). Notre projet, que nous appelons l’« éducation thérapeutique », réside dans la capacité des professionnels de santé à faire du patient un acteur autonome dans sa maladie, capable de se donner et de suivre sa propre règle. L’aide active à mourir nous invite alors à repenser non pas le consentement, mais la demande du patient. Rappelons que depuis la loi Claeys-Leonetti de 2016, la législation donne le droit aux patients de rédiger des directives anticipées, de faire entendre leur souhait de ne pas s’engager dans ce qui pourrait être un acharnement thérapeutique, et autorise une sédation profonde pour les malades en phase terminale. Malgré ces avancées, l’aide active à mourir n’est pas reconnue officiellement. Une perspective de changement implique de redéfinir le rôle du médecin qui ne se situerait plus dans une position de surplomb, mais comme un accompagnateur fournissant une « aide ».

La gravité du sujet rappelle que le médecin ne prend pas en charge une maladie, mais qu’il aide un patient à penser sa vie. Le médecin doit consentir au choix du patient de ne pas prolonger un traitement ou de l’aider à mourir.

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Fin de vie, Emmanuel Macron procrastine

extraits : Le pape ne se pas fait prier pour donner son avis sur l’euthanasie: « On ne joue pas avec la vie ! On ne joue pas avec la vie, ni au début ni à la fin… Aujourd’hui, soyons attentifs aux colonisations idéologiques qui vont à l’encontre de la vie humaine. Sinon ça finira avec cette politique de la non-douleur, une euthanasie humaniste. » De son côté le chef de l’État français, aux prises avec des interrogations personnelles et des considérations politiques, hésite, hésite, hésite…

Blocage palliatif sur la fin de vie

extraits : L’association ADMD (Association pour le droit de mourir dans la dignité) a été fondée en 1980. Dans un récent sondage commandé à l’Ifop par l’ADMD (octobre 2022), les Français expriment leur rapport à l’aide active à mourir.79% des Français se disent confiants dans un médecin qui se déclarerait favorable à l’euthanasie… Les spécialistes des soins palliatifs ne sont pas de cet avis !…

Serment d’Hippocrate et fin de vie digne

extraits : Serment d’Hippocrate ! Ce n’est pas un texte ancien, probablement rédigé au IVe siècle avant notre ère, maintes fois réécrit, n’ayant aucune valeur juridique, qui doit être brandi pour empêcher la légalisation de l’aide active à mourir. Signé de la main d’un seul homme, il n’est que le témoignage d’une époque où la médecine en était encore à ses balbutiements…

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Une filière nucléaire hors sol

Dans un entretien au « Monde », l’auteur du « Nucléaire imaginé. Le rêve du capitalisme sans la Terre » analyse la façon dont la relance de la filière nucléaire puise dans le récit construit dans les années 1950-1970 autour d’une énergie autonome, minimisant les difficultés techniques et humaines.

Ange Pottin : « L’imaginaire construit dans les années 1950-1970 trouve aujourd’hui une nouvelle vie chez les promoteurs de la filière nucléaire : une technologie de pointe qui va rétablir la souveraineté nationale, une formidable quantité d’énergie immédiatement disponible, une énergie indépendante des rythmes de la Terre contrairement aux énergies fossiles et renouvelables.

En réalité, le nucléaire est une énergie déconnectée de l’emprise terrestre qui relègue dans l’ombre les problématiques liées à l’extraction et l’importation minière, la construction et l’entretien de kilomètres de tuyauteries soumises à la corrosion, les conditions de travail et les risques auxquels sont exposées les personnes. On fait l’impasse sur le traitement des déchets dans l’attente d’une solution technique dont la crédibilité n’est pas assurée. Le démantèlement des centrales est renvoyé dans un avenir lointain... »

Le point de vue hors sol des nucléocrates

Commentateur du dimanche : Quelle grandiloquence pour enrober, en substance, quelques poncifs bien connus et d’ailleurs applicables pour la plupart à n’importe quelle activité industrielle. Quant on a usé jusqu’à la corde tous les pseudos arguments scientifiques contre le nucléaire, il ne reste qu’à convoquer des concepts aussi évanescents que « l’emprise terrestre » les « rythmes de la Terre » etc.

munstead : C’est devenu ça la philosophie ? Un discours niais, obsolète, sur une technique que l’auteur ne connaît pas à partir d’une formule a priori comme « le nucléaire français est pensé comme une énergie déconnectée de l’emprise terrestre. ». Comme si les ingénieurs des années 50 n’avaient aucune idée des problèmes industriels, de recyclage des déchets du nucléaire !

G RICH : Article « orienté ». La France mettait Superphénix (qui était destiné à brûler les déchets des PWR en particulier le Plutonium) en route quand Jospin est arrivé au pouvoir. Les 35 heures de triste mémoire et cette autre mesure démagogique qui a consisté à arrêter Super Phénix a permis à la gauche « plurielle » d’arriver au pouvoir. Un désastre pour le pays.

Le point de vue des Terriens

Philémon Frog : Je fais partie de la génération qui était étudiante dans les 1980’s et à laquelle on présentait encore l’énergie nucléaire comme une énergie quasi éternelle par le recyclage infini de ses déchets et surpuissante qui permettrait d’atteindre la vitesse de la lumière ! Comme tous mes congénères, j’ai été enthousiaste jusqu’à ce que je comprenne que l’on nous servait là, sous la pression d’EDF, une véritable idéologie de l’indépendance qui, effectivement, devient un objet abstrait, totalement déconnecté des réalités de son approvisionnement (limité : 2100)), de son exploitation (mal maîtrisée, accaparant 52 % de l’eau, productrice de déchets qui eux seuls sont quasiment éternels à l’échelle humane), de sa sécurité (vulnérable aux guerres et même aux simples attentats), etc.

Zarathoustra : Le nucléaire, c’est de l’uranium qui vient du Kazakhstan, de l’Australie, du Niger, de l’Ouzbékistan… et de Russie : et on parle de souveraineté énergétique ? La bonne blague ! Le nucléaire, ce sont les accidents de Three Miles Island, Tchernobyl, Fukushima… et le chantage de guerre sur Zaporija : et on parle d’une énergie sûre ? La bonne blague ! Le nucléaire, c’est l’omerta sur les maladies (cancers, leucémies infantiles…) à proximité des sites de production : et on parle de confiance ? La bonne blague ! Le nucléaire, c’est l’absence de solutions de stockage pour des montagnes de déchets à longue durée de vie et haute dangerosité : et on parle d’énergie propre et verte ? La bonne blague ! Le nucléaire, c’est un coût de production du MWh qui dépasse celui des renouvelables, qui met en faillite EDF, et dont aucun assureur n’accepte d’assurer les risques (terroriste…) : et on parle de compétitivité énergétique ? La bonne blague !

Jacques Py : Le nucléaire vu comme une énergie centralisée dans des enceintes protégées quasi militairement, potentiellement très dangereuses, hyper technologique, exigeant de maintenance pour une sécurité toujours aléatoire, produisant des déchets qui seraient une menace pour des millénaires, ce nucléaire est effectivement un défi à la conscience humaine. D’autant qu’il s’oppose aux renouvelables, l’énergie du soleil, du vent, de l’eau, continuité d’avec notre passé de toujours, du simple, du technologique a minima, du décentralisée, du risque inexistant, de l’accessible pour chacun sur son toit.

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Relance du nucléaire, B. Le Maire exulte

extraits : « N’en déplaise aux écologistes, 2024 sera une “année atomique” ». Avec un pilote unique, Bruno Le Maire, avocat sans faille du nucléaire : « Ce programme est une nouvelle épopée industrielle pour notre pays, qui renoue avec l’esprit de la France des bâtisseurs » Déjà nanti d’un vaste portefeuille, le ministre de l’économie et des finances vient de récupérer l’énergie, pourtant rattachée depuis 2007 au ministère de l’environnement.

Les déchets nucléaires à Bure, validé ?

extraits : Une quinzaine d’associations et plusieurs riverains du site à Bure estimaient que le stockage des déchets méconnaît la Charte de l’environnement, annexée en 2005 à la Constitution. En particulier, l’absence de réversibilité du stockage au-delà d’un siècle après la mise en service du site était critiquée par les requérants. Le délai considérable, jusqu’à des centaines de milliers d’années, durant lequel les déchets les plus toxiques doivent être conservés avant que les radiations ne retombent à des niveaux sûrs, excède largement 100 ans et hypothèque le droit des générations futures…

Présidentiables 2022 et question nucléaire

extraits :

Zemmour : construction de quatorze nouveaux réacteurs, car il estime que le nucléaire permet à la France d’« être le pays qui émet le moins de CO2 »

Macron : Il a décidé début 2022, en exercice de ses fonctions, de faire investir l’Etat dans la construction de 6 réacteurs nucléaires de type EPR2 d’ici à 2050, à mis à l’étude la construction de 8 EPR de plus…

Pécresse : La candidate des Républicains souhaite réinvestir dans les centrales existantes pour en prolonger le fonctionnement, et lancer six nouveaux EPR…

Le Pen : Marine Le Pen souhaite lancer « la construction de trois nouveaux [réacteurs] EPR » en plus de la révision et de la modernisation des centrales existantes…

Roussel : Relancer le projet Astrid visant à fabriquer un réacteur nucléaire de quatrième génération. Le député communiste estime que le nucléaire est indispensable…

Jadot : L’eurodéputé prône une « sortie responsable » du nucléaire, en ne construisant pas de nouvelles centrales et en arrêtant dix réacteurs nucléaires « d’ici 2035 »

Mélenchon : Le candidat « insoumis » propose d’abandonner les projets d’EPR, de planifier le démantèlement des centrales et la reconversion des sites nucléaires, sans avancer de date…

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WePlanet, le scientisme fait du lobbying

Le vote des eurodéputés sur la législation encadrant les nouvelles techniques génomiques, le 7 février 2024, a donné lieu à une opération de communication impliquant des membres du CNRS.

Stéphane Foucart : L’organisation WePlanet a orchestré une campagne d’influence fondée sur la mise en avant de chercheurs favorables à la dérégulation de la diffusion de ces plantes, issues des nouvelles techniques génomiques (NGT pour New Genomic Techniques). Elle a coordonné l’écriture d’une lettre ouverte envoyée aux membres du Parlement européen pour les inciter à voter en faveur d’une réglementation assouplie pour les nouvelles techniques génomiques. » Relayée par l’institut de biologie du CNRS, les NGT sont toutefois l’objet de grandes divergences d’opinions au sein de la communauté scientifique.

La juriste Christine Noiville, directrice de recherche au CNRS et présidente de son comité d’éthique (Comets) : « si le CNRS venait à décider de s’engager en tant qu’institution, c’est-à-dire s’il prenait des positions publiques et normatives sur des sujets de société, il devrait respecter les règles qui s’appliquent aux chercheurs – faire connaître clairement sa position, expliciter les objectifs et valeurs qui la sous-tendent – et permettre un débat contradictoire au sein de l’institution ». Michèle Leduc, ancienne présidente du Comets, se dit pour sa part très surprise par cette initiative de l’institut de biologie, qui « s’adresse directement à ses directeurs de laboratoire avec des injonctions précises et sans justifier ses options, sur un sujet qui fait l’objet de vifs débats scientifiques, non totalement tranchés et porteurs de graves enjeux politiques ».

La représentante de Weplanet en France est une ex-cadre d’Areva, fondatrice de l’association Voix du nucléaire !!!

Le point de vue des écolo scientifiquement compatibles

Haïdouk : Une obscure ONG dont le rôle est de faire du lobbying en faveur du nucléaire et des OGMs au service des industriels, et qui réussit à embaucher une dizaine de chercheurs du CNRS, c’est tout ce que vous voulez, mais ce n’est pas la Science.

Me2 : Une association pratiquement inconnue qui pousse des scientifiques à prendre publiquement une position favorable aux NGT, et ça marche. Cela me rappelle les moyens utilisés par l’industrie du tabac dans les années 60-80 pour faire croire que le tabac n’était pas nocif. Je n’ai a priori rien contre certaines catégories de NGT mais j’aimerais cependant que la TOTALITE du génome de la plante soit séquencé avant ET après utilisation des outils CrispR ou dérivés a) pour identifier les off-target éventuels et b) servir de références.

Mmi76 : Ce ne sont pas des OGM ( des êtres à qui on incorpore des gènes extérieurs) mais des NGT (ou avec les nouveaux outils crisper, on sélectionne ou renforce des gènes de l’être modifié dans une proportion limitée.

G RICH : Les NGT ne sont pas des OGM. Les mutations génétiques, à la base des NGT, sont la généralité dans la nature et on peut les encourager ce qui est fait ici pour de bonnes causes servant l’humanité.

Sol @ RICH : … désolée de mon ignorance, je ne savais pas que la nature brevetait le vivant Comment cela avait il pu m’échapper ?

Klaatu Vanuatu : Avec le changement climatique rapide, l’agriculture va faire face à des défis considérables pour adapter les plantes aux nouvelles conditions thermiques et hydriques qui favorisent aussi les ravageurs. La génétique moderne offre des moyens que n’avaient pas les agriculteurs antiques pour y répondre. Toutes les plantes utilisées dans l’agriculture sont issues de sélections et croisements qui les ont peu à peu éloigné des espèces sauvages. L’orange a été produit dans la Chine antique par hybridation de fruits initialement non comestibles. De telles manipulations seraient-elles aujourd’hui interdites ?

Max21 : Dommage de ne pas regarder ce que ça produit in fine: des cultures intensives d’un seul et même plan entièrement ravagées par le premier insecte venu que l’on va donc noyer de pesticides détruisant ainsi tout le vivant et la biodiversité (les vers, les oiseaux, …) Et n’augmentent pas les rendements… La diversité des semences est importante aussi pour résister au changement climatique

Juste du Bonsens : Si vraiment les végétaux obtenus au moyen de NGT sont sans aucun danger, pourquoi a-t-on essayé d’en rendre facultatifs la traçabilité et l’affichage ? A part dans les dictatures, notamment communistes, le client a droit à une information complète si on admet la théorie économique libérale.

Fwd : « Un certain nombre de rapports publiés ont établi un lien entre les pesticides et différentes maladies, dont le cancer. Nos objectifs étaient d’estimer l’incidence du cancer et les taux de mortalité dans les petites villes rurales argentines touchées par les pesticides agricoles et de comparer ces estimations avec les indices de la population générale de l’Argentine.(…) Nos résultats suggèrent que le fait de vivre dans de petites villes rurales touchées par des applications de pesticides à proximité a un impact négatif sur la santé, notamment en ce qui concerne le cancer. Ces résultats soulignent la nécessité de mettre en place des politiques de réduction des pesticides, en particulier dans l’environnement des petites populations urbaines. » Verzeñassi, Damián, et al. « Cancer incidence and death rates in Argentine rural towns surrounded by pesticide-treated agricultural land. » Clinical Epidemiology and Global Health 20 (2023): 101239.

NBgt : Voici un bilan de 30 années d’OGM traditionnels : les campagnes en Argentine sont dévastées par les produits phytosanitaires épandus dans les champs d’OGM résistants aux herbicides, causant de graves problèmes de santé publique. Le maïs sauvage et les variétés anciennes au Mexique ont été contaminées génétiquement par les variétés OGM cultivées, ce qui n’était pas censé arriver selon les firmes vendant ces produits. La vérité est assez simple, les variétés OGM n’ont aucunement amélioré l’offre alimentaire mondiale, au contraire. Consultez un rapport de la FAO de 2011 sur l’agriculture mondiale et l’accès à l’alimentation, résultant du travail de nombreux experts : l’agriculture vivrière est celle qui permet à la majorité de la population mondiale de se nourrir, et non pas les OGM.

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Crispr-CAS9, La guerre entre génophobes et génophiles

extraits : Plus de 150 organisations non gouvernementales (ONG) ont appelé en 2016 à un moratoire sur les techniques de « forçage génétique ». Les nouvelles méthodes d’édition du génome – comme Crispr-CAS9 – rendent en effet possible des manipulations génétiques à grande échelle.  « Le forçage génétique est délibérément conçu pour se diffuser et persister, sans considération pour les frontières nationales, écrivent les organisations signataires de l’appel. « Il n’est pas possible de prédire les effets écologiques en cascade de la diffusion [d’une modification génétique] dans les écosystèmes sauvages », les gènes introduits « pourraient se diffuser de manière irréversible » et « franchir la barrière des espèces ». Les pétitionnaires demandent un moratoire sur les applications bien sûr, mais aussi sur la « recherche appliquée »…

L’Académie des sciences inféodée au business

extraits : Le 10 novembre 2023, la vénérable compagnie a publié un communiqué (que nous reproduisons en annexe) en soutien implicite à la proposition de la Commission européenne de déréguler les cultures issues des nouvelles techniques génomiques (NGT). En dehors des absurdités énoncées par l’Académie des Sciences sur les ciseaux moléculaires (on croule pourtant sous les articles sur les off-targets), on y lit (point 2) que cette technique ayant été utilisée pour le traitement d’anémies génétiques serait en soi une justification scientifique et (point 8 ) une opinion sur les conflits d’intérêts qui laisse pantois : «  L’invocation perpétuelle de conflits d’intérêt qui biaiserait le jugement de scientifiques compétents ne peut être généralisée ». Laissons la parole à deux avis diamétralement opposés…

Crispations autour du Crispr.Cas9

extraits : Le procédé d’édition de l’ADN nommé Crispr-Cas9 (un « ciseau » qui permet de reconfigurer assez facilement nos gènes) permet d’intervenir sur les cellules pour soigner des maladies génétiques. La modification se transmettrait alors à la descendance, une forme d’eugénisme durable. La sélection naturelle est remplacée par une sélection programmée par la médecine. Dans le cas de l’embryon humain, toute recherche reste conditionnée pour l’instant à une « finalité médicale ». Mais l’Inserm et l’Académie de médecine ont réclamé un assouplissement des contraintes dans ce domaine. L’eugénisme scientifique rentre dans les mœurs, bien oubliées les dérives de la sélection d’une « race » pure du temps de l’Allemagne nazie. La techno-science va nous sauver de façon rationnelle…

À propos de WePlanet, leur site

https://www.replanet.fr/

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La neutralité des scientifiques en question

De plus en plus de climatologues, d’écologues, de physiciens ou de sociologues décident de sortir de leurs laboratoires pour investir l’agora. Tribunes, prises de parole sur les réseaux sociaux, soutiens à des actions en justice, désobéissance civile… Frustrés par ce qu’ils perçoivent comme une « inaction », ils ne veulent plus se contenter de chroniquer les crises écologiques en cours. Ces prises de position valent souvent d’être accusé de militantisme.

lemonde.fr : La notion de neutralité est souvent invoquée pour limiter la liberté d’expression des scientifiques. Les comités d’éthique considèrent pourtant qu’elle n’est pas un obstacle à l’engagement, jugeant impossible de séparer le citoyen du scientifique. La « neutralité » est même assez fictive. La recherche se fait en pratique dans un cadre qui n’est pas neutre, qu’il s’agisse des financements ou des applications des travaux de recherche : « Certains collègues trouvent que mes sujets de recherche ne sont pas neutres, alors même qu’ils travaillent sur la reconnaissance faciale ou sur la surveillance par drones. »

Ce qui se joue n’est pas seulement l’engagement pour l’avenir de la planète, mais aussi celui pour la science. Faut-il faire de la recherche autrement ? Faut-il l’arrêter ? Faut-il la refonder ? Le système de recherche actuel basé sur la compétition entre scientifiques ne semble pas compatible avec la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Le point de vue des écologistes

– On rejette des faits scientifiques qui dérangent en les faisant passer pour des opinions.

– Expliquer aux gens, donc aux électeurs, que la vie sur terre sera invivable avant la fin du siècle est objectivement une mauvaise nouvelle. Cela passe mal pour certains. C’est pourtant nécessaire.

– On respire le même air, on boit la même eau, on souffre des mêmes températures, on subit les mêmes inondations, et on n’aurait pas le droit d’en parler ?

– Le devoir de neutralité, c’est un concept anticonstitutionnel. Il n’est utile que pour les autorités qui veulent de simples exécutants, fournisseurs de technologies pour nos industries. Tout citoyen a le droit d’exprimer ses opinions.

– Les chercheurs possèdent 2 caractéristiques : 1), ce sont des citoyens et 2), ce sont les mieux informés des conséquences de nos modes de vie. Qui pourraient leur dénier le droit d’agir pour tenter de prévenir les risques existentiels qui menacent l’humanité et la biodiversité ?

– La seule recherche qui soit neutre est la science fondamentale par rapport la science appliqué (la technoscience). L’une apporte des connaissances universelles, l’autre est menée par des entreprises dont les modalités s’appelle bénéfices, conflits d’intérêt, lobbying, etc.

– La science fondamentale, désintéressée, travaille en grande partie à résoudre les problèmes générées par les sciences au service du business. Les oncologues cherchent des thérapies aux cancers dues à la prolifération de nouvelles molécules sorties des labos de chimie. Les sociologues et psychiatres traitent des dégâts des « nouvelles technologies », l’écoanxiété. Les climatologues et biologistes constatent les destructions généralisées des technologies mise en œuvre.

– Très bien que les scientifiques s’engagent !! Il ne faut pas laisser l’obscurantisme économique étouffer les vérités scientifiques.

– En « sciences » économiques et sociale, le programme officiel des élèves est idéologiquement orienté en faveur de la croissance économique. Critiquer cette thèse, c’est se faire accuser d’absence de neutralité alors que c’est le programme lui même qui est engagé dans le respect de l’économie orthodoxe.  Le mot même de « décroissance » paraît complètement irréaliste alors que l’histoire de l’économie montre que les crises économiques peuvent être très très très douloureuses…

– Einstein lui même fut très engagé à l’arrivée des nazis au pouvoir et contre l’usage des armées.

– Kant dans « Qu’est-ce que les Lumières ? » : « Quelle limite, loin de les entraver, favorise les lumières ? — Je réponds : l’usage public de sa raison doit toujours être libre, et seul il peut répandre les lumières parmi les hommes. J’entends par usage public de sa raison celui qu’en fait quelqu’un, à titre de savant, devant le public entier des lecteurs. »

– Faut-il rappeler que Jordan Bardella qui doit avoir 4 neurones en leasing arrive quand même à séduire plus de 30 % de la population ?

– Le but de la grande masse des citoyens est de satisfaire ses besoins, pas d’en comprendre les conséquences.

– La plupart des électeurs et des élus ne font aucune différence entre « faits scientifiques » et « opinions ».

– Cela fait au moins 50 ans que des scientifiques ont énoncé les décisions qu’il fallait prendre et les choix qu’il fallait faire.

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Arditi et Raffarin prônent sans rire la technoscience (2019)

extraits : La faim dans le monde et la prolifération des insectes inquiète un collectif de « personnalités » (Pierre Arditi, Jean-Pierre Raffarin, etc.)* : « L’aversion d’une partie de la société bloque les recherches sur les biotechnologies… Or les progrès scientifiques et technologiques ont indéniablement permis de réduire la faim dans le monde… On peut nourrir une population qui a été multipliée par 2,3 depuis 50 ans grâce aux engrais, à l’amélioration génétique et aux biotechnologies de la reproduction, à l’emploi de fongicides, d’insecticides….

La technoscience pour le + grand profit des industriels (2017)

extraits :  Dans le monde réel, les grandes sociétés mettent tout en œuvre pour dissimuler les risques inhérents à leurs produits. Un modèle d’expertise où l’industriel conduit, ou finance les études qui viendront à l’appui de son dossier d’homologation, est devenu intenable. Il en fournit l’analyse, il les conserve secrètes et les offre aux seuls regards des agences de sécurité sanitaire. Ce processus produit accident sur accident : moteurs diesel truqués, pesticides « tueurs d’abeilles », perturbateurs endocriniens, amiante, Mediator, scandale du chlordécone aux Antilles, etc. Les exemples ne manquent pas….

Le moment où la technoscience devient insupportable ! (2014)

extraits : Il ne faudrait pas toujours faire ce que nous savons faire, mais les techno-scientifiques n’ont jamais su ne pas faire ce qu’ils savaient faire. Pour l’instant nous sommes encore soumis à la loi de Gabor : « Tout ce qui est techniquement possible sera nécessairement réalisé ». Mais il suffirait que les Etats ne financent plus ce genre de recherches à haut risque pour que les chercheurs retrouvent le sens de la mesure et de la modération. Or la décision du gouvernement américain….

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Europe 2024, l’union sacrée pour la voiture

Dans la campagne pour les élections européennes du 9 juin 2024, la voiture électrise les débats. Pour ou contre le passage à l’électrique, autant dire que l’idée de dévoiturage n’effleure même pas les débats politiques.

Philippe Bernard : La dénonciation de l’interdiction de la vente de voitures neuves à moteur thermique en 2035 par l’Union européenne (UE) tient lieu d’épouvantail pour l’extrême droite et la droite. « La fin du moteur thermique est un coup de canif dans le pouvoir d’achat de nos concitoyens », a martelé le président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella. François-Xavier Bellamy, tête de liste du parti Les Républicains, prédit que « le continent européen va ressembler à Cuba avec des véhicules hors d’âge ». En Allemagne l’AfD (extrême droite) défile au cri de « Le diesel, c’est super », tandis que les conservateurs de la CDU-CSU promettent d’« abolir l’interdiction des moteurs thermiques pour préserver la technologie de pointe allemande ».

Le rejet de la technocratie écologiste s’ajoute au front anti-immigré pour devenir les deux matrices de l’offre électorale des droites européennes. Les politiques écologiques sont vécues comme remettant en cause des modes de vie, voire des identités .Moins on est ouvert à la diversité culturelle et progressiste sur les questions sociétales, plus on est relativiste, voire sceptique, sur le climat et réceptif à l’idée d’« écologie punitive ».

Le point de vue des écologistes sans voitures

Les populistes préfèrent faire semblant de croire que le thermique pourra continuer d’exister jusqu’à la fin des temps, sans aucune contrainte climatique ni fin des réserves pétrolières et envolée du prix baril. Quelle malhonnêteté ! Les technologues font semblant de croire que l’électricité tombe du ciel et de quelques centrales nucléaires sans se soucier du coût écologique de l’électricité et des batteries. Quelle malhonnêteté !

L’automobile en tant qu’objet de consommation de masse (1,2 milliards de voitures dans le monde) était devenue le cancer de notre civilisation thermo-industrielle. Elle casse les villes, dégrade l’espace, pollue la nature. Elle ronge toute nos infrastructures par sa prolifération effarante, anarchique et  dominatrice. Elle gaspille une énergie sans cesse plus rare et plus coûteuse à produire. Elle brise les cadres d’une vie communautaire, chacun de nous restant enfermé dans sa petite carapace qui exalte notre agressivité… ou cultive notre découragement dans les embouteillages. Alors pourquoi s’ingénier à vouloir donner par l’électrification une nouvelle vie à nos carrosses  ? La voiture électrique ne peut promouvoir une « transition juste » sur le plan écologique et social, car il faut fabriquer, distribuer et conserver l’électricité, tâche impossible à grande échelle.

Le plus paradoxal est que dans 20 ans on aura du mal à comprendre pourquoi tant de gens s’accrochaient à leurs voitures puantes et bruyantes. Pensez une minute à la complexité du système pour avoir de l’essence ou de l’électricité près de chez soi : extraction ou production, réseaux de distribution, etc. Vive le dévoiturage, le rapprochement du lieu de vie et du lieu de travail, la fin du tourisme au long cours… La trottinette et le vélo n’ont pas besoin de moteur pour être propulsé par notre seule force physique.

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Européennes. Des écologistes inaudibles

extraits : Interrogés sur la question de la transition écologique, plusieurs candidats ont critiqué l’interdiction prévue de la vente des voitures thermiques neuves à partir de 2035. Ainsi de Jordan Bardella (« un coup de canif porté au pouvoir d’achat de nos concitoyens ») ou de Marion Maréchal-Le Pen, qui y voit une mesure qui « favorise une fois de plus les importations chinoises ». Valérie Hayer a souligné qu’il ne s’agissait « pas de dire demain aux Français “vous ne pourrez plus utiliser votre voiture thermique” », mais que « vous pourrez continuer à utiliser des voitures thermiques de seconde main ». Raphaël Glucksmann a approuvé le développement « des filières européennes de voiture électrique »….

Fin du moteur thermique, dévoiturage obligé

extraits : La vraie question que personne ne pose est avec quelle matière première produire la monstrueuse quantité l’électricité nécessaire pour alimenter tout le parc de voiture, camions, autobus ? Éoliennes, photo-voltaïque, bio-masse seront incapables de fournir les quantités requises. Je maintiens qu’il ne faut pas sous-estimer la filière de la voiture à pédale, la seule qui assure d’avoir de beaux mollets….

Nous n’en poumons plus, vite le dévoiturage !

extraits : Sortir de la voiture individuelle ne sera pas une mince affaire. Pourtant ça urge, le climat et nos poumons sont à la peine. La loi d’orientation des mobilités (LOM) est discutée par nos députés depuis le 3 juin. Le projet inscrit dans la loi l’interdiction en 2040 de la vente des voitures utilisant des énergies fossiles (pétrole, essence, GPL, GNL).Un tel choix implique une massification de l’électro-mobilité, et donc la multiplication des centrales nucléaires. Or là-dessus le projet ne dit rien…. 

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Contre une recherche scientifique destructrice

Les motivations et les impacts de la recherche scientifique sont le moteur d’une croissance économique destructrice.

François Graner : La croissance économique se heurte aux limites physiques de la planète, et la ravage. Or la recherche est un moteur de cette croissance. Pourtant il est impossible d’en tirer une analyse bénéfice-risque valide, aucune compagnie d’assurances ne peut garantir la recherche : ses retombées sont imprévisibles, et peuvent parfois se faire sentir après plusieurs siècles. Mais la recherche sert la compétition et la volonté de puissance. Elle est un pilier de la démesure actuelle, et de la quête de l’illimité, qui se manifeste entre autres par des expériences d’apprenti sorcier : transhumanisme, forçage génétique, colonisation de Mars ou interface cerveau-machine. Les gains en efficacité que permet la recherche induisent l’augmentation des usages, et donc in fine de l’impact total : cet « effet rebond » est évident pour le numérique. Plus généralement, au sein d’un système complexe, une solution technique à un problème précis en engendre inéluctablement d’autres.

La prudence consiste à accepter les limites. Et pour cela réduire massivement la taille et la puissance des activités humaines, de même que la consommation de ressources. Cela s’appelle la décroissance.

Le point de vue des écologistes et celui des anti

Forestry : Analyse lucide d’une situation que tout le monde connaît, surtout les décideurs qui restent cependant dans le déni. Ou est la volonté d’agir des décideurs ? Se servir du livret A pour financer l’armement !

Christian888 : Beaucoup de raisonnements fallacieux, des affirmations fausses, une idéologie anti-croissance qui tient plus de la religion que de la science…. Arriver à repousser la science pour faire progresser l’humanité, c’est un nouveau concept. On s’arrête juste avant la machine à vapeur ou on retourne dans la caverne ?

Borrégo : Un beau texte, Graner pose bien le problème. Espérons qu’il soit lu, compris, partagé.

Savinien : Encore une tribune militante déguisée sous une fausse caution scientifique. Ce chercheur est anticapitaliste c’est son droit. Il juge que la recherche est au service du système, c’est une ineptie.

François.L : Je pense, comme Graner, que la décroissance est une solution inévitable : nous serons dix milliards d’humains sur la planète en 2050, il n’y a plus d’espaces sauvages ou si peu, les mers et les océans s’appauvrissent, la Méditerranée est presque morte. Mais la décroissance exige davantage de science, pas moins !

Michel SOURROUILLE : N’est-il pas temps de considérer la recherche comme des études dont les domaines d’application seraient réellement utiles pour la société humaine et pour le reste de la planète ? Par exemple, faut-il financer principalement la biologie moléculaire et les OGM ou faut-il favoriser la recherche des naturalistes sur les avantages de la biodiversité ? Faut-il toujours plus de recherche en tout genre sans s’interroger sur les risques pour la santé humaine de nos applications techno-scientifiques alors que nous accumulons déjà des tas de produits chimiques dans notre corps ? Finalement, notre polarisation sur d’éventuels sauts technologiques dans la recherche à la mode (une mode déterminée par les industriels) nous empêche de consacrer toutes nos forces et notre attention à l’endiguement des dégâts que nous infligeons aujourd’hui à notre planète, donc à nous-mêmes. (cette analyse est déjà passée dans le « courrier des lecteurs » du MONDE, 22 mars 2005)

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Recherche… sans développement industriel

extraits : L’argumentation de la pétition « Sauvons la recherche » soutient que la baisse des crédits alloués à la recherche pénalise la compétitivité de la France… La conception d’une science neutre, motivée par la saine curiosité intellectuelle et la passion de la découverte, a dorénavant cédé le pas à une argumentation qui, malgré son cynisme, a le mérite de refléter le vrai visage de la science moderne, rattaché par des liens organiques à la société industrielle qu’elle alimente en progrès… Les applications industrielles de la recherche scientifique ont permis un développement considérable des forces productives, entraînant désastres écologiques et décomposition sociale. C’est pour cette raison que nous condamnons la recherche… (groupe Oblomoff)

Arrêtez toute recherche scientifique, ça ne sert à rien

extraits : Je voudrais préciser la raison pour laquelle au début j’ai interrompu mon activité de recherche : c’était parce que je me rendais compte qu’il y avait des problèmes si urgents à résoudre concernant la crise de la survie que ça me semblait de la folie de gaspiller des forces à faire de la recherche scientifique pure. A partir du moment où des amis et moi avons démarré un groupe qui s’appelle Survivre, pour précisément nous occuper des questions de la survie, à partir de ce moment, du jour au lendemain, l’intérêt pour une recherche scientifique désintéressée s’est complètement évanoui pour moi et je n’ai jamais eu une minute de regrets depuis…. (Alexandre Grothendieck (1928-2014), texte reproduit dans la revue Écologie et Politique, n°52, 2016

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Merde noire et merde rouge, Charybde et Scylla

Dans notre société thermo-industrielle, le pétrole est le sang empoisonné qui véhicule dans nos activités ses méfaits sans nombre. Le cuivre est l’armature rouge de notre société électrifiée qui nous dispense de tout effort. L’or noir et l’or rouge se sont transformés en merde noire et rouge, c’est Charybde et Scylla. Mais les jours du pétrole sont comptés, les réserves s’épuisent inexorablement. Et les jours du cuivre suivront la même destinée. Les mailles de notre société trop complexe vont sauter les unes après les autres lors du grand effondrement….

Marjorie Cessac : « Au cœur de la compétition pour les minerais, le cuivre suscite une véritable frénésie d’achat, le métal rouge est essentiel à la transition énergétique. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) anticipe une explosion de 40 % d’ici à 2040 de la demande mondiale. Serons-nous en mesure d’y répondre ? Le cuivre est le grand substrat invisible qui soutient le monde moderne tel que nous le connaissons. Sans lui, nous sommes littéralement laissés dans l’obscurité. Si l’acier fournit le squelette de notre monde et le béton sa chair, alors le cuivre est le système nerveux de la civilisation, les circuits et les câbles que nous ne voyons jamais mais sans lesquels nous ne pourrions pas fonctionner. A eux seuls, les véhicules électriques et leurs batteries devraient absorber un tiers des futurs besoins, chaque voiture ne nécessitant pas moins de 80 kilos à 100 kilos de cuivre.

Certes les réserves de cuivre sont passées en l’espace d’un siècle de 50 millions de tonnes reconnues dans le monde à 870 millions. Mais la question qui se pose n’est plus de savoir s’il y a assez de métaux dans notre sous-sol pour réaliser la transition écologique mais si nous pouvons les extraire de la croûte terrestre à une vitesse qui correspond au rythme de développement que nous nous sommes fixé. Selon l’AIE, respecter l’accord de Paris nécessite que pas moins de quatre-vingts mines soient mises en production et que tout cela ait démarré au cours des deux prochaines années… alors qu’il s’écoule en moyenne dix-sept ans entre la découverte d’un gisement et la première production. Seules quatre découvertes ont pu être réalisées depuis 2015, contenant toutes ensemble à peine deux ans de consommation mondiale. Ajoutons la baisse de la teneur des gisements exploités. En un siècle, la part de minerai contenue dans la roche s’est réduite de 3 % à 0,7 %, obligeant les compagnies à extraire toujours plus de tonnages pour obtenir les mêmes quantités de métal. Le gigantisme entraîne une augmentation considérable des déchets produits. Une exploitation industrielle de taille moyenne va produire à terme des centaines de millions de mètres cubes de boues polluées aux métaux lourds et provoquer l’acidification pérenne du milieu.

La mine est en concurrence avec des usages du sol et de l’eau. Une mine de cuivre industrielle à ciel ouvert de taille moyenne a aujourd’hui besoin d’environ 500 litres d’eau par seconde et ces extractions ne bénéficient que très peu aux populations locales. Souhaite-t-on maintenir le même train de vie ? La sobriété si nécessaire reste la grande absente de la politique européenne sur les métaux. »

Le point de vue des écologistes (anti)extractivistes

Rumi : Cet article démontre, une fois de plus, que l’obsession écolo détruit la planète. Sauf à revenir dramatiquement au Moyen âge. Un recul que les gouvernements, sous la pression des lobbies écolos, baptisent sobriété.

Isa @Rumi : du coup sur le sujet du réchauffement climatique, que proposez-vous concrètement, avec quels échéances et garanties sur les objectifs ?

Moussila : Rumi, c’est la croissance matérielle qui détruit la planète. Les écologistes ne veulent pas du réchauffement climatique, les croissancistes essaient de trouver une solution. Or leur solution est trop intensive en métaux. Il n’y a pas de solution technologique miracle ! Décroître est la seule option.

Jojolama : Donc les GES tuent la planète, mais l’électrification par les renouvelables aussi. Il va falloir sérieusement se pencher sur ce dilemme. Non, je déconne, c’est trop tard, on va s’en prendre plein la tronche d’ici peu de temps.

GeorgesL : Pour les vieux la meilleure solution est de continuer comme avant en pensant à autre chose. Et très peu de jeunes ont déjà compris ce qui les attend.

Jamie : Pas de transition écologique avec un parc exponentiel de véhicules électriques. Seule la décroissance et la sobriété peuvent nous sortir de notre course vers le désastre.

Michel SOURROUILLE : Quelle est la capacité de résilience d’un système toujours plus complexe et interdépendant ? Notre monde ultra-technicisé, spécialisé, globalisé pourrait-il résister à une débâcle, que celle-ci vienne de la raréfaction des ressources énergétiques et métalliques, des conséquences du changement climatique ou d’une nouvelle crise financière ? Au lieu de chercher une sortie avec plus d’innovation et de hautes technologies (high tech), nous devons nous orienter, au plus vite et à marche forcée, vers une société essentiellement basée sur des basses technologies (low tech). » in L’âge des Low tech de Philippe Bihouix (2014). Cet auteur aurait mérité d’être cité par l’article du MONDE…

Eric.Jean : Tous les articles sur les ressources énergétiques ou métalliques évoquent des échéances de pénuries à 20, 50 voire 100 ans. C’est à dire une seconde à l’échelle de l’histoire de l’humanité. Une seule chose est sûre, la quantité de ressources disponibles est finie, on ne peut pas « créer » de cuivre ou d’ autres metaux sur terre sauf à croire à l’alchimie. La civilisation techno-industrielle n’a pas 150 ans. Il ne lui en reste pas plus, au mieux. Elle s’éteindra dans quelques générations et pour nos descendants ce sera un autre monde. Mais après tout on a construit des ponts, des aqueducs, des habitations en pierre, des pyramides, des cathédrales sans pétrole ni électricité. Il va juste falloir se retrousser les manches.

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Sur ce blog biosphere, nous suivons les travaux de Philippe Biouhix depuis janvier 2011. La vertu première de Philippe est de nous aider à combattre notre paresse intellectuelle qui conclut trop souvent ainsi les discussions sur l’annonce des catastrophes: « On trouvera bien une solution. » C’est-à-dire une solution technologique. La high-tech aurait magiquement réponse à tout, le « progrès » de l’homme étant systématiquement réduit à celui de ses outils. Philippe Bihouix démontre que la solution technologique ne va pas de soi. Voici un florilège succincts de nos différents articles résumant sa pensée grâce à ses propres phrases :

10/10/2014 Résilience, un passage nécessaire par les low tech

extraits : Quelles techniques pour un changement radical ? Résilience et low tech…  Les métaux, toujours moins concentrés, requièrent plus d’énergie, tandis que la production d’énergie, toujours moins accessible, requiert plus de pétrole. Le peak oil sera donc vraisemblablement accompagné d’un peak everything (pic de tout). »…

04/092014 Philippe BIHOUIX : Vive le low-tech, les technique simples

extraits : Si l’imagination fertile des êtres humains n’a pas de limites, les équations de la physique, elles, sont têtues. Plus on est high-tech, moins on fabrique des produits recyclables et plus on utilise des ressources rares dont on finira bien par manquer. Il est absurde de croire que les solutions technologiques pourront être déployées à la bonne échelle…

29/05/2014 Le coût incommensurable du démantèlement des centrales

extraits : Même si le « provisionnement », l’argent mis de côté pour le démantèlement des centrales nucléaires françaises, est correct – ce qui fait largement débat -, cela n’a pas de réalité matérielle…Je fais donc le pari (facile, vous ne viendrez pas me chercher) que nous ne démantèlerons rien du tout…

11/02/2014 Dans les entrailles de la machine mondiale à expresso

extraits : J’achète un télé­phone portable en France, et ce faisant j’ai exploité des mineurs du Congo, détruit des forêts pri­maires de Papouasie, enrichi des oli­gar­ques russes, pol­lué des nappes phréa­tiques chi­noises, puis, 12 à 18 mois plus tard, j’irai déverser mes déchets élec­tron­iques au Ghana ou ailleurs. Le monde est devenu sem­blable à une immense machine à expresso, le mod­èle si pra­tique où la cap­sule de café vide dis­paraît dans les entrailles de l’appareil.

06/08/2012 La difficulté de démanteler la mégamachine !

extraits : Quelle différence, en termes de contenu technologique et de complexité technique, entre une centrale nucléaire et une éolienne industrielle de 5 ou 7 MW ? Ou plutôt un macrosystème de milliers d’éoliennes et de fermes photovoltaïques, reliées par des smart grids permettant à tout instant d’équilibrer offre intermittente et demande variable. Aucune ! On y trouve également des métaux farfelus, une production mondialisée exigeant des moyens industriels à la seule portée d’une poignée d’entreprises transnationales, une installation et une maintenance requérant des moyens exceptionnels (barges, grues, remorques spéciales…), ne pouvant s’appuyer que sur une expertise fortement centralisée, de l’électronique à tous les étages, etc. A mille lieues d’une production autonomie, résiliente, ancrée dans les territoires et maîtrisable par des populations locales…

 17/08/2011 notre avenir, stagflation et âge de fer

extraits : Quel avenir veut-on laisser aux générations futures, un retour à l’âge de fer ? Un monde où quelques dizaines de millions de ferrailleurs-cueilleurs, survivants de la grande panne ou de l’effondrement, exploiteront le stock de métaux dans les décharges, des bâtiments délabrés et des usines à l’arrêt est une possibilité…

15/01/2011 Est-ce que LeMonde nous empapaoute ?

extraits : La complexité des alliages nous empêche de récupérer facilement les métaux lors du recyclage. Il y a 30 métaux différents dans un ordinateur portable. Avec 3000 sortes d’alliages au nickel, on comprend que l’organisation de filières de récupération sera douloureuse ! Enfin une partie des métaux n’est pas récupérable car nous en faisons un usage dispersif, pigments, additifs, couches minces…

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Bihouix, Low tech contre High tech

extraits : L’âge des Low tech de Philippe Bihouix en 2014. Il faudra monter les escaliers à pied, réduire la vitesse de nos trains et renoncer aux canettes en aluminium. Pour la lessive, il faudra attendre que le vent se lève pour faire tourner l’éolienne locale. Les journaux seraient à nouveau imprimés en noir et blanc et pourraient servir de papier hygiénique. Le recyclage du verre serait facilité par l’utilisation de verre blanc pour l’ensemble des usages, évitant les produits colorant le verre et rendant le tri impossible. Puisque le recyclage a ses limites….

Rêveries d’un ingénieur solitaire, Philippe Bihouix

extraits : Le bonheur était pour demain (les rêveries d’un ingénieur solitaire) en 2019. Philippe Bihouix complète son analyse antérieure des techniques douces. Ce qui de Thomas More à Gordon Moore sous-tend son raisonnement, c’est l’opposition entre les fausses utopies et le réalisme nécessaire aujourd’hui pour faire face à l’urgence écologique. Il bataille contre le techno-solutionnisme et fait une analyse bien documentée des hyperloop et autres fantasmes comme la conquête d’exoplanètes…

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