épuisement des ressources

Nourrir 10 milliards de personne, impossible

Le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) et Le Monde organisent une conférence « Comment nourrir 10 milliards d’humains sans détruire la planète ? »  le 25 novembre 2024. Comment repenser les modes de production et de consommation au niveau planétaire ? Quelles solutions innovantes contribuent à faire bouger les lignes ? Mais si on ne considère pas la boucle infernale population/alimentation, on n’aura jamais de solution pérenne.

Isabelle Hennebelle : Actuellement, 9,1 % de la population mondiale, soit environ 733 millions de personnes, souffrent de faim chronique. Si l’on considère maintenant l’ensemble des personnes en situation d’insécurité alimentaire, qui ne peuvent donc pas se nourrir de façon adéquate, le taux grimpe à 30 %, soit 2,3 milliards d’individus.Comment nourrir sainement une population de 10 milliards d’habitants en 2050 sans détruire la planète ? Première responsable de la perte de biodiversité, la production alimentaire émet presque un tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Dans le même temps, elle est elle-même victime du réchauffement climatique : inondations, stress hydrique, etc.

Michel Sourrouille : Nous serons 10 milliards en 2050 SI (et seulement SI) on trouve comment nourrir les affamés qui existent déjà aujourd’hui en nombre. De toute façon c’est une tâche de Sisyphe car si on y arrive, alors on se dira qu’on peut faire davantage d’enfants… et la situation empire. La conférence n’envisage que des solutions « innovantes » (en fait technologiques) et de manger moins de viande tout en faisant de l’agriculture raisonnée : rien de nouveau, on le répète déjà partout sur tous les tons. Mais revenons au message essentiel de Malthus (1798), si on ne maîtrise pas la fécondité humaine, il n’y aura encore et toujours que famines, guerres et épidémies. Ne pas prendre un problème à la racine, c’est ne rien faire de durable. Ayant écrit trois livres sur la surpopulation, j’aurais mérité d’être invité par LE MONDE…

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Surpopulation, tout ce qu’il faut en dire

extraits : Notre association biosphere a pour objectif statuaire de défendre les intérêts de la biosphère. Si nous ne le faisons pas, l’humanité court au désastre. L’un des paramètres à observer, c’est de mettre en équilibre le nombre d’humains et les possibilités de la Nature de nous supporter durablement. Nous ne le faisons pas. Le poids de notre nombre, 8 milliards depuis novembre 2022, fait en sorte que notre monde devient à la fois invivable et ingérable. Nous savions tout cela depuis 1974, nous étions trois milliards ! Le numéro 18 (avril 1974) de la Gueule ouverte se centrait sur la surpopulation : « De plus en plus, nous serons obligés de penser globalement, au niveau planétaire, en termes de détérioration du milieu naturel et de ressources globales disponibles. Nous privilégions donc une approche écologique de la question démographique….

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AIE versus OPEP, un débat truqué

Alors que l’Agence internationale de l’énergie s’apprête à publier son rapport annuel, mercredi, les pays producteurs qualifient de « fantasme » ses prévisions qui annoncent une diminution de la consommation de charbon, de pétrole et de gaz d’ici à 2030. Vaine controverse, l’essentiel est ailleurs : la raréfaction des ressources énergétique et le réchauffement climatique signeront la mort de la civilisation thermo-industrielle. L’abondance à crédit sera derrière nous…

Perrine Mouterde : Selon le « World Energy Outlook » de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), nous sommes sur la bonne voie pour atteindre le pic de toutes les énergies fossiles avant 2030.. De son côté l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a répété que la sortie des énergies fossiles était un « fantasme ». Le solaire et l’éolien ne fournissent qu’une fraction de l’énergie mondiale, et les besoins des pays du Sud vont fortement augmenter. Les projections de l’AIE et de l’OPEP, souvent alignées, diffèrent désormais fortement. Mais la baisse anticipée reste largement en deçà des efforts nécessaires pour limiter le réchauffement sous 1,5 °C, objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris sur le climat ; les émissions devraient théoriquement diminuer d’environ 25 % d’ici à la fin de la décennie !

Le point de vue des écologistes

Nous aurions du nous poser la question de fond plus tôt : à qui appartiennent les ressources du sous-sol ? Ces richesses naturelles n’appartiennent pas aux États, encore moins aux propriétaire du sol. Ces richesses n’appartiennent certainement pas aux firmes multinationales qui bénéficient gratuitement de l’œuvre de la nature. Ces richesses n’appartiennent même pas aux générations futures qui n’en feraient pas un usage meilleur qu’aujourd’hui. Tout cela n’est qu’utilitarisme de court terme et gaspillage après pillage. Il nous faut lutter contre la logique extractive et sanctuariser les dernières et rares ressources du sous-sol qui nous restent.

Cela implique qu’il nous faut changer complètement de mode de vie et cultiver individuellement et collectivement la sobriété dans tous les domaines. Si nous ne le faisons pas volontairement, sous la forme d’une décroissance maîtrisée, nous le ferons dans l’urgence au fur et à mesure que le pétrole, le cuivre, l’alimentaire… deviendront hors de prix.

LE DÉBAT, y’en a pas

BOUL : Évidemment, on va tout brûler jusqu’à épuisement.

Xanefu : « Le rythme d’approbation de nouveaux projets de centrales a fortement ralenti [en Chine] », donc il y en a encore plein dans les tuyaux. Ce genre d’équipement c’est pour 50 ans. C’est mal parti pour un pic du charbon chinois dans un futur proche.

Francis1234 : Tout cela est très en phase avec les projections du Giec à +4 °C à la fin du siècle. Nos enfants et petits enfants nous remercierons.

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Le pic pétrolier et le choc qui lui succède

extraits : Le pic pétrolier est ce point de retournement à partir duquel la production de pétrole commence à baisser inéluctablement. Le géologue américain King Hubbert avait annoncé en 1956 que les États-Unis connaîtraient ce pic vers 1970. A l’époque la majorité des experts s’était montrée incrédule. Pourtant le pic de Hubbert a été atteint aux Etats-Unis entre 1971 et 1972. De nos jours, la problématique du réchauffement climatique et de l’extinction de la biodiversité ont occulté la prévision d’une pénurie énergétique à venir faite par l’ASPO. Il faudrait d’urgence réintégrer cette donnée dans nos raisonnements car la pénurie inéluctable de ressources fossiles donnera le signal de la mort de la civilisation thermo-industrielle.

pic pétrolier, pic de la mondialisation, pic de notre civilisation

extraits : Le pic pétrolier ne signifie pas que le monde soit à court de pétrole. Cette expression décrit le moment où la production pétrolière ne peut plus augmenter. A ce moment, il reste encore beaucoup de pétrole. Mais il est tout simplement beaucoup plus difficile à découvrir et à extraire, ce qui signifie qu’il devient très ardu, voire impossible, d’accroître la production mondiale. L’offre reste stable pendant un temps (en plateau), puis finit par entrer en phase de déclin terminal.omme pratiquement tous les produits d’aujourd’hui sont dépendants du pétrole, l’âge du pétrole cher renchérira les prix des marchés du commerce mondial. Le pic pétrolier se traduira donc probablement par un « pic de la mondialisation ». Certains spécialistes de l’énergie estiment même que le pic pétrolier pourrait signifier la « fin de la croissance économique », car les économies ont besoin d’énergie bon marché pour se développer.

peak all, donc pic démographique

extraits : La croissance exponentielle de la population humaine a suivi en parallèle la consommation accrue d’énergie fossile, l’évolution symétrique est sans doute vraie. L’espèce humaine n’est donc pas à l’abri d’un effondrement démographique. Nous sommes arrivés à une période où nous atteignons le maximum de ressources que la planète peut nous fournir : pétrole, phosphore, uranium, etc. Le peak oil devint le peak all. Cela ne peut que s’accompagner d’un pic démographique, le maximum possible avant la chute….

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COP29, les actes sont contraires aux objectifs

La prochaine conférence mondiale sur le climat, la COP29, se tiendra à Bakou, en Azerbaïdjan, du 11 au 22 novembre 2024, 29 années sans rien faire de sérieux.  Or le climat ne répond pas aux discours, mais aux actions. Fin octobre 2023, les températures moyennes de l’année en cours étaient déjà supérieures de plus de 1,34 °C à la moyenne des températures du XXe siècle, et de 1,54 °C par rapport au XIXe siècle. L’année 2024 est en passe de se classer comme la plus chaude jamais enregistrée, canicules et inondations meurtrières se multiplient…

Tant que les intérêts humains à court terme passeront avant le nécessaire équilibre à long terme de la planète, nous jouerons au jeu quelques gagnants dans l’immédiat, tout le monde perdant en fin de partie. Dans un monde ébranlé par les conflits, l’Ukraine, Gaza et maintenant le Liban, le climat a même baissé dans l’ordre des priorités. Pire, la tentation de puiser les dernière gouttes de ressources fossiles sont omniprésentes. Là où un consensus scientifique appelle à sortir des énergies fossiles, on fait l’inverse.

Les Emirats arabes unis, l’Azerbaïdjan et le Brésil – les présidences des COP28, COP29 et COP30, travaillent ensemble dans une « troïka ». Ces trois partenaires sont en passe d’augmenter collectivement leur production de pétrole et de gaz d’un tiers d’ici à 2035 !

– Les Etats-Unis, le Canada, l’Australie, la Norvège et le Royaume-Uni sont responsables de la moitié de l’expansion mondiale dans de nouveaux gisements prévus d’ici à 2050…

– TotalEnergies compte désormais mettre sur le marché environ 3 % d’hydrocarbures (pétrole et gaz) en plus, chaque année, d’ici à 2030. C’est ce qu’elle a annoncé le 2 octobre 2024 à New York dans le cadre de la présentation annuelle de sa stratégie. La justification est fantaisiste: « De nouveaux projets pétroliers sont nécessaires pour répondre à la demande et maintenir les prix à un niveau acceptable, de façon à créer les conditions d’une transition juste laissant le temps aux populations d’adapter leur usage des énergies. »

Le point de vue des écologistes

COP29, 29 années que ça dure, cette mascarade de conférences internationales. On assiste à une réunion de la ligue antialcoolique menée par les distillateurs de gnôle. Il est donc probable que seule la raréfaction physique des énergies fossiles limitera leur consommation. La meilleure façon de baisser la consommation de pétrole, aurait été de valoriser socialement la sobriété. Il aurait été nécessaire que devienne honteux le fait d’avoir une maison secondaire, posséder une voiture à soi et partir en vacances en avion. On peut en dire autant au niveau démographique. Il faudrait qu’avoir une famille nombreuse ne soit plus considéré comme une réussite. Puisque nous n’avons rien fait de cela, nous allons au désastre. Car les ressources ne sont pas infinies. Et la Terre n’est pas une poubelle à CO2 et autres déchets de la croissance. Nos petits-enfants reviendront deux siècles en arrière, sans esclaves énergétiques et dans un monde gravement détérioré.

Yves Cochet insiste dans son dernier livre, « Précisions sur la fin du monde » : « Il est trop tard évidemment pour éviter l’effondrement.  Si l’on voulait l’éviter, il faudrait que l’immense majorité de la population mondiale entreprennent des actions pour empêcher la catastrophe. Impossible. A quoi bon, dès lors, continuer une activité de militant effondriste comme je le fais si cela ne produit aucun résultat ? Un impératif moral me pousse à croire qu’ainsi je pourrais minimiser le nombre de morts en incitant quelques personnes à change leur société et leur vie en devenant décroissants et permaculteurs. »

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COP28 inutile, OPEP+ à la manœuvre

extraits : Que Joe Biden soit absent à Dubaï ou qu’Emmanuel Macron soit présent n’a absolument aucune importance. La logorrhée verbale des COP n’a eu jusqu’à présent aucun impact probant sur les émissions de gaz à effet de serre pendant 27 années. Par contre les décisions de l’OPEP+ ont des effets immédiats sur le prix des carburants, souvenons- nous des Gilets jaunes. Ce qui compte vraiment, c’est la disponibilité physique des ressources fossiles. Moins d’énergie fournie par la nature veut dire en effet que l’abondance actuelle procurée par nos esclaves énergétiques nous obligera à revenir à un mode de vie à l’ancienne….

COP28, pourquoi ça ne pouvait pas aboutir

extraits : Sultan Al-Jaber, patron de l’Abu Dhabi National Oil Company (Adnoc) Et de la COP28, c’est comme si un congrès de lutte contre le cancer du poumon était présidé par un marchand de tabac. Cette façon d’exhiber, de manière si ostensiblement obscène, le conflit d’intérêts et le mélange des genres, a pour objectif de torpiller auprès des opinions toute la crédibilité du processus de négociations multilatérales engagé depuis 1992. Pourtant, et c’est tout le paradoxe de la situation, la COP28 est la première à discuter de la sortie de l’ensemble des « combustibles fossiles ». La première, donc, en près de trente années de diplomatie climatique….

L’histoire des COP sur notre blog biosphere

Lire, L’historique du fiasco climatique (de 1857 à 2021)

27 novembre 2023, COP28, le moment d’une vérité édulcorée

25 octobre 2023, COP28 et AIE, sobriété énergétique tabou !

3 octobre 2023, Boycott de la COP28, la seule option ?

20 novembre 2022, COP27 : Vive les énergies fossiles !

6 novembre 2022, COP27, un échec programmé

6 novembre 2021, COP26, le pouvoir n’est pas dans la rue !?

6 novembre 2021, COP26, histoire d’un fiasco programmé

5 novembre 2021, COP26, le choc charbonnier va faire mal

4 novembre 2021, COP26, le piège du développement (durable)

2 novembre 2021, COP26, le bal des hypocrites à Glasgow

1er novembre 2021, COP26, technologie ou sobriété partagée ?

17 décembre 2019, COP25, des résultats insignifiants

18 décembre 2018, COP24, une mascarade sur le climat, un échec avéré (Katowice)

2 novembre 2017, COP23, vingt trois années de blabla climatique (Bonn)

19 novembre 2016, La COP 22 s’achève à Marrakech sur un bide

14 décembre 2015, COP21, encore un succès d’apparence, le 21ème ! (Paris)

25 octobre 2015, COP21 : accord préparatoire de Bonn, le fiasco

15 décembre 2014, Climat : les trois chiffres clés, zéro / zéro / cent (COP20 à Lima)

30 novembre 2009, le fiasco de Copenhague (COP15)

19 décembre 2007, Echec de la COP13 à Bali

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Consilience, précisions sur la fin du monde

Yves Cochet dans son dernier livre « précisions sur la fin du monde » (Les liens qui libèrent, 2024)

l’inéluctable catastrophe

en exergue du livre :

« Si les tendances actuelles de croissance de la population mondiale, de l’industrialisation, de la pollution, de la production alimentaire et de l’épuisement des ressources se poursuivent, les limites de la croissance sur cette planète seront atteintes au cours des cent prochaines année. Le résultat le plus probable sera un déclin plutôt soudain et incontrôlable de la population et de la capacité industrielle. » (The Limits to Growth, rapport au Club de Rome, Universe Books, 1972)

René Dumont, présidentiable écolo en 1974 : « Si nous maintenons le taux d’expansion actuelle de la population et de la production industrielle jusqu’au siècle prochain, ce dernier ne se terminera pas sans l’effondrement total de notre civilisation. Par l’épuisement des réserves minérales et pétrolières ; par la dégradation poussée des sols ; par la pollution devenue insoutenable de l’air et des eaux ; enfin par une altération des climats, due notamment à l’accumulation du gaz carbonique. » (éditions Jean-Jaques Pauvert, 1974)

Yves Cochet (Libération, 23 août 2017, repris par le livre) : « Bien que la prudence politique invite à rester dans le flou, et que la mode intellectuelle soit celle de l’incertitude quant à l’avenir, j’estime au contraire que les 33 prochaines années sont déjà écrites. La période 2020-2050 sera la plus bouleversante qu’aura jamais vécu l’humanité en si peu de temps. L’effondrement est certain vers 2030. Cette rupture est désormais imparable, le système-Terre se comportant comme un automate qu’aucune force humaine ne peut contrôler. L’étape suivante sera la plus pénible au vu de l’abaissement brusque de la population mondiale (épidémies, famines, guerres), de la déplétion des ressources énergétiques et alimentaires, de la perte des infrastructures et de la faillite des gouvernements. »

Yves Cochet en 2024 (page 55-56) : « Certes il n’y a pas de preuve irréfutable de la certitude de l’effondrement systémique planétaire. Il y a quand même une forte présomption par ce qu’on appelle la consilience, c’est-à-dire la certitude qui apparaît lorsque de nombreuses études et points de vue indépendants concourent tous dans le même sens. Cela me suffit pour être convaincus à 100 % de l’arrivée de la fin de notre monde. »

page 83 : « L’Effondrement est certain en 2030, à quelques années près. Jamais une personne politique ne devrait dater ses prédictions, puisque le risque de se tromper est grand. Comme l’écrivait l’humoriste Pierre Dac : « Les prévisions sont difficiles, surtout lorsqu’elles concernent l’avenir. » N’ayant plus aujourd’hui la retenue universitaire de la crainte de se fourvoyer, je la maintiens donc politiquement afin de tenter une fois encore de réveiller les consciences endormies. »

page 171 : on voit mal comment, dans un court laps de temps, les sociétés occidentales abandonneraient le marché global, la production-consommation de masse et la fétichisation de la marchandise.

Les limites démographiques

page 117 : « La question démographique se situe à l’intersection des questions culturelles et des questions naturelles, elle en rassemble les difficultés et les controverses. Dans la décroissance démographique que je soutiens, la droite décèle une campagne en faveur d’avortements massifs, de promotion de l’homosexualité et d’abandon du patriotisme. La gauche nous soupçonne d’attaquer les droits humains, de fuir le problème du financement des retraites, voire de prêcher l’eugénisme ou le racisme. D’une façon générale, la question est taboue ou considérée comme mal posée : l’information, la croissance et la technologie résoudront les éventuels problèmes démographiques. Quant aux organisations écologistes, associatives ou politiques, elles résolvent la question en ne se la posant pas, alors que l’écologie des populations est une discipline importante de l’écologie scientifique. »

page 118 : La question de la surpopulation sur un territoire ne se réduit pas au nombre des personnes mais à la multiplication de ce nombre par l’empreinte écologique moyenne de la population du territoire en question.

page 120 : Les listes des écogestes ne mentionnent jamais « avoir un enfant en moins », pourtant très efficace. Sont mis en avant les écogestes oiseux genre « fermer le robinet quand on se brosse les dents ». Une famille américaine qui choisit d’avoir un enfant en moins offre le même niveau de réduction d’émissions (de gaz à effet de serre) que 684 adolescents qui choisiraient d’adopter le « recyclage » pour le reste de leur vie.

page 121 : Les mouvements émancipateurs genre « libération des femmes » considèrent que le choix d’avoir ou de ne pas avoir un enfant est un choix personnel des femmes, au mieux des couples. Tandis que mon opinion est que c’est un choix collectif qui réclame une politique sans coercition bien différente du natalisme gouvernemental.

page 123 : Dans les textes du théologien Ellul, qui appelle à la tempérance, la sobriété et autres limitations, je n’ai lu aucun propos sur la démographie et la surpopulation. Il est difficile de nier, au vu des 2000 ans d’histoire du christianisme, que cette religion soit plutôt nataliste, et c’est peu dire.

L’ennemi principal

le productivisme

page 89 : « L’ennemi principal n’est pas la forme institutionnelle de l’économie, libérale ou dictatoriale, c’est le productivisme qui se caractérise par 6 attributs essentiels : primat de l’économie, indifférence à la nature, accroissement incessant de la productivité, exploitation des travailleurs, volonté démiurgique de refabrication du monde, aspiration métaphysique à la toute puissance. »

page 110 : « Du point de vue écologique, il n’y a pas de différence entre un réacteur nucléaire privé appartenant à un capitaliste américain et un réacteur nucléaire appartenant à une coopérative ouvrière sans but lucratif. »

page 153 : Croire que le capitalisme est le principal responsable des désastres environnementaux est un aveuglement sur l’histoire matérielle et institutionnelle des « démocraties populaires » et dépolitise le conflit central entre les productivistes et les antiproductivistes.

– la grande taille

page 125 : Il est possible de dire qu’il y a une sorte de limite à la taille des groupements humains si l’on veut que ceux-ci conservent leur impératif de liberté et d’égalité sans tomber dans une société inégalitaire et hiérarchique. Plusieurs études scientifiques se disputent sur le nombre maximum au-delà duquel la confiance mutuelle et la communication amicale ne suffiraient plus à assurer la cohésion du groupe. Nous pouvons évaluer ce nombre à environ 500, sachant que les conditions écologiques d’habitat et l’héritage culturel du groupe peuvent faire varier cette taille.

page 126 : Bref la taille compte comme l’ont montré Ivan Illich ou Olivier Rey. Au-delà d’un certain seuil – souvent difficile à préciser -, toute organisation humaine tend à devenir contre-productive par rapport à ses objectifs initiaux.

page 157-158 : Plus un système est grand, moins il dépense d’énergie par unité de masse (les pertes thermiques dépendent de la surface d’échange avec l’extérieur). Mais ce raisonnement purement thermodynamique doit être contrebalancé par un raisonnement systémique en termes de complexité de gestion ; une ville deux fois plus grande révèle, par habitant, plus de délits, de crimes, de pollutions, d’embouteillages, de corruption… La taille pèse sur la ville, intrinsèquement.

page 160 : dans les grands ensembles politiques, vous existez moins que dans les petits.

agir face à la catastrophe

page 22-23 : La catastrophe est certaine, sans échappatoire ; nous n’éviterons pas l’effondrement systémique mondial ; la fin du monde est inéluctable. A quoi bon, dès lors, à continuer une activité de militant effondriste comme je le fais si cela ne produit aucun résultat ? Un impératif moral me pousse pourtant à croire qu’ainsi je pourrais, éventuellement, minimiser le nombre de morts dus à l’effondrement en incitant quelques personnes à résister au modèle dominant en devenant décroissants et permaculteurs.

page 67 : Un crash program politique rigoureux permettrait d’éviter l’effondrement, mais il y conduirait tout de même par son inacceptabilité sociale ! Pour notre regard d’écologiste, l’anthropocentrisme est patent : dans ce mélange enchevêtré d’utilitarisme (je défends avant tout mes intérêts) et de soif de reconnaissance (aimez-moi, respectez-moi), la nature ne prend aucune part. Observons qu’aujourd’hui (2024) seule la Gambie respecte l’Accord de Paris (de limiter les émissions de gaz à effet de serre) signé en 2015 par 191 pays.

page 131 : La « biorégion » se donne les moyens de pouvoir survivre assez longtemps en autarcie, tout en entretenant des échanges avec l’extérieur. Elle est nécessairement territoriale pour des raisons écologiques de réduction des nuisance liées aux échanges mondiaux, et elle est autonome au sens biophysique de restreindre son empreinte écologique nette à la surface de son territoire : « produire ce que l’on consomme ».

page 137 : une orientation sociale atténuerait les effet destructeurs de l’envie et de la jalousie. Une politique de quotas individuels des ressources de base sera mse en place au moyen d’une carte carbone. Chaque habitant recevra un quota annuel de droits d’émissions de CO2, qui encadre tout consommation d’énergie et d’alimentation.

Page 145 : Le XXIe siècle sera écologique ou ne sera pas. En paraphrasant Karl Marx, on peut soutenir que l’écologique est déterminant en dernière instance. Ce sera une constellation cérébrale autour d’une liste de mots tels que : rationnement, exode urbain, institutions biorégionales, descente énergétique rapide, savoir-faire low tech, permaculture par tous, plafonnement des revenus excessifs, sortie du nucléaire, abandon de la mobilité thermique ou électrique… bref dans un premier temps, la décroissance des 20 % le plus riches de la planète. Où sont les forces intellectuelles et sociopolitiques qui appuieraient une telle perspective ?

Page 172 : il me paraît donc que le travail sur une alternative politique décroissante doit continuer.

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere, lire :

La convivialité d’Ivan Illich (1973)

The Collapse of Complexe Societies de Joseph Tainter (1988)

Une question de taille d’Olivier Rey (2014)

Consilience, précisions sur la fin du monde Lire la suite »

Yves Cochet, un prophète des temps à venir

Il est toujours utile de répéter les vérités et Yves Cochet s’y emploie : décroissance démographique et effondrement de la civilisation thermo-industrielle vont de pair, c’est certain, c’est mathématique.

Yves Cochet, un effondrisme réaffirmé

Yves Cochet en 2005, « Pétrole apocalypse »

Suite au pic pétrolier, les pays importateurs souffriront de pénurie, ce qui les entraînera vers l’effondrement économique et social. Les responsables économiques et politiques n’ont pas anticipé la situation qui s’annonce. Où aller pour trouver à boire et à manger ? Nous n’avons plus de parents fermiers à la campagne chez lesquels nous réfugier comme nous l’avons fait au cours de la débâcle de 1940. Nous n’avons plus un ailleurs inexploré comme l’avaient jadis quelques hordes, émigrant massivement lorsque la pression démographique sur le territoire traditionnel dépassait sa capacité de charge écologique. Que nous restera-t-il hormis la violence ? Il n’existe qu’une demi-solution : la sobriété immédiate.Tout ce qui ressemble à une organisation basée sur le transport bon marché à longue distance aura du mal à subsister, hormis les armées pendant quelque temps….

Yves Cochet en 2009, « Antimanuel d’écologie »

Un seuil a été dépassé, un seuil de liaison entre le capitalisme fondé sur le crédit et les ressources naturelles qui sont la base de toute richesse réelle. L’espoir d’une nouvelle phase A du Kondratieff (ndlr : reprise économique), cet espoir est vain. Nous ne sommes pas à l’aube d’une nouvelle croissance matérielles, nous sommes dans la phase terminale du capitalisme. La recherche incessante de la croissance, serinée à longueur d’années par la majorité des politiques et des médias, n’est donc pas la solution à la catastrophe écologique, elle est au contraire une aspiration au pire. La catastrophe écologique implique une conclusion fatale : la décroissance est notre destin. Nous ne sommes plus dans le projet de société désirable, nous sommes dans le compte à rebours pour essayer de réduire les conséquences dramatiques de l’inéluctable catastrophe. Le temps dont nous disposons pour préparer ce nouveau monde se compte en années, non en décennies…

2017, « Gouverner la décroissance » (collectif)

Yves Cochet : « L’effondrement concerne la planète entière, États et instituions internationales compris. Aucun État ne peut alors compter sur ses voisins ou amis pour lui venir en aide, tant la situation globale et la situation de chacun s’est dégradées. La vitesse de cet effondrement est fonction de la vitesse de désintégration la plus rapide d’un de ses sous-systèmes cruciaux, par exemple le système financier et bancaire, puis, par contagion et rétroactions positives, des vitesses d’effondrement des autres systèmes cruciaux, fourniture d’énergie et d’alimentation, flux des échanges commerciaux, systèmes de communication. La situation générale du monde sera tellement détériorée que des services aujourd’hui banals tel que l’usage de l’électricité ou la mobilité automobile ne seront plus envisageables. Les survivants à l’effondrement auront subi le plus grand traumatisme de leur vie, le plus grand traumatisme de l’histoire humaine, la mort par centaines de millions de personnes dont ils auront eu connaissance avant que s’éteignent les communications électroniques. »…

Juin 2019, « L’humanité pourrait avoir disparu en 2050 » (Yves Cochet dans Le Parisien)

Les alarmistes lancent des appels dans les journaux : faites quelque chose, vous, les puissants ! Moi, je n’y crois plus. Il est hélas trop tard pour la transition écologique. On peut quand même minimiser le nombre de morts. Au lieu d’en avoir 4 milliards dans les trente ans, on en aura peut-être 3,5 milliards, en faisant des bio-régions résilientes.Sans la nourriture et l’énergie, vous êtes mort. Si Rungis s’effondre, à Paris, en trois jours, c’est la guerre civile.Tout seul, vous tenez trois jours. C’est à l’échelle d’une bio-région que l’on peut survivre. Mon discours ne fera jamais recette. Je ne suis pas entendu, et c’est précisément pour cela que l’effondrement va arriver. Pour s’en sortir, il faudrait une économie de guerre comme à Londres, en 1941. Je suis pour le rationnement de l’essence, des vivres, des vêtements, et pour le contrôle des naissances…

Novembre 2019. Le projet de motion d’Yves Cochet pour le Congrès d’EELV

« L’effondrement est comme un trou noir qui attire à lui toutes les certitudes passées. Si, comme moi, on croit au scénario d’un effondrement systémique, global, imminent, comme le scénario le plus probable des trente prochaines année sur Terre, alors toutes nos pensées et nos actions doivent être orientées par ce trou noir, cet attracteur, ce magnétisme. La période 2020 – 2050 sera la plus bouleversante qu’aura jamais vécu l’humanité en si peu de temps. À quelques années près, elle se composera de trois étapes successives : la fin du monde tel que nous le connaissons (2020-2030), l’intervalle de survie (2030-2040), le début d’une renaissance (2040-2050). De telles affirmations s’appuient sur de nombreuses publications scientifiques que l’on peut réunir sous la bannière de l’Anthropocène…

Yves Cochet en 2024, dans son livre « précisions sur la fin du monde »

Bien que la prudence politique invite à rester dans le flou, et que la mode intellectuelle soit celle de l’incertitude quant à l’avenir, j’estime au contraire que les 33 prochaines années sont déjà écrites. La période 2020-2050 sera la plus bouleversante qu’aura jamais vécu l’humanité en si peu de temps. L’effondrement est certain vers 2030. Cette rupture est désormais imparable, le système-Terre se comportant comme un automate qu’aucune force humaine ne peut contrôler. L’étape suivante sera la plus pénible au vu de l’abaissement brusque de la population mondiale (épidémies, famines, guerres), de la déplétion des ressources énergétiques et alimentaires, de la perte des infrastructures et de la faillite des gouvernements.

Yves Cochet, un malthusianisme réitéré

Yves Cochet en 2014, pour la préface du livre « Moins nombreux, plus heureux (l’urgence écologique de repenser la démographie) » (avec 12 autres auteurs)

« La question démographique se situe à l’intersection des questions culturelles et des questions naturelles, elle en rassemble les difficultés et les controverses. Les néomalthusiens réunis dans ce livre sont l’objet de critiques politiques en provenance de tous les bords. Dans la décroissance démographique que nous soutenons, la droite décèle une campagne en faveur d’avortements massifs, de promotion de l’homosexualité et d’abandon du patriotisme. La gauche nous soupçonne d’attaquer les droits humains, de fuir le problème du financement des retraites, voire de prêcher l’eugénisme ou le racisme. D’une façon générale, la question est taboue ou considérée comme mal posée : l’information, la croissance et la technologie résoudront les éventuels problèmes démographiques. Quant aux organisations écologistes, associatives ou politiques, elles résolvent la question en ne se la posant pas, alors que l’écologie des populations est une discipline importante de l’écologie scientifique. »

Yves Cochet en 2024, dans son livre « Précisions sur la fin du monde » (page 117)

« La question démographique se situe à l’intersection des questions culturelles et des questions naturelles, elle en rassemble les difficultés et les controverses. Dans la décroissance démographique que je soutiens, la droite décèle une campagne en faveur d’avortements massifs, de promotion de l’homosexualité et d’abandon du patriotisme. La gauche nous soupçonne d’attaquer les droits humains, de fuir le problème du financement des retraites, voire de prêcher l’eugénisme ou le racisme. D’une façon générale, la question est taboue ou considérée comme mal posée : l’information, la croissance et la technologie résoudront les éventuels problèmes démographiques. Quant aux organisations écologistes, associatives ou politiques, elles résolvent la question en ne se la posant pas, alors que l’écologie des populations est une discipline importante de l’écologie scientifique. »

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L’impossible sortie du charbon

A force de croire que demain sera comme aujourd’hui, avec une abondance énergétique extraordinaire mais non renouvelable, nos lendemains seront terribles car nous ne sommes pas préparés collectivement à affronter la descente énergétique. Si le Royaume-Uni sort du charbon thermique, la consommation mondiale de charbon est au plus haut. En tant qu’écologistes réalistes, nous ne pouvons que constater que les bonnes intentions sont si rares que le monde court au désastre. Épuisement des ressources fossiles et réchauffement climatique sont les deux jumeaux de l’apocalypse à venir.

Royaume-Uni, sortie définitive du charbon thermique

La première révolution industrielle ne serait pas née au Royaume-Unis ans la présence d’énormes réserves de charbon dans son sous-sol. En 1920, 90 % de l’électricité du pays est générée par le charbon, et le Royaume-Uni est le premier exportateur mondial du combustible. La plus longue grève des mineurs de l’histoire britannique, en mars 1984, est une protestation contre la fermeture accélérée des collieries (mines) par le gouvernement Thatcher. Un an plus tard, en 1985, à l’issue d’une répression policière sans merci, les derniers grévistes lâchent prise. La dernière mine de charbon, la fosse de Kellingley, ferme en 2015. Le 30 septembre 2024, la centrale à charbon de Ratcliffe-on-Soar, au Royaume-Uni, fermera ses portes. Sa mise à l’arrêt fait du pays le premier membre du G7 à sortir définitivement du charbon pour sa production d’électricité. Le nouveau gouvernement travailliste affiche l’objectif d’une électricité totalement décarbonée en 2030. C’est ambitieux : en 2025, la part des énergies fossiles dans le mix énergétique devrait encore être de 50 %.

La consommation mondiale est au plus haut

La consommation charbonnière carbure à un niveau record, avec un exercice 2024 du même acabit que le précédent : autour de 8,7 milliards de tonnes selon les prévisions de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Soit une « augmentation totale de 10 % » par rapport aux chiffres de 2014. A elle seule, l’économie chinoise pèse pour plus de la moitié de la demande mondiale (environ 56 % en 2023). Le charbon dit « thermique » reste la principale source d’énergie primaire pour produire de l’électricité. Pour répondre à la demande, l’offre continue de se développer. Sur l’ensemble de l’année 2023, il y a même eu trois fois plus de capacités de production électrique à partir de charbon mises en service que fermées. Les trois quarts des capacités mondiales de production d’électricité à partir de charbon n’ont toujours pas la moindre date de fermeture prévue.

Le point de vue des écologistes

Nicolas Hulot avait quitté le gouvernement Macron pour ne plus se mentir, mais l’humanité continue, elle, à se raconter des histoires… Comme par magie, l’achat d’un véhicule électrique est devenu vertueux… Nous sommes enfermés dans des modes de vie insoutenables, conditionnés par les normes sociales, les politiques publiques, les infrastructures, les technologies, la publicité… Sans rire, qui aujourd’hui peut affirmer qu’il connaît ou travaille dans une entreprise dont le modèle est, au mieux, neutre pour l’environnement ? Personne… Une majorité de la population vit aujourd’hui de ce qui détruit l’environnement, nuit à sa santé et hypothèque l’avenir de sa descendance… Comment croire ne serait-ce qu’un instant qu’on puisse diviser par quatre nos émissions de gaz à effet de serre… Le tragique paradoxe du solutionnisme technologique ambiant est qu’il contribue finalement à renforcer le modèle économique mortifère et l’hyper-industrialisation qu’il devrait dénoncer… On n’est pas prêt de réconcilier la fin du monde et la fin du mois… Et pendant ce temps-là, l’habitabilité de la Terre se dégrade, le vivant s’effondre, le mur s’avance… L’effondrement global à court terme de notre société industrielle est devenu plus que plausible. Inévitable… » (« Ne plus se mentir » de Jean-Marc Gancille)

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COP26, le choc charbonnier va faire mal

extraits : Nous étions en train de brûler nos forêts, (mal)heureusement nous avons exploité le charbon. Le 8 janvier 2018, l’église Saint-Lambert du village d’Immerath en Allemagne a été rasée, pour laisser place à une mine de charbon. #EndCoal, un hashtag qui reste seulement symbolique dans un monde qui a oublié complètement les acteurs absents de nos délibérations actuelles, les générations futures. Le système thermo-industriel résiste à Glasgow (COP26), mais ce sont ses derniers souffles avant qu’un choc pétrolier/charbonnier nous amène inéluctablement à la déroute finale….

L’adieu au charbon sera long, trop long

extraits : Après son livre de 2003 sur le pic pétrolier, Richard Heinberg s’était consacré au pic charbonnier : la production de charbon suit la même courbe que la production de pétrole. Elle aussi commence par augmenter, atteint un maximum, puis décline inexorablement au fur et à mesure que les gisements s’épuisent….

Climat : Faut-il faire brûler les centrales à charbon ?

extraits : #EndCoal, enfin un hashtag sur Twitter qui nous parle. #EndCoal, une image sur lemonde.fr, des lettres qui s’enflamment lors d’une manifestation de Greenpeace. Dérisoire victoire. Le 8 janvier 2018, l’église Saint-Lambert du village d’Immerath, dans l’ouest de l’Allemagne, a été rasée, pour laisser place à une mine de charbon. Les écologistes n’ont rien pu faire contre la pelleteuse escortée de policiers qui a procédé à la démolition. L’État, complice des exactions climatiques ! En Allemagne, des villages entiers sont rasés pour laisser place à de gigantesques mines de charbon….

Pour en savoir plus encore plus

21 octobre 2015, Les centrales à charbon, un terrorisme contre le climat

14 mars 2014, La fin du charbon au Royaume-Uni, un air d’apocalypse

27 avril 2012, les dangers du charbon (1/3)

6 novembre 2010, après le pic pétrolier, le pic charbonnier !

28 septembre 2010, des mineurs bientôt sans charbon

26 juillet 2010, l’impasse charbonnière

9 février 2008, charbon de terre

5 avril 2007, bientôt une Chine sans charbon !

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La pêche industrielle dans l’impasse

Le retour à la pêche artisanale est une nécessité. Sinon on trouvera un jour cette brève journalistique : « Nous apprenons que nous avons enfin pu reconstituer un spécimen d’une espèce de poisson jadis appelée sardine. Nos prévisions de repeuplement permettent d’anticiper la pêche des sardines dans environ 350 années… » Nous pensons qu’il faut dorénavant être l’ami des poissons avant d’être l’ami des pêcheurs.

Depuis 2020, une trentaine de scientifiques de renom, membres d’universités et de centres de recherches de douze pays, se sont réunis lors de plusieurs ateliers à l’initiative de l’association Bloom, afin de fournir une nouvelle définition d’une réelle durabilité des pêches, c’est-à-dire à même de contribuer à nourrir les générations futures.

La feuille de route des trente scientifiques 

– pêcher moins, il faut laisser les poissons grandir, se nourrir, se reproduire…

ne pas soustraire pour l’aquaculture les anchois et autres petits pélagiques…

– les espèces des grandes profondeurs ont besoin de beaucoup de temps pour se reproduire, cessons de détruire leurs habitats…

– mettre fin aux chaluts qui pulvérisent les organismes vivant sur le fond, dragues, sennes démersales non sélectives….

soustraire aux pêcheurs certaines zone dans des aires marines protégées…

stopper la dispersion de filets perdus, des dispositifs de concentration de poissons et autres pollutions plastiques…

limiter la taille des navires dotés de technologies de plus en plus sophistiquées…

– mettre fin aux subventions néfastes, estimées à 20 milliards d’euros en 2018

Le point de vue des écologistes

Sur son lit de mort, Geronimo délivrait un message assez simple à entendre : « Quand le dernier arbre aura été abattu, quand la dernière rivière aura été empoisonnée, quand le dernier poisson aura été péché, alors on saura que l’argent ne se mange pas. »

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Pêche, de l’artisanat au massacre de masse

extraits : Aujourd’hui les sondeurs, sonars et autres radars traquent les poissons, le recours aux avions pour détecter les bancs de thon et au satellite pour explorer les couches d’eau sont des éléments d’une spirale néfaste dans laquelle les pêcheurs comme les décideurs politiques ont enfermé les ressources halieutiques. Va-t-on aux champignons avec une pelleteuse ? Non, mais ce n’est pas le cas pour la pêche….. 

pêcheries, nous savons tout mais nous ne faisons rien

extraits : En 2016, 40 millions d’heures de pêche ont consommé 19 milliards de kWh d’énergie et parcouru plus de 460 millions de kilomètres, soit 600 fois la distance aller-retour de la Terre à la Lune. 31 % des stocks de poissons sont surexploités dans le monde, ce qui signifie que ces espèces sont prélevées plus rapidement qu’elles ne peuvent se reproduire. En 1995, la capture de poissons a atteint son tonnage maximum avec 95 millions de tonnes. Depuis, la pêche mondiale plafonne autour de 90 millions de tonnes. On peut parler de pic du poisson ou peak fish comme il y a un pic pétrolier…..

Les prises de poisson témoignent de notre surpuissance

extraits : S’appuyant principalement sur les statistiques de la FAO, Daniel Pauly prouve en 2001 que les stocks de poissons diminuent depuis la fin des années 1980… Daniel Pauly et Dirk Zelly approfondissent la question par une étude de janvier 2016. Ils chiffrent le maximum à 130 millions de tonnes en 1996. Puis les performances de la pêche ont régressé de 1,2 million de tonnes par an. Malgré la forte croissance des armements, la diffusion des techniques industrielles de pêche jusque dans les coins les plus reculés de la planète et la sophistication toujours plus poussée du matériel, les tonnages des captures ne cessent de diminuer….

Nos articles les plus anciens

19.06.2008 ami des pêcheurs ou ami des poissons ?

Chaque pêcheur est aujourd’hui individuellement conscient que sa catégorie professionnelle va collectivement à la catastrophe. Mais chaque pêcheur sait également qu’en situation de rareté générale, le poisson qu’il ne prend pas immédiatement sera pris par un autre. Il est donc condamné à pêcher tout ce qu’il peut dans un minimum de temps tout en sachant pertinemment que cela aggrave le processus de catastrophe collective (…)

13.02.2009 permis de sur-exploiter la mer

Le libéralisme économique repose sur le libre choix, c’est donc un principe vraiment superbe. Mais quand un code de bonne conduite en matière de pêche « responsable » repose sur l’engagement volontaire des pays, la surexploitation des ressources halieutique continue. La moitié des stocks mondiaux est aujourd’hui exploitée au maximum de ses  capacités, et 25 % sont surexploités…

10.03.2009 Surexploitation prouvée de la mer

Il est français mais inconnu en France. Daniel Pauly est le premier à alerter la communauté internationale sur la surexploitation des ressources halieutiques. S’appuyant principalement sur les statistiques de la FAO, il prouve en 2001 que les stocks de poissons diminuent depuis la fin des années 1980… Il démontre que les humains pêchent des poissons de plus en plus bas dans la chaîne alimentaire des océans : nous finirons par manger du zooplancton…

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Vieillissement démographique et surpopulation !

Autrefois, partout sur la planète, les personnes trop âgées pour occuper un emploi régulier restaient insérées dans l’économie domestique. La coutume de la retraite socialement financée n’a été que le résultat de l’ère de l’abondance. La fin de l’énergie abondante et bon marché signifie que « les vieux » redeviendront partie prenante de la vie sociale en travaillant plus longtemps, comme autrefois. Ou en étant à la charge de leur famille, comme autrefois. Quand il y a surpopulation mondiale, on ne devrait pas pleurer sur cette étape transitoire que constitue le vieillissement. C’est au contraire une étape normale d’une société boursouflée qui en prend conscience et qui pratique la baisse de fécondité.

éditorial du MONDE : Il existe deux catégories de crises. Celles qui surviennent alors qu’on ne les attendait pas et celles qui sont prédictibles parce qu’elles découlent de trajectoires statistiques froides et implacables. Le vieillissement démographique appartient à la seconde catégorie. Les conséquences de cette évolution inédite dans l’histoire de l’humanité restent pourtant insuffisamment anticipées. Le vieillissement absorbe une part croissante des ressources du pays au détriment des investissements d’avenir. Du fait de l’essoufflement de la croissance, les recettes fiscales sont de plus en plus difficiles à lever, tandis que les dépenses sont vouées à augmenter. A la hausse du montant global des pensions s’ajoutent des frais de santé qui explosent avec l’âge et la nécessaire prise en charge de la dépendance dans les dernières années d’existence.

Entre la méthode contestable de la dernière réforme des retraites et le déni systématique de la réalité de la part de ses opposants, il doit y avoir la place pour un débat qui ne tourne pas au pugilat. ll n’y a pas de solutions faciles et populaires : hausse des impôts, baisse du niveau des retraites, recul de l’âge de départ, recours à l’immigration…

Le point de vue des écologistes malthusiens

Il existe une crise prédictible parce qu’elle découle d’une trajectoire statistique implacable, la surpopulation humaine. 1 milliard de terriens en 1800, 8 milliard en 2022, bientôt 10 milliards vu l’inertie démographique . Les conséquences de cette évolution inédite dans l’histoire de l’humanité reste insuffisamment anticipée, même par LE MONDE. Des milliards d’humains, c’est beaucoup trop pour ce qui n’est qu’un parasite pour la biosphere, un grand prédateur qui ne survit que grâce à ses proies. Sachant que les besoins hors alimentation de ce cancer de la terre sont innombrables, le nombre d’humains devrait revenir à 1 milliard au maximum…. sauf à transformer la terre en un désert goudronné et bétonné, ce qui est en bonne voie.

Il est fort probable qu’en situation économiquement et écologiquement contraint sur une planète dont on a dépassé la capacité de charge, l’État deviendra malthusien et soutiendra la baisse de fécondité, mais prolongera aussi la durée de la vie active, diminuera les pensions de retraite, rendra l’assistance médicale plus difficile et facilitera aussi le raccourcissement volontaire de la fin de vie (par l’aide à mourir). En agissant ainsi, le vieillissement n’est pas un problème.

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Le Japon, surpopulation et/ou vieillissement ?

extraits : En juillet 2014, nous écrivions déjà sur ce blog biosphere : Le Japon devient nataliste, il est pourtant surpeuplé. Entre vieillissement accéléré de la population nippone et constat avéré de surpopulation, quelle doit être la priorité ? En 1721 l’archipel japonais, qui ne pouvait compter que sur ses seules forces internes avant l’ère Meiji, était surpeuplé avec 26 millions d’habitants. En 1868, le Japon comptait toujours 26 millions de personnes, la maîtrise de la fécondité sous des formes souvent éprouvantes était pensée comme un impératif absolu. En 1980, la population est pourtant passée à 117 millions….

Vieillissement démographique, faux problème

extraits : Les autorités chinoises s’inquiètent ces dernière années du vieillissement de la population, d’où la « politique des deux enfants » qui permettra de repousser (de six ans seulement) le pic de la population chinoise. Les plus de 65 ans, qui représentent aujourd’hui à peine plus de 10 % de la population, seront 18 % en 2030. Mais en France, le taux est aujourd’hui de 19 %, en Allemagne de 21 %, au Japon de 26 %. Alors, pourquoi s’inquiéter ? Face au vieillissement de la population, la pire des solutions serait d’encourager la natalité….

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Tirer des indications morales de la GPA

En s’intéressant à la question du bien et du mal, la morale se distingue de la logique (dont les valeurs sont le vrai et le faux), du droit (le légal et l’illégal), de l’art (le beau et le laid) et de l’économie (l’utile et l’inutile). Les règles morales peuvent être vues comme de simples habitudes qui ont fini par s’imposer à un groupe social. La morale est donc une construction sociale, ce qui est jugé moral à un moment donné peut être jugé immoral dans d’autres circonstances. Mais peut-on avoir une conception détachée de toute considération morale ? Prenons le cas de la GPA (gestation pour autrui), autrement dit les mères porteuses.

Trois « spécialistes » de la biologie de la reproduction en font une tribune du MONDE.

Samir Hamamah, Margot Lherbet et Pr François Olivennes : Depuis la loi ouvrant le mariage pour tous en 2013, le couple hétérosexuel n’est plus la norme exclusive et, avec la loi de bioéthique de 2021, la famille génétique devient accessible aux femmes seules et en couple de même sexe. Mais le 5 octobre 2023, les parlementaires européens ont inclus la gestation pour autrui (GPA) dans la définition de la traite d’êtres humains. En qualité de spécialistes de l’assistance médicale à la procréation (AMP), nous saisissons l’occasion d’insister sur le besoin de construire une réflexion qui évite l’écueil de l’instrumentalisation idéologique. Il relève en partie du rôle de la communauté scientifique d’aider à construire cette réflexion. D’un point de vue médical, rappelons que la GPA et la transplantation utérine (TU) sont les seules solutions médicales à l’infertilité utérine absolue. L’interdiction de la GPA est recommandée pour sauvegarder des principes au nom d’arguments « symboliques », notamment la souffrance supposée de l’enfant séparé de la femme porteuse, la définition de la maternité par l’accouchement et une certaine vision de la dignité des femmes. Mais il faut recentrer le débat autour de la femme porteuse sans plaquer une morale occidentale sur l’expérience de femmes aux situations socioculturelles bien distinctes des nôtres. La perspective est plus pragmatique et nuancée en portant sur les conditions matérielles des choix des femmes porteuses.

Le point de vue des écologistes

Cette tribune se pare de l’autorité de la science. Les médecins ne sont pas des scientifiques, ce sont de simples praticiens, ils n’expliquent pas les déterminants physiques de notre monde. Un médecin quant à ses convictions personnelle (sa morale) peut être pro-IVG ou anti-IVG ? Pro-PMA ou anti-PMA, etc. La seule approche scientifique en matière de fécondité résulte de notre connaissance du résultat des exponentielles dans un monde clos : l’impossibilité physique de poursuivre. Comme on ne peut pas avoir une croissance économique infinie dans un monde fini, de même on ne peut avoir une croissance démographique infinie dans un monde fini. Faire un enfant de moins est donc beaucoup plus efficace pour économiser des gaz à effet de serre que de renoncer à posséder une voiture, surtout quand on appartient aux classes moyennes mondiales dont les bébés auront une grosse empreinte écologique

Bénie soit donc l’infertilité des personnes, elles contribuent naturellement à la transition écologique. Les spécialistes de la biologie de la reproduction qui disent le contraire ne font que défendre leur gagne-pain, permettre d’avoir des enfants à n’importe quel prix dans un monde déjà saturé d’humains.

Le point de vue des abonnés du MONDE

R.S : Je ne suis pas certaine d’avoir bien compris les circonvolutions des auteurs de cette tribune du MONDE. Sont-ils en train de nous expliquer qu’il faut ouvrir nos esprits d’occidentaux et laisser aux femmes pauvres la possibilité de se faire de l’argent par la GPA ?

Doc76 : En fait pour eux, il faut s’asseoir sur la morale occidentale et considérer la réalité de l’expérience pragmatique des femmes des pays pauvres…ce texte est sidérant. Ces 3 signataires (2 patrons ont embarqué une jeune médecin dans leur exposé filandreux) ne voient t’ils pas une nouvelle variante de colonialisme dans la majorité des GPA ? En plus de l’exploitation, marchandisation du corps des femmes, etc.

BBQ75 : Cette question de la domination économique est curieusement absente de la réflexion présentée dans cette tribune, alors que c’est la raison qui, depuis longtemps, préside à l’interdiction de la vente d’organe (seul le don d’organe est autorisé). Élargissons donc le débat : après tout, les pauvres n’ont pas besoin d’avoir deux reins.

Gloeille : Si on retire la dimension morale des débats de bioéthique, on peut aller vers des choses complètement ubuesques. Les médecins qui s’opposent au principe d’euthanasie le font-ils sans leur morale ?

Postruff : Proposons la liste de débats à « dépassionner » en dehors de toute considération morale : la peine de mort ; la prostitution ; la vente d’organes ; les combats de gladiateurs ; les relations sexuelles avec des mineurs… Sur tous ces sujets des criminologues, des économistes, des médecins etc. remplaceront avantageusement des politiques, voire pire des citoyens, trop soucieux de morale.

Jacques Py : Quand les bornes sont franchies, il n’y a plus de limites. Il est même étonnant que le clonage soit encore une limite. Bientôt, hors morale, éthique, valeurs humaines, l’on trouvera des raisons de franchir cet obstacle. Et puis l’humain augmenté, sélectionné. À quel moment, avons nous ouvert la brèche qui permet ces franchissements de barrières? Les petits glissements d’abandons successifs fait que le désir personnel l’emporte sur les principes moraux. Elon Musk n’est que le représentant de cette tendance, libertarienne et fascisante. Cette promotion de la GPA relève de cette perversion.

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morale minimaliste

extraits : Pour Ruwen Ogien, directeur de recherche au CNRS, l’éthique se doit d’être minimaliste : « Elle pourrait se résumer à un seul principe, ne pas nuire aux autres, rien de plus. L’idée d’un devoir moral à l’égard des autres ne pose pas de problème logique ou conceptuel, alors que celle d’un devoir envers soi-même en soulève beaucoup. De ce point de vue, les torts qu’on se cause à soi-même ou à des adultes consentants n’ont pas d’importance morale » (LeMonde des livres, 17 juillet 2009). Il plaide donc pour la dépénalisation de l’euthanasie, le champ libre au  clonage humain reproductif, la liberté de procréer pour les homosexuels et les femmes âgées, l’autorisation de la gestation pour autrui….

pas de PMA, pas de GPA, pas d’enfant !

extraits : « Chacun de nous enlève la capacité aux suivants de vivre correctement ici », affirme Laure Noualhat qui ne veut pas d’enfant*. Sa décision est d’abord liée à ses convictions écologiques. « Je politise mon ventre vide », plaisante la quarantenaire. Aux États-Unis, on les appelle les GINKS, pour « Green Inclination No Kids » (engagement vert, pas d’enfant), nullipares en français…

Les mamans aux mains des marchands, la GPA

extraits : La GPA est le dernier avatar de l’esclavagisme, dans lequel des femmes – et maintenant des hommes homosexuels – exigeant leur « droit à l’enfant » louent le ventre d’une autre femme généralement dans un pays pauvre pour lui faire fabriquer « leur » enfant. Notre époque formidablement friquée pour des trucs inutiles connaît une obstination déraisonnable aux deux extrémités de notre ligne de vie : notre venue au monde et notre trépas. D’un côté, il y a acharnement thérapeutique en fin de vie. De l’autre, le désir d’enfant qui passe par la GPA. Pourquoi ces obsessions anti-nature ? Parce que notre système libéral veut nous faire croire que tout est possible, il suffit de vouloir…

Le désir d’enfant de François Olivennes !

extraits : François Olivennes, spécialiste de la PMA ( procréation médicalement assistée) est aussi un spécialiste des tribunes dans LE MONDE, ainsi le 23.06.2021, le 09.03.2021, le 18.12.2020, le 31.03.2020, etc. Est-ce un hasard si le frère de François, Denis Olivennes, a pris la direction en France des médias de Kretinsky en 2019 ? Ou bien la direction du MONDE a-t-elle a une passion pour le désir d’enfant même quand on ne peut pas en avoir ? D’autres questions se posent. La stérilité n’est-elle pas une donnée de la nature et, si le désir d’enfant est là, pourquoi ne pas adopter ? Le débat est

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Les Verts, une gauche anti-malthusienne

de la part de notre correspondant Daniel Martin, sa pensée en résumé

« Quand on observe les déclarations des responsables des Verts aujourd’hui, force est de constater qu’ils ignorent totalement que l’écologie est d’abord une discipline scientifique et que ses enseignements sur le plan politique doivent permettre d’imaginer un projet global de l’organisation sociétale en y intégrant ces enseignements. EELV (ex « Vert ») s’attribue désormais le titre « écologistes », mais préfère se disperser en combats sociétaux sans rapport avec l’écologie. Les vrais écologistes rappellent que l’une des causes essentielles de la catastrophe climatique est due à une croissance démographique explosive et des besoins économiques qui lui sont liés, alors que s’est engagée la sixième extinction des espèces, dont l’homme est le seul responsable. Actuellement des oiseaux étourdis par la chaleur tombent en pluie sur les terres craquelées de l’Inde et du Pakistan. Des saumons meurent brûlés par la température trop élevée d’un fleuve aux États-Unis. Un consortium d’experts intergouvernementaux sur le climat rappelle par ailleurs que l’humanité dispose d’un temps très restreint pour pouvoir encore « garantir un avenir viable ». Alors que les Verts devraient être à la pointe dynamisante de ce combat, en se situant hors les clivages politiciens Gauche-Droite, comme c’était le cas jusqu’en fin 1994, ils se sont enfermés dans un dogmatisme de gauche délétère au coté de là France insoumise (LFI), ignorant ainsi de fait la dévastation planétaire due aux explosions successives de la bombe démographique, avec en perspective l’effondrement total des sociétés humaines…

On ne peut échapper au constat formulé par Malthus (1766–1834). Celui-ci part du constat qu’il y a une asymétrie entre la croissance démographique et la croissance de production de ressources. La représentation mathématique de Malthus est simple : alors que la population augmente de manière géométrique 1- 2- 4- 8- 16- 32 …), les ressources n’augmentent que de façon arithmétique (1- 2- 3- 4- 5- 6 …). Plus les années passent, plus l’écart sera très important entre la démographie, l’espace territorial disponible et le stock de ressources naturelles qui ne cessent, l’un et l’autre de se réduire sous les effets du nombre d’humains et de leurs besoins, fussent-ils minimum…

De nombreuses personnalités, telle que René Dumont (1904- 2001), Jean Dorst (1924-2001), Claude Lévi-Strauss (1908-2009), Albert Jacquard (1925-2013), le Dr. Jean Briere (1933-2022), Michel Sourrouille, Hugues Stoeckel (1947-2022), le professeur Philippe Lebreton et bien d’autres encore, comme Antoine Waechter et Didier Barthès ont tiré depuis longtemps le signal d’alarme sur la question démographique. Il est vrai que pour les gouvernants qui se succèdent à droite ou à gauche, de même que les Verts, évoquer cette problématique de l’écologie reste un sujet tabou.

Une croissance démographique non maîtrisée par rapport à l’espace vital, quelle que soit l’espèce animale, est la problématique écologique fondamentale. Surtout quand il s’agit d’Homo sapiens, le plus destructeur qui soit pour l’espace vital, avec la flore et les ressources naturelles, sans oublier la faune avec la sixième extinction des espèces. Le nouveau premier ministre Michel Barnier semble plus soucieux des problèmes environnementaux, sera-t-il efficace ? » On en doute.

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La bombe P a déjà explosé, les dégâts sont là

Circulez, y’a rien à voir… selon LE MONDE, « La bombe P n’explosera pas… En dépit des thèses alarmistes d’économistes par le passé, tous les États du monde sont aujourd’hui touchés par la transition démographique et la baisse de la natalité, y compris les pays les moins développés ». C’est le point de vue de Philippe Escande, éditorialiste  :

« Comme les météorologues ou les économistes, les démographes sont bien plus pertinents dans leur analyse du passé que dans leurs prévisions de l’avenir. Depuis La Bombe P de Paul Ehrlich en 1968, la famine mondiale ne s’est pas produite, et la ville de Calcutta héberge aujourd’hui un peu plus de 19 millions de personnes. Les prédictions d’Ehrlich comme de Malthus ne se sont pas produites, pour les mêmes raisons. Le progrès technique a réduit drastiquement le nombre des famines. En 1950, les deux tiers des habitants de la planète souffraient de malnutrition, ils n’étaient plus que 15 % en 2000. La transition démographique a aboutit au déclin de la natalité. Même dans les pays en développement, le taux de natalité est ainsi passé de 6,1 enfants par femmes en 1963 à 2,4 en 2022. Même les pays tropicaux d’Afrique subsaharienne, les plus en retards dans ce domaine, suivent cette pente. Reste aujourd’hui pour la plupart des pays du monde à gérer les conséquences de cette transition : le vieillissement des populations et ses conséquences en cascade.

Le point de vue des écologistes

Philippe Escande sort de son domaine de compétence, Déjà confondre taux de natalité et taux de fécondité est révélateur. Ignorer que tous les articles récents dans LE MONDE parle de la famine actuelle et de la difficulté d’y faire face montre qu’il ne sait même pas ce qu’écrit son propre journal. Selon le rapport des Nations unies sur la sécurité alimentaire mondiale, publié mercredi 12 juillet 2023, 9,2 % de la population mondiale en 2022 (735 millions de personnes) a souffert de faim chronique, c’est-à-dire de ne pas avoir accès à une alimentation suffisante pour mener une vie active (contre 7,9 % en 2019). L’insécurité alimentaire, une notion plus large qui désigne le fait de ne pouvoir bénéficier de façon régulière d’une alimentation adéquate (réduction des portions, sauts de repas, alimentation déséquilibrée…), touche, elle, 2,4 milliards d’individus, soit 29,6 % de la population. Un Africain sur cinq ne mange pas à sa faim et 61 % des habitants souffrent d’insécurité alimentaire modérée ou sévère.

De plus son analyse est purement anthropocentrique et complètement lunaire. Dans les faits, quand on passe de 1 à 8 milliards d’humains en 2 siècles, c’est que la bombe P a déjà explosé. Il faut cesser de considérer l’homme comme une forme d’externalité à la biosphère. Homo sapiens est un grand vertébré terrestre nécessitant beaucoup de ressources et d’espace. Jamais dans l’histoire de la vie sur Terre, la population d’une seule espèce de grand vertébré terrestre n’a connu une telle croissance et atteint un tel niveau de surpopulation. Quand on raconte qu’il faudrait 4 Terres, ce n’est pas qu’une image ! Au lieu de pleurnicher sur le financement des retraites, nous ferions mieux collectivement de nous réjouir de la baisse probable à venir de la population qui pourrait enfin permettre à la nature de souffler un peu. C’est une chance pour la biodiversité et pour nous aussi. Encore faut-il être capable de le comprendre et de changer de perspective sur notre rapport au monde.

Escande oublie aussi qu’il y a un effet d’inertie démographique. La population mondiale continuerait à augmenter jusqu’à 10,3 milliards en 2080, avec des déséquilibres régionaux élevés. La population d’Afrique subsaharienne, par exemple, devrait doubler d’ici à 2050. Et Escande ne vit pas à Calcutta, c’est certain.  Une ville avec plus de 19 millions d’habitants, ce n’est ni gérable ni vivable !

Claude Lévi-Strauss en 1955 : « A Calcutta, la vie quotidienne paraît être une répudiation permanente de la notion de relations humaines. La mendicité générale trouble, on n’ose plus croiser un regard franchement car le moindre arrêt sera interprété comme une prise donnée à l’imploration de quelqu’un. On est contraint par le partenaire à lui dénier l’humanité qu’on voudrait tant lui reconnaître. Une seule hantise, la faim, qui a chassé les foules des campagnes, faisant en quelques années passer Calcutta de 2 à 5 millions d’habitants (ndlr, 100 000 habitants en 1735). Les grandes villes de l’Inde sont une lèpre, l’agglomération d’individus dont la raison d’être est de s’agglomérer par millions, quelles que puissent être les conditions de vie : ordure, désordre, ruines, boue, immondices, urine… »

Ariane Mnouchkine en 1963 : je suis arrivée à Calcutta le 24 décembre 1963. J’ai été tellement horrifié par la misère qui y régnait que je me suis littéralement enfuie au Népal. Après avoir marché dans l’Himalaya, je suis redescendue vers l’Inde et j’ai parcouru plus calmement les villages plutôt que les villes. Nehru était encore vivant, et il y avait plus de 400 millions d’habitants. Aujourd’hui il y en a plus d’un milliard deux cent millions. La grande différence, c’est cela au fond. Et c’est ce qui fait que, malgré les progrès immenses de l’Inde, le chaos et la misère restent insupportable sur ce continent où se mêlent la splendeur et l’horreur. (LE MONDE du 23 février 2018)

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L’Inde, une surpopulation par condensation urbaine

extraits : Nous sommes les premiers à avoir dit que la croissance démographique doit être arrêtée d’abord dans les pays riches, parce que c’est dans les pays riches que le pillage du Tiers-Monde, par le gaspillage des matières premières sous-payées, aboutit aux plus grandes destructions de richesse. L’homme attaque la nature depuis 100 000 ans par le feu, le déboisement, le défrichage, etc. Nourrir plus d’homme implique la destruction du milieu naturel. Du reste, si nous nous multiplions inconsidérément, le phosphore nécessaire à l’agriculture manquerait bientôt. Il faut réagir contre la surpopulation. En Inde surpeuplée certes, mais surtout chez les riches : 500 fois plus d’énergie consommée par tête à new York que chez le paysan indien. Ce qui remet en cause toutes les formes d’encouragement à la natalité, chez nous en France (René Dumont en 1974) ….

La bombe P a déjà explosé, les dégâts sont là Lire la suite »

Fréquence des viols dans une société surpeuplée

Les médias transforment un fait divers local en cause (inter)nationale, LE MONDE n’est pas à l’abri d’une telle déformation de notre réalité. L’Inde a tellement de problèmes socio-politiques et éconologiques* qu’on attendrait autre chose que la boucle répétitive qu’il fait d’un événement ponctuel :

15 août 2024 : En Inde, des milliers de manifestants dénoncent le viol et le meurtre d’une soignante de 31 ans

17 août 2024 : En Inde, les médecins en grève nationale après le viol et le meurtre d’une soignante de 31 ans

16 août 2024 : Le viol et le meurtre d’une médecin bouleversent l’Inde

19 août 2024 : En Inde, après le viol et le meurtre d’une médecin, les manifestations se poursuivent

20 août 2024 : En Inde, la Cour suprême ordonne la création d’un « groupe de travail » après le viol et le meurtre d’une médecin

20 août 2024 : Vidéo. En Inde, de nombreuses manifestations après le viol et le meurtre d’une médecin

22 août 2024 : En Inde, après le viol et le meurtre d’une médecin, le principal hôpital de New Delhi reprend son activité à la suite d’un appel de la Cour suprême

23 août 2024 : Le viol et le meurtre d’une médecin en Inde rappellent le délabrement du système hospitalier

28 août 2024 : En Inde, les protestations contre le viol et l’assassinat d’une médecin virent à l’affrontement physique

Cet ignoble assassinat ne devrait faire qu’une brève d’autant plus qu’il a eu lieu dans une ville, Calcutta, qui compte 19 à 20 millions d’habitants. On devine par ce grouillement humain le nombre de meurtres et de viols qui ont lieu dans cette ville. Les médias montent en épingle certains évènements et occultent la souffrance du peuple. Quand le MONDE parle de Calcutta dans un article généraliste sur la démographie, on fait comme si des millions de personnes entassés dans une seule ville ne posait aucun problème !

Philippe Escande, éditorialiste du MONDE : « Depuis La Bombe P de Paul Ehrlich en 1968, la famine mondiale ne s’est pas produite, et la ville de Calcutta héberge aujourd’hui un peu plus de 19 millions de personnes. »

Le décalage est si grand entre le traitement répétitif d’un simple fait divers et la désinvolture du MONDE vis-à-vis de la surpopulation que nous en ferons le contenu de notre prochain article…

*éconologie ou écolonomie : néologisme issu de la contraction des termes écologie et économie.

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Déni de la catastrophe, une erreur commune

Il y a une réalité des temps présentsle déni de la catastrophe gagne du terrain, et une optique à plus long termece sera la catastrophe qui servira de pédagogie.

Dominique Bourg et Nicolas Bouleau : « Plus la planète se dégrade, plus il est politiquement payant de dénier la situation. Comment comprendre un tel état de choses ? Les notions quotidiennes sont comme « saturées » car liées à une expérience directe et récurrente ; elles s’imposent comme une évidence. Il en va autrement avec les concepts « insaturés », ils ne sont illustrés par aucune expérience directe, mais renvoient à des concepts abstraits. En matière d’écologie, divers concepts scientifiques comme « dérèglement climatique » ou « extinction de la biodiversité », restent insaturés. Le dérèglement climatique exige de réduire nos émissions, de manger moins de viande, de prendre le vélo et de ne plus prendre l’avion ; et le tout pour des raisons étrangères à nos expériences présentes. Les propos compliqués et abstraits des scientifiques ne font pas le poids. Ce décalage est politiquement mis à profit par les populistes et l’industrie…. »

Le point de vue des écologistes

La mise en garde n’est pas nouvelle. Lors d’une allocution à l’ORTF, le présidentiable René Dumont constatait le 19 avril 1974  : « Nous les écologistes, on nous accuse d’être des prophètes de malheurs et d’annoncer l’apocalypse. Mais l’apocalypse nous ne l’annonçons pas, elle est là parmi nous, elle se trouve dans les nuages de pollution qui nous dominent, dans les eaux d’égout que sont devenues nos rivières… »

Depuis, nous avons vécu 50 ans de déni, et dans 50 ans la catastrophe sera notre expérience quotidienne, elle sera « saturée », complètement saturée ! Aujourd’hui en 2024, la sensibilité écologique a certes progressé, mais les politiques croissancistes restent suicidaires. Alors ce sera l’accumulation de catastrophes qui servira de pédagogie.

Prenons une récente étude de l’Université du Michigan (22 août 2024) qui nous projette en 2070 : « Avec la croissance de la population humaine, plus de la moitié des terres de la planète ressentira une augmentation de la superposition entre humains et animaux d’ici 2070. Cette superposition accrue entre humains et faune pourrait engendrer plus de conflits. Cette superposition sera principalement entraînée par la croissance démographique des humains, plutôt que par le changement climatique. Les chercheurs ont remarqué que les zones avec une forte superposition humain-faune en 2015 et 2070 sont concentrées dans des régions à forte densité de population humaine, notamment en Chine et en Inde. En Amérique du Sud, la richesse en mammifères devrait diminuer de 33 %, celle des amphibies de 45 %, des reptiles de 40 % et des oiseaux de 37 %. En Afrique, on prévoit une baisse de 21 % pour les mammifères et de 26 % pour les oiseaux. Une réponse serait la création de zones protégées avec un accès humain restreint. Cependant, cela devient de plus en plus difficile à réaliser, car ces endroits se font rare… »

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pédagogie de la catastrophe (2007)

extraits : En ce qui concerne le grand public, le message qui résulte du tumulte médiatique est sans doute que personne ne sait vraiment plus ce qu’il sait. Certains se moquent des « prophètes de malheur » en invoquant le bon sens et la sagesse populaire. D’autres sont joyeusement irresponsables et ne retiennent que les perspectives positives du réchauffement global de la planète. Pour répondre à la nature chaotique des discours, et notamment pour les campagnes à destination du grand public, le changement climatique doit être considéré comme quelque chose d’indiscutable et de réel, les actions individuelles comme efficaces. Ensuite, le gouffre entre le gigantisme du phénomène et les petits gestes doit être comblé….

Pédagogie de la catastrophe n’est pas catastrophisme (2014)

extraits : « Le terme de « pédagogie de la catastrophe » me semble trop fort et peu adapté. Je suis globalement inquiète sur l’avenir  mais  le catastrophisme ne peut, selon moi convenir pour les enfants ou même les jeunes à qui nous laissons un monde difficile, ce n’est pas à eux de porter ce fardeau que nous n’avons su assumer; alors pédagogiquement, pour moi, il ne s’agit pas de masquer les choses mais de voir aussi le verre à moitié plein. Leur avenir professionnel est déjà tellement sombre… »

Serge Latouche et la pédagogie des catastrophes (2018)

extraits : « Lorsque j’ai commencé à prêcher la décroissance, j’espérais que l’on puisse bâtir une société alternative pour éviter la catastrophe. Maintenant que nous y sommes, il convient de réfléchir à la façon de limiter les dégâts. En tout cas, la transition douce, je n’y crois plus. Seul un choc peut nous permettre de nous ressaisir. Je crois beaucoup à la pédagogie des catastrophes – dans ces conditions, le virage peut être très rapide. L’histoire n’est pas linéaire… »

Catastrophisme inopérant, catastrophe advient (2024)

extraits : Aujourd’hui on préfère parler dans les pays développés de « la fin du mois » (le court terme) plutôt qu’aborder « la fin du monde » (le long terme). La catastrophe écologique actuellement en œuvre a pour cause essentielle cette incapacité de l’espèce humaine à raisonner sur l’avenir, à anticiper les drames à venir. Le réchauffement climatique, la déplétion des ressources fossiles, le stress hydrique, l’épuisement des ressources halieutiques, la chute de la biodiversité, on n’en parle jamais de telle façon qu’on se sente personnellement concerné. Les impacts des changements écologiques sur nos vies se font encore peu sentir, nos démocraties représentatives restent donc de marbre. La seule chose dont on peut être certain est que le long terme finit toujours par l’emporter sur le court terme….

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SURPOPULATION… aucun pays n’est à l’abri

Nous relayons la présentation du dernier livre de Michel Sourrouille

sur la question démographique

Bonjour

Au niveau des comparaisons internationales, traiter de la question de la surpopulation est délicat. C’est pourquoi dans mon dernier livre qui vient de sortir, j’ai traité indifféremment des pays développés au moins autant que des pays du tiers-monde.

SURPOPULATION

Afghanistan, France, Royaume-Uni…

aucun pays n’est à l’abri

Je me situe dans la lignée de René Dumont qui pouvait écrire dans son programme de présidentiable en 1974 :

« Depuis 1650, la population du globe a augmenté à un rythme exponentiel. Nous sommes près de 4 milliards (en 1974), nous serons 7 milliards en l’an 2000. Nous sommes les premiers à avoir dit que la croissance démographique doit être arrêtée d’abord dans les pays riches, parce que c’est dans les pays riches que le pillage du Tiers-Monde, par le gaspillage des matières sous-payées, aboutit aux plus grandes destructions de richesse… Il faut réagir contre la surpopulation. En Inde surpeuplée certes, mais surtout chez les riches : 500 fois plus d’énergie consommée par tête à new York que chez le paysan indien. Ce qui remet en cause toutes les formes d’encouragement à la natalité, chez nous en France…. »

Le lien Internet de présentation du livre :

https://www.edilivre.com/surpopulation-michel-sourrouille.html/

Pour un contact avec moi, passer par l’intermédiaire de ce blog

biosphere@ouvaton.org

Michel Sourrouille

SURPOPULATION… aucun pays n’est à l’abri Lire la suite »

Avantages comparatifs et échec de la mondialisation

Il n’y a pas de mondialisation heureuse. La mondialisation techno-culturelle aboutit à des milliards d’individus connectés à Internet et rivés à leurs écrans. La mondialisation économique (le libre échange) va aboutir à des milliards de chômeurs.

Laurent Augier : « Selon l’économiste britannique David Ricardo (1772-1823), le produit national est toujours plus élevé à long terme en raison de la « loi des avantages comparatifs ». En effet, si chaque pays se spécialisait dans la production d’un bien, il obtiendrait des gains de productivité plus élevés qu’un pays qui ne se spécialise pas ; et si chaque pays choisit des spécialités différentes, la richesse mondiale est alors supérieure à celle produite en autarcie. Paul Samuelson en 2004 relativise la loi des avantages comparatifs de Ricardo par celle de la « destruction créatrice » de l’économiste Joseph Schumpeter ; il compare les gains réels des consommateurs liés à la mondialisation aux pertes des producteurs. Il utilise un modèle à deux biens échangés entre deux pays, les États-Unis et la Chine. La difficulté survient lorsque la Chine connaît une innovation majeure (par imitation ou par l’effet de sa propre recherche-développement…) dans le bien importé des États-Unis. Dans ce cas, la Chine n’est plus incitée à importer le bien en question, et l’économie américaine enregistre une perte nette d’emplois et de revenus à long terme.

Tous les éléments semblent réunis pour une prochaine guerre commerciale longue et destructrice entre la Chine, les États-Unis et l’Europe… »

Le point de vue des écologistes économistes

Cet article du MONDE pose clairement le problème lié à la nécessaire rupture écologique. Le nombre d’emplois nuisibles à la bonne santé de la biosphère est énorme, le made in China et le tourisme de masse n’en sont que des facettes particulières. N’oublions jamais que seul le travail des paysans et de quelques artisans est nécessaire à la bonne marche d’une société, tout le reste n’est qu’emploi parasitaire : la quasi totalité des employés, au service ou non de l’État, la plupart des ouvriers, sans compter tous les intermédiaires et autres cadres supérieurs vivent au crochet de ceux qui travaillent dans le secteur primaire.

Jusqu’au premier choc pétrolier, les emplois perdus dans un secteur étaient compensés par les emplois créés ailleurs. Avec la mondialisation des procédure de production, il n’y aura plus de destruction créatrice au sens de Schumpeter. Déjà le chômage de masse est une réalité dans la plupart des pays, même en Chine. L’idéologie croissanciste et le pillage de la planète ne font au final que retarder la guerre de tous contre tous. Elle ne sera plus commerciale, il s’agira pour un pays de capter au détriment des autres les dernières ressources naturelle accessibles. Non seulement la planète se réchauffe, mais les mentalités vont virer au rouge.

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fin de la DIT (division internationale du travail)

extraits : La division internationale du travail (le libre-échange) repose sur des hypothèses fantaisistes qui font qu’il serait préférable que le Portugal se spécialise dans la production de vin et l’Angleterre de drap, « là où son avantage comparatif est le meilleur ». L’échange international reposerait donc sur le déplacement lointain de marchandises différentes. Cela fait longtemps que cette fable n’a plus court, des automobilistes français préfèrent les voitures allemandes et réciproquement. Tant que cette DIT ne profitait qu’à l’ensemble des pays riches, on persévérait dans la logique de l’absurde. Mais la donne a changé. La Chine qui sonne un douloureux réveil pour nos économistes libéraux. Non seulement cette puissance démographique est devenu l’atelier du monde (la classe globale a besoin d’une main d’œuvre bon marché), mais elle remonte les filières et  peut produire à la chaîne non seulement des ingénieurs, mais les produits technologiques les plus sophistiqués qui vont avec….

Démondialisation féroce

extraits : Le libre-échange n’était qu’un leurre. Les économistes libéraux ont voulu nous faire croire au doux commerce, à l’avantage comparatif, à la prospérité pour tous. Le bilan de la mondialisation, c’est un désastre : délocalisation en série, destruction d’emplois et d’outils de travail, pression à la baisse sur les revenus du travail. Cette course au moins-disant pour plus de compétitivité internationale, c’est un suicide collectif. Si l’on voulait résumer, la mondialisation a fabriqué des chômeurs au Nord et augmenté le nombre de quasi-esclaves au Sud. Rien n’est plus fondamental dans l’histoire que les guerres pour les ressources. Avec la raréfaction des ressources, le futur proche connaîtra une période de contraction généralisée et chronique du commerce international. La fête est finie. Mais comme c’est bizarre, personne n’envisage que l’avenir puisse être très désagréable….

Cuba, un modèle que la France suivra un jour ou l’autre

extraits : En perdant le soutien de l’Union Soviétique, l’économie de Cuba est entrée en crise car la structure productive agro-industrielle, fondée sur la monoculture de la canne à sucre, s’est décomposée. Puis quelque chose à changé : à la place des cultures de canne à sucre sont nés des milliers de petits potagers sur lesquels sont cultivés des fruits et des légumes. De 50 000 couples de bœufs présents à Cuba en 1990, on est passé à 400 000 en 2000. Les Cubains sont passés des tracteurs aux couples de bœufs, des mécaniciens aux artisans du cuir, des joints à cardan aux harnais, des engrais chimiques au fumier, des boîtes de conserve au coulis de tomate….

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Bientôt la crise ultime, qu’on l’attende ou non

La quasi totalité des personnes semblent ignorer que la décroissance surgit périodiquement dans le système libéral de marché, sauf que cela s’appelle crise économique, récession ou même parfois dépression. Des experts ignares, intoxiqués par l’éternelle fuite en avant, osent même parler de « croissance négative » ; quel oxymore ! Le PIB chute, et parfois dans des proportions énormes comme l’a prouvé la grande crise (financière) de 1929. Or les chocs pétroliers de 1973 et 1979 ne sont qu’un avant-goût de ce qui nous attend…

« Apercevoir la fin des ressources pétrolières, admettre son caractère inéluctable et définitif, provoquera une crise irrémédiable que j’appellerai crise ultime. Nous n’en souffrons pas encore. Les premières ruptures sérieuses d’approvisionnement du pétrole la déclencheront. Alors on reverra, comme au temps de Suez ou de la guerre du Kippour, un brutal renversement de l’opinion, définitif cette fois. Il ne s’agira pas, comme on le croit et comme les économistes eux-mêmes l’affirment, de surmonter une crise difficile, mais de changer de civilisation. L’humanité devra passer de l’ère d’abondance factice à celle de la pénurie, de l’orgueil insensé à celle de l’humilité. Elle devra répartir des richesses qui, au lieu d’être infinies comme elle le pensait naïvement, lui  apparaîtront à l’heure du bilan bien modeste en face de ses besoins. Les pays riches devront réduire leur train de vie, ce qui pour chaque individu représentera une contrainte douloureuse à laquelle il n’est aucunement préparé. » (Vivre sans pétrole de J.A. GREGOIRE – Flammarion, 1979)

Certains comme dans le Clunisois se mobilisent aujourd’hui, mais cela ne sera pas suffisant et cela arrive trop tard.

Audrey Garric : Comment engager la transition écologique sans « braquer les gens » ? Dans le Clunisois, l’ambiance est détendue… jusqu’à ce que l’on évoque l’écologie. « Il faut mettre ça de côté. Ça va trop loin … ici, on a besoin de gros véhicules pour se déplacer… » Exit l’emploi de termes comme écologie ou sobriété. « On n’a pas honte de ces mots, mais on ne voulait pas braquer les gens. Il y a un effet repoussoir d’une écologie caricaturée comme punitive. » Pourtant en 2021 la structure territoriale, composée de quarante et une municipalités, vise rien de moins que la neutralité carbone en 2040 – dix ans avant l’objectif national. Ce qui revient à diviser par cinq l’empreinte carbone des 14 500 habitants, pour passer de 7 tonnes par an et par personne en 2020 à 1,4 tonne en 2040, un défi colossal. De quoi interroger, toutefois, sur la possibilité du Clunisois de tenir ses exigeants objectifs. Même l’installation d’éoliennes a suscité une levée de boucliers.

Le point de vue des écologistes réalistes

Ecotox : On aurait mieux aimé comprendre, chiffres à l’appui, comment on passe de 7 tonnes à 1,4 tonnes de CO2 par an par habitant.

JCM : L’écologie « punitive » est en train de nous tomber sur le râble: canicules et tempêtes de plus en plus fréquentes, pollution plastique, antibiorésistance etc. Tout cela n’est ni une vue de l’esprit ni un décret des « ayatollah verts », juste un constat scientifique répété année après année. Mais tout va bien : tant qu’on reste dans le déni, la situation est désespérée mais c’est pas grave.

Michel Sourrouille : Puisque la pédagogie de la catastrophe est refusée, ce sera la catastrophe qui servira de pédagogie. Puisque la décroissance maîtrisé ne fait pas recette, c’est la décroissance subie qui sera notre lot commun. L’inertie des gens, entretenue par les climato-sceptiques et la plupart des médias ainsi que l’inertie politique cultivée par les dirigeants de l’extrême droite et de la plupart des autres partis, nous préparent des lendemains qui déchantent. Le réchauffement climatique a des effets trop lents pour changer les habitudes comportementales, « on s’adapte », mais le choc pétrolier ultime qui verra le prix du baril exploser fera office de détonateur. Peu de personne ont souvenir du premier choc pétrolier de 1973-1974, dommage. Le croissancisme a gagné, temporairement !

Francis Baque : Autrefois l’épicier était ambulant, cela faisait 1 véhicule, et ne nécessitait pas de parking géant. Mais le progrès est arrivé… avoir une voiture et ne pas pouvoir s’en servir. Impensable aujourd’hui.

Rhamphos : Ce qui me rappelle les Gilets jaunes râlant contre la hausse du prix des carburants ET contre la limitation à 80…

Palencia Domingo : Et pendant ce temps-là, on organise des JO démentiels où des compétiteurs et des spectateurs n’arrivent pas en pédalo, en char à voile ou en vélo, mais en avion, des Jeux où les grands pollueurs et ennemi de la santé (Coca-Cola) tiennent le haut du pavé aux côtés des firmes qui font leur pub (LVMH et autres). La planète, eux ils ne s’en préoccupent pas beaucoup, l’essentiel c’est le bénéfice net. Alors bravo les habitants du clunisois, mais ce n’est pas vos efforts qui empêcheront l’inéluctable : l’invivabilité sur Terre.

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Crise ultime et pic pétrolier

extraits : Jean Albert Grégoire nous avertissait dès 1979 : « Comment l’automobiliste pourrait-il admettre la pénurie lorsqu’il voit l’essence couler à flot dans les pompes et lorsqu’il s’agglutine à chaque congé dans des encombrements imbéciles ? L’observateur ne peut manquer d’être angoissé par le contraste entre l’insouciance de l’homme et la gravité des épreuves qui le guette. Comme le gouvernement crie au feu d’une voix rassurante et qu’on n’aperçoit pas d’incendie, personne n’y croit. Jusqu’au jour où la baraque flambera.

Le pic pétrolier et le choc qui lui succède

extraits : Le pic pétrolier est ce point de retournement à partir duquel la production de pétrole commence à baisser inéluctablement. Le géologue américain King Hubbert avait annoncé en 1956 que les États-Unis connaîtraient ce pic vers 1970. A l’époque la majorité des experts s’était montrée incrédule. Pourtant le pic de Hubbert a été atteint aux Etats-Unis entre 1971 et 1972. De nos jours, la problématique du réchauffement climatique et de l’extinction de la biodiversité ont occulté la prévision d’une pénurie énergétique à venir faite par lASPO. Il faudrait d’urgence réintégrer cette donnée dans nos raisonnements car la pénurie inéluctable de ressources fossiles donnera le signal de la mort de la civilisation thermo-industrielle.

L’addition des énergies mène droit à la crise ultime

extraits : Transition énergétique, un mot valise qui édulcore une sinistre réalité. Jean -Baptiste Fressoz souligne à juste titre que la « transition » devrait s’appeler « crise énergétique » ou « gap énergétique ». Mais dire « transition » plutôt que « crise » rend le futur beaucoup moins anxiogène en l’arrimant à une rationalité planificatrice et gestionnaire. Ainsi va un monde où il ne faut plus culpabiliser les gens, ni parler d’écologie punitive, encore moins de sang, de larmes et de sueurs. La croissance économique s’est transformée en oxymore avec le développement durable , puis en imbécillité avec la croissance verte….

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La guerre, recherche de l’espace vital

Notre espèce n’est pas intrinsèquement violente, la guerre n’est pas le propre de l’homme. Chez les peuples de chasseurs-cueilleurs, les conflits étaient brefs et peu sanglants ; ils cessaient souvent lorsqu’un homme était tué, voire seulement blessé. La bifurcation décisive a eu lieu quelque part durant le néolithique, marqué par l’apparition de l’agriculture, de la sédentarisation, des villes et des premiers États. 

Thomas Robert Malthus (1798) : Tournons nos regards sur les diverses contrées de l’Amérique. A l’époque où l’on fit la découverte, la plus grande partie de ce vaste continent était habité par de petites tribus de sauvages, indépendantes les unes des autres. Dans les forêts on ne trouvait pas, comme aux îles de la mer du Sud, une abondance de fruits et de végétaux nourrissants. Les habitants de cette partie du monde vivaient donc principalement des produits de la chasse ou de la pêche. On a dès longtemps remarqué qu’un peuple chasseur doit étendre beaucoup les limites de son territoire pour y trouver de quoi vivre. Si l’on compare le nombre des bêtes sauvages qui peuvent s’y rencontrer au nombre de celles qu’on peut prendre, on verra qu’il est impossible que les hommes s’y multiplient beaucoup. Les peuples chasseurs, comme les bêtes de proie, auxquelles ils ressemblent par la manière dont ils pourvoient à leur subsistance, ne peuvent être fort rapprochées. Leurs tribus sont éparses, il faut qu’ils s’évitent ou se combattent. Ainsi la faible population de l’Amérique répandue sur son vaste territoire n’est qu’un exemple de cette vérité évidente, que les hommes ne peuvent multiplier qu’en proportion de leurs moyens de subsistance.

Commentaire : L’augmentation de la densité démographique, les tensions sur les ressources et la constitution d’élites et d’esclaves sont reliées à une augmentation des violences collectives. C’est en particulier vers le Ve millénaire avant notre ère qu’une hausse de la violence létale est relevée, attribuée à des communautés humaines en forte expansion pour le partage des ressources. L’explosion démographique décuple mécaniquement les conflits violents, organisés par des structures territorialisées. Apparu vers le IIIe millénaire avant notre ère, l’Etat s’est épanoui durant les cinq derniers siècles, au point de devenir la forme de souveraineté politique de presque toutes les sociétés humaines. L’Etat moderne prétend à une souveraineté absolue exercée sur une population et un territoire donnés, sa population devient de la chair à canon au service d’un dirigeante, qu’il soit roi ou dictateur. Les gouvernements instaurent un système concentrationnaire d’ enrégimentement que sont la caserne, l’école et l’usine. Les innovations techniques rendent les conflits plus meurtriers. Les perspectives ne sont pas bonnes, surpopulation mondiale et raréfaction des ressources rendent inéluctables la multiplication des conflits.

Youness Bousenna : Les chimpanzés n’ont pas de drones, mais ils font aussi la guerre. L’Ouganda a connu, de 1999 à 2008, une vingtaine de raids meurtriers venant d’une communauté de cent cinquante chimpanzés. Un lien de causalité entre les agressions mortelles et l’expansion territoriale peut être établi maintenant que les chimpanzés de Ngogo utilisent la zone autrefois occupée par certaines de leurs victimes . Le groupe a ainsi pu étendre son territoire de 22 %, confirmant une hypothèse déjà émise, notamment, par la célèbre primatologue Jane Goodall : les chimpanzés mèneraient bien des batailles territoriales. Si Homo hérite d’une propension à la violence, près de trois millions d’années s’intercalent entre les Homo habilis et la bombe nucléaire des Homo sapiens contemporains….

Harald Welzer (Les guerres du climat, 2009) : Comme les ressources vitales s’épuisent, il y aura de plus en plus d’hommes qui disposeront de moins en moins de bases pour assurer leur survie. Il est évident que cela entraînera des conflits violents entre ceux qui prétendent boire à la même source en train de se tarir, et il est non moins  évident que, dans un proche avenir, on ne pourra plus faire de distinction pertinente entre les réfugiés fuyant la guerre et ceux qui fuient leur environnement. Le XXIe siècle verra non seulement des migrations massives, mais des solutions violentes aux problèmes de réfugiés. La violence a toujours été une option de l’action humaine. Les hommes changent dans leurs perceptions et leurs valeurs, en même temps que leur environnement et sans s’en rendre  compte : c’est le phénomène des shifting baselines. Comment finira l’affaire du changement climatique ? Pas bien…

Michel SOURROUILLE : Lorsqu’on se penche sur la longue et sinistre histoire de l’homme, on réalise qu’il s’est commis plus de crimes abominables au nom de l’obéissance qu’au nom de la révolte. Le corps des officiers allemands obéissaient au plus rigoureux des codes d’obéissance et c’est au nom de ce devoir d’obéissance qu’ils commirent et cautionnèrent les actes les plus monstrueux de l’histoire humaine. C’est à Yale, dans les années 1960, qu’eut lieu la fameuse expérience de Milgram. La découverte  fondamentale de cette expérience c’est que les individus adultes font de leur mieux pour obéir aux ordres émanant de l’autorité. Il ne faut pas écouter les autorités, mais sa conscience (Howard Zinn). Si tous les citoyens devenaient objecteurs de conscience, refusant l’usage collectif des armes, il n’y aurait plus de guerre….

Lire, Manifeste du pacifisme

(Michel Sourrouille, 2010)

 

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Albert Jacquard découvre la surpopulation

Albert Jacquard (né en 1925, mort le 11 septembre 2013) était un biologiste, généticien, professeur à l’Université de Genève et directeur de recherches à l’Institut national d’études démographiques (INED). Il est un des rares analystes qui a découvert progressivement la réalité de la surpopulation et qui l’a exprimée publiquement. Pas un mot sur sa position malthusienne dans sa fiche wikipedia, pas un mot dans la nécrologie du MONDE lors de sa disparition.

1977. dans les archives du MONDE

Dr ESCOFFIER-LAMBIOTTE : En matière démographique, et pour M. Albert Jacquard, la mutation à laquelle assiste notre génération pourrait conduire à l’apocalypse : « Les premiers hommes n’étaient que quelques millions. L’invention de l’agriculture, il y a dix mille ans, par la manne alimentaire qu’elle procure, déclenche la première révolution démographique. L’effectif humain passe rapidement à 300 millions d’hommes à l’époque de Jésus-Christ. Survient alors la seconde mutation : la victoire sur la mortalité infantile conduit à une augmentation exponentielle des populations qui passent de 1 milliard 200 millions d’hommes en 1850 à 2 milliards 500 millions un siècle plus tard. Au rythme actuel, il y aura 50 milliards d’hommes à la fin du siècle prochain, ce qui signifie que toutes les terres émergées auront la densité humaine du Japon.

La démonstration de M. Jacquard, qui s’appuie sur l’espace vital et le nombre des mètres carrés, montre la gravité d’une situation que ne changeraient en rien l’exploitation d’énergies nouvelles ou les comprimés de protéines…Un système qui n’est pas autorégulé ne peut aboutir qu’à une explosion… Si les rapports de force ne sont pas proportionnels aux effectifs humains, ils seront alors et nécessairement d’ordre totalitaire » , conclut M. Jacquard.

1987. Cinq milliards d’hommes dans un vaisseau d’Albert Jacquard (édition du Seuil)

Cette boule bleue, c’est là que j’habite. Ou plutôt c’est là que nous habitons. Car je n’y suis pas seul. Nous autres les humains, nous sommes en 1987 près de 5 milliards, si nombreux que pour les compter un par un en passant de l’un à l’autre à chaque seconde, il me faudrait plus de 160 ans.

La première « révolution démographique » a eu lieu il y a 400 000 ou 500 000 ans, lorsque les hommes ont apprivoisé le feu. Les hommes l’ont utilisé pour se mettre à l’abri du froid et des prédateurs, également pour cuire les aliments, ce qui leur a permis d’accroître la variété et la quantité de nourriture disponible. Un recul de la mortalité a été progressivement obtenu, entraînant une augmentation de l’effectif. Il semble que, pour l’ensemble de la planète, il y avait quelques centaine de milliers d’hommes. La seconde « révolution démographique » s’est produit entre 40 000 et 35 000 ans avant J.-C. A l’époque des chasseurs-cueilleurs, l’effectif est cependant limité par la nourriture disponible. Sans doute ce changement est-il dû à une amélioration du climat accroissant les ressources végétales et animales nécessaires aux hommes. On estime que, dans des conditions moyennes, un seul individu a besoin pour survivre des végétaux et des animaux produits spontanément par une étendue de terrain d’environ 200 hectares. Un groupe d’humains d‘une centaine de personnes doit dont disposer d’un territoire de 20 000 hectares, l’équivalent d’un carré de 14 km de côté : l’actuel hexagone français pourrait supporter seulement 250 000 habitants  environ : c’est ce que les spécialistes appellent la « capacité de charge ». En quelques milliers d’années la population s’est stabilisée au niveau de 4 ou 5 millions d’hommes.

Cet équilibre a été rompu par l’invention de l’agriculture il y a quelque 10 000 ans avant J.-C. Les populations se sédentarisent, forcent la terre à produire des céréales, domestiquent les animaux, stockent la nourriture. La capacité de charge des territoires fait véritablement un bond. Pour nourrir une personne, il ne faut pas 200 hectares, mais 1 ou 2 ha si l’on pratique l’élevage, et 0,2 ha si l’on cultive des céréales. Les enfants participent aux tâches collectives, les couples sont incités à procréer. L’effectif mondial passe à 50 millions, puis 10 millions. Par la suite le rythme d’accroissement se ralentit en raison d’une remontée de la mortalité. Les premières villes apparaissent, entraînant de plus grands risques d’épidémies. L’appropriation des terres a pour corollaire un désir d’expansion et aboutit à des conflits parfois dévastateurs. Le palier de 200 millions peu avant J.-C. subsiste pendant tout le premier millénaire de notre ère.

Vers la fin du du XVIIe siècle commence la quatrième révolution démographique. Elle correspond à une plus grande efficacité dans la lutte contre les maladies et contre la mort : mesures d’hygiène, meilleur alimentation, invention de la vaccination… entraînent un rapide recul de la mortalité des enfants. Pour 100 naissance, il ne restait au temps de Louis XV (1710-1775) que 75 enfants à 1 an, 58 à 5 ans. Aujourd’hui (en 1987) en Europe, pour 100 naissances, 99 enfants sont encore en vie à 5 ans. La mort, sans que nous en ayons bien conscience, a changé de visage. Elle était autrefois associée aux bébés, elle l’est aujourd’hui presque exclusivement aux vieillards.

Le nombre des humains viens, nous l’avons vu, de s’accroître brutalement. Notre planète s’est simultanément rétrécie sous nos pieds. Non certes si on la mesure en kilomètres ; sa circonférence en compte toujours environ 40 000. L’évolution démographique et les bouleversements technologiques ont abouti à une planète où désormais tous les hommes sont interdépendants. Le groupe dont nous faisons partie n’est plus une bande de chasseurs, un village de cultivateurs, une nation, il est l’ensemble des Terriens.

2006. L’Explosion démographique d’Albert Jacquard (édition Le Pommier)

Nos ancêtres les chasseurs-cueilleurs, et plus près de nous les éleveurs et agriculteurs, utilisaient ce que la Terre voulait bien leur fournir. A partir de 1950, c’est véritablement l’explosion : le troisième milliard est obtenu en 1960 au bout de 35 ans, le quatrième 15 ans plus tard (1975), le cinquième après 12 ans (1987), ainsi que le sixième (1999) et le septième.

Il ne s’agit plus d’éviter la disparition de l’espèce par une insuffisance de fécondité mais par excès de celle-ci. Un nouveau devoir s’impose : gérer l’effectif des hommes. La capacité de charge de la Terre en humains n’est pas une donnée de la nature, elle dépend de notre comportement. Si ce sont des Parisiens utilisant chaque jour leur voiture et passant leurs vacances dans un club aux Seychelles, les six milliards actuels sont déjà insupportables. Il ne s’agit pas seulement de gérer notre effectif ; il faut décider de prendre ou non au sérieux le mot égalité. Y aurait-il un homme de trop sur la Terre ? Si la réponse est oui, lequel ? Moi ?

Les autorités chinoises ont adopté des mesures qui nous horrifient : limitation de la descendance de chaque femme à un enfant, avortement obligatoire pour respecter cette limite. Ce qui est arrivé à la Chine nous enseigne que les mesures à prendre pour échapper à la sursaturation humaine sont d’autant plus sévères que celle-ci est plus rapprochée. Une maîtrise démographique ne peut être réalisée sans de profondes déchirures ; c’est le cœur même de nos cultures qui est en cause. Toutes devront procéder à une remise en cause douloureuse et tout particulièrement la nôtre dont la responsabilité est la plus décisive puisqu’elle sert, provisoirement, de modèle aux autres.

2013. Mort d’Albert Jacquard, déni de la surpopulation

Il était malthusien, LE MONDE du 14 septembre 2013 n’en dit rien. Dans la rubrique « Disparitions », Albert Jacquard est présenté comme généticien, humaniste et militant de gauche. Ce n’est pas anodin que LE MONDE ne voit dans Albert Jacquard que son militantisme présentable, Droit au logement, lutte contre le nucléaire civil et militaire, son positionnement contre le Front National et la croyance aux inégalités génétiques. Mais il a été aussi décroissanciste et malthusien. Il y a des sujets qu’il faut éviter quand ils fâchent…

PS : La France dispose d’une superficie cultivable d’environ 27 millions d’hectares. Selon le raisonnement d’Albert Jacquard, il faut au moins 1 ha pour nourrir un peuple d’éleveurs, la France n’aurait donc jamais du dépasser 27 millions de personnes pour un régime carné. Nous atteignons 68 millions d’habitants en 2024.

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Mathilde Gérard n’aime pas la démographie

La faim dans le monde se maintient à un niveau élevé,

« un aveu d’échec terrible »,

C’est le titre de l’article de Mathilde Gérard  du 24/07/2024

extraits : « La faim a stagné en 2023 à un niveau très élevé, touchant 9,1 % de la population mondiale. Un signal d’alarme, alors que l’éradication de la faim est le deuxième des Objectifs de développement durable que s’est fixés la communauté internationale pour l’horizon 2030. Le réchauffement climatique s’impose enfin comme un des facteurs majeurs de l’insécurité alimentaire, dégradant les sols, l’accès à l’eau et faisant baisser la productivité agricole. L’insécurité alimentaire ne peut être réduite à un seul choc, comme la pandémie de Covid-19 ou le déclenchement de l’invasion russe en Ukraine…)... »

Pas un mot sur la causalité démographique, c’est ce que font remarquer beaucoup de commentaires sur lemonde.fr

Marcel Proust : L’article réussit l’exercice de style de ne jamais citer le problème numéro un : la natalité galopante en Afrique.

Friday : L’éléphant dans la pièce, qui n’est même pas esquissé dans l’article, c est évidemment la démographie délirante dans certaines régions du monde. Du grand journalisme, assurément.

jan aimar : Chapeau, pas un mot sur la démographie galopante en Afrique ….plus de monde égal moins de ressources pour chacun. C’est quand même simple…mais c est sûrement tabou de dire cela …

Marie-C.D : Ne pourrait -on, ne devrait-on corréler cette hausse de la population mondiale sous-alimentée, avec la hausse, pour l’instant, de la population totale? Moins de terres cultivables, moins d’eau, et toujours plus de gens sur terre? Ne pourrait-on évoquer parallèlement l’échec également terrible du contrôle des naissances, cette volonté des gouvernements, et des populations elles-mêmes de ne pas s’y astreindre?

Michel SOURROUILLE : Depuis trois ans que je suis les articles de Mathilde Gérard sur la faim dans le monde, nombre de commentateurs lui font remarquer que la variable démographique est complètement absente de son discours. J’avoue que je ne sais pas si cela correspond à à une consigne éditoriale de la part du MONDE ou d’un parti-pris de Mathilde. Il est vrai que dans ce journal de référence, on n’emploie jamais le terme « surpopulation », sauf pour parler de « surpopulation carcérale » !

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Unicef, enfant de trop, enfant mal nourri (2024)

Mathilde Gérard : L’Unicef, le Fonds des Nations unies pour l’enfance, évalue dans un nouveau rapport l’ampleur de la « pauvreté alimentaire » des enfants… Il faut garantir les droits des enfants à travers toutes les enceintes de négociations internationales et dans les politiques publiques…

Sécurité ou souveraineté alimentaire ? (2024)

Mathilde Gérard : Le projet de loi (en France) ne définit pas la souveraineté alimentaire, il en fixe l’esprit à travers une liste de politiques y contribuant : assurer l’approvisionnement alimentaire, anticiper et s’adapter aux conséquences du changement climatique, contribuer à la décarbonation de l’économie….

COP28 et FAO sont dans un bateau… qui brûle (2023)

Mathilde Gérard : les indicateurs de malnutrition progressent ; plus de 9 % de la population mondiale souffre de faim chronique et un tiers se trouve en insécurité alimentaire modérée ou sévère. L’agriculture est par ailleurs fortement affectée par le réchauffement climatique, qui menace la pérennité des cultures, tout en étant un des contributeurs majeurs au dérèglement du climat…

Les coûts cachés de la croissance agricole (2023)

Mathilde Gérard : A Madagascar par exemple, le poids des coûts cachés de la production agroalimentaire atteint 59 % du PIB, un fardeau immense. Coût, prix et valeur sont trois notions bien distinctes. Le but n’est pas d’internaliser tous les coûts cachés dans les prix – le coût social serait énorme –, mais de changer les réglementations, les subventions et investissements… de façon que l’accès à un régime sain devienne plus abordable pour les ménages pauvres….

Nous boirons du pétrole jusqu’à la lie (2023)

Mathilde Gérard : « L’alimentation représente au moins 15 % de la demande globale d’énergies fossiles. La sortie des énergies fossiles ne sera pas possible sans une transition des systèmes alimentaires, qui représentent plus d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre. La dépendance aux énergies fossiles est manifeste tout au long de la chaîne alimentaire….

L’Afrique affamée par sa démographie délirante (2023)

Mathilde Gérard : L’Afrique est le continent où l’insécurité alimentaire a le plus progressé ces dernières années. Les chiffres sont alarmants. Une personne sur cinq y souffre de la faim. Ce n’est pas tant l’insuffisance de la production qui est en cause que des problèmes structurels : pauvreté, effets du dérèglement climatique, fragilisation des tissus agricoles familiaux, conflits et instabilité politique. En se spécialisant dans des cultures pour l’export, des Etats ont abandonné des cultures traditionnelles plus nutritives et ont appauvri leurs sols….

Une normalité structurelle, la famine (2023)

Mathilde Gérard : « Les causes de la faim sont désormais bien connues : pauvreté et inégalités économiques, conflits, impacts du réchauffement climatique, la dette qui étrangle les pays en développement, les exportations de cultures de rente [coton, cacao…] qui ont été privilégiées sur les cultures vivrières, la guerre en Ukraine, la hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation, la spéculation et le manque de régulation des marchés des matières premières. »

La famine, qui la cherche la trouve (2023)

Mathilde Gérard : Les causes de la faim sont multiples : les chocs économiques (y compris l’impact socio-économique persistant de la pandémie de Covid-19) sont la première cause de la faim dans vingt-sept pays analysés ; dans dix-neuf pays et territoires, ce sont les conflits et violences armées qui plongent les populations dans l’insécurité alimentaire aiguë ; et dans douze pays, les extrêmes climatiques sont le principal facteur de vulnérabilité….

Tout savoir sur la famine et même plus (2023)

Mathilde Gérard : Près de 10 % de la population mondiale souffre de la faim, l’insécurité alimentaire grimpe en flèche, et a explosé ces trois dernières années sous les effets de la pandémie de Covid-19, des extrêmes climatiques et des répercussions de la guerre en Ukraine. 350 millions de personnes étaient en insécurité alimentaire sévère en 2022, contre 80 millions en 2017. 158 millions de personnes ont reçu une aide du PAM en 2022….

Guerre en Ukraine, crise alimentaire mondiale (2023)

Mathilde Gérard : La guerre a directement fait grimper le nombre de personnes en situation de faim chronique de 10,7 millions (pour un total de plus de 820 millions), et le nombre de celles souffrant d’insécurité alimentaire aiguë, c’est-à-dire à risque de famine, d’environ 20 millions (pour un total de 252 millions). Les réponses à court terme – permettre les exportations ukrainiennes et faciliter l’accès aux engrais – ont primé sur les enjeux structurels. les réponses systémiques à la faim, qui est provoquée par les conflits armés, le dérèglement du climat et les inégalités sociales ont manqué.

Famine mondiale… parlons le malthusien (2022)

Mathilde Gérard : Selon le dernier rapport sur la sécurité alimentaire mondiale (rapport SOFI) publié le 6 juillet 2022, près de 10 % de la population mondiale est touchée par la sous-alimentation. Les perspectives se sont fortement assombries avec la pandémie de Covid-19 qui a mis à l’arrêt notamment le secteur informel dont dépendent les populations les plus précaires. L’état des lieux est d’autant plus inquiétant qu’il n’intègre pas encore les conséquences de l’invasion militaire de l’Ukraine qui met en jeu deux acteurs majeurs des exportations de céréales, d’oléoprotéagineux et de fertilisants.

La faim dans le monde, qui est responsable ? (2021)

Mathilde Gérard : La flambée actuelle des prix est le reflet de la progression continue du prix de l’énergie depuis 2020, de la multiplication de mauvaises récoltes dues au réchauffement (sécheresses, inondations…), du développement des agrocarburants qui entraîne une compétition entre produits agroalimentaires et énergétiques dans l’utilisation des terres arables, d’une crise des filières agroalimentaires en période de pandémie, de la violence des conflits, de la solvabilité. Trois milliards de personnes dans le monde n’ont pas le pouvoir d’achat suffisant pour se nourrir sainement.

Surexploitation, la terre nourricière en péril (2021)

Mathilde Gérard : « Surexploitation, dégradation, pollution et raréfaction croissante », un tiers de nos sols est modérément à fortement dégradé. L’Asie du Sud est la région la plus touchée par la dégradation des terres liées aux activités humaines, avec un peu plus de 41 % de sa superficie concernée… Les ressources en eau ne se portent pas mieux…. 

La faim dans le monde, qui est responsable ? (2021)

Mathilde Gérard : La flambée actuelle des prix est le reflet de la progression continue du prix de l’énergie depuis 2020, de la multiplication de mauvaises récoltes dues au réchauffement (sécheresses, inondations…), du développement des agrocarburants qui entraîne une compétition entre produits agroalimentaires et énergétiques dans l’utilisation des terres arables, d’une crise des filières agroalimentaires en période de pandémie, de la violence des conflits, de la solvabilité. Trois milliards de personnes dans le monde n’ont pas le pouvoir d’achat suffisant pour se nourrir sainement.

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Le pillage des fonds marins à l’étude

Nous, les privilégiés de la société de consommation, nous avons choisi de mourir riche quoiqu’il en coûte… s‘il y a du fric à se faire, ça se fera. Le capitalisme financier est un ogre qui mange tout, l’Arctique sera pillé, la forêt amazonienne, les océans, les sous-sols et maintenant les fonds marins. Mais nous votons pour des partis productivistes qui traitent les écologistes d’écoterroristes et accolent à l’écologie le terme de punitive. Assumons alors notre suicide collectif. Car où sont les hommes de paix pour guider cette humanité damnée vers le respect du vivant, notre seule voie de salut ?

Guillaume Delacroix : Les délégations des 168 Etats membres de l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM) face à TMC (The Metals Company), une société canadiennequi est le seul opérateur à livrer des données chiffrées sur l’exploitation des nodules polymétalliques par 4 000 à 6 000 mètres de profondeur. On veut « moissonner » ces concrétions composées pour l’essentiel de nickel (43 %), de manganèse (28 %), de cuivre (18 %) et de cobalt (11 %). Aucune vie ne semble réapparaître là où les nodules ont été prélevés par l’homme. L’ordre du jour du conseil porte sur la rédaction du code minier susceptible de définir les seuils d’impact à partir desquels l’exploitation du fond des océans serait un jour autorisée. Les débats techniques sont donc intenses. Le secrétaire général de l’AIFM, de parti pris, souhaite contre des actions de Greenpeace glisser dans le code minier une mesure interdisant d’approcher à moins de 500 mètres d’un navire opérant pour l’exploration et l’exploitation des fonds marins. De quoi rassurer les industriels. Jusqu’à présent, les militants de Greenpeace n’avaient pas été menacés d’exclusion, pas même quand ils tournaient autour des chasseurs de baleine ou des pêcheurs de thon. Le débat concerne le devenir de l’océan, patrimoine commun de l’humanité, ainsi que de l’ensemble des vivants. La France a pris position pour une interdiction totale de ce type d’activités. Mais des pays comme l’Inde, la Russie et la Chine considèrent que les nodules des grands fonds sont la solution à la transition énergétique en cours.

Aucune demande d’exploitation des abysses ne devrait être approuvée tant que le code minier international ne sera pas finalisé.

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L’extractivisme au fond des abysses (2023)

extraits : En 2023, The Metals Company (TMC) a envoyé à 4 400 mètres de profondeur un gros engin à chenilles aux allures de moissonneuse-batteuse, une dizaine de mètres de long et autant de large, qui a aspiré 3 000 tonnes de nodules et les a remontés à la surface, en les poussant dans une conduite à air comprimé, au rythme de 86 tonnes par heure. La firme ne génère aucun chiffre d’affaires et elle est poursuivie en justice par une action de groupe d’actionnaires qui lui reprochent d’avoir surestimé ses promesses d’activité.

Vider les océans jusqu’aux tréfonds du fond (2021)

extraits : Dans les années 1970, nous considérions déjà les étendues de nodules au fond des océans comme des eldorados, mais nous avons d’abord exploité à outrance le plus abordable, vidant les océans de ses poissons. Nous nous tournons maintenant vers les profondeurs océaniques, soi-disant pour mieux connaître, mais avec une telle envie d’exploiter les ressources jusqu’à la lie. Le président Macron ménage la chèvre et le chou : « 84 % de nos minerais sont dans nos océans, formidables réservoirs de recherche, de matières premières dont il nous faut organiser à la fois la connaissance ET l’extraction de manière compatible avec les autres activités, avec la recherche et la préservation de la biodiversité. »….

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