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Vivre dans une société sans école, le rêve

Trop d’études tue les études, choisissons la Déscolarisation. Dans Le changement climatique expliqué à ma fille, Jean-Marc Jancovici nous explique : « Les gens ne comprennent pas qu’en détruisant la planète, on détruit également les conditions de la stabilité et de la prospérité de nos descendants, et que les générations futures, c’est toi (ma fille), ta classe de collège, et toutes les classes d’enfants du monde. On peut encore éviter le pire. Cela implique d’accepter de ne pas faire des études longues à la fac, mais de devenir agriculteur ou menuisier. Cela peut paraître révolutionnaire, désacraliser l’école et pourfendre allongement des études, c’est pourtant dans l’air du temps.

Sylvie Lecherbonnier : Le livre « L’Emprise scolaire » (sous-titré Quand trop d’école tue l’éducation) de François Dubet et Marie Duru-Bellat étudie le poids de l’école depuis le début de la massification scolaire dans les années 1950. Au cours des cinq dernières décennies, le taux de bacheliers a été multiplié par quatre. Le nombre d’étudiants a, lui, presque doublé depuis 2000, au point qu’« être étudiant est devenu la façon normale de vivre sa jeunesse. » L’allongement continu des études et la primauté des savoirs académiques sont-ils encore souhaitables ? Non, répondent les deux sociologues. Car le « toujours plus d’école se retourne aujourd’hui  contre les élèves ». En cinquante ans, les hiérarchies professionnelles se sont en grande partie calquées sur les hiérarchies scolaire. Plus le nombre de diplômés augmente dans la population, plus la concurrence se durcit et plus les stratégies des plus favorisés et des plus informés se complexifient pour décrocher le diplôme le plus rentable.

Dans cette « course sans fin », les non-diplômés trinquent et  même pour un bac + 5, l’avantage se réduit au fur et à mesure que la part de la population qui en dispose augmente. Ainsi, « le spectre du déclassement » grandit, et avec lui « l’amertume de ceux qui, grâce à la démocratisation, obtiennent des diplômes plus élevés que leurs parents et découvrent que ce n’est pas encore suffisant»… Les vainqueurs du tri scolaire se sentent légitimes alors que les vaincus se sentent ignorés et méprisés. Il s’agit dorénavant de revoir la hiérarchie des savoirs et des métiers, de « multiplier les mérites » pour sortir du tout-académique.

Le point de vue des écologistes qui ont de la mémoire

Rien de nouveau sous le soleil. Ces chercheurs ne font que reprendre la thèse d’Ivan Illich, « une société sans école » (publié en 1971!) : « L’institution tenue pour sacrée légitime un monde où la grande majorité des individus sont stigmatisés comme recalés tandis qu’une minorité seulement sortent de ces institutions avec en poche un diplôme qui certifie leur appartenance à une super-race qui a le droit de gouverner…. »

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une société sans école

extraits : Ivan Illich : « L’éducation « universelle » prépare à une société qui est en train de faire faillite : les emplois dans le secteur industriel et tertiaire vont plus ou moins brutalement s’effondrer définitivement. La mobilité géographique et professionnelle que prépare la scolarisation universelle deviendra impossible à celui qui sortira du système éducatif trop tôt.La scolarisation fait office de portier à l’entrée des boulots ; or le marché du travail disparaît. L’obsession de notre société qui oblige les enfants des bas quartiers (et du Tiers-monde) à fréquenter les écoles des bas quartiers est une cruauté absurde…. »

Décroissance, pour une société sans école !

Extraits

Gandhi : « Lorsqu’il faut choisir entre liberté et érudition, qui ne dira que l’on doit mille fois préférer la première à la seconde. Les jeunes gens que j’ai invités à sortir, en 1920, de ces citadelles de l’esclavage qu’étaient leurs écoles et leurs universités seront probablement à même de remonter aux sources du conseil que je leur ai donné : mieux valait demeurer illettré et casser des cailloux pour l’amour de la liberté que de chercher à acquérir une culture littéraire sans cesser d’être enchaîné comme un esclave. »….

Illich : « L’invention de l’éducation, nouvelle voie vers le salut, est proposée par Comenius à la fin du XVIe siècle. L’apprentissage allait être vu comme le fruit d’un enseignement par des maîtres professionnels et comme un curriculum, littéralement une course. Puis au cours du XXe siècle a été découverte une nouvelle raison de l’éducation universelle et obligatoire. L’école a été définie comme nécessaire pour le travail. J’ai appris avec stupéfaction que la direction sanitaire de la ville de New York excluait les boueux qui n’avaient pas leur baccalauréat ! »….

Post-covid, pour une société sans école

extraits : L’école des parents est essentielle dans la formation cérébrale, c’est elle qui formatera par la socialisation primaire des personnalités actives ou passives. L’école, attachant les élèves à leurs chaises pendant des années et des années, n’est qu’une création du système thermo-industriel qui a chassé les paysans de leurs terres et rendu l’école obligatoire pour trouver du travail ailleurs, « en sachant lire, écrire et compter ». Les profs ne sont utiles que pour la pérennité d’une orientation professionnelle qui trie les élèves vers les métiers annuels pour ceux qui ne sont pas jugés aptes aux études longues….

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Vivre dans un pays sans armée… en Russie ?

Le 24 février 2022, la Fédération de Russie a envahi son voisin ukrainien. La contre-offensive de Kiev en territoire russe, lancée le 6 août 2024, ne change pas fondamentalement la donne : 150 000 soldats russes au moins sont déjà morts « pour rien » et beaucoup trop de soldats ukrainiens… sans compter les pertes civiles.

Pourtant la  Russie n’est pas prête à des négociations, le conflit s’enlise car Poutine n’est qu’un dictateur qui veut toujours avoir raison. Toute forme de dissuasion, militaire ou non-violente, ne joue qu’à la condition que l’adversaire soit relativement raisonnable. Des chefs d’État peuvent se lancer dans des entreprises parfaitement démentielles, un peuple peut mener contre un autre une guerre d’extermination, réaliser un génocide, déporter en masse… Ce qu’il reste des peuples autochtones d’Amérique en est un témoignage bouleversant.

Mais que ce soit clair. Une société œuvrant pour la paix et non pour la guerre n’aurait pas besoin d’armée. Avec des citoyens profondément objecteurs de conscience, la Russie n’aurait pas suivi les fantasmes de gloire de Poutine, elle n’aurait pas envoyé des supplétifs se faire tuer en Ukraine. La Russie aurait été un pays déterminant au niveau international pour éliminer toutes les armées et construire une paix durable. Mais pour cela, il faudrait que les élites russes acceptent d’éduquer les consciences individuelles de chacun. Le budget des armées serait amplement suffisant pour financer l’apprentissage généralisé à la résistance à l’injustice. Le pays ferait même des économies, et Poutine n’aurait jamais conservé son trône….

à lire sur ce blog,

Manifeste du pacifisme (Michel Sourrouille, 2010)

Synthèse de ce livre de cent pages : Il serait dangereux de se laisser aller à un antimilitarisme sommaire : un peuple a le droit et le devoir de se défendre contre une agression extérieure. Autrement dit, la remise en question de la défense armée ne peut aller sans la recherche d’une autre forme de défense. Certains préconisent un système de défense qui consiste à armer la population et à fonder la résistance sur des milices populaires. Mais à la différence de la défense nationale armée, qui a pour seul but la défense du territoire national, la défense civile non violente est la prolongation particulière d’une attitude permanente à l’égard de l’injustice sociale et du pouvoir. L’attitude non-violente dépasse le problème de la guerre et de la paix. Il y a continuité entre la lutte à l’intérieur d’un pays pour une plus grande justice, et l’action contre un envahisseur ; ce sont les mêmes techniques qui sont utilisées dans les deux cas, dans le même esprit. Une population habituée à ne pas tolérer les atteintes aux droits des personnes et à réagir immédiatement devient, pour un envahisseur ou un pouvoir dictatorial, un mur sur lequel sa violence se brise. Contrairement à ce qui se passe dans la lutte armée où des gens qui ne se connaissent pas se tuent au profit de gens qui se connaissent bien et ne se tuent pas, la lutte non-violente permet à ceux qui, en d’autres circonstances, se seraient entre-tués, de mieux se connaître et affaiblit le pouvoir de ceux qui auraient bénéficié du carnage. Tout pouvoir a besoin de la collaboration active d’une partie de la population. La stratégie non-violente s’appuie sur une série de techniques de non coopération : grève sous toutes ses formes (partielle, générale, tournante, grève du zèle) de la part des travailleurs, boycott des consommateurs, refus de l’impôt des contribuables, démission ou résistance des notables, etc. Ajoutons qu’en cas de péril extrême, la défense non-violente ne s’interdirait pas de recourir à des actes de sabotage non meurtrier.

Toutes ces méthodes nécessitent de l’imagination et du courage. Gandhi disait : « Je vois bien comment je peux enseigner la non-violence à un violent, mais je ne peux pas l’enseigner à un lâche. » Dès qu’une part importante de la population refuse de coopérer, la situation du pouvoir devient difficile. Elle devient impossible si le refus se généralise.

La résistance non-violente présent trois avantages immédiats par rapport à une résistance armée. Tout d’abord, l’absence de résistance armée rendrait vraisemblablement la période d’invasion beaucoup moins meurtrières. Chacun serait bien conscient que même si la résistance non-violente devait coûter des vies humaines, toute forme de résistance violente en coûterait bien davantage. Second avantage, toute la population résisterait en restant sur place. On éviterait ainsi l’affaiblissement considérable qui résulte d’une mobilisation militaire : rupture des familles et ralentissement de l’activité économique. Troisième avantage, une attaque de l’adversaire n’est nullement ressentie comme un échec, mais comme une imprudence de sa part. L’armée adverse est rentrée dans un piège quand l’action non-violente est bien préparée. La tactique non-violente consiste à affaiblir la liaison entre l’Etat agresseur et les individus qui composent ses forces armées. On fait prendre conscience aux agresseurs qu’ils ne courent aucun risque en tant que personnes, mais qu’on leur opposera systématiquement le plus ferme des refus d’obéissance aussi souvent que nécessaire. La tactique à adopter durant la première phase du conflit est d’éviter les affrontements avec les troupes d’occupation et de faire connaissance quand les troupes s’installent.

Ainsi, lors de l’invasion de la Tchécoslovaquie, les États du pacte de Varsovie ont dû rapatrier des troupes complètement démoralisées par la résistance non-violente à laquelle elles s’étaient heurtées. Si les six jours de résistance non-violente en Tchécoslovaquie ont suffi à mettre en difficulté l’Etat soviétique, on peut imaginer l’efficacité que pourrait avoir une résistance non-violente dûment préparée pendant des années par une population maîtresse d’elle-même et consciente de ce qu’elle veut défendre.

Contrairement à la lutte armée qui peut servir à défendre n’importe quelle cause y compris et de préférence les pires, la lutte non-violente n’est adaptée qu’à la défense des causes réellement justes. Et de toute façon toute forme de dissuasion, militaire ou non-violente ne joue qu’à la condition que l’adversaire soit relativement raisonnable. Des chefs d’Etat peuvent se lancer dans des entreprises parfaitement démentielles, un peuple peut mener contre un autre une guerre d’extermination, réaliser un génocide, déporter en masse. Ce qu’il reste des peuples indiens d’Amérique en est un témoignage bouleversant.

Application à l’Ukraine d’une défense civile non violente,

Ukraine, éviter l’invasion était possible

extraits : Le principe le plus fiable est celui des objecteurs de conscience : «  Si tu veux la paix, prépare la paix. » Si les Ukrainiens avaient laissé les chars russes arriver à Kiev sans intervenir, un gouvernement pro-Poutine aurait été mis en place, mais il n’y aurait eu aucun morts. Certes une dictature peut perdurer, mais tant que les citoyens feront preuve de soumission volontaire. Aucune dictature n’est éternelle, d’autant plus qu’elle repose le plus souvent sur une seule personne. Hitler, Staline ou Poutine n’ont que leur temps, ils ne maîtrisent pas l’avenir. Le problème n’est donc pas l’absence temporaire de démocratie, mais l’inertie des peuples. Les militaires ont le pouvoir parce qu’ils sont institutionnalisés, on paye des impôts pour les équiper et les nourrir.

Une population d’objecteurs de conscience ne se laisserait pas faire, elle aurait la capacité de résister à toute situation imposée à mauvais escient. Une armée composée d’individus qui déterminent par eux-mêmes pour quoi et pour qui il faut se battre ne pourrait être utilisée par aucun pouvoir politique.

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Vivre dans un monde sans publicité, bientôt ?

La publicité dévore la planète et pollue nos sentiments. Vingt-deux associations, dont Les Amis de la Terre France, Foodwatch, l’institut Veblen, Résistance à l’agression publicitaire (RAP), Sherpa, Communication sans frontières…, avaient dénoncé l’influence des milliards d’euros investis en dépenses publicitaires sur les comportements, en contradiction avec la transition écologique. Les dépenses annuelles mondiales de publicité et de communication des grandes entreprises dépasseront les 1 500 milliards de dollars (1 320 milliards d’euros) en 2021. En France, elles seraient de 46,2 milliards d’euros. D’autant plus que le pouvoir d’influencer est complètement déséquilibré. Parmi les quelque trois millions d’entreprises en France, moins de 1 % ont accès au marché publicitaire.

Thierry Libaert : La loi Climat et résilience, promulguée au Journal officiel le 22 août 2021. Parmi les huit titres et les 305 articles de cette loi, un volet mérite une attention particulière, celui du lien entre la publicité et la lutte contre le dérèglement climatique. Cela pour trois raisons principales. D’abord en raison de ses enjeux. La publicité concerne en effet chacun d’entre nous. Chaque individu reçoit en moyenne selon les méthodologies entre 400 et 3 000 messages publicitaires quotidiennement. En dehors de quelques mesures symboliques, à l’exemple de l’interdiction de la publicité relative à la promotion des énergies fossiles (article 7) ou de celle de l’allégation de neutralité carbone (article 12), aucune mesure structurante n’a été adoptée.

Dans une volonté d’évitement des contraintes légales, les acteurs de la communication commerciale ont formulé en mars 2021 une série de sept engagements. Si l’on excepte l’engagement relatif à la sensibilisation des salariés, souvent réduit à une présentation de la Fresque du climat, aucun engagement n’a été tenu. La lutte contre le dérèglement climatique ne peut faire l’impasse sur les questions de consommation, de communication commerciale et d’imaginaire publicitaire. Il est temps que la profession constate que le débat ne se réduit plus à une guerre de position « pro » et « antipub ». Il s’impose en matière d’accompagnement d’une société vers un mode de vie sobre et désirable.

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Tout savoir sur la publicité qui nous dévore

extraits : Pour faire évoluer les comportements du consommateur dans un sens écoresponsable, nous (conférence citoyenne) voulons Interdire de manière efficace la publicité des produits les plus émetteurs de GES sur tous les supports publicitaires, réguler la publicité pour limiter fortement les incitations quotidiennes et non-choisies à la consommation, mettre en place des mentions pour inciter à moins consommer du type « En avez-vous vraiment besoin ? » ou «  La surconsommation nuit à la planète. » Cette remise en cause de l’emprise publicitaire ne provient pas d’une mouvance anti-publicitaire, mais d’une représentation de la population française, la conférence citoyenne pour le climat.

Publicité et lutte pour le climat, le fiasco

extraits : Il devrait être évident pour tous les citoyens que n’importe quelle publicité est faite pour provoquer la surconsommation, donc l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Du point de vue des écologistes, la publicité, qui n’est qu’une forme sournoise de propagande, devrait être interdite. Comment continuer à accepter qu’il soit autorisé de faire le vide dans les cerveaux pour inciter à boire du Coca Cola ou à rouler en SUV ? Pourtant ce déni de l’urgence écologique trône à l’Assemblée nationale. Les députés viennent d’achever l’examen du titre 1, « consommer » du projet de loi « climat et résilience ». La prise de bec sur la publicité est significative d’un débat « démocratique » soumis aux diktats des entreprises….

CLIMAT, supprimons totalement la publicité

extraits : La première mesure que devrait promouvoir un politique responsable ? Pour l’envoi de toute publicité, recueillir le consentement préalable des individus. L’application d’une telle mesure remettrait la filière inversée à l’endroit ; ce n’est pas au consommateur de subir sans l’avoir demandé les annonceurs dans les rues, dans les journaux et sur les écrans. Sur les boîtes aux lettres, plus besoin de mettre STOP pub, aux addicts de mettre s’ils le souhaitent OUI pub. Les journaux devraient proposer un exemplaire au choix, avec pub ou sans pub, etc. Remettons l’information à sa place, personne ne devrait être obligé de payer une publicité pour les autres.

Un programme politique écologiquement cohérent devrait même annoncer la suppression totale de la publicité pour en revenir à la réalité de nos besoins. Dans un contexte où la publicité serait totalement absente, on retrouverait une certaine pertinence au prix à payer….

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Interdiction du portable à l’école, une gageure

L’interdiction totale du portable au collège, c’est une mesure qui nécessiterait une interdiction généralisée d’usage à tous les moins de 18 ans en quelques endroits où ils se trouvent… ce qui serait écologiquement nécessaire !

Sylvie Lecherbonnier : L’interdiction du téléphone portable à l’école et au collège, effective depuis une loi de 2018, est-elle insuffisante ? Près de 200 collèges partout en France s’engagent à aller plus loin en cette rentrée en testant une « pause numérique » totale. La généralisation de cette mesure « devrait intervenir dès janvier 2025 ».

Le syndicat des chefs d’établissement SNPDEN-UNSA : « Matériellement, je ne sais pas comment on va faire. Il y a une question de responsabilité à conserver 500 ou 600 téléphones portables au même endroit…Le problème numéro un n’est pas l’usage du téléphone dans le collège, qui est déjà interdit, mais bien à l’extérieur de l’établissement. » Il reviendra donc au prochain ministre de l’éducation de trancher si cette pause numérique devient la norme ou non.

Le point de vue des écologistes techno-méfiants

Michel SOURROUILLE : Je me souviens d’une époque pas si lointaine où les profs pouvaient fumer comme ils voulaient à l’intérieur de leur établissement, et ses élève itou. Et puis on a progressivement interdit l’usage de la cigarette et maintenant même le proviseur est obligé d’aller fumer à l’extérieur de l’établissement…

Marie Rose : Mise en œuvre certes compliquée certes, mais bienvenue. Apprendre à Être pleinement présent et attentionné dans l’instant . Ça vaut pour nous tous , on se laisse envahir et c’est une addiction ( dit-elle en tapotant sur sa tablette (-:

RogerMo : Il y a plus simple et moins onéreux que l’achat de coffre fort pour déposer tous les portables au quotidien : la confiscation systématique de chaque téléphone vu ou entendu dans l’enceinte du collège, pour une durée de huit jours (la première fois, en cas de récidive c’est un mois). Cela se fait près de chez moi et c’est très efficace. Les enfants et les adultes ont bien compris la règle.

V.13 : Mais pourquoi les enfants emportent-ils leur portable à l’école ? D’abord, ils ne devraient pas en avoir avant 12 ou 13 ans, et ensuite, il faut qu’il reste à la maison. Pourquoi toujours reporter sur l’école ce qui est de la responsabilité des parents ? On devrait pouvoir confisquer définitivement (pendant un an) un portable qui est apporté à l’école, c’est tout. Vu le coût de ces engins, les parents interdiraient à leurs enfants de les emmener !

Hiro.Niké : Confiscation ? Le portable est un lien de sécurité indispensable entre le gamin et ses parents, « l’emprunter’ au gamin me semble.bien hasardeux. Bon courage pour gérer la réalité.

Gournable @ Hiro-Niké :  Le portable est un lien de sécurité indispensable entre le gamin et ses parents» Indispensable ? Et comment ça se passait entre parents et enfants avant la généralisation du portable ? Souvenez-vous , l’Homo sapiens a existé avant qu’on ait inventé le téléphone portable…

jack.sanknife : Le problème du contrôle des portables recoupe un problème plus général, celui d’un certain angélisme qui veut que l’élève mineur ait les mêmes droits qu’un majeur. D’où l’interdiction de fouiller les cartables, de voir ce qu’un élève a mis dans son répertoire perso sur le réseau pédagogique ou l’ ENT , de consulter son historique de navigation… Lors de sa présence dans l’établissement, les parents délèguent leur responsabilité, en principe, alors pourquoi pas l’école avec un droit de contrôle ? Par principe un mineur n’est pas un adulte. Ne l’oublions pas

Marion28 : Paradoxal… Ma fille rentrée en CP dans une école publique parisienne. Dans son cahier de devoir, il faut que les parents scannent le flash code de la page du manuel pour accéder à l’exercice… Qui pourrait être lu dans un livre…. L’école publique rend les enfants dépendants aux smartphones en les rendant indispensables à la réalisation de leurs devoirs…

Equilibres : Ce qui est sûr, c’est que les écrans et les réseaux « sociaux » rétrécissent les cerveaux de nos enfants (voir les études à ce sujet : atrophie du cerveau des enfants soumis à des heures d’écrans – encouragés par les « réseaux sociaux » qui les manipulent pour les maintenir le plus longtemps possible sur leurs usines à pubs-). Ces fléaux méritent donc qu’on s’y attaque avec détermination.

Catherine Robin : Allez donc voir ailleurs en Europe. « Un pays sur quatre dans le monde a adopté des lois interdisant l’utilisation des cellulaires à l’école, d’après l’Unesco. ». journaldequebec.com.

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Portable, en avoir ou pas ?

extraits : Le portable est un excellent objet de débat sur la limitation des besoins. En tant qu’enseignant de sciences économiques et sociales, je commençais par un sondage en classe de seconde : « Qui possède un portable… Qui en est à son premier, son second, son troisième, etc. » Tous les élèves ou presque avaient déjà leur portable. Pire, la plupart en était déjà au deuxième, troisième, quatrième modèle… Ces adolescents croient qu’il faut changer de téléphone comme on change de chemise ! Les comportements sont sous l’emprise des marchands qui formatent nos désirs. Quand je confisquais un portable en classe, l’élève venait m’implorer à la fin du cours de lui rendre immédiatement, « il en avait tellement besoin » ! L’addiction est palpable….

12 janvier 2011, le portable, technique douce ou dure ?

extraits : Les techniques que nous utilisons devraient être douces à la nature, douce aux communautés humaines. Prenons l’exemple de la communication orale. Rien de plus simple, nous pouvons échanger directement, facilement. Mais notre société a tout compliqué. Le tout petit enfant mâchouille quelque chose au moment de la poussée des dents. Alors les usines mettent sur le marché des morceaux de caoutchouc reproduisant un portable, avec touches et tout. L’intoxication commence. Puis est venue pour l’enfant l’accumulation de jouets, à Noël et autres anniversaires : une montagne de jouets nécessitant presque tous des piles électriques. Pas étonnant qu’à 7-8 ans, l’enfant réclame déjà son téléphone personnel ! Mais ce n’est plus à l’autonomie que l’enfant accède, c’est à la soumission à une société thermo-industrielle….

25 janvier 2015, Pourquoi n’interdirait-on pas le portable à l’école ?

extraits 

Contre le portable : Le maire de New York, Michael Bloomberg, a interdit en 2005 les téléphones mobiles dans les écoles publiques de New York.
Pour le portable : Le maire de New York, Bill de Blasio, a autorisé en 2015 les téléphones portables à l’école : « Nous avons actuellement une politique qui fait qu’il est impossible pour les parents de communiquer avec leurs enfants. Qui a mis ces enfants au monde ? Les parents. Qui est, en premier lieu, responsable de leur sécurité et de leur bien-être ? Les parents. »
Contre : « Et avant l’invention du portable, les parents étaient quoi ? Irresponsables ? »
Pour : « Ma fille utilise son smartphone pour télécharger des e-books, faire ses devoirs, envoyer des courriels à ses professeurs.
»….

7 octobre 2016, Le désastre de l’école numérique dans LE MONDE

extraits : Deux pages dans LE MONDE pour faire l’éloge de la numérisation de l’école, avec des titres aussi alléchants que « le numérique transforme l’enseignement », « à l’université, les nouveaux outils de la pédagogie », « créer i-voix pour développer les compétences littéraires », « faire l’apprentissage de la raison numérique ». Un seul encart sur le livre « Le désastre de l’école numérique » pour conclure sans preuves : « Mais globalement, leur propos (des auteurs du livre) relève plus du discours militant que d’une pensée raisonnée, et c’est dommage ». LE MONDE veut ignorer que la relation directe entre l’enfant et l’adulte reste essentielle en matière d’apprentissage, alors que l’écran qui sait tout éloigne de l’adulte.

10 août 2018, Rachel Panckhurst, vivre avec un portable à l’école…

extraits : « Je n’approuve pas l’interdiction du téléphone portable dans les écoles et collèges français que le ministre de l’éducation nationale a fait adopter par l’Assemblée nationale (pour la rentrée 2018). » Rachel Panckhurst mène des travaux mêlant linguistique et informatique et croit indispensable l’usage du portable. Comme beaucoup de mandarins es faculté, elle surfe dans le sens du courant dominant. A l’époque de la généralisation du téléphone fixe dans tous les lieux et demeures, nous n’avions pas besoin de la concurrence entre réseaux téléphoniques différenciés, à plus forte raison pour faire de la linguistique ! Voici l’argumentation de Rachel et notre réponse biosphèrique….

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Alban Liechti, refuznik de la guerre d’Algérie

Alban Liechti est le premier militaire à refuser ouvertement de tirer sur des Algériens. Durant son service militaire obligatoire, son régiment s’apprête en 1956 à être envoyé à Alger. Alors il écrit au président René Coty son refus de prendre les armes : « La guerre que font nos gouvernants au peuple algérien n’est pas une guerre défensive. Dans cette guerre, ce sont les Algériens qui défendent leurs femmes, leurs familles, la paix et la justice. C’est l’amitié entre Français et Algériens que je veux défendre. » Envoyé malgré tout en Algérie, le militant communiste tente de convaincre les autres jeunes appelés. « Je disais tout ce que je pensais de la guerre d’Algérie, qu’on n’avait rien à faire là et qu’on employait des méthodes comme la torture. J’étais contre tout cela. J’étais bien vu de tous les gars, sauf des gradés », se rappelait Alban Liechti en 2021 sur France Culture

Alban Liechti ne connaissait pas encore les risques qu’il encourt, il est le premier opposant à la guerre d’Algérie. Ce sera la prison pendant les quatre années suivantes. Incarcéré par l’armée française à Tizi Ouzou, puis à Alger… Il tarde à être soutenu par son parti, le PCF mais son action finit par faire des émules raconte l’historien Tramor Quemeneur, spécialiste de l’Algérie : « Environ un an après son refus, une campagne a commencé, portée par le Secours Populaire Français, et qui a conduit à ce qu’une quarantaine de jeunes communistes refusent de participer à la guerre d’Algérie. Cela a amené à ce que la question du refus de la guerre, de la désobéissance dans la guerre d’Algérie se pose publiquement. De ce point de vue-là, son parcours est important »On est alors arrivé à ce qu’il y ait une opposition de plus en plus forte au sein de la société française.

Libéré de ses obligations militaires dix jours avant les accords d’Evian du 18 mars 1962, il restera privé de son droit de vote jusqu’à la loi d’amnistie de 1966« C’est un héros ! Pendant longtemps, il était plutôt considéré comme un traître », estime son fils, Vincent Liechti. Il évoque également un manque de reconnaissance : « À son décès, on a eu un message du président de la République algérienne mais pas du président français, donc la reconnaissance n’est pas encore tout à fait pleine et entière ».

Il vient de mourir à l’âge de 89 ans. Ses obsèques ont eu lieu le 4 septembre 2024.

Agathe Mahuet (Radio France)

Le point de vue des écologistes pacifistes

La France en Algérie n’a pas fait autrement que la Russie de Poutine en Ukraine avec son invasion appelée « opération spéciale ». Le terme employé à l’époque par la France était « événements d’Algérie » ou « Opérations de maintien de l’ordre en Algérie ». L’expression « Guerre d’Algérie » n’a été officiellement adoptée en France qu’en 1999. Rappelons qu’entre 1954 et 1962, 1 101 580 appelés ou rappelés et 317 545 militaires d’active ont été envoyés en Algérie. On estime qu’environ 250 000 Algériens ont été tués dans cette guerre (dont plus de 140 000 combattants, ou membres du FLN). Près de 25 600 militaires français sont morts et 65 000 ont été blessés.

Tant que les humains se battront dans des guerres fratricides les armes à la main, il n’y aura pas de possibilité de chercher l’équilibre entre population et ressources à l’intérieur d’un territoire quelconque. En effet il y aura toujours la possibilité d’être envahi, exploité, rançonné… si ce n’est génocidé.

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Michel Barnier, ex-ministre de l’environnement !

Notons que la droite traditionnelle n’a jamais brillé sur le front de l’engagement écologique. Notons pourtant que la droite a eu ses ministres compétents en matière environnementale comme Corinne Lepage, Serge Lepeltier ou Nathalie Kosciusko-Morizet.  Dans ce domaine, le nouveau Premier ministre Michel Barnier semble faire un tant soit peu consensus, il n’était pas si mauvais tout au cours de son long parcours.

A 22 ans, il était déjà chargé de mission en 1973 au cabinet du tout nouvellement créé, « ministre de l’environnement ». Auteur en 1990 du rapport parlementaire Chacun pour tous et cent propositions pour l’environnement, il devient ministre de l’Environnement de 1993 à 1995 sous le gouvernement Edouard Balladur, en pleine cohabitation avec François Mitterrand. Il fait voter en 1995 une loi devenue structurante en matière d’écologie, la loi Barnier, « relative au renforcement de la protection de l’environnement ». La loi a notamment permis la création de la « commission nationale du débat public », chargée d’organiser la participation du public aux décisions relatives aux grands projets d’aménagement ayant un impact sur l’aménagement du territoire et l’environnement. La loi Barnier est également à l’origine des « plans de prévention des risques naturels prévisibles » et du « fonds Barnier », destiné à financer les indemnités d’expropriation de biens exposés à un risque naturel important. Le texte a également introduit le principe de précaution, visant à prendre des mesures préventives pour éviter les risques pour l’environnement. Le concept a ensuite été élargi à la santé et à la sécurité des aliments, notamment suite à la crise de la vache folle dans les années 90.

Michel Barnier a été aussi ministre de l’Agriculture et de la Pêche sous Nicolas Sarkozy, de 2007 à 2009. Il lance l’objectif de réduction de 50 % de la quantité de pesticides, dans le cadre du plan Ecophyto. « Nous devons admettre que Michel Barnier, en tant que ministre de l’Agriculture, a su résister aux pressions, notamment celles de la FNSEA, durant les négociations du Grenelle sur les pesticides. Il a maintenu les objectifs de réduction des pesticides du Plan Ecophyto et son indicateur de référence, le NODU », a réagi l’association Générations Futures quelques heures après la nomination du nouveau Premier ministre. Michel Barnier a également proposé en 2007 un plan de relance de l’agriculture biologique ou encore le plan de performance énergétique des exploitations agricoles, visant à réduire la facture énergétique des exploitations.  À cette époque, il avait également ouvert son ministère aux associations environnementales, rompant ainsi avec la seule cogestion traditionnelle entre l’État et les syndicats agricoles dominants ».

« L’écologie n’est pas une lubie de quelques scientifiques, déclarait-il encore en octobre 2021, alors qu’il était candidat à la primaire des Républicains. Ce n’est pas une mode. Ce n’est pas la propriété d’un groupe, d’un clan ou d’un parti politique. La droite républicaine et le centre doivent avoir une vision, une ambition, un engagement sur l’écologie et le changement climatique. »

MAIS il adopte une position favorable au maintien de la croissance économique. « Nous avons des raisons, je le crois, de bâtir un modèle de croissance écologique, d’une croissance durable qui fasse en sorte que l’on respecte davantage les ressources et les espaces, parce que les ressources et les espaces ne sont ni gratuits ni inépuisables », affirmait-il en 2021. En clair : l’écologie, oui, la remise en question du modèle économique actuel, non. La même année, il avait sur Europe 1 comparé Eric Zemmour aux militantes écologistes et féministes Greta Thunberg et Sandrine Rousseau, les accusant d’être « toujours en train d’exploiter la peur des gens ». Et en 2023, il avait regretté que l’interdiction des voitures thermiques en 2035 donne un caractère « punitif » à la politique environnementale européenne.

Quoi qu’il en soit, les amputations annoncées par le gouvernement démissionnaire dans les budgets de la transition écologique (Fonds Vert, rénovation énergétique, électrification des véhicules, biodiversité…) dans le cadre du projet de loi finance 2025, laisse présager des reculs importants en matière d’écologie…

lire, https://reporterre.net/Michel-Barnier-l-ecologie-liberale-a-Matignon

lire aussi, https://www.environnement-magazine.fr/politiques/article/2024/09/05/149909/michel-barnier-quel-bilan-matiere-ecologie-pour-nouveau-premier-ministre

Michel Barnier, ex-ministre de l’environnement ! Lire la suite »

Pacifisme et / ou défense nationale, le dilemme

Nous n’avons aucune illusion sur la capacité d’une société en surnombre d’arriver à un niveau intelligence collective qui permette politiquement la bonne entente de citoyens éclairés. Mais avec ce blog biosphere nous essayons depuis bientôt 20 ans de donner médiatiquement les moyens de tendre vers cet objectif. Le pacifisme est l’une des 14 entrées de ce blog.

https://biosphere.ouvaton.org/blog/category/pacifisme/

Voici quelques articles significatifs, il y a actuellement 60 articles dans cette catégorie.

Pacifisme, une nouvelle rubrique de ce blog (15 avril 2024)

extraits : Nous inaugurons aujourd’hui une nouvelle catégorie de classement des idées, « pacifisme ». Nous pensons qu’une décroissance de l’appareil militaire doit nécessairement accompagner la décroissance du niveau de vie de ceux qui vivent à l’occidentale et la décroissance démographique sur une planète largement surpeuplée. Nous pensons qu’il faut mettre un terme au fait de s’entre-tuer avec des moyens technologiques de plus en plus disproportionnés jusqu’à avoir envisagé d’instaurer un hiver nucléaire sur la planète. Nous pensons que le pacifisme apporte un message d’espoir, on remplace le principe historiquement inefficace « si tu veux la paix, prépare la guerre », par la conviction « si tu veux la paix, prépare la paix ». Nous pensons que si nous étions intelligents, il n’y aurait pas eu d’invasion en Ukraine, de guerres en Palestine ou de déchirements au Soudan….

Ukraine/Russie, parlons objection de conscience

extraits : Les accords d’Helsinki de 1975, fruit de la première Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe, « consacrent l’inviolabilité des frontières européennes, rejettent tout recours à la force et toute ingérence dans les affaires intérieures ». La Russie a donc violé le droit international en envahissant une partie du territoire ukrainien. Qu’en est-il dans cette situation d’état de guerre de la considération de l’objection à l’usage des armes ?…

Décroissance, Démilitarisation, Désarmement

extraits : Objecteur de conscience, je suis devenu par la suite objecteur de croissance, pour la décroissance du niveau de vie de tous ceux qui vivent à l’occidentale, pour la décroissance démographique dans tous les pays… et pour la décroissance des armées, la démilitarisation, le désarmement. Nous sommes aujourd’hui encore une infime minorité à revendiquer ce point de vue. Mais dans un monde où la télécommunication met en présence les individus de tous les pays, à l’heure où des instances internationales sont institutionnalisées et se coordonnent progressivement, un monde de paix et sans armées devient possible. Ce n’est pas la tendance actuelle.…

Ministre des armées, retour à un passé révolu

extraits: La dénomination de ceux qui nous envoient se faire tuer à leur place se modifie, et c’est significatif d’un état d’esprit gouvernemental. En France,  c’était le « ministère de la Défense » de 1946 à 1958, de 1969 à 1973 et de 1974 à 2017. Il y avait un « ministère des Armées » de 1958 à 1969 et  de 1973 à 1974. Depuis 2017 le jeune et tout nouveau président Macron revient à cette expression guerrière, « ministère des armées ». C’est là un non sens en démocratie car on ne suit de façon unilatérale que le seul précepte « si tu veux la paix, prépare la guerre » . Un « ministère de la défense » laissait au moins une (petit) place à la défense civile non violente et au principe « si tu veux la paix, prépare la paix »….

sois logique, si tu veux la paix, prépare la paix

extraits : La guerre est très coûteuse à tous les points de vue, mais les humains l’adorent. Dans le domaine de la recherche en relations internationales, les war studies (« études sur la guerre ») ont le vent en poupe, alors que les peace studies (« études sur la paix ») cherchent encore à délimiter leur champ d’analyse. Entre la facilité d’appuyer sur la gâchette et la difficulté de réfléchir, les humains ont vite fait de choisir. Et au niveau des décideurs, ils ne sont pas en première ligne de front ! Le principe immémorial « Si tu veux la paix, prépare la guerre » est toujours de rigueur (militaire), l’alternative « si tu veux la paix, prépare la paix » inaudible depuis la mort de Gandhi, si ce n’est par une infime minorité d’objecteurs de conscience. Pourtant on peut combattre les différentes causes de cet état perpétuel de guerre par des solutions très simple (sur le papier)…..

Être objecteur de conscience en France (historique)

extraits : 1963. Le projet de loi  » relatif à certaines modalités d’accomplissement des obligations imposées par la loi sur le recrutement  » – autrement dit le projet de  « statut des objecteurs de conscience « , a été adopté en quatrième et dernière lecture par l’Assemblée nationale, qui avait le dernier mot. Elle avait recueilli en première lecture le 24 juillet dernier 204 voix contre 32 au Palais-Bourbon, mais avait été rejetée par le Sénat….

Être objecteur de conscience aux USA

extraits : L’armée américaine, depuis 1973, est une armée basée sur le volontariat, la conscription a été abolie. D’après la loi fédérale, tous les jeunes gens ayant dix-huit ans révolus doivent se faire recenser dans les trente jours auprès des autorités militaires. Le Pentagone consacrait annuellement en 2002 presque deux milliards $US en efforts de recrutement tandis que des équipes de recruteurs visitent 3000 écoles secondaires dans le pays. Il s’agit de se préparer à la guerre en Irak. Près d’un mois après le début du conflit le 20 mars 2003, des centaines de soldats, notamment des réservistes s’efforcent d’obtenir le statut d’objecteur de conscience. Il existe au sein de la Défense américaine un Conscientious Objector Review Board….

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Être objecteur de conscience en Suisse

Être objecteur de conscience au Royaume-Uni

Être objecteur de conscience au Canada

Etre objecteur de conscience en Belgique

Droit international à l’objection de conscience

SNU, service national universel, un échec

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Le pacifisme, marginalisé par LE MONDE

« Pacifisme » possède deux acceptions possibles juxtaposant l’action des partisans de la paix et la doctrine de la non-violence. D’une part, la généralisation de la défense civile en cas de conflits de tous ordres, d’autre part le refus du recours à toutes formes de violence (pacifisme radical). Il est vrai que l’apprentissage de la résistance à l’oppression se lie souvent à l’utilisation de méthodes non violentes. Mais plus fondamentalement le pacifisme s’oppose frontalement à la militarisation d’une société. Au principe agressif « si tu veux la paix, prépare la guerre » s’oppose le principe de recherche des alternatives à la lutte armée, « si tu veux la paix, prépare la paix ».

Le mot pacifisme a pourtant mauvaise côte, il suffit de considérer les articles du MONDE. Le terme y est peu utilisé mais a été remis au goût du jour à l’occasion du conflit en Ukraine.

22 mai 2022, Pourquoi la France a le pacifisme honteux

En Allemagne et en Italie, la fourniture d’armes à l’Ukraine provoque davantage de débats. Pour les Français, la priorité donnée au concept de paix entre les nations ne va pas de soi, en raison, notamment, du souvenir de la défaite de juin 1940. Le choix du chef de l’Etat d’apporter un soutien militaire affirmé à l’Ukraine, avec la livraison d’équipements défensifs mais aussi de systèmes d’armements complexes, semble faire l’objet d’un large consensus.

Pourtant le volume XI de l’Encyclopédie, publié en 1765, indique ainsi à l’article « Paix » : « Si la raison gouvernoit les hommes, si elle avoit sur les chefs des nations l’empire qui lui est dû, on ne les verroit point se livrer inconsidérément aux fureurs de la guerre, ils ne marqueroient point cet acharnement qui caractérise les bêtes féroces. » Au point que la Révolution française, qui se veut « fille des Lumières », déclare ainsi dans un décret du 22 mai 1790 que la nation française « renonce à entreprendre aucune guerre dans la vue de faire des conquêtes et déclare qu’elle n’emploiera jamais la force contre la liberté d’aucun peuple ».

7 mai 2022, Guerre en Ukraine : les intellectuels allemands se déchirent entre pacifisme et soutien militaire

La raison de leur mobilisation : le feu vert donné par le gouvernement, le 26 avril, pour livrer des armes lourdes à l’Ukraine. La jeune ministre des affaires étrangères, l’écologiste Annalena Baerbock, âgée de 41 ans, est représentative d’une génération incapable de « voir la guerre autrement qu’en termes de victoire ou de défaite ».

6 avril 2022, Un siècle avant la guerre en Ukraine, la gauche se déchirait déjà sur le pacifisme

En 1914, la gauche se divise face au conflit entre les partisans d’une « union sacrée », gouvernement rassemblant toutes les forces politiques, et ceux qui veulent à tout prix faire taire les armes. Le jour de son assassinat, le 31 juillet 1914, Jean Jaurès signe un ultime éditorial dans L’Humanité, faisant appel à « l’intelligence du peuple » pour « écarter de la race humaine » le péril imminent de la guerre. Le lendemain, 1er août, jour de la mobilisation, Léon Jouhaux, secrétaire général de la CGT et proche de Jaurès, se prononce pour « l’union sacrée », assimilée au concept de la Révolution française sur la « patrie en danger ».Aujourd’hui Anne Hidalgo (Parti socialiste) et Yannick Jadot (Europe Ecologie-Les Verts) se posent en défenseurs de l’Ukraine, plaidant pour des livraisons d’armes à ce pays. Jean-Luc Mélenchon se dit « exaspéré » par « les va-t-en-guerre ». Des écologistes qualifient M. Mélenchon de « Munichois » et Mme Hidalgo l’accuse d’avoir fait partie « des agents qui ont servi les intérêts de Poutine plutôt que ceux de la France ». Le clivage a la vie dure.

25 mai 2023, En Allemagne et au Japon, le crépuscule de l’idéal pacifiste

Dans ces deux pays, le pacifisme répondait à la définition qui en avait été donnée au 16e congrès universel de la paix, tenu à Munich en 1907 : une doctrine d’action pour « supprimer la guerre et résoudre par le droit les différends internationaux ».

En 1947, le Japon introduisit dans sa Constitution un article par lequel il « renonce pour toujours à la guerre en tant que droit souverain de l’Etat et à la menace ou l’emploi de la force comme instrument pour résoudre les conflits internationaux ». La transformation de l’Archipel en puissance militaire s’est faite par glissements interprétatifs de l’article 9 de la Constitution avec la création, en 1954, de « forces d’autodéfense », qui sont peu à peu devenues une armée à part entière. 

Adoptée en 1949, la Loi fondamentale de la République fédérale d’Allemagne (RFA) est moins restrictive. Si le préambule stipule que le « peuple allemand » est « animé de la volonté de servir la paix du monde en qualité de membre égal en droits dans une Europe unie », seuls les « actes susceptibles de troubler la coexistence pacifique des peuples (…) en vue de préparer une guerre d’agression sont inconstitutionnels », précise l’article 26. A partir des années 1990, sa participation à plusieurs opérations extérieures – de l’ex-Yougoslavie à l’Afghanistan en passant par le Sahel – n’a pas changé la donne : celles-ci se sont limitées à des actions de maintien de la paix, et l’Allemagne est fondamentalement restée une « puissance civile ». Mais la décision de soutenir militairement l’Ukraine, en rupture avec la doctrine de ne pas livrer d’armes à des pays en guerre, a été acceptée par la société. Et quand le Chancelier Scholz a affirmé, en juin 2022, que la hausse des dépenses militaires allait conduire l’Allemagne à avoir « la plus grande armée conventionnelle d’Europe », la phrase est passée quasiment inaperçue.

19 mai 2023, Guerre en Ukraine : « Le Vatican peine à nommer les choses avec justesse »

Le propos du pape sur l’Ukraine a été d’une étonnante brutalité. Parlant non seulement de « guerre insensée » [en décembre 2022], François a, cette fois-ci, fustigé, en Hongrie, « l’infantilisme belliqueux » de l’Occident, avant de plaider la cause de la paix par la renonciation aux armes et par la négociation. La propagande du pouvoir poutinien ne répugne pas à parler ce langage. L’argumentation présente du pape évoque irrésistiblement 1938 et les illusions des négociateurs de Munich. Fallait-il parler avec Hitler pour le ramener au droit international ? Faut-il parler avec Poutine, envahisseur du Donbass, après la Crimée, pour trouver un modus vivendi ? La vérité est qu’on ne négocie pas avec le diable.

Sur le concept de « Désarmement »

Le désarmement n’a pas de place dans les titres du MONDE, sauf s’il s’agit de parler de désarmement nucléaire, et encore !

21 février 2023 : Stéphane Hessel : Exigez un désarmement nucléaire total !

Le stock actuel de bombes nucléaires s’élève à 20 000, avec une puissance en moyenne 30 fois supérieure à celle de la bombe qui détruisit Hiroshima. Pire encore : environ 2 000 de ces bombes sont en état d’alerte permanente, prêtes à être lancées dans les quinze minutes ! L’emploi d’une centaine de ces bombes provoquerait une baisse de la température dans tout l’hémisphère concerné pendant une année, détruisant les récoltes et créant une pénurie alimentaire. Si le nombre de bombes utilisées devait atteindre le millier, l’hiver nucléaire serait catastrophique : obscurité épaisse, température au sol de zéro degré et destruction de la couche d’ozone. L’irradiation ultraviolette du Soleil finirait alors d’achever les survivants ainsi que la plupart des espèces vivantes ! L’argument selon lequel ce stock aurait contribué d’une quelconque façon à la paix n’est pas tenable, vu la multiplication des conflits actuels. La bombe n’est pas une « assurance-vie », mais plutôt une « assurance-décès »…

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Pour un homme, être enceint, c’est top

L’identité sexuelle devient une affaire vraiment très très compliquée. Résumons par un dessin : Deux manchots (animal que Xavier Gorce utilise pour croquer l’actualité par le dessin) en pleine discussion dans un dessin du MONDE. Le plus petit des deux demande à l’autre : « Si j’ai été abusée par le beau-frère adoptif de la compagne de mon père transgenre devenu ma mère, est-ce un inceste ? ».

La rédaction du MONDE a été choquée par cette phrase, il est vrai que ce journal se fait effrontément la courroie de transmission de l’idéologie trans.

titre du MONDE : Amélie et Nathan : « Politiquement, c’est extrêmement fort d’être enceint »

Jane Roussel, journaliste des intimités, développe : « Dans la famille d’Arthur, bientôt 3 ans, il y a Amélie, la mère, qui se définit comme lesbienne, et Nathan, le père, une femme qui a fait sa transition de sexe. Un cocon queer où la joie s’invite partout. Et c’est Nathan qui portera le prochain enfant. »

notre commentaire : L’écologie c’est le sens des limites, mais l’évolution sociétale empêche cette prise de conscience. C’est le ressenti des personnes qui compte, et là il n’y a plus aucune limite. Laissons aux commentateurs sur lemonde.fr préciser ce qu’il faut en penser.

Pierre et le loup : Quel délire cet article du MONDE ! JK Rowling n’est pas transphobe comme l’affirme trop facilement cet article, juste réaliste sur la violence contre les femmes et leurs corps exercée par la transidentité.

Doc76 : Hormis le ton gnangnan de cet article, la négation de la réalité est quand même saisissante : refus du génotype au profit d’un phénotype étrange, passion pour le monde de Harry Potter inscrit à même la peau, éducation d’un petit garçon déjà coiffé comme une petite fille dans des valeurs de bienveillance (car tous les XY seraient malveillants !), traitement sauvage par testostérone sans avis d’un endocrinologue alors que tant de femmes se posent des questions quant aux effets secondaires des traitements hormonaux…

Clairon : Le Monde retombe dans ses travers : se concentrer sur ce qu’intéresse 0,001 % de la population française et même moins. Pourquoi tant de visibilité ? Est-ce volontairement pour épaissir les rangs de l’extrême droite ? Ou naïvement pour nous faire croire que c’est un modèle familial tout à fait banal ?

Edge : Aucun jugement de la journaliste sur ce couple hors norme. L’absence du moindre début de questionnement est plus que gênant. On ne voit pas bien pourquoi le déni de réalité devrait être idéalisé lorsqu’il s’agit de biologie, mais combattu lorsqu’il s’agit par exemple d’Américains niant la victoire de Biden en 2020 et considérant que c’est Trump qui a été élu. Dans les deux cas, il s’agit pourtant bien de déni de la réalité et de construction d’une « réalité » alternative que l’on tente d’imposer à autrui.

AD67 : L’article convoque le lecteur à une forme d’admiration béate devant un couple qui ose dépasser les schémas normatifs en oubliant un peu que derrière la carte postale, c’est des tonnes de médicaments et de chirurgie pour ne pas accepter avec sagesse et gratitude ce dont la nature nous a doté : un corps naturellement sexué.

travailleur du 93 : Comment une lesbienne misandre, selon ses propres termes, peut-elle aimer un homme transgenre, soit une femme qui a choisi d’être un homme et qui a donc un rapport positif au genre masculin ? Les miracles de l’amour sans doute…

la parigotte : Cette transition de conversion transforme un couple de lesbiennes en un couple hétéro !

PBI : Il y a 50 ans, les jeunes voulant exister en choquant leur famille et la société partaient élever des chèvres dans une communauté. Il y a 40 ans ils devenaient punk. Il y a 30 ans ils faisaient du rap. Il y a 20 ans ils se convertissaient à l’islam radical. Aujourd’hui ils changent de sexe, ou plutôt d’apparence et d’état civil car, concernant la biologie, une femme à barbe traitée aux hormones reste une femme, ce qui lui permet d’ailleurs d’envisager de porter un enfant pour lequel il faudra quand même le sperme d’un homme biologique.

Nonnuocere : Une femme qui prend de la testostérone n’est pas un homme. C’est une femme qui prend de la testostérone. Les transactivistes favorisent une idéologie dangereuse : le transhumanisme fondé sur l’illusion d’un monde sans limite. Le refus de la limite au nom du « progrès » on a vu ce que ça donne dans le domaine écologique. Restons libres de penser, lucides et critiques sans craindre les accusations de phobies et autres.

WYZ : Tout ce bricolage issu des délires progressistes est un formidable terreau pour l’extrême droite. La déconstruction aux forceps du réel, soi-disant pour protéger une minorité, ne fait qu’accentuer la perte de repères et nous mène droit vers une dystopie où les progressistes modérés seront exsangues.

paul duvaux : L’article est une très bonne illustration de la théorie du genre et de ses contradictions intrinsèques. Le genre est une pure construction sociale, contrairement à l’identité sexuelle qui est une réalité biologique. Alors, pourquoi vouloir changer d’identité sexuelle pour changer de genre ? Rien n’interdit à un être humain de se prendre pour un oiseau et de se faire greffer des plumes.

Paul Hurley : On ne peut pas faire mentir la nature. Un enfant restera toujours le « produit » d’une femme (peu importe qu’elle s’appelle Nathan) et d’un homme (ici le donneur de sperme). Qu’ici la mère se considère comme un homme n’est qu’un artifice administratif. Ce qui me choque n’est pas d’ordre moral, mais qu’on travestisse ainsi la nature.

Frédéric ALLEGRE : Attention à l’hubris ! Vouloir à la fois être un homme et porter un enfant paraît un tantinet orgueilleux… Heureusement Hermaphrodite n’est pas la plus vindicatives des divinités.

Ced-Alexa : Être cisgenre va devenir has been.

Tous coupables : Comme nous le vérifions chaque jour l’humanité se croit au dessus de la nature. La manipulation du vivant est possible alors allons y. La réflexion éthique viendra bien plus tard ou jamais… bientôt le retour de bâton…

Agathine : Un autre sujet. On peut faire ce que l’on veut de son corps mais ça n’est pas à la société d’assumer entièrement l’aspect financier. Or la transformation est prise en charge à 100% (même l’épilation laser, implant de cheveux…).

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Transidentités, un débat faussé et inutile

extraits : Il y a des choses que je comprends, par exemple le fait que les différences entre les hommes et les femmes ne sont pas fondées sur la nature ; elles sont historiquement construites et socialement reproduites. Il n’est par exemple nullement génétique d’aimer les voitures ou le maquillage ! Il y a des choses que je ne comprends pas, par exemple enseigner au primaire la notion « d’égalité de genre ». Quelle différence avec l’égalité des sexes ? Sauf cas rares, cette distinction est inscrite dans les chromosomes de chaque être humain, elle est irréductible. Cela constitue un fait, et non une opinion.  Le nier nuit gravement à la cohérence sociale quand le critère de distinction devient l’indistinction basée sur la toute puissance de l’affirmation de soi. Ce n’est pas l’avis d’une journaliste du MONDE….

Sexe, genre, nature humaine et effet de mode

extraits : Plusieurs de mes collègues ont été pris à parti, en début d’année, par des élèves de 16 ou 17 ans leur intimant de les renommer afin de ne pas les «mégenrer», les prénoms étant appelés à changer fréquemment afin d’explorer la «variance de genre». La «déconstruction» est dans l’air du temps. Avec cette introduction au monde réellement renversé, où les les signes linguistiques créent un réel fantasmé, on touche au roc philosophique : l’abandon du corps et, plus largement, de l’intégrité de l’organisme vivant relié à son milieu….

Mouvement trans-sexuel, grotesque et vain

extraits : Le transsexualisme est une idéologie qui ignore le sens des limites. Les Grecs disaient que celui qui est en proie à l’hybris et franchit la limite encourt la Némésis, le châtiment. Touchant l’activisme trans, on peut citer les troubles psychiques, juridiques et sociaux qui résultent de l’affirmation grotesque qu’un homme peut être une femme (ou vice-vers). Les trans-activistes affirment qu’on peut choisir son sexe, ce qui est impossible. Et pourtant cela est aujourd’hui avalisé par le droit (la loi). On est passé en quelques années de l’idée qu’un individu pouvait exhiber des traits sociaux de l’autre sexe (ce qui a existé de tout temps) à l’affixation qu’il pouvait devenir l’autre sexe. Tragique erreur. Ce n’est pas, en effet, parce que je parais à peu près comme l’autre sexe que je suis l’autre sexe….

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Parler « trans » et sans débat aux journées d’été

Les Journées d’été des Écologistes (ex-EELV) ont eu lieu du 22 au 24 août à Tours. J’ai suivi avec intérêt la profusion des idées « en tout genre », et c’est le cas de le dire. Le thème de l’atelier auquel j’ai assisté le jeudi : « Transphobie et propagande d’extrême droite : la conquête des droits comme contre-offensive ». Question de genre donc !

Ce sont principalement les commissions thématiques qui préparent ces rencontres. Elles sont nombreuses chez les écologistes, 40 au dernier recensement : Antiracisme, Biodiversité, Postcroissance,… et pour ce qui concerne cet atelier, la commission LGBTQIA+. Pour les non connaisseurs, Lesbiennes, Gays, Bisexuel·le·s, Trans, Queer, Intersexué·e·s, Asexuel·le·s, le + permettant d’inclure toutes les autres possibilités de genre … l’imagination humaine n’a pas de limites. Il faut un bon dictionnaire pour s’y retrouver dans les affres de l’identité psy de nos contemporains. L’assistance sous un tipi et sur des sièges en carton comptait environ 60 personnes d’apparence normale, pas de drag queen. Notons en passant que les hétérosexuels, cisgenres et autres dyadiques n’ont pas encore leur groupe de travail chez les Verts.

L’écolo Mélanie Vogel est à la tribune, on précise bien « en tant que lesbienne » bien qu’elle soit aussi sénatrice. Élie Bouet, est à la tribune. Normal, il est référent LGBTQIA+ au bureau confédéral du Planning familial. Rappelons que lors de son congrès début novembre 2022, ce mouvement a acté une ligne « intersectionnelle » au détriment d’une orientation universaliste. Puisqu’il faut traduire chaque mot, « intersectionnalité » est un concept récent utilisé dans les études de genre qui souligne la multiplicité des discriminations.

Le message répété par tous les conférenciers sans exception est clair, il faut lutter contre la transphobie, ce serait le cheval de Troie d’une extrême droite anti-homo, patriarcale, et ouverte à toutes les discriminations. Donc condamnation de l’extrême droite et valorisation des LGBT, même combat, c’est dans l’ADN des écolos. L’évolution sociétale fait évoluer la loi, vivement qu’il y ait des parlementaires trans. Les droits humains comporteraient nécessairement le droit de changer de sexe à tout âge. Etc. Le public est acquis, on ne se pose pas de question, on n’en pose pas, aucune voix dissonante ne se fait entendre. Le problème politique qui a été évoqué lors de cet atelier, c’est le projet de loi de la sénatrice Jacqueline Eustache-Brinio (LR) qui vise à encadrer les pratiques médicales dans la prise en charge des mineurs en questionnement de genre. Transmis à l’Assemblée nationale le 23 juillet 2024 :

« Dans le cadre de la prise en charge de la dysphorie de genre, il est interdit de prescrire au patient mineur des traitements hormonaux tendant à développer les caractéristiques sexuelles secondaires du genre auquel le mineur s’identifie. Il est également interdit de réaliser sur un patient mineur des actes chirurgicaux de réassignation de genre. »

Précisons, puisque en matière de genre humain l’affaire est très compliquée, que le terme « dysphorie de genre » décrit le sentiment de détresse ou de souffrance qui peut être exprimé parfois par les personnes dont l’identité sexuée ne correspond pas au sexe qui leur a été assigné à la naissance. On aurait du échanger longuement sur le cas des mineurs alors qu’il y a irréversibilité des « transitions de genre ». Je note pourtant que cet aspect juridique important n’a lui aussi soulevé aucun débat ce 22 août.

Enfin, on ne voit pas pourquoi le déni de réalité devrait être idéalisé lorsqu’il s’agit de biologie, mais combattu lorsqu’il s’agit de « vérités alternatives » à la Trump. D’autant plus que cette focalisation sur une « question de société » s’opère au détriment de toute considération des rapports de plus en plus difficiles entre les humains et la nature. L’écologie c’est le sens des limites, un sentiment qui se perd dans une société où tout semble techniquement possible. Avec le combat LGBT, c’est le ressenti des personnes qui compte, et là il y a encore moins de limites.

Pour un parti écologiste, y a-t-il en définitive un intérêt politique de soutenir la cause trans ? Parler LGBTQIA+ permet-il l’expansion de l’écologie ou fait-il au contraire le lit de l’extrême droite quand on devient par son extrémisme sociétal une cible d’attaque ? Certes la discrimination est alimentée par l’extrême droite. Mais le fait d’être transsexuel empêche-t-il de voter Rassemblement national ? Devenir LGBT fait-il de vous un écolo ? Ne simplifions pas la réflexion socio-politique.

Annexe : Un article récent du MONDE1 fait le panégyrique d’une femme en couple avec ce qui a l’apparence d’un homme qui, en réalité, est à l’origine une femme en parcours de transition de genre, avec mammectomie et prise de testostérone. La femme-femme a eu un bébé, la femme-homme attend avec impatience d’en avoir un à son tour, elle a gardé son utérus. Un commentaire sur lemonde.fr  : « Tout ce bricolage est un formidable terreau pour l’extrême droite. La déconstruction aux forceps du réel, soi-disant pour protéger une minorité, ne fait qu’accentuer la perte de repères et nous mène droit vers une dystopie où les progressistes modérés seront exsangues. » A méditer…

Michel Sourrouille

article qui est aussi édité sur le site des JNE

https://www.jne-asso.org/2024/09/03/parler-trans-et-sans-debat-aux-journees-dete-des-ecologistes-par-michel-sourrouille/

1https://www.lemonde.fr/intimites/article/2024/08/25/amelie-et-nathan-politiquement-c-est-extremement-fort-d-etre-enceint_6294144_6190330.html

Parler « trans » et sans débat aux journées d’été Lire la suite »

Thierry Beaudet, premier ministre par défaut

Nous faisons le pari que la rumeur deviendra très vite réalité. C’est le président du CESE, Thierry Beaudet, qui va devenir premier ministre par la grâce d’Emmanuel Macron. Le choix de se détourner d’un profil politique au profit d’une personnalité issue de la société civile ne fait que confirmer le blocage d’une Assemblée nationale sans majorité possible. Faisons la fiche de présentation de Thierry.

Cet instituteur de formation, sans doute proche de la gauche par ses choix associatifs, a été un administrateur sans idéologie préétablie. Ancien président de la Fédération nationale de la Mutualité française, il est réputé réputé proche des partenaires sociaux. Thierry Beaudet a été élu Président du CESE le 18 mai 2021, avec 163 voix pour sur 172 suffrages exprimés. Cela témoigne d’une compétence certaine pour bâtir un consensus, mais 95 % des voix est un score qu’il n’atteindra jamais devant les députés. Sur sa fiche wikipedia comme dans une recherche google, il n’y a aucune mention d’un quelconque intérêt pour la cause écologique. Il va bien s’entendre avec Macron sur cette question sans réponse.

Par contre c’est un bon connaisseur des dossiers. Il a supervisé avec le CESE les travaux de la Convention citoyenne sur le climat. Il aussi coordonné la Convention citoyenne sur la fin de vie. En 2020, il s’était prononcé en faveur du « droit de choisir une fin de vie digne ». En tant que président du CESE, il a d’ailleurs été invité par Macron à un repas sur cette question le 22 février 2023. C’est là où ils ont fait connaissance de plus près.

Thierry Beaudet peut aussi aligner de grandes phrases qui n’auront validité que si on commence à les appliquer concrètement : « Les rêves d’un « monde d’après » plus juste et plus vert ont laissé place à une certaine forme de lassitude, d’amertume, et d’inquiétude sur la dette que nous laisserons peser sur les prochaines générations. A cela s’ajoute l’urgence d’agir pour anticiper et préparer les transitions qui s’imposent, notamment écologique, pour qu’elles constituent des opportunités et non des facteurs d’inégalités ou de repli. Je souhaite un CESE qui cultive son sens du dialogue, son sens du futur et celui du projet partagé. Alors que partout nous observons des acteurs politiques qui cherchent à s’opposer pour se distinguer, ici au CESE nous avons le souci de la convergence des points de vues. »

Alea jacta est.

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Le CESE, une Chambre du futur ?

Extraits : A quoi sert le CESE (Conseil économique, social et environnemental) ? L’institution est chargée de conseiller les pouvoirs exécutif et législatif mais son avis n’est que consultatif. Le mardi 9 avril 2019, la section de l’environnement propose une nouvelle trajectoire de la taxe carbone avec des aides pour les plus précaires. « Les conditions ne sont absolument pas réunies pour le faire à court terme », balaye la secrétaire d’Etat à la transition écologique, Emmanuelle Wargon. Qu’importe, l’avis est largement adopté. Créé en 1925, le conseil est inscrit dans la Constitution à la Libération et en 2008 inclut les organisations environnementales. Une réforme institutionnelle, annoncée par Emmanuel Macron, satisfaisait les écologistes : « Le CESE doit devenir la Chambre du futur, où circuleront toutes les forces vives de la nation… »

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Les Écologistes, parti institutionnel ET libertaire

Journées d’été des Écologistes, 22 au 24 août 2024

Je suis membre des JNE, Journalistes-écrivains pour la nature et l’écologie. J’étais donc invité à ce titre à couvrir les Journées d’été des Écologistes (ex EELV) à Tours du 22 au 24 août 2024. Réunir 3 600 personnes autour de 66 ateliers, des forums, des formations et des stands permet à un peuple écolo en formation de se retrouver, d’échanger, de réfléchir. Aux lendemains d’une législative qui a permis paradoxalement la constitution d’un bloc réunissant écologistes, socialistes et communistes, les Journées d’été (JDE) ont été une bonne occasion de célébrer cette avancée sous différentes formes : discours de la secrétaire nationale Marine Tondelier, étoile montante de l’écologie politique, prestation de Lucie Castets, candidate du Nouveau front populaire à Matignon, plénière« Géopolitique du chaos ou géopolitique du climat », etc. L’écologie est en marche.

Une bonne partie du programme des JDE découle des contraintes d’un parti, parler politique, mécanismes d’une alliance, combat contre l’extrême droite, etc. Normal. J’ai été impressionné par le nombre d’élus écolos qui participent aux rencontres et par leur niveau de connaissance des dossiers. L’écologie institutionnelle fait son chemin, mais au risque que les problématiques de l’administration d’un pays ne l’emportent sur l’action écologique. Prenons un exemple. J’ai été très surpris que la commission « paix et désarmement », option traditionnelle des écologistes, soit mise en concurrence directe avec une nouvelle commission, dite « défense », créée en avril 20241 : il faudrait renforcer nos politiques régaliennes, il faudrait mettre un terme aux agressions russes… La commission Paix et Désarmement avait souhaité qu’un groupe de travail dédié à la défense soit intégré au sein de la commission P&D, les porteurs de cette nouvelle commission « défense » ont refusé. J’ai donc à Tours assisté à un atelier orienté politiquement, intitulé « écologie et défense, impact sur les politiques municipales de la relocalisation et de la relance de la production d’armement ». Questionnement complexe qui n’a été traité par les intervenants que sous l’angle d’un nécessaire réarmement militaire ! Un spécialiste nous assène que le pacifisme entraîne son inverse : « Lorsqu’on cherche la paix à tout prix, on va renforcer par notre timidité l’agresseur et donc favoriser sa victoire. Poutine a été rassuré par la mollesse de l’Occident après qu’il ait envahi la Crimée…. Il ajoute que les antinucléaires favorisent la diffusion nucléaire. Le deuxième intervenant ne voit qu’une chose, il faut renforcer les mesures de protection des sites dangereux. Lui succède un membre de la commission « défense » qui est aussi un employé d’un complexe de fabrication d’armes (Nexter). Il se désole qu’après la réindustrialisation actuelle pour soutenir l’Ukraine, il y aura plus tard des suppressions d’emploi. La député écolo Cyrielle Chatelain, membre du groupe parlementaire sur la défense, se dit pacifiste, mais il faut bien qu’on livre des armes à l’Ukraine par respect des règles internationales d’intégrité territoriale ! Que les conflits armés soit une menace pour l’équilibre écologique de la planète, il n’en a jamais été question. L’écologie « réaliste » l’emporte sur l’écologie fondamentaliste, l’écologie superficielle sur l’écologie profonde : il faudrait s’adapter au monde tel qu’il est et non au monde tel qu’on voudrait le voir devenir.

L’autre aspect qui détériore le message écologiste des JDE, c’est la libéralisation des mœurs dont les Verts se sont fait traditionnellement les propagandistes. Dès leur création en 1984, les Verts ont hérité de deux types de tendances. D’un côté un gauchisme issu de mai 1968 et bercé par les illusions du slogan « il est interdit d’interdire » ; de l’autre l’écologie scientifique qui s’intéressait au devenir des écosystèmes et qui a débouché sur l’écologie politique. Aux journées d’été, c’est l’optique libertaire qui avait le vent en poupe. Depuis toujours les Verts sont le seul parti favorables à la légalisation du cannabis et non à sa seule dépénalisation. Et à Tours, beaucoup de thématiques tournaient autour des problématiques à la mode : « Les politique féministes ça donne quoi (faut aider les familles monoparentales…) », « Les résistance locales aux lois immigration (comment faire des études supérieures en tant que réfugié syrien…) », « Le droit des femmes en Europe »… Le dialogue avec Judith Godrèche a attiré beaucoup de monde, le parcours des réfugiés LGBT était aussi au programme. Mais le rapport à l’écologie était complètement inexistant. Les commissions féminisme, immigration et LGBTQIA+ du parti, qui portent beaucoup des thématiques abordées aux Journée d’été, ne sont en fait que lobbying au service d’intérêts particuliers. La lutte contre les discriminations va de soi, mais elle n’a pas à faire de l’entrisme dans un parti. Puisqu’il est tout à fait compréhensible qu’un parti écolo n’ait pas de relation institutionnelle avec les associations environnementales, il est donc regrettable que le mouvement de libération des femmes, la cause transsexuelle ou les associations d’aide aux sans papiers aient leurs entrées officielles à l’intérieur d’un parti. Ce positionnement libertaire semble d’ailleurs une des raisons de l’animosité des électeurs par rapport aux Verts.

En résumé le message que l’écologie veut faire passer, une planète sauvegardée pour nos descendants et toutes les autres espèces vivantes, n’était pas l’axe principal du déroulé des journées d’été. Certes, il y a tellement de rencontres aux journées d’été que chacun pouvait trouver de quoi se satisfaire ; il y a même des ateliers qui s’approchent de la question écologique, le fret SNCF, l’apparition d’une classe écologique et son alliance possible avec les classes sociales, etc. Plusieurs stands permanents sont installés, les luttes locales, l’agriculture bio, Greenpeace…sont représentés. Je suis passé au stand des jeunes écologistes, on peut adhérer quand on a 15 à 30 ans. Mais quand je demande aux jeunes présents de dire à quoi pour eux correspond René Dumont, on n’obtient qu’un silence gêné. La formation à la pensée écolo n’est pas au programme. Il y avait pas très loin un stand de la Fondation de l’écologie politique (FEP), créée en 2012, mais cette instance se consacre à l’archivage, pas au débat d’idées.

Globalement on ne peut que constater que l’écologie avait une place marginale aux Journées d’été pour les deux raisons principales que nous avons développé précédemment, l’intégration des écologistes au pouvoir politique en place d’une part, l’exacerbation des considérations sociétales d’autre part. Il faudrait que l’écologie politique abandonne son aspect permissif pour atteindre sa maturité. D’autant plus que les crises socio-économiques et écologiques vont demander beaucoup d’efforts de la part de nos contemporains, et la notion de liberté individuelle va être fortement relativisée dans un avenir qui sera de plus en plus contraint.

Michel Sourrouille

NB : Un journaliste fait des choix éditoriaux, il approfondit certains thèmes et veut ignorer ce qui n’est pas conforme à la ligne éditoriale de son média ou à la mode du moment : le journalisme est toujours orienté. En tant que journaliste indépendant et membre des JNE, je suis écologiste avant tout. Et donc critique de ce qui ne me semble pas conforme à la défense de la cause écologique. En tant que militant politique, j’ai été successivement un adhérent des Verts, d’EELV et maintenant des Écologistes ; cela n’empêche pas normalement de pouvoir critiquer la ligne de la direction déterminée par les différentes commissions du parti et par son bureau.

NB : cet article a été mis en ligne sur le site des JNE :

https://www.jne-asso.org/2024/09/03/les-ecologistes-un-parti-institutionnel-et-libertaire-par-michel-sourrouille/

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Il y a les Verts rouges, les Verts noirs et les Verts verts…

extraits : Ma première réunion entre écolos m’a laissé un souvenir impérissable. Je n’y comprenais rien. Une vingtaine de personnes seulement, et je me perdais complètement entre les sous-tendances des différents courants. Un participant m’a expliqué en aparté. « Simplifions. Il y a les Verts rouges, les Verts noirs et les Verts verts. A partir de cette trame, chacun brode à sa façon. » Comme j’enseignais professionnellement la sociologie politique, j’ai tout compris. Il y avait les marxistes derrière le drapeau rouge, mais qui avaient senti tourner le vent de l’histoire : la victoire du prolétariat ne pourrait pas se faire sur les décombres de la planète. Et puis il y avait les pseudo-anarchistes derrière leur drapeau noir. Pour ma part, je me sentais Verts vert, écologiste avant tout, fondamentaliste diraient certains. Je n’ai pas mis très longtemps pour me rendre compte que mon orientation était et devait rester minoritaire….

Les Verts, un embryon de parti, un ramassis d’ambitions

extraits : Aux journées d’été des Verts, dont je ne loupais aucun exemplaire, c’était la grande kermesse. Cela allait des groupes d’échange les plus sérieux, autour de l’espéranto, jusqu’aux plus farfelus comme celui qui rassemblait les transsexuels et autres divers genres, en passant par le groupe femme qui parle des femmes : chacun dans sa chapelle. Sans oublier les fumeurs de pétards qui utilisaient la moindre occasion pour faire parler de la dépénalisation du cannabis….

  1. https://cf.eelv.fr/creation-dune-commission-defense-par-les-ecologistes/

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Présentation du site/blog biosphere (2005-2024)

En France rien de plus facile depuis la loi de 1901 que de fonder une nouvelle association : il suffit de deux personnes, de rédiger des statuts en indiquant principalement l’objectif de l’association et de les déposer à la préfecture. L’association « Biosphere » a donc été déclarée par Michel Sourrouille le 9 septembre 2004 dans le but de « défendre les intérêts de la Biosphère » ; la mention officialisée en est faite au JO du 2 octobre 2004, entre l’association « Amicale des chasseurs et propriétaires de Vaux-Lavalette » et l’association des « Marcheurs de Nieuil ».

La lutte environnementale passe rarement par la réflexion des chasseurs, elle passe plus sûrement par la marche plutôt que par la voiture ; elle reste malheureusement pour l’instant un activisme spécialisé de quelques-uns alors que ce devrait être une exigence globale pour tous. Mais nous n’avons pas cherché à recruter des adhérents, nous sommes devenus méfiants pour avoir trop connu la guerre des ego dans différentes associations et partis que nous avons fréquentés. Place donc à la seule action numérique soutenue par la contribution des Internautes !

Lire, Mon blog, un engagement de chaque jour

L’acte véritablement fondateur de nos interventions « dématérialisées »  résulte d’un événement relayé par les télévisions du monde entier, un énorme tsunami dans le Pacifique. Sur son blog nouvellement créé grâce au journal LE MONDE, Michel Sourrouille a alors écrit le 13 janvier 2005 un premier article qui mettait en parallèle le traitement sur-médiatisé des conséquences sur les humains du tsunami  et d’autre part une information marginalisée sur la disparition prochaine des primates….

Lire, solidarité avec les bonobos

Ce blog biosphere a été diffusé entre le 13 janvier 2005 et le 13 mai 2019 avec la référence « biosphere.blog.lemonde.fr ». Car avant la fin de l’année 2019, le groupe LE MONDE a envoyé à tous ses blogueurs le message suivant : « Ce service (les blogs abonnés) prendra fin le 5 juin 2019. Cette fermeture est liée aux évolutions techniques de notre site internet. Votre blog ne sera plus accessible à partir de cette date, et ses contenus, y compris les photos et textes, seront supprimés. Nous vous invitons à les sauvegarder le plus rapidement possible. »

Lire, Fin des blogs abonnés sur lemonde.fr, pourquoi ?

Nous avons tout d’abord cru à un canular. L’annonce était froide et impersonnelle, aucune explication n’était avancée pour cette suppression de masse, 411 blogs abonnés dont nous faisions partie. Contraints et forcés, nous avons œuvré pour que le contenu de notre blog soit sauvegardé et durablement accessible à tous, à savoir à l’époque 4329 articles et plus de 9740 commentaires. Notre blog biosphere a définitivement quitté les serveurs du monde.fr le 13 mai 2019.

Nous avons migré vers la Coopérative d’hébergement numérique « ouvaton.org » que nous utilisions déjà pour notre site www.biosphere.ouvaton.org. Grâce à un amoureux de la programmation, l’association Biosphere s’était en effet dotée d’un site à partir du 28 avril 2005 pour mettre à disposition du public un centre de documentation des écologistes constitué des archives personnelles de Michel Sourrouille.

Un lien permanent a été mis en place entre le blog, centré sur l’actualité, et le site de documentation…

Le réseau de documentation des écologistes (le site)

La page ACCUEIL donne en colonne de droite quelques indications sur ce qui apparaît comme le mouvement le plus prometteur pour l’écologie, les communautés de résilience. La colonne de droite récapitule tout ce qui est publié de façon quotidienne sur notre blog biosphere. En bandeau, un certain nombre de références.

La BIBLIOTHEQUE contient des résumés de plus de 200 livres consacrés à l’écologie.

Une rubrique complémentaire, SPIRITUALITES, se consacre aux livres ayant trait au changement de perception dans le rapport nature/culture, mais aussi à l’idéologie de la non-violence.

Un LEXIQUE assez complet permet de naviguer entre « acteurs-absents » et « vitesse généralisée ».

Cinq REPERES font une synthèse possible de la pensée écolo, allant de la plate-forme de l’écologie profonde (une philosophie) à la Charte française de l’environnement (un texte constitutionnel).

D’autres fonctions sont disponibles, à vous de les découvrir en allant sur le site.

Le point de vue des écologistes (le blog)

Notre blog biosphere a pour objectif de présenter « le point de vue des écologistes ». Tâche de Sisyphe ! Tout ce que nous écrivons est susceptible d’être rectifié ou compléter par des commentaires directs, soumis seulement à modération a posteriori. De notre côté nous essayons sincèrement dans nos analyses de correspondre à toutes les conditions ci-dessous.

  • prendre le temps de la réflexion
  • posséder des connaissances de base en matière de philosophie, de sciences économiques, de sociologie, d’histoire…
  • avoir la capacité de se remettre en cause, ce qui nécessite une prise de distance avec soi-même
  • faire preuve d’une écoute de l’autre, être ouvert à une argumentation différente de la sienne
  • accéder à une maîtrise de ses affects, de ses sentiments personnels, de ses préjugés et a priori
  • adopter une démarche scientifique : c’est vrai, mais uniquement tant qu’on ne m’a pas démontré le contraire
  • Chercher à approfondir ses connaissances par le choix de ses lecture, de sa fréquentation des médias
  • Ne pas être prisonnier de sa fonction sociale (son métier, ses responsabilités familiales ou politiques…)

L’expérience montre qu’une telle approche, complexe si ce n’est compliquée, a beaucoup plus de difficulté à se généraliser qu’une dérive de type religieuse ou un comportement de type fasciste. Les simplismes attirent les foules alors que les raisonnements étayés font fuir les masses. Pourtant une démocratie ne peut délibérer à bon escient qu’avec des citoyens éclairés.

lire 7000 articles sur ce blog biosphere (avril 2023)

Malgré tous nos efforts constants de contenu, un article au moins chaque jour de l’année, nous reconnaissons que la fréquence de visite sur le blog est encore modeste. Mais nous espérons avoir contribué à accroître l’intelligence collective autant qu’il est possible.

On peut nous écrire 

biosphere@ouvaton.org

On peut s’abonner à notre mensuel (ici dans la colonne de gauche)

On peut faire connaître autour de soi notre existence….

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Nos articles quotidiens en août 2024

A chacun d’ouvrir la ou les problématiques de son choix…

Un avenir incertain

L’histoire humaine, une succession de fantasmes

Déni de la catastrophe, une erreur commune

Catastrophisme inopérant, catastrophe advient

Bientôt la crise ultime, qu’on l’attende ou non

Pacte pour l’avenir, garder l’esprit critique

La question écologique

L’écologie au MONDE, une bataille idéologique

Paul Watson, un écoguerrier pourchassé

Naissance d’un peuple écolo, inéluctable

Wilderness, le besoin de nature sauvage

Carbone fossile ou vivant, rien ne va plus

Pour une forte hausse du prix de l’essence

La question démographique

Généalogie : notre ancêtre, le dipneuste

SURPOPULATION… aucun pays n’est à l’abri

Danemark, surpopulation dans le futur

Épidémies, la fatalité du grand nombre

La guerre, recherche de l’espace vital

Camille Étienne et la question démographique

Jean-Marc Jancovici, 1 milliard d’humains ?

Questions socio-économiques

Avantages comparatifs et échec de la mondialisation

Gilles Lacan, résilience et protectionnisme

Questions politiques

Kamala / Trump, dix à zéro (au moins)

La démocratie prend un mauvais tournant

Ukraine/Russie, parlons objection de conscience

Les JO, pas écolo

JO 2024, le dernier des jeux olympiques, enfin

Les JO 2036 en Inde, une histoire de fric

JO. Nationalismes contre Universalisme

Léon Marchand entre dans la légende olympique

non aux JO, oui au sport qu’on pratique soi-même

questions sociétales

Alain Delon est mort, peu m’en chaut

L’« Ultime Liberté », choisir sa mort

Le smartphone nous pourrit la vie

Quelques personnalités à connaître

Ambroise-Rendu, pionnier du journalisme écolo

Michel Maxime Egger, une spiritualité inspirée

Albert Jacquard découvre la surpopulation

Tout savoir sur l’ethnologue Cl. Lévi-Strauss

Pour échanger ou abonner une connaissance

biosphere@ouvaton.org

Merci de votre attention,

et faites connaître notre blog biosphere

merci

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Déni de la catastrophe, une erreur commune

Il y a une réalité des temps présentsle déni de la catastrophe gagne du terrain, et une optique à plus long termece sera la catastrophe qui servira de pédagogie.

Dominique Bourg et Nicolas Bouleau : « Plus la planète se dégrade, plus il est politiquement payant de dénier la situation. Comment comprendre un tel état de choses ? Les notions quotidiennes sont comme « saturées » car liées à une expérience directe et récurrente ; elles s’imposent comme une évidence. Il en va autrement avec les concepts « insaturés », ils ne sont illustrés par aucune expérience directe, mais renvoient à des concepts abstraits. En matière d’écologie, divers concepts scientifiques comme « dérèglement climatique » ou « extinction de la biodiversité », restent insaturés. Le dérèglement climatique exige de réduire nos émissions, de manger moins de viande, de prendre le vélo et de ne plus prendre l’avion ; et le tout pour des raisons étrangères à nos expériences présentes. Les propos compliqués et abstraits des scientifiques ne font pas le poids. Ce décalage est politiquement mis à profit par les populistes et l’industrie…. »

Le point de vue des écologistes

La mise en garde n’est pas nouvelle. Lors d’une allocution à l’ORTF, le présidentiable René Dumont constatait le 19 avril 1974  : « Nous les écologistes, on nous accuse d’être des prophètes de malheurs et d’annoncer l’apocalypse. Mais l’apocalypse nous ne l’annonçons pas, elle est là parmi nous, elle se trouve dans les nuages de pollution qui nous dominent, dans les eaux d’égout que sont devenues nos rivières… »

Depuis, nous avons vécu 50 ans de déni, et dans 50 ans la catastrophe sera notre expérience quotidienne, elle sera « saturée », complètement saturée ! Aujourd’hui en 2024, la sensibilité écologique a certes progressé, mais les politiques croissancistes restent suicidaires. Alors ce sera l’accumulation de catastrophes qui servira de pédagogie.

Prenons une récente étude de l’Université du Michigan (22 août 2024) qui nous projette en 2070 : « Avec la croissance de la population humaine, plus de la moitié des terres de la planète ressentira une augmentation de la superposition entre humains et animaux d’ici 2070. Cette superposition accrue entre humains et faune pourrait engendrer plus de conflits. Cette superposition sera principalement entraînée par la croissance démographique des humains, plutôt que par le changement climatique. Les chercheurs ont remarqué que les zones avec une forte superposition humain-faune en 2015 et 2070 sont concentrées dans des régions à forte densité de population humaine, notamment en Chine et en Inde. En Amérique du Sud, la richesse en mammifères devrait diminuer de 33 %, celle des amphibies de 45 %, des reptiles de 40 % et des oiseaux de 37 %. En Afrique, on prévoit une baisse de 21 % pour les mammifères et de 26 % pour les oiseaux. Une réponse serait la création de zones protégées avec un accès humain restreint. Cependant, cela devient de plus en plus difficile à réaliser, car ces endroits se font rare… »

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pédagogie de la catastrophe (2007)

extraits : En ce qui concerne le grand public, le message qui résulte du tumulte médiatique est sans doute que personne ne sait vraiment plus ce qu’il sait. Certains se moquent des « prophètes de malheur » en invoquant le bon sens et la sagesse populaire. D’autres sont joyeusement irresponsables et ne retiennent que les perspectives positives du réchauffement global de la planète. Pour répondre à la nature chaotique des discours, et notamment pour les campagnes à destination du grand public, le changement climatique doit être considéré comme quelque chose d’indiscutable et de réel, les actions individuelles comme efficaces. Ensuite, le gouffre entre le gigantisme du phénomène et les petits gestes doit être comblé….

Pédagogie de la catastrophe n’est pas catastrophisme (2014)

extraits : « Le terme de « pédagogie de la catastrophe » me semble trop fort et peu adapté. Je suis globalement inquiète sur l’avenir  mais  le catastrophisme ne peut, selon moi convenir pour les enfants ou même les jeunes à qui nous laissons un monde difficile, ce n’est pas à eux de porter ce fardeau que nous n’avons su assumer; alors pédagogiquement, pour moi, il ne s’agit pas de masquer les choses mais de voir aussi le verre à moitié plein. Leur avenir professionnel est déjà tellement sombre… »

Serge Latouche et la pédagogie des catastrophes (2018)

extraits : « Lorsque j’ai commencé à prêcher la décroissance, j’espérais que l’on puisse bâtir une société alternative pour éviter la catastrophe. Maintenant que nous y sommes, il convient de réfléchir à la façon de limiter les dégâts. En tout cas, la transition douce, je n’y crois plus. Seul un choc peut nous permettre de nous ressaisir. Je crois beaucoup à la pédagogie des catastrophes – dans ces conditions, le virage peut être très rapide. L’histoire n’est pas linéaire… »

Catastrophisme inopérant, catastrophe advient (2024)

extraits : Aujourd’hui on préfère parler dans les pays développés de « la fin du mois » (le court terme) plutôt qu’aborder « la fin du monde » (le long terme). La catastrophe écologique actuellement en œuvre a pour cause essentielle cette incapacité de l’espèce humaine à raisonner sur l’avenir, à anticiper les drames à venir. Le réchauffement climatique, la déplétion des ressources fossiles, le stress hydrique, l’épuisement des ressources halieutiques, la chute de la biodiversité, on n’en parle jamais de telle façon qu’on se sente personnellement concerné. Les impacts des changements écologiques sur nos vies se font encore peu sentir, nos démocraties représentatives restent donc de marbre. La seule chose dont on peut être certain est que le long terme finit toujours par l’emporter sur le court terme….

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Paul Watson, un écoguerrier pourchassé

Paul Watson est un adepte de l’« agressivité non violente » pour la défense des baleines : sabotage de navires à quai, blocages d’hélices, traque de bateaux pratiquant la pêche illégale afin de les orienter vers des ports où ils seront contrôlés ou de recueillir des images… Les méthodes de sa nouvelle ONG, Sea Shepherd Origins (2022), lui valent le ressentiment des pêcheurs et des accusations d’extrémisme. Pour le Japon, c’est un homme à abattre.

Le déroulé des évènements

21 août 2024.  Paul Watson maintenu en détention provisoire au Groenland

Le tribunal du Groenland a décidé le 15 août du maintien en détention jusqu’au 5 septembre de l’américano-canadien… La Haute Cour du Groenland a rejeté, mardi 20 août, le recours… Paul Watson a déclaré à l’AFP que son maintien en détention augmentait la pression sur le Japon pour mettre un terme à « ses activités illégales de chasse à la baleine ».

1er août 2024. Le Japon demande l’extradition du militant écologiste Paul Watson (2024/08/01)

Le militant est recherché par le Japon pour avoir causé des dommages lors de deux incidents survenus dans l’océan Antarctique en 2010 à l’encontre d’un navire baleinier japonais.

10 mai 2024. Le Japon continue de développer la chasse à la baleine (2024/05/10)

Tokyo s’apprête à ajouter le rorqual commun à la liste de baleines que ses pêcheurs peuvent chasser. La décision confirme sa volonté de promouvoir cette activité malgré les critiques. Le rorqual commun est le deuxième plus grand mammifère vivant. Il est classé « vulnérable » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). L’effondrement des populations de baleine a conduit la Commission baleinière internationale (CBI) à décréter en 1986 un moratoire sur la chasse à la baleine. En 1988 des dérogations autorisent le Japon à se livrer à cette activité sous le couvert d’études scientifiques. Depuis la reprise de la chasse ses pêcheurs ont pris plusieurs milliers de baleines, un niveau jugé disproportionné pour de simples recherches. En 2014, l’Australie a obtenu la condamnation du Japon par la Cour internationale de justice (CIJ). Les critiques et les incidents répétés avec les ONG ont amené le Japon à quitter la CBI et à reprendre en 2019 la chasse commerciale dans sa zone économique exclusive.

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l’écoterroriste Paul Watson (2010)

extraits : Les écoguerriers sont trop peu nombreux. LeMonde du 8 avril 2010 fait de la publicité pour Paul Watson, écoguerrier des mers. Tant mieux ! Paul Watson a commencé tôt. A 10 ans, dans son petit village de pêcheurs du Canada, il nageait avec les castors. Une année, ils ont disparu, capturé par les trappeurs. Paul a détruit tous leurs pièges. Acte violent ou non-violence ? Il ne s’attaquait pas aux personnes, mais aux moyens d’agir de ces personnes. Aujourd’hui il peut couler des navires ou être coulé, lancer des chaînes dans les hélices, entraver des activités commerciales. Est-ce de la violence ?

Ecoterrorisme et écoguerriers, le cas Paul Watson (2012)

extraits : L’ONG Sea Shepherd (« berger des mers ») a envoyé par le fond bon nombre de bateaux. Le capitaine Paul Watson et ses bateaux ont affronté des baleiniers soviétiques ou japonais, les braconniers sur toutes les mers du globe… sans jamais faire de morts. Mais pour les Japonais, dont il combat sans relâche la pêche à la baleine en Antarctique, c’est un « écoterroriste ». Prétextant des faits remontant à 2002, Paul Watson est arrêté en 2012 par les autorités allemandes à cause d’un mandat d’arrêt émis par le Costa Rica. Une nouvelle procédure sans doute totalement fabriquée par le Japon….

Un terroriste comme nous les aimons, pirate Paul Watson (2013)

extraits : Certains le classent parmi les terroristes, il se décrit comme un pirate, il est pour nous un écoguerrier, un eco-warrior, un défenseur farouche des océans. Paul Watson décrivait ainsi ses motivations dans un livre : « Etre écologiste, c’est faire partie du continuum de la vie. L’écologie profonde place la vie au centre de toutes choses – pas la seule vie humaine, la vie dans son ensemble. Donc oui, je me considère comme appartenant à cette mouvance parce que je soutiens que la biosphère est plus importante que les gens. Ce que je veux dire, c’est que protéger la nature, c’est protéger l’humanité. Ce n’est pas un parti pris anti-humain, c’est juste une approche réaliste. Chaque espèce que nous menons à l’extinction envoie un ricochet dans le futur avec un incroyable impact négatif. Agir avec Sea Shepherd (pour protéger les baleines)….

Paul Watson : Earthforce (manuel de l’écoguerrier) (2015)

extraits : « Nous, humains, ne sommes que d’humbles passagers du vaisseau spatial Terre. Nous passons le plus clair de notre temps à nous divertir. Nous y avons pris tellement d’aise que nous proliférons jusqu’au point de nuire au système terrestre de maintien de la vie. Plus précisément, nous détruisons l’équipage qui assure le fonctionnement du système : les bactéries, les algues, le plancton, les arbres, les plantes, les vers, les abeilles, les mouches et les poissons. Ils sont insignifiants à nos yeux. En réalité ils valent bien plus que nous. Les vers valent bien plus que les êtres humains. Les abeilles et les fourmis, les arbres et les poissons aussi. Pourquoi cela ? Parce que nous avons besoin d’eux pour survivre mais qu’eux n’ont pas besoin de nous….

Criminalisation des mouvements écolos, erreur (2024)

extraits : Un rapport des Nations unies publié le 28 février 2024 s’inquiète d’une « nette augmentation de la répression et de la criminalisation » des actions pacifiques de désobéissance civile en Europe. Le rapport synthétise un peu plus d’un an de collecte d’informations dans les pays européens signataires de la convention d’Aarhus sur l’accès à l’information, la participation du public au processus décisionnel et l’accès à la justice en matière d’environnement.

À lire, Capitaine Paul Watson: Earthforce (manuel de l’écoguerrier)

extraits : « L’écologie est la cause la plus juste et la plus morale, elle représente les intérêts de tous les êtres vivants de la Terre. D’un côté il y a les priorités anthropocentriques à court terme. Nous choisissons d’être du côté de la Terre à long terme. L’écoguerrier est un biocentriste. Il sert la biosphère. La protection et la conservation de la Terre sont la priorité absolue de l’écoguerrier. Vous devez être prêt à tout risquer, y compris votre vie et votre liberté, pour défendre son intégrité sacrée. Vous pouvez y parvenir uniquement si vous croyez véritablement au caractère sacré de la Terre, de la nature et de la vie sauvage. Si les forêts de séquoias sont sacrées, alors nous devons considérer leur destruction comme blasphématoire. Pour un éco-guerrier, un séquoia est plus sacré qu’une icône religieuse, une espèce de papillon plus précieuse que les bijoux de la couronne, et la survie d’une espèce de cactus est plus importante que la conservation des pyramides. Politiquement, il n’y a pas de gauche ni de droite car les conséquences d’une catastrophe écologique globale affectent l’ensemble de l’humanité. Les militants écologistes sont peut-être pénibles et chiants pour les autorités en place aujourd’hui, mais, pour les peuples à venir, nous serons des ancêtres respectés. Les militants écologistes représentent la majorité des humains parce que nous représentons tous ces milliards de personnes qui doivent encore naître dans les dix mille ans à venir et plus. En outre les écologistes représentent les milliards d’individus des dix millions d’espèces également citoyennes de la Terre…. »

Actes sud 2015, domaine du possible, 190 pages, 18 euros
Première version en 1993, Earthforce ! A Guide to Strategy for the Earth Warrior

Paul Watson, un écoguerrier pourchassé Lire la suite »

Parti écolo [et/ou] associations environnementales ?

Quels choix pour l’écologie ?

Parti, ou mouvement associatif, ou les deux ?

A l’occasion des Journées d’été du parti « Les Écologistes », l’un de nos adhérents revient sur la question des relations entre parti et associations. La candidature de René Dumont à la présidentielle de 1974 est issue des  associations environnementales dont l’AJEPNE (aujourd’hui JNE, Journalistes-écrivains pour la nature et l’écologie) fut l’une des chevilles ouvrières.

(article initialement paru sur le site des JNE)

Aux Journées d’été du parti devenu récemment « Les Écologistes », j’ai été accrédité en tant que journaliste au titre des JNE. Trois jours au milieu des ateliers et différents forums d’un rassemblement pour lequel il y avait 3 600 inscrits pour un budget de 200 000 euros. Atmosphère sympa, des tipis et des yourtes comme salles de réunion (facture de 45 000 euros), des toilettes sèches et, pour les urinoirs, récupération immédiate de l’urine. Ambiance à la fois studieuse et conviviale, beaucoup de jeunes et de vieux militants, monnaie locale (le tournesol), mais uniquement pour la buvette. Cadre enchanteur, l’île Balzac, au milieu du Cher. Un des panneaux relatant l’origine de l’écologie politique faisait bien mention que les JNE et les Amis de la Terre avaient été à l’origine de la candidature de René Dumont lors de la présidentielle de 1974. Faisons donc un retour sur le passé pour mieux envisager l’avenir.

Jean-Philippe Beau-Douëzy, membre des JNE dès avant la présidentielle de 1974 (NDLR : et toujours adhérent aujourd’hui), estimait que l’association était un lieu d’intenses débats entre conservationnistes et « écologistes politiques », un espace unique dans lequel la communication, le journalisme, l’activisme, le militantisme, étaient liés dans un vortex humaniste. Mais la présidentielle 1974 fut la seule occasion pour laquelle l’association se mêla officiellement à la politique. Cinquante ans plus tard, j’essaye d’aborder le problème de fond, les relations entre parti écolo et associations environnementales. Symbiose, séparatisme ou interrelation ?

Si les associations environnementalistes découlent des inquiétudes de l’écologie scientifique, l’écologie politique découle historiquement de l’action associative. Tout a commencé en France au début du mois de décembre 1973 (1), au cours d’une réunion de ce qui s’appelle alors l’Association des Journalistes et Écrivains pour la protection de la nature et de l’environnement (AJEPNE) : « Et si on présentait un candidat aux présidentielles de 1974 ? » Après la mort de Georges Pompidou le 2 avril 1974, l’idée se concrétise au sein des Amis de la Terre, de l’AJEPNE et d’autres associations, débouchant sur la candidature de René Dumont à l’élection présidentielle. Voici quelques associations signataires pour cette candidature : Comité antinucléaire de Paris ; Combat pour l’homme ; Droits du piéton ; Écologie et Survie ; Fédération des usagers des transports ; Association pour la protection contre les rayonnements ionisants ; Comité de sauvegarde de Fessenheim et de la plaine du Rhin ; Nature et Vie ; Maisons paysannes de France ; Défense et protection des animaux ; Front occitan, etc. (2). Tout au long de sa campagne électorale, Dumont sera le représentant des associations écologiques qui le soutiennent. Les présupposés de la campagne de René Dumont étaient clairs, le simple résultat d’un constat : « à chaque élection, des écologistes en colère vont trouver les candidats des divers partis politiques. Ils sont reçus avec… une certaine condescendance. Voilà pourquoi le mouvement écologique devient politique. » Il fallait écologiser les politiques, mais aussi politiser les écologistes.

Pour le système marxiste, les syndicats étaient la courroie de transmission du Parti communiste, association et parti étaient indissociables. Mais il s’agissait d’un lien de subordination, le politique dicte sa loi. Pour la cause écologique, c’est le contraire : le mouvement associatif veut peser sur les décisions politiques, que ce soit en 1974 ou aujourd’hui. Il en a souvent les compétences, mais aussi le poids du nombre. Les Écologistes en tant que parti politique avaient 11 106 adhérents en octobre 2023, WWF France compte 220 000 donateurs et des milliers de bénévoles, Greenpeace a pu compter jusqu’à plus de 240 000 adhérents, etc. La synergie paraît nécessaire, elle est actuellement absente.

Un parti politique qui veut porter la cause écologique ne peut que s’appuyer sur le mouvement environnementaliste global. Il semble logique qu’un parti écolo soit en symbiose avec les associations qui œuvrent sur le terrain. Ce genre d’obligation est d’ailleurs inscrit dans les statuts du PS : « Les membres du Parti doivent appartenir à une organisation syndicale de leur profession et au moins à une association, notamment de défense des droits de l’homme »… (article 2.4). Le socialisme est issu d’un mouvement dont la classe ouvrière est à l’origine. Par analogie, une participation à une association environnementaliste devrait être obligatoire quand on se veut militant de l’écologie politique. Attention, cela ne veut pas dire que si on est membre d’une association, on est obligé d’appartenir à un parti ! Personnellement, je suis depuis longtemps membre d’un parti politique, mais aussi adhérent de différentes associations écolos. Dire et faire devraient à mon avis être en concordance. Pour la petite histoire, quand j’étais membre d’un groupe de réflexion sur l’avenir d’EELV. j’ai proposé d’instaurer à l’image du PS cet engagement double dans les statuts ; on m’a asséné : « Cette double appartenance, on n’en veut pas, notre liberté avant tout » !!!

Quant au contenu même de ces Journées d’été 2024, je ferai un autre article… « Les Écologistes » en tant que parti, plutôt libertaire ou plutôt écolo, pas facile de trancher !

Michel Sourrouille

(1) dès les législatives de mars 1973, un candidat écologiste, Henri Jenn, s’était présenté à Mulhouse sous les couleurs du mouvement Ecologie et Survie, avec Solange Fernex comme suppléante. On a déploré récemment le décès de cette figure de la défense de la nature en Alsace.

(2) A vous de choisir : l’écologie ou la mort. La campagne de René Dumont et ses prolongements, Editions Pauvert, 1974.

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L’écologie au MONDE, une bataille idéologique

Dans le contenu du journal LE MONDE, il aura fallu la persévérance de quelques reporters pionniers, dès les années 1970, pour que les enjeux environnementaux se fraient un chemin parmi les sujets politiques et internationaux. Voici un résumé de l’article La longue bataille du climat dans les pages du « Monde » :

« Il serait trompeur de raconter que LE MONDE, né le 18 décembre 1944, a toujours été aux premières loges des grandes questions environnementales. Au premier rapport sur les limites de la croissance, publié en 1972 – dit « rapport Meadows » –, le journal réserve un traitement minimal et sceptique. Dans un très court article, quelques lignes en page 18, titré « La fin du monde en 2100 ? », Jean-Louis Lavallard souligne que « ce rapport est loin de faire l’unanimité » et que « les méthodes utilisées sont critiquées, ainsi que les conclusions ». Les tribunes publiées dans la foulée par le quotidien s’inquiètent, dans leur quasi-totalité, du « catastrophisme » des « futurologues » du Club de Rome.

Marc Ambroise-Rendu, entré au journal en 1974, se trouvait toujours « un peu seul dans son coin ». Il sera suivi dans cette démarche par son successeur, Roger Cans, qui témoignera de la difficulté à imposer ce type de sujet dans la rédaction. Les questions écologiques, réduites à la protection de la nature, sont alors considérées par une partie du journal comme une curiosité plus que comme un sujet sérieux. Le journal peine encore à faire le lien entre ce bouleversement climatique et ce qui le cause. Le 27 juillet 1990, le premier rapport du GIEC est certes évoqué à la une, mais il ne bénéficie que d’un court article en page 7. LE MONDE partage la une avec ce qui apparaît bien plus important à l’époque : une autre conférence, celle de l’OPEP, le cartel des pays producteurs de pétrole. Le journal titre, inquiet : « Les prix du pétrole pourraient durablement augmenter ». La question du pétrole – au cœur des enjeux géopolitiques et économiques de l’époque – est traitée en majesté par le journal, sans lien apparent avec les gaz à effet de serre, pourtant émis par l’usage du même pétrole. Cette tension dans les pages du MONDE, comme plus tard sur le site Internet, continue de traverser la couverture de l’actualité : comment faire coexister d’un côté les pétroliers, les avionneurs, les industriels et, de l’autre, les rapports scientifiques qui s’accumulent.

L’année 1995 apparaît comme le premier virage climatique du MONDE. En mars, un article écrit en partenariat avec la revue scientifique britannique Nature détaille, sur une pleine page, les pistes dessinées par le deuxième rapport du GIEC, à paraître. Mais cette même année, les pages science restent prudentes dans leur couverture du GIEC.  Le journal publie, quelques mois après la signature du protocole de 1997, une tribune qui conteste même ouvertement la science climatique. L’économiste Michel Godet écrit ainsi en août 1998, à rebours des connaissances déjà bien établies : « Certains sont ainsi persuadés que le réchauffement actuel de la planète est lié aux activités humaines. Cela reste à prouver ! »

Dans une équipe obsédée par la géopolitique, les questions environnementales apparaissent mineures, voire incongrues. En 2007, pour la première fois, Le Monde mentionne le « climatoscepticisme » – il s’agit de la première occurrence du terme dans la presse française. Au sein du journal, le débat est loin d’être serein : une partie de la rédaction estime qu’il faut leur laisser le droit de défendre leurs opinions. En janvier 2008, le journal étale au grand jour ses contradictions en publiant, sur une pleine page, un droit de réponse du climatosceptique Vincent Courtillot. Mais, contrairement à l’usage, il est précisé : « Pour la bonne compréhension du sujet, nous avons exceptionnellement intercalé [nos] commentaires, en italique et entre crochets, dans le texte de M. Courtillot. » Une pratique jamais vue au Monde : critiquer un propos pièce par pièce au sein même du texte. Il faut dire que, à l’époque, le premier des climatosceptiques n’est autre que l’ancien ministre de l’éducation Claude Allègre, qui n’est pas climatologue, mais qui dispose de nombreux relais politiques et médiatiques. En 2010, la sortie de son livre L’Imposture climatique (Plon) bénéficie d’une large couverture.

En mai 2010, l’occasion lui est donnée d’exposer sur une pleine page, titrée « Le droit au doute », une série de contrevérités. Le mal est fait : le journal pose une fausse équivalence, comme si l’on pouvait donner le même temps de parole à des scientifiques et à ceux qui nient la science.

La polémique interne sur le sujet est d’autant plus étonnante que, depuis mars 2008, Le Monde a entamé une révolution copernicienne : le lancement de ses pages Planète et la création d’un service consacré aux sujets environnementaux. Un sacrilège. On subit les railleries du service International ou du service Politique – où l’on moque la place prise par les « pages pingouin ». Tous les jours, à la conférence de rédaction, les chefs du service Planète doivent batailler pour imposer leurs sujets. « Quand j’arrivais, on me regardait en me disant : “Qu’est-ce que tu vas nous annoncer comme catastrophe encore” ». Pour ne pas se voir taxé de catastrophisme, le directeur du journal imagine même que le changement climatique pourrait être une occasion pour l’humanité. Et d’imaginer dans le futur « la libération de terres cultivables sur les hautes latitudes, l’augmentation de la période propice à la croissance des végétaux, l’ouverture de nouvelles routes circumpolaires ». En 2014, la nouvelle directrice du journal, Natalie Nougayrède, ne cache même pas sa méfiance envers les questions climatiques. Quelques mois après son élection à la tête du quotidien, elle propose la suppression des pages Planète et leur rattachement au service International. Elle juge le traitement du climat à la fois trop politisé et trop proche des scientifiques. Elle suscite la colère de nombreux lecteurs. Par une étonnante tectonique des plaques, elle est remplacée par un directeur par intérim, Gilles van Kote… issu du service Planète.

En 2017, le directeur de la rédaction Luc Bronner, incite le service à mettre en scène un appel de plus de 15 000 scientifiques inquiets de la dégradation de la planète. LE MONDE titre en gros caractères : « Il sera bientôt trop tard ».

Le point de vue des écologistes

Aucune cohérence n’est apportée à toutes les informations données par LE MONDE alors que le lien commun est évident : le massacre de la planète par la société thermo-industrielle. L’écologie ne prend que la place socio-culturelle que les merdias lui donnent. Il faut dire que LE MONDE est resté un journal centré sur la vie politique au niveau national et mondial, pas du tout ouvert à la pensée écologique. Voici un historique de la rubrique environnement dans ce quotidien :

1945-1973 : Les débuts du MONDE en la matière ont été désastreux. Dans son numéro 199 du 8 août 1945, le quotidien annonçait le largage de la première bombe atomique en manchette sur trois colonnes avec, en surtitre, cette formule ingénue et terrible : « Une révolution scientifique » (…) C’est seulement à partir de 1969 que LE MONDE ouvre un dossier « Environnement »… au service de documentation !

1974-1981 : Le premier journaliste dédié à l’écologie, Marc Ambroise-Rendu, est arrivé au MONDE en mars 1974. Son directeur, Jacques Fauvet, n’avait aucune idée de la manière dont il fallait traiter la nouvelle rubrique environnement, mais comme il y avait un ministère du même nom depuis le 7 janvier 1971, un ministre (Robert Poujade), des officines diverses, des salons de l’environnement et des réactions patronales, il fallait « couvrir »…

1981-1988 : L’élection de Mitterrand en 1981 a été un coup d’arrêt à la politique environnementale ; c’est pourquoi, quand Roger Cans reprend la rubrique environnement du MONDE, il se retrouve seul et isolé. L’affaire de Bhopal, cette fuite de gaz mortel qui tue ou blesse des milliers d’habitants d’une grande ville indienne en décembre 1984 ne donne lieu qu’à une brève le premier jour. Et le correspondant à New-Delhi n’ira à Bhopal que plusieurs mois après la catastrophe, lorsque l’affaire deviendra politique…

1998-2011 : Avec l’arrivée à la direction d’Eric Fottorino en juin 2007, LE MONDE mobilise davantage de rédacteurs à la chose environnementale : six ou sept rédacteurs au lieu d’un seul durant la période 1974-1998. A partir du numéro du 23 septembre 2008, une page est consacrée à la Planète, au même titre que les pages International ou France

2012-2013 : Les journalistes écolos du MONDE Marc Ambroise-Rendu, Roger Cans et Hervé Kempf ont témoigné que l’écologie avait pris de l’importance dans ce quotidien de référence. Mais comme il faut préserver les convenances et les recettes publicitaires, LE MONDE cultive encore la croissance, le tout automobile et les néfastes futilités…

Le départ d’Hervé Kempf le 2 septembre 2013 a révélé qu’il valait mieux pour les journalistes environnementalistes ne pas faire de « militantisme ». Le directeur du journal n’hésite pas à lui écrire : « Ce ne sont pas tes compétences qui sont en question, mais un problème d’image : nous tenons à ce que l’approche du journal reste aussi impavide que possible, tout particulièrement dans les pages Planète ». Il s’est fait traité de « chroniqueur engagé » par un directeur de la rédaction, etc. L’environnement gêne dans un journal vendu aux intérêts financiers. Plus que jamais avec la crise de la presse, LE MONDE dépend des recettes publicitaires. La prise de contrôle par MM. Bergé, Niel et Pigasse en 2010 n’avait fait que renforcer ce processus. La parole des écologistes est captive d’un système marchand qui n’a pas encore compris que l’écologie sera la pensée dominante du XXIème siècle.

2014-2024 : Rien n’a changé fondamentalement dans le journal « de référence ». Les crises multiples étouffent toute perception claire de la crise écologique qui va portant dans les années prochaines approfondir gravement les crises socio-économiques. Car, comme le disait un jour Stéphane Foucart devant un parterre de journalistes environnementaux : « LE MONDE est un quotidien : par définition le long terme ne vaut donc rien par rapport au court terme. »

Rappelons l’à propos (http://biosphere.blog.lemonde.fr/a-propos)

de ce blog biosphere

quand il était hébergé par lemonde.fr 

La déformation de l’information est perceptible dans une société dont l’idéologie dominante nous a fait oublier depuis deux siècles les limites de la planète et le sens des limites. Alors que la situation actuelle devrait nous inciter à la simplicité du mode de vie et à la sobriété énergétique, c’est toujours l’achat de la plus récente automobile qui structure les pages du MONDE et qui manipule la pensée collective. Ce blog biosphere s’est donc donné pour objectif depuis début 2005 de commenter au jour le jour LE MONDE, journal qui nous semble le plus « objectif » de la presse française.

Si nous sommes personnellement satisfaits de l’éventail des connaissances que nous fournissent ce quotidien, nous ne sommes pas entièrement convaincus par la manière dont les journalistes font leur boulot de tri et de hiérarchisation. Car qu’est-ce qui fait sens ? Quelle place relative donne-t-on à tel événement ou à telle démarche ? Quel doit être le commentaire pertinent d’une information ? Quelle est l’idéologie qui sous-tend l’article d’un journaliste ? LE MONDE n’est pas à l’abri des critiques.

Historiquement les premiers journaux n’étaient que de simples instruments pour organiser le bavardage, et ils le sont plus ou moins restés. Ce blog veut rompre avec le bavardage, c’est la tentative désespérée de porter un autre regard sur l’actualité, un regard un peu moins économico-libéral, un peu moins anthropocentrique, un regard que nous voudrions plus ouvert, plus glocal, plus écolo. Pour que change LE MONDE…

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l’ignorance de la question écologique par LE MONDE (1945-2023)

extraits : J’ai eu l’occasion en tant que membre des JNE d’interroger les journalistes « écolo » du MONDE. Marc Ambroise-Rendu : « Quand René Dumont a fait acte de candidature à la présidentielle de 1974, le service politique n’a même pas envoyé un stagiaire pour voir à quoi ressemblait ce « zozo ». En 1984, Roger Cans avait proposé de couvrir une AG des Verts dans un gymnase de Dijon. Le service politique lui avait dit alors qu’il « avait du temps à perdre ». Hervé Kempf été embauché en septembre 1998. Son départ le 2 septembre 2013 a révélé qu’il valait mieux pour les journalistes environnementalistes ne pas faire de « militantisme ». Le directeur du journal n’hésite pas à lui écrire : « Ce ne sont pas tes compétences qui sont en question, mais un problème d’image : nous tenons à ce que l’approche du journal reste aussi impavide que possible, tout particulièrement dans les pages Planète »….

Dissolution de la rubrique Planète dans l’économisme

extraits : Certains ont cru à la disparition de la rubrique Planète au MONDE. La mèche fut allumée le 26 avril par le site Arrêt sur images : « Planète menacée au Monde : l’écologie victime de l’économie ? ». La directrice du MONDE, Natalie Nougayrède précise la ligne éditoriale du quotidien : « Il n’y a et n’y aura aucune diminution du traitement des sujets environnementaux. L’équipe Planète est amenée à écrire dans toutes les pages, notamment en France et dans le cahier « Eco&entreprise » , où elle sera en première ligne pour le suivi du « green business ». .. Il est étonnant qu’Eco&entreprise ne donne aucune place à la Green Economy… La fin d’un espace dédié à la Planète a été une volontédélibérée de dissoudre les réalités profondes de notre environnement dans les petits événements conjoncturels qui rythment la vie des entreprises. Comme l’exprime Fabrice Nicolino, « Dans l’univers de madame Nougayrède, la crise écologique n’existe pas ». ..

Notre blog, c’était un regard critique sur le monde.fr

Nous considérons que LE MONDE reste une « presse de référence » qui essaye d’être le plus complet possible, mais son prisme traditionnel centré sur la vie politique empêche de donner aux pages « Planète » la place essentielle que cela mériterait. D’autre part il est évident que le fait de faire plaisir à des actionnaires privés et aux régies publicitaires ne favorise pas le fait d’aller titiller le système là où cela ferait mal… d’où une ode au libéralisme et à la vie des entreprises au détriment d’une objectivité qui serait vraiment réelle.

Nous constatons que ce média fait comme les autres, l’ouverture à l’écologie n’a été que très très progressive. Avant 1971-1972, c’est le mépris et la désinvolture. Dans son numéro 199 du 8 août 1945, le quotidien annonçait le largage de la première bombe atomique en manchette sur trois colonnes avec, en surtitre, cette formule ingénue et terrible : « Une révolution scientifique ». En 1952, on inaugure le barrage de Donzères-Mondragon ; l’envoyé spécial du MONDE ne dira rien concernant l’impact environnemental de ce « colossal ouvrage ». En 1957, la critique du projet de tracé de l’autoroute du sud à travers la forêt de Fontainebleau fait simplement l’objet d’une libre opinion qui constate : « Il est triste de penser que l’autorité des naturalistes, des artistes et des sociétés savantes est impuissante contre le vandalisme ». Le naufrage du Torrey Canyon le 18 mars 1967 échappe complètement à l’attention du quotidien pendant plusieurs semaines, ce n’est que la première marée noire sur nos côtes. Il faut attendre le 21 avril  pour que soit publié en Une un bulletin intitulé « les dangers du progrès ». La conversion écologique de ce quotidien « de référence » va être lente, aussi lente que la prise de conscience générale dans une société où priment l’économique et le socio-politique. C’est seulement à partir de 1969 que LE MONDE ouvre un dossier « Environnement » au service de documentation. LE MONDE n’a commencé à traiter spécifiquement d’environnement qu’en 1971, seulement au moment où le ministère de la protection de la nature et de l’environnement a été crée. En 1972, c’est la première conférence des Nations unies « pour l’homme et son environnement » qui contraint LE MONDE à créer une rubrique sous ce nom. Mais les rédactions se méfiaient encore de ce type d’information et « écologie » reste un gros mot. Le journaliste Marc Ambroise-Rendu a été le premier en charge d’une rubrique environnement en mars 1974. Mais ses collègues étaient étonnés, et même, pour certains, scandalisés qu’on donne dans leur journal « si sérieux » de la place à l’environnement – sujet marginal et jugé parfois réactionnaire. Un rédacteur en chef s’était même exclamé: « L’écologie, c’est Pétain »…

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Ambroise-Rendu, pionnier du journalisme écolo

Marc Ambroise-Rendu, né en 1929, vient de mourir le 24 juin dernier. Il avait assuré au journal LE MONDE à partir de 1974 la rubrique nouvellement créée «  Environnement ». Je l’avais interrogé en 2011, voici ma transcription de ses souvenirs sur mon blog biosphere :

Marc Ambroise-Rendu est arrivé au MONDE en mars 1974. Son directeur, Jacques Fauvet, n’avait aucune idée de la manière dont il fallait traiter la nouvelle rubrique environnement, mais comme il y avait un ministère du même nom depuis le 7 janvier 1971, un ministre (Robert Poujade), des officines diverses, des salons de l’environnement et des réactions patronales, il fallait « couvrir ». Ambroise-Rendu a proposé de nourrir la rubrique avec 50 % de nouvelles institutionnelles et 50 % d’infos provenant de la vague associative en train de monter. Fauvet a dit OK.

Les reportages d’Ambroise-Rendu sur les protestations et propositions associatives de terrain convenaient bien au service « Equipement et régions » dont il dépendait et l’audience était là. Mais ses collègues des autres services étaient étonnés, et même, pour certains, scandalisés qu’on donne dans leur journal « si sérieux » autant de place à l’environnement – sujet marginal et jugé parfois réactionnaire. Un rédacteur en chef s’est même exclamé: « L’écologie, c’est Pétain »… Il s’en est excusé plus tard. Quand René Dumont a fait acte de candidature aux présidentielles de 1974, le service politique n’a même pas envoyé un stagiaire pour voir à quoi ressemblait ce « zozo ». C’est Ambroise-Rendu qui a couvert les premiers balbutiements de sa campagne lors d’une conférence de presse dans une salle de cours poussiéreuse de l’ Agro. Voyant qu’un « étranger » mettait les pieds dans son espace réservé, le service politique a fini par reprendre la main.

Le seul président de la République qui a osé s’exprimer longuement sur la politique écologique est Valéry Giscard d’Estaing… fin 1977 ! L’interview, avec le labrador roupillant sur le tapis, a été longuette et « molle ». Il a fallu attendre deux mois pour que cet entretien avec Marc Ambroise-Rendu, après ré-écriture, paraisse dans LE MONDE du 26 janvier 1978.  La première question de Marc Ambroise-Rendu était incisive : « La France peut-elle continuer à donner l’exemple d’une croissance accélérée, alors que celle-ci est fondée sur la sur-exploitation du monde, le gaspillage et les risques technologiques ? » Il est significatif que la réponse de VGE pourrait aussi bien être faite par le président actuel : « Je préconise une nouvelle croissance qui économise l’énergie et qui réponde à des aspirations plus qualitatives. Mon objectif est que nous retrouvions un taux de croissance supérieur à celui de ces quatre dernières années, ne serait-ce que pour résoudre le problème de l’emploi. Cette nouvelle croissance n’est ni une croissance sauvage ni une croissance zéro. » La troisième question montrait que le journaliste savait aussi poser les bonnes questions  : « L’opinion paraît de moins en moins favorable à un développement ambitieux du programme électronucléaire. Comment réintroduire la démocratie dans le choix nucléaire ? » La réponse de Giscard est un véritable déni de la réalité : « Le gouvernement respecte la démocratie dans le domaine nucléaire, comme dans les autres. Il a la responsabilité devant le pays de prendre les décisions qui engagent la politique de la France. Il le fait sous le contrôle du Parlement (…) La vraie question n’est pas oui ou non au nucléaire. La question c’est : oui, mais comment ? »

Au cours des 3000 jours pendant lesquels Marc Ambroise-Rendu a tenu sa rubrique « Environnement », il a aligné plus de 1200 papiers dans tous les registres. Il n’a jamais été rappelé à l’ordre pour « engagement excessif » ou « commentaires orientés ». Il avait l’impression de parler allègrement – et utilement – de sujets sérieux et cela avec une totale liberté (dans les limites d’un quotidien national). Sous des dehors austères et même sévères, Fauvet était, au fond, un vrai libéral. Les pressions venaient d’ailleurs. Ambroise-Rendu avait participé avec ses collègues des sciences et de l’économie à une série sur le programme nucléaire. En trois livraisons, les journalistes avaient essayé de discerner où menait l’aventure nucléaire décidée par de Gaulle-Pompidou-Messmer et les technocrates  du CEA et d’EDF. Les articles ont fait grand bruit. Ambroise-Rendu a été appelé par le patron d’EDF qui lui a demandé « Mais M. Rendu qu’est-ce qu’on vous à fait ? » Il était vraiment stupéfait qu’on puisse envisager de réexaminer le choix du nucléaire. Les seuls qui n’ont pas participé à cette série, ce sont les gens du service politique qui se sont bien gardés de titrer la réalité : « Le nucléaire enjambe la démocratie ».

Michel Sourrouille

Dans les archives du MONDE, voici deux exemples significatifs de ce que pouvait écrire Marc Ambroise-Rendu y a cinquante ans :

L’environnement : école de démocratie (9 août 1973)

extraits : Dans le discours sur l’environnement qu’il prononçait aux États-Unis, à Chicago, le 28 février 1970, le président de la République (Georges Pompidou) souhaitait  » le contrôle des citoyens et leur participation effective « . Il a été entendu. Et même au-delà de ce qu’il espérait. On compte aujourd’hui en France deux mille associations déclarées qui prennent la défense de la nature et de l’environnement. Cette floraison des associations révèle une double carence de la société française. D’abord, le pouvoir semble incapable de maîtriser les méfaits d’une croissance galopante. Le ministère de M. Robert Poujade est, en 1973, l’avant-dernier pour les dotations budgétaires. Il ne compte qu’une poignée de fonctionnaires et ses pouvoirs, hélas… Devant la destruction de la nature et l’enlaidissement de leur cadre de vie. les citoyens ne peuvent compter non plus ni sur l’administration, ni sur le patronat, ni sur les syndicats, ni même sur les représentants élus. Alors ils s’associent pour pratiquer l’auto-défense. Les voici contestant les décisions de l’administration, étudiant des dossiers, formulant des contre-propositions. Ce n’est plus un dialogue entre des  » sujets  » et leur  » monarque « , mais un débat d’égal à égal entre citoyens informés et fonctionnaires responsables. Le Mouvement pour la nature est constitué, à sa base, par de multiples comités locaux. Mais il se bat au nom de l’intérêt général. Palier par palier, les militants de l’environnement en sont venus à poser des questions politiques. Les partis et les candidats s’en sont aperçus au cours des dernières élections législatives….

La crise pétrolière ou l’événement providentiel (31 décembre 1980)

extraits : Perçue d’abord comme une calamité, la crise pétrolière apparaîtra peut-être un jour comme un événement providentiel. Les hommes s’assoupissaient sur le magot apparemment inépuisable de l’or noir. Les voici réveillés et contraints de puiser non plus dans les ressources du sous-sol, mais dans celles de l’imagination. Dénicher de nouvelles sources d’énergie tourne à l’obsession. Cette quête fébrile fait fleurir les centrales nucléaires – gigantesques machines que le pouvoir technocratique n’hésite pas à imposer. En tout cas, l’innovation est à nouveau au pouvoir. La revue Autrement a consacré les 225 pages de sa livraison d’octobre dernier à l’exploration des  » technologies douces  » que les Anglo-Saxons appellent plutôt des technologies  » appropriées « . Appropriées parce qu’elles peuvent être mises en œuvre par les citoyens eux-mêmes, qu’elles favorisent la diversité, qu’elles apportent autant de réponses qu’il y a de problèmes posés ici et maintenant, qu’elles ménagent à la fois les ressources naturelles et l’environnement. Faudrait-il être sorti de Polytechnique pour apprivoiser l’énergie ? Louis Lacas dans le Guide des énergies douces démontre d’une manière simple et pratique que cette entreprise est à la mesure des particuliers. Après le siècle des ingénieurs, voici revenu le temps des ingénieux. Benoit Dufournier consacre aux Énergies d’autrefois. Pour rédiger ce premier tome, l’auteur a parcouru pas à pas le Sud-Ouest. Il y recense sur les rivières et les coteaux des milliers de sites énergétiques qui furent jadis équipés de moulins. Une multitude de machines astucieuses,  » branchées sur les courants d’air et les courants d’eau « , construites à partir de matériaux locaux, permettaient aux villageois de moudre les grains, de presser les noix pour en extraire l’huile, de filer la laine, de fabriquer du papier, de scier le bois et la pierre….

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SURPOPULATION… aucun pays n’est à l’abri

Nous relayons la présentation du dernier livre de Michel Sourrouille

sur la question démographique

Bonjour

Au niveau des comparaisons internationales, traiter de la question de la surpopulation est délicat. C’est pourquoi dans mon dernier livre qui vient de sortir, j’ai traité indifféremment des pays développés au moins autant que des pays du tiers-monde.

SURPOPULATION

Afghanistan, France, Royaume-Uni…

aucun pays n’est à l’abri

Je me situe dans la lignée de René Dumont qui pouvait écrire dans son programme de présidentiable en 1974 :

« Depuis 1650, la population du globe a augmenté à un rythme exponentiel. Nous sommes près de 4 milliards (en 1974), nous serons 7 milliards en l’an 2000. Nous sommes les premiers à avoir dit que la croissance démographique doit être arrêtée d’abord dans les pays riches, parce que c’est dans les pays riches que le pillage du Tiers-Monde, par le gaspillage des matières sous-payées, aboutit aux plus grandes destructions de richesse… Il faut réagir contre la surpopulation. En Inde surpeuplée certes, mais surtout chez les riches : 500 fois plus d’énergie consommée par tête à new York que chez le paysan indien. Ce qui remet en cause toutes les formes d’encouragement à la natalité, chez nous en France…. »

Le lien Internet de présentation du livre :

https://www.edilivre.com/surpopulation-michel-sourrouille.html/

Pour un contact avec moi, passer par l’intermédiaire de ce blog

biosphere@ouvaton.org

Michel Sourrouille

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