démographie

Earth4all, une autre tromperie démographique

La planète comptait 1 milliard d’humains en 1803, 2 milliards en 1927, 3 milliards en 1960, 4 milliards en 1974, 5 milliards en 1987, 6 milliards en 1999, 7 milliards en 2011 et 8 milliards depuis le 15 novembre 2022. Vu l’inertie de la démographie, cette croissance n’est certainement pas sur le point de s’inverser… pourtant certains « démographes » prennent leur désirs pour des réalités.

Des chercheurs de l’initiative Earth4all ont publié un rapport dans lequel ils esquissent deux scénarios possibles pour l’avenir. Dans le premier, le monde continue à se développer économiquement comme il l’a fait au cours des 50 dernières années. La population atteindrait alors son maximum de 8,6 milliards vers 2046 et se réduirait à 7,3 milliards d’ici 2100.

commentaire : Ce scénario repose sur une hypothèse, la perpétuation de la croissance avec les avantages de développement social qui vont avec. Or tous les indicateurs sont au rouge, écologiques, géopolitiques, économiques… Un monde sous tension n’a plus les moyens de se préoccuper de la fécondité humaine.

Dans le second scénario, ce pic pourrait être atteint dix ans plus tôt, à condition qu’une plus grande attention soit accordée à la réduction de la pauvreté et à l’égalité entre les hommes et les femmes. Dans ce cas, la Terre ne compterait plus que 6 milliards d’habitants en 2100.

commentaire : Nous nous orientons sans condition vers les 10 milliards, l’ONU a des experts qui savent lire les tendances structurelles. Les prévisions de Earth4all reposent sur l’amusette « SI ma tante en avait…», sur des possibilités très éventuelles d’égalisation de la condition humaine… On prend plutôt le chemin d’une explosion des inégalités. Leur « analyse » n’est que tromperie démographique, rassurer en racontant une fable

Quelques précisions sur cette étude

Philippe Bernard, éditorialiste au « Monde » : « L’étude publiée le 27 mars 2023 par le groupe de chercheurs Earth4all érige l’autonomisation des femmes (« women empowerment ») en facteur déterminant non seulement d’une croissance démographique soutenable, mais aussi de la réduction de l’impact écologique. Ayant étudié « les évolutions possibles au cours de ce siècle en matière d’énergie, de nourriture, d’inégalités, de tension sociale, de pauvreté, de croissance démographique et économique, nous avons établi que nous ne ferions de progrès dans aucun de ces domaines sans une plus grande autonomisation des femmes », écrivent les chercheurs. Il faut donc une condition préalable, des investissements sans précédent consentis en matière d’éducation, de santé, de sécurité alimentaire et… d’égalité hommes-femmes. »

commentaire : Certes les zones où la croissance démographique reste considérable (Sahel, centre de l’Afrique, Afghanistan, Yémen, Irak) sont précisément celles où la liberté des femmes est compromise, voire anéantie, par des régimes oppressifs dirigés par des hommes qui encouragent la natalité pour des raisons religieuses, économiques et guerrières. Mais l’extrême droite dans les pays développés reste nataliste et beaucoup de gouvernants de tous bords ont tellement peur du vieillissement de la population que les aides à la procréation se multiplient. Rien n’est joué à l’avance, surtout pas le meilleur.

Pourquoi cette tromperie ? C’est la négation de la question démographique en survalorisent la question économique. Earth4all déclare : « Le principal problème de l’humanité est la consommation somptuaire de carbone, pas la population, écrivent les experts de Earth4All. C’est le haut niveau d’empreinte environnementale des 10 % les plus riches du monde qui déstabilise la planète. » Or le poids du nombre a un impact incontestable sur les émissions de CO2. L’Inde par exemple est dans le top 5. Ce n’est pas parce que l’empreinte carbone est divisée par 1,4 milliard d’habitants que l’effort de réduction est moindre. C’est d’autant plus que la tendance à vouloir sortir de la misère en imitant le mode de vie à l’occidentale est généralisée, même dans les pays les plus pauvres. La sobriété démographique est une nécessité, ne pas en parler c’est une erreur stratégique.

Car il y a loin de la coupe aux lèvres. La taille de la population optimale a été estimé par Paul Ehrlich en 1994 entre 1,5 milliard et 2 milliards d’individus. Les cibles à atteindre de cette estimation étaient entre autres une richesse et des ressources décentes pour tous les individus, un respect des droits de l’homme et de la femme, la préservation de la biodiversité.

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Convention sur la fin de vie, le manifeste

La mise en pratique de « l’aide active à mourir », expression qui recouvre tous les moyens d’accélérer la fin de vie, est voulue par 76 % des participants à la convention citoyenne sur la fin de vie. Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) avait ouvert la voie dans son avis rendu le 13 septembre 2022. « La possibilité d’un accès légal à une assistance au suicide devrait être ouverte aux personnes dont le pronostic vital est engagé à moyen terme ». Le classement des dix-neuf « modèles d’aide active à mourir » que la convention préconise place en tête deux scénarios : l’accès au suicide comme règle générale et l’euthanasie comme exception. Pour Jean Leonetti, coauteur de la loi du 2 février 2016, cadre actuel de la fin de vie, « le modèle Oregon » serait « un moindre mal car il articule le principe d’autonomie de la personne qui se donne seule la mort et celui de la solidarité de la société qui accède à sa volonté en lui délivrant la substance. » Une grande partie des soignants est opposée à l’euthanasie, mais cette opposition finirait par disparaître une fois la loi votée, « comme ce fut le cas pour l’IVG [interruption volontaire de grossesse] ». Avec 65 mesures à mettre en œuvre en faveur du développement des soins palliatifs, la convention citoyenne place aussi la barre très haut. Voici le manifeste de la convention lu dans l’hémicycle du Palais d’Iena, siège du Conseil social, économique et environnemental (CESE)

lire, Oregon, paradis de la fin de vie

Le manifeste du 2 avril 2023

« Nous sommes 184 citoyennes et citoyens tirés au sort, riches d’une diversité d’origines, d’expériences et d’opinions. Nos constats et nos propositions sont issus d’un exercice collectif et démocratique. Pendant 27 jours, nous avons croisé nos regards et confronté nos points de vue sur l’accompagnement de la fin de vie. Pour en comprendre les enjeux, nous avons aussi entendu et questionné près d’une soixantaine d’experts et de personnalités. Nous relayons la préoccupation et le vécu des équipes soignantes et de beaucoup de nos concitoyens : notre système de santé se trouve dans une situation alarmante faute de moyens humains et financiers. En particulier, nous déplorons le manque de soignants, les déserts médicaux, l’engorgement des services d’urgence et les inégalités d’accès aux soins palliatifs sur le territoire. Nous avons aussi pris la mesure de la complexité de certaines situations de fin de vie et des souffrances qu’elles peuvent entraîner. Dans ce contexte, nous interpellons le gouvernement. Il est plus que jamais nécessaire de renforcer notre système de santé afin d’accompagner l’ensemble des patients, et plus spécifiquement ceux en fin de vie.

Nous, citoyennes et citoyens de la Convention, constatons que les lois sur l’accompagnement de la fin de vie sont aujourd’hui insuffisamment connues et appliquées. Face à cette situation, nous appelons à des changements profonds parmi lesquels une garantie d’accès aux soins palliatifs, le renforcement de la formation des professionnels de santé et une meilleure information de toutes et tous.

Nous avons abordé la question de l’aide active à mourir (suicide assisté et euthanasie) dans ses dimensions éthiques, médicales, philosophiques et spirituelles. Après en avoir largement débattu, la majorité de la Convention s’est prononcée en faveur d’une ouverture à l’aide active à mourir. Notre travail révèle un nuancier d’opinions construit à partir de nos vécus et de nos convictions. Nous vous invitons à vous en saisir pour en cerner toute la complexité.

Nos travaux achevés sont désormais les vôtres. Ils sont le fruit d’une délibération collective dont nous portons les conclusions au débat public. L’accompagnement de la fin de vie est à la croisée de l’intime et du collectif. Concitoyennes, concitoyens, emparez-vous de cette question qui est un enjeu de société majeur. Il est temps que la parole citoyenne soit pleinement entendue et prise en compte. »

le point de vue des écologistes malthusiens

MEKEDA : Le suicide assisté est demandé par une large majorité de citoyens. Il n’y a aucun sujet à débat, c’est une demande de liberté personnelle et de dignité. Le corps médical et les différentes religion n’ont rien à en dire, nous ne sommes pas des mineurs et sommes capable d’assumer nos décisions, y compris et surtout face à l’extrême vieillesse, à la perte d’autonomie et aux maladies incurables. Quant à la tarte à la crème des soins palliatifs, c’est une sinistre farce, ça n’existe pratiquement pas et ce n’est pas avec le déficit de la sécu et notre système de soins mis en miette par le capitalisme financier que ça va s’améliorer. Dernier point, pour nous personnes âgées, l’EHPAD ruineuse pour les familles et globalement maltraitante n’est pas une option sérieuse.

Jan01 : Si cette convention est autant suivie que celle pour le Climat… Aujourd’hui seule la société civile et qq exceptionnels élus agissent dans l’intérêt de tous et avec un vision de Long Terme.

Benoit Croquinard : Convention citoyenne: encore un gadget de Macron qui de toute façon ne tient compte que de son propre avis, de ses propres intérêts et de ceux de ses amis, les premiers de cordée. Voilà des citoyens bercés d’illusions mais qui ont largement perdu leur temps.

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Serment d’Hippocrate et fin de vie digne

Fin de vie, débat au dîner, lobbies acceptés

La zone grise tragique de la fin de vie

Incertitudes de Macron sur la fin de vie !

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Mourir dans la dignité, quelle définition ?

Sur une planète saturée d’humains, l’écologie s’intéresse forcément à la démographie, qui porte autant sur le nombre des naissances que sur notre façon de mourir, autant sur l’entrée des immigrés que sur le départ des émigrants. L’essentiel est que cela se passe dans la dignité la plus parfaite possible.

Philippe Garabiol, haut fonctionnaire : La fin de vie n’est pas une partie de plaisir… La dignité humaine est la promesse d’une fin de vie heureuse…. Du refus de la réification du corps humain découle l’interdiction de l’acharnement thérapeutique.. Les deux autres principes fondamentaux sont l’altérité (la relation sociale) et le libre arbitre (le consentement éclairé )… Intervenir pour entraver une tentative de suicide reviendrait à briser la volonté d’autrui. Mais seul importe l’article 223-6 du code pénal, qui punit de cinq ans d’emprisonnement l’absence d’assistance à personne en danger…Il faut donc allouer les moyens nécessaires à la politique visant le grand âge (financer les soins palliatifs) pour bien vieillir mais aussi inclure dans le droit la notion d’exception d’euthanasie (pour les cas extrêmes)

Asimmon : Pourquoi tracer une ligne de démarcation entre ce qui est permis et pas permis dans le domaine de la mort volontaire médicalement assistée ? La mort fait partie de la vie, et si j’ai la possibilité de me l’approprier, pourquoi devoir y renoncer ? Pour quelle raison me l’interdirait-on ? En Belgique qui autorise l’euthanasie et la mort médicalement assistée l’article 422bis du code pénal (assistance aux personnes en danger) a été conservé .

Jean-Luc Romero (président de l’ADMD (association pour le droit de mourir dans la dignité) : Le concept de dignité, tel qu’il est compris dans l’article L. 1 110-5 du Code de la santé publique, consiste à rechercher l’apaisement de la souffrance du patient. Cette souffrance peut être physique et psychologique. Or, nous savons que 12 % des Français meurent dans des douleurs réfractaires.Et que dire de toutes celles et de tous ceux qui souffrent de la déchéance qu’ils subissent en fin de vie. La dignité due à chaque être humain, avant tout, consiste à entendre sa demande et à respecter sa volonté, y compris lorsque celle-ci suppose une aide active à mourir parce que la vie n’est plus que de la survie. Une loi d’ultime liberté garantira à celle ou à celui qui veut aller au bout de ses souffrances qu’il sera accompagné, que ses souffrances seront apaisées au maximum des possibilités de la médecine, et elle garantira à celle ou à celui qui veut mettre un terme à son agonie de disposer des moyens de cette délivrance, par euthanasie ou suicide assisté. Le droit de mourir dans la dignité est un droit, une liberté accordée au citoyen. Il est libre d’en user ou pas. (27 mai 2018)

Lagrandefaucheuse : Certains agitent le fameux Tu ne tueras point, d’essence biblique. Un médecin qui pratiquerait une euthanasie ou fournirait les moyens d’un suicide assisté tuerait son patient. Quelle idée ! D’abord, c’est la vie qui tue. Le terme naturel de la vie, c’est la mort. Personne n’a pu la contourner. Elle est même la seule évidence de la vie. Ensuite, c’est la maladie qui tue. Ceux qui ne meurent pas de vieillesse meurent de maladie ou d’accident. Le médecin, à l’écoute de son patient et qui répond à sa demande, ne fait qu’anticiper une échéance fatale qui se dessine. Le médecin ne tue pas et la mort n’est pas son échec.

Claire Quillot : « C’est inadmissible de dépenser des milliards pour des vieillards qui ne peuvent pas survivre. Si on le décide, pourquoi ne pourrait-on pas mourir en paix ?».

Nos article antérieurs sur ce blog biosphere

ADMD, pour le droit de mourir dans la dignité (juillet 2018)

Quelle liberté pour une mort dans la dignité ? (mars 2018)

Les présidentiables et le droit de mourir dans la dignité (avril 2017)

Sédation profonde ou droit de mourir dans la dignité ? (mars 2017)

Le Sénat contre le droit de mourir dans la dignité (juin 2015)

Vincent Lambert et le droit de mourir dans la dignité (juin 2015)

Mourir dans la dignité, un débat qui n’en finit pas (mars 2015)

l’avortement dans la dignité (janvier 2011)

le sens de la dignité (février 2009)

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Un planning familial irresponsable

Les deux milliards d’humains qui vont bientôt s’ajouter à la population mondiale feront beaucoup plus de dégâts que les deux milliards précédents. Nous les enfants des Trente Glorieuses, nous avons déjà cueilli les ressources de branches basses, faciles à ramasser. Dorénavant, les processus seront beaucoup plus compliqués pour acquérir les matières premières dont nous avons besoin ; ils nécessiteront beaucoup plus d’énergie et causeront des dégâts considérables, plus importants encore que ceux des méthodes employées depuis un siècle. Mais cela, nous n’en avons pas conscience et le planning familial ne joue pas le rôle qu’il devrait jouer, que ce soit au niveau international ou national.

Lire, Le planning familial international, nataliste (novembre 2022)

Selon la définition des Nations Unies et de l’Organisation mondiale de la santé, la planification familiale est « la capacité des individus et des couples à prévoir et à atteindre le nombre d’enfants qu’ils désirent ainsi que l’espacement et le moment de leurs naissances. » Rien sur l’intérêt collectif et la capacité des écosystèmes à supporter un nombre de naissances individuellement choisis. L’OMS ajoute : « Le planning familial est réalisé grâce à des méthodes contraceptives et au traitement de l’infertilité involontaire ; il englobe les services précédant la conception. L’avortement n’est généralement pas recommandé comme méthode primaire de planification familiale. » Mieux vaut donc une PMA (procréation médicalement assistée) qu’une IVG (interruption volontaire de grossesse) !

La Conférence internationale sur la planification familiale (ICFP) s’est déroulé mi-novembre 2022 en Thaïlande. Thème de la conférence : « Planification familiale et couverture sanitaire universelle : innover. Collaborer. Accélérez » La communauté confessionnelle y a lu une déclaration d’engagement lors de la séance plénière de clôture. Elle a exprimé son engagement envers la planification familiale… « pour conduire à des mères, des bébés et des familles en meilleure santé ». Il ne faut pas compter sur les religions pour se référer au malthusianisme, l’idée de conditionner notre nombre aux possibilités de notre milieu biophysique  !

En marge de la Conférence, on a célébré la « Journée des 8 milliards » puisque nous avons atteint ce nombre d’humains le 15 novembre. La déclaration d’intention vaut le détour : « Ce seuil historique est à la fois une occasion de se réjouir et une opportunité. Huit. Si l’on fait pivoter horizontalement le chiffre (8), on obtient le symbole de l’infini (∞). Huit milliards d’entre nous, c’est la possibilité d’influer sur notre avenir commun. En protégeant les droits individuels, nous pouvons libérer le potentiel illimité des personnes du monde entier pour relever les défis auxquels les sociétés sont confrontées, ainsi que les difficultés globales qui nous mettent toutes et tous en danger. » Autant dire que rien n’est envisagé pour maîtriser la fécondité humaine.

Le planning familial à la française ne vaut pas mieux. Lors de son dernier congrès du 4 au 6 novembre 2022, le mouvement a acté une ligne « intersectionnelle » au détriment d’une orientation universaliste. Rappelons que « intersectionnalité » est un concept récent utilisé dans les études de genre qui souligne la multiplicité des discriminations.

Lire, Charlie Hebdo dénonce le planning familial

Paul Ehrlich, l’auteur de la Bombe P en 1968, avait réfléchi aux bases juridiques d’éventuelles lois sur le contrôle de la natalité. La constitution américaine mettant les droits des individus sur le même plan que les intérêts supérieurs de la nation, l’obligation faite à chacun de limiter la taille de sa famille aurait pu être considérée comme aussi raisonnable que celle d’aller à l’école. Mais les conservateurs, fidèles au dogme de l’Etat minimal (mais favorables au maintien d’une défense nationale puissante) s’insurgeraient contre cette proposition.

Si la population n’exige pas un jour ou l’autre d’elle-même le contrôle généralisé de la fécondité, il est fort probable que l’ordre social s’effondrera sous les émeutes de citoyens affamés. Une Démographie Responsable ne sera plus à l’ordre du jour.

Que faire ? Agir avec l’association Démographie Responsable

https://www.demographie-responsable.org/

Que lire ? Alerte surpopulation – Le combat de Démographie Responsable

https://www.edilivre.com/alerte-surpopulation-michel-sourrouille.html/

à commander

https://livre.fnac.com/a17437174/Michel-Sourrouille-Alerte-surpopulation

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Serment d’Hippocrate et fin de vie digne

Serment d’Hippocrate! Il paraît évident, à la lumière de ce qui va suivre, que ce n’est pas un texte ancien, maintes fois réécrit, n’ayant aucune valeur juridique, qui doit être brandi pour empêcher la légalisation de l’aide active à mourir. Quand celle-ci aura été adoptée par le Parlement, l’Ordre des médecins réécrira une nouvelle version du serment d’Hippocrate, qui tiendra compte de cette avancée majeure en matière des droits humains qu’est la liberté de choisir, en fin de vie, les conditions de sa propre mort.

En 1839, Emile Littré propose une traduction du serment d’Hippocrate original, probablement rédigé au IVe siècle avant notre ère. Le Serment original, rédigé dans un temps où le code de déontologie médicale n’existait pas, servait alors de cadre à l’exercice de toute une profession. Signé de la main d’un seul homme, il s’imposait à tous les autres. Il est le témoignage précieux d’une époque où la médecine en était à ses balbutiements.

Pour venir jusqu’à nous – et pour s’imposer dans notre société, au point d’être érigé par certains médecins au-dessus de la loi – ce serment a fait l’objet, à maintes reprises, de modifications et d’adaptations. Faisons abstraction des références aux dieux et aux déesses grecs ainsi qu’à la dévotion due aux professeurs de médecine et à leurs enfants. Elles sont le signe d’un autre temps et relève aujourd’hui de l’anecdote… Rangeons de la même façon, au rayon de la mythologie, l’innocence et la pureté dans lesquelles le médecin doit passer sa vie et exercer sa profession. Tout cela a disparu… A propos du « pessaire abortif » et de l’« opération de la taille », on comprend bien que le serment moderne a dû en faire abstraction. La loi Veil permet depuis 1975, en France, de pratiquer une interruption volontaire de grossesse. Et les opérations de la vessie (lithotripsie), qui permettent d’extraire les calculs rénaux qui peuvent faire tant souffrir, sont aujourd’hui pratiques courantes… Le serment d’Hippocrate a intégré les lois et les pratiques, et le texte a évolué.

Aujourd’hui, le Code de la santé publique – qui a intégré en 1979 le Code de déontologie médicale aux articles R. 4127 (cf. annexe) – donne le cadre juridique nécessaire à l’exercice des professions médicales, alors que le serment d’Hippocrate n’a d’autre valeur que symbolique. Du reste, il existe à ce jour une multitude de versions de ce serment ; et toutes les facultés de médecine ne le font pas prononcer aux impétrants ; cet exercice relevant du rite de passage, et non de l’application de la loi. Dans certains pays – c’est le cas de la Suisse, au niveau fédéral – le serment d’Hippocrate n’est pas prononcé par les diplômés qui font, néanmoins, le serment de respecter le code de déontologie médicale. D’autres pays ont une version du Serment qui relève uniquement de l’éthique et n’exclut aucune pratique (le Canada, par exemple).

serment d’Hippocrate : « Je jure par Apollon, médecin, par Asclépios, par Hygie et Panacée, par tous les dieux et toutes les déesses, les prenant à témoin que je remplirai, suivant mes forces et ma capacité, le serment et l’engagement suivants : Je mettrai mon maître de médecine au même rang que les auteurs de mes jours, je partagerai avec lui mon savoir et, le cas échéant, je pourvoirai à ses besoins ; je tiendrai ses enfants pour des frères, et, s’ils désirent apprendre la médecine, je la leur enseignerai sans salaire ni engagement. Je ferai part de mes préceptes, des leçons orales et du reste de l’enseignement à mes fils, à ceux de mon maître et aux disciples liés par engagement et un serment suivant la loi médicale, mais à nul autre. Je dirigerai le régime des malades à leur avantage, suivant mes forces et mon jugement, et je m’abstiendrai de tout mal et de toute injustice. Je ne remettrai à personne du poison, si on m’en demande, ni ne prendrai l’initiative d’une pareille suggestion ; semblablement, je ne remettrai à aucune femme un pessaire abortif. Je passerai ma vie et j’exercerai mon art dans l’innocence et la pureté. Je ne pratiquerai pas l’opération de la taille, je la laisserai aux gens qui s’en occupent. Dans quelque maison que j’entre, j’y entrerai pour l’utilité des malades, me préservant de tout méfait volontaire et corrupteur, et surtout de la séduction des femmes et des garçons, libres ou esclaves. Quoi que je voie ou entende dans la société pendant, ou même hors de l’exercice de ma profession, je tairai ce qui n’a jamais besoin d’être divulgué, regardant la discrétion comme un devoir en pareil cas. Si je remplis ce serment sans l’enfreindre, qu’il me soit donné de jouir heureusement de la vie et de ma profession, honoré à jamais des hommes ; si je le viole et que je me parjure, puissé-je avoir un sort contraire ! »

articles R. 4127 : Le médecin doit écouter, examiner, conseiller ou soigner avec la même conscience toutes les personnes quels que soient leur origine, leurs mœurs et leur situation de famille, leur appartenance ou leur non-appartenance à une ethnie, une nation ou une religion déterminée, leur handicap ou leur état de santé, leur réputation ou les sentiments qu’il peut éprouver à leur égard.
Il doit leur apporter son concours en toutes circonstances.
Il ne doit jamais se départir d’une attitude correcte et attentive envers la personne examinée.

source : ADMD, 18 mai 2021

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Moi, malade de Parkinson, demande à mourir

Ce n’est pas parce que les nazis ont dévoyé le mot « euthanasie » qu’il ne faudrait plus l’employer. Il signifie une « bonne mort », c’est-à-dire une mort paisible, autant que possible. L’acte létal est pour certains un « assassinat », mais pour d’autres dont je suis comme un acte d’humanité, de fraternité même.

Lire, 2027, ministère de la bonne santé

Jean-Marie Malick :« Dans le débat sur l’euthanasie, on entend surtout des « experts » de toutes sortes, le personnel médical, les représentants des cultes… Les grands oubliés, ce sont les malades, directement concernés,Il y a trois ans, on m’a diagnostiqué un syndrome de Parkinson. Le débat actuel, pour moi, n’est pas un affrontement de principes universels et désincarnés mais une question existentielle urgente. Une majorité de soignants rejette l’euthanasie active. C’est leur droit le plus strict. Une petite minorité se dit prête à administrer un produit létal ou à accompagner le suicide. C’est amplement suffisant. Les autres ne devraient pas se sentir concernés. Peut-on imaginer que les anti-IVG imposent leur choix à toutes les femmes qui veulent interrompre leur grossesse ? Qui peut me dicter la façon dont je dois mourir ? L’alternative, si je ne veux plus vivre, est un suicide violent ou une mort « douce », entouré des miens. Un suicide, même non violent, reste un traumatisme pour les proches, assister pendant des mois ou des années à une lente agonie est encore plus traumatisant. J’ai le droit de trouver que ma vie pourrait ne plus avoir de sens. Je revendique la liberté d’avoir une conception personnelle d’une vie pas digne d’être vécue.

La loi Claeys-Leonetti donne trop de pouvoir aux médecins, qui décident souvent à la place du patient ce qu’est un « acharnement thérapeutique », notion particulièrement floue. Cette loi présente aussi de grandes lacunes pour les malades qui ne sont pas en fin de vie mais qui souffrent d’une maladie neurodégénérative incurable et dont la vie peut devenir un enfer. Il faut une nouvelle loi afin que les Français qui veulent une mort délibérée – pour eux-mêmes, sans rien imposer aux autres et sans mettre en danger ceux qui accepteraient de les aider – ne soient pas obligés d’aller faire du tourisme létal en Belgique ou en Suisse. »

Le point de vue de la liberté

ti Gilou : Merci pour ce témoignage, simple, direct. C’est un vivant plaidoyer pour la liberté de choix individuelle, n’en déplaise aux cathos tradis qui veulent régenter le monde.

Ennah : Je suis entièrement d’accord. Respecter les souhaits de quelqu’un atteint de maladie incurable est un acte d’humanité. Sus aux principes immuables, place à l’empathie !

Mamani Quispe : Ma foi, qui pourrait attaquer ce point de vue? Chacun devrait être libre de choisir sa mort et de pouvoir éviter de grandes souffrances. Mais le cas-limite qui vient à l’esprit est celui des candidats au suicide assisté pour raisons purement psychologiques.

MFT : Vous n’avez sans doute aucune idée de ce qu’est une souffrance psychologique intense.

Jean-Pierre Peyrard : Il n’y a rien à ajouter à cl’analyse de JM. Malick, remarquable de clarté, de justesse et de sensibilité contenue. Elle oppose un net démenti aux propos d’Agnès Buzyn, ex-ministre de la santé, publiés dans Le Monde du 17 mars dernier (elle déclare, entre autre, que ce sont les personnes en bonne santé qui débattent de l’aide active à mourir).

Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé de 2017à 2020 : J’ai vu malheureusement des centaines de personnes en fin de vie. Je n’ai pas le souvenir de malades qui m’aient demandé à mourir. Cette question de la liberté du moment de la mort se pose essentiellement quand on est encore en bonne santé Le débat sur l’aide active à mourir est, à mes yeux, d’abord un débat entre personnes bien portantes.

ben tiens : « J’ai vu malheureusement des centaines de personnes en fin de vie. Je n’ai pas le souvenir de malades qui m’aient demandé à mourir ». Cela contredit l’expérience de milliers, de milliers et de milliers de familles. Madame Buzyn, c’est un scandale absolu d’écrire des inepties pareilles

yannick14 : Lors d’une fin de vie, s’il n’y avait qu’un seul patient qui demande  » je veux mourir , c’est insupportable  » de quel droit lui dire : NON ! le problème n’est pas de laisser vivre ceux qui le veulent, mais de laisser mourir ceux qui le veulent.

Lire, Fin de vie, comparaison internationale

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démographie et disponibilités de l’eau

une analyse de Didier Barthès

La quantité globale (40 000 kilomètres cubes / an) restant  à peu près stable, la quantité disponible par personne évolue naturellement à l’inverse de nos effectifs (40 000 000 000 000 m3 / 8 000 000 000 = 5 000). 

Parfaite illustration du caractère inéluctable de la décroissance… ou de notre appauvrissement.

source :http://economiedurable.over-blog.com/2023/03/le-lien-demographie-environnement-deux-exemples.html

 

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Sencébé et les différents rapports du GIEC

Les différents rapports du GIEC (reposant sur des cycles d’études et de modélisation) posent quant à eux le constat scientifiquement établi d’un réchauffement climatique lié à l’émission de gaz à effet de serre (GES), elle-même résultant des activités humaines. Ils permettent par une modélisation, nourrie de données scientifiques multiples, d’établir différents scénarios pour le climat à l’horizon 2050 et 2100 et ses conséquences sur la vie sur Terre. Cette modélisation intègre comme paramètre endogène (ce sur quoi on peut « jouer ») différentes variables dont celle des modes de vie et d’alimentation. Elle a l’intérêt essentiel de mettre en lumière l’empreinte carbone démesurée et la « dette climatique » de l’Occident (et sa partie la plus riche) vis-à-vis du reste du monde.

Mais une dimension est traitée là aussi comme une variable exogène : la croissance démographique.

Dans son dernier cycle de rapports (2021-2022), le GIEC explore les évolutions plausibles des sociétés humaines traduites en termes d’émission de GES et de conséquences sur le climat. Concernant l’élaboration des scénarios démographiques, qui ont été intégrés dans les 5 SSP, le modèle, très situé, de la transition démographique est utilisé : ainsi les évolutions démographiques (entre 6,9 et 12,9 milliards) sont corrélées au degré de mondialisation de l’économie, lui-même censé jouer sur l’éducation des femmes et in fine sur la natalité. C’est donc un certain modèle de développement (celui observé dans les pays occidentaux au 20e siècle) qui sert toujours d’étalon. 

Mais le plus étonnant tient au fait que la démographie qui constitue dans l’élaboration des scénarios une variable clé est ensuite « neutralisée ».

Ces données démographiques sont traitées par la suite comme des données exogènes par les modélisations socioéconomiques et ne sont donc pas modifiées en fonction des politiques et mesures qui ont pu être évaluées. Le GIEC n’a donc pas évalué les possibilités de réduction des émissions ou des impacts dus au changement climatique qui résulteraient d’une évolution démographique plus réduite résultant de mesures comme le contrôle des naissances, la suppression des incitations à la procréation, ou l’amélioration des régimes de pension. (Gillet, 2021, p. 10)

Notons à cet égard que le SSP3 (rivalité régionale), qui constitue au niveau socio-économique et en termes d’effort d’adaptation et d’atténuation le scénario le plus sombre, correspond à celui où la croissance démographique est la plus élevée. Le SSP1, celui du développement durable le plus souhaitable, correspond au scénario de décroissance démographique le plus poussée alors que rien dans les recommandations du GIEC ne porte sur les politiques de décroissance démographique. En revanche le SSP5 (développement conventionnel, adossé à un recours massif aux énergies fossiles, mais aussi à des investissements intensifs en santé, éducation et technologie) correspond à un scénario de décroissance démographique mais de hausse record des GES. On voit ici les contradictions internes du modèle démographique fondé sur l’étalon du modèle européen de développement associant la richesse économique à l’urbanisation qui elle-même permet l’éducation des femmes et la baisse de la natalité. Généralisé à l’ensemble du monde, cela produit une planète à + 5° C…

Cela montre aussi que les deux variables – mode de vie et démographie – ne peuvent être ignorées. Et pourtant, rien dans les solutions préconisées par le GIEC ne concerne la démographie (planification, incitation, contrôle). Comme dans le rapport de la FAO, on se contente de dénombrer les millions ou milliards d’habitants qui seront impactés par la hausse des températures ou du niveau des mers, et la baisse des rendements agricoles dans certaines régions. L’une des mesures adaptatives – nécessaire et urgente – concerne l’organisation coopérative et planifiée de l’accueil des différents réfugiés et migrants. Mais l’action sur la démographie est laissée aux mécanismes de corrélations positives – selon le modèle occidental – d’une urbanisation généralisée et d’une économie de croissance.

Yannick Sencébé est maîtresse de conférences en sociologie à AgroSup Dijon

pour lire l’intégralité de son texte

https://vocabulairedestransitions.fr/article-27

Sencébé et les différents rapports du GIEC Lire la suite »

Le Wyoming interdit la pilule abortive

En Pologne, la justice condamne une femme pour avoir procurer une pilule abortive à une autre, aux USA on suit le même chemin que la Pologne. Depuis que la Cour suprême des Etats-Unis a rendu, en juin 2022, sa liberté de légiférer à chaque Etat, une quinzaine d’entre eux ont déjà limité l’accès à la mifépristone en exigeant qu’un médecin la fournisse. Le Wyoming va plus loin !

LE MONDE avec AFP : Le gouverneur, Mark Gordon, a appelé les législateurs à aller plus loin et inscrire une interdiction totale de l’avortement dans la Constitution de cet État : « Je crois que toute vie est sacrée et que chaque individu, y compris les enfants à naître, doit être traité avec dignité et compassion » Les législateurs texans examinent de leur côté une proposition, qui non seulement interdirait les pilules abortives, mais exigerait également des fournisseurs d’Internet de l’Etat qu’ils bloquent l’accès aux sites où ces pilules sont vendues par correspondance. Un juge fédéral du Texas est même en situation actuellement de prononcer une interdiction nationale de la pilule abortive,

Le point de vue des écologistes malthusiens

Les dévots de toute obédience, y compris marxiste, n’ont pas compris qu’on était déjà 8 milliards d’homoncules ! Et que c’est déjà beaucoup trop !! C’est quand même pas hyper compliqué à comprendre… Car il y a la liberté de la femme, mais aussi la capacité durable d’une population de se maintenir à un niveau quantitatif en équilibre avec les ressources de son milieu naturel. D’ailleurs les politichiens conservateurs religieux n’ont pas réalisé que la vie est sacrée, y compris celle de toutes les autres espèces, mais qu’on doit bien faire des sacrifices de temps en temps pour survivre.

Un prédateur attend sa proie et réciproquement, encore faut-il qu’il n’y ait pas trop de prédateurs. Or homo sapiens est le prédateur suprême. Imaginez une planète où il y aurait 8 milliards de loups… Les USA sont surpeuplés, les blancs se sont installés en pratiquant le grand remplacement des populations autochtones qui, elles, vivaient en symbiose avec la mère nature et pratiquaient la régulation des naissances. Ils ne peuvent maintenant survivre qu’en pillant la planète et construisant des villes tentaculaires, ce qui n’a qu’un temps.

Quelques commentaires complémentaires

MF : « Je crois que toute vie est sacrée et que chaque individu, y compris les enfants à naître, doit être traité avec dignité et compassion ».Pourquoi la peine de mort est-elle en vigueur au Wyoming ?

FT3 : On n’a plus de mots devant une telle décision. Ils protègent la vie en laissant armes et opioïdes proliférer.

Jacques : La vie est sacrée mais pas la liberté des femmes …Quelle bêtise…

Dieu : Depuis 1991 les anti-IVG aux usa ont montré une détermination sans faille (11 gynécologues assassinés par exemple ). Ils ont fini par obtenir une victoire politique. S’ils veulent défendre leurs intérêts, les pro IVG doivent montrer la même détermination et employer eux aussi tous les moyens sans exception.

Michel SOURROUILLE : L’avortement se pratique depuis très longtemps et l’infanticide depuis encore plus longtemps, ainsi chez les Bochimans. Personne ne peut interdire à une femme d’user de son corps comme elle l’entend. Ma mère a avorté trois fois début des années 1950, assistée par un membre de la famille, dans le contexte nataliste et répressif de la France. Pas besoin de spécialiste. C’est pourquoi la croisade religieuse des gens d’extrême droite contre l’avortement est non seulement un déni de liberté, mais aussi un diktat politique sans réelle conséquence, on ne peut interdire une pratique immémoriale. Sauf que ces gens-là auront la mort de femmes sur la conscience, on ne peut avorter par ses propres moyens sans parfois de graves conséquences…

lire, L’avortement, personne ne peut l’interdire

Lire, Une femme sur trois choisit l’IVG (avortement)

lire, Risquer sa vie lors d’avortements clandestins

Le débat constitutionnel

Lire, Le droit à l’avortement remis en cause (aux USA)

Lire, la « liberté » (constitutionnelle) de recourir à l’IVG (en France)

untel : « ’enterrer le droit à l’avortement au niveau fédéral ». Quelle façon peu respectueuse de décrire les décisions de la Cour suprême ! La CS n’a rien enterré du tout ; elle a dit le droit. Après examen attentif de la question pendant plusieurs mois, elle a établi qu’il n’existait pas d’élément dans la constitution américaine protégeant le droit à l’IVG et que, par conséquent, l’État qui l’avait saisie n’enfreignait pas la constitution. Cette nouvelle jurisprudence a permis à d’autres États de voter leur propre loi « ici et maintenant »,

Midomi @ untel : Quelle façon peu respectueuse de parler du droit des femmes à disposer de leur corps et de considérer le problème de l’avortement ! je n’en attendais pas moins de vous …

Seingalt : Untel, réac un jour réac toujours ! Vous vous cachez derrière des arguties qui ne trompent personne. La question n’est pas de savoir si l’IVG se trouve ou non dans la Constitution américaine. Si l’on veut donner le libre choix aux femmes on trouvera des arguments et si l’on n’en veut pas ( et c’est le cas pour l’actuelle composition de la CS ) on en trouvera aussi. Donc il s’agit bien de juges réacs, vieux et mâles qui enlèvent aux femmes leurs droit de disposer de leur corps

Moriarty : Ne jouons pas sur les mots. La CS à bien dit que l’avortement n’était pas un droit protégé par la Constitution. Mais c’est une justification uniquement sémantique par des juges conservateurs qi défendent une conviction profonde. On ne saurait attendre d’une Constitution de la fin du 18eme siècle qu’elle soit explicité sur le sujet de l’IVG.

VincentB : C’est la seule décision de la CS qui a libéré les législations anti-avortement, alors que la majorité des américains y sont opposés. Aujourd’hui, des juges ultra-réacs, nommés à vie par Trump, décident de la vie des américains. Ainsi, et pour une très longue période, une minorité impose ses convictions à une majorité.

Not So Dumb : La décision précédente de la cour suprême (arret Roe vs Wade) posait le socle minimum de la loi et permettait l’avortement dans tout le pays sur la base de ce socle, les Etats pouvant aller plus loin mais pas moins loin. La nouvelle décision a enterré ce socle minimum, laissant aux Etats la possibilité de refuser l’avortement. C’est donc bien rien que moins que l’enterrement de l’IVG au niveau fédéral. Et les arguties juridiques d’Untel n’y changeront rien : des juges ont fait régresser le droit des femmes aux USA.

Athanagore Porphyrogenete : Combien de fois faudra-t-il répéter qu’il n’y a rien de simple ou d’évident dans la législation sur l’avortement. L’avortement est par définition le lieu où plusieurs libertés individuelles empiètent l’une sur l’autre: le droit de la femme à disposer de son corps, le droit du fœtus à vivre, et le droit du père à préserver la vie de son enfant. On peut tourner ces choses autant de fois qu’on le veut, il n’existe simplement pas de manière juste et absolue pour établir une hiérarchie entre ces trois droits fondamentaux.

Malthus : sauf que le maintien d’une vie collective durable et conviviale sur une petite planète à bout de souffle doit l’emporter sur les désirs individuels…

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Pologne, de la difficulté d’avorter…

Interdire l’avortement n’a aucune justification si ce n’est un diktat religieux sans fondement réel ou une position nataliste d’extrême droite pour qui l’individu n’est que chair à canon. Autoriser l’avortement relève d’abord de la liberté de la femme dans un système démocratique et d’une position malthusienne quand la femme (et l’homme) met en balance le choix de procréer et l’intérêt ou non de l’enfant à naître dans une société surpeuplée. Dans ce contexte il est étonnant que des pays qui se disent démocratiques interdisent l’avortement, ainsi la Pologne. L’avortement est interdit depuis une loi de 1993 laors qu’il se pratiquait gratuitement dans les hôpitaux publics au temps du régime communiste.

Hélène Bienvenu : Justyna Wydrzynska se tient droite dans le box des accusés au moment d’entendre sa condamnation le 14 mars 2022. Pilier du collectif Avortement sans frontières, Justyna avait en 2020 aidé une femme à interrompre une grossesse non désirée en lui envoyant des pilules abortives. La loi en Pologne est l’une des plus répressives de l’Union européenne. interdiction d’avorter même en cas de grave malformation fœtale. Elle n’autorise l’avortement qu’en cas de danger pour la vie de la femme enceinte, de viol ou d’inceste. Et l’accès effectif à ce droit est souvent entravé. Le gouvernement ultraconservateur en place depuis 2015 en Pologne a partiellement mis la main sur l’appareil judiciaire, affaiblissant son indépendance. A l’extérieur du tribunal, les haut-parleurs d’un camion anti-avortement assènent des cris de nourrisson.

Annick Cojean : Justyna Wydrzynska est armée d’une belle conviction : « S’il est une décision qu’une femme doit pouvoir prendre sans entraves, sans pressions religieuses, morales ou idéologiques, c’est celle de la maternité. Il n’y a rien de plus intime et rien de plus crucial. C’est sa liberté ! La plus fondamentale de toutes les libertés. » Pourtant, elle est menacée, caricaturée par les organisations pro-vie qui la dépeignent en tueuse d’enfants machiavélique et favorable à l’eugénisme. La propagande des anti-choix est terrifiante, leurs camions stationnent devant les écoles avec des affiches de fœtus broyés, leurs militants s’infiltrent sur les forums publics et insultent les intervenantes.

Justyna Wydrzynska, après trois enfants d’un mari jaloux, violent, alcoolique, décide pour la quatrième grossesse un avortement médicamenteux à domicile. La loi ne pénalise pas les personnes qui les utilisent (jusqu’à vingt-quatre semaines, la perte du fœtus est considérée comme une fausse couche)… Au moment de l’évacuation du petit sac embryonnaire dans un caillot de sang, Justyna se rappelle l’avoir saisi dans sa main gantée, regardé avec émotion et avoir prononcé ces mots : « Excuse-moi !  » Oui, elle a dit ça. Et puis elle a actionné la chasse d’eau. « Je me suis dit : “J’ai fait ça, je peux tout faire. Même divorcer.” »

Alors elle n’a plus en tête qu’une urgence : aider les autres. Les informer. Les sécuriser.

Notre blog biosphere pour l’IVG sans restriction

IVG, interruption volontaire de grossesse

Tout savoir sur l’avortement, l’IVG

Le débat sur l’IVG, bloqué par la morale ?

Une femme sur trois choisit l’IVG (avortement)

IVG, allongement du délai à quatorze semaines

L’IVG est plus qu’un droit, c’est un devoir

Pologne, de la difficulté d’avorter… Lire la suite »

En Égypte, la surpopulation fait la loi

Quant un pays arrive à un état de surpopulation incontrôlée, le plus facile est d’élire plus ou moins démocratiquement un dictateur dont on croit qu’il va rétablir l’ordre et donner du pain. Mais un dictateur qui règne sur une multitude pense surtout qu’une personne humaine n’est qu’un pion dont il peut disposer à sa guise. Sans contre-pouvoirs possibles, Il préfère se faire plaisir et se lancer dans des dépenses somptuaires, et au pays des pyramides, on a des références historiques. Mais dans un journal qui se croirt sérieux comme LE MONDE, le journaliste de service ne voit pas le problème démographique, seulement une histoire de gros sous.

Lire comme amuse-bouche

La bombe démographique en Egypte explose (mars 2020)

l’Egypte, victime de sa démographie (février 2011)

Hélène Salon : « Dès son arrivée au pouvoir en 2013, le maréchal Abdel Fattah Al-Sissi a mis les milieux d’affaires au pas, les soumettant au bon vouloir des militaires, qui ont pris les rênes des grands travaux. Mais ses rêves de grandeur et sa politique de mégaprojets s’effondrent. L’Egypte a vu s’évanouir 23 milliards de dollars (21,4 milliards d’euros) de capitaux étrangers de son économie, conséquence de l’onde de choc mondiale provoquée par la guerre en Ukraine. Le Fonds monétaire international (FMI), encouragé par Riyad et Abou Dhabi, réclame une cure d’austérité. Déjà saignés à blanc par la crise de 2016, les Égyptiens subissent les effets de l’inflation galopante. Près de la moitié de la population vit près du seuil de pauvreté ou en dessous. La répression empêche toute contestation de s’exprimer. »

Le point de vue des écologistes malthusiens

Edgard Wibeau : 104 Millions d’habitants aujourd’hui, 105 dans un mois, et ainsi de suite : un article économique qui fait l’impasse sur le poids de la démographie incontrôlée, qui le présente même comme un atout (« un marché alléchant »), n’est pas un article sérieux. Il faudrait a minima préciser comment les achats indispensables de nourriture, le pays n’étant absolument pas auto-suffisant, plombent la balance du commerce et oblitère la capacité de l’Etat à investir pour l’avenir.

Fchloe : L’Égypte ne produit pas grand chose et n’a plus de pétrole. Mais doit importer de plus en plus pour nourrir cette masse grouillante

Michel SOURROUILLE : L’Égypte comptait 21 millions d’habitants en 1950, quelque 90 millions en 2013, elle vient de dépasser les cent millions et progresse d’un million supplémentaire tous les six mois (un doublement en moins de quarante ans). L´extrême jeunesse de la population égyptienne (30 % des égyptiens ont moins de 15 ans !) explique pour partie cette explosion. Cette croissance exponentielle intervient de surcroît sur une étroite bande de terre fertile, limitée à la vallée du Nil et à son delta et représentant moins de 5% de la superficie d’un pays largement désertique. Ramené à la « superficie agricole utile », la densité de peuplement égyptienne approche 2 000 habitants au kilomètre carré ; avec une telle densité la France accueillerait près d´un milliard d´habitants. L’Égypte est un désastre vivant qui fait des éléphants blancs à crédit et multiplie les pauvres en conséquence. Il n’y a pas de solution, dictature et extrémismes ne feront que repousser les échéances : guerre et famine.

Mena House @MS : Votre description très réaliste du « désastre » égyptien fait froid dans le dos…

Ailleursympa : Je reviens d’Égypte, un pays dont le peuple demande pitance. L’ armé contrôle tout et cela se voit. Les journalistes d’hier font chauffeur de taxi, car interdit de pratiquer leur métier. Les Égyptiens sont dociles, soumis. On les expulse de leur logement, même piteux, pour faire de grandes artères au Caire, ou pour augmenter les recherchent archéologiques, pour le tourisme, avec des contres-parties désastreuses:

Mkas : retour d’Égypte il y a qq mois: projets urbanistiques délirants dans le désert, autour du Caire. Des km d’immeubles vides, et du sable.

Tyrion : Les pays du Golf ont investi des milliards pour stabiliser l’économie et la politique face au défit social. Avec cet argent, le président a fait de grands travaux mégalomanes comme une nouvelle capitale trop loin du centre, un nouveau musée près des pyramides et un nouvel aéroport hors de prix. Tout cela ne permet pas d’occuper les millions de chômeurs. L’état subventionne le prix du pain à perte en important massivement du blé. Les touristes,ça va ça part selon les attentats ou la pandémie. Il y a un risque d’explosion sociale à tout moment…

E.Clement : Et quid du contrat d’armements avec la France de 7,5 milliards € livré et contre-garantie par la BPI. (c’est à dire nous cher.e contribuable) ? En cas de défaut de paiement, ce seront donc nous et nos arrières petits enfants qui rembourseront cette dette de la honte.

A.M. : La même chose partout dans le monde Arabe. En Égypte c’est l’Etat et les militaires. Au Maroc c’est le roi, le palais et son entourage. En Algérie c’est les militaires, les securitaires et le parti. Et ainsi de suite…. Tous les moyens sont permis pour sucer le sang des sujets Arabes. Mais tant que les Islamistes sont la seule alternative, rien ne changera!

Lesgalapagos : Une dictature reste une dictature. Elle finira par s’effondrer, après avoir détruit le pays pour essayer d’exister

bon et maintenant : il faut une aide internationale pour construire en Égypte une usine de préservatifs… et aussi une usine de contraceptifs féminins…la démographie est la plaie du pays.

Tous les pays, riches ou pauvres, sont surpeuplés, lire :

Surpopulation au Cameroun, 56 hab./km

Surpopulation en Corée du nord (et du Sud)

Corne de l’Afrique minée par la surpopulation

Côte d’Ivoire, surpopulation et manque d’eau

L’Égypte et Al-Sissi face à la surpopulation

L’Éthiopie, victime de sa surpopulation

Surpopulation française, une réalité vraie

Surpopulation sur l’île de la Réunion

Inde : « government jobs » et surpopulation

L’Inde, une surpopulation par condensation urbaine

Le Japon, surpopulation et/ou vieillissement ?

Madagascar, un état de surpopulation

Malawi, surpopulation et choléra

Le Nigeria, miné par la surpopulation

La surpopulation généralisée aux Pays-Bas

Surpopulation en Seine-Saint-Denis 

Surpopulation en Somalie, faut pas le dire

Référendum en Suisse : halte à la surpopulation

Tanzanie, une surpopulation démente

Surpopulation en Turquie, 109 hab./km2

Surpopulation au Yemen, 377 000 morts

En Égypte, la surpopulation fait la loi Lire la suite »

Oregon, paradis de la fin de vie

L’Oregon a été le premier État américain à légaliser la « mort dans la dignité », selon l’intitulé de la loi entrée en vigueur le 27 octobre 1997. La loi Death With Dignity requiert que le patient soit en mesure de s’administrer lui-même la substance létale, sans assistance et par « ingestion » : aucune intraveineuse n’est autorisée. Les maladies neurodégénératives comme Alzheimer, qui détruisent mémoire et réflexion, sont exclues d’office de la législation. L’Oregon est devenu le premier État à donner un accès sans restriction géographique à l’aide médicale à mourir. Neuf autres États et la capitale fédérale ont suivi l’Oregon : représentant quelque 22 % de la population américaine.

Corine Lesnes : « Le serment d’Hippocrate, souvent invoqué par le corps médical pour sa fameuse recommandation – qui en fait n’y figure pas littéralement – de ne pas faire de « mal » ne paraît pas incompatible avec une vocation de soignant. Fournir aux patients un médicament destiné à mettre fin à la vie n’est pas causer du mal, c’est un geste qui leur offre ce qu’ils veulent par-dessus tout : le contrôle sur une vie devenue très désagréable.  Chaque mort est une expérience profonde, c’est quelque chose d’irrévocable, mais c’est ce que le malade désire. Et neuf fois sur dix, au-delà de la tristesse, c’est ce que la famille désire aussi.  Ainsi cette grande famille, 19 personnes, chantant Kumbaya avec des ukulélés » en assistant au dernier voyage. »

Le point de vue des écologistes malthusiens

Cohelet : Une bonne réflexion éthique bien menée permet de sortir de l’imbroglio sur la fin de vie que nous subissons hélas en France. Il est remarquable qu’une société démocratique avancée puisse être capable de définir les conditions de la liberté individuelle d’accès à un produit létal sûr et, en même temps, de monter des garde-fous solides pour éviter les dérives. Tout cela dans le respect des opinions et croyances de toute nature, y compris les convictions des médecins et soignants.

petibill : L’Oregon est un état progressiste depuis longtemps, et ouvert au monde. Pour rappel, Portland est une ville qui a intégré depuis les années soixante les modes de déplacements doux , les marchés locaux , la qualité de vie et la nature comme essentielles dans la vie de la cité.

Pascale C. : Pour les Français, actuellement, une possibilité de terminer sa vie sans souffrance inutile existe, si et seulement si on a les moyens financiers de partir à l’étranger. La mort aussi est une affaire de classe sociale.

Alice : Je peux pas m’empêcher d’avoir des mauvaises pensées … cette aide à mourir qui se généralise partout, c’est quand même de sacrées économies pour les systèmes de santé…

O. Pinion @ Alice : Des économies d’angoisses, de mal-être, de souffrances pour celui qui arrive au bout du voyage et pour ses proches, ceux qui l’aiment !

Dump : En France la situation est différente; grâce à une loi mal faite, les religieux ont noyauté la SFAP (société française d’accompagnement et de soins palliatifs), devenue un noyau d’intégristes sur des bases religieuses non exprimées bien sûr. Donc aucun espoir d’amélioration de ce côté, ce qui est cohérent avec la notion chrétienne de mérite acquis par la souffrance. Prions mes frères pour ce pauvre XXX victime de la maladie de Charcot (elle va peut être lui faire gagner 1000 ans de purgatoire ?) qui finira en pierre sous d’atroces de souffrances offertes (par nous) à Dieu. Et nous autres incroyants, ne prions pas les politiques (de Mitterrand à Macron) tous plus lâches les uns que les autres, sachant fort bien mais n’osant pas, alors que dès 1980 Caillavet avait posé la solution, étouffée depuis peu à peu sous les « dispositifs » champions du camouflage. Ah Dieu!

Corentin : J’ai bien l’impression que les contre-arguments sont soit inspirés par la religion, soit s’appuient sur une lecture rigoriste du serment d’Hippocrate. La religion n’est plus obligatoire, et Hippocrate est mort depuis 2400 ans. Tous les dogmes peuvent être remis en cause.

Nos articles antérieurs sur ce blog biosphere

Fin de vie, vive l’anorexie finale (mars 2023)

La zone grise tragique de la fin de vie (février 2023)

Fin de vie, ma mort m’appartient (décembre 2022)

Notre article le plus ancien

Vincent Lambert, qui peut décider de sa fin de vie ? (janvier 2014)

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Surpopulation en France comme au Japon

La chute relative de la natalité au Japon et en France alarment certains. Ils ne savent pas que ces deux pays sont surpeuplés et donc que toute diminution de leur population ne peut être que bénéfique.

Alain Paillard et Jacques Bichot : « Au Japon, on pourrait presque parler de suicide démographique. La France métropolitaine, avec 10,43 naissances par millier d’habitants, connaît de son côté ne faiblesse historique ; c’est un signal d’alarme. Sans enfants en nombre suffisant, il est difficile d’assurer l’avenir du pays. Il est certes prévu des prestations familiales, mais celles-ci sont loin de s’élever au niveau qui serait nécessaire pour que l’augmentation du nombre d’enfants, dans une famille, ne se traduise pas par un appauvrissement relatif. Les présidents de la République, s’acharnent à distribuer les droits à pension, non en fonction de ce qui leur donne un contenu effectif – la mise au monde et l’éducation des enfants – mais au prorata des cotisations versées aux caisses de retraite.  » (LE FIGARO, 10 mars 2023) 

Surpopulation de la France : Se polariser sur le vieillissement empêche de porter un regard objectif sur la situation démographique. Avec 67 millions d’habitants franchi au 1er janvier 2020, la France reste le deuxième pays le plus peuplé de l’Union européenne. C’est douze millions d’habitants de plus qu’en 1981, et vingt deux millions de plus qu’en 1958. Avec une densité de 100 habitants au kilomètre carré, chaque habitant n’aurait à sa disposition qu’un carré de 100 mètres de côté, soit un hectare, à partir duquel il devrait satisfaire tous ses besoins d’habitat, de routes, d’alimentation, de loisirs, tout en laissant une place à la biodiversité. C’est fort peu, c’est insuffisant. Or la France métropolitaine était déjà à une densité de 123 hab./km² en 2020. La France vit de ses importations de pétrole, de gaz, de charbon, de minerais, toutes ses mines ou presque ont fermé. Ses capacités d’autonomie énergétique et industrielle sont donc quasi-inexistantes alors que les besoins sont démesurés. Pourra-t-on encore longtemps dépendre du pillage du reste du monde pour sauvegarder son niveau de vie ? Que se passera-t-il lorsque ce pays ne pourra plus drainer des ressources d’autres régions de la planète ? Le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi est déjà de plusieurs millions, le chômage est structurel. Ces statistiques quantitatives s’accompagnent d’un malaise social, les Français sont coincés dans les embouteillages, dans les cités dortoirs, dans le métro et sur les plages.

Lire, La France a 68 millions d’habitants, l’horreur ! (2023)

Surpopulation du Japon : En 1868, le Japon comptait 26 millions de personnes.Les terres arables ne couvrent que 12 % du territoire, contre 54 % pour la France. En 1980, la population était pourtant passée à 117 millions. Pourquoi ? L’ouverture du commerce international a favorisé la révolution industrielle et les importations de nourriture. En 1960, Le taux d’autosuffisance en base calorique était de 79 %, et seulement de 37 % en 2018. Le caractère montagneux du Japon font en sorte que les  parties habitées sont en pratique entièrement urbanisées, constituant une mégalopole géante. Tokyo est la plus peuplée des préfectures du Japon, avec près de 15 millions d’habitants intra-muros en 2018 et 43 millions dans la conurbation. En 2020, le Japon était capable de produire moins de 40 % de la nourriture dont la population a besoin. La densité est en moyenne de 346 hab./km². Ramené aux superficies cultivables, c’est un chiffre insoutenable..En résumé,le Japon ne peut nourrir de façon autonome et avec une agriculture traditionnelle que 26 millions de personnes seulement. Or les difficultés présentes de tous ordres poussent à la désindustrialisation, à la démondialisation, à l’autonomie alimentaire et énergétique des territoires.

Lire, Le Japon devient nataliste, il est pourtant surpeuplé (2014)

Tous les pays, riches ou pauvres, sont surpeuplés, par exemple :

Surpopulation au Cameroun, 56 hab./km

Surpopulation en Corée du nord (et du Sud)

Corne de l’Afrique minée par la surpopulation

Côte d’Ivoire, surpopulation et manque d’eau

L’Égypte et Al-Sissi face à la surpopulation

L’Éthiopie, victime de sa surpopulation

Surpopulation française, une réalité vraie

Surpopulation sur l’île de la Réunion

Inde : « government jobs » et surpopulation

L’Inde, une surpopulation par condensation urbaine

Le Japon, surpopulation et/ou vieillissement ?

Madagascar, un état de surpopulation

Malawi, surpopulation et choléra

Le Nigeria, miné par la surpopulation

La surpopulation généralisée aux Pays-Bas

Surpopulation en Seine-Saint-Denis 

Référendum en Suisse : halte à la surpopulation

Tanzanie, une surpopulation démente

Surpopulation en Turquie, 109 hab./km2

Surpopulation au Yemen, 377 000 morts

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Ovidie, le courage du porno et il en faut

Eloïse Delsart s’est fait connaître en 1999 sous le nom d’Ovidie, alors qu’étudiante en philosophie elle venait de tourner son premier film pornographique.

Ovidie 2004 : La pornographie européenne ne sait plus quelle poudre jeter aux yeux du spectateur pour combler le récent appauvrissement de la dimension excitante des films. Disons-le clairement, le cinéma pornographique est devenu « chiant ». Pour pallier l’ennui du spectateur, les réalisateurs ont ressenti l’obligation de rajouter des artifices spectaculaires, histoire de retenir un minimum d’attention. La pénétration anale est devenue quasiment obligatoire dans chaque scène hard. ( Porno Manifesto d’Ovidie aux éditions Musardine, 2004)

Lire, Pornographie, une sexualité trop simplifiée ?

Ovidie 2023: l n’y a rien de moins sexuel, de moins érotique, qu’un tournage de film porno. Pas de séduction, pas d’envie, pas de plaisir. Juste deux personnes qui utilisent leurs corps comme des outils de travail, aussi propres et désinfectés qu’un peigne de coiffeur ou un coupe-chou de barbier. jJ’ai participé, en novembre 1999, à une émission de Mireille Dumas, « Vous avez dit porno ». Une jeune étudiante qui se dévergonde dans le X, c’était un bon sujet. Avant la diffusion, Mireille Dumas me montre le montage et, pressentant ce qui m’attend, me demande si je suis bien d’accord pour la diffusion. Je dis oui, et ma vie bascule. Tous les ennuis anticipés par Mireille Dumas arrivent. Je commence à être reconnue dans la rue, insultée. Je me brouille avec mes camarades militants antisexistes et d’extrême gauche, qui jugent que je me vends à la société du spectacle. A la fac de Tours, où je suis en deuxième année de philosophie, notre prof de grec trois jours après l’émission nous fait deux heures de cours sur la pudeur… En fait, j’ai dû arrêter mes études pendant quinze ans. Je n’imaginais pas la violence de la stigmatisation qui m’attendait. L’intime est politique, une fois de plus. #metoo a montré à quel point les agressions sexuelles étaient fréquentes. Ces hommes si nuls au lit. Maintenant, on reconstruit quoi ? Je ne sais plus. Depuis quatre ans, j’ai cessé de faire l’amour, à quelques coups de canif près. (« La chair est triste hélas », d’Ovidie, mars 2023).

Commentaires sur le monde.fr

Peps72 : Eloïse Delsart partage avec Brigitte Vanmeerhaeghe (alias Brigitte Lahaie) le fait de parler librement dans l’espace médiatique de « ces choses-là » avec une grande acuité, malgré l’énorme pression sociale souvent malveillante qui pèse sur elles.

Fred et ric : C’est vraiment surprenant et pas tant que ça en même temps. On parle de sexualité , comme Maïa Mazaurette d’ailleurs, mais toujours sans parler d’Amour. Alors oui, c’est tout à fait concevable, et probablement très majoritaire tant les gens ne s’aiment pas ou peu. Car pour aimer, il faut d’abord s’aimer… Et le sexe sans cette dimension d’Amour n’a que très peu de saveur en fait.En attendant chère Eloïse ou Ovidie, soignez bien vos blessures, acceptez les, c’est une des clés.

Si Lex : Ovidie dit :« ma première relation a été marquée par un viol. J’avais 14 ans, il en avait 16. Il m’a fait boire et, parmi les gens présents ce soir-là, personne n’a levé le petit doigt. Je n’en suis sortie ni dégoûtée ni traumatisée. Mais cela m’a appris les règles du jeu avec les hommes ». En fait non. En fait « les hommes » n’agissent pas comme cela. Certains, quelques rares seulement le font, et c’est bien dommage. Votre vision de la gent masculine est faussée par cette triste expérience.

Jean-Luc S. : Visiblement, rien de neuf sous le soleil : Ovidie est très dissociée, réaction très fréquente après un viol et fréquente après le suicide de son jeune frère. Deux réactions connues : l’hyper-sexualité ou l’’hypo-sexualité. C’est exactement ça. Elle aurait simplement besoin d’une bonne thérapie. Comme beaucoup d’autres passées par là. Et il ne faut jamais projeter, c’est-à-dire faire de son cas une généralité. Certaines personnes font peu l’amour, mais d’autres le font avec joie et générosité !

Alazon : Que cette personne ait des difficultés dans sa vie personnelle et sexuelle, soit. On déplore les humiliations et violences qu’elle a subies et on lui souhaite de trouver un équilibre. Mais il ne faut pas occulter qu’elle porte des opinions potentiellement toxiques. Faire une référence de quelqu’un qui trouve les hommes nuls et le sexe sans intérêt c’est potentiellement destructeur pour les gens influençables. Et je parle en premier lieu des filles.

AuroreP : Ovidie n’est pas une féministe, elle surfe sur la vague, portée par le côté sulfureux de son passé dans le porno et cette soi-disant franchise qui ne raconte pas grand chose au final. Elle ne prend jamais position clairement contre la pornographie, la prostitution, le patriarcat, elle navigue entre deux eaux. Mais c’est plus vendeur de lui donner la parole à elle qu’aux vraies chercheuses, militantes, féministes.

Hein : Au risque de rappeler une évidence, la sexualité sexuée de nous autres mammifères a été « inventée » par la Nature, ou l’évolution si vous voulez, à une seule fin, la reproduction & la perpétuation des espèces. Au bas mot elle ne « sert » qu’à ça. Ensuite, les diverses sociétés ou religions ont statué sur la mise en pratique sociale des rapprochements entre sexes, le « codifié/encouragé » vs le « regrettable/scandaleux », & le puissant « permis/pas permis » de l’inceste… Tout cela pour dire que si toutes les cultures ont eu leurs poésies & leurs récits d’amour, même les plus puritaines, c’est en revanche une invention moderne que d’équivaloir sa sexualité privée à son « moi » – en oubliant un peu le fait que le terrain, reproductif & social, fait de nous l’inverse d’individus : juste des atomes biologico-sociaux, Schopenhauer + Durkheim – rien de personnel donc !

Lire, Le sexe/genre relève-t-il de la nature ou de la culture ?

Ovidie, le courage du porno et il en faut Lire la suite »

Surpopulation en Somalie, faut pas le dire

En Somalie, 16 millions d’habitants, le taux de fécondité est de 5,98 enfants par femme (2019) et le taux de croissance annuel de la population de 2,9% de variation annuelle (2020) soit un doublement en 24 ans seulement. Définitivement ingérable. D’après les Nations unies, 220 000 personnes pourraient souffrir de la famine en Somalie cette année, et 8,3 millions seront probablement confrontés à une insécurité alimentaire aiguë.

Jürg Eglin, directeur du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour la Somalie : ‘La situation est très critique, et même parfois catastrophique. Malheureusement, des affrontements de plus ou moins haute intensité s’ajoutent aux catastrophes naturelles et aux sécheresses.Lorsque le bétail et les circuits de pâturage s’épuisent, alors qu’ils sont le socle de ces sociétés pastorales et claniques, tout retour à ce mode de vie paraît compromis. Quelle est l’alternative ? Il existe quelques projets de rationalisation de l’agriculture ou de gestion des troupeaux, mais pas à une échelle suffisante. Si vous survolez la Somalie aujourd’hui, vous vous rendez compte qu’il existe peu de terres fertiles. Aujourd’hui, le CICR rencontre de grandes difficultés pour financer nos opérations en Somalie. Et plus largement, en tant qu’institution, nous avons eu une année très difficile en 2022 en raison des différentes urgences en Europe, l’Ukraine, mais aussi à cause de l’inflation et des priorités des bailleurs de fonds.’

Les articles du MONDE sur la Somalie se ressemblent, pas un seul n’emploie le mot « surpopulation »

2 mars 2023, Somalie : 210 civils tués en vingt-quatre jours dans les combats au Somaliland

21 février 2023, En Somalie, dix civils tués par les Chabab à Mogadiscio

4 janvier 2023, En Somalie, un double attentat des Chabab fait dix-neuf morts

14 décembre 2022, En Somalie, une famine généralisée pour l’instant évitée

8 novembre 2022, La Somalie terrassée par la sécheresse et la faim

29 octobre 2022, Somalie : au moins cent morts dans un double attentat à la voiture piégée à Mogadiscio

23 septembre 2022, En Somalie, sécheresse et conflits réunis pour une nouvelle famine

5 septembre 2022, Sécheresse en Somalie : « la famine frappe à la porte », alerte un responsable des Nations unies

Nos articles antérieurs sur ce blog biosphere

1992-2022, encore du riz pour la Somalie ??? (2022)

COP25 et la sinistre réalité somalienne (2019)

Tous les pays, riches ou pauvres, sont surpeuplés, par exemple :

Surpopulation au Cameroun, 56 hab./km

Surpopulation en Corée du nord (et du Sud)

Corne de l’Afrique minée par la surpopulation

Côte d’Ivoire, surpopulation et manque d’eau

L’Égypte et Al-Sissi face à la surpopulation

L’Éthiopie, victime de sa surpopulation

Surpopulation française, une réalité vraie

Surpopulation sur l’île de la Réunion

Inde : « government jobs » et surpopulation

L’Inde, une surpopulation par condensation urbaine

Le Japon, surpopulation et/ou vieillissement ?

Madagascar, un état de surpopulation

Malawi, surpopulation et choléra

Le Nigeria, miné par la surpopulation

La surpopulation généralisée aux Pays-Bas

Surpopulation en Seine-Saint-Denis 

Référendum en Suisse : halte à la surpopulation

Tanzanie, une surpopulation démente

Surpopulation en Turquie, 109 hab./km2

Surpopulation au Yemen, 377 000 morts

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Vulgate complotiste contre les malthusiens

Pour ne pas mourir idiot, voici un florilège des références qui tourment en boucle dans un certain milieu pour essayer de démolir tout ce qui se rapproche d’une maîtrise responsable de la fécondité humaine. En bref, il s’agit de faire peur et de fuir pour ne pas aborder les problèmes de fond.

Le programme de contrôle de la population (9 mars 2023)

– le gouvernement américain aide à financer le programme chinois d’avortement, de stérilisation et d’infanticide forcés

– le « programme de planification familiale » des Nations unies fait réellement partie d’un plan visant à éliminer de larges segments de la population mondiale.

– Bertrand Russell en 1944 dans « The Impact of Science on Society » : « Je ne prétends pas que le contrôle des naissances soit le seul moyen d’empêcher la population d’augmenter. Il y en a d’autres… Si une peste noire pouvait se répandre dans le monde une fois par génération, les survivants pourraient procréer librement sans que le monde soit trop plein… La situation pourrait être quelque peu désagréable, mais qu’en est-il ? Les personnes qui ont un esprit vraiment élevé sont indifférentes à la souffrance, en particulier à celle des autres. »

– David Graber, biologiste au National Park Service, a déclaré en 1989 : « La fécondité humaine n’est pas aussi importants qu’une planète sauvage et en bonne santé… Nous sommes devenus un fléau pour nous-mêmes et pour la Terre… Certains d’entre nous ne peuvent qu’espérer que le bon virus se présentera ».

The First Global Revolution, publié en 1991 par le Club de Rome : « En cherchant un nouvel ennemi pour nous unir, nous avons eu l’idée que la pollution, la menace du réchauffement climatique, les pénuries d’eau, la famine et d’autres choses du même genre feraient l’affaire. Tous ces dangers sont causés par l’intervention humaine… Le véritable ennemi est donc l’humanité elle-même »

-Jacques Cousteau dans Le Courrier de l’UNESCO de novembre 1991 écrivait : « Le dommage causé à la planète est fonction de la démographie, mais également du degré de développement. Un Américain fatigue la planète beaucoup plus que vingt Bangladeshis… C’est terrible à dire. Il faut que la population mondiale se stabilise et pour cela, il faudrait éliminer 350 000 personnes par jour. C’est si horrible à dire, qu’il ne faut même pas le dire ».

– David Pimentel, professeur à l’Université de Cornell, déclare en 1994 : « La population mondiale totale ne devrait pas dépasser 2 milliards d’habitants au lieu des 5,6 milliards actuels ».

– le Dr Sam Keen s’exprimant lors d’un Forum organisé par Gorbatchev à San Francisco en 1996 : « Nous devons parler beaucoup plus clairement de la sexualité, de la contraception, de l’avortement, parce que la crise écologique, en bref, est la crise démographique. Si l’on réduit la population de 90 %, il n’y a plus assez de gens pour causer beaucoup de dégâts écologiques ».

– Negative Population Growth Inc. dans le New Jersey a récemment diffusé une lettre exposant son objectif à long terme : « Nous pensons que notre objectif pour les États-Unis ne devrait pas dépasser 150 millions d’habitants, ce qui correspondait à notre taille en 1950. Pour le monde, nous pensons que notre objectif devrait être une population ne dépassant pas deux milliards d’habitants, soit sa taille peu après le début du siècle »

Quelques commentaires significatifs adossés à cet article

– Il y a quand même un paquet de cinglés sur cette planète qui veulent exterminer une partie de l’humanité pour diriger le reste plus confortablement……..

– Il va falloir exterminer tous les parasites dirigeants corrompus, il ne faut plus attendre sinon ce seront eux qui vont s’occuper de nous, c’est ce qui se passe actuellement en France comme ailleurs.

– Qui a lu Barnays devrait savoir qu’un bon tiers de la population de la planète est actuellement sous contrôle et que si la Russie perd en Ukraine nous y passerons tous.

Source : https://reseauinternational.net/le-programme-de-controle-de-la-population/

Créé anonymement en 2013, Réseau international (reseauinternational.net) est un site conspirationniste qui relaie très régulièrement des contenus complotistes

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Le grand retour du débat sur le natalisme

Comme nommer ceux qui disent que le natalisme qui vise à favoriser la natalité dans une société surpeuplée, n’est pas raisonnable ? Un terme du dictionnaire exprime une opposition argumentée au natalisme, le malthusianisme. En résumé, pour Malthus la fécondité doit être maîtrisée pour rester en équilibre avec les ressources alimentaires. Un antinataliste est explicitement pour la baisse de la population, un malthusien ne fait que critiquer une augmentation en décalage avec les possibilités du milieu de vie. Vaste débat qu’on évite pour parler du tryptique  retraite/natalité/immigration.

Mariama Darame, Alexandre Pedro et Julie Carriat : C’est une musique qui monte depuis les débuts du débat sur la réforme des retraites à l’Assemblée nationale et qui a désormais atteint son point d’orgue au Sénat : la natalité comme solution pour recouvrer l’équilibre du système par répartition.

Ce thème, droite et extrême droite l’ont relancé de concert. Au Rassemblement national, on ne compte plus les admirateurs de la politique nataliste mise en place en Hongrie par Viktor Orban, on la défend comme un choix, un moyen d’éviter le recours à l’immigration.A droite, le chef de file des sénateurs Les Républicains (LR), Bruno Retailleau, assume : « La question démographique est une question idéologique, car pour financer un régime par répartition, c’est soit plus d’enfants, soit plus d’immigrés. » L’équation, validée par tous les démographes, est posée. Le chef de file des sénateurs LR entend instaurer une surcote de 5 % pour les mères d’au moins deux enfants avec une carrière complète à partir de 63 ans. Qu’importe si, comme le souligne le démographe Hervé Le Bras, agir sur la natalité maintenant n’aura d’effet que dans vingt ans.

La gauche, faute d’assumer un discours clair – que ce soit le recours à l’immigration, un goût affiché pour la natalité ou même un néomalthusianisme écologique –, s’aventure peu sur ce thème. La députée écologiste Sandrine Rousseau est l’une des rares à l’assumer : « Ce n’est pas neutre, la démographie ! On est 9 milliards, il n’y a pas besoin de politiques publiques pour développer la natalité, il suffit d’ouvrir un peu les frontières », estime celle qui avait lancé à l’Assemblée : « Lâchez nos utérus ! ». La droite accuse désormais la gauche d’entretenir la « haine de la famille », de voir l’enfant à naître comme une « pollution » plutôt qu’une espérance.

Le point de vue des natalistes

Autist Redding : Juste retour aux fondements de la civilisation occidentale : croître et multiplier. Il faut célébrer l’union d’un homme et d’une femme dans le but de procréer et perpétuer l’espèce au lieu de faire la promotion de comportements « progressistes » qui vont directement à l’encontre du but de toute vie. Aimez vos conjoints et contribuez à la croissance de notre pays en faisant des enfants qui demain paieront nos retraites et perpétueront nos lignées !

Mancini : Proposons une loi pour reculer l’âge de la ménopause et obliger les femmes à procréer jusqu’à 64 ans. Et hop, un problème de résolu.

OLIBRIUS : Tout à fait ! Et prévoir de taxer la masturbation, ce qui favoriserait le coït.

Le point de vue des malthusiens

Scoubidou : Cette politique nataliste est sans issue ! Vouloir rétablir une pyramide des âges semblable à celle qui a soutenu tant bien que mal notre régime de retraites jusqu’ici, c’est à terme augmenter indéfiniment la population française (pour ne parler que d’elle). Pour un pays qui dépend abondamment de ressources externes, c’est là se condamner tôt ou tard à une forme de surpopulation, que nombre d’autres pays connaîtraient également. La France a une population relativement dense, et pour l’instant plus ou moins adaptée à son territoire. Qu’elle ait freiné plus tôt que d’autres sa démographie (pour tout un ensemble de raisons) est donc assez normal : on n’imagine pas une planète harmonieuse avec 20 ou 30 milliards d’humains, il faudra donc vieillir un peu partout (je n’ose imaginer d’autres solutions !).

Bidouillage :Notre société est malade, incapable de voir plus loin que le bout de son nez, de ne pas réfléchir autrement qu’en fonction de ses plaisirs immédiats. On a déjà du mal à nourrir 8 milliards d’individus, sans compter les animaux à élever puisque ces messieurs-dames prétendent, en faisant fi du milliard et demi végétarien, qu’on ne peut pas vivre sans viande. C’est le passage de 2,5 milliards d’êtres humains en 1950 à 8 milliards aujourd’hui qui est la source de nos maux majeurs à commencer par le climat et l’épuisement des ressources de la terre, et voilà que les medias nous sermonnent que nous n’avons pas de pensée structurée pour contrer le malthusianisme. Mais qu’est-ce qu’il vous faut bon sang? Que le ciel nous tombe sur la tête? C’est justement en train de se faire! Au diable la bêtise. Personnellement je n’en peux plus.

Gilp : Journée pour le Droit des femmes hier 8 mars. Et on propose le  » natalisme  » comme solution… on a déjà oublié le droit des femmes de disposer d’elles-mêmes !

synthèse

Une chose est sûre, le consensus nataliste a vécu. Contrairement à ce qu’on fait croire à propos des retraites, c’est les jeunes le problème de la nation. C’est dans cette classe d’âge, pas chez les retraités, que le taux de pauvreté explose, ce qui explique aussi en partie le report du premier enfant. A force de tourner les politiques vers le troisième âge, ou de viser directement les ventres des femmes, on finirait par l’oublier.

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Des bébés à n’importe quel prix

sans commentaires, ils vont de soi :

Le Figaro avec AFP : Un bébé pour réduire sa dette étudiante: la proposition du premier ministre japonais fait scandale

Le premier ministre japonais Fumio Kishida a suggéré d’alléger la dette étudiante pour ceux qui auraient des enfants, afin de tenter d’enrayer la chute de la natalité dans l’archipel nippon. Il avait promis en début d’année des mesures «sans précédent» pour lutter contre la dénatalité au Japon. Près de 30% des 125 millions d’habitants du Japon sont âgés de 65 ans et plus, un record mondial après Monaco.

LE MONDE avec AFP : « PMA pour toutes » : près de 23 000 demandes depuis septembre 2021

La PMA, ou AMP (assistance médicale à la procréation), est ouverte aux couples lesbiens et aux femmes célibataires depuis son entrée en vigueur le 29 septembre 2021. Depuis l’entrée en vigueur de la loi, en septembre 2021, près de 2 000 premières tentatives de procréation médicalement assistée avec don de spermatozoïdes ont été réalisées au bénéfice de couples de femmes ou de femmes seules.

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Euthanasie, savoir contempler la mort en face

Quelques échanges sur notre blog biosphere

Esprit critique : « Le «comment mourir» est avant tout une question de morale, pas d’écologie. Pour le démontrer il suffit de mesurer ce que «pèse» l’impact écologique de ces X personnes qui attendent de mourir (dans les hôpitaux ou ailleurs) et de comparer avec n’importe quoi d’autre. »

Statisticon :  : Un peu plus de la moitié des soins hospitaliers et des médicaments sont consommés par des personnes de plus de 60 ans. La part de la consommation pour les transports de malades attribuable aux plus de 60 ans atteint 60 % et 67 % pour les soins d’auxiliaires médicaux.Le montant de l’allocation journalière d’accompagnement d’un proche en fin de vie est porté à 56,10 euros brut par jour en cas de congé sans activité à temps partiel, 28,05 euros brut par jour en cas d’activité à temps partiel. A domicile, la tranche d’âge comprise entre 65 et 75 ans dépense en moyenne 584€ par mois pour ses besoins de santé hors logement et autres dépenses ; 740 € pour les seniors de 75 à 85 ans. 1836 € mensuels pour les personnes de 85 ans et plus. Le coût d’hébergement en EHPAD est chaque mois de 2000 euros au moins

Michel C : Que viennent faire tous ces euros dans l’écologie ? Le problème c’est le business des EPADH, le problème c’est le Business en général. Au-delà de cette idée (misérable) selon laquelle tout et n’importe quoi se chiffre désormais en euros, même une vie humaine, chercherait-on à nous vendre là cette idée, que je juge dégueulasse, exprimée ici par Jancovici : « Dans les pays occidentaux, il y a un premier moyen de réguler la population de façon raisonnablement indolore : ne pas mettre tout en œuvre pour faire survivre les personnes âgées malades, à l’image du système anglais qui ne pratique, par exemple, plus de greffe d’organes pour des personnes de plus de 65 ou 70 ans. [etc.] » Alors un peu de pudeur SVP !

Didier B : Pour ma part, je ne lierais pas la question de l’euthanasie à la problématique démographique. Il me semble plus sain de le cantonner aux débats d’ordre moral. L’euthanasie des personnes en fin de vie n’a aucun impact démographique de toute façon et je n’imagine pas de promouvoir une régulation démographique via l’avortement. Ces questions sont suffisamment difficiles et clivantes pour ne pas leur ajouter une dimension supplémentaire qui, à mon sens, brouillerait la réflexion sur l’essentiel.

Et bien dansez maintenant : Dès que Dieu est évoqué pour justifier une pensée et un acte, le dialogue est définitivement impossible. On se bouffe déjà le nez entre les lois de la Nature et les droits de l’Homme (des conventions) pour ne pas en rajouter avec les droits de Dieu (des idéologies indétrônables pour leurs adeptes)

Michel C. : Pour beaucoup la vie (la Vie ?) reste sacrée. Et la vie d’un être humain vaut plus que celle d’une baleine ou d’un éléphant. Pour d’autres c’est l’inverse. Mais quand même pas pour les rats. Et les virus n’en parlons pas. ​Et pour d’autres encore tout se vaut. Et finalement il n’y a plus de limites, plus de valeurs, plus rien de sacré. Ou alors c’est la Bagnole ou le Pognon, ou n’importe quoi qui est sacré. Cette «idéologie» là c’est le nihilisme.

Biosphere : plutôt que se lancer dans des considérations générales sur la morale, domaine où ni la religion, ni les réseaux sociaux, ni même les comités d’éthique ne peuvent arriver à une conclusion définitive, mieux vaut faire évoluer la loi pour permettre aux individus de prendre des décisions responsables. Dans les cas extrêmes comme celui d’Anne Bert et dans la plupart des cas.

Lire, « J’ai décidé de mourir »

Anne Bert a choisi en 2017 de partir en Belgique pour y être euthanasiée, faute d’avoir eu le droit de l’être en France. Une décision prise pour « devancer l’horreur », de ne pas être « emmurée vivante » par la sclérose latérale amyotrophique (SLA), plus connue sous le nom de « maladie de Charcot ». « Ma limite, c’est quand je ne pourrai plus manger toute seule », prévient-elle. Un combat contre son corps « cannibale », mais aussi un combat pour faire évoluer la législation française sur la fin de vie. Elle sera euthanasiée en Belgique. En France la loi Claeys-Leonetti sur la fin de vie prévoit tune « sédation profonde et continue », c’est-à-dire une agonie pouvant durer de quelques jours à quelques semaines. Pour l’instant le texte de loi autorisant l’aide active à mourir n’est pas passé.

Lire, Fin de vie, comparaison internationale

Au delà des cas extrêmes pour lesquels il est étonnant de ne pas arriver à un consensus collectif, une législation sur le suicide assisté est-elle pensable ? Mieux vaut-il se suicider la corde au cou ou en prenant une potion létale disponible en pharmacie ? Le débat continu…

Lire, L’Autriche va autoriser le suicide assisté

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Fin de vie, vive l’anorexie finale

Il y a autant de manière de mourir que de personne et d’état de santé. Chacun doit pouvoir choisir son destin, c’est sa liberté dernière. On parle beaucoup de suicide assisté (ou non), d’euthanasie, de soins palliatifs… et puis il y a l’anorexie finale.

Dans la nature, les animaux font pareil. Plus près de nous, regardez vos chats domestiques qui refusent de s’alimenter quand ils sentent la fin venir. Mais les champions de l’ordre moral préfèrent la loi de leurs dieux à la loi naturelle…

Marie de Hennezel : Je me souviens de l’époque où le personnel soignant ne supportait pas le refus de s’alimenter des grands vieillards. On leur posait une sonde gastrique, et s’ils essayaient de l’arracher, on leur attachait les mains. On les forçait à vivre, c’est désormais illégal. Et 20 % des personnes âgées, en Ehpad, atterrissent aux urgences, et meurent alors sur un brancard, dans une forme d’anonymat et de solitude. Alors, que veulent vraiment les très vieux quand ils pensent à leur mort ? La réponse est unanime : mourir chez soi, dans son lit, surtout pas à l’hôpital, sans souffrir, sans acharnement thérapeutique, entouré d’affection et de présence. Les très vieux veulent aussi rester sujets de leur mort. Faut-il pour autant organiser son suicide ? Peut-on rester sujet de sa mort, sans imposer à ses proches un tel traumatisme ?

Alors, on évoque cette manière de mourir à l’ancienne… Beaucoup de personnes âgées rêvent de mourir ainsi, d’anorexie finale. L’aïeul cesse de s’alimenter et de boire, s affaibli, puis s’enfonce lentement, doucement, dans la mort, sans être forcé à rien. C’est « mourir à l’indienne », référence à la pratique du jeûne chez les vieux jaïns qui cessent de s’alimenter et de boire, comme un passage choisi vers la mort. Mourir sans s’alimenter et sans boire n’est pas douloureux. Des années de pratique des soins palliatifs l’attestent.

La pose de perfusions, au contraire, ne fait que prolonger une fin qui est désirée par la personne. L’hydratation est responsable d’œdèmes douloureux.

Lire, initiation au jaïnisme

et La zone grise tragique de la fin de vie

Un nouveau site internet

preparersafindevie.fr
Ce site, destiné au grand public, délivre des informations et des conseils pour bien rédiger ses directives anticipées. Il donne également des informations plus spécifiques sur des thématiques liées aux directives anticipées telles la protection juridique des majeurs, la consultation du dossier médical, l’aide active à mourir et le rôle de la personne de confiance.
Que ce soit pour soi-même ou pour ses proches, ce site délivre des conseils et il est possible de partager les différentes pages par mail ou de les imprimer.

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