politique

élection, un vrai/faux « piège à con » !

Il y a une chose dont je suis maintenant sûr, c’est qu’un ou une président(e) à la fibre écologiste avancée sera un jour ou l’autre élu, c’est inéluctable, c’est inscrit dans les soubresauts de la biosphère. Nous avons vraiment besoin en France d’un Jaurès de l’écologie ou d’un De Gaulle au chevet de la planète. Nous en avons même besoin dans tous les pays de notre petite planète. Ce sera l’écologie au pouvoir ou le chaos. Une telle conception ne va pas de soi, il faut tout un cheminent mental des citoyens, mais aussi l’action politique de certains.

Je suis né en 1947. Assigné par ma naissance à la génération qui a vécu les événements de mai 1968, j’ai été un lecteur assidu d’Hara-Kiri, formaté par le réalisme du slogan « élections, piège à cons »… J’ai donc déchiré en deux et affiché sur un panneau de la fac de sciences économiques ma carte d’électeur. La politique, un jeu de marionnettes dans les mains du marché et des lobbies, ce n’était pas pour moi. Si j’adorais les fleurs, leur odeur de merde dénaturée, c’était pour faire quelques variations de style, pas pour penser compost. La société française des décennies 1950 et 1960 ne savait même pas que l’écologie existe. En 1969, je roulais en vélo en ville, mais uniquement pour lutter contre les premiers embouteillages à Bordeaux. Il n’y avait à ma connaissance aucun discours établi en écologie, aucune connaissance des risques que notre expansionnisme techno-économique pouvaient entraîner. Le terme « écologiste » ne fera son entrée dans le Petit Larousse qu’en 1976 ! Le basculement de la perception ne commence en effet qu’au début des années 1970.

Octobre 1970, je commence ma quatrième année de sciences économiques, option économétrie. Planification indicative à la française, planification impérative à la soviétique, autogestion yougoslave, tout paraît possible. Mais le 11 mai 1971, 2 200 scientifiques de 23 pays se sont adressés à tous les hommes pour les mettre en garde contre le « danger sans précédent » que fait courir à l’humanité la civilisation industrielle (message de Menton). Aucun de nos dirigeants n’a écouté cet appel, les universitaires non plus. Dans ma faculté, on s’est bien gardé de commenter ce texte, ni même de nous en parler. L’absurdité de la croissance économique dans un monde clos n’était encore perceptible par personne. Pourtant, Pierre Massé, du Commissariat au plan, expliquait déjà à l’époque que si la production continuait de progresser à son rythme actuel, elle conduirait en 2070 à doter chaque Français d’une centaine d’automobiles et à fabriquer avant l’an 3000 un volume de produits manufacturés dépassant celui de la Terre, de la Lune et de Vénus réunis.

Le 15 juin 1972, je découpe dans un journal local un entrefilet sur la première conférence des Nations unies sur l’environnement qui se tient à Stockholm. Mais la France a le mauvais goût de faire un essai nucléaire dans l’atmosphère à la veille de cette conférence… Le Gouvernement montrait ainsi qu’il se foutait complètement de ce qui se passe à Stockholm. Même jour, un article sur le cri d’alarme de Sicco Mansholt, président de la commission du Marché commun :

« La race humaine, menacée par la pollution, l’accroissement démographique et la consommation désordonnée de l’énergie, doit modifier son comportement, si elle veut tout simplement ne pas disparaître… La grande crise devrait culminer autour de l’an 2020. »

Cette déclaration se base sur le rapport au Club de Rome sur les limites de la croissance, plus connu sous le nom de rapport Meadows, et publié en juillet 1971. La planète est déjà peuplée de 3,7 milliards de personnes. Que faut-il faire ? Mansholt écrivait dans une lettre publique de février 1972 :

« Il faut réduire notre croissance purement matérielle, pour y substituer la notion d’une autre croissance, celle de la culture, du bonheur, du bien-être. C’est pourquoi j’ai proposé de substituer au PNB “l’Utilité nationale bruteˮ ou, comme on le dit plus poétiquement en français, le Bonheur national brut. »

Même jour, un autre article où s’exprime Philippe Saint Marc :

« Nous sommes dans un train qui roule à 150 km/h vers un pont coupé. Le monde court à la catastrophe écologique s’il ne procède pas rapidement à une réorientation fondamentale de la croissance économique. »

Cela me paraissait si extraordinaire que je n’ai pas tellement attaché d’importance à ces analyses. Je n’avais encore aucune idée de l’importance cruciale que prendrait l’écologie.

Je suis sorti diplômé de mes études de sciences économiques en octobre 1971. J’avais subi un enseignement aussi théorique que desséchant, mais mon ouverture d’esprit et mon militantisme naissant m’ont poussé en 1972 à lire dans le texte, avec grand intérêt, le rapport Meadows sur les limites de la croissance. Le raisonnement paraissait incontestable. Dès que l’on aborde les problèmes relatifs aux activités humaines, on se trouve en présence de phénomènes de nature exponentielle. On arrivera aux limites extrêmes de la croissance en un temps étonnamment court…

« Notre modèle d’analyse des systèmes traite cinq tendances fondamentales : l’industrialisation, la population, l’alimentation, les ressources naturelles non renouvelables et la pollution. Les interactions sont permanentes. Ainsi la population plafonne si la nourriture manque, la croissance des investissements implique l’utilisation de ressources naturelles, l’utilisation de ces ressources engendre des déchets polluants et la pollution interfère à la fois avec l’expansion démographique et la production alimentaire…La plupart des gens résolvent leurs problèmes dans un contexte spatio-temporel restreint avant de se sentir concernés par des problèmes moins immédiats dans un contexte plus large. Plus les problèmes sont à longue échéance et leur impact étendu, plus est retreint le nombre d’individus réellement soucieux de leur trouver une solution… [Mais] dès qu’une société reconnaît qu’elle ne peut pas tout donner à tout le monde, elle doit commencer à procéder à des choix. Doit-il y avoir davantage de naissances ou un revenu individuel plus élevé, davantage de sites préservés ou davantage d’automobiles, davantage de nourriture pour les pauvres ou encore plus de services pour les riches ? L’essence même de la politique consiste à ordonner les réponses à ces questions et à traduire ces réponses en un certain nombre d’orientations. »1

C’était prévu, c’était prouvé, l’amour de notre société marchande pour les exponentielles dans un monde fini faisait que nous allions droit dans le mur ; je suis devenu réaliste. Lorsque René Dumont, poussé par des associations environnementalistes, s’est présenté à la présidentielle française de 1974 au nom de l’écologie, j’ai compris qu’un vote significatif pouvait enfin avoir lieu pour préparer un avenir moins perverti : nous allions manquer d’eau, les voitures allaient s’arrêter faute de pétrole, le nucléaire militaire et civil était le mal absolu. René parlait vrai. Il me fallait réagir, je suis devenu écolo. J’ai voté pour la première fois de ma vie à cette présidentielle, j’avais 26 ans. L’élection du chef de l’État pouvait ne pas être un « piège à cons ». Depuis j’ai toujours voté écolo au premier tour pour chaque présidentielle.

« Pour qu’un écologiste soit élu président, il faudrait que les arbres votent », disait Coluche. Aux présidentielles, faisons voter les arbres, votons pour les générations futures, votons pour un programme écolo. Car pour changer le monde dans le bon sens, encore faut-il que la politique s’en mêle et nous permette de faire un choix raisonné. Faire de la politique est par définition une bonne chose, il s’agit d’organiser la vie de la cité (polis, en grec, signifie la ville). Reste, comme l’avait enseigné René Dumont, à écologiser les politiques et politiser les écologistes. Cela ne peut se concrétiser que si chaque citoyen se considère aussi comme un écologiste en devenir. Nous sommes tous concernés, voter ne suffit pas. Nous devons changer notre mode de vie, notre façon de nous déplacer, de travailler, de se loger. L’impératif écologique se concrétise en réalité par un changement de civilisation. Reste la question que beaucoup se posent : Quel(le) candidat(e) à une élection dans un pays démocratique serait suffisamment suicidaire pour imaginer se faire élire sur un programme de rigueur énergétique au risque d’accélérer le déclin économique de son pays ? L’analyse que nous commençons aujourd’hui est faite pour montrer que c’est là une fausse contradiction, la rupture écologique est concevable, elle est absolument nécessaire. Même si on ne le sait pas encore.

Michel Sourrouille, 15 avril 2016

1 . Donella H. Meadows, Dennis L. Meadows, Jørgen Randers & William W. Behrens III, du Massachusetts Institute of Technology, Halte à la croissance ? [The Limits to Growth], Paris, Éditions Fayard, 1972.

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Guerre civile en France… au Kenya… partout

Le projet de budget 2024-2025 prévoyait l’instauration de nouvelles taxes, dont une TVA de 16 % sur le pain et une taxe annuelle de 2,5 % sur les véhicules particuliers. Une manifestation contre ces projets de taxes a viré au chaos dans la capitale kényane, Nairobi, après que des manifestants ont forcé les barrages de police et pénétré dans l’enceinte du Parlement. La police a tiré à balles réelles il y a eu des morts. Des soldats ont été déployés pour soutenir la police « en réponse à l’urgence sécuritaire causée par les violentes manifestations en cours marquées par des destructions et intrusions dans des infrastructures cruciales », a déclaré le ministre de la défense. Le président kényan, William Ruto, a pris la parole dans un discours national quelques heures après qu’une partie du bâtiment du Parlement a été incendiée. Il a qualifié cet assaut de menace à la sécurité nationale et a promis que de tels troubles ne se reproduiraient plus « quel qu’en soit le prix ». 

La principale coalition d’opposition, Azimio, a accusé le gouvernement d’avoir « déchaîné sa force brute contre les enfants de notre pays » qui manifestaient : « Le Kenya ne peut pas se permettre de tuer ses enfants simplement parce qu’ils demandent de la nourriture, un emploi et une oreille attentive. »

Le point de vue des écologistes sur cet état de guerre

Les programmes de ses opposants aux législatives vont mener, selon Macron, « à la guerre civile » en France. En fait c’est l’augmentation de l’essence qui avait mené au chaos dans ce pays avec l’épisode des Gilets jaunes. Le Kenya offre aujourd’hui une image de notre avenir quand les gouvernements de tous les pays, vu la déplétion pétrolière et le réchauffement climatique, vont restreindre par des taxes importantes l’usage de la voiture et autres utilisations des ressources fossiles. On peut déjà envisager le blocage complet du pays par les chauffeurs routiers lorsque le prix du gazole explosera. Certains manifestants voudront même envahir l’Assemblée nationale. Le tir à balles réelles sera une réalité. Oui, ce sera la guerre civile, mais par absence de prévision du futur qui nous attend… Les populations ici et ailleurs ne sont pas du tout préparées à l’inéluctable sobriété énergétique. D’autant plus que le nombre de consommateurs en période de pénuries accroît les risques.

Au Kenya, le nombre d’habitants n’était que de 7,7 millions en 1960, mais la population a augmenté de 11 millions ces dix dernières années. Le taux de croissance de la population globale tourne encore autour de 2 % soit un doublement tous les 35 ans : 54 millions de Kenyans et Kenyanes en 2023, 108 millions en 2058 ? La situation actuelle est déjà ingérable, elle sera devenue invivable.

Au 1er janvier 2024, la France métropolitaine compte 66,1millions d’habitants. En 2023 la France était entrée en situation de dette écologique dès le 5 mai ; en d’autres termes, il faudrait 2,9 Terres pour subvenir à nos besoins si l’humanité vivait comme la population française… En 2070, il n’y aura plus de pétrole accessible à bas prix, le chômage explosera, nous connaîtrons le stress hydrique et les vagues de chaleur et tout cela pourtant on peut déjà le prévoir. Certains redoutent aujourd’hui le vieillissement de la population alors que ce pays est surpeuplé. La guerre civile s’installe aujourd’hui au Kenya, un jour ce sera aussi en France… et partout dans le monde.

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Nous préparons une planète à feu et à sang

extraits : Qu’importent les appels répétés du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, à « laisser le charbon, le pétrole et le gaz dans le sol, là où ils doivent être », le ministre norvégien du pétrole et de l’énergie a annoncé l’octroi de 62 nouvelles licences d’exploration… Le gouvernement a aussi annoncé qu’il souhaitait ouvrir une partie du plateau continental norvégien à l’exploration minière…

Contre le « droit individuel à la mobilité »

extraits : Jusqu’à présent, les politiques publiques avaient pour but d’encourager, de faciliter les mobilités. Elles doivent maintenant amener progressivement les citoyens à les envisager comme un bien commun, qu’il faut économiser, préserver, plutôt que comme un droit sans limites. Les outils existent. Ils peuvent être réglementaires : ZFE (zones à faible émission qui régulent l’entrée des véhicules dans les métropoles), normes d’émission, limites de vitesse… Ou financiers : taxes sur les carburants, péages, stationnement payant… .

le culte de la mobilité, irrationnel (2011)

extraits : Pourtant, le pic pétrolier a eu lieu en 2006 et la quantité de pétrole disponible par Terrien est même en diminution depuis 1979. Le baril du baril va augmenter, inexorablement, sans qu’aucun politicard ou routard ne puisse décider du contraire. Il n’y a rien à faire contre les limites bio-physiques… il faudra rouler plus lentement.Nous tremblons par avance de tous ces automobilistes en colère, rejoints par les pêcheurs, les chauffeurs routiers et autres roulants, qui agresseront leurs députés et tout ce qui ne va pas dans leur sens, toujours plus de mobilité.

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Législatives, choc des mots et poids du groupe

La politique repose sur des « éléments de langage » que les membres de la classe dirigeante s’efforcent de propager dans la presse et d’inculquer à l’opinion publique. Car un consensus entre 49 millions d’électeurs ne peut aboutir que s’il y a à la base un langage commun, « des idées qui sont communes à tous ». Mais pour ces législatives, c’est la stratégie de la petite phrase qui l’emporte – et particulièrement deux personnalités qui accaparent l’attention des journalistes actuellement, et donc l’espace médiatique offert aux citoyens, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon.

Cécile Alduy (sémiologue, analyste du discours) :

Des « Gaulois réfractaires » au « pognon de dingue » ou aux Français qu’il « assume » « d’emmerder », Emmanuel Macron nous a habitués à des reparties intentionnellement choquantes. Plus récemment, cette propension s’est faite plus cynique avec une reprise calculée du vocabulaire lepéniste idéologiquement marqué : « droits-de-l’hommisme », dans un entretien à l’hebdomadaire d’extrême droite Valeurs actuelles, « décivilisation » pour parler des émeutes provoquées par la mort du jeune Nahel, en juillet 2023, et, le 18 juin, « immigrationniste » pour parler du programme de la gauche unie. Et de parler de « guerre civile » dans la foulée, reprenant le leitmotiv zemmouriste d’un clash des civilisations. Il s’est disqualifié, et situé hors de l’« arc républicain » qu’il prétend construire. Dont acte. Ce qui compte, ce sont les effets de ses prises de paroles sur le débat public. Or, l’effet macroniste est limpide : confusion des clivages politiques et destruction des digues morales dans le débat public.

Quant à Jean-Luc Mélenchon, dont le nom est immédiatement évoqué par les journalistes à chaque interview d’un candidat ou soutien du Nouveau Front populaire, il n’est rien. Ni député, ni chef de parti, ni candidat. A quel titre l’invite-t-on en prime time et ramène-t-on sans cesse l’union de la gauche à son nom, si ce n’est pour ajouter à la confusion ambiante et oblitérer les vrais enjeux ? Dans un moment aussi grave, toutes nos énergies doivent se concentrer sur le décryptage des vrais enjeux. A force de prêter une attention médiatique démesurée à ceux qui parlent de travers ou le plus fort, la petite musique sibylline du RN passe sous les radars et s’enracine.

Le point de vue des écologistes

Sur ce blog biosphere, nous essayons de promouvoir le point de vue des écologistes comme éléments de langage commun aux protecteurs de la Terre-mère. Nous proposons par exemple de nous retrouver collectivement autour d’un certain nombre de thèmes : Acteurs absents (démocratie), Conférences de consensus (décisionnel), écologie profonde (éthique), écocentrisme (et biocentrisme), Non-violence (relationnel), Fécondité raisonnée (démographie), Décroissance maîtrisée (économie), Sobriété partagée (consommation), Techniques douces (production).

Vous avez constaté que pour ces législatives, aucun des éléments de langage ci-dessus n’a été employé : on préfère l’anecdote et le choc des mots sans conscience. Pourquoi ? Le Grand groupe (49 millions d’électeurs) élimine toute expression d’une intelligence collective !

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Nécessité pour la foule, partager un langage commun

extraits : On ne peut être d’accord que sur ce que l’on partage clairement, sur les idées qui sont communes à tous. Schématiquement, l’entente se fait sur l’intersection des idées des protagonistes. Plus le nombre de personnes ayant à se mettre d’accord sur une décision à prendre est important, plus les points communs à leur réflexion sont réduits. C’est pourquoi on retrouve la structure pyramidale habituelle de la société… avec un « chef » architecte qui décide en définitive tout seul. Souvenons-nous : L’homme est un animal de petit groupe, de clan, de tribu. Alors oui : lorsqu’il s’agit de réfléchir en petit groupe, au niveau de son clan, les hommes qui le composent sont capables d’aboutir à une réflexion commune, un consensus. Mais au niveau agrégé, les compétences dans la réflexion s’annulent. En d’autres termes : 8 milliard de personnes, cela fait une capacité d’action qui tend vers l’infini. 8 milliard de personnes, cela fait une capacité de réflexion qui tend vers zéro.…

les éléments de langage sur la transition énergétique

extraits : Une véritable transition repose sur la décroissance des besoins, l’usage de techniques douces moins productives mais plus adaptées à l’homme et à la planète, la coopération internationale et non la compétition, le refus du profit à court terme et de la rentabilité financière. L’inverse des éléments de langage véhiculés par la classe dirigeante et ses sbires. La situation est bloquée. Sobriété énergétique, nucléaire, gaz de schiste : sur tous ces aspects décisifs du débat, une alliance de fait existe entre le Medef et trois syndicats de travailleurs : la CGT, FO et la CFE-CGC… Ils ont tous un intérêt commun : la préservation du statu quo dans les filières de l’énergie. Un document présentant la synthèse des « priorités » du débat national sur la transition énergétique vient d’être retiré du site du ministère de l’écologie, car jugé « inacceptable » par le patronat….

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Macron, Musk, Poutine, le culte du chef

Lors de l’assemblée générale du constructeur automobile le 20 juin, les actionnaires de Tesla ont approuvé, pour la deuxième fois, un bonus de près de 45 milliards d’euros pour Elon Musk. Mais le goût de la démesure n’est pas le propre de la finance.

Elon Musk ne vend pas des voitures. Les voitures n’ont absolument aucune importance. Son vrai business, c’est la vente d’actions. Il vend des actions. En utilisant son image. Il a racheté une entreprise (Tesla) avant de construire un véritable culte de la personnalité autour de sa personne. Cela n’a qu’un temps !

Le conseil d’administration de Tesla, composé d’amis d’Elon Musk, de membres de sa famille et d’affidés, laisse libre cours à l’hubris du « big boss », alors que l’aveuglement du chef a souvent été la cause de l’effondrement des empires.

Emmanuel Macron ne fait pas directement de business. La politique n’est pour lui qu’un moyen. Son vrai objectif, c’est le soutien à la finance. En utilisant son image. Il a été banquier d’affaires chez Rothschild avant de construire politiquement un véritable culte de la personnalité autour de sa personne. Il vend de l’illusion. Cela n’a qu’un temps !

Le conseil politique occulte de Renaissance, composé d’amis d’Emmanuel Macron, de conseillers dans l’ombre et d’affidés, laisse libre cours à l’hubris du « big boss », alors que l’aveuglement du chef a souvent été la cause de l’effondrement des empires.

Vladimir Poutine dirige la Russie. Les Ukrainiens n’ont absolument aucune importance. Son vrai business, c’est le Service fédéral de sécurité (ex-KGB). Il vend du vent. En utilisant son image. Il est devenu président de la fédération de Russie avant de construire un véritable culte de la personnalité autour de sa personne. Cela n’a qu’un temps !

Le parlement russe, composé d’amis de Vladimir Poutine, de membres des services de sécurité et d’affidés, laisse libre cours à l’hubris du « big boss », alors que l’aveuglement du chef a souvent été la cause de l’effondrement des empires.

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Elon Musk, un tout fou très nataliste

extraits : Elon Musk invite régulièrement à faire le plus d’enfants possible pour sauver la civilisation. L’homme de 52 ans a même montré l’exemple avec onze (pour le moment).Qui pour dire à Musk que le monde et ses enfants ne lui appartiennent pas et que c’est impossible de vivre durablement sur Mars ? Qui pour dire à Musk que trop d’enfants, c’est nuire aux générations futures ?

Fin de vie, Emmanuel Macron en décide seul

extraits : Un comité d’éthique s’est déjà prononcé sur la fin de vie, une assemblée citoyenne a déjà eu lieu dont Macron ne tient aucun compte, des ministres ont été mobilisés plusieurs mois et Macron hésitait hésitait tout en invitant des religieux à sa table à plusieurs reprises. Notre « jeune » président de la République ne vit pas au XXIe siècle, mais aux temps de la messe tous les dimanche….

Planète de fous dont Poutine est l’archétype

extraits : Angela Merkel en 2014, après une longue conversation avec Vladimir Poutine : « Il a perdu contact avec la réalité. » « Il est taré », disait l’opposant Boris Nemtsov quelques mois avant d’être assassiné en février 2015. De la psychanalyse, il s’en écrit beaucoup. « L’armure de l’autocrate éclairé s’est fendue. Le monde a découvert un monstre, fou dans ses désirs et impitoyable dans ses décisions », écrit l’écrivain russe Vladimir Sorokine. L’univers mental du président russe est celui de la violence….

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Législatives 2024. Quel système éducatif ?

Sur ce blog, nous avons essayé précédemment de donner quelques éclaircissement sur les connaissance propres à étayer un vote, mais nous avons laissé à chacun le soin de se déterminer dans le secret de l’isoloir. Il est inamissible d’entendre un joueur de foot ou un acteur à la mode déclarer pour qui il va voter, c’est là un jeu d’influence qui n’a rien à voir avec les fondements d’une démocratie composée de citoyens éclairés par leurs propres réflexions.

Voici le traitement du système éducatif selon les trois groupes en lice aux législatives. Mais mieux vaut notre propre programme que nous présentons d’emblée. La difficulté intrinsèque de l’éducation vient principalement du fait que les trois domaines que sont l’économie, la nature et le développement social, déjà complexe en eux-mêmes, doivent être appréhendés dans une perpétuelle interaction.

Le point de vue des écologistes sur le système scolaire

La loi Haby du 11 juillet 1975 avait mis fin à l’organisation de la scolarité en filières longues et courtes. Le problème, c’est que la formation intellectuelle a supplanté dès lors la formation manuelle, comme si la poursuite des études abstraites était un idéal en soi. De plus les disciplines, telles qu’elles sont enseignées aujourd’hui, sont issues d’un découpage artificiel, conséquence de l’explosion des connaissances. Chaque professeur sa spécificité. L’affaiblissement de la perception du global conduit à l’affaiblissement de la responsabilité, chacun tendant à n’être responsable que de sa tâche spécialisée. Cette scolarité formatée par des spécialistes ne reconnaît que l’éducation sanctionnée par un diplôme, ce qui dévalorise celui qui a de l’expérience ou qui progresse en tant qu’autodidacte. Elle forme des cohortes de producteurs-consommateurs dociles, elle modèle totalement la vision que l’homme a de la réalité, elle écarte les jeunes de leur milieu naturel.

Or aujourd’hui la société thermo-industrielle est en train d’échouer, le chômage est structurel, l’approvisionnement alimentaire pour des villes tentaculaires est de plus en plus complexe et fragile. L’école actuelle ne prépare pas au monde de demain, qui subira chocs pétroliers et réchauffement climatique. Née dans un monde séquence, découpé, l’écologie a  été inventée pour nous rappeler que rien ni personne ne peut survivre en vase clos. L’éducation à l’environnement et au développement durable (EEDD), introduite dans le Code de l’éducation (article L.302-19) comme mission générale de l’école, devrait déboucher actuellement sur la transversalité de l’éducation et la polyvalence des enseignants.L’urgence écologique n’implique pas l’allongement de la scolarité et l’enseignement supérieur ouvert à tous. Une structure qui forme des écocitoyens se contente de dispenser des notions de santé, d’agriculture, d’utilisation rationnelle de l’eau, d’habileté manuelle. Il est préférable que l’école soit dotée de jardins potagers plutôt que d’une bibliothèque aux écrits inaccessibles.

« Les métiers de demain ne permettront pas d’avoir de plus en plus de mobilité, un écran télé de plus en plus grand et de plus en plus de bifteck dans son assiette. Quand le prix de l’énergie va monter, le travail va diminuer en ville et augmenter dans les villages, qui sont plus près des ressources stratégiques. Pense à cela pour ne pas te tromper d’études, car il faut se former pour exercer un métier de demain. Cela implique d’accepter de ne pas faire des études longues à la fac, mais de devenir agriculteur ou menuisier. » [Le changement climatique expliqué à ma fille de Jean-Marc Jancovici (Seuil, 2009)]

La transversalité de l’écologie n’est pas au programme quand on reste sur une organisation bureaucratique : « un cours, une matière, un professeur, une classe ». De plus l’école française a une particularité, elle s’inscrit dans une conception de l’enseignement du « vrai »… autant dire que cette conception des savoirs scolaires s’accorde mal avec la réflexion sur l’environnement qui présuppose différents points de vue souvent contradictoires. Patrons et syndiqués peuvent même se retrouver faire cause commune contre les revendications d’ordre écologique. Dans un système qui nous fiat penser à l’inverse de nos intérêts à long terme, ce n’est pas d’un retour à l’autoritarisme dont nous avons besoin. Tout au contraire il devrait s’agir d’un apprentissage par les élèves d’un esprit critique par rapport à notre société croissanciste et technologisée ainsi que d’une recherche constante de ce qui permet l’harmonie entre notre culture, notre vécu et l’équilibre entre notre manière de vivre et les possibilités de la planète.

Les trois programmes politiques ci-dessous sont très loin des exigences que devrait porter la nécessaire transition écologique.

Le point de vue des programmes politiques pour les législatives 2024

Camp présidentiel (Ensemble) : Laïcité et autorité sont au centre des mesures. Pour restaurer l’autorité à l’école, le camp présidentiel voudrait expérimenter l’ouverture des collèges de 8h à 18h classés en REP (réseau d’éducation prioritaire) et le recours aux internats pour des jeunes en rupture.

Rassemblement national (extrême droite) : Pour restaurer l’autorité, le RN prévoit d’envoyer les élèves perturbateurs dans des centres spécialisés. Après deux exclusions de leur établissement, un conseil de discipline pourrait les y affecter. Ces élèves perturbateurs feraient toute leur scolarité jusqu’à leurs 16 ans sans possibilité de revenir dans un établissement classique.

Camp présidentiel et Rassemblement national  : L’uniforme obligatoire pour le RN comme pour la majorité présidentielle

Camp présidentiel  : Des groupes de niveau doivent être mis en place en français et en mathématiques dès l’entrée en 6ème pour renforcer les savoirs fondamentaux et remonter le niveau. On uniformise les connaissances enseignées à tous les écoliers du primaire avec des manuels labellisés par l’Etat et des programmes articulés autour d’objectifs annuels.

Rassemblement national : Pour le parti de Jordan Bardella, il faut « abroger » la réforme du ‘choc des savoirs’. Mais les groupes de niveau devront être à la main des établissements, l’important pour le RN étant de remettre au cœur des programmes l’enseignement du français, des mathématiques et de l’histoire.

Nouveau Front Populaire : redonner à l’école publique son objectif d’émancipation, en abrogeant également le ‘choc des savoirs’. La création des groupes de niveau, c’est un « tri social » des élèves.

Rassemblement national : Fin du collège unique, examen d’entrée en 6ème dès le CM2. On oriente les élèves en difficulté vers des filières professionnelles.

Nouveau Front populaire : Suppression de Parcoursup. Réduire les effectifs par classe « pour faire mieux que la moyenne européenne à 19 élèves par classe ». « Faire les premiers pas » vers la gratuité intégrale à l’école qu’il s’agisse de la cantine scolaire, des fournitures, des transports et des activités périscolaires afin de rendre l’école véritablement gratuite.

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Une autre éducation des lycéens est possible

extraits : Selon le cardinal de Richelieu, apprendre à lire, écrire et compter « remplit le pays de chicaneurs propres à ruiner les familles et troubler l’ordre public, plutôt qu’à procurer aucun bien ». Les jeunes d’aujourd’hui ont pourtant appris à lire, écrire ou compter, mais ce fut seulement pour se mettre au service de la révolution industrielle. Comment faire autrement ?….

Technologos contre la numérisation de l’éducation

extraits : Lancé en mai 2015 par le Président de la République de l’époque, le « Plan numérique pour l’éducation » se déploie à marche forcée. Dans la foulée, le gouvernement d’Edouard Philippe annonce ainsi que des milliers d’écoles et des centaines de milliers de collégiens vont être dotés de tablettes numériques, cofinancées par l’État et les collectivités territoriales. Ce “bluff technologique” (Ellul) fait peu de cas des connaissances acquises en sciences cognitives sur les effets néfastes des écrans dans l’apprentissage et la mémorisation, l’épuisement des psychismes sous l’effet de l’accélération généralisée, l’appauvrissement des savoir-faire, l’affaissement de la relation pédagogique….

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Législatives, dette monétaire / dette écologique

Une dette monétaire n’est qu’un bout de papier sur lequel il est écrit qu’il faudrait (peut-être) rembourser une personne ou une institution un jour ou l’autre (après rééchelonnement). Par contre une dette écologique ne peut se rembourser quand on a déjà dilapidé une partie du capital biophysique de la Terre. Nous avons besoin de 1,7 planètes pour maintenir notre niveau de vie actuel, ce qui est impossible dans la durée puisque nous n’avons qu’une seule planète. La préoccupation actuelle par rapport à l’endettement financier exorbitant de la France est certes un élément à prendre en compte lors des législatives du 30 juin prochain, encore ne faudrait-il pas passer complètement sous silence l’urgence écologique.

éditorial du MONDE : La France affiche un déficit public de 5,5 % du PIB, devra emprunter en 2024 près de 300 milliards d’euros sur les marchés financiers, la dette totale s’élève à 3 200 milliards, avec une charge des intérêts dépassant 52 milliards chaque année. Le débat devrait porter sur l’ampleur des économies à trouver pour le budget 2025 qui s’annonce périlleux à boucler… or la perspective des élections législatives et d’un changement potentiel de majorité a totalement désinhibé les partis politiques sur le contexte budgétaire. Leurs programmes de dépenses, dont l’unité de mesure est la centaine de milliards d’euros, ne sont pas financés. La Commission européenne a joué les trouble-fêtes, mercredi 19 juin, en annonçant son intention d’ouvrir une procédure pour déficit excessif à l’encontre de la France. L’extrême droite se trouve prise au piège de ses postures confortables adoptées ces dernières années, lorsque le pouvoir semblait une hypothèse lointaine. La relance keynésienne du Nouveau Front populaire pose également question. Quant à la majorité présidentielle, qui, depuis des mois, assure que le « quoi qu’il en coûte » est terminé et que l’heure est aux économies, elle trouve encore, avec cette élection, le moyen de proposer de nouvelles dépenses. Ces dépenses sans limites révèlent une incapacité à penser l’action politique en dehors d’un « toujours plus » qui, d’évidence, a échoué à rendre le pays plus prospère et les Français plus heureux. Cette France hors-sol ne peut que nourrir la frustration et la rancœur.

Le point de vue des écologistes économes

Michel SOURROUILLE : L’histoire humaine aux temps de l’économie souveraine est une impasse tragique qui ne fait que repasser les mêmes plats pour aboutir à un krach financier et/ou des affrontements militaires sans fins. Et surtout n’oublions pas que tous ces riches qui vivent à crédit, c’est aussi NOUS en France, toutes les personnes qui possèdent une voiture personnel (la classe globale).Tous les citoyens qui vivent à l’occidentale ont un pouvoir d’achat qui se paye au détriment du capital naturel, mais quand il n’y aura plus de pétrole tout en conservant le réchauffement climatique, on s’apercevra alors, mais un peu trop tard, que l’argent ne se mange pas.

H.M : Je vais rappeler quelques chiffres. On est à 57% du PIB en dépense publique et 46% du PIB en impôt (record du monde!). On a un budget retraite à 14% du PIB et santé à 13% du PIB (record du monde!).On a 60% de la population qui est bénéficiaire nette de la distribution élargie et cela augmente d’années en années. Donc une minorité de plus en plus faible finance tout le monde.
Raoul Radis : Hélas, ce genre d’évidences n’a aucun impact sur l’électeur RN qui ne voit que la baisse du prix de l’essence, ni sur l’électeur NFP qui ne voit que l’augmentation de son salaire et de ses allocations. Mais pas d’inquiétude, tout est financé, au choix, par le sort réservé aux Arabes/Noirs ou par le sort réservé aux riches…

le sceptique : L’attitude des 3 principaux blocs montre que nous allons vers une crise de régime, parce que quasiment toutes les élites politico-administratives sont désormais incapables de tenir un discours de vérité, elles sont concentrées sur la survie à court terme d’un système qui n’a déjà plus les moyens d’acheter les fidélités de ses clientèles.

Demokratos :  » Mon ennemi, c’est la finance ! « , disait François Hollande … En 2024, ils s’exclament tous en cœur « notre ennemi, c’est la bonne gestion ».

Jacques Py : Un des programmes politiciens a t-il proposé de diminuer la place de la publicité dans nos vies ? La surconsommation, les méfaits de la tentation consumériste, et au delà et surtout la vente de nos cerveaux à cette organisation destructrice de notre liberté et libre arbitre. La publicité est l’obscénité la plus prégnante de notre présent. Personne pour la nommer pour ce qu’elle est, notre degré d’aliénation est tel qu’il n’y a personne pour le dire, pas même les écologistes pour qui ce devrait être pourtant un sujet central.

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Dette monétaire et dette écologique, BOUM (2024)

extraits : Il n’y a pas que la France qui soit endettée. En 2013, la dette publique des USA était déjà de seize mille milliards de dollars. En mai 2023, on la retrouve à 31 381 milliards de dollars ! Bientôt la crise finale ! Si le krach boursier du type 1929 n’a pas lieu dans le jours qui viennent, de toute façon il aura lieu bientôt, entraînant son lot de faillites en chaîne et de chômage de masse dans un contexte géopolitique et écologique qui multiplie déjà les risques de déflagrations. Il n’y a pas que la dette financière, il y a la dette écologique. L’économie libérale nous mène d’autant plus à la ruine que la planète a été tellement pillée par nos politiques croissancistes antérieures qu’il n’y a plus assez de ressources naturelles pour envisager un rebond économique quel qu’il soit. La finance va mal et notre milieu de vie encore plus mal, on ne s’en sortira pas par plus d’endettement, mais par des efforts surhumains… Nous sommes en état de guerre, de guerre contre la planète ; la question monétaire est secondaire par rapport à la question des ressources physiques. Bien plus, tout ce que nous avons imaginé antérieurement pour sortir de la crise financière (remettre en route la machine à créer de la monnaie dans les banques) ne servira qu’à mieux préparer la prochaine grande crise.

post-covid, dette économique/dette écologique (2020)

extraits : On oublie un paramètre incontournable, la dette écologique se rajoute à la dette monétaire. Le fait de puiser davantage que la part renouvelable des ressources naturelles au sein d’un écosystème à l’équilibre délicat crée une dette écologique. Le créancier, c’est celui qui prête le capital emprunté. Pour le  capital naturel, le créancier est donc la Terre, ou la biosphère ou la nature, peu importe le nom. D’où une dette écologique des humains envers la Terre. Le fait par exemple de pêcher une espèce de poisson plus que ce qui permet son renouvellement est bien un découvert vis-à-vis des richesses de la mer. Ce découvert, on est normalement obligé de l’acquitter, par exemple en fixant un moratoire sur la pêche, sinon nos contemporains et successeurs seront appauvris. C’est comme si on avait brûlé notre maison… plus d’héritage possible ! Ce n’est pas parce qu’on remplira des brouettes de papier-monnaie qu’on évitera le fait qu’on vit déjà à crédit par rapport aux ressources naturelles comme l’indique l’empreinte écologique. Une seule solution, en finir avec les distributions d’argent gratuit aux États, aux entreprises et aux particuliers ; place à une politique d’austérité, de sobriété partagée, de condamnation des inégalités criantes ou ordinaires…

Définitions de la dette écologique (2012)

extraits : La dette économique est une somme d’argent due à un créancier. En termes simples, le créancier, c’est celui qui prête le capital emprunté. Pour le  capital naturel, le créancier est donc la Terre, ou la biosphère ou la nature, peu importe le nom. D’où une dette écologique des humains envers la Terre. Le fait par exemple de pêcher une espèce de poisson plus que ce qui permet son renouvellement est bien un découvert vis-à-vis des richesses de la mer. Ce découvert, on est normalement obligé de l’acquitter, par exemple en fixant un moratoire sur la pêche, sinon nos contemporains et successeurs seront appauvris. C’est comme si on avait brûlé notre maison… plus d’héritage possible ! On peut toujours refuser de rendre l’argent à l’oligarchie financière qui vit « au détriment des peuples ». Il n’en est pas de même avec la dette écologique : les richesses non renouvelables prêtées par la biosphère ont été définitivement dilapidées par les peuples qui vivent à l’occidentale.

dette écologique (2007)

extraits : Au Sommet de la Terre qui s’est tenu à Rio en 1992, la plupart des pays pauvres de la planète ont signé la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique. Cette convention prenait l’année 1990 comme « année zéro », autrement dit cela signifiait que l’on ne ferait aucune reconstitution du patrimoine des réserves mondiales de combustibles fossiles pillées auparavant depuis des décennies. Donc, d’un trait de plume, on effaçait la dette écologique des pays riches. Rien que pour donner la mesure des inégalités actuelles, rappelons qu’entre le repas du soir pour le Nouvel An et le 2 janvier, une famille américaine aura déjà consommé, par personne, l’équivalent en combustible fossiles des besoins d’une famille tanzanienne pour toute l’année !

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Législatives 2024, comparatif des programmes

Un parti écologiste digne de ce nom dirait aux électeurs que le pouvoir d’achat moyen en France est trop élevé pour les possibilités de la planète, il faudrait donc planifier la sobriété en matière de consommation, mesure compensée par une réduction drastique des inégalités de revenus. Ce n’est pas ce que prévoient tous les programmes des législatives qui cultivent le toujours plus du croissancisme. Après « l’enrichissement pour tous », chacun pourra juger de notre comparatif des différents projets environnementaux.

A chacun de voter selon sa conscience, l’isoloir est un des remparts de la démocratie. Et la connaissance une des conditions nécessaires d’une démocratie éclairée.

Le pouvoir d’achat

Rassemblement national. La première des huit mesures du programme de Jordan Bardella pour les législatives anticipées concerne le pouvoir d’achat des Français. Le premier acte sera la baisse de la TVA à 5,5% sur les énergies (électricité, gaz, fioul) et le carburant. Il entend le faire dans le cadre d’un projet de loi de finances rectificatif (PLFR). Il veut aussi engager «immédiatement» des négociations avec la Commission européenne pour déroger aux règles européennes de tarification de l’électricité, ce qui permettrait de «baisser de 30% les factures». Par ailleurs, le Rassemblement national entend permettre aux entreprises d’engager une hausse des salaires de 10% (jusqu’à trois SMIC) en exonérant cette augmentation de cotisations patronales, mais aussi exonérer d’impôt sur le revenu tous les jeunes actifs jusqu’à 30 ans.

Ensemble (camp présidentiel). Gabriel Attal souhaite une « accélération » des mesures, notamment de celles sur le pouvoir d’achat. Il défend une indexation des retraites sur l’inflation « systématique », une « baisse de 15 % sur les factures d’électricité dès l’hiver prochain », permettant selon lui « 200 euros d’économies en moyenne », ou encore le triplement du plafond de la « prime Macron », en la passant de 3 000 à 10 000 euros.Sur les salaires, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, avait annoncé son intention d’augmenter les salaires nets des Français en transférant les cotisations sociales des salariés vers la TVA.

Nouveau Front populaire. Il propose plusieurs mesures pour redonner du pouvoir d’achat et enrayer la flambée des factures d’énergie. L’alliance de gauche envisage notamment d’annuler la nouvelle hausse de 10% des prix de l’électricité intervenue le 1er février, ainsi que la hausse de 11,7 % des prix du gaz prévue le 1er juillet prochain. Les prix des biens de première nécessité seront également bloqués, par décret, dans l’alimentation, l’énergie et les carburants. Côté salaires, la gauche unie promet un SMIC à 1.600 euros net ainsi que la revalorisation immédiate de 10% du point d’indice pour les fonctionnaires.

L’environnement et le réchauffement climatique

Le Rassemblement national. Interdiction de la vente de voitures thermiques neuves à partir de 2035 et opposition à toute contrainte pour lutter contre le réchauffement climatique. Jordan Bardella dénonce ce qu’il appelle « l’écologie punitive« . Il pointe notamment du doigt les zones à faibles émissions ou toutes les normes environnementales. Le RN veut aussi construire de nouvelles centrales nucléaires, mais n’a pas évoqué la protection de la biodiversité.

Ensemble (camp présidentiel). La coalition vise une réduction de 20% des émissions françaises de gaz à effet de serre d’ici. La suppression progressive du plastique jetable est aussi au programme. L’objectif est aussi de construire de nouvelles centrales nucléaires, selon Emmanuel Macron « huit nouveaux réacteurs EPR2, en plus des six premiers réacteurs déjà annoncés. Enfin, concernant la biodiversité, l’exécutif soutient la loi européenne (déjà votée) sur la restauration de la nature.

Nouveau Front populaire. L’alliance à gauche promet une loi « énergie climat » dont l’objectif est d’atteindre la neutralité carbone en 2050.  On instaure la prise en charge complète des travaux d’isolation pour les ménages modestes. On promet un moratoire sur les mégabassines et sur les nouveaux projets autoroutiers, dont le projet de l’A69. On veut accélérer le développement des énergies renouvelables en renforçant les filières françaises notamment. Sur le nucléaire, le Nouveau Front populaire assure qu’il ne remettra pas en cause la politique nucléaire française jusqu’à la prochaine présidentielle en 2027. Concernant la biodiversité, l’union de la gauche s’engage à défendre les zones naturelles et humides, à doubler la protection des aires maritimes protégées, mais aussi à interdire le glyphosate et les néonicotinoïdes. Sur la question des transports, le NFP veut garantir des tarifs accessibles et des mesures de gratuité ciblée pour les jeunes et les plus précaires dans les transports publics. L’alliance de gauche prévoit aussi de mettre en place un plan ferroutage et une réouverture des petites lignes dès que possible.

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Législatives 2024, rejet de l’écologie et RN

Après avoir tenté de construire sa propre doctrine sur les sujets écolos avec le « localisme », un concept issu de l’extrême droite identitaire, la formation populiste a décidé de mettre en place une tactique plus basique : repérer les sujets de crispation et surfer sur les ressentiments générés par la transition écologique. Cela leur permet de trouver un nouveau moyen de critiquer Bruxelles, les élites, de prendre la défense des “petits” qui seraient opprimés par les “puissants”… Le Rassemblement national développe aussi une forme de « climato-rassurisme », en opposant sur chaque sujet une « écologie du bon sens » contre une écologie décrite comme « punitive ».

– Le 1er mai 2024, Marine Le Pen tempête contre « Bruxelles » qui « vous oblige, presque du jour au lendemain, à changer votre chaudière pour 15 000 euros », contre les « diminutions autoritaires des surfaces agricoles »… « C’est toujours la même logique de la décroissance qui les conduit à interdire la vente des moteurs thermiques en 2035 et programme ainsi volontairement la mise à sac de notre industrie automobile et la dépendance à la Chine. »

– Lors de la campagne des élections européennes, Jordan Bardella a répété son opposition au Green Deal.0 Favorable au tout-nucléaire, il a aussi promis d’imposer un moratoire sur les énergies renouvelables et de revenir sur la fin de la vente des véhicules neufs à moteur thermique .

Matthieu Goar : L’objectif est de récolter le vent de défiance au sein de catégories de la population inquiètes des changements de modes de vie. Le RN exploite et instrumentalise l’angoisse créée par les évolutions rendues nécessaires par le défi climatique. ils rassurent en disant à tout le monde qu’on a le temps, tout en se précipitant au chevet des colères. Une récupération qui met en lumière l’importance d’un des défis majeurs de la transition : l’acceptabilité par les citoyens. Contactés, deux cadres du RN spécialisés sur ces enjeux écologiques n’ont pas souhaité répondre aux questions du MONDE.

Le débat, mais on sait que convaincre des convaincus est impossible

pm42 : Ce qu’on va traduire autrement : le discours soi-disant écolo n’a absolument pas convaincu la population parce qu’il est tenu au mieux par des intellos déconnectés, au pire par des militants extrémistes qui mélangent tout. Et que personne n’a fait l’effort d’aller parler à la population.

Michel SOURROUILLE @ pm42 : Mensonge. Depuis 1971 et la nomination du 1er ministre à l’environnement en France, on parle à la population des risques écologiques. Depuis des années, l’effondrement de la biodiversité, le réchauffement climatique, le stress hydrique, l’épuisement des ressources fossiles, tout cela est bien documenté par un nombre énorme d’études scientifiques disponibles à qui cherche l’information sur ce qui compte vraiment. Mais comme vous, Pm42, par votre discours, vous entretenez de façon constante le doute quant à la réalité de la catastrophe en cours, vous faites le jeu d’un extrémisme qui, arrivé au pouvoir, ira comme d’habitude taper sur des boucs émissaires au lieu de regarder les réalités en face et d’agir pour le bien commun. Je ne vous félicite pas.

Peps72 : Pourtant nos Khmers verts d’EELV font tout pour faire reculer l’extrême droite en France : ils financent la mosquée de Strasbourg tenue par les islamo-conservateurs d’Ankara, ils autorisent illégalement le burkini dans les piscines de Grenoble, ils qualifient le voile islamique « d’embellissement », ils sont alliés avec les islamogauchistes de LFI. Non franchement, c’est incompréhensible que ces militants d’extrême gauche qui ne parlent jamais d’écologie favorisent autant la progression de l’extrême droite dans notre pays…

Michel SOURROUILLE @ Peps72 : Vous ne traitez pas du sujet posé, l’impuissance flagrante de l’extrême droite d’aborder sérieusement les menaces écologiques qui pèsent sur nous. Vous vous contentez d’attaquer l’extrême gauche à la Mélenchon, vous changez de sujet pour ne pas écouter le message initial. De plus vous faites un gros mensonge, le nouveau Front populaire n’est pas l’extrême gauche, c’est une nouvelle configuration qui allie les socialistes, les écologistes et tous les opposants au système capitaliste libéral. Une telle configuration est porteuse d’espoir et ne peut se restreindre à quelques actions d’excités du bulbe comme il en existe beaucoup du côté du Front national…

pm22 : Opportuniste et n’hésitant pas à modifier son programme, le RN peut séduire plus d’un électeur qui n’avait jamais voté extrême droite. En revanche les programmes dogmatiques affichés par LFI et EELV ont trop souvent pour effet de décourager plus d’un. Ex : les agriculteurs, contrairement aux préjugés, étaient plus rétifs face au vote RN que la moyenne de la population. En promettant l’interdiction immédiate des pesticides de synthèse et des réserves d’eau, LFI les braque. Autres exemples : la condamnation du nucléaire, la détestation de la voiture, etc.

Michel SOURROUILLE @ Pm22 : Le dogmatisme est du côté de ceux qui, comme le RN caressent les électeurs dan le sens du poil au lieu de les informer qu’il faudra faire des efforts pour nous sortir de la nasse que constitue le réchauffement climatique et la déplétion des ressources fossiles. Le nucléaire n’est qu’un pis aller impossible à mettre en place dans les temps très courts que nous laisse les périls dont je viens de parler. Et je ne confonds pas comme vous le faites les agro-industriels intoxiqué par les pesticides et qui défendent leur bassines. Il y a des paysans qui veulent rester nature et bio pour la santé de la terre. Quant à la voiture, c’est un instrument admirable pour se déplacer sans avoir à faire d’efforts physiques. Mais l’énergie dont elle a besoin sera de plus en plus difficile à se procurer, cette machine deviendra obsolète…

Le point de vue des écologistes réalistes

ExtinctionRebellion : Les écologistes ont toujours lié la question de la transition et celle de la justice sociale. Il est évident que les efforts et renoncement à certains conforts ne seront acceptables que s’ils sont équitablement répartis. Mais que leur rétorque-t-on alors ? Qu’ils sont des « pastèques », que l’écologie « ne devrait pas être politique ». À un moment, un minimum de cohérence et de bonne foi s’impose, sans quoi il n’est plus possible de débattre.

On peut rêver : Tout est dans les éléments de langage. A force de répéter des phrases qui n’ont pas de sens, elles finissent par leur donner une signification. Ecologie punitive, largement utilisée par la droite de Macron au RN en passant par LR, ne veut strictement rien dire. L’ écologie est une science qui, comme toutes les sciences, n’a jamais puni personne. Elle se contente, par exemple d’étudier et d’avertir sur les dégats, sur la santé, ou sur le climat, de certaines pratiques agricoles Ceux qui refusent de voir la réalité et veulent faire croire que l’on peut continuer indéfiniment à polluer, à épuiser les énergies fossiles juste parce qu’ils veulent continuer à gagner plus( les industries chimiques, les producteurs de pétrole, par exemple), ou parce qu’ils veulent un argument électoral (on est contre les normes pour faire plaisir à des agriculteurs; heureusement qu’elles existent!) ont trouvé cette expression pour ne pas aborder l’essentiel.

Arston : L’écologie est un sujet transversal qui intéresse la totalité de la population. Malheureusement, elle est perçue par une partie de l’électorat français comme une couverture pour des forces de gauche ou d’extrême-gauche.

Neril : Le français est comme tout le monde : il a une résistance au changement importante. C’est naturel. Ensuite, il y a 2 types de personnes : ceux qui prennent du recul et prennent sur eux pour avancer, et ceux qui en reste au « c’était mieux avant » et ne veulent rien changer. Le RN depuis toujours ne joue que sur ce sentiment. Le RN est l’illustration même du parti conservateur. Selon la période et les projets sociétaux, le RN va faire son beurre sur le rejet du projet en cours. Aujourd’hui c’est l’écologie (sans hésiter à raconter n’importe quoi), avant c’était le PACS ou autre…

Flytox : Le pétrole est une drogue hautement addictive. Bienvenue dans le monde des junkies!

TA : Que fera le RN lorsqu’il y aura 450 millions de réfugiés climatiques venus de régions voisines du monde devenues inhabitables ?… Toujours dans le  » déni de la science  » ?

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L’anti-écologisme du Rassemblement National

extraits : Le RN n’a pas de compréhension globale des enjeux environnementaux, il n’a aucune crédibilité sur ces questions. Dans son programme des élections européennes, le parti de Marine Le Pen veut abroger des pans entiers du pacte vert pour l’Europe, notamment l’interdiction de la vente de véhicules neufs à moteur thermique en 2035, et il y réaffirme sa volonté de mettre en place un moratoire sur l’éolien et le solaire. Le RN n’a aucune ambition en termes de lutte contre le changement climatique. C’est le vide….

L’écologie à la mode du Rassemblement national

extraits : En 2023, Marine Le Pen identifie maintenant l’environnement comme un axe de progression pour le RN. L’idée sous-jacente est d’opposer « le bon sens de la terre, du paysan », contre l’idéologie urbaine bobo et les “technos hors sol”. Cela parle sans doute aux artisans, aux agriculteurs, aux petits chefs d’entreprise qui subissent des normes administratives complexes. Mais cela ne résoudrait en rien les problèmes systémiques auxquels nous sommes confrontés….

Rassemblement national, écologisme superficiel

extraits : Le discours du Rassemblement national (RN, ex FN) sur l’écologie a toujours été marqué par le rejet ou l’indifférence. La récupération actuelle de cette thématique relève essentiellement de l’opportunisme, les fondements idéologiques de l’extrême droite restent les mêmes….

L’écologie, impensé du Rassemblement National

extraits : Ce parti d’extrême droite fait bloc avec la FNSEA et oppose la ruralité aux « talibans de la verdure », comme Marine Le Pen appelait les écologistes durant sa campagne présidentielle de 2022. En matière de sécheresse, son programme incluait eulement « un plan de rénovation du réseau de distribution de l’eau [et l’étude de] la construction de centrales de désalinisation dans les zones les plus exposées à la sécheresse ». Voici ce que pensent aujourd’hui les élus du RN….

 

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Législatives 2024. Définissons l’extrême gauche

Lors de sa conférence de presse du 12 juin, Emmanuel Macron avait évoqué ses principaux adversaires pour les prochaines élections législatives en se présentant comme la seule alternative « aux extrêmes ». Pour le premier ministre Gabriel Attal en campagne actuelle pour les législatives, une victoire des « extrêmes » aurait des conséquences sur l’image de la France à l’étranger. Dans la lignée de la stratégie du camp présidentiel de dramatisation, le président du MoDem François Bayrou, (20 juin) : « L’extrémisme des deux côtés constitue un grave danger ». Ils ont tous trois placé au même titre « l’extrême gauche », que serait le nouveau Front populaire (NFP), et l’extrême droite du Rassemblement national (RN).

Quel culot ! Ce sont eux qui se rengorgent depuis 7 ans d’avoir « recomposé » le paysage politique en sapant méthodiquement tout les partis traditionnels afin qu’il n’y ait plus d’autre choix qu’entre eux et « les extrêmes » !! Désolé, mais quand on ne pèse plus que 14% de l’électorat, on ne peut pas prétendre que les 85% restants sont « les extrêmes ».

Macron et compagnie tiennent maintenant le même discours que l’extrême droite. Jordan Bardella du RN estime être « le seul en capacité de faire barrage à Jean-Luc Mélenchon et à l’extrême gauche ». Ciotti, LR devenu RN, qualifie même le NFP d’« extrême gauche séditieuse » ! Et pour François-Xavier Bellamy des Républicains, « le danger le plus grand pour la France, c’est l’arrivée au pouvoir de l’extrême gauche de Jean-Luc Mélenchon ». On fait semblant de confondre Mélenchon et un vaste conglomérat de positionnements de gauche. Le NFP est une alliance entre Les Écologistes, La France insoumise, le Parti communiste français, le Parti socialiste, Place publique, Génération·s, la Gauche républicaine et socialiste et la Gauche écosocialiste. S’il y a extrémisme, il est bien dilué ! Dans le contexte actuel, certains accusent des dirigeants de LFI de tenir des propos antisémites ; qualifier ce mouvement d’antisémite relève de la diffamation. Si des membres de LFI tenaient des propos antisémites, ils seraient, à raison, condamnés par la justice. Aucun d’entre eux ne l’a été. On ne peut pas en dire autant à l’opposé de l’échiquier politique. Pourtant Gabriel Attal a dénoncé récemment les « accointances » de La France insoumise avec l’antisémitisme !

Juridiquement, on ne peut pas traiter LFI d’extrême gauche, le Conseil d’Etat a tranché dans sa décision du 11 mars 2024 : La France insoumise, tout comme le Parti communiste français font partie du bloc « gauche », comme l’avait décidé le ministère de l’Intérieur qui attribue les nuances politiques au moment des élections. LFI serait plutôt « un mouvement réformiste qui ne vise pas une rupture nette avec le capitalisme mais désire plutôt l’adoption de mesures limitant les effets des formes débridées du libéralisme économique actuel ». A l’inverse de LFI, le Rassemblement national a, lui, bien été classé à l’extrême droite de l’échiquier politique selon la même décision du Conseil d’État : les partis d’« extrême droite » sont « les organisations qui contestent le système politique républicain et démocratique (anti-électoralisme, antiparlementarisme, aspirations autoritaires, etc.) et/ou le caractère universel des valeurs républicaines de liberté et d’égalité (antisémitisme, racisme, xénophobie, etc.)… L’origine [du Front national, devenu Rassemblement national], son noyau de militants et les références idéologiques diverses qui s’y côtoient inscrivent indubitablement l’histoire de ce parti dans la filiation de l’extrême droite française ». Par contre Lutte ouvrière et le Nouveau parti anticapitaliste sont classés par le ministère dans le bloc « extrême gauche ».

Le chef de l’État puise dans le vocabulaire de l’extrême droite pour attaquer le Nouveau Front populaire et essayer de qualifier son camp pour le second tour… au risque de compromettre les chances de faire barrage à la formation de Marine Le Pen. Avec cette stratégie, il sera en effet difficile pour le président Macron de convoquer le front républicain pour empêcher le Rassemblement national d’obtenir une majorité au Palais-Bourbon.

Ironie de l’histoire, Macron a tenu autrefois un tout autre discours. En 2022, lors de l’entre-deux-tours de la présidentielle, le président candidat avait clamé à Nanterre le slogan du Nouveau Parti anticapitaliste : « Nos vies valent plus que tous leurs profits. » Cet homme a puisé à tous les râteliers pour finir comme supplétif de l’extrême droite !

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Écologisme, ni gauche, ni droite, ni extrême

extraits : les critiques d’analphabétisme écolo envers le RN peut être aussi adressée aux autres encartés élus, que ce soit à l’extrême gauche, la gauche, le centre, la droite et même les écologistes institutionnels. L‘écologie est un projet trans-politique. L’avenir de notre planète et des conditions de vie concerne tous les Français, tous les humains sans distinctions partisanes… le clivage gauche/droite et à plus forte raison « extrême » est donc obsolète….

Annexe : la triangulation dont Macron était l’expert

Dans la communication politique, il s’agit d’utiliser des références historiques, des concepts, des propositions des partis adverses pour gagner une audience idéologique dans leur électorat. Effacer les repères en reprenant au camp adverse une partie de son argumentaire est devenu une pratique appliquée aussi bien par Nicolas Sarkozy que par Emmanuel Macron. Le premier théoricien de la triangulation politique se nomme Dick Morris, conseiller en communication de Bill Clinton. Il s’agissait de montrer son ouverture d’esprit, sa capacité à dépasser la division gauche/droite et les affrontements partidaires.

La triangulation est surtout une manipulation de l’opinion pour gagner quelques voix à une élection. La conséquence, une perte de repères pour les citoyens alors que jusqu’en 2017 l’axe gauche/droite était resté une référence bien admise. L’écologie politique permet de dépasser le classement gauche/droite d’une autre manière. Son message est compatible avec les partis traditionnels croissancistes, soumis au lobbying des entreprises. Tous les citoyens sont écologistes par nature, nous avons tous l’intérêt commun à conserver une planète viable et vivable.

Faisons un vote positif pour l’écologie à chaque scrutin, pour essayer d’assurer politiquement un avenir durable pour la famille humaine et l’ensemble de l’écosystème. Cela va bien au-delà des triangulations illusoires et des qualificatifs dérisoires comme « extrémiste ». Et s’il faut pour cela en passer par une alliance avec les socio-démocrates, cela peut se comprendre.

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L’anti-écologisme du Rassemblement National

Macron au niveau écolo, ça craint déjà ! Et si l’extrême droite, en campagne depuis des mois contre une prétendue « écologie punitive » arrivait au pouvoir en France ? Aurait-on un réchauffement de 5 ou 6°C ? Les écologistes s’inquiètent, on passe du mal au pire.

Macron tout d’abord : les différentes sphères de la cause environnementale ont recensé toutes les mesures mises à l’arrêt par la dissolution de l’Assemblée nationale. Le troisième plan national d’adaptation au changement climatique, décalé depuis des semaines, remisé aux calendes grecques. La stratégie nationale bas carbone, qui devait être dévoilée jeudi 13 juin, attendra. Et une énième concertation sur le projet de programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) ne peut plus être lancée. Pendant plusieurs semaines encore, la France devra donc se passer de feuilles de route énergétique et climatique.

Le Rassemblement National ensuite :  Le RN n’a pas de compréhension globale des enjeux environnementaux, il n’a aucune crédibilité sur ces questions. Dans son programme des élections européennes, le parti de Marine Le Pen veut abroger des pans entiers du pacte vert pour l’Europe, notamment l’interdiction de la vente de véhicules neufs à moteur thermique en 2035, et il y réaffirme sa volonté de mettre en place un moratoire sur l’éolien et le solaire. Le RN n’a aucune ambition en termes de lutte contre le changement climatique. C’est le vide. Soit les membres du parti sont climato-sceptiques et nient le problème, soit ils l’ignorent. En défendant uniquement le nucléaire, le RN propose une réponse extrêmement simpliste et populiste, qui caresse les électeurs dans le sens du poil en leur faisant croire que l’on peut enlever toutes les contraintes. Extrêmement simpliste et populiste. Et on peut prévoir le pire. Le RN au pouvoir risque fort de couper les subventions publiques à différentes associations environnementales, le Réseau Action Climat (RAC), Les Amis de la Terre et même France Nature Environnement. Il y aurait sans aucun doute une diminution drastique des autorisations de manifestations et une répression plus forte contre la désobéissance civile. Silence, l’ordre nationaliste aveugle règne. Or la question de fond n’est pas pensée : est -il ou non important de conserver une planète vivable. Les points de vue exprimés par les soutiens du RN font peur :

Le point de vue des frontistes d’extrême droite

Krikri : Mais enfin, ce sont bien 40% des votants qui ont choisi l’extrême-droite.

Rumi : L’arroseur du bien se retrouve arrosé par le camp du mal. C’est ennuyeux car ce camp du mal fait 40% des votes. Pauvres bobos et zadistes de tout poil, le bon peuple leur a dit m…

Kowloon : Les « mouvements écolos » pourront ils continuer les saccages, les tentatives d’assassinat et les agressions, comme à Sainte Soline ?

Ana : Les très, très, très nombreuses associations écologiques craignent d’avoir moins de subventions : les activistes vont devoir travailler pour acheter des boules de pétanque , des mortiers de feux d’artifice, de l’essence pour les cocktails ?

Brad the pit : Les écologistes (politiques) sont les dignes héritiers des inquisiteurs, des marxistes-leninistes grand teint, de Pol Pot . ils sont prompt à faire des procès politiques même à leurs alliés ,ils gueulent dès qu’il faut créer une mine de lithium en France mais veulent des voitures électriques.

Notre chasse à la bêtise anti-écolo sur notre blog biosphere

L’écologie à la mode du Rassemblement national

extraits : Interrogée par terraeco en mars 2012, Marine Le Pen exprimait le fond de sa pensée. Selon vous, les changements climatiques n’existent pas ? « Je ne suis pas sûre que l’activité humaine soit l’origine principale de ce phénomène. » Parlons agriculture ? « Le bio est une dictature, avec des histoires de gros sous enrobées dans des bons sentiments. »….

Projet de l’écologiste Marine Le Pen

extraits : sur son site en 2023, le projet du RN (l’environnement pour une écologie française) : Nous pratiquerons, dans tous les domaines, une écologie positive, notre projet tourne la page de l’écologie punitive… L’urgence est de rompre avec une écologie dévoyée par un terrorisme climatique… Nous sortirons du « Green deal » et de l’enfer administratif qu’il impose aux petites entreprises sous le nom de « taxonomie » au profit d’un plan d’autonomie stratégique fondé sur le développement durable… La France n’a pas à sacrifier le bien-être de sa population pour corriger les erreurs ou les abus des autres pays !… … Les Français pourront continuer à sortir leur famille en voiture, à prendre des bains chauds, à apprécier le feu de bois dans la cheminée et à fêter Noël ! »….

L’écologie, impensé du Rassemblement National

extraits : Ce parti d’extrême droite fait bloc avec la FNSEA et oppose la ruralité aux « talibans de la verdure », comme Marine Le Pen appelait les écologistes durant sa campagne présidentielle de 2022. Christophe Barthès, député Rassemblement national (RN) de l’Aude : « Il faudrait être idiot pour voir qu’il n’y a pas de changement climatique. Mais est-ce l’effet de l’homme ? Peut-être que oui, peut-être que non….

L’anti-écologisme du Rassemblement National Lire la suite »

Front populaire contre Front national, ça va chauffer

Aux élections européennes, nous avons un scrutin à la proportionnelle à un tour, c.-à-d. que les candidats sont élus selon les règles de la représentation proportionnelle à scrutin de liste à la plus forte moyenne. Ce système les obligent à faire des alliances APRÈS le vote. Aux législatives, le mode de scrutin uninominal majoritaire à deux tours implique que les partis politiques voulant accéder au gouvernement doivent faire des alliances AVANT le vote. Au moment de l’alliance Nupes en 2022, les Insoumis avaient présenté 328 candidats, contre 100 pour EELV, 70 pour le PS et 50 pour le PCF.

Les discussions actuelles pour la formation d’un (Nouveau) Front populaire se sont faites sur la base de 546 circonscriptions sur 577 en France. Les circonscriptions où les partis détiennent un ou une députée sortante sont reconduites. La France insoumise aura 229 candidatures (dont 90 sortants), le Parti socialiste 175 (dont 31 sortants), les Écologistes 92 (dont 21 sortants) et le Parti communiste français 50 (dont 12 sortants). Le programme maintenant et tout sera ficelé en une semaine. Tandis qu’à droite c’est la Bérézina alors que Macron reprend son refrain favori :  » Sans moi, c’est le chaos ». A l’heure où les duels et les triangulaires comptant l’extrême droite s’annoncent nombreux au deuxième tour le 7 juillet, la force des candidats du NFP (ex Nupes) face au RN (ex FN) aura son importance. Emmanuel Macron, qui assume de rejeter en bloc « des alliances contre nature aux deux extrêmes », n’aura que les restes, un os à ronger.

Le point de vue des écologistes politiciens

Faut-il en rester au slogan « élection, piège à con » si bien confirmé par l’histoire ? Faut-il attendre l’effondrement de la civilisation thermo-industrielle bien calé dans son abstentionnisme ? Faudrait-il laisser la première place au Rassemblement national et mettre l’écologie dans les choux ? A chacun de décider dans le secret de l’isoloir. Cette dissolution surprise offre pourtant de joyeuses perspectives. Admettons que le RN obtienne la majorité absolue à l’Assemblée nationale le 7 juillet. Victoire ! L’extrême droite au pouvoir va faire la preuve vivante de son incapacité à gouverner en appliquant un programme devenu obsolète dans un monde en crises multiples. Autre hypothèse, le Front populaire et le RN se retrouvent au coude à coude, mettons à vue de nez 31% des sièges pour l’extrême droite, 29 % pour le NFP et le reste éparpillé ente les différentes mouvances de la droite (dont le macronisme). La situation est alors ingérable. Victoire, on va pouvoir programmer une nouvelle élection après la démission de Macron.

Reste l’essentiel, le pouvoir pourquoi faire ?

L’alliance d’appareils politiques n’est qu’un moyen, reste à définir les objectifs. Tous les écologistes au fait des tristes réalités géopolitiques et biophysiques de notre monde en péril savent que les mesures à prendre doivent être drastiques. Il s’agit de rompre avec notre mode de vie actuel, fait de gaspillages, de mille addictions, de convoitises… Une Assemblée nationale en charge de l’intérêt public montrera l’exemple de la rigueur intellectuelle et morale. Des citoyens qui auront retrouver ce que veut dire une démocratie éclairée pratiqueront la sobriété énergétique et démographique, le retour à la terre, une technoscience consciente de ses limites, la démilitarisation. On condamnera la surconsommation et les voyages en avion, on envisagera sérieusement le dévoiturage (l’abandon de la voiture individuelle), on préférera converser avec les voisins que faire du tourisme, on jettera son smartphone à la poubelle , etc.

Reste un piège pour la gauche de la gauche, sa sur-considération des problèmes sociétaux. OUI à un mouvement social-écologique qui défend au niveau politique les luttes pour le vivant et le climat. Non à ces obsessions sociétales (féminisme dénaturé, antiracisme primaire…) qui déconsidèrent l’écologie aux yeux des électeurs. Il faut vivre avec son temps : l’égalité entre les homme et les femmes est vraiment garantie dans notre beau pays. Le racisme est poursuivie devant les tribunaux français. Et les LGBT font déjà ce qu’ils veulent en France, même se marier et avoir des enfants. Alors en rajouter, c’est se tirer une balle dans le pied. Notre système demande des efforts de tous les Français pour faire face au périls écologiques, géopolitiques et technologiques de notre temps. Pas des positionnements extrémistes de court-terme.

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Macron, des Européennes aux Législatives

Le soir des Européennes, 9 juin 2024, Emmanuel Macron

« On ne peut pas faire comme s’il ne s’était rien passé lors de ces élections, ma décision de dissolution s’imposait. L’heure est à la clarification. C’était la bonne décision, dans l’intérêt du pays. Et je dis aux Français : n’ayez pas peur, allez voter.  Les forces républicaines d’un côté, les forces extrémistes de l’autre se positionnent. Je tends la main à tous ceux qui sont prêts à venir gouverner et à travailler à une synthèse dans le sens d’une radicalité ambitieuse. La décision que j’ai prise ouvre une nouvelle ère. J’y vais pour gagner ! 

Conférence de presse de Macron le 12 juin 2024. La liste à la Prévert qu’il annone représente des intérêts bien trop hétérogènes pour en faire un « NOUS » . Et l‘écologie est complètement absente, comme d’ailleurs les enjeux internationaux :

« Je ne veux pas donner les clés du pouvoir au Rassemblement national en 2027… Certains députés de La France insoumise créent un désordre à l’Assemblée nationale… L’équation parlementaire était devenue intenable. J’ai donc pris acte d’un blocage qui conduisait inéluctablement à empêcher le gouvernement d’agir, ce qui devenait dangereux pour la France . Je propose des élections législatives anticipées pour permettre de gouverner à des forces politiques qui ont été choisies par les Françaises et les Français… La droite républicaine, tout au moins celui qui en a la charge, vient de faire pour la première fois alliance avec l’extrême droite… Je  promet l’autorité républicaine à tous les étages.. Je vais réduire l’immigration illégale grâce à l’Union européenne… Je promet la reprise en main par l’Etat des mineurs non accompagnés… Je ne permet pas  l’usage des téléphones avant 11 ans et l’accès aux réseaux sociaux avant l’âge de 15 ans… Je  généralise le service national universel d’ici à la rentrée 2026 afin de recréer des rites républicains… Je construis huit nouveaux réacteurs nucléaires… » 

Le point de vue des gens normaux

– Le chef de l’État a sobrement répondu aux questions des journalistes : « Je ne me prends pas pour Jupiter, je suis Jupiter ».

– Le classique : moi ou le RN… Seulement là manifestement cela va virer au cauchemar… car qui veut encore de lui ?

– Notre Président en culottes courtes n’a jamais compris que « En marche » puis « Renaissance » n’ont aucune substance et qu’il a fait le jeux des extrêmes.

Le mec dégage tous ses députés et fait tout de suite campagne pour qu’on réélise les mêmes députés, c’est une blague?

– Ça sent les propositions de dernière minute. Il doit avoir de sacrés conseillers le père Macron.

– Toujours la même soupe, plus il parle, plus il s’écoute parler, moins on écoute

– « C’est clair ! », « j’ai toujours été clair ! », « les choses sont claires ! », « je suis pour la clarification ! »..… En bref c’est pas très clair !

– En fait, c’est un catalogue de mesurettes : un discours de chef de gouvernement, pas de président de la république.

Je suis choqué de voir le président se comporter comme le leader d’une majorité improbable alors que je croyais qu’il était le garant de l unité du pays

– Merci Monsieur Macron, vous venez de me faire comprendre que je si je vote à droite, je suis fasciste, et que si je vote à gauche, je suis stalinien.

– J’ai l’impression qu’en plus de jouer avec le feu, il commence à manquer sérieusement de lucidité. Mais faites-le taire !

– Il n’a pas encore compris que l’heure de la fin de son unique septennat avait sonné…

– Les élections du 7 juillet prochain vont montrer que Macron va se retrouver dans l’incapacité totale d’appliquer un quelconque programme…

– Macron affirme sans sourciller ne pas vouloir donner les clés du pouvoir au RN en 2027… alors qu’il va les lui donner aux législatives.

La presse internationale se demande si Macron est devenu fou? La réponse est claire, oui !

Où allons-nous ? Quelle est la hiérarchie des objectifs potentiels ? Quelles marges de manœuvre dans un contexte international de plus en plus tendu, et un contexte budgétaire de plus en plus contraint ? Quels moyens pour lutter contre le réchauffement climatique ? Que faire si le prix du baril explose ? Quelle compétitivité pour la France alors qu’elle n’a pas plus de mines sur son sol et un coût salarial élevé ? Quelle place faire à la résorption du déficit public ? Comment payer les retraites si on supprime la loi qui a été voté ? Quelle attitude adopter sur les conflits internationaux en cours, Ukraine, Gaza, Taïwan, etc. ? Il ne faut plus compter sur Macron pour donner des réponses.

Le point de vue de Raphaël Glucksmann sur une union à gauche et écolo

« Voici les conditions : un soutien indéfectible à la construction européenne, un soutien indéfectible à la résistance ukrainienne, l’abrogation de la réforme des retraites, de l’assurance-chômage et de la loi “immigration”, une accélération de la transition écologique et un rejet de la brutalisation de la vie politique. Si ces conditions ne sont pas remplies, on ne fait pas alliance…. Je vais prendre mon bâton de pèlerin et soutenir tous les candidats face au RN qui auront adhéré à ces cinq points qui sont les cinq points basiques de respect de la démocratie et je ne fais pas ça pour être premier ministre. J’ai une idée, ça ne sera clairement pas Jean-Luc Mélenchon. Je pense à Laurent Berger [ancien secrétaire général de la CFDT] qui a incarné la lutte contre la réforme des retraites, qui a été d’une responsabilité aussi grande que l’irresponsabilité de notre président actuel. »

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L’indigne criminalisation des mouvements écolos

Il n’était pas rare dès la naissance de ce blog que des commentateurs nous renvoient à la face les mots « totalitarisme », « Khmers verts » ou autres « Ayatollah de l’écologie ». L’écologie serait donc un repère de gens peu recommandables. Aujourd’hui le gouvernement avait repris cette thématique en allant encore plus loin que des mots, en criminalisant les mouvements écolos, par exemple cette tentative de Darmain d’interdire « Soulèvements de la Terre ». Pour en savoir plus :

Stéphane Foucart  (journaliste du MONDE) : « La thématique environnementale a presque disparu lors des élections européennes du 9 juin 2024. Une des causes résulte à l’évidence de la criminalisation du mouvement environnementaliste : extravagante sévérité de la réponse judiciaire au Royaume-Uni, gestion policière des actions écologistes par le ministre de l’intérieur en France. Interpellations de masse, gardes à vue abusives ou interdictions de manifester ne sont pas seulement des instruments d’intimidation, ils sont autant de signaux adressés au corps social. L’écologie serait une affaire de dangereux délinquants ! Ce stigmate, les militants d’extrême droite, ou ceux de l’agriculture productiviste, y échappent largement.

En miroir de la criminalisation des mouvements écologistes se construit ainsi la banalisation des postures et des mots de l’extrême droite la plus radicale.« 

Le point de vue des aveugles

Mr Foucard est un parfait porte-parole de nos khmers verts.

– Décidément l’idéologie rend sourd et aveugle M.Foucart.

– Une telle tribune partielle et partisane a-t-elle sa place dans le Monde ?

– Certaines manifestations  » écologiques  » ne permettent en aucun cas de justifier cette tribune.

– Les juges anglais ont récemment envoyé en prison des rigolos qui avaient bloqué le pont de la tour de Londres, exemple à suivre.

– Dans un système démocratique, ce n’est pas le plus violent qui décide, point final à la ligne.

Le point de vue des écologistes éclairés

Les contributions ci-dessus montrent combien la menace du dérèglement climatique est peu prise au sérieux par les Français….jusqu’à ce que leur maison soit inondée, l’électricité coupée, et là on va chouiner auprès des pouvoirs publics…

– Bien d’accord avec vous monsieur Foucard. Dans 50 ans les manifestants écolos d’aujourd’hui seront vus comme des résistants précurseurs. Comme les suffragettes en leur temps qui bravaient à l’époque les lois du machisme.

– Quand un état n’est plus capable ni désireux de répondre à la menace la plus forte qui pèse sur le pays et l’humanité, il se délégitime et ouvre la voie au chaos ou à la dictature. Un concept éclaire la situation, le « carbo-fascisme », une nouvelle tendance du populisme : il installe au pouvoir les néolibéraux pour continuer leurs sombres desseins de pillage de la planète.

– Il est parfaitement possible de faire de juteuses affaires avec les régimes d’extrême droite. L’histoire regorge d’exemples de grandes fortunes soutenant sans état d’âme ce type de régimes.

– La rengaine simpliste sur l’obéissance due à l’Etat en démocratie ne tient plus devant les faits scientifiques. Cela fait 40 ans que les gouvernements successifs ignorent 7 rapports consécutifs de la plus démocratique instance scientifique internationale, le GIEC, qui nous dit que les politiques actuelles nous mènent à la catastrophe : un réchauffement de 3 degrés.

– L’histoire donnera raison à ceux qui ont résisté contre le saccage de la planète, pas à ceux qui font des leçons de démocratie, dans le confort de leurs appartements bien chauffés et climatisés.

– Les industries polluantes et pilleuses des ressources naturelles, les vraies criminelles, se démènent à coup de millions avec des lobbies surpuissants pour contrer toutes les tentatives de critique. Faire passer les acteurs écologistes pour des criminels en se faisant aider par le pouvoir est une de leurs dernières trouvailles.
– Macron, Darmanin et consorts n’ont aucune compréhension des enjeux environnementaux. Ce ne sont même pas des « politiques » mais de simples marionnettes dont la mission est de préserver les intérêts du monde économique. Rien d’étonnant donc à ce qu’il mettent prioritairement l’accent sur la lutte contre ceux qui aspire à un changement de modèle.

– « Personne n’aime les porteurs de mauvaise nouvelle » entend-on dans Antigone, la pièce de Sophocle.

– Macron n’attaque pas les Amishs par hasard. C’est pourtant un mode de vie de ce type qui peut sauver tout le monde. Mais les gens n’en veulent pas. Donc ce sera le mur.

– Le « court-termisme » idéologique et la préoccupation électorale de se maintenir au pouvoir contribuent encore à accélérer cette tendance gouvernementale à la répression. La seule chose dont on est certain est que le long terme finit toujours par l’emporter sur le court terme. Les changements auront lieu, voulus ou subis, mais ils auront lieu.

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Les Khmers verts et autres Ayatollah de l’écologie (2013)

extraits : En 1985 eut lieu le procès d’un groupe qui s’étaient introduits dans le silo d’un missile nucléaire et avaient commis quelques dommages. Le juge Hunter avait déclaré que la violence inclut l’atteinte à la propriété. L’accusé Holladay répondit : « La question est de savoir si une arme nucléaire peut être considérée comme un bien au même titre qu’un bureau. Aussi longtemps que ce pays considérera les armes nucléaires comme des biens à défendre et à protéger, plus sacrés que les vies humaines qu’elles sont destinées à détruire, on sera en droit de se demander ce qu’est exactement une propriété. Les fours crématoires allemands étaient-ils des propriétés privées ? » Holladay fut condamné à huit années d’emprisonnement pour « voie de fait » à l’encontre des engins de mort les plus abominables jamais construits.

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Européennes, les résultats du vote du 9 juin…

Européenne 2024, une élection à la proportionnelle tous les 5 ans dans les 27 États membre de l’UE. Chaque pays fait ses règles, en France par exemple chaque parti doit imprimer son propre bulletin de vote. De toute façon sera-t-il utilisé : on prévoit plus de 50% d’abstentionnistes. Faut-il donc en rester au slogan « élection, piège à con » si bien confirmé par l’histoire? Faut-il attendre l’effondrement de la civilisation thermo-industrielle bien calé dans son fauteuil ? Faudrait-il laisser la première place au Rassemblement national et mettre Les Écologistes dans les choux ? A chacun de décider, c’est le seul avantage du vote dans l’isoloir : on peut changer d’avis à la dernière minute ! Certes, mais autant connaître tous les déterminants du choix pour avoir une démocratie éclairée. Et d’abord le sondage d’opinion pour se faire une idée de ce que pensent les autres et à comparer avec les résultats effectifs ce soir.

Sondage IPSOS pour Le MONDE

Au niveau des tendances électorales, Jordan Bardella confirme sa première place, loin devant avec 32 % d’intentions de vote pour le Rassemblement national. Valérie Hayer (majorité présidentielle) poursuit son érosion en perdant un point de pourcentage, elle s’établit à 15 %. Raphaël Glucksmann, le candidat du Parti socialiste, est stable à 14,5 %( marge d’erreur = 1). La France insoumise (LFI) conduite par Manon Aubry poursuit sa progression et enregistre désormais 9,5 %. La liste Les Républicains (LR), menée par François-Xavier Bellamy, reste stable à 7 %. Deux listes sont en danger de passer sous la barre des 5 % des votes requis pour envoyer des députés à Bruxelles. Reconquête conduite par Marion Maréchal s’établit ainsi à 5,5 % d’intentions de vote, celle des Ecologistes (Ex-EELV), conduite par Marie Toussaint, à 5 %. Léon Deffontaines, qui conduit la liste du Parti communiste français (PCF), est estimé, quant à lui, à 2,5 % d’intentions de vote, soit au même niveau que la candidate du Parti animaliste, Hélène Thouy,

Le point de vue des écologistes bien informés

Si on voulait que l’écologie ait encore quelques députés à Strasbourg, il fallait d’urgence convertir le plus de personnes possibles. Tant pis pour vous, c’est maintenant trop tard, le vote est ouvert. Si on voulait ridiculiser Macron, on votait Glucksmann. Les autres votes n’avaient aucune importance : si on ne veut pas des idées des extrémistes de droite comme de gauche et si on aime son minou, autant voter animaliste pour se faire plaisir et oublier que c’est une élection qui concerne l’Europe (et pas les toutous).

Pour le reste, notre blog biosphere vous avait déjà informé

Européennes 2024, du plus écolo au moins écolo

extraits : Pour les Européennes 2024, et éclairer le vote du 9 juin, voici notre classement de la liste la plus écolo à la moins écolo . Nous nous appuyons sur les 15 professions de foi envoyées dans les boîtes aux lettres (sur une liste de 38 officielles)….

Trois raisons de ne pas voter Rass. Nat.

extraits : Il y a trois raisons pour ne pas voter Rassemblement national . D’abord son désintérêt de la question écologique qui va pourtant structurer nos comportements pendant les décennies qui viennent. Ensuite son culte du leader, l’ordre assumé par une seule personne, de préférence avec une passation de pouvoir au sein d’une même famille. Enfin un argumentaire politique qui se résume à une seule thématique, Nous Français, Eux étrangers, qu’ils restent chez eux….

Européennes, le paradis de Jordan Bardella

extraits : Les mesures proposées par le Rassemblement national laissent entrevoir un cauchemar énergétique plutôt qu’un paradis : des factures d’énergie plus élevées pour les Français, des émissions de gaz à effet de serre en hausse, et une dépendance plus grande aux importations. Démonstration….

Européennes. Des écologistes inaudibles

extraits : Premier débat avec les sept principales têtes de liste… Échanges lamentables ! Des promoteurs d’une société militarisée et non de paix. Pas un mot pour le droit international, la négociation et l’exigence de paix, de sécurité humaine, de rupture avec le capitalisme, d’exigence de solidarité face aux menaces existentielles !

Européennes, Marie Toussaint vs W. Schraen (2023)

extraits : Willy Schraen lance sa campagne au nom de la « ruralité heureuse » contre les « ayatollahs de l’écologie ». Marie Toussaint sera la tête de liste EELV aux européennes.Willy Schraen, Président de la Fédération nationale des chasseurs depuis 2016. « Notre combat n’est pas celui d’irréductibles Gaulois réfractaires », assure M. Schraen, qui vante « la pétanque et le barbecue, l’apéro et les cochonnailles ». Celui qui assume « un côté conservateur » mais refuse « l’extrémisme », défend une « ruralité heureuse ». Unis dans le rejet des « ayatollahs de l’écologie », selon la formule qu’ils emploient pour désigner les activistes écolos, le chasseur et ses colistiers disent qu’ils ont « tous un peu de boue sur les pieds », qu’ils sont « amoureux de la nature » et bien sûr « écologistes » !

Européennes, les résultats du vote du 9 juin… Lire la suite »

L’aide à mourir va-t-elle entrer dans la loi ?

« Suicide assisté », « aide à mourir » ou « euthanasie », peu importe le mot pourvu qu’on ait la délivrance. Nous pensons que dans une véritable démocratie, tout repose sur la libre volonté d’une conscience éclairée. Pouvoir s’engager dans l’armée pour aller tuer d’autres gens ne se comprend que si on laisse à chacun le droit d’être objecteur de conscience et donc de refuser la lutte armée. Choisir de garder un enfant à tout prix ou opter pour l’interruption volontaire de grossesse est un élément de la libération de la femme. Pour décider de sa propre mort, on peut demander pour soi les soins palliatifs ou l’interruption volontaire de vieillesse. L’essentiel en démocratie est de laisser aux citoyens le choix, sinon la volonté du peuple n’existe pas.

lemonde.fr : La ministre de la santé, Catherine Vautrin, rappelle que l’« aide à mourir » « n’est pas une autorisation de se suicider puisque des conditions strictes sont prévues dont un examen médical ». Il ne s’agit pas, non plus, d’une « euthanasie puisqu’une personne extérieure n’intervient que si le patient n’est plus en capacité physique de s’administrer le produit létal ». Le 6 juin 2024 l’article 5, voté par 88 voix contre 50, introduit pour la première fois dans la loi la possibilité de demander une aide à mourir : « L’aide à mourir consiste à autoriser et à accompagner une personne qui en a exprimé la demande à recourir à une substance létale. » L’article ainsi adopté dispose que « la personne s’administre une substance létale ou, lorsqu’elle n’est pas en mesure physiquement d’y procéder, se la fasse administrer par un médecin ou un infirmier ». Les élus Les Républicains (LR) et ceux du Rassemblement national (RN) l’ont âprement combattu : « Cet article 5 est une rupture anthropologique avec le principe d’inviolabilité de la vie humaine , selon un député LR. A l’inverse, les principaux zélateurs ont été les députés insoumis, socialistes et écologistes, soutenus par l’aile gauche de la macronie : l’« aide à mourir » est le moyen d’éviter aux personnes malades de « souffrir le martyre et l’enfer », selon René Pilato, député « insoumis » de Charente. Introduire l’aide à mourir dans le code de la santé publique revient à considérer que l’acte létal pourrait être un soin.

Le point de vue des écologistes qui veulent mourir dans la dignité

Daniel : L’aide à mourir ! Pourquoi ne pas utiliser les termes employés par l’association ADMD, « droit de mourir dans la dignité » car c’est bien de cela qu’il devrait être question…

Alfred K. : LR et RN massivement contre ! Il faut prendre conscience de ce qu’expriment ces droites : une rupture radicale avec l’immense majorité des Français. Et un positionnement accablant face aux nécessités de notre époque confrontée à l’acharnement thérapeutique.

Pile ou face : Ce qu’une loi peut faire, une autre loi peut le défaire…sauf pour ceux qui seront partis entre-temps bien sûr. Le principal est de déterminer la direction générale de l’évolution des lois, vers plus de conscientisation des personnes ou vers l’encadrement des gens.

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L’aide active à mourir gagne du terrain

extraits : La députée Marine Brenier avait déposé une proposition de loi le 17 décembre 2020 sur « l’aide active à mourir ». : «  A titre personnel, j’ai eu plusieurs de mes proches qui sont partis, chacun sous l’égide d’un différent dispositif de la loi. Mon grand-père, sous la première loi Leonetti (de 2005), ma grand-mère sous la loi Leonetti 2 (de 2016). Je dénonce la sédation profonde, permise par la loi Claeys-Leonetti de 2016 comme une hypocrisie de la législation. Comment considérer que de laisser partir un être cher dénutri et déshydraté permettrait de respecter sa dignité….

Canada, le droit à mourir comme soin ultime

extraits : Au Québec la loi de 2015, élaborée après une large concertation citoyenne et transpartisane, a d’emblée placé l’aide à mourir dans un continuum de soins, c’est le « soin ultime ». La loi canadienne sur l’euthanasie a ensuite été votée en juin 2016, la Cour suprême du Canada enjoignant au gouvernement de se mettre en conformité avec la Charte canadienne des droits et libertés, reconnaissant à chaque individu la liberté de disposer de son propre corps….

Mourir dans la dignité, quelle définition ?

extraits : Sur une planète saturée d’humains, l’écologie s’intéresse forcément à la démographie, qui porte autant sur le nombre des naissances que sur notre façon de mourir, autant sur l’entrée des immigrés que sur le départ des émigrants. L’essentiel est que cela se passe dans la dignité la plus parfaite possible. La dignité humaine est la promesse d’une fin de vie heureuse. Intervenir pour entraver une tentative de suicide reviendrait à briser la volonté d’autrui. La mort fait partie de la vie, et si j’ai la possibilité de me l’approprier, pourquoi devoir y renoncer ? Pour quelle raison me l’interdirait-on ? ….

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Européennes 2024, du plus écolo au moins écolo

Pour les Européennes 2024, et éclairer le vote du 9 juin, voici notre classement de la liste la plus écolo à la moins écolo . Nous nous appuyons sur les 15 professions de foi envoyées dans les boîtes aux lettres (sur une liste de 38 officielles).

1. Europe Écologie Marie Toussaint. « Pour l’Europe, pour nos vies, l’écologie ».

Dans les 10 solutions, 1) adopter un traité environnemental, 3) reprendre en main les entreprises du pétrole et du gaz pour réorienter vers les renouvelables, 4) baisse la TVA sur les produits « verts », 8) Sortir de la civilisation des toxiques.

2. Réveiller l’Europe (Glucksmann). Les élections européennes du 9 juin 2024 sont les plus importantes de l’Histoire.

L’écologie se retrouve dans certains des 11 engagements, par exemple l’Europe du train, la sauvegardes des océans, l’agroécologie…

3. La France insoumise avec Manon Aubry (et Mélenchon). « La force de tout changer ».

10 combats contre les multinationales qui maltraitent les travailleurs et la nature. Deux points sur l’écologie, 5) refuser les pesticides et 6) 100 % d’énergies renouvelables en 2050

4. Europe, Territoires, écologie (parti radical de gauche). « Pour une Europe plus forte qui nous respecte et nous protège ».

L’écologie se retrouve dans 2 des 15 engagements, lutte contre le réchauffement climatique par les énergies renouvelables, interdiction des polluants éternels.

5. La gauche unie pour le monde du travail (PCF). Protégeons les travailleurs, baissons les factures, produisons en France.

L’objectif écologique arrive en 5e position sur 7 : un mix décarboné avec le nucléaire et une baisse de la TVA sur l’essence.

6. Écologie au centre (Governatori). « Pour notre planète, nos aimés, nos entreprises, une écologie pragmatique », finissons-en avec l’écologie sectaire.

L’objectif écologique arrive en 7e position sur 12 : innovation verte et maison des semences (par région).

7. Parti animaliste. « Les animaux comptent, votre voix aussi ». Nous défendrons les animaux au Parlement européen, chaque minute, chaque seconde.

Une de nos mesures : réduire la TVA sur les soins vétérinaires et les aliments pour animaux de compagnie.

8. L’Alliance rurale (Jean Lassalle). « L’urgence du bon sens »

L’objectif écologique arrive en 5e position sur 9 : suppression de toutes les taxes d’origine européenne voulues par des écologistes déconnectés.

9. Majorité présidentielle (Macron). Besoin d’Europe pour une France plus forte.

L’objectif écologique, économique et social arrive en 3e position sur 5 : investissements massifs dans l’énergie, les transports, l’agriculture, le numérique, le spatial…

10. Le 9 juin avec FX Bellamy. La droite pour faire entendre la voix des Français en Europe

Quelques considérations anti-écolos… Abroger les éléments du Pacte vert… Une Europe qui transmette notre nature par une écologie des résultats et non de la décroissance…

11. La France revient ! Avec Jordan Bardella. « Pour l’Europe des Nations contre l’Europe de Macron ! »

Aucun objectif écolo explicite sur les 9 propositions mais dans point 5 (notre agriculture) on trouve  : arrêt de l’écologie punitive et point 9 : coopération européenne sur les technologies vertes.

12. Votez Marion, la France fière. « Le vrai vote utile, c’est Marion ! »

Sur les 10 « combats », 7) Défense de notre excellence nucléaire et 9) politique de soutien à la natalité

13. Lutte ouvrière, le camp des travailleurs (Nathalie Arthaud). Contre l’Europe du capital, contre les guerres impérialistes…

Aucun positionnement écolo explicite…, si ce n’est : « Aucun des problèmes posés à l’humanité sur le terrain climatique ne peut trouver de solution nationale, brandissons le drapeau rouge. »

14. Pour un monde sans frontières ni patrons (NPA révolutionnaires). « Renverser le capitalisme pour sauver la planète »

Aucun positionnement écolo explicite… si ce n’est : « Si les capitalistes ne sont pas capables d’assurer la survie de l’humanité, qu’ils passent la main. »

15. L’Europe, ça suffit ! (Florian Philippot). « Le Frexit est la seule solution pour retrouver la maîtrise de notre destin ».

Aucun positionnement écolo explicite… sauf en annexes : Stop à l’écologie punitive, investissons dans le nucléaire, refusons les éoliennes.

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Européennes, le paradis de Jordan Bardella

Les mesures proposées par le Rassemblement national laissent entrevoir un cauchemar énergétique plutôt qu’un paradis : des factures d’énergie plus élevées pour les Français, des émissions de gaz à effet de serre en hausse, et une dépendance plus grande aux importations. Démonstration :

Jordan Bardella : « Je veux que la France redevienne un paradis énergétique. Ma manière de réussir la transition énergétique consiste à développer fortement l’énergie nucléaire et à arrêter immédiatement le développement de l’éolien et du solaire. Je propose aussi de sortir des mécanismes de fixation des prix du marché européen de l’électricité et d’établir un prix français basé uniquement sur la production électrique dans l’Hexagone. Pour convaincre les autres pays de l’Union européenne, on verra bien. Ma promesse de baisser les factures d’électricité de 30 % à 40 % est certes au mieux irréaliste, au pire mensongère, mais c’est la mienne. Enfin je propose d’abroger l’interdiction de la vente des voitures à moteur thermique en 2035. Il faudra bien sûr importer plus de pétrole bien que, je le sais, le défi du XXIe siècle sera la fin inévitable de l’ère des énergies fossiles. Mais on a le temps de faire autrement. » 

Le point de vue des écologistes Négawatts

Philémon Frog : Ce programme du RN est certes aberrant mais ce n’est pas si éloigné que cela de ce que pensait la Macronie il y a à peine 2 ans, notamment le nucléaire. Ils ont fini par comprendre que l’urgence ne permettait pas d’attendre 2038 au plus tôt pour qu’une nouvelle centrale soit construite, ils ont fini par confirmer plusieurs projets d’éolien offshore. Concernant Bardella, si au moins il n’y avait que ça d’aberrant dans son programme…

Rectification2 : d’ici 10 à 20 ans, la quasi totalité des centrales (40 GW) auront plus de 60 ans et devront partir en démantèlement (c’est l’ASN qui le dit), or nous pouvons industriellement au mieux en construire une trentaine de GW… C’est donc un fait mathématique que nous ne pouvons que difficilement garder notre assiette de production nucléaire dans un contexte où il faudra augmenter massivement notre production pour remplacer les chaudières à gaz par des radiateurs électriques etc. Avoir un autre récit c’est simplement faux scientifiquement et une erreur politique lourde. Défendre le FN/RN sur leur programme énergétique c’est prouver son incompétence et sa malhonnêteté en la matière, pas étonnant d’ailleurs que ce sont souvent des climato-sceptiques, ils sont habitués au mensonge.

Raoul Radis : comme pour Trump, l’engouement pour Bardella est irrationnel. Alors ça ne sert à rien d’expliquer qu’il présente un programme irréaliste et aux contours fluctuants. Ça ne sert à rien de prouver sa vacuité. Ça ne sert à rien de démontrer qu’en tant que député européen, il n’a rien fichu à part toucher une solide paye plus indemnités. Ça ne sert à rien parce que ses électeurs ne veulent pas entendre ces arguments. Ils voient un jeune homme propre sur lui, qui promet plein de dépenses sociales et qui affiche un racisme soft.

Jm Dionisi : Très peu d’électeurs votent pour un programme, mais pour une lubie, un rêve, une contestation, une illusion, comme on croit en Dieu. Alors tous ces beaux arguments, aussi vrais soient-ils, malheureusement tombent dans l’œil d’aveugles. C’est ainsi qu’on peut voter pour Erdogan, Trump, Modi ou Javier Milei. Et même pire. Le fanatisme et l’obscurantisme sont universels, et à l’heure actuelle sans doute une valeur montante !

CharlesdM : Tous les experts interrogés s’entendent pour montrer que le programme du FN est irréaliste et même dangereux pour l’ensemble des citoyens français. Mais c’est plus compliqué de lire l’avis de spécialistes plutôt que de regarder un clip de 20 sec sur TikTok ;

Krikri : Si le scénario présenté par Bardella se matérialise, ce sera bien fait pour les électeurs RN et il sera trop tard pour les jérémiades. Personnellement, je trouverai cela très amusant.

le sceptique : Le défaut des partis spécialisés sur l’immigration, la sécurité, l’islam et quelques autres thèmes, c’est qu’ils n’ont en général aucune approche claire et cohérente du fonctionnement de l’Etat et de l’économie. L’argument « mon pays seul » reste une profonde aberration au plan institutionnel (sauf les « exiters » qui sont au moins cohérents sur le processus de détachement unilatéral de toute obligation européenne) et pratique (des usines à gaz en vue pour « nationaliser » des économies qui souffrent plutôt de désavantages compétitifs). Sans parler des slogans (par exemple quand on dit « nucléaire » on croit avoir tout dit sur l’énergie).

Damien16 : Depuis quand on se pose des questions sur la crédibilité économique du FN/RN ou de sa faisabilité ? Ce qui est important, c’est d’avoir l’air sûr de soi et de dire que ceux qui sont au pouvoir sont incompétents. Une fois qu’on a dit ça, tout le reste n’a aucune espèce d’importance. Ce qui était rassurant, c’est que jusqu’à maintenant, l’extrême droite n’avait aucune intention de gouverner et de mettre en œuvre un programme dont ils savent le manque de fond. Oui mais voilà, les français vont les mettre au pouvoir. La suite ? Bien malin ceux qui peuvent la prédire, mais a priori, ils ne feront pas grand chose de ce qu’ils ont promis. On va se retrouver un peu plus dans la mouise qu’aujourd’hui, voire beaucoup beaucoup plus.

PDubois : tant qu’on a assez d’électricité pour faire des selfies, tout va bien.

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Match en bio Jordan Bardella / Gabriel Attal

Extraits : Entre les deux jeunes et beaux gosses, Gabriel Attal et Jordan Bardella, à qui dire « Je t’aime » ? Pour vous aider à faire votre choix, petite présentation de ces deux personnages qui concourent au « Moins écolo que moi, tu meurs »….

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Testament écologique d’un militant politique

La chaise vide n’est jamais une bonne attitude. J’ai milité pendant 25 ans pour la cause écologique, c’est-à-dire pour rendre possible l’impossible. Voici un aperçu de mes engagements politiques qui vous permettront, je l’espère, de mieux apprécier la situation présente et d’envisager l’avenir.

Petit rappel historique.

Le premier candidat à la présidentielle s’appelle René Dumont, en 1974. Mais le parti des Verts n’a été créé qu’en 1984. Il s’est transformé en mouvement EELV (Europe Écologie Les Verts) en 2011. Il a regroupé le parti des Verts stricto sensu et une coopérative ouverte aux sympathisants, même appartenant à un autre parti. Je fais un constat d’échec de cette nouvelle formule, la coopérative est un mort-vivant. Fin 2011, la coopérative comptait 17 500 adhérents, et le parti 14 500 adhérents, soit 32 000 adhérents à EELV. Fin 2020, la coopérative ne compte plus que 250 adhérents avec une cotisation  à 10€ ou 20€, et le parti environ 10 000 adhérents avec une cotisation libre à partir de 1€. La perte de militants écologistes est énorme pour le Mouvement et surtout pour la coopérative qui n’est pas devenue le socle espéré de plusieurs dizaines de milliers d’adhérents qui aurait fait  d’EELV comme le voulait Daniel Cohn-Bendit un mouvement écologiste de masse. Dans la lignée de Cécile Duflot et Jean Vincent, la « firme » au pouvoir n’a jamais aimé ni soutenu la coopérative, au contraire. Ils ont fait le choix du pire.

Aujourd’hui encore la nomenklatura des Verts ne se rend pas compte que le parti EELV est en bout de course, il a fait son temps, et la coopérative était la seule solution pour élargir son impact médiatique. Les succès verts aux élections locales ne sont pas redevables au parti, mais aux divers conglomérats qui se sont formés au nom de l’écologie. Il y a eu des alliances gagnantes comme le Printemps Marseillais, ou le groupement citoyen Poitiers Collectif. Il s’agit de catalyseurs comme en chimie, où un additif (l’écologie) permet de décupler la vigueur d’une réaction. Quelle peut être la place d’un individu dans ce collectif mouvant qui constitue l’écologie politique ? Personnellement j’ai essayé d’ouvrir dans et hors de ce parti beaucoup de chemins, je ne suis apparemment arrivé à aucun résultat.

J’ai tout essayé.

J‘étais chez les Verts dans les années 1990, mais il faisaient de l’auto-blocage avec leurs statuts rigides et un acoquinement avec le PS qui les empêchait de présenter électoralement une écologie de rupture. J’ai alors tenté pendant dix ans l’entrisme au PS car je croyais en 2002 que l’urgence écologique était devenue telle qu’un parti dit « de gouvernement » allait se saisir de cette thématique. J‘étais membre de leur commission nationale environnement, j’ai été en charge officiellement d’un suivi de la politique de la droite en matière d’écologie, périodique envoyé à tous les députés et sénateurs socialistes. J’ai aussi participé activement à la motion du congrès de Reims en 2008, « Pour un parti socialiste résolument écologique » : 1,58 % des voix seulement, il n’y a pas eu débat d’idées, c’était la lutte à couteaux tirés pour savoir qui allait être premier secrétaire du parti, Ségolène ou Bertrand, Martine ou Benoît. Un parti politique ne réfléchit pas, il s’épuise dans les affrontements de pouvoir (le bal des ego), ce n’est pas une particularité du parti EELV ! J’ai organisé un colloque en janvier 2011 dans les locaux de l’Assemblée nationale « Pic pétrolier, quelles propositions politiques pour 2012 ? » ; plusieurs spécialistes à la tribune, la salle de réunion du PS pleine à craquer, des députés dans la salle. On n’en a retenu aucune leçon.

De toute façon le vieux PS de François Hollande n’était pas mûr pour parler « écologie ». Une fois arrivé au pouvoir, leur optique croissanciste a constitué leur mantra. J’ai donc rejoint EELV en 2011 avec le statut (nouvellement créé) de coopérateur qui me permettait la double appartenance partisane, socialiste ET écologiste. J’ai co-animé en 2011 aux JDE de Clermont-Ferrand un atelier qui a permis la création d’une commission accueil-formation, structure sans résultats malgré plusieurs WE de rencontres à Paris. Cette commission s’est enlisée dans les méandres de GIRAF (groupe interrégional accueil/formation)….

J’ai continué d’essayer. Je me suis encarté à EELV pour participer aux décisions de congrès. Je voulais une écologie de rupture, j’ai soutenu la motion Avenir Ecolo. Pour le congrès suivant, on est devenu « Pôle Ecolo » après union avec objectif Terre  ; j’ai été co-administrateur de la liste de diffusion. Mais nous avons été écarté du congrès par les partisans de la firme résultant des initiatives politiciennes de Cécile Duflot et Jean-Vincent Placé.

J’ai continué d’essayer, y compris par des livres en libraire. J’ai coordonné un livre paru début 2014 avec comme auteurs Yves Cochet, Pablo Servigne, Alain Hervé… et intitulé « Moins nombreux, plus heureux (l’urgence écologique de repenser la démographie) ». J’ai monté la même année, après plusieurs ateliers aux JDE sur cette thématique, un groupe de travail « démographie » qui a été officialisé par le BE mais qui n’a eu aucun écho chez nos dirigeants. Je suis aussi cofondateur du groupe de travail « imaginer une économie écologique », une instance adoubée par le CF en 2014. Pour préparer la présidentielle de 2017, j’ai rédigé un livre synthèse de 370 pages, « L’écologie à l’épreuve du pouvoir », présentant tous les programmes politiques possibles. Au JDE de 2016, on a refusé un atelier autour de mes thématiques et ma séance de dédicace n’a eu aucun succès. Entre les deux tours de la présidentielle de 2017, j’ai donc pris contact étroit avec le (futur) député « en marche » de ma circonscription, très ouvert apparemment à l’écologie. Mais dans la mouvance du groupe local, autant la plupart des adhérents de base avaient la fibre écolo, autant les orientations nationales allaient à l’inverse. Au bout de deux ou trois mois, j’ai compris (comme plus tard Nicolas Hulot) que Macron n’était pas compatible avec l’écologie. Mon livre anti-Macron « Nicolas Hulot, la brûlure du pouvoir » est sorti en libraire en octobre 2018. Je suis (re)devenu coopérateur EELV à plein temps. J’ai mis en place officiellement en 2019 lors des JDE de Toulouse un collectif « Formation de formateurs à l’écologie ». J’ai rassemblé tout un groupe, mais il n’y avait que moi qui était actif pour rédiger fiches de formation et rapports de conférences. Qui sait que le BE actuel compte un membre dédié à la formation ? Mais il ne faut pas se décourager, il faut toujours chercher le chemin le plus propice à promouvoir l’écologie politique.

J’ai presque tout essayé. La structure « économie écologique » était devenue en 2017 une commission thématique « post-croissance ». J’en suis récemment devenu membre… mais il n’y a aucune organisation interne à cette commission, on discutaille à perdre haleine sans vouloir que cela débouche sur une orientation du parti. J’ai même testé sans illusion beaucoup d’autres tentatives d’ouverture du mouvement ; à une époque j’étais au conseil d’orientation politique, et récemment avec le groupe de travail sur la « réinvention du Mouvement »

Aucune de ces structures, groupes de travail ou commission, n’est arrivé à donner un résultat durable, les militants préfèrent se contester entre eux plutôt que de rechercher la symbiose. On peut d’ailleurs généraliser à toutes les commissions thématiques, elles existent théoriquement pour réfléchir et éclairer le parti sur les orientations à prendre, elle ne servent à rien. La seule commission qui arrive à se faire connaître, c’est la commission féminisme, mais on n’y parle pas d’écologisme ! Grâce à Denis, j’ai obtenu une place de coopérateur auprès du Conseil Fédéral que j’abreuve de mes analyses ; elles ne sont jamais suivies d’effet, mais au moins je peux les proférer.

En conclusion, ce n’est pas parce que je passe personnellement d’un échec à un autre qu’il ne faut pas tenter l’impossible… René Dumont, notre figure de proue écologique, disait dès 1974 que l’utopie, c’est ce qui n’est pas encore réalisé. A mon avis il faudra au moins un siècle pour que l’urgence écologique devienne l’éthique commune de l’humanité. D’ici là le mouvement écologiste aura connu beaucoup de schismes et opéré beaucoup de mutations avant de convaincre nos peuples que l’humanité doit s’obliger à une coopération durable avec la planète qui entretient la vie de tous les espèces (dont homo sapiens/demens). D’ici là je serai mort depuis longtemps, mais il faut par principe faire confiance aux générations futures. Pour arriver à une humanité moins anthropocentrée, elles seront aidées par mon partenaire préféré, la biosphère.

Ce sont les craquements de notre mère la Terre et ses dysfonctionnements provoqués par notre espèce qui nous obligent à penser autrement. Notre constat politique est commun, toutes les études scientifiques le prouvent, l’urgence écologique est omniprésente : épuisement halieutique, stress hydrique, surpopulation ET surconsommation, raréfaction des ressources renouvelables ET non renouvelables, pic pétrolier ET pic des métaux, réchauffement climatique, extinction de la biodiversité, stérilisation des terres agricoles et disparition des forêts primaires, bidonvillisation de l’habitat et morgue des super-riches du haut de leurs yachts et de leurs avions, gaspillage des ressources alimentaires et obsolescences programmées, aliénation du peuple par la société du spectacle, conformisme des consommateurs formatés par l’emprise publicitaire, foi aveugle dans le progrès techno-scientifique et ses solutions-miracle, montée de l’individualisme exacerbé d’un côté et explosion des intégrismes de l’autre, militarisation de l’existence, en bref dépassement des limites dans tous les domaines.

Reconnaître cela, lutter contre des tendances mortifères, c’est vouloir nécessairement la coopération, c’est chercher le meilleur chemin, c’est tenter l’impossible.

Michel Sourrouille

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Sécurité ou souveraineté alimentaire ?

Faire de la souveraineté alimentaire de la France la boussole des politiques publiques agricoles, c’est l’objectif principal du projet de loi d’orientation pour la souveraineté en matière agricole et le renouvellement des générations en agriculture. » Il sera examiné à l’Assemblée nationale en séance à partir de mardi 14 mai 2024. S’ouvre une boîte de Pandore au service d’objectifs divergents. Le libre échange n’est pas une bonne méthode pour assurer la sécurité alimentaire, sauf pour le pays développés !

Mathilde Gérard : Le projet de loi ne définit pas la souveraineté alimentaire, il en fixe l’esprit à travers une liste de politiques y contribuant : assurer l’approvisionnement alimentaire, anticiper et s’adapter aux conséquences du changement climatique, contribuer à la décarbonation de l’économie. La notion de souveraineté alimentaire est forgée dans la seconde moitié des années 1990. Après la création de l’Organisation mondiale du commerce, en 1995, les Etats défendaient l’idée qu’il fallait ouvrir les marchés pour rendre l’alimentation moins chère et permettre aux pauvres de se nourrir. C’était n’importe quoi, parce que la majorité de ceux qui ont du mal à manger, ce sont les paysans pauvres, et baisser leurs revenus n’allait pas les aider.

La pandémie de Covid-19 puis l’invasion de l’Ukraine par la Russie ont déstabilisé les filières d’approvisionnement dépendantes des marchés internationaux. La France est une grande puissance céréalière, mais les importations d’engrais la rendent dépendante des pays producteurs de gaz, notamment la Russie, et des énergies fossiles. Les syndicats agricoles français, puis le gouvernement en appellent à l’impératif de « souveraineté » pour justifier le besoin de maximiser la production agricole française et déroger à certaines règles environnementales : la souveraineté, c’est devenu la course à la compétitivité et à l’export. Les associations soulignent le besoin de penser les dépendances sur le long terme : la souveraineté alimentaire, c’est aussi celle des générations futures, qui doit être garantie en préservant les ressources naturelles.

Le point de vue des écologistes les pieds sur terre

L’agriculture techno-industrielle liée à la marchandisation mondialise des ressources alimentaires a été une catastrophe : paupérisation des paysans traditionnels, dépendance totale des consommateurs occidentalisés envers les filières agricoles des multinationales. Il faut soutenir les petits paysans et prendre en compte les processus écologiques comme le fait l’agriculture biologique. Il faut une retour aux savoirs locaux et communautaires, afin de retrouver une autosuffisance alimentaire pour assurer une sécurité alimentaire durable.

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tous paysans en 2050 (2009)

extraits : Autrefois nos parents étaient presque tous des ruraux, aujourd’hui nous nous rapprochons de la terre, demain nous serons tous paysans. De gré ou de force. En effet en 2050, nous serons au lendemain des grands chocs écologiques qui vont déstructurer la société thermo-industrielle. Ce sera comme pendant une grande guerre, la pénurie et le rapprochement des campagnes. Ce sera le retour des paysans comme décrit par Silvia Pérez-Vitoria : « Dès le début de l’industrialisation, la paysannerie a constitué un enjeu idéologique. Elle fut dénigrée par les tenants de la modernisation, les termes ne manquent pas : cul-terreux, bouseux, plouc, péquenot…La souveraineté alimentaire, le droit de produire nos aliments sur notre propre territoire, pose la question de la finalité de l’agriculture. Elle s’articule avec la défense d’une relocalisation de l’agriculture vivrière…

Schmallenberg : sécurité alimentaire contre libre-échange (2012)

extraits : En 1986, l’agriculture entre dans les accords du GATT avec l’Uruguay Round. La suprématie de la marchandise sur l’aliment est actée dans des textes internationaux. Le seul intérêt est le développement du commerce et les profits des transactionnaires (firmes agro-exportatrices, sociétés de transports, assurances, banques). Cela ne favorise ni l’alimentation de la population, ni l’activité du paysan local, ni les économies d’énergie. Le protectionnisme est une condition incontournable de l’autonomie. Via Campesina demande le retrait de l’agriculture de l’OMC (organisation mondiale du commerce), ou plutôt le retrait de l’OMC de l’agriculture….

pas de sécurité alimentaire sans planning familial (2012)

extraits : Personne ne peut s’exprimer décemment sur la faim dans le monde en oubliant l’évolution exponentielle de la démographie humaine. Il ne faut pas « seulement » s’interroger sur la manière de produire des aliments, mais aussi sur notre manière de faire des enfants. Jamais la sécurité alimentaire ne sera atteinte si on s’occupe seulement de nourrir les ventres affamés. En agissant ainsi, la population continuera d’augmenter plus vite que les ressources agricoles car cela constitue un permis de procréer….

Autonome grâce à son potager, c’est possible (2018)

extraits : A l’heure de la mondialisation de la production alimentaire, produire une partie de sa propre nourriture est un acte fort pour retrouver une partie de son autonomie. Il s’agit d’une démarche individuelle relativement simple et rapide à mettre en place. Il vous suffit de suivre les conseils prodigués par Blaise Leclerc dans son livre « Produire tous ses légumes, toute l’année ».  Il vous y donne des exemples….

Pour en savoir encore plus, LIRE

2005. Les paysans sont de retour de Silvia Pérez-Vitoria

2010. la guerre des terres de Thierry Pouch

2011. victoires d’une Indienne contre le pillage de la biodiversité de Vandana Shiva,

2012. La fabrique de la famine (les paysans face à la mondialisation) de Walden Bello

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M. Sourrouille représente les acteurs absents

définition : Acteur absent (ou tiers absent, ou collectifs muets…), acteur qui ne peut prendre la parole lors d’une négociation, ou qui n’est pas invité à la table des négociations. Exemple : milieu naturel, êtres vivants non humains, générations futures. (Dictionnaire du développement durable, AFNOR, 2004).

Le contributeur principal de ce blog, Michel Sourrouille, se veut à l’avant-garde des éléments de langage qui feront florès dans le futur. Ainsi son texte sur les acteurs absents publié dans LE MONDE du 1er octobre 2021 (Paroles de lecteurs) : « Si chaque politicien, chef d’entreprise ou même consommateur prenait en considération les conséquences prévisibles pour les « collectifs muets » de ses décisions courantes, alors les générations futures et les non-humains pourraient devenir des participants incontournables du fonctionnement social », assure Michel Sourrouille.

Quelques extraits :

– En 1972, Christopher D. Stone, dans Les arbres doivent-ils pouvoir ester en justice ?, montrait déjà qu’il suffisait que des avocats prennent la parole à la place des affectés comme le fait un tuteur représentant une personne incapable.

– Nous avons tous un système de pensée qui nous incite à devenir personnellement le représentant de causes les plus diverses : notre propre intérêt, les intérêts de notre entreprise, les intérêts des Français, les intérêts des exclus, les intérêts des grands singes, les intérêts de la Terre-Mère, etc.

Dans LE MONDE du 10/05/2024, des experts s’interrogent à la manière sourrouilliste : « Le défi aujourd’hui est de savoir comment représenter la nature dans les discussions et les décisions ».

Benoît Demil, Xavier Lecoq et Vanessa Warnier : La question de la représentation de la nature se pose. Le mot « représentation » peut se comprendre de deux manières. La première concerne la façon dont nos imaginaires contemporains se figurent cette nature. Le second concerne la façon d’inclure la nature dans les débats et les prises de décision. Évidemment, les deux perspectives sont liées : l’inclusion du vivant dans les décisions dépend largement de notre conception de la nature. Aujourd’hui les arguments en faveur de la protection de la nature sont de moins en moins anthropocentrés. Les acteurs, militants ou experts, s’appuient moins sur l’argument de protection de l’humanité. Il s’agit désormais de préserver la nature, voire de lui refaire gagner du terrain pour elle-même. En parlant au nom d’êtres qui n’ont pas la parole (faune, flore, océan, nature en général), les militants ou les experts se positionnent en porte-parole. Diverses expérimentations existent.

Un groupe de travail de l’Agence française de normalisation a, par exemple, mis en place une « chaise vide pour le vivant », qui incarne la présence de la nature à la table de discussion. Lors des réunions, chacun peut venir s’y asseoir pour devenir porte-parole de la nature (ou d’une entité vivante).

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Tiers-absents ! (juin 2007)

extraits : Il y a des entités qui ne sont jamais invitées lors des palabres humaines, les êtres vivants non humains, le milieu naturel. Ce n’est pas une procédure véritablement démocratique que de décider sans eux, les acteurs absents, les tiers-absents, de ce qui les intéresse au premier chef. Tu n’es que partie de la Biosphère, tes décisions sont contraintes. Un jour notre bulletin de vote ira à un candidat aux élections qui prendra en compte l’existence des tiers-absents. Ce jour-là, la démocratie aura fait un pas de géant, au delà de son anthropocentrisme ordinaire…. 

une démocratie élargie aux acteurs-absents (décembre 2009)

extraits : Les utopies sont derrière nous et les futurologues ne décrivent l’avenir que sous forme de  catastrophes irréversibles. Comment  donc échapper au court-termisme ? Il faut que chaque citoyen en position de décision délibérative se fasse l’avocat des acteurs-absents, c’est-à-dire ceux qui ne peuvent prendre la parole lors d’une négociation, ou qui n’est pas invité à la table des négociations : milieu naturel, être vivants non humains, générations futures. Il faut d’ailleurs remarquer que la génération actuelle peut se permettre d’utiliser autant de ressources non reproductibles (et perturber le climat) uniquement parce que les générations à venir sont exclues du marché actuel pour la simple raison qu’elles ne peuvent y être présentes ; sinon le prix s’élèverait déjà à l’infini. Il y a une dictature du présent sur l’avenir….

La démocratie représentative élargie aux acteurs absents (janvier 2016)

extraits : Les désordres écologiques posent, au niveau global comme local, la question centrale : comment vivre ensemble ? ou plus précisément : comment décider ensemble ? A ce propos, nous montrons que les théories de la négociation dévoilent leurs faiblesses quand elles sont confrontées aux acteurs faibles et aux acteurs absents ; deux entités importantes à considérer dans une problématique environnementale. Afin de faciliter la négociation environnementale dans un contexte multi-acteurs, nous avons mis au point le modèle de l’Acteur en 4 Dimensions (A4D). Testé sur plusieurs territoires….

Acteur absent, pour une représentation démocratique (mai 2016)

extraits : La plupart de nos contemporains vivent au jour le jour. Les politiciens, même réunis dans une conférence internationale sur le climat, ne raisonnent pas beaucoup plus loin que les intérêts immédiats de leurs électeurs. Les utopies sont derrière nous et les futurologues ne décrivent l’avenir que sous forme de  catastrophes irréversibles. Comment  donc échapper au fatalisme et au court-termisme ? En utilisant la notion d’acteur absent dans notre conception de la démocratie représentative.

Acteur absent, élément-clé d’une démocratie écologique (août 2016)

extraits : La politique repose sur des « éléments de langage » que les membres de la classe dirigeante s’efforcent de propager dans la presse et d’inculquer à l’opinion publique. Michel Sourrouille propose aux électeurs dans son dernier livre un lexique pour pouvoir mieux se situer face aux jeux du pouvoir et mieux comprendre les enjeux de la démocratie. Exemple : Acteur absent (ou tiers absent), acteur qui ne peut prendre la parole lors d’une négociation, ou qui n’est pas invité à la table des négociations. Exemple : milieu naturel, êtres vivants non humains, générations futures. (Dictionnaire du développement durable, AFNOR, 2004).

Penser l’avenir au nom des acteurs absents (octobre 2021)

extraits : La diffusion du concept d’acteurs absents nous paraît cruciale. Une démocratie ne peut véritablement fonctionner que si les électeurs font preuve d’ouverture d’esprit. La considération des générations futures ainsi que des non-humains est un des éléments de cette aptitude… LE MONDE a publié une contribution de Michel Sourrouille, nous relayons cet article. La lecture de cette opinion est en libre accès sur Internet….

Acteurs absents de nos délibérations présentes (juillet 2022)

extraits : Le suffrage universel est une conquête récente qui s’est progressivement élargi à des acteurs de plus en plus nombreux, ce qui a permis un certain approfondissement de la démocratie. Ce serait élargir l’universalité bien plus fondamentalement que le droit de vote aux femmes et aux adulescents si on pouvait inclure dans la participation électorale les êtres vivants non humains, le milieu naturel et les générations futures. Ce n’est pas une procédure véritablement démocratique que de décider sans eux, les acteurs absents ou tiers-absents, de ce qui les intéresse au premier chef. Une telle délibération sans participation vraiment universelle ne peut qu’entraîner de mauvaises décisions : on s’immerge dans la défense d’un groupe particulier et/ou on ignore le long terme….

 

M. Sourrouille représente les acteurs absents Lire la suite »