politique

La dissolution de SLT devant le Conseil d’État

Trois cents personnalités, dont Philippe Descola, Cyril Dion, Annie Ernaux et Adèle Haenel ont décidé de rendre publique leur appartenance aux Soulèvements de la terre : « Nous qui signons cette tribune et toutes celles et ceux qui ne manqueront pas de nous rejoindre, nous rendons publique notre appartenance aux Soulèvements de la Terre. Nous nous soulevons toutes et tous contre la vision du monde et de la vie que ce gouvernement incarne, contre le saccage des milieux naturels, la disparition des terres arables, l’accaparement de l’eau. Nous nous soulevons, chacun de notre endroit, chacun à notre manière. Nous sommes, toutes et tous ensemble, les Soulèvements de la Terre. Les Soulèvements de la Terre sont une grandissante coalition de forces.

Pourtant le gouvernent veut dissoudre ce mouvement !

Christophe Ayad : L’Etat considère que les Soulèvements de la Terre provoquent des actions violentes à l’encontre des biens. Le président de la section du contentieux du Conseil d’Etat avait convoqué le 27 octobre 2023 une formation élargie de quinze juges afin de marquer « la solennité » de l’audience mais aussi « d’élaborer la doctrine du Conseil d’Etat sur une question aux enjeux essentiels pour la liberté associative ». D’une part le rapporteur public, chargé de donner son avis en toute indépendance, d’autre part les représentants des requérants. Le procureur a axé l’essentiel de sa démonstration sur la notion de « provocation », au sens d’incitation. Quant aux « actions de désarmement », revendiquées par le collectif, comme le démontage de canalisations, l’ensablement de réservoirs de gasoil, l’arrachage de plantations, la dégradation de parcours de golf ou le squat de piscines privées, le rapporteur public considère que leur « caractère récurrent », le « nombre important de militants radicalisés » qu’elles mobilisent et leurs conséquences, caractérisent « un trouble grave à l’ordre public »  : « Les Soulèvements de la Terre sont clairement hors du champ de la désobéissance civile considérée par essence comme non violente », conclut-il.

Pour l’avocat de SLT« ces provocations doivent être directes ». Elles ne peuvent pas être « indirectes, implicites ou insidieuses », comme le prétend le rapporteur public.  Les membres du mouvement ne sont pas des saboteurs qui valorisent la destruction pour la destruction », a complété Me Katia Guermonprez, qui représente 19 associations membres des Soulèvements de la Terre. Me Paul Mathonnet, qui représente le Syndicat de la magistrature et le Syndicat des avocats de France, a porté le débat sur le trouble à l’ordre public, qui doit être « grave » et donc toucher « le fonctionnement des pouvoirs publics ». Les dégâts étant réversibles, l’atteinte aux biens opérée par les Soulèvements de la Terre ne saurait justifier une dissolution : pour l’avocat, il s’agit d’« actes expressifs » relevant la liberté d’expression : « Si vous fermez la porte à ces actions, vous risquez de basculer vers l’extrémisme. » La provocation à des dégradations sur les biens ne tombe pas sous le coup de la loi quand celles-ci ne portent pas atteinte à l’intérêt général et répondent à l’intérêt supérieur du public.

Le point de vue des écologistes judicieux

MEKEDA : « Sont dissous, par décret en conseil des ministres, toutes les associations ou groupements de fait (…) qui provoquent à des manifestations armées ou à des agissements violents à l’encontre des personnes ou des biens » dit le Conseil d’état. Donc devront être dissous les groupement dont le but est de construire des mégabassines, qui par un énorme réseau de canalisations organisent la prédation d’une ressource rare et commune, l’eau douce, au détriment des populations, pour pérenniser un système agro-industriel nuisible pour l’environnement. Devront être dissous les groupes dont le but est d’artificialiser la terre sans pouvoir prouver que le projet en question ait une utilité vitale… On pourrait faire entrer pas mal d’actes insufflés et/ou projeté par l’état et les collectivités locales dans la définition donnée par le conseil d’état de groupements à dissoudre. Alors oui mettons tout sur la table, de manière impartiale et décidons qui agresse qui.

Passant : Il y a une antinomie entre certaines notions consacrées par la loi comme le « trouble à l’ordre public » et l’action logique d’une association écologiste déterminée. Si les mégabassines, le pompage de l’eau par les agriculteurs, les fermes géantes, l’élevage en batterie font partie de l' »ordre public », évidemment envisager une « transition écologique » n’a pas de sens.

Arbacèles : « provocation » « le message peut être implicite » ??? Sérieusement ? Dans un état de droit on peut vraiment baser un jugement sur ce genre d’arguments ? Ce serait incroyable de prendre une décision sur ce genre d’argumentaires fallacieux… prenons donc un exemple abscons pour voir ce que ça donne… une jeune fille se ballade en mini jupe dans la rue et est agressée, il est évident que la « provocation et le message étaient implicites » et donc on relaxe les agresseurs ?

Dunbar : Pour dissoudre tous les pesticides, herbicides, nitrates, PFAS, dans l’eau, le sol et l’air, on attend avec impatience les conclusions du rapporteur et ses arguments ! Contre tous ceux qui cassent les fondements de la vie sur Terre, on fait quoi ? Des amendes, la dissolution ?

Walter : C’est vrai, et ça me donne une idée: je sais ce que je ferai la prochaine fois que je serai au Gouvernement: dissoudre la FNSEA ! Elle n’a plus que très peu d’adhérents, et elle a un stock de dégradations de bien impunies 20 000 fois plus important que les SLT.

Sauf qui Peut : Au sens propre du terme, ça va pas être possible de dissoudre « les soulèvements de la terre ». Surtout qu’il y en aura d’autres qui surgiront, avec d’autres noms, et encore plus de participants.

Chronologie des faits sur notre blog biosphere

Darmanin, c’est pas bien de dissoudre SLT (mars 2023)

extraits : Violences policières à Sainte-Soline. 3 200 gendarmes et policiers étaient mobilisés, les organisateurs de la manifestation du 25 mars 2023 ont évoqué 200 blessés parmi les manifestants, dont 40 grièvement. Paradoxe ! Gérald Darmanin annonce engager la dissolution du collectif écologiste SLT (Les Soulèvements de la Terre), un des organisateurs contre les mégabassines…

Dissolution SLT en conseil des ministres (juin 2023)

extraits : On pensait le projet enterré. Plus de deux mois après l’avoir annoncé à l’Assemblée nationale, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin a déclaré qu’il présenterait finalement le décret de dissolution des Soulèvements de la Terre (SLT) mercredi 21 juin 2023 lors du conseil des ministres.Les Soulèvements de la Terre ont prévu d’attaquer le décret de dissolution en référé devant le Conseil d’Etat et se disent prêts à aller jusqu’à la Cour européenne des droits de l’homme. Avec ou sans leur label, ils prévoient la poursuite de leurs actions, « car les organisations derrière vont continuer à exister et la dissolution met beaucoup de gens en colère »…

Soulèvements de la Terre / Darmanin… 1 / 0 (août 2023)

extraits : Les juges des référés de la haute instance administrative ont suspendu, vendredi 11 août 2023, la dissolution des Soulèvements de la Terre, prononcée le 21 juin en conseil des ministres. Le gouvernement qualifiait dans son décret SLT de « groupement de fait », et l’avait dissous pour avoir incité « à la commission de sabotages et dégradations matérielles, y compris par la violence »

La dissolution de SLT devant le Conseil d’État Lire la suite »

Reach, riche en produits chimiques

Les dégâts sanitaires attribués aux substances de synthèse dangereuses, évalués à plus de 30 milliards d’euros par an en Europe par la Commission européenne elle-même, n’y ont rien fait. Bruxelles a annoncé l’abandon de la révision du règlement Reach sur les produits chimiques. Le règlement « Registration, Evaluation, Authorisation and Restriction of Chemicals » était déjà d’une complexité insondable, nul n’en connaît tous les recoins. Même inscrit sur la listes des molécules interdites, une substance peut être encore maintenue plusieurs années sur le marché dans certains de ses usages « si l’impact économique est supérieur aux risques et qu’il n’existe pas de substitut ».

L’espérance de vie en bonne santé va donc sans aucun doute s’effondrer. Et par la même occasion notre civilisation thermo-industrielle, imbibée de produits toxiques et émettrice de gaz à effet de serre, va disparaître sous le poids d’une complexité ingérable.

Stéphane Foucart : La réforme du règlement Reach (Enregistrement, évaluation et autorisation des produits chimiques) devait notamment permettre d’exclure les familles chimiques les plus dangereuses, qu’il s’agisse de plastifiants, de solvants, d’ignifuges, d’imperméabilisants, de cosmétiques, de nanomatériaux, etc. Le pacte n’a cessé de s’étioler au fil des mois, détricoté par une majorité d’Etats membres et par l’aile droite du Parlement européen. Difficile de donner à voir toute l’étendue et toute la profondeur de la faillite politique que constitue l’abandon de cette révision. La catastrophe est officiellement là. La contamination généralisée des eaux de surface et souterraines ne concerne pas seulement l’Occitanie mais l’ensemble du territoire national. Frappés d’une dangereuse cécité, la plus grande part de nos responsables politiques bredouillent inlassablement les mêmes mots-clés dont plus personne ne sait trop ce qu’ils veulent dire : innovation, technologies vertes, compétitivité, etc.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Chimiquement contaminé… et il n’y a pas de solution (2018)

extraits : Notre protection contre l’industrie chimique repose sur des procédures et des substances inaccessibles au commun des mortels : REACH, BfR, BEE, ECHA, DEHP, phtalate, bisphénol A, Chrome VI, HAP (hydrocarbure aromatique polycyclique), cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques, perturbateurs endocriniens, etc. Même les institutions censées prendre en charge notre protection se révèlent impuissantes. Entré en vigueur le 1er juin 2007, le règlement européen Reach est inopérant. Pour l’Institut fédéral allemand d’évaluation des risques (BfR), les données fournies par les entreprises sont insuffisantes et un tiers des substances chimiques le plus utilisées en Europe ne respectent pas la réglementation censée protéger la santé et l’environnement…

Des perturbateurs endocriniens dans tous nos cheveux

extraits : Février 2017, Yann Arthus-Bertrand, Isabelle Autissier, Delphine Batho, José Bové, Nicolas Hulot, Yannick Jadot, Marie-Monique Robin, les mèches de cheveux de toutes ces personnalités sont polluées par des substances chimiques susceptibles de perturber le système hormonal. La coiffure de chacun des cobayes volontaires en recelait une palette de 36 à 68 substances différentes. Le communiqué de presse de générations futures indique la solution : « Seule une définition réellement protectrice des perturbateurs endocriniens devant être exclus du marché dans le cadre européen sera à même d’assurer la protection des populations des PE dangereux…

Victoire de la chimie contre l’écologie

extraits : Il y a soixante dix ans, le 27 septembre 1962, l’éditeur américain Houghton Mifflin publiait Printemps silencieux de Rachel Carson. Un Printemps sans oiseaux dénonçait les ravages environnementaux et les risques sanitaires que faisaient peser l’utilisation massive, indiscriminée et systématique des pesticides de synthèse dans l’agriculture, et bien d’autres activités.Vendu à un demi-million d’exemplaires la première année, le livre a lancé le mouvement environnementaliste moderne. Al Gore préfaçait ainsi l’édition de 2009 : « Depuis la publication de Printemps silencieux, l’usage des pesticides dans l’agriculture a doublé, pour atteindre 1,1 milliard de tonnes par an. »…

La pollution chimique imprègne nos corps et nos esprits

extraits : L’interdiction de tout essai nucléaire dans l’atmosphère date de 1963, il fallait limiter la contamination de l’ensemble du globe par des matières irradiées. Aujourd’hui la pollution chimique touche l’ensemble de notre planète et personne ne semble vouloir réagir. On savait déjà que les mammifères de l’Arctique et certains poissons de mers lointaines sont imprégnés par de nombreux polluants organiques (phtalates, PCB, pesticides organochlorés, etc.) car ces polluants s’accumulent le long de la chaîne alimentaire. Stéphane Foucart (LE MONDE du 13 décembre 2016) montre que même au cœur d’une réserve naturelle, dans la forêt guyanaise, des fourmis présentaient presque tous des niveaux mesurables de phtalate, ce plastifiant utilisé dans une grande variété de produits d’usage courant (cosmétiques, colles, meubles, plastiques souples, etc.)…

Reach, riche en produits chimiques Lire la suite »

Nous sommes tous des (éco)terroristes

Des milliers d’opposants au projet d’autoroute A69 entre Toulouse et Castres ont manifesté le 21 octobre 2023 : « Ramdam sur le macadam », « Plus de moisson, moins de béton », « Aux arbres citoyens », « Le 69 oui, l’A69 non », « Amour et rage, no macadam ! ». L’objectif du cortège le plus « déterminé » était une cimenterie de la société Carayon pour y taguer des slogans hostiles à l’A69, et déployer une grande banderole « No Macadam » sur une centrale à béton. Trois camions toupies ont été incendiés. Est-ce du terrorisme ?

Le terrorisme reste difficile à définir tant le mot est polysémique.

Marc Semo : « Il n’a jamais été possible à l’ONU ni à la Cour pénale internationale de se mettre d’accord sur une définition précise, et surtout acceptée par tous, du terrorisme. Le terrorisme n’est pas une idéologie mais un mode d’action qui peut servir les idéologies les plus variées. Ses définitions sont généralement critiquables pour leur caractère tautologique : le terrorisme est ce qui crée la terreur !  Si sa définition reste floue, la naissance de cette notion est bien circonstanciée. C’est la Révolution française, en particulier la Terreur en 1793-1794, qui invente le terrorisme moderne, la chose puis le mot. Les premiers dans l’histoire à être appelés “terroristes” sont les conventionnels envoyés en mission en province pour assurer la répression du royalisme et du fédéralisme. Le terrorisme naît donc en haut, au cœur même de l’État, il est donc possible de parler de terrorisme d’État. Mais le sens du mot s’est désormais inversé. Il désigne une stratégie de contestation violente de l’Etat, au nom des classes exploitées, puis au nom des peuples opprimés. Le terrorisme se pose dès lors comme l’arme des faibles.

Les autorités françaises furent parmi les premières à introduire, dès 1986, une définition juridique. A l’époque, elle visait à sanctionner avant tout des poseurs de bombes corses, des pirates de l’air ou des preneurs d’otages. Dans le code pénal français, le terrorisme est caractérisé comme « une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ».

Un exemple contemporain d’application

Le « terroriste », c’est d’abord celui dont on veut délégitimer le combat. Une dizaine de policiers, dont plusieurs encagoulés et équipés d’un bélier, ont sonné le 20 octobre 2023 au domicile de Jean-Paul Delescaut, secrétaire départemental de la CGT dans le Nord. Ils intervenaient dans le cadre d’une enquête ouverte pour « apologie du terrorisme » et « provocation à la haine et à la violence ». En cause, un appel à manifester en « soutien au peuple palestinien en lutte contre l’Etat colonial d’Israël ». Sur ce tract, on y lit : « Les horreurs de l’occupation illégale se sont accumulées. Depuis le samedi 7 octobre, elles reçoivent les réponses qu’elles ont provoquées. » Hamid Chebout, coordinateur de la CGT nordiste  : « Nous avons condamné les actes terroristes du côté d’Israël et des Palestiniens. On est clairs et on assume notre position : nous sommes pour une Palestine libre. »

Dès 1948, Albert Einstein et Hannah Arendt n’avaient pas hésité à employer le mot terroriste à propos du mouvement dirigé par Ménahem Begin.

« A l’éditeur du New-York Times. – New York, 2 Dec. 1948. Parmi les phénomènes politiques les plus inquiétants de notre époque, il y a dans l’état nouvellement créé d’Israël l’apparition du “Parti de la Liberté” (Tnuat Haherut), un parti politique étroitement apparenté dans son organisation, ses méthodes, sa philosophie politique et son appel social aux partis Nazi et fascistes. Un exemple choquant fût leur comportement dans le village Arabe de Deir Yassine. Ce village, à l’écart des routes principales et entouré par des terres Juives, n’avait pas pris part à la guerre, et avait même combattu des bandes Arabes qui voulaient utiliser comme base le village. Le 9 avril 1948, des bandes de terroristes ont attaqué ce village paisible, qui n’était pas un objectif militaire dans le combat, ont tué la plupart de ses habitants – 240 hommes, femmes et enfants – et ont maintenu quelques uns en vie pour les faire défiler comme captifs dans les rues de Jérusalem. Les terroristes, loin d’avoir honte de leurs actes, étaient fiers de ce massacre et ont invité tous les correspondants étrangers présents dans le pays à venir voir les tas de cadavres et les dégâts causés à Deir Yassin. Au sein de la communauté Juive, le Parti de la Liberté prêche un mélange d’ultra-nationalisme, de mysticisme religieux, et de supériorité raciale.

Le point de vue des (éco)terroristes

Nous sommes tous des écoterroristes !

extraits : Les organisateurs, dont la Confédération paysanne et le collectif Bassines non merci, avaient appelé les volontaires pour un périple en tracteur ou à vélo, appelé « convoi de l’eau », pendant une semaine entre Sainte-Soline et Orléans. Devant les grilles de l’agence de l’eau à Orléans, le 25 août, une petite foule de 600 personnes : « Nous sommes tous des écoterroristes ! » Un clin d’œil aux déclarations du ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, et à sa décision de dissoudre les Soulèvements de la Terre.

Des éco-terrorisants au parlement !

extraits : La déconsidération de l’écologie prend souvent la forme du sophisme de la pente glissante : exagérer ce qu ’on dit ou prtique pour en dénier la validité. Ainsi le fait de traiter les écolos de Khmers verts, d’Ayatollahs de l’écologie, d’écoterroristes, et même au niveau de nos élus d’écototalitarisme. plus de deux cents élus, dont Christophe Castaner et Bruno Retailleau, défendent la corrida et s’opposent à « l’écototalitarisme » : « Interdire la corrida, c’est interdire une culture et humilier une partie de nos concitoyens. Nous ne l’accepterons pas. Du sapin de Noël à la chasse, du barbecue amical aux rêves d’enfants de devenir aviateur, nous ne voulons pas interdire, normer, supprimer, effacer. Nous sommes des défenseurs acharnés de la liberté, et des opposants résolus à l’écototalitarisme…

Eco-guerriers plutôt qu’éco-terroristes

extraits : Hier comme aujourd’hui, l’histoire montre que les premiers coups de canon d’une guerre ou d’une révolution sont toujours sémantiques. Selon M. Darmanin, la France serait menacée par des armées d’écoterroristes prêts à mettre le pays à feu et à sang au nom de leur dangereuse idéologie et de leur sectarisme. Rien de moins ! Que le ministre de l’intérieur d’un pays qui a été ensanglanté par une série d’attentats terroristes islamistes se permette d’établir un parallélisme de langage avec les actions des écologistes relève de l’indécence, du cynisme et d’une irresponsabilité confondante…

Le terrorisme ne peut que s’amplifier (2020)

extraits : Samuel Paty a été assassiné pour avoir défendu dans sa classe la liberté d’expression et fait ainsi son métier d’enseignant. C’est le prolongement d’une longue série de meurtres perpétrés par un islamisme dévoyé et voyou. Mais cela ne doit pas occulter le fait que le nombre total de morts par ce genre de terrorisme en France est marginal par rapport au résultat des interventions militaires occidentales en Afghanistan, en Irak, en Libye ou au Mali. Avec des menaces aussi visuellement impressionnantes que le terrorisme après les attentats du 11 septembre 2001, on a perdu tout sens des proportions et on réagit avec force à des probabilités très faibles.

Peur du terrorisme, insouciance totale pour le climat (2017)

extraits : Le bais de disponibilité, qui s’appuie sur le vécu récent, maintient la menace au premier plan, et l’incertitude quant à la date du prochain attentat ne diminue en rien cette peur : elle l’amplifie. Par contre le changement climatique n’est pas aussi médiatiquement stigmatisé, et les phénomènes météorologiques extrêmes nous sont dans une certaine mesure familiers. C’est pourquoi l’incertitude concernant ses effets n’instille pas un sentiment de crainte ; il donne la marge de manœuvre nécessaire pour nous laisser croire ce que nous avons envie de croire. La perception du risque est aussi déterminée par l’angle social sous lequel il est observé et c’est l’un des puissants aspects qui tend à diviser les gens.

Ecoterrorisme, les écologistes sont-ils coupables ? (2016)

extraits : « Le terrorisme dont sont accusés ces militants radicaux n’est, selon eux, que la réponse au véritable terrorisme que commet quotidiennement et à grande échelle la civilisation industrielle. Leur slogan traduit parfaitement leur philosophie extrémiste : « Nous ne défendons pas la nature, nous sommes la nature qui se défend. » (in Écoterrorisme, de la contestation à la violence (Altermondialisme, écologie, animalisme)

Les centrales à charbon, un terrorisme contre le climat (2015)

extraits : Empêcher d’une manière ou d’une autre une centrale thermique à charbon de fonctionner peut être considéré comme une œuvre de salut public. On sait en effet que le charbon doit rester sous terre, sinon nous allons droit vers un chaos climatique qui multipliera les réfugiés climatiques, endommagera le rendement des récoltes, produira la famine, détériorera l’ensemble de la trame du vivant, exacerbera les violences, produira des guerres, etc. Mais si je dis maintenant aujourd’hui clairement que je trouve tout-à-fait juste et légitime de saboter une centrale à charbon, c’est moi qui sera poursuivi devant les tribunaux pour incitation au sabotage. Personne n’accusera les promoteurs des centrales à charbon. Beaucoup parleront même à mon égard de terrorisme vert alors que le véritable responsable de la détérioration écologique et socio-économique est la centrale à charbon.

Nous sommes tous des (éco)terroristes Lire la suite »

Écologisme, ni gauche, ni droite, ni extrême

La « pensée » du Rassemblement national en termes de réchauffement climatique montre parfaitement que nos députés auraient bien besoin d’une formation du type de ce qui a été organisé pour la convention citoyenne sur le climat !

Tout savoir sur la Convention Citoyenne

Mais notez que les critiques d’analphabétisme écolo envers le RN peut être aussi adressée aux autres encartés élus, que ce soit à l’extrême gauche, la gauche, le centre, la droite et même les écologistes institutionnels. L‘écologie est un projet trans-politique. L’avenir de notre planète et des conditions de vie concerne tous les Français, tous les humains sans distinctions partisanes… le clivage gauche/droite et à plus forte raison « extrême » est donc obsolète.

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere

synthèse, Ecologie, droite ou gauche ?

7 juin 2019, Yannick JADOT assume, ni droite ni gauche

15 mai 2017, l’écologie politique, vision par-delà droite et gauche

27 mars 2017, un parti social-écologiste ou bien ni droite ni gauche ?

22 août 2016, L’écologie est-elle de droite ou de gauche, ou d’ailleurs

23 avril 2016, L’écologie, ni gauche, ni droite, ni centre, mais supérieur

8 avril 2016, Le « ni droite ni gauche » va avoir le vent en poupe

20 février 2016, Deux manières de tuer l’affrontement droite/gauche

19 décembre 2013, Droite ou gauche, comment situer l’écologie ?

17 mai 2010, plus à gauche et moins à droite, Nicolas Hulot

26 février 2010, droite/gauche, un classement ringard

1er octobre 2009, la gauche passe à droite

6 juillet 2008, droite et gauche, même combat

3 mars 2008, l’écologie, de droite ou de gauche ?

Écologisme, ni gauche, ni droite, ni extrême Lire la suite »

EELV, un parti écolo en quête de notoriété

14 octobre 2023. Marine Tondelier, la secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) a choisi de maintenir le lancement de son nouveau mouvement, Les Ecologistes, première étape censée ouvrir la voie à une transformation profonde du parti.

Sandrine Cassini : « Les Ecologistes  sera une plate-forme censée permettre en un clic de s’engager à la carte pour participer à des actions ou à des événements, sans adhésion obligatoire. Un vote des adhérents devrait être organisé en février 2024, et c’est à ce moment-là que le parti EELV devrait être officiellement rebaptisé « Les Ecologistes ». Mais le fonctionnement du parti, fondé sur une culture horizontale et proportionnelle, reste un frein à la conquête du pouvoir et un repoussoir pour les sympathisants. Autre problème, l’absence de corpus commun. « Chacun joue de la trompette dans son coin sans que cela fasse une symphonie », détaille le maire de Grenoble, Eric Piolle. « On ne gagnera les classes populaires qu’en les ayant chez nous », ajoute-t-il. »

Soit les humains repensent leurs liens avec leur environnement, qu’il soit urbain, rural ou maritime, soit ils vont droit dans le mur, par exemple, changement climatique, stress hydrique, pollution généralisée, ou perte de la diversité biologique. Et vite. Mais l’opinion publique n’est pas encore préparée à ce qu’un parti politique prenne la nécessaire rupture écologique à bras le corps Alors que l’écologie est l’une des premières préoccupations des citoyens, 23 % des Français seulement estiment EELV capable de gouverner le pays alors que l’extrême droite est en train de s’emparer de l’écologie pour accentuer les divisions de la société, entre « bobos des villes » et « ruralités ». Et Les Verts/ EELV traînent derrière eux une image détestable nourrie d’illusions sur ce que sera le monde futur.

LargoF : Pour rassembler il faut s’éloigner des éléments clivants. Proximité de LFI, se bagarrer avec des CRS pour des bassines, s’enchaîner en haut d’un arbre pour arrêter un chantier, se crisper pour avoir un rappeur à sa fête… bref tous les comportements violents, intolérants ou prônés par des utopistes ne favorisent pas l’afflux d’électeurs. Il faut savoir s’en tenir aux valeurs communes partagées par la majorité des Français.

Aloes : Les « écologistes » doivent s’adresser à tous le pays , à toutes les organisations, aux entreprises pour faire avancer le projet écologique. Ils doivent aussi accepter l’idée que la bonne santé de l’économie du pays est nécessaire au financement de notre pacte social , et que l’attention qu’ils prétendent porter au plus modestes est incompatible avec des positions qui pénalisent la création des richesses nécessaires à nos besoins sociaux

richardauguste : aux classes populaires qui songent pouvoir d’achat et services publics, ce parti a proposé de parler de genre sexuel,de viande rouge ou non, d’écriture inclusive, d’immigration !

notre commentaire de ces trois commentaires

Trop peu de militants font preuve de contre-violence alors que la majorité des Français pensent pouvoir d’achat bien avant la sauvegarde de nos conditions de vie sur Terre. L’écologie est forcément punitive car la situation de plus en plus catastrophique dans laquelle nous sommes exigent des renoncements et la sobriété partagée. Malheureusement ce n’est pas le discours que tient actuellement EELV !

Voici quelques réflexions déjà parus sur notre blog biosphere

Quelles perspectives pour une restructuration d’EELV ?

extraits : Daniel Cohn-Bendit citait Simone Weil dans une brochure de 38 pages à 3,10 euros, Réflexions d’un apatride sans parti : « Presque partout – et même souvent pour des problèmes purement techniques – l’opération de prendre parti, de prendre position pour ou contre, s’est substitué à la totalité de la pensée… Il est douteux qu’on puisse remédier à cette lèpre sans commencer par la suppression des partis politiques. » Dany enfonce le clou : « Un parti, c’est un blindage, une structure fermée, presque génétiquement hermétique à la société. Le débat politique, en son sein, se limite pour l’essentiel à des questions d’organisation du parti, de répartition du pouvoir, de gestion des différents processus plus ou moins démocratiques auxquels il faut recourir. C’est évidemment là où se situe le problème : un parti capte une grande partie de l’énergie des militants pour régler des problèmes internes. Seul un mouvement, pas un parti politique, est capable de mettre en branle la société tout entière, d’y implanter ses idées et ses pratiques. »…

Lutte des places ou écosophie à EELV  ?

extraits : Alain Coulombel, membre du Bureau Exécutif d’EELV, a sorti un livre, « De nouveaux défis pour l’écologie politique »Ni la vieille gauche, ni la gauche insoumise, ni la gauche de la gauche, ni l’écologie populaire, ni la droite nationale, ni la droite forte… ne sont des concepts susceptibles d’éclairer notre propre présent. Tout au plus marquent-ils notre indigence face à une situation qui nous échappe… Ni la droite, ni la gauche (sous toutes ses formes) ne sont en mesure de proposer de nouveaux agencements ou de nouveaux territoires de sens. Résister à l’irrésistible, c’est-à-dire à la domination et à la destruction sous toutes ses formes, exige une radicalité que les partis politiques (et les force militantes qui les composent) seraient bien en peine de définir…

EELV, un parti écolo en quête de notoriété Lire la suite »

autoroute A69, inutile et imposée

L’enterrement de Notre-Dame-des-Landes ne faisait que préparer l‘épanouissement de la contestation de tous les GTII, Grands travaux inutiles et imposés. Partout sur le territoire, une cinquantaine de projets d’aménagement suscitent de vives oppositions locales, souvent depuis plusieurs années : déchets nucléaires à Bure, lignes à très haute tension, « Montagne d’or » de Guyane, ligne ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin, « grand contournement ouest » de Strasbourg, LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax, ferme « des mille vaches », projet de Center Parcs, méga-centre commercial Val Tolosa, projet Europacity à Gonesse… Il n’y a pas que ces exemples, il y a aussi le Stade des Lumières, la tour Triangle, les incinérateurs géants, etc.

Tous les domaines de la société thermo-industrielle sont concernés, énergie, transports, agriculture, activité minière, société de consommation et de loisirs. Pourtant on persévère dans l’erreur, prolonger une société à bout de souffle.

Audrey Somazi : Une rencontre-médiation entre les élus du Tarn et de la Haute-Garonne, concernés par le tracé de l’autoroute A69, ne laissait guère d’illusion sur le maintien d’un projet dont les autorisations environnementales avaient été délivrées en mars 2023.

Christophe Ramond, président socialiste du département du Tarn : « J’ai réaffirmé mon soutien plein et entier à l’autoroute, car il n’existe pas d’alternative. Rien ne peut la remplacer. Dans notre territoire, que l’on ne peut pas abandonner, nous aurons toujours besoin d’un véhicule pour se déplacer »,

Anne Stambach-Terrenoir, députée LFI, deuxième circonscription de la Haute-Garonne : « La déclaration d’utilité publique date de juillet 2018. Depuis, le dérèglement climatique s’est accéléré. En conséquence, ce projet tel qu’il a été présenté ne peut plus rester en l’état ! »

Jean Terlier, député Renaissance de la troisième circonscription du Tarn : « Il n’y aura ni suspension du chantier, ni moratoire. Aucune décision n’a été prise en ce sens. »

Christine Arrighi, députée EELV de la neuvième circonscription de la Haute-Garonne : « Quatre cents hectares de terres agricoles vont être ensevelis sous du goudron. C’est un massacre »

en savoir plus grâce à notre blog biosphere

Combattre les GTII, Grands Travaux Inutiles et Imposés (2018)

extraits: Nos grands élus, épaulés (et briefés) par les grandes entreprises, se sont comportés comme Louis XIV qui a commandé son château de Versailles et les pharaons qui ont fait ériger les pyramides. Les projets pharaoniques étaient de droit divin dans l’Égypte ancienne : pour la gloire d’un seul, on exploitait tout un peuple. Aujourd’hui on fait croire au peuple qu’on construit des éléphants blancs pour son plus grand bonheur. Sinistre illusion qui couvre la terre de béton ou de trous que la descente énergétique rendra prochainement caduc. Les GTII illustrent à merveille les dérives d’un système productiviste qui ne survit qu’à force de gaspillage énergétique. Les « Trente Glorieuses » sont devenues les cinquante gaspilleuses. Impulser une vaste politique de grands travaux ne répond en rien à la crise écologique qui conduit aux crises économiques et sociales, au contraire cela accélère la course à l’abîme…

En finir avec les grands travaux inutiles et imposés ?

extraits: Les actes de destruction opérés contre les GTI deviendront-ils en 2018 un impératif catégorique ? L’écrivain italien Erri De Luca avait déclaré à l’occasion du titanesque chantier du TGV Lyon-Turin : « les actes de sabotage sont nécessaires pour faire comprendre que le TGV est un chantier inutile et nocif (1er septembre 2013 sur le Huffington Post)».Quand des députés s’opposent à une loi, au Parlement, ils la sabotent à leur manière. L’Italie est pleine de chantiers abandonnés, des ponts, des routes, des hôpitaux… Il y en a des centaines. D’une certaine façon, ces chantiers-là se sont autosabotés. Partout où il y a de grandes industries, il y a des tragédies écologiques. La défense de l’air, du sol, de l’eau, ça, c’est révolutionnaire. Le devoir moral de désobéissance existe. Le pouvoir est immobile, donc il faut parfois des activistes pour mener le combat, au nom du plus grand nombre.  »…

Le point de vue des écologistes anti-GTII

Martin Pêcheur : Pourquoi ce chapô pour l’article d’Audrey Somazi faussement naïf : « Les élus locaux qui défendent l’autoroute A69 et les opposants au projet ne sont pas parvenus à s’entendre. » Ne faudrait-il pas plutôt écrire : « Les élus locaux qui défendent l’autoroute A69 ne souhaitent pas entendre les opposants au projet »

Train_CH : « Dans notre territoire […] nous aurons toujours besoin d’un véhicule pour se déplacer » : impressionnant, c’est le défaitisme puissance 10 ! En gros, on ne peut rien tenter pour augmenter la qualité de vie de la région, elle est définitivement bloquée au XXe siècle ?

YannSaïk :  » Christophe Ramond, président socialiste du département du Tarn. « J’ai réaffirmé mon soutien plein et entier à l’autoroute, car il n’existe pas d’alternative. Rien ne peut la remplacer. » Peut-être serait-ce plus la présidence du département qui est totalement obsolète face aux enjeux climatiques et sociaux.

Jeanb65 : Comment pourraient- ils s’ entendre ? Comment concilier la doxa totalement infrastructurelle des collectivités et de l’Etat, au service aveugle du tout bagnole et d’ une logique de développement économique aveugle, avec le respect de la nature ?

Vince : Dire qu’il n’y a pas d’alternative est faux. Un élargissement de la route actuelle permettrait d’améliorer les conditions de sécurité (berne centrale…) avec une emprise nettement plus réduite qu’une autoroute. Les présidents de département ne sont pas nécessairement connus pour leur clairvoyance. En réalité ces « responsables » sont plus connus pour leurs conflits d’intérêt (comme cet entrepreneur du BTP qui est aussi vice président des routes…) et pour leur soif de pouvoir que pour leur empathie et leur respect de la nature.

Marie Vaudage : J’étais sur la réserve en voyant cette mobilisation face à un projet qui avait recueilli toutes les autorisations administratives. Mais pour me faire une opinion, j’ai lu le rapport de la dernière commission d’enquête publique (en ligne sur le site de la préf). Les conclusions sont sans appel. D’abord l’AE et le CNPF ont émis des avis (certes consultatifs) qui ne sont pas favorables – délégitimation cinglante de ce projet. Ensuite la commission d’enquête prend bien la précaution de souligner que l’objet de l’enquête qui leur est opposée ne porte que sur les travaux, pas sur le projet, et se permet néanmoins d’exprimer ses doutes quant à la pertinence du projet. Fait rare. C’est définitivement un projet du passé ou un projet de l’époque des grands gâchis financiers et environnementaux.

Célestine : Voilà l écologie selon Macron : le mépris et le refus d examiner un projet vieux de trente ans. Même si « qui aurait pu le prévoir  » du président était preuve d une ignorance stupide, maintenant « on sait » … mais on continue comme avant. La technologie, le business et l’amour de la bagnole, voilà l écologie de ce triste président carbo-fasciste.

Pour en savoir encore plus,

lire le petit livre noir des grands travaux inutiles

autoroute A69, inutile et imposée Lire la suite »

L’UE, addict aux ressources fossiles

16 octobre 2023, réunion des ministres de l’environnement européens

L’Union européenne (UE) a beau répéter qu’elle est le continent le plus ambitieux au monde en matière de lutte contre le réchauffement climatique, elle arrivera à la COP28, qui doit se tenir à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre, avec un mandat de négociation au nom des Vingt-Sept complètement vide. « Si vous écoutez tous les scientifiques, il est assez clair que nous devons éliminer progressivement tous les combustibles fossiles », avait plaidé sans succès le ministre du climat néerlandais. La position commune de l’UE pour la COP28 ne prévoit pas de date pour la sortie des énergies fossiles :

Virginie Malingre : Sans surprise, la Hongrie et la Pologne, notamment, dont les économies restent très carbonées, ont une nouvelle fois freiné les aspirations communautaires. L’Italie de Giorgia Meloni a également poussé ses partenaires à ne pas s’engager trop. Alors que les Européens ont d’ores et déjà adopté un ensemble de législations, qui devraient leur permettre de réduire de 57 % leurs émissions de CO2 d’ici à 2030 par rapport à 1990, ils n’ont pas fait de ce chiffre un objectif international. Les Vingt-Sept n’ont pas non plus demandé à la Commission de défendre, à Dubaï, la sortie sans condition des combustibles fossiles. Les Européens n’ont même pas réussi à programmer la fin des subventions aux énergies fossiles. Ils appellent seulement à « tripler les capacités d’énergies renouvelables » et à « doubler le rythme de progression en matière d’efficacité énergétique » d’ici à 2030.

Le point de vue des écologistes lucides

Pierre DC : Evidemment rien sur la sobriété.

Vampyroteuthis : Il semble bien que la plupart des décideurs n’ont pas encore atteint l’âge adulte.

Marie PM : Sortir des énergies fossiles sans entamer une décroissance est complètement illusoire.

Marcus manlius : Tous les systèmes économiques et financiers fonctionnent sur le mode de la croissance. Alors sauf à faire preuve d’une imagination hors pair pour inventer un nouveau mode non extractiviste, capacité que je ne crédite ni aux politiques ni aux financiers/industriels, je vois l’affaire très mal engagée, même si au niveau personnel j’y adhère totalement.

Le paraméen : Captage et stockage les 2 mamelles du politique scientiste pour continuer comme d’hab. 57% de réduction de CO2 d’ici 2030, à mourir de rire, enfin à mourir tout court pour les jeunes générations. Une certitude, au-delà des objectifs qui permettent de procrastiner et de persévérer sur la même trajectoire, c’est le réchauffement climatique qui aura le dernier mot. 2002  » la Maison brûle mais nous regardons ailleurs.. » ( J. Chirac, l’impayable). La France ne peut rien seule ( elle fait déjà si peu) et l’ UE non plus. Quant aux COP, quelle a été leur efficacité depuis 1995 à part faire des constats de plus en plus inquiétants et fixer des objectifs jamais atteints ?

Marcus manlius : L’ampleur de la tâche, l’énormité des changements de comportements nécessaires, la situation inédite dans l’histoire de l’humanité, l’inertie des peuples, l’emballement de l’usage des ressources, l’avidité des financiers, la couardise et/ou l’ignorance des politiques et enfin l’extrême imbrication de tous ces systèmes me font penser que la messe est dite. Reste à cultiver son jardin et observer le naufrage.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

COP27 : Vive les énergies fossiles !

extraits : La conférence mondiale sur le climat (COP27) s’est achevé ce dimanche 20 novembre 2022. Elle a reconnu pour la première fois la nécessité d’aider financièrement les pays les plus vulnérables, elle a échoué faute d’accord sur les énergies fossiles. La COP27 a répondu aux symptômes de la crise mais pas à ses causes. Le texte mentionne seulement que les pays s’engagent à accélérer la réduction de l’utilisation du charbon et la sortie des subventions « inefficaces » aux énergies fossiles, la même promesse que celle prise l’an dernier. Le pétrole et le gaz ne sont pas évoqués, alors que l’atteinte de la neutralité carbone implique de ne plus construire aucune installation fossile. ..

Boycott de la COP28, la seule option ?

extraits : Bientôt la COP28, déjà 27 années passées de discussions internationales pour rien. A ce jour, la somme des engagements pris par les États nous amène à 3,2 °C de réchauffement en 2100. Nous sommes donc très loin du 1,5 °C de l’accord de Paris, au bord d’une planète en feu. On ne devrait donc pas se permettre une COP28 pour rien. C’est pourtant ce qu’on va faire ! ….

L’UE, addict aux ressources fossiles Lire la suite »

Greta Thunberg, fière d’être mise à l’amende

La militante suédoise pour le climat Greta Thunberg a participé avec d’autres personnes au blocage d’une route sans autorisation. Elle a été condamnée, mercredi 11 octobre, à une amende de 476 euros par le tribunal de Malmö pour « désobéissance à l’ordre public . « Cela montre de manière précise les failles de notre système : celles et ceux qui essaient de défendre les personnes, la planète et la vie sont celles qui sont confrontées à ce genre de conséquences juridiques », a-t-elle réagi à la sortie du tribunal, vêtue d’un T-shirt portant l’inscription « Stand up for science » (« défendons la science »).En revanche, « ceux qui provoquent la crise climatique – une question de vie ou de mort – détruisent [la planète] sans conséquences ».

Le point de vue des écologistes pro-Thunberg

Delphine : Une jeunesse bien plus combative et courageuse que nous! Bravo à elle et bonne nuit aux grincheux qui préfèrent critiquer assis dans leur canapé..

Stéphane C. : Les marionnettes créées de toute pièce par les réseaux sociaux n’ont guère d’intérêt: elles reflètent la médiocrité de la masse. Tout cela est ridicule. Et dire qu’elle finira sans doute ambassadrice d’une grande marque ou députée. Bref.

Ecotox : Ravi de voir que Greta Thunberg n’a pas laissé tomber sa lutte. Dans 20 ans, elle entrera dans les livres d’Histoire et sera peut-être même Présidente de son pays.

R-mine : L’écologie est une chose très importante et pourtant.,.,, cette GretaThunberg me devient de plus en plus antipathique. Elle veut se profiler pour l’écologie, mais utilise la lutte écologique pour son profil. La lutte écologique est bien différente de ce qu’elle organise. Jouer avec des transports de gaz ou d’explosifs n’est pas raisonnable.

ti Gilou : bravo Greta : Continue. Il suffit de voir le nombre de catastrophes climatiques déjà en cours pour se dire que ce sont nos décideurs politiques aux manettes qui, eux, sont totalement irresponsables. Ils savent parfaitement que leurs décisions aggravent les catastrophes mais ils ne veulent pas froisser leurs amis industriels du BTP et du pétrole.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Greta Thunberg, le grand livre du climat

extraits : A 15 ans, elle était érigée en icône de la lutte contre le réchauffement climatique. Une notoriété et un engagement qui lui ont valu poids médiatique, mais aussi critiques infondées. En France, au printemps 2019, l’écrivain Pascal Bruckner a par exemple publié une tribune dans Le Figaro titrée « Greta Thunberg ou la dangereuse propagande de l’infantilisme climatique ». Il y attaquait l’adolescente et décrivait son visage comme « terriblement angoissant ». Parfois, ce sont même des menaces de mort, envoyées sur les réseaux sociaux ou par la poste, qui lui sont adressées… Greta soulignait sa fatigue physique et morale : « Si votre espoir repose sur des jeunes au bord du burn-out qui s’occupent du climat après les cours… alors il n’y a plus beaucoup d’espoir »…

avec Greta Thunberg, le bien affronte le mal

extraits: Greta n’est qu’une caisse de résonance médiatique de l’inquiétude des dirigeants de la planète qui ne veulent pas assumer directement le message des scientifiques du climat. Greta n’est que l’icône dont nous avons besoin. Le véritable problème, c’est qu’un certain nombre de commentateurs, même sur lemonde.fr , s’acharnent à dénigrer Mlle Thunberg pour ne pas avoir à écouter son message, Ce sont des criminels qui veulent la détérioration des conditions de vie sur Terre de nos générations futures. Il serait intéressant de voir ce que deviendrait le nombre de ces négationnistes du climat si l’anonymat des commentaires était interdit. Greta parle à visage découvert, elle mériterait la réciproque.

Greta Thunberg, fière d’être mise à l’amende Lire la suite »

L’Afrique affamée par sa démographie délirante

Selon le titre du MONDE du 8 octobre 2023, « l’Afrique est affamée par le dérèglement mondial. » Mais elle est aussi affamée par sa démographie délirante. L’état de pauvreté qui s’accompagne souvent de sous-nutrition ou de malnutrition n’est pas une donnée de base, mais la conséquence de multiples facteurs dont on ne peut jamais enlever la variable démographique sauf à faire preuve d’un biais idéologique. Mathilde Gérard est une spécialiste de ce biais.

Mathilde Gérard : L’Afrique est le continent où l’insécurité alimentaire a le plus progressé ces dernières années. Les chiffres sont alarmants. Une personne sur cinq y souffre de la faim. Ce n’est pas tant l’insuffisance de la production qui est en cause que des problèmes structurels : pauvreté, effets du dérèglement climatique, fragilisation des tissus agricoles familiaux, conflits et instabilité politique. En se spécialisant dans des cultures pour l’export, des Etats ont abandonné des cultures traditionnelles plus nutritives et ont appauvri leurs sols La fragilisation des tissus ruraux africains a déstabilisé jusqu’aux régimes alimentaires et transformé les habitudes de consommation à une vitesse fulgurante. De plus en plus, le pain à base de farine de blé – importé – prend la place des bouillies traditionnelles, et le riz, consommé sous forme de brisures, s’est imposé comme aliment de base. « Beaucoup pensent que le riz est un produit traditionnel du Sénégal. Or, ça ne l’est pas, insiste Mamadou Goïta. C’est une culture qui a relégué à l’arrière-plan le mil et le sorgho. 

Le point de vue des écologistes malthusiens

MING : Et la démographie galopante ? Elle est de 3 % en moyenne, soit le doublement de la population en 20 ans. Cela ne crée aucun problème ?

Colombe : Oui, cette donnée majeure ( 8 enfants par femme au Niger par exemple) reste un impensé absolu … Quel déni !!

Michel SOURROUILLE : Les journalistes du MONDE, ainsi Mathilde Gérard ce jour, s’évertuent à compiler toutes les causes possibles de la famine sans jamais faire référence à l’analyse démographique de Malthus (1798) qui montrait que, sans agir sur la fécondité humaine exubérante, nous allions nécessairement au désastre car la production alimentaire est soumise à la loi des rendement décroissants. Je propose à la direction du MONDE de venir faire gratuitement à Paris une journée de formation pour ses journalistes sur la validité concrète du discours malthusien…

Kiamb : De 1960 à aujourd’hui, soit en 60 ans à peine, l’Afrique est passée de 280 millions d’habitants à 1 milliards 400 millions .. soit quasiment 5 fois plus .. un peu comme si la France sur la même période était passée de 55 millions à 240 millions aujourd’hui..
Cela fait beaucoup de monde à nourrir, et le taux de fécondité moyen actuel du continent est de 4 enfants/femme .. (tous les chiffres sont disponibles sur Wi..dia) Étonnant que le Monde n’évoque même pas cette question. Un biais idéologique ?

Jean-Pierre M : Quand on a peu d’argent, on économise et on évite les dépenses superflues. Quand on n’a pas assez de nourriture on rationne la nourriture et on contrôle les naissances. C’est simple.

Munstead : Ce qui en cause serait plutôt et dans l’ordre décroissant:  démographie, conflits et instabilités politiques, mentalités et religion, exode rural, fragilisation des tissus agricoles familiaux, corruption, incompétence des dirigeants, dérèglement climatique… qui tous ont pour cause première la surpopulation.

Mathilde Gérard sur notre blog biosphere

Une normalité structurelle, la famine

Mathilde Gérard : « Les causes de la faim sont désormais bien connues : pauvreté et inégalités économiques, conflits, impacts du réchauffement climatique, la dette qui étrangle les pays en développement, les exportations de cultures de rente [coton, cacao…] qui ont été privilégiées sur les cultures vivrières, la guerre en Ukraine, la hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation, la spéculation et le manque de régulation des marchés des matières premières. »

La famine, qui la cherche la trouve

Mathilde Gérard : Les causes de la faim sont multiples : les chocs économiques (y compris l’impact socio-économique persistant de la pandémie de Covid-19) sont la première cause de la faim dans vingt-sept pays analysés ; dans dix-neuf pays et territoires, ce sont les conflits et violences armées qui plongent les populations dans l’insécurité alimentaire aiguë ; et dans douze pays, les extrêmes climatiques sont le principal facteur de vulnérabilité.

Guerre en Ukraine, crise alimentaire mondiale

Mathilde Gérard : La guerre a directement fait grimper le nombre de personnes en situation de faim chronique de 10,7 millions (pour un total de plus de 820 millions), et le nombre de celles souffrant d’insécurité alimentaire aiguë, c’est-à-dire à risque de famine, d’environ 20 millions (pour un total de 252 millions). Les réponses à court terme – permettre les exportations ukrainiennes et faciliter l’accès aux engrais – ont primé sur les enjeux structurels. les réponses systémiques à la faim, qui est provoquée par les conflits armés, le dérèglement du climat et les inégalités sociales ont manqué.

Famine mondiale… parlons le malthusien

Mathilde Gérard : Selon le dernier rapport sur la sécurité alimentaire mondiale (rapport SOFI) publié le 6 juillet 2022, près de 10 % de la population mondiale est touchée par la sous-alimentation. Les perspectives se sont fortement assombries avec la pandémie de Covid-19 qui a mis à l’arrêt notamment le secteur informel dont dépendent les populations les plus précaires. L’état des lieux est d’autant plus inquiétant qu’il n’intègre pas encore les conséquences de l’invasion militaire de l’Ukraine qui met en jeu deux acteurs majeurs des exportations de céréales, d’oléoprotéagineux et de fertilisants.

La faim dans le monde, qui est responsable ? (2021)

Mathilde Gérard : La flambée actuelle des prix est le reflet de la progression continue du prix de l’énergie depuis 2020, de la multiplication de mauvaises récoltes dues au réchauffement (sécheresses, inondations…), du développement des agrocarburants qui entraîne une compétition entre produits agroalimentaires et énergétiques dans l’utilisation des terres arables, d’une crise des filières agroalimentaires en période de pandémie, de la violence des conflits, de la solvabilité. Trois milliards de personnes dans le monde n’ont pas le pouvoir d’achat suffisant pour se nourrir sainement.

L’Afrique affamée par sa démographie délirante Lire la suite »

Gaza, une surpopulation carcérale

Incidents mortels entre Israéliens et Palestiniens depuis le 7 octobre 2023. Nous ne rentrerons pas dans les controverses anti-sionisme et/ou anti-sémitisme, nous ne dirons rien de qui est la plus terroriste des deux factions en présence, nous ne verserons pas dans l’émotionnel de pleurer les uns ou les autres, nous ferons un simple constat démographique.

Quelque 2,3 millions de Palestiniens vivent dans l’étroite bande de Gaza complètement encerclées par la mer, l’Égypte et Israël. Sur une longueur de 41 km de longueur et 6 à 12 km de largeur, soit une superficie de 360 km² seulement, s’entassent 2,3 millions de Gazaouis dans ce qui est devenu une énorme poche de pauvreté et de béton. Il y a donc une densité de 6400 habitants au km². Pour être plus imagé, cela fait 64 personnes qui ne disposent que d’un seul hectare, soit un carré de 100 mètres de côté pour satisfaire absolument tous leurs besoins. Autant dire que c’est déjà invivable et non durable.

Ce petit territoire est occupé ou sous blocus depuis 1967, et comme l’enfermement actuel ne suffit pas, un ministre « de la défense » a précisé que dorénavant il n’y aurait pas d’électricité, pas de gaz ni même de fourniture d’eau à Gaza : « Nous combattons des animaux et nous agissons en conséquence ». Personne n’oserait utiliser de tels termes et ne ferait de telles restrictions dans aucune prison au monde sauf dans des contrées barbares.

L’exemple de Gaza montrent que la surpopulation est souvent la conséquence d’une fécondité sans frein, mais que des évènements socio-religieux peuvent aussi intervenir. Rappelons que les Palestiniens de Gaza sont séparés artificiellement de leur territoire de Cisjordanie, soit 6000 km² au total. Rappelons qu’ils ont été chassés d’un pays qui occupait une superficie de 27 000 km² au total. Certains parlent de façon injustifiée aujourd’hui de risque de grand remplacement en France, mais se gardent bien d’utiliser le même terme à propos de la Palestine historique.

Quant à l’issue du conflit territorial actuel, on ne peut que douter d’une porte de sortie sauf à éradiquer une population gazaouite qui connaît une fécondité de presque 4 enfants par femme. C’est un taux de croissance d’environ 3 % annuel, soit un doublement prévisible de la population en 23 années seulement. Ne pas envisager la question démographique quand on est un appareil militaire qui se dit pourtant bien renseigné, c’est aller vers des désillusions sans fin…

En savoir plus sur la surpopulation

Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable (2022)

Surpopulation… Mythe ou réalité ? (2023)

Un panorama des pays surpeuplés,

Surpopulation généralisée dans tous les pays

Pour lutter contre la surpopulation,

https://www.demographie-responsable.fr/

Gaza, une surpopulation carcérale Lire la suite »

L’indispensable VADE-MECUM de l’écologiste

L’interdépendance est une des caractéristiques de l’écologie. En matière humaine, il y a interrelation de fait entre notre comportement individuel, l’engagement dans des collectifs intermédiaires et l’état de la planète. Les recommandations suivantes s’adressent à tout citoyen qui cherche à construire une société plus égalitaire et conviviale en harmonie avec les possibilités matérielles de la biosphère.

Aujourd’hui se constitue progressivement un peuple écolo dont les idées vont structurer la pensée et l’action tout au cours du XXIe siècle. Nous sommes tous potentiellement partie prenante de ce changement. Ci-dessous une ébauche de vade-mecum (va-avec-moi) de l’écologiste, à garder toujours en tête. Mais à chacun de trouver sa propre voie.

Présentation synthétique du

Vade-mecum de l’écologiste

1) Les écologues indiquent que tous les indicateurs sont au rouge

2) Tous les citoyens sont écologistes par définition

3) Un écologiste montre l’exemple par son comportement

4) Notre action obéit au principe de la non-violence

5) Notre pensée intériorise les intérêts des acteurs absents

6) Un lieu à privilégier, la communauté de résilience

7) Un écologiste s’inscrit dans des réseaux

8) Une conception écologique du social et de l’économique

9) Un engagement qui ne peut être que politique

DÉVELOPPEMENT

1) Les écologues indiquent que tous les indicateurs ont au rouge

Le mot écologie a été inventé en 1866 pour désigner une science naissante qui étudie le biotope (territoire offrant des possibilités de vie durable pour une espèce) et la biocénose (ensembles des êtres vivants dans un même milieu). Etude longtemps limitée à des milieux naturels spécifiques, l’écologie est devenue une approche globale des problèmes. Les écologues, porteurs de l’écologie scientifique, démontrent que tous les indicateurs de la planète sont dégradés (stress hydrique, épuisement des ressources fossiles, des réserves halieutiques, des sols…, réchauffement climatique, etc.).

Les crises écologiques, à commencer par la descente énergétique qui va impacter tout notre tissu productif, s’ajoutent à la contrainte financière qui a déjà fait ses effets. Nous nous dirigeons avec une forte probabilité vers l’effondrement de la société thermo-industrielle. Loin du catastrophisme, nous devons faire preuve de réalisme et réagir par rapport à toutes ces menaces.

2) Tout les citoyens sont écologistes par définition

Par définition, tous les citoyens sans exception sont concernés par l’écologie, c’est-à-dire la meilleure manière de parler (logos) de notre maison la Terre (éco, oïkos). Nous sommes tous plus ou moins victimes et responsables du niveau insupportable d’exploitation de la planète qui ne peut que renforcer l’exploitation inadmissible de l’homme par l’homme. Nous sommes donc tous amenés à avoir un comportement écologique.

L’écologie déborde largement la division droite/gauche. Travailleurs ou capitalistes, riches ou pauvres, nous sommes sur la même planète, limitée dans ses possibilités. Nous devons apprendre à partager l’espace et les ressources, non seulement avec les autres humains, mais aussi avec toutes les autres espèces (la biodiversité). L’écologisme marque l’abandon de l’anthropocentrisme et les avancées de l’humilité.

3) Un écologiste montre l’exemple par son comportement

L’écologie montre que le tout et ses parties sont indissociables. C’est la somme des comportements individuels qui fait évoluer la société, c’est la société ainsi créée qui formate les individus. Nous fonctionnons en effet socialement par interaction spéculaire : « Tu fais, parce que je fais, parce que nous faisons tous ainsi. » Le changement social résulte donc de notre exemplarité dans notre comportement écologique. Soyons le changement que nous voulons voir pour ce monde.

Le mode de vie à l’occidentale est bien au-dessus des possibilités de la planète (cf. l’empreinte écologique), ce qui nécessite une cure d’austérité.  Cela présuppose aussi la lutte contre les inégalités. Individuellement nous devrions adopter le principe suivant : Faire preuve le plus possible dans ma vie de sobriété énergétique et d’autolimitationpour construire avec autrui une société plus conviviale et plus égalitaire. Comme à l’impossible nul n’est tenu, à chacun de faire son possible pour (re)trouver le sens des limites et la simplicité volontaire.  L’écologiste doit s’interroger sur la véritable signification de sa prétendue liberté, y compris en matière de procréation ; place à une démographie responsable.

4) Notre action obéit au principe de la non-violence

C’est l’obéissance servile aux mécanismes actuels de détérioration de la biosphère et des rapports humains qui nous prépare l’arrivée d’un autoritarisme. Nous savons que nous sommes tous profondément déterminés par les conditions sociales qui nous sont faites, le parcours de nos parents, notre statut professionnel, etc. Mais nous pouvons penser autrement et pratiquer la désobéissance civile. Nous pourrions tous être des objecteurs de conscience, des technocritiques, des objecteurs de croissance, des lanceurs d’alerte Il faut savoir résister de façon appropriée à la société industrielle de consommation et du spectacle. Non-violence ne veut pas dire passivité.

                La force de la vérité pèse dans nos raisonnement, mais cette vérité n’est pas préétablie. Les limites (à ne pas dépasser) de la pression humaine sur la planète restent souvent indéterminées. L’autoformation permanente de l’écologiste est alors nécessaire ; il faut bien connaître pour mieux agir. Le réseau de documentation des écologistes n’est qu’un moyen parmi d’autres. Mais si nous ne pouvons convaincre par la parole, inutile de vouloir vaincre par la violence. La recherche de l’efficacité immédiate nuit à la pérennité des solutions.

5) Notre pensée intériorise les intérêts des acteurs absents

Il y a les invisibles de la représentation, les acteurs absents. Bien sûr les habitants du tiers-monde, les pauvres, les chômeurs, les exclus… Mais pour une considération écologiste, il s’agit aussi des acteurs absents, qui ne peuvent prendre la parole lors d’une négociation, ou qui ne sont pas invités à la table des négociations : par exemple les générations futures et les non-humains.

Ce n’est pas une procédure démocratique que de décider sans les acteurs absents de ce qui les intéresse au premier chef. Une telle délibération ne peut qu’entraîner de mauvaises décisions dans l’espace et/ou le temps. L’écologiste, élu ou non, doit savoir s’exprimer au nom des acteurs absents, élargir sa pensée dans l’espace et dans le temps.

6) Un lieu à privilégier, la communauté de résilience

Ce paradigme ou modèle de référence porte des noms différents : Communautés intentionnelles ou Ecovillages ou Agenda 21 local ou Towns transition ou Plan climat ou Cités jardins ou communautés de résilience Il ne s’agit pas d’une nouvelle théorisation, mais d’une pratique applicable au Nord comme au Sud, par les gens de droite comme par les gens de gauche, par les urbains et les paysans, par les chefs d’entreprise ou par les travailleurs. Tout le monde est concerné puisqu’il s’agit de rendre notre avenir durable.

Le souci principal d’un écologiste devrait être de chercher la relocalisation des activités et la décentralisation du pouvoir (principe de subsidiarité). Concrètement un écologiste soutient ou met en œuvre une communauté de résilience, espace territorial qui cherche localement l’autonomie alimentaire et énergétique pour assurer la transition de la civilisation thermo-industrielle vers des sociétés qui fonctionneront sans énergies fossiles. Un système démocratique durable est d’autant mieux préservé si l’Etat central programme la mise en place d’une autonomie territoriale. Il n’y a de véritable démocratie que locale. L’écologiste cherche la subtile synthèse entre une pensée ancrée dans l’espace mondial et dans le long terme d’une part, et d’autre part une pratique qui s’exerce de préférence dans son milieu d’appartenance. Le terme qui résume le mieux cette disposition d’esprit est glocal, fusion des deux mots « global » et « local » : agir localement tout en pensant globalement.

7) Un écologiste s’inscrit dans des réseaux

Coopérative ou mouvement, réseaux ou association, l’important est moins dans l’appellation que dans la capacité à créer une forme d’appartenance commune à ce qu’on pourrait appeler un « peuple écolo ». Il nous faut repenser notre façon de vivre et d’être ensemble pour préparer le futur. D’où la nécessité de se retrouver en groupe pour chercher la meilleure voie possible. Avec l’aide de l’écologie scientifique, nous devons débattre collectivement de nos besoins et de nos techniques, de notre manière de manger comme de nos moyens de déplacement.

                Un écologiste s’investit normalement dans une association à but environnemental. Savoir à quelle association adhérer relève d’une analyse personnelle des statuts de cette association. Par exemple Attac a « pour objet… de mener des actions de tous ordres en vue de la reconquête, par les citoyens, du pouvoir que la sphère financière exerce sur tous les aspects de la vie politique, économique, sociale et culturelle dans l’ensemble du monde. » Il n’y a nulle trace dans ces objectifs de préoccupation explicite à propos des rapports entre l’homme et la nature. Adhérer à Attac ne suffit pas pour un écologiste, sauf à œuvrer pour transformer les objectifs de l’association dans un but écologique.

8) Une conception écologique du social et de l’économique

La droite libérale donne priorité à l’économique, la gauche au social. Le concept de développement durable ne hiérarchise pas entre économique, social et environnemental. Or l’écologiste constate qu’aucune activité socioéconomique n’est possible si on n’accorde pas une attention première aux ressources naturelles (l’eau, l’énergie, etc.) qui permettent son existence (durable). Le facteur « terre » est devenu plus important que le travail et le capital car sans ressources naturelles, ni travail, ni capital ! D’où l’idée que sans considérations écologiques, on ne peut avoir des avancées sociales réelles, et sans société conviviale, il ne peut y avoir d’économie saine.

La disparition inéluctable de la plupart de nos esclaves énergétiques (les machines) indiquent que le temps de travail va augmenter, la division sociale du travail se simplifier et le détour de production se raccourcir. Il faudra d’abord compter sur sa force physique, les agriculteurs et les artisans redeviendront l’essentiel de l’emploi. Les techniques douces, à forte intensité d’énergie renouvelables, seront privilégiée. Le respect des cycles naturels formera un impératif.

9) Un engagement qui ne peut être que politique

Au sens noble du mot « politique », il s’agit de participer à l’organisation de la cité. Au sens large, tous nos gestes sont politiques car ils entraînent des répercussions sur le fonctionnement de la société humaine insérée dans la biosphère. Nous ne pouvons échapper au politique. L’écologie politique porte en soi l’urgence écologique, mais elle ne s’incarne pas forcément dans un parti particulier puisque l’écologie a pour vocation de rassembler l’ensemble de l’humanité autour d’un avenir durable.

A chacun de s’investir dans un parti ou mouvement de son choix en sachant que l’essentiel est notre propre comportement. Un projet politique doit remonter d’en bas, de notre engagement personnel, et non l’inverse, descendant des institutions. Et notre critère d’engagement, c’est d’abord la préoccupation écologique. L’écologie, c’est-à-dire la gestion du long terme et le sens des limites, doit l’emporter sur le souci de la victoire électorale. L’essentiel est de porter en toutes circonstances par la pensée et par ses actes les principes généraux de ce vade-mecum.

Pour de plus amples développements,

Utopie 2050

L’indispensable VADE-MECUM de l’écologiste Lire la suite »

La tentation écofasciste selon Pierre Madelin

La tentation écofasciste. Écologie et extrême-droite (Écosociété, 2023).

résumé de ce livre de Pierre Madelin : Le lien entre l’extrême droite et la défense de l’environnement n’a rien d’évident. Pourtant, il existe bel et bien une pensée écofasciste au sein de la grande famille des idéologies nationalistes et identitaires. Démographie, tensions entre localisme et universalisme, immigration… Les théories écofascistes sèment un certain trouble dans l’écologie politique. «Il me semble raisonnable de penser que plus la crise écologique s’aggravera, plus les options démocratiques et émancipatrices dont nous disposons pour y faire face s’amenuiseront, et plus au contraire des solutions extrêmes, aujourd’hui encore impensables, risqueront de s’imposer», écrit Pierre Madelin dans ce livre  Une lecture indispensable pour mieux combattre cette alliance entre le «brun» et le «vert». Son livre différencie aussi explicitement le mouvement écofasciste et le néomalthusianisme.

Résumé de l’introduction du livre de Pierre Madelin

Le 15 mars 2019, à Christchurch, en Nouvelle-Zélande, Brenton Tarrant tuait dans plusieurs mosquées 51 personnes et en blessait 49 autres. Dans son manifeste, il écrivait  : « Je me considère comme un écofasciste. (…) L’immigration et le réchauffement climatique sont deux faces du même problème. L’environnement est détruit par la surpopulation, et nous, les Européens, sommes les seuls qui ne contribuent pas à la surpopulation. Il faut tuer les envahisseurs, tuer la surpopulation, et ainsi sauver l’environnement. »

Jusqu’alors, c’est peu dire que l’extrême-droite avait principalement brillé par son mépris pour les enjeux écologiques. Mais comme il existe de fortes chances que l’articulation entre thématiques écologistes et thématiques identitaires, encore embryonnaire aujourd’hui, s’intensifie au cours des années à venir à mesure que les crises écologiques et migratoires vont s’exacerber, j’espère que ce livre constituera une ressource utile pour toutes les personnes désireuses de mieux comprendre les enjeux.

Tout en admettant que la crise du capitalisme, qui dure depuis les années 1970, est propice aux évolutions autoritaires du système et à l’avènement d’« états d’exception », d’autres intellectuels estiment en outre que les conditions ayant présidé à l’avènement de régimes fascistes au siècle dernier ne sont plus réunies aujourd’hui. Indéniablement, il y a du vrai dans cette critique, d’autant plus entendable que certains milieux d’extrême-gauche semblent trouver un malin plaisir à voir du fascisme partout et à taxer de fascistes quiconque ne partage pas leurs positions, contribuant ainsi à discréditer un terme dont l’usage hyper-extensif et souvent paresseux semble dispenser de toute analyse politique sérieuse. C’est faire fi de l’avertissement lancé par Robert Paxton dès 2004 : « Le fascisme du futur – réaction en catastrophe à quelque crise non encore imaginée – n’a nul besoin de ressembler trait pour trait, par ses signes extérieurs et ses symboles, au fascisme classique. Un mouvement qui, dans une société en proie à des troubles, voudrait ‘se débarrasser des institutions libres’ afin d’assurer les mêmes fonctions de mobilisation des masses pour sa réunification, sa purification et sa régénération, prendrait sans aucun doute un autre nom, et adopterait de nouveaux symboles. Il n’en serait pas moins dangereux pour autant. »

Mais quid de la Nouvelle Droite, qui a été à l’avant-garde de « la contre-révolution écologique des droites dures » et qui n’a cessé de vilipender le nationalisme étroit de la formation frontiste. Le conservatisme ? Si l’on entend ce terme au sens moral et qu’on l’associe à une législation punitive en matières de mœurs – par exemple concernant l’avortement – il va sans dire que ce critère n’est pas plus pertinent. La Nouvelle Droite française s’est toujours moquée du puritanisme, notamment dans le domaine de la sexualité, et les néo-malthusiens américains hostiles à l’immigration sont pour la plupart d’ardents promoteurs du contrôle des naissances et de l’accès à la contraception. L’attachement à la nature ? Il révèle lui aussi son lot de divisions, et il existe au sein des écologies d’extrême-droite comme dans les autres familles de l’écologie politique une tension évidente entre une nostalgie agrarienne pour des paysages façonnés par des communautés paysannes, et une nostalgie primitiviste pour des paysages sauvages e menacés par la croissance démographique.

En Finlande, le naturaliste Pentti Linkola, mort en 2020, est sans doute l’un des seuls auteurs à s’être explicitement revendiqué de l’éco-fascisme. Opposé au progrès technologique, à la croissance économique, Linkola en appelait à la formation d’une élite écologique et d’un gouvernement centralisé capable de contrôler et de réguler le règne destructeur de l’égoïsme et des désirs individuels qu’il associait à la démocratie. Favorable au contrôle de la population (« l’excès de vie est la plus grande menace qui pèse sur la vie », à l’arrêt du commerce international et de l’immigration, il était également un décroissant convaincu, notamment au niveau des moyens de transport. Partisan d’une nationalisation et d’une réduction drastique de la production industrielle, il souhaitait que les voitures personnelles soient confisquées et abandonnées au profit des vélos, des bateaux à rame et des carrioles à cheval, et que les rares voyages de longue distance subsistants soient effectués au moyen de transports collectifs réduits au minimum.

S’il est probable que les récentes évolutions localistes et écologistes du FN/RN en France répondent pour l’instant avant tout à une visée stratégique et électoraliste, il me semble en revanche évident qu’un intellectuel comme Alain de Benoist est un écologiste sincère et convaincu. Et s’il est vrai que dans l’hexagone, ce sont la plupart du temps des théoriciens d’extrême-droite qui ont été à l’initiative de ce que l’on pourrait appeler une écologisation du fascisme, il n’en va pas de même aux États-Unis, où c’est plutôt à un processus de fascisation de l’écologie auquel on a assisté. Edward Abbey, Dave Foreman, Holmes Rolston III, Philip Cafaro : autant d’auteurs qui étaient engagés de longue date dans la défense de la nature sauvage et de positions philosophiques écocentrées lorsqu’ils ont commencé à rattacher celles-ci à des thématiques anti-immigrationnistes.

Mais l’objectif de ce livre, c’est de se demander si l’éco-fascisme, par-delà les théories qui le nourrissent et les individus ou les groupes encore marginaux qui s’en revendiquent pour mener des actions violentes, est susceptible d’inspirer, dans un futur plus ou moins lointain, des gouvernements ou des régimes politiques. Il me semble raisonnable de penser que plus la crise s’aggravera, plus les options démocratiques et émancipatrices dont nous disposons pour y faire face s’amenuiseront, et plus au contraire des solutions extrêmes, aujourd’hui encore impensables, risqueront de s’imposer.

Pierre Madelin sur ce blog biosphere

Néo-malthusianisme contre écofascisme

Pierre Madelin : « Garett Hardin[1] affirme que l’humanité habitant désormais un monde clos, aux ressources matérielles et alimentaires limitées, les problèmes posés par la surpopulation ne pourront pas être durablement réglés par la recherche agronomique, l’exploitation des océans ou le développement technologique. Cette inversion radicale du rapport à la technologie et au futur s’est accompagnée d’un revirement total sur la question de la contraception. Alors que Malthus s’y opposait, celle-ci devient un élément phare des politiques publiques défendues par les néo-malthusiens. William Vogt soutenait ainsi qu’il fallait conditionner l’aide internationale au contrôle des naissances et rétribuer les stérilisations volontaires. Puis ce fut au tour d’Ehrlich de se prononcer en faveur de l’émancipation des femmes et du contrôle des naissances, avant que Garett Hardin ne multiplie les interventions en faveur de l’avortement.  

Dès les années 1950, les néo-malthusiens ont donc joué un rôle important dans la défense des droits reproductifs – par exemple le droit à l’avortement – et dans la promotion des techniques contraceptives comme la pilule ou le DIU. Ainsi Margaret Sanger, Katherine McCormick, Gregory Pincus et John Rock, quatre personnes ayant joué un rôle central dans le développement des premières pilules, étaient également profondément préoccupées par la croissance démographique. Aussi n’est-il pas surprenant qu’il ait existé dans les années 1960 une alliance significative et largement oubliée aujourd’hui entre féministes et néo-malthusiens. Ces derniers furent nombreux à en appeler à une refondation des rôles sociaux dévolus aux femmes, afin que celles-ci ne soient plus cantonnées à leur « vocation »  maternelle.

Mais dans les années 1970, les relations entre féministes et néo-malthusiens se distendent quelque peu. Plus que le simple accès à la contraception, les féministes revendiquent désormais l’autonomie reproductive et réalisent que celle-ci pourrait être menacée par des politiques de contrôle des naissances, dont la vocation ne serait certes plus d’assigner les femmes à leur « fonction » reproductrice, mais d’entraver celle-ci au nom de la protection de l’environnement, qui deviendrait alors un nouvel argument pour nier leur liberté. « Lorsque l’on se demande comment réduire la population à un milliard », peut-on lire dans un texte de l’organisation Women Against Genocide, « ce ne sont pas les riches et les puissants qui s’en iront, mais les pauvres, les noirs et les personnes de couleur, sans parler des femmes qui seront manipulées, stérilisées, empoisonnées chimiquement et assassinées »[2].

Cette critique est-elle justifiée ? Oui et non. Car lorsque elles évoquent les mesures à prendre pour mettre en place des politiques de contrôle des naissances et de décroissance démographique, les grandes figures du néo-malthusianisme diffèrent. Et chez un même auteur, des positions contradictoires et des évolutions notables peuvent apparaître au fil du temps, notamment sur les questions relatives aux classes sociales, au genre et à la « race ». Ainsi Ehrlich, fondateur dès 1968 de l’association Zero Population Growth (ZPG), dont l’objectif est de stabiliser la population américaine, est-il ambigu en ce qui concerne les options coercitives. S’il y est opposé aux États-Unis[3], où il « promeut des méthodes de restriction volontaire de la fertilité (contraception, stérilisation choisie), via la sensibilisation de public et le lobbying politique »[4], il y est en revanche plutôt favorable au niveau international, préconisant même dans certains textes des stérilisations forcées et une aide alimentaire proportionnée aux efforts des pays destinataires en matière de contrôle des naissances.

Quid du racisme, dont le néo-malthusianisme a si souvent été accusé, à tel point que les deux termes se recoupent dans l’esprit de nombreuses personnes ? Dans ce qui reste sans doute à ce jour le meilleur ouvrage consacré à l’histoire de la pensée néomalthusienne aux États-Unis, The Malthusian Moment, auquel ce chapitre doit d’ailleurs beaucoup, l’historien Thomas Robertson a bien montré à quel point il serait simpliste et injuste de réduire Ehrlich à un idéologue raciste. C’est bien Paul Ehrlich, qui défendit lui aussi la nécessité de mettre en place des politiques de redistribution entre le nord et le sud[7], qui alla le plus loin dans ce domaine, s’engageant précocement en faveur du mouvement des droits civiques aux États-Unis, et s’opposant vigoureusement au racisme persistant dans les sciences naturelles et notamment en biologie. Preuve de la longévité de cet engagement, il s’attaqua en 1977 aux positions du prix Nobel William Shockley lorsque celui-ci suggéra que les différences raciales pouvaient être un facteur explicatif de l’intelligence des individus.

Et lorsque ses appels au contrôle des naissances furent critiqués par des groupes afro-américains, qui jugeaient insuffisant son anti-racisme universaliste et estimaient que dans une société profondément raciste[8], toute politique démographique comporterait nécessairement des biais racistes, Ehrlich fit preuve d’une remarquable réactivité :

« Le contrôle de la population peut être perçu comme un complot ourdi par des blancs riches pour supprimer les personnes ‘racisées’ du monde. Et malheureusement, dans l’esprit de certains membres de notre société blanche et raciste, c’est effectivement ainsi qu’elle est envisagée »[9]. A l’encontre de positions qu’il avait pu tenir quelques années plus tôt, il ajouta que la plus grande menace pesant sur la survie humaine n’était pas la croissance démographique des populations du tiers-monde mais celle des américains eux-mêmes, « consommateurs et pollueurs par excellence » . Ehrlich ajoute : « Le bébé américain moyen, écrit Ehrlich, a davantage d’impact sur les systèmes vivants de notre planète que de douzaines d’enfants indiens et latino-américains »[10]. Anticipant la critique du racisme environnemental, il remarqua également que « les groupes minoritaires – les noirs, les chicanos – ne sont pas, en général, à l’origine de la pollution, et qu’ils sont au contraire les premiers à souffrir de celle qui est produite par les blancs »[11].

S’il m’a semblé important de revenir ici sur la complexité des positions néomalthusiennes sur la question raciale, c’est pour souligner que le néo-malthusianisme ne se confond pas nécessairement avec des écologies politiques identitaires, nationalistes ou anti-immigrationnistes. Trop souvent aujourd’hui, les recherches ou les articles consacrés à l’éco-fascisme ont tendance à assimiler deux sensibilités qui se sont souvent rencontrées mais qui demeurent pourtant irréductibles l’une à l’autre. Pour le dire simplement, si les éco-fascismes attirent presque toujours l’attention sur la surpopulation, les néo-malthusiens ou les écologistes sensibles à la question démographique ne sont en revanche pas tous, loin s’en faut, disposés à adopter une conception racialisée des populations considérées comme « surnuméraires », ni à prôner des mesures autoritaires pour réduire la population mondiale. Il ne faut pas perdre de vue que le constat inquiet d’un monde plein et même trop-plein a été largement partagé dans l’écologie politique des années 1970, y compris au sein de ses courants les plus anti-autoritaires et les moins enclins au racisme et au rejet de l’immigration.

Ainsi, en Norvège, le fondateur et principal théoricien de l’écologie profonde – et ancien résistant au nazisme, sans doute est-il opportun de le rappeler ici -, Arne Naess, a placé la décroissance démographique au cœur de la plateforme de son mouvement : «L’épanouissement de la vie et des cultures humaines, écrit-il, est compatible avec une diminution substantielle de la population humaine. L’épanouissement de la vie non-humaine requiert une telle diminution »[12]. En France, dans les années 1970 (très exactement le 2 septembre 1974), André Gorz, un auteur que l’on a pas vraiment coutume d’associer à des positions nationalistes ou racistes, écrit dans le Nouvel Observateur un article au titre inquiet, « Douze milliard d’hommes ? » et prône une relance des campagnes antinatalistes dans les pays du Sud. Peu après, Françoise d’Eaubonne, pionnière de l’éco-féminisme, dénonce vigoureusement le « lapinisme phallocratique » et ses effets dévastateurs sur la planète.  

Notes

[1] Garett Hardin, La tragédie des communs. Paris, PUF, 2018.

[2] Cité par Thomas Robertson, The Malthusian Moment, opus cité, p. 193.

[3] Il envisagea néanmoins d’y placer des contraceptifs chimiques dans le réseau d’eau potable avant d’admettre que ce n’était pas envisageable !

[4] F. Locher, « Les pâturages de la guerre froide », opus cité, p. 27.  

[5]Fairfield Osborn, La planète au pillage. Arles, Actes Sud, 2008.

[6]Cité par T. Robertson, The Malthusian Moment, opus cité, p. 55.

[7] Paul R. Ehrlich, Loy Bilderback, Anne H. Ehrlich, Golden door : international migration, Mexico and the United States. New York, Wideview Books, 1981.

[8] Des groupes afro-américains craignent même que ce contrôle ne soit exercé pour entraver la croissance démographique de leurs communautés et pour neutraliser ainsi la menace politique qu’elles représentent dans un contexte où les émeutes sont nombreuses. Certains vont même jusqu’à évoquer un « génocide des noirs ».

[9]Cité par T. Robertson, The Malthusian Moment, opus cité, p. 173.

[10]Ibid., p. 173.

[11]Ibid., p. 174.

[12] https://biosphere.ouvaton.org/reperes/592-ecologie-profond

Rassemblement national, écologisme superficiel

Pierre Madelin : « Jean-Marie Le Pen était généralement hostile à la protection de l’environnement, avec des accents parfois climatosceptiques. En 2017, il a par exemple déclaré que « sans le réchauffement climatique on mourrait de froid ». Il avait comparé, en 1989, le parti écologiste à une pastèque, expliquant que ses adhérents étaient verts à l’extérieur, rouge à l’intérieur. Mais face aux évolutions de la société, le RN se saisit depuis quelques années de différents enjeux qu’il négligeait auparavant. C’est le cas des droits des femmes, de la cause LGBT et, désormais, de l’écologie. Le parti met en avant le localisme. Le localisme sert de passerelle vers les thèmes identitaires et nationalistes. Marine Le Pen déclarait, en 2019, qu’il fallait protéger « les écosystèmes, à commencer par les écosystèmes humains que sont les nations ». A la même époque, Jordan Bardella, qui n’était pas encore le président du Rassemblement national, affirmait, pour sa part, que « le meilleur allié de l’écologie, c’est la frontière ». Si l’on peut relocaliser les activités économiques, il faudra aussi relocaliser les êtres humains, ceux que l’extrême droite estime ne pas être de véritables Français. La critique des énergies renouvelables est un autre élément important de ce nouveau discours. Les éoliennes sont particulièrement visées. Elles contreviendraient au localisme, car elles seraient imposées sans concertation dans les territoires. A l’inverse, le nucléaire est défendu, il représente aux yeux du RN un socle sur lequel asseoir la souveraineté énergétique de la France et permet de décarboner l’économie. Ces propos relèvent d’un « greenwashing » nationaliste. On voit que le RN reste fortement imprégné par son fond libéral, productiviste et technosolutionniste.

A travers le monde, les principales forces politiques d’extrême droite rejettent généralement l’écologie. L’ancien président brésilien Jair Bolsonaro, Donald Trump aux Etats-Unis, Vladimir Poutine en Russie, ou encore le premier ministre indien, Narendra Modi, sont des défenseurs des énergies fossiles, des acteurs de la déforestation, et s’opposent aux accords internationaux en faveur du climat. »

La tentation écofasciste selon Pierre Madelin Lire la suite »

Sociologie des jeunes militants écolos

Ecolo dès le plus jeune âge

Linda, même pas 9 ans, a trouvé des slogans pour en parler en classe :

– Soyons raisonnable, utilisons les énergies renouvelables

– Je protège ma planète, je prends ma bicyclette

– J’agis pour la Terre, je respecte les écogestes

– Je protège ma planète, je finis mon assiette

Maelys, juste 12 ans, pour sa candidature de déléguée de classe en 5ème :

Aujourd’hui nous aimerions nous présenter à l’élection des délégués car nous voulons voir cette classe au plus haut. Et pour cela nous avons quelques idées. Organiser des goûters zéro déchet est une idée fantastique pour promouvoir la durabilité et réduire notre impact sur l’environnement. En optant pour des aliments frais et non emballés, préparés à la maison, nous pouvons éviter les déchets plastiques inutiles. Utiliser des boîtes et des contenants réutilisables pour transporter les collations permet également de limiter les déchets. C’est une initiative amusante et éducative qui nous permet de prendre soin de notre planète tout en profitant de délicieuses collations. Ensemble, nous pouvons faire une différence pour un avenir plus vert !

Installer une plante dans la classe ! Les plantes apportent une touche de nature et de fraîcheur à l’environnement, ce qui peut rendre la classe plus accueillante et agréable. En plus d’être esthétiquement plaisantes, les plantes peuvent également améliorer la qualité de l’air en absorbant le dioxyde de carbone et en libérant de l’oxygène. Elles peuvent également aider à réduire le stress et favoriser la concentration des élèves. Alors, pourquoi ne pas ajouter une plante dans la classe pour créer une atmosphère plus verte et apaisante ? Mettez la main à la plante 😉 !

Ecolos un peu plus âgés

Aujourd’hui, de plus en plus de jeunes entrent dans le mouvement directement par la porte de la contestation dure. Cet engagement est coûteux en matière de santé mentale, avec des formes de burn-out militants qui peuvent arriver très vite. Il y a aussi l’enjeu de l’écoanxiété, cette question de la crainte du futur, qui n’est désormais plus, pour eux, lointain. Cette réalité est niée. Une tribune de Laurent Lardeux, pourtant anodine, entraîne des réactions disproportionnées chez des commentateurs sur lemonde.fr

Laurent Lardeux : « La notion de radicalité renvoie au fait de se placer en rupture par rapport au pouvoir politique institutionnel. Or, chez la plupart de ces jeunes, il n’y a pas d’envie de scission, mais au contraire la volonté de s’adresser directement aux pouvoirs publics et aux institutions,dans l’espoir d’infléchir les organisations. Les actions restent, dans une très large majorité des cas, non violentes. Elles occasionnent en fait très peu de dégâts : c’est de l’ordre de jets de soupe sur des vitres de protection, de manifestations lors d’événements sportifs, d’occupations de places ou de sites industriels. Par rapport aux associations plus anciennes, qui sont sur un fonctionnement plus hiérarchisé et où il faut un consensus sur l’orientation unique qui guidera le mouvement, la génération climat agit dans de nombreuses sous sections locales qui peuvent avoir leur propre direction. »

Les réactions d’internautes anti-écolos

Taraxacum : De faux rebelles testostéronés qui entraînent l’idéal naturel de la jeunesse vers l’habituelle impasse des mouvements inexpérimentés

un Transnaute : Faut bien s’amuser un peu et se rebeller contre les parents.

Atchoum la houle : Ces jeunes veulent imposer par la force un demain qui soit la copie d’hier, pousse à son paroxysme le « c’était mieux avant ». Ce sont surtout des idéalistes incapables de devenir adulte pour vivre dans leur époque.

Pm22 : On commence comme cela et on termine bon bourgeois de gauche, député, ministre, Rédacteur en chef… ou on pantoufle dans une ONG avec bon salaire.

Antonio : De jeunes oisifs repus et choyés par l’ancien monde qui veulent donner la leçon à ceux qui voudraient aussi leur part et leur imposer le puritanisme étroit de leur projet de nouveau monde.

Vexinfrancais : On aimerait que ces activistes publient leur bilan carbone détaillé,…habitudes vestimentaires, voyages en avion, usage du numérique….. Asperger un tableau et pire bloquer une autoroute, c’est pour la planète ou c’est pour faire parler de soi ?

Jean Kaweskars : Une petite amende de 3000€ / personne à chaque sit-in non déclaré, blocage de route ou jet de liquide sur une œuvre d’art d’un musée leur redonnera très rapidement le goût de la démocratie et du respect des lois.

Totoro : A lire la majorité des réactions on peut être sûr d’une chose : ce ne sont pas les lecteurs du Monde qui feront avancer la cause écologique…

Pour en savoir plus, écolosceptiques, organisation du déni (écrit en 2015)

Sociologie des jeunes militants écolos Lire la suite »

Fin de vie, Emmanuel Macron procrastine

Le pape ne se pas fait prier pour donner son avis sur l’euthanasie: « On ne joue pas avec la vie ! On ne joue pas avec la vie, ni au début ni à la fin… Aujourd’hui, soyons attentifs aux colonisations idéologiques qui vont à l’encontre de la vie humaine. Sinon ça finira avec cette politique de la non-douleur, une euthanasie humaniste. »

De son coté le chef de l’État français, aux prises avec des interrogations personnelles et des considérations politiques, hésite, hésite, hésite…

Béatrice Jérôme : La ministre Agnès Firmin Le Bodo a remis une première version du texte à l’Élysée. Ce projet de loi sur la fin de vie, dont il aimerait faire le marqueur sociétal de son dernier quinquennat, le tourmente.« J’ai en la matière une opinion personnelle qui, comme celle de nombreux Français, peut évoluer, évolue, évoluera, qui le sait ? », déclarait Emmanuel Macron, le 3 avril 2023. Le président de la République revendiquait son propre libre arbitre : « Sur les questions éthiques, mêlant l’intime et le politique, il y aura toujours, et c’est d’ailleurs sain, la possibilité de conscience qui objecte à l’assentiment général ». Ces derniers temps, le président se documente beaucoup sur le modèle de l’Oregon… Reste un scénario qui permettrait à Emmanuel Macron de s’exonérer de devoir trancher un dilemme cornélien : il pourrait ne pas inscrire la dépénalisation de l’euthanasie dans le projet de loi initial et laisser l’Assemblée nationale l’introduire dans le texte au moment de son examen.

Lire, Oregon, paradis de la fin de vie

Le point de vue des écologistes pour une vie moins longue

Jeanne A : Que de reculades, de procrastination, de pas en arrière et de tergiversations. Macron est incapable de décider quoi que ce soit (rappelez-vous par exemple que jusqu’au dernier moment il a reculé sur le prélèvement à la source de l’impôt). Coups de menton et regard d’acier….. de la fumée !

Elsa : A quoi ça sert de faire une convention citoyenne pour qu’après, ce soient les états d’âme du président qui déterminent le résultat (ou pire, ceux de sa femme, jamais élue) ? La volonté du peuple sur le sujet est claire et stable, sondage après sondage. Le citoyens veulent une aide active à mourir afin que tout le monde, même paralysé, puisse en bénéficier. La SFAP ne représente que la partie la plus conservatrice des médecins réanimateurs, cette association étant proche d’organisations très à droite. On a eu le même débat quand il a fallu légaliser l’IVG : certaines associations de médecins étaient bruyamment contre… mais ceux qui étaient au contact de la détresse des femmes étaient pour, et ça a suffit. On ne demandera pas à tous les médecins de prescrire des produits létaux. Arrêtons de nous mêler de la vie (et de la mort) de nos voisins.

FTet : Les positions de ce collectif SFAP (professionnels des soins palliatifs) ont été relayées auprès de Brigitte Macron. En privé, l’épouse du chef de l’Etat confie avoir pris la mesure des réticences d’une bonne partie du monde médical à une loi qui légaliserait l’euthanasie. Entre ce lobbying et les mentions des états d’âme d’Emmanuel Macron, on ne s’inscrit plus dans un cadre républicain. Les considérations personnelles du président, et a fortiori celles de sa femme, ne doivent pas définir la conduite de la Nation, surtout quand une convention citoyenne a rendu des conclusions.

Nathalie42 : Sur le sujet les soignants que l’on entend (quasi exclusivement) sont ceux de la SFAP, mais quid des médecins généralistes, d’autres types de professions médicales et para ?

Linfirmier : Faut arrêter de parler des blouses blanches comme si c’était la majorité. Il n’y a que le corps médical qui n’est pas d’accord pour l’euthanasie. Côté infirmier, il y a une très grande majorité qui le réclame et pour une très bonne raison : c’est nous qui sommes auprès des patients lors de la fin de vie ! Malheureusement on voit beaucoup trop de cas où la fin de vie est très très douloureuse pour les patients parce que très mal gérée vu que le corps médical a peur de la mort.

Michèle de Dordogne :  » le chef de l’Etat, aux prises avec des interrogations personnelles » Le président ne doit pas avoir d’interrogations personnelles sur le sujet : personne ne lui demandera jamais d’utiliser pour lui le suicide assisté ou l’euthanasie, qu’il laisse donc les Français décider : s’il organisait un referendum, pour ou contre, ce serait le « pour » qui l’emporterait de loin et Macron resterait dans l’histoire comme un bienfaiteur. Je ne comprends pas qu’il hésite.

gral : Problème quelle sera la question claire et précise ? Pour un problème qui n’est pas binaire, je ne pense pas qu’on puisse le résoudre par un oui ou un non.

Michèle de Dordogne à Gral : c’est par une « votation » (autrement dit un referendum) que les Suisses ont obtenu, il y a déjà longtemps, la légalisation du suicide médicalement assisté, y compris pour les étrangers : mon frère en a profité, c’est épatant, il est mort avec le sourire à l’idée de quitter son corps/prison qui se paralysait peu à peu alors qu’il perdait progressivement la vue. Il ne voulait pas devenir un légume avec une intelligence intacte.

G92 : Quelle hypocrisie et quel conservatisme de la part de notre Président et de certaines institutions. Sont-ils sous l’influence des lobbies religieux ? Dans cet article il est signalé le refus « des soignants », cela paraît abusif et déplacé, il serait plus juste de parler « DE soignants « , c’est à dire de certains qui ne représentent pas la totalité du corps médical. Plutôt que d’aller en Oregon, notre président ferait bien de s’inspirer de la loi belge sur l’euthanasie adoptée en 2002, malgré des oppositions de religieux et de certains soignants. Avec un recul de 21 ans, cette loi belge fonctionne bien, à la satisfaction du plus grand nombre. Mr le président, je vous recommande de regarder le film belge « les mots de la fin ».

Raki : Tous ces débats oublient la volonté du sujet : s’il a demandé de façon valide l’aide légale à mourir, il s’agira de son propre suicide assisté, que l’acte soit réalisé par lui-même ou par un assistant en substitution s’il en est incapable, conscient ou non. La nouvelle loi doit l’établir. Le mot euthanasie vise la mort donnée sans être demandée, ce qui reste un assassinat (avec peut-être circonstances atténuantes). Seul un biais d’habitude pousse à ce que l’assistance, qui pourtant n’est pas un soin, vienne d’un soignant: elle peut émaner d’associations homologuées. Les lignes rouges du PR ou du CCNE sont arbitraires, seuls comptent la volonté éclairée du sujet et l’espace de liberté à ouvrir que pourront refuser tous ceux qui préfèrent la position doloriste du pape.

Lug Lamhfhada : Euthanasie. Étymologiquement « bonne mort ». Avec le temps le sens des mots portent ce que l’on veut faire dire. Que ceux qui s’y opposent soient respectés et que ceux qui souhaitent se donner une « bonne mort » se la donne ; le suicide a visiblement toujours existé et existera toujours…. La France est championne pour se torturer l’esprit avec de vaines et longues polémiques.

Sauf qui Peut : Si d’aucuns préfèrent une fin de vie douloureuse, humiliante et encombrante pour leur proches, c’est leur choix mais qu’ils ne viennent pas faire la morale à ceux qui veulent garder leur dignité tout en ménageant leur entourage.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Blocage palliatif sur la fin de vie

extraits : Le 14 juin 2023, en ouverture du congrès de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP), Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée chargée de l’organisation territoriale et des professions de santé , a multiplié les gages de sa volonté d’« écouter » les soignants. Fer de lance de l’opposition à une évolution du droit, la SFAP a fédéré une bonne douzaine d’organisations représentatives du monde médical et des sociétés savantes qui militent contre l’aide active à mourir : « Donner la mort n’est pas un soin »…

Convention sur la fin de vie, le manifeste

extraits : Nous sommes 184 citoyennes et citoyens tirés au sort, riches d’une diversité d’origines, d’expériences et d’opinions…Nous avons abordé la question de l’aide active à mourir (suicide assisté et euthanasie) dans ses dimensions éthiques, médicales, philosophiques et spirituelles. Après en avoir largement débattu, la majorité de la Convention s’est prononcée en faveur d’une ouverture à l’aide active à mourir…

Fin de vie et arrêt des soins palliatifs

extraits : Il nous paraît hallucinant que le gouvernement ménage d’emblée le corps des médecins gagnant leur vie par les soins palliatifs et l’acharnement thérapeutique au détriment des usagers, ceux qui ont personnellement besoin qu’on arrête de les « aider » à survivre… C’est le libre choix des personnes qui doit l’emporter, que ce soit dans le cas de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) ou dans le cas de l’interruption volontaire de vieillesse (IVV). Sinon il y a de toute façon avortement clandestin ou suicide. Les politiques ne doivent ni suivre le changement social en matière de vie et de mort ni le précéder. Il doivent l’accompagner…

Fin de vie, Emmanuel Macron procrastine Lire la suite »

L’avortement mis à mal au Chili

Depuis 2017, l’avortement au Chili est autorisé seulement dans trois situations : en cas de viol, de danger pour la vie de la mère ou de non-viabilité du fœtus. Le 20 septembre 2013, le Conseil constitutionnel, organe participant à la rédaction d’une nouvelle Constitution chilienne, a adopté un article qui remet en cause l’accès à l’avortement par 33 voix contre 17. On indiquerait : « La loi protège la vie de celui qui va naître. »

Flora Genoux : Selon les conservateurs, « On ne peut pas considérer que tuer un être humain est un droit, le camp républicain choisit la vie…  Il est impératif que nous modifions notre Constitution afin de consacrer sans équivoque et avec fermeté le droit à la vie depuis la conception jusqu’à sa fin naturelle ». La disposition controversée, en reconnaissant des droits à l’embryon, va encore plus loin que la Loi fondamentale actuelle de 1980, héritée de la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990). Pour les opposants, ce qui est en jeu, c’est la vie des femmes et des filles, en référence au risque létal que présente un avortement clandestin.

Le point de vue des écologistes universalistes

La gauche chilienne avait voulu faire une nouvelle constitution bourrée de ses mantras socialistes, écologistes, féministes, indigénistes, un référendum l’a refusé. Maintenant c’est la droite qui part sur ses rengaines conservatrices et religieuses ! Une société moderne ouverte est une société d’individus et de communautés qui n’ont pas les mêmes origines, idéologies, croyances, traditions, symboliques… donc la constitution doit être minimaliste. Les gens qui ont des visions maximalistes de la politique devraient faire des sectes à population et croyance homogènes pour régner dans leur coin sur des fidèles à 100% d’accord avec leurs préceptes.

Les couples et les femmes devraient être complètement libre de leurs choix de fécondité, ce qui implique que l’État ne devrait pas intervenir, que ce soit dans un sens ou dans l’autre. Pas de politique d’allocations familiales, qu’elles soient nataliste ou malthusiennes, pas d’aide aux familles nombreuses ou à l’enfant unique, aux parents d’assumer leur choix. L’État devrait se contenter de mettre à disposition tous les moyens de choisir en toute connaissance de cause. Cela implique d’abord de mettre à disposition tous les moyens techniques, contraception, stérilisation, interruption volontaire de grossesse, etc. Mais l’État peut aussi mettre en place une école des parents, car la tâche d’élever un enfant est la plus difficiles d’entre toutes et pourtant on ne prépare jamais à cette aventure des plus complexes.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

IVG, la démocratie impose des contraintes

extraits : Souvenons-nous , pendant des siècles, les gouvernements et les églises ont bel et bien contraint les gens à avoir davantage d’enfants : il n’est de richesse que d’hommes, disait-on. Avortement et même contraception étaient interdits par une loi de 1920 démocratiquement votée en France. Depuis 1967 pour la contraception et 1975 pour l’IVG, c’est l’inverse, c’est autorisé. Or avec 10 ou 11 milliards d’humains prévus en 2100, il est fort possible que la situation devienne alors ingérable et qu’on en arrive démocratique à formuler des contraintes du types stérilisation obligatoire des femmes ayant déjà eu un enfant…

la « liberté » de recourir à l’IVG

extraits : Le Sénat en France, à majorité de droite, s’est prononcé mercredi 1er février par 166 voix contre 152 pour inscrire dans la Constitution la « liberté de la femme » de recourir à l’IVG, une formulation qui abandonne la notion de « droit » chère à la gauche. Le texte vise à compléter l’article 34 de la Constitution avec cette formule : « La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté de la femme de mettre fin à sa grossesse »…

Une femme sur trois choisit l’IVG (avortement)

extraits : S’attaquer à l’avortement n’est pas une exclusivité américaine. Dans la France des années 1950-1960, les avortements clandestins étaient synonymes de souffrances, voire de morts. On se souvient aussi d la Roumanie, lorsque le président Nicolae Ceausescu a interdit l’avortement : entre 1966 et 1989, plus de dix mille femmes ont trouvé la mort lors d’interruptions de grossesse clandestines et de nombreux enfants ont été abandonnés dans des orphelinats surpeuplés…

L’IVG est plus qu’un droit, c’est un devoir

extraits : D’un point de vue éducatif et démographique, faire en sorte de mettre au monde un enfant non désiré est une atteinte aux droits de l’enfant à vivre dans une famille aimante et attentionnée alors que la planète subit une surpopulation humaine impressionnante : 8 milliards d’être humains à l’heure actuelle, soit 8 000 000 000 personnes à comparer à l’unicité de chaque nouvelle naissance supplémentaire. Un humain est devenu un simple pion, qu’est-ce alors qu’un embryon ? Pourtant les natalistes font encore la loi dans trop de pays, voulant restreindre ou même supprimer le droit à l’avortement…

L’avortement mis à mal au Chili Lire la suite »

Macron, « l’écologie à la française » !!!!

Pour atteindre en 2030 une réduction de 55 % de nos GES par rapport à 1990, la France doit faire davantage en sept ans que ce qui a été réalisé en trente-trois. La marche est très haute. Qu’il s’agisse de la façon de se déplacer, de se loger, de produire, de consommer, sans parler de la nécessité de protéger et de restaurer les écosystèmes naturels, les efforts s’annoncent inédits. Au moment même où l’Allemagne, le Royaume-Uni ou la Suède sont obligés d’assouplir leur agenda climatique en revenant sur des mesures mal acceptées par la population, Emmanuel Macron croit pouvoir avancer sans heurter les Gilets jaunes. Les ajustements annoncés ne débouchent donc pas sur le nécessaire changement d’organisation économique. Mais à ne pas vouloir angoisser les Français aujourd’hui, le danger est de les exposer demain à un réveil d’autant plus difficile.

Matthieu Goar : « Le 25 septembre, Emmanuel Macron a présenté sa vision d’une « écologie à la française » censée répondre à un triple défi, « celui du dérèglement climatique et de ses conséquences, celui d’un effondrement de notre biodiversité et celui de la rareté de nos ressources » Mais toute idée de contraintes ou de changements sociétaux est repoussée. « Nous avons décidé d’encourager nos compatriotes à changer plus vite, sans interdiction, en les incitant », a-t-il ainsi assumé au sujet des chaudières à gaz. Des sujets comme la limitation de la vitesse à 110 km/h sur l’autoroute – proposée par la convention citoyenne pour le climat en 2019 –, la consommation de viande ou l’usage de l’avion n’ont même pas été abordés.

Le chef de l’Etat s’est contenté de parler de façon très vague d’« une politique de transformation de tous les comportements », mais il a aussi annoncé que le leasing permettant l’accès à une voiture électrique pour 100 euros par mois vingt-quatre heures après avoir annoncé une nouvelle aide au carburant de 100 euros pour les gros rouleurs les plus modestes. Il s’est engagé à reprendre dès octobre le « contrôle du prix de notre électricité » pour qu’elle soit « soutenable à la fois pour nos entreprises et pour nos ménages ». Sans entrer dans le débat immense sur les restructurations, M. Macron a aligné les objectifs : 1 million de véhicules électriques et 1 million de pompes à chaleur devront être produits en France d’ici à 2027… »

Le point de vue des écologistes de rupture

Avec ce mélange macronien d’un refus des interdictions et d’une ambition assumée pour une « croissance verte », teintée d’un techno-solutionnisme sur l’hydrogène ou le captage du carbone, Emmanuel Macron dessine sa propre vision d’une écologie « positive ». Une façon de se tenir en équilibre instable entre « l’écologie du déni » de l’extrême droite et « l’écologie de la cure » incarnée par une infime partie des écologistes institutionnels. « Notre écologie est aussi une stratégie de préservation de notre richesse de biodiversité et au fond, de nos paysages qui constituent l’identité profonde de la France », avait conclu le président de la république, comme si la transition n’était qu’une douce évolution pour mieux protéger les modes de vie !

Voici de notre côté les modalités d’une rupture avec la société croissanciste

1 Analyse simplificatrice de la réalité

# Approche systémique des interdépendances avec la biosphère

2 Crise conjoncturelle, politique de court terme

# effondrement de la civilisation thermo-industrielle

3 Priorité à la croissance et risque de récession/dépression

# Maîtrise de la décroissance

4 Acceptation des inégalités de revenus

# Revenu maximum autorisé

5 Appropriation privée privilégiée

# Gestion collective des biens communs

6 Ecologie non punitive, soutien des intérêts à court terme

# Ecologie de l’état d’urgence, garante du long terme

7 Dualisme homme / nature

# Biocentrisme et écocentrisme

8 Ecologie superficielle, réparatrice

# Ecologie profonde, éliminant les causes des dysfonctionnements

9 Priorité à l’économie, censé résoudre tous les maux

# ressources naturelles, base de l’économie et des avancées sociales

10 Mythification du PIB, option quantitative

# Priorité au qualitatif, IBED (indicateur de bien-être véritable).

11 Ignorance des limites biophysiques

# Sens des limites matérielles et éthiques

12 Civilisation minière, extractiviste

# Utilisation uniquement de ressources renouvelables

13 Alignement à gauche ou à droite

# Ecologie au delà des divisions politiques traditionnelles

14 Loi du marché et individualisme

# Lois de la nature et apprentissage du collectif

15 Règne de la concurrence et de la compétition

# Apprentissage de la coopération et du partage

16 Marchandisation des rapports sociaux, culte de l’avoir

# Valorisation des relations, des liens, de l’être

17 Mondialisation des échanges et libre-échange

# Démondialisation, relocalisation, monnaies locales

18 Politique macroéconomique de relance

# Politique de sobriété énergétique et de partage

19 Politique de l’emploi global

# Politique de l’emploi utile

20 Salarisation et emplois publics

# Augmentation de la part des profession indépendantes

21 Soutien aux grandes entreprises

# Valorisation des artisans, paysans et PME

22 Soutien à l’agro-industrie, la monoculture

# Agriculture biologique, polyculture/élevage

23 Priorité à la technoscience

# Mise en œuvres de techniques douces, appropriées

24 Politique d’infrastructures, de grands projets

# Rapprochement des lieux de vie, de travail et de loisirs

25 Option tout voiture

# Dévoiturage

26 Politique d’allongement des études

# Apprentissage court du savoir être et du savoir faire

27 Priorité à la spécialisation dans une société complexe

# Formation à la polyvalence dans un système productif simplifié

28 Accentuation de la division du travail

# Raccourcissement du détour de production

29 Allongement des circuits de distribution

# Priorité aux circuits courts, alimentaires, biens et services

30 Prime à l’intérêt national dans négociations internationales

# Vers l’union des peuples, nous n’avons qu’une planète

31 Politique militariste

# Apprentissage de l’action non violente

32 Maintien de la force de frappe

# Désarmement nucléaire unilatéral

33 Politique militaire interventionniste sur les théâtres extérieurs

# Neutralité militaire de la France vis-à-vis de l’étranger

34 Journée d’appel et de défense

# Initiation à l’objection de conscience

35 Assistance du berceau à la tombe

# Recherche des solidarités de proximité

36 Politique familiale nataliste (allocations familiales, quotient…)

# Neutralité de l’Etat, éducation à la capacité de charge

37 Etatisation, centralisation

# Soutien à la formation de communautés de résilience

38 Politique de l’offre d’énergie (nucléaire et renouvelable)

# Incitation à la réduction des besoins en énergie exosomatiques

39 Marché carbone

# Taxe carbone avec prévision carte carbone (rationnement)

40 Soutien de la consommation par la publicité

# Suppression de la publicité, indicateurs qualité/prix

41 Effet de mode, obsolescence programmée

# Produits de base, réparables, recyclables…

42 Politique du spectacle (foot, société de l’écran…)

# Loisirs de proximité avec contact physique direct avec autrui

En savoir plus avec notre blog biosphere

post-covid, pour une écologie de rupture (avril 2020)

extraits : On ne peut que constater : les militants de la décroissance l’ont rêvé, le coronavirus l’a fait. L’activité productive est à l’arrêt, le krach boursier est arrivé, les perspectives de croissance sont en berne, les déplacements sont réduits au strict minimum, les voyages par avion sont supprimés, les enfants restent en famille chez eux, le foot-spectacle se joue à huis clos et la plupart des gouvernances sont remises en question. Les politiques commencent alors à réfléchir aux fondamentaux…

pour une écologie de rupture avec le système (2016)

extraits : Depuis le rapport Meadows en 1972, nous savons qu’une croissance infinie dans un monde fini est impossible. Il n’y aura pas d’énergie de substitution aux énergies fossiles. Il faut donc penser l’avenir en termes de sobriété et de résilience. Face à l’ampleur de la transformation nécessaire, l’imaginaire écolo ne peut pas se résumer à « l’immédiateté » imposée par le système productiviste. L’écologie est aussi un art de vivre, une philosophie de la sobriété. Nous devons être porteurs et acteurs de ce message…

Une écologie de rupture contre la société croissanciste (2015)

extraits : L’idée-clé de l’écologie politique, c’est la conscience aiguë que nous avons déjà dépassé les limites de la biosphère. Il faudra donc faire des efforts dans tous les domaines. Il ne s’agit pas d’écologie punitive, mais de soutenir une écologie de rupture. A ceux qui lui demandaient comment sortir de la crise, l’écologiste Teddy Goldsmith répondait en souriant : « Faire l’exact contraire de ce que nous faisons aujourd’hui, et ce en tous les domaines. »

Macron, « l’écologie à la française » !!!! Lire la suite »

Macron aime la bagnole, pas l’écologie !

Dimanche 24 septembre 2023, décidé moins de vingt-quatre heures plus tôt, le chef de l’Etat s’est exprimé sur les grands sujets – immigration, écologie, inflation, géopolitique –. Face aux prix de l’essence qui s’envolent, Emmanuel Macron ose : « On aime la bagnole. Et moi, je l’adore ». Ouah ! On en change rien, victoire, tu régneras, oh joie tu nous sauveras, roulez petits bolides !

Emmanuel Macron : « Il y a un chemin d’écologie à la française qui est une écologie de progrès, qui n’est ni le déni ni la purge… Par rapport au débat sur le pouvoir d’achat, l’écologie est la réponse, notamment grâce aux véhicules électriques. Parce qu’en France on aime la bagnole. Et moi, je l’adore… On n’interdira pas les chaudières au gaz… A ceux qui réclament une grande mesure, je promets de sortir du charbon d’ici à 2027… Je prolonge l’aide ciblée de l’État, jusqu’à 100 euros par an, pour les ménages les plus modestes. La transition écologique n’est pas l’annonce d’une tragédie, mais peut apporter au pays des emplois et de la prospérité, et donc lutter contre l’inflation. »

Le point de vue des écologistes pas dupes

baobab dégingandé : Donc il va faire ce qu’il avait déjà dit qu’il allait faire, mais sans obliger personne, et en même temps il sera toujours possible de faire l’inverse. Il avait déjà promis la sortie du charbon… pour 2022 !

PIER A. : « En France, on aime la bagnole ». Le populisme ça peut aussi être libéral catho de centre droit.

Benoittttt : Il a même ajouté, « on aime la bagnole. Et moi, je l’adore » ?? Il y a 50 ans sous Pompidou, je comprendrais, mais en 2023, au vu de la place de ce moyen de transport dans les émissions de GES c’est désolant. Un vrai gamin attardé !

Raphaurel : Le plus grand défi du siècle est la lutte contre le réchauffement climatique. Nous ne pouvons pas accepter que la réponse à ce défi soit de passer au tout électrique ! Je ne peux pas croire que Macron pense ce qu’il dit. Il est jeune, il ne pourra pas être réélu, il DOIT prendre des décisions difficiles. C est notre surconsommation de tout qui doit changer et non remplacer une voiture polluante contre une autre voiture certes non émettrices de CO2 mais tout aussi polluante pour sa fabrication et la production d’énergie.

Autre Citoyen : Plutôt que d’être fan de la bagnole, il ferait bien d’être fan des transports en commun… Quant à la vente à perte des carburants, mais quel amateur !

Jacques Py : Parler de sortir du charbon quand nous n’avons presque plus de centrales à charbon, comment nommer cela ? Prendre les Français pour des jambons !

Liberté Egalite Fraternite et Republique : Un Président pris en étau entre l’idéologie politique néolibérale transnationale qu’il porte, exigeant de la croissance pour augmenter les bénéfices non redistribués par le pillage des ressources limitées naturelles intergénérationnelles de la planète ET la protection des humains de travailleurs, consommateurs nécessaires à l’augmentation du PIB.

Savonarole : Un président d’immense stature dont on se souviendra longtemps ! Au moins 5 min.

Notre adoration pour Macron est sans limites, lire nos écrits antérieurs

E. Macron invente la « sobriété raisonnable » !!

extraits : Emmanuel Macron, ce vieux jeune qui vit encore aux temps de l’abondance à crédit, ânonne l’idée de sobriété sans vouloir nous avertir que le futur proche ne sera pas une allée bordée de roses, mais de larmes….En visite au Salon du Bourget, lundi 19 juin 2023, le chef de l’État affirme qu’il faut distinguer une sobriété « bien organisée, non punitive », d’une sobriété « punitive » : « La première serait comprise par tous et raisonnable, tout le monde fait des efforts qui permettent de faire des économies d’énergies. L’autre en viendrait à dire « il faut tout arrêter, et il faut renoncer à la croissance. Je ne la crois pas raisonnable…

Macron, un technolâtre de l’aviation

extraits : Le président de la République a annoncé une salve d’investissements pour créer une filière française de biocarburants baptisée « BioTJet ». Macron enfile les oxymores comme des perles : «  avion ultrasobre, appareil zéro émission, des carburants aériens durables, moteur à biocarburant, kérosène durable… » La voiture propre et la croissance verte passent dans la stratosphère, le greenwashing fait toujours ses ravages…

Macron subventionne les émissions de GES

extraits : La première ministre, Elisabeth Borne vient d’annoncer (décembre 2022) le versement en 2023 d’une « indemnité carburant » de 100 euros. Ce gouvernement soi-disant libéral (en faveur de la loi du marché) s’ingénie à masquer l’indicateur prix, la seule boussole pour nos comportements marchands dans nos sociétés trop complexes. Dans un contexte de réchauffement climatique, l’État doit non seulement laisser les automobiliste gérer par eux-mêmes leur budget « effet de serre », mais il aurait du, dès le premier rapport du GIEC sur le climat, augmenter chaque année la taxation du pétrole pour inciter la population à se passer de véhicule individuel pour privilégier par ses choix de vie les modes de déplacement doux pour la planète…

Emmanuel Macron cause, la planète trinque

extraits : La lutte contre le réchauffement climatique, l’épuisement des ressources et la crise de la biodiversité suppose de revoir en un temps record tout notre modèle de développement, le président de la République ne le sait pas encore. Il  aura fallu attendre quelque quarante-cinq minutes pour que la journaliste de France 2, Caroline Roux, aborde en octobre 2022 la question de l’urgence climatique, interrogeant Emmanuel Macron sur les véhicules électriques…

L’effondrement en marche avec Macron

extraits : L’exhortation à la sobriété énergétique lancée par Emmanuel Macron le 14 juillet 2022 est certes salutaire, mais il est regrettable qu’elle soit plus le produit des tensions sur les approvisionnements en énergies fossiles de la France du fait de l’invasion russe de l’Ukraine que celui d’un volontarisme climatique assumé. La réponse du gouvernement français reste « insuffisante » pour « garantir un avenir vivable », avait averti en juin le Haut Conseil pour le climat (HCC), dans son quatrième rapport annuel. Les propositions de la convention citoyenne pour le climat qui allaient dans le sens de la sobriété n’ont pas été retenues par Macron…

Les écolos, choyés par Emmanuel Macron ?

extraits : « La politique que je mènerai dans les cinq ans à venir sera écologique ou ne sera pas », a lancé le président sortant lors de son meeting à Marseille en avril 2022. Emmanuel Macron s’engage à nommer un premier ministre « directement chargé de la planification écologique ». Il propose aussi d’organiser « une fête de la nature » chaque année, à l’image de la Fête de la musique…

Macron aime la bagnole, pas l’écologie ! Lire la suite »

Réfugié climatique, mais pour aller où ?

De la part d’un correspondant de ce blog biosphere.

Michel Sourrouille, seul intervenant  lors d’une conférence-débat organisée par l’université populaire de Sud-charente sur les réfugiés climatique (14 septembre 2023)

Climat, réchauffement et démographie

Introduction

Encore faut-il se mettre d’accord sur les termes du débat. Pas de climato-sceptiques dans la salle ? Très bien, on peut avancer plus vite. La cause du réchauffement est humaine, nos émissions de gaz à effet de serre dépassent les capacités naturelles de recyclage. Nous allons donc connaître au niveau planétaire une augmentation moyenne supérieure à 2°C, d’où à la fois désertification, inondations, incendies et afflux de réfugiés de l’intérieur des terres. Après une hausse moyenne de 20 cm au XXe siècle, les océans devraient encore s’élever de 30 cm d’ici à 2050 quoi qu’on fasse et de 26 à 86 cm à l’horizon 2100 par rapport à la moyenne 1986-2005. Les bords de mer en difficulté vont donc accroître le flot des migrants. L’espace se réduit pour accueillir l’humanité. Mais on ne fait (presque) rien pour lutter contre le réchauffement climatique.

Pas de nataliste dans la salle ? Il est vrai que nous avons dépassé fin novembre 2022 le chiffre de 8 milliards (pour 1 milliard en 1800 et 4 en 1974). La planète est déjà saturée de bipèdes, la surpopulation est généralisée. Or entre 2008 et 2014, les catastrophes naturelles avaient déjà déplacé 166 millions de personnes, soit en moyenne chaque année 27,5 millions. Près de 216 millions de personnes pourraient être obligées de quitter leur foyer d’ici à 2050 à cause du réchauffement climatique. Si on ne fait rien politiquement pour maîtriser la croissance démographique, par contre on fait tout pour maîtriser les flux migratoires. Voici le contexte général.

Je traiterai dans un premier temps l’état actuel du droit international pour aborder ensuite les réalités contemporaines.

1) le débat juridique

L’enjeu n’est pas mince car le statut de réfugié implique des droits. Or définir les migrants environnementaux comme réfugiés est problématique : ils ne sont pas protégées par la convention de Genève de 1951 qui garantit seulement une protection aux personnes « craignant avec raison d’être persécutées du fait de leur race, de leur religion, de leur nationalité, de leur appartenance à un certain groupe social ou de leurs opinions politiques ». Les sans terre ne sont pas considérés comme forcés à migrer… sauf dans les cas où c’est le pays même qui est amené à disparaître comme c’est le cas de certains États insulaires. Un réfugié climatique, ça n’existe pas ! Exemple du procès intenté par Ioane Teitiota : il habitait dans les îles Kiribati (océan pacifique)– dont les plus hauts reliefs affleurent à trois mètres. Son pays connaît la salinisation des eaux, les pollutions, les destructions des récoltes, des inondations fréquentes, l’érosion des terres, des conflits entre communautés. Pourtant Teitiota, réfugié en Nlle Zélande, n’a pas obtenu le statut de premier réfugié climatique de la planète !

– Jugement en première instance en 2013 : Ioane Teitiota devrait être expulsé vers son pays. S’en tenant à la convention de Genève de 1951, la Nouvelle Zélande a fait valoir que personne ne menaçait sa vie s’il retournait chez lui. (LE MONDE géopolitique du 24 octobre 2013).

Décision de la Cour suprême néo-zélandaise en 2015 : Ioane Teitiota n’a toujours pas obtenu le statut de réfugié climatique. Si la plus haute juridiction du pays a reconnu que les Kiribati étaient « incontestablement confrontées à des défis » climatiques, elle a également estimé que « M. Teitiota ne courait pas de “grave danger” » dans son pays natal. « Aucun élément matériel n’indique que le gouvernement des Kiribati manque à son devoir de protéger sa population des effets de la dégradation environnementale, dans la limite de ses moyens. » (Le Monde.fr avec AFP | 21.07.2015)

Avis du comité des droits de l’homme – organe des Nations unies composé de 18 experts indépendants en charge de vérifier l’application du pacte relatif aux droits civils et politiques –, rendu public le 21 janvier 2020. Quatre ans pour statuer sur le cas de M. Teitiota. Il a rejeté la demande du plaignant, en faisant valoir que les îles Kiribati avaient pris des mesures pour lutter contre la montée des eaux avec la construction d’une soixantaine de digues !!!

Notons pour conclure la duplicité du droit, on trouve dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme : « Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays. » Il manque l’obligation pour tout État d’accepter l’entrée des étrangers !

2) le débat idéologique entre cosmopolites et nationalistes

– Cosmopolites, une espèce en voie de disparition

Une certaine gauche a une vision idyllique des migrations. La commission dénommée de façon partiale « immigration » (et non « migrations) d’EELV est vouée à l’accueil illimité des immigrants, dire le contraire est interdit en son sein. Un professeur de droit public, François Julien-Laferrière a inventé cette fable : « 2080. La Camargue a disparu sous les eaux… Aigues-Mortes est redevenue un port… Imaginez que ce scénario du futur ne soit pas totalement invraisemblable, ne doit-il pas nous conduire à être davantage accueillants envers ceux qui frappent aujourd’hui à nos portes ? » Ce manque de réalisme invalide l’argumentation.

– Nationalistes, de plus en plus nombreux

Kaare Dybvad Bek, social-démocrate et ministre danois de l’immigration (et de l’intégration) : « Tous les partis de centre droit ou de centre gauche devraient traiter le sujet de l’immigration pour être sûrs qu’on garde le contrôle… En 2022, près d’un million de demandes d’asile ont été déposées dans l’Union européenne (UE), le rythme s’accélérant encore cette année…. ». Il a salué en l’Autriche « [son] partenaire le plus ancien dans cette bataille européenne pour changer le système européen d’asile, qui est dysfonctionnel».

Comme on le voit, l’appel à la fermeture des frontières n’est pas l’apanage de l’extrême droite.

3) perspectives

Harald Welzer prévoit le pire : « Comme les ressources vitales s’épuisent, il y aura de plus en plus d’hommes qui disposeront de moins en moins de bases pour assurer leur survie. Il est évident que cela entraînera des conflits violents entre ceux qui prétendent boire à la même source en train de se tarir, et il est non moins évident que, dans un proche avenir, on ne pourra plus faire de distinction pertinente entre les réfugiés fuyant la guerre et ceux qui fuient leur environnement. Le XXIe siècle verra non seulement des migrations massives, mais des solutions violentes aux problèmes des réfugiés. » [Les guerres du climat d’Harald Welzer (Gallimard, 2009)]

C’est le cas aujourd’hui. Les bandes armées font la loi au au Nigeria. Des raids pour le vol de bétail sont mené sans relâche, les paysans doivent même s’acquitter d’une « taxe sur la vie ». Bien entendu le réchauffement climatique n’est pas directement responsable de cet état de fait, mais la densité démographique accroît les problèmes géopolitiques. Le Nigeria, 38 millions de Nigérians en 1950, 190 millions en 2018, 220 millions aujourd’hui.. et l’ONU en prévoit 410 millions d’ici à 2050, et encore le double en 2100. La densité était déjà de 215 habitants au km/2 en 2018 et 872 hab./km2 est prévisible en 2100. Où placer des réfugiés dans ce contexte ? En France ?

4) les pratiques actuelles / migrants

Les tensions s’exacerbent et la chasse aux immigrés est ouverte. Human Rights Watch accuse les gardes-frontières saoudiens d’avoir tué des centaines de migrants. En février 2023, le chef de l’État tunisien Kaïs Saïed dénonçait les « hordes de migrants » dont la présence serait le fruit d’un complot « pour changer la composition du paysage démographique en Tunisie ». C’est la théorie du grand remplacement dans un discours de dirigeant ! La crise économique est invoquées pour expliquer le racisme systémique et le déchaînement contre les Subsahariens. Depuis le 4 juillet, Tunis conduit des campagnes massives d’arrestation et d’expulsion de migrants depuis la ville de Sfax vers les pays limitrophes. Ils sont abandonnés dans des zones désertiques, sans eau ni nourriture.

Médias et politiques fondent leur optimisme sur les acquis du demi-siècle écoulé, les autres craignent, avec raison, celui qui vient. La journaliste du MONDE, Sophie Landrin : « Les 200 millions d’habitants du delta du Gange vont bientôt compter parmi les premiers réfugiés climatiques indiens. La grande migration a déjà commencé. Mais pour aller où ? »

CONCLUSION

Je ne suis pas pessimiste, je suis réaliste. La catastrophe, on l’a bien cherchée. Elle était annoncée dès le rapport au club de Rome de 1972 sur les limites de la croissance. Mais au lieu de diminuer nos émissions de gaz à effet de serre, nous consommons en moyenne 2 litres de pétrole par jour et par personne. Les eaux vont continuer de monter et la planète de brûler… Quant à la démographie dont l’inertie est telle qu’il faudrait avoir agi beaucoup plus tôt, presque personne n’explique que 8 milliards c’est trop et qu’il n’y plus de place pour des migrants quels qu’ils soient, sauf parqués dans des camps de réfugiés.

J’en arrive à penser que je ne milite pas pour les temps présents, mais pour l’avenir des générations futures. Vous aussi vous pouvez vous engager, par exemple en adhérent à l’association Démographie Responsableou par votre choix personnel et éclairé de fécondité. Et si j’étais un politique en situation de pouvoir, je dirai comme Yves Cochet que bientôt la tâche principale sera, tant faire se peut, de diminuer le nombre de morts face à des crises écologiques qui deviennent extrêmes.

Notre société se base à l’heure actuelle sur nos facultés d’adaptation pour affronter les périls à venir. Il est vrai que lors du pic de la dernière glaciation, il y a environ 21 000 ans, le niveau des océans était 120 mètres plus bas qu’aujourd’hui. Mais nous étions beaucoup beaucoup moins nombreux !

Post scriptum : à mon grand étonnement, les interpellations du public après la conférence n’ont pas porté sur l’incapacité d’accueillir des réfugiés climatiques, mais sur ce qu’on peut dire de la démographie … ou plutôt ce qu’il ne faudrait pas dire !

Réfugié climatique, mais pour aller où ? Lire la suite »

Régime migratoire du XXIe siècle

« Ayons l’audace de regarder devant nous et de construire progressivement la grammaire migratoire du troisième millénaire », s’exclame dans une tribune au MONDE la présidente de France terre d’asile et un franco-persan. Ils croient encore que franchir la Méditerranée est le rêve de toute l’Afrique et que les Européens les attendent les bras ouverts.

Najat Vallaud-Belkacem et Bertrand Badie : « Le débat autour du thème de l’immigration surprend par sa cécité, il faut changer de logiciel, tirer les conséquences d’une mondialisation qui facilite les transports, réduit les distances, augmente la visibilité des lieux plus favorables et plus éloignés : autant de facteurs qui donnent déjà une force inédite à la mobilité humaine… Elle a surtout créé un imaginaire mondialisé qui touche chaque individu : la migration, jadis exceptionnelle, voire transgressive, devient l’avenir du monde. Il faut accepter que la migration soit le principe et non la transgression ; et comprendre que grands sont les avantages à court terme d’une migration rationalisée, pour notre démographie, notre effort productif, le rapprochement des cultures.« 

Le point de vue des écologistes interloqués

JeanMichel : Enchaîner les postulats et les tautologies n’a jamais constitué une démonstration.

BirdGPT : Quel style ampoulé et grandiloquent pour nous vendre finalement le bonheur de la mondialisation libérale. Il faudrait quand même réfléchir aux frottements de l’interpénétration des cultures, voire à leur incompatibilité.

Sodium : Quel sabir délirant et inepte. Fallait bien se mettre à deux pour pondre ça. « La grammaire migratoire »… Aucun mot sur les raisons des migrations qui peuvent être socio-économiques, conflictuelles, écologiques, etc. Autrement dit on simplifie à l’extrême et on injurie les gens en les assimilant à de simples flux sans racines. Un programme loin d’être démocratique sous ses airs dissonants de pipeau de citoyen du monde, on envisage là le troupeau du monde, sans départ ni fin, exploité sur le chemin par les économies et politiques clientélistes, célébré par ces genres d’histrions tartuffes qui ont soigneusement choisis leur sédentarité, eux, et en font rente.

Simka : Pas un mot dans cette tribune sur ce qui cause ces puissantes vagues migratoires : réchauffement climatique, érosion des valeurs démocratiques propice aux coups d’état répressifs, sous développement chronique favorisé par la captation de la rente pétrolière ou gazière au profit d’une élite, recul de l’espérance de vie faute d’une diffusion suffisante des progrès de la médecine, radicalisation religieuse…

Bandera : Les grandes migrations se sont généralement mal terminées pour ceux qui « accueillaient » malgré eux ces migrants : Empire romain, Empire byzantin, Amérindiens…

Hein : « L’avenir du monde », certes, comme le fut la migration des européens vers les divers continents, mais on appelle ça la colonisation ! Ca donne pas envie de réessayer…

JLMUL : C’est pseudo-intellectuels devraient en premier nous expliquer comment éviter le Mrd d’Africains en plus d’ici 2050 ?

Michel SOURROUILLE : Est-ce que Najat Vallaud-Belkacem a un appartement assez grand pour recevoir les millions de réfugiés de tous ordres qui veulent déjà venir habiter chez elle, sans compter les réfugiés climatiques qui vont se compter par dizaines, si ce n’est bientôt par centaines de millions ? Personnellement je suis cosmopolite, citoyen de la Terre, mais aussi écologiste, réaliste, sachant que nous ne devons jamais perdre le sens des limites. Nous sommes 8 milliards, tous les territoires sont saturés d’humains, la France est surpeuplée même si on ne le dit pas. Najat devrait connaître la déclaration des droits de l’homme qui précise que chacun est libre de sortir de son pays, mais qui ne dit pas du tout que les autres pays sont obligés de recevoir les apatrides.

MH : Ce sont bien les socio-démocrates danois qui ont acté la non compatibilité de l’Etat providence et de l’immigration massive.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Migration, la violence est au bout du chemin

extraits : Rappelons expressément que le droit d’asile est réservé aux personnes victimes de persécutions. De nombreuses personnes des pays d’accueil ont le sentiment que leurs préoccupations concernant la radicalisation et la formation de ghettos ne sont pas prises au sérieux. A long terme, cela pourrait conduire les électeurs à se tourner vers l’extrême droite européenne, qui ne tentera de résoudre le problème qu’avec des murs plus hauts et des barbelés, sans aucun égard pour l’aspect humanitaire…

Le modèle danois en matière de non-immigration

extraits : Le Danemark, petit pays nordique de 5,6 millions d’habitants, affiche une des politiques migratoires les plus restrictives d’Europe. Le ministre danois de l’immigration, Kaare Dybvad, un social-démocrate : « Tous les partis de centre droit ou de centre gauche devraient traiter le sujet de l’immigration pour être sûrs qu’on garde le contrôle ». Il a salué en l’Autriche « [son] partenaire le plus ancien dans cette bataille européenne pour changer le système européen d’asile, qui est dysfonctionnel »…

Régime migratoire du XXIe siècle Lire la suite »

La sobriété, ignorée de nos dirigeants

Les dirigeants qui nous mènent au désastre : Sultan Al Jaber, président désigné de la COP28 ; Fatih Birol, directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie ; Francesco La Camera, directeur général de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables ; Ursula von der Leyen,présidente de la Commission européenne. Ils nous disent dans une tribune au MONDE :

« Nous pouvons encore actionner ce qui est, selon nous, l’un des leviers les plus importants pour réduire les émissions : l’accélération du déploiement des énergies renouvelables et l’amélioration de l’efficacité énergétique… En plus de fournir une énergie plus propre et de réduire la demande d’énergie moins propre, les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique apportent de nombreux autres avantages. Elles créent des emplois pérennes… En Afrique, où près de 600 millions d’habitants n’ont pas accès à l’électricité et près d’un milliard n’ont pas accès à la cuisson propre, l’abondance de ressources renouvelables apporte des perspectives plus favorables et permettra d’offrir à tous un accès fiable et économique à l’énergie d’ici à 2030… »

Le point de vue des écologistes ulcérés

Vous avez bien lu, rien sur la sobriété, rien sur la non-utilisation des énergies fossiles pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Il ne s’agit plus de décarboner l’économie (sauf pour les petits états insulaires) mais d’ajouter aux énergies fossiles les ENRs !! C’est l’addition des sources d’énergies qui est proposée, comme c’est le cas depuis des décennies. Notons que Sultan Al Jaber est avant tout le PDG du groupe Abu Dhabi National Oil Company, le criminel est aussi membre du jury qui le juge !

Ajoutons qu’une énergie « propre », cela n’existe pas. Les dirigeants qui osent proférer de telles inepties sont soit des ignorants, soit des imposteurs. La définition de l’énergie c’est « la quantification de la transformation de l’environnement ». Donc, qui dit « transformation » dit, grosso modo, destruction de la planète. Avec de tels discours, favorisant l’écologie de marché et le solutionnisme technologique, le monde court à sa perte. Seule solution : arrêter de produire et donc se serrer la ceinture.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

E. Macron invente la « sobriété raisonnable » !! (2023)

extraits : En visite au Salon du Bourget, le chef de l’État affirme qu’il faut distinguer une sobriété « bien organisée, non punitive », d’une sobriété « punitive » : « La première serait comprise par tous et raisonnable, tout le monde fait des efforts qui permettent de faire des économies d’énergies. L’autre en viendrait à dire « il faut tout arrêter, et il faut renoncer à la croissance. Je ne la crois pas raisonnable. Nous qui sommes en déficit, comment voulez-vous qu’on finance notre modèle social si on ne crée plus de richesses ? 

Efficacité énergétique et économies d’énergie (2020)

extraits : Une confusion est trop souvent entretenue entre « efficacité énergétique » et « économies d’énergie ». L’efficacité renvoie à la performance de l’équipement, la sobriété renvoie à l’intelligence de l’usage. Si on isole parfaitement une maison pour économiser l’énergie mais qu’on en profite pour vivre avec quelques degrés de plus, il n’y aura pas de transition énergétique ; c’est l’effet rebond. La sobriété, c’est au contraire rompre avec la facilité, c’est le contraire de l’ébriété énergétique. En clair, cela veut dire limiter nos besoins à l’essentiel et ne pas trop compter sur la technique et l’innovation…

Transition énergétique, un oxymore de plus (2020)

extraits : La « transition » énergétique  n’a pas eu lieu, elle n’aura jamais lieu, la croissance record des renouvelables ne fait rien à l’affaire. Du point de vue des écologistes, il faut parler de « rupture » d’avec la société thermo-industrielle, pas de molle transformation progressive. Le nucléaire n’a pas remplacé le gaz qui n’a pas remplacé le pétrole qui n’a remplacé le charbon qui n’a pas remplacé le bois. Nous vivons sur une hypothèse (la substitution) qui n’a pas raison d’être si nous ne devenons pas plus frugaux…

Notre défi, 100 % de sobriété énergétique en 2050 (2017)

extraits : Selon le scénario Négawatt de 100 % d’énergie renouvelable en 2050, le défi le plus difficile à surmonter est la réduction de la consommation, qui suppose des évolutions sociétales drastiques et des réorganisations industrielles extraordinaires. Notons que la sobriété énergétique est totalement absente des différents programmes des présidentiables 2017. Difficile pour un politique d’expliquer à ses électeurs qu’ils vont devoir se serrer la ceinture, prendre moins souvent la voiture, aller moins loin en vacances et se chauffer modérément en hiver. Il faudrait que chacun d’entre nous établisse une hiérarchie qui passe des besoins vitaux aux essentiels, puis indispensables, utiles, convenables, accessoires, futiles, extravagants et inacceptables. Chacun devrait se livrer à l’exercice en famille ou au travail, de façon à prendre conscience de l’impact de tel ou tel achat ou comportement. Il s’agit de faire jouer à plein ce qui est la contre-partie indissociable de notre liberté : notre responsabilité !…

efficacité énergétique contre limitation des besoins (2013)

extraits : Sobriété, un concept central de la pensée de l’association négaWatt, qui propose de « s’interroger sur nos besoins » et de faire la part entre ce qui est « utile » et ce qui est « futile »… Faut-il imposer au particulier la rénovation thermique de son logement ? Oui, estime le Comité de liaison énergies renouvelables (CLER), car on « n’a pas le choix de faire ou de ne pas faire » lorsqu’il y a un gisement considérable d’économies d’énergie. Non, rétorquent les syndicats FO et CGT, en mettant en avant le pouvoir d’achat…

La sobriété, ignorée de nos dirigeants Lire la suite »