Législatives, dette monétaire / dette écologique
Une dette monétaire n’est qu’un bout de papier sur lequel il est écrit qu’il faudrait (peut-être) rembourser une personne ou une institution un jour ou l’autre (après rééchelonnement). Par contre une dette écologique ne peut se rembourser quand on a déjà dilapidé une partie du capital biophysique de la Terre. Nous avons besoin de 1,7 planètes pour maintenir notre niveau de vie actuel, ce qui est impossible dans la durée puisque nous n’avons qu’une seule planète. La préoccupation actuelle par rapport à l’endettement financier exorbitant de la France est certes un élément à prendre en compte lors des législatives du 30 juin prochain, encore ne faudrait-il pas passer complètement sous silence l’urgence écologique.
éditorial du MONDE : La France affiche un déficit public de 5,5 % du PIB, devra emprunter en 2024 près de 300 milliards d’euros sur les marchés financiers, la dette totale s’élève à 3 200 milliards, avec une charge des intérêts dépassant 52 milliards chaque année. Le débat devrait porter sur l’ampleur des économies à trouver pour le budget 2025 qui s’annonce périlleux à boucler… or la perspective des élections législatives et d’un changement potentiel de majorité a totalement désinhibé les partis politiques sur le contexte budgétaire. Leurs programmes de dépenses, dont l’unité de mesure est la centaine de milliards d’euros, ne sont pas financés. La Commission européenne a joué les trouble-fêtes, mercredi 19 juin, en annonçant son intention d’ouvrir une procédure pour déficit excessif à l’encontre de la France. L’extrême droite se trouve prise au piège de ses postures confortables adoptées ces dernières années, lorsque le pouvoir semblait une hypothèse lointaine. La relance keynésienne du Nouveau Front populaire pose également question. Quant à la majorité présidentielle, qui, depuis des mois, assure que le « quoi qu’il en coûte » est terminé et que l’heure est aux économies, elle trouve encore, avec cette élection, le moyen de proposer de nouvelles dépenses. Ces dépenses sans limites révèlent une incapacité à penser l’action politique en dehors d’un « toujours plus » qui, d’évidence, a échoué à rendre le pays plus prospère et les Français plus heureux. Cette France hors-sol ne peut que nourrir la frustration et la rancœur.
Le point de vue des écologistes économes
Michel SOURROUILLE : L’histoire humaine aux temps de l’économie souveraine est une impasse tragique qui ne fait que repasser les mêmes plats pour aboutir à un krach financier et/ou des affrontements militaires sans fins. Et surtout n’oublions pas que tous ces riches qui vivent à crédit, c’est aussi NOUS en France, toutes les personnes qui possèdent une voiture personnel (la classe globale).Tous les citoyens qui vivent à l’occidentale ont un pouvoir d’achat qui se paye au détriment du capital naturel, mais quand il n’y aura plus de pétrole tout en conservant le réchauffement climatique, on s’apercevra alors, mais un peu trop tard, que l’argent ne se mange pas.
H.M : Je vais rappeler quelques chiffres. On est à 57% du PIB en dépense publique et 46% du PIB en impôt (record du monde!). On a un budget retraite à 14% du PIB et santé à 13% du PIB (record du monde!).On a 60% de la population qui est bénéficiaire nette de la distribution élargie et cela augmente d’années en années. Donc une minorité de plus en plus faible finance tout le monde.
Raoul Radis : Hélas, ce genre d’évidences n’a aucun impact sur l’électeur RN qui ne voit que la baisse du prix de l’essence, ni sur l’électeur NFP qui ne voit que l’augmentation de son salaire et de ses allocations. Mais pas d’inquiétude, tout est financé, au choix, par le sort réservé aux Arabes/Noirs ou par le sort réservé aux riches…
le sceptique : L’attitude des 3 principaux blocs montre que nous allons vers une crise de régime, parce que quasiment toutes les élites politico-administratives sont désormais incapables de tenir un discours de vérité, elles sont concentrées sur la survie à court terme d’un système qui n’a déjà plus les moyens d’acheter les fidélités de ses clientèles.
Demokratos : » Mon ennemi, c’est la finance ! « , disait François Hollande … En 2024, ils s’exclament tous en cœur « notre ennemi, c’est la bonne gestion ».
Jacques Py : Un des programmes politiciens a t-il proposé de diminuer la place de la publicité dans nos vies ? La surconsommation, les méfaits de la tentation consumériste, et au delà et surtout la vente de nos cerveaux à cette organisation destructrice de notre liberté et libre arbitre. La publicité est l’obscénité la plus prégnante de notre présent. Personne pour la nommer pour ce qu’elle est, notre degré d’aliénation est tel qu’il n’y a personne pour le dire, pas même les écologistes pour qui ce devrait être pourtant un sujet central.
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Dette monétaire et dette écologique, BOUM (2024)
extraits : Il n’y a pas que la France qui soit endettée. En 2013, la dette publique des USA était déjà de seize mille milliards de dollars. En mai 2023, on la retrouve à 31 381 milliards de dollars ! Bientôt la crise finale ! Si le krach boursier du type 1929 n’a pas lieu dans le jours qui viennent, de toute façon il aura lieu bientôt, entraînant son lot de faillites en chaîne et de chômage de masse dans un contexte géopolitique et écologique qui multiplie déjà les risques de déflagrations. Il n’y a pas que la dette financière, il y a la dette écologique. L’économie libérale nous mène d’autant plus à la ruine que la planète a été tellement pillée par nos politiques croissancistes antérieures qu’il n’y a plus assez de ressources naturelles pour envisager un rebond économique quel qu’il soit. La finance va mal et notre milieu de vie encore plus mal, on ne s’en sortira pas par plus d’endettement, mais par des efforts surhumains… Nous sommes en état de guerre, de guerre contre la planète ; la question monétaire est secondaire par rapport à la question des ressources physiques. Bien plus, tout ce que nous avons imaginé antérieurement pour sortir de la crise financière (remettre en route la machine à créer de la monnaie dans les banques) ne servira qu’à mieux préparer la prochaine grande crise.
post-covid, dette économique/dette écologique (2020)
extraits : On oublie un paramètre incontournable, la dette écologique se rajoute à la dette monétaire. Le fait de puiser davantage que la part renouvelable des ressources naturelles au sein d’un écosystème à l’équilibre délicat crée une dette écologique. Le créancier, c’est celui qui prête le capital emprunté. Pour le capital naturel, le créancier est donc la Terre, ou la biosphère ou la nature, peu importe le nom. D’où une dette écologique des humains envers la Terre. Le fait par exemple de pêcher une espèce de poisson plus que ce qui permet son renouvellement est bien un découvert vis-à-vis des richesses de la mer. Ce découvert, on est normalement obligé de l’acquitter, par exemple en fixant un moratoire sur la pêche, sinon nos contemporains et successeurs seront appauvris. C’est comme si on avait brûlé notre maison… plus d’héritage possible ! Ce n’est pas parce qu’on remplira des brouettes de papier-monnaie qu’on évitera le fait qu’on vit déjà à crédit par rapport aux ressources naturelles comme l’indique l’empreinte écologique. Une seule solution, en finir avec les distributions d’argent gratuit aux États, aux entreprises et aux particuliers ; place à une politique d’austérité, de sobriété partagée, de condamnation des inégalités criantes ou ordinaires…
Définitions de la dette écologique (2012)
extraits : La dette économique est une somme d’argent due à un créancier. En termes simples, le créancier, c’est celui qui prête le capital emprunté. Pour le capital naturel, le créancier est donc la Terre, ou la biosphère ou la nature, peu importe le nom. D’où une dette écologique des humains envers la Terre. Le fait par exemple de pêcher une espèce de poisson plus que ce qui permet son renouvellement est bien un découvert vis-à-vis des richesses de la mer. Ce découvert, on est normalement obligé de l’acquitter, par exemple en fixant un moratoire sur la pêche, sinon nos contemporains et successeurs seront appauvris. C’est comme si on avait brûlé notre maison… plus d’héritage possible ! On peut toujours refuser de rendre l’argent à l’oligarchie financière qui vit « au détriment des peuples ». Il n’en est pas de même avec la dette écologique : les richesses non renouvelables prêtées par la biosphère ont été définitivement dilapidées par les peuples qui vivent à l’occidentale.
dette écologique (2007)
extraits : Au Sommet de la Terre qui s’est tenu à Rio en 1992, la plupart des pays pauvres de la planète ont signé la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique. Cette convention prenait l’année 1990 comme « année zéro », autrement dit cela signifiait que l’on ne ferait aucune reconstitution du patrimoine des réserves mondiales de combustibles fossiles pillées auparavant depuis des décennies. Donc, d’un trait de plume, on effaçait la dette écologique des pays riches. Rien que pour donner la mesure des inégalités actuelles, rappelons qu’entre le repas du soir pour le Nouvel An et le 2 janvier, une famille américaine aura déjà consommé, par personne, l’équivalent en combustible fossiles des besoins d’une famille tanzanienne pour toute l’année !
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