politique

Jadot présidentiable ? Autopsie d’un échec

Une stratégie peu lisible avec un candidat qui souffre « d’un déficit majeur de notoriété et d’image ». Yannick Jadot a privilégié une « incarnation sérieuse toute entière tournée vers la crédibilité », alors même que « la présidentielle exige une bonne dose de différenciation et un zeste raisonnable de provocation ». En clair, Yannick Jadot a cheminé sur « un positionnement trop peu disruptif ».

Lire, 2022, Yannick Jadot est-il présidentiable ? (1er avril 2022)

Denis Pingaud (ancien conseiller du candidat écologiste ) : son programme de présidentiable apparaît trop conventionnel, son pouvoir d’attraction s’en ressent. Jadot a voulu tellement “faire président” qu’il a même été amené à prendre une décision ridicule. Des membres de son entourage l’invitent à mettre la cravate, comme si la question était de draguer à la marge un électorat soucieux de code vestimentaire ! La question écolo est tellement importante, et le projet écolo a tellement d’ennemis, qu’il était nécessaire au contraire d’introduire des questions qui font débat. Il n’y en a pas eu. Sur le nucléaire, au lieu de marquer les esprits en revendiquant publiquement une sorte d’aggiornamento, il manie une rhétorique très défensive ; il affirme que le sujet devrait être traité de manière pragmatique. Il manque ainsi l’effet de surprise. Il s’interdit également d’employer le mot « décroissance », ce qui a l’inconvénient de rendre le récit moins radical et moins passionnant. Fin 2021, alors que la campagne, déjà, piétine, une enquête qualitative est commandée à un institut de sondage. Le diagnostic est implacable : « Trop sérieux, trop classique, trop scolaire, Yannick Jadot a du mal à donner sens à son propos, à relier l’infiniment grand de l’enjeu climatique à l’infiniment petit des engagements quotidiens pour l’environnement. Jugé sympathique, sincère et engagé, il est considéré comme trop peu charismatique et sans l’envergure suffisante pour briguer un mandat de président. »

Quelques remarques complémentaires

YDC : L’échec de Jadot est à relier à ceux de Hidalgo et de Pécresse. On peut dresser la liste de leurs erreurs et de leurs insuffisances mais il est difficile de croire que Le Pen et Mélenchon sont plus sérieux ou plus crédibles. L’époque, sans doute, est à l’outrance et à l’esbroufe.

Electron : Les candidats de gauche un peu sérieux n’ont eu aucune chance face à la machine à promesses et à simplification du lider maximo. Ce denier a conduit toute la gauche dans une impasse.

miliajc : Face a la montée fulgurante des extrêmes droite, pour la première fois de ma vie je n’ai pas voté écolo.

Brigitte Vuitton : Oui, il y a le mode de scrutin qui crée le vote utile, mais aussi un parti de bras cassés.

Matteo S : Dit autrement l’écologie est quelque chose de trop sérieux pour être confiée aux militants radicaux écologistes, surtout quand elle est trollée par des militants d’extrême-gauche façon Sandrine Rousseau, Éric Piolle ou Alice Coffin. L’écologie est un enjeu partagé par tous les partis politiques, certes avec des objectifs plus forts pour les uns que pour les autres, donc le sujet n’est plus assez différenciant. Si on adopte des postures trop radicales, on fait fuir la grande majorité des électeurs qui ne veulent pas être pas dirigés par des illuminés au nom d’une cause transcendante.

G RICH : Si les écologistes faisaient de l’écologie au lieu de gauchisme archaïsant, ils seraient mieux entendus des Français.

travailleur du 93 : Jadot avait sans doute les défauts évoqués ici (trop sérieux, trop solitaire, pas assez démago) mais il a surtout été victime d’un contexte:
– il a cherché à englober Rousseau avec lui alors qu’elle roulait clairement pour Mélenchon. En coupant les ponts dès le départ
avec le « woke », il aurait pu faire mieux, mais il aurait alors fracturé son parti. Résultat, EELV rejoint NUPES et la fracture se fait maintenant.
– l’effet « vote utile » de Mélenchon a tout écrasé dans les 15 derniers jours à gauche-ceux là même qui sont décisifs. Les sondages ont joué à plein pour que chaque camp se rallie à celui qui parait le mieux placé, favorisant ainsi Mélenchon, Macron et Le Pen.
– le parti EELV a effectivement des carences : ses militants sont trop déconnectés de la majorité de la population, ce qui rend difficile une présidentielle.

Lire, Connaître Yannick Jadot, présidentiable 2022 (8 juin 2020)

Lire, Yannick Jadot, une présidentielle au rabais (29 septembre 2021)

Lire, Yannick Jadot, un tempérament de perdant (11 avril 2022)

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Nous avons TROIS ministres de l’écologie !!!

Élisabeth Borne, « Première ministre », en charge aussi de la planification écologique.

Amélie de Montchalin, Ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires.

Agnès Pannier-Runacher, Ministre de la transition énergétique.

Le nombre fera-t-il le poids ou l’éparpillement fatal des responsabilités? Aurons-nous une écologie de la rupture ou du simple greenwashing ? Le parcours intellectuel de ces femmes nous donne quelques pistes. Nous avons bien affaire à des managers, surtout doués pour les affaires du présent au détriment des générations futures. Et certainement pas des écolos de conviction quand on a été formaté par les Grandes Écoles.

– Élisabeth Borne, Polytechnique, Ingénieure générale des ponts et chaussées, Master of Business Administration (MBA).

– Amélie de Montchalin, HEC Paris, master en administration publique à Harvard Kennedy School.

– Agnès Pannier-Runacher, diplômée de l’ENA et d’HEC.

Lire, Élisabeth Borne sera-telle bornée ou bien née

Quelques indications supplémentaires. On cherche vainement dans les profils de carrière un soupçon d’intérêt quant à l’urgence écologique.

– Amélie de Montchalin est considérée comme une libérale pragmatique versée en politique, dans l’ombre de Valérie Pécresse dès 2005 et élue députée de La République en marche en 2017, et nommée au ministère de la transformation et de la fonction publiques en juillet 2020.

– Agnès Pannier-Runacher, inspectrice des finances est nommée e n2018 secrétaire d’État auprès du ministre de l’économie et des finances, puis promue ministre déléguée chargée de l’industrie en 2020.

Quelques commentaires que nous faisons nôtre

Cytram : Le Syndicat des Fabricants de Peinture Verte a accueilli favorablement cette nomination. « Avec Amélie de Montchalin, la filière va pouvoir croitre et se diversifier, c’est une très bonne nouvelle », assurait cet après-midi au Monde le secrétaire général du SFPV.

Antispécisme : Quelles sont les actions concrètes pour la défense de l’environnement de ces dames ? Difficile de croire à la moindre conviction écologique chez ces gens-. Pour des managers formés au commerce, cela reste assez basique, tout problème n’est qu’un problème excel et tout se résout par l’entreprise et jamais par la sobriété). Le libalisem politique triomphe toujours, mise en concurrence, appât du gain, lutte contre les « coûts » sociaux et environnementaux, croyance au Dieu technologie. Quand Macron disait que son prochain quinquennat serait écologique ou ne serait pas, il fallait juste comprendre que son prochain quinquennat serait libéral ou ne serait pas. Simple à décoder.

Tagada : Agnès Pannier Runacher est la personne qui, en charge de la loi ASAP, a fait passer à la hussarde l’article 15 de cette même loi qui avait pour but, en simplifiant les procédures administratives, de réduire l’expression et l’influence du débat citoyen.

Effe : Ne pas confier la responsabilité de la transition écologique et de la transition énergétique au même ministère ne me semble pas être une démarche d’efficacité maximale.

Anonyme671 : En phase avec la politique climatique du gouvernement, il y a désormais une ministre qui nous dira de mettre des chapeaux et de la crème solaire quand il fait trop chaud.

Francis.C : Au moins, c’est clair : un beau trio à l’écologie sans aucune compétence particulière ni affinité, qui sera en charge de s’agiter et de trouver des mesures symboliques, et de ne surtout rien faire sur le fond.

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Élisabeth Borne sera-telle bornée ou bien née

De l’architecture ministérielle autour d’elle, on ne sait encore rien, donc on va vers l’improvisation totale. Par exemple le ministre de l’agriculture restera-t-il le suppôt de la FNSEA ? La probabilité semble forte que soit créé un secrétariat général de la planification écologique directement sous la responsabilité de Matignon. Mais qu’a fait François Bayrou nommé par Macron « Haut commissaire au plan »  en septembre 2020 ? Rien ! Si l’énergie prend son indépendance par rapport à la transition écologique, alors on fait marcher l’écologie sur une seule jambe, et on ne sait même pas laquelle ! Si la « planification » se voit déclinée au plus près des territoires, cela voudra dire que l’État central se débarrasse du bébé, ce sera la faute des autres si rien ne se fait. Élisabeth Borne refuse comme tout croissanciste profond de rompre avec une vision négative de la transition, ce que d’autres appellent « écologie punitive » : “il faut arrêter de manger de la viande”, etc. Or la gravité des menaces exige une rupture écologique bien plus qu’une douce transition.

La question principale demeure : Jupiter Macron lui donnera-t-il les moyens ? Pendant son premier quinquennat, les ministres de l’écologie perdaient presque systématiquement l’arbitrage de Matignon, qui décidait in fine dans le sens voulu par le président. Un premier ministre vraiment écolo et libre de ses actes, on n’y croit pas encore…

Lire, 2027, premier ministre ET écologiste

Quelques réactions à la nomination de Borne

Another : J’ai un peu de mal à comprendre. Il me semble évident que dans un mois et demi, Mme Borne aura été une première ministre éphémère après le triomphe à venir de la NUPES et par conséquent l’accession à Matignon de Jean-Luc Mélenchon. Six semaines, ce n’est pas si long. Même Julien Bayou peut attendre.

UnQuidam : Le problème c’est le chef, Hulot était « ministre d’État » numéro 2 du gouvernement, mais sans pouvoir ni moyen, les arbitrages en agriculture aux ordres de la FNSEA. Depuis la déclaration solennelle de Macron le recul écologique se poursuit.

Led : On peut être rassuré. Élisabeth va : – Supprimer la FNSEA et interdire l’agriculture productiviste – Revenir sur les directives européennes qui permettent de pécher à tort et à travers – Interdire le glyphosate – …. Elle commence quand ?

Lorange : Sans les écolos qui alertent depuis 50 ans, nous ne serions même pas au courant de l’état désespéré de notre planète ! Pour mémoire les partis écologistes appuient leurs programme sur des études scientifiques. Alors les polytechniciens qui résoudraient seuls et par miracle le problème…

Le paraméen : Macron comme Borne pensent que les techno-sciences solutionneront la question existentielle du réchauffement climatique. Il n’est pas pour eux question de remettre en cause d’un seul iota le modèle de croissance. Cette conviction est dans leurs »gènes « , structure leur pensée et donc leur action. Donc nous savons déjà qu’à 5 années d’inaction sur le réchauffement climatique et ses conséquences (sauf pour définir des objectifs jamais atteints, la France est championne dans ce domaine) succéderont 5 années de faux-semblants, de mesures homéopathiques, de conventions, réunions et autres consultations bidons. Sarkozy, Hollande et Macron ne rendront jamais des comptes à mes enfants et à mes petits enfants qui connaîtront l’enfer sur Terre.

Francis Baque : Les espèces qui nous succéderont seront mieux adaptées aux écarts de température. A l’échelle du temps galactique, nos opinions ont bien peu d’importance. Pour le moment, je pense qu’avec mon SUV climatisé électrique, je me moque éperdument du changement climatique, d’autant que comme la mer sera plus chaude en Bretagne, ce sera tout bon pour le tourisme. Et nous devons nous précipiter pour manger le dernier poisson sauvage et brûler la dernière goutte de pétrole, en attendant de voir le lierre envahir les tours de no s centrales arrêtées faute de matière fissile.

Ilconte : Le bilan du quinquennat qui s’est achevé est à porter au passif du président réélu, très à l’aise dans le discours, mais pauvre en actes significatifs répondant aux enjeux écologiques. La loi « Climat et résilience » est tellement timide en termes d’objectifs et de déploiement de mesures concrètes que peu de gens l’inscrivent au crédit des macronistes. Même l’Autorité environnementale, insoupçonnable de radicalisme, a pointé les insuffisances, le retard de la France dans ces domaines. De plus, moults rapports (GIEC, Conseil d’analyse économique, France Stratégie, ADEME, etc) recommandent d’entamer véritablement le virage vers la transition écologique avec des perspectives de développement économique. Elisabeth Borne, « technocrate » reconnue, serait-elle plus crédible que le président qui l’a choisie alors que son passage au ministère de l’écologie n’a pas laissé de résultats tangibles? Le doute l’emporte.

le sceptique : Le candidat officiel de l’écologie fait 4,5%. Mélenchon a davantage parler de l’institutionnel et du social. Macron n’a parlé d’écologie que par opportunisme entre les deux tours. La question climatique relève au premier chef de la capacité industrielle, financière et technologique à éviter des émissions carbone et à les capturer. Il faut remplacer une infrastructure fossile nationale et mondiale, ce qui est un enjeu à 100.000 milliards $ aussi énorme que la révolution industrielle fossile.

les carottes sont cuites : De toute façon, je ne vois pas comment arrêter la cocote minute sans les efforts des 65 millions de Français et alors que la population augmente d une manière délirante en dessous de la méditerranée...

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Élisabeth Borne, une premier ministre écolo ?

Polytechnique, ingénieure des eaux et forêts, Elisabeth Borne intègre le ministère de l’Équipement dès 1987, c’est une technocrate. Cabinet de Lionel Jospin en 1987, directrice de cabinet de Ségolène Royal en 2014-2015, puis à la tête de la RATP, c’est une politicienne qui monte. Bourreau de travail (dernier mail à 2 heures, premier avant 7 heures), réforme de la SNCF au pas de charge en juillet 2018, ministre des transports et de la fermeture des petites lignes, elle ne fait pas de cadeau. Elle a été ministre de la transition social-écologique en juillet 2019. Devenue premier ministre le 16 mai 2022 par la grâce de Jupiter, va-t-elle être plus performante que lors de son passage de simple ministre de l’écologie ? On en doute. Voici ce que nous écrivions sur ce blog biosphere le 12 juillet 2020.

Elisabeth Borne, les petits pas de l’écologie

Le passage à la tête du ministère de la transition écologique et solidaire d’Elisabeth Borne aura duré moins d’un an. Pas plus que ses prédécesseurs l’ancienne ministre n’a réussi à mettre la protection de l’environnement au cœur des décisions du gouvernement. L’avancée des politiques écologiques dépend d’abord des capacités à gagner des arbitrages en réunions interministérielles, et de la confrontation avec des ministères toujours puissants, comme celui de l’économie ou celui de l’agriculture. Il est donc évident que ce ministère est d’une instabilité chronique et renvoie aux choix du président de la République et du premier ministre. Le premier de nos ministres de l’écologie, est nommé en janvier 1971 « délégué à la Protection de la nature et de l’Environnement ». Dans son livre-témoignage, « Le ministère de l’impossible » (Calmann-Lévy, 1975), Robert Poujade s’appuyait sur sa propre expérience pour montrer l’impossibilité d’une politique écologique au sein d’un gouvernement obnubilé par le PIB. « C’est intéressant, votre ministère. Il ne devrait rien coûter à l’Etat », entend-il dès son arrivée. « Vous n’aurez pas beaucoup de moyens. Vous aurez peu d’action très directe sur les choses. » prévient le président de la République Pompidou ! Depuis 50 ans, on constate que la situation n’a pas beaucoup évolué, et Nicolas Hulot a du démissionner du ministère de l’impossible. La nouvelle ministre, Barbara Pompili, a donc de fortes chances d’être virée par Castex si elle fait bien son boulot… Voici un bilan du ministère Borne :

Quelques semaines après son arrivée, à la mi-septembre 2019, Elisabeth Borne avait signé une lettre au PDG d’EDF qui lui donnait une feuille de route pour envisager la construction de six nouveaux réacteurs EPR. Elisabeth Borne a voulu mettre l’accent sur la rénovation énergétique, mais elle n’a pas pu aller très loin, ses marges de manœuvre ayant été très réduites. Pas plus que ses prédécesseurs Elisabeth Borne n’aura infléchi la politique du gouvernement en matière de lutte contre la pollution de l’air. Elisabeth Borne a organisé une consultation publique sur la question sensible des distances minimales à respecter entre aires de traitement et habitations. On réclamait au moins 150 mètres, son décret a retenu des distances de trois, cinq, dix, voire très exceptionnellement vingt mètres. Elisabeth Borne a transféré aux préfets de nouveaux pouvoirs de décision, ce qui a affaiblit le droit environnemental. Enfin, Elisabeth Borne a été en retrait sur la scène internationale, déléguant à sa secrétaire d’État, Brune Poirson, une grosse partie du travail et de la représentation en matière de négociations climatiques (COP, etc.). Pour conclure, Elisabeth Borne ne pouvait pas mieux faire que ses prédécesseurs au ministère de l’impossible.

Voici nos articles antérieurs sur ce blog biosphere :

17 juillet 2019, Elisabeth Borne, l’écologie à la peine

5 septembre 2018, de Rugy ministre de l’écologie, l’ambition au pouvoir

31 août 2018, Nicolas Hulot vivait au ministère de l’impossible

19 mai 2017, Si le 1er ministre n’est pas écolo, il y aura blocage

16 novembre 2014, Etre ministre de l’écologie, une mission impossible

29 avril 2014, Ségolène Royal, une ministre de l’écologie incompétente

14 septembre 2013, un métier à haut risque, ministre de l’écologie

24 juin 2012, éviction de la ministre de l’écologie, un PS anti-écolo

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Hommage à ta résistance, Anna Politkovskaïa

Le témoignage ci-dessous ne vient pas d’une écologiste. Mais il est intemporel, il montre que notre servitude vient d’abord de nous-mêmes et qu’il nous faut résister. Combien de militants pour un monde meilleur sont morts au combat ou emprisonnés, pensez à eux, agissez comme eux, soyez journaliste radical, lanceur d’alerte, casseur de pub, désobéissant, écoutant votre propre raison et pas celle des puissants... La Russie, c’est nous aussi.

Anna Politkovskaïa en 2004 : « Les valets souriront servilement, tous des petits gradés du KGB ayant reçu leurs postes importants sous Poutine, ils se mettront au garde à vous… Mais je constate que les responsables de tout ce qui se passe, c’est nous. Nous d’abord. Pas Poutine. Notre attitude vis-à-vis de Poutine, qui se moque cyniquement de la Russie, notre attitude, qui se limite à des « bavardages de cuisine », a permis à Poutine de transformer sans entrave la Russie. L’apathie dont fait preuve la société est incommensurable. Et elle est une indulgence pour Poutine pour les années à venir. Nous avons réagi à ses actions et à ses discours non seulement avec mollesse, mais avec peur. Et cette peur qui est la nôtre, nous l’avons montrée aux tchékistes, enracinés dans le pouvoir. Et cela n’a fait que renforcer leur désir de nous traiter comme du bétail.Pour le tchékiste soviétique, notre peur, c’est du miel. Il n’y a pas de meilleur cadeau pour lui que de voir trembler les foules, qu’il doit soumettre à sa volonté. (…)

Poutine a plus d’une fois montré en public qu’il ne comprend pas en principe ce qu’est une discussion. Surtout une discussion politique. Selon Poutine, un subordonné ne doit pas discuter avec son supérieur. Un subordonné qui se le permet est un ennemi. C’est pourquoi dès qu’on n’est pas d’accord avec lui, Poutine exige catégoriquement d’« arrêter l’hystérie ». C’est ce qui explique son refus des débats préélectoraux, il n’en est pas capable, il ne sait pas mener un dialogue. Il est exclusivement un « monologueur ». Selon le modèle militaire, tant qu’on est un inférieur on est obligé de se taire, mais une fois devenu un supérieur, on peut se contenter de monologuer et tous les « subordonnés » sont obligés de faire semblant d’être d’accord.

Pourquoi ai-je pris Poutine en grippe ? Pour tout cela. Pour sa nature criminelle. Pour son cynisme. Son racisme. Pour la guerre éternelle. Pour le mensonge. Je ne l’aime pas parce qu’il n’aime pas les êtres humains. Il ne nous supporte pas. Il nous méprise. Il nous considère comme un simple moyen pour lui, et rien de plus. Le moyen d’atteindre ses objectifs personnels de pouvoir. C’est pourquoi il peut faire de nous tout ce qu’il veut, jouer à sa guise. Nous exterminer selon son caprice. Nous ne sommes rien. Et lui, bien qu’étant accidentellement monté si haut, il est maintenant notre tsar et notre dieu ; nous devons l’adorer et le craindre.

En Russie, il y a déjà eu des dirigeants avec une vision du monde semblable. Ce qui a conduit à des situations tragiques. A des bains de sang. »

NB : Anna Politkovskaïa, journaliste, a été assassinée le 7 octobre 2006 dans le hall de son immeuble à Moscou pour ses combats pour la vérité sur le « génocide » tchétchène et la liberté de la presse.

Lire, Transgressons une légalité écocidaire !

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Le NUPES, un accord de dupes ?

Les candidatures aux législatives de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale (NUPES) font des mécontents. Normal, même à l’intérieur d’un même parti, la répartition des postes entraînent des drames. Ce n’est pas important. Ce qui compte, c’est cette union entre écologistes, socialistes, communistes et gauche radicale, Certes cela peut être le début d’une cacophonie ingérable, même si Mélenchon se prenait pour Dieu. Mais c’est aussi l’espoir que les déterminants socio-écologiques l’emportent contre la vulgate libérale du croissancisme de marché. Personnellement j’ai testé presque tous les partis. Vote régulier pour le candidat le plus écolo à toutes les élections depuis 1974, encarté chez les Verts, dix ans au PS, on a même failli avoir un parti social-écologique en 2005, retour par EELV et ses féministes exacerbées vers 2011, trois mois chez les macronistes débutants, peut-être que Nicolas Hulot aurait pu faire quelque chose en 2017, la coopérative EELV c’était à essayer…. Aujourd’hui je suis au seul mouvement qui prône la décroissance, Génération Ecologie, mais trop vieux pour y militer. Il n’empêche que je crois toujours que le XXIe siècle sera écolo ou ne sera pas. Et que tous les mouvements qui vont dans le sens d’une rupture avec le système productiviste dominant, cela ma va. Alors votons NUPES puisque, de toute façon, on nous offre le choix d’une alliance multi-formes. Et pour savoir si cela se transforme en journées de dupes, on verra bien…

Michel SOURROUILLE

Service politique du MONDE : La Nouvelle Union populaire écologique et sociale a lancé sa campagne, le 7 mai 2022 à Aubervilliers. Jean-Luc Mélenchon : « Nous sommes en train d’écrire une page de l’histoire politique de la France… Nous voulons construire une société d’entraide. Une société d’harmonie des êtres humains entre eux et avec la nature. C’est le contraire de la société de sauvages où tout le monde est le concurrent de tout le monde. » Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure : « Plutôt que de dire aux socialistes “vous êtes des traîtres”, allez leur dire “on a compris qu’on pouvait être ensemble” ». « Les réformes heureuses sont à portée de main, c’est ça l’événement de la journée ! », s’est d’emblée exclamé Fabien Roussel. Quant à l’écologiste Julien Bayou, il estime par cette alliance que « le non et le oui au référendum de 2005 sur l’Europe sont réconciliés. »

Commentaires

Mam : Cher droitistes, Mélenchon était annoncé à 8% en novembre 2021. Cinq mois plus tard, il a obtenu 22% des suffrages exprimés. Il y a peu, quelques semaines tout au plus, la droite macroniste et l’extrême droite théorisaient encore la fin de la gauche. Et voilà les écologistes, les socialistes, les communistes, les insoumis unis autour d’un programme de rupture avec le le macronisme et largement en tête dans les intentions de vote au premier tour. Chouinez, si cela vous soulage, mais soyez bien certains que nous mettrons tout en œuvre (et je vous jure que nous savons y faire ) pour que la Nupes gagne les législatives et mette en œuvre son projet.

EmN : Tout le monde a appelé à l’union de la gauche pour la présidentielle. Les candidats l’ont tous refusés ou presque mettant en avant leurs différences et oppositions avec des commentaires parfois violents. Maintenant c’est la grande union. Tout est beau ,tout est gentil.

Citizen Kane : Il y’a quelque chose qui n’a visiblement pas été envisagé….où sont les réserves de voix pour NUPES ?? après avoir fait le plein au 1er tour des législatives dans le cadre de duel NUPES / LREM, NUPES n’aura aucune réserve de voix pour le second tour à la différence de LREM qui peut compter sur LR et meme sur le RN. NUPES va sans doute être présent dans 300 circonscriptions au second tour mais faute de réserves de voix il aura entre 80 et 100 députés pas plus ! Essentiellement grâce aux rares duels NUPES/ RN.

Carosuede : Mais il y aura quantité de triangulaires, voire de quadrangulaires, pour les seconds tours (car tous les candidats ayant fait au moins 12,5 % des inscrits peuvent se maintenir). Donc avec 30 à 40 % des voix, ça fait de solides chances de victoire dans les 400 circonscriptions (ou plus) où les candidats NUPES peuvent se maintenir.

Citizen Kane : Il faut faire 12,5% des inscrits soit 25% des exprimés minimum pour se qualifier au second tour avec une abstention à 50% comme la dernière fois Aux législatives de 2017 il n’y a eu qu’une seule triangulaire sur 577 Et mème en cas de triangulaire je répète ou sont les réserves de voix pour NUPES ?

Totem @ Citizen, : Regardez donc les 2 derniers sondages leur donnant près de 200 sièges avec forte mobilisation des abstentionnistes motivés par cette alliance ; ne vous y trompez pas, rien n’est joué car on peut penser ce que l’on veut de Mélenchon mais il reste un tacticien/orateur/ mobilisateur hors pair… A minima empêcher Macron d’avoir la majorité absolue, tout en sachant qu’il n’aura aucune aide de LR qui jouent leur survie.

Gaille : NUPES : anagramme de PNEUS, conçus uniquement pour une conduite à gauche. Oui, mais les 4 pneus (LFI, EELV, PC, PS) sont tellement différents qu’on peut douter de la tenue de route de l’attelage. Et je ne parle même pas du conducteur…

François Hollande : L’union est souhaitable. Elle est souhaitée par les électeurs de gauche. Mais, pour qu’elle soit victorieuse, elle doit être équilibrée sur le plan électoral et crédible sur le plan du programme. C’est une « faute » que le PS n’ait que 70 candidats sur 577 circonscriptions dans le cadre de la NUPES. Beaucoup de candidats socialistes auraient été dans de meilleures conditions pour être élu. Les candidats de LFI vont être 370, c’est un déséquilibre par rapport à la réalité politique.

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Besset, Bové et Cohn-Bendit roulent pour Macron ???

Trois anciens députés européens élus sous la bannière Europe Ecologie en 2009 dénoncent : « L’accord des Verts avec La France insoumise est une escroquerie ». Comme si rouler pour Macron était le signe d’un engagement écolo fervent ! Appréciez leur style :

Jean-Paul Besset, José Bové et Daniel Cohn-Bendit : « N’avez-vous pas honte, camarades d’Europe Ecologie-Les Verts ? Passer un pacte avec les souverainistes de La France insoumise revient à sacrifier le principe démocratique … vous avez consacré une infamie sans nom à rebours de la liberté… Vous vous asseyez à la droite du père Ubu du Kremlin…

En évitant soigneusement d’évoquer l’Ukraine, vous cédez aux ennemis des peuples et du bien commun. C’est une escroquerie… Qui vous a donné le droit de disposer de nos conscience, au nom d’obscures tractations électorales ?… Vous engagez la guérilla contre l’Europe au nom du nationalisme… Avec cet accord indigne, vous exécutez la démocratie et, son extension, l’Europe. Ce faisant, c’est la part la plus précieuse de nous-mêmes que vous piétinez. Nous ne pouvons que vous exprimer notre colère et notre dégoût…

Quelques commentaires éclairés :

Arnaud S : Donc en somme s’allier avec la LFI reviendrait à s’associer au Kremlin et cautionner ses massacres en Ukraine, heu c’est pas un peu exagéré les papys verts !

Nonozen : Et LFI mange les enfants, ils ont oublié ce point. Et aussi un autre, qui est que cette coalition est la seule qui ait un projet écologique détaillé.

Raphaël : Je cite une de leurs phrases en guise d’exemple: « Avec cet accord indigne, vous exécutez un principe fondateur de nos sociétés, la démocratie et, son extension, l’Europe. ». Ah bon? L’Europe est l’extension naturelle de la démocratie? Ce texte est un tissu d’âneries du même acabit. Pire: il est rempli de mensonges. LFI a des équivalents en Europe: Podemos en Espagne, Syriza en Grèce. Aucun des trois ne sont des menaces pour l’Europe. Et aucun des trois ne soutient Poutine ( pour rappel, De Gaulle aussi prônait le non-alignement, défendait-il la dictature en URSS?). Quelle misère de voir José Bové là-dedans. Ne parlons même pas de la déchéance intellectuelle de « Danny le Rouge ».

Nihaho : Sur le fond, cette union de la gauche, malgré ses défauts, propose autre chose que l »Europe libérale et la mondialisation dite heureuse. CA peut pas être pire que les technocrates actuels. Sur la forme la tribune inspire la déception, Cohn-Bendit et Bové étaient un ton au dessus auparavant.

Ferdib : L’Europe du libre échange et du tout commerce nous a mené à une perte de souveraineté sur certains secteurs fondamentaux tel que la santé et sur une dépendance énergétique folle à la Russie , dépendance qui finance l’armée russe aujourd’hui et qui fait donc une guerre inepte a L’Ukraine. Cette Europe s’est construite en partie sur un traité, celui de 2005, qui a été rejeté par la France et les Pays-Bas. Il a pourtant été appliqué quelques temps plus tard par le traité de Lisbonne et s’est assis de ce fait sur la démocratie. Comment 3 anciens élus verts dont le parcours politique a commencé à l’extrême gauche peuvent-ils donner des leçons de démocratie et d’Europe sous couvert de guerre en Ukraine ) ? Le conservatisme teinté de libéralisme auquel ils adhérent aujourd’hui en ayant appelé à plusieurs reprises à voter pour Emmanuel Macron dès le premier tour et pour LERM dans les élections intermédiaire explique cela. Ce sont donc des Tartuffe

Un citoyen français : Sur le fond, il me semble que le macronisme avec son principe hégémonique du centre empêchant toute alternance est beaucoup plus dangereux pour la démocratie que ce que décrivent ces auteurs. Quant à l’Ukraine, la prudence de notre président pour soutenir militairement l’Ukraine comme son échec à prévoir l’invasion russe ne me parait pas politiquement aussi éloigné des positions de ce cartel des gauches que le disent là aussi ces auteurs. Reste l’Europe… Pour ma part, je ne suis pas convaincu que la politique européenne suivie par Macron, l’Europe des chefs d’états, soit viable et donc la bonne. Ces compromis entre puissants seront toujours en retard d’une guerre comme notre dépendance énergétique avec la Russie le montre et leur myopie vis à vis de cet état (versus position GB). Cette Europe a un second grand désavantage, il ne permet pas de clairement séparer au vue des populations européennes ce qui relève du fédéral de la politique des états.

Michel Sourrouille : Il est étonnant que le vocabulaire employé soit une litanie d’insultes. Il est encore plus étonnant que trois ex-personnalités de l’écologie politique ignorent que la joute électorale est faire de tractations entre partis et entre personnes, ce qui ne préfigure en rien du résultat final. Qui leur donne le droit en tant qu’individualités d’être plus perspicaces qu’une alliance électorale  entre partis ? Mais le comble, c’est de faire une tribune virulente sans contenu réel, sans jamais parler d’écologie, enjeu majeur de cette Union populaire entre un parti écolo (EELV) et un programme profondément écolo, celui des Insoumis. Je ne peux qu’exprimer ma colère et mon dégoût face à cette compromission médiatique de trois renégats qui s’emploient à soutenir indirectement l’anti-écolo Macron. Car soyons clair, c’est là l’objectif réel de leurs palinodies.

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Démocratie et autocratie, systèmes défaillants

Attaque militaire d’un pays voisin, application stricte d’une politique zéro Covid… Vladimir Poutine et Xi Jinping seraient les premiers responsables des plus grands désastres du moment. Mais n’oublions pas le réchauffement climatique et la déplétion des ressources ! Qui est coupable ?

Alain Frachon : Les autocraties se targuent d’être des régimes « efficaces », qualité qui leur serait propre. Évoquant la complexité des problèmes de l’époque, Vladimir Poutine range la démocratie libérale au rayon des modes de gouvernement « obsolètes ». Xi Jinping, lui, juge que le couple Parti communiste-« socialisme aux caractéristiques chinoises » serait supérieur à toutes les autres formes de gouvernance. Or le drame de l’Ukraine et les errements de la poltique zéro-Covid sont le reflet des fantasmes de Poutine et de l’hubris de Xi Jinping – l’un et l’autre pratiquant un nationalisme agressif et étouffant toute vérité factuelle déplaisante. L’absence de contre-pouvoir se fait sentir durement. Souvent donnée pour lente ou hésitante, la laborieuse et pagailleuse machinerie de la démocratie libérale n’a pas dit son dernier mot…

Michel SOURROUILLE : La pyramide du pouvoir contamine le dirigeant, lui instille le poison du pouvoir absolu. Vladimir Poutine ET Xi Jinping ont limité leurs contacts aux hommes en épaulettes qui leur disent ce qu’ils ont envie d’entendre. Mais le problème ne réside pas principalement dans le régime politique, démocrate ou autocrate, mais dans la soumission de l’entourage des dictateurs. L’analyse de la soumission volontaire faite il y a très longtemps (en 1576) par Étienne de la Boétie doit devenir une référence connue de tous et toutes. Apprendre à résister à des ordres injustes devrait être généralisé dans toutes les communautés humaines, y compris au sein des entreprises dites libérales. Pensez aux lanceurs d’alerte, imitons ce modèle…

Le point de vue des écologistes : en matière de réchauffement climatique et de pillage des dernières ressources accessibles de la planète, des désastres encore plus grand que l’Ukraine ou la pandémie sont en cours actuellement. Pourtant l’essentiel des prédations s’opère à cause des pays dits démocratiques et des régimes de libéralisme économique. La soumission volontaire des consommateurs aux diktats de la publicité marchande est un fait bien établi. Les entreprises imposent leurs objectifs de cash flow au détriment des travailleurs et des ressources naturelles. Les stages de désobéissance civile ne sont qu’une goutte d’eau face aux enseignements qui nous lient au système croissanciste. La résistance aux initiatives nocives pour la planète n’est le fait que d’une infime minorité qui souvent se retrouve devant des tribunaux qui les juge pour désordre de l’ordre établi. Misère, misère…

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Programme écolo pour le quinquennat 2027-2032

Les résultats de l’épisode présidentiel 2022 montrent que cinquante ans après la publication en 1972 du rapport Meadows sur les limites à la croissance, l’écologie politique stagne électoralement à moins de 5 %. La simple idée qu’il puisse exister des limites écologiques à la croissance économique est restée minoritaire dans l’opinion publique, et carrément hérétique parmi les décideurs. L’idée de gestion du long terme y est complètement ignorée. Or le dernier rapport du GIEC est plus alarmant que jamais, la guerre en Ukraine fait craindre pour la sûreté des centrales nucléaires, la hausse des prix de l’énergie préfigure un choc pétrolier et gazier… C’est pourquoi il nous faut envisager dès maintenant 2027 avec des propositions de programme pour un quinquennat. Reprenant avec son autorisation le livre de Michel SOURROUILLE, « L’écologie à l’épreuve du pouvoir » (2016), notre blog biosphere présente ci-dessous des liens vers un tel programme décomposé par ministère :

Le premier ministre, en charge de l’écologie

Ministère de l’Économie biophysique et des Flux financiers

Ministère de l’Énergie durable en adéquation avec les besoins

Ministère de l’équilibre entre population et alimentation

Ministère du travail et du temps partagé

Ministère de la Protection des populations

Ministère de la Relocalisation et de la Mobilité

Ministère des Techniques douces et appropriées

Ministère de l’Espérance de vie en bonne santé

Ministère de la Sobriété partagée et de la Lutte contre les inégalités

Ministère de la Jeunesse et des Générations futures

Ministère de la Nature et de la Biodiversité

Ministère de la Subsidiarité entre territoires

NB : Pour recevoir gratuitement chaque mois une synthèse de nos contributions sur ce blog, écrire à biosphere@ouvaton.org, merci.

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Que votent (ou non) les écolos le 24 avril ?

Le vote pour une présidentielle ne peut se contenter de voir la politique par le petit bout de la lorgnette. Nous pensons que ce qui prime, ce n’est ni le débat d’entre-deux-tours, ni les bains de foule, ni les petites phrases distillées ça et là, ce qui prime c’est le message, remis par courrier postal, qui présente la profession de foi des deux finalistes.. Et comme l’écologie devrait être centrale puisque nous sommes et nous allons être de plus en plus contraints par l’urgence climatique, par la raréfaction des ressources renouvelables et non renouvelables, par l’extinction de la biodiversité… il suffit de comparer le contenu des 4 pages de Macron et Le Pen en la matière pour savoir pour qui voter (ou non) :

Emmanuel Macron :

  • « Nous pouvons faire de la France une puissance écologique ; sinon nous plongerons le pays dans la régression climatique en démantelant des éoliennes et en couvrant le territoire de centrales à charbon.
  • Pour vivre mieux par l’écologie : une voiture électrique à louer pour moins de 100€ par mois pour en finir avec les pleins d’essence si chers. »

NB : ceci est l’intégralité officielle de la préoccupation écologique de Monsieur Macron.

Marine Le Pen :

– projet de loi contre la maltraitance animale.

– politique de patriotisme économique qui favorise les circuits courts et protège de la concurrence déloyale. »

NB : ceci est l’intégralité officielle de la préoccupation écologique de Madame Le Pen.

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Présidentielle, le petit duel Macron/ Marine

Les deux finalistes à l’élection présidentielle se retrouvent, ce mercredi 20 avril, cinq ans après leur premier débat. On dit que ce débat parachève la substitution du clivage droite-gauche par celui entre « progressistes » et « populistes ».

Olivier Faye et Ivanne Trippenbach : « Progressiste », se dit le fondateur de La République en marche (LRM). « Nationaliste », se dit fondatrice du Rassemblement national (RN). « Un projet d’avenir » contre une France de la « nostalgie » ? Sans enfiler la chasuble fluo, la patronne du RN surfe sur la fronde anti-taxe carbone. Le chef de l’Etat lâche du lest face au Gilets jaunes en déboursant 10 milliards d’euros pour le pouvoir d’achat. Le « grand relativisme » s’est installé avec Emmanuel Macron. Le président du parti Les Républicains (LR), Christian Jacob, est furieux de voir la droite évincée du tableau, comme la gauche de gouvernement.

Commentaires d’Internautes :

Cohelet : Guy Debord est de retour ce soir à la télé pour la rencontre Macron/Le Pen : nous avons le choix entre emmental et camembert ! Ou, dit autrement, le principal épisode de politique spectacle qui revient tous les 5 ans. Juste avant de passer à l’isoloir, un dernier acte de promotion s’impose à nous ; les ni-ni se sont placés hors jeu. L’audience cumulée est un bon indicateur de la situation (14 millions en 2017). Les valeurs ou la conscience d’appartenance aux progressistes ou aux populistes n’auront plus d’importance ce soir. Seule compte encore la contemplation. Alternative: Noureev sur ARTE.

Michel SOURROUILLE : Il est vrai qu’il n’y a plus de véritable opposition entre droite et gauche, mais remplacer cette approche traditionnelle par l’illusoire séparation progressiste/populiste n’est qu’illusion. En fait si on se place dans la gestion du long terme, ce qui est la nature d’un programme de présidentiable, la fracture se trouverait plutôt entre un écologisme superficiel et l’écologie de rupture. L’écologie de rupture devient une nécessité avec une planète en surchauffe. Or il faut noter la convergence de LRM et du RN, le déni de la crise écologique. Macron ne veut pas transformer le système productiviste et consumériste si ce n’est à la marge, avec des slogans sans conséquence ou le culte d’innovations salvatrices. La démission de Nicolas Hulot était significative. De son côté Marine Le Pen se refuse complètement à traiter l’urgence écologique. S’abstenir pour le 2e tour le 24 avril peut se comprendre : l’écologie ne sortirai pas grandie avec un deuxième quinquennat Macron.

Bertrand Mi : On peut vraiment discuter ce clivage progressite contre populiste et s’interroger sur son objectif : masquer l’opposition à un capitalisme ensauvage et destructeur défendu par, au choix, un libéralisme autoritaire ou un postfascisme identitaire.

Rachat : A tous ceux qui disent (pensent) que, pour reprendre une célèbre formule, c’est bonnet blanc et blanc bonnet, qui renvoient dos à dos Macron et Le Pen, qui pensent se laver les mains de ce choix en s’abstenant ou en votant blanc ou nul, je conseille grandement la lecture de l’édito du Canard d’aujourd’hui : ne confondez pas le risque et le danger !

Vaughan : Les hommes aiment à changer de maîtres, espérant chaque fois trouver mieux. Cette croyance leur fait prendre les armes contre le seigneur du moment ; en quoi ils font souvent un mauvais calcul, s’apercevant ensuite qu’ils ont changé un cheval borgne contre un aveugle. (Le Prince de Machiavel)

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Ce dont les médias ne parlent pas n’existe pas

La ligne éditoriale des grands médias audiovisuels a rendu presque impossible l’affirmation d’un débat politique sur l’écologie.

Stéphane Foucart : Selon les estimations, le climat n’aura occupé qu’environ 5 % du temps des débats animés par les grands médias audiovisuels, au cours de la campagne présidentielle qui s’achève. Cette quasi-absence a des effets majeurs sur notre perception collective, les questions qui ne sont pas posées disparaissent de la conversation publique. L’interview politique est performative : l’habitabilité de la planète à échéance de quelques décennies devient une question de second ordre. En termes de tactique politique, il y a peu d’intérêt pour les candidats à travailler une matière réduite à la portion congrue. Résultat, les trois quarts des suffrages sont allés, le 10 avril, à des programmes dépourvus de toute ambition en la matière. La formation intellectuelle du journaliste politique conduit à privilégier les questions économiques, sociétales, ainsi que les affrontements d’ego. Les thématiques de l’insécurité, de l’immigration, du « wokisme » se sont ainsi mécaniquement imposées face aux sujets environnementaux. Ce déséquilibre pose évidemment une question démocratique majeure ; les débats sur les inégalités, la répartition des efforts, la distinction entre l’essentiel et le superflu… brillent par son absence.

Place aux commentaires :

le sceptique : Le baromètre LM-Cevipof disait que 25% des citoyens désignaient l’environnement comme important. Mais les militants verts doivent être lucides : quand un citoyen dit que l’environnement est important, il ne dit pas  » je veux décroître mon revenu et mes activités pour ne plus perturber le climat et la biodiversité ». L’environnement agrège des préoccupations et des solutions différentes, cela exprime rarement une croyance forte faisant passer l’intégrité de la nature avant le reste. Un peu d’inflation et le très peu écolo « pouvoir d’achat » explose en tête des sujets de préoccupation.

Philobae : La « ligne » éditoriale consistant entre autres à s’assurer d’une audience maximum, les médias doivent aussi mesurer l’intérêt que portent leurs lecteurs/auditeurs/téléspectateurs/follower à ce sujet.

Savinien : L’insuffisance de la couverture du changement climatique n’est-elle pas aussi due à la complexité du problème : entre les politiques décroissantes/sobres qui n’ont de chance qu’à l’échelle mondiale, les renouvelables dont certaines récréent des dépendances (terres rares pour les batteries) ou soulèvent des débats d’acceptabilité (éoliennes), le débat décarbonation avec ou sans nucléaire…

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Le vote utile en 2022, toujours perdant

Nous pensons qu’il est anti-démocratique de donner publiquement son choix personnel avant une élection. C’est une tentative de pression sur l’électeur quand on peut bénéficier d’une certaine notoriété, mais c’est le plus souvent une volonté clanique, votons plus à droite, votons plus à gauche, c’est-à-dire votons pour LUI, ou votons pour ELLE. Cela contribue à la personnalisation d’une présidentielle et à l’oubli des programmes.Tous les sondages devraient d’ailleurs être interdits, ils privilégient des têtes d’affiche et pas les idées.

L’idée de « vote utile » est même devenu en avril 2022 un argument de campagne. Il faudrait amener un candidat au second tour, ou bloquer la route à un autre, aider un petit candidat a dépasser 5 % pour qu’il puisse rembourser ses frais de campagne, participer d’une dynamique pour les législatives… Ce n’est plus le pouvoir au peuple par l’intermédiaire de l’élection, ce sont des tripatouillages électoraux à l’échelle du simple votant. Les raisonnements individuels selon Guillemette Faure sont même compliqués à l’extrême : « Si Mélenchon se rapproche de Le Pen, je vote Mélenchon pour pas que Marine Le Pen soit au second tour alors que je déteste ce mec. » ; « Je voterai pour lui au premier tour mais pas au second. » ; « Je soutiens Zemmour, mais il y a un risque que Mélenchon soit au second tour, alors je vais voter Le Pen. » ; « Je fais le pari d’un meilleur score qu’on ne le dit pour Pécresse » ; « Mon vote de conviction, je le garde pour les législatives. » Avant le vote utile, c’était pour pousser ses idées, maintenant, c’est pour bloquer celles des autres. En clair beaucoup trop d’électeurs trouvent inutiles les votes utiles des autres.

En vérité le vote utile consistait le 10 mai à voter pour le plus écolo des présidentiables, sachant qu’au pays des aveugles les borgnes sont rois. Reconnaissons qu’aucun des présidentiables n’avait une envergure de Président(e), c’est-à-dire un discours prenant de la hauteur, donnant des perspectives pour le long terme, montrant une conception universaliste de la place de la France dans le monde, etc. Tous les candidats au contraire ont parlé de pouvoir d’achat et de prix de l’essence. La démocratie représentative devrait laisser la place à une démocratie écologique, idée que nous défendons sur ce blog biosphere depuis longtemps.

10 juillet 2010, démocratie et écologie

15 octobre 2010, pour une démocratie écologique

5 mars 2014, Pour une démocratie écologique (Pierre Rosanvallon)

6 mars 2014, Démocratie écologique, tout le pouvoir aux mandarins ?

1er juin 2015, Une démocratie réelle ne peut qu’être écologique (synthèse de Michel Sourrouille)

11 août 2016, Acteur absent, élément-clé d’une démocratie écologique

6 janvier 2019, Climat 2019, la démocratie à l’épreuve de l’écologie

9 janvier 2019, Quelle démocratie pour une société écologisée ?

24 mai 2019, Quelle démocratie en période d’urgence écologique ?

15 novembre 2019, Sans écologisme, la démocratie part en vrille

4 mai 2021,Quelle démocratie dans une société écologisée

10 avril 2022, Lendemains d’une présidentielle pas écolo

Conclusion : Une démocratie écologique ne marque pas la fin de l’humanisme, mais le début d’un humanisme élargi aux acteurs absents. Il s’agit de dépasser notre anthropocentrisme de dominants pour faire preuve d’humilité et reconnaître que nous ne sommes que simple élément de la biosphère. Certains parlent d’écocentrisme, d’autres de respect de la Terre-mère. Il nous fait aimer la planète comme nous-mêmes. Pour ouvrir sur ce que vous pouvez personnellement faire, je voudrais dire que nous devons prendre conscience que chacun de nos gestes est profondément politique. Par exemple quand je bois du café, je soutiens un certain rapport entre le Nord et le Sud, à savoir la mondialisation et le libre échange contre la sécurité alimentaire des territoires. Je vote pour la culture d’exportation contre la culture vivrière et j’admets une certaine exploitation de la main d’œuvre dans les pays pauvres. Tout cela pour une boisson dont nous n’avons pas réellement besoin, si ce n’est par convenance sociale et goût du paraître… La démocratie passe aussi par notre vote de tous les jours en tant que consommateur.

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Yannick Jadot, un tempérament de perdant

Le candidat d’EELV a été éliminé sèchement dès le premier tour de l’élection présidentielle 2022. Avec 4,58 % des voix, il ne franchit pas la barre symbolique des 5 % des suffrages alors qu’il y a toujours eu un candidat écolo à la présidentielle depuis René Dumont en 1974 (sauf en 2017, la faute déjà à Jadot, piètre stratège.)

Lire, 2022, Yannick Jadot est-il présidentiable ?

Laurent Telo : Fort d’une surprise électorale aux dernières élections européennes (13,5 %), Yannick Jadot pensait qu’il serait porté naturellement par l’urgence écologique. Mais sa campagne aura été trop prudente. Le candidat était tétanisé par la peur d’un dérapage qui aurait renvoyé l’écologie à une force politique trop farfelue pour être prise au sérieux. maintenant le parti écologiste a besoin de deux millions d’euros « pour la survie de l’écologie », selon Julien Bayou, secrétaire national d’Europe Ecologie-Les Verts, après en avoir emprunté plus de quatre pour financer la campagne présidentielle.

Quelques commentaires perspicaces d’Internautes :

Countrylife : En 2017, Jadot s’efface au profit de Hamon, il a eu tort. En 2022, il se maintient en plein naufrage prévisible, et il a encore tort. Il n’y aura pas de gauche face à Macron, grâce à lui (et Hidalgo, Roussel). Quel flair politique.

Pastefazul : Tant que les verts seront un parti noyauté par des gauchistes dogmatiques (aux plans, économique, social, ou tout ce qui relève des questions sociétales), ils n’accèderont à aucune responsabilité d’envergure. On ne voit pas pourquoi écologie devrait rimer avec ouverture totale des frontières, laxisme sécuritaire, écriture inclusive, GPA, etc etc etc. Ce n’est pas le cas. Restez dans votre bulle, EELV, et vous n’irez nulle part.

Séb50 : Le seul parti sérieux qui prépare l’avenir en choisissant clairement l’environnement, l’Europe et la démocratie (contre Poutine) fait 4%… c’est déprimant.

LeClos : Quand tu veux convaincre tout le monde de l’urgence écologique, insister en permanence que l’écologie ne peut être que de gauche… c’est évidemment la catastrophe assurée, particulièrement dans un pays comme le nôtre où ce qu’est la gauche pèse difficilement 25% des électeurs. Alors quand il faut en plus faire campagne sous la surveillance (le harcèlement) d’une Sandrine Rousseau…

Atseuc : Défendre des thèses gauchistes et communautaristes éclipse le combat écologique et sert de repoussoir vis-à-vis d’électeurs désireux de mettre en œuvre des politiques écologiques authentiques sans tomber dans un populisme extrémiste islamo-gauchiste et féministe radical.

Tolérance : Tant que l’écologie politique française considérera qu’elle doit être à gauche , elle n’aura pas la voix. C’est simple, l’enjeu écolo est tel qu’il ne peut pas être ancré idéologiquement. Le candidat qui comprendre cela sera seul en mesure d’inquiéter les démagogues du second tour et JLM .

anonymous : Une présidentielle n’est qu’un passage tous les cinq ans alors qu’on peut voter tous les jours en tant que consommateur. Nous devons prendre conscience que chacun de nos gestes est profondément politique. Par exemple quand je bois du café, je soutiens un certain rapport entre le Nord et le Sud, à savoir la mondialisation et le libre échange contre la sécurité alimentaire des territoires. Je vote pour la culture d’exportation contre la culture vivrière et j’admets une certaine exploitation de la main d’œuvre dans les pays pauvres. Tout cela pour une boisson dont nous n’avons pas réellement besoin, si ce n’est par convenance sociale et goût du paraître… Yannick Jadot a échoué car il a présenté, cravate à l’appui, un programme plus social-démocratie qu’écolo.

Lepain : Jadot aurait dû présenter SA politique et ne pas s’occuper des autres…

Michel SOURROUILLE : Personnellement j’ai voté systématiquement écolo à la présidentielle depuis 1974. Mon vote est toujours resté minoritaire, mais il importe de témoigner du fait qu’il est absolument nécessaire de modifier profondément le fonctionnement de la société croissanciste. Dommage que Yannick se situe bien en retrait du programme d’écologie de rupture présenté par René Dumont en 1974. Face à une situation qui est devenue 50 ans plus tard véritablement catastrophique à plusieurs niveaux, il ne faut pas porter une cravate. Il faut montrer que le réalisme c’est maîtriser la décroissance, sinon elle sera forcée et terrible. Il nous faut de la sueur, sinon il y aura du sang et des larmes. La décroissanciste Delphine Batho aurait été plus efficace que Jadot, mais les électeurs à la primaire de l’écologie étaient aveugles, ils ont oscillé entre ultra-féminisme et social-démocratie « de gauche ».

Lire, Yannick Jadot, une présidentielle au rabais

JDL : On a désormais besoin d’une vraie politique écologique plutôt que d’une écologie politique.

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Lendemains d’une présidentielle pas écolo

Il suffit de lire les prospectus officiels de 4 pages reçus dans nos boîtes aux lettres pour se rendre compte que l’urgence écologique n’a pas du tout été perçue par la plupart des présidentiables. Bien entendu, populisme oblige, vous ne trouverez rien dans leur programme sur la nécessité de faire des efforts face à la raréfaction des ressources. La démocratie, perturbée le 10 avril 2022 par un soi-disant « vote utile » et le slogan « pouvoir d’achat », n’a été qu’un simulacre. Tous ceux et celles qui n’ont pas voté au premier tour pour le plus écolo des candidats(e) ont fait le malheur des acteurs absents, à savoir les générations futures et les non-humains. Mais il est vrai qu’aucun des douze présidentiables n’a expliqué aux électeurs cet enjeu majeur, il nous faut penser à la fois le long terme et le respect de la biodiversité.

Emmanuel Macron : « Quelle que soit la sympathie que peut inspirer ce président jeune et dynamique, libre du carcan des vieux partis –, l’exigence de vérité impose de le reconnaître : sur l’écologie, l’action politique entreprise au cours des cinq dernières années a été marquée par le clientélisme, la priorité au productivisme, le mépris du droit et des avis scientifiques, la privatisation des biens communs et la criminalisation de l’engagement militant. (Stéphane Foucart) »

Eric Zemmour : absolument rien sur l’écologie dans son programme !

Nicolas Dupont-Aignan : absolument rien sur l’écologie !

Marine Le Pen : absolument rien sur l’écologie !

Nathalie Arthaud : Les capitalistes sont les seuls responsables du saccage de la planète. Pour préserver l’environnement, il faut ôter le pouvoir aux capitalistes.

Jean Lassalle : développer la recherche, préparer la transition énergétique du nucléaire vers des centrales de 4e génération.

Valérie Pécresse : Face à l’urgence climatique, je défendrai une écologie de progrès et de solutions, et non pas une écologie antisociale et punitive. Nous respecterons enfin la trajectoire zéro carbone à l’horizon 2050 grâce à une nouvelle ambition énergétique, nucléaire et renouvelable.

Fabien Roussel : Mix énergétique (nucléaire et renouvelable) pour assurer notre souveraineté ; plan de relocalisation de l’industrie et de l’agriculture.

Mais : augmentation générale des salaires et des pensions ; Smic à 1923 euros bruts (1500 euros nets) ; revenu étudiant à partir de 850 euros pas mois ; retraite à 60 ans…

Anne Hidalgo : en m’appuyant sur une planification, je conduirai la réindustrialisation décarbonée du pays ; atteindre 100 % d’énergies renouvelables dès que possible ; subventionner l’achat ou la location de véhicules électriques, ; imposer une fiscalité écologique ; instituer un tribunal pénal international conte le crime d’écocide.

Mais : augmenter le Smic de 200 euros nets pas mois ; créer un minimum jeunesse versé à partir de 18 ans ; sanctuariser la retraite à 62 ans.

Philippe Poutou : Nous voulons planifier démocratiquement l’économie pour préserver la planète et la biodiversité face à la crise climatique : plan de sobriété énergétique, arrêt des productions inutiles, fin de l’élevage industriel, objectif 100 % bio, développement des circuits courts

Mais : « Bien vivre avec un salaire décent » : baisse de 30 % de factures d’énergies et baisse des taxes sur les carburants ; Smic à 1800 euros nets ; revenu d’autonomie pour les jeunes (75 % du Smic) ; retraite à 60 ans…

Jean-Luc Mélenchon : le projet, construire une société d’entraide ayant pour but l’harmonie des êtres humains entre eux et avec la nature. Prendre soin du monde vivant, c’est considérer que ni les humains ni les animaux ne sont des choses ! Nous assumerons notre responsabilité face au changement climatique. L’air, l’eau, la biodiversité sont nos biens communs. Voilà pourquoi nous appliquerons la « règle verte » : ne plus prendre à la nature davantage qu’elle peut reconstituer. En résumé, la planification écologique est notre méthode pour reprendre la maîtrise du temps long et faire bifurquer nos modes de production,de consommation et d’échange. Faisons le choix du 100 % d’énergies renouvelables dès 2050, sortons du nucléaire et de ses dangers irréversibles. Nous mènerons une révolution agroalimentaire pour stopper la malbouffe qui tue et handicape.

Mais : « besoin de gagner plus pour vivre mieux » : blocage et baisse des prix des produits de première nécessité (carburant, énergies) ; porter immédiatement le Smic à 1400 euros nets pas mois ; rétablir la retraite à 60 ans à taux plein…

Yannick Jadot : L’écologie pour vivre mieux. Plus un euro d’argent public dépensé contre le climat ; ISF climatique ; nationalisation d’EDF pour plus d’énergies renouvelables ; fin de l’élevage en cage ; fin de la chasse lors des WE et des vacances scolaires ; TVA à 0 % sur l’alimentation bio ; cantines 100 % bio et local.

Mais : Smic à 1500 euros net par mois ; revenu citoyen de 918 euros dès 18 ans ; ticket liberté climat (déplacements illimités en France pour les 16-25 ans)…

résultats finalistes

E. Macron (LRM 27.6 %) ET M. Le Pen (RN 23,41%) 

outsiders

J.-L. Mélenchon (LFI 21.95 %) ; E. Zemmour (Rec 7,05 %)

en dessous de 5 % (barre pour être remboursé de ses dépenses de campagne)

V. Pécresse (LR 4,79 %) ; Y. Jadot (EELV 4,58 %) ; J. Lassalle (Res 3,16 %) ; F. Roussel (PCF 2,31 %) ; N. Dupont-Aignan (DLF 2,07 %) ; A. Hidalgo (PS 1.74 %) ; P. Poutou (NPA 0,77 %) ; N. Arthaud (LO 0,57 %)

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2022, Yannick Jadot est-il présidentiable ?

Personnellement j’ai voté systématiquement écolo à la présidentielle depuis 1974. Mon vote est resté minoritaire, mais il importe de témoigner du fait qu’il est absolument nécessaire de modifier profondèment le fonctionnement de la société croissanciste. Dommage que Yannick se situe bien en retrait du programme d’écologie de rupture présenté par René Dumont en 1974. Face à une situation qui est devenue 50 ans plus tard véritablement catastrophique à plusieurs niveaux, il ne faut pas porter une cravate. Il faut montrer que le réalisme c’est maîtriser la décroissance, sinon elle sera forcée et terrible. Il nous faut de la sueur, sinon il y aura du sang et des larmes.

Brice Teinturier : En avril 2021, un sondage situait Yannick Jadot à 10 % des intentions de vote, devant Jean-Luc Mélenchon (8 %). Le Covid-19 était certes la première des préoccupations des Français, mais l’environnement semblait durablement installé à quasi-égalité avec le pouvoir d’achat (30 % et 28 % de citations). Un an plus tard, l’érosion quasi continue du candidat écologiste le place loin derrière le leader « insoumis ». La difficulté des écologistes est de produire une réponse complexe  là où la réponse du RN est simple en répétant qu’il faut stopper l’immigration. La difficulté supplémentaire est que l’écologie demande des efforts aux Français : des changements de comportements, une sobriété plus grande. Le RN se veut porteur d’une espérance : sans les immigrés, nous vivrons mieux. Le discours écologiste relève du moindre mal : nous éviterons ou diminuerons peut-être la catastrophe. Dernier problème, enfin, celui de l’image de M. Jadot : alors que la guerre en Ukraine renforce plus que jamais l’idée qu’un président doit avant tout être capable de gérer des crises graves, 16 % seulement des Français estiment qu’il a l’étoffe d’un président.

Lire, Macron vante les EPR 2, Jadot parle sobriété

Laurent Télo : Le 27 mars, Jadot au Zénith de Paris : « Le statu quo, c’est le chaos ! Nous courrons à la catastrophe ! Jeunes de France, ne laissez pas passer cette occasion historique de changer vos vies. Faites irruption dans ce scrutin. Venez nous bousculer ! » Dominique Voynet, présidentiable écolo1995 (3,3 %) et 2007 (1,6 %) : « Il y a cinquante ans, on regardait René Dumont [premier candidat écologiste à une élection présidentielle, en 1974, avec 1,32 % des voix] comme un vieux fou avec son pull-over rouge. Aujourd’hui, quand on parle du candidat écologiste, on ne rigole plus du tout. » Noël Mamère, présidentiable écolo 2002 (5,25 %) : « L’écologie est le paradigme politique du XXIe siècle. » David Cormand : « On veut inspirer confiance, être réalistes, tout en étant radicaux sur les propositions. Un trou de souris existe. »

Lire, Connaître Yannick Jadot, présidentiable 2022

Des commentaires complètent le panorama mi-figue mi-raisin des écolos en 2022 :

Aldebaran : 50 ans pour passer de 1.5% à 5%… à ce rythme ce ne sont pas les écologistes qui agiront contre le changement climatique. La Terre aura brûlé bien avant…Tout le monde a compris que c’est LRM qui dirigera le pays encore pendant 5 ans. C’est donc vers eux qu’il faut se tourner pour faire avancer les choses, et donc chercher des compromis. Les écologistes doivent apprendre à négocier.

Claustaire : Si LRM sait qu’ils dirigeront le pays encore 5 ans, pourquoi devraient-ils négocier avec des gens dont ils n’ont pas besoin ? Il semblerait que le LRM ait pris l’habitude de ne même pas négocier avec les citoyens pour gouverner comme il plaît à Jupiter. Mais ayant voté Vert depuis des décennies et même milité un certain temps avec eux, je peux témoigner que je les ai lâchés depuis un moment, depuis qu’ils ont davantage axé leur mobilisation sur des thèmes de divergences sociétales (voire internes) que centré sur l’environnement et la survie dans la sobriété écoresponsable.

LD78 : Pour avoir fréquenté un temps les militants (en tant que coopérateur au sein d’EELV), je les ai trouvé souvent sectaires, bien pensants et convaincus de détenir la « vérité ». En précisant, que cette « vérité » est à géométrie variable car EELV est divisé en différentes chapelles (les animalistes, les antinucléaires, les écolo-féministes …) Bien entendu, il y avait aussi des militants ouverts à sortir du préchi-précha ou de leur chapelle. Mais enfin, ils étaient les moins nombreux …

CDA : Peut-être il faudra se dire que le parti écologique n’est pas destiné à être un parti de gouvernement mais un parti d’influence ? Que la grande bataille pour lui sont les élections locales et législative et d’entrer dans des processus de coalition pour des objectifs précis et pas des postes comme jusqu’à présent.

VincentB : On élira un écolo à la présidentielle lorsqu’il sera trop tard. En attendant, c’est business-as-usual. Le monde chante en fonçant droit dans le mur.

Michel SOURROUILLE : Jadot, quand il était présidentiable pour 2017 : « Je veux sortir l’écologie de son image culpabilisante et punitive pour en faire une écologie à la fois crédible et bienveillante. A la différence de Jean-Luc Mélenchon, qui est dans une logique bloc contre bloc, je ne veux pas gagner contre les autres. J’ai été un des principaux négociateurs du Grenelle de l’environnement. Cela a nécessité de travailler avec les entreprises, les collectivités, les salariés, les consommateurs et l’Etat pour trouver des solutions. Trop de Françaises et de Français votent par défaut ou contre. La stratégie du choix du moins pire pour éviter le pire est une stratégie qui ne marche plus du tout et qui nous rapproche toujours plus du pire. Celui qui a gagné c’est l’écologiste Alexander Van der Bellen en Autriche. Il l’a emporté non pas en déclarant qu’il était contre le candidat d’extrême droite Norbert Hofer, mais en disant que l’Autriche est une société ouverte, européenne et écolo. » 

Rmarc : Prétendre diriger un pays en agitant la peur, en traitant un seul sujet de manière isolée, et de surcroît, en ne proposant que des mesures irréalistes pour traiter le dit sujet ! En effet aucune chance !

Castelcerf @Rmarc : Vous n’avez rien compris au enjeux. Le RC n’est pas une question de peur, mais de réalisme. Tout comme la guerre en Ukraine, détruit des bâtiment et tue quelques milliers d’homme, déplace quelques millions de femmes et d’enfants. Le réchauffement climatique va, de façon beaucoup plus lente, détruire des villes, tuer quelques millions d’hommes, voir un petit milliard, voir plus si on est stupide jusqu’au bout. Le problème c’est que avant on y croyait pas, et maintenant qu’on a assemblé toutes les preuves pour empêcher quiconque de dire que ce n’est pas vrai. He bien, on nous dit, non mais arrêtez votre discours fait peur, soyez réaliste dans vos propositions… Rmarc, ce qui est irréaliste c’est votre volonté de continuer dans un monde avec des mesure que vous appeler réaliste. Ce réalisme, n’est qu’un concept abstrait, Il est coupé de la réalité. La réalité c’est que l’homme meurt si chaleur et taux d’humidité trop élevés.

Jean-Pierre Peyrard : L’écologie (la gestion de notre « maison ») ne peut pas être incarnée par un parti politique spécifique parce qu’elle concerne tout le monde. Le fait qu’elle en soit un signifie une carence/déni à la fois individuelle et collective. Ce parti/signe, forcément dérangeant et anxiogène, ne peut pas être fédérateur. Sa disparition (si elle se limite à lui, s’entend) indiquera que le problème est vraiment pris en compte.

Olivier BCD : Le vote efficace c’est Jadot. Je suis de centre droit, double vote Macron aux dernières présidentielles, et là je voterai Jadot. Pourquoi ? Pour lancer un message, un signal clair : l’écologie doit être au premier plan des politiques du monde à venir. Bien sûr qu’il y a beaucoup de mesures que je n’aime pas trop dans son programme. Mais ce qui compte c’est le courant, le flux (et pas ma petite personne). Plus il y aura de votes Jadot au premier tour et plus cela pèsera quels que soient les candidats du second tour. Donc le vote efficace, comme on dit aujourd’hui, c’est Jadot. Point barre !

Claustaire : Olivier, tout en approuvant complètement votre logique et votre démonstration, j’avoue que je vais néanmoins m’abstenir de voter Jadot (ou Vert ensuite) parce que son parti manque de cohérence idéologique fondamentale : on ne peut pas vouloir sauver la planète et consacrer trop de temps à des focalisations sociétales marginales ou procédurières.

Steph_74 : L’écologie politique c’est fini. Adieu !

Marcopolo : L’espèce humaine c’est fini. Alleluia !

MaxLombard : Ben oui, entre la fin du monde et la fin du réservoir de la voiture il faut savoir choisir !

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Voter Marine Le Pen… ou J.L. Mélenchon ?

On reconnaît un populiste dans l’art de flatter le peuple lors d’une élection. Les présidentiables aujourd’hui font assaut de promesses pour contrecarrer la hausse du prix du carburant alors que s’ils étaient écolos, ils diraient que le prix de l’essence doit augmenter nécessairement pour économiser une énergie de plus en plus rare. Bien entendu cela veut dire « sobriété énergétique partagée », la lutte conte les inégalités est une des facettes indispensable à l’acceptation des peuples. Maintenant si les électeurs votent quand même pour UN ou UNE populiste, cela voudra dire qu’il y a des citoyens qui cherchent la merde et se foutent complètement des générations futures.

Marion Dupont : L’adjectif « populiste » est attribué à des personnalités situées aux extrêmes du spectre politique, de Marine Le Pen à Jean-Luc Mélenchon, Car que cherche-t-on à décrire en utilisant le terme « populisme » ? L’adresse à un « peuple » et la désignation d’ennemis (classes dirigeantes, immigrés ou « système »). La grande force des populistes d’aujourd’hui est de dire qu’ils sont les vrais démocrates, les plus démocrates des démocrates ; que les autres partis ont confisqué la démocratie, quand eux souhaitent la restituer au peuple. La mobilisation d’émotions spécifiques, comme lle « dégagisme », parmi d’autres – se manifeste différemment suivant le contexte historique, géographique, politique et institutionnel dans lequel il se déploie. Car si tous les phénomènes populistes, de droite ou de gauche, mouvements ou régimes, valorisent le peuple, tous ne se réfèrent pas au même peuple. Mais quel que soit le peuple auquel les populistes se réfèrent, formellement, ce peuple est pensé comme uni, sans divisions internes, ni sociales ni politiques. Cette unité est le plus souvent incarnée, exprimée par un leader.  La conséquence d’une telle vision unitaire du peuple est de faire du populisme un anti-pluralisme : une pensée qui tend à nier l’existence d’adversaires politiques pour ne reconnaître que des ennemis ou des traîtres, dont l’exclusion est parfois nécessaire pour préserver l’unité du peuple.C’est l’inverse du projet démocratiquque organise la pluralité pour que tous les individus en son sein qui n’ont pas les mêmes valeurs, ni les mêmes intérêts, vivent dans la concorde. Cette unité est atteinte par le débat et le travail quotidien des institutions.

Lire, Pourquoi l’inéluctable montée des populismes ?

Pour en savoir plus avec les Internautes :

DBok : Les populistes s’en donnent à cœur joie avec l’augmentation du prix de l’essence.

Michel Brunet : Pour moi le populisme est d’abord la désignation de « boucs émissaires » comme par exemple les « élites », les « immigrés », …etc qui seraient la cause unique des malheurs du peuple. Et cette désignation de « méchants » envers le peuple magnifié implique nécessairement le « simplisme » qui est l’alfa et l’oméga de tous les programmes politiques qui ne s’encombrent pas de la « complexité » des choses et du monde. Et le « simplisme » à l’avantage de bien s’accorder avec la « démagogie » qui flatte l’électeur. Peut-être que les démocraties ont besoin de faire une « cure » de populisme ce qui pourrait être le tour de la France qu’elle ait une couleur de droite (Lepen) ou de gauche (Mélenchon) en fin de compte le même démago-populisme

le sceptique : La démocratie athénienne concernait quelques dizaines de milliers de citoyens, elle peut encore s’appliquer dans des communes (lieu naturel de la démocratie de proximité). Mais au-delà, le « peuple » n’est pas un acteur unitaire au plan ethnique, politique, symbolique ou ce que l’on veut, c’est une fiction, un récit. De toute évidence, des citoyens nationalistes, écologistes, conservateurs, communistes, libéraux, socialiste, libertariens, chrétiens, anarchistes, musulmans, athées… n’ont aucune raison de s’entendre sur une philosophie commune, voir sur la notion même de commun. En réalité, il y a des factions qui décident de certains arbitrages. Les États sont peu démocratiques, plus leur rôle est important et plus des oligarchies décident (bureaucraties expertes, lobbies). Rappel du principe de subsidiarité = minimum au sommet, maximum à la base.

Jean-Pierre Peyrard : Ce qui, à mon sens, constitue le peuple et le différencie de la population n’est pas un état qu’il devrait atteindre mais une éducation permanente construite sur un discours philosophique/politique essentiellement appuyé sur une analyse du « commun ». Ce discours n’existe pas… encore (électoralisme, campagne électorale, slogans…) ou si peu. Utopie ou possibilité ? Socrate fut « démocratiquement » condamné à mort par une majorité des 501 jurés tirés au sort pour ce qu’on appellerait aujourd’hui un délit d’opinion. C’est dire combien le discours dont je parle n’existait pas, même à Athènes.

Michel SOURROUILLE : Le populisme est en fait l’art de se servir des sentiments du peuple pour prendre le pouvoir, et de manière annexe le lui confisquer. En effet la colère est mauvaise conseillère, elle fait le jeu de quelques leaders autoproclamés. Les manipulations des foules ne sont jamais porteurs de bonne nouvelle. Il reste donc à mettre en œuvre ce que Hans Jonas envisageait incidemment : « Naturellement il serait préférable qu’on puisse confier la cause de l’humanité à une conscience authentique qui se propagerait. »

Lire, L’écologisme contre le populisme, qui va gagner ?

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CLIMAT : Pour qui voter le 10 avril 2022 ?

Selon The Shift Project, aucun des candidats pour la Présidentielle 2022 n’est à la hauteur  de l’enjeu de climatique. On ne propose pas d’approche systémique nécessaire à la rupture écologique et énergétique.

Lire, Shift Project, les politiciens l’ignorent

Audrey Garric :The Shift Project a demandé à tous les candidats de décrire leurs principales propositions pour décarboner la France au cours du prochain quinquennat. Elle a ensuite passé au crible les réponses, avec comme prisme d’analyse son ouvrage Plan de transformation de l’économie française éPTEF), qui dessine une France fonctionnant sans énergies fossiles – avec notamment la sobriété. Seuls le président candidat Emmanuel Macron et le candidat de Résistons !, Jean Lassalle, n’ont pas répondu. On reste largement dans l’incantation, la pensée magique. Eric Zemmour défend à la fois le productivisme et la sobriété, ce qui est contradictoire. Marine Le Pen souhaite maintenir la place de la voiture individuelle et réduire la fiscalité sur les énergies fossiles. Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) ne croit même pas qu’il faut sortir des énergies fossiles. Valérie Pécresse évoque la sobriété sans aucune mesure concrète. Le programme d’Emmanuel Macron indique qu’il s’est engagé à planifier la transition écologique, mais il ne présente aucune stratégie. Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon n’ abordent pas les questions énergétiques d’interconnexions et de stockage ou encore d’acceptabilité de la population.

Quelques commentaires d’Internautes :

François C.H. : Les candidats, Jadot compris (pour qui je voterai malgré tout) multiplient les incohérences. Mélenchon tient la palme: fin du pétrole, fin du charbon, fin du nucléaire, mais retraite pour tous a 60 ans et hausse du Smic. Et aussi l’argent pour l’école, et les hôpitaux, etc. Encore et toujours cette fameuse pensée magique. Assez bizarrement, je dirai que le plus cohérent et le moins hypocrite est Macron. Il a très bien compris que la sobriété et la décroissance qui va avec sont incompatibles avec les aspirations de la majorité de la population, un mode de vie que personne ne souhaite abandonner et le financement des prestations sociales. D’où sa fin de non recevoir au PTEF. Je ne crois pas que l’humain soit capable d’atteindre le niveau de rationalité suffisant pour s’en sortir.

AnonyMousse : Quel mépris de Macron pour l’écologie, en même temps que peut-on attendre d’un néo-libéral absolument incompétent sur ces problématiques. Quant à la sobriété de Pécresse, personne ne rit ? On rappelle que sobriété, c’est du nudging jancovici pour dire décroissance.

Sejas : Le rôle du Shift Project et de Jancovici c’est de faire comprendre le problème inéluctable que nous avons devant nous. Le peuple, celui qui vote, n’a pas encore intériorisé le problème. En démocratie on ne peut pas trop devancer le peuple.

JGPAUL : Comment prôner l’abstinence et être élu…?

disparition des lucioles : Homo autoproclamé « sapiens » fonce droit dans le mur climatique mais accélère. La start-up nation sous 50 degré ne va pas faire long feu. dernier rapport du GIEC, pas dans 100 ans, dans 30 ans et ça s’accélère : – réduction de la disponibilité des ressources en eau et en nourriture – impact sur la santé dans toutes les régions du monde (plus grande mortalité, émergence de nouvelles maladies, développement du choléra), augmentation du stress thermique, dégradation de la qualité de l’air – baisse de moitié des aires de répartition des espèces animales et végétales – déplacement de centaine de millions de personnes fuyant la montée des eaux et la famine et les guerres qu’elles ne manqueront pas de créer. Et Macron et Le Pen, les putatifs finalistes, quelles sont leurs solutions pour prendre à bras le corps ces questions : RIEN

Le paraméen : Il y a belle lurette que les jeux sont faits. La transition écologique exigeait du temps pour préparer les esprits à la notion de modération, de frugalité, pour transformer en profondeur nos modes de production, de distribution et de consommation, pour se passer progressivement des énergies fossiles. « notre Maison brûle et nous regardons ailleurs » ( J. Chirac 2002). En 2022, étant donné la trajectoire actuelle du réchauffement climatique et le fait que la transition écologique reste une incantation, il est à l’évidence trop tard pour limiter la hausse à +1,5°. +2°, + 3° dans moins de 50 ans sera la réalité. Notre procrastination écologique, notre croyance en une Science qui trouvera les solutions, notre consumérisme destructeur, notre apathie, notre ankylose mentale nous auront conduit à notre perte. L’hubris des décideurs politiques et économiques fait le reste. Les dictatures se mettront en place pour gérer le chaos prévisible. Fin de notre civilisation. Fin de l’ Histoire.

Edouard : Il faut voir aussi le dernier budget Américain, pour ainsi dire rien pour le climat. On dirait que les Élites n’ont trouvé aucune solution.

Marc : C’est certain qu’il est plus facile à un candidat de promettre la croissance éternelle que la sobriété et par un retournement de la réalité, laisser penser que c’est le plus raisonnable.

Lire, Tout savoir sur la « Sobriété » obligée

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MACRON présente son programme de DROITE

A trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle 2022, le président sortant a livré les grandes lignes de son projet le 17 mars 2022. Et on vote le 10 avril ! Son programme est croissanciste, militariste, nataliste, nucléocrate et plein de promesses :

Emmanuel Macron : « Il y a beaucoup de sujets importants que je ne pourrais pas traiter aujourd’hui… Le projet que je vous présente aujourd’hui est évidemment ancré dans le retour du tragique dans l’histoire … 50 milliards d’euros en 2025 pour pouvoir affronter une guerre de haute intensité… généralisation du service national universel … Poursuivre l’investissement dans l’enseignement supérieur et la recherche afin de renforcer notre croissance potentielle par plus de compétences… assumer la compétition » entre les établissements… Hausse de 50 % de l’allocation de soutien des mères célibataires, de 116 euros à 174 euros par enfant et par an. être la première grande nation à sortir de la dépendance au gaz, au pétrole…  s’engager sur la construction d’une première tranche, un premier palier de six réacteurs [nucléaires] et une mise à l’étude immédiate de huit autres réacteurs…. Réforme du RSA (revenu solidaire d’activité) avec l’obligation de consacrer 15 à 20 heures par semaine pour une activité permettant d’aller vers l’insertion professionnelle ».

Quelques réactions d’Internautes :

Mouflon : Et le changement climatique dans tout ça?

Amish : Encore un présidentiable qui n’a pas lu le rapport du GIEC. Oh eh, climat, écologie, adaptation, sobriété ?…. Allô ?

Martin : Retraite à 65 ans, 15h de travail en contrepartie du RSA , monétisation des RTT, l’envoi des étudiants en 4e année de médecine en zone rurale pour lutter contre la désertification médicale, réinvestissement dans le nucléaire… Beaucoup de contrefaçon et de pillage sans vergogne du projet de Mme Pecresse dans les annonces du programme de Macron.

Bwsoshy : Un bon programme de DROITE en somme. J’hallucine complètement qu’il ait réussi à faire avaler ses couleuvres « ni de gauche, ni de droite » à des millions de personnes…ou que ces personnes soient crédules au point de le penser vraiment, même encore aujourd’hui.

Pierre Bastille : Rien sur l’écologie et le défi climatique, rien sur la réduction des inégalités et la justice fiscale, rien sur la régulation de la mondialisation, rien sur l’aide au développement, rien sur les défis de l’UE… Une (très) mauvaise copie de droite.

Thibaut : « Indépendance énergétique » ? Parce qu’Emmanuel Macron a découvert des gisements d’uranium dans le sous-sol français ?

Michel SOURROUILLE  : Emmanuel Macron n’a aucune sensibilité écologique. L’abandon du chantier de l’aéroport de Notre Dame des Landes est dû aux problèmes sécuritaires que cet immense chantier aurait créé ; le projet d’Europa City était démesuré… EM parle beaucoup d’écologie, mais agit peu et est surtout sournois : parler d’écologie et lancer la cellule Demeter; lancer la convention citoyenne pour le climat et l’édulcorer à l’extrême, revoir en catimini la loi littorale avec la loi ÉLAN, continuer à baisser les effectifs du ministère de l’environnement… et j’en passe beaucoup ; il sait communiquer, mais n’a aucune sensibilité profonde !

Szut : Un beau programme que Margareth Thatcher et Milton Friedman auraient pu signer des 4 mains. Au Medef, on en reprendra une p’tite tranche. Ambiance !

GilZu : Le programme de N.Sarkozy en somme. Et curieusement plus aucune allusion (illusion) sur l UE, alors que c’était clairement sa carte Joker en 2017.

Lire, L’écologie de Macron, théâtre de marionnettes

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Présidentielle 2022, voiture et climat

Une présentation rapide des programmes des présidentiables 2022 sur deux points, la baisse des émission de gaz à effet de serre et l’usage de la voiture, permet de ressentir le décalage profond qui existe entre l’urgence écologique et les flatteries devant l’électeur. Rappelons aux citoyens que réchauffement climatique et usage généralisé de l’automobile sont intrinsèquement liés. Rappelons aux présidentiables que pour réduire notre empreinte écologique, il faudrait politiquement mettre en place une carte carbone et dire que les déplacements en voiture individuelle, qu’elle soit électrique ou thermique, deviendra bientôt hors de prix.

Baisse des émissions de CO2

Zemmour : Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, Eric Zemmour prône l’interdiction des exportations de bois brut n’ayant subi aucune transformation « afin de favoriser la création de valeur ajoutée sur notre sol et d’éviter leur transport extrêmement polluant ». Le candidat exige aussi la mise en place au niveau européen de la taxe carbone aux frontières. Enfin, il veut privilégier les circuits courts en augmentant la part des produits locaux dans la restauration collective.

Pécresse : Ne croyant pas en « l’écologie punitive », elle veut des incitations financières « plutôt que les taxes » pour décarboner la consommation des ménages. Elle souhaite qu’en 2035 plus aucun véhicule neuf ne fonctionne qu’avec des énergies fossiles, et qu’en 2040 tous les véhicules neufs s’en passent complètement. Elle compte aussi remplacer les transports en commun fonctionnant au diesel par des transports propres.

Lassalle : Le candidat souhaite investir dans les énergies renouvelables en développant l’énergie solaire, géothermique et l’énergie de la mer (houle et écarts thermiques entre la surface et les grands fonds). Il met notamment l’accent sur le développement de la recherche sur le milieu océanique.

Roussel : Le communiste veut élaborer un projet d’investissement pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, « avec une forte croissance de la production électrique, en investissant dans les énergies renouvelables (le solaire, l’éolien et surtout l’hydraulique) et dans l’électricité nucléaire avec la construction d’au moins six EPR ».

Hidalgo : plan de relocalisation des activités économiques permettant de réduire de 50 % les émissions de CO2 du secteur industriel d’ici à 2035. Elle compte également créer un fonds pour la réindustrialisation et l’emploi local doté de 3 milliards d’euros pour aider temporairement les entreprises en difficulté relevant d’industries d’avenir ou stratégiques

Mélenchon : Le candidat de gauche propose de baisser de 65 % les émissions de gaz à effet de serre en 2030, soit davantage que l’objectif de 40 % fixé actuellement.

Jadot : Avec ses propositions, Yannick Jadot veut « réduire l’empreinte carbone de la France de 55 % d’ici 2030 en vivant mieux et atteindre la neutralité carbone en 2050 ».

Pas de proposition connue à ce jour (10 mars) : le Pen Dupont Arthaud Poutou Macron

Lire, Les gaz à effet de serre, c’est aussi notre affaire

Avenir de l’automobile

Zemmour : Supprimer les contraintes pour les conducteurs . Le candidat prône la « suppression du permis à points », la « restauration de la limitation de vitesse à 90 km/h » sur les routes, « mettre fin à toute interdiction de circuler en ville », ainsi que « revenir à la limitation de vitesse de 50 km/h en ville ». Il veut aussi « plafonner les amendes de stationnement à 17 euros sur tout le territoire ».

Dupont-Aignan : entend remplacer les 10 millions de véhicules les plus énergivores par le biais d’un nouveau bonus-malus favorable aux véhicules électriques et peu polluants, et accélérer la mise en place de bornes de recharge rapide pour les voitures électriques.

Pécresse : souhaite remplacer les transports en commun fonctionnant au diesel par des transports propres. Elle envisage aussi, pour 2035, de mettre fin aux véhicules neufs consommant des énergies fossiles et de développer les bornes de recharges pour véhicules électriques

Roussel : Estimant que l’amélioration de la qualité de l’air « ne peut pas se faire sur le dos des classes populaires », le candidat propose une prime à la reconversion allant jusqu’à 10 000 euros par foyer pour l’achat d’un véhicule neuf ou d’occasion Crit’air 1 ou 2.

Hidalgo : La candidate souhaite renforcer le recours aux véhicules électriques (aides à l’acquisition, système de location peu coûteux, etc.).

Mélenchon : Diminuer le recours à la voiture individuelle. Pour cela, le candidat propose de mettre en place « un plan national de développement massif des transports collectifs dans les grandes agglomérations » ainsi que le cofinancement avec les grandes agglomérations « des infrastructures cyclables et de stationnement vélo ». Il ambitionne aussi de développer « des parcs de véhicules à faibles émissions pour les ménages à faibles revenus ».

Jadot : Pour « réduire la dépendance à l’automobile », le candidat écologiste souhaite mettre fin à la vente de véhicules neufs avec un carburant fossile (essence, diesel ou hybride) et prône une « vélorution ». Il propose notamment le prêt d’un vélo à tous les jeunes de 16 ans qui le souhaitent

Pas de proposition connue à ce jour (10 mars) : lepen arthaud poutou lassalle macron

Lire, Fin du moteur thermique, dévoiturage obligé

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