politique

Emmanuel Macron, le président des riches

Tout pour l’économie des riches

Dès 2017, la taxe TTF est allégée sur les transactions financières en Bourse  La finance n’est pas un ennemi », assurait en juin 2021 le ministre de l’économie, des finances et de la relance, Bruno Le Maire, Le manque à gagner lié à l’abandon de cette taxation peut être estimé à plusieurs centaines de millions d’euros par an. Depuis 2018, les métiers très bien rémunérés, au premier rang desquels figurent ceux de la finance, bénéficient d’un allègement de la taxe sur les salaires : la quatrième tranche (20 %) a été supprimée pour les rémunérations annuelles supérieures à 150 000 euros, qui sont désormais taxées à 13 %. Le coût de sa suppression était estimé à 137 millions d’euros

Presque rien pour l’écologie

Le slogan maconien« Make our planet great again » n’était qu’un slogan. Le président français n’est pas parvenu à  s’élever concrètement au-dessus des enjeux nationaux. Mais bien entendu l’autosatisfaction est de mise : « Nous sommes sur un agenda de transformation en profondeur. Sur la déforestation, par exemple, le président a eu des mots très forts à Biarritz. » Macron pratique l’écologie superficielle, les commentaires le remettent à sa place .

Lire, La biodiversité aux temps de Macron

Lire aussi, La question agricole aux temps de Macron

Yves-Jean : Le problème de Macron est triple : il n’est pas ingénieur, il n’y connaît rien en sciences du vivant, avec en particulier une méconnaissance des enjeux liés à la biodiversité, et il est très à l’écoute des lobbies. Les lobbies de la chasse, de l’agriculture et du nucléaire lui ont fait prendre des positions incohérentes, et même contraires aux engagements initiaux. J’en veux pour exemple l’échec de la lutte contre le glyphosate et la ré-autorisation donnée à l’usage des Néonicotinoïdes.

Amish : Son prédécesseur de droite disait que « l’environnement ça commence à bien faire », il a dit plus ou moins la même chose avec un art de la nuance « Je ne crois pas que le modèle Amish permette de régler les défis de l’écologie contemporaine ». Il refuse de regarder en face le besoin d’un minimum de sobriété, ce que tous les scénarios sans exception montrent comme nécessaire (modèles RTE y compris). A nous de choisir si on continue d’aller dans le mur en rêvant à un salut par la technologie..

Mar7511 : Mais arrêtez de nous bassiner avec le climat. La France représente 1% des émissions de gaz à effet de serres. Alors si même nous étions à la pointe de la sobriété énergétique cela ne résoudrait en rien la situation, tant que les grands pollueurs (Chine, Inde et Usa) n’agissent pas davantage de manière déterminée.

Zahnstocher@Mar7511 : Tout à fait d’accord avec vous. C’est d’ailleurs ce que Jack l’éventreur expliquait à ses victimes qui comprenaient très bien leur insignifiance parmi les atrocités mondiales.

Le Jiol :Tout est de la faute de Macron et les 50 millions d’électeurs français tellement vertueux et engagés ne sont que 5% à voter Jadot! La grande majorité refuse les 80km/h, l’écotaxe, les éoliennes, etc. etc. En fait, ils refusent ou résistent à tout ce qui est bon pour la planète et veulent s’en laver les mains en faisant porter le chapeau à Macron…

Myosotis : La stratégie des petits pas aurait eu sa pertinence il y a 20-30 ans, mais maintenant c’est trop tard pour ça. Compte tenu de l’inertie du climat et de l’irréversibilité du phénomène, nous en sommes à chercher désespérément à uniquement éviter l’emballement du système climatique… et encore, pour ceux qui ont conscience de l’ampleur du problème.

PHILEMON.FROG : Il y a beaucoup d’annonces depuis 2007 et peu de réalisations. Les projets s’esquissent mais leur conduite est sans cesse ralentie. De ce point de vue, il y bien une continuité depuis 15 ans. Macron n’est pas plus mauvais que Sarkozy et Hollande en la matière et tous trois sont plutôt meilleurs que leurs prédécesseurs… Le problème est que l’urgence croît, la catastrophe approche de plus en plus vite. Dans ces conditions, ne pas mieux faire que les prédécesseurs c’est faire bien pire. On reste abasourdi de voir que toutes les annonces de l’exécutif ont une échéance entre 2035 et 2050,

PHILEMON.FROG : Myosotis07, mon optimisme a aussi ses limites. Je pense que nous réagirons mais quand nous y serons contraints, face à des catastrophes réalisées.

Michèle de Dordogne : En fait, si elle ne devient pas mondiale, la guerre en Ukraine et les restrictions qui vont suivre (pétrole et gaz hors de prix) vont servir la cause écolo mieux que n’importe quel candidat : le covoiturage deviendra la règle, le télétravail aussi, la qualité de l’air de nos villes sera grandement améliorée. Merci qui ? Merci Poutine !

Lire, Emmanuel Macron oublie l’urgence écologique

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Ukraine, bientôt le choc pétrolier ultime

Le monde est un baril de pétrole qui ne demande qu’à s’enflammer. Qui aurait dit en septembre 1972 que le prix du baril allait quadrupler au cours de l’année 1973, entraînant pour les années suivantes stagnation de l’activité économique et inflation (stagflation) ? La guerre du Kippour d’octobre 1973 a entraîné le premier choc pétrolier, l’invasion de l’Ukraine pourrait bien déclencher le choc pétrolier ultime !

Lire, Bientôt le choc pétrolier ultime ? (septembre 2019)

Michel Lepetit : Le conflit entre Égypte et Israël avait été le prétexte à un embargo pétrolier, qui durera jusqu’en mars 1974, et à une spectaculaire envolée des prix du brut imposée par l’OPEP. Le quintuplement des prix du brut aurait été atteint dès la mi-1974. Mais le catalyseur de cette crise est d’abord la soif effrénée de croissance économique des pays riches, assouvie par une consommation énergétique toujours plus abondante. Pour autant, cest l’embargo de 1973 qui envoient un signal politique fort et clair.La crise révèle la vulnérabilité de secteurs entiers aux hydrocarbures, en particulier l’agriculture, du fait du machinisme agricole (pétrole) et des engrais (gaz naturel). Les pays de l’OCDE doivent déployer des plans de rationnement sans précédent en temps de paix : restrictions d’approvisionnement de l’industrie  ; fermeture de stations-service ; limitations de vitesse sur les autoroutes ; normes de température dans les bâtiments publics  ; sensibilisation de l’opinion (la « chasse au gaspi ») ; interdiction de l’éclairage des bureaux et des enseignes lumineuses après 22 heures ; arrêt des émissions télévisées à 23 heures  ; interdiction de circuler le dimanche (en Suisse). L’industrie automobile se voit imposer des normes spectaculaires, favorisant les petits véhicules, plus sobres.

Michel SOURROUILLE : Rappelons ce qu’écrivait un spécialiste de l’automobile en 1979, JA Grégoire : « L’observateur ne peut manquer d’être angoissé par le contraste entre l’insouciance de l’homme et la gravité des épreuves qui le guette. Comme le gouvernement crie au feu d’une voix rassurante et qu’on n’aperçoit pas d’incendie, personne n’y croit. Jusqu’au jour où la baraque flambera. Comment l’automobiliste pourrait-il admettre la pénurie lorsqu’il voit l’essence couler à flot dans les pompes et lorsqu’il s’agglutine à chaque congé dans des encombrements imbéciles ? Cette situation me paraît beaucoup plus inquiétante encore que celle des Français en 1938. Ceux qui acceptaient de regarder les choses en face apercevaient au-delà des frontières la lueur des torches illuminant les manifestations wagnériennes, ils entendaient les bruits de bottes rythmant les hurlements hystériques du Führer. Tous les autres refusaient de voir et d’entendre. On se souvient de notre réveil en 1940 ! » (Vivre sans pétrole)

Lire, 2022, un choc bien pire que celui de 1973

Tragiquement, la crise pétrolière des années 1970 avait débouché sur le triomphe d’une idéologie du tout-marché, une économie qui ignore fondamentalement la centralité de l’énergie. Trop souvent la victime collatérale d’une crise est l’environnement. Tous les discours écologiques des années 1970 ont été remisés dans les oubliettes jusqu’à nos jours. Cinquante ans de perdus !

Lire, les limites de la croissance ou rapport au club de ROME (1972)

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Planète de fous dont Poutine est l’archétype

Depuis l’offensive lancée contre l’Ukraine le 24 février, le maître du Kremlin révèle sa personnalité profonde, entre paranoïa et psychopathie.

Benoît Vitkine : Qui est vraiment le président russe ? Comment expliquer une décision qui paraît mener la Russie à la catastrophe, quel que soit le scénario retenu ? Angela Merkel en 2014, après une longue conversation avec Vladimir Poutine : « Il a perdu contact avec la réalité. » « Il est taré », disait l’opposant Boris Nemtsov quelques mois avant d’être assassiné en février 2015. De la psychanalyse, il s’en écrit beaucoup. « L’armure de l’autocrate éclairé s’est fendue. Le monde a découvert un monstre, fou dans ses désirs et impitoyable dans ses décisions », écrit l’écrivain russe Vladimir Sorokine. L’univers mental du président russe est celui de la violence. « La rue de Leningrad m’a appris une chose : si la bagarre est inévitable, tape le premier », disait-il en 2015 au moment de son entrée en guerre en Syrie. Autre donnée, l’isolement. La pyramide du pouvoir contamine le dirigeant, lui instille le poison du pouvoir absolu.Vladimir Poutine a limité ses contacts aux hommes en épaulettes qui lui disent ce qu’il a envie d’entendre. Les plus proches ont été relégués au bout de tables interminables devenues, ces derniers mois, l’image de la solitude du pouvoir. Poutine n’utilise pas Internet. Dans le contexte de guerre en Ukraine, cet isolement crée des menaces inédites : « Toutes les informations lui sont présentées sous un jour favorable. Si une foule manifeste son hostilité aux troupes russes dans une ville occupée, c’est qu’elle est payée, manipulée par l’Occident ou les nazis… Celui qui émet un doute attire le soupçon sur lui, pas sur l’information. »

Lire, Les dominants écrasent tout contre-pouvoir

Les intoxiqués par le poison du pouvoir absolu préfèrent tuer le messager plutôt que d’écouter son message. Voici quelques remarques complémentaires d’Internautes :

Michel SOURROUILLE : Vladimir Poutine  est une personnalité narcissique, intolérante aux critiques. Il fonctionne en permanence avec des rapports de force. Il peut prendre des décisions sans se soucier de leurs conséquences. C’est aussi un psychopathe caractérisée par un ego surdimensionné, une froideur affective, un besoin d’action et une absence de peur qui lui fait souvent prendre des risques démesurés. Ce type de personnage est prêt à tout pour arriver à ses fins. Il cultive un manque d’empathie et porte atteinte aux droits d’autrui sans ressentir la moindre culpabilité. Tout se passe comme s’il n’y avait aucune conscience morale. C’est également un menteur pathologique. Dans le cas de l’Ukraine, il répète des énormités sans aucun respect de la réalité historique. La vérité, c’est le monde tel qu’il se le fabrique. C’est en fin de compte une personne immature, ayant un esprit binaire, incapable de comprendre les idées complexes. C’est fou sa ressemblance avec Donald Trump !

Omarkhayam : VP n’est pas un joyeux luron. On le voit rarement sourire et encore moins rire. C’est vraisemblablement un grand dépressif, comme le pilote de la German Wings, qui a entraîné tous ses passagers dans son suicide. L’avion, ici, se nomme planète Terre et les passagers les humains. Ce n’est plus Docteur Folamour mais Docteur Follehaine !Il serait temps que des personnes sensées, dans son entourage, mettent fin à cette folie.

Izy : Dans tous les cas, les guerres où les ploutocrates et kleptocrates embarquent l’humanité nous mènent au désastre. Poutine n’est pas si isolé que cela. Gazprombank est soigneusement épargnée par les oligarques de l’UE, tandis qu’Engie et TotalEnergie continuent tranquillement leur business avec les oligarques russes. Pendant que les Ukrainiens se font massacrer au nom de la démocratie que personne ne leur accordera, pas davantage l’UE que la Russie.

Julius Puech : Poutine veut mettre la main sur les richesses naturelles de l’Ukraine. Aucun responsable politique ne croit une seconde les tirades nationalistes et identitaires qu’il brame pour les cyniques qui le secondent et les crédules qui les croient. L’objectif véritable de tous ces gens, qui partagent un refus de la démocratie, est de prendre le pouvoir, de le pérenniser, et si possible, de s’en mettre plein les fouilles.

Tubal : Des traits que l’on reconnaît chez Zemmour assez facilement.

Lire, Donald Trump, narcissique et psychopathe

Forestry ; 20 ans d’un pouvoir absolu après quelques années au KGB, l’instrument majeur du pouvoir absolu, cela vous forme un dictateur, un vrai. Un homme dans son monde de puissance et de gloire et donc qui se doit d’être inaccessible à l’humain rationnel qui caractérise la raison et la conscience de soi de l’individu de notre époque. Un dictateur est un addict du pouvoir et l’on sait très bien ce que peut provoquer l’addiction et la soif de vouloir jouir de cette addiction à tout prix. Il n’est ni le premier ni le dernier ni le seul dans le monde actuel.

vae Victor : C’est le fléau du tyran qui l’affaiblit et le conduit à sa ruine : entouré de courtisans, de sycophantes et de bénis oui-oui, sa compréhension du réel s’en trouve de facto rétrécie et obscurcie. Il ne perçoit le monde, quand il ne délire pas, que sous un seul angle, et encore fort obtus. Les démocrates eux parient sur l’intelligence collective: la délibération, la consultation des perspectives les plus variées, leur confrontation réglée, permettraient d’éclairer la décision.

Lire, Quelle démocratie dans une société écologisée

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Constitutionnalisation de la démographie

L’idée de constitutionnaliser la thématique démographique est absolument nouvelle en France, mais c’est déjà une réalité en Chine. Sur une planète de 8 milliards d’habitants, il n’est que temps de reconsidérer ce qui devrait nous paraître fondamental. Voici un échange qui pèse le pour et le contre d’une telle proposition.

David : Personnellement je ne suis pas favorable à l’introduction d’orientation démographique dans la constitution et cela pour deux raisons. La première est que cela ne me semble pas le rôle de la constitution qui est plutôt de définir les grande règles et principes et de fonctionnement de la République : le rôle des institutions, la répartition des pouvoirs et non de définir la politique menée dans le cadre de ces règles.

Michel : Une constitution ne règle pas seulement les rapports des instances politiques (exécutif, législatif, etc.), elle pose les grands principes qui régissent une société. Ainsi dans le préambule de la constitution française : « Le peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de l’homme définis par la Déclaration de 1789, complétée par le préambule de la Constitution de 1946, ainsi qu’aux droits et devoirs définis dans la Charte de l’environnement de 2004. » La préoccupation écologique est bien constitutionnalisée. Rappelons son article 2 : « Toute personne a le devoir de prendre part à la préservation et à l’amélioration de l’environnement. » La Constitution française dans son article premier indique aussi que « La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales. » Le féminisme est bien constitutionnalisé. On a même constitutionnalisé la thématique de la peine de mort : ARTICLE 66-1. Nul ne peut être condamné à la peine de mort.

Les révisions constitutionnelles suivent les évolutions politiques. Rappelons cette annonce du Premier ministre du président Macron en date du 4 avril 2018 : « Le projet de loi constitutionnel inscrira l’impératif de lutte contre le changement climatique à l’article 34, qui définit le domaine de la loi ». On a même ajouté par la suite la protection de la biodiversité. Rappelons que lors de la campagne présidentielle 2017, Jean-Luc Mélenchon voulait établir une Assemblée constituante pour changer de fond en comble la Constitution de 1958. Tout est donc possible, une Constitution est un texte très généraliste qui évolue. Les rapport entre démographie et écologie méritent d’être constitutionnalisés et c’est possible.

David : Voici ma deuxième analyse. Ce serait prendre un risque énorme, car tous les partisans d’un militantisme particulier pourraient alors être tentés d’inscrire dans la constitution ce qui leur tient à cœur. Par exemple, à l’inverse de l’association Démographie Responsable, certains groupes pourraient vouloir inscrire la nécessité de favoriser l’accroissement démographique et le soutien à la politique familial. 

Michel : Le problème d’une phrase constitutionnelle est qu’elle doit être formulée en termes qui ne prêtent pas à confusion. La question démographique est bien prise en compte par la constitution chinoise (article 25, « L’État encourage la planification familiale pour assurer l’harmonie entre la croissance démographique et les plans de développement économique et social »). Qu’on soit nataliste ou malthusien, on pourrait être satisfait d’une telle approche car l’essentiel n’est pas un parti pris, mais l’idée d’harmonie entre population et développement. Tout cela dépend d’une action politique de « planning familial » et de « développement » qui ne sont pas définis précisément par la Constitution, mais qui donneront lieu ensuite à législations parlementaires.

Lire, Le référendum CLIMAT n’aura pas lieu

Débattre du contenu de la Constitution est un des axes d’action auprès des médias et des parlementaires. L’idée de constitutionnaliser une problématique liant démographie et écologie doit être mise en œuvre dans un contexte de surexploitation de la planète. Il existe un intérêt collectif essentiel que tout le monde se doit de partager, celui de préserver l’écosystème qui rend la vie humaine possible, et donc de maîtriser la fécondité humaine en fonction du milieu qui nous fait vivre. La Chine a déjà fait une bonne partie du chemin. Sa Constitution de 1982 (version consolidée au 11 mars 2018) indique dans son Chapitre premier / Des principes généraux :

Article 25 : L’État encourage la planification familiale pour assurer l’harmonie entre la croissance démographique et les plans de développement économique et social.

Article 26 : L’État protège et améliore le milieu dans lequel les gens vivent et l’environnement écologique et mène la lutte contre la pollution et les autres nuisances. L’état organise et encourage la plantation d’arbres et le reboisement et protège les arbres et les forêts.

Démographie et écologie sont bien considérés en Chine, mais dans deux articles différents. On pourrait proposer pour notre pays la formulation suivante :

 » Chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré. La France tend à assurer l’harmonie entre le niveau de la population et les possibilités durables du milieu naturel. »

Conclusion : Constitutionnaliser un nouvel élément n’est pas simple. Rappelons que le 16 mars 2021, les députés ont voulu inscrire dans l’article premier de la Constitution, « la France garantit la préservation de l’environnement et de la diversité biologique et lutte contre le dérèglement climatique ». Les sénateurs de leur côté ont exigé que le mot « préserver », beaucoup moins ferme que « garantir », soit validé ; le désaccord ente les deux chambres a clos cette tentative constitutionnelle. Mais au moins le débat a eu lieu et la prise de conscience de l’urgence écologique a fait son chemin.

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Des classes sociales à la classe globale

A l’époque de la révolution industrielle, le problème majeur était de produire plus pour redistribuer, le reste importait peu. Karl Marx était dans la même lignée, avec l’objectif de l’abondance pour tous. Le mouvement ouvrier était le mouvement social caractéristique de la société industrielle. Lidée que le capitalisme va dépérir parce qu’il exploite de façon outrancière les ressources de la nature n’existait pas. Le libéralisme et le socialisme n’étaient que les deux variantes d’un même modèle, le productivisme. Mais dans un système de production qui est devenu aujourd’hui un système de destruction, Bruno Latour en appelle à la constitution d’une nouvelle classe dont le rôle historique consisterait à « maintenir les conditions habitabilité de la planète »*. Il s’agit de superposer le monde où l’on vit avec le monde dont on vit. En effet le « matérialisme historique » de Marx n’a plus de fondement réel quand le quart de la population mondiale se permet de consommer plus de 80 % des ressources de la planète. Ce comportement rentre obligatoirement en collision avec la Nature par épuisement des ressources naturelles et réchauffement climatique. Il nous faut alors définir un « matérialisme écologique ». L’économique devrait satisfaire les besoins, mais économique et social dépendent des conditions biophysiques de l’existence de la vie sur Terre. Les fins de mois sont indissociables de la fin du monde vu les difficultés croissantes de la civilisation thermo-industrielle. On peut d’ors et déjà acter que les limites de la planète nous imposeront toujours davantage les « conditions d’habitabilité ». Mais alors, comment rassembler une classe écologique et la transformer en mouvement d’ensemble ?

Dans le schéma marxiste de la lutte des classes, il est nécessaire de nommer un adversaire à combattre ; ce sera les capitalistes. Les travailleurs créent la valeur de ce qui est produit, mais les patrons s’accaparent la plus-value : il y a exploitation, soulèvement et prise « inéluctable » du pouvoir au nom de la classe ouvrière. Encore faut-il que le prolétariat prenne conscience de son exploitation. Pour Karl Marx, il faut passer de la classe en soi, qui existe de fait, le prolétariat qui n’est possesseur que de sa force de travail, à la classe pour soi, dont les membres prennent conscience d’une appartenance commune et d’une action à mener. Cette analyse a permis la création des syndicats, puis des partis communistes et la révolution. Mais aujourd’hui la classe ouvrière n’est plus qu’une fraction des catégories socio-professionnelles et chacun ne voit que ses (dés)avantages catégoriels. Il n’y a plus de cohérence collective et un déclassé votera extrême droite plutôt que parti communiste. Les temps changent, les motifs objectifs de résistance ne résultent plus de l’exploitation de l’homme par l’homme, mais de la surexploitation de la planète par un système marchand dont une grande partie des travailleurs profite par l’augmentation de son niveau de vie. Alors, où trouver la « classe écologique » que Bruno Latour appelle de ses vœux ?

L’adversaire n’est plus défini par les détenteurs des capitaux mais par ceux qui ont le pouvoir de détruire le cadre de vie d’une bonne partie des générations présentes et futures. On peut nommer de façon symbolique cette catégorie par l’expression « classe globale » ; elle regroupe tous les possesseurs d’une automobile particulière. Les classes moyennes des pays riches sont membres de la classe globale, ainsi que les catégories favorisées des pays émergents. Cette classe est le principal contributeur aux émissions de gaz à effet de serre, elle est responsable du pillage de la planète. Cette classe globale est nombreuse, sachant qu’il y a au moins 1,2 milliard d’automobiles dans le monde. Cette classe est en expansion puisque beaucoup de personnes veulent accéder au standard de vie occidental. Cette classe parait intouchable par sa cohérence idéologique, centrée sur le consumérisme en lien avec le productivisme. Rappelons-nous l’épisode des Gilets jaunes en France qui a fait trembler le gouvernement. Rappelons-nous que tous les politiques ou presque promettent de baisser le prix de l’essence. L’adversaire c’est chacun d’entre nous quand nous prenons le volant. Notez qu’il ne s’agit pas là de la proposition du sociologue Ralf Dahrendorf, la « classe globale » comme élite mondialisée qui serait vouée à dominer la planète au mépris des frontières et des appartenances nationales. La gauche et la droite ne traduisent plus dans leurs idéologies les mouvements de fond en cours. L’écologisme va bien au-delà.

Résumons. Le système de production et la société de consommation détruisent les conditions de leur durabilité. Or l’existence de la classe globale constitue la principale entrave à la nécessaire rupture écologique. Le prolétaire avait un adversaire bien défini, le capitaliste. Dans la configuration actuelle, le travailleur ayant emploi et voiture devient son propre adversaire puisqu’il doit abandonner une partie de son mode de vie. Au sein de la classe globale s’opère alors une scission entre les humains qui croient à un futur dans le prolongement de notre passé croissanciste et les terriens qui s’interrogent : que faire pour garder notre terre vivable et viable ? Si quelques personnes pratiquent déjà la simplicité volontaire, les politiques commencent à intégrer l’idée de sobriété énergétique, les entreprises se veulent dorénavant plus vert que vert, le nombre d’adhérents des associations environnementales est bien plus important que les membres des partis politiques. On commence à comprendre contre qui se battre, et la controverse peut jaillir même à l’intérieur des familles : quel changement apporter à notre propre façon de vivre. La classe écologique l’emportera quand elle sera devenue plus nombreuse que les conservateurs allergiques à l’idée d’urgence écologique.

* LE MONDE du 11 décembre 2021

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Fabien Roussel, le PCF touche le fond

Le secrétaire national du PCF veut endosser les nouveaux habits du communisme français. Un désastre, et pas seulement vestimentaire. Florilège de ce candidat à la présidentielle 2022 :

Fabien Roussel : « Ceux qui ne veulent pas voter communiste parce qu’ils ne se retrouvent pas dans le PCF, je leur dis : “OK, votez Roussel… Un bon vin, une bonne viande, un bon fromage : c’est la gastronomie française… Quand je défends le bifteck je défends les salaires… On me caricature comme le candidat beauf, sauciflard, provincial, mais je ne suis pas seul. On est plein à être d’accord sur cette ligne : la volonté de reconquérir l’électorat populaire sur un discours de classe, avec du fond … Je suis presque tous les week-ends à Saint-Amand, le dimanche, je vais au café, sur le marché, et je fais mes permanences. Je note dans mon petit carnet les phrases que j’entends… Les classes populaires, ce sont elles qui sont à chaque fois mises sous pression d’écologistes excessifs, qui leur disent : “Non, pas d’auto, ni d’avion !” Comment est-ce que ceux qui ont tout peuvent dire à ceux qui n’ont rien ce qu’ils ont le droit de faire ? » 

Pour sa campagne, Fabien Roussel parcourt les péages, visite les écoles de boucherie, promet des voitures électriques subventionnées et le permis gratuit aux jeunes, sans oublier  bien sûr une électricité pas chère grâce au maintien et au développement du nucléaire. Il s’emporte souvent contre une gauche écologiste qu’il juge déconnectée, voire hautaine. En clair, il n’a aucune conscience de l’urgence écologique, il regarde encore les années 1960 !

Lire, le parti communiste est-il écolo ?

L’illustre prédécesseur de Roussel, Georges Marchais, avait raison de condamner la plus-value que s’accapare l’oligarchie dominante. Il n’en reste pas moins que le Parti communiste était à l’époque productiviste et le prolétariat à la fois amoureux de sa bagnole et aveugle devant le système soviétique  en URSS. Le communisme français d’aujourd’hui ne semble pas avoir beaucoup réfléchi depuis les années 1970 !

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Invasion russe en Ukraine, Poutine s’éclate

La Russie n’avait « pas d’autre moyen » pour se défendre que de lancer ses forces en Ukraine, a affirmé le 24 février 2022 le président Vladimir Poutine, au moment même où l’armée russe était en train de mener une invasion de ce pays voisin. Plusieurs dizaines de personnes qui manifestaient contre l’invasion russe de l’Ukraine ont été arrêtées jeudi à Moscou et à Saint-Pétersbourg pour avoir bravé l’interdiction de se rassembler décrétée par les autorités russes. « Le président [Vladimir] Poutine a réintroduit la guerre en Europe. Il s’est mis du mauvais côté de l’histoire », a estimé, jeudi, le G7, condamnant une attaque militaire « non provoquée et complètement injustifiée ». Quelques conséquences :

– Les Bourses européennes ont commencé à chuter à l’ouverture le 24 février, quelques heures après le lancement par la Russie d’une offensive militaire dans l’est de l’Ukraine.

– Le prix du baril de pétrole a franchi 100 dollars (90 euros), niveau qu’il n’avait pas connu depuis le début de l’année 2014.

– Engie perdait près de 4 % en fin de matinée. Le groupe achète de grandes quantités de gaz à son partenaire historique Gazprom, qui assure 18 % de la consommation française,

Le prix de l’aluminium, essentiel pour les secteurs de l’automobile et du bâtiment, approche 3 400 dollars la tonne, un nouveau record historique. La Russie, un des plus gros producteurs mondiaux, pourrait freiner ou arrêter ses exportations en représailles à des sanctions sévères des Occidentaux, qui risquent d’être aussi privés de métaux rares essentiels à la transition écologique.

– Le blé, dont la Russie et l’Ukraine sont les premier et cinquième exportateurs mondiaux : le prix de la céréale avait gagné 10 % en deux jours, avant l’intervention russe, à 16,71 dollars le boisseau pour livraison en mai – ce qui n’était pas arrivé depuis septembre 2012.

– « Bienvenue dans le meilleur des mondes où les Européens paieront bientôt 2 000 euros pour 1 000 mètres cubes de gaz », ironisait sur Twitter, mardi, l’ancien président russe, Dmitri Medvedev.

Réaction d’un Internaute : Donc pour l’instant tout bénéf pour Vlad le teigneux. C lui qui nous chauffe (gaz et pétrole) et nous fournit le pain ( grâce au blé ) . C aussi grâce à lui, que nous pouvons fabriquer nos bagnoles ( aluminium). Sans oublier l’uranium (on a du stock?), détenu par son pote du Kazakhstan . En résumé les sanctions éco , c d’abord à nous qu’elle vont faire mal. De 2 choses l’une, on le laisse tte honte et lâcheté bues, “s’amuser” avec les Ukrainiens , ou on le dégage de Kiev, voire pour de bon aussi de Moscou. Évidemment, on est prêts, n’est-ce pas ? On va d’abord se réunir, dialoguer, .. puis le supplier ? l’implorer ?

Réaction du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Il a supplié la Russie de ne pas déclencher d’opération militaire en Ukraine. Avec un aveu presque pathétique : « Je n’ai jamais cru » les rumeurs sur une invasion imminente, j’étais « convaincu que rien de sérieux n’arriverait. J’avais tort ». A la fin de la séance, il implorait Vladimir Poutine d’arrêter son offensive. Depuis sa création il y a 77 ans, l’ONU s’est révélée dans l’incapacité d’empêcher une guerre déclenchée par l’un de ses cinq membres permanents, dotés d’un droit de veto,l’Assemblée générale des Nations unies, qui regroupe les 193 pays membres de l’Organisation. A la différence de celles du Conseil de sécurité, ses résolutions ne sont cependant pas contraignantes.

Jean-Luc R : Si, comme il est prévisible, les coûts de l’énergie explosent, on n’aura pas d’autre choix que de se rationner, ce qui contribuera à la baisse des émissions de CO2. Ce qu’un occident opulent en paix ne sait pas faire, une guerre y parviendra. L’espèce humaine, vraiment impayable !

Biosphere : On dirait que Vladimir Poutine n’a aucune mémoire des échecs à long terme d’une intervention militaire dans des pays allergiques à une intrusion militaire. Pourtant les exemples ne manquent pas, entre autres :

Lire, La guerre de Libye, l’écologie et la non-violence (2012)

Lire, L’armée française au Mali, un échec avéré (2022)

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Fake news dans la fenêtre d’Overton

Forgée dans les années 1990 par Joseph P. Overton, alors vice-président des lobbyistes du Mackinac Center for Public Policy, l’idée centrale de la fenêtre d’Overton est que les idées jugées « acceptables » par le plus grand nombre au sein d’une société particulière constituent un ensemble, une « fenêtre », qui peut évoluer au cours du temps. Car répéter souvent un mensonge, il en restera toujours quelque chose.

Lire, Croissance verte, véritable “fake news”

Marion Dupont : Pour réussir à emporter l’adhésion du public, il est préférable de se situer d’emblée à l’intérieur de la “fenêtre” d’Overton. Or, cette fenêtre se modifie en fonction des normes sociales et morales dominantes.D’un côté l’extrême droite travaille à rendre tolérables des idées autrefois jugées « intolérables » ; de l’autre, des acteurs de gauche censure des discours autrefois jugés « ordinaires ». Les idées, bien loin d’être des entités indépendantes les unes des autres, sont liées entre elles, et l’introduction d’une nouvelle idée influe sur toutes les autres. Il s’agit d’une guerre culturelle. L’alt-right de Donald Trump et la droite extrême d’Eric Zemmour transgressent les limites des normes politiques pour les faire exploser. Plus des responsables répètent une opinion, plus i la banalisent, plus ils la légitiment. » D’où la multiplication des « phrases choc », destinés à faire entrer dans la fenêtre du dicible des idées auparavant proscrites.

Lire, Fake news en génétique avec Laurent Alexandre ?

Quelques compliments d’analyse offerts par les abonnés du MONDE :

Seven : Il me semble utile de mettre la fenêtre d’Overton en relation avec les notions de propagande et de manipulation. Le simple fait de RÉPÉTER un mot ou une expression dans les médias est une véritable arme oratoire. «L’opinion publique se fabrique et ceux qui veulent participer à sa formation endossent une responsabilité colossale vis-à-vis de la nation et du peuple entier» disait Joseph Goebbels en avril 1933. On connaît le triste sort de la presse allemande et de la liberté d’expression dans l’Allemagne nazie. Restons éveillé et agissons contre la sauvagerie et la violence insidieuses que certains hommes et certaines femmes politiques diffusent en toute conscience !

Furusato : Allez lire du côté d’ Edward L Bernays le célèbre Propaganda. Avant Goebbels il décrit les recettes, parties comme par hasard des US. Le problème de Goebbels c’était de décrire des fantasmes comme des réalités ( le judaïsme conduisant des plans mondiaux ) ; à l’époque actuelle c’est de décrire les réalités comme des fantasmes. Par exemple le Grand Rassemblement qui n’existe pas sauf dans les cerveaux complotistes, immigration qui, en même temps, nous est tout à fait nécessaire pour payer nos retraites.

Michel SOURROUILLE : L’un des principaux pionniers de la publicité comme « manufacture du consentement », Edward Bernays, décide d’utiliser les découvertes de la psychanalyse pour parvenir à une « manipulation des opinions et des habitudes.  La diffusion dans la presse de photos de jeunes femmes fumant des cigarettes appelées « torches de la liberté » va par exemple inciter les femmes à fumer à une époque où ce comportement était réprouvé ; Bernays se vanta d’avoir doublé la taille du marché potentiel de l’industrie du tabac ! A notre époque, les éléments de langage véhiculés par les anti-écolos comme « écofascisme », « Khmers verts », « Ayatollahs de l’écologie », « retour à la bougie »… ont pour but d’empêcher de discerner avec clarté l’urgence écologique en rejetant a priori tout débat possible. Par contre ils font miroiter des fantasmes sous forme d’oxymores comme « moteur propre », « croissance verte », « nucléaire de transition », « agriculture raisonnée », etc.

Lire, Nucléaire vert, énergie durable, oxymores

a2lbdb : La force de la répétition est un trompe-l’œil. Il suffit de constater combien aujourd’hui les éléments de langage sont raillés dans les médias. Ils sont nécessaires dans le sens où ils permettent de délimiter pour l’auditoire une communauté de pensée en évitant que les orateurs ne se contredisent les uns les autres lors d’interventions séparées mais ne permettent pas de conquérir les esprits. Le « succès » de Goebbels, des nazis, des communistes en URSS et plus largement des régimes totalitaires c’est : – L’usage débridé de la force pour faire taire les opposants – Les démonstrations magistrales d’une capacité à enflammer des foules (observez les conséquences du meeting manqué de Mme Pécresse) – Le mépris des masses au point d’être convaincu que mentir est une pratique politique vertueuse (démontré par Trump) – La haine de l’altérité et la quête de la pureté comme solution aux maux de la société.

Bullbh : Dans la construction du discours politique il y a des terme qui produisent l’ensauvagement et la violence, et d’autres qui luttent contre. Il y a ceux qui ouvrent la fenêtre à la haine et ceux qui l’ouvrent à l’empathie et au respect de l’autre. Tout simplement parce qu’il y a des gens qui croient qu’on doit bâtir une société par l’échange et l’adhésion quand d’autres ne jurent que par la contrainte et la violence. L’extrême droite croit à la valeur du knout comme élément d’intégration sans s’inquiéter des conséquences sur la société produite. Pourtant l’histoire ne manque pas de sociétés bâties sur la répression. Des politiciens aujourd’hui sont en train de jeter les bases d’une future dictature dont les recettes sont connues et toujours d’actualité autour de nous : voir Trump, Bolsonaro, Orban, etc

pierre guillemot : Les idéaux infrangibles de la société évoluent sous la pression de la majorité. En démocratie, on met les avis en tas, et le plus gros tas a gagné (Alphonse Allais).

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One Ocean Summit, des mots, que des mots

Le sommet de l’océan, organisé à la va-vite par la France, s’est tenu à Brest du 9 au 11 février 2022. Un flop !

Lire, Vider les océans jusqu’aux tréfonds du fond

Aires Marines Protégées, de nouvelles aires de papier ! Quid des moyens de mise en œuvre ? Haute-Mer et Fonds Marins, totale contradiction. La France demande un traité contraignant protégeant la haute mer ET en même temps refuse de signer le moratoire sur l’extraction minière des fonds marins. C’est du Macronisme tout craché. Financer la connaissance des fonds marins mais ce sera pour mieux exploiter. Protection des Cétacés : les dauphins vont continuer à mourir par milliers. (résumé du communiqué de FNE)

Claire Nouvian : Le sommet de l’océan a confirmé la méthode-Macron avant des échéances électorales ; calibrer les annonces pour optimiser leur effet médiatique tout en minimisant leur portée environnementale. Par exemple, quant à la suppression des subventions menant à la surpêche dans le monde… sans prendre le moindre engagement. Il est d’usage d’appeler cela le « greenwashing », mais je préfère revenir à ce que c’est : un mensonge. Pas un mot sur la prédation des ressources marines des pays en développement par nos flottes subventionnées, provoquant insécurité alimentaire et déstabilisation socio-économique. Et la France met la pression à l’agence onusienne dépositaire de l’autorité sur les fonds marins pour que commence au plus tôt l’exploitation du dernier biotope vierge de notre planète. Le plan France 2030, contredisant les objectifs de l’Agenda 2030 de l’ONU, prévoit d’allouer des centaines de millions d’euros à l’« exploration » des grandes profondeurs en vue de leur exploitation. Les chercheurs préviennent que les dégâts faits à l’océan seront irréversibles. Emmanuel Macron regarde le monde à travers le rétroviseur et, en cohérence avec son implacable logique libérale, il voit dans la nature un réservoir de ressources, dans les ressources une occasion d’exploitation et dans l’exploitation un potentiel de croissance. Or nous sommes coincés sur une planète aux ressources finies qui ne souffre plus la croissance infinie. Coincés par une élite qui passe totalement à côté des enjeux du millénaire. L’absence de volonté politique, voilà ce qui rend notre époque si angoissante.

Martine Valo : Le One Ocean Summit n’a pas sonné la mobilisation générale face à l’urgence des menaces qui pèsent sur le plus vaste écosystème de la planète. Les ateliers et forums se sont révélés décevants faute de laisser la moindre place au débat. Le président a beaucoup promis… Les mesures qui pourraient avoir un impact direct sur le monde marin, comme la fin du chalutage qui racle les fonds, évoquée par le président de Colombie, Ivan Duque Marquez, n’ont pas trouvé d’écho.

Lire, Nous aimons nous baigner dans un océan de plastique

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JO, les avantages de la dictature chinoise !?

Le système démocratique est le plus efficace au niveau de la gestion du long terme. En effet, iI prend en considération l’évolution de l’opinion publique et la politique publique évolue par touches progressives. De son côté un système autocratique est efficace pour gérer le court terme, mais un dictateur non éclairé par la volonté du peuple mène obligatoirement au désastre par les errements du sentiment de toute puissance sans oppositions possibles. L’urgence écologique devient alors un paramètre indésirable, le court terme l’emporte largement sur les exigences du long terme.

Alain Frachon : Lors des JO de Pékin, l’Etat-parti entend montrer l’efficacité de l’autocratie… La Chine du président Xi Jinping impose ses normes en matière de libertés publiques, que ce soit aux ressortissants chinois ou étrangers. A l’intérieur des « bulles » de protection abritant les jeux, il faut télécharger sur son portable une application chinoise destinée à surveiller la santé d’une personne mais aussi ses déplacements. On imagine volontiers Pékin déployant ici toutes les ressources de l’autocratie numérique mise en place par le président Xi ces dix dernières années… Les athlètes, nationaux comme étrangers, ont été prévenus. Ils sont sujets aux lois et règlements du pays qui interdisent la moindre critique de la politique chinoise. Les épreuves sont diffusées en Chine avec un léger différé, le temps de supprimer une scène déplaisante… Les grandes marques qui parrainent les Jeux savent qu’à la moindre déclaration publique dénonçant la situation au Xinjiang ou à Hongkong, elles seront privées d’accès au marché chinois… Au nom du relativisme culturel, Xi Jinping vise à chasser les droits de l’homme des relations entre les nations. Tel est le sens commun du front sino-russe notamment formé pour « réviser » un ordre international imaginé en 1945…

Lire, L’écologie au pays de Xi Jinping

Les JO d’hiver de Pékin montrent parfaitement le mépris avéré de Xi Jinping pour l’écologie. La « glisse » se fait à cent pour cent sur de la neige et de la glace artificielles. On ne s’étonnera pas que le Mondial de foot 2022 se déroulera à la fin de l’année au Qatar, une autre autocratie, dans des stades réfrigérés à l’air conditionné. Dans un cas comme dans l’autre, l’empreinte carbone sera tout sauf neutre. Voici quelques commentaires complémentaires :

Guillaume Perron : Personne ne peut ditre que l’autocratie nest pas efficace comme moyen de gouverner. Le seul problème est que le peuple ne décide pas de ses dirigeants. Cela finit toujours dans un temps moyen à un truc qui pédale dans la semoule sans remise en cause des trajectoires et dans l’entre-soi des courtisans du prince et de sa famille.

JAST : La Chine revendique dans sa constitution une « dictature démocratique populaire dirigée par la classe ouvrière et basée sur l’alliance des ouvriers et des paysans, qui, par essence, est une dictature du prolétariat (point 6 du préambule) » la Chine est un état socialiste de dictature populaire ». Elle en est fière et les 100 millions de membres du PCC également..

JFHM : Plus qu’une dictature formelle, c’est la dictature d’un système, d’une aristocratie au sens littéral et platonicien, donc normalement des meilleurs. Ce pouvoir reste fragile, se rappeler la mise à l’écart de Mao ou le recadrage de Deng Xiaoping par la Bureaucratie. Le modèle Xi Jinping renforce la technostructure au pouvoir et ancre ce dernier par un retour au socle du Légisme qui a au passage à prédominé en Chine pendant 900 ans ( un noyau légiste plus ou moins enrobé de Confucianisme ). Ce modèle est dédié à 3 objectifs uniques, la sortie de la pauvreté par le travail qui est la première des libertés et se challenge prends le chemin de la réussite, le retour à la prédominance de la Chine dans les sciences et technologies, le modèle sociale propre à la Chine.

Supsym : Le despotisme éclairé auquel croyaient certains de nos philosophes des Lumières et auquel croit peut-être Xi Jinping n’est pas un système stable. Pour deux raisons au moins : 1) L’éclairement n’est pas uniforme et il s’ensuit des erreurs qui à terme peuvent être fatales. 2) À un despote éclairé souvent succédera un despote aveugle. L’histoire fournit de multiples exemples dans bien des pays, à commencer par la Chine…

Gargantua : La dictature chinoise a beau vouloir faire la démonstration des avantages de son système, la RPC est devenue la plus grande prison du monde, même si pour une minorité, la prison est dorée. La surveillance permanente de chaque citoyen avec son crédit social, la répression tant individuelle que collective comme seule méthode de gouvernement, l’omni-science d’un dictateur et de sa clique rapprochée, contribuent tous au rejet de ce « modèle » par les occidentaux.

F. P. : La forme du parti-Etat est aussi occidentale ! Marx-Engels, Lénine- Staline étaient-ils des Chinois qui s’ignoraient ? Mao, puis Xi les ont rendus à leur être véritable, qu’ils en soient loués ! JO ? Après 1936, Berlin, 2022, Pékin ! Notez au passage les progrès accomplis en matière de répression. C’est ce qui, avec Xi, nous fait parler de progrès de l’Histoire !

Michel SOURROUILLE : Dans son livre Léviathan, Thomas Hobbes observait en 1651, une nation déchirée par la guerre civile anglaise et estima qu’il valait mieux renoncer à sa liberté sous l’autorité d’un souverain tout puissant plutôt que de vivre dans un contexte de brutalités. Aujourd’hui, les perturbations écologiques vont créer les conditions permettant à une nouvelle autorité souveraine de « prendre le commandement, déclarer l’état d’urgence, et mettre la Terre en ordre, tout cela au nom de la sauvegarde de la vie » (Mann et Wainwright in Climate Leviathan) – et cette fois-ci à l’échelle planétaire. Les institutions internationales actuelles ne sont pas souveraines, elles travaillent à coordonner les actions entre États-nations. Mais on peut penser qu’elles ouvrent la voie vers une forme de souveraineté attendue depuis des siècles : une souveraineté à l’échelle du monde dans une ère de désastre écologique, un monde qui ne sera plus tourné vers nos idées de progrès, mais fait pour assurer notre survie.

Lire, Léviathan climatique, dictature supranationale

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Emmanuel Macron oublie l’urgence écologique

A l’automne 2021, les militants de La République en marche (LRM) ont collecté 27 000 contributions de Français sur lesquelles ces derniers énuméraient leurs attentes en vue du prochain quinquennat ; la transition écologique figurait en première position de ces priorités. Emmanuel Macron a prévu un programme de construction de réacteurs nucléaires et a participé au One Ocean Summit, pour la préservation des océans. Macron écologiste ?

Lire, L’écologie de Macron, théâtre de marionnettes

Olivier Faye : Pourquoi braquer les projecteurs sur l’écologie, un thème qui induit une perte de qualité de vie potentielle au nom de la préservation de la planète ? Le chef de l’Etat a raillé, en 2020, les élus écologistes, des « Amish », qui voudraient retourner, selon lui, à « la lampe à huile ». Mais de précieuses parts de marché pourraient être gagnées du côté du candidat écologiste Yannick Jadot. De quelle manière leur parler ? Macron n’entend pas dévier de sa ligne positive consistant à vanter une « écologie du mieux », pas une « écologie du moins ». « Les grandes décisions ont été prises, sur la fin des véhicules thermiques en 2035, ou la neutralité carbone en 2050, rappelle le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal. Maintenant, l’enjeu est industriel et social. » Un membre du gouvernement prône la nécessité de porter des « objets symboliques », comme la préservation des forêts, des océans ou de la biodiversité : « l ne faut pas être angoissant mais faire rêver les Français ».

Le point de vue des écologistes : Tout est dit, les politiciens sont les champions du greenwashing, parler l’écologisme sans en aborder les conséquences.

IdéP : Les limites du “en même temps”, je fais plaisir à ceux qui braillent le plus… et j’arrose quoi qu’il en coûte…

Fer : Macron N’EST PAS écolo. Du tout. Son référentiel, c’est les Trente Glorieuses. Croissance, nucléaire, agriculture intensive, et, modernité, OGM. Juste 70 ans de retard.. Il va faire semblant pour choper quelques voix. Ensuite, ce sera comme pour la convention citoyenne, ou tous les rapports qui dorment sur son bureau depuis cinq ans.

Canicule : Difficile d’effacer un bilan macronien accablant : – zones de protection réduites à 5 m pour la pulvérisation des pesticides – autorisation de pulvériser du glyphosate malgré l’interdiction européenne – autorisation pour faire des sondages dans les profondeurs des océans – autorisation des néonicotinoïdes – mise en place de la police politique Demeter – autorisation des chasses traditionnelles illégales – augmentation de la période de chasse même pour d’espèces menacées – autorisation de faire de la publicité pour les voitures polluantes et les SUV – etc.
Proute : Le sujet de l’écologie est global, et malheureusement oxymorique au modèle capitaliste de croissance dans lequel nous vivons. Répondre à l’urgence climatique, c’est considérer la variable « environnement » comme fondamentale et transverse à toutes les composantes de notre société et de notre économie. C’est aussi prendre des décisions à l’échelle supranationale (l’échelle de l’UE serait déjà bien), sans quoi nos efforts seraient vains. Ceci suppose beaucoup de leadership, d’anticipation et de courage politique, ce dont manquent malheureusement cruellement l’ensemble des candidats à la présidentielle… Les vrais écolos ne peuvent se résoudre au choix qui nous est proposé, et devraient donc s’abstenir en masse (à l’exemple de la jeunesse…)

Philip69 : Un président démocratiquement élu (par + de 50% des suffrages) ne peut pas appliquer une politique écologique vigoureuse car une telle politique entrainerait de telles baisses de niveau de vie que les protestations et révoltes seraient ingérables. En fait, les philosophes et politologues savent bien que la démocratie est un système fondamentalement raisonnable et déceptif, corrigeant a posteriori les dysfonctionnements, incapable de prendre en charge le long terme et opposé à l’idée d’utopie. En outre, et les historiens et sociologues le savent aussi, les couches populaires n’ont adhéré à la démocratie que tant que celle-ci leur a assuré une élévation continue de leur niveau de vie. Dès lors, une politique écologique a peu de chances de séduire une majorité d’électeurs, et même si c’était le cas à cause de l’abstention, elle se heurterait très vite à l’opposition farouche de la majorité de la population, et toutes les incantations sur la sobriété heureuse et partagée tomberaient à plat.

Lire, Quelle démocratie dans une société écologisée

Lorange @Philip69 : Avez-vous connaissance des catastrophes vers lesquelles nous emmène le manque de prise en considération de l’écologie ? N’est-ce pas le rôle d’un démocrate normalement éclairé de sensibiliser ces concitoyens à ce fait plutôt que d’amplifier le phénomène par simple électoralisme ?

Philip69 @Lorange : en démocratie on n’a pas de capacité à agir si on n’est pas élu. Quant à la faculté des élus à « sensibiliser » ou à « éduquer les citoyens », elle est d’autant plus douteuse que l’esprit même de la démocratie est de considérer tous les citoyens comme des adultes éclairés, préalablement conscients des enjeux politiques, car c’est précisément parce qu’ils disposent de cette conscience que les citoyens disposent du droit de vote. Si on considère que les citoyens se trompent, c’est aux militants politiques de faire un travail de conviction préalable aux élections, car une fois l’élection passée et les électeurs s’étant exprimés, vouloir faire le contraire de ce qu’a décidé la majorité en choisissant ses élus, c’est trahir l’esprit de la démocratie (et cela même si ça ne correspond pas aux convictions d’une part minoritaire de la population). Bref, penser qu’une grande cause, écologique ou autre, doit s’imposer contre l’avis de la majorité, ce n’est pas démocratique.

Michel SOURROUILLE : C’est le problème de l’écologie politique, dire aux électeurs sans les fâcher que nous avons fait la guerre à la planète, que celle-ci ne négocie pas, et qu’il va donc falloir se déposer les armes devant ses exigences : ne plus émettre plus de gaz à effet de serre que ce que la nature peut recycler, faire cesser l’extraction minière, pratiquer la sobriété partagée, compter d’abord sur son énergie endosomatique, réduire drastiquement la population avant que la nature ne s’en charge, etc. Bien sûr aucun présidentiable ne pourra être élu sur ce programme, mais c’est pourtant ce qu’un politique devrait faire, dire la vérité aux Français. Au moins, cela resterait dans les annales de l’histoire du XXIe siècle, mais seule la présidentiable Delphine Batho pour 2022 s’approchait d’un tel discours en parlant de décroissance !

Lire, Delphine Batho, un programme de décroissance

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Le Pen – « On est chez nous » – Zemmour

Deux candidats à la présidentielle 2022, un même mot d’ordre qui vient de loin !

Le 17 février 2017. Marine Le Pen, candidate à la présidentielle, a affirmé à Clairvaux-les-Lacs (Jura) que le slogan phare des réunions publiques frontistes, « On est chez nous« , était « un cri du cœur, un cri d’amour », appelant les Français à « défendre » le « patrimoine » qui leur « appartient ».

Le 5 décembre 2021. Eric Zemmour a tenu le premier grand rassemblement de sa campagne au Parc des expositions de Villepinte (Seine-Saint-Denis). « On est chez nous ! On est chez nous ! », chante la salle en attendant Zemmour. Elle entonne aussi la Marseillaise, drapeaux tricolores à la main et pancarte qui clame le nouveau logo du candidat « Impossible n’est pas français »​.

L’analyse d’Harald Welzer : L’usage du « NOUS »suppose une perception reconstruite de la réalité. Le déclin social est déclenché par un effondrement écologique, mais la plupart des acteurs ne le voient pas. Ce qu’ils voient, ce sont des attaques, des pillages, bref l’hostilité d’un groupe « EUX » contre leur groupe « NOUS ». Une fois un conflit défini comme opposant des groupes « NOUS» et « EUX » comme des catégories différentes, les solutions de conciliation deviennent impensables, et cela a pour effet que ces conflits sont partis pour durer, en tout cas jusqu’à ce qu’un côté ait vaincu l’autre. Le fait de faire de groupes humains des catégories distinctes aboutit régulièrement au meurtre. Des meurtriers dans une guerre d’extermination agissent en groupe, loin de leurs réseaux sociaux habituels, et du coup les normes qui se développent parmi eux et qu’ils se confirment mutuellement ne sont contestées par aucune sorte de critique extérieure. En termes de psychosociologie, la question se pose aussi de savoir dans quelle mesure l’augmentation de la pression migratoire provoque chez la population européenne des sentiments de menace et des besoins de sécurité, qui entraîneraient des exigences d’une politique de sécurité plus rigoureuse. (Les guerres du climat d’Harald Welzer, 2009)

Lire, Pourquoi l’inéluctable montée des populismes ?

Le point de vue de ce blog biosphere : Nous aimerions une société idéale où l’individu ne serait conforme aux autres que si chacun répondait par son comportement aux exigences de l’éthique et de la solidarité. Mais éthique et solidarité sont souvent contradictoires. Il y a EUX et il y a NOUS, particulièrement dans une situation de pénuries. On accepte de partager les difficultés dans son groupe, on rejette d’autant plus violemment les autres. La montée de l’extrême droite dans le monde est le signe inquiétant de cette dérive. Pourtant sortir de la soumission volontaire à son groupe d’appartenance peut s’apprendre… Aujourd’hui dans les démocraties occidentales, la fin de l’esclavage, l’égalité des sexes ou la diversité culturelle apparaissent comme des évidences. Mais les nouvelles thématiques à la mode, croissance économique et progrès technique, sont devenues les pensées incontournables du monde contemporain : une croyance sociale bien implantée. Le processus de soumission volontaire est à l’œuvre. Quand la crise financière des subprimes a eu lieu, ce fut à la surprise générale, sauf pour de rares experts non-conformistes. Le sens commun avait accepté qu’on puisse vivre indéfiniment à crédit dans une société de croissance. L’alignement collectif était devenu une abdication partagée. En effet, la capacité d’un raisonnement personnel devient négligeable quand on se retrouve dans un milieu partisan, où la pression sociale tend à l’homogénéisation des comportements. Il y a interaction spéculaire, les autres sont le miroir dans lequel nous retrouvons notre propre attitude. La capacité d’avoir une action éthique ou raisonnée est de 100 % quand une personne est en situation de pouvoir juger personnellement. Elle n’est que de 50 % lorsqu’on se retrouve confronté aux attitudes d’une autre personne, la conscience de soi est divisée par deux. Dans un groupe, nos possibilités de faire différemment sont négligeables.

Pour avoir l’analyse intégrale, Soumission/ volontaire, comment sortir de cet oxymore ?

Conclusion : Il se pourrait qu’un jour le modèle tout entier de la société occidentale, avec toutes ses conquêtes en matière de démocratie, de libertés, de tolérance, de créations artistiques, apparaisse aux yeux d’un historien du XXIIe siècle comme un vestige incongru. Si du moins il y a encore des historiens au XXIIe siècle. Ce modèle de société, si implacablement efficace qu’il ait été pendant 250 ans, parvient maintenant à une limite de son fonctionnement, une limite que personne ou presque n’avait soupçonnée si proche et si nette, au moment même où les pays communistes succombent eux aussi à l’ivresse d’un mode de vie impliquant voitures, écrans plats et voyages au loin. Comme les ressources vitales s’épuisent, il y aura de plus en plus d’hommes qui disposeront de moins en moins de bases pour assurer leur survie. Il est évident que cela entraînera des conflits violents entre ceux qui prétendent boire à la même source en train de se tarir, et il est non moins  évident que, dans un proche avenir, on ne pourra plus faire de distinction pertinente entre les réfugiés fuyant la guerre et ceux qui fuient leur environnement. Le XXIe siècle verra non seulement des migrations massives, mais des solutions violentes aux problèmes de réfugiés. La violence a toujours été une option de l’action humaine. Les hommes changent dans leurs perceptions et leurs valeurs, en même temps que leur environnement et sans s’en rendre  compte : c’est le phénomène des shifting baselines. Quand des hommes interprètent des problèmes comme menaçants leur propre existence, ils tendent à prendre des solutions radicales, telles qu’ils n’y avaient jamais pensé avant.

Lire, shifting baseline, les guerres du climat

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Cellule Déméter, enfin une mise en accusation

Le Tribunal administratif de Paris a rendu le 1er février 2022 sa décision concernant deux recours déposés par Générations Futures et POLLINIS d’une part, et L214 d’autre part, contre la cellule Déméter et la convention signée entre le ministère de l’Intérieur, la FNSEA et Jeunes Agriculteurs.

Dans le cadre du recours de L214, les juges demandent au ministre de l’Intérieur de faire cesser les activités de la cellule de gendarmerie relatives aux actions de nature idéologique dans un délai de deux mois à compter de la notification du jugement, sous astreinte de 10 000 € par jour à expiration du délai. Les juges ont considéré que la prévention des actions de nature idéologique, y compris les « simples actions symboliques », ne relevait pas des compétences de la gendarmerie, et que ces missions étaient donc illégales.

 « C’est une victoire pour la démocratie que la justice considère comme illégales les missions idéologiques de Déméter et demande au ministre de mettre fin à ces activités. La lettre de mission de Déméter visait explicitement à verrouiller le débat sur les pratiques agricoles conventionnelles et l’usage des pesticides, et menaçait directement la liberté d’expression », estime Nicolas Laarman, délégué général de POLLINIS.

Lire, Le président Macron vendu à l’agro-industrie

 Après quelques mois d’existence, la cellule Déméter avait donné lieu à plusieurs dérapages inquiétants : entretien du président de l’association Alertes Pesticides Haute Gironde avec les gendarmes durant une heure sur l’organisation des « États généraux des riverains » ; présence de la gendarmerie lors d’une réunion de préparation d’actions en vue de la « Semaine pour les alternatives aux pesticides » ; convocation à la gendarmerie d’un juriste de l’association Sources et rivières du Limousin pour une interview où ce dernier s’opposait à la construction de serres industrielles…

 Pour le Tribunal administratif, « il n’est ni soutenu ni établi que la surveillance de telles associations aurait été effectuée en vue d’éviter la commission d’infractions, dans un but de préservation de l’ordre public ».

 Pendant l’audience du 18 janvier dernier, le représentant du ministère de l’Intérieur avait d’ailleurs reconnu une « maladresse évidente » dans la rédaction des missions de la cellule et que « des excès de zèle [avait] pu avoir lieu au début ».

 Les associations Générations Futures et POLLINIS déplorent cependant que les juges soient allés moins loin que la rapporteur publique, qui demandait une dissolution complète de la cellule Déméter.

 « Une véritable démocratie ne doit pas se doter de tels outils de pression et de coercition contre les associations de défense de l’environnement et de la santé. Le gouvernement actuel, et le prochain, doivent cesser d’opposer le monde agricole aux ONG et mettre en place un plan ambitieux de transition agricole, qui bénéficiera aux citoyens et aux agriculteurs eux-mêmes », affirme François Veillerette, porte-parole de Générations Futures.

Communiqué de presse (Paris, le 01 février 2022)

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Delphine Batho, un programme de décroissance

Pour l’humanité, le problème politique majeur n’est ps de savoir comment nourrir des millions de gens, mais plutôt comment faire en sorte de les mettre d’accord. Nous partageons pleinement l’ensemble du récent discours décroissanciste ci-dessous, projet d’une rupture écologique que nous développons déjà depuis 2005 sur ce blog biosphere. Voici l’analyse de Delphine Batho faite lors d’une conférence-débat organisée par l’Institut Momentum le 8 janvier 2022.

Lire sur notre blog, décroissance positive (29 octobre 2008)

Delphine Batho (synthèse) : Mon parcours personnel est singulier, je suis autodidacte, mon seul diplôme c’est le baccalauréat. Dans mon évolution, le déclic a été lié au refus du président F. Hollande et de son premier ministre de voir écrit le mot « raréfaction » dans un communiqué du Conseil des ministres. Cette obstruction a été justifiée par l’incompatibilité entre l’objectif de croissance, qui était une obsession de ce président, et le constat de la raréfaction des ressources. La prégnance de la croissance est de l’ordre du mythe et du religieux. Pourtant le PIB constitue un indicateur de destructions. La décroissance, ce n’est pas la récession, terme qui s’applique à la crise des économies dépendantes de la croissance.Dans notre situation écologique, c’est la décroissance ou le chaos. L’obsession pour la croissance économique, c’est le principal frein aux politiques de lutte contre le changement climatique. Mais les bases culturelles de la décroissance se sont développées dans la société. Alors que notre société perd tout sens, beaucoup expriment le besoin de ralentir, de renouer avec la nature, le vivant, d’aller à l’essentiel. Mettre un mot sur l’ensemble de ces mouvements, tel celui de « décroissance », permet de les unifier et de les intégrer dans un projet politique commun, porteur de nouveaux imaginaires et d’un nouveau récit. Ce mot-obus secoue et bouscule nos idéologies, il crée un kairos, un choc qui met en branle un travail transformateur de la société en fracassant le mythe de la croissance. Je parle de collapse, et je l’assume. Il y a déjà des effondrements constatés (la biodiversité par exemple) et nous sommes sur une trajectoire d’effondrements.

Lire, L’insoumise Delphine Batho devient Génération écologie (mai 2018)

Lors de la campagne européenne de 2019, je prends position pour la décroissance de la consommation d’énergie et de matières premières. Franchir le Rubicon de la décroissance s’est par la suite imposé comme une nécessité au cœur de la bataille politique que j’ai menée à l’Assemblée nationale. Ce mot est irrécupérable par le productivisme. Cela dit, je me sens proche de la notion de sobriété bien qu’elle puisse, contrairement à la décroissance, être récupérée par le système.Tous les mots qui font des compromis avec la décroissance sont inopérants. Si on donne des gages aux tenants du système, si nous n’affrontons pas frontalement nos opposants, nous échouerons. Le champ de l’écologie est lui-même miné de controverses (éoliennes, voitures électriques, etc.) dans lesquelles les personnes se perdent en l’absence d’une boussole politique formulant le type de société que l’on vise. J’ai donc porté un discours ouvertement décroissant à l’occasion de la bataille politique autour du secteur aérien cloué au sol par la pandémie. Le gouvernement proposa de le subventionner, ne faudrait-il pas plutôt organiser sa décroissance ? Ce concept offre une nouvelle stratégie électorale. L’éco-anxiété pourrait certes générer des paralysies, du déni et la fuite. Mais en réalité le discours catastrophiste peut être moteur de l’action politique à condition d’y associer une échappatoire, une perspective collective et un horizon. Avec mon équipe, j’ai donc choisi de faire une proposition politique de décroissance pour la présidentielle 2022 en passant par la primaire des écologistes. Je suis sorti 3ème de la primaire avec 22,32% des voix, j’avais réussi à sortir la décroissance de sa marginalité. S’il est vrai que c’est beaucoup trop tard, pensons au rapport Meadows de 1972 par exemple, c’est une première étape.

De façon provocante, les « ne vous inquiétez pas, il suffit d’abattre le capitalisme pour résoudre tous nos problèmes », je dirais que l’on connaît la chanson. Le productivisme n’est ni une dérive ou ni une déviance des mouvements issus du marxisme, il est inscrit dès la première phrase du manifeste du Parti communiste. Lorsqu’il est dit « L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été QUE l’histoire de la lutte des classes », cela signifie que l’histoire n’est que celle des humains entre eux, indépendamment de la Terre et de l’ensemble du vivant qui déterminent leurs conditions d’existence. La décroissance est une double rupture avec le capitalisme mais aussi avec le socialisme. Par ailleurs, je ne considère pas que les racines de l’Anthropocène se trouvent seulement dans le capitalisme, mais qu’elles se situent plus profondément (patriarcat, colonialisme, mystique de l’humain supérieur à la nature, etc.). La maîtrise de la croissance démographique passe à mes yeux par le féminisme : l’émancipation des femmes, l’accès à l’éducation, au travail, à la contraception, à l’avortement, à l’égalité sociale et politique. La démographie n’est ni un sujet à esquiver ni un tabou, mais il doit être situé sa juste place. Ce sujet peut être instrumentalisé par certaines forces politiques afin d’occulter la question des responsabilités et des inégalités.

Ce projet politique comporte encore certaines lacunes. Comment financer la protection sociale et les services publics ? Comment présenter socialement le chemin de décroissance ? Pour Génération Écologie (GE), le programme politique doit être le résultat d’un processus citoyen et délibératif permettant d’identifier ce qu’il faut garder, changer ou à quoi il faut renoncer dans le cadre des limites planétaires. Nous avons organisé 577 ateliers citoyens dans toutes les circonscriptions de France, pour l’éco-citoyenneté et loin des programmes d’experts. Mon combat est aussi celui de la décroissance énergétique. En ce qui concerne le nucléaire, il est problématique de cadrer la discussion sur le carbone en oubliant les questions relatives au risque, à la sécurité et à la sûreté. Pour en savoir quelque chose, en tant qu’ancienne ministre de l’Energie, elles ne peuvent pas être balayées d’un revers de la main. Mes priorités sont, dans l’ordre, la réduction de la consommation, la sortie des énergies fossiles, et le mix énergétique 100% renouvelable. Dans le débat que j’ai eu avec Jean-Marc Jancovici, un point important à mes yeux est le fait qu’il donne acte que la relance du nucléaire n’est en aucun cas une solution pour la réduction des émissions d’ici 2030. La priorité est la réduction drastique de la consommation d’énergie.

Faire comprendre l’importance du projet politique de la décroissance passe par l’éducation populaire sur les limites planétaires, la mécanique des budgets carbone et le réchauffement de 1.5°C. Génération Écologie cherche aussi à rendre la décroissance désirable dans les cœurs car elle s’articule avec les idées d’émancipation, de mieux-être et de vie bonne. Il faut retourner le stigmate du déclin pour construire un nouvel âge de l’humanité, une sagesse et une tempérance qui sont plutôt des repères positifs. Bien que la décroissance s’imposera à nous de facto, nous avons tout intérêt à la décider volontairement pour l’organiser le plus humainement et justement possible. Mon point de vue est simple : plus il y aura d’écologistes, plus il y aura de décroissants.

Pour en savoir plus sur Delphine Batho, lire son livre « Insoumise«  (Grasset, 2014)

Delphine Batho, un programme de décroissance Lire la suite »

Dissuasion nucléaire, une ligne Maginot !

Pour l’humanité, le problème politique majeur n’est ps de savoir comment nourrir des millions de gens, mais plutôt comment faire en sorte de les mettre d’accord. Ainsi de l’utilité ou non de la force de frappe !

Dissuasion nucléaire à l’échelle européenne ? La position de Macron est osée, qui va décider d’appuyer sur le bouton… quand l’Europe n’arrive pas à s’entendre sur des sujets moins belliqueux. La dissuasion nucléaire est une erreur militaire tragique, c’est accepter des bombes qui vont tuer en masse des civils. Sans être croyant, on ne peut qu’’être en accord avec la position du pape François : « On ne construit pas la paix sur la peur que l’on crée en montrant sa force. Or, avoir des armes nucléaires, c’est menacer de s’en servir. On ne peut donc se contenter de mettre en cause la dissuasion. Il faut aussi mettre en cause leur possession ».

Bernard Norlain : « Nombreux sont les militaires qui, n’étant plus en activité, ont exprimé leur conviction selon laquelle la dissuasion nucléaire est désormais inutile et dangereuse. La capacité d’exterminer des millions de civils innocents sur décision d’un seul homme, assurerait la sécurité de notre pays ? C’est oublier qu’elle repose sur un pari, celui de la rationalité d’un agresseur éventuel. Une frappe nucléaire de notre part entraînerait une escalade aboutissant à la destruction de la France. Invoquer la course aux armements pour justifier que notre pays s’y joigne équivaut à souhaiter l’abolition du code pénal au motif qu’il existe des criminels. En proclamant que la dissuasion nucléaire constitue sa garantie ultime de sécurité, la France tient un discours proliférant qui ne peut qu’inciter d’autres pays à se doter de l’arme nucléaire. La stratégie nucléaire est aussi vulnérable aux technologies disruptives telles que la guerre spatiale, mais aussi la cyberguerre, l’intelligence artificielle, les technologies quantiques, les armes hypersoniques, etc. Il est choquant de savoir que les crédits affectés à la dissuasion nucléaire ont été doublés dans la loi de programmation militaire 2019-2025, passant de 3 à 6 milliards d’euros par an. Comme trop souvent, nous cédons à la facilité de reproduire le passé et, le plus souvent, ses erreurs.La majorité des pays du monde [mais ni la France ni aucune autre puissance nucléaire] a adopté le traité sur l’interdiction des armes nucléaires, entré en vigueur en janvier 2021, qui rend illégales les armes nucléaires en droit international. » (Bernard Norlain, général d’armée, a été chef du cabinet militaire des premiers ministres Jacques Chirac et Michel Rocard et dirigé l’Institut des hautes études de défense nationale)

Lire, Les chiens de garde de la dissuasion nucléaire

Quelques commentaires complémentaires sur lemonde.fr

Kerne izel : Je ne crois pas du tout que la menace d’une frappe nucléaire dissuaderait un agresseur lui même doté de cette arme de pénétrer sur notre territoire, sachant que le Président qui la déciderait accepterait de fait la destruction totale du pays par une frappe massive de représailles. La France a été envahie en 40, elle s’est relevée. Après une guerre atomique, elle ne se relèverait pas. Et la dissuasion ne fonctionne pas avec des agresseurs non rationnels, qui parfois exaltent l’idée de sacrifice.

Citoyen étonné : La dissuasion nucléaire c’est – détenir des armes illégales en droit international – renier notre signature du TNP – avoir la capacité et la volonté d’exterminer des millions de civils innocents – Et prétendre que ça sert à quelque chose…

Rémi Philiponet : La France est membre du Conseil de sécurité. Sans son statut de grande puissance nucléaire, la voix de la France dans le monde serait inaudible face à celles monopolistiques des superpuissances.

Mon_Avis : Aux commentaires qui pensent que votre ‘kiki’ nucléaire vous rends respectable à l’ONU ou ailleurs. C’est pathétique.. Niveau respectabilité. Niveau force, vous pensez que c’est toujours le plus gros qui gagne, ce que l’histoire à toujours démenti de Rome à Napoléon et spécialement ces 70 dernières années, c’est une logique à vous faire occuper l’Algérie pendant 150 ans pour absolument rien gagner.

Lire, NI dissuasion nucléaire, NI service national universel

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Tout est fiction alimentée par l’histoire

Pour l’humanité, le problème politique majeur n’est ps de savoir comment nourrir des millions de gens, mais plutôt comment faire en sorte de les mettre d’accord. Il nous faudrait un imaginaire partagé.

Il n’y a ni ordre naturel fixant le comportement humain, encore moins de révélations d’ordre divin pour régenter nos idées, il n’y a que des fictions qui se font passer pour émanant de la nature ou de la religion. Cet ordre imaginé va se faire passer pour réaliste et incontournable dès qu’il sera partagé par un groupe humain. C’est cette construction mythique qui va assure la cohésion du groupe. Ainsi le code Hammourabi, un texte juridique babylonien daté d’environ 1750 av. J.C., instaure d’une manière qu’on croyait définitive la hiérarchie noble/homme du peuple/esclave. Par contre la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 stipule dans son article premier que « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ». Mais l’esclavage ne sera aboli en France que par la loi de 1848. Les femmes restent soumises et il faut attendre 2014 pour avoir une loi pour l’égalité « réelle » entre les hommes et les femmes. Les fictions juridiques évoluent, mais à chaque fois elles ont pour but de coordonner les comportements humains, ce qui implique une certaine stabilité par assentiment social. Dans nos pays transformés en nations, c’est l’enseignement de l’histoire qui a contribué à forger ce sentiment d’appartenance.

Lire, Les profs d’histoire nous manipulent

Alors se pose la question de la fiction à laquelle s’identifier, identité locale, nationale, européenne ou cosmopolite ? Emmanuel Macron souhaite « forger une histoire et une historiographie de notre Europe » pour lutter contre les « révisionnismes » nourris par l’ignorance. C’est une vision parcellaire, si ce n’est conflictuelle.

Alain Lamassoure : « L’idée d’enseigner l’histoire aux enfants est, partout, née en même temps que l’idée de nation. Il s’agissait alors de raconter ou d’inventer un roman national à travers des faits légendaires pour consolider le sentiment d’identité nationale. La difficulté consiste aujourd’hui à amener ces nations, qui bien souvent sont nées de la guerre et pour la guerre, à transmettre en Europe des valeurs de paix et de réconciliation ? Actuellement les différents récits nationaux européens ne sont pas compatibles. Par exemple le 11 novembre 1918 est une victoire pour les Français, mais le début d’un engrenage mortel pour les Allemands. Le panorama actuel est plutôt sombre. Il y a trois catégories de pays : ceux où l’enseignement de l’histoire veut conforter le chauvinisme national, et ces pays sont majoritaires. Ensuite, il y a les pays de l’Europe du Nord où il n’existe pas de programme national car cela pourrait être considéré comme une atteinte à la liberté de penser. Et il y a une poignée de pays, six parmi lesquels la France, l’Italie et l’Allemagne, où l’on vise à renforcer la réconciliation entre les peuples. La moitié des pays européens n’enseigne pas la construction européenne, mais relate guerre fratricide après guerre fratricide. Certains mettent l’accent sur l’histoire locale… »

Lire, Une histoire nationale à dé(re)construire

Commentaire du point des vue des écologistes : Alain Lamassoure préside l’Observatoire de l’enseignement de l’histoire en Europe. Créé en novembre 2020, cet organisme vise à renforcer les valeurs européennes communes. Le problème que pose cet objectif, c’est qu’il remplace les nationalismes issus de la fragmentation du monde au XIXe siècle par une nouvelle fiction qui ferait de l’Union Européenne une superpuissance en concurrence avec les autres. En fait la seule fiction réaliste car de base scientifique, c’est de montrer à tous les peuples de la Terre que nous sommes tous frère et sœur, issus d’une histoire globale dont les chocs entre territoires ne sont que de fugitifs épisodes. Notre peuple, c’est l’espèce Homo sapiens, notre maison c’est la planète toute entière. Le réchauffement climatique et la déplétion des ressources terrestres concernent tous les habitant de la planète au même chef. Nous sommes tous par définition écologistes, concernés tous ensemble par le fait que nous sommes Terriens avant même d’être Français, Européens ou n’importe quoi d’autres. Tel est le récit qui va nécessairement se mettre en place au cours du XXIe siècle, un imaginaire tourné vers l’avenir qui mettra la paix avec la planète et avec autrui au centre de nos préoccupations. Ce n’est qu’à cette condition que nous mettrons un terme aux résurgences actuelles des nationalismes d’un autre temps.

Lire, Écologie : changer d’histoire pour changer l’histoire

Quelques autres commentaires qui montrent la complexité de l’enseignement de l’histoire :

Lecteur du ghetto :Pour Lamassoure, cet idéologue de l’expansionnisme « européen », il faut encore plus de propagande, le délire européen, le grand idéal hitlérien face à la Russie bolchevique. Faut croire que peu de choses ont changé depuis !

philgo : ah ah ah, l’histoire des nations a toujours été une histoire orientée, un conflit de récits de mémoires que chacun veut utiliser pour sa propre légitimation. Il n’existe pas d’histoire objective. Même les « faits » ne parlent que si on les fait parler.

Walter : On se demande à quoi ça sert d’être « fier du passé », fiers de gens morts et de surcroît pas meilleurs que les autres. La sacralisation du passé, de l’identité comme on dit en novlangue, est un puissant anesthésique des peuples. Si on mettait plutôt de l’énergie à faire aujourd’hui des choses dont on pourrait être fier demain, ce serait mieux.

OLEG : L’enseignement de l’histoire donne beaucoup trop de place aux chefs, aux hommes politiques, des gens dont l’action est souvent destructrice et qui ne laissent rien. Il faudrait une histoire populaire qui parle des anonymes, de ceux qui sont utiles et font progresser le monde par leur travail et leurs inventions, par leur résistance, ou tout simplement qui se contentent de vivre sans trop empiéter sur les autres. Heureusement certains historiens ont tenté de faire des synthèses mondiales sans privilégier l’Europe. Comme il y a une histoire qui montre l’évolution de la planète pas seulement en ce qui concerne l’espèce humaine.

Lire, Histoire de la crise écologique

Michael LIOR : Me référant aux derniers travaux universitaires (sur les 30 dernières années), le problème ne vient clairement pas de l’histoire mais de la manière de faire société et d’anticiper l’avenir. Comment imaginer une histoire apaisée dans un présent compétitif avec la restauration de pouvoir féodaux-financiers et un contexte social où seul l’avoir compte (et peu importe la légitimité de la propriété) ???? L’histoire sur laquelle nous devons nous mettre d’accord est qu’il y a des limites environnementales et sociales et que si nous méprisons les milieux qui nous hébergent et les membres aujourd’hui humbles de nos groupes rien n’ira. L’Histoire, pour être apaisée, a besoin d’apprenant apaisés. La fable la plus douce enseignée à des individus rendus compétitifs-à-en-mourir n’est qu’une expression d’intention sans effet.

Épi-logos . Choristheos : Les historiens de chaque pays sont trop souvent CHAUVINS. Donc les gens croient à des MYTHES. (Napoléon ou De Gaulle comme intouchables, etc). Cette Fierté d’être…. de sa tribu, de son patelin, est la grosse mamelle des Nationalistes : « Nous sommes chez nous », tous avec Zemmour !

Lire, Le programme idéal d’histoire n’existe pas encore

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Les réactionnaires contre l’écologisme

Les idéologies néo-réactionnaires refusent les bouleversements du monde. Une droite extrême impose ses thématiques dans la sphère médiatique, une gauche atomisée en reste au corpus socio-marxiste, l’universalisme est confondu avec l’occidentalisme, l’antiracisme assimilé au totalitarisme, les féminismes réduits à des « postures victimaires », les jeunes mobilisés pour le climat comparés à des ayatollahs, et l’écologie à une nouvelle religion sectaire. Le bien est transformé en mal, le bon en méchant et l’altruiste en idiot. Sur LE MONDE, cette synthèse que nous faisons nôtre :

Nicolas Truong : Aujourd’hui, l’Occident semble touché par une série de décentrements, écologique tout d’abord. Avec la pandémie de Covid-19, l’humanité réalise tragiquement, avec les zoonoses ou les manipulations de laboratoire, qu’elle est en étroite interdépendance avec les autres vivants et qu’elle peut produire les conditions de sa propre destruction. Un virus est un parasite qui se réplique aux dépens de son hôte, parfois jusqu’à le tuer. Or, c’est ce que le capitalisme fait avec la Terre depuis les débuts de la révolution industrielle. Nous semblons avoir peur du remède, que nous connaissons pourtant, à savoir un bouleversement de nos modes de vie. Comme tend à le montrer le réchauffement climatique, l’humanité, avec son mode de développement extractiviste, est devenue une force tellurique. Cette nouvelle ère, appelée « anthropocène » ou « capitalocène », n’est pas une simple crise climatique, mais un « basculement géologique ». Ainsi envisagée, l’écologie pense la totalité.

Lire, Merci la Terre, nous sommes tous écologistes

Face à cette « lame de fond », la tentation est grande de se raccrocher aux branches, de retourner vers le connu. Une réaction qui prend souvent la forme d’une panique morale, comme si le monde traditionnel et ses valeurs étaient menacés de disparition. Il y a donc production de boucs émissaires. Plutôt que d’être effrayé par la gigantesque crise planétaire qui nous emporte, on nous demande de nous terrifier du mouvement “woke”, ce courant minoritaire dans la culture française. Une volonté de faire diversion ! Le philosophe Antonio Gramsci écrivait que « la crise consiste justement dans le fait que l’ancien meurt et que le nouveau ne peut pas naître », même si, « pendant cet interrègne, on observe les phénomènes morbides les plus variés ».

Commentaire : En 1917, Sigmund Freud avait expliqué comment « l’amour-propre de l’humanité » avait été éprouvé par « trois graves humiliations » infligées par la recherche scientifique (Essais de psychanalyse appliquée, Gallimard, 1933). La première humiliation, affirmait-il, est « cosmologique » : comme l’attesta l’astronome polonais Nicolas Copernic (1473-1543), la Terre n’est pas au centre de l’Univers. La seconde vexation est « biologique » : l’homme n’est rien d’autre qu’un animal, comme le démontra le naturaliste anglais Charles Darwin (1809-1882). La troisième blessure est d’ordre « psychologique ». Elle est portée par la psychanalyse et sa théorie de l’inconscient, que Freud résume d’une formule : « Le moi n’est pas maître dans sa propre maison. » En 2022, il faut ajouter l’éco-anxiété. L’écologisme remet aujourd’hui en cause toutes nos certitudes, le progrès technique, la croissance économique, la démographie bienfaisante, le bonheur à crédit. La rupture écologique sera d’autant plus difficile à mettre en œuvre que nous en resterons aux débats futiles entre Macron et les anti-vax, Le Pen et l’intersectionnalité, #metoo et Zemmour, Hidalgo face au wokisme, Jadot coincé entre décolonisme et cancel culture… sans oublier le séjour australien qui a coûté cher à Novak Djokovic !

Lire, L’écoanxiété a-t-elle besoin d’être soignée ?

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Taubira assume le démantèlement de la gauche

Il paraît qu’elle a été ministre de la justice. Elle ne parvenait pas à inscrire un texte écolo à l’ordre du jour du Parlement ! Par contre on sait depuis vingt ans grâce à « sa » loi que l’esclavage est un crime contre l’humanité. Quelle avancée !! Aujourd’hui Christiane Taubira revient d’entre les morts pour se présenter à la présidentielle 2022.

Laurent Telo : « Christiane Taubira, encartée dans aucun parti, instrumentalise le « mouvement citoyen » qui va départager les candidats de gauche, avec ou sans leur permission… Tout doit partir de cet objet politique clair-obscur, dont surgira la grande lumière de la victoire… Yannick Jadot compare la Primaire populaire à la secte du « Temple solaire »… Et pour le projet ? « Si vous assommez les gens avec une littérature politique technocratique… Christiane Taubira a un langage et une vision politique différents. » …Christiane Taubira dit souvent des choses très poétiques, mais parfois ce n’est pas très clair. »

Le Monde avec AFP : L’ex-garde des sceaux de François Hollande est surtout connue notamment pour son combat pour l’ouverture du mariage aux couples homosexuels… Christiane Taubira a annoncé le 15 janvier 2022 qu’elle se lançait à son tour dans la course à la présidentielle. La candidate guyanaise a notamment annoncé qu’elle souhaitait que les « 46 % des jeunes (…) obligés de travailler pendant leurs études » reçoivent « un revenu de 800 euros par mois pendant cinq ans » Elle promet de revaloriser le Smic « à 1 400 euros net » par mois. Concernant l’écologie, elle se contente d’affirmer qu’il s’agit de « l’affaire du siècle ». Lors de la présidentielle de 2002, elle n’avait recueilli que 2,32 % des suffrages.

Les commentaires sur lemonde.fr disent tout haut ce qu’il faut penser d’une telle candidature :

Vosgepat : Cela fait un moment que je ne lis plus que les titres de MONDE et je vais voir les contributions afin de voir si il y a de l’enthousiasme . Eh Bien ! pas vraiment.

Promac83 : Monsieur Jospin va faire des cauchemars. Cette Pseudo icône a fait perdre le PsSen 2002, et participé activement á l’entreprise de démolition des frondeurs contre le Président Hollande.

Bergeist : Elle prétend vouloir faire entendre la voix du peuple ? En réalité, elle n’a trouvé qu’un minable moyen d’exister – pathétique.

Gaston : Son interview sur France au 20 heures de samedi était un sacré moment, d’une qualité rare…  Je souhaite rassembler… ». Oui comme en 2002 quand elle a planté Jospin ! « Il ne m’appartient pas de parler des modalités de cette primaire… ». Ah bon, donc C. Taubira participe à une opération sur laquelle elle n’a rien à dire… et pour laquelle 120 000 gugusses vont faire soi disant un choix parmi 7 personnes, dont 3 s’en fichent du résultat, 3 sont sortis de nulle part, du chapeau des organisateurs. Bref, elle a vraiment donné envie aux téléspectateurs de surtout ne pas voter pour la gauche. Mission accomplie…

HBM : Pour l’instant on sait peu de chose de Mme Taubira, on sait qu’elle a été partisane de l’indépendance de la Guyane puis fait demi tour, on sait qu’elle a été une compagne de route de Bernard Tapie, qu’elle sait mentir aussi bien que la plupart des politiques, elle peut déclarer n’avoir jamais vu un document qu’elle a sous le bras, qu’elle a un a priori très favorable pour les personnes LGBT et qu’elle est favorable à une forte diminution des sanctions envers les délinquants n’ayant pas commis de crimes de sang.

Thalès : Sa proposition de 800€ par mois pendant 5 ans est complètement irréaliste. Sans aucune obligation de rester en France à la fin des études ? (Note de la rédaction. Le nombre d’étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur pour l’année universitaire 2018-2019 est passé à 2,7 millions)

Milieu : La droite républicaine a désigné son candidat qui fera campagne avec le soutien de ses anciens concurrents. La gauche patauge dans la confusion et dans l’âpreté de ses compétitions d’egos.

Quidonc : la gauche n’a même plus besoin de scier la branche sur laquelle elle est assise, elle cassera sous le poids des nombreux candidats.

Marc Siste : Avec tous ses candidats, je crains que la gauche soit en manque d’électeurs.

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2022, le programme d’Anne Hidalgo

Dans une France gouvernée par Anne Hidalgo, en bref et avec commentaires très méchants :

– augmenter le smic de 15 % dès son arrivée au pouvoir…. Pourquoi pas si en contre-partie on instaure un salaire maximum autorisé « au forceps » !

Lire, pour des patrons payés au mieux à 10 fois le SMIC

– le plus gros salaire d’une société ne doit pas excéder vingt fois le salaire le plus faible…. Mesure non préparée en amont, trop clivante, cela n’arrivera pas, ce sont des paroles en l’air.

Lire, 2022, le revenu maximum autorisé au programme

– inscrire dans la Constitution la lutte contre le réchauffement climatique et la perte de biodiversité…. C’était déjà une volonté, avortée, d’Emmanuel Macron !!!! Le 6 juillet 2021 le gouvernement avait annoncé vouloir mettre “un terme au processus de révision constitutionnelle”. Hidalgo plus forte que la droite sénatoriale ?

Lire, Le référendum CLIMAT n’aura pas lieu

100 % d’énergies renouvelables « aussi rapidement que possible », sans construction de nouveaux réacteurs nucléaires…. Aucune trace de sobriété énergétique dans ce discours.

Lire, EDF et le scénario « 100 % renouvelables »

– installer un million de nouvelles bornes de recharge de véhicules électriques…. Avec des éoliennes reliées à la borne ?

Lire, Le rêve de l’automobile pour tous prend fin

– Le prix du billet d’avion sera augmenté d’une taxe carbone si le trajet peut se faire en train de manière « comparable »…. Une taxe carbone remisée dans un petit coin !

Lire, la fuite éperdue des politiques devant la taxe carbone

le « numéro deux » du gouvernement sera d’un ministre du climat, de la biodiversité et de l’économie…. On vu ce que ça a donné avec Nicolas Hulot ministre et numéro deux, rien du tout.

– le droit de vote serait donné aux étrangers pour les élections locales…. Faut pas avoir honte, c’était déjà dans le programme de Mitterrand en 1981 et dans celui d’Hollande en 2012.

– création d’un tribunal pénal international de l’environnement…. La Cour internationale de justice de La Haye a toujours refusé de reconnaître un droit d’ingérence écologique.

– chaque jeune toucherait 5 000 euros le jour de ses 18 ans…. Comme rien n’indique si c’est au service d’un projet ou pour s’éclater entre potes aux Bermudes, c’est de l’argent foutu en l’air. Les jeunes doivent apprendre la sobriété et l’effort, on va à l’inverse en distribuant inconditionnellement de l’argent.

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Sélection naturelle, immunité et anti-vax

Les anti-vax ne le disent pas, mais leur action d’un point de vue politique repose sur l’idée qu’il faut accepter la sélection naturelle pour atteindre l’immunité collective. Vrai ou faux ?

Lire, Covid-19, choisir la sélection naturelle ?

Florence Rosier nous donne les élément de langage à maîtriser : « Limmunité collective, c’est la proportion de la population qui acquiert une immunité protectrice par le vaccin ou par l’infection pour stopper la propagation d’une épidémie donnée. Fin 2019, la souche historique du SARS-CoV-2 a rapidement essaimé alors que la population humaine n’avait jamais été exposée à ce nouveau coronavirus et n’avait donc développé aucune défense immunitaire. Les modèles de diffusion des épidémies reposent sur l’hypothèse d’une immunité bloquante, une personne immunisée fait obstacle à la circulation du virus . Mais Omicron parvient à réinfecter une personne déjà vaccinée ou infectée par le SARS-CoV-2 ; Les anticorps que nous avons acquis contre la souche historique du SARS-CoV-2 ou contre les variants Alpha ou Delta, peinent à nous protéger d’Omicron, les anticorps acquis grâce à Omicron ne nous protège pas des variants anciens. Une immunité collective risque alors d’être hors d’atteinte. Sauf si l’immunité cellulaire des lymphocytes T et B dits « mémoires » nous protège contre les formes sévères de la maladie. Une personne infectée en contaminait alors trois autres, puis le variant Delta en contamine 6 à 8 autres et Omicron plus de dix autres. Avec environ 200 000 personnes infectées chaque jour par Omicron en France ce 10 janvier, soit au moins 1,4 million par semaine, et jusqu’à trois milliards d’individus dans le monde au cours des deux prochains mois, on peut dire que personne ne va passer entre les gouttes. Il faut alors, pour étouffer l’intrus, que 90 % de la population soit immunisée. Conséquence de la sélection naturelle, un variant émergent doit disposer d’avantages évolutifs ; s’il est plus contagieux, il bénéficie d’un atout majeur. Quand un nouveau variant arrivera sur le terrain d’une population largement vaccinée ou infectée, il se heurtera à une immunité cellulaire résiduelle, qui dure assez longtemps. Sauf à voir émerger un variant complètement différent. Sauf à atteindre une protection sans cesse renforcée par accumulation de couches d’immunité « protectrices ». »

Quelques commentaires sur lemonde.fr

Francis Baque : J’ai beau relire l’article, je ne vois pas quelle certitude on peut en retirer.

Sarah Py : Mme Rosier est très didactique, elle n’ose pas cependant conclure que la vaccination à elle seule n’a pas vaincu la pandémie, que l’immunité naturelle reste essentielle, et que la question de la santé publique qui vise à améliorer cette santé de chacun reste primordiale. Em…er les français et combattre tout ce qui participe à la malbouffe par exemple, et ces enfants dans la publicité télé. M. Macron visiblement ne sait pas lier santé publique et immunité naturelle.

Matret : Les publications scientifiques montrent cependant que cette immunité cellulaire est bien supérieure après infection qu’après un vaccin. Il semble donc que c’est bien l’infection qui nous protégera des formes graves. Le vaccin aura juste servi à éviter les formes graves chez les personnes fragiles. Et c’est déjà pas si mal. Il n’y a donc aucune raison de maintenir un pass vaccinal. Concentrons nous sur la protection des plus fragiles, maintenant et pour les années futures.

Michel SOURROUILLE : En d’autres termes, si personne n’était vacciné comme aux temps des pandémies virales anciennes, nous arriverions de toute façon (avec une forte probabilité) à des formes plus ou moins bénignes selon les personnes… comme pour la grippe. La grosse différence entre vaccination obligée ou non, c’est le nombre de morts qu’on accepte à un moment donné. Le tri médical peut-il être un choix voulu et non subi ? Les anti-vax sont-ils prêts à montrer l’exemple et à refuser pour eux-mêmes toute procédure de réanimation pour ne pas encombrer les hôpitaux ? Vacciner le plus grand nombre, n’est-ce pas diminuer les défenses immunitaires naturelles de l’espèce humaine, et donc d’affaiblir notre race ? Ce sont autant de questions que seule une délibération démocratique peut apporter réponse, mais notre démocratie est-elle faite de citoyens responsables ou d’individus irresponsables ? À Omacron de trancher…

Krusty : avec près de 100 % de vaccinés dans certains pays, la vague Omicron continue gentiment à clapoter. Aujourd’hui, la seule question qui vaille est celle-ci : l’immunité acquise « naturellement » (par contamination) est-elle ou non de meilleure qualité que celle obtenue par des injections répétées d’un sérum expérimental ? Réponse au prochain épisode.

Yves68 : des informations circulant sur les réseaux sociaux britanniques (à prendre avec des pincettes?) font état de seulement 6 morts ayant été infectés par le variant omicron. Tous les autres décès seraient dus à Delta. Dès lors, on devrait peut-être envisager d’organiser des Omicron parties comme il y a eu autrefois des rubéole parties afin de faciliter la propagation d’omicron et de chasser les autres variants plus dangereux.
HdA : Ou des Omicron parties avec Delta dans le métro de retour.

Peace : Un virus ne « s’améliore » pas, il s’adapte, et il pourrait le faire indéfiniment en fonction de… l’adaptation de notre système immunitaire.

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