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COP16 sur la biodiversité, l’impuissance

A chaque extinction d’espèces, sous l’effet de l’activité humaine, la mémoire de l’humanité se charge d’un fardeau de honte. L’homme s’octroie le droit de décider du sort des animaux ou des végétaux, de modifier le processus évolutif, persuadé que la seule chose précieuse dans la création est sa propre existence. Dans nos sociétés où partout suintent le racisme et la xénophobie, demander la considération pour un pachyderme ou un insecte est mission désespérée. Comment convaincre les hommes que le salut est aussi dans le respect sans faille de la biodiversité, que l’unicité de la nature ne vaut que par la pluralité de ce qui la compose ? Ainsi s’exprimait Nicolas Hulot.

Le nouvel « indice planète vivante », publié par le Fonds mondial pour la nature (WWF), reflète le déclin continu de la biodiversité à quelques jours de l’ouverture de la COP16 (16e conférence mondiale pour la biodiversité), en Colombie. Et en novembre nous aurons la COP29 sur le climat … cela nous fait une belle jambe !

Perrine Mouterde : A la veille de l’ouverture de la COP16, la nouvelle édition du rapport « Planète vivante », publié jeudi 10 octobre par le Fonds mondial pour la nature (WWF). L’« indice planète vivante » (IPV) évalue l’abondance des populations de vertébrés sauvages. Il indique qu’entre 1970 et 2020 la taille des populations d’oiseaux, de mammifères, d’amphibiens, de poissons et de reptiles suivies a diminué, en moyenne, de 73 % à l’échelle mondiale. Les populations d’espèces d’eau douce continuent à être celles qui se portent le plus mal, avec une « baisse d’abondance » de 85 % en cinquante ans. Quand les impacts se cumulent et atteignent un certain seuil, le changement s’auto-alimente, provoquant alors un bouleversement considérable, souvent brutal et potentiellement irréversible. C’est ce qu’on appelle un point de bascule.

Les principales menaces qui pèsent sur la biodiversité, toutes d’origine humaine et identifiées par la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES, l’équivalent du GIEC pour le climat) : la perte et la dégradation des habitats, en raison notamment de l’agriculture intensive et de l’urbanisation ; la surexploitation des ressources (surpêche, foresterie, chasse…) ; le changement climatique ; les pollutions chimiques (pesticides, insecticides…) ou plastiques ; et les espèces invasives.

Le point de vue des écologistes

Trottel : Je ne vois pas vraiment l’intérêt de ce genre d’article puisque tout le monde s’en fout royalement. Le vivant est devenu secondaire voire inexistant ds nos sociétés, même les dessins animés des enfants ne comportent plus d’animaux mais des robots ou des êtres imaginaires sans attache concrète.

Archisauvage : Un des rares vertébrés qui prospère : l’homme. Qui prospère en nombre uniquement.

Jean Rouergue : Inutile d’avoir un recensement exhaustif, complet de toutes les espèces vivantes, un échantillon suffit pour indiquer les tendances… l’homme, l’homo dit sapiens, en occupant toujours plus de place, réduit corrélativement les territoires dévolus aux espèces sauvages qui ne cessent de se restreindre, se fragmentent réduisant leurs possibilités de reproduction… Bref bientôt nous aurons l’hégémonie, certains voudront fuir vers d’autres planètes et de ce fait contribueront davantage à polluer la planète…

Stepf : Pourquoi personne ne parle du fait que la population humaine a doublé en 48 années seulement, 4 milliards en 1974 et 8 milliards en 2022 ?

Jacques_81 : Des moyens pour éviter d’accroître la biodégradation sont cités … mais jamais la stabilisation de la population humaine …

Zenith1 : Incapables de distinguer ce qui est important de ce qui est vital, les poissons rouges que nous sommes sont en train de casser leur bocal.

Michel Sourrouille : La pire des espèces invasives s’appelle homo sapiens. C’est le parasite suprême, tirant sa substance vive de tous les milieux ou presque sans rien donner en échange. C’est à l’image d’un cancer qui se développe sans frein, les politiques publiques sont même aujourd’hui natalistes pour la plupart. Mais tout biologiste sait que cela a une fin, une fois l’expansion dépassant les limites de son biotope, l’espèce connaît une mortalité foudroyante qu’on appelle pour les humains famine, guerres et épidémies.

PaulPomme : Il faut espérer que l’homo sapiens, premier animal sadique, ne fera qu’un séjour relativement court sur cette planète anciennement paradisiaque, qu’il ne méritait pas. Ça va mal finir.

Flomar : L’humanité n’aura durée qu’un bref instant à l’échelle de l’évolution ou du temps cosmologique. Mais pendant ce très très court moment, de la valeur a été créé pour les actionnaires.

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UICN, IPBES, les mots-maux de la biodiversité

extraits : En 2019, le premier rapport de la Plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) alertait sur le risque de disparition à brève échéance d’un million d’espèces animales et végétales »….

GIEC et IPBES sont dans un bateau…

extraits : Le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et la plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) montent dans le même bateau pour la première fois : « Plus le monde se réchauffe, moins il y a de nourriture ou d’eau potable dans de nombreuses régions. Les changements de biodiversité, à leur tour, affectent le climat, en particulier par le biais d’impacts sur les cycles du carbone et de l’eau. » 50 spécialistes mondiaux appellent donc à une lutte commune alors que les deux aspects sont traités séparément….

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22 mai 2021, Biodiversité, l’illusion des aires protégées

16 janvier 2020, Biodiversité, CDB, COP15 et IPBES… en vain

2 mai 2019, L’IPBES, l’équivalent pour la biodiversité du GIEC

25 mars 2018, L’homme disparaîtra, bon débarras ! L’IPBES le dit…

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L’IA, une intelligence sans conscience

Depuis un siècle, la technoscience a changé de statut. L’informatisation du monde s’est développées de façon exponentielle, ses ramifications constituent désormais un véritable système global, un milieu environnant à part entière, avec ses règles, ses codes et ses esclaves … Jouir de la technique est devenue pour une majorité de nos contemporains la finalité des finalités. Cette addiction est à ce point devenue frénétique que la plupart des humains ne veulent en voir que les avantages, considérant qu’il sera toujours possible demain de palier aux inconvénients d’aujourd’hui. L’IA (intelligence artificielle) n’est que la confirmation de notre soumission aux écrans. Rare sont les voix qui veulent notre délivrance. Ainsi John Hopfield, paradoxalment prix Nobel de physique pour ses recherches sur l’intelligence artificielle.

John Hopfield : « L’IA va développer des capacités qui dépassent celles que vous pouvez imaginer à l’heure actuelle. En tant que physicien, je suis très troublé par quelque chose qui n’est pas contrôlé, quelque chose que je ne comprends pas assez bien pour savoir quelles sont les limites que l’on peut imposer à cette technologie. Le fonctionnement de l’IA est encore mal compris, ce qui est très, très inquiétant. Je m’inquiète de tout ce qui dit : “Je suis plus rapide que toi, je suis plus grand que toi” 

Le point de vue des écologistes

Véronique DECKER : Ce que je trouve vraiment inquiétant, c’est la consommation délirante d’énergie pour les échanges numériques et l’IA. On devrait être à l’heure de la sobriété et la modération, et partout s’étalent des gabegies énergétiques.On finit par donner notre date de naissance pour avoir un billet de train, et l’étage de livraison pour l’achat d’un grille pain, les profs payent des logiciels pour contrer le travail de l’IA dans les devoirs maison, bref il va falloir travailler à la décroissance des données numérisées.

Moustiq : L’IA est à l’image de son créateur. Insondable et imprévisible. Capable du meilleur comme du pire. Et on s’étonne ?

Olivier de B : L’IA procède par inférence statistique sur la base d’une masse de données d’entraînement permettant de « muscler » un réseau de neurones artificiels via une descente de gradient. Rien de plus !

Rigomer Kerviel : Quand on pose une question à GPT4, on reçoit un document qui a l’aspect lexicologique et syntaxique d’une réponse mais qui ne contient aucune sémantique. Interroger GPT4 donne le même résultat que si vous interrogez un politicien. Ça a l’aspect d’une réponse mais ça ne répond à rien. La seule crainte à éprouver au sujet de l’IA est qu’il s’agisse d’une bulle financière qui se prépare à éclater.

DrF : Une IA peut prendre des décisions. Or on ne peut pas savoir pourquoi une IA décide ce qu’elle décide. Utiliser un programme informatique pour prendre des décisions sans savoir comment s’est formée cette décision est très préoccupant.

Rochefort : Il est probablement trop tard pour reprendre le contrôle de ce que l’Homme a conçu. Aujourd’hui, l’appât du gain sans limite a démultiplié, en tous sens, les recherches de voies nouvelles pour réaliser de plus en plus de bénéfice. ll y a déjà bien des années que le processus informatisé de certaines transactions financières échappe à l’esprit humain.

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La science contre l’intelligence artificielle

extraits : Avec l’intelligence artificielle (IA) – dont l’un des derniers avatars, ChatGPT, continue de faire couler beaucoup d’encre –, « on a ouvert la boîte de Pandore », nous disait récemment Benoît Piédallu, membre de l’association La Quadrature du Net, qui « promeut et défend les libertés fondamentales dans l’environnement numérique ». En cause, selon lui ? D’un côté, les politiques, « subjugués par ces technologies issues de la Silicon Valley », qui « ont du mal à [en] percevoir les risques », notamment « en termes de manipulation de masse ». Et de l’autre, les concepteurs et les vendeurs de ces systèmes, qui doivent être « tenus comme pénalement responsables de leurs conséquences néfastes sur la société »….

Boulimie énergétique de l’IA et de ses chefs

extraits : Devant les besoins électriques exponentiels de l’intelligence artificielle (IA), Microsoft, Amazon et Oracle veulent relier des centres de données à des réacteurs. Le nucléaire apparaît aux yeux des dirigeants de la tech comme une porte de sortie face à l’impasse énergétique vers laquelle l’intelligence artificielle risque de les conduire. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), une requête sur un assistant comme ChatGPT consommerait dix fois plus d’électricité qu’une recherche classique sur Google. Dans un moment de forte électrification tous azimuts liée à la transition énergétique, cela fait craindre des pénuries, locales ou générales. Rappelons que depuis le rapport de 1972 sur les limites de la croissance, nous devrions savoir que toute évolution exponentielle dans un monde fini se heurte irrémédiablement un jour ou l’autre à un mur. Et quand on commence à voir le mur, il est déjà trop tard pour s’arrêter, on va trop vite….

L’intelligence artificielle, LA solution ?

extraits : Pour Hugues Bersini, l’intelligence artificielle est en mesure de résoudre des problèmes majeurs. Mais pas n’importe comment. Certainement pas en confiant l’affaire à des entreprises privées à but lucratif, fussent-elles créées par des petits génies de la technologie, car la recherche du profit ne peut conduire qu’à l’injuste répartition des malheurs et des bonheurs qu’apporte la société numérique. Ni à des États potentats, fussent-ils conseillés par les meilleurs « experts », car la technocratie gestionnaire ne parvient jamais à l’efficacité collective, mais à la manipulation des cerveaux et des opinions. L’auteur en appelle donc à un « codage citoyen »….

L’intelligence artificielle = perte de temps

extraits : L’intelligence artificielle nous rendra encore plus idiots. Aujourd’hui déjà chaque homme ne peut avoir de place pour vivre que s’il est un technicien. On pourrait même dire que tous et toutes sont tellement passionnés par la technique, tellement assurés de sa supériorité, qu’ils sont tous orientés vers le progrès technique, qu’ils y travaillent tous, si bien que la technique progresse continuellement par suite de cet effort commun. En réalité la technique s’engendre elle-même ; lorsqu’une forme technique nouvelle apparaît, elle en conditionne plusieurs autres, la technique est devenue autonome. Il faut toujours l’homme, mais n’importe qui fera l’affaire pourvu qu’il soit dressé à ce jeu ! L’IA arrivera à ce résultat final, réfléchir à notre place, nous faire travailler à son service, nous concocter des loisirs toujours plus artificiels, multiplier les tendances néfastes de notre temps. Pourtant certains sont déjà adeptes de l’IA, ce sont les nouveaux croyants !

L’intelligence artificielle, LA solution ?

extraits : Watson, le programme d’intelligence artificielle phare d’IBM, était en 2016 l’un des plus avancés au monde. Il était déjà capable d’analyser des informations venant de n’importe quelle source, prendre en compte différentes perspectives et opinions sur tous les sujets. Watson pouvait analyser, à partir de nombreuses données, les qualités et défauts de chaque décision, évaluant son impact sur l’économie, l’environnement, l’éducation, la santé, la diplomatie, les libertés publiques, etc. C’est une tâche que doivent effectuer quotidiennement des politiciens sans compétence et ligoté par des appartenances partisanes. Les procédures délibératives pourraient donc être effectuées de façon plus appropriée et efficace par une IA. En plus l’ordinateur n’est pas émotif et soumis aux passions humaines. L’ordinateur d’un futur proche, du doux nom de HAL 9000 par exemple, pourra apporter ses capacités de prise de décisions objectives dont nous avons besoin vu la situation dramatique dans laquelle nous sommes.

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Le prix Nobel de la paix, Nihon Hidankyo

L’an prochain auront lieu les commémorations du 80ᵉ anniversaire des deux premiers bombardements nucléaires qui firent en 1945 quelque 214 000 morts simplement pour que les USA testent leur nouveau joujou. L’organisation japonaise Nihon Hidankyo rassemble les survivants des bombes nucléaires larguées par les Etats-Unis à Hiroshima et Nagasaki. Le prix Nobel de la paix 2024 lui a été attribué le 11 octobre pour son combat contre l’arme atomique.

Selon les vœux d’Alfred Nobel, le prix de la paix récompense « une personnalité ou une communauté ayant œuvré au rapprochement des peuples, à la suppression ou à la réduction des armées permanentes, à la réunion et à la propagation des progrès pour la paix ». Il peut s’agir d’un engagement pour les droits humains, d’actions de désarmement, d’un combat écologique… Le Nobel de la paix est une des récompenses les plus cosmopolites de l’Académie, puisqu’il a été décerné à des personnalités de quarante-cinq nationalités différentes. Notez que si tous les jeunes se déclaraient objecteurs de conscience, il n’y aurait plus de guerre. Mais l’État français interdit de se déclarer opposés à l’usage des armes lors de la journée obligataire pour tous les jeunes dite « défense et citoyenneté ». Notez que la planète comptait 59 conflits armés en 2023. Mais la France est en 2023 le deuxième exportateur mondial d’armes.

La plupart des prix Nobel de la paix sont allées à des résistants à un ordre injuste, ils sont significatifs de personnalités ou d’organisations qui sont symboliques de la marche en avant vers un avenir moins sombre. Les titulaires du prix devraient donc être connus du grand public, ce n’est pas le cas. Prenons le dernier prix Nobel de la paix, attribué en 2023 à la militante iranienne Narges Mohammadi. Qui se rappelle de son nom ? Elle est actuellement emprisonnée « pour son combat contre l’oppression des femmes en Iran et sa lutte pour la promotion des droits humains et la liberté pour tous ». Narges Mohammadi a été arrêtée treize fois et condamnée cinq fois à un total de trente et un ans de prison et 154 coups de fouet. De nouveau incarcérée en 2021, elle n’a pas vu ses enfants depuis huit ans.

Nihon Hidankyo, Narges Mohammadi, des noms difficiles à retenir, et pourtant on devrait célébrer leur action bien mieux que pour des saltimbanques comme Johnny Halliday ou Michel Blanc.

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Prix Nobel de la paix 2020 à l’agriculture

extraits : « La baisse de la fécondité reste le meilleur vaccin contre le chaos ». C’est pourquoi nous décernons la prix Nobel de la paix à toutes les associations qui œuvrent dans le monde pour une réduction maîtrisée de la population humaine. Malheureusement le comité Nobel a une autre conception que ce blog biosphere, « La nourriture reste le meilleur vaccin contre le chaos ». Car en distinguant le Programme alimentaire mondial pour alerter sur l’urgence de la faim dans le monde, on ne fait qu’accroître les problèmes. Il y a une course sans fin, bien analysée par le révérend Malthus, entre population (à croissance exponentielle) et agriculture nourricière (soumise à la loi des rendements décroissants)….

Qui mérite le prix Nobel de la paix ? (2019)

extraits : Qui connaît Denis Mukwege et Nadia Murad ? Ils ont pourtant obtenu le prix Nobel de la paix 2018 pour leurs efforts afin de mettre fin à l’utilisation de la violence sexuelle comme arme de guerre. Qui se rappellera du premier ministre éthiopien Abiy Ahmed ? Il a pourtant obtenu le prix Nobel de la paix au pour avoir tenté de « résoudre le conflit frontalier avec l’Erythrée voisine ». Le mahatma Gandhi n’a jamais eu le Nobel de la paix, mais Barack Obama oui, en 2009, un pacifiste en guerre ! Il est vrai qu’en termes d’idéologie militariste, pour avoir la paix, il faut préparer la guerre. C’est d’ailleurs le seul discours qu’Obama était capable de tenir pour recevoir sa distinction le 10 décembre : « Je suis le commandant en chef d’une nation engagée dans deux guerres. J’ai juré de protéger et de défendre mon pays…

prix Nobel de la paix aux gaz à effet de serre ! (2015)

extraits : Osons le dire : il nous faut une armée aux buts inversés : de destructeur du milieu naturel au rôle de protecteur. En effet la transition dite « écologique », qui constituera probablement un changement radical de civilisation, sera nécessairement l’occasion d’une intervention de l’armée. Car la brutalité de la récession qui s’annonce, provoquée à moyen terme par la raréfaction des ressources fossiles plus que par le réchauffement climatique, va entraîner un tel désordre social que seule l’armée sera en mesure de maintenir la paix. L’armée deviendrait, par la force des choses, la « spécialiste du chaos ». Au lieu de soutenir la volonté de puissance de nos dirigeants au prix d’une détérioration accrue de l’environnement, elle pourrait jouer un rôle de protection de la nature et des humains. Qui voudrait faire la guerre s’il vivait en équilibre avec son écosystème ? Cela impliquerait bien entendu la disparition de l’armée comme entité exclusivement nationale…

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L’espérance de vie atteint maintenant son pic

La hausse de l’espérance de vie humaine ralentit dans les pays riches, elle va même passer dans le rouge. Comme les autres espèces, les humains sont programmés pour mourir, mais ils modifient leur environnement pour mieux résister au processus de dégradation des corps. Certains veulent même agir contre les processus de vieillissement, manipuler la télomérase, lutter contre les radicaux libres, encombrer les centres de soins palliatifs. Peine perdue, l’espérance de vie en bonne santé régresse. Soyons réalistes, il faudrait se demander si c’est bien vivre que de vivre tous centenaires, si c’est respecter les cycles vitaux que de s’attarder sur la planète et prendre ainsi un peu plus de l’espace vital tant d’autrui que de la biodiversité.

Voici les statistiques, voici le débat qui n’a pas lieu d’être sauf pour les transhumanistes qui veulent vivre mille ans.

Delphine Roucaute : Alors qu’elle stagnait jusqu’au début du XIXe siècle, l’espérance de vie a connu un « boom » après la seconde guerre mondiale grâce aux progrès de la médecine et de la santé publique, conduisant à une révolution de la longévité. Pendant plus de cinquante ans, les humains ont alors gagné jusqu’à trois ans d’espérance de vie par décennie, contre un an en un ou deux siècles auparavant. Selon une étude publiée dans la revue Nature Aging, cette hausse de l’espérance de vie exceptionnelle marque le pas depuis trente ans dans les pays où elle est la plus élevée. L’humanité va atteindre une sorte de plafond de verre de la longévité, rattrapée par ses limites biologiques. James Vaupel croyait que ces limites pouvaient être dépassées grâce aux révolutions scientifiques à venir. Or les progrès de la médecine produisent des gains décroissants en termes d’espérance de vie.

Le point de vue des écologistes

Le fond de l’idéologie croissanciste, c’est le principe que plus est toujours mieux. L’augmentation de l’espérance de vie est devenu l’argument ultime au service d’une idéologie de la croissance. Lorsque vous avez des oppositions à certaines technologies, vous faites témoigner des associations de malades et tout le monde y adhère.Or la poursuite du mouvement technologique engendre aujourd’hui plus de maladies qu’il ne permet d’en soigner. Le stade de la contre-productivité est atteint. Ce n’est pas la durée comme telle qui est en cause, mais la durée « de quoi » qui est en question. Est-il normal que l’allongement de la fin de vie se concrétise par le nombre de grabataires qui sont en soins palliatifs ?

LE DÉBAT

Jean-Luc R : Enfin une bonne nouvelle d’atteindre nos limites.

Thymie : Philippulus l’a dit : Vous allez touss mourrrrrirrrr… Soit en bonne santé, soit par une mutation virale, soit par ingestion de microplastiques, ou alors vous croupirez en attente d’un traitement des maladies neuro-dégénératives dont l’avènement suivra de peu votre décès…

Gauchère contrariée : Et bien c’est une bonne nouvelle. Il suffit d’aller dans les Ehpad pour voir tous ces gens très très âgés que plus rien n’intéresse. Ce n’est pas une vie…

tartifume : chouette ! Comme ce rallongement était l’argument n°1 pour rallonger l’âge de départ à la retraite, on peut imaginer que le gouvernement va revenir à 60 ans !

Mizantrop : La FNSEA, l’agrochimie et la chimie ont déjà commencé à faire de l’effet. Malgré les progrès de la médecine, les cancers des enfants ne vont pas aller en diminuant.

Random1 : Mourir en bonne santé, voilà l objectif !

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Décroissance… de l’espérance de vie ?

extraits : Même au XVe siècle, soit avant l’apparition d’une médecine compétente, la longévité moyenne de personnes célèbres et donc de milieu favorisé montraient une longévité moyenne de 65 à 70 ans. Aujourd’hui de pollution de l’air, de l’eau, de la nourriture montrent que la médecine court désormais après la santé, jusqu’à des thérapies géniques à plus d’un million d’euros, une solution technologique intenable….

espérance de vie croissante, la grande illusion

extraits : Certains organismes vivants se reproduisent par simple duplication (bactéries, amibes…) et sont de ce fait immortels. Pour les autres. C’est très relatif : la mouche va vivre 17 jours en moyenne, le rat 6 années et le séquoia géant 6 000 ans. Ces différences sont inscrites dans les gènes qui donnent à une espèce une durée de vie maximale. Comme les autres espèces, les humains sont programmés pour mourir….

Le coût de l’espérance de vie « augmentée »

extraits : On a même pu calculer que sept années de vie supplémentaire découlaient de traitements médicaux ou chirurgicaux très coûteux. Les dépenses de santé sont en constante augmentation et représentent actuellement près de 11 % du PIB, soit environ 271 milliards d’euros annuels. Le jeu en vaut-il la chandelle ?….

espérance de vie et équivalent pétrole

extraits : La corrélation entre la quantité d’énergie mobilisée par chaque être humain et l’espérance de vie est frappante. Parce que l’énergie fossile abondante et bon marché est une anomalie de l’histoire humaine, on peut en déduire que notre espérance de vie croissante l’est aussi….

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Taxons l’électricité comme dépense de luxe !?

Augmenter la taxe sur l’électricité paraît à tout un chacun comme un crime de lèse-pouvoir d’achat ; ils considèrent que se brancher sur une centrale nucléaire ou une usine thermique est un droit acquis. Pourtant l’électricité n’existe que depuis récemment. En 1879, Thomas Edison inventa l’ampoule à incandescence. Depuis notre univers n’est plus le même. Les appareils électriques se rajoutent aux appareils électriques, sans électricité tu n’es plus rien. J’attends avec impatience les grandes pannes d’électricité qui nous redonneront un mode de vie plus en accord avec la nature des choses. Les pauvres devront alors se contenter le plus souvent de la lumière offerte directement par le soleil, les riches aussi… Vaste débat.

LE MONDE avec AFP : Bercy travaille à une augmentation de la taxe intérieure de consommation finale sur l’électricité (TICFE) au-delà des 32,44 euros par mégawattheure [MWh], qui était le niveau de taxation d’avant la crise inflationniste. Actuellement, cette taxe est fixée à 22 euros par mégawattheure. La ministre de la transition écologique et de l’énergie, Agnès Pannier-Runacher, a mis en garde contre « le risque » d’aller trop loin dans l’augmentation de cette taxe :

« Si on va au-delà [des 32 euros/MWh], le risque, c’est qu’effectivement il y ait une augmentation de prix de l’électricité. Il faut être très vigilant parce que les Français modestes et les classes moyennes (…) auront la double peine. Ce sont souvent elles qui vivent dans des passoires thermiques »

LE DÉBAT

Samivel51 : C’est vraiment la dernière chose à faire, alors qu’on essaie de convaincre les gens de passer de l’essence à l’électricité. Et que la France produit son électricité, mais pas son essence.

Biosphere : Samivel, on a essayé de populariser les voitures thermiques et maintenant on s’aperçoit du réchauffement climatique et de l’épuisement des ressources fossiles. Échec d’orientation. On essaye maintenant de te faire passer au tout électrique, mais on oublie de te dire que électricité il faut la fabriquer. Avec l’uranium du Niger, une ressource de toute façon limitée ? Avec des éoliennes ou du photovoltaïque qui sont critiqués de toute part ?

Le Jobastre : Ce que je propose, c’est qu’on arrête des mots valise comme pouvoir d’achat et qu’on parle de reste à vivre. Que constaterons-nous alors ? Une forte baisse du disponible à vivre et pour tout le monde – du moins ceux qu’ils travaillent-.

Biosphere : Le reste à vivre correspond au montant en euros disponible chaque mois une fois toutes vos charges payées. Il faut s’interroger sur ce « reste à vivre », est-il nécessaire pour mieux vivre, ou serait-il complètement superflu de l’utiliser ? Vos besoins dépassent-ils déjà les possibilités de la planète ou pratiquez-vous déjà la sobriété énergétique ?

Artemis purple : Taxer l’électricité du quotidien plutôt que le kérosène des loisirs. On ne change pas de main à Bercy….

Biosphere : La (dé)taxation du kérosène découle d’une décision internationale sur laquelle la France n’a pas de prise. Mais nous sommes d’accord, le tourisme par avion, c’est mal. Le plus lourd que l’air commence à faire un vol de quelques dizaines de mètres le 17 décembre 1903. En 2103 il y a de fortes probabilités que nous aurons définitivement abandonné l’idée de ressembler à des oiseaux lestés de métal.

Pm22 : Nous avions l’électricité la moins chère d’Europe et la moins émettrice de CO2 grâce au nucléaire. Pour satisfaire les verts/rouges, nous avons sabré en partie notre filière nucléaire qui était la plus en avance du monde.

Biosphere : le nucléaire n’est « propre » que si on occulte l’énergie grise pour construire et entretenir les centrales, la gestion non résolue des déchets et le coût d’un démantèlement qu’on ne sait ni financier, ni techniquement solutionner. On ne peut pas regarder qu’un seul côté des réalités, c’est vouloir tromper autrui.

El Cornichon : Taxer l’énergie, c’est coller des boulets aux pieds à l’économie.

Biosphere : Sans électricité la vie économique d’une nation « moderne » s’arrêterait immédiatement. Or l’électricité n’est pas un besoin fondamental, l’électricité ne sera pas toujours facile à produire, nous avons donc besoin d’autres modèles de comportement. L’électricité amène certes le confort du quotidien et la multiplicité des objets de loisirs (télévision, téléphone, portable…). Mais il y a destruction des valeurs traditionnelles, rejet de la notion de labeur physique, dégradation des rapports communautaires. Une société sans électricité existe déjà dans beaucoup de pays qui connaissent les coupures de courant… quand ils sont reliés au réseau !

Frax : Je rappelle que l’inflation est revenue ce mois-ci à un niveau de 1,2 %/an. L’inflation c’est fini. On passe à autre chose!

Biosphere : L’inflation c’est comme le chômage, ça va, ça vient. Mais on sait de source sûre que nous allons droit vers une stagflation durable, à la fois stagnation de l’activité économique et inflation. La raréfaction des ressources et notre nombre multiplié par la surconsommation font en sorte que nous allons vers l’envolée des prix et l’effondrement de la société thermo-industrielle. Sûr, on va passer à autre chose !

K@nny : On ne peut pas recevoir 100 milliards d’aide quand les prix augmentent et ne pas devoir les rembourser en contre-partie quand les prix baissent … c’est une simple logique. Tu empruntes mais ensuite tu rembourses.

Biosphere : Enfin un point de vue raisonnable auquel il faut adjoindre le fait que « les aides » se font au détriment de l’équilibre budtaire national. Alors quand la France a un endettement de 3200 milliards d’euros, il ne devrait étonner personne qu’il faudra payer la facture d’une manière ou d’une autre. Une dette collective de 47 000 euros par habitant, bébé compris, ce n’est pas rien.

Toujours plus surpris : Et pourquoi pas une taxe progressive en fonction de la consommation ? Les premiers kWh seraient peu taxées tandis que celles excessives, déraisonnables le seraient davantage ?

Biosphere : Une bonne mesure, mais qui a un grave défaut : les riches pourront toujours payer ! Mieux vaut instituer un rationnement qui met tout le monde à égalité. La carte carbone, vous en avez déjà entendu parler ?

Post it : Les gilets jaunes, ça parle encore à nos politiques ?

Biosphere :  Ah, la question de l’acceptabilité sociale de mesures contraignantes !!! Nos politiciens sont aussi aveugles que les électeurs/consommateurs…Les décisions politiques actuelles sont engluées dans le court terme de la protection du « pouvoir d’achat ». On fait comme si les réalités biophysiques de l’épuisement à terme des ressources terrestres n’existaient pas. Qu’on résiste ou non, les factures de l’électricité, de l’essence, du gazole, et même de la nourriture de base vont un jour ou l’autre s’envoler. On a le choix entre attendre le choc énergétique et le supporter de plein fouet, ou apprendre aux gens, par l’augmentation progressive des prix, qu’il faut économiser dans tous les domaines. L’acceptabilité sociale ne peut correspondre aux désirs de consommation des gens mais à une lutte féroce contre les inégalités de revenus.

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électrification à marche forcée des usages

extraits : Pour transporter l’électricité des lieux de production éloignés de ceux de consommation, les réseaux constituent l’infrastructure la plus complexe jamais construite par l’homme. A chaque fois que l’on appuie sur un interrupteur, c’est un peu de l’ordre d’un miracle qui se produit car la production doit toujours égaler la consommation. En 1998, par exemple, lors de la finale de la Coupe du monde de football, pendant que les supporteurs exultaient, les gestionnaires du réseau, eux, ont dû faire leur possible pour compenser, à la mi-temps, un écart préoccupant entre la production et la consommation d’environ 1 500 mégawatt (MW) en moins, presque l’équivalent de la production d’un réacteur EPR. Très centralisé, en forme d’étoile, ce réseau, structuré par l’énergie nucléaire, n’est pas conçu pour accueillir de l’électricité venant d’une foule de sites différents. La solidité de ces infrastructures sera à l’épreuve d’événements climatiques plus fréquents. Des conflits armés s’attaquant à ces infrastructures seront encore plus violents.

électricité coupée, plus rien ne fonctionne

extraits : Je travaille régulièrement en Afrique depuis 30 ans et, là-bas, tout le monde est habitué aux coupures, même dans les capitales. Personne n’est jamais prévenu et les coupures peuvent durer de 2 heures à .. 15 heures d’affilée. Beaucoup plus embêtant, les coupures d’eau : raison pour laquelle dans toutes les salles de bain vous trouvez une bassine ou un seau d’eau, régulièrement approvisionnés. Et on apprend très vite à se laver avec un godet dans une main, le savon dans l’autre ! ….

Électricité, avantage et inconvénients

extraits : Dans mon petit carnet de notules le 16 septembre 1972 j’imaginais ainsi le monde à venir : « Les vapeurs toxiques commencent à diminuer d’intensité. Les foyers peuvent dès à présent ouvrir l’électricité, mais pas plus de 3mn et 45 secondes… » L’électricité à volonté n’aura eu qu’un temps. En 1879, Thomas Edison inventa l’ampoule à incandescence. Depuis notre univers n’est plus le même. Aujourd’hui sept millions d’éclairages urbains, lampadaires, candélabres et autres boules lumineuses entretiennent un obscur presque clair jusque dans les villages les plus reculés de France. Cette consommation d’énergie atteint six milliards de kilowatts heures, soit 2,5 réacteurs nucléaires qui ne servent en définitive qu’à éclairer le ciel….

Électricité, les scénarios de RTE pour 2050

extraits : Sobriété énergétique, je crie ton nom. Aux États-Unis au début du XXe siècle, il a fallu 46 ans pour qu’un quart de la population adopte l’électricité. Lénine suivait alors le courant : « Le communisme, c’est l’électricité plus les soviets. » Aujourd’hui il faudrait s’attaquer à la « pauvreté énergétique », le monde entier se devrait d’adopter le modèle de la civilisation thermo-industrielle. Demain, les coupures généralisées de courant seront sans doute le premier signe de l’effondrement de cette civilisation…..

électricité, les inconvénients d’un avantage

extraits : Du côté production, le parc nucléaire français compte aujourd’hui trente-deux réacteurs de 900 mégawatts (MW ) en activité, vingt réacteurs de 1 300 MW – dont deux à la centrale de Flamanville, depuis les années 1980 – et quatre de 1 450 MW. On va ajouter l’EPR (European Pressurized Reactor) de Flamanville. Avec près de douze ans de retard, EDF a commencé à charger le combustible dans le cœur du réacteur nucléaire à eau pressurisée européen et disposera de son réacteur le plus puissant, soit 1 600 (MW). Du côté consommation, le réseau électrique français de distribution fait 35 fois le tour de la Terre, soit 1,4 million de kilomètres de lignes….

panne gigantesque d’électricité, un bienfait

extraits : L’Inde consommait à peu près 35 000 gigawatts/heure en 1970, 700 000 en 2010. Peut-on dire que les Indiens sont vingt fois plus heureux qu’il y a quarante ans ? Une panne gigantesque d’électricité vient de frapper la moitié du pays pendant deux jours fin juillet : plus de métro et moins de trains, embouteillages, mineurs qui restent dans le fond de la mine, usines en arrêt… les conséquences sont en cascade. Dans un pays comme la France où tout passe par l’électricité, une panne électricité géante serait un cataclysme. Mais un jour il faudra bien se passer du nucléaire et des combustibles fossiles.Qu’on le veuille ou non, l’avenir sera dans la frugalité, certainement pas dans le toujours plus. L’accès à l’électricité n’est pas un droit, que ce soit en Inde ou ailleurs. Nous sommes dépendants des ressources naturelles, il faudrait en prendre conscience lors de chaque black-out !

Taxons l’électricité comme dépense de luxe !? Lire la suite »

COP29, les actes sont contraires aux objectifs

La prochaine conférence mondiale sur le climat, la COP29, se tiendra à Bakou, en Azerbaïdjan, du 11 au 22 novembre 2024, 29 années sans rien faire de sérieux.  Or le climat ne répond pas aux discours, mais aux actions. Fin octobre 2023, les températures moyennes de l’année en cours étaient déjà supérieures de plus de 1,34 °C à la moyenne des températures du XXe siècle, et de 1,54 °C par rapport au XIXe siècle. L’année 2024 est en passe de se classer comme la plus chaude jamais enregistrée, canicules et inondations meurtrières se multiplient…

Tant que les intérêts humains à court terme passeront avant le nécessaire équilibre à long terme de la planète, nous jouerons au jeu quelques gagnants dans l’immédiat, tout le monde perdant en fin de partie. Dans un monde ébranlé par les conflits, l’Ukraine, Gaza et maintenant le Liban, le climat a même baissé dans l’ordre des priorités. Pire, la tentation de puiser les dernière gouttes de ressources fossiles sont omniprésentes. Là où un consensus scientifique appelle à sortir des énergies fossiles, on fait l’inverse.

Les Emirats arabes unis, l’Azerbaïdjan et le Brésil – les présidences des COP28, COP29 et COP30, travaillent ensemble dans une « troïka ». Ces trois partenaires sont en passe d’augmenter collectivement leur production de pétrole et de gaz d’un tiers d’ici à 2035 !

– Les Etats-Unis, le Canada, l’Australie, la Norvège et le Royaume-Uni sont responsables de la moitié de l’expansion mondiale dans de nouveaux gisements prévus d’ici à 2050…

– TotalEnergies compte désormais mettre sur le marché environ 3 % d’hydrocarbures (pétrole et gaz) en plus, chaque année, d’ici à 2030. C’est ce qu’elle a annoncé le 2 octobre 2024 à New York dans le cadre de la présentation annuelle de sa stratégie. La justification est fantaisiste: « De nouveaux projets pétroliers sont nécessaires pour répondre à la demande et maintenir les prix à un niveau acceptable, de façon à créer les conditions d’une transition juste laissant le temps aux populations d’adapter leur usage des énergies. »

Le point de vue des écologistes

COP29, 29 années que ça dure, cette mascarade de conférences internationales. On assiste à une réunion de la ligue antialcoolique menée par les distillateurs de gnôle. Il est donc probable que seule la raréfaction physique des énergies fossiles limitera leur consommation. La meilleure façon de baisser la consommation de pétrole, aurait été de valoriser socialement la sobriété. Il aurait été nécessaire que devienne honteux le fait d’avoir une maison secondaire, posséder une voiture à soi et partir en vacances en avion. On peut en dire autant au niveau démographique. Il faudrait qu’avoir une famille nombreuse ne soit plus considéré comme une réussite. Puisque nous n’avons rien fait de cela, nous allons au désastre. Car les ressources ne sont pas infinies. Et la Terre n’est pas une poubelle à CO2 et autres déchets de la croissance. Nos petits-enfants reviendront deux siècles en arrière, sans esclaves énergétiques et dans un monde gravement détérioré.

Yves Cochet insiste dans son dernier livre, « Précisions sur la fin du monde » : « Il est trop tard évidemment pour éviter l’effondrement.  Si l’on voulait l’éviter, il faudrait que l’immense majorité de la population mondiale entreprennent des actions pour empêcher la catastrophe. Impossible. A quoi bon, dès lors, continuer une activité de militant effondriste comme je le fais si cela ne produit aucun résultat ? Un impératif moral me pousse à croire qu’ainsi je pourrais minimiser le nombre de morts en incitant quelques personnes à change leur société et leur vie en devenant décroissants et permaculteurs. »

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COP28 inutile, OPEP+ à la manœuvre

extraits : Que Joe Biden soit absent à Dubaï ou qu’Emmanuel Macron soit présent n’a absolument aucune importance. La logorrhée verbale des COP n’a eu jusqu’à présent aucun impact probant sur les émissions de gaz à effet de serre pendant 27 années. Par contre les décisions de l’OPEP+ ont des effets immédiats sur le prix des carburants, souvenons- nous des Gilets jaunes. Ce qui compte vraiment, c’est la disponibilité physique des ressources fossiles. Moins d’énergie fournie par la nature veut dire en effet que l’abondance actuelle procurée par nos esclaves énergétiques nous obligera à revenir à un mode de vie à l’ancienne….

COP28, pourquoi ça ne pouvait pas aboutir

extraits : Sultan Al-Jaber, patron de l’Abu Dhabi National Oil Company (Adnoc) Et de la COP28, c’est comme si un congrès de lutte contre le cancer du poumon était présidé par un marchand de tabac. Cette façon d’exhiber, de manière si ostensiblement obscène, le conflit d’intérêts et le mélange des genres, a pour objectif de torpiller auprès des opinions toute la crédibilité du processus de négociations multilatérales engagé depuis 1992. Pourtant, et c’est tout le paradoxe de la situation, la COP28 est la première à discuter de la sortie de l’ensemble des « combustibles fossiles ». La première, donc, en près de trente années de diplomatie climatique….

L’histoire des COP sur notre blog biosphere

Lire, L’historique du fiasco climatique (de 1857 à 2021)

27 novembre 2023, COP28, le moment d’une vérité édulcorée

25 octobre 2023, COP28 et AIE, sobriété énergétique tabou !

3 octobre 2023, Boycott de la COP28, la seule option ?

20 novembre 2022, COP27 : Vive les énergies fossiles !

6 novembre 2022, COP27, un échec programmé

6 novembre 2021, COP26, le pouvoir n’est pas dans la rue !?

6 novembre 2021, COP26, histoire d’un fiasco programmé

5 novembre 2021, COP26, le choc charbonnier va faire mal

4 novembre 2021, COP26, le piège du développement (durable)

2 novembre 2021, COP26, le bal des hypocrites à Glasgow

1er novembre 2021, COP26, technologie ou sobriété partagée ?

17 décembre 2019, COP25, des résultats insignifiants

18 décembre 2018, COP24, une mascarade sur le climat, un échec avéré (Katowice)

2 novembre 2017, COP23, vingt trois années de blabla climatique (Bonn)

19 novembre 2016, La COP 22 s’achève à Marrakech sur un bide

14 décembre 2015, COP21, encore un succès d’apparence, le 21ème ! (Paris)

25 octobre 2015, COP21 : accord préparatoire de Bonn, le fiasco

15 décembre 2014, Climat : les trois chiffres clés, zéro / zéro / cent (COP20 à Lima)

30 novembre 2009, le fiasco de Copenhague (COP15)

19 décembre 2007, Echec de la COP13 à Bali

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Le cerveau des non-humains

Les humains sont des animaux parmi d’autres. Même une mouche à un cerveau. Pourtant beaucoup de personnes ne nous voient pas comme un animal, ils ont une  conception de la nature anthropocentrée, centrée sur l’espèce humaine. Nous n’avons pas à les traiter d’imbéciles, il faut seulement mieux leur expliquer nos origines, comprendre le fonctionnement de notre maison commune et de tous ses habitants. Les écologistes n’ont pas d’adversaire, ils n’ont que des personnes à convaincre.

Jean-Baptiste Jacquin : Une équipe de chercheurs a mis au jour l’ensemble des fonctions cérébrales de la drosophile, un record. Pas plus gros qu’un grain de sable, le cerveau d’une Drosophila melanogaster adulte contient 139 255 neurones, 54,5 millions de synapses et huit mille types de cellules. ce petit animal est capable de comportements sophistiqués comme la marche et le vol, l’apprentissage, la mémoire, la navigation et même les interactions sociales. La drosophile possède environ un million de fois moins de neurones qu’un cerveau humain. Autrement dit, la science n’est pas près de reconstituer notre connectome, le plan complet des connexions neuronales.

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anthropocentrisme, bio- ou écocentrisme, que choisir ? (2012)

extraits : Un insecte possède un cerveau, plus petit que celui d’un humain sans doute, mais un cerveau quand même. L’escargot est également doté d’un ganglion cérébral, et d’un cœur avec une seule oreillette et un seul ventricule, mais un cœur tout de même. Le schéma d’organisation du vivant est assez similaire d’un bout à l’autre de la planète, homo sapiens ne constituant pas une exception ! Pourtant certains croient encore à la spécificité humaine, fabulant que l’Homme est à l’image de dieu et la Terre au centre de l’univers. Ils font preuve d’anthropocentrisme, l’homme (anthrôpos) au centre.

Les humains, des animaux pas si perfectionnés que ça (2014)

extraits : Beaucoup de monde croit que l’homme n’est pas un animal. La croyance en la supériorité de l’être humain est en effet incommensurable. C’est un mythe qu’un écologiste se doit de déconstruire. En fait l’homme est d’une certaine façon moins complexe qu’un grain de riz. Avec ses 20 000 à 25 000 gènes il en possède moins que le riz, qui en compte 30 000 à 40 000. Pourquoi ? Alors que l’homme peut se déplacer pour se mettre à l’abri, les plantes sont obligée de rester sur place et de s’adapter à leur environnement. Pour ce faire, elles disposent de jeux de gènes qui s’expriment spécifiquement dans telle ou telle condition : le froid, la sécheresse, etc. On peut même aller loin dans la comparaison animal, homme et végétal. L’analyse de l’ADN de différentes espèces révèle que tous les êtres vivants, animaux et végétaux, on en commun au moins 25 % de leur gène. Si l’espèce humaine partage 98 % de ses gènes avec le chimpanzé, il en partage 36 % avec la jonquille Narcissus jonquilla….

Généalogie : notre ancêtre, le dipneuste (2024)

extraits : Certains croient faire de gros progrès en reconstituant leur généalogie familiale grâce à quelques archive usées : attitude purement anthropocentrique qui balbutie sur un ou deux siècles. Ce n’est pas là un exercice très captivant, mieux vaut le long souvenir de notre histoire commune. Remonte dans le temps, bien avant l’automobile, le téléphone et l’électricité, va encore plus loin. Tu arriveras il y a 400 générations, quand tes ancêtres commençaient à cultiver la terre et à se croire séparés de l’univers. En remontant encore, il y a 10 000 générations environ, tu trouveras ton premier ancêtre homo sapiens. Mais ton origine est encore antérieure ; il y a 100 000 générations, ceux par qui tu es arrivé étaient des hominidés. Quelques dizaines de millions d’années auparavant, ton ancêtre, un tout petit mammifère, vivait au temps des derniers dinosaures. En remontant encore, ton ancêtre était amphibien : un dipneuste ! Il possède à la fois des branchies et un poumon….

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Consilience, précisions sur la fin du monde

Yves Cochet dans son dernier livre « précisions sur la fin du monde » (Les liens qui libèrent, 2024)

l’inéluctable catastrophe

en exergue du livre :

« Si les tendances actuelles de croissance de la population mondiale, de l’industrialisation, de la pollution, de la production alimentaire et de l’épuisement des ressources se poursuivent, les limites de la croissance sur cette planète seront atteintes au cours des cent prochaines année. Le résultat le plus probable sera un déclin plutôt soudain et incontrôlable de la population et de la capacité industrielle. » (The Limits to Growth, rapport au Club de Rome, Universe Books, 1972)

René Dumont, présidentiable écolo en 1974 : « Si nous maintenons le taux d’expansion actuelle de la population et de la production industrielle jusqu’au siècle prochain, ce dernier ne se terminera pas sans l’effondrement total de notre civilisation. Par l’épuisement des réserves minérales et pétrolières ; par la dégradation poussée des sols ; par la pollution devenue insoutenable de l’air et des eaux ; enfin par une altération des climats, due notamment à l’accumulation du gaz carbonique. » (éditions Jean-Jaques Pauvert, 1974)

Yves Cochet (Libération, 23 août 2017, repris par le livre) : « Bien que la prudence politique invite à rester dans le flou, et que la mode intellectuelle soit celle de l’incertitude quant à l’avenir, j’estime au contraire que les 33 prochaines années sont déjà écrites. La période 2020-2050 sera la plus bouleversante qu’aura jamais vécu l’humanité en si peu de temps. L’effondrement est certain vers 2030. Cette rupture est désormais imparable, le système-Terre se comportant comme un automate qu’aucune force humaine ne peut contrôler. L’étape suivante sera la plus pénible au vu de l’abaissement brusque de la population mondiale (épidémies, famines, guerres), de la déplétion des ressources énergétiques et alimentaires, de la perte des infrastructures et de la faillite des gouvernements. »

Yves Cochet en 2024 (page 55-56) : « Certes il n’y a pas de preuve irréfutable de la certitude de l’effondrement systémique planétaire. Il y a quand même une forte présomption par ce qu’on appelle la consilience, c’est-à-dire la certitude qui apparaît lorsque de nombreuses études et points de vue indépendants concourent tous dans le même sens. Cela me suffit pour être convaincus à 100 % de l’arrivée de la fin de notre monde. »

page 83 : « L’Effondrement est certain en 2030, à quelques années près. Jamais une personne politique ne devrait dater ses prédictions, puisque le risque de se tromper est grand. Comme l’écrivait l’humoriste Pierre Dac : « Les prévisions sont difficiles, surtout lorsqu’elles concernent l’avenir. » N’ayant plus aujourd’hui la retenue universitaire de la crainte de se fourvoyer, je la maintiens donc politiquement afin de tenter une fois encore de réveiller les consciences endormies. »

page 171 : on voit mal comment, dans un court laps de temps, les sociétés occidentales abandonneraient le marché global, la production-consommation de masse et la fétichisation de la marchandise.

Les limites démographiques

page 117 : « La question démographique se situe à l’intersection des questions culturelles et des questions naturelles, elle en rassemble les difficultés et les controverses. Dans la décroissance démographique que je soutiens, la droite décèle une campagne en faveur d’avortements massifs, de promotion de l’homosexualité et d’abandon du patriotisme. La gauche nous soupçonne d’attaquer les droits humains, de fuir le problème du financement des retraites, voire de prêcher l’eugénisme ou le racisme. D’une façon générale, la question est taboue ou considérée comme mal posée : l’information, la croissance et la technologie résoudront les éventuels problèmes démographiques. Quant aux organisations écologistes, associatives ou politiques, elles résolvent la question en ne se la posant pas, alors que l’écologie des populations est une discipline importante de l’écologie scientifique. »

page 118 : La question de la surpopulation sur un territoire ne se réduit pas au nombre des personnes mais à la multiplication de ce nombre par l’empreinte écologique moyenne de la population du territoire en question.

page 120 : Les listes des écogestes ne mentionnent jamais « avoir un enfant en moins », pourtant très efficace. Sont mis en avant les écogestes oiseux genre « fermer le robinet quand on se brosse les dents ». Une famille américaine qui choisit d’avoir un enfant en moins offre le même niveau de réduction d’émissions (de gaz à effet de serre) que 684 adolescents qui choisiraient d’adopter le « recyclage » pour le reste de leur vie.

page 121 : Les mouvements émancipateurs genre « libération des femmes » considèrent que le choix d’avoir ou de ne pas avoir un enfant est un choix personnel des femmes, au mieux des couples. Tandis que mon opinion est que c’est un choix collectif qui réclame une politique sans coercition bien différente du natalisme gouvernemental.

page 123 : Dans les textes du théologien Ellul, qui appelle à la tempérance, la sobriété et autres limitations, je n’ai lu aucun propos sur la démographie et la surpopulation. Il est difficile de nier, au vu des 2000 ans d’histoire du christianisme, que cette religion soit plutôt nataliste, et c’est peu dire.

L’ennemi principal

le productivisme

page 89 : « L’ennemi principal n’est pas la forme institutionnelle de l’économie, libérale ou dictatoriale, c’est le productivisme qui se caractérise par 6 attributs essentiels : primat de l’économie, indifférence à la nature, accroissement incessant de la productivité, exploitation des travailleurs, volonté démiurgique de refabrication du monde, aspiration métaphysique à la toute puissance. »

page 110 : « Du point de vue écologique, il n’y a pas de différence entre un réacteur nucléaire privé appartenant à un capitaliste américain et un réacteur nucléaire appartenant à une coopérative ouvrière sans but lucratif. »

page 153 : Croire que le capitalisme est le principal responsable des désastres environnementaux est un aveuglement sur l’histoire matérielle et institutionnelle des « démocraties populaires » et dépolitise le conflit central entre les productivistes et les antiproductivistes.

– la grande taille

page 125 : Il est possible de dire qu’il y a une sorte de limite à la taille des groupements humains si l’on veut que ceux-ci conservent leur impératif de liberté et d’égalité sans tomber dans une société inégalitaire et hiérarchique. Plusieurs études scientifiques se disputent sur le nombre maximum au-delà duquel la confiance mutuelle et la communication amicale ne suffiraient plus à assurer la cohésion du groupe. Nous pouvons évaluer ce nombre à environ 500, sachant que les conditions écologiques d’habitat et l’héritage culturel du groupe peuvent faire varier cette taille.

page 126 : Bref la taille compte comme l’ont montré Ivan Illich ou Olivier Rey. Au-delà d’un certain seuil – souvent difficile à préciser -, toute organisation humaine tend à devenir contre-productive par rapport à ses objectifs initiaux.

page 157-158 : Plus un système est grand, moins il dépense d’énergie par unité de masse (les pertes thermiques dépendent de la surface d’échange avec l’extérieur). Mais ce raisonnement purement thermodynamique doit être contrebalancé par un raisonnement systémique en termes de complexité de gestion ; une ville deux fois plus grande révèle, par habitant, plus de délits, de crimes, de pollutions, d’embouteillages, de corruption… La taille pèse sur la ville, intrinsèquement.

page 160 : dans les grands ensembles politiques, vous existez moins que dans les petits.

agir face à la catastrophe

page 22-23 : La catastrophe est certaine, sans échappatoire ; nous n’éviterons pas l’effondrement systémique mondial ; la fin du monde est inéluctable. A quoi bon, dès lors, à continuer une activité de militant effondriste comme je le fais si cela ne produit aucun résultat ? Un impératif moral me pousse pourtant à croire qu’ainsi je pourrais, éventuellement, minimiser le nombre de morts dus à l’effondrement en incitant quelques personnes à résister au modèle dominant en devenant décroissants et permaculteurs.

page 67 : Un crash program politique rigoureux permettrait d’éviter l’effondrement, mais il y conduirait tout de même par son inacceptabilité sociale ! Pour notre regard d’écologiste, l’anthropocentrisme est patent : dans ce mélange enchevêtré d’utilitarisme (je défends avant tout mes intérêts) et de soif de reconnaissance (aimez-moi, respectez-moi), la nature ne prend aucune part. Observons qu’aujourd’hui (2024) seule la Gambie respecte l’Accord de Paris (de limiter les émissions de gaz à effet de serre) signé en 2015 par 191 pays.

page 131 : La « biorégion » se donne les moyens de pouvoir survivre assez longtemps en autarcie, tout en entretenant des échanges avec l’extérieur. Elle est nécessairement territoriale pour des raisons écologiques de réduction des nuisance liées aux échanges mondiaux, et elle est autonome au sens biophysique de restreindre son empreinte écologique nette à la surface de son territoire : « produire ce que l’on consomme ».

page 137 : une orientation sociale atténuerait les effet destructeurs de l’envie et de la jalousie. Une politique de quotas individuels des ressources de base sera mse en place au moyen d’une carte carbone. Chaque habitant recevra un quota annuel de droits d’émissions de CO2, qui encadre tout consommation d’énergie et d’alimentation.

Page 145 : Le XXIe siècle sera écologique ou ne sera pas. En paraphrasant Karl Marx, on peut soutenir que l’écologique est déterminant en dernière instance. Ce sera une constellation cérébrale autour d’une liste de mots tels que : rationnement, exode urbain, institutions biorégionales, descente énergétique rapide, savoir-faire low tech, permaculture par tous, plafonnement des revenus excessifs, sortie du nucléaire, abandon de la mobilité thermique ou électrique… bref dans un premier temps, la décroissance des 20 % le plus riches de la planète. Où sont les forces intellectuelles et sociopolitiques qui appuieraient une telle perspective ?

Page 172 : il me paraît donc que le travail sur une alternative politique décroissante doit continuer.

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere, lire :

La convivialité d’Ivan Illich (1973)

The Collapse of Complexe Societies de Joseph Tainter (1988)

Une question de taille d’Olivier Rey (2014)

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Yves Cochet, un prophète des temps à venir

Il est toujours utile de répéter les vérités et Yves Cochet s’y emploie : décroissance démographique et effondrement de la civilisation thermo-industrielle vont de pair, c’est certain, c’est mathématique.

Yves Cochet, un effondrisme réaffirmé

Yves Cochet en 2005, « Pétrole apocalypse »

Suite au pic pétrolier, les pays importateurs souffriront de pénurie, ce qui les entraînera vers l’effondrement économique et social. Les responsables économiques et politiques n’ont pas anticipé la situation qui s’annonce. Où aller pour trouver à boire et à manger ? Nous n’avons plus de parents fermiers à la campagne chez lesquels nous réfugier comme nous l’avons fait au cours de la débâcle de 1940. Nous n’avons plus un ailleurs inexploré comme l’avaient jadis quelques hordes, émigrant massivement lorsque la pression démographique sur le territoire traditionnel dépassait sa capacité de charge écologique. Que nous restera-t-il hormis la violence ? Il n’existe qu’une demi-solution : la sobriété immédiate.Tout ce qui ressemble à une organisation basée sur le transport bon marché à longue distance aura du mal à subsister, hormis les armées pendant quelque temps….

Yves Cochet en 2009, « Antimanuel d’écologie »

Un seuil a été dépassé, un seuil de liaison entre le capitalisme fondé sur le crédit et les ressources naturelles qui sont la base de toute richesse réelle. L’espoir d’une nouvelle phase A du Kondratieff (ndlr : reprise économique), cet espoir est vain. Nous ne sommes pas à l’aube d’une nouvelle croissance matérielles, nous sommes dans la phase terminale du capitalisme. La recherche incessante de la croissance, serinée à longueur d’années par la majorité des politiques et des médias, n’est donc pas la solution à la catastrophe écologique, elle est au contraire une aspiration au pire. La catastrophe écologique implique une conclusion fatale : la décroissance est notre destin. Nous ne sommes plus dans le projet de société désirable, nous sommes dans le compte à rebours pour essayer de réduire les conséquences dramatiques de l’inéluctable catastrophe. Le temps dont nous disposons pour préparer ce nouveau monde se compte en années, non en décennies…

2017, « Gouverner la décroissance » (collectif)

Yves Cochet : « L’effondrement concerne la planète entière, États et instituions internationales compris. Aucun État ne peut alors compter sur ses voisins ou amis pour lui venir en aide, tant la situation globale et la situation de chacun s’est dégradées. La vitesse de cet effondrement est fonction de la vitesse de désintégration la plus rapide d’un de ses sous-systèmes cruciaux, par exemple le système financier et bancaire, puis, par contagion et rétroactions positives, des vitesses d’effondrement des autres systèmes cruciaux, fourniture d’énergie et d’alimentation, flux des échanges commerciaux, systèmes de communication. La situation générale du monde sera tellement détériorée que des services aujourd’hui banals tel que l’usage de l’électricité ou la mobilité automobile ne seront plus envisageables. Les survivants à l’effondrement auront subi le plus grand traumatisme de leur vie, le plus grand traumatisme de l’histoire humaine, la mort par centaines de millions de personnes dont ils auront eu connaissance avant que s’éteignent les communications électroniques. »…

Juin 2019, « L’humanité pourrait avoir disparu en 2050 » (Yves Cochet dans Le Parisien)

Les alarmistes lancent des appels dans les journaux : faites quelque chose, vous, les puissants ! Moi, je n’y crois plus. Il est hélas trop tard pour la transition écologique. On peut quand même minimiser le nombre de morts. Au lieu d’en avoir 4 milliards dans les trente ans, on en aura peut-être 3,5 milliards, en faisant des bio-régions résilientes.Sans la nourriture et l’énergie, vous êtes mort. Si Rungis s’effondre, à Paris, en trois jours, c’est la guerre civile.Tout seul, vous tenez trois jours. C’est à l’échelle d’une bio-région que l’on peut survivre. Mon discours ne fera jamais recette. Je ne suis pas entendu, et c’est précisément pour cela que l’effondrement va arriver. Pour s’en sortir, il faudrait une économie de guerre comme à Londres, en 1941. Je suis pour le rationnement de l’essence, des vivres, des vêtements, et pour le contrôle des naissances…

Novembre 2019. Le projet de motion d’Yves Cochet pour le Congrès d’EELV

« L’effondrement est comme un trou noir qui attire à lui toutes les certitudes passées. Si, comme moi, on croit au scénario d’un effondrement systémique, global, imminent, comme le scénario le plus probable des trente prochaines année sur Terre, alors toutes nos pensées et nos actions doivent être orientées par ce trou noir, cet attracteur, ce magnétisme. La période 2020 – 2050 sera la plus bouleversante qu’aura jamais vécu l’humanité en si peu de temps. À quelques années près, elle se composera de trois étapes successives : la fin du monde tel que nous le connaissons (2020-2030), l’intervalle de survie (2030-2040), le début d’une renaissance (2040-2050). De telles affirmations s’appuient sur de nombreuses publications scientifiques que l’on peut réunir sous la bannière de l’Anthropocène…

Yves Cochet en 2024, dans son livre « précisions sur la fin du monde »

Bien que la prudence politique invite à rester dans le flou, et que la mode intellectuelle soit celle de l’incertitude quant à l’avenir, j’estime au contraire que les 33 prochaines années sont déjà écrites. La période 2020-2050 sera la plus bouleversante qu’aura jamais vécu l’humanité en si peu de temps. L’effondrement est certain vers 2030. Cette rupture est désormais imparable, le système-Terre se comportant comme un automate qu’aucune force humaine ne peut contrôler. L’étape suivante sera la plus pénible au vu de l’abaissement brusque de la population mondiale (épidémies, famines, guerres), de la déplétion des ressources énergétiques et alimentaires, de la perte des infrastructures et de la faillite des gouvernements.

Yves Cochet, un malthusianisme réitéré

Yves Cochet en 2014, pour la préface du livre « Moins nombreux, plus heureux (l’urgence écologique de repenser la démographie) » (avec 12 autres auteurs)

« La question démographique se situe à l’intersection des questions culturelles et des questions naturelles, elle en rassemble les difficultés et les controverses. Les néomalthusiens réunis dans ce livre sont l’objet de critiques politiques en provenance de tous les bords. Dans la décroissance démographique que nous soutenons, la droite décèle une campagne en faveur d’avortements massifs, de promotion de l’homosexualité et d’abandon du patriotisme. La gauche nous soupçonne d’attaquer les droits humains, de fuir le problème du financement des retraites, voire de prêcher l’eugénisme ou le racisme. D’une façon générale, la question est taboue ou considérée comme mal posée : l’information, la croissance et la technologie résoudront les éventuels problèmes démographiques. Quant aux organisations écologistes, associatives ou politiques, elles résolvent la question en ne se la posant pas, alors que l’écologie des populations est une discipline importante de l’écologie scientifique. »

Yves Cochet en 2024, dans son livre « Précisions sur la fin du monde » (page 117)

« La question démographique se situe à l’intersection des questions culturelles et des questions naturelles, elle en rassemble les difficultés et les controverses. Dans la décroissance démographique que je soutiens, la droite décèle une campagne en faveur d’avortements massifs, de promotion de l’homosexualité et d’abandon du patriotisme. La gauche nous soupçonne d’attaquer les droits humains, de fuir le problème du financement des retraites, voire de prêcher l’eugénisme ou le racisme. D’une façon générale, la question est taboue ou considérée comme mal posée : l’information, la croissance et la technologie résoudront les éventuels problèmes démographiques. Quant aux organisations écologistes, associatives ou politiques, elles résolvent la question en ne se la posant pas, alors que l’écologie des populations est une discipline importante de l’écologie scientifique. »

Yves Cochet, un prophète des temps à venir Lire la suite »

L’impossible sortie du charbon

A force de croire que demain sera comme aujourd’hui, avec une abondance énergétique extraordinaire mais non renouvelable, nos lendemains seront terribles car nous ne sommes pas préparés collectivement à affronter la descente énergétique. Si le Royaume-Uni sort du charbon thermique, la consommation mondiale de charbon est au plus haut. En tant qu’écologistes réalistes, nous ne pouvons que constater que les bonnes intentions sont si rares que le monde court au désastre. Épuisement des ressources fossiles et réchauffement climatique sont les deux jumeaux de l’apocalypse à venir.

Royaume-Uni, sortie définitive du charbon thermique

La première révolution industrielle ne serait pas née au Royaume-Unis ans la présence d’énormes réserves de charbon dans son sous-sol. En 1920, 90 % de l’électricité du pays est générée par le charbon, et le Royaume-Uni est le premier exportateur mondial du combustible. La plus longue grève des mineurs de l’histoire britannique, en mars 1984, est une protestation contre la fermeture accélérée des collieries (mines) par le gouvernement Thatcher. Un an plus tard, en 1985, à l’issue d’une répression policière sans merci, les derniers grévistes lâchent prise. La dernière mine de charbon, la fosse de Kellingley, ferme en 2015. Le 30 septembre 2024, la centrale à charbon de Ratcliffe-on-Soar, au Royaume-Uni, fermera ses portes. Sa mise à l’arrêt fait du pays le premier membre du G7 à sortir définitivement du charbon pour sa production d’électricité. Le nouveau gouvernement travailliste affiche l’objectif d’une électricité totalement décarbonée en 2030. C’est ambitieux : en 2025, la part des énergies fossiles dans le mix énergétique devrait encore être de 50 %.

La consommation mondiale est au plus haut

La consommation charbonnière carbure à un niveau record, avec un exercice 2024 du même acabit que le précédent : autour de 8,7 milliards de tonnes selon les prévisions de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Soit une « augmentation totale de 10 % » par rapport aux chiffres de 2014. A elle seule, l’économie chinoise pèse pour plus de la moitié de la demande mondiale (environ 56 % en 2023). Le charbon dit « thermique » reste la principale source d’énergie primaire pour produire de l’électricité. Pour répondre à la demande, l’offre continue de se développer. Sur l’ensemble de l’année 2023, il y a même eu trois fois plus de capacités de production électrique à partir de charbon mises en service que fermées. Les trois quarts des capacités mondiales de production d’électricité à partir de charbon n’ont toujours pas la moindre date de fermeture prévue.

Le point de vue des écologistes

Nicolas Hulot avait quitté le gouvernement Macron pour ne plus se mentir, mais l’humanité continue, elle, à se raconter des histoires… Comme par magie, l’achat d’un véhicule électrique est devenu vertueux… Nous sommes enfermés dans des modes de vie insoutenables, conditionnés par les normes sociales, les politiques publiques, les infrastructures, les technologies, la publicité… Sans rire, qui aujourd’hui peut affirmer qu’il connaît ou travaille dans une entreprise dont le modèle est, au mieux, neutre pour l’environnement ? Personne… Une majorité de la population vit aujourd’hui de ce qui détruit l’environnement, nuit à sa santé et hypothèque l’avenir de sa descendance… Comment croire ne serait-ce qu’un instant qu’on puisse diviser par quatre nos émissions de gaz à effet de serre… Le tragique paradoxe du solutionnisme technologique ambiant est qu’il contribue finalement à renforcer le modèle économique mortifère et l’hyper-industrialisation qu’il devrait dénoncer… On n’est pas prêt de réconcilier la fin du monde et la fin du mois… Et pendant ce temps-là, l’habitabilité de la Terre se dégrade, le vivant s’effondre, le mur s’avance… L’effondrement global à court terme de notre société industrielle est devenu plus que plausible. Inévitable… » (« Ne plus se mentir » de Jean-Marc Gancille)

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COP26, le choc charbonnier va faire mal

extraits : Nous étions en train de brûler nos forêts, (mal)heureusement nous avons exploité le charbon. Le 8 janvier 2018, l’église Saint-Lambert du village d’Immerath en Allemagne a été rasée, pour laisser place à une mine de charbon. #EndCoal, un hashtag qui reste seulement symbolique dans un monde qui a oublié complètement les acteurs absents de nos délibérations actuelles, les générations futures. Le système thermo-industriel résiste à Glasgow (COP26), mais ce sont ses derniers souffles avant qu’un choc pétrolier/charbonnier nous amène inéluctablement à la déroute finale….

L’adieu au charbon sera long, trop long

extraits : Après son livre de 2003 sur le pic pétrolier, Richard Heinberg s’était consacré au pic charbonnier : la production de charbon suit la même courbe que la production de pétrole. Elle aussi commence par augmenter, atteint un maximum, puis décline inexorablement au fur et à mesure que les gisements s’épuisent….

Climat : Faut-il faire brûler les centrales à charbon ?

extraits : #EndCoal, enfin un hashtag sur Twitter qui nous parle. #EndCoal, une image sur lemonde.fr, des lettres qui s’enflamment lors d’une manifestation de Greenpeace. Dérisoire victoire. Le 8 janvier 2018, l’église Saint-Lambert du village d’Immerath, dans l’ouest de l’Allemagne, a été rasée, pour laisser place à une mine de charbon. Les écologistes n’ont rien pu faire contre la pelleteuse escortée de policiers qui a procédé à la démolition. L’État, complice des exactions climatiques ! En Allemagne, des villages entiers sont rasés pour laisser place à de gigantesques mines de charbon….

Pour en savoir plus encore plus

21 octobre 2015, Les centrales à charbon, un terrorisme contre le climat

14 mars 2014, La fin du charbon au Royaume-Uni, un air d’apocalypse

27 avril 2012, les dangers du charbon (1/3)

6 novembre 2010, après le pic pétrolier, le pic charbonnier !

28 septembre 2010, des mineurs bientôt sans charbon

26 juillet 2010, l’impasse charbonnière

9 février 2008, charbon de terre

5 avril 2007, bientôt une Chine sans charbon !

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Conférence Internationale sur la Population !?

En septembre 2024, nous avons célébré les 30 ans de la Conférence Internationale sur la Population et le Développement (CIPD, 1994) organisée par l’ONU au Caire, qui visait, entre autres, à améliorer l’accès à l’éducation, réduire la mortalité maternelle et infantile et stabiliser la croissance de la population mondiale. La revue Population et Sociétés de l’INED (n° 625, Septembre 2024) fait le point en omettant de reprendre l’essentiel, l’objectif de « stabiliser la croissance de la population mondiale ».

La conférence du Caire en 1994

Cette conférence a contribué à la reconnaissance des droits sexuels et reproductifs comme des droits humains en les définissant comme suit :

– reconnaissance du droit fondamental de tous les couples et des individus de décider librement et avec discernement du nombre de leurs enfants et de l’espacement de leurs naissances.

– droit de disposer des informations nécessaires pour ce faire, et du droit de tous d’accéder à la meilleure santé en matière de sexualité et de reproduction.

– droit de prendre des décisions en matière de procréation sans être en butte à la discrimination, à la coercition ou à la violence, tel qu’exprimé dans des documents relatifs aux droits de l’homme. »

Afin de rendre effectifs ces droits, le Programme d’Action du Caire, signé par 179 États, avait pour but d’orienter les politiques publiques nationales sans toutefois prendre un caractère contraignant. Il visait à assurer le droit à la régulation des naissances, en développant la planification familiale.

Le résultat trente ans après

– Les efforts engagés pour rendre davantage accessibles les différentes méthodes anticonceptionnelles ont contribué à réduire considérablement le nombre de grossesses non intentionnelles dans le monde, passant de 79 pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans en 1990-1994 à 64 en 2015-2019. En 2021, sur les 1,1 milliard de femmes âgées de 15 à 49 ans dans le monde souhaitant retarder ou éviter la conception d’un enfant, 77 % utilisaient un moyen de contraception dit « moderne » (pilule, stérilet, injection, préservatif, etc.) et 8 % une méthode traditionnelle comme le retrait ou l’abstinence périodique.

– L’avortement n’avait pas été reconnu comme un droit reproductif dans le Programme d’Action en raison de l’opposition de courants conservateurs. Seul l’accès aux soins après avortement a été garanti, c’est-à-dire la possibilité pour les femmes de se faire soigner dans des services de santé en cas de complications sévères après un avortement provoqué ou spontané (fausse-couche). La situation de la légalisation de l’avortement reste contrastée dans le monde, et ces trente dernières années ont vu à la fois des avancées majeures mais aussi des retours en arrière. la Pologne (2020) a basculé dans une interdiction quasi totale. Le droit à l’avortement a aussi été remis en cause aux États-Unis en 2022 avec l’infirmation de la décision Roe vs. Wade par la Cour Suprême, ouvrant la possibilité à chaque État d’autoriser ou bannir l’avortement. Les avortements à risque causent 5 à 13 % des décès maternels dans le monde chaque année.

Le point de vue des écologistes malthusiens

Cet article de l’INED ne fait aucune mention de l’objectif de « stabiliser la croissance de la population mondiale » ; il est vrai que pour l’INED la réalité de la surpopulation n’existe pas. Par contre l’INED s’intéresse aux obsessions à la mode, la fécondation in vitro et le cas LGBT.

Ces trois dernières décennies ont vu se développer dans le monde des techniques pour pallier l’impossibilité de concevoir spontanément, majoritairement au sein de couples hétérosexuels mais aussi parfois de couples de même sexe et de personnes qui ne sont pas en couple. En Europe, en 2018, les enfants conçus par fécondation in vitro (FIV) représentaient de 0,1 % en Serbie à 9,3 % en Espagne, en passant par 2,8 % en France de l’ensemble des naissances. Légalement, l’accès est aussi souvent réservé à certaines populations, comme les personnes cisgenres et les couples hétérosexuels…

La question des minorités de genre et sexuelles (lesbiennes, gays, bisexuelles, queer et intersexes : LGBTQI+) n’avait pas été abordée dans le Programme d’Action de 1994, le sujet n’étant pas consensuel au niveau mondial. Elles sont davantage visibilisées aujourd’hui, mais il y a encore beaucoup à accomplir pour que les droits sexuels et reproductifs soient pleinement reconnus pour toutes et tous. Dans certains pays où l’homosexualité est même un délit voire un crime, c’est déjà leur droit à vivre leur sexualité qui est bafoué : les actes homosexuels y sont passibles d’une amende, d’un emprisonnement voire de la peine de mort dans 67 pays du monde…

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L’Ined ignore encore le mot « surpopulation »

extraits : L’institut national d’études démographiques devrait faire référence commune, ce n’est pas le cas. Dès son origine, il avait un objectif nataliste. L’ordonnance de 1945 définit ainsi la mission de l’institut : « L’Ined est chargé d’étudier les problèmes démographiques sous tous leurs aspects… Il étudie les moyens matériels et moraux susceptibles de contribuer à l’accroissement quantitatif et à l’amélioration qualitative de la population.» La naissance du 50 millionième français en 1968, est présentée par l’INED comme un exploit national….

Conférences internationales sur la population

Les conférences des Nations unies sur la population sont-elles vouées à l’échec ? Les polémiques qui ont précédé celle du Caire en 1994 amènent à le penser, comme l’histoire des deux précédentes, en 1974 et 1984. Le Saint-Siège refuse tout ce qui pourrait paraître  » légaliser  » l’avortement et accuse le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), organisateur de la conférence, de  » détruire la famille  » et de  » promouvoir une culture hédoniste et permissive  » (le Monde du 19 août 1994). A Bucarest en 1974, les représentants du Vatican avaient aussi bataillé pour le  » droit à la vie « , et  » le caractère sacré de la famille  » mis en exergue par le pape d’alors, Paul VI. A Mexico, en 1984, la liberté d’avorter avait été encore remis en question par Jean-Paul II qui avait personnellement pris contact avec les gouvernements représentés à la conférence. De plus les représentants du  » tiers-monde  » avaient usé du slogan :  » Le meilleur contraceptif, c’est le développement.  »

Il faut attendre ensuite novembre 2019 pour qu’une nouvelle conférence internationale ait lieu (à Nairobi). Il s’agissait de marquer le 25e anniversaire de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) qui s’était tenue au Caire. Elle a eu lieu dans la plus stricte confidentialité. Pourtant 10 000 participants de plus de 170 pays, ce n’était pas rien. Le défi du contrôle de la démographie est un sujet qui crispe certains responsables. Ainsi Macharia Kamau, principal secrétaire du ministère kényan des affaires étrangères, s’est écriée : « Qui sont les 11 000 scientifiques qui ont lancé un appel à contrôler nos populations ? Sont-ils africains ? Le changement climatique n’a rien à voir avec le nombre de gens. Ceux qui ont besoin de contrôler leur population sont ceux dont le mode de vie a créé les ravages qui frappent notre continent. »

La deuxième partie de cette phrase est partiellement vraie, un bébé de plus dans un pays développé est un désastre climatique. C’est ce que disait déjà René Dumont en 1974 dans son programme de présidentiable écolo : « Il faut réagir contre la surpopulation. En Inde surpeuplée certes, mais surtout chez les riches : 500 fois plus d’énergie consommée par tête à New York que chez le paysan indien. Ce qui remet en cause toutes les formes d’encouragement à la natalité, chez nous en France. La « France de 100 millions de Français » chère à Michel Debré est une absurdité. » Mais la lutte contre la politique nataliste de la France ne devrait pas empêcher les pays en surchauffe démographique de proposer aux femmes les services d’un planning familial efficace. D’autre part nier la variable démographique dans le réchauffement climatique est une grossière erreur, Macharia Kamau devrait apprendre l’équation de Kaya….

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La politique générale de Michel Barnier

Dans sa déclaration de politique générale le 1er octobre 2024, le premier ministre Michel Barnier a tenté de conjurer la fragilité de son assise politique. Sur l’immigration par exemple, l’approche revendiquée se veut à la fois ferme ET pragmatique. Mais, sur la plupart des sujets, Michel Barnier est resté elliptique et flou. Le premier ministre a tenu des propos volontaristes sur l’urgence écologique or certaines de ses décisions laissent planer le doute sur ses intentions, notamment le périmètre rogné du ministère d’Agnès Pannier-Runacher.

Un peu d’écologie certes, mais dans un contexte où le désendettement va avoir la priorité.

endettement de la France : Michel Barnier prévoit un tiers de hausse des impôts et deux tiers de baisse des dépenses pour freiner le dérapage budgétaire

Le premier ministre a annoncé, mardi, qu’il renonçait à l’objectif de ramener le déficit public à 3 % en 2027. Dans l’immédiat, des « contributions exceptionnelles » vont toucher les grands groupes et les plus riches.

planification écologique : Malgré des phrases fortes, Michel Barnier peine à dissiper les inquiétudes. Contrairement à son prédécesseur Gabriel Attal, Michel Barnier a évoqué immédiatement et bien plus longuement le défi environnemental, décrivant la « dette écologique » comme une des deux « épées de Damoclès » qui menacent le pays :

« Les Français attendent de nous que nous regardions la réalité en face. La réalité de nos comptes publics. La réalité de l’impact de notre mode de vie sur l’environnement…   Nous pouvons et nous devons faire plus contre le changement climatique… Il faut préserver la biodiversité et encourager l’économie circulaire… Il n’y a pas de fatalité tant qu’il n’y a pas de fatalisme ». M. Barnier a promis de relancer « immédiatement » la planification « avec les outils dont nous disposons : la stratégie française énergie-climat, le troisième plan national d’adaptation au changement climatique, la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie »,

Mais il faut, selon lui, poursuivre « résolument le développement du nucléaire, et notamment des nouveaux réacteurs ». Il n’a fait aucune annonce sauf de nouvelles étapes de « simplification » qui risquent d’affaiblir l’ambition écologique (sur le diagnostic de performance énergétique, dont il veut aussi « adapter » le calendrier, sur le zéro artificialisation nette, qu’il faut faire évoluer « de manière pragmatique et différenciée », sur la construction…).

Fin de vie : Michel Barnier veut reprendre « le dialogue » plutôt que le projet de loi.

Le premier ministre n’a pas enterré l’idée de légiférer, mais il gagne du temps, en remettant l’urgence d’un effort sur le développement des soins palliatifs en priorité absolue.

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La pêche industrielle dans l’impasse

Le retour à la pêche artisanale est une nécessité. Sinon on trouvera un jour cette brève journalistique : « Nous apprenons que nous avons enfin pu reconstituer un spécimen d’une espèce de poisson jadis appelée sardine. Nos prévisions de repeuplement permettent d’anticiper la pêche des sardines dans environ 350 années… » Nous pensons qu’il faut dorénavant être l’ami des poissons avant d’être l’ami des pêcheurs.

Depuis 2020, une trentaine de scientifiques de renom, membres d’universités et de centres de recherches de douze pays, se sont réunis lors de plusieurs ateliers à l’initiative de l’association Bloom, afin de fournir une nouvelle définition d’une réelle durabilité des pêches, c’est-à-dire à même de contribuer à nourrir les générations futures.

La feuille de route des trente scientifiques 

– pêcher moins, il faut laisser les poissons grandir, se nourrir, se reproduire…

ne pas soustraire pour l’aquaculture les anchois et autres petits pélagiques…

– les espèces des grandes profondeurs ont besoin de beaucoup de temps pour se reproduire, cessons de détruire leurs habitats…

– mettre fin aux chaluts qui pulvérisent les organismes vivant sur le fond, dragues, sennes démersales non sélectives….

soustraire aux pêcheurs certaines zone dans des aires marines protégées…

stopper la dispersion de filets perdus, des dispositifs de concentration de poissons et autres pollutions plastiques…

limiter la taille des navires dotés de technologies de plus en plus sophistiquées…

– mettre fin aux subventions néfastes, estimées à 20 milliards d’euros en 2018

Le point de vue des écologistes

Sur son lit de mort, Geronimo délivrait un message assez simple à entendre : « Quand le dernier arbre aura été abattu, quand la dernière rivière aura été empoisonnée, quand le dernier poisson aura été péché, alors on saura que l’argent ne se mange pas. »

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Pêche, de l’artisanat au massacre de masse

extraits : Aujourd’hui les sondeurs, sonars et autres radars traquent les poissons, le recours aux avions pour détecter les bancs de thon et au satellite pour explorer les couches d’eau sont des éléments d’une spirale néfaste dans laquelle les pêcheurs comme les décideurs politiques ont enfermé les ressources halieutiques. Va-t-on aux champignons avec une pelleteuse ? Non, mais ce n’est pas le cas pour la pêche….. 

pêcheries, nous savons tout mais nous ne faisons rien

extraits : En 2016, 40 millions d’heures de pêche ont consommé 19 milliards de kWh d’énergie et parcouru plus de 460 millions de kilomètres, soit 600 fois la distance aller-retour de la Terre à la Lune. 31 % des stocks de poissons sont surexploités dans le monde, ce qui signifie que ces espèces sont prélevées plus rapidement qu’elles ne peuvent se reproduire. En 1995, la capture de poissons a atteint son tonnage maximum avec 95 millions de tonnes. Depuis, la pêche mondiale plafonne autour de 90 millions de tonnes. On peut parler de pic du poisson ou peak fish comme il y a un pic pétrolier…..

Les prises de poisson témoignent de notre surpuissance

extraits : S’appuyant principalement sur les statistiques de la FAO, Daniel Pauly prouve en 2001 que les stocks de poissons diminuent depuis la fin des années 1980… Daniel Pauly et Dirk Zelly approfondissent la question par une étude de janvier 2016. Ils chiffrent le maximum à 130 millions de tonnes en 1996. Puis les performances de la pêche ont régressé de 1,2 million de tonnes par an. Malgré la forte croissance des armements, la diffusion des techniques industrielles de pêche jusque dans les coins les plus reculés de la planète et la sophistication toujours plus poussée du matériel, les tonnages des captures ne cessent de diminuer….

Nos articles les plus anciens

19.06.2008 ami des pêcheurs ou ami des poissons ?

Chaque pêcheur est aujourd’hui individuellement conscient que sa catégorie professionnelle va collectivement à la catastrophe. Mais chaque pêcheur sait également qu’en situation de rareté générale, le poisson qu’il ne prend pas immédiatement sera pris par un autre. Il est donc condamné à pêcher tout ce qu’il peut dans un minimum de temps tout en sachant pertinemment que cela aggrave le processus de catastrophe collective (…)

13.02.2009 permis de sur-exploiter la mer

Le libéralisme économique repose sur le libre choix, c’est donc un principe vraiment superbe. Mais quand un code de bonne conduite en matière de pêche « responsable » repose sur l’engagement volontaire des pays, la surexploitation des ressources halieutique continue. La moitié des stocks mondiaux est aujourd’hui exploitée au maximum de ses  capacités, et 25 % sont surexploités…

10.03.2009 Surexploitation prouvée de la mer

Il est français mais inconnu en France. Daniel Pauly est le premier à alerter la communauté internationale sur la surexploitation des ressources halieutiques. S’appuyant principalement sur les statistiques de la FAO, il prouve en 2001 que les stocks de poissons diminuent depuis la fin des années 1980… Il démontre que les humains pêchent des poissons de plus en plus bas dans la chaîne alimentaire des océans : nous finirons par manger du zooplancton…

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Les Verts devenus EELV, puis Les écologistes…

de notre correspondant Michel Sourrouille

Les Verts devenus EELV, puis Les écologistes… Un changement de dénomination ne dit pas grand chose de la clarté idéologique d’un parti. Voici mon vécu personnel depuis l’origine de l’écologie politique, 1974.

Lorsque René Dumont, poussé par des associations environnementalistes, s’est présenté à la présidentielle française de 1974 au nom de l’écologie, j’ai compris qu’un vote significatif pouvait enfin avoir lieu pour préparer un avenir moins perverti : nous allions manquer d’eau, les voitures allaient s’arrêter faute de pétrole, le nucléaire militaire et civil était le mal absolu. René parlait vrai. Il me fallait réagir, j’ai voté pour la première fois, j’avais 27 ans. Je croyais que cela suffisait, se contenter de voter ! Je me suis donc mis à trente ans au service du jeu d’échecs, j’ai occupé presque tous les postes possibles pendant vingt ans, arbitre et formateur d’arbitre, animateur et formateur d’animateur, et même vice-président de la FFE (Fédération française des échecs).

Mais l’état de la planète a empiré, les prédictions de René se sont installés dans les faits, et même dans les journaux télévisés. Les sommets de Terre se sont succédé depuis 1972, rien n’a changé. Personne n’a entendu parler du sommet de 1982, et même la grande kermesse de Rio en 1992 n’a été que des mots. Les COP sur le climat ont suivi le même chemin, en impasse ! Il me fallait faire quelque chose.. j’ai trouvé que la situation de la planète était suffisamment grave pour que je m’engage à plein temps dans ce collectif multiple qui constituait l’écologie politique. J’ai démissionné de mon poste de vice-président de la FFE. Outre des engagements dans plusieurs associations environnementales, va pour les Verts en 1997, seul parti d’envergure à porter le message de l’écologie.

Ma première réunion entre encartés écolos m’a laissé un souvenir impérissable. Je n’y comprenais rien. Une vingtaine de personnes seulement, et je me perdais complètement entre les sous-tendances des différents courants. Un participant bien charitable m’a expliqué en aparté. « Simplifions. Il y a les Verts rouges, les Verts noirs et les Verts verts. A partir de cette trame, chacun brode à sa façon. » Comme j’enseignais professionnellement la sociologie politique, j’ai tout compris. Il y avait les marxistes derrière le drapeau rouge, mais qui avaient senti tourner le vent de l’histoire : la victoire du prolétariat ne pourrait pas se faire sur les décombres de la planète. Les Verts noirs sont très forts : faut toujours s’exprimer contre le consensus qui se dessine. Dès qu’une tête dépasse, faut la couper. Pour ma part, je me sentais Verts vert, écologiste avant tout, fondamentaliste diraient certains. Je n’ai pas mis très longtemps pour me rendre compte que mon orientation était et devait rester minoritaire. Dans un parti politique, et les Verts ne faisaient pas exception, ce qui compte c’est le pouvoir, la recherche du pouvoir, la contestation du pouvoir ou même le pouvoir pour le pouvoir. Humain, trop humain ! Mais comme me l’avait enseigné René Dumont, notre tâche était bien là : écologiser les politiques et politiser les écologistes. Fallait que je m’accroche.

J’ai donc suivi passionnément les journées d’été des Verts, pris différents rôles au niveau du groupe local. Mais l’acoquinement avec le PS à partir de 1994 l’empêchait de présenter électoralement une écologie de rupture. J’ai alors choisi en 2002 l’entrisme au PS ; je croyais sincèrement que l’urgence écologique devenait devenue telle qu’un parti dit « de gouvernement » allait se saisir de cette thématique. Délégué fédéral à l’écologie, membre de la commission nationale du PS « environnement », j’ai fait ce que j’ai pu. Mais le PS historique de François Hollande n’était pas mûr pour parler « écologie » ; une fois arrivé au pouvoir en 2012, leur optique croissanciste traditionnelle a constitué leur mantra. Encore une fois, il me fallait changer pour mieux défendre la cause écologique.

J’ai rejoint EELV en 2011 avec le statut (nouvellement créé) de coopérateur qui me permettait la double appartenance partisane, socialiste ET écologiste. J’ai co-animé en 2011 aux JDE de Clermont-Ferrand un atelier qui a permis la création d’une commission accueil-formation, structure sans résultats malgré plusieurs WE de rencontres à Paris. Cette commission s’est enlisée dans les méandres de GIRAF (groupe interrégional accueil/formation)… Je me suis alors encarté à EELV pour participer activement aux décisions de congrès. Je voulais encore et toujours une écologie de rupture, j’ai soutenu la motion Avenir Ecolo au congrès de Caen en 2013. Échec à nouveau. Pour le congrès suivant, on est devenu « Pôle Ecolo » après l’union avec « Objectif Terre »  ; j’ai été co-administrateur de la liste de diffusion. Mais nous avons été écarté du congrès suivant par les partisans de la firme résultant des initiatives politiciennes du couple Cécile Duflot et Jean Vincent Placé.

Sur la thématique démographie/écologie, j’ai quand même organisé un atelier aux JDE qui a débouché sur un groupe de travail « démographie » . Il a été officialisé (avec réticences) par le Bureau Exécutif, mais sans aucun écho chez les dirigeants. Le malthusianisme de René Dumont était devenu tabou pour le parti. Je suis aussi cofondateur du groupe de travail « imaginer une économie écologique », une instance adoubée par le CF en 2014 qui deviendra par la suite la commission post-croissance. Pour préparer la présidentielle de 2017, j’ai rédigé un livre synthèse de 370 pages, « L’écologie à l’épreuve du pouvoir », présentant tous les programmes politiques possibles, et publié juste avant les JDE de 2016. Mais nos instances dirigeantes ont refusé un atelier autour de mes thématiques, on ne m’a même pas donné la parole lors d’un atelier pourtant consacré à l’avenir de l’écologie. On a préféré encenser aux JDE le livre de Cécile Duflot, « Le grand virage », un livre qui ne parle pas d’écologie ! J’ai fait ce que j’ai pu.

Mes articles antérieurs sur ce blog biosphere

2002. Les Verts, un embryon de parti, un ramassis d’ambitions

extraits : Aux journées d’été des Verts, dont je ne loupais aucun exemplaire depuis le milieu des années 1990, c’était la grande kermesse. Cela allait des groupes d’échange les plus sérieux, autour de l’espéranto, jusqu’aux plus farfelus comme celui qui rassemblait les transsexuels et autres divers genres, en passant par le groupe femme qui parle des femmes : chacun dans sa chapelle. Sans oublier les fumeurs de pétards qui utilisaient la moindre occasion pour faire parler de la dépénalisation du cannabis. Il est bien vrai que l’étiquette écolo regroupait surtout tous les survivants de la deuxième gauche, celle pour qui la libéralisation des mœurs, féminisme, IVG, homosexualité, autogestion… restait l’alpha et l’oméga de la vie publique. Je n’étais pas contre, loin de là, je pourrais même ajouter à la liste « naturisme et liberté sexuelle », « pacifisme et non-violence », etc. Mais je pensais à juste raison que ces messages issus de mai 1968 étouffaient complètement ce que nous voulions faire passer : une planète sauvegardée pour nos descendants et toutes les autres espèces vivantes. Dominique Voynet concluait lors de la dernière journée d’été en 2002 que ce n’était pas la peine de parler entre nous d’écologie puisque tout le monde était d’accord sur la question !? Elle faisait l’impasse sur nos manques.

J’étais accablé par les contradictions internes des Verts, par des statuts inefficaces, souvent dénoncés mais jamais modifiés. J’étais aussi accablé par l’amateurisme de nos procédures et candidats. Aux primaires pour la présidentielle 2002, nous avions voté Lipietz contre Mamère, qui s’était révélé non médiatique, avait été désisté par un autre vote, et Mamère, malgré sa décision irrévocable de ne pas se présenter, avait quand même obtenu plus de 5 % des voix à la présidentielle 2002. Mais avant, j’avais voté pour voter, plusieurs fois, pour rien. J’étouffais, les Verts ne portaient pas vraiment l’idéal écologiste, mais un système embryonnaire de parti, un ramassis d’ambitions et beaucoup de gens qui ne faisaient que passer.

Aux journées d’été d’août 2002, à Saint-Jean-de-Monts, j’ai craqué. Chaque nuit ou presque une insomnie, pour ces questions lancinantes qui me taraudaient. A quoi servaient les Verts ? Qu’est ce que je faisais dans ce parti ? Qu’est-ce que faire de la politique ? Je suis parti… pour le parti socialiste. Mais auparavant, j’ai fait une dernière réunion de formation pour le groupe local sur le concept de décroissance. Même chez les Verts, ce mot était alors inconnu, ou tabou….

2011. EELV se développe, la logique de l’organisation prime

extraits : Je pose ma candidature en 2011 pour animer un atelier aux journées d’été d’EELV à Clermont Ferrand. A ma grande surprise, nouveau venu, simple coopérateur, je suis choisi comme co-animateur (avec Frédéric Benhaim) pour l’atelier « accueil et formation à EELV » le 19 août 2011. Il s’agissait de s’occuper de la formation à la base, et non de la formation des élus Verts déjà réalisée par le Cédis, le seul organisme qui fait des bénéfices ! J’ai été agréablement surpris par le sérieux des différents groupes de travail à Clermont. Cela me changeait du folklore des Verts dans les années 1990. Mais je me suis aperçu qu’en matière d’accueil et de formation institutionnalisée, rien n’avait changé depuis mon départ des Verts en 2002 : aucune organisation, sauf initiatives ponctuelles. Le secrétaire national à la formation, présent lors de cette séance, a conclu qu’il fallait faire quelque chose… dans six mois. Mais ma proposition d’instaurer une liste d’échange entre formateurs au niveau national a été reprise très vite par un habitué des listes (innombrables) de diffusion EELV. Depuis, peu à peu, le secteur s’organise. Lentement, trop lentement….

2013. Le sexe/genre relève-t-il de la nature ou de la culture ?

extraits : Le parti écolo des Verts s’intéresse aux choses du sexe ; il existe même une commission LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels). Lors de ses journées d’été à Marseille en août 2013 un atelier a eu lieu sur « le genre pour les nuls ». Pourtant il n’ a pas été question de sexualité, mais des inégalités des rôles masculins et féminins dans une tradition toujours bien présente, même en France. L’intervenante, Céline Petrovic est la délégué thématique « genre, sexe et société » d’EELV, mais aussi docteure en sciences de l’éducation. Nous avons donc eu un débat très interactif sur la sociologie du genre. Ce terme est défini comme un concept réaliste et pas du tout comme une « théorie » : c’est un système, une construction sociale qui résulte d’un apprentissage et non d’un déterminisme génétique, inné. Depuis des millénaires, on disait que la différence entre hommes et femmes étaient programmées par la nature. Il y a au contraire un processus culturel : observation par l’enfant, puis identification, intériorisation et enfin imitation. Catherine Vidal a donc démontré qu’il y avait déterminisme culturel. Or tout ce qui est construit rend possible la déconstruction….

2017. Yannick Jadot veut dissoudre EELV dans le PS

extraits : Jeudi 23 février 2017 au 20h de France 2, Yannick Jadot a annoncé qu’il retirait sa candidature à la présidentielle au profit de celle du socialiste Benoît Hamon… avant même le vote prévu officiellement. Plus de rassemblement à trois, Jadot/Hamon/Mélenchon, on en reste donc au tête-à-tête entre l’ogre socialiste et le nain vert. Pourtant, depuis 1974 et la candidature de René Dumont, il y avait toujours eu un candidat écologiste à chaque présidentielle. Mais Jadot a quitté son rôle de présidentiable dévolue par une primaire ouverte pour un plat de lentilles. Car quel accord commun ? Programmer l’abandon de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et du centre d’enfouissement des déchets radioactifs à Bure, la sortie du nucléaire et une constituante pour une VIe République ne mange pas de pain….

2020. EELV, sa face désirable et celle plus obscure

extraits : Ni positive, ni punitive, l’écologie est d’abord une discipline scientifique, pratiquée par des écologues, alors que les écologistes (qui ne sont pas forcement des scientifiques) tentent de mettre en pratique une politique en tenant compte des enseignements de l’écologie scientifique. Ce que semble omettre EELV. Par ses combinaisons d’accord politiciens parfois « contre-nature » avec des partis de gauche traditionnel, réputés pour leur conservatisme idéologique productiviste et une conception économique et sociale d’un autre temps, aujourd’hui EELV est un parti de gauche qui s’éloigne toujours plus de l’écologie. Dernier acte avec les municipales, intercommunalités et métropoles, dans 9 cas sur 10, EELV confirme son alliance avec la gauche. Si un accord avec les partis de gauche peut parfois s’avérer nécessaire, en faire une règle absolue au niveau national par une organisation se réclamant de l’écologie, avec des opérations de « tambouille politicienne » des plus détestables, est une faute grave qui envoie à tort une très mauvaise image de tous les écologistes…

Les Verts devenus EELV, puis Les écologistes… Lire la suite »

Nos articles quotidiens en septembre 2024

question d’avenir

Métiers de demain, métiers de main

Pacifisme et / ou défense nationale, le dilemme

la question écologique

L’activité des JNE, assoc de journalistes écolos

Planification écolo, vive le HSSPEPTDR !

Michel Barnier, ex-ministre de l’environnement !

Les Écologistes, parti institutionnel ET libertaire

Les Verts, une gauche anti-malthusienne

Paul Watson nazi, fasciste, d’extrême droite ???

question utopie

Vivre dans une société sans école, le rêve

Vivre dans un monde sans publicité, bientôt ?

Vivre dans un pays sans armée… en Russie ?

Interdiction du portable à l’école, une gageure

la question énergétique

Boulimie énergétique de l’IA et de ses chefs

Agrocarburants, une fausse bonne idée

Fracturation pétrolière, fracturation politique

question de paix

L’origine des guerres, la spoliation des paysans

la dissuasion nucléaire, une illusion mortifère

SNU macronien et objection de conscience

Alban Liechti, refuznik de la guerre d’Algérie

Le pacifisme, marginalisé par LE MONDE

la question démographique

Paul ROBIN (1837-1912), le néomalthusianisme

La bombe P a déjà explosé, les dégâts sont là

Vieillissement démographique et surpopulation !

Namibie, en route pour l’anthropophagie

les questions politiques

Démocratie ou dictature, les tendances actuelles

Bruno Retailleau à l’intérieur, un anti-immigré ?

L’écologie à droite toute avec Pannier-Runacher ?

La Norvège forteresse, fiction ou réalisme ?

questions sociétales

épitaphe judicieuse sur une tombe anonyme

Le naturisme, une pratique spirituelle

Parler « trans » et sans débat aux journées d’été

Parlons transphobie et autres transitions

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Paul ROBIN (1837-1912), le néomalthusianisme

Peu de personnes méritent d’être mondialement connu et écouté, voici ce qu’apporte Paul Robin à l’intelligence collective.

– Paul Robin naît en 1837 dans une famille bourgeoise, catholique et patriote. Élève de l’École normale supérieure de Paris, il passe ses licences de sciences mathématiques et de sciences physiques ; il devient surtout darwiniste et athée. Il est brièvement professeur de lycée (1861-1865), mais entre en conflit avec son administration sur des questions pédagogiques. En 1865, il part en Belgique où il noue des contacts avec des militants de l’Association internationale des travailleurs (AIT), concourt à la création de la section belge de l’AIT et il est expulsé pour avoir participé au mouvement de soutien à une grève. À Londres, où il fréquente les militants de l’Internationale, il est un temps membre du Conseil général de l’Internationale, mais ses liens intellectuels et son amitié personnelle avec l’anarchiste Bakounine provoquèrent son expulsion de l’AIT par Marx dès 1871. Les Justes sont souvent mis au ban, et parfois même assassiné !

– Robin avait collaboré au Dictionnaire de pédagogie de Ferdinand Buisson, devenu directeur de l’enseignement primaire. Grâce à lui, Paul Robin est placé à la tête en 1880 d’un orphelinat à Cempuis  (Oise). Il met en pratique, auprès d’un nombre important d’enfants, les théories sur l’éducation intégrale qu’il a formulées dès 1869-1870 : « Laissez l’enfant faire lui-même ses découvertes, attendez ses questions, répondez-y sobrement pour que son esprit continue ses propres efforts, gardez-vous par-dessus tout de lui imposer des idées toutes faites, transmises par une routine abrutissante. » Cette éducation, qui veut donner aux enfants des classes défavorisées le moyen d’accéder à la culture, se caractérise, outre son athéisme et son internationalisme, par le souci de développer harmonieusement l’individu dans sa globalité, tant sur le plan physique qu’intellectuel ou moral : « Tout enfant a le droit de devenir en même temps un travailleur des bras et un travailleur de la tête ». Il veut développer un esprit rationnel chez l’enfant, loin des « fantômes » de « l’imposture religieuse ». Donc une éducation sans Dieu et sans Patrie.

– Un autre aspect très novateur de l’œuvre que Robin accomplit à l’orphelinat est la « coéducation des sexes », filles et garçons sont dans la même classe, ce qui est révolutionnaire pour l’époque; les filles ne sont plus instruites dans l’optique d’une fonction sociale dominée. L’éducation physique représente un tiers du temps d’activité sans jamais faire de compétition ni de sport élitiste. Il faisait chanter aux enfants « La Marseillaise de la Paix ». Les méthodes éducatives de Paul Robin, trop avancées pour son époque, lui vaudront des ennuis, On prit prétexte de son « antipatriotisme » pour le révoquer en 1894 à la suite d’une campagne de presse très très virulente menée contre lui.

Paul Robin crée à Paris en 1889 le premier centre d’information et de vente de produits anticonceptionnels. En 1896, il fonde la Ligue pour la régénération humaine. Il introduit en France les principes néo-malthusiens qu’il a découverts en Angleterre et milite inlassablement pour diffuser dans la classe ouvrière les moyens du contrôle des naissances. A ne pas confondre avec une morale qui fait obstacle au plaisir et à l’amour, comme le malthusianisme de Malthus. Il voit dans « la prudence parentale » vis-à-vis de la fécondité un moyen d’émancipation des plus pauvres et particulièrement des femmes. Il publie de très nombreuses brochures de propagande ; le néo-malthusianisme est une arme au service de l’émancipation des femmes. Il fait des conférences, distribue des tracts pour faire connaître « les moyens efficaces et non douloureux [que fournit la science] pour ne mettre d’enfants au monde que quand elles le veulent ». Il crée entre autres une « ligue anti-esclavagiste pour l’affranchissement des filles » et même un syndicat de prostituées.

– Sentant ses forces et ses facultés décliner, Paul Robin met fin volontairement à ses jours en 1912 ; positiviste jusqu’au bout, il étudie les progrès de l’effet du poison sur lui-même. Par ailleurs membre de la Société d’autopsie, il souhaitait qu’après son décès son corps fût utilisé comme engrais ; mais il est finalement incinéré au cimetière du Père-Lachaise.

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L’histoire du natalisme

extraits : En s’inquiétant d’une faiblesse de la démographie, Emmanuel Macron fait écho à une longue tradition historique. Les discours natalistes naissent au lendemain de la défaite face à la Prusse, en 1870. l’Alliance nationale pour l’accroissement de la population française est créée en 1896 par le statisticien Jacques Bertillon. En 1896, la même année que Bertillon, le néo-malthusien Paul Robin avait fondé la Ligue de la régénération humaine dont la devise sera « bonne naissance-éducation intégrale ». Mais une loi en 1920 qui assimile la contraception à l’avortement. Toute propagande anticonceptionnelle est interdite. Le crime d’avortement est passible de la cour d’Assises. Le néo-malthusianisme de Paul Robin devient hors la loi….

Paul Robin (1837-1912)

extraits : Un texte de 1896 de Paul Robin : Femmes, sœurs bien-aimées ! « Si vous jugez que votre santé, votre situation matérielle ou les circonstances ne vous permettent pas d’avoir un enfant dans de bonnes conditions, de lui donner les soins de toute nature et l’éducation attentive dont il aurait besoin, vous avez le droit et le devoir de vous abstenir d’être mères. Si vous avez déjà des enfants, vous pourrez mieux les nourrir et les élever qu’en ajoutant imprudemment à leur nombre. Si vous n’en avez pas encore, choisissez sagement le temps où vous et votre conjoint, vous vous trouverez dans des conditions favorables de santé, de bien-être et de sécurité. Cela dépend de vous, vous êtes absolument maîtresses de votre destinée. Il ne faut pas que vous ignoriez, ni vous ni vos compagnes de souffrance, que la science vous a émancipées de l’épouvantable fatalité d’être mères contre votre volonté. »

Le néo-malthusianisme prépare donc l’émergence du féminisme. Le Planning familial, le Mouvement de libération des femmes  (MLF) et le Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (MLAC) doivent beaucoup à Paul Robin. La Biosphère aussi !….

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Entraves aux théories et aux activités du mouvement pour le contrôle des naissances en France et aux États-Unis (1873-1940)

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épitaphe judicieuse sur une tombe anonyme

J’étais anarchiste, athée, babouviste, écologiste, décroissant,

féministe, malthusien, militant, naturiste, néomalthusien,

objecteur de conscience, pédagogue, pacifiste…

Suivez mon exemple, la société humaine

et la biosphère ne pourront

que s’en porter mieux.

Anarchiste, défini par le rejet de tout pouvoir extérieur à sa propre considération de ce qu’il faut faire. Un anarchiste se situe dans une société sans hiérarchie, ce qui nécessite que chaque personne a les moyens intellectuels de déterminer quel est le comportement le meilleur dans une situation donnée grâce à une formation initiale complète. Les anarchistes sont contre toute domination, y compris celle des humains sur la nature.

Athée, ne pas avoir besoin d’une quelconque divinité. La nature et ses composantes physiques ont les attributs de dieu, l’éternité et l’infini, la matière suffit à expliquer la petitesse spatiale et temporelle de l’espèce humaine. Se libérer de la religion, c’est conquérir la liberté d’agir selon sa propre conscience et les connaissances de la science. Un citoyen se doit d’être « sans Dieux », mais à chacun de croire autrement… en son for intérieur seulement.

Babouviste, disciple de Gracchus Babeuf. Celui-ci forma la « Conjuration des Égaux » contre le Directoire et fut guillotiné le 27 mai 1797. Pour Babeuf et ses disciples, l’Égalité est l’axe qui donne un sens à l’existence : Tout homme a un droit égal à satisfaire ses besoins et à jouir de tous les biens de la nature. Les salaires seront égaux, car la supériorité de talents et d’industrie est une chimère. Les biens doivent être mis en commun ; la terre n’est à personne, les fruits sont à tous. Le paysan continuerait à exploiter son champ et porterait sa récolte au magasin commun. Le gouvernement contrôlerait l’économie de façon à maintenir l’égalité, qu’affermirait une éducation commune. L’aisance et la simplicité générales remplaceraient le luxe des uns et la misère des autres. Ce n’est pas un communisme de la production, mais de la répartition.

Écologiste : l’écologie scientifique nous prouve que l’activité humaine détériore gravement les conditions de la vie sur Terre, et l’écologie politique fait entrer ces constats dans la décision publique. Nous sommes tous par essence écologistes, conscient que de bons rapports avec la nature est une condition première de la viabilité durable de l’espèce humaine et de toutes les autres espèces.

Décroissant : depuis la révolution industrielle, l’économie courre après la croissance économique alors qu’on devrait tous savoir qu’une croissance continue dans un monde fini est physiquement impossible. Comme l’espèce humaine a déjà dépassé par ses besoins la capacité de charge de la planète, il est nécessaire de décroître économiquement et démographiquement, donc d’être personnellement décroissants, pour la sobriété dans tous les domaines.

Féministe : c’est l’affirmation qu’il doit y avoir totale égalité dans la perception et la considération d’une personne, qu’elle soit homme ou femme. Un homme peut bien sûr être féministe, un féminisme non universaliste n’est pas un véritable féminisme car il est différentialiste.

Malthusien, reprenant le message essentiel de Malthus (1798) montrant qu’on ne peut avoir une fécondité humaine dépassant les ressources nécessaires à son entretien. En termes plus précis, l’agriculture étant la ressource essentielle à son époque, Malthus conseillait de limiter les naissances pour enrayer une croissance démographique de type exponentielle. Sinon il y a décalage avec la production alimentaire, limité par la loi des rendements décroissants en agriculture, et dont on ne peut améliorer la productivité qu’à la marge.

Militant : Dans une société nombreuse où la voix d’un individu n’a aucune portée, il est judicieux d’adhérer à une association universaliste ou de devenir militant d’un parti ayant l’écologie au cœur.

Naturiste : la façon d’être habillé ou déshabillé n’a aucune importance. Un lieu où naturistes et textiles se côtoient montre une capacité humaine à la tolérance réciproque. Le port d’un voile religieux est un choix personnel qu’on se doit de respecter autant que le port d’une minijupe.

Néomalthusien, reprenant le message de Paul Robin popularisant au XIXe siècle à la fois la libération de la femme et les méthodes de contraception.

Objecteur de conscience, opposé à l’usage collectif des armes, donc favorable à la disparition totale des armées nationales, des milices, des bandes armées, etc.

Pédagogue, adepte d’une relation interpersonnelle non violente qui essaye de promouvoir l’intelligence de celles et ceux qui l’écoutent.

Pacifiste, voulant diffuser au niveau collectif le principe « si tu veux la paix, prépare la paix » et non le principe militariste « si tu veux la paix, prépare la guerre ».

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Boulimie énergétique de l’IA et de ses chefs

Devant les besoins électriques exponentiels de l’intelligence artificielle (IA), Microsoft, Amazon et Oracle veulent relier des centres de données à des réacteurs. Le nucléaire apparaît aux yeux des dirigeants de la tech comme une porte de sortie face à l’impasse énergétique vers laquelle l’intelligence artificielle risque de les conduire. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), une requête sur un assistant comme ChatGPT consommerait dix fois plus d’électricité qu’une recherche classique sur Google. Dans un moment de forte électrification tous azimuts liée à la transition énergétique, cela fait craindre des pénuries, locales ou générales. Rappelons que depuis le rapport de 1972 sur les limites de la croissance, nous devrions savoir que toute évolution exponentielle dans un monde fini se heurte irrémédiablement un jour ou l’autre à un mur. Et quand on commence à voir le mur, il est déjà trop tard pour s’arrêter, on va trop vite.

Alexandre Piquard : Dès fin 2021, Elon Musk s’était déjà prononcé contre la fermeture des centrales nucléaires. Amazon avait frappé les esprits en annonçant le rachat du campus de data centers attenant à la centrale nucléaire de Susquehanna, la sixième plus grande des Etats-Unis. Microsoft a annoncé, vendredi 20 septembre 2024, la relance de l’unité 1 de la centrale de Three Mile Island, en Pennsylvanie, fermée depuis 2019. Le symbole est fort car c’est dans ce site, sur une unité voisine, qu’avait eu lieu en 1979 un accident nucléaire ayant mis un coup d’arrêt au développement de cette technologie aux Etats-Unis. le fondateur d’Oracle, Larry Ellison : « Laissez-moi vous dire quelque chose qui va vous paraître vraiment bizarre. Nous sommes en train de concevoir un centre de données qui aura plus d’un gigawatt de puissance électrique et il y a les autorisations pour y construire trois réacteurs nucléaires. Ce sont des petits réacteurs nucléaires modulaires qui vont alimenter le site. Voilà à quel point les choses deviennent folles. » Le patron d’OpenAI, le créateur de ChatGPT, Sam Altman, investit dans une technologie du nucléaire encore plus lointaine : la fusion.

Cette conversion au nucléaire s’apparente à une dangereuse fuite en avant. L’alternative serait de limiter la consommation électrique de l’IA et de s’interroger sur son déploiement massif.

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L’intelligence artificielle = perte de temps

extraits : L’IA arrivera à ce résultat final, réfléchir à notre place, nous faire travailler à son service, nous concocter des loisirs toujours plus artificiels, multiplier les tendances néfastes de notre temps. Pourtant certains sont déjà adeptes de l’IA, ce sont les nouveaux croyants ! Mais le jour proche où l’IA écrira les livres à la place des auteurs et fera la comptabilité à la place de l’expert-comptable, seul le travail manuel offrira encore quelques perspectives d’emploi….

La science contre l’intelligence artificielle

extraits : Doit-on interdire l’IA ? Oui, répond Benoît Piédallu. Avant de conclure : « L’IA, c’est la négation même de l’homme. »….

GPT, intelligence artificielle et/ou collective

extraits : Avec ChatGPT, tout se passe désormais comme si créer une œuvre consistait à assembler des extraits d’œuvres antérieures. De notre point de vue d’écologistes, c’est l’imaginaire social qui conditionne nos comportements. Nous sommes bercés par l’imaginaire des partisans des jolies centrales nucléaires tellement propres et de l’imaginaire extractiviste. Nous sommes victimes de la colonisation de notre imaginaire par le productivisme et le croissancisme….

L’intelligence artificielle, LA solution ?

extraits : Pour Hugues Bersini, l’intelligence artificielle est en mesure de résoudre des problèmes majeurs. Mais pas n’importe comment. Certainement pas en confiant l’affaire à des entreprises privées à but lucratif, fussent-elles créées par des petits génies de la technologie, car la recherche du profit ne peut conduire qu’à l’injuste répartition des malheurs et des bonheurs qu’apporte la société numérique. Ni à des États potentats, fussent-ils conseillés par les meilleurs « experts », car la technocratie gestionnaire ne parvient jamais à l’efficacité collective, mais à la manipulation des cerveaux et des opinions. L’auteur en appelle donc à un « codage citoyen »….

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Le naturisme, une pratique spirituelle

Qui ne pratique pas le naturisme dans toute sa nudité ne sait pas vraiment ce que vivre veut dire.

Marc Bonomelli : Il existe une affinité profonde entre le naturisme et les pratiques spirituelles contemporaines. L’absence de vêtements évoque une connexion avec la nature, permettant une relation plus forte avec ce que certains appellent “la Terre-Mère”. Il y a l’idée de se montrer tel que l’on est réellement, au-delà des aspects imposés par la société. Ces idées ne sont pas nouvelles. Dès le XIXe siècle, des mouvements naturistes ont émergé, s’appuyant déjà sur des principes philosophiques tels ceux de l’hygiénisme allemand et de la Lebensreform (littéralement, « réforme de la vie »), mouvements critiquant l’industrialisation et l’urbanisation. Plus loin dans le temps, les gymnosophistes, ascètes nus indiens, et certains sages grecs comme Diogène, avaient renoncé aux vêtements comme ils renonçaient aux possessions matérielles et au statut social. Plus près de nous, les hippies des années 1960-1970 ont également lié quête spirituelle et absence de vêtements.

Ce qui est en revanche nouveau, c’est l’accès beaucoup plus facile à la nudité permise par Internet et les réseaux sociaux. La nudité ne devient une réelle opportunité spirituelle que si nous parvenons à avoir le mental suffisamment « pur » et détaché de « l’agitation sexuelle » que cela pourrait provoquer…

Le point de vue des écologistes mis à nu

Marc Le Bihan : le mot « naturisme » est un rétronyme. Il englobe à la fois ceux qui préfèrent se baigner nus, ceux qui y voient un mouvement aux motivations hygiénistes ou écologiques, et ceux qui y trouvent toute une philosophie de vie.

Etoameki : Sur de nombreuses peintures et sculptures du temps passé, homme ou femme, on ne voit pas beaucoup de vêtements !

Colette : Le naturisme n’a rien à voir avec des délires mystiques, avec du voyeurisme, avec de l’exhibitionnisme, avec du commerce y compris spirituel… c’est à l’opposé de tout cela et sa base est le respect mutuel. C’est tout simplement le plaisir de se débarrasser de ses oripeaux, de ses contraintes quotidiennes, de se rapprocher de la nature … Mais comme le chantait Brassens : « Je ne fais pourtant de tort à personne, mais les braves gens n’aiment pas que l’on suive une autre route qu’eux … »

Michel Sourrouille : Une société vraiment démocratique, donc tolérante aux idées d’autrui, permettrait à tous les attitudes de se côtoyer sur une même plage, nudistes, textiles, abaya, voile islamique, caché le haut et pas le bas, etc. Même dans la rue, chacun a le droit de marcher pieds nus. Et chez moi, je fais ce qui me plaît…

Circé1980 : Se mettre à nu… Tout un programme ! Tout un cheminement spirituel ? Si un jour l’humanité arrive à se détacher du corps, du regard, des vêtements, des possessions, de l’image, du besoin intempestif de tirer le profit de tout, c’est qu’elle aura muté vers une nouvelle espèce…

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Nudité, naturisme et conventions sociales

extraits : Au commencement, Adam et Eve étaient « nus » et n’en avaient pas honte (Genèse 2, 25). Un serpent les invite à manger du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal (Gen. 3, 1). Ils se confectionnent alors des pagnes de feuilles de figuier, avant que Dieu ne les revête de « tuniques de peau [de bêtes] » (Gen. 3, 20). En remplaçant le pagne de feuilles, résidu de l’harmonie entre l’homme et la nature, par des peaux de bêtes, il consacre non seulement le fait qu’Adam et Eve doivent désormais s’habiller, mais il les mène à une autre étape de civilisation, passant de la culture végétale à la chasse ou à l’élevage, qui demandent techniques et connaissances….

La fin de l’utopie « cul nu » ?

extraits : L’heure est maintenant à la pudeur et pas seulement aux abayas. Une époque triste où la société subit les assauts d’intégristes qui souhaiteraient imposer la baignade entièrement habillée pour les femmes… Pourtant en Scandinavie, tôt le matin, il y a toujours des gens pour aller faire un plouf Q nul sur une plage « normale ». Et cela ne gêne personne. A Berlin et à Munich, certains parcs publics sont ouverts aux nudistes. En Allemagne, la règle pour tous les saunas c’est la nudité, pour des raisons d’hygiène . Et personne ne sourcille….

Nudité, naturisme et conventions sociales

extraits : La simplicité et la nudité même de la vie humaine aux âges primitifs impliquaient au moins cet avantage, qu’elles laissaient l’humanité n’être qu’un passager fugitif ne laissant aucune trace dans la nature. Depuis les humains se sont habillés, ce serait même là un diktat de Dieu….

Caricatures et tolérance partagée

extraits : La provocation n’est ressentie comme provocation que par ceux et celles qui s’estiment provoqués. Prenons l’exemple de la nudité sur les plages. Que faut-il préférer comme système social ? Le modèle traditionnel est de ne pas dénuder le corps. Dans un esprit de tolérance réciproque, les textiles devraient accepter le nudisme des uns comme les naturistes accepteraient la différence vestimentaire sur une plage partagée par tous et toutes. Le respect de pratiques différentes doit être un critère permettant la coexistence pacifique…

Nudité ou burka sur les plages, à chacun son propre choix

extraits : L’histoire des baignades est liée au lent dévoilement des corps. Au XIXe siècle, les femmes qui se hasardent au bord de l’eau portent un pantalon qui descend jusqu’aux genoux, une chemise, un bonnet et des chaussures. En 1907, la nageuse et comédienne australienne Annette Kellerman revêt, sur une plage de Boston, un maillot « une pièce » qui lui vaut des poursuites judiciaires. Au début des années 1930 le « deux-pièces » montre pour la première fois le ventre. En 1964, le monokini apparaît sur la Côte d’Azur ; le ministre de l’intérieur de Georges Pompidou fait savoir aux maires que cette pratique relève de l’outrage public à la pudeur…

Nudité ou burkini en piscine, notre liberté

extraits : Nudité en piscine ou burkini, peu importe du moment qu’on pense que la tolérance des autres pratiques vestimentaires est une marque du savoir-vivre ensemble dans un système qui se veut démocratique, et donc laïc… C’est cet idéal que nous défendons sur ce blog biosphere, un idéal qui nous veut proche de la nature….

minijupe et burqa

extraits : La société française n’a pas de mémoire. Il devrait être loin le temps où les lycéennes devaient se revêtir obligatoirement d’une blouse, le temps où les cheveux longs des garçons étaient interdits d’entrer dans les établissements scolaires, le temps où les naturistes étaient enfermés dans des camps. Une société n’a pas à imposer de tenue vestimentaire car il n’y a aucun dommage envers autrui ; être nu, en minijupe ou en burqa, cela relève de la liberté personnelle. Les valeurs républicaines ne peuvent pas condamner les pratiques communautaristes car le respect de la diversité des cultures est le principe même d’une république laïque.

Christiane Lecocq, la liberté d’être complètement à poil

extraits : Naturisme social et familial ? Nous préférons le souvenir de Stephen Gough. En 2005-2006, il a traversé encore une fois la Grande-Bretagne complètement nu.« On parle sans cesse des droits de l’homme et de la dignité humaine, et pourtant un homme dans son état naturel est emprisonné. » Vive les plages mixtes où se mélangent corps nus et textiles, vive la tolérance réciproque, vive les randonneurs dénudés. La Biosphère est heureuse quand elle voit les humains vivre et marcher comme ils sont nés, dans le plus simple appareil. …

Le naturisme, une pratique spirituelle Lire la suite »

Démocratie ou dictature, les tendances actuelles

Les médias dans la montée des extrémismes ont un rôle central. Beaucoup d’entre eux ont attisé le feu des intolérances, par goût du spectaculaire ou pour des raisons idéologiques. Il est vrai qu’ils sont concurrencés par les réseaux sociaux, le complotisme, les fake news alors que la responsabilité des journalistes est de trier l’information et de prendre de recul pour ne pas aggraver encore la confusion et les risques de violences.  Il ne suffit pas qu’un gouvernement arrive au pouvoir par les urnes pour qu’il soit démocratique. L’histoire des plus grandes tragédies humaines nous alerte sur la mécanique de l’engrenage : chaque étape prépare et facilite la suivante, dans l’esprit de chaque individu comme dans la société. Et l’analyse montre que de telles dynamiques sociétales peuvent aller très vite et très loin lorsqu’elles sont nourries par des extrémismes identitaires.

Un pessimisme généralisé

Alain Chouraqui : «  Aujourd’hui, nous constatons que les principaux éléments qui, dans l’histoire, caractérisent une séquence précédant un basculement autoritaire sont en place : perte de repères, brutalisation, contestation des institutions et des élites, crispations identitaires, manipulation du langage, etc. L’extrémisme identitaire (religieux, nationaliste ou ethnique) durcit une opposition entre « eux » et « nous » potentiellement explosive et contagieuse. Personne ne maîtrise plus vraiment de tels engrenages enclenchés ou nourris par des apprentis sorciers croyant pouvoir instrumentaliser des passions qui finissent souvent par les dévorer eux-mêmes. Si un parti extrémiste arrive au pouvoir, il peut être amené à se durcir plus encore qu’il ne l’aurait voulu lui-même, soit du fait de ses échecs probables, soit en réaction à des désordres suscités par ses adversaires ou par ses propres ultras. La séquence suivante est caractérisée par des atteintes à l’indépendance de la justice, des médias et de la culture. »1

Bertrand Méheust : « Je ne partage pas l’opinion que les démocraties modernes possèdent les ressorts nécessaires pour prévenir la catastrophe et l’affronter. Je crains que la métamorphose espérée n’intervienne trop tard pour enrayer la crise écologique, et ne manifeste ses effets que pendant et après la crise, un peu comme le pacifisme n’empêche pas les guerres mais se développe dans leur sillage. En effet toute société cherche à persévérer dans son être. Le marché, en s’efforçant par tous les moyens de poursuivre sa course, continuera de mettre l’humanité en péril. Il possède encore de nombreux espaces, de nombreux interstices il pourra encore se déployer. Mais comme nous vivons dans un monde fini, sa saturation globale est inéluctable, et plus on aura déployé d’ingéniosité pour le prolonger, plus les effets différés seront dévastateurs. Il n’y a pas de planète de rechange. Ou encore, pour dire les choses de façon plus brutale, la saturation se traduira pour l’humanité par une véritable descente aux enfers. Chaque instant qui passe nous éloigne davantage du moment où un autre avenir serait encore possible. »2

Harald Welzer : « Comment finira l’affaire du changement climatique ? Pas bien. Ses conséquences marqueront la fin du rationalisme des Lumières et de sa conception de la liberté. Il se pourrait qu’un jour le modèle tout entier de la société occidentale, avec toutes ses conquêtes en matière de démocratie, de libertés, de tolérance, de créations artistiques, apparaisse aux yeux d’un historien du xxiie siècle comme un vestige incongru. Comme les ressources vitales s’épuisent, il y aura de plus en plus d’hommes qui disposeront de moins en moins de bases pour assurer leur survie. Il est évident que cela entraînera des conflits violents entre ceux qui prétendent boire à la même source en train de se tarir, et il est non moins évident que, dans un proche avenir, on ne pourra plus faire de distinction pertinente entre les réfugiés fuyant la guerre et ceux qui fuient leur environnement. Le XXIe siècle verra non seulement des migrations massives, mais des solutions violentes aux problèmes des réfugiés. La violence a toujours été une option de l’action humaine. Les hommes changent dans leurs perceptions et leurs valeurs, en même temps que leur environnement et sans s’en rendre compte : c’est le phénomène des shifting baselines. Des processus sociaux comme l’holocauste ne doivent pas être compris comme une « rupture de civilisation » ou une « rechute dans la barbarie », mais comme la conséquence logique de tentatives modernes pour établir l’ordre et résoudre les problèmes majeurs ressentis par des sociétés. Il est des livres qu’on écrit dans l’espoir de se tromper. »3

La tentation d’un pouvoir fort

Une dictature au nom de l’écologie serait-elle un moindre mal ? Dans un livre intitulé Le Changement, Bernard Charbonneau (1910-1996) avait fait ce constat saisissant de l’ambiguïté de la démocratie de masse qui est en fait orientée par un leader. Cette perspective sans illusion peut amener à penser que le virage écologique sera le fait de la bourgeoisie dirigeante, mais seulement le jour où elle ne pourra plus faire autrement.

« Ce seront les divers responsables de la ruine de la Terre qui organiseront le sauvetage du peu qui en restera, et qui après l’abondance géreront la pénurie et la survie. Car ceux-là n’ont aucun préjugé, ils ne croient pas plus au développement qu’à l’écologie : ils ne croient qu’au pouvoir. Pour contrôler les dangers de moyens de plus en plus puissants et fragiles parce que complexes, gérer un espace et des ressources qui s’épuisent, prévoir et maîtriser les réactions humaines qui empêcheraient de le faire, on est obligé de renforcer l’organisation. L’écofascisme a l’avenir pour lui, et il pourrait être aussi bien le fait d’un régime totalitaire de gauche que de droite sous la pression de la nécessité. En effet, les gouvernements seront de plus en plus contraints. Déjà commence à se tisser ce filet de règlements assortis d’amendes et de prison qui protégera la nature contre son exploitation incontrôlée. Que faire d’autre ? »4

Le philosophe allemand Hans Jonas (1903-1993) a fait éditer son livre Le principe responsabilité pour la première fois en 1979, au moment du deuxième choc pétrolier. Il écrivait avant la chute du mur de Berlin en 1989 qu’il croyait encore aux vertus du centralisme démocratique à l’époque de la planification impérative.

« On ne pourra contester à l’homme politique le droit de mettre en jeu l’existence de la nation au profit de l’avenir si vraiment l’extrême est en jeu. Le péril qui menace la communauté devient une puissante impulsion de l’homme de courage à proposer sa candidature et à s’emparer de la responsabilité. Pour appliquer cette nouvelle éthique, un système libertaire serait préférable pour des raisons morales, mais les systèmes moralement bons sont des systèmes précaires ; l’État peut seulement être aussi bon que le sont les citoyens. De plus l’homme politique peut supposer idéalement dans sa décision l’accord de ceux pour qui il décide en tant que leur chargé d’affaires, mais des générations futures on ne peut obtenir de facto un accord. Par conséquent, la tyrannie communiste paraît mieux capable de réaliser nos buts inconfortables que le complexe capitaliste-démocratique-libéral. »5

Cette analyse est reprise en 2008 en louant les vertus non du système soviétique, mais celui de la Chine post-maoïste.

« Si seulement l’Amérique pouvait être la Chine. Rien qu’une journée ! Les dirigeants chinois possèdent la faculté de couper court à tous les intérêts particuliers, à tous les obstacles bureaucratiques, à toutes les craintes de répercussions électorales, pour simplement décréter des changements radicaux dans les prix, les règlements, les normes, l’éducation et l’infrastructure. C’est un atout de poids quand il s’agit de réaliser un changement aussi considérable qu’une révolution verte, où vous êtes confrontés à des intérêts acquis, enracinés, grassement financés et fortement retranchés, où vous devez motiver des opinions publiques pour qu’elles acceptent des sacrifices. Un matin de fin 2007, les commerçants chinois se sont réveillés en apprenant que le Conseil d’État venait d’annoncer que tous les supermarchés, toutes les boutiques, auraient interdiction de distribuer gratuitement des sacs en plastique. Et le tour était joué. L’Amérique a entamé en 1973 une procédure de retrait des carburants comportant du plomb, et ce n’est qu’en 1995 que l’on n’a plus vendu sur le sol américain que de l’essence sans plomb. La Chine a décidé d’adopter le sans-plomb en 1998 ; la nouvelle norme a été appliquée partiellement à Pékin en 1999, et, dès 2000, toute l’essence vendue sur le territoire national était sans plomb. »6

Du totalitarisme à la rédemption

Malheureusement on constate historiquement que toute dictature, même exercée au nom du peuple ou de l’écologie, mène irrémédiablement au désastre : la manipulation des foules n’est jamais porteuse de bonnes nouvelles. Il reste donc à mettre en œuvre ce que Hans Jonas envisageait incidemment : « Naturellement il serait préférable qu’on puisse confier la cause de l’humanité à une conscience authentique qui se propagerait. » Ce serait une raison d’espérer, la formation d’un peuple écolo. Pas besoin de leader, les comportements changent avec les modifications culturelles. Certes la préoccupation écologique sur l’état de la planète et sur notre avenir commun devient une sensibilité partagée. Quand les écologistes parlent de transports doux, de projets d’infrastructures non disproportionnés, de plans d’urbanisme au plus près des citoyens, de destruction des terres, d’alimentation bio et moins carnée, etc., les gens s’aperçoivent que des réponses positives émergent. Nous ne sommes plus dans l’idéologie abstraite, mais bien dans l’écologie du quotidien. Conscient des limites de la planète, nous adoptons progressivement un autre comportement, plus perspicace dans ses choix de production et plus modéré dans ses désirs de consommation. Plus la société civile sera écolo, plus un gouvernement aura intérêt à faire de même. Le peuple et le pouvoir sont en interdépendance.

C’est à cause de la difficulté d’un changement d’imaginaire social que nous envisageons que la nécessaire rupture avec le système croissanciste prendra beaucoup, beaucoup d’années… Le XXIe siècle sera le siècle de ce changement radical, ou bien la perpétuation de conflits violents pour s’accaparer le peu qui restera des richesses dilapidées de la Terre. L’optimisme et le pessimisme sont en fait les deux facettes d’une même stratégie, celle qui consiste à laisser faire. Il faut faire sienne cette pensée de David Brower : « L’optimisme et le pessimisme expriment sous des formes différentes la même capitulation face au futur ; car tous les deux le traitent comme une fatalité et non comme un choix. »

1https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/07/23/alain-chouraqui-chercheur-la-democratie-ne-reside-pas-seulement-dans-l-election-mais-surtout-dans-l-apres-election_6256021_3232.html

2. Bertrand Méheust, La politique de l’oxymore, op. cit.

3. Harald Welzer, Les guerres du climat : Pourquoi on tue au xxe siècle, op. cit.

4. Bernard Charbonneau, Le Feu vert, op. cit.

5. Hans Jonas, Le principe responsabilité [Das Prinzip Verantwortung, 1979], Paris, Flammarion, coll. Champs essais, 1999.

6. Thomas L. Friedman, Le Terre perd la boule : Trop chaude, trop plate, trop peuplée [Hot, Flat, and Crowded :Why We Need a Green Revolution – And How It Can Renew America, 2008], Paris, Éditions Saint-Simon, 2009.

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