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CNDP en débat, nous sommes tous concernés

« Délié de ses semblables, l’homme démocratique est peu disposé à la citoyenneté active tant ses intérêts privés l’absorbent » (A. Tocqueville).

Jusqu’à présent, tout projet industriel majeur faisait automatiquement l’objet d’un débat ou d’une concertation préalable sous l’égide de la Commission nationale du débat public (CNDP). Ce sont des étapes-clés lors desquelles les populations locales, regroupées ou non en associations, sont informées des impacts environnementaux des projets mais aussi sociaux et économiques. Mais le 4 décembre 2024, le gouvernement de Barnier a publié un projet de décret minimisant le périmètre de la CNDP. Sous prétexte de gagner du temps, ce texte représente une attaque frontale contre la démocratie environnementale et les droits des citoyennes et des citoyens. Le débat est-il encore possible aujourd’hui ?

Alice Mazeaud et Guillaume Gourgues : Qui se souvient, à part ses membres, que la convention citoyenne sur la fin de vie a rendu un avis ? L’absence de lien à la décision n’était pas une faiblesse des dispositifs, mais bien une condition de leur succès auprès des gouvernants. Le « succès » des innovations délibératives accompagne en réalité le démantèlement progressif des maigres acquis institutionnels de la participation publique, et plus précisément, la marginalisation grandissante de la Commission nationale du débat public (CNDP). Pourtant c’est la seule institution publique indépendante en mesure de garantir un droit à la participation un tant soit peu contraignant pour les acteurs publics et privés. Nos inquiétudes sont fondées, ce décret vise à supprimer le dixième motif de saisine de l’instance concernant les « équipements industriels ». L’argumentaire de ce projet est bien rodé : le débat public allongerait les projets, ferait perdre du temps et de l’argent, et gripperait presque à lui seul toute promesse de réindustrialisation. En fait, cette suppression entraînerait une baisse de 54 % des débats publics confiés à la CNDP, lui retirant de facto toute possibilité de mener les débats sur les améliorations d’équipement, leur décarbonation, la production énergétique ou le traitement des déchets nucléaires. On sacrifie a participation citoyenne sur l’autel d’une compétition économique sans fin.

Tribune d’un collectif : Mine de lithium, plateforme industrialo-portuaire de production de molécules et de carburants « bas-carbone », unité de production d’engrais, réouverture d’une ligne ferroviaire : les projets industriels font actuellement l’objet d’une concertation approfondie qui pourrait ne plus l’être demain. En une décennie, les gouvernements successifs n’ont cessé d’affaiblir ce droit constitutionnel : relèvement du seuil financier de saisine de la CNDP (de 300 millions à 600 millions d’euros), rétrécissement du champ de l’enquête publique, réduction du délai dont disposent les tiers (citoyens, associations et collectivités) pour solliciter une concertation préalable (de quatre à deux mois). Le nouveau gouvernement doit retirer ce décret. Accélérer les projets industriels ne doit pas se faire au détriment de l’information, de la participation, et du respect des principes démocratiques qui doivent rester au cœur de notre modèle de société.

Le point de vue des écologistes

Dans notre système social actuel, croissanciste et court-termiste, le passage à l’écologisme est incertain, la recherche du consensus balbutiante. Depuis 2005 ce blog biosphere existe pour essayer de montrer comme on peut passer du débat au consensus. Nous faisons en sorte sur ce blog biosphere de montrer à chaque fois que le point de vue des écologistes peut devenir un élément essentiel de l’intelligence collective. Encore faut-il accepter le débat !

Nos articles antérieurs question « débat »

CNDP, le débat public en lambeaux

En 1832, le débat sur la mécanisation

AIE versus OPEP, un débat truqué

Tik Tok, la responsabilité parentale en débat

Le faux débat démographie/niveau de vie

Revenu universel de solidarité, le débat

PMA, le débat censuré par Macron

Conférence-débat sur la Décroissance démographique

Grand débat, vers une conclusion courue d’avance

Grand débat national, ce sera la grande désillusion

Macron : le débat écolo a avorté avant de commencer

Climat, un débat bête et souvent trop méchant

Débat européen sur la notion de post-croissance

BIOSPHERE-INFO, le débat sur les déchets nucléaires

Trois débats fondamentaux parmi les décroissants écolos

Débat sur l’antériorité de l’individu… ou de la société

Sapin naturel ou sapin artificiel, le faux débat

Débat sur la peine de mort : midazolam ou thiopental !?

Immigration, débat entre malthusiens et écosocialistes

Mourir dans la dignité, un débat qui n’en finit pas

La COP 21, un débat globalisé qui nous empêche d’agir

Parler « trans » et sans débat aux journées d’été

Tout savoir sur le débat démographique actuel

ZAN, zéro artificialisation nette, faux débat

Le grand retour du débat sur le natalisme

Transidentités, un débat faussé et inutile

Fin de vie, débat au dîner, lobbies acceptés

Le débat sur l’IVG, bloqué par la morale ?

Manger ou ne pas manger des animaux, débat

Fin de vie et suicide, un débat actuel

8 milliards d’humains, débat avec Emmanuel Pont

Manger cru ou manger cuit, un débat pas si anodin

Low tech contre low cost, le débat qui préfigure l’avenir

Débat feutré entre l’anthropocentrisme et le biocentrisme

La peine de mort, les termes du débat dans LE MONDE

La décroissance est-elle malthusienne ? Vaste débat !

Faut-il débattre avec les climatosceptiques ? NON

Contribution du vert Yves Cochet au débat politique

transition énergétique, un débat qui n’en est pas un

Troisième révolution industrielle, débat Gadrey/Rifkin

A qui profitent les OGM ? L’enjeu du débat démocratique

à qui profitent les OGM ? Débat entre Deshayes et Testart

retour à la bougie contre société industrielle, le débat

débat Commoner/Ehrlich, le débat démographique

nature et sexualités : le débat sur le genre humain

la dissuasion nucléaire, un débat pour 2012

nanotechno, débat pipeau

Les arguments de Claude Allègre en débat (janvier 2010)

le climat ne fait pas débat (octobre 2009)

Notre plus ancien article sur la question du débat

13.10.2005 Processus délibératif

Sur les questions d’environnement, il n’y a pas de décideur, il n’y a que des mécanismes de décision qui font interagir des individus ou des groupes qui ont à la fois des représentations différentes du problème débattu et des poids différents dans la discussion. Donc nécessairement le processus délibératif devient sans fin. Une conférence des citoyens sur un sujet (par exemple les OGM) n’aura que des impacts politiques et décisionnels faibles, que la préparation soit bâclée comme en France ou dure deux années comme en Suisse. Les politiques se contentent d’un affichage de volonté réformatrice en ne s’engageant que pour des actions minimales ou illusoires. En conséquence, un forum de citoyens doit être assuré de durer longtemps car seule la continuité permet les itérations successives nécessaires pour aboutir à un consensus efficace.

La Biosphère ne sera pas sauvée par des démarches participatives car plus rien dans la société actuelle n’a le pouvoir de durer quand les scientifiques s’opposent aux scientifiques, les politiques aux politiques, sans parler de l’impossible dialogue entre scientifiques et politiques, politiques et opinion publique, opinion publique et réalité. Seule la catastrophe réalisée (une pétroapocalypse ?) rassemble. Alors en attendant, que les plus courageux d’entre vous passent à l’action directe !

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Flamanville, un réacteur enfin branché

Augmenter la taxe sur l’électricité paraîtrait à tout un chacun comme un crime de lèse-pouvoir d’achat ; on considère que se brancher sur une centrale nucléaire est un droit acquis. Pourtant l’électricité n’existe que depuis très récemment. En 1879, Thomas Edison inventa l’ampoule à incandescence. Depuis notre univers n’est plus le même. Les appareils électriques se rajoutent aux appareils électriques, sans électricité tu n’es plus rien aujourd’hui. J’attends avec impatience les grandes pannes d’électricité qui nous redonneront un mode de vie plus en accord avec la nature des choses. Les pauvres devront alors se contenter le plus souvent de la lumière offerte directement par le soleil, les riches aussi…

Vaste débat de fond, retardé par la mise en route de l’EPR à Flamanville.

LE MONDE avec AFP : Au terme de dix-sept ans de chantier, et avec douze ans de retard, le réacteur nucléaire EPR de Flamanville, dans la Manche, le plus puissant de France, a été raccordé, samedi 21 décembre 2024, au réseau électrique national. Le dernier démarrage d’un réacteur en France remonte à celui de Civaux 2, il y a vingt-cinq ans. La facture finale de la construction du réacteur nucléaire de nouvelle génération a été multipliée au moins par six par rapport au coût évalué, pour cause de malfaçons qui ont retardé sa mise en service, atteignant un coût de plus de 19 milliards d’euros. Pour Emmanuel Macron, il s’agit là d’un exemple qui montre que « réindustrialiser pour produire une énergie bas carbone, c’est l’écologie à la française qui renforce notre compétitivité et protège le climat ». Il a décidé, en 2022, de relancer le secteur nucléaire en commandant à EDF six nouveaux réacteurs (et huit supplémentaires en option). Mais le cadre budgétaire se fait attendre pour ce chantier d’autant plus lourd que l’énergéticien EDF, détenu à 100 % par l’Etat français, est lourdement endetté.

Le point de vue des (anti)écologistes

Lamax : C’est une fake news. L’EPR Noël n’existe pas

Zavatter : Plus d’énergie nucléaire, enfin une bonne nouvelle pour l’écologie.

AH : Les déchets radioactifs vous disent bonjour.

BIOMAN : Et je ne parle du temps nécessaire à son démantèlement qui inévitablement arrivera un jour ! La centrale nucléaire de Brennilis arrêtée en 1985 verra son démantèlement achevé en 2040 soit près de 55 ans avec un coût pharaonique !!! Nos enfants nous accuseront…

Eco : C’est amusant de voir comment les contempteurs habituels du nucléaire sont à cours d’arguments. A part seriner « le nucléaire c’est mal, ça coûte cher, ça pollue » ils sont incapables de répondre aux arguments les plus simples dès qu’ils sont chiffrés. Cet EPR, malgré les dérives budgétaires, fournira à coût bien plus faible que l’éolien ou le solaire, une électricité totalement décarbonée pendant au moins 60 ans.

Réalis @ Eco : premier coup de pioche de Flamanville en 2006. Si tout va bien, en 2026, on sera à 31 g de CO2 par kWh, en 2028 à 12 g, en 2034 à 6 g. Votre énergie décarbonée sera au niveau de l’hydraulique dans 10 ans. J’ai pris pour source l’ADEME selon l’article du Monde du 22 juin 2022.

Zahnstocher : Le nucléaire, c’est seulement 2% de l’énergie finale mondiale et au mieux 5% en 2050. Ils serait donc bon d’envisager le niveau global.

Eglantine13 : La question qui demeure c’est pourra t’on demain le recharger ? Aujourd’hui il l’est mais demain ?… Grace à Macron le Niger a retiré l’exploitation de la plus grande mine d’uranium… Alors, a t’on sécurisé notre énergie ? J’ai un doute…

SuperKurva : Le Niger représente environ 6% de la production mondiale, très loin derrière le Canada, le Kazakhstan ou l’Australie.

Freddom : L’EPR c est une puissance de 1660 MW avec un facteur de charge moyen de 69% c est l équivalent de 1527 éoliennes (les plus grosses actuellement) avec un facteur de charge de 25% (les meilleurs années). L’EPR c est un investissement de 19 milliards (c est un prototype) vs 1527 éoliennes géantes offshore (18 millions d euro pièce) qui revient à 27,5 milliards. Impact climat : nucléaire 4 g CO2 / kwh. Éolien 14g CO2 / kwh

Guigage : Vous confondez l’éolien en mer et l’éolien terrestre, ce qui fausse complètement votre raisonnement. L’éolien en mer a un facteur de charge de 45% environ, parfois un peu moins, parfois plus). La puissance unitaire des machines aujourd’hui est de l’ordre de 12 à 14 MW. En prenant un facteur de charge de 75% (69% c’est faible !) pour l’EPR, on a donc besoin de 200 à 230 éoliennes en mer, représentant une puissance installée de 2800 MW pour produire autant que l’EPR. Quant au coût, disons 3,5 M€/MW installé environ pour être large, on arrive à 9,5 Mds€. Deux fois moins cher à construire pour produire autant. Et on ne parle même pas des coûts d’exploitation et de démantèlement. L’éolien terrestre, c’est encore moins cher. L’avantage du nucléaire, c’est sa production « base load » et pilotable. Mais elle a un coût !

Beyle : Une petite info supplémentaire pour tous ceux qui sont béats d’admiration. Début des tests, + 2 ans ! Après, il est déjà prévu que la centrale devra arrêter en 2026 : il faudra changer le couvercle de la cuve du réacteur qui ne répond pas (pas plus que la cuve elle même !) au critères de résistance imposés par l’Autorité de sûreté… L’arrêt est déjà prévu pour « au moins » 250 jours. Les ingénieurs se demandent aussi quoi faire avec ce déchet nucléaire d’une dimension inédite. On n’a pas fini de parler des surcoûts ni des délais !

 

Louis Molières : Je propose qu’on limite la puissance électrique souscrite par les anti-tout à 3kW/h, ce qui suffit amplement pour les les usages domestiques irremplaçables de l’électricité. On verra ainsi combien on a de vrais militants dans le pays.

Phirenard : EPR, la façon la plus chère qu’on ait jamais inventé pour faire bouillir de l’eau.

Soyonshonnetes : J’ai regardé hier soir les 6 épisodes de « Chernobyl » juste pour se rappeler un peu de ce que c’est qu’une catastrophe nucléaire. Même si il n’y a plus de comparaison possible avec L’USSR des années 80 ça fait quand même froid dans le dos quand on voit ce qui pourrait se produire

cerise53 : Et l’accident nucléaire de Fukushima est encore en cours…

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électricité, les inconvénients d’un avantage

extraits : Du côté production, le parc nucléaire français compte aujourd’hui trente-deux réacteurs de 900 mégawatts (MW ) en activité, vingt réacteurs de 1 300 MW – dont deux à la centrale de Flamanville, depuis les années 1980 – et quatre de 1 450 MW. On va ajouter l’EPR (European Pressurized Reactor) de Flamanville. Avec près de douze ans de retard, EDF a commencé à charger le combustible dans le cœur du réacteur nucléaire à eau pressurisée européen et disposera de son réacteur le plus puissant, soit 1 600 (MW). Du côté consommation, le réseau électrique français de distribution fait 35 fois le tour de la Terre, soit 1,4 million de kilomètres de lignes.

Nucléaire, trop coûteux pour être valable

extraits : Entre 1976 et 1990 (14 ans), la France a mis en service 48 réacteurs, entre 1990 et 2010 (20 ans), 8 réacteurs à eau pressurisée dite de deuxième génération. Entre 2010 et aujourd’hui, rien, zéro. Le chantier du réacteur nucléaire EPR (European Pressurized Reactor) de « troisième génération » à Flamanville connaît retard et surcoûts. EDF a commencé le chantier de l’EPR en 2007, et visait initialement une mise en service… pour 2012. La date de chargement du combustible dans la cuve du futur réacteur a été décalée de fin 2022 au second trimestre 2023. Le coût de construction était estimé à l’origine à 3 milliards d’euros, il est passé à 12,7 milliards d’euros annonce l’entreprise. En juillet 2020, la Cour des comptes considérait même que le coût total du chantier s’élèverait à plus de 19 milliards d’euros.

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L’anthropocentrisme mis en échec en Espagne

L’IPBES, l’équivalent pour le biodiversité du GIEC (cf notre article précédent du 19 décembre) n’envisage pas la méthode juridique la plus efficace pour protéger un pan de la biodiversité, lui donner une personnalité juridique. Ainsi ce qui vient d’arriver en Espagne.

Le tribunal constitutionnel espagnol a confirmé le 20 novembre 2024 la constitutionnalité de la loi accordant une personnalité juridique à la lagune de Mar Menor, dévastée par la pollution. La Mar Menor, située dans la communauté autonome de Murcie, en Espagne, est la plus grande lagune d’eau salée d’Europe. Jadis trésor de biodiversité, elle est désormais étouffée par les dysfonctionnements cumulés du tourisme, de l’agriculture et des industries minières. Nous commençons à reconnaître une valeur intrinsèque à la nature, mais nous aurons encore beaucoup trop détruit avant de devenir raisonnable.

Marie-Angèle Hermitte et l’avocate Marine Yzquierdo : Le Parlement espagnol avait voté le 30 septembre 2022, une loi reconnaissant à Mar Menor une personnalité juridique pour défendre ses droits à exister et à évoluer selon une « loi écologique » qui lui permette de se maintenir face aux pressions anthropiques. La loi prévoit la création d’un « tutorat » composé de trois organes : un comité des représentants (administrations publiques et citoyens des municipalités côtières) ; un comité de suivi assuré par les gardiens de la lagune ayant déjà défendu l’écosystème ; et un comité scientifique. En outre, toute personne physique ou morale pourra intenter une action et parler au nom de la lagune pour défendre ses droits devant un tribunal compétent. Mais, aussitôt votée, la loi fut déférée devant le Tribunal constitutionnel par 52 députés du parti d’extrême droite Vox. Ils soutenaient qu’en accordant la personnalité juridique à une entité naturelle, la loi avait assimilé une lagune à l’être humain, lui conférant une dignité que la Constitution espagnole, d’inspiration anthropocentrique, réserve aux humains. Selon Vox, seul l’être humain pourrait avoir liberté, dignité, conscience et responsabilité. Le Tribunal constitutionnel a intégralement rejeté ce recours. Le jugement affirme que le bien-être des personnes humaines dépend du bien-être des écosystèmes qui « soutiennent la vie ». Il consacre donc une obligation de solidarité intergénérationnelle, qui implique de conserver et d’améliorer l’environnement naturel afin que les générations futures puissent jouir de leurs droits fondamentaux dans des conditions équivalentes à celles que nous connaissons aujourd’hui. Il identifie « deux grandes logiques » : celle issue de la Constitution de l’Equateur, qui attribue des droits à la nature, rejointe par la Bolivie ou la Nouvelle-Zélande, et celle des grandes décisions climatiques. Dans ce contexte, le Tribunal constitutionnel voit dans la loi de la communauté de Murcie le premier acte « euro-méditerranéen » du modèle qui attribue la personnalité juridique à des entités naturelles.

C’est la consécration du passage « du paradigme de protection de l’anthropocentrisme le plus traditionnel à un écocentrisme modéré ». Pour le Tribunal constitutionnel cette personnalité juridique, donnée à la nature renforce la dignité humaine, valeur juridique fondamentale. En effet, une vie digne n’est possible que dans des milieux naturels fonctionnels, l’humanité étant en symbiose avec un environnement qu’elle peut transformer, mais qu’elle ne doit pas détruire si elle veut survivre.

Le point de vue des écologistes

On pourra noter la constance de l’extrême droite à systématiquement soutenir toute activité porteuse de destruction et de mort. Continuons à scier la branche sur laquelle nous sommes assis, la chute sera très lourde. Trop d’humains nuisent à la sainte nature. Notons aussi que l‘Espagne gaspille les ressources hydriques pour une agro-industrie massivement polluante, totalise environ 100 000 ha de cultures sous serre et bétonne la totalité de son littoral. Il n’y a pas que la lagune de Mar Menor à protéger.

Mais l’évolution législative va dans le bon sens, il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. On reconnaît une personnalité juridique à certains éléments de la nature. A la fin des années 1970, Arne Naess avait formulé avec George Sessions une offre de « plate-forme de l’écologie profonde » en huit points dont voici les trois premiers que tout Terrien devrait connaître par cœur :

1) le bien-être et l’épanouissement de la vie humaine et non-humaine sur Terre ont une valeur intrinsèque (en eux-mêmes). Ces valeurs sont indépendantes de l’utilité que peut représenter le monde non-humain pour nos intérêts humains.

2) la richesse et la diversité des formes de vie contribuent à l’accomplissement de ces valeurs et sont également des valeurs en elles-mêmes.

3) sauf pour la satisfaction de leurs besoins vitaux, les hommes n’ont pas le droit de réduire cette richesse et cette diversité.

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Les droits de la nature, à ne pas oublier

extraits : Des fleuves, des montagnes, des forêts se voient progressivement reconnaître comme des personnes juridiques, quand ce n’est pas la nature dans son ensemble – la Pachamama (la Terre Mère) – qui est promue sujet de droit. Cette mutation se heurte toutefois à de fortes oppositions. Si la confrontation semble à ce point radicale, c’est sans doute qu’au-delà de la querelle juridique, les droits de la nature portent en germe une transformation profonde de la pensée, une révolution copernicienne qui bouscule la vision anthropocentrique du monde et ouvre de nouveaux champs de réflexion sur les mutuelles dépendances entre humains et non-humains. C’est aux Etats-Unis que le juriste Christopher Stone élabore, en 1972, la première théorie juridique des droits de la nature : Les arbres doivent-ils pouvoir plaider ? Les arbres dont il est question sont de vénérables séquoias géants multimillénaires de la Mineral King Valley en Californie….

Débat feutré entre l’anthropocentrisme et le biocentrisme

extraits : La très grande majorité des personnes ont une  conception de la nature anthropocentrée. Un écolo véritable pensent que c’est une mauvaise base de départ. Mais nous n’avons pas à jeter l’invective, il faut seulement privilégier le raisonnement. En effet les écologistes n’ont pas d’adversaire puisque toutes les personnes sont potentiellement des écologistes. Nous n’avons donc que des personnes à convaincre. Bien souvent d’ailleurs la « confrontation » porte simplement sur une différence de définition des concepts. Exemple de débat….

anthropocentrisme, bio- ou écocentrisme, que choisir ?

extraits : Un insecte possède un cerveau, plus petit que celui d’un humain sans doute, mais un cerveau quand même. L’escargot est également doté d’un ganglion cérébral, et d’un cœur avec une seule oreillette et un seul ventricule, mais un cœur tout de même. Le schéma d’organisation du vivant est assez similaire d’un bout à l’autre de la planète, homo sapiens ne constituant pas une exception ! Pourtant certains croient encore à la spécificité humaine, fabulant que l’Homme est à l’image de dieu et la Terre au centre de l’univers. Ils font preuve d’anthropocentrisme, l’homme (anthrôpos) au centre. Contre ce nombrilisme qui oppose l’homme à la nature, une autre éthique est possible, le biocentrisme : on accorde une valeur intrinsèque à chaque être vivant (bio-), qu’il soit d’ailleurs animal ou végétal. Pour une petite minorité de gens éclairés, il faut aller encore plus loin.….

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Des journalistes qui défendent notre avenir

Livres publiés par des membres des JNE (Association des Journalistes-Écrivains pour la Nature et l’Écologie)

La longue route – Seul entre mers et ciels – Bernard Moitessier – Éditions Paulsen >> lire
● Les Êtres de la vigne – Enquête dans les mondes de la biodynamie – Jean Foyer – Éditions Wildproject >> lire
● Pourquoi l’écologie perd toujours – Clément Sénéchal – Éditions du Seuil >> lire
● Agrophilosophie – Réconcilier nature et culture – Gaspard Koenig – Éditions de l’Observatoire >> lire
● La grande migration des plantes et des humains – Émilie Stoll et Romain Simenel – Éditions Delachaux et Niestlé >> lire

  Actualités

Association Nothing2Hide : le bouclier anti-censure
par MH Léon >> lire
● Questionner les causes environnementales du cancer du sein : entretien avec André Cicolella
propos recueillis par Mireille Peyronnet >> lire
● Les JNE à la découverte de la vie secrète des corneilles de Paris
par Olivier Nouaillas >> lire
● Energies renouvelables et qualité de la vie : deux préoccupations écologiques majeures en Algérie
par M’hamed Rebah >> lire
● Le lynx en France : une situation très mitigée
par Jean-Claude Génot >> lire

JNE (Association des Journalistes-Écrivains pour la Nature et l’Écologie)
SCM Atelier 128, 128 rue Vieille du Temple 75003 Paris
Tél.: 07 83 19 08 35
www.JNE-asso.org

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Hier le Covid-19, demain le H5N1…

Nous allons célébrer les 5 ans de l’apparition de la pandémie mondiale dont les premières manifestations ont eu lieu en janvier 2020. Nous avions sur notre blog biosphere annoncé cette probabilité depuis 20 ans. Aujourd’hui la gestion américaine de la crise du virus H5N1 met à nouveau le monde entier en danger.

Stéphane Foucart : Le virus H5N1 circule intensément dans les élevages bovins américains, il est donc un bon candidat pour être le fauteur de la prochaine pandémie. La grande taille des exploitations et la faible diversité génétique des animaux font office de chambre d’amplification ; la charge virale dans l’environnement augmente, l’infectivité et la pathogénicité des virus aussi ; la faune sauvage se réinfecte au contact d’animaux domestiques ; ses déplacements contribuent à distribuer le pathogène sur tous les continents. Depuis mars 2024, l’émergence dans plusieurs Etats américains du clade 2.3.4.4b du virus grippal aviaire hautement pathogène H5N1 chez des mammifères non carnivores constitue un changement épidémiologique. Au moment où cette chronique était bouclée, les autorités américaines affichaient 150 élevages supplémentaires touchés en Californie et un total de 845 troupeaux infectés, dans seize Etats. Des travailleurs de ces exploitations sont également tombés malade sans, pour l’instant aucune transmission interhumaine. Mais plus le virus circule, plus la probabilité augmente qu’il s’humanise et le nombre de mutations nécessaires pour que cet événement survienne est faible.

Depuis près d’un an, l’administration Biden est au centre de nombreuses critiques pour n’avoir pas pris la mesure de la menace. Surveillance défaillante de l’industrie laitière,etc. L’actuel ministre de l’agriculture, Tom Vilsack, était le patron du lobby laitier américain avant sa prise de fonctions. C’est un scénario de film d’horreur qui s’écrit sous nos yeux….

Nos articles il y 20 ans sur notre blog biosphere

31 mars 2005 la peur a changé de camp

La Grèce a commandé 500 000 antiviraux contre la grippe aviaire qui sévit déjà en Asie, la fièvre mortelle de Marburg prend des proportions inquiétantes en Angola et fait trembler le reste de l’Afrique. La Biosphère est satisfaite, les microbes et les virus commencent à se révolter contre l’élevage en batterie des animaux et des pauvres : il y a des révoltes qui devraient faire réfléchir un peu au delà de la compassion réservée à quelques évènements épisodiques et insignifiants comme l’histoire de ces deux malheureux surfeurs qui ont bien failli mourir lors d’une secousse tectonique !

25 avril 2005 Marburg ou H2N2 ?

L’épidémie de fièvre hémorragique aiguë due au virus de Marburg a tué récemment 239 personnes sur les 266 Angolais contaminés, soit 9 sur 10 ; il est donc redoutable. Un échantillon du virus de la grippe de 1957, le H2N2 qui a fait cinq millions de morts à l’époque, a été récemment envoyé à 3 747 labos de 18 pays différents ; erreur humaine vite réparée par une destruction dès réception. Mais de tels évènements redonnent espoir à la Biosphère : un jour ou l’autre, un virus très contagieux s’échappera bien de l’Angola ou des éprouvettes des bio-analystes pour éliminer un peu (beaucoup, abondamment…) du surplus de la démographie humaine…

6 septembre 2005 Le virus H5N1

Les virus de la grippe aviaire existent sans doute depuis longtemps. Mais H5N1 a gardé des caractéristiques moléculaires stables et il est désormais omniprésent au Vietnam, en Thaïlande, en Indonésie ; il a même gagné la Russie par l’intermédiaire des oiseaux migrateurs sauvages. Selon les estimations de l’OMS, on en est aujourd’hui à 150 millions d’oiseaux domestiques abattus dans le monde pour combattre cette épizootie. Depuis 1997 et l’épidémie de Hongkong, on a mpour la première fois observé que l’une des variantes avait acquis la propriété de pouvoir passer chez les humains. En 2003 les Pays-Bas ont connu en 2003 une épizootie de la variante h7N7 entraînant 89 cas de contamination humaine dont un mortel. Ces événements font penser à ce bon docteur qui, au début des années 1950, a transmis volontairement aux lapins une épizootie, la myxomatose, pour les détruire. Des centaines de millions de lapins de garenne moururent dans toute l’Europe, mais finalement le docteur gagna le procès intenté contre lui : c’est le lapin qui fut déclaré « animal nuisible » puisqu’il fut jugé par le tribunal l’un des plus grands ennemis des récoltes. Mais n’est-ce pas l’espèce humaine qui est nuisible pour la Biosphère ?

26 octobre 2005 Le mythe de la biotechnique

extraits : Les systèmes biologiques possèdent trois caractéristiques, l’irréversibilité, la complexité et la capacité d’évoluer. Chaque espèce est donc le produit d’une histoire unique qui n’est pas reproductible et chaque fois qu’une espèce s’éteint, la planète perd définitivement une de ses composantes. De plus la complexité des interactions à l’intérieur des système biologiques (écosystèmes) est telle que ses effets sont imprévisibles, à plus forte raison si on modifie un de ses éléments. Enfin les bactéries peuvent résister aux antibiotiques et les moustiques aux insecticides, sans préjuger de l’apparition de nouveaux virus : demain peut-être une pandémie humaine de la grippe aviaire. Dans ce cadre, le modèle positiviste d’une science et d’une technique toutes puissantes qui permettraient d’acquérir une connaissance et un contrôle absolu sur la Nature n’est qu’un dangereux mirage. Par conséquent les humains doivent apprendre à se reconnaître comme simple élément de la Biosphère plutôt que comme prédateur dominant.

2 décembre 2005 Mourir en masse de la grippe, une solution

Toute évocation de la grippe aviaire suscite un mouvement de panique : avant-hier c’était au Pays-Bas (en 2003) où 25 millions de volailles avaient succombé ou avaient du être abattu par mesure préventive, hier c’était la Thaïlande ou La Turquie, demain peut-être ce sera les Etats-Unis. Le pays le plus riche du monde ne disposait pourtant en octobre de doses de traitement que pour 2 % de la population seulement. Produire un vaccin n’est en effet pas assez rentable pour les laboratoires pharmaceutiques, ça n’intéresse pas les actionnaires. De plus les juges américains accordent trop d’indemnités aux victimes en cas de problème, cela n’encourage pas les décisions. De fait le système capitaliste gère les affaires de n’importe quel ordre grâce à des procédures monétaires, ce qui est carrément insuffisant : de toute façon l’efficacité de ce vaccin n’est pas assurée si la grippe aviaire arrivait à se transmettre entre humains. Une épidémie en Amérique pourrait causer de 100 mille à 2 millions de morts, les hôpitaux seraient débordés et des émeutes éclateraient un peu partout. Pas de panique, on utilisera la force en isolant les porteurs de virus et c’est l’armée qui rétablira l’ordre, comme d’habitude.

Nos articles les plus récents

30 avril 2009, ils préfèrent le H1N1

extraits : En 2006, le directeur de l’OMS pour l’Europe Marc Danzon, en était sûr : « Aucun expert n’a laissé espéré que la pandémie aviaire n’arrivera pas un jour. L’incertitude porte sur le degré de sévérité qu’elle revêtira. Dans les dix ans à venir, il y aura une pandémie due à un virus qui se sera échappé du règne animal. » Mais qui est responsable ? Les oiseaux sauvages ont été accusés d’être la source du H5N1 aviaire. En fait le responsable était l’élevage des volailles en batterie. Maintenant surgit un H1N1 porcin. Le risque pandémique lié au H1N1 actuel est lié comme celui du virus aviaire de la trop grande concentration des cochons en batterie. Concentration des poules, concentration des porcs, concentration des hommes, camps de concentration. Pourquoi avoir refusé de voir cette continuité ?….

10 novembre 2011, contagion virale, un risque élevé pour l’humanité

extraits : Un universitaire d’Atlanta a listé les facteurs favorisant les risques : augmentation des transports autour de la planète, l’urbanisation croissante, réchauffement climatique (migrations des moustiques…), vieillissement de la population, concentrations dans les élevages en batterie. Marc Danzon, directeur de l’OMS (organisation mondiale de la santé) pour l’Europe en est sûr : « Aucun expert n’a laissé espéré que la pandémie aviaire n’arrivera pas un jour. L’incertitude porte sur le degré de sévérité qu’elle revêtira. Dans les dix ans à venir, il y aura une pandémie due à un virus qui se sera échappé du règne animal. » Au cours des trois dernières décennies, 35 nouvelles maladies ont été recensées, dont 26 virales. …

13 mars 2014, Le virus qui éradiquera le surplus de population humaine

extraits : Le sens des limites n’existent pas parmi les scientifiques impliqués dans l’atome ou dans la biotechnologie. C’est pourtant deux domaines où il ne faudrait pas faire ce que nous savons faire. L’exemple des virus mutants pourrait faire cas d’école. Voici en résumé ce qu’en dit LE MONDE : Une série d’expériences visent à rendre contagieux des virus grippaux mortels. Les deux pathogènes soumis à expérience, le H5N1 et le H7N9, sont des virus extraordinairement meurtriers. Les malades, après une brutale poussée de fièvre, développent généralement une pneumonie, puis une grave détresse respiratoire à l’issue souvent fatale…

21 janvier 2020 Pandémies mortelles, SRAS, H5N1, H7N9

extraits : Contagion, le film de Steven Soderbergh, cartographie la propagation mondiale d’un virus qui tue rapidement ses victimes*. Très réaliste, trop ! En juin 1918, 70 % de la population madrilène fut contaminée en l’espace de trois jours par la grippe espagnole. De 1918 à 1919, ce virus de type H1N1 a fait mondialement entre 30 millions et 100 millions de morts. Comme si la contamination virale naturelle ne suffisait pas, James Howard Kunstler envisage que des régimes submergés par les pressions démographiques utilisent des virus « fabriqués »  contre les populations (après avoir bien sûr vacciné une élite présélectionnée !). C’est tout-à-fait dans l’ordre des possibles (…) La réalité dépasse la fiction. La Chine vient d’annoncer le 20 janvier un troisième mort et près de 140 nouveaux cas du mystérieux virus, analogue au SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère ou pneumonie). A Wuhan, 11 millions d’habitant, 136 nouveaux cas ont été répertoriés durant le week-end….

27 janvier 2020 Tout savoir sur le coronavirus 2019-nCoV

extraits : Depuis un mois, le coronavirus apparu à Wuhan en Chine a contaminé près de 1 300 personnes, 237 sont dans un état critique. Parce qu’il est transmissible par simple contact entre humains, il inquiète les autorités du monde entier. Les coronavirus forment un groupe de virus dont les premiers représentants ont été identifiés au milieu des années 1960. Leur nom provient des prolongements en forme de couronne situés à leur surface. Ils provoquent des infections respiratoires. Selon le type de virus, ces infections sont d’une gravité très variable puisqu’elles vont du simple rhume à des syndromes provoquant une détresse respiratoire et la mort….

14 août 2024 Épidémies, la fatalité du grand nombre

extraits : L’élevage en batterie des humains et des animaux ne présage rien de bon, la concentration accentue les risques de contamination. La pandémie humaine s’est propagée à la planète entière, il en est de même de la peste porcine. Et les végétaux ne sont pas à l’abri d’une infection virale.  À population nombreuse, consommation de masse, production de masse dans des conditions désastreuses, risque croissant d’épidémie. Le risque de contamination entre animaux humains et non-humains se double du risque alimentaire au niveau végétal. La fin des épidémies expliquait pour une part l’explosion démographique, mais la surpopulation implique des risques croissants d’épidémies. C’est ce qu’on appelle une causalité circulaire….

25 mars 2020 Covid-19, évitons la guerre bactériologique

extraits : En 1972, Moscou ratifie le traité d’interdiction des armes biologiques, en 1973, l’URSS crée le laboratoire Biopreparat. Sa mission principale était de concevoir et de produire des armes à partir des virus, des toxines et des bactéries les plus dangereux que nous connaissions. Le gouvernement soviétique décida au contraire que les meilleurs agents pathogènes étaient ceux auxquels on ne connaissait aucun remède. (…) « A la mi-avril 1988, je reçus un coup de fil. Ustinov qui était à la tête d’une équipe de recherche sur le virus hémorragique de Marburg, s’est injecté par mégarde le virus Marburg dans le pouce… Le quinzième jour, les petites ecchymoses qui étaient apparues assez rapidement sur tout son corps avaient viré au bleu foncé, et la peau d’Ustinov était aussi fine que du papier parcheminé. Le sang qui s’accumulait sous la peau commençait à suinter. Il lui coulait par le nez, la bouche, les organes génitaux (…) Cette variante fut appelée « U » !….

Hier le Covid-19, demain le H5N1… Lire la suite »

IPBES, un rapport qui occulte la démographie

rapport de l’IPBES : Le texte publié mercredi 18 décembre par la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), l’équivalent du GIEC pour la biodiversité, a identifié les trois principales causes sous-jacentes qui sapent les efforts actuels en faveur de la biodiversité :

– D’abord, la déconnexion envers la nature et le fait que les humains la considèrent comme un objet à dominer et à exploiter.

– Ensuite, la concentration du pouvoir et de la richesse, qui fait que les activités et les intérêts d’un petit nombre ont des impacts disproportionnés sur l’environnement.

– Enfin, la priorité donnée aux gains individuels et matériels à court terme qui met l’accent sur les intérêts et les désirs immédiats.

On propose des stratégies complémentaires :

– conserver et restaurer des lieux ayant une valeur pour les individus et pour la nature ;

– impulser des changements systématiques et intégrer la biodiversité dans les secteurs les plus nocifs pour la nature (énergies fossiles, agriculture, pêche, développement urbain…) ;

– transformer les systèmes économiques, par exemple en éliminant les subventions néfastes à l’environnement ;

– réformer les systèmes de gouvernance pour qu’ils soient « inclusifs, responsables et adaptatifs » ; et enfin faire évoluer les points de vue et les valeurs pour reconnaître l’interconnexion entre les individus et la nature, notamment par le biais de l’éducation.

Le point des vue des écologistes écocentrés

La cause essentielle, c’est le fait que plus de 8 milliards d’êtres humains situés en haut de la chaîne alimentaire ne peuvent qu’empiéter sur l’espace vital dévolu à toutes les espèces, donc nuit fortement à la biodiversité. Par exemple la faune sauvage presque complètement disparue pour laisser la place à nos animaux d’élevage. La solution incontournable est donc simple, programmer la sobriété démographique (par exemple un seul enfant par femme). Mais cela ne semble pas effleurer les membres de l’IPBES…

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6 septembre 2021, UICN, IPBES, les mots-maux de la biodiversité

extraits : En 2019, le premier rapport de la Plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) alertait sur le risque de disparition à brève échéance d’un million d’espèces animales et végétales »….J’aime le vivant, je parcours des forêts de temps en temps, mais 70 % de la population vit dans un immeuble, pas de jardin et des terrains vagues. On me dit,« L’école doit jouer un rôle fondamental, il faut apprendre les pieds dans l’herbe mouillée ». C’est beau ça donne envie mais objectivement, à l’échelle française, il y a déjà 12 000 000 d’élèves. Comment on fait ?

12 juin 2021, GIEC et IPBES sont dans un bateau…

extraits : Sur ce blog biosphere, nous montrons régulièrement que nous ne faisons politiquement et économiquement rien d’efficace pour limiter les dégâts multiples et profonds que nous infligeons à la planète, le bateau va couler. Mais vous, pour sauver le climat, jusqu’où seriez-vous prêt à aller ? Pour sauver la biodiversité, que faites-vous ? Face à la catastrophe annoncée, nous pouvons toujours individuellement pratiquer la simplicité volontaire et en devenant Colibri, associativement en adhérant à Greenpeace, France Nature Environnement, Démographie Responsable, Casseurs de pub… la liste est longue, heureusement car c’est le seul espoir, faire ensemble ou chacun dans son coin une insurrection active.

En savoir encore plus

22 mai 2021, Biodiversité, l’illusion des aires protégées

16 janvier 2020, Biodiversité, CDB, COP15 et IPBES… en vain

2 mai 2019, L’IPBES, l’équivalent pour la biodiversité du GIEC

25 mars 2018, L’homme disparaîtra, bon débarras ! L’IPBES le dit…

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Gouvernement Bayrou : nos 13 conseils de Noël

François Bayrou est sur le point de nommer un nouveau gouvernement. Les 13 conseils de France Nature Environnement aux nouveaux ministres pour rendre leur passage au gouvernement aussi utile que possible.

Conseil numéro 1 : Au moment où le cyclone Chido à Mayotte nous rappelle cruellement l’urgence de la situation, nous demandons au Gouvernement de financer son plan national d’adaptation au changement climatique, pour en faire autre chose qu’un tigre de papier.

Conseil numéro 2 : Trouver l’argent là où il est. Les dépenses néfastes pour le climat et la biodiversité, c’était 10,8 milliards d’euros dans le budget de l’Etat 2022. Soit près de 11 milliards pour financer la transition écologique.

Conseil numéro 3 : Donner aux acteurs de terrain indispensables, les associations et les collectivités territoriales, les moyens d’accompagner la transition écologique dans les territoires.

Conseil numéro 4 : Mettre au panier la proposition de loi des sénateurs Duplomp et Menonville promouvant une agriculture chimique et industrielle et revoir le projet de loi d’orientation agricole, pour une politique agricole qui assure des revenus aux producteurs, fournisse une alimentation saine et protège les écosystèmes dans le temps.

Conseil numéro 5 : L’exécutif envisage une régularisation du barrage de Caussade, construit illégalement par des responsables agricoles multi-condamnées pénalement par la justice. Notre conseil : protéger l’Etat de droit, éviter de plier devant les délinquants environnementaux, faire démanteler l’ouvrage et restaurer les milieux.

Conseil numéro 6 : 10 ans après la mort de Rémi Fraisse, un jeune bénévole luttant contre la destruction de la zone humide de Sivens, un nouveau projet de barrage, au même endroit refait surface. Notre conseil : ne pas refaire les mêmes erreurs, et soutenir les projets portés consensuellement par les acteurs du territoire.

Conseil numéro 7 : Ne pas laisser les bulldozers aller plus vite que la justice, et stopper les travaux destructeurs de l’autoroute A69 en attendant que la justice décide de la légalité, très douteuse, de ce projet

Conseil numéro 8 : mettre à la poubelle définitivement le projet de la déviation de Beynac, et faire enfin appliquer l’injonction de remise en état décidée par la justice en 2019.

Conseil numéro 9 : Poursuivre en l’approfondissant la démarche de planification, avec tous les acteurs autour de la table pour mettre en œuvre les feuilles de route régionales bientôt à paraître.

Conseil numéro 10 : Revoir les documents de planification en matière d’énergie et de climat en mettant toutes les options sur la table, y compris le scénario 100% énergies renouvelables, et en misant sur la sobriété, seul moyen de lutter contre la hausse des factures d’énergie et d’assurer notre souveraineté énergétique.

Conseil numéro 11 : Tenir bon pour préserver nos espaces naturels et agricoles de l’urbanisation, en accompagnant les maires vers le zéro artificialisation nette plutôt qu’en renonçant à cet objectif de long terme.

Conseil numéro 12 : Amender le projet de loi de simplification de la vie des entreprises qui devrait arriver rapidement à l’ordre du jour de l’Assemblée Nationale, en enlevant l’article qui supprime l’obligation de résultat pour les mesures de compensation lorsqu’un projet détruit des espèces ou des milieux naturels.

Conseil numéro 13 : Retirer le projet de décret supprimant l’obligation d’un débat public sur les projets industriels mis en consultation juste avant la démission du Gouvernement Barnier. Près d’un millier de personnes ont déjà répondu à cette consultation, majoritairement pour refuser cette régression qui les prive de leur droit de donner leur avis sur les projets qui les impacteront.

Pour Antoine Gatet, président de France Nature Environnement : «  Le futur gouvernement, issu de cette crise démocratique qui n’en finit pas, n’aura sans doute pas la capacité politique de porter les réponses à la hauteur de la triple crise écologique en cours. Il doit pourtant d’urgence modifier le cap pris par les derniers gouvernements, afin de remettre l’impératif environnemental au cœur de ses décisions, et en finir avec les dérégulations des politiques environnementales et les régressions démocratiques. »

COMMUNIQUÉ DE PRESSE FNE (18 Décembre 2024)

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François Bayrou n’aime pas les malthusiens

Ministre de l’éducation nationale entre 1993 et 1997, éphémère garde des sceaux en 2017, figure du centrisme… François Bayrou, né en 1951, conseiller de personnalités politiques à partir de 1979, député en 1986… n’a que très peu évoqué la question écologique tout au long de sa longue carrière. Pire, nous avons maintenant un premier ministre profondément anti-malthusien.

Un jour, Corinne Lepage lui parlait des « limites planétaires », une notion cruciale. « Je n’aime pas les malthusiens », rétorque Bayrou. Il est vrai qu’il a 6 enfants et qu’il est grand-père de vingt-et-un petits-enfants. La maîtrise de la fécondité connaît pas. C’est mépriser le raisonnement de Malthus, un peuple ne peut avoir plus d’enfants que ce que les ressources naturelles lui assignent. C’était là de l’écologie avant la lettre, en 1798. Bayrou occulte le fait que la France est aujourd’hui surpeuplée avec 66 millions d’habitants. En 2024, nous ne parlons médiatiquement que des inquiétudes liées à la baise de fécondité dans certains pays alors que nous allons bientôt atteindre 10 milliards d’humains, un chiffre inconcevable pour un prédateur comme nous, en haut de la chaîne alimentaire et qui fait preuve d’une boulimie consumériste insensée.

En savoir plus sur François Bayrou

François Bayrou, grand planificateur en chef (septembre 2020)

extraits : La décision d’Emmanuel Macron de créer un nouveau Commissariat général au Plan et d’en confier la direction à François Bayrou est un spectaculaire non sens. Pas très glorieux cette nomination d’un dinosaure de la politique à un strapontin contemplant le futur. Rappelons que Bayrou est mis en examen, viré du gouvernement français pour cela, et pourtant rattaché directement à l’Elysée pour « réfléchir ». Cette nomination n’est qu’un prétexte pour se mettre Bayrou dans la poche, Macron a besoin des centristes pour finir cahin-caha son septennat.

François Bayrou précise les ambitions de son « pacte démographique » (mai 2021)

extraits : Le haut-commissaire au plan, François Bayrou, plaide dans une note transmise à l’Agence France-Presse (AFP) pour un « pacte national pour la démographie », afin de sauver le modèle social français. Et parmi ses objectifs : « avoir plus d’enfants » mais aussi « accueillir des personnes d’autres pays ». Avec la crise du Covid-19, « l’impensable étant survenu, il ne devient plus impensable. Dès lors, un climat pessimiste pourrait peser sur le désir d’enfant de nos concitoyens » mais « il faut se ressaisir », écrit ainsi le chef du MoDem. « .M. Bayrou dégage « deux voies » pour « assurer notre avenir démographique » : « avoir plus d’enfants ou accueillir des personnes d’autres pays »,« Il faut une politique familiale qui permette aux gens d’avoir le nombre d’enfants qu’ils souhaitent », poursuit l’ancien ministre, rappelant que « la dégradation de la natalité en France a été concomitante des mesures fiscales touchant notamment le quotient familial ».

Justine Guitton-Boussion (décembre 2024)

extraits : Macroniste de la première heure, François Bayrou a été nommé Premier ministre. L’humeur n’est pas à la fête du côté des écologistes, la défense de l’environnement n’est pas sa priorité. Les positions écologistes de ce fils d’agriculteur des Pyrénées-Atlantiques, devenu maire de Pau en 2014, restent très discrètes sur le sujet. Le 12 avril 2002, alors qu’il était candidat pour la première fois à l’élection présidentielle., il proposait seulement la création d’un « grand ministère de la nature et du développement durable pour  éviter les dérives comme la vache folle, lutter contre les pollutions de l’air et de l’eau et sécuriser les sites dangereux ». Un peu léger. En 2007, lors de sa seconde tentative pour devenir président de la République, sa vision des enjeux restait technosolutionniste, continuant à promouvoir « la croissance économique », sans laquelle les « mutations technologiques et les investissements nécessaires » à entreprendre ne seraient pas envisageables. L’avocate écologiste Corinne Lepage avait rejoint le MoDem de François Bayrou en 2007, avant de le quitter trois ans plus tard : « Je ne crois pas que des objectifs écologiques ambitieux soient sa priorité ». Et comme jamais deux sans trois : François Bayrou s’était présenté une nouvelle fois à l’élection présidentielle, en 2012. Il avait alors plaidé pour une « écologie positive ». En 2017, le MoDem est devenu un fidèle allié d Emmanuel Macron et François Bayrou a été nommé ministre de la Justice dès mai 2017.

François Bayrou s’est montré très bienveillant envers Marine Le Pen ces derniers temps. Il lui avait accordé son parrainage de maire lors de l’élection présidentielle de 2022, pour ne pas « exclure les principaux candidats ».

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Démocratie ou dictature en temps de crises ?

La démocratie ? Le pire des systèmes, à l’exclusion de tous les autres. Ou, comme l’exprimait Winston Churchill : “La démocratie est un mauvais système, mais elle est le moins mauvais de tous les systèmes”. Avec la libre confrontation des idées, il s’agit pour les sociétés humaines de sortir des relations de pouvoirs pour les remplacer par des relations de coopération. La dictature va à l’inverse. Il semble que ce système autoritaire est en expansion dans beaucoup de pays, en Argentine par exemple.

En Argentine, présenter le 19 novembre 2023 à la présidentielle le ministre de l’économie Sergio Massa était une provocation dans un pays où l’inflation était de 140 % et l’économie à l’arrêt. Les Argentins ont répondu : puisque vous nous présentez un bouffon incapable, nous allons élire un vrai clown ! Ils ont voté Javier Milei à 55,7 % des voix pour une distraction démagogique qui ne fera qu’amplifier les difficultés. Les éructations de ce type sont effarantes, la démocratie accouche d’un monstre. Javier Milei est le chantre d’un libéralisme radical et caricatural, qui compare la monnaie nationale à un « excrément », prône la suppression de la banque centrale, le remplacement du peso par le dollar et veut diminuer drastiquement la dépense publique grâce à un « plan tronçonneuse ». « Vive la liberté, bordel » est son slogan préféré. Voici quelques analyses :

Flora Genoux : « Il ne suffit pas de bien gérer, il faut mener une bataille culturelle pour faire en sorte que les gauchistes ne débarquent pas dans tous les sens », a intimé le président argentin, Javier Milei. Une lutte sur le plan des idées contre toutes les formes de progressisme. Elle vise les droits des femmes, l’écologie, les politiques de mémoire liées à la dictature, les droits sociaux. Autant de politiques associées au « socialisme », un mot brandi comme un épouvantail. Javier Milei est opposé à l’interruption volontaire de grossesse, pourtant légalisée en 2020. Sous l’impulsion de ce président climatosceptique, le ministère de l’environnement a été supprimé. Le gouvernement a fermé l’Institut national contre la discrimination, la xénophobie et le racisme Son pays est le seul à avoir voté contre une résolution défendant le droit des populations autochtones, le 11 novembre, à l’Organisation des Nations unies. Le président argentin s’inscrit dans un courant qui rassemble l’ancien chef d’Etat brésilien Jair Bolsonaro et Donald Trump

Angeline Montoya : La violence verbale continue d’être la marque de fabrique du président argentin Javier Milei. L’ancien ministre de la santé Gines Gonzalez Garcia, le lendemain même de sa mort, est traité de « méga fils de pute ». Ses adversaires ? Des « gauchistes de merde », des « orques ». Le Congrès ? « Un nid de rats immondes ». Les insultes homophobes ne manquent pas non plus. Le chef de l’Etat utilise presque sept fois par jour des insultes prises dans une liste de trente-deux telles que « gauchistes », « corrompus », « dégénérés », « voleurs », « malades »…  Les journalistes sont une de ses cibles préférées, on est avec lui ou contre lui. L’Observatoire de la liberté d’expression du Forum de journalisme argentin a recensé 167 attaques contre la liberté d’expression depuis le 1er janvier 2024, dont 29 % provenant du président Milei. Les attaques sont particulièrement brutales contre les journalistes femmes : « J’ai eu droit à onze tweets en un seul jour de la part du président », précise la journaliste Maria O’Donnell. Cette violence est démultipliée sur les réseaux sociaux. C’est là que Javier Milei – il compte 3,6 millions d’abonnés sur X, 5,8 millions sur Instagram – s’est fait connaître, grâce à ses attaques, ses insultes et ses punchlines reprises ad nauseam sur de courtes vidéos alimentant les algorithmes des plateformes. Une véritable « milice numérique ». L’équipe de communication du gouvernement externalise les tâches les plus sordides, dénonciation, harcèlement, persécution, en d’autres termes violence numérique.

Quelques commentaires

– Tout ceci n’est qu’une préparation à un état fasciste !

– N’oublions pas que la parole violente précède toujours l’action violente. 

– Quand l’électorat populaire courre à sa propre perte,

comme les chevaux courraient vers le sommet de la roche de Solutré.

– L’élire c’est jouir par procuration, c‘est le pouvoir cracher à la gueule des élites.

– L’anonymat des réseaux sociaux déchaîne les passions honteuses.

– La stratégie de l’insulte vise ici à remplacer la réflexion.

– Le côté réjouissant, c’est que les dictatures sont mortelles.

– La vie démocratique implique que l’on accepte le débat sans invective.

– Si on communique de l’amour l‘amour se répand…

si on communique du négatif, mal et malheurs prospèrent.

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Démocratie ou dictature, les tendances actuelles

extraits : Aujourd’hui, nous constatons que les principaux éléments qui, dans l’histoire, caractérisent une séquence précédant un basculement autoritaire sont en place : perte de repères, brutalisation, contestation des institutions et des élites, crispations identitaires, manipulation du langage, etc. L’extrémisme identitaire (religieux, nationaliste ou ethnique) durcit une opposition entre « eux » et « nous » potentiellement explosive et contagieuse. Personne ne maîtrise plus vraiment de tels engrenages enclenchés ou nourris par des apprentis sorciers croyant pouvoir instrumentaliser des passions qui finissent souvent par les dévorer eux-mêmes….

Léviathan climatique, dictature supranationale

extraits : Le livre de Geoff Mann et Joel Wainwright, Climate Leviathan s’intéresse aux différents types de scénarios politiques susceptibles d’émerger en réponse aux crises écologiques. C’est Thomas Hobbes, comme le titre le suggère lui-même, qui se trouve au cœur du livre – le Léviathan. Hobbes observait une nation déchirée par la guerre civile anglaise et estima qu’il valait mieux renoncer à sa liberté sous l’autorité d’un souverain tout puissant plutôt que de vivre dans une tel contexte de brutalités. Les perturbations écologiques actuelles vont créer les conditions permettant à une nouvelle autorité souveraine de « prendre le commandement, déclarer l’état d’urgence, et mettre la Terre en ordre, tout cela au nom de la sauvegarde de la vie » – et cette fois-ci à l’échelle planétaire, et non plus nationale. En appelant à des accords lors des COPs de chaque année, nombreux sont les militants du climat à avoir légitimé le Léviathan climatique au lieu de le contester…..

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« Démographie Responsable » défend notre avenir

Une association qui ne demande pas explicitement nos sous,

mais qui a besoin d’adhérent(e)s

https://www.demographie-responsable.fr/

Bonjour à tous,

Quelques nouvelles de fin d’année :

 Madagascar, parrainage contraception

Je laisse la parole à Denis Garnier, président de Démographie Responsable :

« La campagne destinée à favoriser le recours au planning familial que nous avions choisi de mener au nord de l’île en partenariat avec lmaternité MSI d’Antsiranana (Diégo-Suares) s’est donc déroulée pendant tout le mois de novembre. Rappelons que nous avions décidé d’affecter notre budget 2024 à la gratuité :

– de la visite médicale préalable

– et à celle du moyen contraceptif de longue durée choisi, implant ou stérilet, en abandonnant donc l’idée d’incitation financière complémentaire préalablement imaginée et ce afin de concerner beaucoup plus de femmes.

En début de mois, la campagne a été précédée d’une communication radiophonique sur une radio locale proposant donc la gratuité du planning chez MSI pour novembre 2024. Les résultats sont extrêmement positifs puisque 245 femmes ont pu en bénéficier (implants 70% et stérilets 30%), alors que la moyenne mensuelle habituelle est de l‘ordre de la cinquantaine.

Le coût pour notre association s’est monté à 1.350 € (soit 5,5 € par personne). Vous verrez en PJ un graphique indiquant le nombre de femmes par tranche d’âge, où l’on remarquera (entre autres) le fait que 7 jeunes filles de moins de 14 ans ont pu accéder à cette prestation. Nous vous avons aussi mis aussi une photo de l’équipe de la maternité avec tout à droite sa directrice avec laquelle nous avons dialogué plusieurs fois directement via WhatsApp.

Il va sans dire que ce type d’opération sera probablement renouvelé en 2025. Nous aimerions avoir votre avis sur cette opération et nous envisageons donc prochainement un sondage auprès de nos adhérents sur le sujet… »

Conférence intitulée « Nourrir 1O milliards de personnes sans tout détruire ? »

Organisée par Le Monde et le Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) dans l’auditorium du Monde le 25 novembre 2024 à Paris. Notre adhérent J.L Bertaux a posé la question de la surpopulation lors du débat qui a suivi – sujet qui n’avait absolument pas été abordé par les différents intervenants.  La vidéo est en ligne sur You Tube et la question posée par Jean-Loup Bertaux se situe à 1h 24mn 10sec.

Conférence intitulée «  Biodiversité en péril : comment freiner son effondrement ? »

Intervenant, notre adhérent Bernard Bousquet à Marmande (47200). Voici ce qu’en dit B.Bousquet: « La salle était pleine, les participants venaient d’horizons divers non reliés à la nature. J’ai largement utilisé l’argument démographique aussi bien pour l’Europe que pour l’Afrique. Plusieurs livres dont le mien, La sagesse de l’éléphante,  ont pu être vendus. » Vous pouvez voir en PJ, l’article paru dans le journal Le Républicain, à l’occasion de cet évènement.

La conférence que notre porte-parole Didier Barthès devait faire à Alternatiba Vernon  en décembre n’a pas pu avoir lieu car cette association a cessé ses activités.

Projets pour l’année qui vient

– Conférence de Martin Rott « Démographie : enjeux écologiques et théologiques », le 14 mars 2025 . Centre Carrefour de Bethanie 30140 Bagard.

– Nous sommes inscrits à la Foire ECOBIO de Colmar qui aura lieu du 29 mai au 1er juin 2025.

– sortie du dernier livre de notre responsable régional Michel Sourrouille « Surpopulation.  Afghanistan, France, Royaume Uni… aucun pays n’est à l’abri« . Si vous souhaitez vous en procurer un exemplaire, n’hésitez pas à nous le demander.

– Dernière minute : Martin Rott nous informe qu’un groupe d’écologistes danois est en train de créer un association et souhaite devenir membre de l’eurASP. Cet élargissement de l’association européenne serait une bonne nouvelle…Par ailleurs, L’AG annuelle de l’eurASP se tiendra ce dimanche 15 décembre et Martin Rott y représentera notre association

…et nous souhaitons à toutes et tous, de très bonnes fêtes de fin d’année !

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Big History vers le royaume des Ténèbres ?

Nous devrions abandonner l’histoire particulière des groupes ethniques particuliers au profit de la big history, une vision à large échelle qui démarre au moment du big bang et se déroule jusqu’au monde contemporain. C’est l’histoire globale qui seule devrait importer, l’histoire commune des humains et des non-humains, une histoire universelle qui ne se limite pas à l’histoire de la race humaine et de notre ethnie particulière. Il s’agirait d’appréhender le monde comme un tout, depuis l’origine de l’univers, des galaxies et du système solaire  jusqu’aux sociétés agraires et l’anthropisation de notre monde. Mais il ne faut jamais sous-estimer la bêtise humaine, la fin de l’histoire n’est pas écrite même si la chute de la civilisation thermo-industrielle est inscrite dans son croissancisme éradicateur.

Valentine Faure : Dans les années 1980, le courant de l’histoire globale entendait transcender les cadres historiques nationaux ou régionaux pour mieux penser les dynamiques économiques, technologiques et environnementales du monde actuel.

Dans la lignée, Yuval Noah Harari et ses livres appartiennent à un courant appelé Big History (« grande histoire »), sous la bannière duquel on peut ranger l’Américain Jared Diamond, « Effondrement : Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie ». Pour Harari , « si on ne fournit pas aux gens un grand récit du monde, ils auront une autre vue d’ensemble en tête – une mythologie, une histoire religieuse ou des récits nationaux. La seule chose qui puisse remplacer une histoire est une autre histoire. Et si la vôtre est meilleure, les gens l’accepteront. » Que faut-il entendre par « meilleure » ? « D’une part, une histoire plus attachée aux valeurs et aux dernières découvertes de la science ; d’autre part, une histoire répondant au besoin profond des êtres humains de donner un sens à leur vie et au monde. » La Big History s’assigne ainsi un large but : elle promet de combler le vide existentiel laissé par l’érosion en cours des croyances religieuses .

Le point de vue des écologistes historiens

Du long détour par l’histoire vue par Harari, on reste sur notre faim. Par exemple s’il prête à l’Intelligence Artificielle un pouvoir potentiellement apocalyptique, il invite seulement à faire des choix éclairés à partir « d’institutions dotées de puissants mécanismes d’autocorrection ». Lesquels ? C’est qu’il estime que sa mission s’arrête. Aucune vision du futur. Comment penser l’Histoire, quels déterminants la façonnent ? Les religions ont essayé et elles nous ont entraînés dans des guerres de religions. Les Grands conquérants n’ont jamais « réunifié » le monde. Karl Marx y invitait, mais on voit en Ukraine ce que l’URSS est devenue. Les nouveaux réseaux d’information, de l’Antiquité à aujourd’hui, ont privilégié l’ordre plus que la vérité, le pouvoir en place plutôt qu’un gouvernement des sages. Coutumier des sombres prophéties, Harari craint une possible plongée dans un « royaume des ténèbres » où la conscience humaine s’éteindrait.

On peut se rappeler d’un film dans lequel un professeur arrivait à son cours avec un mètre de saucisse, le déroulait, prenait un couteau et à son extrémité coupait quelques infimes millimètres et s’exclamait devant ses élèves : l’histoire de l’humanité a commencé à ce moment- de l’histoire de l’univers. Ça marque les esprits et inscrit l’espèce humaine dans sa temporalité, une chiure de mouche. Le seul espoir qui nous reste, c’est que nous prenions collectivement conscience que nous sommes sur une toute petite planète complètement isolée dans un espace infini. Il n’y a plus de frontières à outrepasser. Nous n’avons alors qu’une solution, gérer les affaires de la planète comme s’il s’agissait de notre propre famille. En clair, devenir tous écologistes…. et démocrates.

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L’histoire humaine, une succession de fantasmes

extraits : Nous n’apprenons rien de notre histoire collective. Pourtant les sociétés avancent, stabilisées par des imaginaires partagés… qui restent des imaginaires ! Donc la question de la fiction à laquelle s’identifier, identité locale, nationale, européenne ou cosmopolite … se pose. Il nous faut bâtir un nouveau récit collectif car une stratégie de changement naît d’un autre imaginaire… à construire. La difficulté actuelle consiste à amener l’idéologie nationaliste, qui bien souvent est née de la guerre et pour la guerre, à transmettre des valeurs de paix et de réconciliation….

Tout est fiction alimentée par l’histoire

extraits : Pour l’humanité, le problème politique majeur n’est pas de savoir comment nourrir des millions de gens, mais plutôt comment faire en sorte de les mettre d’accord. Il nous faudrait un imaginaire partagé. Il n’y a ni ordre naturel fixant le comportement humain, encore moins de révélations d’ordre divin pour régenter nos idées, il n’y a que des fictions qui se font passer pour émanant de la nature ou de la religion. Cet ordre imaginé va se faire passer pour réaliste et incontournable dès qu’il sera partagé par un groupe humain. C’est cette construction mythique qui va assure la cohésion du groupe. Ainsi le code Hammourabi, un texte juridique babylonien daté d’environ 1750 av. J.C., instaure d’une manière qu’on croyait définitive la hiérarchie noble/homme du peuple/esclave….

Le programme idéal d’histoire n’existe pas encore

extraits : Historiquement les profs d’histoire avaient une fonction identitaire, il fallait fabriquer des petits français. L’histoire humaine n’est pas celles des ethnies particulières, même pas celle des hominidés, elle est aussi ce qui récuse toute forme d’ethnocentrisme pour se centrer sur les relations de l’humanité et de la Biosphère. Ce qui importe, ce sont les histoires des déséquilibres que les pratiques agro-industrielles ont entraînés dans le passé comme dans le présent et les perspectives d’avenir souhaitable pour les générations suivantes mais aussi pour les non-humains…..

Écologie : changer d’histoire pour changer l’histoire

extraits : C’est au moyen d’histoires que nous, êtres humains, donnons une forme à nos pensées, nos espoirs et nos craintes. Avant même d’apprendre à lire et à écrire, nous entendons plus de 300 histoires au travers de contes de fée, de fables, de livres d’enfant lus par les parents. Le récit confère à notre vie une dimension de sens qu’ignorent les autres animaux. L’imagination précède l’action et les récits qui en découlent façonnent nos perceptions. Tandis qu’il semblait dans l’ordre des choses à un paysan du XIe siècle que le roi exerce sur lui un pouvoir de droit divin sans jamais lui demander son avis, un agriculteur du XXIe siècle va déverser des tonnes de lisier devant la préfecture s’il considère que le gouvernement ne fait pas ce qu’il devrait faire à son égard…..

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COP16 contre la désertification, le fiasco

Il y a autant de COP que de traités onusiens sur l’environnement. Acronymes de Conference of the Parties, elles en sont les organes de décision. Hasard du calendrier, la COP16 sur la biodiversité, COP29 sur le climat et COP16 de lutte contre la désertification ont eu lieu toutes trois en cette fin d’année 2024. On sépare les problèmes alors que l’efficacité des actions à mettre en place face à ces menaces globales dépend de la prise en compte des interactions. De toute façon, après les échecs sur la biodiversité et sur le climat, la convention des Nations unies réunie à partir du 2 décembre 2024 à Riyad(Arabie saoudite) n’avait aucune chance d’aboutir à quoi que ce soit. On a baissé le rideau avec un jour de retard, le samedi 14 décembre au matin, sans accord contraignant pour lutter contre la sécheresse…

1. Guillaume Delacroix : Les sécheresses menacent l’énergie, l’agriculture, le transport fluvial ou le commerce international, et peuvent « déclencher des effets en cascade, alimentant les inégalités et les conflits, et menaçant la santé publique ».  Aucun pays, quelle que soit sa taille, son PIB ou sa latitude, n’est à l’abri. A l’horizon de 2100, jusqu’à 5 milliards de personnes pourraient vivre dans des zones arides, plus du double par rapport à aujourd’hui. Face à cette « urgence planétaire », le sommet de Riyad est l’occasion pour les Etats de discuter d’une aide financière à apporter pour lutter contre la dégradation des sols : microassurance pour les petits exploitants agricoles, agroforesterie et « régénération », réutilisation des eaux usées, nouvelles technologies.

2. Guillaume Delacroi: L’homme a déjà transformé « plus de 70 % des terres émergées de la planète par rapport à leur état naturel », estime la FAO, avec « de lourdes conséquences sur les systèmes agroalimentaires ». Jusqu’au bout les délégués africains auront bataillé avec les Occidentaux pour obtenir l’adoption d’un protocole international contraignant de résilience à la sécheresse. En vain. Les grands bailleurs de fonds disaient trouver certains pays africains très intéressés par l’argent, mais trop imprécis dans l’expression de leurs besoins réels. En tout, plus de 12 milliards de dollars d’engagements ont été pris à la COP16. Or, en théorie, il faudrait investir « plus de 1 milliard de dollars par jour, entre 2025 et 2030 », pour lutter convenablement contre la désertification et restaurer les terres abîmées, d’après la CNULCD. Cela représente 2 600 milliards de dollars, soit l’équivalent exact des subventions nuisibles à l’environnement accordées chaque année dans le monde. Un texte spécifique a été adopté pour encourager les 196 Etats membres de la CNULCD à « éviter, réduire et inverser la dégradation des terres et des sols agricoles », en mettant en œuvre des solutions « fondées sur la nature ». Si l’objectif de restauration restait hors de portée, 20 % des écosystèmes naturels encore intacts pourraient être convertis en terres agricoles d’ici à 2050, pour répondre à la demande alimentaire croissante.

Le point de vue des écologistes malthusiens

Cette COP16 a échoué sur le financement, comme la COP29 sur le climat. Mais on sait que l’argent ne fera rien contre la désertification si ce n’est entretenir des nouvelles technologies risibles comme ramener à la vie des arbres morts ou utiliser un cocon végétal biodégradable ! Il est aussi étonnant de s’apercevoir que le journaliste Guillaume Delacroix n’aborde pas la question démographique. Or aucun pays, quelle que soit sa taille, son PIB ou sa latitude, n’est à l’abri de la surpopulation. Comme la surpopulation entraîne la désertification, il est absurde de ne considérer que le volet difficultés alimentaires. Il ne faudrait jamais oublier l’analyse de Malthus qui dès 1798 mettait en relation la croissance exubérante de notre population face à une production agricole limitée par la loi des rendements décroissants.

Mais les antimalthusiens diront qu’on va s’adapter, les bédouins vivent bien en plein désert… Certes, mais à la condition qu’ils soient peu nombreux et les oasis fertiles !

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COP climat, biodiversité, désertification !!!

extraits : La COP16 va durer deux semaines et maintenir les projecteurs braqués sur les problèmes étroitement imbriqués les uns aux autres auxquels est confrontée la planète. La désertification concerne tout le monde, car elle englobe l’avancée des déserts, certes, mais aussi la dégradation des sols et leurs pertes de fertilité, posant la question de la ressource en eau et de la sécurité alimentaire. Sur les 197 pays participant à la COP, 169 se sont déclarés affectés à ce jour. Actuellement, environ 2,3 milliards de personnes vivent dans des zones arides, soit 30,9 % de l’humanité….

La COP15 et l’inexorable désertification

extraits : La COP15 contre la désertification s’est achevé le 20 mai 2022 à Abidjan sans résultat probant alors que la moitié de la population mondiale est affectée par le phénomène. Les délégués des 196 États membres de cette convention des Nations unies se sont séparés avec comme seul objectif, se réunir à nouveau l’an prochain. Notez que la Côte d’Ivoire, le pays hôte de la conférence, a perdu en l’espace de soixante ans près de 90 % de son couvert forestier en raison de la culture intensive du cacao, dont elle exporte quasi intégralement les fèves à l’étranger. Déguster sa tablette de chocolat a un prix que le consommateur ne paye pas, la désertification….

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L’assoc anti-pub R.A.P. défend notre avenir

Depuis 32 ans, R.A.P. (résistance à l’agression publicitaire) lutte sans relâche et avec détermination contre le système publicitaire. En 2024, nous avons maintenu le cap avec de nouvelles avancées. Grâce à votre soutien, nous pourrons mieux poursuivre les batailles qui nous attendent en 2025.

Nous œuvrons activement pour en finir avec :

– la publicité lumineuse : nous avons co-organisé plusieurs mobilisations contre ce gaspillage énergétique et nocif, dont une pétition avec le collectif Zéro Watt pour la Pub, qui a récolté plus de 18 000 signatures ;

la publicité climaticide : en octobre, après 2 ans de travail, nous avons publié un rapport, accompagné d’une mobilisation, démontrant comment la publicité du secteur automobile colonise notre imaginaire et perpétue un système de mobilités délétère à tous niveaux ; il demande la fin des publicités pour la voiture individuelle, pour plus de sobriété.

– les sponsors polluants des Jeux Olympiques et Paralympiques (J.O.P.) : à l’aube du lancement des J.O.P., nos activistes se sont mobilisé·es dans plusieurs villes afin de dénoncer leur financement par les sponsors polluants, ainsi que le matraquage publicitaire.

Nous condamnons toujours fermement la publicité sexiste et toutes les autres formes de discrimination qu’elle reproduit. Nous sommes membres du comité d’évaluation de l’expérimentation « Oui Pub » dans les boîtes aux lettres. Nous contribuons à des avancées historiques comme la première condamnation pénale pour une société d’affichage sauvage.

Cette année à Rennes, Nantes, Le Mans, Lille, Lyon… des panneaux de publicités numériques ont été retirés et le nombre de dispositifs publicitaires est réduit. Fait marquant, cette victoire s’est concrétisée à Lyon avec le retrait de 118 écrans dans le métro.

VOTRE DON CHANGE LE SYSTÈME !

En 2025, nous mobiliserons contre la publicité dans les espaces publics, en ligne, oppressive et climaticide, en continuant d’interpeler les élu·es pour changer la loi et le système.

Avec votre aide, nous enquêterons, mènerons des actions de résistance et ferons évoluer la législation et les mentalités pour bâtir, en toute indépendance et à vos côtés, un monde meilleur débarrassé de l’agression publicitaire.

Je fais un don

Vos dons bénéficieront d’une réduction d’impôts de 66 % sur vos revenus 2024 ; ne manquez pas de contribuer avant le 31 décembre 2024 pour recevoir votre reçu fiscal avant votre prochaine déclaration d’impôts.

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RAP, résistance à l’agression publicitaire

La Newsletter de RAP@Toile (Octobre 2024)…..

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En finir avec la « neutralité » scientifique

Cosigné par une dizaine de membres du collectif Scientifiques en rébellion, un livre rappelle que dépolitiser la science conduit à protéger les intérêts dominants.

Claire Legros : A-t-on le droit, lorsqu’on est scientifique, de s’engager dans le débat public ? A cette question devenue cruciale pour un nombre croissant de chercheurs, Sortir des labos pour défendre le vivant (Seuil, 72 pages, 4,90 euros) rédigé par une dizaine de membres du collectif Scientifiques en rébellion apporte une réponse argumentée. L’organisation, qui regroupe quelque 500 chercheurs issus de toutes disciplines, alerte depuis 2020 sur l’urgence à lutter contre le réchauffement climatique et l’effondrement de la biodiversité. Outre des conférences, ses membres assument le choix d’actions de désobéissance civile non violente – blocages de pont ou d’autoroute, perturbations d’assemblées générales d’actionnaires – au risque de poursuites judiciaires. Au cours du XXe siècle, cette question des usages des savoirs s’est posée avec une acuité tragique après l’utilisation de la bombe atomique par les Etats-Unis en 1945. Et, dans les décennies suivantes, nombreux sont les scientifiques à dénoncer les effets de l’amiante, du tabac, des pesticides… Ignorer certains biais dans le champ académique contribue à les renforcer, notamment dans le domaine de l’environnement, rappellent les auteurs. De même, vouloir dépolitiser la science conduit à protéger les intérêts dominants alors que « la recherche a historiquement contribué à diffuser et légitimer une idéologie de croissance illimitée et de domination de la nature ». L’organisation a choisi de restreindre ses prises de position aux seuls arguments validés par le consensus scientifique, se gardant de déclarations issues du registre de l’opinion.

Le point de vue de GenZ : La science EST politique qu’on le veuille ou non. Ancien chercheur avec 40 ans de carrière je l’ai appris de la manière la plus brutale quand les financements publics de mon thème de recherche – l’environnement comme par hasard – ont été rabotés. Depuis la nuit des temps le financement de la recherche est un instrument du pouvoir (exemple emblématique : Le HMS Beagle de Darwin était une expédition colonialiste sous prétexte scientifique). Dans les rares cas où la recherche n’est pas un instrument d’un pouvoir, c’est dans les questions brûlantes de la société du moment qu’elle puise son inspiration. En tant que chercheur, ignorer qu’on est l’instrument d’une politique, publique ou privée selon le guichet où on a frappé, est une hypocrisie trop complaisante. Le militantisme, y-compris le plus extrême, est une logique éclairée et naturelle qui doit être envisagée quand la situation l’exige.

Le point de vue de Grothendieck : Je voudrais préciser la raison pour laquelle au début j’ai interrompu mon activité de recherche : c’était parce que je me rendais compte qu’il y avait des problèmes si urgents à résoudre concernant la crise de la survie que ça me semblait de la folie de gaspiller des forces à faire de la recherche scientifique pure. A partir du moment où des amis et moi avons démarré un groupe qui s’appelle Survivre, pour précisément nous occuper des questions de la survie, à partir de ce moment, du jour au lendemain, l’intérêt pour une recherche scientifique désintéressée s’est complètement évanoui pour moi et je n’ai jamais eu une minute de regrets depuis. Depuis deux ans que j’essaie de comprendre un petit peu le cours que la société est en train de prendre, les possibilités que nous avons pour agir favorablement sur ce cours, en particulier les possibilités que nous avons pour permettre la survie de l’espèce humaine et pour permettre une évolution de la vie qui soit digne d’être vécue, que la survie en vaille la peine, mes connaissances de scientifique ne m’ont pas servi une seule fois.

Pour nous, la civilisation dominante, la civilisation industrielle, est condamnée à disparaître en un temps relativement court, dans peut-être dix, vingt ou trente ans… une ou deux générations, dans cet ordre de grandeur ; parce que les problèmes que pose actuellement cette civilisation sont des problèmes effectivement insolubles. Nous voyons maintenant notre rôle dans la direction suivante : être nous-mêmes partie intégrante d’un processus de transformation, de ferments de transformations d’un type de civilisation à un autre, que nous pouvons commencer à développer dès maintenant. Dans ce sens, le problème de la survie pour nous a été dépassé, il est devenu celui du problème de la vie, de la transformation de notre vie dans l’immédiat ; de telle façon qu’il s’agisse de modes de vie et de relations humaines qui soient dignes d’être vécus et qui, d’autre part, soient viables à longue échéance et puissent servir comme point de départ pour l’établissement de civilisations post-industrielles, de cultures nouvelles. (Alexandre Grothendieck (1928-2014), texte reproduit dans la revue Écologie et Politique, n°52, 2016)

Le point de vue des écologistes : Si les scientifiques allaient au bout de leur logique, ils s’interdiraient de pratiquer des recherches dans des domaines à vocation marchande, ils pratiqueraient une décroissance du domaine de la recherche pour se consacrer à ce qui fait vraiment avancer le bien commun. Mais d’autres scientifiques viendraient les remplacer, attirés par l’appât du gain. Alors faudrait-il brûler les labos de cette techno-recherche mal intentionnée ? La question doit recevoir une réponse.

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La neutralité des scientifiques en question (2024)

extraits : De plus en plus de climatologues, d’écologues, de physiciens ou de sociologues décident de sortir de leurs laboratoires pour investir l’agora. Tribunes, prises de parole sur les réseaux sociaux, soutiens à des actions en justice, désobéissance civile… Frustrés par ce qu’ils perçoivent comme une « inaction », ils ne veulent plus se contenter de chroniquer les crises écologiques en cours. Ces prises de position valent souvent d’être accusé de militantisme… La seule recherche qui soit neutre est la science fondamentale par rapport la science appliqué (la technoscience). L’une apporte des connaissances universelles, l’autre est menée par des entreprises dont les modalités s’appelle bénéfices, conflits d’intérêt, lobbying, etc….

Contre une recherche scientifique destructrice (2024)

extraits : La croissance économique se heurte aux limites physiques de la planète, et la ravage. Or la recherche est un moteur de cette croissance. Pourtant il est impossible d’en tirer une analyse bénéfice-risque valide, aucune compagnie d’assurances ne peut garantir la recherche : ses retombées sont imprévisibles, et peuvent parfois se faire sentir après plusieurs siècles. Mais la recherche sert la compétition et la volonté de puissance. Elle est un pilier de la démesure actuelle, et de la quête de l’illimité, qui se manifeste entre autres par des expériences d’apprenti sorcier : transhumanisme, forçage génétique, colonisation de Mars ou interface cerveau-machine. Les gains en efficacité que permet la recherche induisent l’augmentation des usages, et donc in fine de l’impact total : cet « effet rebond » est évident pour le numérique. Plus généralement, au sein d’un système complexe, une solution technique à un problème précis en engendre inéluctablement d’autres….

Les scientifiques font de la politique (2024)

extraits : Un millier de scientifiques européens ont mené sur les réseaux sociaux une opération de lobbying auprès du parlement européen, intitulée « #GiveGenesAChance » (« donnez une chance aux gènes »)…. Commentaire de Pièces et main d’œuvre (7 février 2024) : Les jeunes chercheurs pro-NGT qui ont lancé cette opération postaient des photos de leurs équipes devant leurs labos avec des pancartes : « Science is clear, say yes to NGT », « Trust in CRISPR », « I love NGT », « Believe in scientist, believe in NGT », « Trust in science ». Leurs pancartes proclament leur volonté démiurgique de re-création. Ces scientifreaks sont poussés par de prétendues organisations environnementales réunies dans l’alliance WePlanet, parmi lesquelles Replanet (mobiliser le « génie humain (…) pour une vision positive du futur ». En fait, des lobbys scientistes qui préconisent toujours plus de technologie pour nous sortir de l’impasse où nous ont conduits les technologies et les technocrates….

La neutralité des scientifiques en question (2024)

extraits : De plus en plus de climatologues, d’écologues, de physiciens ou de sociologues décident de sortir de leurs laboratoires pour investir l’agora. Tribunes, prises de parole sur les réseaux sociaux, soutiens à des actions en justice, désobéissance civile… Frustrés par ce qu’ils perçoivent comme une « inaction », ils ne veulent plus se contenter de chroniquer les crises écologiques en cours. Ces prises de position valent souvent d’être accusé de militantisme. La notion de neutralité est souvent invoquée pour limiter la liberté d’expression des scientifiques. Les comités d’éthique considèrent pourtant qu’elle n’est pas un obstacle à l’engagement, jugeant impossible de séparer le citoyen du scientifique. La « neutralité » est même assez fictive. La recherche se fait en pratique dans un cadre qui n’est pas neutre, qu’il s’agisse des financements ou des applications des travaux de recherche : « Certains collègues trouvent que mes sujets de recherche ne sont pas neutres, alors même qu’ils travaillent sur la reconnaissance faciale ou sur la surveillance par drones. »….

La désobéissance civile des scientifiques (2022)

extraits : Le 6 avril 2022, le climatologue américain Peter Kalmus s’est enchaîné à la porte d’une banque J.P. Morgan, premier investisseur dans les énergies fossiles. Devant le sentiment de voir les alertes scientifiques ignorées, il a décidé de s’engager dans une action de désobéissance civile. Dans les jours qui ont suivi, plus de mille deux cents scientifiques avaient participé à des actions de ce type dans vingt-six pays.

Arditi et Raffarin prônent sans rire la technoscience (2019)

extraits : La faim dans le monde et la prolifération des insectes inquiète un collectif de « personnalités » (Pierre Arditi, Jean-Pierre Raffarin, etc.)* : « L’aversion d’une partie de la société bloque les recherches sur les biotechnologies… Or les progrès scientifiques et technologiques ont indéniablement permis de réduire la faim dans le monde… On peut nourrir une population qui a été multipliée par 2,3 depuis 50 ans grâce aux engrais, à l’amélioration génétique et aux biotechnologies de la reproduction, à l’emploi de fongicides, d’insecticides….

La technoscience pour le + grand profit des industriels (2017)

extraits :  Dans le monde réel, les grandes sociétés mettent tout en œuvre pour dissimuler les risques inhérents à leurs produits. Un modèle d’expertise où l’industriel conduit, ou finance les études qui viendront à l’appui de son dossier d’homologation, est devenu intenable. Il en fournit l’analyse, il les conserve secrètes et les offre aux seuls regards des agences de sécurité sanitaire. Ce processus produit accident sur accident : moteurs diesel truqués, pesticides « tueurs d’abeilles », perturbateurs endocriniens, amiante, Mediator, scandale du chlordécone aux Antilles, etc. Les exemples ne manquent pas….

Le moment où la technoscience devient insupportable ! (2014)

extraits : Il ne faudrait pas toujours faire ce que nous savons faire, mais les techno-scientifiques n’ont jamais su ne pas faire ce qu’ils savaient faire. Pour l’instant nous sommes encore soumis à la loi de Gabor : « Tout ce qui est techniquement possible sera nécessairement réalisé ». Mais il suffirait que les États ne financent plus ce genre de recherches à haut risque pour que les chercheurs retrouvent le sens de la mesure et de la modération. Or la décision du gouvernement américain….

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Le tourisme, une activité qui va disparaître

Les émissions mondiales de gaz à effet de serre liées au tourisme ont progressé de 3,5 % par an entre 2009 et 2019, soit plus du double de celles attribuées au reste de l’économie. Elles ont atteint 5,2 milliards de tonnes équivalent CO2 en 2019, ce qui représente près de 9 % des émissions mondiales de GES. La démobilité n’est plus une option, c’est une évidence !

Audrey Garric : Sans interventions urgentes dans l’industrie mondiale du tourisme, nous prévoyons des hausses d’émissions de 3 % à 4 % par an, ce qui signifie qu’elles doubleront tous les vingt ans. C’est une évolution « non conforme » à l’accord de Paris sur le climat qui « exige que le secteur réduise ses émissions de plus de 10 % par an ». Comment expliquer l’envol de ces émissions ? Le nombre de voyageurs et de voyages est en hausse, les dépenses liées au tourisme sont en hausse, la population mondiale est en hausse (passée de 6,9 à 7,8 milliards d’habitants sur la décennie 2009-2019). Enfin, les chercheurs pointent l’augmentation du nombre de véhicules privés utilisés pour voyager et, surtout, le rôle de l’aviation, « le talon d’Achille des émissions du tourisme mondial ». L’Association internationale du transport aérien attend 5,2 milliards de passagers l’an prochain.  A l’heure actuelle, il n’existe aucun mandat mondial pour réduire ses émissions.

Le point des vue des écologistes

Michel SOURROUILLE : La pandémie de Covid-19 en 2020 est le seul événement qui a réduit drastiquement les émissions du tourisme (− 58 % en un an). Nous savons donc ce qu’il nous reste à faire le confinement forcé des populations. Pas plus d’un kilomètre autour de son domicile sera bientôt le seul voyage qui sera à notre portée. Mais pour se faire il faut que le prix de l’essence soit rapidement multiplié par dix au moins et que le kérosène devienne hors de prix. Ce n’est plus une transition, c’est une révolution… dont on ne voit pas qui pourra être les acteurs.

Perros Jean Michel : Qui des publicités pour des vacances de rêve…. bien en vue dans Le Monde ?

Pouranti : Que Le Monde balaie devant sa porte en supprimant sa rubrique « Voyages » pour être en cohérence avec son propre constat.

Patrick S : Bizarrement l’approche pollueur payeur ne s’applique pas aux compagnies aériennes et au kérosène. Les pilotes d’Air France se sont même mis en grève à cause d’une pauvre taxe de quelques €uros sur les billets. On est mal barré, surtout les générations futures.

J.P.M. : Cette espèce humaine incapable de s’auto-limiter dans son propre intérêt est désespérante.

El Cornichon : Bientôt le catastropho-tourisme, consistant à aller voir sur place les résultats des catastrophes du changement climatique, en contribuant à ce dernier en prenant l’avion pour le voyage.Longtemps on a entendu que ce qui séparait l’homme de l’animal, c’était l’intelligence. Il est possible qu’il s’agisse plutôt de la bêtise.

pierre guillemot : Pour savoir ce qui nous attend il faut lire les Lettres sur l’Egypte (1756) de Claude-Etienne Savary : diligence de Paris à Marseille, voilier jusqu’à Alexandrie, puis gondole sur les canaux, dahabieh sur le Nil, ou cheval. Revenons à la simplicité des siècles passés.

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Surtourisme et décroissance de la mobilité

extraits : La démesure de la société thermo-industrielle entraîne le règne des « SUR » : SURabondance, SURactivité, SURcommunication, SURconsommation, SURdéveloppement, SURemballage, SURendettement, SURéquipement, SURmédicalisation, SURpâturage, SURpêche, SURproduction… Le SURtourisme complète cette liste.

Dans un contexte de pénurie globale des ressources naturelles, l’avenir n’est plus dans l’expansion, mais dans son inverse. A la croissance économique doit donc succéder la DEcroissance conviviale, à l’effet rebond l’effet DEbond, à la mondialisation la DEmondialisation, à la pollution des sols et des esprits la DEpollution, au populationnisme la DEpopulation, à l’urbanisation la DEsurbanisation, à la voiture pour tous le Devoiturage, au réarmement actuel la DEmilitarisation et au tourisme de masse la Demobilité…..

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François Gabart devient écolo, bravo

François Gabart possède l’un des plus beaux palmarès de la course au large, avec des victoires sur le Vendée Globe (2012-2013), la Route du rhum (2014) et la Transat Jacques-Vabre (2015, avec Pascal Bidégorry), sans compter un record du tour du monde en solitaire (2017). Nous notons aujourd’hui sa conversion à l’écologie, cela fait du bien à une époque où on pratique assidûment l’écolo-bashing

François Gabart : « à l’âge de 6 ans, j’ai traversé l’Atlantique à la voile avec mes parents. Ils avaient pris une année sabbatique et avaient embarqué leurs enfants. Une passion est née à ce moment-là. On peut philosopher sans fin sur la dimension humaine et aventureuse d’un tour du monde à la voile, il est même nécessaire de le faire. Comme tout secteur, la voile ne peut échapper à son introspection et à la question de savoir comment faire mieux avec moins. Or la course au large est polluante, comme toute activité humaine. La construction de nos bateaux n’est pas anodine. Nous avons besoin de beaucoup d’énergie et d’utiliser du carbone, un produit directement issu de l’industrie pétrochimique. Est-ce que l’impact environnemental de la course au large est acceptable au regard de ce qu’elle engendre de manière positive, notamment en termes de message à portée écologique ? Il est difficile de répondre à cette question. Elle a un rôle dans notre société, elle produit du spectacle, de l’aventure, de l’émotion dont nous avons besoin. Mais il me paraît important qu’elle puisse également générer des concepts et des idées utiles en dehors du sport. Transporter des marchandises sur des cargos décarbonés est une réponse à nos besoins de mobilité. Je rêve d’un monde où l’on continuerait à avoir des échanges commerciaux et à voyager, mais différemment, de manière plus soutenable.

Vivre sur un bateau vous confronte d’ailleurs à un certain nombre de questions environnementales. D’abord parce que le vent est votre seule force motrice. Ensuite parce qu’il vous faut fabriquer votre propre énergie pour la vie à bord, à l’aide d’une éolienne, d’un hydrogénérateur ou d’un panneau solaire. Il vous faut aussi économiser l’eau douce, stocker vos déchets… Ça a été une fabuleuse expérience pédagogique, qui m’a fait prendre conscience, très tôt, des limites de notre planète. »

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François Gabart, un record du monde pour rien du tout (décembre 2017)

extraits : François Gabart, un ego surdimensionné en 2017, un sponsor qui gaspille nos sous (25 millions d’euros entre 2015 et 2019 pour un navigateur solitaire), un bateau qui n’avait aucun avenir commercial, c’est encore une fois la conquête de l’inutile pendant que les glaces du pôle fondent… Tour du monde en solitaire et sans escale en 42 jours et des poussières ; une embarcation géante : 30 mètres de long, 21 mètres de large… Sur chacune de ses photos, impossible d’éviter le logo de la Macif… François Gabart présentait cette virée, si onéreuse soit-elle, comme une distraction par procuration pour tant d’hommes et des femmes en quête de « bouffée d’oxygène »… L’essentiel pour monsieur Gabart n’était pas dans son exploit, mais de recevoir « des messages hypertouchants de gens qui (lui) ont dit avoir passé une bonne partie de leur séjour à l’hôpital à suivre ses courses sur leur téléviseur »….

Même Gabart et Pesquet sont inquiets ! (juillet 2019)

extraits : « Quand on vit sur un bateau, on écoute la nature, on joue avec les éléments, le vent, la mer. On vit aussi dans un système isolé, comme dans une station spatiale. On doit produire son énergie, on consomme son eau de manière limitée, on économise, on fait attention aux déchets. On comprend la notion de système fermé. Je conseillerais à chacun de faire cette expérience. Il y a une différence entre le fait de concevoir le changement climatique, de le penser, de l’intellectualiser et celui de le vivre émotionnellement. Malheureusement, on n’agit que quand on est dans l’émotionnel. C’est à partir de là que l’on changera radicalement notre façon de vivre. N’attendons pas que tout le monde agisse de la même façon, mais agissons même si le voisin ne le fait pas. (François Gabart»….

François Gabart devient écolo, bravo Lire la suite »

France-Nature-Environnement défend notre avenir

Le mois de décembre est le mois où toutes les associations demandent des sous pour alléger vos impôts sur les revenus de 2024 !

Voici le communiqué de France Nature Environnement (FNE)

De la mobilisation collective au soutien individuel agissons pour la planète

Être Justicier·e de la Terre, c’est bien plus qu’un titre, c’est un engagement pour la planète et pour notre avenir. Cela signifie:

  • rejoindre le mouvement pour le vivant, qui protège la biodiversité et les milieux
  • porter la voix de la nature en agissant sur le terrain, mais aussi devant les tribunaux pour faire respecter le droit environnemental
  • s’engager activement pour une profonde transformation écologique et sociale

Dans les faits, cela signifie aussi affronter sans hésitation les multinationales et les lobbys qui abusent de leur pouvoir au détriment de la planète, allant jusqu’à se donner une fausse image écologique auprès des consommateurs et consommatrices.

C’est le cas de Coca-Cola Europacific Partners France, qui prétend agir pour l’environnement tout en continuant de produire des millions de bouteilles plastiques jetables. C’est pourquoi nous lançons une pétition pour exiger que l’entreprise renonce définitivement à la commercialisation de ces bouteilles dévastatrices pour l’environnement.

Je signe la pétition contre Coca-Cola

Être Justicier·e de la Terre, c’est aussi faire face à des mouvements qui tentent de nous faire taire. Récemment, des associations de France Nature Environnement ont été victimes d’agressions de la part de certains syndicats agricoles à Rouen et Toulouse : tags comportant des inscriptions hostiles et anti-écologie, dégradation de locaux, actes malveillants devant le domicile de membres de notre mouvement : ces actes visent à intimider celles et ceux qui agissent pour l’environnement, pourtant, ces menaces ne nous arrêteront pas. Notre mobilisation et notre détermination restent plus fortes que jamais.

Face aux pollueurs dans l’illégalité, aux atteintes à la planète et aux écosystèmes, face au non-respect par l’État de ses propres engagements, nous saisissons la justice et faisons respecter le droit grâce à des actions collectives de grande ampleur.

Mais les actions individuelles sont également déterminantes pour que ces actions puissent être menées à bien. En faisant un don, vous activez un super-pouvoir crucial : celui de nous aider à porter la voix de la nature partout où elle doit être entendue, des écoles aux médias, des tribunaux aux assemblées politiques.

Devenez Justicier·e de la Terre ! Faites un don aujourd’hui et contribuez à construire un monde plus vivable pour nous et pour les générations futures.

Je fais un don et je rejoins les Justicier·es de la Terre

P.S. : 66% de votre don est déductible des impôts. Un don de 100 € ne vous coûte que 34 € après déduction fiscale. Ensemble, continuons à protéger le vivant.

France Nature Environnement est LA fédération des Associations de Protection de la Nature et de l’Environnement en France. Nous sommes le porte-voix de plus de 6 200 associations et 900 000 citoyennes et citoyens engagés partout en France pour un #MondeVivable

https://fne.asso.fr/

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Penser la décroissance en l’an 2025

Voici notre production sur le blog biosphere il y a 20 ans, en 2005, sur le mouvement de la décroissance. Nous sommes bientôt en 2025 et pourtant nous pourrions écrire aujourd’hui les mêmes choses, la perception des limites outrepassées n’a fait aucun progrès dans les mentalités. Ce sera donc la catastrophe qui nous servira de pédagogie, si on peut encore parler pédagogie en temps de crises.

12.03.2005 Le développement durable (en kiosque)

C’est le titre d’un Hors-série (1er trimestre 2005) du mensuel « Alternatives économiques » qui montre que l’homme a modelé la Nature selon ses besoins jusqu’à la limite du désastre. On y voit aussi une photo de Maurice Strong, secrétaire de la première conférence onusienne sur l’environnement à Stockholm (9 juin 1972) arrivant en bonne compagnie à la réunion en vélo. On y aborde le réchauffement climatique, la montagne des déchets, le casse-tête énergétique, la question de l’eau et de la ville, on s’interroge : la seule solution, la dépopulation ? Mais G.Duval pense encore que la décroissance n’est pas un projet économique et politique de nature à répondre à la grave menace écologique qui nous menace. Pourtant il constate qu’il y a peu de réalisations à mettre au compte du développement durable, que chacun cherche à protéger les situations acquises et que la décroissance de la consommation d’énergies fossiles doit être mis en place rapidement. Pourtant il souligne aussi l’effet rebond (quand on accroît l’écoefficience, l’usage se développe et la consommation globale ne diminue pas). Mais pour lui la décroissance relève d’une vison du monde passéiste qui voudrait revenir à l’âge de pierre et aux inégalités entre homme et femmes. Il pense sans le démontrer que le salariat est une forme bien supérieure des rapports sociaux. Pour résumer, « Faudrait-il rétablir le féodalisme pour espérer sauver l’environnement ? ».

La Biosphère trouve profondément déplaisant ce genre de penseur qui, assis dans son fauteuil, minimise la nécessaire critique de la croissance économique en faisant dire aux décroissants des choses qu’ils n’ont jamais dites !

08.06.2005 Marche pour la décroissance

Partis de Lyon le 7 juin pour aller vers le circuit de Magny-cours, les militants de la décroissance veulent lutter contre les grands prix de formule 1, ce loisir anachronique réservé à une vingtaine de gosses de riches alors que le déclin de l’extraction pétrolière commence aujourd’hui et que le climat sera complètement déréglé demain. Plus généralement les décroissants désirent plus de liens et moins de biens car il n’y a pas le choix entre un changement des mentalités pour une adaptation maîtrisée ou une crise brutale et incontrôlable : la pétro-apocalypse.

La Biosphère pense que la décroissance n’est pas l’idéalisation du passé, mais un simple constat de réalité : la croissance dans un monde fini constituait l’impossible rêve de la classe globale, celle qui possède personnellement une automobile.

06.07.2005 Faites l’amour, pas la course

Les marcheurs de la décroissance sont arrivés à un jet de pierre du circuit de formule 1 de Magny-Cours. Ils disent : « Contre un divertissement d’entreprises automobiles qui veulent tourner en rond, contre cette stupidité monstrueuse qui nous assène que nous sommes forcément sur Terre pour l’emporter sur les autres, et avant d’en arriver à la pétro-apocalypse et sa régulation par le chaos, il faut devenir des missionnaires de la décroissance. »

Biosphère aime ce genre de discours…

14.07.2005 La décroissance, le journal de la joie de vivre

Ce bimestriel est aussi le journal de Casseurs de pub, il résume tout ce que la Biosphère voudrait que les humains pensent. Dans son numéro de juin-juillet 2005, le grand titre nous engage à « Vivre après le pétrole », avec dessin de la bagnole transformée en poulailler. Il nous tout ce qu’il faut savoir sur la marche des décroissants pour supprimer le Grand prix de France de F1, il fait une biographie du père de la décroissance, le mahatma Gandhi et indique qu’il faut aussi décroître l’armée. Une page entière sur le pic du pétrole (nous y sommes presque), c’est-à-dire le commencement de la fin, et un encadré sur la saloperie que nous n’achèterons pas, ce mois-ci la tondeuse à gazon. A chaque fois un petit reportage sur les éco-citoyens qui pratiquent la simplicité volontaire : on y voit Elke et Pascal vivre sans voiture et sans télé, ce qui donne le temps de s’occuper d’un jardin, mais qui vivent aussi dans le péché parce qu’ils ont un ordinateur et pratiquent la sexualité libre. Ils pensent que faire l’amour avec sa voisine ou son voisin ou les deux à la fois n’a pas de sens moral (ndlr, sauf si on fait trop d’enfants !), mais que prendre la voiture pour aller au boulot, ça, oui !

Les humains sont fait pour penser et pour vivre ce qu’ils pensent, mais la porte de l’avenir est très étroite quand on touche à la Biosphère, elle se referme aujourd’hui de plus en plus rapidement avec l’expansion de la société thermo-industrielle. Seule la généralisation de la décroissance ouvre à nouveau la porte de l’avenir.

06.08.2005 Décroissance démographique

Si l’Afrique va presque doubler de population entre 2005 et 2050 malgré les ravages du Sida, l’Afrique du sud, très touchée par l’épidémie, risque de voir sa population décroître de 44 à 31 millions de personnes. De son côté la Russie est classée 122e dans le monde pour l’espérance de vie ; il faut dire que l’homme y est adepte du zapoï, technique spécifiquement russe qui consiste, au lieu de boire de façon étalée, à s’assommer violemment jusqu’à en tomber par terre, d’où des maladies cardio-vasculaires fréquentes. La Russie est donc passé de 148 millions d’habitants en 1989 à 143,5 millions aujourd’hui et ce malgré l’afflux d’immigrés venus des autres républiques ex-soviétiques.

La Biosphère pense qu’il vaudrait mieux éviter les abus et réguler la population par la contraception, mais si les humains restent vraiment aussi stupides, il paraît alors acceptable que les drogues et les virus deviennent les facteurs fondamentaux de la décroissance démographique humaine.

16.08.2005 Une seule solution, la décroissance

Les deux principaux pays pollueurs au monde, les Etats-Unis et la Chine, ainsi que l’Australie, l’Inde, le Japon et la Corée du sud ont signé un partenariat sur le développement propre et le climat. L’objectif est de mettre des moyens en commun pour développer des énergies plus propres (gazéification du charbon, géothermie)) et promouvoir le transfert de technologies : nouvelles centrales nucléaires, éoliennes plus performantes. Alors que ces six pays représentent la moitié des émissions mondiales de CO2 , il ne s’agit nullement de réduire les émissions comme le faisait le protocole de Kyoto, mais de promouvoir une croissance économique moins intense en gaz à effet de serre.

Encore une fois, la Biosphère constate que les humains veulent toujours remettre à plus tard la nécessaire décroissance productive en utilisant des alibis dérisoires.

30.08.2005 Qui peut être contre la décroissance ?

Un ouvrage très sérieux « Le développement durable, les termes du débat » (coll. Compact civis), indique dès le début de son premier chapitre ce qui sous-tend l’évolution actuelle des idées :  « Le slogan de la décroissance générale interdirait la réduction de la pauvreté et n’est guère compatible avec nos systèmes démocratiques. Il convient, en revanche, de disjoindre le dynamisme de nos sociétés de la croissance des flux de matières et d’énergie qui l’a toujours sous-tendu. C’est la croissance de ces flux qui met en péril la viabilité pour l’espèce humaine, notamment la biosphère (…) Il convient encore d’ajouter à la nécessaire décroissance des flux de matières et d’énergie et la décroissance, non moins impérative à long terme, des effectifs démographiques planétaires ».

La Biosphère ne peut que se réjouir d’un tel discours de Dominique Bourg, mais cela implique de condamner (à mort, mentale bien entendu) tous les économistes et politiques qui ne jurent que par la croissance !

10.09.2005 Des océans qui se vident

Une étude statistique réalisée par l’Institut de recherche pour le développement montre qu’un quart des pêcheries mondiales a connu un effondrement. Jusqu’à présent l’optimisme régnait car on estimait que lorsque les quantités de poisson capturés restaient stables d’une année sur l’autre, le renouvellement des espèces était conservé. En réalité un effondrement est intervenu ces cinq dernières années chez tous les types de poissons, et davantage encore pour les espèces en eau profonde comme la morue, le haddock et le saumon. En effet les capacités de pêche ont augmenté d’une manière si importante que le rythme des captures a pu rester stable pendant longtemps alors que les océans se vidaient de leurs ressources halieutiques. Ainsi, malgré l’interdiction de la pêche à la morue au Canada depuis 1992, la population ne se renouvelle toujours pas.

Dans la Biosphère sous-marine, des poissons en nombre de plus en plus petit cherchent désespérément à se reproduire, le nombre de célibataires s’accroît, c’est la décroissance démographique marine qui précède celle des humains.

16.09.2005 L’euthanasie en direct

La télé-réalité n’a plus de limites, elle recherche « femme enceinte acceptant d’accoucher en direct », mais elle se refuse encore à présenter la mort en direct, en particulier après un choix d’euthanasie. Pour Hummie Van der Tonnerkreek, le réalisateur de « Big brother », il faut en effet différencier ces deux cas : « Avoir des enfants, c’est une fête ; l’euthanasie, c’est sans doute la dernière chose que vous voudriez partager avec d’autres ». Mais ce prescripteur d’amollissement cérébral ne connaît pas grand chose à la relativité en matière sociologique. La mort pour un catholique profond est le moment d’une véritable espérance en la vie éternelle alors que faire un marmot dans un ménage allemand est souvent considéré comme une véritable calamité.

Claire Quillot expliquait son suicide programmé comme une manière de « ramener une sorte d’optimisme ». Du point de vue de la Biosphère, elle a tout à fait raison : la décroissance humaine consentie est préférable à l’explosion démographique du troisième âge. Vive l’euthanasie en direct, à mort les naissances excédentaires !

02.10.2005 La décroissance (disponible en kiosque) 

Dans ce bimestriel sous-titré « Le journal de la joie de vivre », cette intéressante conclusion sur l’impuissance humaine à contourner l’effet de serre d’origine anthropique : « Une étude publiée dans Nature estime qu’il n’y a aucun bénéfice énergétique à utiliser la biomasse des plantes pour fabriquer du carburant. Selon les chercheurs de l’université de Cornell et de Berkeley, la fabrication du carburant éthanol à parti de maïs nécessite un tiers de plus d’énergie que celle qui sera restituée comme carburant. Utiliser de la biomasse n’est donc pas une stratégie soutenable. Une autre étude parue dans Bioscience montre quant à elle que l’éthanol à usage de biocarburant réduit la biodiversité, augmente l’érosion des sols et consomme de grandes quantités d’eau ».

La Biosphère savait déjà que les humains n’auraient jamais du se déplacer autrement qu’à pied, ils étaient déjà suffisamment doués naturellement pour être des coureurs rapides et endurants ou des marcheurs infatigables …

08.10.2005 La faute au Nord ?

Alors que certains dénoncent le phénomène de surpopulation sans égard au poids écologique respectif des populations du Nord et du Sud, pour les écologistes le problème global de l’environnement s’articule autour du gaspillage des ressources et des inégalités Nord-Sud. Si l’épuisement des ressources est attribuée aux pays surpeuplés du Sud, il n’est fait souvent aucune référence aux taux de consommation per capita ni aux transferts de denrées et de matières premières vers le Nord. Pour les écologistes, le gaspillage des ressources, la pollution et la production de déchets sont directement liés au phénomène de la surconsommation de la classe globale, celle qui possède personnellement un véhicule. La situation est aggravée par la diffusion de ce modèle de production et de consommation lié au déplacements individuel dans les pays émergents.

Pour la Biosphère, les habitants des pays riches qu’ils soient patrons ou ouvriers sont tous responsables. La seule orientation possible pour les peuples du Nord, c’est la simplicité volontaire en général, la décroissance de la consommation d’automobiles individuelles en particulier. Pour les peuples du Sud, c’est de continuer à pratiquer la simplicité involontaire et de refuser de tomber dans le piège de la société de consommation. Au Nord comme au sud, il faut dorénavant privilégier la vie conviviale, la relation contre la frénésie matérialiste.

15.10.2005 un Parti pour la décroissance ?

Suite aux Etats-généraux de la décroissance équitable qui se sont déroulés le 15 octobre 2005 à Lyon en rassemblant plus de 300 personnes, le « Parti pour la décroissance » annonce sa naissance. Le mouvement pour la décroissance prend de l’ampleur dans la société et il se concentre maintenant sur son indispensable articulation politique. Au moment où nous atteignons le pic d’extraction du pétrole, le choix ne se pose pas entre croissance et décroissance mais entre récession ou décroissance, c’est-à-dire entre le chaos ou une décroissance soutenable et équitable préservant et renforçant la démocratie et l’humanisme. Le Parti pour la décroissance s’attelle aujourd’hui à présenter des candidats dans toutes les circonscriptions françaises en 2007 pour présenter la décroissance à l’ensemble de nos concitoyens.

Le Parti pour la décroissance  appelle toutes celles et tous ceux qui souhaitent que la décroissance soit portée dans le champ politique à le rejoindre, la Biosphère incite tous les décroissants à investir aussi tous les partis politiques quels qu’ils soient pour porter leur message : il n’y a plus de droite ou de gauche ni même d’extrêmes quand la sauvegarde de la planète est en jeu.

18.10.2005 Utopie, ce qui a existé autrefois

Imaginons une France où il n’y aurait plus que 200 000 chômeurs, où la criminalité serait réduite des quatre cinquièmes, les hospitalisations pour troubles psychiatriques des deux tiers, les suicides de jeunes divisés par deux et où il y aurait une absence quasi totale de cannabis, de cocaïne et d’héroïne : ce serait un merveilleux progrès s’il ne s’était déjà accompli dans le passé. Les chiffres ci-dessus sont en effet propres à la France des années 1960. Aujourd’hui tous les indices convergent pour montrer que, plus les français courent après la croissance économique, plus le bien-être de la population diminue ! Il y a un os quelques part… On croirait que les humains se sont réunis en société non pour assurer leur bonheur, mais pour produire à meilleur marché des voitures de métal, des tissus artificiels et du chômage.

Vous multipliez votre nombre et votre emprise sur les écosystèmes en déstabilisant l’équilibre social et naturel, il n’y a donc qu’une issue : la décroissance humaine.

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le site Reporterre défend notre avenir

Nous avons reçu cette lettre ouverte d’Hervé Kempf qui demande notre soutien :

« Le 2 septembre 2013, quinze ans et un jour après y être entré, je quittais Le Monde. Cela faisait des mois que j’étais englué dans des négociations avec la direction du journal : on voulait m’empêcher de continuer à raconter ce qui se passait à Notre-Dame-des-Landes. Au terme de cette histoire, il ne me restait qu’une issue si je voulais conserver ma liberté (sans laquelle le journalisme n’a pas de sens) : abandonner le confort du salaire assuré et des moyens de travail financés.

Déterminé, je me suis lancé dans l’aventure du site Reporterre. Plus que jamais, une information indépendante me semblait nécessaire pour rendre compte du phénomène le plus crucial de l’époque : le désastre écologique. À quelques-uns d’abord, jusqu’à la rédaction grandissante d’aujourd’hui, nous avons développé ce lieu indispensable, ce « quotidien de l’écologie ».

Oui, nos moyens sont faibles face à la puissance financière des milliardaires qui contrôlent les médias. Mais nous avons ce que l’argent ne peut pas acheter : la conviction, l’enthousiasme, la liberté. Et surtout, nous vous avons, vous. Comme plus de 2 millions de lectrices et lecteurs chaque mois, vous avez choisi Reporterre pour vous informer. Et comme 30 315 personnes, vous avez soutenu Reporterre financièrement au premier semestre 2024.

 Grâce à vous, nous avons lancé notre campagne de financement pour la 11ᵉ année consécutive.

Un don est une marque de soutien forte. Si vous le pouvez, un don mensuel est notre meilleure assise. Et cela vous prendra moins de 2 minutes. Merci.

https://reporterre.net/dons

Précisions de notre blog biosphere

Depuis longtemps nous soutenons par nos écrits sur notre blog l’entreprise d’Hervé Kempf au service de l’écologie. Voici quelques exemples :

1er septembre 2013. Ecologie : Hervé Kempf quitte LE MONDE, tristesse

extraits : Triste dimanche. Une des raisons principales de lire le quotidien productiviste social-démocrate du soir disparaît. 7 ans. C’est le nombre d’années passées par Hervé Kempf au Monde ; le journaliste – spécialiste des questions écologiques – s’en va. S’il quitte Le Monde, ce n’est pas par envie, mais bel et bien pour cause de divergence avec la direction du journal sur différents dossiers et notamment sur le traitement de l’aéroport Notre-Dame-des-Landes (NDDL).Les choses se gâtent quand justement François Hollande est élu et quand Jean-Marc Ayrault (qui a été l’initiateur du projet NDDL en tant que maire de Nantes) est nommé Premier ministre. Mi-novembre 2012, lors de la grande manifestation, Kempf demande à partir en reportage. Refus du chef de service… C’est alors que commence une longue série de sujets et reportages refusés pour Kempf, qui amène aujourd’hui à son départ.

2 septembre 2013. Hervé Kempf estime qu’il a été censuré par LE MONDE

extraits : Le directeur adjoint de la rédaction, Didier Pourquery me dit que, par ma chronique, mes livres, j’étais “trop marqué » et que je ne pouvais pas couvrir le sujet (…) Dans le contexte actuel, le terme de chroniqueur ’engagé’ me paraît injurieux – à moins que l’on parle des ’éditorialistes engagés’ quand trois éditoriaux avalisent le Traité TSCG, ou de ’chroniqueur engagé’ à propos de notre camarade assurant la chronique Europe, aux vues très tranchées… Hervé Kempf : « Ce 2 septembre, quinze ans et un jour après y être entré, je quitte Le Monde.  Abandonner le journal fondé par Hubert Beuve-Méry et vendu en 2010  (prise de contrôle du Monde par MM. Bergé, Niel et Pigasse) est une libération….

 La raison qui m’y pousse : la censure mise en œuvre par sa direction, qui m’a empêché de poursuivre dans ce journal enquêtes et reportages sur le dossier de Notre Dame des Landes.

4 septembre 2013. Liberté de la presse et écologie, le cas Hervé Kempf

extraits : La logique commerciale, la crise de endettement et la vulgate croissanciste ont étouffé le militantisme écolo ; rares sont les journalistes qui peuvent encore s’exprimer librement. Hervé Kempf était un de ceux-là. Censuré par LE MONDE, il a été acculé à démissionner le lundi 2 septembre. Il a été empêché de poursuivre enquêtes et reportages sur le dossier de Notre Dame des Landes, il s’est fait traité de « chroniqueur engagé » par un directeur de la rédaction, etc. Le directeur du journal (par intérim) n’hésite pas à lui écrire : « Ce ne sont pas tes compétences qui sont en question, mais un problème d’image : nous tenons à ce que l’approche du journal reste aussi impavide que possible, tout particulièrement dans les pages Planète ».

un article antérieur, significatif

3 avril 2008. match Le Boucher/Kempf

extraits : Le supplément développement durable (Le Monde du 3.04.2008) nous permet de comparer l’argumentaire d’Eric Le Boucher et d’Hervé Kempf.

Eric pense en page II que « l’écologie n’est pas une contrainte négative qui force à ralentir la croissance et à consommer moins, mais une chance positive de trouver des innovations qui dynamisent la croissance ». Hervé dit en page III que « la croissance a beau être invoquée tous les jours comme le reflet de la santé économique du pays, elle n’en est pas moins contestée par nombre d’économistes et de politiques ». Qui raisonne juste ?

Eric est clair, il se retranche derrière les milieux économiques pour qui l’écologie peut être une source fabuleuse de profits. Il défend le libéralisme et la croissance parce qu’il défend le capitalisme et ses privilégiés. Les biens autrefois libres car offerts gratuitement, l’air, l’eau, la température, les bienfaits de la planète devront être dorénavant payés puisque telle est la loi du marché qui a provoqué la rareté actuelle. Hervé démontre que la mesure de la croissance par le PIB est un leurre. Le produit intérieur brut n’enregistre pas le coût de la dégradation de l’environnement, il n’entraîne pas automatiquement une diminution du chômage, il ne se traduit pas par une élévation du bonheur. Dans un autre article du même supplément, Hervé nous indique que la meilleure mesure écologique consiste à réduire les inégalités.

 Nous pouvons déduire de cette comparaison qu’Eric est un conservateur au service du capital, Hervé un progressiste au service d’une humanité réconciliée avec la Biosphère. Le long terme donnera raison à Hervé, il est préférable pour l’avenir des générations futures qu’Eric change d’avis le plus rapidement possible.

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obsolescence du PIB (Produit Intérieur Brut)

A l’époque de la conception du PIB, en 1934, la finitude des ressources naturelles n’était pas encore perceptible. La croissance économique mesurée par le PIB allait de soi. Aujourd’hui les limites de la croissance devraient être mesurées. Rappelons que le PIB (produit intérieur brut) n’est pas une mesure adéquate de la croissance réelle car il comptabilise en bienfaits tous les maux de la croissance et ignore ce qu’il faut appeler les « déséconomies externes » (l’extinction de la biodiversité par exemple). Encore plus grave, cet indicateur se fout complètement du sort des générations futures. Le PIB actuel ne prend pas en compte le fait que les activités économiques courantes affectent, via les émissions de gaz à effet de serre qui les accompagnent, la qualité du patrimoine transmis aux générations futures .

Mais le mal est fait. La croissance du PIB reste l’objectif premier des décideurs, elle doit se poursuivre coûte que coûte pour subvenir non seulement aux besoins sociaux individuels et collectifs mais aussi résoudre les problèmes écologiques. Même s’il est amélioré ou « augmenté », le PIB reste le reflet des mirages d’aujourd’hui qui croient encore à la croissance infinie dans un monde fini.

Béatrice Madelin: Pour la première fois, en se basant sur les conclusions de la commission Stiglitz-Sen-Fitoussi de 2009, l’Insee a publié, le 5 novembre 2024, des indicateurs « augmentés » par des données climatiques. Deux phénomènes sont ainsi mesurés par ces nouveaux indicateurs.

Le premier est la création de valeur minorée de l’impact des émissions, devenue le produit intérieur net ajusté (Pina). Verdict : en 2023, le Pina était inférieur de 4,3 % au PIB classique, ce qui signifie que le dérèglement climatique et la décarbonation ont « coûté » près de 100 milliards d’euros à l’économie française.

Le second est le coût à venir de la décarbonation et celui des dommages déjà constitués sur le patrimoine, mesuré par un indicateur baptisé « épargne nette ajustée ». Cet indicateur correspond à la valeur qui reste disponible dans l’économie pour les générations futures ; elle est négative depuis plusieurs années. Autrement dit, l’économie dans sa forme actuelle n’est pas soutenable à long terme.

Le point de vue des écologistes économètres

En 2008 et 2009, Nicolas Sarkozy avait chargé une commission, dite « Stiglitz-Sen », de redéfinir des indicateurs de progrès « au-delà du PIB ». Voici comment il a été mis en chantier lors d’une conférence du président à l’époque, Nicolas Sarkozy :

« C’est avec la volonté de mettre en œuvre une politique de civilisation que je souhaite engager une réflexion sur les moyens d’échapper à une approche trop quantitative, trop comptable de la mesure de nos performances collectives. Car, si nous restons prisonniers de la vision restrictive du PNB (Produit national brut), nous ne pouvons pas espérer changer nos comportements et nos façons de penser. Si les critères, les indicateurs de la richesse restent les mêmes, comment allons nous changer notre façon de produire et de réfléchir ? (…) Si nous voulons favoriser un autre type de croissance, il faut changer notre instrument de mesure de la croissance. »

Mais c’était un leurre, jamais Sarkozy n’a montré la moindre contestation de la croissance économique, et ses successeurs au poste suprême, Hollande et Macron, n’ont pas fait mieux et même parfois beaucoup plus mal. Notons qu’une loi, votée à l’unanimité en 2015, « visant à la prise en compte des nouveaux indicateurs de richesse dans la définition des politiques publiques » n’a pas été appliquée ! En 2024, on en vient à un PIB augmenté : tout le monde s’en fout, on croit qu’on va « s’adapter » au réchauffement climatique…

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere

24 mai 2020, Post-covid, remplaçons le PIB par le BNB (Bonheur National But)

extraits : on sait depuis la fin des années 1960 que le « gâteau du PIB à partager » devient, en grossissant, de plus en plus toxique pour la vie, le climat, la biodiversité, la qualité de l’air, de l’eau, des mers et des sols. Qu’il ne contribue plus au bien-être à partir d’un niveau de richesse économique par habitant supérieur à celui qui était le nôtre il y a un demi- siècle. Qu’il s’est accompagné de l’explosion des inégalités mondiales. Qu’il met le travail sous pression en lui faisant perdre son sens et en provoquant des maladies professionnelles physiques et psychiques….

9 août 2017, Le PIB s’accroît car l’eau et l’air sont des biens rares !

extraits : Bientôt le PNB va s’accroître parce que l’eau et l’air seront des biens rares et donc monétarisés. Déjà dans les années 1970 le PNB commence (pour moi) à signifier Pollution nationale brute. Je questionne les emballages plastiques qu’on retrouve partout, l’évacuation des produits dangereux dans la nature, les nappes de mazout, les containers éclatés contenant des déchets radioactifs, la diffusion du DDT… Je questionne l’atomisation de l’habitat où la vie n’est saisie que dans sa matérialité, l’embouteillage qu’on subit patiemment seul à son volant… Il faudrait intégrer les déséconomies externes dans le tableau de Leontief….

14 août 2014, Une bonne nouvelle, la croissance du PIB est en panne

extraits : En 2014, la croissance du PIB devrait être de l’ordre de 0,5 %. Rappelons que le Produit Intérieur Brut n’est pas un indicateur de bien-être, mais le symptôme du gaspillage sans avenir des ressources naturelles. Comme cette croissance s’est faite à crédit depuis les années 1970, niant le premier choc pétrolier de 1973 par des déficits publics, le résultat actuel est que, sans croissance, l’Etat ne peut plus assumer ses obligations : le déficit des administrations publiques (Etat, Sécurité sociale et collectivités locales) sera donc supérieur à 4 % du PIB en 2014. Rappelons qu’un pays riche comme la France devrait avoir les moyens de prêter et non l’obligation d’emprunter.

23 avril 2014, Le PIB va s’effondrer avec le prochain choc pétrolier

extraits : Est-ce la consommation d’énergie qui cause la croissance du PIB ou bien l’inverse ? Mes travaux penchent clairement en faveur d’une relation causale univoque de la consommation d’énergie primaire vers le PIB, et non l’inverse. La crise des subprimes de 2008 est en quelque sorte les conséquences d’un choc pétrolier. En 1999, le baril est à 9 dollars et en 2007, il tourne autour de 60 dollars (avant de s’envoler à 140 $ du fait de la tempête financière). Nos économies ont donc connu un troisième choc pétrolier au cours des premières années 2000, de même amplitude que ceux des années 1970….

13 août 2013, Journaliste = poser des limites à la croissance du PIB

extraits : La croissance est partout, surtout en Chine. Les journalistes du MONDE sont dithyrambiques : « Ce pays pourrait bénéficier d’une croissance du PIB de 7,5 % en 2013… Il a profité d’un regain de la demande extérieure et d’un rebond de la demande intérieure… Bons résultats des ventes au détail et des ventes de véhicules individuels… Bonne nouvelle, la production industrielle progresse de 9,7 %… » Si l’article se termine sur le mode dubitatif sur le rythme futur de cette croissance, il ne remet nullement en question l’idée même de croissance. Or nous savons que le Produit intérieur brut n’a rien à voir avec le Bonheur national brut….

obsolescence du PIB (Produit Intérieur Brut) Lire la suite »