politique

APD, l’aide au développement, une illusion

L’Élysée veut réformer l’aide publique au développement (APD). Action vouée à l’échec car développement impossible. On hésite aujourd’hui sur le qualificatif à adopter, pays en développement, pays émergents, pays sous-développés, pays en difficulté, pays pauvres, pays les plus pauvres, pays à bas revenu, pays endettés, pays en faillite. Le terme « pays sous-développés » est daté, il remonte au discours du président américain Truman en 1949 : « Nous devons nous engager dans un nouveau programme audacieux et utiliser notre avancée scientifique et notre savoir-faire industriel pour favoriser l’amélioration des conditions de vie et la croissance économique dans les régions sous-développées ».  La société thermo-industrielle devenait ainsi une référence universelle, il fallait passer obligatoirement par les cinq étapes de la croissance économique, c’est-à-dire dépasser l’état de société traditionnelle, faire son décollage économique pour aboutir à l’ère de la consommation de masse. Cela n’a que trop bien réussi aux pays du Nord et entraîné une catastrophe au Sud. En définitive ce n’est qu’une spirale d’appauvrissements constants. Il nous faut donc déconstruire à la fois l’idée de développement et les pratiques d’aide.

Le développement n’a été que la poursuite de la colonisation par d’autres moyens .Ce n’est qu’une entreprise visant à transformer les rapports des hommes entre eux et avec la nature en marchandises. Quel que soit l’adjectif qu’on lui accole, le contenu du développement c’est la croissance économique, l’accumulation du capital avec tous les effets que l’on connaît : compétition sans pitié, croissance sans limites des inégalités, pillage sans retenue de la nature. Peu importe que les uns estiment que le « développement » adviendra grâce à l’aide financière alors que d’autres prônent le commerce (trade not aid), dans le domaine du « développement », tout est possible, et surtout son contraire.Si à chaque fois l’entreprise tourne court, c’est faute de se détacher de la notion de « développement » qui est piégée dès l’origine car assimilé à « croissance ». Il faut reconsidérer la notion de pauvreté. Cette notion est absente du vocabulaire de toutes les langues pendant des millénaires. « Pauvre » existait en tant qu’adjectif et ce, pour indiquer que quelque chose n’était pas à la hauteur de ce qu’il devrait être, comme par exemple un sol pauvre, une santé pauvre. Les gens vivaient de très peu, sans jamais penser qu’ils étaient pauvres. En effet, si l’on prend la pauvreté dans le sens d’un mode de vie qui se suffit du nécessaire, la pauvreté était la condition normale des humains. La façon de vivre ensemble était le rempart le plus durable de leur communauté contre la misère. Comme le dit un proverbe tswana : « Là où il n’y a pas de richesse, il n’y a pas non plus de pauvreté. » Dans l’Afrique traditionnelle, on considère comme pauvre non pas celui qui manque de moyens matériels, mais celui qui n’a personne vers qui se tourner, devenant ainsi un orphelin social, un pauvre en relations. En fait, ériger la pauvreté en problème, c’est occulter le fait qu’elle constitue un rapport social et qu’elle ne peut se définir que par rapport à la richesse économique. « Laissez les pauvres tranquilles ». Cette phrase est de Gandhi qui, lui, connaissait bien ce dont les pauvres avaient besoin. Il savait notamment que les pauvres avaient rarement les besoins socialement fabriqués que leur créaient les riches. Ils n’avaient pas besoin de technologies, de produits, de « services » et de gadgets de toutes sortes qui les rendaient systématique dépendants des autres. Mais on ne discute jamais de ce qui fait la vraie richesse des pauvres.

Le texte du gouvernement Macronprévoit d’augmenter son montant à 0,55 % du revenu national brut d’ici à 2022, contre 0,44 % en 2019. Les pays occidentaux n’ont jamais atteint leur objectif de prêter 1 % de leur PNB, dont 0,7 % d’aide publique. C’était pourtant l’objectif fixé par les Nations unies… en 1970 ! De toute façon l’investissement public et privé, pas plus que la globalisation des échanges commerciaux, n’ont conduit à un monde plus équitable et durable. L’aide au développement est même devenue une menace pour le pays en difficulté. Il sera entraîné dans une série de dépendances qui en feront un instrument entre les mains de l’institution « donatrice ». Ce n’est pas sans raison que le gros des dépenses va à l’aide militaire, l’aide pour les infrastructures du « développement » et l’aide financière pour sauver des institutions bancaires de la faillite. Aujourd’hui un experts nobelisé comme Esther Duflo pensent que la solution consiste à mettre en place au Togo des transferts financiers rapides par téléphone avec un système de porte-monnaie électronique ! Selon les derniers chiffres publiés fin septembre 2020 par le Fonds monétaire international (FMI), la moitié des pays à bas revenu frôlent le surendettement ou y sont déjà tombés. Pékin détient 46 % de la dette africaine en 2017, contre 28 % en 2005. La Chine a dépensé en aide au développement ces dix dernières années autant que la Banque mondiale, soit près de 500 milliards d’euros. De nombreux pays se sont embarqués dans des financements chinois et ils réalisent aujourd’hui qu’il est difficile de renégocier leur dette. A l’Elysée, on souligne « les possibles risques de déstabilisation » d’une crise économique sur un continent, l’Afrique, en pleine croissance démographique.

Dans la déclaration d’Arusha en 1967, on estimait à juste titre qu’il est « stupide d’imaginer que la Tanzanie pourra enrayer sa pauvreté avec l’aide financière étrangère plutôt qu’avec ses propres ressources (…) Etre indépendant, cela veut dire compter sur soi (…) Qu’elles proviennent de l’impôt ou de l’extérieur, les ressources financières de l’Etat doivent être affectées en priorité aux paysans et non aux villes (…) Il convient de viser l’autosuffisance alimentaire… ».L’aide au développement est une absurdité quand on connaît l’absurdité du type de développement capitaliste : des voitures pour tous et bonjour l’effet de serre, une société de services payants et non plus gratuits, des facultés qui accueillent la majorité des jeunes futurs chômeurs. Cette construction sociale est un faux modèle impossible à généraliser dans le monde entier.

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Plus ça va, plus je déteste Macron

Le 8 décembre 2020, le chef de l’État a réaffirmé doublement le statut de puissance atomique du pays, son statut de grande puissance reposant, selon lui, sur les secteurs nucléaires civil ET militaire. Allez hop, un petit coup de pouce aux déchets nucléaires ! Histoire d’avoir plus de trucs à enterrer à Bure !

Construction de 6 EPR. « Notre avenir énergétique et écologique passe par le nucléaire… C’est l’énergie non intermittente qui émet le moins de CO2 » .L’exécutif prévoit une contribution financière massive de fonds publics pour la construction de six EPR – dont le coût total serait d’au moins 45 milliards d’euros.

Nouveau porte-avions à propulsion nucléaire. La France va se doter pour 2038 d’un nouveau porte-avions une fois et demie plus imposant que l’actuel Charles-de-Gaulle..Il s’agit d’un projet d’environ 7 milliards d’euros.

A l’heure de l’endettement généralisé suite à la pandémie, à l’heure où la sobriété partagée devait être la ligne politique unique, nous avons la fâcheuse impression d’une fuite en avant afin de préserver la filière atomique d’un autre temps. C’est la ligne Maginot du 21e siècle d’un pays surendetté et incapable de résoudre le problème de ses banlieues. C’est une ânerie militariste histoire de ruiner encore plus le pays. C’est un président de la république qui prend seul des décisions, sans contrôle parlementaire. C’est vouloir la paix en préparant la guerre, une stratégie qui s’est révélée historiquement toujours démentie. C’est dépenser de l’argent public au détriment de dépenses essentielles. C’est passer sous silence le fait que le chômage post-Covid va finir d’assécher les ressources de l’État. C’est ignorer que notre civilisation thermo-industrielle est en train de s’effondrer.

Ce n’est pas digne d’un jeune président qui devrait être mieux au fait des perspectives d’un XXIe siècle qui sera nécessairement écologique, soucieux des limites de la technique et des ressources naturelles, raisonnant en terme de relocalisations et d’interdépendances planétaires. Mais Macron reste enferré dans le passé, toujours porteur de grands projets inutiles et démesurés de type nationalistes. Emmanuel Macron, à remplacer en 2022…

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Donald Trump, narcissique et psychopathe

Voici comment on pourrait analyser le tempérament de Donald Trump : C’est une personnalité narcissique, plus exactement un « narcissisme malfaisant ». Le narcissique est intolérant aux critiques et se montre virulent lorsqu’on lui fait des remarques. Trump a pris très souvent des décisions de manière impulsive, sans se soucier de leurs conséquences. Il fonctionne en permanence avec des rapports de force et il valorise l’action autoritaire. C’est aussi un psychopathe qui recherche assidûment le pouvoir. Sa personnalité est caractérisée par un ego surdimensionné, une froideur affective, une tendance à la séduction, un besoin d’action et une absence de peur qui lui fait souvent prendre des risques démesurés. Ce type de personnage est prêt à tout pour arriver à ses fins. Trump cultive des relations humaines superficielles, un manque d’empathie et porte atteinte aux droits d’autrui sans ressentir la moindre culpabilité. Tout se passe donc comme s’il n’y avait aucune conscience morale. Selon un test de personnalité permettant d’établir un score de psychopathie, on a observé que Donald Trump obtenait les scores parmi les plus élevés, en bonne place parmi de nombreux dictateurs. Trump admire d’ailleurs les leaders autocrates comme Vladimir Poutine ou les dictateurs comme Kim Jong Un ; il compte parmi ses « amis » le président brésilien Jair Bolsonaro.

Donald Trump est également un menteur pathologique. C’est ainsi que le décrit sa propre nièce, la psychologue Mary Trump , dans son livre « Too Much and Never Enough ». Il s’est proclamé vainqueur de la présidentielle US en niant les évidences électorale. Depuis son élection, il a été responsable de la diffusion de plus de 20 000 mensonges, fake news, erreurs ou approximations. Il se soucie uniquement de son propre intérêt, d’où un penchant certain pour la fraude fiscale. Il est particulièrement doué pour percevoir les faiblesses des autres et en tirer un profit personnel. La vérité, c’est le monde tel qu’il se le fabrique et il accuse les autres de ses propres erreurs. C’est en fin de compte une personne immature, ayant un esprit chaotique et binaire, incapable de comprendre les idées complexes. Il n’arrive pas à focaliser son attention plus de quelques minutes, il ne lit ni la presse ni les rapports qu’on lui donnait quotidiennement. Il passe plusieurs heures par jour devant la télévision, en se focalisant sur les émissions qui le mettent en avant. Il reste assidûment dans sa bulle médiatique. (analyse de David Bertrand)

Devant un tel tableau clinique, n’importe qui de rationnel refuserait son soutien à une telle personnalité. Pourtant Trump a obtenu plus de 74 millions de suffrages à la présidentielle américaine. C’est un grave inconvénient de la démocratie représentative, la dimension autoritaire plaît car cela rassure une grande partie des électeurs. Les mécanismes de la servitude volontaire ont été bien analysés depuis longtemps, il faut lire et relire l’essai d’Etienne de la Boétie (1576). Mais le plus grave avec ces personnalités qui nient les réalités, c’est le fait qu’arrivé au pouvoir ils mettent en place une politique anti-écologique. Qu’on s’appelle Poutine, Bolsonaro, Erdogan ou Trump, on mène la planète au désastre et nous avec.

Complément d’analyse, Jair Bolsonaro, un des cinglés qui nous gouvernent

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Barbara Pompili , la serpillière de Macron

Barbara Pompili (Ministre de la transition écologique) : « La loi issue des travaux de la convention citoyenne pour le climat ancrera l’écologie dans la société française. Notre pays prépare une loi de transformation qui va occuper la vie parlementaire pendant plusieurs semaines Cette loi n’agira pas seulement sur les structures de l’économie pour en accélérer la décarbonation, elle innervera notre culture, en favorisant l’éducation à l’environnement, une publicité responsable, une consommation plus sobre.Tout cela, nous le devons à une expérience démocratique inédite, voulue par le président de la République : la convention citoyenne pour le climat. »

Le point de vue des écologistes : il suffit de recopier les propos de la serpillière de Macron pour savoir que les propositions des 150 citoyens vont s’enliser dans les sables mouvants de la concertation ad nauseam (jusqu’à la nausée) : « Les orientations du projet de loi préparé par le gouvernement sur la base du rapport des citoyens seront présentées à des groupes réunissant citoyens de la convention et députés. C’est le point de départ d’une concertation qui va durer jusqu’à la fin du mois de janvier 2021 et qui permettra de compléter et d’enrichir le projet. Le projet sera ensuite présenté en conseil des ministres fin janvier, puis soumis au Parlement à qui il appartiendra, comme le prévoient nos règles constitutionnelles, d’en assurer l’acceptabilité sociale et d’en valider le contenu à l’été 2021. ».

Quelques commentaires perspicaces sur lemonde.fr nous donnent le point de vue des écologistes :

Noleb : Ma première réaction aux propos de Pompili a été un grand éclat de rire. Puis est venue l’admiration : pas facile d’avaler autant de couleuvres tout en léchant toutes ces bottes. Bien joué, Barbara.

MICHEL SOURROUILLE : Un ministre de l’écologie, ça ferme sa gueule ou ça démissionne. Barbara Pompili , n’est que la serpillière d’Emmanuel Macron, elle doit subir comme tous les ministres de l’écologie antérieurs, sinon gare ! Nicole Bricq, ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, n’a duré qu’un mois (16 mai 2012 – 21 juin 2012). Elle a été licenciée par le premier ministre Jean-Marc Ayrault parce qu’elle avait suspendu tous les permis de forages exploratoires d’hydrocarbures au large de la Guyane, ce qui n’avait pas plu aux lobbies pétroliers. Delphine Batho (juin 2012 – juillet 2013) a été licenciée par le premier ministre Jean-Marc Ayrault parce qu’elle contestait la faiblesse du budget qui avait été attribué à l’écologie. Sans oublier Nicolas Hulot, nommé ministre le 17 mai 2017 et démissionnaire 29 août 2018 parce que pour Macron la chasse et les chasseurs ont beaucoup plus d’importance que l’urgence écologique.

Victor M : Les propositions de la convention citoyenne pour le climat ont été balayées d’un revers de main par Macron ! Après la réintroduction des néonicotinoïdes, les suppressions de poste à l’ONF, la suppression des réglementations environnementales pour la construction de sites industriels géants, la création d’une cellule de gendarmerie pour traquer les lanceurs d’alerte (demeter),…, le gouvernement annoncera bien un ou deux trucs, mais si les décrets son un jour publiés, ils ne seront jamais réellement mis en application !

Georges-Henri : Voici une femme technocrate, arriviste, verte. La couleur ne fait rien à l’affaire. On reconnaît immédiatement aux choix de mots : Barbara Pompili ouvre des chantiers etc… et nous verrons que l’écologie, c’est avant tout du BTP, de la voitures électriques et de la technologie de toutes sortes, faire de la 5G etc. En revanche, protéger les rivières, éviter que les sols ne s’érodent, se dégager des formes productivistes d’exploitation forestière, planter des haies, reconstituer des talus, protéger la mer, toutes ces choses qui entretiennent la vie et réduisent l’effet de serre à zéro. Les techno ne veulent pas rétablir des équilibres là où ils sont rompus, ils veulent juste produire des choses peintes en vert. Il est urgent de se défaire de ces gens-là.

Julius Puech : Ce baratin est ce qu’on appelle de l’enfumage à verdir : Mme Pompili sait parfaitement que les 150 mesures de la CC ont été étripées.Les contraintes sur le poids des véhicules qui ne s’appliqueront à plus aucun véhicule vendu en France, les mesures d’isolation thermique qui deviennent optionnelles, les limitations du transport aérien qui disparaissent. Et vous prétendez faire un changement de société ? Quelle infamie ! Pendant ce temps, la loi sur la sécurité globale sera appliquée, ce qui nous entraîne un peu plus vers un état illibéral.

Oui mais non : Beaucoup a été écrit sur la « représentativité » de ces 150 citoyens tirés au sort. Mais on en sait encore plus et de façon certaine sur le manque de représentativité de l’Assemblée nationale ! Bref, si l’argument est la représentativité, Barbara Pompili devrait conclure que l’AN n’a pas de légitimité pour voter une loi qui affecterait de façon fondamentale etc.

Pour en savoir plus sur Barbara Pompili grâce à notre blog biosphere :

7 juillet 2020, Barbara Pompili fera-t-elle mieux que Hulot ?

13 juillet 2020, Barbari Pompili bientôt à l’épreuve du réel

27 juillet 2020, Barbara Pompili , sa déclaration d’intentions

31 juillet 2020, CLIMAT et décisions, il est urgent d’attendre

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La droite envisage l’idée de décroissance

L’idée de décroissance fait son chemin même au sein de la droite… Avec Christian Jacob, le patron des Républicains, on a dépassé le stade de l’ignorance crasse pour passer au stade suivant, l’attaque bête et méchante : «  Les Verts et l’extrême gauche se sont approprié l’écologie pour promouvoir la décroissance… Pour respecter les accords de Paris via la décroissance, il faudrait rester confinés pendant trente ans ; la décroissance est donc une voie sans issue… C’est pour cela que je défends un développement durable… La recherche, l’innovation, les entreprises ont un immense rôle à jouer pour réduire les émissions, inventer des carburants moins polluants… Depuis un an, Les Républicains sont au travail, plus de cent réunions sur les sujets comme le réchauffement climatique, la qualité de l’air, de l’eau… A rebours d’une idéologie écologiste ne produisant que des slogans et de la peur, fixons-nous des objectifs précis à partir des réalités. Les commentaires sur lemonde.fr vont bon train :

EG : J’ai du mal à voir ce que les propos de Jacob ont de différents par rapport aux idées de la droite il y a 20 ans, et je ne savais pas qu’il suffisait d’en appeler au bon sens et à la science pour que la science apporte la solution d’un coup de baguette magique. Tout semble tellement évident quand on fait de la politique…
Dance Fly : Demander à un LR d’écrire une tribune sur la transition écologique c’est un peu comme demander au patron des chasseurs (W. Schraen) d’établir un programme de protection de la biodiversité. D’ailleurs dès le second paragraphe on voit surgir le slogan préféré de l’agrobusiness: « En 2050, la terre comptera 2,4 milliards d’habitants en plus. Il faudra bien augmenter considérablement la production agricole mondiale pour les nourrir ». Sous- entendu: faites confiance à ceux qui ont la mainmise sur l’agriculture : fabricants de pesticides, grands semenciers, OGM.
Alexandre Faulx-Briole : M. Jacob est bien sûr desservi par le fait qu’il est agriculteur dans la Beauce, céréalier, et donc pollueur en chef, aux yeux de ses détracteurs. Agriculteur, il devrait savoir que les carburants alternatifs sont sans doute « agro-carburants », mais qu’ils ne seront jamais « bio ».
Dance Fly : C. jacob démarre sa tribune sur un préjugé politique: les écologistes seraient d’horribles gauchistes décroissants. Il m’avait plutôt semblé que la prise de conscience des enjeux environnementaux traversent dorénavant toutes les strates de la société; c’est bien pour cela que la transition en cours n’est pas pilotée que par des décroissants, loin de là.
Transition_necessaire : Décroissance (de quoi?) = « sous cloche pendant 30 ans »… c’est ça le slogan qui fait peur ? « Il faudra bien augmenter considérablement la prod agricole mondiale ». C’est une pensée magique? Une alternative est de limiter la part de viande pour maximiser l’utilisation des calories produites. Jacob « Il nous faudra donc diminuer notre conso énergétique » même lui le dit. BRAVO!!! Donc la décroissance (de la conso matérielle) n’est PAS juste « une voie sans issue ». Il mise sur recherche innovation. « hydrogène vert » c’est quoi?? un rêve !
Réaliste : Ce n’est pas de la décroissance que de remplacer la vente des 4×4 et SUV par des berlines et citadines de même génération qui polluent 10 et 20 % de moins. Ce n’est pas de la décroissance que de remplacer la majorité des voyages aux antipodes avec passage par un hub par de la vidéoconférence. 90 % des terriens n’ont jamais pris l’avion contre quelques centaines de millions principaux responsables de cette pollution. Au-delà des mots, Jacob est-il prêt à ces évolutions ?
Gwen : La sobriété est la seule voie, c’est scientifiquement démontré. Dans une collectivité bien organisée, on n’a pas besoin de voiture (ou très rarement en location), de chauffage (habitat bio-climatique), de pétrole (no plastique), de congélo énergivore (produits frais locaux…), etc. Voilà où se situe l’enjeu : reprendre toute notre organisation à zéro pour construire sur des bases saine, au lieu de continuer le grand n’importe quoi comme le propose Jacob.
Gaïa : La décroissance est fondée sur l’abondance des interactions (pensée systémique), et non sur la promotion de la pénurie. Manifestement, nous n’avons pas la même définition de la décroissance que CJ.
ChP : Merci au Monde d’ouvrir une tribune à Ch. Jacob, cela permet de constater que son discours est d’une vacuité immense. Un discours vide de sens et sans objectif. Il préconise un développement durable! Un développement de quoi? Là est la question restée sans réponse.
Minga : Allons , ne soyons pas mauvaise langue, la droite vient de prendre conscience qu’il y avait un léger problème au niveau du climat, c’est déjà beaucoup !

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Extrême droite et refus de la climatologie

Peu de gens auraient imaginé que le dérèglement du climat visible à l’œil nu coïnciderait avec l’importante progression d’une force politique qui nie catégoriquement ce phénomène. Aucun des scénarios du GIEC n’avait compté sur la possibilité que les dispositifs gouvernementaux en Europe et dans les Amériques seraient aux mains de partis et de présidents n’ayant qu’une hâte : expédier aux oubliettes l’urgence de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre. Nous soutenons dans ce livre* que la politique climatique de l’extrême droite s’est développée conjointement à certains intérêts matériels des classes dominantes.

Les changements progressistes ont tendance à provoquer de violentes réactions à leur encontre, et le climat ne fait pas exception. Le catéchisme du capitalisme fossile peut se résumer simplement : les combustibles fossiles sont bons pour les gens. Au fondement de cette doctrine se trouve un mode spécifique d’accumulation du capital qui domine depuis le début du XIXe siècle : la création de profits à travers l’extraction et la combustion des énergies fossiles. A mesure que l’extrême droite progresse, la thématique du changement climatique recule. La fragmentation de la politique climatique internationale sur des lignes nationales (cf accord de Paris de 2015) et les pressions nationalistes pour le retrait de l’accord ont formé deux maillons d’une même chaîne, le second poussant l’argument à son extrême : notre nation n’a pas à lever le petit doigt. Le fait que le capital fossile et l’extrême droite aient fusionné aux USA dans la personne de Donald Trump est significative. Dès sa première semaine à la Maison Blanche, à la fin du mois de janvier 2017, une cascade de décret approuvait le Dakota Access pipelines, le pipeline Keystone XL et décidait la construction d’un mur à la frontière avec le Mexique. C’est devenu une règle, chaque fois qu’un parti européen d’extrême droite dément ou minimise l’importance du changement climatique, il fait par la même occasion une déclaration sur l’immigration. Quelques semaines avant l’élection présidentielle de 2007, Jean-Marie Le Pen proposait concernant l’immigration de couper « les pompes aspirantes, c’est-à-dire les services que nous assurons à tous les gens qui se trouvent sur notre territoire même si nous n’avons pas souhaité leur venir. » Il qualifia ensuite le changement climatique de « dogme » destiné à « terroriser les populations », affirmant qu’un éventuel réchauffement était dû au soleil. L’extrême droite agit dans le but d’anéantir toute barrière à l’accumulation du capital fossile, pour « libérer » les énergies bloquées sous terre.

Mais pour exister en tant que force historique réelle, la première des conditions est une crise. L’Italie et l’Allemagne sont entrées dans une crise d’après-guerre si profonde que les fonctions étatique de base – maintenir la cohésion sociale et garantir l’accumulation du capital – ne pouvaient plus être assurées ordinairement. Cependant aucune crise n’a engendré directement le fascisme. Mussolini comme Hitler ont été installés aux commandes par les détenteurs traditionnels du pouvoir qui misaient sur les forces fascistes pour sortir de l’impasse socio-économique due à la crise. Il faut reconnaître aussi à l’extrême droite un véritable mouvement de masse, avec une ferveur nationaliste et des partisans parmi les ouvriers. Le fascisme n’est pas pour les temps ordinaires ; aucune foule ne se rue vers lui si le sol ne menace pas de se dérober sous ses pieds. Mais quand une apocalypse se profile à l’horizon, les démagogues du sang et du sol tiennent le haut du pavé.

* Fascisme fossile (l’extrême droite, l’énergie, le climat) aux éditions La fabrique 2020

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Des décroissants en faveur des SUV !

Le conducteur d’un SUV est un provocateur très méchant, il agresse violemment le climat et insulte par son véhicule tous les militants luttant contre le réchauffement climatique. Pourtant le mensuel de Vincent Cheynet* s’insurge contre la meilleure méthode de s’organiser contre la destruction systématique des conditions de vie sur Terre, par exemple « en dégonflant les pneus des SUV ». Ce journal de la décroissance condamne en effet les réflexions de « La Ronce **» : « Nous ne porterons jamais atteinte à l’intégrité physique des personnes, mais les biens matériels, eux, n’ont pas de sentiment. » Vincent Cheyet réagit ainsi : « La bonne blague ; cette entourloupe a déjà été démontée mille fois et l’accident potentiellement créé par des pneus endommagés atteindra bien les personnes. » C’est prendre les motivations de l’action directe par le petit bout de la lorgnette. Ce genre de « décroissant » est pour une définition très réductrice de l’action non-violente au nom d’une présentation tendancieuse et bornée de La Ronce : « Est-ce responsable que de lancer des jeunes au risque de la confrontation physique face à un propriétaire d’un SUV ? ». Comme si la violence physique d’un possesseur de SUV contre une personne se comprenait mieux que la défense du climat !

Approfondissons l’analyse. La Ronce** se définit comme « un nouveau collectif qui vise à démultiplier des actions directes, anonymes et décentralisées pour le vivant, pour empêcher de fonctionner ceux qui détruisent le vivant, ou a minima leur faire perdre des plumes via des gestes simples et peu risqués, des actions décentralisées, simultanées, pertinentes, faciles. » Ils constatent : « J’ai trop peu de pouvoir et ceux qui en ont ne font pas face. Ils fuient. Ils festoient sur les ruines, jusqu’à la dernière goutte de pétrole, le dernier arbre debout, la mort de la dernière abeille… Voilà. Je tiens une idée : inventer des gestes simples et peu risqués qui empêcheraient leurs 4×4 de rouler, leurs pubs de s’afficher, des gestes qui dégraderaient suffisamment l’emballage de leurs produits pour qu’ils ne puissent plus les vendre… Nous allons mettre un joyeux bordel, car nous savons que c’est dans l’ordre et la discipline qu’ils organisent la destruction systématique des conditions de la vie sur Terre… Dispersé⸱e⸱s, nous serons des milliers d’épines dans leur pied. Ensemble, nous sommes la Ronce… » Cela rejoint parfaitement la conception de notre blog biosphere. Nous avons lu avec intérêt le livre d’Andreas Malm et montré que la violence contre les biens appartient au registre de la non-violence, à la contre-violence. Ne pas vouloir comprendre ce message, c’est se mettre du côté des multinationales qui ne veulent qu’une chose, la croissance aveugle dans un monde fin, le suicide collectif.

Le rédacteur en chef Vincent Cheynet consacre nombre des colonnes de son journal à dénoncer les écotartufes, mais il ne s’attaque jamais au greenwashing, à l’écoblanchiment, aux entreprises. Pire, on devrait s’interdire même des gestes simples contre les SUV ?
Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere :

Urgence écologique et destructions de biens

8 octobre 2020, Les SUV agressent violemment le climat
16 septembre 2020, Contre-violence par destruction de biens
5 août 2020, CLIMAT, faut-il saboter les pipelines ?
22 octobre 2019, SUV ou Climat, faut savoir choisir !
14 juillet 2015, SUV, sports utility vehicles, l’objet à embras(s)er
* La décroissance, novembre 2020 page 8
** La Ronce, article de Reporterre

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Jean-Luc Mélenchon, président en 2022 ?

Jean-Luc Mélenchon président ! Après 2012 et 2017, il se présente à la présidentielle 2022 : « Oui je suis prêt. Je propose ma candidature.  J’ai un programme, une équipe prête à gouverner. 2022, c’est le moment de changer. La société est en impasse. Nous avons les moyens d’innover, de faire différemment, d’abolir la monarchie présidentielle… Je suis un pôle de stabilité ». Jean-Luc nous sort tellement par les trous de nez que nous préférons laisser la parole aux commentaires sur le monde.fr de l’article « Victime de son tempérament et de ses impasses stratégiques, Jean-Luc Mélenchon est devenu son pire ennemi » :

Gérard B-19 : L’annonce de la candidature est un signe de faiblesse de la part du candidat LFI. Lancée en pleine pandémie cette déclaration ne fait que confirmer le déclin d’un homme politique qui comme Trump s’est toujours regardé dans la glace avant de regarder en direction des citoyens, de tous les citoyens. Inquiétant au début il est devenu grinçant sur tous les sujets. Bon tribun oui, mais pourquoi faire si ce n’est pour attiser le doute et la colère. La possibilité de la Maire de Paris Anne Hidalgo de porter les espérances de toute une gauche, écologistes, progressistes et démocrates confondus, a certainement été aussi un marqueur de cet empressement.

Bullocrate : Mélenchon, Jean Luc. Politicien poussiéreux fruit des amours impossibles de Tonton François, Cousin Léon, Oncle Fidel et tante Rosa.Tout çà dans un emballage de sénateur et de notable tendance troisième république. Fâché mais pas facho, petit boutiquier marseillais, a son avis sur tout mais jamais le même. Sa dernière lecture est à la Créolisation de Glissant mais s’est récemment mis au tchetchène donc on attend qu’il nous parle de Zelimkhan Iandarbiev.

a.ferrier : Simple rappel des faits : Mélenchon a été élu conseiller général PS à trente-quatre ans. Il a aussi été adjoint au maire, ministre et il est député. Il a choisi de se faire élire sénateur PS à trente-cinq ans. Il l’est resté jusqu’en avril 2000 (plus de treize ans) et a rempilé plus de cinq ans encore entre 2004 et 2010. Plus de dix-huit ans sénateur PS. Quelqu’un aurait-il la gentillesse de nous rappeler le bilan de ces plus de dix-huit ans au Sénat ? Par ailleurs, un beau jour, en 2010 précisément, il publie ce pamphlet désopilant « Qu’ils s’en aillent tous ! ». Lui seul peut rester pour diriger la France et la sortir des ténèbres ? Est-il permis de sourire ?

Nihaho : Anticapitaliste, antilibéral : pourquoi pas. Sortir des traités européens: bof, il semble que l’Europe devienne moins naïve, protège ses intérêts et arrête avec ce dogme absurde de l’ultra libéralisme. Complaisance vis à vis de l’islamisme radical: Certainement pas.

Quiquengrogne : Antilibéral et anticapitaliste, mais pro quoi ? C’est bien facile d’être contre, et on peut être séduit par sa férocité et sur le fond de beaucoup de choses qu’il dénonce, mais un homme politique doit proposer une vision du monde et une stratégie pour le pays qui soit réaliste.

Constat : Je pense que le programme de 2017 de LFI était un bon programme, sérieux équilibré et progressiste. Porté par un bon leader. On peut le relire et en discuter. Perso je l’ai voté, et on a perdu. Il reste un bon projet. Mais depuis mai 2017, le leader a perdu beaucoup de sa crédibilité. Ego démesuré ? Nerfs fragiles? Prise de positions maladroites, déconnectées de la réalité? Bref, une notoriété en miettes pour beaucoup de ses e- électeurs. JLM n’a pas voulu faire un parti politique. Juste des adhérents internet. Lui décide de tout, et sa bande d’élus redevable suit, en se fermant les yeux, et en s’agitant sur le net, croyant faire de la politique et exister, sans militants en faisant l’impasse sur les campagnes électorales locales et régionales. (peur d’une autre défaite après les Européennes). JLM devrait méditer sur sa 4ème place, et sur les 7212000 voix obtenues par Fillon arrivé troisième, mis en examen, sans programme, et sans campagne. Rien ne changera en 2022. Et la gauche désunie perdra.

Dominique Deux : Que JLM soit son pire ennemi, c’est son problème. Mais c’est surtout, depuis des années, le pire ennemi de la gauche, qu’il écarte systématiquement de tout progrès dans les urnes. Aujourd’hui, mettre le feu à la savane pour cramer le dernier carré des éléphants résume toute son ambition.

Ecce homo : JLM va perdre. Il va faire perdre la Gauche et l’Écologie. Il va faire gagner Macron … Son « mouvement » ne tournant qu’autour de sa personne, il n’a pas su faire émerger de nouvelles options de personnalités ? Pas de tentative d’union large contre Macron ? Le mur approche.

John Gadret : Dois-je rappeler qu’en 2017, tous les médias appelaient Mélenchon à se rallier à Hamon, qui était censé être le seul leader de la gauche. On connaît le résultat, et curieusement, personne n’a appelé Hamon à retirer sa candidature. Si Hamon s’était retiré Mélenchon était au 2ème tour donc qui a réellement fait perdre la gauche ?

Bénévole : N’oublions par de préciser l’ambiguïté de Méluche lors du second tour 2017. Pour certaines personnes de gauche dont je fais partie, ne pas prendre position par rapport au RN ne signifiait pas adouber Emmanuel Macron. C’était incompréhensible.

T-FOUQUE : Melenchon, c’est le Jean-Marie Le Pen de la gauche. Le mec qui empêche tout rassemblement de la gauche et donc toute victoire aux élections. Mais il récupère le financement au passage. Le + triste ce sont les jeunes qui l’aide en pensant faire avancer la cause.

Hedgehog : Le mépris que m’inspire JLM est à la mesure de trois séquences de sa vie. Vers 1980, dans un débat avec un cacique ultralibéral du RPR, un jeune homme plein de déférence et d’amabilité pour un adversaire qui sanctifiait Reagan et Thatcher. Dans les années 2000, un comportement extrêmement agressif aux Matins de France Culture contre entre autres Agnès Benassi-Quéré et Brice Couturier (de mémoire). JLM faisait du Trump avant Trump. Méprisable, pas d’autre mot. La séquence filmée lors de la perquisition : grotesque, antirépublicain. Encore une fois, pas tellement loin en nature du fou de la Maison-Blanche.

jea.vie : A tout cela il faut ajouter une garde rapprochée en dessous de tout, a l’exception notable d’Adrien Quatennens. Les interventions, le positionnement, l’agressivité permanente et le dogmatisme méprisant de Corbière, Obono , Chikirou ou Coquerel desservent fortement la cause qu’ils défendent.

Pour conclure, la position de JLM sur l’écologie telle que nous l’avons perçue :

BIOSPHERE-INFO, Jean-Luc Mélenchon et l’écologie

Jean-Luc Mélenchon, président en 2022 ? Lire la suite »

Post-Trump, mondialisation des Gilets jaunes

Après l’élection de Joe Biden aux USA, le déni prévaut encore chez les supporteurs de Donald Trump, aveuglé par le comportement de l’(ex)président américain. Celui-ci a toujours assuré qu’il ne pourrait être battu que dans le cadre d’une « élection truquée ». La frange la plus raciste et haineuse est bien présente à ses côtés, les appels à la violence se multiplient sur les réseaux sociaux : « C’est l’heure du soulèvement. Battez-vous contre ce vol. Le président Trump a montré l’existence du marais, maintenant il est temps d’ouvrir la bonde. Aidons-le à supprimer les rats qui bouchent les tuyaux ! » L’ancien directeur de campagne de Donald Trump, Steve Bannon, a appelé il y a deux jours à mettre les têtes du directeur du FBI et du responsable de la lutte contre la pandémie de Covid-19 sur des piques devant la Maison Blanche. Ces appels à l’insurrection ne peuvent être accueillis que par la dérision : « Mec, 70 % des Américains sont en surpoids et 40 % sont obèses. Les gars pro-Trump qui se masturbent en rêvant d’une guerre civile sont trop occupés à essayer de respirer sur leur fauteuil roulant électrique pour réussir à former une armée ». Tu bouffes n’importe quoi, tu picoles comme un trou, tu consommes des médicaments à la folie, tu ne veux pas financer un semblant de sécu digne de ce nom mais tu t’armes comme un porte-avion, tu roules sur des routes très souvent défoncées par des chars d’assaut ( les SUV), tu méprises les équilibres et la préservation de la nature… Qui peut-être surpris de la popularité de Trump ? Il a réuni aujourd’hui plus de suffrages qu’en 2016.

On en peut pas prendre cela à la légère, le problème de fond subsiste. L’impuissance et le déclassement sont les carburants de l’audience de Donald Trump. Son arrivée à la Maison Blanche concrétisait une tendance lourde, à l’œuvre dans la société américaine. La croissance américaine des dernières décennies a été confisquée par les 10% les plus riches, et singulièrement par le 1%. Et ce au détriment des 50% les plus pauvres qui ont vu leurs revenus décliner dans le PIB. La condition sociale de tout individu est une des résultantes de sa condition économique. Ce sont les classes moyennes blanches des anciennes régions industrielles qui ont le plus souffert. L’incompréhensible, c’est qu’au lieu de se tourner vers des socialistes, elles préfèrent se laisser séduire massivement par les sirènes populistes et néo-fascistes. C’est dans les franges de l’Amérique blanche déclassée que se recrute une bonne part de l’électorat de M. Trump. Une société qui produit de plus en plus de désespoir, rien de bon ne peut en sortir.

Les électeurs trumpistes ressemblent aux gilets jaunes français sous une forme à peine différente.. Même sentiment d’être délaissé, travail incertain dans des secteurs industriels sans avenir, absence de porte-parole par rapport à l’intelligentsia urbaine, aucune écoute des politiques,Trump excepté ! La mondialisation sauvage, des flux d’immigrations médiatiquement survalorisés et une vague écolo rejetée car elle remet en cause le mode de vie, tout cela explique le rejet des élites et l’attrait des politiciens d’extrême droite, catégorie dans laquelle on peut mettre Trump sans hésiter. Donald Trump a le même carburant que Marine Le Pen. Et c’est pour cette raison qu’elle l’aime tant. La diversité de l’électorat trumpiste est incontestable, mais il trouve son unité dernière le culte de la force, le rejet de l’autre, l »individualisme forcené et le rejet de l’intérêt général, la méconnaissance des données sociologiques et scientifiques, et dans plusieurs pays dont les États-Unis, la certitude que la loi de Dieu est supérieure à celle des hommes.

Trump et l’extrême droite sont des révélateurs de la part la plus sombre de l’être humain. Que ces personnalités dictatoriales aient une audience électorale au niveau mondial, que Trump, Bolsonaro ou Erdogan accèdent aux pouvoir, tout cela est inquiétant et durable. Ce sont des clowns à la tête de nations, mais des clowns dangereux. Trump n’est plus là, mais les germes du chaos social sont toujours là.

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Trump favorise la montée du fascisme

Mieux vaut en rire qu’en pleurer, Trump est à l’image du pouvoir politique tel qu’il devient, une dictature qui se fout complètement du système démocratique. On le comprend dans des pays à tradition totalitaire comme la Chine ou la Russie, c’est absolument inquiétant quand cela se passe aux Etats-Unis, l’une des plus vieilles démocraties du monde. Pour la présidentielle du 3 novembre 2020, Donald Trump s’est déclaré vainqueur du scrutin présidentiel américain avant même la fin du décompte des voix ! C’est inquiétant. Mais ce qui est encore plus inquiétant, c’est qu’après 4 ans de chaos national et international organisé sciemment par Trump, autant d’Américains puissent encore voter pour ce guignol. Les circonstances actuelles font qu’une grande partie des personnes, aux USA et ailleurs, ne considèrent pas la démocratie comme essentielle. L’autoritarisme aveugle séduit un électorat bousculé par des crises à répétition. Voici ce qu’écrivait Michel Sourrouille dans son livre* de 2016 :

« En agrégeant toutes les crises à un niveau inouï, en combinant inégalités des richesses et pénurie des ressources, le drame écologique a une capacité de nuisance sans précédent : celle de nous ramener au pire de l’homme et de la barbarie. D’ici à 2050, la synergie des crises alimentaire, énergétique, climatique et démographique va en effet entraîner une dégradation rapide et brutale du niveau de vie à l’occidentale. Il y aurait toutes les raisons d’être pessimiste. Face au désordre socio-économique croissant, la tentation du fascisme va donc devenir omniprésente, préparée par la montée généralisée de l’extrême droite en France et ailleurs. Les différentes sortes de terrorisme amplifient d’ailleurs la militarisation de nos sociétés. On peut espérer qu’il en soit autrement car toute dictature, même exercée au nom du peuple ou de l’écologie, mène irrémédiablement au désastre : la manipulation des foules n’est jamais porteuse de bonnes nouvelles. Il reste donc à mettre en œuvre ce que Hans Jonas envisageait incidemment : « Naturellement il serait préférable qu’on puisse confier la cause de l’humanité à une conscience authentique qui se propagerait. »

Sur ce blog biosphere, nous analysons depuis longtemps cette tendance au totalitarisme :

30 septembre 2019, Léviathan climatique, dictature supranationale

28 septembre 2019, Nations « unies » ou retour des dictatures ?

7 décembre 2018, Gilets jaunes, vecteurs d’un totalitarisme en marche

24 mai 2016, écologie contre extrême droite, nouvelle bipolarisation

1er avril 2016, BIOSPHERE-INFO, L’écologie sans dictature

17 mai 2013, l’écologie ou l’extrême droite, à toi de choisir !

5 décembre 2011, USA, l’extrême droite en marche… c’est terrifiant… de bêtise

26 juin 2011, en 2012, écologisme contre extrême droite

20 février 2011, démocratie et risque d’écofascisme

10 octobre 2010, l’écologie est un anti-totalitarisme

18 mai 2010, l’extrême droite progresse. Inéluctablement ?

16 août 2009, écolofascisme ?

28 mai 2009, écolofascisme

24 août 2008, dictature verte ?

28 avril 2008, écolo-liberté ou écolo-fascisme ?

* L’ÉCOLOGIE À L’ÉPREUVE DU POUVOIR (Un avenir peint en vert pour la France ?) de Michel Sourrouille (aux éditions Sang de la Terre, 370 pages pour 19 euros)

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Faire boum avec une arme nucléaire, le pied

Du point de vue des écologistes, l’appareil militaire n’est qu’un parasite qui vit au détriment des contribuables (et des ressources naturelles) et n’a jamais résolu quelque problème que ce soit par les confits armés qu’il a provoqué. Dans ce contexte, l’arme nucléaire bat le sommet de la bêtise humaine et du gaspillage. De temps en temps on reçoit une bonne nouvelle, et il faut la savourer mieux que ne le fait Macron.

Beatrice Fihn, Directrice exécutive de l’ICAN (ONG prix Nobel de la paix en 2017) : « Le traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) avaitété adopté à l’ONU le 7 juillet 2017, et ouvert à signature pour ratification. Le 24 octobre 2020, le Honduras a permis d’atteindre le seuil minimal des cinquante ratifications permettant son entrée en vigueur. Ainsi, le 22 janvier 2021, nous entamerons une nouvelle décennie où les armes nucléaires seront illégales au regard du droit international. Le TIAN n’est pas symbolique, il est contraignant. Il comporte des interdictions qui affectent tous les États membres, possesseurs ou non d’armes nucléaires, car elles incluent, entre autres : l’interdiction de mettre au point, mettre à l’essai, produire, fabriquer, transférer, posséder, stocker, employer ou menacer d’employer des armes nucléaires ou d’autoriser leur implantation sur son territoire. Les États possédant des armes nucléaires ou soutenant une politique de dissuasion refusent ce traité. Ainsi, la France, ainsi que la Russie, la Chine, le Royaume-Uni et les États-Unis par des déclarations communes, pourraient se croire à l’abri de cette nouvelle norme. Il est pourtant simpliste de se reposer sur l’imperfection du monde comme prétexte repris par le président Emmanuel Macron (dans son discours sur la dissuasion, le 7 février 2020). La France a su être leader, au fil des siècles, sur des sujets compliqués (esclavage, droit de l’homme, climat…), il est urgent qu’elle rejoigne le cercle des nations contre les armes nucléaires pour renforcer la sécurité internationale. »

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere :

25 novembre 2019, (le pape) François, un écologiste contre l’arme nucléaire

25 septembre 2019, Pour un désarmement nucléaire

24 mars 2019, Le nucléaire, inacceptable dans un pays démocratique

23 janvier 2018, NI dissuasion nucléaire, NI service national universel

10 octobre 2017, La folie du feu nucléaire entretenue par un journaliste

30 mars 2017, Les présidentiables face au feu nucléaire

29 septembre 2016, Politique de défense en accord avec l’écologie politique

21 février 2015, François Hollande fait joujou avec la bombe nucléaire

16 juillet 2014, L’art de ne pas répondre… sur le nucléaire militaire

21 mars 2014, Un gouvernement français de tout temps pro-nucléaire

27 juin 2012, supprimer la dissuasion nucléaire, alléger le budget !

23 juillet 2011, les socialistes sont pro-nucléaires

1er juillet 2011, Eva Joly contre le désarmement nucléaire

31 octobre 2011, la bombe atomique n’est pas écolo

19 juillet 2011, la dissuasion nucléaire, un débat pour 2012

18 mars 2011, Fukushima et la bombe atomique

25 mars 2008, la bombe, assurance vie d’une nation ?

À lire, Abolir le nucléaire civil et militaire de Jean-Marie Pruvost-Beaurain

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Howie Hawkins, Présidentiable américain

Howie Hawkins est le représentant du Green Party dont il a été l’un des cofondateurs. Âgé de 67 ans, c’est un militant pacifiste et antinucléaire qui a été successivement maçon puis camionneur. A la présidentielle américaine ce jour, outre l’écologie, il défend la démocratie participative, insiste sur les échelons locaux, la justice sociale et la non-violence. Le Parti vert est une coalition de plusieurs partis politiques écologistes. Il veut persuader les Américains qu’il existe une alternative aux partis dominants que sont les partis républicains et les démocrates. Lors de l’élection présidentielle de 2000, le parti obtient 2,7 % des suffrages avec la candidature de Ralph Nader, un résultat record qui est pourtant fortement critiqué. Nader est en effet accusé par les démocrates d’avoir volé l’élection à Al Gore et donc favorisé l’élection de George W. Bush. Pour cette raison, de nombreux partisans ne votent pas pour le Parti vert en 2004 qui n’obtient que 0,1%. A la présidentielle de  2016, la verte Jill Stein avait réussi à figurer sur les bulletins de vote de 45 Etats, Howie n’a pu s’inscrire que dans 31 Etats. Jill avait remporté au total près de 1, 5 millions de voix – soit 1,07 % du vote populaire. Certains estiment que ces votes pour Jill Stein (Parti vert) ont coûté la victoire à Hillary Clinton.

Alors, faut-il ne pas participer à la présidentielle quand on est écolo ? En France le candidat écolo Yannick Jadot s’était retiré en 2017 pour rallier la candidature du socialiste Benoït Hamon. Pourtant il veut se représenter en 2022 ! La même problématique se joue aux USA. Howie Hawkins refuse de collaborer avec le Parti démocrate. Il risque de faire les frais d’un vote utile à gauche contre Donald Trump. Joe Biden continue de distancer Donald Trump selon le baromètre du Washington Post et de la chaîne ABC. Il obtient 54 % des intentions de vote des électeurs qui se disent prêts à participer à l’élection, contre 44 % pour son adversaire. Cette avance se réduit cependant à 6 points (49 % contre 43 %) lorsque les noms des candidats libertarien et écologiste, Jo Jorgensen et Howie Hawkins, sont également proposés aux personnes interrogées.

Alors, faire une candidature de témoignage ou se dissoudre dans un parti dominant ? Faut-il en rester au slogan « élection, piège à con » et attendre tranquillement l’effondrement (inéluctable) de la civilisation thermo-industrielle bien calé dans son fauteuil ? Nous préférons l’activisme électoraliste de l’étiquette verte plutôt que la passivité ; si l’écologie n’obtient que 1 % alors qu’on a raison, on est vraiment indispensable. Aux USA, un pays de demeurés qui croient qu’ils sont seuls au monde, ils en sont encore à la candidature de témoignage comme René Dumont à la présidentielle de 1974, 1,34 % des voix. En France l’écologie politique a rapidement progressé lors des dernières élections, alors EELV se trouve devant le choix d’une candidature en 2022 qui restera marginale ou tout miser sur les législatives. Les municipales ont bien permis aux Verts de conquérir même de grandes villes, l’écologie pourrait avoir un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale, soit allié à un président à tendance écolo, soit devenant un parti d’opposition…

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Emmanuel Macron en panne d’écologie

« Fin progressive des spectacles d’animaux sauvages ou de l’élevage de visons », le 1er ministre Castex s’en tient aux petites intentions symboliques en matière d’écologie. Car Macron ne sait plus à quels démons se vouer : néonicotinoïde reprogrammé, déclaration pro-5G et anti-amish, convention citoyenne embourbées, rien ne va plus. Jupiter est « écartelé » entre sa (soi-disant) ambition écologique et la volonté de faire redémarrer l’économie française frappée par le Covid. Alors l’écologisme superficiel invente de nouveaux éléments de langage, « progressisme vert  et écoloproductivisme » pour garder dans ses filets la frange la plus « raisonnable » des électeurs. Des commentateurs sur lemonde.fr ne sont pas dupes :

Thibaut : L’article ne parle que de stratégie électorale, à aucun moment de stratégie environnementale. C’est pourtant l’essentiel : comment notre Président compte-t-il engager la transition ? Il reste moins de 30 ans pour parvenir à la neutralité carbone. La tambouille pour se faire réélire en 2022 n’est pas le sujet prioritaire…

Ours Bleu : Notre président, Génie du Ruissellement et de la Communication, perd toute crédibilité. Un grand show de com sur les animaux de cirque, ne fera pas passer la pilule, même si on apprécie. Quand aux ruissellement des financiers? Il faut vraiment nous prendre pour des poires.
Perspicace : À qui profite le crime des neonicotinidés ? Aux financiers bien sûrs, actionnaires de l’industrie sucrière dont les bénéfices proviennent de l’Exportation de sucre et non pas aux 46000 employés de cette industrie. Une conversion aidée vers le bio aurait recasé sans difficulté les 46000 emplois et aurait bénéficié à ces travailleurs et à notre société.

DMA : La chose ennuyeuse pour Macron, c’est que le climat et la biodiversité, sont assez peu sensibles aux effets d’annonce et aux mesures cosmétiques contrairement aux marchés financiers. Le président est l’héritier de plusieurs décennies de procrastination sur le sujet (voire pire) qui ont hypothéqués les chances d’une transition en douceur. Resterait donc à nous organiser pour tenter d’encaisser les chocs à venir (voir à ce propos le travail en cours du Shift Project). Mais même cela demanderait des changements importants voire radicaux, une action cohérente, une volonté d’anticipation et surtout une compréhension des enjeux par une majorité de la population, le tout en un temps record. Bref, c’est pas gagné.

Pour en savoir plus, lire notre dernier bilan sur le macronisme :

Biosphere-Info, Emmanuel Macron l’anti-écolo

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Une convention climat qui n’a servi à rien

Convention citoyenne pour le climat : « J’irai au bout du contrat moral qui nous lie », affirmait Emmanuel Macron. Mais sur les 149 mesures évoquées, des « jokers » sont avancés les uns après les autres. D’abord le 21 juin 2020, trois refus directs du président, suivi d’abandon successifs  :

1. Taxer de 4 % les dividendes dans les entreprises qui en distribuent plus de 10 millions annuels pour financer la transition écologique. Joker, « Ce serait réduire notre chance d’attirer des investissements supplémentaires ».

2. Modification du préambule de la constitution souhaitée par la convention. Joker, « Elle menace de placer la protection de l’environnement au-dessus des libertés publiques. Ce serait contraire à notre texte constitutionnel, à l’esprit de nos valeurs ».

3. Passage de la vitesse sur autoroute de 130 à 110 km/h : «  Joker, il faut reporter le débat sur les 110 kilomètres/heure. Pour que ça marche, il ne faut pas stigmatiser les gens, ll ne faut pas les diviser. Et donc je propose de repousser ce débat. Je ne voudrais pas que vous connaissiez le même sort que moi, c’est à dire avoir des mois de travail qui s’abîment dans une polémique. »

4. Le moratoire sur la 5G ? Joker, « je ne crois pas que le modèle amish permette de régler les défis de l’écologie contemporaine » assène Macron.

5. Une trajectoire progressive sur la fiscalité du kérosène ? Balayée d’un revers de la main, lors d’une émission matinale diffusée sur LCI, par le ministre des transports.

6. Composante poids sur le bonus-malus auto, pour favoriser la vente des véhicules les plus légers ? Joker de Bercy, qui refuse de l’inscrire dans le projet de loi de finances.

7. Régulation de la publicité ? Joker ! Le ministre de l’économie n’y croit pas, la ministre de l’écologie attend « la fin des consultations en cours ».

En matière de démocratie participative, on fait mieux ! il n’y a rien de pire que de consulter les 150 citoyens de la Convention sans tenir compte de leur avis. Notez aussi que l’exécutif ne propose jamais des mesures alternatives pour atteindre l’objectif fixé : « définir un projet global permettant de diminuer de 40 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 ». Quelques réactions sur le monde.fr :

François C.H. : Certes, on a envie de taper du pied et s’énerver, mais finalement, il n’y a la rien de surprenant. La transition ne se fera pas, car elle demande de faire entrer en décroissance non pas l’économie dans son ensemble, mais tout du moins un certain nombre de secteur d’activités, et c’est incompatible avec le système libéral actuel, incompatible aussi plus largement avec le tissu économique et industriel qui est le nôtre, incompatible avec le maintien des emplois la ou ils sont. On est dans l’impasse, prisonnier de notre niveau de vie et de nos richesses, qui seront la tombe de nos sociétés. La transition vers le zéro carbone va demander d’énormes sacrifices, mais des sacrifices bien moins importants que ce que devront supporter les générations futures. Seule une bonne série de baffes climatiques dans la tronche pourront nous faire accepter ces sacrifices. Espérons que ça vienne vite. Tant que ça roule, on roulera.

Heru : Le candidat Macron donnait le plaisant sentiment d’une voie médiane entre khmers verts et irresponsables suicidaires. Maintenant que le Président a trahi le candidat, je crains qu’il nous faille choisie entre les khmers et le sacrifice de nos enfants et petits-enfants.
le sceptique : Cela fait aussi 25 COP que les choses avancent très doucement, mais ce n’est pas la faute à Macron. Gagnez une élection et imposez vos mesures : on verra l’état de la paix civile quand un grand nombre de travailleurs, consommateurs, contribuables découvriront la somme de contraintes, restrictions, interdits, inflations et taxes que forme un programme de transition écologique à la sauce Orphelin-Piolle.

Boltzmann : Essayez une seconde de trouver un scénario crédible qui aboutisse à réduire de 40% les émissions de gaz à effet de serre de la France d’ici 2030, importations comprises. Quelques heures passées à s’informer et réfléchir, et on se rend compte que c’est extrêmement dur, et que oui ça passe par moins rouler dans des boites en métal de 2 tonnes propulsée au pétrole.

Bolzano : L’avenir sera frugal non par choix mais par nécessité, les gazogènes ou les cyclecars n’étaient pas des modes mais imposés par les conditions économiques. Ceux qui n’auront plus les moyens de leur SUV iront en vélo ou en ZOE d’occasion, refuseront d’acheter du sucre de betterave et feront ce que le bon sens et les 150 disaient, sans attendre le gouvernement.

Gauthier F : J’ai le regret de penser que la révolution écologique absolument nécessaire pour sauver ce qu’il reste à sauver sera dictatoriale ou ne sera pas. J en suis profondément triste.

Thibaut : Je vous rejoins. En tout cas, elle ne passera pas par cette démocratie représentative qui a été dévoyée, bien trop faible confrontée aux intérêts économiques de court terme.

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Biosphere-Info, Emmanuel Macron l’anti-écolo

Notre synthèse « Biosphere-Info » paraît le premier de chaque mois sur notre blog biosphere. Pour la recevoir gratuitement par mail, il suffit de contacter biosphere@ouvaton.org

Emmanuel Macron, plutôt droite, parfois gauche, toujours anti-écolo… Voici la chronique d’un homme qui a osé « Make Our Planet Great Again » le 1er juin 2017 et qui a fait tout le contraire depuis son accession à la présidence ! Lors de son allocution « déconfinement » le 14 juin 2020, aucune allusion aux nombreuses analyses selon laquelle la période post-covid devrait être fondamentalement différente du « business as usual ». Plutôt que la lampe à huile il a récemment choisi la 5G, l’idée de sobriété partagée n’est pas dans son logiciel. Quelques extraits de notre blog biosphere pour mieux cerner le macronisme :

17 septembre 2020, Emmanuel Macron, l’antithèse des Amish

La demande d’un moratoire sur la 5G faisait partie des 149 mesures proposées par les citoyens de la convention climat que le chef de l’État s’était engagé à reprendre. Pourtant Macron montre son incompétence écologique. « Oui, la France va prendre le tournant de la 5G », a lancé Emmanuel Macron devant des entreprises du numérique, en ironisant sur ceux qui préféreraient « le modèle amish » et le « retour à la lampe à huile »…..

11 août 2020,Macron, le magicien de l’écologie politique

Entrez, entrez, mesdames et messieurs, le spectacle va commencer ! L’écologie politique a trouvé son Grand Illusionniste, il s’appelle Emmanuel Macron. Ce qui sort de son chapeau s’appelle relance verte, 7 tours de magie font croire que l’on fait quelque chose. – Tour n°1 : réinventer la démocratie participative…..

30 juin 2020, Philippe prône le 80 km/h, Macron le 130 km/h

Le passage au 80 km/h sur les routes voulu par le 1er ministre Édouard Philippe était une limitation de notre démesure, le président Emmanuel Macron n’en veut pas pour les autoroutes : «  Joker, il faut reporter le débat sur les 110 kilomètres/heure. Ce serait profondément injuste que tout votre travail (celui de la convention citoyenne) soit résumé à cette proposition. Je vous le dis très sincèrement : pour que ça marche, il ne faut pas stigmatiser les gens. Il ne faut pas les diviser…..

17 juin 2019, Macron : la taxe kérosène pourra attendre…

L’Assemblée nationale à la solde de Macron a refuse une taxation de l’aérien le vendredi 14 juin. La loi d’orientation des mobilités (LOM) se vide encore plus de sa substance. Le kérosène bénéficie d’une exonération de TICPE (taxe de consommation sur les produits énergétiques) alors que les automobilistes sont taxés sur le carburant. La ministre des transports, Elisabeth Borne, botte en touche : « Il faut qu’on ait cette réflexion sur la taxation du transport aérien à l’échelle européenne. »  Elle a aussi jugé « possible que le transport aérien puisse aller vers des avions zéro carbone ». L’amendement visant à interdire les vols intérieurs qui ne font pas économiser plus de temps par rapport à un même trajet en train seraient selon la ministre « contraires à la liberté d’entreprendre et à la liberté d’aller et venir ». Les députés ont aussi rejeté un amendement suggérant l’application, sur les billets, d’une taxe d’empreinte carbone aérienne, en cas d’alternative ferroviaire comparable à l’avion. La ministre a mis en garde contre les « distorsions de concurrence » et les risques de « dumping écologique et social »…..

30 avril 2019, Macron : « L’écologie, ça commence à bien faire… »

Le 25 avril, il aura fallu attendre près de quarante minutes de discours avant qu’Emmanuel Macron n’aborde la question de l’urgence écologique. Et le Grand Débat National se traduit par… une nouvelle consultation. Une convention citoyenne, avec 150 membres tirés au sort, aurait l’impossible tâche de définir les mesures permettant de traiter de l’urgence climatique ! Macron a également annoncé la création d’un Conseil de défense écologique… alors qu’il a lui-même créé, il y a quelques mois, un Haut-Conseil pour le Climat, dont il n’y a rien à attendre…..

16 janvier 2019, Macron : le débat écolo a avorté avant de commencer

La transition écologique, un des quatre thèmes du grand débat national, un débat déjà sans avenir. Les anti-écolos s’agitent : le syndicat agricole FNSEA a demandé que l’on revienne sur l’interdiction du glyphosate, tout comme la CGT voudrait un « moratoire » sur la fermeture des centrales à charbon. Dans sa lettre, Emmanuel Macron ne se montre guère précis, il ne parle même pas de la taxe carbone. Sur les problématiques de transport, de chauffage ou d’alimentation, le chef de l’État évoque des solutions locales sans autre précision. Sur la biodiversité, il livre une phrase cryptées car le débat est cadré dans son aspect le plus technocratique…..

13 janvier 2019, Macron, un bilan écologique globalement négatif

Pour savoir si Emmanuel Macron est un « Champion de la Terre », les Décodeurs du MONDE ont établi un bilan écologique globalement négatif : « Objectifs climatiques : une trajectoire inquiétante… Energie, confiance renouvelée au nucléaire… Doute sur le chiffre de 500 000 rénovations énergétique des bâtiments annuelles promises par le gouvernement… Refus d’entreprendre une action ambitieuse contre l’huile de palme… Glyphosate, qui a gagné un sursis jusqu’au moins 2020… Aval à une réglementation européenne plutôt laxiste sur les perturbateurs endocriniens… Quasi-suppression des aides au maintien en bio… Peu de progrès sur la biodiversité et la condition animale… Soutien affiché à plusieurs grands projets d’infrastructures… Des gâteries pour le lobby des chasseurs… Des mesures sur les déchets remis à plus tard… Allégement de la fiscalité écologique sur les carburants… Etc….

8 décembre 2018, Peuple et dirigeants ont un problème avec l’écologie

Écoutons la réponse d’un vieux sage qui, à la question du MONDE (Le président français Emmanuel Macron s’est engagé à agir en faveur de l’environnement. Peut-il réussir ?), répondait ainsi : « Non. Il n’est pas différent des autres. Les problèmes engendrés par le changement climatique et la pollution exigent de déployer des mesures extrêmement coûteuses à court terme mais dont les effets ne se mesureront pas avant des décennies. Aucun homme politique ou parti ne remportera une élection avec un tel programme. C’est la limite de la démocratie, qui a échoué à traiter le problème environnemental – même si elle reste le meilleur régime que nous connaissions… Mais les politiques peuvent bien faire ce qu’ils veulent : les contraintes naturelles détermineront notre futur, pas eux. » (LE MONDE du 3 décembre 2018, Dennis Meadows : « La démocratie a échoué à traiter le problème environnemental ») ….

10 septembre 2018, Les ennemis de l’écologie qui se disent écologistes

Nicolas Hulot a démissionné fin août de son poste de ministre de l’écologie. Il avait essayé de faire bouger les lignes en rentrant au gouvernement. Il savait pourtant que sa force était à l’extérieur, parce qu’il pouvait mobiliser l’opinion, parce qu’il pouvait dialoguer avec les politiques et les mettre face à leurs contradictions. Mais il a eu l’espoir que sa présence en tant que ministre pouvait faire bouger la situation utilement et non pas simplement symboliquement. Il a constaté au bout de 14 mois « au pouvoir » que sa volonté de mettre en place une écologie de rupture avec le système dominant se heurtait à des résistances trop fortes. Nicolas pose clairement le problème de fond : « Quel compromis peut-on trouver entre notre idéal et le monde tel qu’il est, avec son inertie, sa résistance et sa dynamique fulgurante. Si notre combat était partagé par le plus grand nombre, nous l’aurions déjà mis en chantier… Il n’y aura pas de sortie de la myopie démocratique si les citoyens ne sont pas eux-mêmes les défenseurs d’une conscience élargie du monde dans le temps et dans l’espace. » ….

31 août 2018, Alain Hervé : « Le roi (Macron) est nu »

La présence d’un lobbyiste pro-chasse lors la réunion sur la chasse à l’Élysée le lundi 27 août 2018 a fait comprendre à Nicolas Hulot les limites de ce qu’il pouvait entreprendre à son poste de ministre. Il a cru pendant quatorze mois pouvoir être utile à l’écologie. Mais l’incompréhension fondamentale de Macron sur l’évolution d’une société engagée dans une démarche suicidaire collective devient flagrante. Démarche suicidaire résultant de l’explosion démographique et de la course en sac économique à laquelle elle se livre. Une petite démagogie électorale, en vue des Européennes, auprès de 1 200 000 chasseurs lui est apparue plus urgente…..

5 mai 2017, L’écologie n’était pas à la fête avec Macron et Le Pen

Il n’a jamais été question d’écologie mercredi soir pendant les 2h30 qu’a duré le débat d’entre-deux-tours entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. C’est bien sûr d’abord la faute des deux accompagnateurs de ce pugilat, journalistes qui se sont cantonnée des traditionnelles questions générales types « emploi » ou « terrorisme ». C’est aussi la faute d’une candidate de l’extrême droite dont on connaît la répulsion vis-à-vis des questions écologiques. C’est plus surprenant de la part du candidat ni droite ni gauche qui avait su attirer des personnalités issues de l’écologie politique de droite, de gauche et du centre…..

24 avril 2017, Macron président, quelles perspectives écologistes ?

Sur ce blog biosphere, exprimons d’abord notre déception à la lecture du programme de Macron qui nous était envoyé par la poste. Sur les six chantiers, éducation, travail, économie, sécurité, démocratie et international, rien d’explicitement environnementaliste alors que l’urgence écologique est un fait scientifiquement avéré. Croire qu’un « nouveau modèle de croissance » peut réconcilier « transition écolo, industrie du futur et agriculture de demain » est le fourre-tout habituel des promesses plus vagues tu meurs…..

10 octobre 2016, Emmanuel Macron, un programme écologique pervers

Nous nous sommes penchés sur les positions d’Emmanuel Macron en matière d’écologie quand il était encore ministre de François Hollande. Il est pronucléaire sans sourciller : « Le réchauffement climatique est d’une actualité pressante. Grâce à utilisation de l’énergie nucléaire, la France est parmi les pays les plus décarbonés des pays développés. » Il fait une confiance absolue à la croissance : « La France dispose de grande marges de progression dans le domaine l’efficacité énergétique, c’est l’objet de la loi sur la transition énergétique et la croissance verte ainsi que 4 des 9 solutions industrielles qui composent la Nouvelle France Industrielle. » Il adopte le mythe contemporain du progrès technique in(dé)fini : « Le moteur de la transition, c’est l’innovation industrielle autant que l’innovation des business model. Toutes ces innovations (ndlr : non précisées) impliquent des créations d’entreprises et des emplois. Les start-up ont une bannière, la French Tech. Et un objectif : inventer l’économie française de demain qui sera nécessairement positive. » Il est pour l’impossible perpétuation du mode de vie actuel : « Devons-nous réduire nos déplacements ? Non, au contraire ! Il faut imaginer des véhicules individuels plus sobres, comme les véhicules électriques. » …..

2 février 2015, Loi Macron, l’écologie tenue pour quantité négligeable

Jusqu’à présent les soi-disant impératifs de l’économie l’emportent largement sur les nécessités écologiques. Le projet de loi Macron ne fait pas exception. L’article 28 proposait de confier au gouvernement le pouvoir de décider lui-même par ordonnance « des projets publics et privés ayant des incidences sur l’environnement »…..

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La force de l’écologie aux législatives 2022

Yannick Jadot veut prouver sa crédibilité de présidentiable, il s’attarde sur les idées concernant les sujets régaliens : contre l’insécurité, «une conférence du respect et de la confiance entre la police et la société» ; La laïcité, « le burkini, ça n’a rien à faire dans une piscine!» ; Les questions internationales, «Il faut parler avec Vladimir Poutine. Mais pas à Brégançon et jamais avec complaisance. C’est l’Europe qui doit parler face à Poutine. Même chose face à Trump ou au Liban. »

Yannick Jadot aime contredire d’autres Verts. Jacques Boutault, l’ancien maire EELV du 2e arrondissement de Paris : « Ils (les Français) restent dans leur canapé à rêver à des exploits de types hyper-dopés qui ne gagnent que parce qu’ils se font changer leur sang voire une autre forme de dopage… »… Yannick Jadot, eurodéputé EELV : « Je suis fatigué de ces prises de paroles. Je ne supporte pas ce mépris, cette façon d’insulter les Français et les classes populaires. Quand j’étais gamin j’y allais au Tour de France, j’y ai amené mes enfants et je le regarde régulièrement sur mon canapé, un peu avachi. Je souhaite une écologie qui inspire plutôt qu’une écologie qui repousse. »

LE MONDE soutient Yannick Jadot : Le député européen est celui qui, chez les Verts, prône l’alliance la plus large possible, de la gauche jusqu’au centre. Il est l’élu qui clame qu’il n’a pas peur du « compromis » et dit se méfier de « la radicalité ». Il est celui qui ose assister à l’université d’été du Medef et reconnaître que « le modèle social européen est le plus protecteur du monde ». Il est le Picard qui déclare « adorer le Tour » de France quand le maire de Lyon, Grégory Doucet, juge l’événement « machiste et polluant ». (Françoise Fressoz, Éditorialiste)

Conclusion de Biosphere : Yannick Jadot ne peut pas être un présidentiable crédible, trop de démagogie de sa part pour plaire aux électeurs, trop de contradictions internes au sein des Verts. Le WE dernier le Conseil fédéral EELV a (par 75 %) invalidé l’idée de Yannick Jadot d’une désignation d’un présidentiable écolo avant fin 2020 afin que les Verts (c’est-à-dire Yannick Jadot) occupent sans tarder l’espace présidentiel. C’était une mauvaise stratégie que de vouloir désigner en 2022 un présidentiable au sein d’une primaire d’origine EELV. En effet l’insoumis Mélenchon se voit encore sur le podium, la socialo-centriste Hidalgo pointe le bout du nez, les deux s’affichent en vert. Les possibles présidentiables qui se voudront écolos en 2022 sont innombrables : Emmanuel Macron, Édouard Philippe, François Ruffin, Eric Piolle et Jean Passe. Trop de concurrence, tout le monde (même Marine) devient écolo. L’élection en 2022 se présente donc sous des jours complètement nouveaux, l’écologie est devenu un paradigme politique très (trop) partagé. Un candidat estampillé EELV n’est plus qu’un grain de poussière dans un tourbillon. Autrement dit mieux vaut qu’EELV se prépare directement pour les législatives 2022 sans vouloir de présidentiable spécifique. Voici quelques conseils donnés à EELV pour justifier un positionnement « législatives d’abord » :

1) Nous (EELV) évitons un combat fratricide en notre sein pour désigner un présidentiable.

2) Sans présidentiable spécifique, l’écologie politique portée par EELV se retrouve au niveau médiatique en position d’arbitre, décernant bons et mauvais points sur les prétendants.

3) Nous pourrons consacrer tout notre temps à préparer les législatives, élection dont les paramètres dans chaque circonscription sont extrêmement complexes.

4) Si nous sommes bien organisés pour les législatives, un président nouvellement élu (à vocation écolo) aura besoin de nous comme force d’appoint, il nous le fera savoir, et nous pourrions alors obtenir un groupe parlementaire.

5) Si le nouveau président élu n’a pas de sensibilité écolo, dans chaque circonscription nous nous positionnerons comme parti d’opposition pour le quinquennat à venir, et nous pourrions alors obtenir un groupe parlementaire.

Pour en savoir plus, Connaître Yannick Jadot, présidentiable 2022

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Anne Hidalgo, présidente en 2022 ?

A un an et demi de la prochaine élection présidentielle, Anne Hidalgo ne paraît désormais plus écarter la possibilité de se présenter à l’Elysée… Elle ouvre le jeu avec précaution : « Il ne faut pas brûler les étapes. Définissons d’abord le projet que les sociaux-démocrates et les écologistes doivent bâtir… Devant l’émiettement à gauche, je ne crois pas que les échéances de 2021 et 2022 se feront à partir des partis. Cela se jouera dans quelque chose de plus large, comme nous l’avons construit avec Paris en commun.. .»

Les partisans d’une telle candidature peuvent s’appuyer sur trois arguments majeurs. L’expérience acquise à la tête d’une très grande ville, d’abord, c’est un bon tremplin. La crédibilité, ensuite. A 61 ans, la maire de Paris fait partie des personnalités de gauche qui ont gardé la meilleure cote dans l’opinion. Elle arrive même en tête des figures jugées les plus à même de faire gagner la gauche en 2022. Sa force enfin : elle bénéficie d’un soutien aussi net chez les sympathisants écologistes que chez ceux de La France insoumise ou du Parti socialiste. Elle pourrait ainsi rassembler plus facilement que d’autres. (LE MONDE du 18/09/2020)

Commentaire de tokolosh sur lemonde.fr : L’hypothèse peut paraître farfelue… mais qui aurait parié sur un Macron président de la République en septembre 2015 ? L’article met bien en avant les forces et faiblesses d’AH – la principale de ces dernières étant son statut de « Parisienne ». Cela dit, n’oublions pas que le ticket d’entrée au second tour sera assez bas, dans les 19 à 22 % sans doute. Les 24 % de Macron en 2017, seront amputés d’une bonne moitié, celle venue de la gauche à l’époque et dont les yeux se sont décillés depuis, et qui ne sera pas compensée par un électorat de droite accro à la sécurité, au terroir et à l’anti-européanisme pour certains. AH est la seule à gauche à pouvoir partiellement assécher Mélenchon, principal obstacle à l’accès d’un.e candidat.e de gauche au second tour. « Et en même temps » elle gère une métropole mondiale, a affronté le terrorisme en première ligne, a un réseau national et international, un parti, une équipe solide et expérimentée (comme elle). Entre Jadot et Hidalgo, y’a pas photo.

Alors, Anne Hidlago, symbole de l’émergence en 2022 d’un parti social-écologique digne de gouverner la France ?

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CLIMAT, jusqu’où seriez-vous prêt à aller ?

Pablo Servigne, collapsologue : Je répondrais comme Théodore Monod lorsqu’on lui demandait pourquoi il manifestait et à quoi ça servait. « Oui, je sais, disait-il, cela ne sert à rien, mais je ne peux pas ne pas être là. » Manifester, cela montre que l’on n’est pas seul, que la question pour laquelle on marche est importante, c’est le début de quelque chose.

Arthur Keller, expert des stratégies de résilience : Faire des marches pour le climat ce n’est pas inutile, mais ça ne suffit pas. L’approche n’est pas suffisamment systémique. Admettons que 2,4 millions de personnes se mobilisent, que feraient-ils ? Elles réclameraient un changement. Lequel ! N’entretenons pas d’idées naïves sur les conditions de faisabilité d’une bascule sociétale. Il faut se mobiliser pour de bon, s’impliquer physiquement. Je pense à une Résistance en référence ouverte aux mouvements clandestins qui se sont opposés à l’occupation allemande durant la seconde guerre mondiale. Ce n’était pas des démarches violentes, mais au contraire des réactions face à un système d’une violence physique, idéologique et socio-économique inouïe.

Yves Cochet, politicien et effondriste : Je suis prêt à aller jusqu’à la désobéissance civile tant qu’elle n’augmente pas la souffrance des personnes et des êtres vivants. J’ai fait Mai 68, alors user du matériel inanimé sur lequel je peux, par exemple, avoir une action négative, pourquoi pas. Les barricades, je connais.

Nicolas Hulot, lanceur d’alerte : Je ne sais pas jusqu’où je suis prêt à aller, j’ai l’impression d’avoir déjà tout essayé. J’ai souvent cette tentation de me dire que j’ai fait ma part et que maintenant je peux m’occuper de ma famille. Avec ma fondation j’aide les gens sur des projets locaux. Mais je n’ai plus l’énergie nécessaire pour prendre la tête d’un grand projet. Et peut-être que je n’ai pas la force parce que je me dis que c’est trop tard.

Jean Jouzel, climatologue et membre du GIEC : Mon engagement personnel de scientifique reste un engagement de chercheur. La judiciarisation est une voie à suivre, une manière de maintenir la pression. Je ne suis pas pour l’action violente.

Isabelle Attard, anarchiste et écolo : Pour combattre les responsable du désastre, je suis prête à aller jusqu’au sabotage, bloquer une usine… mais en faisant en sorte de n’atteindre ni les hommes ni les animaux. Il faut nommer, dénoncer les responsables et combattre. Je veux édifier un collectif tel que le conçoit l’idéologie du municipalisme libertaire de Murray Bookchin.

Derrick Jensen, activiste écologiste : J’ai voué ma vie à sauver ce qui peut l’être encore. J’y pense constamment, j’y travaille, j’agis. Jusqu’où je suis prêt à aller ? Apparemment, je suis prêt à détruire ma carrière, qui aurait pu être bien différente. A chacun de mes nouveaux livres, je détruis ma réputation. Je m’en moque, ma loyauté est avec la vérité, la planète. J’ai aidé à créer une organisation, Deep Green Resistance, dont l’objectif est le démantèlement de la civilisation.

Source : « L’effondrement de l’empire humain », édition rue de l’échiquier, août 2020

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L’écologie politique, parti de gouvernement ?

Ce qui peut permettre le succès de ceux qui posent l’écologie comme pierre angulaire de toute politique, ce sont les urgences environnementales. Une prise de conscience réelle qui n’a qu’un an à peine. On votait Vert depuis la présidentielle de 1974 comme aiguillon pour faire avancer la cause écologique, aujourd’hui cela devient un vote de conviction. Voter Écolo, un vote utile, c’est nouveau et mobilisateur. L’attachement des populations à leur pays et à leur territoire sera une force considérable pour protéger ce qui peut encore l’être des désastres qui s’annoncent. Mais l’ampleur des mesures à prendre, qui doivent témoigner d’une rupture radicale avec la société de croissance, seront difficiles à prendre. Il suffit de se rappeler que les manifestations des Gilets jaunes pendant des mois et des mois avaient pour point de départ un refus de la taxe carbone, mesure pourtant indispensable pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Toutes les mesures jugées punitives et technocratiques visant à une transition autoritaire seraient largement rejetées. Il était facile d’agréger les votes sur « je suis le parti du climat et de l’avenir, on doit agir pour nos enfants ». Il sera beaucoup plus difficile de rassembler sur « on doit sortir du système productiviste, de la croissance économique, de la société de consommation, de la défense du pouvoir d’achat, et lourdement taxer les produits polluants du panier de la ménagère et du budget du conducteur ». D’autre part l’électeur peut rattacher un certain nombre de domaines à l’écologie, santé, Agriculture, Politique de l’énergie et du logement etc… Mais comment l’écologie politique peut-elle aborder d’autres facettes du pouvoir, la politique éducative, la Défense nationale, les Affaires Étrangères, les flux migratoires ?

Qui peut imaginer que le défi écologique pourra se relever seulement à la marge ? Chaque ministère traditionnel devrait avoir une optique écologique explicite dans son périmètre d’action. Par exemple, le ministère de la Jeunesse, qui actuellement ne s’intéresse qu’aux jeunes d’aujourd’hui, sera également celui des Générations futures. Nous voulons un gouvernement qui considère que l’écologie est un problème transversal, qui doit être traité en synergie par tous les ministres sans exception :

  1. ministre de l’Économie biophysique et des Flux financiers
  2. ministre de l’Énergie durable en adéquation avec les besoins
  3. ministre de l’Équilibre entre population et alimentation
  4. ministre du Travail et du Temps partagé
  5. ministre de la Protection civile des populations
  6. ministre de la Relocalisation et de la mobilité
  7. ministre des techniques douces et appropriées
  8. ministre de l’Espérance de vie en bonne santé
  9. ministre de la Sobriété partagée et de la Lutte contre les inégalités
  10. ministre de la Jeunesse et des Générations futures
  11. ministre de la Nature et de la Biodiversité
  12. ministre de la Subsidiarité entre territoires

Dans son livre « L’écologie à l’épreuve du pouvoir » (2016), Michel Sourrouille détaille le programme de chacun de ces ministères en montrant que l’écologie est la matrice dans laquelle doit se former tous les autres paramètres : un politique performant est d’abord un bon écologiste.

http://biosphere.ouvaton.org/bibliotheque-2014-et/3147-2016-l-ecologie-a-l-epreuve-du-pouvoir-un-avenir-peint-en-vert-pour-la-france-de-michel-sourrouille

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Petites manœuvres entre Hamon et Duflot

Les éliminés de la dernière présidentielle veulent revenir sous les feux de la rampe. Les relations entre Génération.s de Hamon et Europe Ecologie-Les Verts (Bayou/Duflot) sont aujourd’hui au beau fixe. Ils organiseront ensemble les journées d’été d’EELV. Les autres « coorganisateurs » (Génération écologie, CAP 21, Alliance écologiste indépendante, Mouvement des progressistes) ne sont là que pour sauver les apparences d’une ligne « l’écologie d’abord ». On croit créer une « dynamique unitaire » préparatoire à la présidentielle et aux législatives de 2022. On croit encore à une « maison commune » des écologistes « de gauche ». Eric Piolle, le maire de Grenoble, ne cache plus ses ambitions élyséennes. Dans son duel à distance avec Yannick Jadot, l’apport des militants de Génération.s pourrait être décisif, surtout en cas de désignation du candidat vert par une primaire. Les commentateurs sur lemonde.fr s’en donnent à cœur joie :

Chouette96 : Ouh là…. belle erreur stratégique… Hamon est un looser .. il ne pèse rien… il a juste quelques potes dans les médias qui lui donnent la parole on se demande pourquoi… ça y est les verts s’autodétruisent… C’est Manu qui va être content !!

Maryse Chevasseau : La taxation des robots, le revenu universel et la légalisation de la drogue sont en effet des apports formidables susceptibles de mobiliser les électeurs. Laissez-moi rire!

lila : C’est donc cela qui nous est promis: une lutte fratricide au sein d EELV entre Jadot et les ex-Macron compatibles et Piolle et les « vraie- gauche -gauche-on pourrait même s’allier avec LFI s’ils ne rêvaient pas de nous bouffer tout cru ». Ça promet son lot de psychodrames.

Super Sara : Claire Monod, femme d’Yves Contassot, qui a quitté les verts car il n’a pas pu être réinvesti aux municipales pour cause de cumul des mandats dans le temps, essaye de revenir à la soupe via une alliance d’un parti minuscule et d’un courant socialiste devenu parti. Cette analyse a la faiblesse de masquer le véritable enjeu : assurer au courant duflotiste, qui n’est pas complètement majoritaire, de fusionner avec toutes les cartes d’Hamon pour empêcher que la mère Duflot se prendne une veste face à Jadot en cas de primaire.

Ricardo Uztarroz : En clair, on se rassemble pour mieux se diviser après. Ce rassemblement a tout l’air d’un front anti-Jadot. Or, pour l’instant, c’est bien lui le candidat légitime puisqu’il a été l’artisan du succès des Verts, sur liste propre, aux Européennes. Les municipales sont un trompe-l’œil. Les maires écolos doivent leur élection non pas aux mérites de l’écologie mais une alliance de circonstance qui forcément ne résistera pas à l’attrait d’une candidature à la présidentielle. La preuve le combat de coqs Piolle-Jadot a commencé sans vraiment round d’observation.

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