épuisement des ressources

Tout savoir sur Paul Ehrlich, « la bombe P »

Les méchants anti-malthusiens ont l’habitude de dénigrer des livres sans les avoir lu et des personnes car il est bien plus facile d’attaquer le messager plutôt que de comprendre le message. Ainsi Paul Ehrlich dont le livre de 1971, « la bombe P » (P pour population), relance médiatiquement le message malthusien et qui aujourd’hui est attaqué, y compris par Greenpeace ! Voici quelques références pour mieux connaître Ehrlich.

1971 La bombe P de Paul Ehrlich

extraits : Lorsque des cellules vivantes prolifèrent sans contrôle, il y a cancer ; l’explosion démographique c’est la multiplication sans contrôle des êtres humains. Si nous ne soignons que les symptômes du cancer, le malade peut en être soulagé quelques temps : mais tôt ou tard il mourra, souvent après d’atroces souffrances. Tel sera le destin d’un monde atteint d’explosion démographique si les symptômes seuls sont traités. Nous devons reconvertir nos efforts et tenter l’ablation du cancer Cette opération demandera de nombreuses décisions qui sembleront brutales et sans pitié. La douleur pourra être intense. Mais la maladie a fait de tels progrès que seule la chirurgie la plus énergique pourra désormais  sauver le malade.

Et maintenant, les mesures qu’il préconisait pour réguler la population :

Une méthode consisterait à prendre le contre-pied du système légal en vigueur qui encourage la natalité et à le remplacer par une série de récompenses et de pénalisations financières, destinées à décourager la natalité. Pour couronner cette réforme fiscale, il faudrait taxer comme des objets de luxe les layettes, les berceaux, les couches. Les récompenses pourraient aller de pair avec les pénalisations. Ainsi le gouvernement attribuerait un « prix de la responsabilité » à tout couple ayant vécu cinq ans sans procréer ou à tout homme qui accepterait d’être stérilisé (vasectomie) après avoir eu deux enfants. Un bureau de la Population et de l’Environnement devrait être créé pour apprécier le niveau de peuplement optimal, et préconiser les mesures permettant d’y arriver. Ce BPE devrait coordonner politique démographique, protection de l’environnement et gestion des ressources. Nous avons aussi besoin d’une loi qui rende obligatoire l’éducation sexuelle. Quand je parle d’éducation sexuelle, je ne pense pas à des cours d’hygiène ou bien des histoires du genre « fleurs et papillons ». Il s’agit de présenter la fonction reproductrice comme une composante parmi d’autres de l’activité sexuelle, qui demande à être maîtrisée selon les besoins de l’individu et de la société. L’humanité devrait trouver le moyen de réduire l’importance conférée au rôle reproductif du sexe. Il s’agira en particulier de découvrir des valeurs nouvelles pour remplacer ce sentiment de plénitude que la femme retire du don de la vie, et cette satisfaction de l’ego engendrée chez le père par le spectacle d’une nombreuse progéniture. Admettons que les Etats-Unis inaugurent enfin une politique démographique sensée dans le pays : nous aurons alors la possibilité de proposer une solution à l’échelle mondiale…

Ton interlocuteur dit qu’avoir des enfants à volonté est un droit « inaliénable ». Certes, mais, puisque l’invention des droits inaliénables semble être à la mode, en voici quelques-uns de ma façon

Le droit d’avoir des familles réduites ;

Le droit de manger ;

Le droit de manger de la viande ;

Le droit de boire de l’eau pure ;

Le droit de vivre sans entassement dans des maisons convenables ;

Le droit de refuser l’embrigadement de la vie moderne ;

Le droit de chasser et de pêcher ;

Le droit d’avoir sous les yeux une nature qui ne soit pas saccagée ;

Le droit de respirer l’air pur ;

Le droit au silence ;

Le droit de n’être pas empoisonné par les pesticides ;

Le droit de ne plus être menacé par une guerre thermonucléaire ;

Le droit d’élever correctement nos enfants ;

Le droit d’avoir des petits-enfants ;

le droit d’avoir des arrière-petits-enfants.

Puisque ces quinze droits inaliénables sont au prix du droit à la reproduction irresponsable, je gagne à quinze droits contre un !

(P.Ehrlich in la Bombe « P » écrit en 1971).(Fayard, les amis de la Terre, 1972)

2008 L’animal dominant, évolution démographique et environnement de Paul et Anne Ehrlich

Résumé du livre « The Dominant Animal : Human Evolution and the Environment » :

Quarante ans après la publication de son livre The population Bomb, le scientifique Paul Ehrlich persiste et signe : la surpopulation – associée aujourd’hui à la surconsommation – est au centre de la crise environnementale à laquelle la planète est confrontée. Et il insiste : ce ne sont pas les solutions technologiques qui changeront quoi que ce soit.

En quelque 60 millions d’années, Homo sapiens est devenu l’animal dominant de la planète, acquérant un cerveau développé et, par-dessus tout, un langage structuré par une syntaxe et cette accumulation complexe d’informations qu’on appelle la culture. Malheureusement, au cours des siècles derniers, nous avons de plus en plus utilisé ce pouvoir pour épuiser le capital naturel de la planète, notamment ses terres agricoles profondes et riches, ses nappes phréatiques constituées durant les périodes glaciaires et sa biodiversité. Cette tendance est en grande partie due à la concomitance entre croissance démographique et augmentation de la consommation par habitant, une combinaison qui ne peut se poursuivre encore longtemps sans que risque de s’effondrer notre civilisation désormais mondiale.

L’impact négatif de notre espèce sur nos propres mécanismes régulateurs de la biosphère peut être plus ou moins rendu par l’équation I = P.A.T. Dans cette équation, la taille de la population (P) est multipliée par la consommation moyenne de ressources par individu (A pour « affluence »), elle-même multipliée par une unité de mesure de la technologie (T) qui actionne et entretient la consommation. Le produit de P, A et T est l’impact (I), une estimation du niveau de dégradation, par les hommes, des services écosystémiques dont ils dépendent.

A en croire les médias ainsi que les déclarations de nos hommes politiques, les problèmes environnementaux, tels qu’ils sont reconnus aujourd’hui, peuvent être résolus par des changements mineurs en matière de technologie et de recyclage (T). Des véhicules ultralégers et économes en carburant présenteront de toute évidence des avantages à court terme, mais au fur et à mesure que la population et la consommation augmenteront, ils rejetteront toujours plus de dioxyde de carbone (et de caoutchouc vaporisé) dans l’atmosphère. Aucune avancée technologique ne permettra que la population ou l’abondance matérielle continuent à augmenter. Et face à cet état de fait, il est pour le moins étonnant de traiter par le mépris les deux problèmes, pourtant si liés, de la population et de la consommation.

Chaque habitant qui vient aujourd’hui s’ajouter à la population provoque en moyenne plus de dégâts que la personne précédente sur les fragiles mécanismes de régulation de la biosphère, toutes choses égales par ailleurs. Et la raison est simple : Homo sapiens est devenu l’animal dominant grâce à son intelligence. Les paysans n’ont pas commencé par s’installer sur des sols pauvres où l’eau était rare, mais dans de riches vallées fluviales. C’est là que la plupart des villes se sont développées, là, donc, que les sols riches sont à présent recouverts pour construire des routes et des banlieues et que les sources d’approvisionnement en eau sont polluées ou surexploitées. Résultat : pour pouvoir supporter davantage d’habitants, il faut se déplacer vers des terres toujours plus pauvres, creuser des puits toujours plus profonds ou exploiter des sources toujours plus lointaines pour obtenir de l’eau. Il faut ensuite dépenser plus d’énergie pour transporter cette eau sur des distances toujours plus grandes afin d’approvisionner champs, habitations et usines.

Nos lointains ancêtres n’avaient qu’à se baisser pour ramasser du cuivre quasiment pur lorsqu’ils ont commencé à se servir des métaux ; aujourd’hui, il faut dépenser une énergie colossale pour exploiter les mines et faire fondre des quantités astronomiques d’un minerai de qualité toujours plus médiocre, la concentration en cuivre n’atteignant parfois pas un pour cent. Et il en va de même pour d’autres métaux importants. Quant au pétrole, on ne le trouve plus aussi facilement en surface ni même à proximité ; il faut désormais aller le puiser à plus d’un kilomètre de profondeur, souvent dans des endroits inaccessibles : sous des plate-formes continentales maritimes, par exemple. Et toutes ces activités de pavage, forage, production d’engrais, pompage, fusion et transport qui sont nécessaires pour que puisse consommer une population en pleine expansion produisent des gaz à effet de serre, renforçant le lien de cause à effet entre démographie et dérèglement du climat.

Alors pourquoi n’accordons-nous pas d’importance à la question de la surpopulation ? A droite, les tentatives gouvernementales de contrôle des naissances relèvent de l’anathème puisqu’on considère que le rôle de l’Etat dans les chambres à coucher doit se limiter à forcer les femmes à mener à terme les grossesses non désirées. A gauche, on craint, non sans raison, que le contrôle des naissances puisse avoir des relents racistes ou discriminatoires s’il est destiné, par exemple, à réduire le nombre de populations minoritaires ou pauvres. En outre, certains leaders religieux continuent à vanter la sur-reproduction auprès de leurs ouailles. Mais la responsabilité revient principalement à l’ignorance qui conduit les principaux médias, y compris des journaux comme le New York Times, à camper sur leurs positions natalistes. Ainsi, on pouvait lire dans un article du Times du 29 juin qu’on assiste actuellement à une chute des naissances dans les pays industrialisés, les Etats-Unis, dont la population continue à augmenter, constituant une « heureuse exception« .

Le silence qui entoure le facteur surconsommation (A) dans l’équation I=PAT est plus facile à expliquer. En effet, la consommation continue à être perçue comme un bienfait par de nombreux économistes, hommes d’affaires importants et hommes politiques, pour qui l’augmentation de la consommation est la panacée à tous les maux économiques. Trop de chômage ? Poussons donc les gens à acheter un 4×4 ou un nouveau réfrigérateur. La croissance perpétuelle est la raison d’être de la cellule cancéreuse, mais les économistes de bas étage n’ont pas d’autre idée. Certaines économistes de renom commencent pourtant à aborder la question de la surconsommation, mais le problème et ses solutions restent difficiles à analyser. Il faudrait donc que des chercheurs mettent au point des préservatifs anticonsommation ou encore une pilule du lendemain post-frénésie de soldes. Et, bien sûr, il y a la fâcheuse question de la consommation dans les pays pauvres. Une minorité non négligeable des pays émergents possède la richesse suffisante pour acquérir les habitudes de consommation des pays développés (par exemple : manger beaucoup de viande et acheter des voitures). La régulation de la consommation est bien plus complexe que celle de la démographie et il est nettement plus difficile de trouver des solutions humaines et équitables à ce problème.

Notre animal dominant est en train de gaspiller son intelligence et ses formidables accomplissements. En effet, le sort de notre civilisation est actuellement entre les mains de décideurs qui regardent délibérément du côté du confort et du profit immédiats. Il faut débattre et décider si nos congénères veulent un maximum de personnes sur terre vivre avec un niveau de vie minimum ou bien une population beaucoup plus restreinte qui permette aux individus d’avoir le choix entre plusieurs styles de vie. Comment parvenir à un changement qui concerne tout, depuis les politiques démographiques et la transformation des systèmes énergétiques, industriels et agricoles à travers le globe jusqu’aux relations Nord-Sud et interreligions en passant par les positions militaires ? Voilà bien un défi titanesque pour tout un chacun. Hommes politiques, industriels, écologistes, sociologues, simples citoyens et médias doivent participer aux débats. Est-ce possible ? Cela reste à prouver. Mais certaines sociétés ont accompli des transitions majeures dans un passé récent, comme le prouvent la révolution des droits civiques aux États-Unis ou l’effondrement du communisme en Union soviétique.

http://www.goodplanet.info/Contenu/Points-de-vues/La-bombe-humaine/%28theme%29/287 (09/04/2009)

NB : Paul et Anne Ehrlich font partie du Département de biologie et du Center for Conservation Biology de l’université de Stanford. Paul Ehrlich y est Professeur d’études démographiques et de sciences biologiques et Anne Ehrlich est Chargée de recherches.

21 avril 2023, Revue de critique communiste

Quid du racisme, dont le néo-malthusianisme a si souvent été accusé, à tel point que les deux termes se recoupent dans l’esprit de nombreuses personnes ? Dans ce qui reste sans doute à ce jour le meilleur ouvrage consacré à l’histoire de la pensée néomalthusienne aux États-Unis, The Malthusian Moment, auquel ce chapitre doit d’ailleurs beaucoup, l’historien Thomas Robertson a bien montré à quel point il serait simpliste et injuste de réduire Ehrlich à un idéologue raciste. c’est bien Paul Ehrlich, qui défendit lui aussi la nécessité de mettre en place des politiques de redistribution entre le nord et le sud[7], qui alla le plus loin dans ce domaine, s’engageant précocement en faveur du mouvement des droits civiques aux États-Unis, et s’opposant vigoureusement au racisme persistant dans les sciences naturelles et notamment en biologie. Preuve de la longévité de cet engagement, il s’attaqua en 1977 aux positions du prix Nobel William Shockley lorsque celui-ci suggéra que les différences raciales pouvaient être un facteur explicatif de l’intelligence des individus. Et lorsque ses appels au contrôle des naissances furent critiqués par des groupes afro-américains, qui jugeaient insuffisant son anti-racisme universaliste et estimaient que dans une société profondément raciste[8], toute politique démographique comporterait nécessairement des biais racistes, Ehrlich fit preuve d’une remarquable réactivité :

« Le contrôle de la population peut être perçu comme un complot ourdi par des blancs riches pour supprimer les personnes ‘racisées’ du monde. Et malheureusement, dans l’esprit de certains membres de notre société blanche et raciste, c’est effectivement ainsi qu’elle est envisagée ». A l’encontre de positions qu’il avait pu tenir quelques années plus tôt, il ajouta que la plus grande menace pesant sur la survie humaine n’était pas la croissance démographique des populations du tiers-monde mais celle des américains eux-mêmes, « consommateurs et pollueurs par excellence » . Ehrlich ajoute : « Le bébé américain moyen, écrit Ehrlich, a davantage d’impact sur les systèmes vivants de notre planète que de douzaines d’enfants indiens et latino-américains ». Anticipant la critique du racisme environnemental, il remarqua également que « les groupes minoritaires – les noirs, les chicanos – ne sont pas, en général, à l’origine de la pollution, et qu’ils sont au contraire les premiers à souffrir de celle qui est produite par les blancs ».

(cité par T. Robertson, The Malthusian Moment)

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

débat Commoner/Ehrlich, le débat démographique

Ehrlich, Borlaug, démographie et semences

Paul Ehrlich, les mensonges de Greenpeace

Tout savoir sur Paul Ehrlich, « la bombe P » Lire la suite »

La surpopulation, c’est pas un vrai problème !

Recherche google le 15 juillet 2023 sur le mot « surpopulation »

Sur 2 400 000 items, voici ce que donne la page une du moteur de recherche :

Sur 11 occurrences, c’est la surpopulation carcérale qui arrive en tête avec 5 liens. Ensuite il y a 3 articles qui minimisent complètement l’idée de surpopulation humaine. Pire, l’ONU réfute les risques liés à la surpopulation mondiale (2 articles). Seule la page wikipedia sur la surpopulation, très argumentée en faveur d’une démographie responsable, est digne de passer sur Internet..

Surpopulation

La surpopulation est un état démographique caractérisé par le fait que le nombre d’individus d’une espèce vivante excède la capacité de charge de son territoire…

https://fr.wikipedia.org/wiki/Surpopulation

Surpopulation ou extinction : en 2030, nous serons 8,5 milliards sur Terre

L’espace disponible sur Terre ne manque pas. Pour les chercheurs, le problème se situe plutôt dans notre « système socio-économique global »… Nous pourrions tout à fait vivre à 10 milliards d’habitants en 2050, en ayant atteint les objectifs de développement durable…

https://www.nationalgeographic.fr/environnement/surpopulation-ou-extinction-en-2030-nous-serons-85-milliards-sur-terre

Surpopulation mondiale : quelles sont les conséquences possibles ?

Actuellement, les pays les plus développés possèdent assez de ressources pour nourrir l’ensemble des habitants de la planète. Pourtant, tous les individus de la planète ne mangent pas à leur faim, les denrées alimentaires étant inégalement distribuées…

https://www.futura-sciences.com/planete/questions-reponses/terre-surpopulation-mondiale-sont-consequences-possibles-4163/

« Surpopulation de 145 % » : la prison de Villeneuve-lès-Maguelone « au bord de l’implosion », alerte le syndicat majoritaire de l’établissement

https://www.midilibre.fr/2023/07/14/surpopulation-de-145-la-prison-de-villeneuve-les-maguelone-au-bord-de-limplosion-alerte-le-syndicat-majoritaire-de-letablissement-11341735.php

« L’obsession du tout carcéral a frappé » : pour lutter contre la surpopulation dans les prisons, l’Assemblée nationale vote la création de 3.000 places supplémentaires d’ici 2027

https://www.lindependant.fr/2023/07/13/lobsession-du-tout-carceral-a-frappe-pour-lutter-contre-la-surpopulation-dans-les-prisons-lassemblee-nationale-vote-la-creation-de-3000-places-supplementaires-dici-2027-11339664.php

Démographie et climat : l’ONU réfute les risques liés à la surpopulation mondiale

Les 8 milliards d’êtres humains que compte la planète sont tenus pour responsables de crises, en particulier celle du réchauffement climatique. Les Nations unies dénoncent les principaux fantasmes qui y seraient liés…

https://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/demographie-et-climat-lonu-refute-les-risques-lies-a-la-surpopulation-mondiale-1936329

Surpopulation carcérale : la France bat un nouveau record avec 73 162 détenus au 1er mai 2023

https://www.liberation.fr/societe/police-justice/surpopulation-carcerale-la-france-bat-un-nouveau-record-73-162-detenus-au-1er-mai-20230530_RLVQEPGVAVA45BUAARRUANLEBM/

Avec huit milliards d’individus sur Terre, la peur de la surpopulation

La population mondiale devrait atteindre un pic dans les années 2080 puis se stabiliser autour de 10,4 milliards d’habitants. « Dix milliards, cela peut paraître énorme, mais c’est finalement une faible augmentation si on la compare à celle des soixante dernières années », affirme Gilles Pison...

https://www.france24.com/fr/france/20221115-avec-huit-milliards-d-individus-sur-terre-la-peur-de-la-surpopulation

Le problème des discours sur la « surpopulation »

Ces discours, qui simplifient à l’extrême des questions complexes, sont réellement néfastes.

https://www.unfpa.org/fr/swp2023/too-many

Prisons : Avec plus de 73.000 détenus au 1er avril, la surpopulation carcérale atteint des records

https://www.20minutes.fr/societe/4034859-20230428-prisons-plus-73-000-detenus-1er-avril-surpopulation-carcerale-accentue

Surpopulation carcérale

https://oip.org/ (observatoire international des prisons)

La surpopulation, c’est pas un vrai problème ! Lire la suite »

Brésil, une surpopulation qu’on a bien voulu

33 millions de Brésiliens sont aujourd’hui confrontés à la faim, soit 15 % de la population. Et 125 millions – plus de la moitié du pays – sont touchés à des degrés divers par une forme d’insécurité alimentaire.

Comme d’habitude le président Lula va encore faire de l’assistance aux pauvres, et donc augmenter forcément le nombre de bouches nourrir. Comme d’habitude, le journaliste du MONDE ne dit rien de la démographie brésilienne ! Pourtant famine et nombre de bouches à nourrir vont obligatoirement de pair. Les leçons de Malthus (1798) devraient être apprises par les journalistes et les politiques : si on ne maîtrise pas la fécondité humaine, qui est exubérante quand on laisse faire, face à une production agricole qui suit la loi des rendements décroissants, on va au désastre, famine, guerre et/ou épidémies.

lire aussi, Démographie, le Brésil en perdition !

Bruno Meyerfeld (LE MONDE) : Président de 2003 à 2011, Luiz Inacio Lula da Silva avait fait de la « faim zéro » sa priorité. Entre 2004 et 2013, la part des Brésiliens en situation d’insécurité alimentaire grave passe de 9,5 % à 4,2 %. Le Brésil sortait de la « carte de la faim » des Nations unies. Au pouvoir de 2019-2023, le président d’extrême droite Jair Bolsonaro nie l’existence de la faim dans son pays. Il démantèle le Conseil national de sécurité alimentaire et des coupes sévères sont opérées dans les programmes d’alimentation. Avec le retour au pouvoir de Lula, la lutte contre la faim redevient la priorité. Premier levier actionné : la célèbre Bolsa familia, programme social créé en 2004, revenu versé aux familles les plus modestes. Celle-ci s’établit désormais à 600 reais (112 euros), auxquels s’ajoutent 150 reais (28 euros) pour chaque enfant de moins de 7 ans…

Le point de vue des écologiste malthusiens

Comme l’indiquait Malthus, l’assistance aux pauvres, si elle n’est pas accompagné d’un planning familial durablement fonctionnel, ne peut qu’accroître les problèmes. Pour rappel, le programme de Lula, « Fome Zero » en 2001, consistait entre autres à installer en dur 80 000 familles qui vivaient sous des tentes, une restructuration des quartiers précaires, un approvisionnement en eau d’urgence et apprendre à lire et à écrire aux adultes bénéficiant du programme « Faim Zéro » … Il n’y avait rien de structurel, on était resté dans le redistributif. Si Lula avait bien repris comme slogan la phrase de Mao « apprendre à pécher plutôt que donner du poisson », il a surtout donné du poisson pour son impact direct sur les votes. Rien sur l’accès au foncier, rien sur la confiscation des terres… La priorité reste aux exportations pour le marché mondial. L’oligarchie de l’agro-business n’en a que faire de nourrir les Brésiliens. Les dirigeants n’en ont que faire de la surpopulation brésilienne.

Le président Lula avait annoncé en 2007 un nouveau programme de planning familial prévoyant notamment une réduction de 90 % du prix des contraceptifs. Pour les hommes, les démarches d’accès à la vasectomie étaient facilitées dans le système public de santé. Les effets d’annonce, on sait à quoi ça correspond, le vide en pratique. Avec Jair Bolsonaro, le planning familial n’est plus au programme. Sa seule proposition en la matière consiste à supprimer toute éducation sur la sexualité à l’école : « La sexualité doit être abordée seulement au sein des familles. » Rien d’étonnant que le Brésil étouffe sous son nombre.

Lors du premier recensement effectué au Brésil en 1872, ce pays ne comptait que 10 millions d’habitants. Le pays est certes très étendu, mais il possède également de grandes forêts vierges. En 1872, le Brésil avait une densité moyenne de 1,2 hab./km2. Aujourd’hui la densité moyenne paraît faible, 25 hab./km², mais la forêt amazonienne couvre une superficie de plus de 5,5 millions de kilomètres carrés pour une superficie totale du Brésil de 8,5 millions. L’espace cultivable, non extensible en superficie sauf atteinte à l’intégrité du « poumon de la planète », se réduit en proportion de l’accroissement démographique.

En 1961, Le Brésil comptait 74,3 millions d’habitants, 97,5 millions en 1971, 123,1 millions en 1981, 151,6 en 1991, 177,2 millions en 2001, 197,5 millions en 2011 et 214,3 millions en 2021. Le nombre de Brésiliens a encore augmenté de 1,8 millions d’habitants en 2022, en une année seulement. C’est invivable, c’est ingérable. Aujourd’hui le taux de fécondité est certes de 1,72 enfants par femme (2019), moindre que le taux de remplacement. La courbe de croissance s’est sensiblement ralentie depuis 1980 environ. De 2,3 % de croissance par an à l’époque, la hausse ne cesse de diminuer pour atteindre moins de 0,8 % par an ces dernières années. Chaque femme donne naissance à environ 1,64 enfant. Il y a 70 ans, ce chiffre était encore supérieur à 6 enfants. Mais la part très importante de la population en âge de procréer entraîne encore un taux de croissance de la population de 0,7 % en 2020 : décélération et non diminution de la population. Environ 86 % de la population vit dans les villes, donc coupée des ressources vivrières. Environ un tiers de la population vit dans les dix plus grandes régions métropolitaines du pays. La faim frappe désormais les centres urbains du Sud-Est, tels Sao Paulo ou Rio, où une famille sur quatre vit dans l’insécurité alimentaire.

En 2021, le chômage culmine à 13,7 % et atteint jusqu’à 36 % chez les plus pauvres.Trop d’humain, trop de chômage. L’inflation touche les produits les plus essentiels du quotidien. Trop d’humains, trop de besoins, la raréfaction d’une ressource naturelle pèse sur son prix. Comme dirait le sage «  le Brésil est mal parti ».

Pour aborder collectivement la question démographique, vous pouvez adhérer à l’association Démographie Responsable :

https://www.demographie-responsable.org/

Voici notre synthèse, actualisée sur ce blog

Surpopulation généralisée dans tous les pays

analyse pays par pays

Le Bénin, en état de surpopulation avancée

Brésil, une surpopulation qu’on a bien voulu

Surpopulation au Cameroun, 56 hab./km

Surpopulation en Corée du nord (et du Sud)

Corne de l’Afrique minée par la surpopulation

Côte d’Ivoire, surpopulation et manque d’eau

L’Égypte et Al-Sissi face à la surpopulation

En Égypte, la surpopulation fait la loi

L’Éthiopie, victime de sa surpopulation

Ghana, le cauchemar de la surpopulation

Surpopulation française, une réalité vraie

Surpopulation sur l’île de la Réunion

Haïti, un pays ingérable parce que surpeuplé

Inde : « government jobs » et surpopulation

L’Inde, une surpopulation par condensation urbaine

Un surpeuplement inquiétant en Inde

Italie, une surpopulation en voie d’extinction

Le Japon, surpopulation et/ou vieillissement ?

Le Japon devient nataliste, il est pourtant surpeuplé

Kenya, fardeau de la dette et surpopulation

Ouganda, une surpopulation structurelle

Madagascar, un état de surpopulation

Malawi, surpopulation et choléra

Le Nigeria, miné par la surpopulation

La surpopulation généralisée aux Pays-Bas

Surpopulation en Seine-Saint-Denis 

Surpopulation en Somalie, faut pas le dire

Surpopulation au Soudan, donc guerres civiles

Sri Lanka, surpopulation et agro-industrie

Référendum en Suisse : halte à la surpopulation

Tanzanie, une surpopulation démente

Tchad, une surpopulation en voie d’explosion

Surpopulation en Turquie, 109 hab./km2

Surpopulation au Yemen, 377 000 morts

https://biosphere.ouvaton.org/blog/surpopulation-generalisee-dans-tous-les-pays/

Brésil, une surpopulation qu’on a bien voulu Lire la suite »

Une normalité structurelle, la famine

Selon le rapport des Nations unies sur la sécurité alimentaire mondiale, publié mercredi 12 juillet 2023, 9,2 % de la population mondiale en 2022 (735 millions de personnes) a souffert de faim chronique, c’est-à-dire de ne pas avoir accès à une alimentation suffisante pour mener une vie active (contre 7,9 % en 2019). L’insécurité alimentaire, une notion plus large qui désigne le fait de ne pouvoir bénéficier de façon régulière d’une alimentation adéquate (réduction des portions, sauts de repas, alimentation déséquilibrée…), touche, elle, 2,4 milliards d’individus, soit 29,6 % de la population. Un Africain sur cinq ne mange pas à sa faim et 61 % des habitants souffrent d’insécurité alimentaire modérée ou sévère.

Mathilde Gérard : « Les causes de la faim sont désormais bien connues : pauvreté et inégalités économiques, conflits, impacts du réchauffement climatique, la dette qui étrangle les pays en développement, les exportations de cultures de rente [coton, cacao…] qui ont été privilégiées sur les cultures vivrières, la guerre en Ukraine, la hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation, la spéculation et le manque de régulation des marchés des matières premières. »

Le point de vue des écologistes malthusiens

Michel SOURROUILLE : j’ai dénombré tous les titres du MONDE qui parlent de « surpopulation » ces dernières années. Or pour la surpopulation humaine, on ne trouve rien, à part pour l’Égypte ! Par contre la surpopulation carcérale est une rengaine dans les colonnes du MONDE. Les journalistes du MONDE, ainsi Mathilde Gérard ce jour, s’évertuent à compiler toutes les causes possibles de la famine sans jamais faire référence à l’analyse démographique de Malthus (1798) qui montrait que, sans agir sur la fécondité humaine exubérante, nous allions nécessairement au désastre car la production alimentaire est soumise à la loi des rendement décroissants. Je propose à la direction du MONDE de venir faire gratuitement à Paris une journée de formation pour ses journalistes sur la validité concrète du discours malthusien…

PP2 : Il est incroyable que la démographie ne soit même pas mentionnée par la journaliste du Monde. Huit milliards d’êtres humains à nourrir. Pourquoi est-il devenu TABOU de parler de la natalité délirante des pays qui souffrent le plus de la faim ? Dans les années 70 on avait essayé de prendre la question à bras le corps, et on avait introduit la contraception en Afrique et en Inde – et les femmes étaient d’accord ! Patatras, les curés et les im@ms ont vite mis le holà. Une femme doit pendant toute sa vie reproductrice avoir constamment un enfant au sein et un autre dans le ventre, ça les occupe…

Crocus : Avec des pays qui quadruplent de population en quelques décennies, on ne peut s’étonner de la faim, mais de l’absence de politique de ces pays pour y faire face : le contrôle de la population, tabou à cause des superstitions, serait sans doute bénéfique. Au lieu de cela, on voit la biodiversité s’effondrer et les guerres se multiplier, notamment en Afrique.

Rego : Trois chiffres à mettre en perspective : 800 millions d’Africains en 2000, 2 milliard en 2030 et plus de 4 milliards prévu en 2100 !!

Pascalou : Faire des enfants alors que les parents savent à l’avance qu’ils ne pourront pas les nourrir… comprenne qui pourra. La population mondiale a triplé en une cinquantaine d’années, pas la surface des terres agricoles de notre planète. Pour LM n’en parle-t-il pas ?

lecteur assidu : La faim est consubstantielle à la trop grande natalité. A votre avis, la Chine, ancien empire de la famine, a trouvé quelle solution ?

Artemis purple : Les pays souffrant le plus de la faim sont ceux qui ont la natalité la plus explosive. Cause ou conséquence ? S’ils sont aidés pour mieux se nourrir que va t il se passer ? Ils seront encore plus nombreux

gbouvier : Il faut revenir d’urgence au niveau de population d’avant l’ère pré-industrielle, soit maxi 1 milliards d’humains comme en 1800. Compte tenu de l’inertie démographique, fixer cet objectif à 2100 (= 3 générations) est réaliste même si cela sera difficile. On en est quand même à 8 milliards en 2022. Il faudrait coupler cela à des plans de réduction des émissions de CO2 (revenir à la concentration de CO2 d’avant l’ère pré-industrielle).

Buber : Mais comment y arriver aussi vite sans tuer des gens?

Pierre Angulaire : Le réchauffement climatique, les avancées du désert, l’instabilité politique, les guerres et 8 à 10 milliards d’habitants, nous n’y arriverons jamais et ceux qui prédisent 2 milliards de terriens à la fin du siècle n’ont peut être pas tort.

Lee Pampeast : Quelques contributions proposent d’éradiquer la misère en éliminant les miséreux. Gardez donc précieusement l’article pour les années à venir….

Andrew Brown : Les contributions visées ne précisent pas qui doit disparaître — éliminer les pauvres ne sert pas à grande chose, s’il faut éliminer des gens, commençons avec ceux qui consomment le plus tout en contribuant le moins. Personne (sauf peut-être Poutine) sait comment passer de neuf milliards à un milliard. Entre-temps chaque naissance, ici ou ailleurs, nous rapproche de l’abîmeNous ne sommes que des accidents de l’évolution, incapables de gérer la planète qui a le malheur de nous héberger.

Une normalité structurelle, la famine Lire la suite »

FNUP, en faveur de la surpopulation

Fonds des Nations Unies pour la population, surpopulation ne veut pas connaître ! Son rapport 2023 pose le problème entre deux lignes : Selon une enquête YouGov à laquelle ont participé près de 8 000 personnes dans huit pays (le Brésil, l’Égypte, les États-Unis, la France, la Hongrie, l’Inde, le Japon et le Nigeria), l’opinion prédominante considère que la population mondiale est aujourd’hui trop importante.

Mais ce n’est pas son avis, voici toutes les conneries qu’il débite.

 

Le problème des discours sur la « surpopulation »

Selon certains commentateurs et commentatrices, notre monde serait « submergé », au bord de l’explosion. Des responsables politiques, des expert(e)s des médias et même certain(e)s universitaires affirment que les problèmes internationaux comme l’instabilité économique, le changement climatique et les guerres liées aux ressources sont imputables à la surpopulation, laquelle créerait un excès de demande pour une offre insuffisante. Leurs discours brossent le tableau d’une natalité irrépressible et hors de contrôle, pointant généralement du doigt les communautés pauvres et marginalisées, depuis longtemps accusées de procréer à outrance alors que ce sont les moins responsables de problèmes tels que la destruction de l’environnement. Ces discours, qui simplifient à l’extrême des questions complexes, sont réellement néfastes.

– Ils présentent la survie de l’humanité comme un problème plutôt qu’une réussite.

– Ils détournent l’attention des vrais enjeux urgents auxquels nous sommes confrontés et nous empêchent de demander des comptes aux personnes responsables.

– Ils laissent entendre qu’il faudrait neutraliser la liberté de choix des femmes en matière de procréation pour résoudre le problème de la « surpopulation ».

Or l’augmentation attendue de la population mondiale d’ici 2050 sera due en majorité à la dynamique de la croissance passée. Autrement dit, les nouvelles mesures que pourraient prendre les gouvernements pour réduire la fécondité ne parviendraient guère à ralentir cette évolution d’ici là.

…La moitié des émissions de carbone sont produites par les 10 % d’individus les plus riches du monde. On aurait donc tort de confondre l’augmentation des émissions avec la croissance démographique.

…La conséquence la plus préoccupante des discours sur la « surpopulation » est sans doute que rejeter la responsabilité des problèmes mondiaux sur la croissance d’une population donnée revient à insinuer que la vie de certains individus serait plus importante que celle d’autres ; que certaines personnes mériteraient de survivre et de procréer, mais pas d’autres.

…L’histoire nous enseigne que ce raisonnement peut nous conduire sur une pente dangereuse.

…Il décourage en outre l’action politique, puisqu’il invite les citoyen(ne)s à déplorer une surpopulation perçue comme « inévitable » et à abandonner l’optimisme nécessaire au changement.

Rien ne nous oblige à adhérer aux discours selon lesquels le corps des femmes et leur liberté de choix en matière de procréation seraient à la fois la cause de la « surpopulation » et la solution à ce problème. Au contraire, nous pouvons insister sur l’importance de nos choix individuels et aborder la question sous l’angle de la justice sexuelle et reproductive en favorisant toutes les formes de progrès humains. Pour ce faire, il convient d’investir dans l’éducation, la santé, les énergies propres et abordables et l’égalité des genres plutôt que de s’efforcer de réduire le nombre d’habitant(e)s de la planète.

FNUP, en faveur de la surpopulation Lire la suite »

11 juillet 2023, Journée de la population

Communiqué de presse de l’association Démographie Responsable

à l’occasion de la Journée mondiale de la Population le 11 juillet 2023.

Cette date symbolique doit donner lieu à une réflexion sérieuse sur le bien-fondé de la poursuite de la croissance démographique mondiale. Il serait plus que dommage que se répète la quasi-absence de débats qui a marqué le passage au 8ème milliard en novembre 2023, onze ans seulement après celui du 7ème milliard en octobre 2011, ce qui a d’ailleurs constitué un record historique de rapidité.

En effet, tous les problèmes environnementaux que l’humanité impose à la planète et en conséquence à elle-même ont partie liée avec cette croissance démesurée qui nous a fait passer de 1 à 8 milliards en un peu plus de 2 siècles. Qu’il s’agisse du réchauffement climatique, de l’extinction des espèces sauvages, en passant par les pénuries d’eau et d’aliments, sans même parler des atteintes à la beauté du monde, tous ces fléaux sont intimement liés à notre surnombre.

Prenant appui sur un sondage réalisé par l’IFOP à l’occasion des 8 milliards, où 72 % de nos compatriotes estimaient que la planète est surpeuplée, l’association Démographie Responsable saisit cette date pour appeler nos gouvernants, ainsi que les instances internationales, à décréter un état d’urgence démographique via un moratoire sur la croissance de la population mondiale et à se donner les moyens pour y parvenir dans le respect des libertés individuelles.

NB : Le Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour le développement a recommandé, en 1989, de faire du 11 juillet la Journée mondiale de la population comme une journée internationale, en référence à la Journée des cinq milliards, atteint le 11 juillet 1987. La population mondiale se chiffre à 7 milliards le 31 octobre 2011 et à 8 milliards le 15 novembre 2022.

https://www.un.org/fr/observances/world-population-day/background

Nos articles antérieurs sur ce blog biosphere

11 juillet, Journée mondiale de la population (2020)

Extraits : Le fait que l’humanité ne prête aucune attention à son nombre et laisse libre cours à l’évolution exponentielle de sa population nous amène donc nécessairement à des famines récurrentes, des guerres incessantes et même des épidémies facilitées par notre densité urbaine. Face à cette situation, il est urgent de devenir malthusien comme nous y incite l’association Population Matters au Royaume Uni et Démographie responsable en France…

8 milliards d’humains, surpopulation avérée (2022)

Extraits : Qu’on soit nataliste ou malthusien, on considère de façon opposée les statistiques démographiques. Sur le site du Fonds mondial de l’ONU pour la population on trouve cette réaction : « Le franchissement de ce seuil (de 8 milliards) s’accompagnera sans doute de discours invoquant avec alarmisme le terme de « surpopulation ». Se laisser aller à de telles paroles serait une erreur. »… Dans un contexte démographique de surpopulation, il n’existe à notre connaissance en France qu’une seule association, « Démographie Responsable », qui s’inquiète du passage aux 8 milliards d’êtres humains. C’est étonnant.

11 juillet 2023, Journée de la population Lire la suite »

Pour sauver la planète, faites des bébés ???

Compte-rendu d’une conférence organisée par le journal La Tribune à Cordes sur Ciel le 1er juillet 2023 (université d’été des acteurs engagés pour les territoires et la transition écologique), « Pour sauver la planète, faites des bébés » !

La même phrase avait déjà été énoncée par l’économiste libéral Nicolas Bouzou en 2020 :

https://www.europe1.fr/emissions/la-carte-blanche/nicolas-bouzou-pour-sauver-la-planete-faites-des-bebes-3991042

Le président de séance et directeur du journal La Tribune, Jean-Christophe Tortora, informe en préambule que l’annonce de cette thématique avait entraîné des remous, si ce n’est des rejets, mais que l’ouverture d’esprit doit prévaloir.

L’intervention de Michel Sourrouille

J’ai présenté cette affirmation, »Pour sauver la planète, faites des bébés », à des personnes diverses, les réactions sont unanimes : « C’est contradictoire… c’est absurde ». La meilleure des réponses a même été un grand éclat de rire. Il est vrai que si on décortique cette phrase, soit on veut sauver la planète et on fait moins d’enfants, c’est par exemple le choix de ceux et celles qui se font stériliser pour des raisons écologiques… soit on fait plus de bébés et on accentue la dégradation de la planète, car un nouveau-né de plus, surtout s’il consomme à l’occidentale, émettra au cours de son existence beaucoup de gaz à effet de serre, beaucoup trop. Alors pourquoi cet oxymore, cette façon de poser une opposition dans la même expression ?

C’est une façon bien médiatisée d’embrouiller les citoyens par ceux qui ne veulent rien changer au système croissanciste et qui énoncent des illusions: développement durable, croissance verte, moteur propre, etc. C’est aussi un livre de Frédéric Spinhirny et Nathanaël Wallenhorst, « Vous voulez sauver la planète ? Faites des gosses ! ». Le contenu de ce livre repose sur trois biais cognitifs, d’abord l’anthropocentrisme, placer l’humain à part et au-dessus de toutes les autres formes de vie : pour eux « une planète sans humains n’aurait aucun sens ». Aucune considération du bio-centrisme ou de l’éco-centrisme. Ensuite on récite la vulgate anti-malthusienne classique selon laquelle il faut agir sur notre niveau de vie et certainement pas sur notre nombre. Comme si l’impact écologique d’une activité humaine n’était pas nécessairement le multiplicateur de l’activité par le nombre de personnes qui l’exercent. Enfin on trouve une pensée magique, la religion de l’innovation : « chaque enfant est une promesse de nouveauté, il a le pouvoir de renverser un système mortifère ».

Les deux autres co-intervenants, que ce soit Emmanuelle DUEZ (The Boson Project) ou Nicolas BOUZOU, n’aborderont jamais la thématique à traiter, à savoir la dégradation de la planète. Emmanuelle place la liberté absolue de la femme dans ses choix de procréation et n’en dira pas plus. Nicolas s’attachera aussi au fantasme de la liberté, jusqu’à faire l’éloge de la PMA (procréation médicalement assistée) pour les lesbiennes en couple. Il faudrait « construire des familles basées sur l’amour ». L’humain reste pour lui la plus exceptionnelle et la plus précieuse des ressources terrestres qui saura saisir les opportunités nouvelles. Il n’a pas lu le livre récent de Frank Aggeri, « L’innovation, mais pourquoi faire », il ne le lira pas !

On m’a laissé quelques instants pour conclure. Du point de vue historique, je suis né en 1947 dans un monde de « seulement » 2,3 milliards d’humains. En 1974, nous étions déjà 4 milliards et on s’inquiétait alors de notre surnombre, que ce soit avec le rapport de 1972 sur les limites de la croissance démographique ou avec le présidentiable écolo et malthusien René Dumont en 1974. Aujourd’hui le passage aux 8 milliards est passé dans l’indifférence, on s’attache au problème du vieillissement (même en Chine) sans s’arrêter sur le fait qu’il s’agit d’une pyramide de Ponzi démographique. Ces 11 dernières années nous avons augmenté d’un milliard de plus, c’est à la foi invivable et ingérable. Au niveau de la liberté, il faut toujours considérer que c’est une liberté sous conditions de viabilité de la planète. Dans le choix de procréation, il y a une double composante, l’intime et la liberté individuelle d’un côté, l’intérêt collectif et le poids du nombre de l’autre. Une société n’est véritablement démocratique que si les citoyens sont suffisamment éclairés à la fois des contraintes biophysiques et de leur responsabilité individuelle. Comment articuler les deux de façon acceptable est une question complexe que notre système éducatif ignore complètement.

Je voulais aussi présenter quelques chiffres significatifs, on ne m’en a pas laissé le temps, les voici. Il y a quelques 12 000 ans en Europe Il y avait environ 300 000 chasseurs-cueilleurs, nous sommes passés rien que dans l’Union européenne à 448 millions. La moyenne mondiale en termes de densité est de 60 hab./km², l’UE arrive à 114 hab./km² (France 123, Royaume Uni 277, Pays Bas 518…). Or 100 hab./km², c’est un carré de 100 mètres de côté pour satisfaire absolument tous les besoins d’un seul individu tout en laissant une place nécessaire à la biodiversité. C’est impossible ! Ce petit carré donne une image parlante du fait qu’il y a surpopulation du continent européen, sachant que notre niveau de vie procède aussi de l’accaparement des richesses naturelles de l’ensemble du globe.

Post-scritptum : Le mensuel La décroissance, en avril 2023, titrait en Une, « Faites des bébés, pas la guerre ». En page 3, on condamnait « La pensée stérile des no kid », ce qui est vraiment dégueulasse par rapport à tous ceux et celles qui se refusent à faire un enfant pour des raisons d’altruisme écologique. On donnait la parole à deux « philosophes », Frédéric Spinhirny et Nathanaël Wallenhorst, co-auteurs d’un manifeste « Vous voulez sauver la planète ? Faites des gosses ! »

Après des années de silence absolu sur la question démographique de la part du mensuel « La décroissance », cette approche est plus que « décalée », elle est réactionnaire et met l’écologie « humaniste » du côté de Nicolas Bouzou. Le mensuel de Vincent Cheynet fait même une interview de Fabrice Hadjadj qui avait publié  en 2022: « Encore un enfant. Une diatribe ». Pour résumer sa position, cette phrase : « La fécondité advient toujours à l’intérieur de l’aventure particulière d’une homme et d’une femme, c’est pourquoi je suis hostile à tout contrôle… » On oublie complètement qu’un niveau de densité n’est durable que s’il se préoccupe des limites de la planète.

Pour sauver la planète, faites des bébés ??? Lire la suite »

E. Macron invente la « sobriété raisonnable » !!

En visite au Salon du Bourget, lundi 19 juin, le chef de l’État affirme qu’il faut distinguer une sobriété « bien organisée, non punitive », d’une sobriété « punitive » : « La première serait comprise par tous et raisonnable, tout le monde fait des efforts qui permettent de faire des économies d’énergies. L’autre en viendrait à dire « il faut tout arrêter, et il faut renoncer à la croissance. Je ne la crois pas raisonnable. Nous qui sommes en déficit, comment voulez-vous qu’on finance notre modèle social si on ne crée plus de richesses ? 

Emmanuel Macron, ce vieux jeune qui vit encore aux temps de l’abondance à crédit, ânonne l’idée de sobriété sans vouloir nous avertir que le futur proche ne sera pas une allée bordée de roses, mais de larmes.

Julien Vincent : La « sobriété » a fait une entrée dans le débat public au cours de l’année 2022. Deux ans après avoir tenté de délégitimer cette notion, en raillant le « modèle amish », Emmanuel Macron change de stratégie dans le contexte de la campagne présidentielle. Son but est désormais de s’emparer de ce terme pour en désamorcer la charge critique. Il fait alors de la sobriété, assimilée au simple bon sens, un impératif d’optimisation de la consommation d’énergie, sans contrainte pour le secteur marchand ni réflexion sur les besoins. C’est contre ce discours devenu dominant qu’est écrit Politiques de sobriété de Bruno Villalba. A la suite de Jacques Ellul, Bernard Charbonneau, Ivan Illich ou André Gorz, toute politique véritable de sobriété devrait examiner non les intentions et les discours, mais les conséquences matérielles de nos actions. C’est le cas, par exemple, des énergies « vertes », du recyclage, du numérique ou du nucléaire, qui font l’objet d’un chapitre consacré aux « logiques d’innovation et d’efficacité ». Au vu de leurs conséquences à moyen et long terme, celles-ci ne seraient qu’un discours performatif destiné à « maintenir vivace la promesse de l’abondance ».

Rejeter de telles illusions est nécessaire à une époque où les paramètres de la politique sont redéfinis par de nouvelles limites. Limites planétaires, d’abord, liées à la fragilité des équilibres climatiques et écologiques. Limites temporelles, ensuite : l’idée d’un temps historique linéaire, d’un progrès indéfini, a laissé place à une rationalité du délai ou du sablier, dans laquelle il faut agir vite et fort afin de pouvoir limiter l’ampleur d’une catastrophe déjà irréparable. La sobriété, selon Villalba, est d’abord un apprentissage du « renoncement ». La deuxième partie de l’ouvrage envisage la sobriété comme un idéal positif. Ainsi la liberté, à l’ère de la sobriété, n’est plus absence de contraintes, comme dans le libéralisme classique, mais autonomie relationnelle, adhésion collective à une règle dans laquelle sont prises en compte les conséquences de chaque chose sur l’ensemble des vivants. Le renoncement apparaît finalement comme un apprentissage de la réalité, et comme la seule façon de vivre avec les autres terrestres, humains et non humains. Les Anciens grecs faisaient de la sobriété une éthique personnelle et intérieure. Abordant des dispositifs de sobriété tels que la carte carbone, la taxe carbone ou le rationnement, mais aussi le renoncement à la viande ou la discipline des écogestes, Bruno Villalba veut surtout envisager la façon dont leur mise en discussion contradictoire pourrait devenir un lieu d’expérimentation, tant pour le corps individuel que pour le grand corps politique.

Le point de vue des écologistes, sobre et à jeun

Astarianelle : J’imagine mal le Français lambda se passer de McDonalds, KFC, Dominoes Pizza, Burger King, Starbucks, Amazon, Coca-Cola… Vivre solidairement avec un peu moins, ce genre d’utopies étaient peut être possibles au lendemain de la libération. Aujourd’hui, j’ai la conviction que c’est impossible. Je discutais récemment avec un ami. Il m’a littéralement dit qu’il se foutait des conditions de travail chez Amazon. Voila où on en est arrivé. Nous ne sommes plus des citoyens compatriotes. Juste des consommateurs. Le « Moi, consommateur » l’a emporté sur le « Moi, citoyen »

Jean Rouergue : Mais qui est encore assez fou pour croire pouvoir poursuivre un tel chemin vers la désolation ? Nous devrons renoncer à beaucoup, la sobriété s’imposera d’elle même et à tous, peut-être pas en même temps mais certainement. Certains useront quelques temps supplémentaires de leurs revenus mais leurs descendants certainement pas…. un riche même ultra riche sans serviteur, ouvrier, jardinier…. il est comme vous et moi, un visiteur éphémère qui se promène dans un cimetière. Sacré Titanic que la Terre !

Michel SOURROUILLE : Macron a inventé la « sobriété raisonnable » pour contrer la sobriété punitive, celle des Ayatollah de l’écologie qui ne veulent pas prendre l’avion au Bourget, prendre la voiture pour acheter une baguette, manger de viande à tous les repas, travailler dans des entreprises qui mènent à notre perte, utiliser une technique si elle n’apporte pas un mieux véritable, etc… Autant dire que Macron doit lire d’urgence le livre de Villalba et faire un stage chez les Amish de la Terre.

La sobriété partagée, une nécessité vitale

extraits : Le politiste Bruno Villalba considère que la guerre en Ukraine agit comme un « révélateur » du lien entre nos modes de vie et leurs conséquences sur les équilibres planétaires. La crise d’approvisionnement d’énergie doit nous interroger sur notre besoin frénétique de consommer de l’énergie et l’inégale répartition de cette consommation…

En marche… vers la sobriété partagée

extraits : La « tempérance » ou « frugalité » ou « modération » était perçue comme « une évidence », dans des sociétés « soumises aux contraintes matérielles », où les populations s’organisaient « pour répartir des sources d’énergie peu abondantes, gérer la pénurie pour se chauffer, s’alimenter, se déplacer, ou produire des biens ». C’est seulement à partir du XVIIIe siècle qu’émerge l’idée que la Terre est exploitable, qu’il suffit de la creuser pour en extraire une énergie abondante…

E. Macron invente la « sobriété raisonnable » !! Lire la suite »

Malm et la destruction de biens nuisibles

Le capitalisme a intégré les catastrophes naturelles à la loi du marché et se porte à merveille. Peu importe le nombre et l’amplitude des catastrophes environnementales, la Terre sera toujours assez grande et luxuriante pour qu’une poignée de rupins aux dents en platine savourent le spectacle inouï de la fin du monde, confortablement assis dans un resto chic, buvant sans ironie une Corona accompagnée d’un guacamole bio, sniffant avec nonchalance de la coke sans OGM…

Agir contre le capitalisme destructeur n’est pas de la violence, c’est de la contre-violence.

Andreas Malm : « Au milieu d’une vague de répression instiguée par l’Etat français à l’encontre des militants écologistes (qui s’inscrit dans une escalade autoritaire beaucoup plus vaste menée par le président Macron et ses alliés), mon livre Comment saboter un pipeline (La Fabrique, 2020) a été cité dans un décret de dissolution : il serait à l’origine de tous les « désordres » attribués aux luttes environnementales dans la période récente. L’Etat français a dû inventer un gourou, un maître à penser qui aurait par avance théorisé leur passage à l’acte. Si je respecte et admire Les Soulèvements de la Terre, nous ne sommes pas particulièrement liés. Mon livre a contribué à un débat plus large au sein du mouvement écologiste, amené à se poser des questions difficiles sur ce qu’il est urgent de faire dans une situation où les effets du changement climatique s’intensifient et s’accélèrent, mais où les Etats hégémoniques sont déterminés à agir de façon minimale ou à ne pas agir du tout. Je fais valoir que tous les mouvements ayant provoqué des changements sociaux de grande ampleur – des suffragettes et des mouvements anticoloniaux jusqu’au mouvement des droits civiques dans les années 1960 et au-delà – ont, dans certaines circonstances, eu à mettre en place des tactiques spécifiques.

Mon propos est simplement d’ouvrir un débat sur la légitimité d’actions de désobéissance, notamment sur des sites-clés de l’infrastructure et de la logisitique du capitalisme fossile. Je suis loin d’être le seul auteur à soutenir que nous devons désactiver rapidement et de manière décisive l’infrastructure des combustibles fossiles. Et soyons clairs ici, je parle de propriété, d’objets matériels, pas de personnes – je n’ai jamais prôné la violence contre des individus ou des groupes. Il est proprement stupéfiant que ces propositions relativement modestes soient maintenant qualifiées de « terrorisme intellectuel » ou d’« actions extrêmes allant jusqu’à la confrontation avec les forces de l’ordre » par le ministre français de l’intérieur, Gérald Darmanin. Le capitalisme fossile nous conduit à toute vitesse vers le précipice. Quelqu’un doit tirer le frein d’urgence. Si les gouvernements ne le font pas, qui le fera ? »

Le point de vue des écologistes malmiens

JideW : Tribune modérée pour quelqu’un qui est accusé d’être un « terroriste intellectuel » ! C’est inadmissible qu’un ministre de l’intérieur accuse quelqu’un de terrorisme intellectuel : soit une personne fait des appels à la violence, à la haine au sens du code pénal et il doit être poursuivi par la justice, soit c’est la liberté de penser et de s’exprimer et c’est le travail du ministre de l’intérieur de garantir cette liberté, pas de l’empêcher. Si le ministère de l’intérieur ne fait pas la différence entre des mots et des actes alors il y a de quoi s’inquiéter pour nos libertés

Lala duppn : C’est comme le coran. Le problème n’est pas le livre, le problème c’est l’interprétation qui en est faite.

Michel SOURROUILLE : Militant non violent, en soutien aux objecteurs de conscience dès les années 1970, pacifiste convaincu, j’ai connu les matraques de Franco quand on a soutenu les objecteurs espagnols. Je sais ce que veut dire la violence étatique, elle a toujours existé, trop souvent pour empêcher stupidement d’aller vers un monde meilleur. Le concept de violence est un mot valise qui mélange légalité et légitimité, il faut parfois se faire violence et parfois même se défendre contre la violence, même s’il y a mort d’homme. Par exemple si je vivais dans l’Allemagne nazi, j’essaierai de tuer Hitler. Mais pour les dégâts environnementaux actuels, personne n’est responsable puisque tout le monde est coupable de la dégradation de la planète. Pas de cible désignée. Alors des destructions  de bien nuisibles à notre environnement, pourquoi pas ? Bon, tu peux maintenant me dénoncer à Darmanin…

Christian Waterkeyn : La seule manière raisonnable de saboter un pipeline est de cesser de consommer du pétrole !

OLIBRIUS : En 1800 nous étions un milliard d’humains sur terre. Si nous n’avions pas dépassé ce chiffre, malgré l’utilisation des énergies fossiles, il n’y aurait pas de péril écologique. Sauf que l’évolution a fait de l’homme un obsédé sexuel qui ne pense qu’à se reproduire et nous voilà 8 milliards. Dans quelques centaines d’années nous serons réduits en nombre par les guerres, les famines ou les épidémies.

Le débat avec ceux qui ne comprennent rien

RobinsonLeon : selon Malm, « Mon propos est simplement d’ouvrir un débat exigeant sur la légitimité d’actions de désobéissance ». La désobéissance n’existe pas, il n’y a que de la délinquance déguisée. Les faux écolos, menaçants et violents doivent être poursuivis, appréhendés et punis.

HEGEL : Doivent être aussi poursuivis et appréhendés tous ceux qui par leur action ou parleur abstention contribuent à la poursuite du dérèglement climatique,les seuls et premiers responsables du monde dystopique dans lequel nous continuons de vivre!

RobinsonLeon : Eh bien, Hégel, militez donc pour faire inscrire vos nobles idées dans la loi française, et en attendant, acceptez que les lois actuelles soient appliquées.

X.ARANUI : Argumentation inutile : nul besoin de l’évocation d’un gourou pour rejeter cette tendance écologique radicale qui va encore retarder davantage la mobilisation de la majorité silencieuse. Tribune spécieuse.

MLelong : X. Aranui, mais de quelle « mobilisation de la majorité silencieuse » parlez-vous ? vous plaisantez ! la France en matière d’Ecologie est en retard sur ses objectifs, rappelée régulièrement à l’ordre par les Instances internationales, raillée par le monde entier sur les mesures toujours remisées du courageux Président Macron… et touchée par des catastrophes dues au dérèglement du climat, comme jamais elle ne l’a été. Vous pensez que notre jeunesse va attendre encore 3 ou 4 ans pour que les Autorités françaises décident enfin de prendre les mesures qui s’imposent et arrêter de museler la parole des opposants en les présentant aux yeux de nos compatriotes pour des extrémistes ou des terroristes !

Pommepoirescoubidou : « il y a toutes les raisons d’imaginer que les mouvements de masse prendront eux-mêmes en charge le « désarmement » du capitalisme fossile ». 40 millions d’autos en circulation en France, on attend de voir « les masses » détruire leur propre véhicule…

Volcelest : Malheureusement nous n’avons plus le temps. Il fallait se réveiller avant. Même si je désapprouve la violence, je pense que celle ci a une origine, qu’elle ne naît pas toute seule et qu’elle est même consécutive des violences moins voyantes mais toutes aussi délétères commises par nos gouvernants passés et présents, par notre système économique et par nos égos atrophiés qui ont été formatés à vouloir toujours plus, qui ont cru que nous étions au dessus de la nature alors que nous en faisons partie. Je pense que ceci n’est que le début. Et que si cela n’avance pas assez vite, les évènements violents provoqués par l’humain et la nature ne feront qu’empirer. Alors oui, je pense que ces mouvements sont importants. Ils viennent appuyer là où ça fait mal.

Eric D. : D’autant que « Comment saboter un pipe-line » n’est qu’une redite de l’excellent « Boire des cocktails Molotov avec Gandhi » de Mark Boyle, publié en 2015. Le sous-titre : « résister, se rebeller, réensauvager » annonce la couleur. Il montre comment notre société capitaliste nous abreuve de “biens” (souvent nocifs), mais peut, dès qu’on s’oppose à elle, se transformer en machine de guerre. Question : l’écocide est-il aussi grave que le génocide ?

Michel SOURROUILLE : Mark Boyle se livre à une réflexion profonde et argumentée sur notre rapport à la violence contre les biens (jamais contre les Hommes) quand il s’agit de protection de la nature. Elle est justifiable ! Dans l’Histoire, le réformisme a eu besoin des radicaux pour obtenir gains de cause. Et finalement, tout le monde n’est-il pas indispensable quand il s’agit de défendre ce qui nous permet d’être en vie, alors que la Machine (notre civilisation basée sur le profit) tend à le détruire ? Mark vit en Irlande, dans une ferme qu’il a volontairement coupé de tous les réseaux, pas d’électricité, pas d’eau courante, déconnecté de la technologie. Pour le contacter, lettre postale. Auquel il répondra au crayon à papetier !

Fred Dubé : La Machine, c’est «la banalité du mal» d’Hannah Arendt appliquée à l’écocide. Cette mécanique qui consiste à morceler au maximum les différentes étapes d’un crime atroce que personne ne saurait individuellement s’en incriminer. Le maillage est idéal pour que perdure une société-usine dont l’énergie vitale dépend de la destruction du monde, sans que jamais notre empathie ne s’en trouve sollicitée, et encore moins alarmée. La violence de la Machine est première, et la nôtre, celle des oppressés, tiendrait plutôt de la légitime défense.» Faudra-t-il qu’on brûle les biens nuisible à la planète pour qu’on retrouve notre dignité ?

Helder Camara, évêque catholique brésilien : « Il y a trois sortes de violence. La première, mère de toutes les autres, est la violence institutionnelle, celle qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations, celle qui écrase et lamine des millions d’hommes dans ses rouages silencieux et bien huilés. La seconde est la violence révolutionnaire, qui naît de la volonté d’abolir la première. La troisième est la violence répressive, qui a pour objet d’étouffer la seconde en se faisant l’auxiliaire et la complice de la première violence, celle qui engendre toutes les autres.Il n’y a pas de pire hypocrisie de n’appeler violence que la seconde, en feignant d’oublier la première, qui la fait naître, et la troisième qui la tue. » 

Jeannot : Quelle discussion hors sol. Le problème c’est surtout que le monde étant ce qu’il est avec 10 milliards d’individus, des états et des nations prêts à tout pour tirer leur épingle du jeu, on continuera à extraire les énergies fossiles jusqu’à la dernière goutte. Se préparer au réchauffement et à l’épuisement des ressources est tout ce que l’on peut faire.

Malm et la destruction de biens nuisibles Lire la suite »

L’échec avéré de la non-violence

Gunther Anders : « Nous resterons incapables de ramener à la raison les partisans des missiles et des surrégénérateur en leur adressant des discours pacifistes ou en utilisant des éléments rationnels. C’est précisément parce que je suis un rationaliste que je me prononce contre les arguments de raison. Seuls les illuminés surestiment la force de la raison. C’est pour cela que j’aboutirai toujours à la même conclusion : la non-violence ne vaut rien contre la violence. »

Après « Comment la non-violence protège l’État« , paru en 2007 et que les éditions LIBRE ont édité, Peter Gelderloos a publié « The Failure of Non-violence » (en français : L’échec de la non-violence). Quelques extraits :

Peter Gelderloos 

– La « violence » est une catégorie intrinsèquement ambiguë permettant encore plus de manipulations analytiques que de précisions fiables.

– En observant les principales rébellions depuis la fin de la guerre froide, il apparaît que la non-violence n’est en mesure d’implémenter un changement de façade que si elle bénéficie de l’aide d’une grande partie de l’élite — en général : des médias, des riches et au moins d’une partie de l’armée, parce que la résistance non violente n’a jamais été en mesure de résister à la pleine puissance de l’État. Lorsque les dissidents ne bénéficient pas du soutien de l’élite, la non-violence pure semble être la meilleure façon de tuer un mouvement.

– Seuls ceux qui sont impliqués dans des causes radicales, ou ceux qui en font personnellement l’expérience, ont tendance à percevoir les dommages structurels comme de la violence. Personne, ou presque, ne juge violent le fait de conduire une voiture, bien que ce soit objectivement la chose ayant entraîné et entraînant certainement le plus de morts. 

– La croyance des pacifistes modernes, que ni Gandhi ni Martin Luther King ne partageaient, selon laquelle une lutte pacifique pourrait triompher en évitant la moindre altercation avec la police ou l’armée, a été efficacement utilisée comme argument de vente pour remplir d’opportunistes les rangs des mouvements non-violents et de citoyens naïfs qui pensent que changer le monde peut se faire simplement et sans heurts. »

–  Une autre caractéristique essentielle de la non-violence, avaler la croyance démocratique selon laquelle en évitant la violence ils peuvent éviter la répression, selon laquelle il est possible d’avoir une révolution sans conséquences. Ironique, quand on sait que les deux principales figures dont ils exploitent systématiquement l’image et dont ils altèrent si lourdement la philosophie ont fini tuées pour leurs efforts. Répétons-le, la non-violence est une idée illusoire.

– aucun conflit social majeur ne présente une uniformité de tactiques et d’idéologies – autrement dit on trouve dans tous les conflits de ce genre le recours à des tactiques pacifistes et à des tactiques résolument non-pacifistes

– L’État préfère affronter un mouvement pacifique plutôt qu’un mouvement combatif. Historiquement aucun mouvement strictement non violent n’a jamais provoqué une mutinerie de masse au sein de l’armée, de la police ou d’autres institutions, comme l’ont fait des mouvements de résistance combatifs ou diversifiés..

– C’est pourquoi je pense que la non-violence — à savoir une tentative d’imposer des méthodes non violentes à un mouvement entier — est autoritaire et appartient à l’État. Pour la même raison, je ne souhaite pas imposer mes méthodes aux autres. Aucun groupe humain ne pense de façon uniforme, Dieu merci !

Howard Zinn : « « Obéissez à la loi ! » Injonction impressionnante. Suffisamment impressionnante pour étouffer le sentiment profond de ce qui est juste et de ce qui ne l’est pas. L’absolutisme de certains porte-paroles de la non-violence affaiblit leur position parce que les gens savent, en leur for intérieur, même s’ils n’arrivent pas à en articuler les raisons, qu’il y a un moment où la violence est justifiée.

 Lorsqu’on se penche sur la longue et sinistre histoire de l’homme, on réalise qu’il s’est commis plus de crimes abominables au nom de l’obéissance qu’au nom de la révolte. Le corps des officiers allemands obéissaient au plus rigoureux des codes d’obéissance et c’est au nom de ce devoir d’obéissance qu’ils commirent et cautionnèrent les actes les plus monstrueux de l’histoire humaine. C’est à Yale, dans les années 1960, qu’eut lieu la fameuse expérience Milgram. La découverte  fondamentale de cette expérience c’est que les individus adultes font de leur mieux pour obéir aux ordres émanant de l’autorité.

Il ne faut pas écouter les autorités, mais sa conscience. Insistons sur le fait que, lorsque les rebelles agissent en dehors de la loi, ils le font le plus souvent de manière non violente. Quand ils se rendent coupables de « violence », il s’agit habituellement de violences à l’encontre de biens privés et non d’êtres humains. En 1985 eut lieu le procès d’un groupe qui s’étaient introduits dans le silo d’un missile nucléaire et avaient commis quelques dommages. Le juge Hunter avait déclaré que la violence inclut l’atteinte à la propriété. L’accusé Holladay répondit : « La question est de savoir si une arme nucléaire peut être considérée comme un bien au même titre qu’un bureau. Aussi longtemps que ce pays considérera les armes nucléaires comme des biens à défendre et à protéger, plus sacrés que les vies humaines qu’elles sont destinées à détruire, on sera en droit de se demander ce qu’est exactement une propriété. Les fours crématoires allemands étaient-ils des propriétés privées ? » Holladay fut condamné à huit années d’emprisonnement pour « voie de fait » à l’encontre des engins de mort les plus abominables jamais construits.

Protester en dehors des limites prescrites par la loi, ce n’est pas combattre la démocratie. Cela lui est au contraire absolument essentiel. Une sorte de correctif à la lenteur des canaux habituels, une manière de forcer le barrage de la tradition. Le prix de la liberté, c’est une vigilance permanente. Il faudrait davantage se soucier du penchant que montrent les individus confrontés à des injustices accablantes à s’y soumette que de leur aptitude à se révolter. La liberté ne s’accorde pas, elle s’arrache. Le prix de la liberté, c’est prendre le risque d’être emprisonné, battu et peut-être tué. Ce fut toujours historiquement le cas.

Le point de vue des écologistes sur la violence, nos articles antérieurs

Détruire les biens nuisibles à la planète (2023)

Écologie, la tentation du sabotage

Le point judiciaire sur la désobéissance écolo

Bassines, un combat à mort

Tout savoir sur Ted Kaczynski, un précurseur

Th. Kaczynski, adepte de la contre-violence

Urgence écologique de la contre-violence

Andreas Malm, le Karl Marx de l’écologie

Urgence écologique, le rôle de la violence

Action (non-)violente pour la décroissance !?

Effondrement en vue, radicalité militante (2022)

Hymne au sabotage dans Le Guardian (2021)

Faut-il incendier les émetteurs radio/télé ?

Contre-violence par destruction de biens (2020)

Les SUV agressent violemment le climat

Crever les pneus des SUV, trop difficile ?

Sea Shepherd et la tentation de la violence

Nécessité de la violence pour les antispécistes ? (2019)

NDDL, ne pas confondre écologie et violence aveugle (2018)

NDDL : l’écologie politique à l’épreuve de la violence

L’échec avéré de la non-violence Lire la suite »

Kenya, fardeau de la dette et surpopulation

William Ruto a été élu président du Kenya fin 2022. Il dirige un pays en grande difficultés financières, de quelque 57 millions d’habitants en croissance démographique rapide. On découvrira bientôt que l’argent ne se mange pas !

William Ruto : Le Nord est largement responsable des dégâts provoqués par le changement climatique, et le Sud, y compris l’Afrique, en supporte les conséquences alors qu’il y a très peu contribué. C’est aussi vrai que la promesse de verser 100 milliards de dollars par an aux pays en développement pour les aider à s’adapter et à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre n’a pas été tenue. Nous, pays du Sud, nous avons un problème supplémentaire : nos conditions d’emprunt pour financer notre développement sont huit fois plus coûteuses que celles du Nord. Chaque année, le Kenya verse 5 milliards de dollars pour le service de sa dette. Nous voulons avoir le droit de parler et de décider comme les autres. Si nous ne faisons pas cela, cette planète va couler. Le Nord avec le Sud, ensemble.

Le point de vue des écologistes malthusiens

Dans cette interview, William Ruto est obsédé par les considérations financières… mais a-t-il pensé à la cause principale des maux de son pays, la surpopulation ? Le nombre d’habitants a dépassé 55 millions, il n’était que de 7,7 millions en 1960. La population a augmenté de 11 millions ces dix dernières années. Le taux de croissance de la population tourne encore autour de 2 % soit un doublement tous les 35 ans : 110 millions de Kenyans et Kenyanes en 2057 ? La situation actuelle est déjà ingérable et invivable. Touristes, faites preuve d’une extrême prudence au Kenya en raison de la menace terroriste et du taux de criminalité élevé.

Le taux de fécondité est encore de 3,40 enfants par femme, la santé reproductive est mal en point. L’accès au planning familial est difficile. Faute d’informations suffisantes, faute d’éducation sexuelle des jeunes, et particulièrement des filles, les grossesses non prévues sont nombreuses et les futures mères souvent livrées à elles-mêmes.  Selon une étude de 2013 du Centre de recherche sur la population et la santé en Afrique, la dernière menée sur le sujet, près de 40 % des grossesses y sont non désirées. Mais l‘interruption volontaire de grossesse (IVG) n’était autorisée au Kenya que sur recommandation médicale, si et seulement si la vie de la mère est en danger. La plupart des IVG sont donc menées en dehors du cadre médical, provoquant infection, ou septicémie. Chaque jour, une femme sur sept ayant subi un avortement clandestin en meurt. Selon un sondage, 85% de la population kenyane est chrétienne et contre l’IVG. Mais le 25 mars 2022, la Haute Cour de Malindi a jugé que l’avortement est « un droit fondamental en vertu de la Constitution du Kenya ». Cette décision fait suite à un recours du Center Reproductive Health Network Kenya. On commence tout juste à aller dans le bons sens du libre choix des Kenyanes, mais sans doute trop tard.

On ne peut pas parler de démographie sans s’intéresser aux possibilités de ne pas mourir de faim. Le secteur agricole, qui emploie 80% de la population rurale et contribue à hauteur de 65% aux exportations, est le principal pilier de l’économie kényane. La quasi-totalité de la production agricole du Kenya est issue de cultures pluviales et près de la moitié de la production animale vient des terres arides et semi-arides. L’incidence croissante de la sécheresse et l’irrégularité des précipitations avec le réchauffement climatique pourraient avoir une incidence considérable sur le secteur. Ces terres semi-désertiques représentent plus de 80% du territoire du pays et abritent environ 36% de sa population. C’est dans ces régions que l’incidence de la pauvreté est la plus forte.Quelque 10 millions de Kényans souffrent d’insécurité alimentaire chronique et de problèmes nutritionnels. La pauvreté demeure élevée en milieu rural pour deux raisons : la forte croissance démographique – la population du pays a plus que triplé au cours des 30 dernières années – et la dépendance à l’égard de ressources naturelles qui s’épuisent rapidement.

Pour avoir un tableau récapitulatif de pays surpeuplés :

Surpopulation généralisée dans tous les pays

Kenya, fardeau de la dette et surpopulation Lire la suite »

Des chefs d’État bien d’accord pour le déni

Pour sortir de la crise écologique systémique, voici le cœur de la démonstration de nos dirigeants : « Les pays sont susceptibles d’adopter différents scénarios de transition conformes à l’objectif de limitation de la température à 1,5 °C. La transition ne se fera pas sans une croissance durable pour la financer. »

Malheureusement le ridicule ne tue pas ! La déclaration de Joe Biden, Ursula von der Leyen, Lula, Emmanuel Macron et consorts n’est qu’une litanie de trois mots répétés en boucle, « transition… investissement… croissance-développement ». Démonstration :

« Nous devons faire des transitions justes et solidaires une priorité »

« Les vulnérabilités liées à la dette entravent la capacité à réaliser des investissements… Beaucoup reste à faire pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies à l’horizon 2030… Nous voulons que notre système permette de mieux subvenir aux besoins du développement et à parvenir à une croissance économique solidaire… Les générations actuelles ont la possibilité d’ouvrir la voie vers une nouvelle ère de croissance économique durable au niveau mondial, grâce à la transition vers un monde à zéro émission nette… Nous sommes convaincus que des transitions écologiques justes ne laissant personne de côté peuvent constituer un facteur important de soutien à un développement durable et solidaire. Il faut pour cela investir partout à long terme dans le monde entier… Nous devons faire des transitions justes et solidaires … Les pays sont susceptibles d’adopter différents scénarios de transition conformes à l’objectif de limitation de la température à 1,5 °C. La transition ne se fera pas sans une croissance durable pour la financer… Le Sommet de Paris pour un nouveau pacte financier mondial des 22 et 23 juin 2023 sera un moment politique décisif afin de récupérer les acquis en matière de développement et d’accélérer les progrès pour réaliser les ODD et notamment les transitions justes… Les engagements en matière climatique et de développement doivent être respectés, nous reconnaissons qu’il nous faut mobiliser toutes les sources de financement, notamment l’aide publique au développement et l’investissement privé… Commençons par les engagements financiers existants pour concrétiser ce consensus. Les objectifs collectifs de financement de l’action climatique doivent être atteints en 2023… La poursuite de la réforme ambitieuse du système des banques multilatérales de développement constitue une priorité. Nous demandons aux banques de développement d’accroître les capacités de financement… Ces ressources financières sont essentielles, mais cette réforme ne se limite pas aux seuls investissements… Les investissements publics et privés seront au cœur de nos partenariats.. Nous promouvrons un programme d’investissements durables et solidaires dans les économies en développement… Les financements publics demeureront essentiels pour atteindre nos objectifs… Nous reconnaissons cependant que pour atteindre nos objectifs de développement, nous aurons besoin de nouvelles sources durables de financements innovants, comme les rachats de dettes… Le renforcement de la résilience grâce à une panoplie complète d’instruments financiers est une priorité. Cela implique l’utilisation de mécanismes de financements des interventions d’urgence, notamment un nouveau modèle de financement plus durable de l’aide humanitaire…. La réalisation de nos objectifs de développement, notamment l’atténuation des risques climatiques, dépendra également de l’augmentation des flux de capitaux privés…. En somme, notre système doit abaisser le coût du capital pour le développement durable, notamment par l’intermédiaire d’une transition écologique… »

Le point de vue des écologistes sur ce pensum de chefs d’Etat

Cette tribune clame qu’il faut un changement de modèle économique mais propose un outillage uniquement basé sur le modèle actuel. On peut la résumer par trois mots, transition, croissance et investissement. Tribune certainement générée par chatGPT, à peine relue, et lancée comme ça, pour faire joli. Quand je serai grand je serai politicien. Ou alors bonimenteur de foire. A moins que d’ici-là les deux métiers aient cessé d’exister faute de gogos a embobiner. On peut toujours rêver !!!

Ils disent « nous ouvrons pour la paix et le bonheur de tout le monde » tout en faisant exactement le contraire… Pourquoi des décideurs publics publient-ils un texte sur ce qu’il faudrait faire alors qu’ils pourraient… décider de le faire ? De qui se moque-t-on ? Heureusement le président des Emirats Arabes Unis est cosignataire, ce qui donne toute sa puissance et sa saveur à cette tribune.

« Nous devons donc placer l’humain au cœur de notre stratégie pour améliorer le bien-être des populations partout sur la planète. » Ahahah j’ai bien rigolé sur ce passage, merci. Ne comptons pas sur eux, croyons en nous. Si je comprend bien il s’agit de mettre en place les instruments financiers pour que les pays du sud puissent lutter contre le réchauffement climatique en nous achetant des parasols à crédit. Par ailleurs 500 Aibus vendu à Indi Go. Multiplication par 4 du nombre de passagers d’ici à 2050. Telle est pour eux la transition ! Qu’ils commencent donc par arrêter les subventions aux énergies fossiles et on en reparlera !

« Nous sommes convaincus que les objectifs de réduction de la pauvreté et de protection de la planète sont complémentaires. » Or ce n’est pas la pauvreté mais la richesse qui plombe la planète. On parle des pauvres uniquement pour faire diversion, c’est une fausse excuse pour chercher toujours la croissance et la consommation des ressources. Les pays parmi les plus pollueurs et quelques autres pour faire bien déclarent vouloir faire l’exact inverse de ce qu’ils ont mis en place, soutiennent et développent et qui détruit notre climat : le capitalisme financiarisé. Il fallait agir il y a 50 ans. Mais aujourd’hui encore ils osent encore parler croissance économique. La croissance, la croissance, la croissance…. Malgré les famines, les canicules, les inondations, pollutions… on n’arrive pas à sortir de le rhétorique de la croissance. Ce texte est absolument effrayant. Ce n’est pas la croissance du PIB qui nous nourrit. Ce sont les agriculteurs qui font pousser des aliments sur de la terre. Malgré tout le jargon économique et les mécanismes financiers super sophistiqués, quand il n’y a plus d’eau dans les nappes phréatiques, il n’y a plus rien qui pousse. Les chefs d’Etat sont vraiment incurables.

Tant de vagues fadaises… La Terre n’en a assurément pas fini avec les soulèvements de la terre. On dissout les mouvements écologiques chez soi et en même temps, le trademark de Macron, on annonce la priorité d’une transition écologique avec grande pompe sur le parquet international. Le cynisme de cette administration est vraiment indépassable. Sans oublier de prendre l’hélico pour aller au Bourget… Pour faire la promotion de carburants de synthèse… On va aller loin avec ça. 

Ils ajoutent : « Nous voulons que notre système en fasse plus pour la planète. Les générations actuelles peuvent ouvrir la voie vers une nouvelle ère de croissance économique durable. » Tout est dit: nous voulons continuer à croître dans un monde fini, jusqu’à épuisement total des ressources. Le reste n’est que paroles creuses et mensonges. « L’accomplissement de nos objectifs de développement, notamment l’atténuation des effets du changement climatique, dépendra également de l’accroissement des flux de capitaux privés. » Tout va bien. (Everything is fine). C’est clair, nous sommes foutus.

Derniers mots du texte : « …pour notre prospérité, pour les populations et pour la planète. » L’ordre des priorités est lumineux…  Cette tribune le confirme. Voilà une belle démonstration de rhétorique a la Poutine, complètement ignorante des réalités biophysiques et socio-économiquesAu plus haut niveau des décideurs, il faudrait au contraire assumer rupture civilisationnelle, décroissance à la fois économique et démographique, ainsi que désinvestissement dirigé pour faire face aux menaces multiples ».

Les signataire de cette tribune sont parmi les personnages les plus puissants du monde, ils sont aux manettes de puissances économiques qui représentent sans doute plus de 50% des capacités économiques de la planète : qu’ils cessent donc de parler, de faire de la communication; qu’ils se mettent au boulot et qu’ils fassent. Ça les changera !

Des chefs d’État bien d’accord pour le déni Lire la suite »

Festival de la décroissance fin juillet 2023

Festival de la décroissance à Saint Maixent près de Niort (28 au 30 juillet 2023)

https://decroissancelefestival.org/

Michel : On m’a empêché d’intervenir à ce festival sur l’idée de « sobriété démographique » alors que je suis membre du parti organisateur, Génération Écologie. J’irai pourtant à ces trois jours, je tiendrai un stand non officiel en plein air du type : « Décroissance démographique… ICI on peut en débattre »

Marie-Eve : C’est incroyable la censure que l’on subit sur le sujet de la surpopulation. A qui cela peut il profiter ? Pourquoi veut-on nous pousser absolument vers 11 milliards ? C’est une recherche de domination africaine ? Une nouvelle forme de guerre pour que les plus nombreux écrasent les autres ? Une lutte de races ?

Michel : Pas d’inquiétude à avoir quant aux résistances actuelles à la réalité de la surpopulation. Une réalité biophysique est une réalité incontournable. L’association Démographie Responsable est dans la bonne voie du succès et pourtant elle n’existe que depuis 2008.

https://www.demographie-responsable.fr/

Actuellement, nous faisons face à des éléments de langage qui tournent en boucle dans les organisations politiques et associatives ; cela s’apparente à de l’anti-malthusianisme primaire (c’est-à-dire sans avoir lu Malthus). Plusieurs penseurs de l’écosocialisme et de la décroissance ont dénigré notre façon de penser et/ou nié l’importance du poids du nombre. Ces gens-là se réfèrent (de façon implicite) à Marx, qui considérait que puisqu’on va faire la révolution socialiste, le problème démographique disparaîtra de lui-même. La version des démographes actuels est plus sophistiquée, regardez il y a une transition démographique, la baisse de natalité va se faire de façon automatique, nous ne serons que 10 milliards, ou même beaucoup moins. Le raisonnement le plus répandu est de dissocier démographie et niveau de vie en disant qu’il y a un problème de surconsommation (des riches) et qu’il ne faut donc pas culpabiliser les pauvres quant à leur fécondité. Il s’agit aussi de personnes qui ne veulent pas discuter avec des gens comme nous sous le prétexte qu’on voudrait « éradiquer la race humaine » et particulièrement les pauvres ! C’est ce qu’on appelle le sophisme de la pente glissante, « regardez la politique de l’enfant unique », « stérilisation obligatoire », etc. Nous serions « inhumain » et misanthrope !

A ces faux arguments, la tâche de Démographie Responsable, à l’heure où nous avons dépassé le chiffre invivable et ingérable de 8 milliards d’humains, est d’opposer d’autres éléments de langage. La réalité du surnombre permet de créer un contre-discours objectif. C’est ce que nous faisons à DR. Après nos pages Facebook, nos conférences, notre présence aux salons, l’action du MEI, nos livres… notre audience a augmenté. Le passage des 8 milliards d’humains en novembre 2022 a permis d’accéder à la télévision et aux radios, une tribune de notre pôle scientifique est parue sur lemonde.fr. On trouve ce jour 18 juin sur google plus de 3500 entrées en tapant «démographie responsable».

Après plusieurs échecs, ce sont tous ces éléments de notoriété qui ont permis d’obtenir une page wikipedia sur cette association.

https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9mographie_responsable

Nous les malthusiens, nous progressons constamment et bientôt notre action permettra que les mots « malthusien », « surpopulation » et « engagement responsable en matière de fécondité » entrent dans le langage commun des médias. Pour le citoyen ordinaire, c’est déjà fait, le poids du nombre est déjà bien inscrit dans l’opinion publique.

Notre action est d’autant plus facile à mener que nous ne faisons que reprendre ce qui se disait et s’écrivait dans les années 1970. Le natalisme inconscient diffusé actuellement n’est qu’une parenthèse historique qui va à l’encontre des fondements de l’écologisme malthusien. En 1974 nous étions déjà 4 milliards d’humains, et l’explosion démographique était analysée par des experts. De façon scientifique par des biologistes comme Paul Ehrlich, auteur de la bombe P en 1968. De façon mathématique avec les modèles de dynamique des systèmes comme celui du rapport en 1972 sur les limites de la croissance. De façon institutionnelle avec la première conférence internationale sur la population à Bucarest en 1974. De façon politique avec le présidentiable écolo et malthusien René Dumont en 1974. De façon philosophique avec le concept de valeur intrinsèque des vies humaines et non humaines (Arne Naess, 1976). De façon économique avec l’analyse de l’entropie par Georgescu-Roegen (1979). On avait donc à cette époque une claire conscience de la nécessité absolue de décroître démographiquement de façon volontaire et organisée dans un monde fini dont on a déjà dépassé les limites.

L’illusion répandue dans les élites d’un développement durable possible (concept de 1987), l’émergence économique de certains pays autrefois appelés sous-développés et l’internationalisation des échanges a occulté temporairement la variable démographique : les enjeux géo-politiques l’emportent actuellement sur la réalité bio-physique, le court-termisme empêche de voir les tendances structurelles, et le souci de la biodiversité passe bien après la défense du pouvoir d’achat. Mais bientôt les malthusiens auront leur revanche conceptuelle…

Pour avoir une analyse détaillée de cette histoire en trois périodes (1970, malthusien – 2000 anti-malthusien – 2023, démographie responsable) faite par un universitaire, lire sur ce blog biosphere :

Trois théories de la décroissance malthusienne

Festival de la décroissance fin juillet 2023 Lire la suite »

Décroissance suppression des vols en avion

Le Flyer des frères Wright est le premier avion ayant effectué un vol motorisé validé historiquement en 1903 ; il vole sur 284 mètres pendant 59 secondes. En 1914, un entrepreneur américain ouvre la première ligne aérienne régulière en Floride, la compagnie survivra pendant quatre mois. En 1919, Lucien Bossoutrot réalise le premier vol commercial entre Paris et Londres… Autant dire que la consommation de masse du plus lourd que l’air a moins de 100 ans. Il est donc possible en moins de 100 ans à revenir à des transports qui n’utilisent jamais l’avion, même si à l’heure actuelle de l’aliénation consumériste de la classe globale (tous ceux qui on déjà une voiture), cela nous parait impossible.

Le raisonné ne veut pas dire raisonnable, encore moins rationnel.

Éditorial du MONDE : Pour une utilisation raisonnée de l’avion. D’un côté, les besoins sont exponentiels, notamment au regard des aspirations des pays émergents pour accélérer leur développement. L’aérien ne représente que 2,5 % des émissions de CO2 globales, mais la moitié des émissions du secteur est générée par seulement 1 % de la population mondiale. Les progrès technologiques ont contribué à réduire les coûts pour proposer des tarifs de plus en plus bas, qui ont abouti sur la période à multiplier par douze le trafic mondial. Plus de 46 000 nouveaux appareils vont être mis en service au cours des deux prochaines décennies pour répondre à une augmentation chaque année du nombre de voyageurs de près de 4 %.

De l’autre, l’avion est l’incarnation même d’un monde carboné, dont il est urgent de tourner la page afin de maîtriser le changement climatique. La mise au point de moteurs plus économes et l’optimisation du trafic ont permis des gains énergétiques de 80 % en un demi-siècle.Si les émissions de CO2 par voyageur ont donc sensiblement diminué, en revanche, leur volume global est en constante augmentation. Les innovations mettront du temps à passer au stade industriel et le remplacement du kérosène sur les vols long-courriers est encore de la science-fiction. Reste le troisième levier : la régulation du volume du trafic.

En conséquence une course contre la montre s’est engagée entre des progrès technologiques permettant de réduire les émissions de CO2 et la croissance rapide du trafic aérien mondial. Avant d’envisager des mesures radicales comme fixer des quotas individuels de vols – certains le proposent –, il est urgent de faire évoluer notre façon de prendre l’avion. « L’avion est nécessaire, mais il faut le rendre acceptable par une utilisation raisonnée », estime le PDG du Groupe ADP. C’est sur cette notion de « raisonné » que doit maintenant porter le débat.

Le  point de vue des écologistes rationnels

Michel SOURROUILLE : cet éditorial constitue une application concrète de l’équation IPAT. L’impact écologique I de l’avion est la conséquence du nombre de passagers P, multiplié par le nombre de déplacements effectifs A, le tout multipliée par l’incidence de la technologie employée T. Comme des innovations pour remplacer le kérosène en grande quantité sont impossibles à trouver, comme on ne peut pas interdire aux populations « émergentes » de vouloir sacrifier leur développement sur l’autel d’une sobriété réclamée par les pays riches, il reste l’organisation de quotas de déplacement par intermédiaire par exemple d’une carte carbone individuelle. C’est certes un rationnement, mais il est paraît plus acceptable que laisser les plus riches seuls à embarquer quand les prix des billets vont exploser. C’est le plus raisonné, le plus raisonnable, la seule voie rationnelle qui s’ouvre à nous.

Philémon Frog : « Rendre l’avion acceptable par une utilisation raisonnée » dit l’éditorial ? Le problème réside dans l’aptitude de l’humain à la raison !

Léonore Moncond’huy : C’était mon rêve d’enfant de prendre l’avion pour aller à l’autre bout du monde. Mais je pense que vous ne vous rendez pas compte des rêves dont on doit préserver les enfants. L’aérien, c’est triste à dire, mais cela ne doit plus faire partie des rêves d’enfants aujourd’hui. Je considère que l’argent public ne doit plus financer les sports fondés sur la consommation de ressources épuisables, c’est aussi pour ce type de décisions, qui requestionnent nos politiques au filtre du changement climatique, que nous avons été élus. »

Nicolas Hulot : L’avion est comme la ville, un endroit inhumain, sans horizon, où l’on ne respire pas un air sain, où l’on vit sans possibilité d’évasion, de sortie, d’exception. Aujourd’hui, en avion, en voiture et même en train, on ne voyage plus, on se déplace ; témoin inconscient d’un spectacle trop rapide que l’esprit ne peut fixer.Le trafic aérien a été exclu du protocole de Kyoto, et par ailleurs le kérosène des avions n’est pas taxé… si bien qu’il coûte beaucoup moins cher que l’essence utilisée par les automobilistes. Ce n’est pas normal. Mettre 20 tonnes de pétrole dans un avion pour emmener 180 Français à Venise n’a pas de sens.

Jean-Marc Jancovici : Ce quota de 3 à 4 vols dans toute une vie que j’ai déjà proposé en novembre 2022 avait fait l’effet d’une petite bombe médiatique.  Depuis, j’ai fait les calculs, c’est à peu près le bon ordre de grandeur. Mon père qui était d’une catégorie socio-professionnelle supérieure, professeur d’université, quand il est allé aux États-Unis pour faire un post-doct, il est allé en bateau. L’idée même que l’on puisse prendre quatre vols dans une vie, il y a un gros demi-siècle, ça n’existait pas pour la population dans son ensemble. Pour ceux pour qui cela paraît inconcevable et restrictif, il faut bien qu’ils se rendent compte que c’est quelque chose extrêmement récent et que ça partira avec le pétrole. Une fois qu’il n’y aura plus de pétrole, il n’y aura même pas de quoi assurer quatre vols dans une vie par terrien. Il est urgent d’organiser notre avenir économique en fonction de ça.

B.lefort : Je pense à ma femme de ménage qui prend l’avion à Paris 4 fois par an pour joindre sa famille au Portugal. L’aller retour lui revient à 90€ soit 3 ménages…

ChrisBY : L’aviation c’est 6,5% des émissions en France en 2019 (Ministère des transports). C’est 2 à 3 fois plus si on considère les effets induits. C’est le seul secteur avec aucun engagement et dont les émissions augmentent sans cesse. Enfin, 1000 Gigatonnes de CO2 émis en 2019 place l’aviation mondiale au niveau du Japon, 5ème émetteur mondial, plus que l’Allemagne et la France réunie.

Saga : L’utilisation raisonnée de l’avion est au CO2 ce que l’agriculture raisonnée est aux pesticides : un grand foutage de gueule. A quand les avions à « Haute Valeur Environnementale » ?

Le paraméen : L’avion à hydrogène est un leurre, et une énergie « verte » pour remplacer le kérosène rapidement, une galéjade. L’efficacité énergétique pour faire voler un avion est une réalité, mais avec l’effet rebond, plus de vols comme l’indique l’éditorial, cette efficacité est annulée et les émissions de CO2 vont grimper. Le plan de fabrication d’ Aibus pour les années à venir ne laisse aucune illusion.

R3D3 : A problèmes radicaux, mesures radicales. Oui, on ne devrait plus prendre l’avion du tout. Jean-Marc Jancovici a raison lorsqu’il parle de quotas. Au pire, on pourra avoir droit à 2, 3, 4 voyages en avion dans notre vie par personne, et c’est tout.

Sudam : Très bonne idée. Il faut aussi limiter la consommation de vin ( très émettrice de CO2 et consommatrice d’eau) à une caisse de rouge et une caisse de blanc dans sa vie. On est donc d’accord : chacun fait un effort. Étant tolérant, je vous accorde aussi une caisse de rosé.

Pkor : Cela n’a rien à voir et vous le savez bien. Faites le bilan écologique d’une bouteille, puis faites le bilan écologique d’un voyage en avion. Le voyage en avion est superflu, on vit très bien sans. Et sans alcool aussi, je vous le concède…

Notre blog biosphere, contre l’avion depuis longtemps

Le monde d’après Covid, avec ou sans avions ? (2021)

Des avions qui volent au colza, foutaises (2021)

Léonore Moncond’huy, seule contre les avions (2021)

Pour l’avion tous bords politiques confondus (2019)

Faire « tourisme et découvertes » sans prendre l’avion (2019)

Pour ne pas changer le climat, ne pas prendre l’avion (2015)

tout accord fait grâce à l’avion n’est pas un bon accord (2013)

trop de touristes prennent l’avion (2010)

des avions cloués au sol, la bonne affaire ! (2010)

la fin de l’avion plus lourd que l’air (2009)

les avions, au sol ! (aéroport de Nantes, 2009)

avions et climat (2007)

Décroissance suppression des vols en avion Lire la suite »

Dissolution SLT en conseil des ministres

On pensait le projet enterré. Plus de deux mois après l’avoir annoncé à l’Assemblée nationale, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin a déclaré qu’il présenterait finalement le décret de dissolution des Soulèvements de la Terre (SLT) mercredi 21 juin lors du conseil des ministres.

la controverse selon lemonde.fr :

  • « Sous couvert de défendre la préservation de l’environnement, ce groupement incite, par ses mots d’ordre, ses appels à manifester ou ses communications sur les réseaux sociaux, à des actions de sabotages ou de dégradations matérielles, le plus souvent par la violence, dirigées contre certains projets d’aménagement qu’il entend contester… prises à partie non moins violentes des forces de l’ordre ayant occasionné des atteintes graves à leur intégrité physique. », argumente la directrice des libertés publiques et des affaires juridiques.
  • Pour la Confédération paysanne, troisième syndicat agricole, qui s’est alliée aux Soulèvements lors de plusieurs luttes, le mouvement « a largement contribué ces deux dernières années à rendre visible l’urgence à agir contre la destruction du vivant… Nos histoires et nos modes d’action sont différents, mais nos alliances sont indispensables. Et, dissolution ou pas, des pans entiers de la société resteront mobilisés demain. »
  • Les Soulèvements de la Terre ont prévu d’attaquer le décret de dissolution en référé devant le Conseil d’Etat et se disent prêts à aller jusqu’à la Cour européenne des droits de l’homme. Avec ou sans leur label, ils prévoient la poursuite de leurs actions, « car les organisations derrière vont continuer à exister et la dissolution met beaucoup de gens en colère »

Le point de vue des écologistes : légalité contre légitimité

Ready Cash : marée noire, famine due à la sécheresse, surexploitation des ressources, déforestation, érosion des sols, pollution atmosphérique, pollution chimique des sols, accroissement de la population dans les zones à risques… là n’est pas l’urgence mais dans la dissolution de ceux et celles qui dénoncent ces catastrophes ! RIP la terre.

R3D3 : Macron n’a plus qu’à décréter la dissolution de la crise climatique et environnementale, par simple décret du Roy, et c’est bon on est sauvés.

Bergeist : Dissoudre – quelques soient les définitions, il s’agit de briser les alliances, moléculaires en chimie ou juridiques dans d’autres. Ainsi, on pouvait dissoudre un mariage… Mais la dissolution n’entraîne pas la disparition des éléments constitutifs, dont je fais humblement partie. On ne peut que remercier le gvt d’offrir une telle opportunité juridique de remonter au conseil d’Etat et au niveau européen. Quelle belle publicité !

Hervé Corvellec : La loi du 9 septembre 1986 « relative à la lutte contre le terrorisme et les atteintes à la sûreté de l’État » définit le terrorisme comme « une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ». Dés lors, être prêt à en découdre avec les forces pour s’opposer à la sacrosainte croissance relève du terrorisme. Sauf que défendre par la force un système économique qui menace les générations futures du coup relève également du terrorisme. Si terrorisme il y a, c’est dans la violence qui est faite à la Terre et aux formes de Vie qu’elle porte. Mais en fait le terme est ici vidé de son sens.

M.J. : Ils ne respectent pas l’état de droit, leur dissolution est donc logique et nécessaire. Imaginez si chaque personne ayant des convictions se donne le droit de faire des dégradations ou des violences, la société devient anarchique.

Wabo : La violence des mouvements écologistes est proportionnelle au manque d’action contre le changement climatique du gouvernement.

MD : Elle est surtout inversement proportionnelle à leur représentativité aux élections. S’ils veulent changer les choses, qu’ils se fassent élire.

Antwan : Un jour, excédés par l’urgence de la situation, ces mouvements deviendront la majorité et ce jour là le pouvoir en place devra suivre leur direction.

Ours : C’est évident, chaque catastrophe climatique augmentant la part de ceux qui ne veulent pas sacrifier leurs enfants à des profils immédiats. Il est certains que dans une monde invivable une très large majorité sera en faveur d’un monde vivable…. mais il sera trop tard ! C’est tout le problème, il reste une dizaines d’années pour prendre des décisions fortes pour éviter le chaos climatique. C’est une course de vitesse, pour le moment totalement dominée par l’immobilisme !

Bertrucciu : On peut toujours espérer la dissolution de la FNSEA un jour. Car l’agroterrorisme a sûrement plus de réalité que l’écoterrorisme…

GuPi : Les terroristes sont ceux qui massacrent des centaines de km 2 de nature ou polluent abondamment l’environnement. Pas ceux qui cassent 3 machines ou bloquent un chantier. Pour ce gouv. Il vaut mieux tuer l’avenir de nos enfants au nom du capital, que de résister pacifiquement aux atteintes à la nature pour sauver l’humanité.

Critique Aquatique : On ne dissout pas une idée dont le temps est venu !

en savoir plus grâce à notre blog biosphere

Violence, contre-violence et dissolution (juin 2023)

Action (non-)violente pour la décroissance !? (mai 2023)

« Nous sommes les Soulèvements de la terre » (avril 2023)

Eco-guerriers plutôt qu’éco-terroristes (novembre 2022)

Tous ensemble contre les Grands Projets Inutiles (août 2013)

Dissolution SLT en conseil des ministres Lire la suite »

Plus on est nombreux, plus on se déplace

Les travaux portant sur la relation entre démographie et écologie ont jusqu’à présent privilégié l’analyse de la fécondité par rapport à la capacité de charge d’un territoire. Ces études ont largement ignoré la problématique de la répartition spatiale. Pourtant la croissance démographique d’une population peut s’analyser aussi bien sous l’angle de l’accroissement naturel (natalité comparée à la mortalité) que de l’évolution du solde migratoire. Les migrations ne sont pas un fait naturel, mais la conséquence de nos inconséquences. Le changement climatique accroîtra fortement le rythme des migrations avec l’intensification des catastrophes naturelles et la dégradation des conditions d’existence des populations. Dans un proche avenir, on ne pourra même plus faire de distinction pertinente entre les réfugiés fuyant la guerre et ceux qui fuient leur environnement. Pire, les contraintes de ressources naturelles vont obliger prochainement à une désurbanisation qui aura des conséquences sans doute aussi terribles que les migrations internationales.

Nous pouvons faire le parallèle avec le diagnostic malthusien. Puisque nous ne sommes pas capables de réduire volontairement notre fécondité (et de diminuer nos émissions de gaz à effet de serre), alors famine, guerres et épidémies résoudront le problème démographique.

L’ONU a recensé 110 millions de réfugiés et de déplacés dans le monde : Jamais le nombre total de réfugiés fuyant leur pays et de personnes déplacées à l’intérieur de leur pays n’avait atteint un tel niveau, a souligné le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) dans son rapport annuel. Les récents combats au Soudan ont encore aggravé une situation déjà rendue extraordinaire en 2022 par l’invasion de l’Ukraine par la Russie ou la crise humanitaire en Afghanistan. 35,3 millions de personnes étaient des réfugiés et 62,5 millions des déplacés en 2022. Il y avait aussi 5,4 millions de demandeurs d’asile et 5,2 millions d’autres personnes ayant besoin d’une protection internationale. Les pays qui accueillent le plus de réfugiés sont la Turquie (3,6 millions), l’Iran (3,4 millions), la Colombie (2,5 millions), l’Allemagne (2,1 millions) et le Pakistan (1,7 million).

Le point de vue des écologistes malthusiens

roger : c’est le résultat d’une dermographie délirante de certains….

Démographie Responsable : Au-delà des guerres et du réchauffement climatique, la croissance explosive de la démographie dans les zones vulnérables est quand même le facteur principal des déplacements de population. Quand le nombre d’habitants d’un pays double, triple, quadruple, quintuple, voire pire encore et ce sur même pas un siècle, on ne peut rien en attendre de bon.

Lexa : Selon moi, il faudrait obliger les pays aidés à ce qu’il fasse moins d’enfants par je ne sais quel moyen.

Yonatan : Avec une démographie qui explose (on prévoit 11 milliards d’habitants en 2050) et une corruption qui suit une courbe ascendante, la misère ne peut que croître de manière exponentielle. Toutes les nouvelles qui viennent d’Afrique sont catastrophiques du point de vue de leur situation politique. Nous ne sommes qu’au début d’un immense cataclysme où les gens vont mourir par dizaines ou centaines de millions et personne ne pourra arrêter ce phénomène.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Un réfugié climatique, ça n’existe pas

extraits : Les déplacés climatiques n’ont jusqu’à présent aucun statut juridique international. Ils ne sont pas protégées par la convention de Genève de 1951 qui garantit seulement une protection aux personnes « craignant avec raison d’être persécutées du fait de leur race, de leur religion, de leur nationalité, de leur appartenance à un certain groupe social ou de leurs opinions politiques ». Notons la duplicité du droit, même dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme : « Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays. » Le philosophe Etienne Balibar a souligné le caractère ambigu de ce texte, il manque l’obligation pour tout État d’accepter l’entrée des étrangers !

démographie et migrations environnementales

Extraits : Convient-il de parler de réfugiés environnementaux ou de réfugiés climatiques ? L’enjeu n’est pas mince car le statut de réfugié implique des droits. Or définir les migrants environnementaux comme réfugiés est problématique : ils ne sont pas l’objet de persécution ciblée, ils ne sont pas forcés à migrer sauf dans les cas où c’est le pays même qui est amené à disparaître comme c’est le cas de certains États insulaires. De fait, il existe en outre une diversité de migrations environnementales, selon qu’il s’agit de catastrophes naturelles subites ou d’une dégradation continue. Les migrants eux-mêmes présentent des profils très variés selon la distance qu’ils vont parcourir, selon que leur migration va être définitive ou temporaire. Certaines données fournissent des ordres de grandeur, entre 150 et 300 millions attendus pour 2050…

Plus on est nombreux, plus on se déplace Lire la suite »

une Démographie Responsable sur wikipedia

L’association « Démographie Responsable » a enfin sa page sur wikipedia, lire ci-dessous. Contrairement à la quasi-totalité de la sphère médiatique, c’est la seule qui prône une autolimitation de la fécondité dans un monde surpeuplé.

Démographie Responsable

L’association Démographie responsable, créée en 2008, est une association écologiste et décroissante qui alerte sur la responsabilité de la surpopulation dans le réchauffement climatique, l’épuisement des ressources naturelles et l’éviction des autres espèces vivantes. Elle milite pour que l’humanité puisse progressivement stabiliser ses effectifs et s’engager vers leur lente décrue, en réformant les politiques natalistes, par exemple en plafonnant les allocations familiales à deux enfants par famille en France, et en agissant, dans les pays en voie de développement, pour l’émancipation de la femme, l’éducation et la mise en place de systèmes d’assurance vieillesse.

Historique : L’association a été fondée fin 20081.

En février 2019, le média lyonnais Rue89Lyon publie un article intitulé : « Pour l’association Démographie Responsable, les naissances doivent être stabilisées à moins de deux enfants par femme »2.

En janvier 2022, France Inter cite « Démographie responsable, une association écologiste et décroissante qui milite pour la stabilisation puis la lente diminution de la population humaine »3.

A l’occasion du franchissement du seuil de huit milliards d’habitants sur Terre, le quotidien Le Monde publie le 9 novembre 2022 une tribune libre de Démographie responsable intitulée « Réduire la population contribuerait à l’atténuation du réchauffement climatique »4. Cet évènement suscite de nombreux articles dans la presse et à la télévision, dont la plupart citent Démographie responsable : Le Point5, Ouest-France6, France Info7, Arte 8,France 249, RTBF10.

Organisation

L’association est dirigée par un bureau de 7 membres, dont son président Denis Garnier, sa vice-présidente Odette Chauve et son porte-parole Didier Barthès1.

L’association a des responsables régionaux dans plusieurs régions. Michel Sourrouille, responsable Aquitaine Nord de Démographie responsable, est membre de l’association des journalistes-écrivains pour la nature et l’écologie (JNE)11.

Mission

Le Point présente Démographie responsable comme « une petite association française « écologique et décroissante » qui milite pour la stabilisation puis la lente diminution de la population humaine », précisant : « pour ces militants, il ne s’agit pas de contraindre mais de proposer une « incitation volontaire », par exemple en plafonnant les allocations familiales à partir du deuxième enfant »5.

Ouest-France organise un débat entre Michel Sourrouille, de Démographie responsable, et Emmanuel Pont, selon qui le problème est moins la hausse de la population que nos façons de vivre et de consommer. Michel Sourrouille répond que les deux problèmes sont liés, prenant l’exemple de l’automobile : « s’il y a beaucoup trop d’automobiles, c’est qu’il y a beaucoup trop de conducteurs. Il faut penser à réduire notre niveau de vie à l’occidentale et ne pas continuer à augmenter la population »6.

Démographie responsable lie directement surpopulation et accélération du changement climatique et « affirme qu’il faudrait faire baisser la natalité et promouvoir des politiques dénatalistes pour diminuer les effets du réchauffement climatique. Dans les mesures proposées : supprimer les allocations familiales au-delà de deux enfants, et repenser le système d’impôts »12. Pour les pays en voie de développement, elle prône trois axes d’action : émancipation de la femme, éducation, mise en place de systèmes d’assurance vieillesse13.

Activités

L’association diffuse son message en participant à des salons14,15,16, à des conférences-débats17, à des débats dans les médias8,6,18, en publiant des tribunes4, en accordant des interviews2.

Associations homologues

  • Europe : European Alliance for a Sustainable Population (Eurasp)19, alliance des associations européennes pour une population soutenable ;
  • Royaume-Uni : Population Matters20 ;
  • États-Unis : Population Media Center21 ; Population Connection22 ; Population Institute23 ; Population Balance24 ; Californians for Population Stabilization25 ;
  • Belgique : Moins de Gens – MinderMensen26,27 ;
  • Pays-Bas : Club van Tien Miljoen (Fondation « Le club des dix millions »)28 ;
  • Suisse : EcoPop29 ;
  • Canada : Institut canadien de la population30.

une Démographie Responsable sur wikipedia Lire la suite »

Macron, un technolâtre de l’aviation

Le président de la République a annoncé une salve d’investissements pour créer une filière française de biocarburants baptisée « BioTJet ». Macron enfile les oxymores comme des perles : «  avion ultrasobre, appareil zéro émission, des carburants aériens durables, moteur à biocarburant, kérosène durable… »

La voiture propre et la croissance verte passent dans la stratosphère, le greenwashing fait toujours ses ravages.

Guy Dutheil : Le 16 juin 2023, dans l’usine du motoriste Safran, Emmanuel Macron a annoncé une salve d’investissements pour « préparer les ruptures technologiques du secteur de l’aviation et développer le premier avion ultrasobre ». L’Etat veut aider les industriels à accélérer le développement de l’avion de future génération, un appareil zéro émission. Il souhaite aussi maintenir la souveraineté de la France en accélérant « le développement et la structuration de la filière des carburants aériens durables... un moteur capable de fonctionner à l’hydrogène comme avec 100 % de biocarburants … une filière française de production et de distribution de carburants aériens durables à partir du retraitement d’huiles usagées ou de résidus agricoles ou de bois. Macron a fixé l’objectif « de fournir 75 000 tonnes de kérosène durable aux compagnies aériennes » à l’horizon 2030. Il n’a pas oublié les jets privés, dotés de 250 millions d’euros afin de développer des avions d’affaires propulsés par de l’hydrogène.

Le point de vue des écologistes outragés

Laurent1837 : Du kérosène durable, c’est du kérosène qui ne brûle pas ?

Philémon Frog : Le seul but de ce politicien est de développer, « quoi qu’il en coûte » pour la collectivité, des projets qui ne font qu’accentuer les erreurs que nous commettons depuis des décennies et qu’ainsi rien ne change… tout au moins le plus longtemps possible. La croyance en l’adaptation au dérèglement climatique est une forme avancée d’ultra-conservatisme, ce combustible du libéralisme économique. Il est difficile de changer son rapport au monde, mais je ne le comprends pas de la part d’un homme de 45 ans.

Invisio : De mémoire, il y a une dizaine d’année, un certain président avait débloqué des 100aines de millions d’euro auprès des constructeurs automobiles français pour développer des voitures consommant 1l/100. L’argent a bien été dépensé: les ventes de SUV ont explosé.

Forza : L’avion ultra sobre n’existe pas et il n’existera jamais. N’en déplaise à notre communiquant en chef. Les lois de la physique terrestre sont ainsi faites, qu’aller vite, haut et lourd sera toujours très énergivore. Même notre président 3.0 ne pourra changer cet état de fait.

Christophe-Pierre : Ce sera l’annonce de la semaine prochaine : Emmanuel Macron débloque 2 milliards d’euros pour changer les lois de la physique.

Timenewnovel : Vous n’avez pas la chance de voir que nous avons un génie encore mieux que celui de la lampe, Macron ! En plus de peaufiner sa méthode de management par l’absurde de la start-up nation, il prend du temps le soir à la fin de sa journée pour dessiner des avions qui ne seront pas soumis à la gravité..! Et vous râlez, réduit et limité que vous êtes à votre conception passéiste de la gravité terrestre et de la gravité du réchauffement climatique !!

Eric de Strasbourg : Toujours des initiatives dans le sens de la croissance de la consommation. Aucune audace de remise en question de notre manière de vivre. Biocarburant = industrialisation de l’agriculture et de la forêt donc détournement de la terre nourricière vers la consommation inutile.

Thomass : Il existe un avion moins polluant, il roule sur des rails au sol.

Baz-ungah : On oublie trop vite qu’il y a déjà eu un appel à projets « carburants biosourcés » durant le Covid, doté des fonds de relance de l’économie et que cet appel a fait pschittt …. Les biocarburants pour l’aviation, c’est le moteur à eau pour les automobiles.

Blondedunord : le « BioTjet » de Lacq c’est le successeur du Biotfuel apparemment puisque l’on retrouve les mêmes partenaires. Ce projet sera-t-il plus performant que le pilote de Dunkerque construit en 2017 chez Total, qui a produit seulement quelques litres de biofuel, et qui a été arrêté en 2021 après avoir coûté plusieurs millions !

Al2000 : « L’Etat veut aider les industriels à accélérer le développement d’un avion zéro émission.  » Ah, c’est possible ? Comment l’extraction des matériaux, la fabrication ainsi que l’énergie nécessaire à l’ensemble de cycle de vie de ce super avion sera décarbonnés ? Aucune énergie fossile utilisée pour ce projet ? C’est sûr ? J’ai du louper un épisode mais je ne vois pas comment ils vont faire.

Blanky : Macron n’a toujours rien compris. Il ne s’agit pas de faire des avions « propres », mais d’arrêter de les prendre. On est mal barré avec ce président.

Où atterrir : Si tout se passe raisonnablement, les biocarburants permettront tout au plus de faire voler les avions d’utilité publique : canadair, défense aérienne ou fret stratégique. Au pire de faire voler des jets privés de quelques privilégiés. Quoiqu’il en soit, les compagnies aériennes auront mis la clé sous la porte.

Moonslap : On rappelle à Macron une dernière fois, IL N’Y A PAS DE CROISSANCE VERTE POSSIBLE, car bientôt il sera trop tard.

NB : définitions de « technolâtre »

Le technolâtre est une personne qui voue une admiration excessive et souvent irrationnelle envers la technologie. Il considère que les avancées techniques sont toujours bénéfiques pour l’humanité, sans prendre en compte leurs éventuels effets négatifs. Cette attitude se traduit par une confiance aveugle dans le progrès scientifique et technique comme solution à tous les problèmes de société. En somme, le technolâtre sacralise la technologie au point d’en faire l’objet d’un culte quasi-religieux.

Macron, un technolâtre de l’aviation Lire la suite »

La France commet des crimes anti-écolos

Dans son discours pour la réindustrialisation le 11 mai 2023, Emmanuel Macron appelait à une « pause réglementaire » sur les normes environnementales en Europe. Une critique infondée du projet de taxonomie verte européenne visant à classer les activités économiques selon leur impact sur l’environnement. L’activité humaine détériore de plus en plus gravement tous les fondamentaux de la vie sur Terre, humaine et non-humaine… et pourtant les industriels et les politiques veulent détruire encore et toujours plus. Exemples :

Taxonomie verte européenne : de l’ambition climatique au « greenwashing » standardisé ?

La taxonomie constitue la brique élémentaire du système de finance durable de l’Union européenne (UE). Elle vise à déployer de nouvelles normes pour les obligations vertes – les green bonds –, des emprunts censés financer exclusivement des projets favorables à l’environnement. Depuis son entrée en vigueur, le 1er janvier 2023, la taxonomie verte européenne s’est concentrée sur 90 secteurs d’activité représentant 93 % des gaz à effet de serre émis dans l’UE. Mais la taxonomie n’a pas été encore totalement détaillée. La situation laisse planer des doutes sur la capacité de la taxonomie à définir clairement une activité « verte ». La Table ronde des industriels européen (ERT), lobby des grandes entreprises du continent, presse l’exécutif européen de retarder la mise en œuvre du règlement, évoquant « sa complexité, son imprécision, sa lourdeur et sa faible utilité pour les investisseurs ». Ce projet qui était censé lutter contre le “greenwashing” est devenu un outil incroyable pour “greenwasher”.

L’utilisation pas si durable des subventions européennes à la pêche

Les actions visant à encourager la pêche durable n’a représenté que 17 % des 535 millions d’euros attribués aux entreprises et aux collectivités au titre du Feamp (Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche) en France. Le système d’attribution des subventions est peu favorable aux pêcheurs artisans, qui n’ont souvent pas le temps de remplir des demandes de subventions ; ils sont en mer quatre-vingts heures par semaine alors que les pêcheurs industriels ont des secrétaires et des juristes qui peuvent remplir les (complexes) dossiers et capter un maximum de subventions. La Cour des comptes dans un rapport publié en décembre 2022 : « En dépit de fortes ambitions de soutenabilité et de préservation de l’environnement, les mesures dans ce domaine sont secondaires du point de vue de leur montant et de leur consommation, comparées à celles concernant l’activité productive des secteurs de la pêche et de l’aquaculture. »

En France, la grande mansuétude des autorités envers les entreprises émettrices de CO₂

Chaque année, l’Union européenne (UE) fixe un plafond d’émissions à chaque site industriel sous la forme de quotas, exprimés en équivalent de tonne de CO2. Ces droits à polluer sont ensuite librement échangeables sur un marché commun, où les entreprises en excédent d’émissions de GES peuvent acheter des quotas à celles qui ne les consomment pas entièrement. En cas de dépassement de leurs quotas en fin d’année, les entreprises sont censées s’acquitter d’une amende correspondant à 100 euros par tonne de CO2 excédentaire. D’après une enquête du Monde, aucune sanction n’a jamais été appliquée par l’État français aux sites industriels qui dépassaient leurs émissions autorisées de gaz à effet de serre (GES). Et aucune procédure d’infraction n’a été lancée par la Commission européenne, comme il est pourtant d’usage quand un État membre ne respecte pas le droit européen.

La France est très en retard sur ses objectifs de recyclage, alerte la Commission européenne

Alors que l’objectif européen est de recycler 50 % des emballages en plastique d’ici à 2025, la France stagne sous les 27 %, et se montre incapable de réduire ses déchets ménagers. Sur le plastique, elle stagne en dessous de 27 % de recyclage (et tombe même à 22 % si on prend en compte les nouvelles règles de calculs pour les emballages). Très loin de l’objectif fixé par l’Union européenne (UE) (au moins 50 % en 2025), très en dessous de la moyenne européenne (près de 40 %) et des résultats des champions européens comme l’Autriche ou les Pays-Bas (57 %). Een matière de déchets ménagers, l’objectif européen est d’atteindre au moins 55 % de taux de recyclage en 2025, puis 60 % d’ici à 2030 et 65 % à l’horizon 2035. Alors qu’elle s’était engagée à aller plus vite – 55 % dès 2020 et 65 % en 2025 –, elle plafonne aujourd’hui . Là aussi, la France, à 42 %, reste à la traîne de l’Autriche (58 %) ou de l’Allemagne (67 %)

La France commet des crimes anti-écolos Lire la suite »

Un avenir incertain pour la Sécurité sociale

Qu’est-il de plus insoutenable qu’un système qui redistribue presque un tiers de la richesse nationale ? Le volume des dépenses de la sécurité sociale ont été multipliées par deux depuis 1949, les déficits sont récurrents, le financement des retraites passe d’une loi à l’autre, le RSA (revenu de solidarité active) est actuellement remis en question… mais un collectif d’élèves de l’École nationale supérieure de Sécurité sociale nage dans une vision euphorique de leur futur gagne-pain.

Tribune du MONDE : La Sécurité sociale est-elle menacée par sa dépendance financière à un modèle économique voué à disparaître ? Non, la nécessité de préserver « les conditions soutenables de survie de nos sociétés » ne peut qu’être partagée. Il en est de même pour l’objectif de réduire de façon « massive et drastique la production matérielle et énergétique ». Mais le développement d’activités durables se traduirait par un surcroît de production qui permettrait de financer la protection sociale, voire son extension. La substitution d’activités polluantes par des activités vertes suffirait à limiter notre impact écologique, sans conséquence sur l’équilibre financier de la « Sécu ». De la Sécurité sociale dépendent des centaines de milliers d’emplois de proximité. La croissance n’est en soi ni bonne ni mauvaise, ce sont les choix qui sont faits pour orienter ses fruits vers l’objectif d’un monde meilleur : promouvoir la transition énergétique et les services rendus par la Sécurité sociale. il est de notre responsabilité de créer collectivement les conditions pour que les générations futures vivent mieux que nous, c’est-à-dire qu’elles puissent vivre comme elles l’entendent.

Le point de vue des écologistes réalistes

Michel Brunet : A la fin de la tribune, on lit : « Il est de notre responsabilité de créer collectivement les conditions pour que les générations futures vivent mieux que nous, c’est-à-dire qu’elles puissent vivre comme elles l’entendent. » Comme « elles l’entendent » qu’est-ce à dire? les « nouvelles générations » n’auraient aucune « contraintes » ? faire ce qu’elles veulent comme elles veulent ? çà mériterait d’être plus précis…

P. Degiovanni : Cette tribune pose une vraie question qui concerne tous les services publics et para-publics: quid de notre capacité à les maintenir, voire à les améliorer, dans un monde où l’accès aux ressources et nos impacts environnementaux seront en contraction ? C’est LE grand défi qui va occuper les générations présentes et surtout à venir. Si on y arrive, on aura des chances d’avoir une forme de sobriété heureuse. Si on n’y arrive pas, on aura l’appauvrissement, la régression sociale, puis la montée des haines et très probablement la guerre. Paradoxalement, la conclusion de la Tribune me semble encore ancrée dans le « monde d’avant »: dans un monde fini, l’émancipation ne consistera plus à vivre « comme on l’entend » mais plutôt en pleine conscience des limites de ce monde et de ce dont nous dépendons.

Olivier : Dans le monde de l’ultra redistribution plus personne ne voudra travailler dur et il n’y aura plus grand chose à redistribuer.

Lachcor : La sécu c’est un savoir vivre ensemble avec des règles. L’argent de tous aident tout le monde qui en a besoin. Si tu sors de ce « tous ensemble « et que tu préfères penser que tu peux faire comme tu l’entends et que l’état te dois tout ( comme partir le plus tôt possible à la retraite) et bien ce système est vouer à disparaître ……

Michel SOURROUILLE : Les tenants de la sécurité sociale croient encore à la pérennité de la richesse et à la « société du Care » sans limites. Mais lorsqu’une société se développe au-delà d’un certain niveau de complexité, elle devient de plus en plus fragile. Au bout du compte, on atteint un point où toutes les énergies et les ressources à la disposition d’une société sont nécessaires uniquement pour maintenir un niveau de complexité croissante. Prenons l’exemple de la sécurité sociale, les dépenses augmentent encore plus vite que le PIB. Quand un blocage énergétique surviendra faute de combustibles fossiles, nous n’aurons plus les moyens de financer le système, les malades se retrouveront sans généralistes, les chômeurs ne seront plus indemnisés, les retraités seront à la charge de leurs familles.

Jean- Marc Jancovici  : « Ce que nous appelons « création de richesses » n’est en fait qu’une transformation de ressources naturelles, et tout notre système économique ne consiste qu’à utiliser ces ressources pour en faire autre chose… Enseignants, informaticiens, chercheurs, retraités et vacanciers sont tous des enfants de l’énergie abondante à prix décroissant : rien de tout cela ou presque n’existe dans les pays où l’énergie reste un luxe… Retraites et études longues sont « assises » sur des consommations d’énergie importantes… La contrainte sur l’approvisionnement énergétique futur, qui va venir contrarier la productivité physique de manière forte, aura pour conséquence que le niveau relatif des retraites baissera, et que l’on va probablement pour partie revenir à un système de gestion des personnes âgées économe en énergie, c’est-à-dire… les garder chez leurs enfants. La question n’est pas de savoir si cette organisation est désirable ou non. Les bons sentiments sans kilowattheures risquent d’être difficiles à mettre en œuvre ! »

Jancovici, « sans pétrole t’es plus rien »

Bientôt la retraite à 75 ans, normal !

Un avenir incertain pour la Sécurité sociale Lire la suite »