démographie

No kid, faire des enfants c’est fou à lier

Diminuer sa consommation de viande, éviter l’avion, renoncer à une voiture… Autant de mesures individuelles fortes pour réduire son empreinte carbone et lutter contre le réchauffement climatique. Mais le changement de comportement le plus efficace, selon des chercheurs de l’université de Lund (Suède) et de l’université de la Colombie-Britannique (Canada), reste encore de faire moins d’enfants. Un bébé pèserait en effet 58 tonnes de CO2 par an, tandis que le cumul d’un régime végétarien (en moyenne 0,8 tonne par an), de l’arrêt des voyages en avion (1,6 tonne) et de l’usage d’une voiture (2,4 tonnes) permettrait d’économiser au total 4,8 tonnes par an.

Clara Georges : « Je suis tombée sur le magazine Society, dont le titre m’avait accroché le regard : « Faut-il être fous pour faire des enfants ? ». Quand un soir mon compagnon, optimiste-né, s’est mis à me parler de son désespoir devant l’actualité du jour, j’ai perdu pied. Nos trois bambins étaient déjà couchés et nous chuchotions pour évoquer la situation à Gaza. Je me suis entendue dire : « Mais quel monde allons-nous leur laisser ? » Nous étions fous et irresponsables d’avoir mis au monde trois humains de plus. A peine nés, ils sont déjà pris dans un défi climatique insoluble. C’est souvent l’argument avancé par les « no kids », ceux qui défendent le choix de ne pas faire d’enfants. Le philosophe sud-africain David Benatar postule qu’il est immoral de procréer parce que les parents causent un tort à leur enfant en le mettant au monde. Sa thèse repose sur l’« asymétrie morale » – en gros, il faut toujours préférer que l’enfant n’existe pas, parce qu’on lui épargne ainsi des expériences négatives, ce qui constitue un bien moral, tandis que le fait de lui éviter de vivre des expériences positives ne constitue pas un mal. Mon collègue Jean Birnbaum, le chef du « Monde des livres », vient de publier Seuls les enfants changent le monde… »

Pas lieu de controverse sur lemonde.fr

MeparazArt : Ce qui je crois manque à cet article c’est la dimension politique de cette décision. L’engagement que nécessite la lutte contre le chaos climatique qui menace les nouveaux-nés n’est en rien comparable à celui qu’ont pu prendre nos parents pour nous voir naître.

dupondt : « Seuls les enfants changent le monde » ! Trop tard, c’était à leurs parents que prendre cette responsabilité, ce qu’il n’ont pas fait, c’est à eux d’assumer la responsabilité. Pour ma part j’ai pris la décision « no kid » après le rapport Meadows en 1972 et j’ai été conforté par le rapport Stern (2006) et les différents rapports du Giec q.

R3 D3 : Faire des enfants, Il faut être un peu dans le déni face à ce qui vient !

Et pourquoi pas : Dans les faits, la probabilité de générer un(e) sauveur(e) est improbable. Quand ma fille de 8 ans me parle de ce qu’elle fera en 2050, je ne peux m’empêcher de penser à ce qui se pourrait se trouver sur son chemin : un hiver nucléaire, une guerre civile, une chaleur suffocante, un air irrespirable,… Est-ce honnête de lui dire que tout ira bien?

Pat Cartier : En tant que childfree déterminé, parfois militant, je ne vois pas les gens qui pensent vraiment leur projet parental comme des adversaires. La manière dont ils savent prendre leurs responsabilités en matière d’éducation compense largement la folie de leur prise de risque. Le problème, ce sont tous ces gens, beaucoup plus nombreux, qui sont assez bêtes pour pondre sans penser, sans mûrir leur décision, par habitude, paresse et grégarisme. C’est à eux qu’il faut faire comprendre qu’il existe d’autres possibilités dans la vie que de fonder une famille, et que ces possibilités peuvent se révéler tout à fait gratifiantes à court, moyen et long terme. C’est à eux qu’il faut faire entendre que sans enfants la vie est plus libre, et plus riche.

Soteria : On ne négocie pas avec la Terre et on ne peut pas indéfiniment se défausser de nos problèmes en les laissant aux suivants.

César Bistruk : Un système pérenne et équitable serait de tirer au sort dans la population les couples ayant le droit de faire un enfant, parmi ceux en condition de procréer. À concurrence du nombre annuel d’enfants nécessaires pour atteindre une population-cible permettant un mode d’existence soutebable. Déjà anticipé par la SF d’autrefois, p. ex. dans « La stratégie Ender », d’Orson Scott Card.

Eric.Jean : Pas besoin de contraception ou d’abstinence pour régler le problème démographique, les épidémies, les famines et les guerres feront ça très bien. Mais rassurez-vous, ce ne sera pas tout ça, partout, en même temps. Avec un peu de chance vos enfants vivront au bon endroit au bon moment.

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La pensée d’avant-garde du « no kid »

extraits : Le mensuel La décroissance s’acharne à nier la contrainte démographique. En avril 2023, son titre en Une, « Faites des bébés, pas la guerre » alors que trop de naissances comme nous le démontre constamment l’histoire ne peut faire que de la chair à canon. Son titre en page 3, « La pensée stérile des no kid », est vraiment dégueulasse par rapport à tous ceux et celles qui se refusent à faire un enfant pour des raisons d’altruisme écologique…

Tendance GINK, Green Inclination No Kid

extraits : Certaines personnes, par souci écologique, ont fait le choix de ne pas avoir d’enfant. On les désigne par l’acronyme « Gink », pour Green Inclination No Kid en anglais. En France, Corinne Maier a publié No Kid, Quarante raisons de ne pas avoir d’enfant et le belge Théophile de Giraud Save the planet, make no baby. Il est vrai que la stérilisation pour raison contraceptive n’est pas réservé aux femmes ou au hommes, ligature des trompes d’un côté, vasectomie de l’autre. Dans sept pays, la prévalence de la stérilisation masculine est supérieure à celle de la stérilisation féminine : en Nouvelle-Zélande, en Australie, au Royaume-Uni, en Corée du Sud, en Espagne, au Bhoutan et aux Pays-Bas…

No kid, ces femmes qui ne veulent pas avoir d’enfant

extraits : (Juillet 2014) Il y a des articles assez dégueulasses sur les nullipares, ainsi cet article du Nl Obs sur les croisés de la dénatalité : « Les forcenés de la grève de l’utérus… Pas d’enfants de la vie, un rêve pour ces angoissés de l’hyperfertilité… Ces pythies de la non-reproduction… ». Et puis paradoxalement, dans le dernier Figaro-Madame*, un article perspicace sur le « No-kid par militantisme » : « Pour certains, ne pas avoir de fils ou de fille, est un service rendu à l’humanité… On est déjà beaucoup trop sur terre… Il faut réguler la démographie… Une population moins nombreuse faciliterait l’organisation sociale, le partage de l’espace et donc l’émergence possible de relations apaisées entre humains et avec la nature. »…

Ginks, pourquoi ne pas avoir d’enfants ?

extraits : Il est tellement rare qu’une revue présente la mouvance malthusienne de façon objective que nous en faisons la promotion en reprenant leur article. Nous attendons avec impatience l’ analyse de « Silence » sur le passage aux 8 milliards d’êtres humains prévu par l’ONU au 15 novembre 2022.

https://www.revuesilence.net/

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Fin de vie. Les élucubrations d’une juriste

La mise en pratique de « l’aide active à mourir » était voulue par 76 % des participants à la convention citoyenne sur la fin de vie. Ce changement de paradigme est dur à avaler pour certains, mais en démocratie ce qui compte ce n’est pas le pouvoir des religieux, des politiques, des soignants ou des juristes, c’est la libre volonté des patients…

Marie Grosset, juriste : « Si chaque individu est « libre » de mettre fin à sa vie, ce geste n’est cependant ni un droit ni une liberté au sens juridique du terme. Le code pénal sanctionne pour non-assistance à personne en danger celui qui n’aurait pas tenté de sauver une personne confrontée à un péril imminent. Les acteurs du soin engagent leur responsabilité pénale lorsqu’ils manquent à leurs obligations de surveillance et que le patient hospitalisé dont ils ont la charge met fin à ses jours. Ce corpus de règles témoigne de deux valeurs essentielles qui fondent notre contrat social et irriguent tout le droit : le caractère primordial de la vie et le devoir de solidarité. Si la loi devait dorénavant garantir à l’individu la liberté de se suicider, ressurgira alors le débat pourtant clos depuis l’abolition de la peine de mort, de la valeur relative ou absolue de la vie. Pour apprécier le plus finement possible le caractère libre de la demande d’aide au suicide, le législateur renverra sans doute aux experts médicaux le soin d’évaluer le degré d’autonomie de la volonté du demandeur.

Sommes-nous prêts à plonger dans l’obscurité des âmes pour y déceler un souhait libre de mourir ? Au chevet du malade s’inviteront les avocats, les juges et les experts, et parfois même la presse. Supprimer les bornes claires qui fondent notre contrat social pourrait se révéler coûteux et déstabilisant pour la société à moyen et long terme. »

Pour une vie digne d’être vécu,

quelques commentaires sur le monde.fr

Emma : Rien ne me convainc dans cet argumentaire. Sous couvert de subtilité juridique, de lucidité sur les « risques » et de désir de poser à la « belle âme », on retrouve le même vieux fond conservateur hérité du catholicisme, qui a déjà contribué aux retards français en matière de droit à la contraception, à l’avortement, au mariage homosexuel, à la dépénalisation des drogues douces. Quand ces gens comprendront-ils que le temps des notables réacs qui imposent leurs valeurs à toute la société, c’est fini – ou du moins ça devrait l’être ?

Amadis : On plaidera la mauvaise foi, à défaut de l’ignorance, puisqu’elle est juriste en bioéthique. Elle oublie ainsi de mentionner que la CEDH considère « que le droit d’un individu de décider de quelle manière et à quel moment sa vie doit prendre fin, à condition qu’il soit en mesure de former librement sa volonté à ce propos et d’agir en conséquence, est l’un des aspects du droit au respect de sa vie privée ».

Michel SOURROUILLE : « Le caractère primordial de la vie » est le fondement idéologique de la pensée de Marie Grosset. Cela veut dire, si cette dame était consciente de la portée de sa phase, qu’elle est contre l’interruption volontaire de grossesse (avec les religieux pro-life), contre les armées qui s’octroient le droit de tuer (même des civils), contre les polices qui font usage de leurs armes pour se défendre, contre la liberté absolue de l’individu de se suicider, liberté que personne ne peut empêcher de se concrétiser : même en prison, on se suicide. Cette « juriste » est plutôt le faux nez des tenants jusqu’au boutisme des soins palliatifs et du précepte divin « Tu ne tueras point » .

chary21 : après les religieux, certains soignants, voilà une juriste qui veut décider pour les autres dans un choix de fin de vie qui n’appartient qu’à la personne…

Gramoune : Mme Grosset réagit en « juriste », c’est-à-dire se focalise sur des arguties de lois, donc pour le commun des mortels, sur des mots, des virgules.. donc ce qui n’a rien à voir avec la RÉALITÉ de la vie, ou de la fin de vie. Donc, à mon avis, un article complètement à côté des personnes concernées.

MEKEDA : Après les médecins réacs et les religieux, les juristes s’y mettent. La demande de l’accès à un suicide légal moins barbare que nos méthodes artisanales actuelles sous le recours coûteux à l’étranger est une garantie de liberté. Personne n’est obligé d’y avoir recours. Le corps médical a eu le droit de prolonger la vie de manière très notable et souvent déraisonnable, pas toujours avec le plein accord des patients d’ailleurs. Je ne vois pas pourquoi leur bricolage de la vie serait plus éthique qu’une sortie volontaire. La France compte une population notable de grands vieillards, le sort qui leur est réservé dans les EHPAD ressemblent bien souvent à une transformation en semi légume, à prix d’or. Il faudrait vraiment regarder les choses en face et s’accorder sur la définition d’une vie digne et autonome et le droit d’en sortir de même manière et faire cesser l’hypocrisie ambiante.

Fer : De nombreux pays ont avancé dans le domaine. La France, pas du tout. Et ce genre de tribune, qui pose de vrai et de faux problèmes, ne fait que ralentir les choses…

Épi-Logos : Elle dit n’importe quoi comme prouve le fait que aux endroits (aux Pays) ou on l’à accepté (l’aide active a mourir) il ne se passe rien de toutes les risques quelle imagine. Et d’ailleurs si je vois quelqu’un se suicider je ne l’empercherait pas. De quel droit empêcher d’aider celui qui veut se suicider… Ou mourir.

Benkium : Il serait tout de même préférable qu’un cadre légal permette à ceux qui le souhaitent se suicider. L’absence de cadre pose des problèmes : retards de transports liés à ceux qui se suicident en se laissant déchiqueter, nombre de traumatismes psychologiques pour ceux qui sont témoins de telles scènes. S’il était légal pour chacun de pouvoir se rendre dans un centre spécialisé pour demander un traitement lui permettant de se suicider, cela éviterait nombre de conséquences néfastes, et faciliterait le travail médico-légal. Au nom de quoi, dans un Etat qui prétend que la liberté est une valeur fondamentale, peut-on juger du bien fondé ou non des intentions d’un individu à vouloir se suicider ?

Mamapasta : à une époque ou l’on parle de consentement , il n’existe pas de loi qui oblige à respecter l’opinion de celui qui ne veut absolument pas consentir à ce qu’on le maintienne artificiellement en vie.

Marianne : Et donc, on fait quoi ??? Comme pour les avortements avant la Loi Simone Veil, les plus fortunés iront en Hollande, en Belgique, en Suisse etc, et les plus pauvres pourront crever dans des mouroirs, appelés EPHAD pour certains, unité de soins palliatifs pour d’autres…

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Fin de vie, Emmanuel Macron procrastine

extraits : Le pape ne se pas fait prier pour donner son avis sur l’euthanasie: « On ne joue pas avec la vie ! On ne joue pas avec la vie, ni au début ni à la fin… Aujourd’hui, soyons attentifs aux colonisations idéologiques qui vont à l’encontre de la vie humaine. Sinon ça finira avec cette politique de la non-douleur, une euthanasie humaniste. » De son côté le chef de l’État français, aux prises avec des interrogations personnelles et des considérations politiques, hésite, hésite, hésite (30 septembre 2023)…

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Suicide mode d’emploi, de 1982 à 2023

Sous le titre  » Suicide, mode d’emploi « , le quotidien  » Libération  » du 21 février 1979 publiait un répertoire des six manières les plus courantes de se donner la mort. Il ne s‘agissait que d’un exercice de style qui n’apprenait pas grand-chose sur le plan de la technique des suicides, suffisamment connue et décrite au cinéma et dans la littérature. Notre article un peu plus explicite « Suicide mode d’emploi, voici les nouvelles recettes », a été publié le 5 juillet 2013. Il arrive encore aujourd’hui (en 2023) en troisième position de consultation (sur les 28 derniers jours). Question brûlante donc, recherche individuelle constante. Interdire ou non la pensée du suicide, le débat n’est pas neuf. Peut-on écrire sur le suicide sans risquer des sanctions. Peut-on légiférer sur le suicide sans risque d’attenter aux libertés individuelles ?

Nous revenons sur ces débats à l’occasion de la mort d’Alain Moreau le 7 novembre 2023. Cet éditeur engagé avait publié « Suicide mode d’emploi » en 1982. Claude Guillon, écrivain libertaire, avait cosigné ce livre avec le journaliste Yves Le Bonniec. Le scandale avait éclaté, il contenait plusieurs pages sur les moyens de mettre fin à ses jours. Il s’en écoule aussitôt cent mille exemplaires. En juin 1983, le Sénat a voulu adopter un texte pour interdire ce livre. Mais la commission des lois de l’Assemblée nationale devait le rejeter par un vote en décembre 1984 au motif que sa portée trop extensive aurait englobé l’euthanasie et interdit toute allusion, même littéraire, au suicide. La commission des lois a donc restreint le champ d’application de la loi à le seule condamnation de la provocation au suicide. Le ministre de la justice, M. Albin Chalandon, a apprécié le texte de la commission des lois. « En punissant seulement la provocation suivie d’effet, le législateur montre qu’il entend laisser intacte la liberté de renoncer à la vie pourvu que cet acte résulte d’une volonté consciente. »

Le 31 décembre 1987, l’Assemblée nationale a voté un texte spécifique réprimant par des peines de deux à trois ans d’emprisonnement la « provocation au suicide » et « la propagande ou la publicité quel qu’en soit le mode, en faveur de produits, d’objets ou de méthodes préconisés comme moyen de se donner la mort ». L’éditeur et les deux écrivains ont été plusieurs fois poursuivis en justice. M Francis Teitgen l’a dit encore en février 1995 : « Je n’aime pas ce livre, mais je n’aime pas qu’on brûle les livres. » Défenseur d’Alain Moreau, d’Yves Le Bonniec et de Claude Guillon, l’avocat s’indignait d’une nouvelle poursuite.

En fait on ne saurait dénier à l’adulte le droit au suicide. Si ce n’est pas une liberté qu’on octroie, on peut quand même la pratiquer. Se suicidant à l’âge de 69 ans avec son épouse Laura – la plus jeune des filles de Karl Marx – le 26 novembre 1911, Paul Lafargue, le fondateur du Parti ouvrier français qui était aussi médecin, laissait une lettre où il écrivait : « Sain de corps et d’esprit, je me tue avant que l’impitoyable vieillesse qui m’enlève un à un les plaisirs et les joies de l’existence et qui me dépouille de mes forces physiques et intellectuelles ne paralyse mon énergie, ne brise ma volonté et ne fasse de moi une charge à moi et aux autres. » L’auteur du Droit à la paresse expliquait : « Depuis des années, je me suis promis de ne pas dépasser les soixante-dix années, j’ai fixé l’époque de l’année pour mon départ de la vie et j’ai préparé le mode d’exécution pour ma résolution, une injection hypodermique d’acide cyanhydrique. » Plus près de nous, l’écrivain Henry de Montherlant laissa ces mots, en 1972 : « Je deviens aveugle. Je me tue. » Il disait son regret de n’avoir pas écrit « un petit ouvrage uniquement de pratique, bon marché pour être largement répandu, dont le titre eût été, par exemple : Vite et Bien ou l’Art de ne pas se rater, en cinq leçons ».

Ce débat sur le suicide se complique aujourd’hui à l’occasion du projet de loi statuant sur la fin de vie. On parle couramment maintenant dans les médias de « suicide assisté » ou de droit à l’euthanasie. En 1982, tout en se démarquant du livre Suicide, mode d’emploi, l’ADMD (Association pour le droit de mourir dans la dignité) a diffusé auprès de ses adhérents un Guide de l’autodélivrance, mettant en pratique un « droit à la connaissance des méthodes, moyens, procédés, substances et produits susceptibles de faire cesser la vie, des effets et de la rapidité de ce processus et des difficultés qui lui sont liées ». En 2001 Mireille Jospin, la mère du 1er ministre sous Chirac, s’est suicidée à l’âge de 92 ans. Elle figurait parmi les membres du comité de parrainage de l’ADMD et menait un combat pour la dépénalisation de l’euthanasie. Aujourd’hui Macron, sur la fin de vie, hésite, hésite, hésite… à proposer une actualisation de la loi Leonetti.

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Suicide mode d’emploi, voici les nouvelles recettes

extraits : Le lieu idéal, c’est la Suisse. Il suffit d’envoyer un dossier médical à l’association suisse Dignitas, rencontrer un médecin par deux fois pour que ce dernier s’assure daela volonté de mourir (procédure de suicide assisté), boire une première potion qui prépare l’estomac à recevoir trente minutes plus tard le pentobarbital de sodium. Nous n’inventons rien, c’est écrit dans LE MONDE du 2 juillet 2013, « J’ai aidé ma mère à mourir ». Rappelons qu’en 1987, le parlement français avait voté un texte spécifique réprimant la « provocation au suicide » et « la propagande ou la publicité en faveur de produits, d’objets ou de méthodes préconisées comme moyen de se donner la mort ». Mais comme aucune loi ne peut empêcher de se donner la mort, pourquoi la société ne donnerait-elle pas à l’individu les moyens de sa liberté ? Où placer une dignité humaine indéfinissable ? Une maladie incurable ne peut-t-elle donner le droit au suicide assisté ? Quand le fait de se donner la mort paraît la seule issue possible, pourquoi ne pas l’accepter socialement… Enfin, si on se place du point de vue de la Biosphère, toute mort consentie n’est-elle pas une délivrance partielle sur une planète ravagée par le poids des humains ? …

Suicide assisté et Euthanasie volontaire

extraits : Ci-dessous un texte du 18/01/2023 que nous a envoyé Marie-Laure et Jacques pour parution (…) « Le suicide assisté et l’euthanasie volontaire ne sont pas une question médicale et le corps médical n’est concerné qu’à la marge, et non de façon centrale comme dans la loi actuelle ou comme dans les réflexions sur une éventuelle évolution telles qu’elles paraissent s’engager. C’est une pure question de liberté dont devrait disposer chacun d’entre nous, liberté moralement limitée par le précepte « ne pas nuire à autrui », délimitée par la loi et si possible garantie par la Constitution.

Nous demandons alors l’institution d’une aide légale à mourir (et non une aide dite ‘médicale’, ou dite ‘active’). Cette terminologie est plus globalisante et « rassurante », et fédère les expressions utilisables: suicide assisté, euthanasie demandée, mort délibérée (François Galichet), mort choisie, IVV (interruption volontaire de vie par analogie avec l’IVG)... »

Le suicide assisté, une pente glissante ?

extraits : La seule certitude de la vie sociale en démocratie, c’est le principe de la libre détermination de la personne une fois qu’on lui permet de choisir en toute connaissance de cause. Si dans un pays libre on permet le suicide assisté à des personnes ayant toute leur faculté de penser, c’est à la personne de décider pour sa propre mort sans qu’on puisse la rendre responsable du suicide des autres personnes. Theo Boer parle « d’incitation au désespoir ». Mais on peut aussi bien considérer la réalité psychologique inverse : si on sait qu’on peut choisir de mourir quand on veut, autant décider de continuer à vivre le plus longtemps possible. Une de ses phrases interpelle : « Dans une société où l’aide à mourir est accessible, les gens sont confrontés à l’un des choix les plus déshumanisants qui soient : est-ce que je veux continuer à vivre ou est-ce que je veux mettre fin à mes jours ? »

Et alors ? En quoi est-ce déshumanisant. C’est peut-être le contraire, une interrogation personnelle sur ce qu’est le sens de l’humain, le sens de la vie sur Terre. Au delà de sa propre personne, il faut s’interroger sur le sentiment d’être ou non encore utile à la collectivité humaine…

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SURPOPULATION… Mythe ou réalité ?

Un livre qui fait le point sur la question démographique vient de sortir aux éditions Edilivre.

https://www.edilivre.com/surpopulation-mythe-ou-realite-michel-sourrouille.html

Coordonné par Michel Sourrouille, il a rassemblé 23 auteurs

Résumé du livre

L’idée de ce livre collectif provient d’une désillusion partagée. On pouvait croire que le passage  à 8 milliards d’humains le 15 novembre 2022 selon l’ONU allait provoquer un choc médiatique. On aurait pu sensibiliser les populations au fait qu’un milliard de terriens de plus ces onze dernières années, c’était beaucoup trop et beaucoup trop vite. À notre grand étonnement, cela n’a pas eu lieu. Tout au contraire, les intervenants privilégiés par la presse et les chaînes de télévision ont pour l’essentiel banalisé, voire ignoré, l’évolution démographique et ses impacts.

Il nous fallait donc à plusieurs voix démêler le vrai du faux dans ce qui se dit. Chaque contributeur ne s’exprime qu’en son nom personnel et sous sa responsabilité. Mais pour les 23 participants de cet ouvrage, la maîtrise de la fécondité humaine possède cette particularité de découler d’abord du libre choix des personnes. La contrepartie de cette liberté fondamentale devrait entraîner pour les individus et les couples un sens aigu de la responsabilité personnelle car chaque naissance supplémentaire implique la collectivité tout entière et l’état de la planète.

Il ne s’agit pas d’envisager une contrainte étatique, seulement une éducation propice à une décision éclairée des hommes et des femmes.

Présentation des contributeurs

Nous sommes 23 auteurs à avoir présenté chacun son point de vue personnel sur la problématique de la surpopulation en lien avec l’écologie. Du scientifique au pragmatique, les analyses se croisent et se complètent. Chacun son style pour porter un regard sur le fait que nous sommes 8 milliards d’êtres humains depuis novembre 2022.

Philippe Annaba, journaliste à la retraite, a publié « Traité de savoir survivre à l’intention des jeunes générations » (2011), co-auteur de « Moins nombreux, plus heureux – l’urgence écologique de repenser la démographie » (2014), Pourquoi mettre au monde dans un monde qui se fout du monde ? (2018)

Didier Barthès, co-auteur de « Moins nombreux, plus heureux – l’urgence écologique de repenser la démographie » (2014), a publié avec Antoine Waechter « Le défi du nombre » (2022), coprésident du Mouvement Écologiste Indépendant, porte-parole de l’association Démographie Responsable

Jean-Loup Bertaux, astronome des planètes, auteur du livre « Démographie, climat, migrations : l’état d’urgence » (2017), membre du comité scientifique de « Démographie Responsable », co-signataire de la tribune parue dans le monde.fr « Réduire la population contribuerait à l’atténuation du réchauffement climatique » (9 novembre 2022)

Antoine Bueno, essayiste et prospectiviste, a publié entre autres « Permis de procréer » (2019)… « L’effondrement (du monde) n’aura (probablement) pas lieu » (2022)

Odette Chauve, Terrienne de 79 ans, vice-présidente de l’association Démographie Responsable. Un seul enfant et pas de petits-enfants.

Jean-Michel Favrot, chercheur physico-chimiste (recyclage, épuisement des ressources. . . ) à la retraite. Il est membre actif de nombreuses organisations de protection de l’environnement depuis plus de 40 ans, dont Démographie Responsable. Il a écrit « Démographie, l’impasse évolutive. Des clefs pour de nouvelles relations Homme – Nature » (2021)

Denis Garnier, professeur de gestion puis moniteur d’escalade, co-fondateur de l’association Démographie Responsable et président actuel, conférencier

Marc Gillet, ingénieur général des ponts des eaux et des forêts et point focal du GIEC pour le gouvernement français entre 2000 et 2010, membre de l’association « Démographie Responsable »

Théophile de Giraud, dénataliste qui a publié en 2006 « L’art de guillotiner les procréateurs (manifeste anti-nataliste)» (2006). co-auteur de « Moins nombreux, plus heureux (l’urgence écologique de repenser la démographie) » (2014). Il a aussi publié en 2019 un essai intitulé « La grande supercherie chrétienne » dans lequel il démontre que le christianisme des origines était un antinatalisme.

Gilles Lacan, ancien magistrat, président de l’association Écologie sans frontière et conseil juridique de Démographie Responsable, milite pour la décroissance démographique et l’arrêt des politiques natalistes, ainsi que pour la décroissance économique, la protection des animaux sauvages et la souveraineté alimentaire.

Stéphane Madaule, docteur en économie, travaille dans le monde du développement durable en tant que consultant, professeur d’économie dans le supérieur et ancien directeur à l’Agence française de développement (AFD). Ses articles dans la presse nationale -Le Monde, Libération, La Croix- sont nombreux. Il est par ailleurs chroniqueur à Alternatives économiques.

Jacques Maret, paysan, a publié « Le Naufrage Paysan ou comment voir l’avenir en vert » (2006), co-auteur de « Moins nombreux, plus heureux – l’urgence écologique de repenser la démographie » (2014)

Corinne Maier, économiste et psychanalyste, a publié entre autres « No Kid – 40 raisons de ne pas avoir d’enfants (2008) » et co-auteur de «  Moins nombreux, plus heureux – l’urgence écologique de repenser la démographie » (2014)

Fabien Niezgoda, professeur agrégé d’histoire-géographie, a dirigé le dossier d’Éléments n° 184, Surpopulation : le trop-plein. Co-auteur, avec Antoine Waechter, du livre  « le sens de l’Écologie Politique » (2017).

Marie-Eve Perru, ingénieure en génie urbain, spécialisée dans les problèmes environnementaux des grandes métropoles, élue conseillère régionale au sein de la région Île-de-France. Membre du bureau de l’association Démographie Responsable, elle milite pour une taille de population mondiale qui soit écologiquement soutenable afin que les limites planétaires ne soient plus dépassées.

Alice Rallier, chargée d’accompagnement scolaire et stérilisée volontaire.

Martin Rott, docteur en droit des universités de Giessen (Allemagne) et de Toulouse, cadre dirigeant à la retraite des  sociétés européennes de construction aéronautique, membre de l’Association Démographie Responsable, membre du board de European Alliance for Sustainable Population.

Pablo Servigne, formation d’agronome et d’éthologue. Il a quitté le monde académique en 2008 pour devenir chercheur « in-terre-dépendant » (auteur, conférencier, scénariste, etc.). Il a co-écrit, avec Gauthier Chapelle ou Raphaël Stevens, plusieurs livres dont des best-sellers : Comment tout peut s’effondrer (Seuil, 2015), L’entraide, l’autre loi de la jungle (LLL, 2017), Une autre fin du monde est possible (Seuil, 2018) et L’Effondrement (et après) expliqué à nos enfants… et à nos parents (Seuil, 2022).

Michel Sourrouille, carrière de professeur de sciences économiques et sociales, membre des JNE (Journalistes-écrivains pour la Nature et l’écologie) et de Démographie Responsable, a coordonné l’ouvrage « Moins nombreux, plus heureux – l’urgence écologique de repenser la démographie (2014) » et publié entre autres « Alerte surpopulation – Le combat de Démographie Responsable » (2022)

Lucia Tamburino has a background in Mathematics and Natural Sciences. She holds a PhD in Forest Ecology and has a post-doctoral research experience at SLU (Swedish University of Agricultural Sciences). Lucia is currently a researcher at IGDORE (Institute for Globally Distributed Open Research and Education).

Michel Tarrier, éco-entomologiste et écosophe, a publié entre autres « Faire des enfants tue la planète » (2011), co-auteur de « Moins nombreux, plus heureux – l’urgence écologique de repenser la démographie » (2014) et récemment publié « Le Malheur de naître » (2022)

Antoine Waechter, homme politique français, a publié entre autres « Le défi du nombre » (2022 avec Didier Barthès)

Philippe Waldteufel, Physicien de l’atmosphère (LATMOS, Laboratoire atmosphères, milieux, observations spatiales ), membre du comité scientifique de « Démographie Responsable », co-signataire de la tribune parue dans le monde.fr « Réduire la population contribuerait à l’atténuation du réchauffement climatique » (9 novembre 2022)

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Immigration, démagogie ou rationalité ?

Les limites planétaires se répercutent sur les limites de chaque territoire. Les migrations sur une planète close et saturée d’humains deviennent une liberté sans fondement. L’examen du projet de loi sur l’immigration, qui a commencé au Sénat le 6 novembre, est pollué par une partie de poker menteur où se mêlent les ambitions de Gérald Darmanin, l’alarmante poursuite du RN engagée par LR et l’incapacité de la gauche de tenir un cap, au risque de privilégier la démagogie plutôt que la rationalité.

éditorial du MONDE : L’immigration, thème dont la complexité est facilement convertible en passions, s’est révélée comme un formidable levier électoral. Au volet répressif, des mesures destinées à faciliter les éloignements forcés ; côté libéral, un droit à la régularisation pour les sans-papiers employés dans des métiers « en tension »… Plutôt que d’un débat permanent sans vision, plutôt que d’une droite hystérisée et d’une gauche inaudible, le pays a besoin de clarté et de pédagogie.

Le point de vue de commentateurs sur lemonde.fr

Ganesha : Après un titre prometteur évoquant une « vision », l’article déçoit en évoquant juste « un plan global permettant l’intégration de travailleurs et l’expulsion des étrangers dangereux ». On pouvait s’attendre à une réflexion sur l’état du monde, sur les troubles nombreux qui déstabilisent tant de pays, et bien sûr sur le changement climatique générateur de migrations qui ne vont que s’intensifier dans les années à venir, et pour finir sur la façon pour les pays d’immigration (parce que plus riches…) de se préparer à une toute nouvelle donne en matière d’immigration. Une vision à moyen et long terme est le préalable à la définition des actions à court terme. Quant au périmètre d’application d’une telle réflexion, il est a minima européen. Mais ceci est une autre histoire…

Hector : Le dernier paragraphe de l’éditorial peut servir de modèle pour n’importe quel sujet, combinant vagues exhortations et généralités applicables à tous les domaines, « vision, clarté, pédagogie… »

Peps72 : Le journal qui nous bombarde de tribunes de sociologues no border, nous met en garde contre un « débat sans vision » sur l’immigration. Mais c’est quoi un « débat sans vision » sur l’immigration ? Donner les clefs de la maison France aux mecs de SOS Méditerranée, qui agissent aux larges des côtes libyennes comme supplétifs des passeurs et des trafiquants d’êtres humains ?

Rabino : Mon impression est que Le Monde ne traite pas le sujet ; pourquoi partout en Europe les opinions se rebiffent et appellent aux restrictions sévères de l’immigration ? Tous ces électeurs européens ont le sentiment qu’un cap a été franchi et qu’il faut prendre des mesures sévères pour contrer une immigration qui augmente trop.

Wework : Le recours au referendum désiré par Macron me semble très prématuré: il pourrait à la rigueur se concevoir si des orientations apparaissaient comme nécessaires mais ne rencontraient pas de majorité pour les voter.

Bandera : La pantalonnade des métiers en tension, pourquoi n’y met-on pas les gens au RSA ? Une formation d’éboueurs c’est pas très long à suivre.

Tofot : Quelle vision donne LE MONDE sur l’immigration ? Il n’a eu depuis ses trente dernières années qu’une politique éditoriale compassionnelle sans visibilité.

Le point de vue des écologistes pas migraphobes mais presque

Démobilité, je crie ton nom. Le problème de l’immigration n’est qu’une infime fraction de l’impasse dans laquelle nous a mené le mythe de la mobilité comme droit absolu.  En 1968, 2 % seulement de l’humanité franchissait une frontière, soit 60 millions de personnes. Aujourd’hui 20 %, soit un milliard et demi. Pourtant aux temps d’Adam Smith et Ricardo, au début du XIXe siècle, ce n’était pas les humains qui se déplaçaient d’un pays à l’autre, uniquement les marchandises… On y reviendra, les frontières se ferment, inexorablement.

Si un pays interdit tout départ de sa population, ce que fait la Chine communiste, alors il est obligé de parvenir à la maîtrise de sa démographie. Il apparaît ce que la sociologie appelle un « effet cocotte-minute » qui pousse les autorités à prendre des mesures conséquentes – à être responsable démographiquement -, d’où la politique de l’enfant unique. Sinon la cocotte saute un jour ou l’autre, le peuple est dans la rue. En revanche, dans le cadre de liberté de flux migratoires, une permissivité totale est laissée au taux de fécondité du pays puisque le surplus, l’excédent d’êtres humains ne trouvant pas de travail sur le pays de départ, partira pour en trouver dans les pays d’accueil. S’il y a accueil…

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Le modèle danois en matière de non-immigration

extraits : Le Danemark, petit pays nordique de 5,6 millions d’habitants, affiche une des politiques migratoires les plus restrictives d’Europe. Le ministre danois de l’immigration, Kaare Dybvad, un social-démocrate : « Tous les partis de centre droit ou de centre gauche devraient traiter le sujet de l’immigration pour être sûrs qu’on garde le contrôle ». Il a salué en l’Autriche « [son] partenaire le plus ancien dans cette bataille européenne pour changer le système européen d’asile, qui est dysfonctionnel »…

Réguler l’immigration, est-ce du racisme ?

extraits : L’objectivité en matière migratoire peut-elle exister ? Restreindre l’arrivée d’immigrants sur un territoire qu’on estime déjà surpeuplé, c’est la politique effective de l’Europe et de bien d’autres pays. Mais il n’y a pas à évoquer le racisme en la matière, seulement le nécessaire équilibre entre une population locale et son milieu de vie à protéger…

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Les décroissants réunis… à Paris

La prochaine réunion de Décroissance IDF aura lieu demain soir,

mercredi 8 novembre à 18h30 à la MVAC

181 avenue Daumesnil 75012, métro Daumesnil

Intervention de Jean-Luc Pasquinet sur le thème :

Décroissance et démographie

Pourquoi la démographie est-elle un sujet tabou chez les décroissants ?

1) Il est important que la question démographique soit traitée par la décroissance, au lieu de faire l’objet d’un déni comme c’est le cas aujourd’hui.
Par contre son exhumation de l’oubli ne doit pas se faire comme au début du mouvement écologique en la considérant comme l’unique cause des dérèglements, mais plutôt y voir un problème se rajoutant -ou lié- à la question de la richesse (ou croissance) et de la technologie (discours qui prétend qu’il n’y aurait que des solutions techniques à nos problèmes et surtout pas culturelles, ni politiques), très bien résumé par la formule Impact = PAT

2) Par ailleurs, la décroissance étant opposée au développement considéré comme une continuation du colonialisme et comme un phénomène d’acculturation, comment allons-nous contrôler les démographies débridées, sans développement ou comment allons-nous réduire la population en décroissant ? Rappelons que d’après les démographes (pro-croissance ou ignorant que le mode de vie occidental ne peut pas être étendu à la Terre entière) sans développement il ne peut pas y avoir de « transition démographique », c’est-à-dire de réduction du taux de natalité.

3) Il existe pourtant l’exemple français où nos ancêtres ont pu réduire et contrôler leur natalité sans véritable développement à partir de 1795, sans doute à cause de la remise en cause du pouvoir de l’Eglise et à la mise en place d’un nouveau système d’héritage égalitaire à la Révolution française.

4) Dans tous les cas la décroissance est pour une démographie responsable et s’oppose à toutes politiques coercitives dans ce domaine.

Nous espérons vous voir nombreux pour échanger sur ce thème avec nous.

Pour rappel, Décroissance IDF se réunit chaque 1er mercredi du mois (sauf exception) pour traiter des sujets d’actualité en lien avec la Décroissance. 

Vous pouvez retrouver les dates et les sujets abordés sur l’Agenda Militant & Indépendant.

N’hésitez pas à venir nous rencontrer.

A bientôt

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Elon Musk, un tout fou très nataliste

Ce que fait la Silicon Valley à ses enfants est devenu un sujet d’intérêt parental. Steve Jobs, père de quatre enfants, ne les laissait pas jouer sur une tablette. Elon Musk, de son côté, invite régulièrement à faire le plus d’enfants possible pour sauver la civilisation. L’homme de 52 ans a même montré l’exemple avec onze (pour le moment). Sa biographie vient de paraître, titrée de son nom. Voici ce qu’on en dit sur LE MONDE.

Guillemette Faure : « J’élève mon enfant pour aller sur Mars ». Né en 2020, son fils X Æ A-XII apprend, bébé, à compter à rebours à partir de 10 en regardant des lancements de fusée. Son père lui montre un jour Mars à l’aide d’un télescope en lui disant : « Regarde, c’est là où tu vivras un jour. » Elon Musk a eu dans les derniers temps une fille par mère porteuse avec l’artiste canadienne Grimes (avec qui il avait déjà un fils), et deux conçus par PMA avec Shivon Zilis, une cadre dirigeante de sa start-up Neuralink, sa « compagne intellectuelle ». Auparavant le milliardaire avait déjà eu six enfants avec sa première épouse, Justine Wilson : un premier fils (décédé), puis des jumeaux et enfin des triplés. Et après les ceux de 2021, il en a eu un onzième avec Grimes. Les plus jeunes des onze portent des prénoms à la croisée du tableau périodique des éléments et de la mythologie, un marqueur clair des gens qui ont lu trop de science-fiction quand ils étaient petits.

Son aînée, Vivian Jenna Wilson, autrefois Xavier, a transitionné. Il/elle est devenue marxiste. En 2020 Vivian devient communiste et exprime sa haine des riches (« Je te déteste, toi et tout ce que tu représentes », lui dit-elle par texto). Elon Musk revend toutes ses maisons pour redevenir locataire. Ses enfants sont les seules personnes à pouvoir le contredire sans prendre le risque d’être virés. Que Musk, apôtre du free speech en roue libre sur X (comme il a rebaptisé Twitter), ait pu croire qu’en maîtrisant l’environnement éducatif de ses enfants il contrôlerait ce qu’ils ont dans la tête semble assez naïf.

Le point de vue des écologistes les pieds sur Terre

Qui pour dire à Musk que le monde et ses enfants ne lui appartiennent pas et que c’est impossible de vivre durablement sur Mars ? Qui pour dire à Musk que trop d’enfants, c’est nuire aux générations futures ? L’humanité a atteint les frontières de son propre monde, il n’y a plus d’expansion possible sur une planète close et saturée d’humains et de pollutions. Il nous faut maintenant reconnaître que nous n’avons qu’une seule Terre et qu’elle est bien trop petite pour assurer nos fantasmes de nouvelles frontières perpétuelles. Que les humains gèrent au mieux leur propre territoire, qu’ils se contentent pour le reste de contempler la lune et les étoiles. Et à chacun ses rêves dans son propre sommeil, cela ne coûte rien.

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Elon Musk et la question démographique

extraits : La question démographique semble inquiéter Elon Musk : « L’effondrement de la population est un problème bien plus grave que les gens ne le réalisent » Elon Musk, qui croit n’importe quoi et qui le fait savoir, craint que le « déclin » (une prévision de certains démographes) de la population mondiale ne nuise à son projet de « conquête interplanétaire » : « Mars a un grand besoin de personnes, les humains sont les gardiens d’une autre vie sur Terre. Amenons la vie sur Mars ! ». Il considère la potentielle décroissance démographique comme un problème majeur, ajoutant qu’il y a désormais plus de chance que notre civilisation finisse « dans un gémissement » que dans un « bang ».

Sa quête halluciné d’une colonisation de Mars l’empêche de réaliser qu’au lieu de rêver conquête spatiale, il nous faut réguler nos émissions de gaz à effet de serre et notre expansion démographique sur Terre

Branson ou Musk, l’idiotie de la conquête spatiale

extraits : Folie humaine, une Tesla rouge cerise envoyée dans l’espace par le milliardaire (à crédit) Elon Musk pour un vol d’essai. Un type à enfermer, une info qui prend pourtant une page du MONDE. La conquête spatiale, mais pour quoi faire ? L’ambition ultime d’Elon Musk est l’installation sur Mars. En attendant on prépare des trucs ridicules comme multiplier les petits satellites autour de la terre et un vol privé autour de la Lune. Même dans ces projets démesurés, il y a concurrence entre la société SpaceX d’Elon Musk et Blue Origin du fondateur d’Amazon, Jeff Bezos…

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Un démographe qui pense « surpopulation »

Il y a moins de cent ans, en 1927, la population mondiale atteignait 2 000 000 000 d’habitants. Moins de cinquante ans plus tard, en 1974, la population humaine de la planète a doublé pour atteindre 4 000 000 000 d’habitants. Et près de cinquante ans plus tard, en 2022, la population mondiale a encore doublé pour atteindre 8 000 000 000. La croissance soutenue des populations humaines est inquiétante dans la mesure où elle compromet le bien-être de l’humanité.

Joseph Chamié : Dans la mesure où elle contribue à la crise climatique, à la dégradation de l’environnement, à la perte de biodiversité, à l’épuisement des ressources naturelles et à la pollution, la croissance démographique mondiale pose un problème sérieux. Préoccupée par ses conséquences graves et de grande portée, climatologues, écologistes, scientifiques, célébrités et autres ont appelé à plusieurs reprises à la stabilisation de la population humaine ou à réduire progressivement sa taille.

Pourtant, alors que la vie sur la planète est en péril, les partisans d’une croissance démographique continue, parmi lesquels de nombreux élus gouvernementaux, chefs d’entreprise, investisseurs et conseillers économiques, ont ignoré les informations largement disponibles et les preuves. Tant dans leurs politiques que dans leurs actions, ils ont rejeté les avertissements et les recommandations pour une sobriété démographique. Tout ralentissement de la croissance démographique est perçu d’un mauvais œil. La croissance économique aurait besoin d’une croissance démographique soutenue. Ce serait vital pour la progression du niveau de vie. Tout ralentissement de la croissance démographique est accueillie comme une calamité par des dirigeants politiques et économiques. Quelques-uns ont même affirmé que le déclin de la population dû au faible taux de natalité constitue un risque bien plus grand pour la civilisation que le changement climatique. D’autres estiment que la pénurie de main-d’œuvre associée au vieillissement de la population ont des conséquences en ce qui concerne la solvabilité financière des programmes nationaux de retraite. Ils veulent promouvoir une pyramide de Ponzi, un système non durable qui est voué à s’effondrer. En outre, la stratégie sous-jacente du schéma démographique de Ponzi est de privatiser les profits et de socialiser les coûts économiques, sociaux et environnementaux supportés par des populations toujours croissantes.

Depuis 1976, la proportion de pays dotés de politiques gouvernementales visant à augmenter les niveaux de fécondité a progressé de 9 à 28 %. Ces mesures comprennent des incitations fiscales, des allocations familiales, des primes pour bébé, des incitations en espèces, des prêts gouvernementaux, des congés de maternité et de paternité, des services de garde d’enfants subventionnés par l’État, des horaires de travail flexibles, des congés parentaux et des campagnes visant à changer les attitudes du public. L’Europe compte la plus forte proportion de pays cherchant à augmenter les taux de fécondité, soit 66 %, suivie par l’Asie avec 38 %. Le groupe de pays cherchant à augmenter leur niveau de fécondité comprend l’Arménie, le Chili, la Chine, Cuba, la France, la Hongrie, l’Iran, Israël, l’Italie, le Japon, la Pologne, la Russie, l’Arabie saoudite, la Corée du Sud, l’Espagne, la Thaïlande, la Turquie et l’Ukraine.

Contrairement aux craintes d’une baisse de la population, nous pensons qu’une fécondité plus faible et une population plus petite devraient être célébrées plutôt que redoutées. Outre les conséquences positives sur le changement climatique et l’environnement, des taux de natalité plus faibles sont souvent liés à une éducation accrue des femmes, à une plus grande égalité des sexes, à de meilleurs niveaux de santé et à un niveau de vie plus élevé. Mais, en conséquence du déni démographique, les politiques malthusiennes seront probablement trop limitées et trop tardives pour atténuer les effets négatifs de la croissance démographique sur la planète et sur l’humanité.

Joseph Chamié est démographe consultant, ancien directeur de la Division de la population des Nations Unies et auteur de nombreuses publications sur les questions démographiques, dont son récent livre, “Niveaux, tendances et différentiels de population”.

En savoir plus sur la surpopulation

Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable (2022)

Surpopulation… Mythe ou réalité ? (2023)

Un panorama des pays surpeuplés,

Surpopulation généralisée dans tous les pays

Pour lutter contre la surpopulation,

https://www.demographie-responsable.fr/

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L’avortement, réalité et législations de l’IVG

« Je ne suis pas du tout prête à être enceinte, je suis en dernière année, en train de rédiger mon mémoire, répète Jeanne, emmitouflée dans un gros gilet en moumoute noir. Je ne suis pas du tout prête à aimer un enfant, je ne suis même pas sûre de vouloir être maman un jour… »

Mattea Battaglia et Solène Cordier : En 2022, 234 000 interruptions volontaires de grossesse ont été enregistrées, 17 000 de plus qu’en 2021. Soit « le niveau le plus élevé enregistré depuis 1990 », le niveau le plus haut depuis 1990. Démographes et acteurs de la santé émettent des hypothèses (précarité, méfiance à l’égard de la pilule) pour comprendre cette augmentation, rappelant qu’un nombre élevé d’avortements ne doit pas être vu comme un problème. L’IVG n’est ni une épidémie ni une maladie. L’IVG sécurisée sauve des vies, tue rarissimement, largement moins que les accouchements.

 « Pourquoi avorter ? » : c’est une question que les médecins que nous avons contactés expliquent ne « jamais » poser aux femmes qu’ils ont face à eux. Leur rôle est de les « accompagner dans l’exercice de ce droit ».

Le point de vue des écologistes malthusiens

lhoministe : On a donc (en mettant de coté les fausses couches qui représentent un quart des grossesses) en 2022 un quart des grossesses qui aboutit à une IVG. 33 % des Françaises ont recours une fois à l’IVG dans leur vie.

Perros Jean Michel : Avec ce que nous prépare les changements climatiques, c’est très bien. La vie deviendra quasi impossible sur une bonne partie de la terre donc moins il y aura d’humains mieux ce sera. N’oubliez pas qu’un gamin fabriqué aujourd’hui aura 50 ans en 2074… s’il peut vivre jusque là.

Freretug : Qui voudrait ajouter un rejeton à cette espèce destructrice qu’est l’humanité dans un monde qui s’écroule ?

Jacques Fr : Que vaut-il mieux, avorter ou avoir un enfant qui ne sera pas aimé, pas élevé et alimentera les colonnes des individus délinquants ou à problèmes ? Personnellement je pense qu’un enfant doit être désiré

Suzette : On parle toujours de la pilule, mais ne pas oublier le stérilet de cuivre ou la vasectomie, bien plus efficaces, avec bien moins d’effet secondaire, réversibles et sans risques d’oublis.

Mo-Ah : On parle de femmes qui se font avorter et de leur contraception et de leur sensibilisation, mais peut on de nouveau rappeler que la contraception est une responsabilité partagée? Et que les hommes jouent un certains rôle potentiel dans les grosses non voulues

walhalla : C’est le moment de convoquer Cioran : « les enfants que je n’ai pas eus ne savent pas le bonheur qu’ils me doivent ».

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IVG, la démocratie impose des contraintes

extraits : Souvenons-nous , pendant des siècles, les gouvernements et les églises ont bel et bien contraint les gens à avoir davantage d’enfants : il n’est de richesse que d’hommes, disait-on. Avortement et même contraception étaient interdits par une loi de 1920 démocratiquement votée en France. Depuis 1967 pour la contraception et 1975 pour l’IVG, c’est l’inverse, c’est autorisé. Or avec 10 ou 11 milliards d’humains prévus en 2100, il est fort possible que la situation devienne alors ingérable et qu’on en arrive démocratique à formuler des contraintes du types stérilisation obligatoire des femmes ayant déjà eu un enfant.

L’IVG dans la Constitution ?

Nathalie Segaunes : Le chef de l’Etat a annoncé le 19 octobre 2023 qu’un projet de loi constitutionnelle visant à protéger l’interruption volontaire de grossesse serait envoyé au Conseil d’Etat cette semaine, et présenté en conseil des ministres d’ici à fin 2023. Il s’agira d’ajouter, à l’article 34 de la Constitution, que « la loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté de la femme, qui lui est garantie, d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse ».

Xtophe : Voyons, voyons, la semaine prochaine, il y a le 65eme anniversaire de la constitution… Qu’est-ce que je vais bien pouvoir annoncer, quelque chose qui claque, genre coalition contre Daech…

Gribovelles : L’inclusion de l’avortement dans la Constitution est doublement inutile. D’une part, personne ne demande l’interdiction de l’avortement et le risque à ce sujet est inexistant. D’autre part, cette réforme ne met pas à l’abri d’une interdiction de l’avortement par une nouvelle réforme de la Constitution. Le vrai problème est ailleurs : rendre en pratique l’interruption de grossesse accessible partout. Le délabrement de notre système de santé ne le permet pas. Alors, plutôt que de le remettre d’aplomb, on vote un texte !

Jemedisais : Dans sa rédaction actuelle le texte ne garantit rien puisque la loi pourra en limiter la portée par exemple en raccourcissant le délai dans lequel on pourra se faire avorter…

Onaiel : Pauvre Constitution ! On en vient, par démagogie, à lui appliquer une procédure qui décalque la détestable habitude « un fait divers, une loi » qui plombe déjà la production législative… En termes d’ingénierie, on pourrait dire que la Constitution est le « design » de l’organisation sociale, la Loi en étant l’implémentation.

Denis Monod-Broca : L’idée qu’une loi, a fortiori la constitution, se bonifie avec l’âge, qu’elle doit être respectée en l’état, qu’il ne faut y toucher que « les mains tremblantes », est absolument étrangère à Macron.

Eglantine : Droit aux femmes de disposer de leur corps, même un peu plus, soit, cela peut se discuter. Mais pourquoi , alors, pas le droit de disposer vraiment, totalement, de son corps : le droit à l’euthanasie dans la constitution, par exemple ?

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la « liberté » de recourir à l’IVG

extraits : Le Sénat à majorité de droite s’est prononcé mercredi 1er février 2023, par 166 voix contre 152, pour inscrire dans la Constitution la « liberté de la femme » de recourir à l’IVG, une formulation qui abandonne la notion de « droit » chère à la gauche. Le texte vise à compléter l’article 34 de la Constitution avec cette formule : « La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté de la femme de mettre fin à sa grossesse ». C’est donc à la loi de déterminer les modalités de l’IVG, mais on ne voit pas la différence avec la situation actuelle sauf à croire faussement que l’inscription dans la constitution » protège le droit à l’avortement. Mais si l’Assemblée nationale décide plus tard de restreindre l’accès l’IVG en y mettant des « conditions », on sera toujours dans le nouveau cadre constitutionnel.

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stages de responsabilité parentale ?

Le stage de responsabilité parentale intervient quand l’enfant a déjà dérapé. Plutôt qu’un contrôle a posteriori de l’incompétence parentale, ne faudrait-il pas instaurer un permis de procréer plus en amont ?

Suite aux émeutes en juin 2024 du fait souvent de très jeunes et évoquant « la situation de certains quartiers, où tous les défis sécuritaires, sociaux, familiaux, éducatifs semblent s’additionner », la première ministre annonce déployer des réponses judiciaires, éducatives ou sociales ». Désirant lutter contre la « démission de certains parents devant les dérives de leurs enfants », Elisabeth Borne annonce le 26 octobre 2023 que son gouvernement proposera au Parlement que « des stages de responsabilité parentale ou des peines de travaux d’intérêt général puissent être prononcées à l’encontre des parents qui se soustraient à leurs devoirs éducatifs ».

Rien de nouveau sous le soleil. Ce genre de stage découle déjà du décret n° 2007-1388 du 26 septembre 2007 relatif à la mise en œuvre du stage de responsabilité parentale.

L’objectif de ce stage est avant tout de responsabiliser les parents afin de prévenir la délinquance des mineurs due à une carence familiale grave. Un soutien éducatif sur un temps limité est apporté aux parents de manière à les engager dans un processus de changement. Dans le cadre de la loi du 5 mars 2007 sur la prévention de la délinquance, l’article 227-17 du code pénal prévoit des poursuites à l’égard des parents « qui se sont soustraits sans motif légitime à leurs obligations légales au point de compromettre la santé, la moralité ou l’éducation de leur enfant mineur ». Alternative aux poursuites, le stage de responsabilité parentale vise à rappeler les obligations juridiques, économiques, sociales et morales qu’implique l’éducation d’un enfant. Si elle s’inscrit dans un cadre judiciaire contraint (à la demande et sous le contrôle du Procureur de la République), la démarche se veut éducative et constructive.

Les principaux objectifs assignés à ce stage sont :

– L’élaboration d’une réflexion autour de la responsabilité des parents vis-à-vis de leurs enfants et l’identification des difficultés résultant de la fonction de parent ;

– La prise de conscience des conséquences de l’acte/comportement sur l’enfant ;  

– L’inscription dans une démarche de résolution du conflit parental et d’accompagnement de l’enfant permettant d’instaurer une parentalité active ;

– La prise de conscience par les parents de leurs responsabilités pénales au regard de l’infraction commise.

D’un contrôle a posteriori des parents à un mécanisme préalable à la procréation ?

Tous les parents doivent se sentir responsables de leurs enfants. Ceux qui n’ont pas le permis de conduire ne peuvent pas prendre leur voiture, ceux qui n’ont pas les capacités de devenir parent doivent-ils conserver le droit de procréer ?

Le métier de parent se pratique sans expérience préalable, si ce n’est la vague connaissance qu’on a de sa propre enfance et les exemples contradictoires qu’on peut trouver ici ou là. On constate alors que les adultes projettent plus ou moins consciemment dans leur comportement ce qu’ils sont déjà, ils reproduisent leur propre vécu antérieur. Cette prédisposition ne prépare pas forcément à prendre en charge l’éducation des enfants de la meilleure façon possible. Il faudrait donc un entraînement à la parentalité.

Antoine Bueno : « A l’heure où j’écris ces lignes, ma femme et moi nous attendons notre second enfant. Nous avons finalement cédé à notre désir, tout en sachant qu’il était égoïste. Je ne vois aucune raison d’être fier de ce choix. Mais quand il me faut annoncer la nouvelle, j’ai droit au « félicitations ! » de rigueur. Félicitations pour quoi ? Pour contribuer activement à ruiner l’écosystème ? Ce « félicitations » est la preuve de l’inconscience suicidaire dans laquelle nous demeurons vis-à-vis de notre environnement. Dans l’un des pays les plus avancés du monde, même si des gens supposés éclairés ne voient pas le rapport entre procréation et environnement, c’est que, peut-être, la bataille écologique est déjà perdue… Le permis de procréer est une solution politique inédite au problème de la surpopulation. Parce qu’il est urgent que la société abandonne son productivisme démographique. La planète ne peut plus attendre. »1

 Avoir des enfants n’est pas seulement un droit individuel puisqu’il met en jeu toute la société humaine et son avenir. Dans certains cas en France2, les futurs adoptants doivent obtenir un agrément pour adopter. Cet agrément est délivré par le président du Conseil départemental. La réforme de 2022 rappelle que « l’agrément a pour finalité l’intérêt des enfants qui peuvent être adoptés. Il est délivré lorsque la personne candidate à l’adoption est en capacité de répondre à leurs besoins fondamentaux, physiques, intellectuels, sociaux et affectifs« . La loi du 22 février 2022 met en place une préparation des candidats à l’agrément aux enjeux de l’adoption et des besoins de l’enfant adoptable. Le projet d’adoption fait l’objet d’une évaluation sociale et psychologique. L’agrément est délivré pour 5 ans. Alors, pourquoi un tel agrément ne serait-il pas exigé pour des futurs parents biologiques ?

Le débat sur le droit d’avoir des enfants a été largement abordé dans les pays anglo-saxon sous l’angle du « permis de parentalité ». Il se fonde sur l’analogie avec le permis de conduire. Le terme « permis » semble inapproprié, il faudrait plutôt parler d’aide à la parentalité, ce qu’Antoine Bueno appelle « permis de procréer » :

« Le permis de procréer est distinct du permis de parentalité car il est conforme aux droits de l’homme (page 24). Le volet social du permis de procréer implique une politique à mettre en œuvre à l’échelle nationale. Il s’agit de mieux accompagner les projets parentaux par une procédure inspirée de celle de l’adoption. Chaque projet parental ferait l’objet d’une enquête psychosociale (page 28). Le contrôle des naissances doit être un système de discrimination positive. En dehors des situations de risque manifeste pour l’enfant, l’examen du projet parental doit servir à définir un plan d’aide pour les familles qui en auraient le plus besoin. Autrement dit, constater que les futurs parents ont des besoins socio-économiques, psychologiques ou médicaux ne servirait pas à leur interdire d’être parents, mais à les aider à le devenir dans de meilleures conditions (page 60). »3

Le permis de procréer peut avoir plusieurs définitions

Théophile de Giraud en 2006 : « Comment se fait-il qu’il n’existe à ce jour aucun permis de procréer ? Et pourtant, quel foisonnement, dans nos sociétés, de permis en tout genre : permis de conduire, de chasse, de pêche, de construire, de travail, de séjour, d’inhumer, etc. Sans oublier les permis de pratiquer une profession : les omniprésents diplômes. Tout le monde jugera indispensable qu’un médecin, ou un ingénieur ou un soudeur ou une puéricultrice n’obtienne guère licence d’exercer sans avoir démontré au préalable ses compétences. Le Parlement de Taïwan a rendu obligatoire pour tous les candidats au mariage un cours d’éducation familiale consistant à quatre heures d’information sur la gestion de la famille et de conseils sur la manière d’élever des enfants. Quatre heures toutefois, cela semble un peu court : nous prônons quatre années. Intensives. Il n’est pas acceptable que des individus deviennent parents sans posséder un bagage équivalent à celui d’un spécialiste de la psychologie infantile ».4

Paul Watson en 2012 : « Je crois que les quatre cavaliers de l’Apocalypse seront les moyens qui vont servir à réduire notre population – famines, épidémies, guerres et troubles civils. La solution que je préconise est que personne ne devrait avoir d’enfants à moins de suivre une formation de six mois au cours de laquelle on apprendrait ce que cela veut dire d’être un parent responsable et au terme de laquelle on obtiendrait un diplôme certifiant que l’on est suffisamment responsable pour avoir un enfant. C’est une situation bien étrange quand on y pense. On a besoin d’un permis pour conduire une voiture, il faut un diplôme pour accéder à certains métiers. Pas pour avoir un enfant ! »5

Antoine Bueno en 2019 : « De même qu’il faut avoir une compétence pour conduire une voiture, il faut à l’évidence une compétence pour être parent. Il est donc nécessaire de fixer des critères pour être éligible à la parentalité (critères médicaux, d’âge, de moralité…). Deuxièmement, les personnes qui sont éligibles à la parentalité doivent réussir un examen pour pouvoir avoir des enfants. (pages 24 à 26)… Nul ne contestera qu’être parent nécessite un minimum de connaissances, des aptitudes, de la patience, de l’empathie, etc. L’analogie entre parentalité et activités soumis à autorisation semble donc bien fonctionner. (pages 49 à 52) ».

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Du permis de parentalité au permis de procréer

extraits : Soyons clair, les enfant n’ont pas choisi de naître, donc les parents sont entièrement responsables. Pour qu’il y ait moins d’enfants martyrisés, mieux vaut instituer un permis de parentalité : il y a passage par une école des parents, puis tests successifs avec des exigences socialement définies comme on le fait d’ailleurs déjà dans le cas d’une adoption. Dernière étape finale, un permis de procréer, ils pourront passer l’acte. Comme pour le bac, des années d’études et le passage terminal. Il faut un permis de conduire une voiture, il est vraiment étrange que pour l’énorme responsabilité parentale, on puisse faire dix enfant et ne pas pouvoir s’en occuper dignement.

Sanctions pour non respect du permis de procréer ?

extraits : Le nouveau-né n’est que potentialité à la naissance, il ne devient véritablement humain que grâce aux adultes qui accompagnent son épanouissement socioculturel dans un contexte d’équilibre écologique durable. Aucune personne n’a de droit absolu à procréer quand on sait que cet enfant va souffrir socialement et/ou que la collectivité sera mis en demeure de le prendre en charge. Dire cela, est-ce glisser sur une très mauvaise pente qui conduirait directement vers un éco-fascisme ? Nous pensons au contraire que la montée du totalitarisme dans nos sociétés résulte du fait de ne pas aborder de front nos problèmes, à commencer par ceux de nos enfants en perdition…

permis de parent

extraits : Tu peux lire dans « Le prix du bonheur » de Sir Richard Layard ce constat de réalité: « Concevoir un enfant est un acte impliquant de lourdes responsabilités. Pourtant la société ne se soucie guère de savoir qui doit avoir le droit ou non d’en procréer. Le psychologue américain David Lykken estime que les parents devraient passer un permis leur permettant de faire un enfant puisque les intérêts de l’enfant sont au moins aussi importants que ceux des parents. Alors que faire ? Il faudrait commencer par donner à l’école des cours d’éducation parentale afin d’expliquer aux élèves tout ce qu’implique, en termes de soins et de responsabilités, le fait d’élever un enfant. Il faudrait ensuite autoriser un couple à n’avoir un enfant qu’à condition que les deux parents soit réellement unis et prêt à s’occuper de leur progéniture…

1 Antoine Bueno « Permis de procréer », éditions Albin Michel

2 https://www.notaires.fr/fr/couple-famille/adoption/les-conditions-dadoption-en-france

3 BUENO Antoine, Permis de procréer, édition Albin Michel, 2019

4 GIRAUD Théophile de, L’art de guillotiner les procréateurs, opus déjà cité

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Qui dit surpopulation dit effondrement

Le rapport au club de Rome de 1972 était clair : « Notre modèle d’analyse des systèmes traite cinq tendances fondamentales : l’industrialisation, la population, l’alimentation, les ressources naturelles non renouvelables et la pollution. Les interactions sont permanentes. Ainsi la population plafonne si la nourriture manque, la croissance des investissements implique l’utilisation de ressources naturelles, l’utilisation de ces ressources engendre des déchets polluants et la pollution interfère à la fois avec l’expansion démographique et la production alimentaire. La validité de notre modèle réside dans le fait que, quelles que soient les conditions initiales, il y a toujours un point sur le graphique où l’expansion s’arrête et où l’effondrement commence. Partout dans le réseau des interactions existent des délais sur lesquels les techniques les plus élaborées n’ont aucun effet.

Les conséquences d’une politique de régulation des naissances ne pourront devenir sensibles qu’avec un retard de l’ordre de 15 à 20 ans. Le cycle de la pollution est très long, pour certains cancérigènes il peut atteindre 20 ans. Le transfert des investissements d’un secteur à l’autre n’est pas une opération instantanée. Dans les systèmes à croissance rapide ou exponentielle, les changements d’orientation doivent intervenir tellement vite que les impacts des changements précédents n’ont pas encore pu être déterminés.« 

Aujourd’hui pourtant, bien que la population mondiale ait dépassé 8 milliards de Terriens, peu de monde accepte l’idée d’une surpopulation, une des cinq variables en interaction. Exemple de commentaires croisés sur lemonde.fr à un article sur le « basculement » (lire notre article précédent).

Démographie Responsable : Parmi les solutions possibles, l’arrêt de l’explosion démographique et la décroissance de la population mondiale ne sont toujours pas envisagés par nos doctes scientifiques. Dès lors, comment leur accorder crédit ?

Lee Pampeast : La prétendue explosion démographique, c’est au pire de l’avenir. Les problèmes sont actuels, et la cause en est la consommation actuelle en Occident, et aucunement la démographie (des autres…) au siècle prochain. Nous sommes les seuls responsables, et pas les enfants à naître, qui seront victimes, s’ils naissent un jour.

Tanith : Le problème c’est moins le nombre de sapiens sur terre que la manière dont ils consomment. Déjà, arrêter de changer de voiture tous les 3 ans, de téléphone et d’ordi tous les ans, de chauffer à 22°c des baraques mal isolées, de prendre la voiture pour faire 500m, d’acheter des trucs hyper-emballés, de manger de la viande gavée de mais à tous les repas,… D’arrêter de produire plus que la terre peut nous donner, ça serait pas mal. Un américain consomme plus et produit plus de CO² que 50 africains ( et encore je trouve plus l’article qui compare ça).

Suzette @Tanith Vous dites la même chose : 1 personne avec un niveau de vie confortable consomme autant que 50 personnes pauvres. Alors à un moment, il faut choisir entre qualité et quantité. Vous avez testé ce que ça serait de vivre avec votre « quota carbone »? Regardez ce qu’on peut faire aujourd’hui en divisant les émissions acceptables pour la planète par 8 milliard d’habitant, et puis essayez si on devait partager seulement entre 4 milliard d’habitants. Ou juste 1 milliard. Et comparez la qualité de vie des habitants… C’est vrai qu’il y a des gains d’efficacité possible pour consommer autant en polluant moins, mais ça reste marginal. Aussi, un ajustement démographique programmé et volontaire vaut bien plus qu’un ajustement contraint et violent.

Silgar : Et la démographie, on en parle ? Qui de sensé pourrait imaginer que passer de deux milliards d’humains dans les années 1930 à huit milliards aujourd’hui et peut-être 10 ou 11 milliards vers 2050 se ferait sans détruire l’environnement, les écosystèmes, la biodiversité et le climat ? Notre démographie impacte directement la biodiversité, la disponibilité des ressources en eau, la capacité à nourrir une population croissante dans un contexte de réduction des rendements agricoles, la production de déchets de toutes sortes, l’extension des villes et des zones urbaines, la déforestation, etc.. Pour quiconque s’intéresse un minimum aux problématiques environnementales, il est impossible de les dissocier de la démographie humaine. Alors on nous parle de moins consommer et d’un monde durable pour créer l’illusion que la démographie n’est pas le sujet. Mais le monde durable qui a existé avant la révolution industrielle n’a jamais permis d’avoir plus d’un milliard d’humains vivants sur Terre.

Jean.ne Monde : Tout le monde s’intéresse à la démographie, c’est juste que c’est le moins bon de tous les leviers : l’inertie est de plus 50 ans, et elle a tendance à baisser sans politiques publiques spécifiques quand le niveau de vie augmente. Pour agir plus directement, on connaît les recettes : contraception, éducation et socialisation professionnelle des jeunes filles, puis les politiques natalistes ou anti natalistes pour les pays où un état fort existe, ce qui n’est pas le cas des quelques pays où la démographie est encore dynamique. Et on ne va pas tuer les 8 milliards de personnes qui sont déjà nées. C’est pour ces raisons qu’on parle beaucoup de sortie des énergies fossiles et qu’on parle peu de démographie, d’autant que les pays qui ont une démographie dynamique ont souvent une empreinte environnementale par habitant faible – et inversement.

Silgar @Jean.ne Monde : Je crois au contraire que c’est le seul levier dont nous disposions réellement. D’abord notre démographie actuelle est le sous-produit de la révolution verte, laquelle est exclusivement assise sur la mécanisation agricole et sur la disponibilité d’engrais et d’intrants issus directement du pétrole et du gaz. Avant la révolution industrielle nous étions moins d’un milliard, avant la révolution verte nous étions moins de 2,5 milliards : La sortie des énergies fossiles nous ramènera à ces étiages. Ensuite, si l’augmentation du niveau de vie a pour corollaire une baisse de la démographie, il ne s’agit en aucun cas d’un levier d’action puisque, comme le précise Brutus, l’augmentation du niveau de vie est directement associée à une augmentation des émissions de CO2 et d’une manière générale des impacts environnementaux (cf. équation de Kaya I = PAT). Enfin, l’inertie du facteur démographique est à mettre en relation avec l’accélération de l’aggravation des autres leviers.

Acaila : On parle bien souvent du problème de démographie, mais on décide aussi d’ignorer les soucis qu’un changement pourrait engendrer. Je vous rappelle par exemple que notre système de retraite est intégralement bâti sur une majorité de travailleurs qui cotisent pour une minorité de retraités. Inverser la courbe démographique, ça veut dire accepter d’augmenter largement les cotisations des travailleurs, ou le nombre d’années travaillées, simplement pour pouvoir maintenir le système à l’équilibre. Sinon on se retrouve avec le système de retraite de la SNCF à l’échelle nationale, avec beaucoup trop de retraités pour trop peu travailleurs et un déficit abyssal. Parmi ceux qui sont pour la diminution démographique (probablement nécessaire effectivement), combien sont prêt une nouvelle fois à faire les efforts associés…

Silgar @Acaila : Sortir des énergies fossiles impliquera nécessairement de travailler beaucoup plus pour une production moindre. Les énergies fossiles permettent à des milliards de machines de fonctionner en démultipliant les capacités humaines. Et ce sont ces machines qui font l’essentiel de notre production, de nos créations de valeur ajoutée et donc de nos revenus (et temps libres), impôts et cotisations sociales. Aussi, sortir des énergies fossiles implique de facto la disparition de la retraite telle que nous la connaissons et de la plupart des services publics et protections sociales qui seront impossible à financer. Mais le point le plus important est que sortir des énergies fossiles impliquera aussi une réduction démographique forte puisque notre modèle agricole repose exclusivement sur le fossile. L’un ne va pas sans l’autre, la croissance démographique et la consommation de ressources fossiles sont deux courbes qui se suivent et s’auto-entretiennent… jusqu’au point de rupture.

Brutus : Le taux de natalité est inversement proportionnel au niveau de vie, qui est lui directement corrélé au niveau de CO². Pas évident.

Fitzcarraldo : il n’y a même pas besoin de débattre. Il y a 8 milliards d’habitants sur cette planète qui produisent ET consomment trop. Le bon sens impose deux options :

1. Si on veut préserver le même train de vie, il faut en exterminer au moins 6 milliards.

2. On se décide à réduire notre train de vie, produire et consommer moins, ce qui veut dire aussi travailler beaucoup moins et partager beaucoup plus.

Si on ne fait rien, c’est de toutes façons l’option 1 qui nous attend, car quand il n’y a plus rien à bouffer, l’eau potable est un luxe, l’air est irrespirable, l’espérance de vie se réduit drastiquement. C’est ça le réalisme fitzien…

Jean-Claude Herrenschmidt : On va commencer par supprimer les allocations familiales chez nous. Avec la généralisation des contraceptifs gratuits. À lire au premier degré, SVP.

En savoir plus sur la surpopulation

Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable (2022)

Surpopulation… Mythe ou réalité ? (2023)

Un panorama des pays surpeuplés,

Surpopulation généralisée dans tous les pays

Pour lutter contre la surpopulation,

https://www.demographie-responsable.fr/

Qui dit surpopulation dit effondrement Lire la suite »

Avoir un enfant, c’est un choix politique !

Les chiffres de la démographie que publie chaque mois l’Insee montrent un fort déclin de la natalité. Loin de s’en inquiéter, une poignée d’irréductibles militants l’appelle de ses vœux, au nom de l’écologie. Quitte à choquer.

« Avoir un enfant, c’est un choix politique »

Le Parisien, 25 octobre 2023 à 13h35

Le jour de sa stérilisation a été « le plus beau jour de sa vie », raconte-t-elle. Malgré la douleur, l’anesthésie générale, la froideur de l’hôpital, Alice Rallier s’est sentie envahie d’un immense sentiment de soulagement. « C’était génial ! » s’exclame même cette femme originaire du Nord qui s’est fait enlever, à sa demande en 2020, trois centimètres de trompe de chaque côté de l’utérus.

« Après des années de pilules, de préservatifs, j’en avais marre de la sexualité sous plastique. J’étais en burn-out contraceptif », lâche l’écrivaine publique de 45 ans qui a pris conscience, dès son adolescence, de son non-désir d’enfant et observe avec attention, mois après mois, la baisse mensuelle des naissances dans le pays. Une tendance lourde que devrait confirmer jeudi l’Insee, avec la publication des chiffres de septembre.

Le mois prochain, cette écologiste convaincue, membre de l’association décroissante Démographie responsable, publiera un ouvrage « Surpopulation : mythe ou réalité ? », aux éditions Edilivre. Avec vingt-deux autres auteurs, Alice y martèle ce dont elle est convaincue depuis des années : chaque naissance supplémentaire nuit à l’état de la planète.

Pour permettre à la population mondiale de se stabiliser, puis de diminuer, il faudrait, notamment, faciliter l’accès à la contraception, sensibiliser les enfants à ce sujet… Des idées qui font, selon elle, leur chemin en France, tandis que l’éco-anxiété (la peur liée aux catastrophes environnementales) gagne du terrain, que les naissances atteignent un seuil historiquement bas depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

 Il y a un frémissement dans la société, il se passe quelque chose… Avoir un enfant, aujourd’hui, c’est un choix politique. Les couples devraient mieux réfléchir, se poser simplement la question d’en avoir ou pas », estime-t-elle avant de déplorer : « Mais quand on dit ça, ça gratte. Sur les réseaux sociaux, je me prends encore des tombereaux d’insultes. »

Alice ne se laisse pas pour autant décontenancer. « Je suis une militante des causes difficiles », lâche, lucide, cette femme célibataire, amoureuse de la chanson française, qui a été en couple de longues années avec des hommes ne désirant pas non plus avoir d’enfants. Avec Démographie responsable, sa petite association créée en 2009, Alice ferraille, encore et toujours.

Dans cette structure de 330 adhérents dont de nombreux sexagénaires et septuagénaires parfois parents eux-mêmes, elle y fait figure de jeune recrue, et se distingue par son côté radical, elle qui se définit comme « no kid », « antinataliste » même, quand d’autres tiennent un discours plus modéré, défendant une « modestie démographique » (avec pour objectif que les femmes n’aient pas plus de deux enfants chacune à l’échelle de la planète).

En novembre 2022, lorsque l’humanité a passé la barre des 8 milliards d’habitants, quelques militants de Démographie responsable se sont rassemblés, munis de pancartes, près du Centre Beaubourg, à Paris (IVe). Plus récemment, Alice a aussi battu le pavé, du côté de Valencienne (Nord) munie de poupons en plastique, de licornes en peluches et de banderoles avec des slogans comme : « Nous sommes tous des bombes écologiques » ou encore : « Pas de planète B, pas de bébé ! ».

Le mois prochain, les dénatalistes tiendront encore une conférence à Paris sur la surpopulation. Mais souvent, lorsqu’ils sont invités sur les plateaux de télévision, on les regarde de biais. « Pour la plupart des gens, nous sommes des extraterrestres. Mais je m’en fous du regard des autres. Quand on a raison, on est jamais nombreux », balaye Alice.

Parmi ces poignées de militants ces derniers mois, l’espoir renaît à mesure que les jeunes de la génération Z confient leur éco-anxiété et leurs doutes à l’idée de devenir parents. D’autres livres sont prévus sur le sujet l’an prochain comme celui de l’économiste et psychanalyste suisse Corinne Maier, elle-même membre de Démographie responsable « Me First : manifeste pour un égoïsme au féminin » (Éd. de l’Observatoire) sur les difficultés de la parentalité ou encore « l’Heure du choix » de Bettina Zourli (Éd. Payot) à paraître en février.

« Nous vivons aujourd’hui un tournant. Nos livres ne sont toujours pas des best-sellers, mais les jeunes femmes hésitent de plus en plus avant de se lancer », renchérit Michel Sourrouille, 76 ans, membre de l’association qui regrette toutefois le « tabou démographique » français.

« Les gens sont enfin prêts à nous entendre », espère aussi Didier Barthès, 65 ans, porte-parole de l’association. Il faut dire que le discours dénataliste a longtemps été évincé du débat public en France. « Une loi du 13 juillet 1920 a même interdit dans notre pays toute propagande en faveur de la contraception et de l’avortement, rappelle Catherine Scornet, maîtresse de conférences en sociologie à l’université d’Aix-Marseille. La France est le seul pays occidental à avoir eu explicitement une politique nataliste au XXe siècle. Il y règne depuis le XVIIIe une peur de la baisse de la natalité, et du manque de dynamisme démographique alors même que notre pays demeure l’un des plus féconds d’Europe », analyse la chercheuse.

Mais les mentalités évoluent. Celles des femmes, notamment. Fin 2022, un sondage de l’Ifop révélait qu’une Française sur trois en âge de procréer estime que la maternité n’est pas « nécessaire ou souhaitable au bonheur d’une femme ». Soit trois fois plus qu’il y a une vingtaine d’années.

Bérangère Lepetit

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En Inde, l’échec de la révolution verte

Grand architecte de la « révolution verte » indienne des années 1960, le généticien et agronome Monkombu Sambasivan Swaminathan est mort le 28 septembre 2023. Il ne pouvait réussir son pari de nourrir tous les Indiens, il avait oublié la variable démographique. Car le défi ne cesse de croître : l’Inde dénombrait 398 millions d’habitants en 1955, 623 millions en 1975 et 1,4 milliard en 2023… Comment nourrir durablement la « plus grande démographie » de la planète ?

Bruno Philip (nécrologie en 2023) : M. S. Swaminathan jeta les bases, dès la fin des années 1950, de cette « révolution » agricole dont le principe consistait en l’implantation de nouvelles variétés de céréales (blé et riz), susceptibles de s’adapter au climat du pays tout en garantissant des rendements bien supérieurs. L’Inde produisait 50 millions de tonnes de céréales par an dans les années 1960, elle en a produit 330 millions en 2022, tout en étant devenue pays exportateur. Le premier ministre indien, Narendra Modi, a salué la mémoire de l’agronome : « A une période très critique de l’histoire de notre pays, son travail révolutionnaire dans l’agriculture a transformé la vie de millions de personnes et a assuré la sécurité alimentaire de notre pays. »

Mais pour aussi spectaculaire qu’elle ait été, la réussite du professeur Swaminathan a cependant emmené son pays sur la voie d’une exploitation agricole intensive particulièrement dommageable pour l’environnement et les paysans ; ils se sont surendettés pour avoir les moyens d’acheter des semences et autres intrants dans un contexte agricole qui a vu la taille des terres diminuer drastiquement : moins de 1 hectare aujourd’hui en moyenne. Le désarroi du monde paysan indien a provoqué ces dernières années une vague de suicides sans précédent de fermiers et d’ouvriers agricoles, une dizaine de milliers en 2020. « La “révolution verte” a certes permis aux Indiens de ne plus mourir massivement de faim comme en 1943, mais qui n’a pas garanti pour autant une alimentation saine et équilibrée, tant s’en faut. en 2022, l’Inde figure aux derniers rangs dans l’indice mondial de la faim, derrière même le Soudan, ceci alors qu’elle s’est aussi hissée parmi les tout premiers importateurs mondiaux de pois, lentilles et huiles végétales, variétés complètement délaissées par la “révolution verte”, tout comme les fruits et légumes riches en fibres, vitamines et minéraux ».

Récemment, Monkombu Sambasivan Swaminathan avait même convenu, devant la presse indienne, que, finalement, « la “révolution verte” est insoutenable ».

Monkombu Sambasivan Swaminathan en 2011 : « La sécurité alimentaire est assurée à trois conditions : la disponibilité de la nourriture, qui est actuellement assez bonne ; l’accès des consommateurs aux marchés, qui n’est pas assuré ; la qualité nutritionnelle de l’alimentation, aujourd’hui très insuffisante. Pour lutter contre cette « faim cachée », il faut réhabiliter ce que l’on appelle, à tort, les céréales secondaires, comme le millet, qui sont par ailleurs plus résistantes aux accidents climatiques et exigent moins d’eau que le riz ou le blé. Face à la crise actuelle, on cherche des macrosolutions, au niveau global, alors que nous avons besoin de solutions locales.

Nous devons aussi protéger la Terre comme notre mère, en plaçant l’environnement au cœur des technologies qui nous aideront à produire davantage. C’est la différence avec la révolution verte, qui n’avait pour but que d’augmenter les rendements. »

Le point de vue des écologistes sur notre blog biosphere

Norman Borlaug aurait, paraît-il, sauvé un nombre incalculable de vies humaines en contribuant à vaincre les famines par ses semences à haut rendement (« révolution verte »). Soulignons que Borlaug lui-même était bien conscient de la relation perverse entre démographie et alimentation. Lors de son discours de réception du prix Nobel de la paix en 1970, Borlaug s’est exclamé :

« Nous sommes face à deux forces contraires, le pouvoir scientifique de la production alimentaire et le pouvoir biologique de la reproduction humaine. L’homme a acquis les moyens de réduire avec efficacité et humanisme le rythme de la reproduction humaine. Il utilise ses pouvoirs pour augmenter le rythme et l’ampleur de la production alimentaire. Mais il n’exploite pas encore de façon adéquate son potentiel pour limiter la reproduction humaine. »

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L’Afrique affamée par sa démographie délirante

Selon le titre du MONDE du 8 octobre 2023, « l’Afrique est affamée par le dérèglement mondial. » Mais elle est aussi affamée par sa démographie délirante. L’état de pauvreté qui s’accompagne souvent de sous-nutrition ou de malnutrition n’est pas une donnée de base, mais la conséquence de multiples facteurs dont on ne peut jamais enlever la variable démographique sauf à faire preuve d’un biais idéologique. Mathilde Gérard est une spécialiste de ce biais.

Mathilde Gérard : L’Afrique est le continent où l’insécurité alimentaire a le plus progressé ces dernières années. Les chiffres sont alarmants. Une personne sur cinq y souffre de la faim. Ce n’est pas tant l’insuffisance de la production qui est en cause que des problèmes structurels : pauvreté, effets du dérèglement climatique, fragilisation des tissus agricoles familiaux, conflits et instabilité politique. En se spécialisant dans des cultures pour l’export, des Etats ont abandonné des cultures traditionnelles plus nutritives et ont appauvri leurs sols La fragilisation des tissus ruraux africains a déstabilisé jusqu’aux régimes alimentaires et transformé les habitudes de consommation à une vitesse fulgurante. De plus en plus, le pain à base de farine de blé – importé – prend la place des bouillies traditionnelles, et le riz, consommé sous forme de brisures, s’est imposé comme aliment de base. « Beaucoup pensent que le riz est un produit traditionnel du Sénégal. Or, ça ne l’est pas, insiste Mamadou Goïta. C’est une culture qui a relégué à l’arrière-plan le mil et le sorgho. 

Le point de vue des écologistes malthusiens

MING : Et la démographie galopante ? Elle est de 3 % en moyenne, soit le doublement de la population en 20 ans. Cela ne crée aucun problème ?

Colombe : Oui, cette donnée majeure ( 8 enfants par femme au Niger par exemple) reste un impensé absolu … Quel déni !!

Michel SOURROUILLE : Les journalistes du MONDE, ainsi Mathilde Gérard ce jour, s’évertuent à compiler toutes les causes possibles de la famine sans jamais faire référence à l’analyse démographique de Malthus (1798) qui montrait que, sans agir sur la fécondité humaine exubérante, nous allions nécessairement au désastre car la production alimentaire est soumise à la loi des rendement décroissants. Je propose à la direction du MONDE de venir faire gratuitement à Paris une journée de formation pour ses journalistes sur la validité concrète du discours malthusien…

Kiamb : De 1960 à aujourd’hui, soit en 60 ans à peine, l’Afrique est passée de 280 millions d’habitants à 1 milliards 400 millions .. soit quasiment 5 fois plus .. un peu comme si la France sur la même période était passée de 55 millions à 240 millions aujourd’hui..
Cela fait beaucoup de monde à nourrir, et le taux de fécondité moyen actuel du continent est de 4 enfants/femme .. (tous les chiffres sont disponibles sur Wi..dia) Étonnant que le Monde n’évoque même pas cette question. Un biais idéologique ?

Jean-Pierre M : Quand on a peu d’argent, on économise et on évite les dépenses superflues. Quand on n’a pas assez de nourriture on rationne la nourriture et on contrôle les naissances. C’est simple.

Munstead : Ce qui en cause serait plutôt et dans l’ordre décroissant:  démographie, conflits et instabilités politiques, mentalités et religion, exode rural, fragilisation des tissus agricoles familiaux, corruption, incompétence des dirigeants, dérèglement climatique… qui tous ont pour cause première la surpopulation.

Mathilde Gérard sur notre blog biosphere

Une normalité structurelle, la famine

Mathilde Gérard : « Les causes de la faim sont désormais bien connues : pauvreté et inégalités économiques, conflits, impacts du réchauffement climatique, la dette qui étrangle les pays en développement, les exportations de cultures de rente [coton, cacao…] qui ont été privilégiées sur les cultures vivrières, la guerre en Ukraine, la hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation, la spéculation et le manque de régulation des marchés des matières premières. »

La famine, qui la cherche la trouve

Mathilde Gérard : Les causes de la faim sont multiples : les chocs économiques (y compris l’impact socio-économique persistant de la pandémie de Covid-19) sont la première cause de la faim dans vingt-sept pays analysés ; dans dix-neuf pays et territoires, ce sont les conflits et violences armées qui plongent les populations dans l’insécurité alimentaire aiguë ; et dans douze pays, les extrêmes climatiques sont le principal facteur de vulnérabilité.

Guerre en Ukraine, crise alimentaire mondiale

Mathilde Gérard : La guerre a directement fait grimper le nombre de personnes en situation de faim chronique de 10,7 millions (pour un total de plus de 820 millions), et le nombre de celles souffrant d’insécurité alimentaire aiguë, c’est-à-dire à risque de famine, d’environ 20 millions (pour un total de 252 millions). Les réponses à court terme – permettre les exportations ukrainiennes et faciliter l’accès aux engrais – ont primé sur les enjeux structurels. les réponses systémiques à la faim, qui est provoquée par les conflits armés, le dérèglement du climat et les inégalités sociales ont manqué.

Famine mondiale… parlons le malthusien

Mathilde Gérard : Selon le dernier rapport sur la sécurité alimentaire mondiale (rapport SOFI) publié le 6 juillet 2022, près de 10 % de la population mondiale est touchée par la sous-alimentation. Les perspectives se sont fortement assombries avec la pandémie de Covid-19 qui a mis à l’arrêt notamment le secteur informel dont dépendent les populations les plus précaires. L’état des lieux est d’autant plus inquiétant qu’il n’intègre pas encore les conséquences de l’invasion militaire de l’Ukraine qui met en jeu deux acteurs majeurs des exportations de céréales, d’oléoprotéagineux et de fertilisants.

La faim dans le monde, qui est responsable ? (2021)

Mathilde Gérard : La flambée actuelle des prix est le reflet de la progression continue du prix de l’énergie depuis 2020, de la multiplication de mauvaises récoltes dues au réchauffement (sécheresses, inondations…), du développement des agrocarburants qui entraîne une compétition entre produits agroalimentaires et énergétiques dans l’utilisation des terres arables, d’une crise des filières agroalimentaires en période de pandémie, de la violence des conflits, de la solvabilité. Trois milliards de personnes dans le monde n’ont pas le pouvoir d’achat suffisant pour se nourrir sainement.

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Gaza, une surpopulation carcérale

Incidents mortels entre Israéliens et Palestiniens depuis le 7 octobre 2023. Nous ne rentrerons pas dans les controverses anti-sionisme et/ou anti-sémitisme, nous ne dirons rien de qui est la plus terroriste des deux factions en présence, nous ne verserons pas dans l’émotionnel de pleurer les uns ou les autres, nous ferons un simple constat démographique.

Quelque 2,3 millions de Palestiniens vivent dans l’étroite bande de Gaza complètement encerclées par la mer, l’Égypte et Israël. Sur une longueur de 41 km de longueur et 6 à 12 km de largeur, soit une superficie de 360 km² seulement, s’entassent 2,3 millions de Gazaouis dans ce qui est devenu une énorme poche de pauvreté et de béton. Il y a donc une densité de 6400 habitants au km². Pour être plus imagé, cela fait 64 personnes qui ne disposent que d’un seul hectare, soit un carré de 100 mètres de côté pour satisfaire absolument tous leurs besoins. Autant dire que c’est déjà invivable et non durable.

Ce petit territoire est occupé ou sous blocus depuis 1967, et comme l’enfermement actuel ne suffit pas, un ministre « de la défense » a précisé que dorénavant il n’y aurait pas d’électricité, pas de gaz ni même de fourniture d’eau à Gaza : « Nous combattons des animaux et nous agissons en conséquence ». Personne n’oserait utiliser de tels termes et ne ferait de telles restrictions dans aucune prison au monde sauf dans des contrées barbares.

L’exemple de Gaza montrent que la surpopulation est souvent la conséquence d’une fécondité sans frein, mais que des évènements socio-religieux peuvent aussi intervenir. Rappelons que les Palestiniens de Gaza sont séparés artificiellement de leur territoire de Cisjordanie, soit 6000 km² au total. Rappelons qu’ils ont été chassés d’un pays qui occupait une superficie de 27 000 km² au total. Certains parlent de façon injustifiée aujourd’hui de risque de grand remplacement en France, mais se gardent bien d’utiliser le même terme à propos de la Palestine historique.

Quant à l’issue du conflit territorial actuel, on ne peut que douter d’une porte de sortie sauf à éradiquer une population gazaouite qui connaît une fécondité de presque 4 enfants par femme. C’est un taux de croissance d’environ 3 % annuel, soit un doublement prévisible de la population en 23 années seulement. Ne pas envisager la question démographique quand on est un appareil militaire qui se dit pourtant bien renseigné, c’est aller vers des désillusions sans fin…

En savoir plus sur la surpopulation

Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable (2022)

Surpopulation… Mythe ou réalité ? (2023)

Un panorama des pays surpeuplés,

Surpopulation généralisée dans tous les pays

Pour lutter contre la surpopulation,

https://www.demographie-responsable.fr/

Gaza, une surpopulation carcérale Lire la suite »

Fin de vie, Emmanuel Macron procrastine

Le pape ne se pas fait prier pour donner son avis sur l’euthanasie: « On ne joue pas avec la vie ! On ne joue pas avec la vie, ni au début ni à la fin… Aujourd’hui, soyons attentifs aux colonisations idéologiques qui vont à l’encontre de la vie humaine. Sinon ça finira avec cette politique de la non-douleur, une euthanasie humaniste. »

De son coté le chef de l’État français, aux prises avec des interrogations personnelles et des considérations politiques, hésite, hésite, hésite…

Béatrice Jérôme : La ministre Agnès Firmin Le Bodo a remis une première version du texte à l’Élysée. Ce projet de loi sur la fin de vie, dont il aimerait faire le marqueur sociétal de son dernier quinquennat, le tourmente.« J’ai en la matière une opinion personnelle qui, comme celle de nombreux Français, peut évoluer, évolue, évoluera, qui le sait ? », déclarait Emmanuel Macron, le 3 avril 2023. Le président de la République revendiquait son propre libre arbitre : « Sur les questions éthiques, mêlant l’intime et le politique, il y aura toujours, et c’est d’ailleurs sain, la possibilité de conscience qui objecte à l’assentiment général ». Ces derniers temps, le président se documente beaucoup sur le modèle de l’Oregon… Reste un scénario qui permettrait à Emmanuel Macron de s’exonérer de devoir trancher un dilemme cornélien : il pourrait ne pas inscrire la dépénalisation de l’euthanasie dans le projet de loi initial et laisser l’Assemblée nationale l’introduire dans le texte au moment de son examen.

Lire, Oregon, paradis de la fin de vie

Le point de vue des écologistes pour une vie moins longue

Jeanne A : Que de reculades, de procrastination, de pas en arrière et de tergiversations. Macron est incapable de décider quoi que ce soit (rappelez-vous par exemple que jusqu’au dernier moment il a reculé sur le prélèvement à la source de l’impôt). Coups de menton et regard d’acier….. de la fumée !

Elsa : A quoi ça sert de faire une convention citoyenne pour qu’après, ce soient les états d’âme du président qui déterminent le résultat (ou pire, ceux de sa femme, jamais élue) ? La volonté du peuple sur le sujet est claire et stable, sondage après sondage. Le citoyens veulent une aide active à mourir afin que tout le monde, même paralysé, puisse en bénéficier. La SFAP ne représente que la partie la plus conservatrice des médecins réanimateurs, cette association étant proche d’organisations très à droite. On a eu le même débat quand il a fallu légaliser l’IVG : certaines associations de médecins étaient bruyamment contre… mais ceux qui étaient au contact de la détresse des femmes étaient pour, et ça a suffit. On ne demandera pas à tous les médecins de prescrire des produits létaux. Arrêtons de nous mêler de la vie (et de la mort) de nos voisins.

FTet : Les positions de ce collectif SFAP (professionnels des soins palliatifs) ont été relayées auprès de Brigitte Macron. En privé, l’épouse du chef de l’Etat confie avoir pris la mesure des réticences d’une bonne partie du monde médical à une loi qui légaliserait l’euthanasie. Entre ce lobbying et les mentions des états d’âme d’Emmanuel Macron, on ne s’inscrit plus dans un cadre républicain. Les considérations personnelles du président, et a fortiori celles de sa femme, ne doivent pas définir la conduite de la Nation, surtout quand une convention citoyenne a rendu des conclusions.

Nathalie42 : Sur le sujet les soignants que l’on entend (quasi exclusivement) sont ceux de la SFAP, mais quid des médecins généralistes, d’autres types de professions médicales et para ?

Linfirmier : Faut arrêter de parler des blouses blanches comme si c’était la majorité. Il n’y a que le corps médical qui n’est pas d’accord pour l’euthanasie. Côté infirmier, il y a une très grande majorité qui le réclame et pour une très bonne raison : c’est nous qui sommes auprès des patients lors de la fin de vie ! Malheureusement on voit beaucoup trop de cas où la fin de vie est très très douloureuse pour les patients parce que très mal gérée vu que le corps médical a peur de la mort.

Michèle de Dordogne :  » le chef de l’Etat, aux prises avec des interrogations personnelles » Le président ne doit pas avoir d’interrogations personnelles sur le sujet : personne ne lui demandera jamais d’utiliser pour lui le suicide assisté ou l’euthanasie, qu’il laisse donc les Français décider : s’il organisait un referendum, pour ou contre, ce serait le « pour » qui l’emporterait de loin et Macron resterait dans l’histoire comme un bienfaiteur. Je ne comprends pas qu’il hésite.

gral : Problème quelle sera la question claire et précise ? Pour un problème qui n’est pas binaire, je ne pense pas qu’on puisse le résoudre par un oui ou un non.

Michèle de Dordogne à Gral : c’est par une « votation » (autrement dit un referendum) que les Suisses ont obtenu, il y a déjà longtemps, la légalisation du suicide médicalement assisté, y compris pour les étrangers : mon frère en a profité, c’est épatant, il est mort avec le sourire à l’idée de quitter son corps/prison qui se paralysait peu à peu alors qu’il perdait progressivement la vue. Il ne voulait pas devenir un légume avec une intelligence intacte.

G92 : Quelle hypocrisie et quel conservatisme de la part de notre Président et de certaines institutions. Sont-ils sous l’influence des lobbies religieux ? Dans cet article il est signalé le refus « des soignants », cela paraît abusif et déplacé, il serait plus juste de parler « DE soignants « , c’est à dire de certains qui ne représentent pas la totalité du corps médical. Plutôt que d’aller en Oregon, notre président ferait bien de s’inspirer de la loi belge sur l’euthanasie adoptée en 2002, malgré des oppositions de religieux et de certains soignants. Avec un recul de 21 ans, cette loi belge fonctionne bien, à la satisfaction du plus grand nombre. Mr le président, je vous recommande de regarder le film belge « les mots de la fin ».

Raki : Tous ces débats oublient la volonté du sujet : s’il a demandé de façon valide l’aide légale à mourir, il s’agira de son propre suicide assisté, que l’acte soit réalisé par lui-même ou par un assistant en substitution s’il en est incapable, conscient ou non. La nouvelle loi doit l’établir. Le mot euthanasie vise la mort donnée sans être demandée, ce qui reste un assassinat (avec peut-être circonstances atténuantes). Seul un biais d’habitude pousse à ce que l’assistance, qui pourtant n’est pas un soin, vienne d’un soignant: elle peut émaner d’associations homologuées. Les lignes rouges du PR ou du CCNE sont arbitraires, seuls comptent la volonté éclairée du sujet et l’espace de liberté à ouvrir que pourront refuser tous ceux qui préfèrent la position doloriste du pape.

Lug Lamhfhada : Euthanasie. Étymologiquement « bonne mort ». Avec le temps le sens des mots portent ce que l’on veut faire dire. Que ceux qui s’y opposent soient respectés et que ceux qui souhaitent se donner une « bonne mort » se la donne ; le suicide a visiblement toujours existé et existera toujours…. La France est championne pour se torturer l’esprit avec de vaines et longues polémiques.

Sauf qui Peut : Si d’aucuns préfèrent une fin de vie douloureuse, humiliante et encombrante pour leur proches, c’est leur choix mais qu’ils ne viennent pas faire la morale à ceux qui veulent garder leur dignité tout en ménageant leur entourage.

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Blocage palliatif sur la fin de vie

extraits : Le 14 juin 2023, en ouverture du congrès de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP), Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée chargée de l’organisation territoriale et des professions de santé , a multiplié les gages de sa volonté d’« écouter » les soignants. Fer de lance de l’opposition à une évolution du droit, la SFAP a fédéré une bonne douzaine d’organisations représentatives du monde médical et des sociétés savantes qui militent contre l’aide active à mourir : « Donner la mort n’est pas un soin »…

Convention sur la fin de vie, le manifeste

extraits : Nous sommes 184 citoyennes et citoyens tirés au sort, riches d’une diversité d’origines, d’expériences et d’opinions…Nous avons abordé la question de l’aide active à mourir (suicide assisté et euthanasie) dans ses dimensions éthiques, médicales, philosophiques et spirituelles. Après en avoir largement débattu, la majorité de la Convention s’est prononcée en faveur d’une ouverture à l’aide active à mourir…

Fin de vie et arrêt des soins palliatifs

extraits : Il nous paraît hallucinant que le gouvernement ménage d’emblée le corps des médecins gagnant leur vie par les soins palliatifs et l’acharnement thérapeutique au détriment des usagers, ceux qui ont personnellement besoin qu’on arrête de les « aider » à survivre… C’est le libre choix des personnes qui doit l’emporter, que ce soit dans le cas de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) ou dans le cas de l’interruption volontaire de vieillesse (IVV). Sinon il y a de toute façon avortement clandestin ou suicide. Les politiques ne doivent ni suivre le changement social en matière de vie et de mort ni le précéder. Il doivent l’accompagner…

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L’avortement mis à mal au Chili

Depuis 2017, l’avortement au Chili est autorisé seulement dans trois situations : en cas de viol, de danger pour la vie de la mère ou de non-viabilité du fœtus. Le 20 septembre 2013, le Conseil constitutionnel, organe participant à la rédaction d’une nouvelle Constitution chilienne, a adopté un article qui remet en cause l’accès à l’avortement par 33 voix contre 17. On indiquerait : « La loi protège la vie de celui qui va naître. »

Flora Genoux : Selon les conservateurs, « On ne peut pas considérer que tuer un être humain est un droit, le camp républicain choisit la vie…  Il est impératif que nous modifions notre Constitution afin de consacrer sans équivoque et avec fermeté le droit à la vie depuis la conception jusqu’à sa fin naturelle ». La disposition controversée, en reconnaissant des droits à l’embryon, va encore plus loin que la Loi fondamentale actuelle de 1980, héritée de la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990). Pour les opposants, ce qui est en jeu, c’est la vie des femmes et des filles, en référence au risque létal que présente un avortement clandestin.

Le point de vue des écologistes universalistes

La gauche chilienne avait voulu faire une nouvelle constitution bourrée de ses mantras socialistes, écologistes, féministes, indigénistes, un référendum l’a refusé. Maintenant c’est la droite qui part sur ses rengaines conservatrices et religieuses ! Une société moderne ouverte est une société d’individus et de communautés qui n’ont pas les mêmes origines, idéologies, croyances, traditions, symboliques… donc la constitution doit être minimaliste. Les gens qui ont des visions maximalistes de la politique devraient faire des sectes à population et croyance homogènes pour régner dans leur coin sur des fidèles à 100% d’accord avec leurs préceptes.

Les couples et les femmes devraient être complètement libre de leurs choix de fécondité, ce qui implique que l’État ne devrait pas intervenir, que ce soit dans un sens ou dans l’autre. Pas de politique d’allocations familiales, qu’elles soient nataliste ou malthusiennes, pas d’aide aux familles nombreuses ou à l’enfant unique, aux parents d’assumer leur choix. L’État devrait se contenter de mettre à disposition tous les moyens de choisir en toute connaissance de cause. Cela implique d’abord de mettre à disposition tous les moyens techniques, contraception, stérilisation, interruption volontaire de grossesse, etc. Mais l’État peut aussi mettre en place une école des parents, car la tâche d’élever un enfant est la plus difficiles d’entre toutes et pourtant on ne prépare jamais à cette aventure des plus complexes.

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IVG, la démocratie impose des contraintes

extraits : Souvenons-nous , pendant des siècles, les gouvernements et les églises ont bel et bien contraint les gens à avoir davantage d’enfants : il n’est de richesse que d’hommes, disait-on. Avortement et même contraception étaient interdits par une loi de 1920 démocratiquement votée en France. Depuis 1967 pour la contraception et 1975 pour l’IVG, c’est l’inverse, c’est autorisé. Or avec 10 ou 11 milliards d’humains prévus en 2100, il est fort possible que la situation devienne alors ingérable et qu’on en arrive démocratique à formuler des contraintes du types stérilisation obligatoire des femmes ayant déjà eu un enfant…

la « liberté » de recourir à l’IVG

extraits : Le Sénat en France, à majorité de droite, s’est prononcé mercredi 1er février par 166 voix contre 152 pour inscrire dans la Constitution la « liberté de la femme » de recourir à l’IVG, une formulation qui abandonne la notion de « droit » chère à la gauche. Le texte vise à compléter l’article 34 de la Constitution avec cette formule : « La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté de la femme de mettre fin à sa grossesse »…

Une femme sur trois choisit l’IVG (avortement)

extraits : S’attaquer à l’avortement n’est pas une exclusivité américaine. Dans la France des années 1950-1960, les avortements clandestins étaient synonymes de souffrances, voire de morts. On se souvient aussi d la Roumanie, lorsque le président Nicolae Ceausescu a interdit l’avortement : entre 1966 et 1989, plus de dix mille femmes ont trouvé la mort lors d’interruptions de grossesse clandestines et de nombreux enfants ont été abandonnés dans des orphelinats surpeuplés…

L’IVG est plus qu’un droit, c’est un devoir

extraits : D’un point de vue éducatif et démographique, faire en sorte de mettre au monde un enfant non désiré est une atteinte aux droits de l’enfant à vivre dans une famille aimante et attentionnée alors que la planète subit une surpopulation humaine impressionnante : 8 milliards d’être humains à l’heure actuelle, soit 8 000 000 000 personnes à comparer à l’unicité de chaque nouvelle naissance supplémentaire. Un humain est devenu un simple pion, qu’est-ce alors qu’un embryon ? Pourtant les natalistes font encore la loi dans trop de pays, voulant restreindre ou même supprimer le droit à l’avortement…

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Jacques Lecomte dit du mal de Malthus !

Encore un type qui raconte n’importe quoi sur Malthus sans l’avoir lu. Jacques Lecomte est un expert en psychologie positive, pour lui l’effondrisme entraîne l’écoanxiété, et çà, c’est très mal ! Dans son livre « Rien n’est joué – La science contre les théories de l’effondrement » (2023), il accumule les perles, exemple de ce chapitre dont le titre se veut sanglant.

Th. Malthus, le théoricien du massacre des pauvres à grande échelle 

Lecomte met par exemple cette phrase de Malthus en évidence : « Si un homme ne peut nourrir ses enfants, il faut donc qu’ils meurent de faim . »(Flammarion p.218). Terrible, Malthus est vraiment un méchant.

Mais une fois remise dans son contexte, cette phrase montre que Malthus ne veut certes pas le massacre des pauvres, il mise sur leur capacité à prendre leurs propres responsabilités : « Le bonheur social doit résulter du bonheur des individus, et chacun d’eux n’a qu’à commencer par s’occuper du sien. Chaque pas mène au but. Quiconque fera son devoir en recevra la récompense. Ce devoir se réduit à ne pas mettre au monde des enfants que l’on n’est pas en état de nourrir… Si un homme ne peut nourrir ses enfants, il faut donc qu’ils meurent de faim. Il est évidemment de son intérêt de différer son établissement (par le mariage) jusqu’à ce qu’à force de travail et d’économies, il se soit mis en état de pourvoir aux besoins de sa famille. (Flammarion tome 2, p.218 édition 1992)

Rappelons à Jacques Lecomte la dernière phase du livre de Malthus, Essai sur le principe de population : « Tout lecteur équitable doit, je pense, reconnaître que l’objet pratique que l’auteur a eu en vue par dessus tout, est d’améliorer le sort et d’augmenter le bonheur des classes inférieures de la société. » ‘p.406)

Résumé du livre de Jacques Lecomte : Et si le grand défi pour la planète était de résister aux prophètes de malheur ?

Pic de pétrole, pénurie de matières premières, îles englouties par la montée des eaux, guerres climatiques… autant de discours qui génèrent de l’écoanxiété et découragent d’agir alors qu’ils sont scientifiquement faux ! Jacques Lecomte passe au crible les écrits des principaux adeptes du catastrophisme pour comprendre pourquoi nous adhérons à ces théories erronées. Fake news, biais cognitifs, refus dogmatique des solutions possibles, autant d’obstacles dangereux dans la lutte contre le changement climatique et la destruction de la nature.

Avec ce blog biosphere, connaître MALTHUS

MALTHUS, considérations de Serge Latouche (1/13)

MALTHUS, considérations de Serge Latouche (1/13)

pour mieux connaître le démographe MALTHUS (2/13)

1798, MALTHUS contre les optimistes crédules (3/13)

MALTHUS, le prophète du sens des limites (4/13)

MALTHUS, pour une maîtrise de la fécondité (5/13)

MALTHUS, aider les pauvres n’est pas aider ! (6/13)

Libérons MALTHUS de la critique marxiste (7/13)

MALTHUS, décroissant nié par les décroissants (8/13)

MALTHUS, un scientifique éclairé en 1798 (9/13)

MALTHUS, un religieux en dehors du dogme (10/13)

MALTHUS réfute avec rigueur les critiques (11/13)

Actualisation de la question malthusienne (12/13)

13/13) les textes de MALTHUS (commentaires)

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Le pape a dit : « Les migrants au Vatican »

Il y a comme une incompatibilité entre des versions hors sol des flux migratoire et le réalisme de la fin des déplacements sur une planète saturée d’humains. A Marseille le 23 septembre 2023, le pape François lance un appel vibrant en faveur des migrants :

« Nous sommes réunis à Marseille en mémoire de ceux qui n’ont pas survécu, qui n’ont pas été sauvés… Ne nous habituons pas à considérer les naufrages comme des faits divers et les morts en mer comme des numéros. Non ! ce sont des noms et des prénoms, des visages et des histoires, des vies brisées et des rêves anéantis. Nous ne pouvons plus assister aux tragédies des naufrages provoqués par le fanatisme de l’indifférence.

Nous sommes à un carrefour des civilisations. D’un côté, la fraternité, qui féconde de bonté la communauté humaine, de l’autre l’indifférence qui ensanglante la Méditerranée. Les personnes qui risquent de se noyer, lorsqu’elles sont abandonnées sur les flots, doivent être secourues. C’est un devoir d’humanité, c’est un devoir de civilisation. »

Le point de vue des écologistes pied sur terre

Colon : Il dit juste de ne pas les laisser se noyer et mourir en masse… comment peut-on être contre ça ? Après, faudrait qu’il change son discours sur la contraception…

moderateur : Le Pape est un donneur de leçon et les grands parleurs sont de petits faiseurs.Je lui propose dans sa miséricorde d’accueillir, lui aussi, des migrants au Vatican qui est un Etat car la charité bien ordonnée commence par soi-même.

Gradlon : « J’espère avoir le courage de dire ce qu’il faut dire » dixit le pape. J’espère que le pape, les médias, les politiques, les religieux, les gauchistes auront le courage de lire ce que vais écrire. Nulle population ne peut vivre au-delà des ressources dont elle dispose. Celles de la population humaine sont dépassées depuis longtemps, et de surcroît, l’humain est un assassin de la faune et de la flore. Ceux qui s’indignent d’une soi-disant inhumanité, alors qu’il s’agit de réalisme et d’instinct de survie. Nous vivons dans un monde avec un jeu à somme nulle. Il n’y a de la vie que parce qu’il y a la mort car la terre ne peut nourrir une infinité d’individus. La vie de la faune et flore a autant de valeur que celle des humains.

Lecteur Masqué : Si des migrants se retrouvent en mer ce n’est pas de la responsabilité des pays où ils cherchent à entrer. Mais bien de ceux dont ils sont originaires et qui peinent à leur assurer une vie décente et un avenir. Il semble que le Sénégal l’a bien compris puisque qu’un accord a été passé avec l’Espagne qui renvoie systématiquement les migrants arrivant aux Canaries.

M. LE CENSURÉ : L’OPA du gnangnan bienheureux finira d’achever le catholicisme traditionnel. Ce Pape devrait savoir que les évangiles ne sont pas un manifeste gauchiste en faveur d’une submersion migratoire. En déplaisent aux bobos qui ignorent la théologie mais : Le Christ a dit d’aider son prochain, pas ses « lointains » ; Le christ ne fait pas l’apologie de l’aide à l’étranger, il prône la générosité désintéressée, l’idée de dire que la solidarité entre proches n’en est pas vraiment car on recevra la pareille, l’acte de donner devient réciproque ; étranger a le sens de païen, pas de migrants.

Suie de Pampy : Quelque chose que je ne parviens vraiment pas à comprendre, c’est pourquoi sauver ses pauvres gens de la noyade, ce qui est un devoir absolument dirimant, impliquerait de les accueillir définitivement.

Octogénaire : Quand un homme se noie, il n’y a pas d’autre solution valable que de lui tendre la main et de chercher à le sauver. C’est l’urgence absolue. Ensuite, le rôle de toute société est de mettre en place les mesures indispensables pour éviter qu’une telle situation se reproduise. Il est pratiquement certain que des mesures coercitives, entre autres le contrôle des naissances, doivent être mises en place. Mais là, il n’y a plus personne pour le prôner… Accueillir l’étranger, dans son individualité oui. 100 fois oui. Accueillir des mouvements de population entiers prêts à déstabiliser de fond en comble les sociétés d’accueil, sans égard à ses capacités et ses seuils de tolérance n’a rien à voir avec le fait de chercher sauver des vies individuelles. Plus que quiconque, le pape devrait savoir que l’Enfer est pavé de bonnes intentions. Plus nous serons proactifs et généreux dans l’accueil des migrants – tout en mettant un minimum de règles et de limites – plus ils seront prêts à prendre des risques inconsidérés, et donc à mettre leur vie, en péril pour venir en Europe. Et plus cela fera la fortune des réseaux criminels et des passeurs – ce qui est là aussi un angle mort du discours du pape François.

joelle Koenig : Le problème des migrants devient une question de civilisation qui s’intensifie. On n’est loin d’ avoir tout vu. Cela ne fait que commencer. La question va bien au delà des migrants qui se noient en Méditerranée. Le désastre climatique va provoquer des migrations fantastiques, les inondations en Libye ont provoqué des milliers de morts, le tremblement de terre au Maroc, la guerre en Ukraine a provoqué aussi des migrations. Ne croyez pas que le problème ne touche que l’ Europe. Il y avait à la télévision américaine les jours derniers les images de ces milliers de migrants qui arrivent à la frontière du Texas. Ils traversent à pied le Rio Grande avec de l’eau jusqu’à la taille, venant entre autre du Venezuela où la situation économique est catastrophique..…

Fmo : Je ne comprends pas pourquoi le pape d’adresse à L’Europe qui est le point d’arrivée des migrants alors qu’ils ont choisi eux mêmes de faire la traversée. C’est en Afrique que le pape doit aller parler pour empêcher les pays de laisser partir ces jeunes aux risques des bandits et des noyades. Pour aider ces gens, c’est à la source qu’il faut agir. Si des gens décident de sauter d’un avion sans parachute ça ne sert à rien de demander au pays d’atterrissage de les soigner et de leur donner des chaises roulantes.

PersonneLambda : Le pape va-t-il appeler aussi à l’éducation autour de la contraception partout dans le monde ? Il faudrait sans doute y réfléchir…


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Réfugié climatique, mais pour aller où ? (septembre 2023

Régime migratoire du XXIe siècle (septembre 2023)

Migration, la violence est au bout du chemin (septembre 2023)

Le modèle danois en matière de non-immigration (juin 2023)

L’immigration, une obligation pour certains (juin 2023)

La difficile gestion de l’immigration (avril 2023)

Réguler l’immigration, est-ce du racisme ? (mars 2023)

démographie et migrations environnementales (février 2023)

Démographie et immigration, 2 sujets tabous (janvier 2023)

Migration comme solution au déclin, délirant (2022)

L’arrêt forcé des migrations se mondialise (2021)

Politique écologique et migrations (2020)

Problème, anti-migrants ou anti-immigration ? (2020)

LFI hésite à parler vrai sur la fin des migrations ! (2018)

Immigration, l’écologie politique est-elle humaniste (2018)

La fin des migrations sur une planète close et saturée (2018)

Une nouvelle dimension aux migrations, insupportable (2017)

Que faire pour limiter les flux d’immigration/émigration (2016)

L’immigrationisme pousse à la guerre de tous contre tous (2016)

Liberté…, immigration – la France à l’heure des choix (2016)

Immigration, débat entre malthusiens et écosocialistes (2015)

Immigration : Europe passoire ou Europe forteresse ? (2015)

Le durcissement australien en matière d’immigration (2015)

Les Suisses ont voté halte à « l’immigration de masse » (2014)

En Suisse, le peuple devra trancher sur l’immigration (2014)

Fr. Hollande, l’immigration et la saturation de l’espace (2014)

La fin des migrations, en Europe et ailleurs (2013, Mayotte)

ECOPOP, limiter l’immigration pour protéger la nature (2012)

arrêt des migrations et ressources vitales (2011, Malek Boutih)

l’écologie contre les migrations (2011)

la fin des migrations (2010)

L’immigration fera l’identité nationale (2009)

immigration zéro (2007)

Le pape a dit : « Les migrants au Vatican » Lire la suite »

Réfugié climatique, mais pour aller où ?

De la part d’un correspondant de ce blog biosphere.

Michel Sourrouille, seul intervenant  lors d’une conférence-débat organisée par l’université populaire de Sud-charente sur les réfugiés climatique (14 septembre 2023)

Climat, réchauffement et démographie

Introduction

Encore faut-il se mettre d’accord sur les termes du débat. Pas de climato-sceptiques dans la salle ? Très bien, on peut avancer plus vite. La cause du réchauffement est humaine, nos émissions de gaz à effet de serre dépassent les capacités naturelles de recyclage. Nous allons donc connaître au niveau planétaire une augmentation moyenne supérieure à 2°C, d’où à la fois désertification, inondations, incendies et afflux de réfugiés de l’intérieur des terres. Après une hausse moyenne de 20 cm au XXe siècle, les océans devraient encore s’élever de 30 cm d’ici à 2050 quoi qu’on fasse et de 26 à 86 cm à l’horizon 2100 par rapport à la moyenne 1986-2005. Les bords de mer en difficulté vont donc accroître le flot des migrants. L’espace se réduit pour accueillir l’humanité. Mais on ne fait (presque) rien pour lutter contre le réchauffement climatique.

Pas de nataliste dans la salle ? Il est vrai que nous avons dépassé fin novembre 2022 le chiffre de 8 milliards (pour 1 milliard en 1800 et 4 en 1974). La planète est déjà saturée de bipèdes, la surpopulation est généralisée. Or entre 2008 et 2014, les catastrophes naturelles avaient déjà déplacé 166 millions de personnes, soit en moyenne chaque année 27,5 millions. Près de 216 millions de personnes pourraient être obligées de quitter leur foyer d’ici à 2050 à cause du réchauffement climatique. Si on ne fait rien politiquement pour maîtriser la croissance démographique, par contre on fait tout pour maîtriser les flux migratoires. Voici le contexte général.

Je traiterai dans un premier temps l’état actuel du droit international pour aborder ensuite les réalités contemporaines.

1) le débat juridique

L’enjeu n’est pas mince car le statut de réfugié implique des droits. Or définir les migrants environnementaux comme réfugiés est problématique : ils ne sont pas protégées par la convention de Genève de 1951 qui garantit seulement une protection aux personnes « craignant avec raison d’être persécutées du fait de leur race, de leur religion, de leur nationalité, de leur appartenance à un certain groupe social ou de leurs opinions politiques ». Les sans terre ne sont pas considérés comme forcés à migrer… sauf dans les cas où c’est le pays même qui est amené à disparaître comme c’est le cas de certains États insulaires. Un réfugié climatique, ça n’existe pas ! Exemple du procès intenté par Ioane Teitiota : il habitait dans les îles Kiribati (océan pacifique)– dont les plus hauts reliefs affleurent à trois mètres. Son pays connaît la salinisation des eaux, les pollutions, les destructions des récoltes, des inondations fréquentes, l’érosion des terres, des conflits entre communautés. Pourtant Teitiota, réfugié en Nlle Zélande, n’a pas obtenu le statut de premier réfugié climatique de la planète !

– Jugement en première instance en 2013 : Ioane Teitiota devrait être expulsé vers son pays. S’en tenant à la convention de Genève de 1951, la Nouvelle Zélande a fait valoir que personne ne menaçait sa vie s’il retournait chez lui. (LE MONDE géopolitique du 24 octobre 2013).

Décision de la Cour suprême néo-zélandaise en 2015 : Ioane Teitiota n’a toujours pas obtenu le statut de réfugié climatique. Si la plus haute juridiction du pays a reconnu que les Kiribati étaient « incontestablement confrontées à des défis » climatiques, elle a également estimé que « M. Teitiota ne courait pas de “grave danger” » dans son pays natal. « Aucun élément matériel n’indique que le gouvernement des Kiribati manque à son devoir de protéger sa population des effets de la dégradation environnementale, dans la limite de ses moyens. » (Le Monde.fr avec AFP | 21.07.2015)

Avis du comité des droits de l’homme – organe des Nations unies composé de 18 experts indépendants en charge de vérifier l’application du pacte relatif aux droits civils et politiques –, rendu public le 21 janvier 2020. Quatre ans pour statuer sur le cas de M. Teitiota. Il a rejeté la demande du plaignant, en faisant valoir que les îles Kiribati avaient pris des mesures pour lutter contre la montée des eaux avec la construction d’une soixantaine de digues !!!

Notons pour conclure la duplicité du droit, on trouve dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme : « Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays. » Il manque l’obligation pour tout État d’accepter l’entrée des étrangers !

2) le débat idéologique entre cosmopolites et nationalistes

– Cosmopolites, une espèce en voie de disparition

Une certaine gauche a une vision idyllique des migrations. La commission dénommée de façon partiale « immigration » (et non « migrations) d’EELV est vouée à l’accueil illimité des immigrants, dire le contraire est interdit en son sein. Un professeur de droit public, François Julien-Laferrière a inventé cette fable : « 2080. La Camargue a disparu sous les eaux… Aigues-Mortes est redevenue un port… Imaginez que ce scénario du futur ne soit pas totalement invraisemblable, ne doit-il pas nous conduire à être davantage accueillants envers ceux qui frappent aujourd’hui à nos portes ? » Ce manque de réalisme invalide l’argumentation.

– Nationalistes, de plus en plus nombreux

Kaare Dybvad Bek, social-démocrate et ministre danois de l’immigration (et de l’intégration) : « Tous les partis de centre droit ou de centre gauche devraient traiter le sujet de l’immigration pour être sûrs qu’on garde le contrôle… En 2022, près d’un million de demandes d’asile ont été déposées dans l’Union européenne (UE), le rythme s’accélérant encore cette année…. ». Il a salué en l’Autriche « [son] partenaire le plus ancien dans cette bataille européenne pour changer le système européen d’asile, qui est dysfonctionnel».

Comme on le voit, l’appel à la fermeture des frontières n’est pas l’apanage de l’extrême droite.

3) perspectives

Harald Welzer prévoit le pire : « Comme les ressources vitales s’épuisent, il y aura de plus en plus d’hommes qui disposeront de moins en moins de bases pour assurer leur survie. Il est évident que cela entraînera des conflits violents entre ceux qui prétendent boire à la même source en train de se tarir, et il est non moins évident que, dans un proche avenir, on ne pourra plus faire de distinction pertinente entre les réfugiés fuyant la guerre et ceux qui fuient leur environnement. Le XXIe siècle verra non seulement des migrations massives, mais des solutions violentes aux problèmes des réfugiés. » [Les guerres du climat d’Harald Welzer (Gallimard, 2009)]

C’est le cas aujourd’hui. Les bandes armées font la loi au au Nigeria. Des raids pour le vol de bétail sont mené sans relâche, les paysans doivent même s’acquitter d’une « taxe sur la vie ». Bien entendu le réchauffement climatique n’est pas directement responsable de cet état de fait, mais la densité démographique accroît les problèmes géopolitiques. Le Nigeria, 38 millions de Nigérians en 1950, 190 millions en 2018, 220 millions aujourd’hui.. et l’ONU en prévoit 410 millions d’ici à 2050, et encore le double en 2100. La densité était déjà de 215 habitants au km/2 en 2018 et 872 hab./km2 est prévisible en 2100. Où placer des réfugiés dans ce contexte ? En France ?

4) les pratiques actuelles / migrants

Les tensions s’exacerbent et la chasse aux immigrés est ouverte. Human Rights Watch accuse les gardes-frontières saoudiens d’avoir tué des centaines de migrants. En février 2023, le chef de l’État tunisien Kaïs Saïed dénonçait les « hordes de migrants » dont la présence serait le fruit d’un complot « pour changer la composition du paysage démographique en Tunisie ». C’est la théorie du grand remplacement dans un discours de dirigeant ! La crise économique est invoquées pour expliquer le racisme systémique et le déchaînement contre les Subsahariens. Depuis le 4 juillet, Tunis conduit des campagnes massives d’arrestation et d’expulsion de migrants depuis la ville de Sfax vers les pays limitrophes. Ils sont abandonnés dans des zones désertiques, sans eau ni nourriture.

Médias et politiques fondent leur optimisme sur les acquis du demi-siècle écoulé, les autres craignent, avec raison, celui qui vient. La journaliste du MONDE, Sophie Landrin : « Les 200 millions d’habitants du delta du Gange vont bientôt compter parmi les premiers réfugiés climatiques indiens. La grande migration a déjà commencé. Mais pour aller où ? »

CONCLUSION

Je ne suis pas pessimiste, je suis réaliste. La catastrophe, on l’a bien cherchée. Elle était annoncée dès le rapport au club de Rome de 1972 sur les limites de la croissance. Mais au lieu de diminuer nos émissions de gaz à effet de serre, nous consommons en moyenne 2 litres de pétrole par jour et par personne. Les eaux vont continuer de monter et la planète de brûler… Quant à la démographie dont l’inertie est telle qu’il faudrait avoir agi beaucoup plus tôt, presque personne n’explique que 8 milliards c’est trop et qu’il n’y plus de place pour des migrants quels qu’ils soient, sauf parqués dans des camps de réfugiés.

J’en arrive à penser que je ne milite pas pour les temps présents, mais pour l’avenir des générations futures. Vous aussi vous pouvez vous engager, par exemple en adhérent à l’association Démographie Responsableou par votre choix personnel et éclairé de fécondité. Et si j’étais un politique en situation de pouvoir, je dirai comme Yves Cochet que bientôt la tâche principale sera, tant faire se peut, de diminuer le nombre de morts face à des crises écologiques qui deviennent extrêmes.

Notre société se base à l’heure actuelle sur nos facultés d’adaptation pour affronter les périls à venir. Il est vrai que lors du pic de la dernière glaciation, il y a environ 21 000 ans, le niveau des océans était 120 mètres plus bas qu’aujourd’hui. Mais nous étions beaucoup beaucoup moins nombreux !

Post scriptum : à mon grand étonnement, les interpellations du public après la conférence n’ont pas porté sur l’incapacité d’accueillir des réfugiés climatiques, mais sur ce qu’on peut dire de la démographie … ou plutôt ce qu’il ne faudrait pas dire !

Réfugié climatique, mais pour aller où ? Lire la suite »