politique

En 2022, tous les partis seront verts !

Considérée comme l’un des enjeux majeurs de la prochaine élection présidentielle en 2022, l’écologie politique se décline aujourd’hui en quatre versions.

(V1) Marine Le Pen, une vision patriotique, enracinée et localiste ;

(V2) Emmanuel Macron, une vision néo-libérale, « pragmatique », faite de croissance verte et de croyance dans l’innovation technologique ;

(V3) Jean-Luc Mélenchon, une vision transformatrice, conjuguant réponse à la crise écologique et impératif de justice et d’émancipation sociales ;

(V4) une vision réformiste, articulant régulation publique, urgence climatique et protection du Vivant.

Dans ce paysage électoral éclaté mais toujours « vert », la droite hésite ente la version V1 et la version V2. Le PS et EE-LV ne parviennent pas à se positionner clairement entre V3 et V4. Face à un gouvernement affairé à promouvoir la vision V2, Anne Hidalgo pourrait associer la vision V4 au récit d’une société désirable, faisant coïncider besoins essentiels de la population et nécessité de la rupture écologique. Il nous faudrait une société du « consommer moins pour consommer mieux », une sobriété partagée, une politique respectueuse des non-humains et préservant l’avenir des générations futures. Mais l’étoile montante de la social-écologie pourra-t-elle rassembler des troupes disparates quand chacun cherche à tirer la couverture à soi, rien n’est moins sûr. De toute façon, Anne Hidalgo ne montre pas pour l’instant une fibre d’écologiste affirmée. Un(e) candidat à la présidentielle doit montrer pour arriver au second tour une figure passe-partout qui va faire plaisir à l’électeur/électrice moyen.

Un rapport récent de l’Agence Européenne de l’Environnement de Copenhague confirme l’impossibilité de conjuguer croissance et baisse des émissions de carbone, ouvrant la voie à une réflexion officielle sur une décroissance sélective de l’économie et une société de post-croissance. D’après une enquête récente, 76 % des Français considèrent qu’un mode de vie plus sobre s’impose. MAIS 58 % des Français croient en effet que la société n’est pas prête pour un tel changement. Ah, l’acceptabilité sociale des mesures douloureuses ! L’idéal écolo se confronte aux exigences des acquis sociaux à conserver à n’importe quel prix , la plupart des individus attendent des autres le changement. Dans ce contexte délicat, un présidentiable ne peut pas tenir un discours écologique consistant. Il va faire un écoblanchiment, comme Macron avec sa loi « climat et résilience » vidée de sa substance active.

C’est pourquoi un social-écologiste modéré va ignorer la nécessité d’une taxe carbone pour faire miroiter l’idée de chèque vert, une distribution sous conditions de revenu de bons d’achat ciblés sur des produits et services compatibles avec la transformation écologique. Il faudrait baisser le niveau de vie des Français, un niveau non supportable pour les équilibres biophysiques de la planète, on leur parle de sauvegarder leur pouvoir d’achat ! Sur notre blog biosphere, nous suivons attentivement l’approche par les différents partis de l’urgence écologique :

19 mars 2021, Parti(r) pour la décroissance (création d’un nouveau parti, demain la décroissance)

14 mars 2021, L’écologie vert de gris de Marine Le Pen

13 mars 2021, Macron, politique de dénigrement des écolos

6 février 2021, 2022. Hidalgo, la Jaurès de l’écologie ?

11 novembre 2020, Jean-Luc Mélenchon, président en 2022 ?

24 septembre 2020, La force de l’écologie aux législatives 2022 (Yannick Jadot)

9 août 2020, Quelle stratégie pour l’écologie en 2022 ?

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CLIMAT, l’adaptation dessert la résilience

Thierry Ribault : « La résilience entend nous préparer au pire sans jamais en élucider les causes. Dans les années 1970, l’écologue Crawford Holling développera un programme de « sécurité écosystémique » baptisé Résilience, c’est-à-dire la capacité à supporter les chocs et à se réorganiser efficacement en capitalisant sur les « opportunités émergentes ». C‘est ce qui fonde la « transition écologique et climatique » tant attendue par la loi Climat et résilience. Cette loi a toutes les allures d’une implacable fabrique du consentement. Appelant à « lutter contre » le dérèglement climatique en vivant avec, en exhortant chacun à prendre part de manière positive et citoyenne, la loi euphèmise le fait que nous sommes dans la catastrophe, en tablant sur nos aptitudes à rebondir vers un « monde de demain » déjà là. Ce qui la rend contestable n’est pas tant qu’elle serait un collage de « mesurettes », comme s’en indignent ceux qui en attendent toujours plus d’un Etat pétrifié, mais qu’elle entérine ce nouvel esprit reposant sur le « do it yourself ». Citoyens, industriels et décideurs deviennent responsables à parts égales, là où on a affaire à des processus socio-économiques. Sortir de la prétention technologique de pouvoir répondre à des situations impossibles, c’est prendre conscience de l’impuissance et de ses causes de notre impuissance. La suite en découlera. »

Du point de vue des écologistes, Thierry Ribault veut réactualiser l’opposition entre ceux qui prônent des démarches individuelle de sobriété avec réduction de leurs propres émissions de gaz à effet de serre, et ceux qui attendent de l’État qu’il agisse à notre place. Fausse opposition puisque la collectivité est formée par un ensemble de citoyens, le pouvoir politique décide en fonction de l’acceptation sociale du partage de la sobriété. C’est une relation d’interdépendance et de complémentarité. Laissons aux commentateurs sur lemonde.fr le soin de poursuivre le débat :

Thibaut : Très très discutable ce Thierry Ribault. D’abord, on ne voit pas bien en quoi améliorer notre résilience collective exclurait de remettre en cause « en même temps » les excès du modèle productiviste actuel. Au contraire, les deux vont même de pair, quand on relocalise la production agricole par exemple. Ensuite, il suffit de regarder l’évolution des grands indicateurs biophysiques pour comprendre qu’on n’a plus guère d’autre choix que celui de la résilience : il est déjà trop tard pour éviter le mur écologique.

Pangeran : Je trouve intéressant de réfléchir sur cette notion qui vise à rendre des épreuves acceptables. Qui vise à rendre les défaillances du progrès tolérables. Sommes-nous toujours en état de « servitude volontaire » comme dans beaucoup de domaines ?

Stephane D : Il y en a assez des « catastrophistes »… Oui, le réchauffement climatique est un problème sérieux, oui nous devons, ensemble, le résoudre. Et, AUSSI, nous sommes dans une bien meilleure situation qu’il y a quarante ans. Moins de pauvreté, moins de mortalité infantile, moins de mort suite aux catastrophes naturelles, espérance de vie nettement supérieure. Que propose ce prophète du malheur ? La bonne solution serait de tous paniquer, tous ensemble, en détruisant tout, les bras levés, en courant et en criant « Malheur, malheur » ???

verst : L’exemple souvent cité pour parler de résilience est le comportement des Londoniens à l’automne 1940, qui continuaient autant que faire se peut leurs activités malgré les bombardements allemands. Rien à voir, donc, avec la définition donnée ici par l’auteur. Vive la vraie résilience.

Suzette : Je crois au contraire que c’est exactement ce que décrit l’auteur : apprendre à vivre avec l’inacceptable. Si on suit son raisonnement, concentrer son énergie pour apprendre à vivre sous (avec) les bombes fait qu’on ne cherche pas à agir sur la raison pour laquelle les bombes tombent mais on accepte ces bombes comme un fait. Heureusement que les anglais n’ont pas fait qu’apprendre à vivre avec mais ont aussi appris à lutter contre. Le point de l’auteur, si je le comprends bien, est d’indiquer que préparer la résilience, c’est affirmer qu’on est impuissant à éviter la catastrophe et se préparer à vivre avec. Dans votre exemple, ce serait construire des abris anti-bombe en 1936 pour « vivre avec » l’inéluctable. Dans le cas du changement climatique, le gouvernement a choisi le vivre avec plutôt que lutter contre.

A. Morin : Beaucoup de mots, mais quand même un con qui marche va plus loin que deux intellectuels assis. Alors c’est quoi les propositions pour le climat ? Mis à part revenir 50 ans en arrière dans nos modes de vie sur la quasi totalité de la planète.

BorderlineyeDisruptive : Fatigant de répéter aux cancres comme A.Morin que la Décroissance, ou sobriété, ou simplicité volontaire, ne consiste PAS DU TOUT à « revenir 50 ans en arrière dans nos modes de vie ». Il y a 50 ans, pas d’Internet, pas d’habitat bioclimatique, pas de permaculture, etc. L’écologie profonde propose un bond en avant, avec moins de gadgets inutiles mais plus d’intelligence, car nous devons faire des choix. Posséder un véhicule polluant, c’est terminé, le nucléaire c’est fini, la surproduction-surconsommation c’est enterré. Reste à produire l’utile et l’agréable sans détruire la planète, et nous savons le faire.

NB : Thierry Ribault vient de publier Contre la résilience. A Fukushima et ailleurs (L’Echappée, 368 pages, 22 euros)

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Parti(r) pour la décroissance

Le parti politique « Demain La Décroissance » a tenu son assemblée générale constitutive le 27 février 2021. Les travaux préparatifs engagés depuis septembre 2020 ont abouti à la validation d’un programme basé sur la décroissance et visant à être incorporé dans le corpus juridique de toute nation, notamment de la nation française. Demain La Décroissance, passe aujourd’hui à une deuxième phase en se préparant à présenter des candidats aux prochaines échéances électorales françaises de 2022, et notamment un candidat à l’élection présidentielle sur la base d’un mandat programmatique impératif. 

Nous appelons tous les citoyens contempteurs de la société capitaliste croissanciste à nous soutenir dans notre action et à relayer autant que possible notre initiative autour d’eux. 

Nous recherchons également des sympathisants susceptibles de se porter candidats aux législatives, ou de s’investir dans la recherche de signatures pour la présidentielle.

Toutes informations sur le projet « Demain La décroissance » et son programme peuvent être obtenues sur le site internet

 https://www.demainladecroissance.com

Pour tout contact direct : contact@demainladecroissance.com

Cordialement

Le Conseil d’administration de DLD

Télécharger le Programme 

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L’écologie vert de gris de Marine Le Pen

Marine Le Pen, présente son projet de présidentiable, protectionniste et identitaire. Il a été préparé par l’économiste Hervé Juvin. On privilégie le nucléaire, on veut suspendre les implantations d’éoliennes, on souhaite développer les réacteurs de quatrième génération. Il n’est question ni de taxe carbone, ni de limitation de vitesse, surtout pas de sujets qui fâchent ! Que pense Marine Le Pen : « Science de la vie, l’écologie est aussi une source de la joie de vivre, de la beauté des choses, et du bonheur d’être français … Mais la défense de l’environnement a des ennemis , l’écologisme, cette politique qui consiste à peindre en vert les pires atteintes à l’environnement (et surtout)  l’écologie radicale, ce fondamentalisme qui entend en finir avec les modes de vie, les traditions et les mœurs qui sont les nôtres et prendre le contrôle de chacun de nos gestes… qui entend soumettre les Français aux diktats d’une écologie punitive… »

Quelques réactions sur lemonde.fr :

le sceptique : La victoire culturelle de l’écologisme se traduit tout naturellement par sa diffraction en multiples interprétations. C’est un peu comme le christianisme, qui a fini catholique, protestant, orthodoxe, copte et plein de variantes, n’ayant pas toutes le même rapport au texte, à l’autorité, au ministère de la foi. Il existe l’écologie décroissante, l’écologie étatique, l’écologie industrielle-technologique, l’écologie libertaire- fédéraliste, l’écologie naturaliste écocentriste, etc. On a avec le RN l’écologie identitaire, réactionnaire et localiste. Toutes disent : « la nature est un souci, l’environnement est un enjeu, voici mon offre ». Les « historiques » vont donc devenir une offre parmi d’autres au supermarché vert. Les citoyens vont être ravis, ils pourront dire « oui l’écologie c’est important pour moi, mais attention pas comme dit X, hein, plutôt comme dit Y ».

MEDEFritesMerguez : C’est amusant cette mode d’associer les mots « écologie » et « punitive », alors que les punitions bien réelles que nous vivons au quotidien – covid, dérèglement climatique, pollutions en tous genre, inégalités – sont directement causées par le capitalisme libéral auquel l’écologie scientifique et politique s’oppose depuis toujours.
La droite, quoi qu’elle en dise, agit en ennemie de l’écologie, du bien commun et des simples citoyens : la prédation égoïste et irresponsable est son ADN.

jmmad : Cacologie punitive ? Le vivant est la victime mais c’est elle qui est accusée, c’est classique. La seule inconnue sera la nuance de la peinture pour refaire la vitrine du consumérisme.

Coolektif : Ils vont devoir refaire les peintures chez RN.… Du sol au plafond !.. et particulièrement l’oriflamme de la firme ! Pourvu que le VERT ne vire pas au VERT DE GRIS!!!

Babs : L’écologie se situait à l’extrême droite avant la 2eme Guerre Mondiale, notamment l’amour de la terre, saine et non corrompue, la valorisation ds petits paysans, le scoutisme et ses dérivés para-militaires. Retour à l’idéologie créatrice ?

Olivier66 : Triangulation : Macron chasse sur les terres du RN, MLP sur celles d’EELV.

Réaliste : Avec ses propositions écologiques aux effets très limités, Le Pen fait du Macron comme Macron fait du Le Pen sur d’autres sujets. L’extrême centre et l’extrême droite feraient-ils un concours à celui qui serait le plus populiste ?

Pour en savoir plus, le point de vue des écologistes :

3 octobre 2019, L’écologie selon Marion Maréchal Le Pen

19 avril 2019, Pour Marine Le Pen, l’écologie se résume au localisme

5 mai 2017, L’écologie n’était pas à la fête avec Macron et Le Pen

30 décembre 2016, Front National, un programme superficiellement écolo

27 décembre 2014, Le Front national écolo ? Son passé plaide contre lui

9 mars 2012 Marine Le Pen, l’écologie à la hache

* LE MONDE du 16 avril 2019, Derrière le virage écologique de Marine Le Pen, l’obsession de l’immigration

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CLIMAT, folle zizanie parmi les ministres

Le 22 février, la ministre de l’écologie Barbara Pompili a pris le contre-pied de plusieurs de ses collègues, qui avaient condamné l’instauration par le maire écologiste de Lyon d’un menu unique sans viande dans les cantines de la ville. Déplorant « un débat préhistorique », elle a notamment contredit le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, et regretté les « clichés éculés » de celui de l’agriculture, Julien Denormandie. Le porte-parole de La République en marche (LRM), Jean-Baptiste Moreau, a reproché publiquement à Barbara Pompili de manquer de « loyauté ». Un sentiment largement partagé dans les rangs macronistes : « Le problème, c’est que Barbara donne l’impression de vouloir toujours faire passer ses convictions avant la solidarité gouvernementale ».

Conflit de loyauté ? Les commentateurs sur lemonde.fr s’insurgent à juste titre :

Nicolas Ivanovsky : « Le problème, c’est qu’elle donne l’impression de vouloir toujours faire passer ses convictions avant la solidarité gouvernementale ». Tout est dit. Caresser le gouvernement dans le sens du poil est apparemment plus important que d’être fidèle à ses convictions.

DeLondres : Donc c’est officiel que pour faire du bon boulot dans ce gouvernement il faut être flagorneur, renier ces convictions et surtout ne pas remplir sa mission.
Je suis content que le mécanisme soit explicité par les macronistes eux-mêmes, ça évite toute ambiguïté. Leur pouvoir est donc plus important que la planète.

Surprise : Imaginez que Mme Pompili prenne publiquement position dans le domaine de compétences de Mr. Darmanin, ce qui ne lui plairait pas. Peut-on sérieusement penser que Mr. Darmanin ne réagira pas, « par solidarité gouvernementale » ? C’est pourtant ce qu’on reproche à Mme Pompili… Celui qui joue sa petite musique, c’est M. Darmanin…

Ce.nest.que.mon.opinion : Faut-il encore se demander pourquoi notre pays s’embourbe ? La loyauté est certes une valeur cardinale pour tout groupe qui se respecte, mais le problème, c’est la définition qu’on lui donne. En politique, c’est de plus en plus un synonyme de soumission béate… En langue française, la loyauté c’est pourtant d’être fidèle aux engagements pris. Les gouvernants feraient bien de s’en souvenir un peu plus souvent, à tout point de vue !

Georges-Henri : En 1995 Albert Otto Hirschman écrit Défection et Prise de Parole ; il montre que la loyauté consiste justement à prendre la parole. Celui qui prend la parole imagine qu’il peut influer sur le cours des choses, il est donc loyal. Celui qui ne l’est pas ou ne peut plus l’être fait défection. BP est donc dans son rôle. Et d’un autre côté en prenant au mot et au premier degré le reproche qui lui est fait, exiger une quelconque discipline est absurde, imaginons un groupe de fumeurs qui diraient, elle ne fume pas comme nous, elle est déloyale !

P.Ferron : La Macronie devrait rappeler Sibeth N’Diaye pour la poster au ministère de l’écologie et du vent. Ou un hologramme, peut-être, enfin quelque chose qui n’empêche pas de penser en rond et au garde-à-vous autour de Sa Présidence Jupiter 1er.

Michel SOURROUILLE : déloyauté envers qui ? Il est normal qu’un ministre ait une opinion contraire à celle d »autres collègues, il défend le créneau dont il est le représentant. En cas de conflit entre ministres, c’est le premier ministre qui donnera son arbitrage, en concordance avec l’avis du président. Pour les membres du parlement, il n’y a aucun problème de déloyauté. Selon l’article 27 de la Constitution française, « Tout mandat impératif est nul. Le droit de vote des membres du Parlement est personnel ». Par exemple le présidentiable Macron voulait exiger de ses candidats la promesse de voter une douzaine de réformes essentielles. Mais c’était illégal aux yeux de l’article 27 ; il n’y a pas d’engagements préalables possibles sur un programme et le vote clanique est normalement impossible. Mais en politique, on en est encore aux temps du petit doigt sur la couture du pantalon. Cette expression fait référence au garde-à-vous dans l’armée, les bras serrés contre le corps : interdit de bouger !

Papou69 : Et pourtant, Barbara Pompili en avale des couleuvres en même temps que les pesticides…

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Confinement ou pas, un choix cornélien

Au 3 mars 2021, la pandémie avait déjà fait au moins 2,54 millions de morts dans le monde selon un bilan établi par l’AFP, chiffre sous-évalué. Deux stratégies politiques s’opposent, confinement ou pas.

Brésil. Extrémiste de droite revendiqué, irréligieux illuminé, anti démocrate patenté, climato-sceptique forcené, raciste et homophobe décomplexé, le président Jair Bolsonaro est aussi décontracté face au coronavirus dont il a pourtant été victime : « Vous ne pouvez pas paniquer et recourir à nouveau à une politique de confinement. Les gens vont mourir de faim et de dépression » Pourtant Eduardo Pazuello, son ministre de la santé a souligné la gravité de la situation et l’impact désastreux des variants plus contagieux. Avec un total de 259 271 morts du Covid-19 pour un pays de 212 millions d’habitants, le Brésil est le plus endeuillé au monde après les Etats-Unis. Le gouvernement a annoncé qu’il comptait se procurer, auprès de Pfizer, 100 millions de doses de son vaccin. Le gouverneur de Sao Paulo, l’Etat brésilien le plus peuplé a instauré un confinement partiel.

Allemagne. Angela Merkel a accepté, le 3 mars, un déverrouillage progressif du dispositif anti-Covid en Allemagne, cédant à un mécontentement croissant dans l’opinion et au sein de son propre gouvernement à sept mois des élections législatives. L’Allemagne va autoriser le vaccin AstraZeneca aux plus de 65 ans, a annoncé Angela Merkel. Les délais entre l’administration de deux doses vont aussi être allongés, pour permettre la vaccination de plus de patients.

France. Anne Hidalgo conteste la stratégie pratiquée jusqu’à présent par le président Macron. L’alternance de confinements et de déconfinements n’aboutit à « aucun résultat probant », écrit-elle. La notion même de confinement lui paraît malvenue alors que « c’est à l’air libre que l’on court le moins de risques ».Elle se montre très hostile à un confinement le week-end, qui lui paraît peu efficace et « inhumain ». La maire de Paris suggère d’« accélérer drastiquement la vaccination » et de maintenir – ou de relancer – les activités collectives « avec port du masque, respect de la distanciation physique, des gestes barrières et des jauges ».

Le point de vue des écolos : Plutôt qu’un confinement généralisé, nos gouvernants auraient mieux fait de dire : « les jeunes restent à l’école et les travailleurs au boulot, l’immunité collective est un passage obligé ». Par contre toutes les personnes à risque (comorbidité, âge avancé) doivent s’obliger à rester confinées si elle ne veulent pas attraper le virus au vol. A chacun de prendre ses responsabilités. Le risque de mourir est peu élevé. L’information la plus inquiétante de ces derniers jours ne concerne nullement le Covid-19 mais le climat, et elle devrait tous nous terrifier. Le réchauffement a déjà commencé à déstabiliser la production alimentaire, à accentuer les migrations… mais il n’y aura jamais de vaccin contre le réchauffement. Les mesures à prendre seront autrement plus contraignantes que celles décidées pour endiguer le coronavirus. Ceux qui dénoncent aujourd’hui une « dictature verte » à la moindre mesurette écolo sont les meilleurs artisans de ce qu’ils prétendent redouter en encourageant la paralysie et la procrastination.

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere :

6 décembre 2020, Votons pour un confinement climatique

2 novembre 2020, Reconfinement, allons à l’essentiel

16 mai 2020, Le confinement généralisé, une grave erreur

14 avril 2020, Le confinement dans la commune de Chemoi

7 avril 2020, objectif du confinement, l’immunité collective

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2022, Édouard Philippe président ET écolo !?

Nous adorons ce qui va se passer en 2022, les candidatures pleuvent : Xavier Bertrand, Macron, Hidalgo, Jadot, Mélenchon, etc. Et maintenant Édouard Philippe dixit LE MONDE, Comme les sondages avertissent d’un risque non négligeable de la victoire de Marine Le Pen en cas d‘un deuxième tour face à Macron, le risque devient négligeable dans le cas d‘un duel Philippe/Marine. Pour « sauver la république », place au vote utile. Dès le premier tour, Édouard Philippe obtiendrait à vue de nez les 3/4 des voix LR, une bonne moitié des LRM, 1/5 des PS ; il sera donc au second tour et élu président.

Dommage que l’article du MONDE se contente pour le moment de ragots : « Après sa réélection inespérée comme sénateur de la Côte-d’Or, en septembre 2020, le macroniste François Patriat a eu droit à un appel dans le plus pur style philippiste : « Ils ont voulu ta peau… Turlututu doigt dans le cul ! »… « Edouard est un orgueilleux, il n’osera jamais me trahir », a glissé le chef de l’Etat à un ami... « Ça les rassure, ils veulent qu’Édouard reste un homme lige, alors qu’il n’est plus aux ordres », souffle un ami du maire du Havre. Mais le quotidien « de référence » note aussi que la candidature d’EP est sur sa rampe de lancement. Neuf mois après son départ de Matignon, l’« ex » s’autorise à commenter la politique nationale à l’occasion de la publication le 7 avril d’un livre, Impressions et lignes claires, coécrit avec son ami et conseiller le député européen Gilles Boyer. Depuis qu’il a quitté Matignon, l’ancien directeur général de l’UMP travaille ses réseaux politiques, avec des maires de droite et de gauche. Cette campagne qui ne dit pas son nom suscite l’agacement en Macronie. Pourtant l’idée que son ancien premier ministre cherche à le doubler ne monte pas encore au cerveau d’Emmanuel Macron. Pourtant il avait fait de même avec François Hollande en 2017, le coup de couteau dans le dos.

Aucun des 53 premiers commentaires sur lemonde.fr n’ont révélé que Gilles Boyer est un fervent écolo qui a écrit un roman entièrement consacré à cette problématique,  « Un monde pour Stella ». On y envisage la « création d’une Organisation mondiale qui aura vocation à réguler tout phénomène économique, social ou environnemental qui, de par ses causes ou ses conséquences, dépasse le cadre des frontières étatiques et ne peut qu’être abordé au niveau mondial dans l’intérêt général de l’Humanité ». C’est radical dans ses propos : limitation stricte des naissances à une par femme dans le monde entier, taxation mondiale sur les gaz à effet de serre, interdiction de l’abattage des arbres sauf dans les zones strictement délimitées, couvre-feu mondial à 22h30 pour économiser l’énergie dans les zones non équipées en énergies renouvelables. Gilles Boyer poursuivait : « Ces mesures peuvent sembler autoritaires et brutales. Elles nous sont imposées par notre laisser-aller collectif depuis des décennies. Toutes ont en commun la recherche de l’intérêt général du genre humain. Leur application sera assurée par une force de police, reconnaissables par leurs casques verts, et qui auront tout pouvoir pour signaler et réprimer les manquements constatés. La Déclaration universelle des droits de l’Homme sera refondée pour y inclure des devoirs… » Que l’écologie radicale entre à l’Élysée dans la valise d’Édouard Philippe, cela serait une surprise de taille.

Pour en savoir plus, le point de vue des écolos :

14 juin 2019, Édouard Philippe devient plus vert que vert

30 juin 2020, Philippe prône le 80 km/h, Macron le 130 km/h

2022, Édouard Philippe président ET écolo !? Lire la suite »

Prison pour Sarkozy, l’écologie se réjouit

Condamnation de Nicolas Sarkozy pour « corruption et trafic d’influence » ; trois ans d’emprisonnement dont un an ferme. Du point de vue des écologistes, l’élimination d’une personnalité viscéralement anti-écolo est une bonne nouvelle. Rappelons les sombres heures de Nicolas.

En 2001, Nicolas Sarkozy n’accorde pas une seule ligne à l’écologie dans « Libre », son autobiographie de 400 pages. S’il évoque le naufrage de l’Erika, c’est parce que la marée noire a touché la côte où il roule l’été à bicyclette ! Même ignorance du sujet en 2006, avec « Témoignage », livre confession destiné à asseoir sa candidature présidentielle. Dix lignes sur 281 pages pour souhaiter que le ministre de l’écologie ait de « vrais leviers d’action ». On en reste là ! Sous la pression de Nicolas Hulot, le présidentiable Sarkozy, a signé le pacte écologique en 2007, comme les autres présidentiables. Mais au second tour des élections présidentielles, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy proposaient à leurs électeurs le même objectif : intensifier la croissance des productions, des consommations et des déplacements sans s’interroger sur leur contenu. Il lance le Grenelle de l’Environnement en octobre 2007. Mais dans le même temps, Sarko instaure une commission pour « libérer la croissance » dont il disait à l’avance qu’il respecterait toutes les indications. Sarko mène deux discours incompatibles, répondre aux méfaits issus de la croissance et accélérer la croissance. Devant le Conseil national de l’UMP début décembre 2009, Sarkozy affirmait : « L’écologie, ce n’est pas une lubie, un truc, un positionnement, c’est une conviction. Nous sommes la dernière génération à pouvoir agir avant qu’il ne soit trop tard. A Copenhague la semaine prochaine, c’est l’avenir de la planète  qui se joue. » Mais le 6 mars 2010, Sarko lâche au Salon de l’agriculture : « Je voudrais dire un mot de toutes ces questions d’environnement. Parce que là aussi, ça commence à bien faire. » Lors d’un déplacement dans une exploitation céréalière en mars 2010, le chef de l’Etat indique que la taxe carbone ne sera pas appliquée en France.Sarkozy ne voulait pas réduire la part de l’atome dans le mix énergétique, « il n’y a aucune alternative crédible à l’énergie nucléaire ». Sarkozy voulait garder la plus ancienne centrale de France, Fessenheim. Sarkozy ne voulait pas développer les énergies renouvelables. Sarkozy voulait bien entendu exploiter le gaz de schiste. Sarkozy a été emblématique du double discours politique, écolo en parole puisque c’est dans le sens du vent, en pratique voué corps et âme au système thermo-industriel croissanciste.

Nicolas Sarkozy a d’autant moins de circonstancies atténuantes qu’il avait mis en place une Trumpisation de la France, instaurant la République de la Grande Gueule, adepte du « casse-toi, pauvre con ». A chaque fois qu’il s’est trouvé acculé par la justice, Nicolas Sarkozy a cherché à galvaniser ses troupes contre les juges, ce qui était indigne d’un élu qui a été en charge de la nation française et donc statutairement garant de l’indépendance de la justice. Sarkozy va-t-il lancer ses « troupes » contre le Tribunal ? Puis contre l’Assemblée Nationale où est né le Parquet National Financier ? Il devrait s’interroger sur l’opportunité de poursuivre toute surenchère de nature populiste, mais il en est incapable, comme Donald Trump. Le plus significatif de la déperdition actuelle de l’éthique en politique, ce sont les soutiens de Sarko envers et contre tout. « Plus que jamais, amitié et fidélité au président Nicolas Sarkozy. Soutien indéfectible dans cette épreuve qui ne constitue qu’une étape dans un parcours judiciaire qui est loin d’être terminé » (Eric Ciotti) ; « La sévérité de la peine retenue est absolument disproportionnée et révélatrice de l’acharnement judiciaire d’une institution déjà très contestée. Toute la lumière devra être faite sur les méthodes et l’indépendance du #PNF » (Alain Jacob) ; « Il n’est jamais bon que les magistrats fassent de la politique. » (Christian Estrosi) ; « Nicolas Sarkozy reste le seul recours viable pour « mener la droite à la victoire » (Pierre Charon). Reste à savoir si la météo judiciaire a des chances de s’améliorer alors que l’ancien président doit comparaître à partir du 17 mars dans un deuxième procès, celui de l’affaire Bygmalion qui porte sur l’important dépassement de ses frais de campagne, lors de l’élection présidentielle de 2012…

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere :

6 août 2011, 6/6) Nicolas Sarkozy, un cancre de l’écologie à l’Elysée

29mars 2012, le désastreux bilan écologique du sarkozysme

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Contrôler le récit national, une idiotie

Donnez à un idiot un drapeau à agiter, apprenez-lui un hymne à chanter et quelques âneries patriotiques à répéter frénétiquement, et il marchera vers la bataille pour tuer d’autres idiots marchant en chantant sous un drapeau adverse. Malheureusement beaucoup de pays sont en train de multiplier volontairement les idiots.

Délit ou contravention, les lois de circonstances qui se multiplient actuellement dans le monde paraissent d’un autre âge, celui du XIXe siècle et de l’apparition des nationalismes qui ont ensanglanté l’Europe et le monde. Déconsidérer le drapeau bleu-blanc-rouge en France, diffamer la nation polonaise en Pologne, interdire la « propagande anti-russe » en Russie, des lois restrictives de type nationaliste encadrent la libre expression des opinions. Il est interdit de mettre en cause l’honneur de la Russie durant la seconde guerre mondiale. Même la simple information devient illégale, en Pologne on condamne au civil toute personne attribuant les crimes de la Shoah aux Polonais et non aux Allemands. La pénalisation de « l’outrage au drapeau tricolore » semble d’une incongruité totale. Un délit institué en 2003 punissait de 7500 euros d’amende « le fait au cours d’une manifestation organisée ou réglementaire par les autorités publiques d’outrager publiquement l’hymne national ou le drapeau tricolore ».

La volonté de contrôler le récit national ne connaît pas de frontières. Pour un réfractaire à la guerre, la question de fond reste posé : est-ce que des valeurs nationalistes peuvent faire partie des valeurs démocratique ? Si les seules valeurs à reconnaître sont les principes de liberté, d’égalité et de fraternité, la déclaration universelle des droits de l’homme et la Charte de l’environnement en France, les symboles qui ont alimenté tant de guerres n’en font pas partie. Car une fois un conflit défini comme opposant « NOUS » et « EUX  », instaurant ces groupes comme des catégories différentes par essence, les solutions de conciliation deviennent impensables. Cela a pour effet que les conflits sont partis pour se multiplier et durer, cela aboutit régulièrement aux meurtres en série, en tout cas jusqu’à ce qu’un côté ait vaincu l’autre.

Du point de vue des écologistes, nous appartenons symboliquement à la Terre, nullement à un morceau de terre. Le nationalisme est un signe de repli sur soi qui dénature la préoccupation écologique, surtout à une époque où les risques sont systémiques et planétaires, réchauffement climatique, pic pétrolier, atteintes aux ressources renouvelables, etc. Ce n’est plus la confrontation entre nations qui devrait s’imposer, mais la coordination des peuples. Nous avons besoin d’une éthique de la Terre. Les obligations envers la planète passent avant les obligations nationales, les obligations envers la nature passent avant les obligations ecclésiastiques, chaque citoyen du monde est d’abord et avant tout au service de l’ensemble des équilibres de la biosphère. Du moins c’est ce qu’il faudrait penser, « make our planet great again » !

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere :

23 février 2019, Inventons un hymne et un drapeau pour Terriens

12 septembre 2010, brûler le coran ET brûler le drapeau

27 juillet 2010, outrage au drapeau qui outrage la Terre

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Les dominants écrasent tout contre-pouvoir

Le point de vue de écologistes. Quelle démocratie en période d’urgence écologique ? La démocratie est le plus mauvais des systèmes… à l’exception de tous les autres. La démocratie est un lieu vide, sans références stables, puisqu’il s’agit de délibérer en groupe pour arriver à prendre une décision qui peut aller dans un sens ou en sens contraire selon les circonstances. Mais c’est beaucoup mieux que l’autre procédure décisionnelle qui repose sur des arguments d’autorité formulés par une religion ou un leader plus ou moins charismatique (pharaon, roi, dictateur, etc.). L’écologie apporte une nouvelle dimension en remplissant ce lieu vide des découvertes de l’écologie scientifique. Les écologues décrivent des réalités biophysiques et leur effondrement probable (pic de tout, réchauffement climatique, stress hydrique, chute de la biodiversité, etc.). Tout le monde, et les dirigeants les premiers, devraient savoir qu’il faudrait prendre des mesures drastiques pour éviter des confits sans nombre et innommables dans un avenir proche. Mais le vertige du pouvoir pour le pouvoir occulte l’urgence écologique : Trump, Bolsonaro, Erdogan, Narendra Modi ou Viktor Orban ont tous en commun d’être des anti-écolos affirmés. Alors que faire ? Assassiner ces dirigeants qui nous mènent au désastre comme on a voulu le faire plusieurs fois pour Hitler ? Ou attendre patiemment des mouvements de foule qu’ils délogent leur dictateur par la non-violence ? La parole à nos commentateurs…

Nous sommes entrés dans une période folle où des paranoïaques comme Trump, Bolsonaro, Erdogan, Narendra Modi ou Viktor Orban prennent le pouvoir d’État et font de leur pays un totalitarisme. Ils refusent tout contre-pouvoir alors qu’on sait depuis Montesquieu que le pouvoir incite à vouloir toujours plus de pouvoir, mécanisme qui ne peut être arrêté que par un autre pouvoir ; d’où par exemple la séparation des pouvoirs politiques (exécutif, législatif et judiciaire), l’exercice reconnu par la loi de la libre expression individuelle  et l’action collective grâce à des ONG (Organisations non gouvernementales). Illustration en Inde et en Hongrie de cette machine à concentrer le pouvoir aux mains d’un dirigeant imbu de lui-même :

En Inde, tweeter peut conduire en prison. Disha Ravi, 22 ans, est l’une des fondatrices de la branche indienne du mouvement Fridays for Future pour lutter contre l’inaction des gouvernants sur la question du changement climatique. Disha Ravi est accusée de complot criminel pour avoir partagé sur Twitter un document de Greta Thunberg, un kit standard d’actions pour donner de l’impact, notamment par l’utilisation des réseaux sociaux, la création de hashtag, le lancement de pétition, etc. Selon la police, cela aurait servi à préparer les manifestations d’agriculteurs dans la capitale : « Cette boîte à outils a été diffusée pour répandre la désinformation et nuire au gouvernement ». Le parti au pouvoir, le Bharatiya Janata Party (BJP), estime que cett « boîte à outils » est « une preuve des plans internationaux d’attaques contre l’Inde » ! Alors que les paysans indiens ne font que manifester contre la réforme agraire votée en septembre 2020 sous l’égide de leur propre gouvernement. Lire aussi « Modi veut vendre nos terres » : la révolte des paysans indiens.

En Hongrie, la loi « anti-ONG ». Cette loi adoptée en 2017 a pour but de décrédibiliser les organisations civiles bénéficiant de dons internationaux. Viktor Orban est en guerre contre la société civile hongroise, difficile de l’arrêter. Depuis son arrivée au pouvoir en 2010, il avait déjà criminalisé l’aide apportée par les ONG aux migrants. Handicapée par l’absence de volonté politique des Etats membres, l’UE ne parvient pas à parer aux dérives autoritaires en Hongrie ou en Pologne, qui touchent divers aspects de la démocratie. Lire aussi En Hongrie et en Pologne, l’inexorable dégradation de la liberté de la presse

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Nicolas Hulot face à ses contradicteurs

Nicolas Hulot le 6 février 2021: « Le projet de loi climat et résilience n’est pas à la hauteur des enjeux et de nos engagements : ni de l’objectif de réduire nos émissions de 40 % d’ici à 2030 par rapport à 1990, et encore moins du nouvel objectif européen de les abaisser d’au moins 55 %… Une transition, une métamorphose, ça s’organise et se planifie. Sinon, nous arrivons à une impasse. Au moment où on remet à l’ordre du jour le commissariat au plan, je me désole de ne pas avoir entendu une seule fois François Bayrou [haut-commissaire au plan depuis septembre 2020] parler de la transition écologique et sociale. Après, il y a la question des moyens, normatifs, réglementaires et législatifs. La contrainte n’est pas l’ennemie de la créativité, elle en est la condition… On a abandonné ce point crucial de la transition énergétique qu’est la réduction de notre consommation… A titre personnel, si quelqu’un sort de l’ombre (pour la présidentielle 2022) et me semble avoir la crédibilité, la probité, le sang-froid et l’énergie, je serai ravi !… Il y a eu un monde d’avant le confinement et il y aura un monde d’après, qui ne sera plus le même. Mais le sera-t-il d’une manière bénéfique ou toxique ? Honnêtement, je n’en sais rien. Mais on ne sortira pas de cette accumulation de crises par le haut avec des outils et des méthodes conventionnels. »

Il est surprenant que ces propos de Nicolas Hulot attirent sur le monde.fr autant de commentaires agressifs, deux exemples (sur plus de 140) qui attaquent le messager pour ne pas écouter le message :

PG380 : L’indécence de Nicolas Hulot, le grand donneur de leçons, n’a pas de limite.

pierre marie : Le nerf de la guerre de Nicolas, les shampoings. Après, il communique dans les médias !

Adrienne propose un des rares commentaires à apporter un complément d’analyse aux propos de NH : « On évite le problème central, la croissance de la population. Il suffirait que chaque femme ne fasse plus qu’un SEUL enfant pour réduire drastiquement et durablement la pollution. En France, la mesure écologique avec le meilleur impact serait de donner les allocations familiales dès le 1er enfant sans les augmenter au second et en les supprimant complètement à partir du 3ème et aurait sans doute un effet d’entraînement plus large au-delà du pays, trop long à décrire ici. Alors les commentateurs, combien d’enfants chez vous ? »

Nicolas Hulot est une personnalité qui a essayé par différents moyens, sa fondation, ses livres, ses engagements médiatiques et politiques, de faire tout son possible pour faire progresser la cause écologique. Dans son ouvrage synthèse « Nicolas Hulot, la brûlure du pouvoir », sorti juste après la démission de NH de son poste de ministre de l’écologie fin août 2018, Michel Sourrouille rappelle la position de Nicolas en matière démographique : « Dans le syndrome du Titanic, j’écrivais en 2004 que la crise environnementale va changer d’échelle et donnera des occasions supplémentaires pour s’affronter. Tous les signaux sont au rouge. Il y a quatre courbes qui s’alimentent les unes les autres. La première c’est la courbe démographique, la population mondiale devrait dépasser les 9 milliards d’individus à la fin du siècle. Parallèlement la courbe de la consommation et de la pollution augmente, on pèse de plus en plus sur la planète. La troisième est l’émission de gaz à effet de serre ; quand nous construisons une troisième plate-forme aéroportuaire sur Paris, cela va accentuer le changement climatique. Enfin l’érosion de la diversité est un fait avéré. On voit bien que les trajectoires de l’humanité et de la nature sont en train de converger et qu’il va y avoir une collision. Il faudrait quatre Terre pour faire face aux besoins des pays émergents… Le dangereux bipède se croit tous les droits, et se reproduit tellement plus vite que les cygnes et les éléphants. Chaque individu est une force de désintégration et nous sommes cinq milliards. Tant qu’on ne maîtrisera pas la «pollution démographique», il faudra réparer les dégâts de chacun et essayer de les limiter puis de les réduire… A titre personnel, je pense que la croissance démographique est un sujet central qui passe par l’éducation et la sensibilisation des populations. La sortie de la misère d’un pays réside dans la baisse de sa démographie. Le droit intouchable de la reproduction peut s’accompagner d’une sensibilisation des consciences, en Occident comme ailleurs. Mais si par malheur nous devions nous résoudre à des interventions étatiques pour limiter la liberté fondamentale de l’humanité de se reproduire, nous pourrons dire que nous aurons échoué… »

Sur ce blog biosphere, nous suivons depuis longtemps le parcours de NH, une des rares personnalités à avoir une conscience aiguë de la crise écologique, ainsi par exemple :

7 octobre 2009, Nicolas Hulot, ange ou démon ?

31 mai 2011, Nicolas Hulot et la primaire de l’écologie

29 juin 2016, Nicolas Hulot, ses états d’âme… en 1991 !

1er mars 2018, Biosphere-Info : la pensée de Nicolas Hulot en 1995

1er octobre 2018, synthèse : Biosphere-Info, Nicolas Hulot et la brûlure du pouvoir

2 juillet 2019, pour mieux connaître Nicolas Hulot

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Renaud Camus et la liberté d’expression

Renaud Camus sur Twitter, le 18 avril 2019 : « Une boîte de préservatifs offerte en Afrique, c’est trois noyés de moins en Méditerranée, cent mille euros d’économies pour la CAF [Caisse d’allocations familiales], deux cellules de prison libérées et trois centimètres de banquise préservée. » Poursuivi pour injure raciale, la procureure avait réclamé quatre mois d’emprisonnement avec sursis et une amende de 5 000 euros. Mais le tribunal de Paris a débouté les cinq associations antiracistes parties civiles qui poursuivaient Renaud Camus. Le tribunal a estimé qu’« aucun sens ni aucune portée ségrégationniste, discriminatoire, raciste ou raciale ne ressortent du propos incriminé ».

Les juges rappellent dans un long développement que la liberté d’expression « vaut aussi pour les idées qui heurtent, choquent ou inquiètent l’État ou une fraction quelconque de la population ». Ils considèrent ainsi « que la caricature, la satire et la parodie, même délibérément provocantes et grossières, participent de la liberté d’expression (…) par une forme de commentaire social lequel, de par l’exagération et la déformation de la réalité qui le caractérise, vise naturellement à provoquer ». Le jugement admet que le tweet est bien dirigé envers un groupe de personnes à raison de son origine, ou de son appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion, mais « pour avoir une origine géographique commune, le groupe des personnes visées par leur seule origine africaine n’est pas considéré en l’espèce à raison de l’essence des personnes qui s’y rattachent », et Renaud Camus n’impute à ce groupe « aucun fait précis susceptible d’un débat sur la preuve de sa vérité ». Le tribunal admet aussi que « face à des drames humains et des situations de précarité », les propos « peuvent choquer, et heurter la délicatesse mais ils participent du style acide et décalé, voire cru, de l’écrivain. Ce style et ces images relèvent du choix du mode humoristique pour traiter par l’absurde d’un sujet politique, et dramatique, dans le cadre d’un tweet propice à une concentration du propos autour de formules choc ».

Le message de Renaud Camus, conclut le tribunal, « ne justifie dès lors pas, dans une société démocratique, une limitation du libre exercice de la liberté d’expression, laquelle doit être d’interprétation stricte, et dont les limites admissibles n’ont pas en l’espèce été dépassées, par la critique satirique d’un système de croissance démographique et de certaines de ses conséquences ». Quelques posts de notre blog biosphere sur la liberté d’expression :

11 septembre 2020, ADMD, Facebook censure la liberté d’expression

30 janvier 2010, Le droit au blasphème, c’est démocratique

15 mai 2019, Interdisons de parole les négationnistes du climat

2 septembre 2013, La publicité ne relève pas de la liberté d’expression

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La loi Convention Climat, cafouillage prévu

Barbara Pompili, la serpillière de Macron et accessoirement ministre de la transition écologique, a présenté le projet de loi « climat et résilience » en conseil des ministres le 10 février 2021. Cette loi est inspirée des travaux de la convention citoyenne pour le climat (CCC) : fin des passoires thermiques en 2028, interdiction de la publicité en faveur des énergies fossiles, réduction par deux du rythme d’artificialisation des sols, interdiction des vols intérieurs quand une alternative en train existe en moins de deux heures trente minutes… La liste est longue, mais ne convainc pas. Les mesures suggérées par les citoyens ont été « détricotées », dixit Cyril Dion. Dans un avis en date du 27 janvier, 2021 le CESE (Conseil économique, social et environnemental) souligne que ces dispositions, « restent souvent limitées, différées, ou soumises à des conditions telles que leur mise en œuvre à terme rapproché est incertaine ». Matthieu Orphelin, porte parole de la fondation de Nicolas Hulot de 2012 à 2015 et ex-député LREM en 2017, renchérit : « Barbara Pompili a perdu tous ses arbitrages, sur la rénovation énergétique, la publicité, l’écocide… Je n’y vois pas les grandes mesures qui changent la donne ».

Emmanuel Macron désespère ses différents ministres de l’écologie, Nicolas Hulot, François de Rugy, Elisabeth Borne, Barbara Pomipili… et bientôt le successeur. Ce n’est pas nouveau, Le 1er ministre socialistes Ayrault avait viré brutalement ses deux premières ministres socialistes de l’écologie, Nicole Brick et Delphine Batho. Depuis sa création en 1971, le ministère de l’environnement est le ministère de l’impossible. Pas étonnant que la loi Convention Climat soit encore insuffisante en 2021. Mais cela veut dire que nous avons perdu 50 ans pour essayer de vivre en harmonie avec les possibilités de la planète. Trop de temps perdu à cause de l’insouciance écologique de tous les cancres à l’Elysée, Georges Pompidou, Giscard d’Estaing, Mitterrand, Chirac, Sarkozy, François Hollande et maintenant Macron.

L’actuel chef de l’Etat reste éloigné de l’écologie façon « Amish ». Il n’a que ces mots à la bouche, investissement, droits acquis (des actionnaires), nucléaire, 5 G, croissance à retrouver. Quant à réduire la vitesse sur les autoroutes à 110 km/h, ce n’est même pas la peine d’y songer. La loi Convention Climat est vouée à finir dans les poubelles de l’histoire humaine. Ce n’est que lors du choc pétrolier ultime à venir qu’on s’apercevra qu’il faudrait construire une civilisation adepte de la Terre-mère… sur une planète dévastée par les générations présentes.

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Les faits divers, des faits qui font diversion

L’endoctrinement idéologique consiste à occulter les questions essentielles de l’existence sociale au profit de préoccupations infantilisantes, d’anecdotes futiles, de faits divers dérisoires. C’était le cas d’une presse « à scandales », cela devient le lot commun des journaux dits de références. L’urgence écologique devient invisible de par la multiplicité des informations de tous ordres, mais le penchant malsain des gens pour les faits croustillants devient un obstacle supplémentaire à la formation d’une intelligence collective. Les lecteurs du site Internet du Figaro ont remarqué que, depuis le 11 janvier 2021, celui-ci consacre plus de place aux faits divers. Une surprise pour la rédaction qui n’a pas été informée de la création d’une cellule destinée à s’y consacrer à plein temps. Alexis Brézet, le directeur des rédactions, justifie la création de ce pôle par « la recherche de ressorts d’audience ». Mais développer la couverture des faits divers à dix-huit mois d’une élection présidentielle témoigne surtout de la part du Figaro d’une volonté d’entretenir une psychose sécuritaire favorable au vote de droite. Les commentateurs du monde.fr doutent de l’impartialité du MONDE :

O-Sidartha : Ça lui va bien au Monde qui pourrait faire un magazine Me-too, Inceste, viols… Pour s’émouvoir du Figaro il ne faut pas craindre le ridicule. J’adore taper sur Le Monde à bras raccourcis, comme des manchots : hommage à Xavier Gorce.

Pop : Fini de rire : Le Monde a créé sa cellule spécialisée en investigation dans les témoignages d’inceste et les propos rapportés de familles célèbres. Et sa ligue de vertu hétérophobe.

Vipierre : Le journal de référence, qui n’a pas les mêmes valeurs que Le Figaro n’est-ce pas, ne traite pas des faits divers mais seulement des faits de société. C’est pareil mais c’est plus chic, plus mode. Être voyeur d’un fait divers, beurk. Attirer l’attention sur un fait de société, wahooo! Tout est question de sémantique et d’hypocrisie.

vivement demain : Mieux vaut parler des « transgenres » et de la « cancel culture », c’est mieux pour briller dans les dîners en ville…

Synthèse de Biosphere : Un événement ponctuel est un fait divers, et leur multiplication n’en fait pas un phénomène de société ; cela reste des faits divers, mais cela permet la manipulation des lecteurs. LE MONDE dans ses choix éditoriaux impose des faits divers mettant en avant le racisme et la misogynie parce que cela facilite un discours politique de gauche, Le Figaro privilégie la délinquance et la criminalité qui facilitent une vision politique de droite. D’une certaine façon nous retrouvons le vieux clivage travailleurs/patronat, relique de l’antagonisme prolétariat/capitalistes, détourné de son sens par la catégorisation « critique des inégalités » (la gauche) versus « besoin d’autorité » (la droite). Dans ces deux journaux, la place de l’urgence écologique ne peut alors qu’être limitée. L’écologie, c’est une vision du long terme, pas un enlisement dans les faits divers…

Pour en savoir plus, lire sur notre blog biosphere :

15 janvier 2014, L’écologie politique, victime des faits-divers médiatisés

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Des Verts allemands realos plutôt que fundis

Leur nouveau programme avait porté clairement la marque des « realos » (modérés) contre les « fundis » (radicaux). A quelques mois des élections législatives en Allemagne, les Verts adoptent des positions rendant possible une coalition avec les conservateurs. On verra le résultat le 26 septembre 2021. Voici quelques éléments de leur programme :

Réchauffement climatique : Une motion, qui n’a pas été retenue, souhaitait faire de l’objectif de 1,5 degré « le critère de toute la politique des Verts ». Plus vague, la formule finalement adoptée montre que les Verts se placent déjà dans la perspective de devoir faire des compromis afin de sceller un « contrat de coalition » avec la CDU-CSU.

Revenu universel. Celui-ci figure en toutes lettres dans son programme, mais comme un objectif de long terme dont la mise en œuvre ne sera possible qu’après une évolution par étapes du système de protection sociale.

Référendum. Les Verts ont décidé de renoncer à cet instrument qu’ils considèrent désormais comme « polarisant ». A la place, ils préfèrent encourager la formation de « conseils citoyens » sur le modèle de ce qui s’est fait en France avec la convention citoyenne sur le climat.

Politique étrangère et de défense. Sans aller jusqu’à approuver l’objectif fixé par l’OTAN à ses membres de consacrer 2 % de leur PIB à leurs dépenses militaires (l’Allemagne en est à moins de 1,5 %), la dirigeante écologiste n’en souhaite pas moins renforcer la Bundeswehr, en état de sous-équipement chronique. Les écologistes allemands n’ont plus guère de tabous à plaider pour une politique européenne de défense plus autonome vis-à-vis des Etats-Unis. Les Verts seraient prêts à participer à des opérations militaires européennes, alors en France, écologie consensuelle ou écologie de rupture ?

Quelques commentaires sur lemonde.fr :

YV : Plus le problème est urgent et demande des changements d’ampleur, plus le parti chargé de les porter renonce, le tout pour des considérations somme toute carriéristes.

Oscar : Tandis qu’en France, les verts s’interrogent sur une alliance avec l’extrême gauche ou pas d’alliance du tout… Et surtout pas d’alliance avec le centre, à savoir LREM, incarnation de l’enfer néo-libéral. Quand serons nous libérés de la matrice idéologique de mai 68, faite de libertarisme et de marxisme ?

Gf @ Oscar : Hulot a essayé. Demandez lui le résultat obtenu !

Zhkarojr : « Alliance » n’a pas le même sens au Palais Bourbon et au Bundestag. En Allemagne, un parti peut monnayer son alliance contre une participation réelle aux décisions politiques et un crédit que lui accorderont ses électeurs. En France, les alliés politiques sont systématiquement vassalisés, marginalisés dans le processus décisionnel et à souvent absorbés. La politique de notre pays est guidée par un esprit de parti-unique.

GGir : On peut lutter toute sa vie pour sa version de la société idéale sans ne jamais rien vraiment changer. Qu’a accompli l’extrême gauche en France ces 40 dernières années ? Le Sophisme de la solution parfaite dans toute sa splendeur.

Lecrapaud @GGir : vous avez le choix de vivre dans un monde à +2°C, +3°C ou +5°C. Visiblement vous choisissez la troisième option et les conséquences qui vont avec. Sur l’organisation de la société vous pouvez ergotez sur qui a raison, qui a tort. Avec le dérèglement climatique, ce qu’il faut faire et absolument pas faire devient de plus en plus visible

le sceptique : Il faut dire que le pauvre est une catastrophe pour la transition écologique. Il ne pense qu’à manger de la bidoche, acheter du low cost polluant, voter Brun ou Rouge plutôt que Vert. Une alliance avec les conservateurs peut aider à l’émergence d’un discours raisonnable : on travaille dur pour gagner sa Tesla en remerciant Dieu le Père de sa grâce, on refuse de grignoter une carotte bio en remerciant Mère Nature de ses dons.

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Patriotisme économique et démondialisation

L’écologie penche pour le protectionnisme, la démondialisation, en définitive la relocalisation. Rappelons d’abord qu’un libre-échange basé sur le va-et-vient de produits quasi-similaires est une absurdité. Un jour Fritz Schumacher vit un camion à l’effigie d’une marque de biscuits écossais entrer dans Londres ; peu après il apprit qu’une entreprise fabriquant des biscuits à Londres acheminait sa production jusqu’en Écosse. Cette découverte le troubla profondément. En tant qu’économiste, il ne parvenait pas à comprendre pourquoi des être compétents se voyaient contraints de conduire un camion d’un bout à l’autre des îles britanniques dans le seul but de transporter des biscuits. Mais le coût humain et environnemental d’une telle manœuvre n’avait alerté personne. Parce que le faible coût des déplacements grâce aux énergies fossiles a multiplié les échanges, nous sommes passés insensiblement de territoires vivants une quasi-autarcie il y a 200 ans à une mondialisation féroce. Rappelons que la perte d’autonomie quand on ne peut plus nourrir son peuple est synonyme de famine à venir. Mais dans nos société sur-développées, c’est le manque de masques ou de vaccins produits localement qui a fait le buzz.

L‘idée de patriotisme économique fait donc son chemin. Joe Biden veut reconstruire l’Amérique en achetant américain. Il avait fait l’erreur d’approuver l’entrée de Pékin dans l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001 et promu ainsi la désindustrialisation américaine. Il a signé le 25 janvier 2021 un décret présidentiel pour forcer plus efficacement l’administration à acheter américain. Rien de nouveau sous le soleil, le Buy American Act de 1933 était un élément clé du New Deal. Mais les choses sont devenues beaucoup plus compliquées à cause de l’interdépendance des systèmes de production. Biden a donc estimé que le contenu de 50 % en composants américains n’était « pas assez haut » pour définir qu’un produit est américain. En France, le Covid-19 remet la souveraineté économique au goût du jour. A droite comme à gauche, ils sont de plus en plus nombreux à défendre ce concept pour protéger l’industrie française. Mais c’est une vision étroite, car utilisatrice, de l’autonomie. Ainsi Xavier Bertrand  : « il faut assurer l’indépendance de notre pays sur des secteurs comme la production de médicaments et de vaccins. »D’autres ont une vision plus large, il faudrait « s’interroger sur ce qu’on veut produire et de qui on ne veut pas dépendre en matière stratégique ». La « démondialisation », Arnaud Montebourg en a fait son cheval de bataille depuis 2011. « Démondialisation », à ne pas confondre avec l’isolationnisme cher à Marine Le Pen qui a longtemps souhaité l’abandon par la France de l’euro.

Au niveau écologique, la descente énergétique qui s’amorce va de toute façon entraîner une contraction des échanges dans un monde interconnecté. Dur, dur la transition écologique / rupture de civilisation ! Il nous faut préparer dès aujourd’hui les moyens d’une souveraineté alimentaire et la possibilité de sources d’énergies renouvelables produites localement. Cela passe surtout par la réduction des besoins, la relocalisation du pouvoir, l’instauration de communautés de résilience, etc. La démondialisation est notre avenir, mais peu s’en rendent compte. Sauf que la pandémie nous a confiné chez nous !

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere :

24 mars 2020, Après le Covid-19, vers une démondialisation

27 février 2019, Le yin du protectionnisme contre le yang du libre-échange

2 septembre 2014, Démondialisation, pour un retour au protectionnisme

17 juin 2011, tout est écolo, y compris le protectionnisme

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TIAN, Traité interdisant les armes nucléaires

Le Traité international interdisant les armes nucléaires (TIAN) est entré en vigueur le 22 janvier 2022, mais il n’était pas signé par les pays déjà détenteurs de l’arme atomique. Le TIAN prohibe l’utilisation, le développement, la production, les essais, le stationnement, le stockage et la menace d’utilisation de telles armes. C’est le « premier instrument juridiquement contraignant à interdire explicitement ces armes, dont l’utilisation a un impact indiscriminé, touche un grand nombre de personnes en peu de temps et cause des dommages à très long terme à l’environnement », a fait valoir le pape François. De son côté le quotidien LE MONDE fait silence sur le TIAN !

Le 24 octobre 2020, un 50e pays avait ratifié le Traité approuvé par une centaine d’États, permettant sa mise en œuvre 90 jours plus tard. Les militants pro-abolition espèrent qu’il sera plus que symbolique, stigmatisera ses détenteurs et les poussera à changer de mentalité. Avec les États-Unis et la Russie, le monde compte au total neuf puissances nucléaires, incluant aussi la Chine, la France, le Royaume-Uni, l’Inde, le Pakistan, Israël et la Corée du Nord. Le Japon, seul pays à avoir subi le feu nucléaire, a exclu de le signer pour l’instant et mis en cause son efficacité, vu précisément que les puissances atomiques n’y adhérent pas. Ce traité est « inadapté au contexte sécuritaire international », a estimé le ministère français des Affaires étrangères. « Il n’est assorti d’aucun mécanisme de vérification clair ou rigoureux… Il fragilise le TNP (Traité de non prolifération)… Toute la politique française de sécurité repose sur la dissuasion nucléaire ». C’est à l’image de l’aveuglement stratégique de la France. Lors de la présidentielle 2017, un seul candidat avait fait connaître son intention de « remplacer la stratégie de dissuasion nucléaire par un sanctuaire européen dénucléarisé » , Yannick Jadot (75e proposition de « la France vive »). Il s’était ensuite aligné sur la position de Hamon (« défendre le rang de la France »), rien dans leur plate-forme commune n’avait trait aux armes nucléaires…

Le TIAN a été établi à l’initiative de la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN), une ONG gratifiée pour son action du prix Nobel de la paix en 2017. « Dans leurs principes même, ces armes là ont toujours été illégitimes, mais d’un point de vue juridique, elles sont illégales » s’est réjouit Jean-Marie Collin, porte-parole de ICAN France ; « Il y a désormais une norme internationale qui dit que les armes nucléaires sont interdites ».

Pour en savoir plus : Faire boum avec une arme nucléaire, le pied

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La double pensée d’Emmanuel Macron

L’écologie fait l’objet d’un hiatus profond entre la parole et l’action politiques. Lors du « One Planet Summit », le président Macron a brandi son smartphone  : « Cet objet-là, qu’on partage tous, c’est l’un des objets qui sont l’illustration de ce qu’est la mondialisation… c’est l’un des pires objets, sans doute, en termes d’émissions de gaz à effet de serre : chaîne logistique, matériaux rares, obsolescence. On a créé un système où on incite les gens à en changer tous les six mois. L’un des premiers objets sur lesquels on change les comportements et la production, c’est ça, et de manière très concrète. » Mais quatre mois plus tôt, devant le gratin de la « French Tech », Emmanuel Macron moquait les sceptiques de la 5G, les renvoyant à leur obscur désir de « lampe à huile » et assurant que la France allait « prendre le tournant de la 5G parce que c’est le tournant de l’innovation ». Pourtant c’est une technologie qui va conduire des centaines de millions d’individus à remplacer leur smartphone. L’option « en même temps » macronien, c’est similaire à la « double pensée » orwellienne : la liberté, c’est l’esclavage ! Merci Stéphane Foucart de mettre le doigt où ça fait mal.

Les décisions en matière d’écologie ne sont que des promesses sans cesse renvoyée aux prochaines décennies – neutralité carbone en 2050, fin du plastique à usage unique en 2040… Sur le climat, Emmanuel Macron a même troqué l’action concrète et immédiate contre la promesse de soumettre au référendum l’inscription de la lutte contre le réchauffement dans la Constitution. Des commentateurs sur lemonde.fr expriment notre propre pensée d’écologistes:

Bv34 : analyse juste. Mais malheureusement partielle. Il aurait fallu rajouter que cet écart entre la parole et les gestes n’est que la traduction de ce que veulent vivent nombre d’entre nous (la majorité en fait) : il n’y a jamais eu autant de SUV !

Michel Brunet : Stéphane Foucart commence à distiller dans ses articles récent le problème des démocraties : de part leur nature, elles n’arriveront pas à imposer des changements de comportement radicaux à leurs citoyens. Il faut bien être élu, il faut donc faire plaisir. On peut faire la comparaison avec la pandémie actuelle : la « liberté individuelle », socle des démocraties, bloque les tentatives de contrôle de l’épidémie au contraire des pays où un « autoritarisme » plus ou moins accentué y parviennent. Il en sera de même avec les désordres de l’environnement, « l’autoritarisme » sera de rigueur et sonnera la fin des démocraties libérales. Ceci dit les partis écologiques auront-ils le courage de le dire? j’en doute.

Julien R. : M. Foucart est dans le vrai, mais il oublie de préciser que les renoncements du politique ne sont que le reflets de nos renoncements individuels. En faisant porter l’essentiel de la faute aux gouvernants, il s’assure l’approbation de la majorité mais il ne leur dit pas la vérité.

le sceptique : En démocratie, le rôle des politiques est d’apporter des solutions acceptables, les autres étant réservées aux dictatures. Tant que les écologistes sont (largement) minoritaires, cela signifie que les électeurs ne sont pas très intéressés par le climat ou la biodiversité. Dans la hiérarchie des urgences, les questions économiques et sociales viennent avant les questions écologiques.

François C.H. : J’émettrai quand même un bémol. En démocratie nous élisons nos représentant, lesquels ont pour mission d’être à la fois écologistes ET à la fois comptables de l’emploi, de la dette, de la compétitivité des entreprises, de la garantie des retraites, et j’en passe. Ce « en même temps » est d’une part obligatoire lorsque l’on représente une somme d’intérêt généraux et particuliers, ET d’autre part une impasse, puisque bon nombre de ces intérêts sont incompatibles. Il conviendrait dans un premier temps de prendre conscience collectivement qu’une écologie sérieuse est incompatible avec notre mode de vie, le système capitaliste actuel et les impératifs de croissance. Il faut avoir ce débat, collectivement, car on ne mènera pas cette guerre sans l’assentiment général.

Pour en savoir plus sur la versatilité des promesses politiques, ce discours de Chirac en 2002 à l’ONU lors d’un sommet de la Terre :

« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. La nature, mutilée, surexploitée, ne parvient plus à se reconstituer et nous refusons de l’admettre. L’humanité souffre. Elle souffre de mal-développement, au Nord comme au Sud, et nous sommes indifférents. La terre et l’humanité sont en péril et nous en sommes tous responsables. Il est temps, je crois, d’ouvrir les yeux. Sur tous les continents, les signaux d’alerte s’allument. L’Europe est frappée par des catastrophes naturelles et des crises sanitaires. En Asie, la multiplication des pollutions, dont témoigne le nuage brun, s’étend et menace d’empoisonnement un continent tout entier. L’Afrique est accablée par les conflits, le SIDA, la désertification, la famine. Certains pays insulaires sont menacés de disparition par le réchauffement climatique. Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas ! Prenons garde que le 21e siècle ne devienne pas, pour les générations futures, celui d’un crime de l’humanité contre la vie.

Notre responsabilité collective est engagée. Responsabilité première des pays développés. Première par l’histoire, première par la puissance, première par le niveau de leurs consommations. Si l’humanité entière se comportait comme les pays du Nord, il faudrait deux planètes supplémentaires pour faire face à nos besoins. Responsabilité des pays en développement aussi. Nier les contraintes à long terme au nom de l’urgence n’a pas de sens. Ces pays doivent admettre qu’il n’est d’autre solution pour eux que d’inventer un mode de croissance moins polluant.

Dix ans après Rio, nous n’avons pas de quoi être fiers. La conscience de notre défaillance doit nous conduire, ici, à Johannesburg, à conclure l’alliance mondiale pour le développement durable. Une alliance par laquelle les pays développés engageront la révolution écologique, la révolution de leurs modes de production et de consommation. Une alliance par laquelle ils consentiront l’effort de solidarité nécessaire en direction des pays pauvres. Une alliance par laquelle le monde en développement s’engagera sur la voie de la bonne gouvernance et du développement propre. Nous avons devant nous, je crois, cinq chantiers prioritaires.

Le changement climatique d’abord. Il est engagé du fait de l’activité humaine. Il nous menace d’une tragédie planétaire. Il n’est plus temps de jouer chacun pour soi. De Johannesburg, doit s’élever un appel solennel vers tous les pays du monde, et d’abord vers les grands pays industrialisés, pour qu’ils ratifient et appliquent le Protocole de Kyoto. Le réchauffement climatique est encore réversible. Lourde serait la responsabilité de ceux qui refuseraient de le combattre.

Deuxième chantier: l’éradication de la pauvreté. A l’heure de la mondialisation, la persistance de la pauvreté de masse est un scandale et une aberration. Appliquons les décisions de Doha et de Monterrey. Augmentons l’aide au développement pour atteindre dans les dix ans au maximum les 0,7 % du PIB. Trouvons de nouvelles sources de financement. Par exemple par un nécessaire prélèvement de solidarité sur les richesses considérables engendrées par la mondialisation.

Troisième chantier: la diversité. La diversité biologique et la diversité culturelle, toutes deux patrimoine commun de l’humanité, toutes deux sont menacées. La réponse, c’est l’affirmation du droit à la diversité et l’adoption d’engagements juridiques sur l’éthique.

Quatrième chantier: les modes de production et de consommation. Avec les entreprises, il faut mettre au point des systèmes économes en ressources naturelles, économes en déchets, économes en pollutions. L’invention du développement durable est un progrès fondamental au service duquel nous devons mettre les avancées des sciences et des technologies, dans le respect du principe de précaution. La France proposera à ses partenaires du G8 l’adoption, lors du Sommet d’Evian en juin prochain, d’une initiative pour stimuler la recherche scientifique et technologique au service du développement durable.

Cinquième chantier: la gouvernance mondiale, pour humaniser et pour maîtriser la mondialisation. Il est temps de reconnaître qu’existent des biens publics mondiaux et que nous devons les gérer ensemble. Il est temps d’affirmer et de faire prévaloir un intérêt supérieur de l’humanité, qui dépasse à l’évidence l’intérêt de chacun des pays qui la compose. Pour mieux gérer l’environnement, nous avons besoin d’une Organisation mondiale de l’environnement.

Au regard de l’histoire de la vie sur terre, celle de l’humanité commence à peine. Et pourtant, la voici déjà, par la faute de l’homme, menaçante pour la nature et donc elle-même menacée. L’Homme, pointe avancée de l’évolution, peut-il devenir l’ennemi de la Vie ? Il est apparu en Afrique voici plusieurs millions d’années. Fragile et désarmé, il a su, par son intelligence et ses capacités, essaimer sur la planète entière et lui imposer sa loi. Le moment est venu pour l’humanité, dans la diversité de ses cultures et de ses civilisations, le moment est venu de nouer avec la nature un lien nouveau, un lien de respect et d’harmonie, et donc d’apprendre à maîtriser la puissance et les appétits de l’homme. Aujourd’hui, à Johannesburg, l’humanité a rendez-vous avec son destin. »

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Projet de loi pour le climat, le recul

Le texte de 65 articles, destiné à accélérer la transition écologique de la France, marque un recul par rapport aux mesures des 150 conventionnels. Par exemple le projet de loi ne reprend pas l’obligation de rénovation globale de l’ensemble des logements dès 2024 alors qu’il s’agit de l’une des mesures les plus efficaces pour réduire les émissions. Sur l’encadrement de la publicité, les membres de la convention sont loin d’avoir eu gain de cause. L’interdiction de la réclame pour les produits polluants, comme les SUV, ne figure pas dans le projet de loi ; sur les douze mesures sur la régulation de la publicité de la convention, seule une est présente dans le texte gouvernemental, quatre ont été modifiées et fortement assouplies et sept sont portées disparues. Concernant l’alimentation, la convention citoyenne souhaitait que l’ensemble de la restauration collective publique propose, dès janvier 2022, un choix végétarien quotidien. Le projet gouvernemental troque l’obligation par une expérimentation de deux ans sur la base du volontariat. Etc, etc. Sauf quelques scories, les commentaires sur le monde.fr se rejoignent, Macron n’est pas l’écolo qu’il affirme être :

Jac2006 : Attendre des mesures efficaces pour l’environnement et le climat de la part de ce gouvernement, c’est comme espérer des mesures de désarmement de la part de militaires. Un gouvernement aux aguets, qui navigue à vue avec pour seule boussole les élections à venir et des grosses doses de démagogie.

Thibaut : Au final, ce texte répond parfaitement à la définition du « greenwashing » : l’application d’un mince vernis teinté de vert sur un modèle fondamentalement inchangé. Rappelons qu’il faut diviser les émissions de CO2 par 4 au moins… Bon, il est vrai qu’Emmanuel Macron n’a jamais caché son idéologie productiviste. Si les Français veulent changer de logiciel, ils devront changer de président.

Brutus : Sérieusement, interdire la publicité pour les SUV ? La prochaine étape, c’était interdire la publicité pour les voyages, la viande, les sacs en cuir ?

Artemis purple : Ben oui Brutus, la masse n’ayant pas l’esprit critique nécessaire, interdire la publicité pour les produits et services les plus néfastes est la base. Comme pour le tabac et l’alcool. Feuilletez donc un magasine des années 70/80, vous verrez que les choses peuvent changer.

Sormiou : Étonnante présentation négative du Monde qui déplore “un recul par rapport aux propositions de la commission” (dont on sait au passage qu’elles n’étaient ni chiffrées ni financées), alors que l’important est ces décisions vont dans le bon sens et auront un impact positif sur l’environnement. C’est donc une “avancée” et non pas un quelconque “recul”. Un peu moins de négativisme à la française ne serait pas superflu ?

Gustave Antoine : Mais non, Sormiou, c’est bien un recul, y compris par rapport à des sujets déjà « arbitrés » depuis des années mais jamais mis en œuvre : par exemple, – la rénovation thermique globale des logements, cela fait 25 ans que c’est sur la table et arbitré ; ou encore « les considérations environnementales « dans le code de la commande publique : cela fait 20 ans qu’il y a déjà des éléments, autrement plus contraignants sur le sujet que de simple « considérations » , dans le code de la commande publique ; ou encore « limiter l’artificialisation des sols » : cela fait 20 ans que l’on a décidé non pas de limiter mais de supprimer toute « artificialisation nette » des sols, c’est-à-dire qu’en cas de nouvelle artificialisation, on compense par une retour à la nature de sols déjà artificialisés, etc, etc…

Noleb : Je constate par ailleurs que tout est reporté au moins à 2023. Comme c’est une coïncidence étrange que les élections présidentielles aient lieu en 2022 !

le sceptique : A la taxe carbone universelle, on a préféré le mal français : un tas de normes sur des détails qui vont impliquer une bureaucratie de contrôle, des procédures, des contentieux, des protestations sur les effets imprévus, etc. Macron et son équipe n’ont pas diagnostiqué le mal français, ils l’aggravent dans la verticalité jacobine, le dirigisme centralisé et les gadgets de communication.

Untel : Comme d’habitude, les écolos chouinent parce que ce n’est pas assez, et ils pleureront ensuite parce que les promesses n’ont pas été tenues. Se souvenir de la COP21. Elle ne les satisfaisait pas du tout. Ils ont été exaucés : elle n’a pas été appliquée.

Michel SOURROUILLE : Untel, ce n’est pas des écologistes dont il faut parler, ce sont les générations futures qui maudiront les négationnistes persifleurs sur une planète transformée en fournaise. Que ce soit les conférences sur le climat ou toutes les tentatives illusoires d’écoblanchiment, ce n’est jamais assez par rapport aux mesures à prendre dans une situation dont tous les études scientifiques montrent que nous allons au désastre.

Héraclès : Que ceux qui se plaignent du manque d’ambition du gouvernement se rassurent, la réalité et la nécessité de plus d’écologie rattrapera tous les gouvernements de la planète , c’est exactement comme la Covid-19, ça force tout le monde à faire des efforts. Quant aux pro-nucléaire qui envahissent dès qu’ils le peuvent le moindre forum, si l’avenir s’appelait Tchernobyl, Fukushima ou Three Miles Island, ça se saurait ! La sobriété énergétique est un bon début.

docteur Maboul : Héraclès, vous n’êtes pas sympa avec le commun des mortels. Déjà que c’est difficile pour eux de pédaler jusqu’à la boulangerie la plus proche. Alors imaginez quand ils auront besoin de mouvoir leurs petites jambes pour allumer une ampoule.

Adrienne : Cette Convention citoyenne s’est discréditée en évitant de parler du risque majeur que constitue la natalité. En versant une allocation familiale dès le premier enfant sans l’augmenter pour un second et en la supprimant totalement en cas de 3ème, on réduirait non seulement la natalité, les inégalités femme-homme et la pauvreté en France mais aussi l’attractivité du pays pour les militants des politiques natalistes de conquête.

TO : La mesure la plus utile serait d’inciter les gens à faire moins d’enfants, que ce soit en France ou à l’étranger.

Conseil de lecture : « Arrêtons de faire des gosses (comment la surpopulation nous mène à notre ruine) » de Michel Sourrouille aux éditions Kiwi (collection lanceurs d’alerte)

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Nous faisons en sorte d’aller au désastre

Nathan Méténier devient porte-parole en 2019, de Youth and Environment Europe. Il vient d’être sélectionné aux côtés de six autres jeunes, âgés de 18 à 28 ans venant du Soudan, de Moldavie, des Etats-Unis, des îles Fidji, du Brésil et d’Inde, pour fournir « des perspectives, des idées et des solutions qui nous aideront à intensifier l’action en faveur du climat », selon les mots d’Antonio Guterres. Cette nouvelle équipe doit rencontrer le patron des Nations unies tous les trois mois jusqu’à la fin 2021. Comme d’habitude les pour et les contre de cette institutionnalisation s’écharpent inutilement, démontrant ainsi pourquoi nous ne ferons rien pour réagir contre le réchauffement climatique : notre état d’esprit contemporain se refuse à la recherche du consensus.

Peps72 sur lemonde.fr : Je comprends pas. Y’a pas déjà suffisamment de scientifiques et d’experts à l’ONU sur le climat? Faut en ajouter qui vont venir nous dire que la planète se réchauffe et que les espèces disparaissent, c’est ça? Mais faudrait pas plutôt trouver des solutions technologiques, ce qui signifie mettre les mains de le cambouis, plutôt que de créer des comités ceci et des assemblées cela? Total, Ford, Huawei, Exxon, Boeing, BMW, Petronas, Airbus, Renault… en tremblent déjà.

Margy : Bravo : le futur a besoin des jeunes car c’est eux qui vont payer les pots cassés des vieux qui ne savent pas réfléchir autrement englué dans les idéologies du passé, le pensée unique est faite d’ornières si profondes qu’il faut savoir surffer pour en sortir.

Untel : Antonio Guterres fait comme Macron avec ses conventions de citoyens bidons. Quand tu ne peux pas convaincre le peuple tu réunis 7 pingouins, déjà convaincus, et on les appelles « Le peuple ».

MICHEL SOURROUILLE @ Untel : Toute initiative pour faire face à l’urgence écologique est la bienvenue du moment que cela passe dans les instances politiques, les médias et les consciences.

le sceptique : Tu fais une association, un collectif d’associations, une coordination de collectifs, un réseau de coordinations, et enfin une coalition de réseaux. C’est cela, le dur chemin du jeune engagé qui entend devenir un vieux bureaucrate incontournable. Il doit faire ses classes en parallèle avant de rejoindre la machine, laquelle distribue l’argent public pour entretenir ce vivier (c’est le rôle des vieux bureaucrates incontournables une fois installés dans l’Etat profond, veiller à financer et re-financer ce qui les a fait ce qu’ils sont).

Pioch : Bravo à la jeunesse ! Bravo à M. Guttirez d’avoir donné la parole à ceux qui sont les plus indépendants d’esprit pour lutter contre le réchauffement climatique. Cette génération des plus de 60 ans a failli. Que les jeunes décident. Ils ne sont pas plus bêtes que nous, et surtout c’est leur avenir et pas le nôtre qui se joue actuellement . Nous serons morts quand ils seront encore en vie, si la bataille n’est pas perdue avant.

SuperKurva : Encore un militant autoproclamé non élu qui prétend se substituer à la démocratie.

Marc94 @ SuperKurva : L’ONU ne semble avoir sélectionné que des gens intelligents qui ont quelque chose à dire sur le sujet. Visiblement ils n’ont pas pensé à vous.

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