démographie

Un ou deux enfants par femme, qui décide ?

 « Le problème est qu’aujourd’hui la femme décide seule de faire un enfant

sans tenir compte du désir de l’homme. »

Légalement toute personne a droit de disposer de son corps, elle a donc le droit de procréer ou de refuser de procréer. Mais il faut aussi de spermatozoïdes  pour arriver à un résultat probant. L’homme n’a pas le droit d’en disposer à son gré ?

La conception d’un enfant se fait donc à deux mais qui décide en dernier ressort ? Dire que c’est au couple de décider n’indique rien des rapports de domination internes au couple, parfois la femme fait ce que l’homme désire (enfant ou pas), le plus souvent c’est elle qui dicte son choix. On ne peut rien dire institutionnellement de ces rapports internes au couple. Mais si on veut instaurer une norme, par exemple deux enfants « par couple », cela reste surréaliste. Le fait de vivre une famille où le père et la mère s’entendent toute leur vie, unis jusqu’à la mort, est certes un idéal respectable ; mais la réalité est malheureusement souvent tout autre. 

Si on postule deux enfants maximum « par femme », l’homme paraîtra second(aire) dans tous les cas.

En cas de divorce, peu importe qu’une femme ait eu un seul ou plusieurs partenaires successifs, elle aura toujours la possibilité d’avoir au moins un enfant. Un homme au contraire peut se retrouver sans enfant, s’il quitte une femme sans enfant, s’il se met en ménage avec une femme qui a déjà atteint son quota, ou s’il ne trouve pas une femme qui n’a pas atteint son quota. Pour un homme qui veut un enfant, ce paramètre « quota » devient alors un critère supplémentaire dans le choix du conjoint. Cela ajoute de la complexité, mais le fait de trouver un partenaire est déjà un parcours plein d’embûches. Ainsi va la vie à donner, même à deux personnes seulement le droit à l’égalité patine.

Mais avec une pensée écologique, on devrait être heureux de ne pas avoir d’enfant dans un monde déjà surpeuplé. Le bébé ne devrait plus être un idéal à atteindre, que ce soit pour les hommes ou pour les femmes… Un jour viendra sans doute où la norme d’un seul enfant par femme sera individuellement acceptée et collectivement mis en œuvre.

Notons, pour conclure provisoirement, que la loi actuelle dans le domaine de l’avortement est explicite : l’IVG (interruption volontaire de grossesse) est un droit des femmes, un droit qu’elles peuvent exercer unilatéralement sans l’accord de leur partenaire.

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Migrations et écologie (Martin Rott)

Réponse à l’article « Ce que les immigrés apportent à la France »

(Réforme du 26 janvier 2023, p. 5 )

L’ apport de l’immigration peut être considéré comme positif seulement dans le cadre d’une économie de croissance  : 7 millions d’immigrés sont autant de consommateurs de plus dans les grandes surfaces, fournissent une main-d’œuvre bon marché dans le bâtiment, la restauration et les services à la personne, ce dont profitent non seulement le grand capital mais aussi tous les consommateurs  grâce aux prix de revient tirés vers la bas par des travailleurs mal payés. Mais ces avantages à court terme pèsent peu face au dégâts environnementaux à long terme de cette immigration. Chacun de ces 7 millions immigrés émet, en France, 9 tonnes équivalent CO² par an, contribue au bétonnage et artificialisations des sols par le besoin accru d’infrastructures ( routes,écoles, etc ) et de logements .

Par conséquent, l’immigration de masse augmente le déficit écologique de la France dont l’empreinte écologique dépasse déjà actuellement sa biocapacité de 75 %. Ce n’est pas un «  développement durable »  qui table sur le salut par l’innovation technique qui compensera écologiquement cette augmentation de la population. Cette croyance, dans laquelle se réfugient les gouvernements de ce monde mais aussi l’écologie politique, repose sur un « bluff technologique » comme l’a magistralement démontré Jacques Ellul.

L’immigration Sud-Nord dégrade aussi le bilan écologique de la terre. L’empreinte écologique individuelle dans les pays d’origine est généralement plus faible que dans les pays d’accueil. Yannick Jadot, candidat des Verts à la présidentielle, répétait dans ces discours à l’envi que l’empreinte carbone d’un Européen est cinquante voir cent fois plus élevé que celle d’un Africain. Le constat est juste, mais Jadot omettait d’en tirer une conclusion qui le gênait politiquement. L’immigré adopte , à terme, le mode de vie du pays d’accueil, ce qui se traduit inévitablement par une forte augmentation de son empreinte écologique, et par conséquent par une augmentation du déficit écologique global de notre planète Terre.

Le sujet de l’immigration a des aspects multiples, économiques, politiques, sociétales humanitaires. Mais aussi des aspects écologiques qu’on ne doit pas passer sous silence, n’en déplaise aux partisans d’une croissance économique infinie et d’une écologie du politiquement correct.

Martin Rott

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démographie et migrations environnementales

Le 15 novembre 2022, nous avons dépassé selon l’Onu le nombre de 8 milliards d’êtres humains. Comment ne pas faire le lien entre le poids du nombre et la question migratoire ?

Un livre (« Les migrations environnementales »), rédigé par deux juristes, Christel Cournil et Benoît Mayer, s’attache à rendre accessible cette question : « L’environnement a toujours eu une influence sur les comportements migratoires des populations » (p. 16). Mais ces relations sont devenues plus complexes du fait de l’expansion démographique et aussi de l’explosion des techniques affectant de manière directe ou indirecte l’environnement, avec aujourd’hui des perturbations climatiques avérées. Convient-il alors de parler de réfugiés environnementaux ou de réfugiés climatiques ?

L’enjeu n’est pas mince car le statut de réfugié implique des droits. Or définir les migrants environnementaux comme réfugiés est problématique : ils ne sont pas l’objet de persécution ciblée, ils ne sont pas forcés à migrer sauf dans les cas où c’est le pays même qui est amené à disparaître comme c’est le cas de certains États insulaires. De fait, il existe en outre une diversité de migrations environnementales, selon qu’il s’agit de catastrophes naturelles subites ou d’une dégradation continue. Les migrants eux-mêmes présentent des profils très variés selon la distance qu’ils vont parcourir, selon que leur migration va être définitive ou temporaire. Certaines données fournissent des ordres de grandeur, entre 150 et 300 millions attendus pour 2050. Ces flux seront particulièrement massifs dans les pays émergents ou pauvres (delta du Gange ou du Niger, Sahel ou Asie Centrale…), pays de plus moins à même d’y faire face. On réserve aux plus pauvres l’étiquette de « réfugiés climatiques » sans utiliser ce terme pour les victimes d’une canicule en France (ces personnes âges qu’on prend soin à présent de faire migrer vers des pièces climatisées…).

Face à ces constats, comment se présentent les outils juridiques existants ? Rien n’apparaît parfaitement adapté au cas spécifique des migrants environnementaux, pour de multiples raisons. Certes, ont émergé depuis les années 1970 la notion de droit à un environnement sain d’une part, de droit au développement d’autre part. Mais on en reste au stade de principes abstraits, qui ne permettent pas de traiter spécifiquement de la question de la protection des personnes face aux changements environnementaux. Des problèmes très concrets restent en suspens : les habitants des îles qui vont disparaître pourront-ils bénéficier des droits dont bénéficient les apatrides par exemple, alors même qu’ils entendent bien préserver l’existence même de leur état ? Ces questions sont certes abordées par les institutions internationales mais dans le cadre de toute une « littérature grise » sans grande portée. Par contre, tout un droit et une gouvernance de l’environnement, tous deux au niveau international, se développent, depuis la Convention-cadre des Nations-Unis sur les changements climatiques adoptée au Sommet de Rio en 1992. Mais là encore, la question des migrants environnementaux est peu traitée en tant que telle.

 De même, les diverses institutions impliquées peinent à articuler leur action, qu’il s’agisse des institutions en charge des migrations (telle le Haut-Commissariat aux Réfugiés), les institutions en charge des questions d’environnement impliquées dans les négociations climatiques, les institutions en charge des droits de l’homme. Elles ont des priorités différentes et privilégient des approches diverses : mettre en avant la responsabilité pour faute et la nécessaire réparation, ou bien la non moins nécessaire réponse humanitaire à apporter à des populations vulnérables. Par rapport au thème classique du développement se pose des problèmes inédits de gouvernance : « L’aspect sensationnel et nouveau des migrations climatiques rompt  avec « la fatigue de l’aide » – notre lassitude pour des problèmes trop connus de la pauvreté dans le monde » (p. 108). Mais une autre rhétorique se développe, le besoin de se défendre face à une menace, qui espère rassembler davantage de moyens en invoquant l’argument de la sécurité, mais qui pourrait déboucher sur un repli défensif (encore) plus marqué des États par rapport aux migrations.

Les projets de loi apparaissent encore peu réalistes et on semble se rallier au principe de « droits souples « (soft laws), plus pragmatiques et moins contraignants ; les instances internationales (Assemblée générale des Nations Unies, Conseil de sécurité…) expliciteraient par exemple les droits des personnes en matière de déplacement à l’intérieur de leur propre pays à partir des textes existants, sans que les États aient à les ratifier et sans que cela débouche sur droits et obligations de droit international. La régulation se ferait par des mécanismes eux-mêmes souples comme le « naming and shaming » (dénonciation et condamnation), ou par des ONG, tout ceci pouvant déboucher de fait sur un droit international coutumier.

En conclusion, ce livre consacré aux migrations environnementales intéressera à la fois le « citoyen du monde » interpellé a priori par tous les problèmes planétaires, et les sociologues curieux de voir comment un « problème social » en vient à s’inscrire sur l’agenda politique, à se construire via des statistiques, à se concrétiser par des textes et des mesures, le tout étant complexifié par le cadre planétaire dans lequel il s’inscrit nécessairement. Très informatif sur ces questions juridiques parfois peu connues des sociologues, il invite ces derniers à les intégrer davantage dans leurs analyses des questions globales d’aujourd’hui.

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on ne fait rien contre la surpopulation

En 2011, nous étions 7 milliards. Le 15 novembre 2022, nous avons dépassé selon l’Onu le nombre de 8 milliards d’êtres humains. Si tu n’es pas inquiet du poids de ces milliards d’homoncules, prière d’en faire un commentaire, il sera lu avec attention. Voici comme réflexion préalable quelques extraits du livre d’Alan Weisman :

Compte à rebours (Jusqu’où pourrons nous être trop nombreux sur terre ? (2013)

– Lors du sommet de la Terre à Rio en 1992, toutes les composantes de la vie sur Terre étaient mises sur la table, sauf une, la démographie. Maurice Strong, le secrétaire général de cette rencontre, eut beau déclarer que « soit nous réduisons volontairement la population mondiale, soit la nature s’en chargera pour nous et brutalement », dès le début ce sujet était purement et simplement tabou. Parmi les détracteurs qui accusaient des organisations comme Population Action International ou Zero population Growth de vouloir contrôler les populations, on trouvait les pays en développement qui s’insurgeaient d’être accusés des maux de la planète alors que le vrai coupable était selon eux la consommation effrénée des pays riches. Quant à l’argument consistant à dire que la meilleure façon d’atteindre tous les objectifs de développement était de les travailler tous en même temps, il se perdit dans le brouhaha.

– Le pays hôte du sommet de Rio, le Brésil, possédant la plus vaste population catholique du monde, l’Eglise eut aussi une influence considérable sur les négociations préliminaires. Elle réussit à faire supprimer l’expression « planification familiale » et le mot « contraception » des ébauches de la déclaration commune du Sommet. Arrivée à sa dernière mouture, l’unique référence de cette déclaration au problème de la surpopulation se trouvait dans une phrase appelant à une « gestion responsable de la taille de la famille, dans le respect de la liberté et des valeurs de chacun, en tenant compte des considérations morales et culturelles ».

– Rachel Ladani en Israël : « C’est Dieu qui engendre les enfants. Et il leur trouve une place à tous ». Rachel, juive hassidique, ne voit aucune contradiction entre le fait d’avoir mis huit enfants au monde et son activité professionnelle dans le domaine de l’éducation à l’écologie. Tous les membres de sa famille font leurs courses à pied, marchent pour se rendre à l’école ou à la synagogue, ne prennent jamais l’avion, sortent rarement de leur quartier. « En une année entière, dit-elle avec fierté, tous mes enfants ont une empreinte carbone inférieure à celle d’un seul touriste américain qui prend l’avion pour venir en vacances en Israël. » Qu’est-ce que Rachel envisage comme avenir pour la planète qui pourrait avoir près de dix milliards d’individus d’ici le milieu du siècle ? « Je ne suis pas inquiète. Dieu a créé ce problème et il y apportera une solution. » La bonne nouvelle, note le Jerusalem post, c’est qu’en 2020 tous les Israéliens boiront de l’eau d’égout recyclée… La mauvaise nouvelle, c’est qu’il n’y en aura pas assez pour tout le monde !

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La surpopulation snobée par les décroissants

Les anti-malthusiens sont parfois virulents. Le mensuel « La Décroissance » a choisi une voie plus pernicieuse, ne jamais parler de la question démographique, même dans un monde aujourd’hui peuplé de 8 milliards d’une espèce grouillante, nous-mêmes. Voici un témoignage dans le courrier des lecteurs du journal de Vincent Cheynet de février 2023.

Claude Conseil : « Comment justifier une ignorance aussi perturbante du sujet de la démographie dans vos colonnes ? A travers ce qui ne peut être, à un stade aussi prononcé, qu’une omerta délibérée, vous pratiquez le même genre de manipulations-occultations que celles que nous reprochions aux systèmes en place. Si vous détricotez tous les dégâts que vous déplorez à longueur de numéros, vous verrez apparaître, à la base, le parallèle à la voracité, cette foutue démographie exponentielle. L’espèce humaine grouille et se vautre dans la profanation du miracle qu’est l’apparition de la vie sur la planète Terre. Une démographie jugulée avec l’adaptation aux différentes capacités de bio-soutenabilités des territoires aurait forcément dû être le corollaire d’une indispensable sobriété volontaire. Vous analysez depuis tant d’années le monde avec justesse et pertinence, très souvent de manière prémonitoire, mais toujours avec cette orientation que l’on pourrait finir par attribuer à de l’obédience reliegieuse… Ouf, ça fait du bien de déballer son sac en famille. » (page 2)

Bravo, bravo, on a déjà dit plusieurs fois la même chose sur notre blog biosphere, mais de manière moins percutante. Étonnant d’ailleurs, monsieur Claude Conseil, que vous soyez publié avec un tel diagnostic critique envers le mensuel de Vincent Cheynet. Il est vrai que, dans le même numéro, celui-ci a sans doute eu la révélation par rapport à une autre affaire (page 13) :

« L’ouverture à la pensée dialectique est le refus de penser dans les clous. La confusion, « c’est celui qui l’dit qui l’est ». Surtout arrêtez avec ce sale réflexe d’insulter ceux qui argumentent et nourrissent le débat. C’est la base de la vie intellectuelle, du débat, de la liberté, du refus du fascisme des antifascistes. »

Vincent fait sur le malthusianisme une impasse intellectuelle, mais son mensuel devrait être lu par tous les militants écolos. Ce numéro de février 2023 comporte des analyses très intéressantes sur le rationnement qui nous pend au nez et sur la numérisation de notre existence et l’accaparement de notre cerveau par les mégabits.

Est-ce à dire que les malthusiens vont maintenant être invités à s’exprimer dans les colonnes de ce mensuel sans être traités de misanthropie ou de pathologie mentale comme cela l’a été dans le passé ? Nous avons retrouvé cette trace plus ancienne qui montre que rien n’est jamais joué par avance quand il y a blocage neuronal.

La Décroissance d’octobre 2018, le courrier des lecteurs : « Au chapitre des regrets (par rapport à votre revue), j’ajouterai l’absence totale que vous portez à la question démographique. Je ne me souviens pas vous avoir vu une seule fois aborder ce sujet, sinon pour hurler à la misanthropie (à propos du livre collectif « moins nombreux, plus heureux »). Faut-il être journaliste à « La Décroissance » pour penser qu’une croissance infinie de la population est possible dans un monde fini ? » (Cédric Moulet-Marquis)

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Lire nos articles antérieurs sur ce blog biosphere

Hauts et bas du mensuel « La Décroissance »

Les préjugés du journal « La décroissance »

Le pire et le meilleur de « La Décroissance »

Cheynet : La Décroissance souffle le chaud et le froid (2014)

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Lutte Ouvrière # Démographie Responsable

Lettre de DEMOGRAPHIE RESPONSABLE à Madame Nathalie Arthaud du temps de sa candidature à la Présidence de la République en 2022 :

« Créée en 2009, Démographie Responsable est une association qui a pour objet la protection de l’environnement et le maintien des conditions favorables à la pérennité de l’espèce humaine. Elle évoque tout particulièrement l’impact de nos effectifs sur la biosphère (…) En tant que candidate, que pensez-vous de nos objectifs, l’abandon des politiques natalistes, et si vous êtes élue, souhaiteriez-vous initier des mesures en ce sens ? Nous avons bien entendu posé les mêmes questions à l’ensemble des candidats à l’élection présidentielle. »

Denis Garnier et Didier Barthès, respectivement Président et porte-parole de Démographie Responsable

Réponse de Martine Anselme du secrétariat de Lutte ouvrière : Veuillez trouver ci-dessous un lien vers les réponses de Lutte ouvrière et Nathalie Arthaud à la « décroissance ». On se réfère à un article du 10/12/2009 !

https://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky/article/la-decroissance-une-doctrine-qui-8991

en résumé :

« Il en va des problèmes écologiques comme de la crise économique : aucune régulation ne pourra exister tant que la société sera gérée en fonction du profit, c’est-à-dire tant qu’elle sera dirigée par la classe capitaliste…. Des militants qui se désignent sous le nom d’ « objecteurs de croissance » ou de « décroissants » estiment que l’on consomme trop et que l’on produit trop. Nous, communistes, nous pensons que les problèmes de la société viennent d’une certaine organisation sociale – le capitalisme – et qu’ils sont le fruit de la division de la société en classes sociales.

Le point de vue de Lutte Ouvrière sur le mouvement de « La décroissance »

Le 16 octobre 2009, un organisme de l’Onu annonçait que le nombre d’humains frappés par la famine avait, pour la première fois dans l’histoire, dépassé le chiffre de un milliard. Dans ce contexte-là, prôner une réduction de la production et de la consommation paraît stupéfiant. Ah, bien sûr, la plupart des objecteurs de croissance se disent soucieux de la famine et de la misère dans les pays d’Afrique ou d’Asie, mais ils en mettent une partie de la responsabilité sur le dos des peuples des pays riches. « Nous, au Nord, les gavés de l’hyperconsommation », peut-on lire par exemple sous la plume de l’économiste décroissant Serge Latouche.

Les « gavés de l’hyperconsommation » ? De qui parle-t-il ? De la grande bourgeoisie, des banquiers arrosés à l’argent public ? Non, bien sûr. De vous et moi, des salariés, des petites gens qui vont chaque semaine remplir un caddie à l’hypermarché, qui ont une voiture, ou, pire encore, un lecteur MP3. À eux ils prônent, plutôt qu’une illusoire hausse du pouvoir d’achat, (je cite) « l’ivresse joyeuse de la sobriété volontaire. »… Qui n’a pas déjà entendu quelqu’un se demander si « les RMIstes ont vraiment besoin d’une télévision à écran plat » ; ou entendu des discours plus ou moins méprisants sur les travailleurs pauvres qui « claqueraient leur salaire à remplir des caddies chez Auchan » ? Eh bien pour nous, cette idéologie du renoncement et du recul, même si elle se travestit en mouvement de gauche, voire d’extrême gauche, est une escroquerie…

Le point de vue de Lutte Ouvrière sur le progrès technique

Le mouvement luddite consistait, à l’aube de la révolution industrielle, à pousser les ouvriers à détruire les machines, considérées comme porteuses de chômage. Marx, lui, pensait que les machines étaient porteuses du progrès de la société, à condition que celle-ci soit réorganisée sur d’autres bases… Et, même si le rire y perdra, nous ne commenterons pas les expériences alternatives des intégristes de la décroissance, prônant d’habiter dans des yourtes ou de remplacer le tout à l’égout par des cultures de vers de terre…

Heureusement pour l’humanité, la production d’énergie ne s’arrêtera pas le jour où la dernière goutte de pétrole aura été brûlée. D’ici là, quelles technologies nouvelles auront enfin été maîtrisées ? La fusion des atomes d’hydrogène, qui permettrait de créer de l’énergie à partir de l’eau ? La récupération et l’exploitation des hydrates de méthane qui couvrent le fond des océans et dont les réserves sont très supérieures à celles du pétrole ? Les nanotechnologies permettront-elles de multiplier par 6 ou 8 le rendement des panneaux solaires ? Sera-t-on capable d’installer des panneaux solaires dans l’espace pour récupérer plus d’énergie ? Ce sont en tout cas des pistes sur lesquelles les chercheurs travaillent dès aujourd’hui.

Cela rend d’autant plus contradictoire, lorsqu’on est dans la position des écologistes et des décroissants, de dénoncer comme ils le font ces recherches qui se mènent, au nom de la lutte contre la « technoscience ». Les associations décroissantes organisent par exemple des manifestations contre le « gouffre à milliards » que représente le projet ITER de Cadarache, qui pourrait d’ici 20 ans aboutir à des découvertes décisives en matière de fusion de l’hydrogène. Gouffre à milliards ? Le budget d’ITER est au contraire ridiculement petit : 10 milliards d’euros sur 45 ans ! Soit environ 220 millions d’euros par an…

Le point de vue de Lutte Ouvrière sur le malthusianisme

 Au final, tous les raisonnements des décroissants que nous venons d’évoquer ne prouvent qu’une chose : c’est qu’ils sont incapables de sortir des raisonnement malthusiens – du nom de Robert Malthus qui pensait, au début du 19e siècle, que l’accroissement des richesses ne pourrait jamais permettre de subvenir aux besoins d’une population de plus en plus nombreuse. Certains décroissants se défendent d’être malthusiens, parce que cela sonne mal ; d’autres l’assument pleinement, comme ce décroissant qui écrit carrément que : « Tout accroissement de la production agricole alimente la pullulation humaine. »

Mais qu’ils l’assument ou pas, la décroissance part d’un raisonnement fondamentalement malthusien, consistant à considérer que les richesses disponibles ne sont pas suffisantes pour une humanité dont le nombre et la consommation s’accroissent. Et cet aspect a été clairement posé dès les origines de la décroissance, puisque le père fondateur de cette doctrine, Nicholas Georgescu-Roegen, écrivait en 1979 : « La grandeur souhaitable de la population est celle que pourrait nourrir une agriculture exclusivement organique » (on dirait aujourd’hui « agriculture biologique »). Il ne précise pas, toutefois, les moyens qu’il juge « souhaitables » d’employer pour éliminer le surplus… Il faut rappeler que la population mondiale représentait, il y a 35 000 ans, 5 millions d’individus. « Renouer avec l’abondance perdue des sociétés de chasseurs-cueilleurs » supposerait donc, petit détail, de faire préalablement disparaître 99,9% de la population mondiale actuelle. La faille fondamentale du raisonnement des décroissants est qu’ils semblent considérer la terre comme une sorte de réserve de matières premières brutes, dont l’homme se contente de tirer des produits sans les transformer. C’est ignorer encore une fois, ou faire semblant d’ignorer, l’augmentation du rendement permise par la technique. Selon les estimations de chercheurs en économie, entre l’an 1000 et l’an 2000, la population humaine aurait été multipliée par 25… pendant que la production de richesses l’aurait été par 356 !

Bien sûr que cette augmentation de la production pose des problèmes d’impact sur l’environnement. Mais il n’y a aucune raison de supposer que la seule issue soit la diminution de la consommation (comme le disent les décroissants) ou la diminution de la population elle-même (comme le disent les malthusiens). Le développement de la technique et de la science permet d’envisager à la fois qu’on tire davantage de la nature tout en l’abîmant moins. Sauf que tout cela suppose de changer l’organisation sociale, d’arracher la direction de la société des mains de la bourgeoisie, et cela, c’est justement la seule question que les décroissants ne posent jamais. »

Lire, comparatif écolo des présidentiables 2012

commentaire de biosphere : Lutte Ouvrière reste égale à elle-même depuis son origine. L’extrême gauche française, trotskyste, s’est révélée totalement hermétique aux préoccupations écologistes. Lors de la candidature de René Dumont, la revue Lutte ouvrière du 23 juillet 1974 titrait : « L’écologie politique : un apolitisme réactionnaire ». Nathalie Arthaud, déjà porte-parole du parti trotskiste Lutte Ouvrière pour la présidentielle 2012, avait été noté  0/10 par le site de Christophe Magdelaine

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Que lire ? Alerte surpopulation – Le combat de Démographie Responsable

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Lire aussi, Des classes sociales à la classe globale

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Les mégalomaniaques sont au pouvoir

La tour de Babel s’est effondrée, les monuments en Égypte étaient recouverts par le sable, des pyramides étaient enfouis dans la jungle au Mexique ou au Cambodge et aujourd’hui nos tours se veulent plus haute que le ciel, Elon Musk veut terraformer la planète Mars et tous les dictateurs se construisent des palais grandioses. Plus les difficulté socio-économiques et/ou écologiques sont délétères, plus les dirigeants font dans la démesure … c’est la perte du sens des limites qui signera notre perte.

Noé Hochet-Bodin : En Ethiopie, le Chaka Project est démesuré. Sur une surface de 503 hectares, il devrait comprendre un palais, trois lacs artificiels, un zoo et un projet immobilier de villas de luxe. Le coût total du Chaka Project pourrait atteindre 13,8 milliards d’euros), une somme à peu près équivalente au budget annuel éthiopien. A titre de comparaison, la construction du « palais aux mille pièces », inauguré en 2014 par le président turc Recep Tayyip Erdogan, avait coûté 491 millions d’euros. Les Émirats arabes unis financeraient une grande partie du palais et l’entreprise de construction sera chinoise… Pourtant le pays est sorti exsangue de la guerre qui a opposé, de 2020 à 2022, les forces fédérales aux rebelles du Tigré, faisant plus de 600 000 victimes. L’inflation galopante, tirée par l’augmentation des cours des produits alimentaires, a dépassé les 30 % en moyenne annuelle en 2022. On constate un « important risque de défaut de la dette ». Rien ne va plus !

Le point de vue des écologistes malthusiens

Qui connaît le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed ? Il a pourtant obtenu le prix Nobel de la paix en 2019 pour avoir tenté de « résoudre le conflit frontalier avec l’Erythrée voisine ». Prix Nobel dénaturé. En novembre 2020, c’est la même personne qui a envoyé l’armée pour renverser les autorités régionales issues du FPLT (Front populaire de libération du Tigré). Le prix Nobel de la paix n’est plus celui qu’il devrait être.

Qui mérite le prix Nobel de la paix ?

L’Éthiopie fait partie des trois « poids lourds » démographiques de l’Afrique subsaharienne après les 201 millions du Nigeria et avant les 86,8 millions d’habitants du Congo RDC. En juillet 2015, selon l’Agence centrale des statistiques éthiopienne, la population s’élève à 90 074 000 habitants. En 2020 selon la banque mondiale, on arrive à 115 millions (2020). Le taux de fécondité est de 4,15 enfants par femme (2019), le taux de croissance annuel de la population de 2,5% (2020), soit un doublement en 28 ans seulement.Un pays qui croit de 25 millions de personnes en 5 ans est ingérable, définitivement ingérable. La démocratie est la principale victime de l’explosion démographique. Plus la densité de population augmente, plus les dirigeants, face à la pression du nombre, sont tentés de réagir par la force, prennent l’habitude de restreindre les libertés, plus la démocratie est mise à mal avec l’acceptation plus ou moins passive des populations, plus le pouvoir se etralsie, plus celui qui dirige devient mégalomane.

Nos articles sur ce blog biosphere

explosion des inégalités, délires mégalomanes

Inégalités : quelle norme pour le suffisant ?

La mégalomanie de Jeff Bezos, un affront

Nos plus anciens articles sur la mégalomanie

Les tours à la conquête du ciel, signe de notre déclin (2013)

NON aux GTII, Grands Travaux Inutiles Imposés (2012)

Les mégalomaniaques sont au pouvoir Lire la suite »

Marine Le Pen pour une politique nataliste

Le haut-commissaire au plan, François Bayrou, réclamait en mai 2021 un « pacte national pour la démographie », passant par la relance d’une politique nataliste. Dans son programme présidentiel de 2022, Marine Le Pen écrivait : « Choisir l’immigration, ce serait considérer que les êtres humains sont interchangeables, réductibles à des statistiques économiques. A l’inverse, faire le choix de la natalité, c’est s’engager à assurer la continuité de la nation, et la perpétuation de notre civilisation. »

Aujourd’hui le groupe RN dépose divers amendements, à l’occasion des débats budgétaires, pour réserver l’ensemble des aides « aux seules familles dont au moins l’un des deux parents est français ». Il a également déposé une proposition de résolution visant à déclarer « la natalité française grande cause nationale 2024 ». La phrase, expurgée de l’adjectif « française », figurait déjà dans une proposition de loi déposée par Les Républicains en avril 2021. Les droites se veulent natalistes, sur la question démographique les gauches s’abstiennent complètement d’en parler ou, trop souvent, disent des conneries sur le sujet. : « qui c’est qu’on commence à liquider ? » Seuls les courageux membres de l’association « Démographie Responsable » résistent et osent parler de surpopulation française et mondiale.

Clément Guillou : « Pensez à votre retraite, faites des enfants. Voilà, en substance, le discours que tient le Rassemblement national (RN). La politique nataliste fait partie des fondamentaux du Front national (ancien nom du Rassemblement national) depuis sa première campagne présidentielle, en 1974. Le principal souci du parti est de lutter contre « la submersion migratoire » : les « bons bébés », comme « les bons cotisants », sont ceux issus de « familles françaises ». Programme : instauration d’une part fiscale pleine dès le deuxième enfant, création d’un prêt à taux zéro pour le projet immobilier d’un jeune couple, le capital restant dû se transformant en don au troisième enfant, un décalque d’une mesure appliquée en Hongrie par Viktor Orban, le champion des politiques natalistes en Europe et organisateur d’un « sommet de la démographie » en 2021. C’est une vision globale : l’individu est soumis à la cellule familiale, elle-même soumise à la cellule du peuple natif. La fécondité est un service rendu à la nation.  Bénédicte Auzanot, députée (RN) du Vaucluse, fait le lien entre la baisse du nombre de bébés en France et la fécondité « des Nigérianes, qui, chaque année, mettent au monde plus d’enfants qu’il n’en naît dans toute l’Union européenne ».

Le point de vue des écologistes

Firesnake : Le grand projet du FN: les femmes à la maison. Magnifique. On attendait que ça pour se relever. Travail famille Patrie c’est du Maréchal Pétain dans le texte.

YdeR : Par ailleurs, concernant l’équilibre financier des retraites, on est hors des clous dans 10 ans. Un accroissement de la natalité n’aurait d’effet que dans 20/30 ans au minimum.

Kaiwin : Et tant pis si nul part dans le monde ce genre de politique a produit le moindre effet ! La Chine après la fin de la politique de l’enfant unique a vu son taux de natalité baisser, en Hongrie ça n’a rien changé non plus… La Pologne est passé d’un taux de natalité de 1,48 enfants par femme en 2017 a 1,38 en 2020…

Avenir65 : Faire des enfants c’est facile. Les élever, les éduquer… leur donner un avenir professionnel et responsable c’est autre chose. Quel avenir sur une terre en surchauffe ? Planète détruite par l’homme où tout se raréfie biodiversité, l’eau potable, terre eau air polluée… C‘est de l’inconscience de l’égoïsme de l’irresponsabilité que de vouloir imposer un tel désastre à nos progénitures.

Berel : Il est un peu étrange que la relance d’une politique nataliste soit un sujet nauséabond quand elle est prônée par l’extrême-droite en France – avec les tropismes qu’on sait – mais qu’elle trouve grâce à tous les yeux des chroniqueurs et analystes quand il s’agit de retrouver le chemin de la croissance démographique en Chine.

Michel SOURROUILLE : L’humanité a augmenté constamment ces dernières décennies de 1 milliard en moyenne tous les douze ans. De 2011 à 2022, nous soemms apssés de 7 à 8 milliards d’homoncules. Le passé ne dit pas grand-chose sur l’avenir sans doute, mais comme nous avons déjà pillé la planète, souvent de façon irréversible, nous nous doutons que nos générations futures vont grandement souffrir. Pour limiter les dégâts, cela implique la nécessité d’une baisse drastique de la population en valeur absolue. Comme il y a de fortes probabilités que les dirigeants ne prendront par la fécondité à bras-le-corps, il y aura une accentuation des guerres, famines et épidémies comme le prévoyait déjà en 1798 Malthus.

Que faire ? Agir avec l’association Démographie Responsable

https://www.demographie-responsable.org/

Que lire ? Alerte surpopulation – Le combat de Démographie Responsable

https://www.edilivre.com/alerte-surpopulation-michel-sourrouille.html/

à commander

https://livre.fnac.com/a17437174/Michel-Sourrouille-Alerte-surpopulation

Nos articles antérieurs sur ce blog biosphere

Zemmour, suprématie masculine et natalisme (mars 2022)

Le christianisme était un anti-natalisme (octobre 2020)

Abandon du natalisme et politique migratoire (juillet 2020)

Cet animal raté au natalisme débridé, homo « sapiens » (juillet 2018)

Le natalisme à l’épreuve de la contrainte écologique (mars 2017)

La politique familiale entre natalisme et malthusianisme (octobre 2014)

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Sur-consommateurs et non surpopulation ?

Une adepte d’Emmanuel Pont reprend son argumentaire sur son blog . Notre réponse biosphèrique.

https://blogs.mediapart.fr/bettinazourli/blog/161222/il-ny-pas-de-surpopulation-seulement-des-surconsommateurs (19.12.2022)

Bettina Zourli : Certes, penser au fait que nous sommes désormais 8 milliards d’individus sur Terre semble vertigineux… Pourtant, la population mondiale tend à se stabiliser.

Biosphere : Bettina se refuse à dire si « 8 milliards », c’est trop ou pas assez. Or on ne peut rien déduire d’une « stabilisation » sur le fait d’avoir ou non dépassé la capacité de charge de la planète. Or toutes les études scientifiques montrent que notre empreinte écologique est déjà démesurée, le jour du dépassement à eu lieu en 2022 le 28 juillet.

Bettina Zourli : Évidemment, si le modèle vers lequel le monde entier est censé désirer tendre reste un modèle basé sur l’hyperconsommation, il risque d’y avoir un problème de place…Toutefois, comme l’explique Emmanuel Pont, si demain, l’humanité entière devient végétarienne, nous pourrions libérer 75% des terres agricoles occupées par l’être humain pour se nourrir.

Biosphere : Croire au miracle n’est pas un véritable argumentaire. La volonté de préserver son mode de consommation est au moins aussi fort que celui de vouloir décider par soi-même du nombre de ses enfants. Alors pourquoi privilégier le végétarisme et non le planning familial ?

Bettina Zourli : Les politiques de régulation de la population ne datent pas d’hier, elles ont toutefois été souvent violentes et totalitaires. On se souviendra de la politique de l’enfant unique en Chine… Les politiques de contrôle démographiques ne sont pas souhaitables : elles ont servi et serviront toujours à un projet politique spécifique, qui donnera lieu à de l’eugénisme, du racisme,

Biosphere : Notons d’abord que les politiques coercitives ont été historiquement le fait de gouvernements natalistes, interdisant contraception et avortement, multipliant les incitations religieuses ou civiles à procréer sans limite. Notons aussi que la baisse de fécondité n’a pas besoin de coercition, il suffit d’offrir aux femmes les moyens de n’avoir que les enfant qu’elles désirent vraiment. Le planning familial est le meilleur atout d’une démographie responsable.

Lire, Emmanuel Pont, sophiste de la pente glissante

Bettina Zourli : Parler de surpopulation occulte le réel problème : le mode de vie occidental qui achète trop de vêtements, prend trop l’avion, consomme trop d’énergie, pille les sols ici et ailleurs, etc … Il n’y a en réalité pas de surpopulation, mais seulement des surconsommateurs… Toutefois, quand on propose des mesures concrètes, la même étude montre que seulement 31% des Français·e·s sont prêt·e·s à consommer moins de viande et 21% à préférer le train à l’avion pour les longues distances.

Biosphere : Bettina n’a pas peur des contradictions dans son propre texte : « c’est pas bien de sucronsommer, mais on ne peut s’en empêcher » ! De toute façon opposer démographie et mode de vie est irresponsable ; depuis le rapport sur les limites de la croissance en 1972, nous savons que ces variables sont interdépendantes, on ne peut pas agir sur l’une en occultant l’autre. C’est ce que démontre de façon mathématique l’équation IPAT ou, en termes climatiques, l’équation de Kaya.

Lire aussi, Emmanuel Pont, un démo-sceptique

et 8 milliards d’humains, débat avec Emmanuel Pont

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Socialter, apprenti malthusien

Socialter de décembre 2022-janvier 2023 fait une étude assez exhaustive des pratiques de rationnement qui se profilent dans une société thermo-industrielle qui va connaître des pénuries multiples, et pas seulement en matière de doliprane. Nous y reviendrons quand vous l’aurez acheté.

Socialter est aussi intéressant car ce magazine bimensuel a eu une approche mesurée de la question démographique, et ce contrairement à d’autres médias. Ainsi, si on tape « surpopulation » sur leur moteur de recherche interne, on trouve ces diverses références que nous vous résumons.

Peut-on (enfin) parler de démographie ? (février 2021)

L’incident en dit long. Et il a concerné l’une des grandes figures françaises de la pensée éco­logiste, le penseur de la décroissance Serge Latouche, qui nous a rapporté l’anecdote. Il y a quelques mois, celui-ci a voulu publier dans la collection « Précurseur·ses de la décroissance », qu’il dirige au sein de la maison d’édition Le Passager clandestin, un ouvrage de l’auteur et militant ­Michel ­Sourrouille sur le controversé ­Thomas ­Malthus (1766-1834), premier grand théoricien moderne de la question démographique. L’ouvrage a tout simplement été… rejeté ! « Pour des raisons de divergence idéologique et/ou politique, l’éditeur s’est refusé de le publier, en dépit de mon insistance », explique ­Serge ­Latouche, qui y voit une énième preuve que « le sujet est miné ». À ce jour, le livre n’a toujours pas été publié ailleurs, malgré l’appui d’une préface consentie par Serge Latouche – qui qualifie toutefois ­Michel ­Sourrouille de « partisan maladroit de ­Malthus ». « Il est difficile d’avoir un échange calme et serein sur la démographie », résume l’auteur du Pari de la décroissance (Fayard, 2006)…

Mais Malthus revient toujours. « Pour le meilleur ou pour le pire, Malthus est tout de même un précurseur », écrit ­Serge ­Latouche dans sa préface inédite au livre de ­Michel ­Sourrouille, qu’il nous a transmise. La force de Malthus tient certainement au fait d’avoir établi une théorie sur l’une des plus profondes angoisses humaines : la peur de manquer. Désormais, le débat du surnombre se déplace à l’échelle de la planète et donne lieu à une pléthore de publications…

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Peupler Gaïa (février 2021)

Parler de surpopulation est généralement malvenu dans les milieux écologistes et de gauche. Ce n’est pas un sujet, et ne serait-ce que l’aborder crédibiliserait le discours xénophobe d’une grande invasion à venir en provenance du tiers-monde pour nous…

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Lire aussi , « Trop nombreux » nous dit Socialter

Childfree par écologie (février 2021)

Loin des courbes abstraites du Club de Rome, la surpopulation motive aujourd’hui l’un des actes militants les plus intimes : le fait de ne pas avoir d’enfant par engagement écologique. Une décision tantôt fondée sur une éthique individuelle, tantôt inspirée par un idéal collectif en vue de limiter la prédation de l’espèce humaine – voire militer pour son extinction.

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En 2050, 10 milliards de bouches à nourrir (mars 2021)

« Il y a toujours autant d’hommes qu’il peut en être nourri », professait Mirabeau dans L’Ami des hommes en 1756. Quarante-deux ans avant la publication par Malthus de son Essai sur le principe de population (1798), l’idée que la croissance démographique doit se heurter à la capacité de production alimentaire faisait son nid. Quelques siècles et 7 milliards d’humains plus tard, cette idée n’a pas disparu. Alors, peut-on nourrir 10 milliards d’humains ? Techniquement, oui. Mais produire suffisamment de nourriture ne signifie pas forcément que tous y auront accès, et encore moins que cette production sera écologiquement soutenable. Pour y parvenir, quelques ajustements semblent nécessaires.

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Jacques Véron : « La démographie est un multiplicateur des problèmes écologiques » (novembre 2022)

– Alors que les rayons des librairies se remplissent de livres sur l’écologie, la démographie reste un angle mort de cette production éditoriale. Comment l’expliquez-vous ?

Jacques Véron : Chez les démographes, il existe une retenue liée aux difficultés techniques que pose le sujet. Alors qu’à une échelle locale l’enjeu environnemental fait l’objet de nombreuses recherches, il est très périlleux de proposer une analyse globale. Sur un terrain donné, on peut étudier l’effet d’une catastrophe naturelle sur la natalité ou les liens entre santé et pollution. Sur le plan macroscopique, on peut mettre en rapport des corrélations, comme la croissance des populations et l’augmentation des pollutions, mais il est délicat de déterminer la part de chaque élément dans la situation ­mondiale. On sait que la population a un effet, puisqu’elle exerce une pression sur les ressources et l’utili­sation des sols, mais on n’arrive pas à le quantifier de façon précise. C’est ce qui explique que le sujet ait longtemps été peu étudié. Or, avec l’émergence de la question écologique, la démo­graphie est régulièrement interpellée et, depuis une quinzaine d’années, on observe une multipli­cation des recherches.

– Cette hypercroissance de la population mondiale fait-elle, aujourd’hui, de la démographie humaine un problème ?

Jacques Véron : Cette croissance rapide est incontestablement un enjeu et je pense qu’il serait souhaitable de parvenir à une stabilisation. Mais je suis réticent à l’idée de parler de « problème » car cela convoque immédiatement les idées très connotées de surpopulation ou d’explosion démographique. Or, la démographie n’est pas la source des problèmes environnementaux, mais elle a un effet multiplicateur des causes engendrant ces maux. Elle n’est donc pas, en tant que telle, un problème écologique majeur. Nous devons avoir une vision nuancée, car si l’on tient compte de l’inégale répartition de la population mondiale, la croissance démographique est un problème à certains endroits, mais pas ailleurs.

Mais je suis conscient qu’il est difficile d’expliquer que la croissance de la population est une question majeure sans pour autant la tenir comme responsable de ce qui ne va pas : la frontière entre les deux est subtile, et en tant que démographe on est parfois amené à sous-estimer les effets de cette croissance pour, précisément, ne pas dire que c’est un problème. L’enjeu, à présent, est celui de la stabilisation de la population, d’autant que chaque nouvel individu sur Terre va avoir une empreinte écologique de plus en plus importante au fil du temps. Il faut donc souhaiter une convergence globale des niveaux de fécondité, et qu’ils se stabilisent autour de deux enfants par femme. 

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La zone grise tragique de la fin de vie

Euthanasies, suicides assistés… Des centaines d’euthanasies clandestines seraient pratiquées chaque année, résultat d’un accord entre un souffrant et son médecin ou sa famille. Périodiquement, des cas concernant des malades en fin de vie vont pourtant finir devant les tribunaux. En France, nul n’a le droit d’ôter la vie, même à la demande d’une personne, et le suicide assisté est proscrit. Des tabous qu’ont levés d’autres pays, comme la Belgique – en assortissant cependant toujours cette légalisation ou dépénalisation de conditions très précises.

Henri Seckel : Elle avait sombré dans un coma profond… Son mari a fermé la porte de la chambre. Il a disposé des pétales de rose sur le lit, s’est allongé à côté d’elle, lui a dit « je t’aime », et a pressé la seringue de Tranxene, injectant en quelques secondes la dose prévue pour vingt-quatre heures… Morten Jensen a été acquitté par la cour d’assises du Maine-et-Loire en 2006. « Mon geste est un geste d’amour et de compassion, pas celui d’un meurtrier », avait-il dit à la barre. « Un crime d’amour est un crime, même s’il est animé des meilleurs sentiments du monde » répond le procureur

Les procédures sont rares, mais elles contraignent les juges à s’aventurer dans la zone grise tragique de la fin de vie, à trancher des cas particuliers ultrasensibles. Dans une circulaire de 2011 toujours en vigueur, le ministère de la justice appelle les magistrats à « un discernement et un tact particuliers » dans ces affaires si complexes. Les décisions des jurés reflètent souvent l’état de la société plus que celui du droit… comme pour les avortements avant la loi Veil [1975]. Cette situation hypocrite se transfère dans les tribunaux, où la réalité fait que la justice ne peut pas condamner, ou alors à des peines symboliques, tout comme Gisèle Halimi obtenait des non-lieux ou des acquittements malgré un droit très sévère sur l’avortement. La même clémence s’applique lors des procès dans des affaires d’aide au suicide, que la justice française poursuit sous d’autres qualifications, puisque l’aide au suicide n’est pas une infraction. « Aucune affaire de fin de vie ne ressemble à une autre », disait Jean Leonetti en 2006. L’ancien député prévenait : « Aucune loi ne résoudra tout. »

commentaires sur lemonde.fr

M.d Allemagne : Je peux choisir mon métier, mon lieu de résidence, mes amis, mes activités. Je peux choisir mon parcours scolaire et universitaire, de suivre une formation ou non. Je peux choisir ma sexualité et même mon sexe. Je peux choisir d’enfanter ou non. Je peux choisir d’aimer qui je veux, de me nourrir comme je l’entends. Je peux vivre seul, en couple, en communauté. Je peux choisir presque tout librement. Mais pas ma mort. Liberté ultime. Qui sont-ils pour m’imposer ma vie ou mon agonie?

Pascale C. : Le parallèle avec le MLAC (Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception) de 1973-74 est frappant. Il faut espérer, avec plus de 80% de Français, que les partisan(e)s d’une fin humaine, digne et sans souffrance inutile vont l’emporter, de la même façon, sur l’obscurantisme d’une loi d’un autre âge, imprégnée d’un dolorisme que rien ne justifie plus, sauf les préceptes vétustes et branlants d’un catholicisme de chapelle. Cela dit si, les intégristes tiennent tellement à souffrir, libre à eux !

Concordance : La loi est faite pour l’homme et non pas l’homme pour la loi ! Notre culture chrétienne devrait méditer cette phrase de l’Évangile !

AnneH : La sédation prolongée en fin de vie de la loi Leonetti est une vaste hypocrisie; cela consiste à sédater une personne en fin de vie avec arrêt de tout traitement autre que sédatif, donc arrêt de l’hydratation et de la nutrition entre autre. Les gens mettent plusieurs jours à mourir en se transformant physiquement et en s’asséchant comme un fruit confis.la transformation de l’être aimé est très dur à supporter pour les proches! C’est de l’euthanasie lente qui ne porte pas son nom! Mais on dit : non,non, ce n’est pas la sédation qui les tue mais la maladie! Quelle hypocrisie, quelle mauvaise fois! Autant appeler les choses par leur nom : c’est de l’euthanasie à petit feu! L’horreur!

Jean Rouergue : Quand les EHPAD sont des mouroirs pourquoi interdire l’euthanasie et pas ces mouroirs dégradants ?

Dr P. : Survivre n’est pas vivre

Lapetitesouris : L’important est de respecter la volonté des gens. Mourir est une décision qui devrait être totalement personnelle, l’ultime tranche de liberté d’une vie de servitude et de labeur, de maladie, de souffrance pour certains. De quel droit imposons nous des décisions collectives aux autres sur ce point ?? Au nom de tradition religieuses ? De notre ignorance ? De notre peur ? Mettons les garde-fou adéquats et laissons les gens choisir !

Gaspard : Dans ce domaine comme dans d’autres, actuels (légalisation du cannabis) ou passés (avortement, contraception, peine de mort), le pragmatisme de nos voisins jette une lumière très crue sur le dogmatisme, la ringardise et l’hypocrisie française. Résultat, sur presque tous les sujets sociétaux, la France accuse régulièrement une ou plusieurs décennies de retard sur eux. C’est en grande partie la faute de l’influence catholique, mais pas que. Il y a une tendance bien française à croire que ce sont les lois qui font les mœurs, alors que c’est l’inverse. Sans parler de ce réflexe compulsif d’interdiction de tout ce qui échappe à la vision du monde souvent datée et étriquée de nos gouvernants.

Onaiel : « L’avis collégial des médecins, qui doit parfois être conforté par des contre-expertises, l’emporte sur les directives anticipées du patient. » Principe inadmissible.

G. Verne : Aucune loi ne peut être adoptée puisque les sénateurs LR s’y opposent et qu’on ne peut rien y faire, à part leur souhaiter une longue et douloureuse agonie

articles antérieurs sur notre blog biosphere

Fin de vie, comparaison internationale

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Incertitudes de Macron sur la fin de vie !

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Japon, le gouvernement devient nataliste

En juillet 2014, nous écrivions sur ce blog biosphere : Le Japon devient nataliste, il est pourtant surpeuplé. Entre vieillissement accéléré de la population nippone et constat avéré de surpopulation, quelle doit être la priorité ? Retenons que le Japon ne peut nourrir de façon autonome et avec une agriculture traditionnelle que 26 millions de personnes au lieu de 125 actuellement. Malgré ce constat objectif de surpopulation, ce n’est pas la crainte du nombre qui est mis en avant aujourd’hui, mais le vieillissement !!!

Philippe Mesmer : De l’argent pour des bébés. Ainsi dixit le premier ministre japonais qui a promis dans son discours de politique générale, le 23 janvier 2023, « des mesures sans précédent pour enrayer la chute de la natalité… Nous sommes sur le point de ne plus pouvoir maintenir le fonctionnement de la société ». Pour relancer la natalité, le gouvernement prévoit de créer, en avril, une agence des affaires familiales, le doublement des allocations familiales, la hausse de l’allocation forfaitaire accordée à la naissance d’un enfant. Or, rien n’indique que cette série de nouvelles décisions suffiront à inverser la tendance malthusienne. Noriko Hama, professeure d’économie, juge qu’il est vain de « donner de l’argent aux jeunes couples et d’attendre qu’ils aient plus d’enfants. Le problème est que les Japonais ne sont pas satisfaits de l’environnement dans lequel ils devront élever un enfant. Tant que cet environnement ne s’améliorera pas, le taux de natalité ne se redressera pas ».

Quelques contributions pertinentes

Ophrys : « Le problème est que les Japonais ne sont pas satisfaits de l’environnement dans lequel ils devront élever un enfant. Tant que cet environnement ne s’améliorera pas, le taux de natalité ne se redressera pas ». Tout est dit , c‘est très similaire à ce qui a été dit dans l’article sur la Chine il y a quelques jours

Lire, LE MONDE voudrait une Chine plus peuplée

Arthur Martin : Le Japon est une ile surpeuplée – Une diminution de la population – comme en Europe – peut avoir du sens.

Undefined : La population du Japon a quadruplé depuis l’ère Meiji (1868). Le pays avec peu de terres cultivables produit moins de la moitié de la nourriture qu’il consomme. Le prix des terrains à construire est inabordable à tous ceux qui n’ont pas d’héritage. Dans l’ensemble, la baisse de la population est plutôt une bonne nouvelle. Et l’économie peut encaisser le choc si elle apprend à fonctionner sans la consommation à outrance et aller vers la sobriété heureuse, ce qui commence doucement à se produire – mais ça reste encore hors de portée de l’imagination des politiciens.

Michel SOURROUILLE : Entre vieillissement accéléré de la population nippone et constat avéré de surpopulation, quelle doit être la priorité La surpopulation au Japon est un fait, faire plus d’enfants accroît l’ensemble des problèmes. En 1721 l’archipel japonais, qui ne pouvait compter que sur ses seules forces internes avant l’ère Meiji, était considéré comme surpeuplé avec 26 millions d’habitants. En 1868, le Japon comptait toujours 26 millions de personnes, la maîtrise de la fécondité sous des formes souvent éprouvantes était pensée comme un impératif absolu. En 2020 le Japon atteint 126 millions d’habitants, la densité est en moyenne de 346 hab./km². Ramené aux superficies cultivables, c’est un chiffre insoutenable, désespérant. Ramené aux contraintes environnementales, c’est pire.

Philb 2 : Au Japon les ventes de couches pour seniors ont dépassé celles pour bébés il y a déjà plus de 5 ans. Il y a plus de 20 ans, une majorité d’enfants en classe primaire au Japon répondait à la question  » que ferez vous plus tard ? qu’ils souhaitaient ne pas se marier avec une écrasante majorité pour les petites filles.

Jean-Pierre M : Logement cher, étude cher, semaine de travail de malade et salaire pas foufou. En gros faut être cadre pour assumer financièrement des enfants dans de bonne conditions. Les pauvres dans ce pays ne sont pas bêtes. Ils ne font pas de petit malheureux.

Clairedelune : Je parlais hier avec une amie japonaise qui habite en France, quand elle me parlait du coût des études au Japon on comprend pourquoi ils n’ont pas beaucoup d’enfants!

Tyrion : Au Japon, élever un enfant coûte très cher, que ce soient les crèches, les soins médicaux ou les études. La solution la moins coûteuse est que la femme s’arrête de travailler pour l’élever. Résultat, celles qui veulent avoir un travail intéressant ne se marient pas et ne font pas d’enfants. Comme il y a de moins en moins de jeunes sur le marché du travail, les salaires sont très élevés mais l’immobilier et les dépenses médicales aussi. Par contre les pays qui n’ont pas encore fait leur transition démographique vont souffrir avec une surpopulation qui continue de croître et des risques de guerres et de famine.

lecteur assidu : La décroissance de la natalité est un but en soi pour garder des coins de planète habitable. C’est la première sobriété avec un effet énorme démultiplicateur. Un seul enfant plutôt que deux, c’est une maison sur deux loin des centres villes, une voiture au lieu de deux, c’est moitié moins de viande rouge … toute cette pollution non produite, c’est assurément génial.

Pelayo Decovadonga : L’humanité à t-elle un avenir lorsque ce sont les sociétés les moins développées qui progressent le plus, numériquement ? Darwin se serait planté ?

Djemes Ouest : Il faut être fou pour faire un enfant sur cette planète ! Il n’y a pas de planète B.

Nos articles antérieurs sur ce blog biosphere

Le Japon, surpopulation et/ou vieillissement ? (2022)

Le Japon devient nataliste, il est pourtant surpeuplé (2014)

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Agence fr. de développement / surpopulation

Pour savoir ce que pense l’AFD de la surpopulation, on trouve sur leur site deux occurrences seulement : l’une sur la surpopulation carcérale, l’autre sur la surpopulation dans les écoles. Rien sur la surpopulation humaine. Mais les choses commencent à bouger…

https://www.afd.fr/fr/rechercher?query=surpopulation

1) La plus récente en juillet 2020 concerne le projet de la Fédération internationale de l’action des chrétiens pour l’abolition de la torture (FIACAT) Garantir l’accès des détenus en attente de jugement à la justice dans six prisons de République du Congo et de Madagascar. Il entend répondre à l’une des principales causes de la surpopulation carcérale dans le monde : la mise en prison de personnes en attente de leur jugement, au-delà des durées décentes légalement admises, autrement dit « la détention préventive abusive ».

Commentaire : On ne porte aucune attention à la surpopulation de Congo et de Madagascar, on ne s’intéresse qu’aux prisons. Or dans pays surpeuplés, prisons surpopuplées… La « surpopulation carcérale » est d’ailleurs quasiment la seule approche du concept de surpopulation par le journal LE MONDE.

Lire, Madagascar, un état de surpopulation

2) en janvier 2019 avec le « Résumé d’évaluation – Appui budgétaire à la Guinée affecté au secteur de l’éducation. » : La réhabilitation des établissements scolaires n’a pas résolu tous les problèmes existants, comme l’absence de points d’eau et de latrines, ainsi que la surpopulation dans les classes.

Commentaire : la surpopulation dans les classes n’est qu’une conséquence de la surpopulation d’un pays qui n’arrive plus à se donner les moyens de scolariser les jeunes qui arrivent en trop grand nombre. Donner de l’argent pour l’éducation sans enrayer une fécondité irresponsable n’est qu’argent versé dans un tonneau des Danaïdes. E n Guinée l’inde de fécondité est de 4,5 enfant spar femme (2020), le taux d’accroissement de la population de 2,%, ce qui équivalut à un doublement de la population tous les 25 ans.. C’est exactement le chiffrage indiqué par Malthus après 1798 quand il y a libre cours de la fécondité humaine. Le Ghana était peuplé de 3,7 millions de personnes en 1961, et 13,8 millions en 2022. Une telle explosion démographique est ingérable.

Mais le 30 janvier 2023, l’Agence française de développement donne des perspectives de long terme : «  L’Afrique est le continent où la prévalence de l’insécurité alimentaire est la plus forte. La pauvreté en est la principale cause même si les ralentissements des économies, les conflits et le changement climatique y contribuent individuellement. Alors que l’accès à l’alimentation était devenu la préoccupation première des décideurs, les perspectives démographiques de l’Afrique avec une population qui pourrait presque doubler d’ici 2050 et avec le basculement vers une population urbaine majoritaire pourraient remettre la question de l’offre et de l’autonomie alimentaire des Africains au premier plan. La relance de l’offre agricole qui bénéficierait aux agriculteurs qui sont aussi les plus pauvres est une priorité de bon sens mais cela suffit-il à répondre à une demande qui change en qualité et aux exigences de systèmes alimentaires toujours plus complexes ? »

Commentaire : Enfin l’AFD commence à s’inquiéter de la réalité de la surpopulation ! Un citoyen éclairé se devrait de connaître le traitement de la réalité de la surpopulation par nos différentes instances. Voici un récapitulatif sur ce blog biosphere,

Lire, Tout savoir sur l’aide au développement

L’Agence française de développement (AFD) se devrait de consacrer au planning familial une grand part de l’aide publique aux pays pauvres. L’association Démographie Responsable demande que 25 % de l’APD (aide publique au développement) y soit consacré.

synthèse : le mot tabou de « surpopulation »

Agence fr. de développement / surpopulation Lire la suite »

Du permis de parentalité au permis de procréer

Un événement ponctuel traité comme une fin en soi sans y apporter un regard élargi et des lunettes théoriques, c’est indigne d’un journal de référence. C’est pourtant ce que fait quotidiennement LE MONDE, ainsi du procès de Béthune. Relevons dans l’article ce qui va nous amener à aller plus loin que l’écume de l’actualité.

Florence Traulle : Ils étaient jugés le24 janvier 2023 pour violences par ascendant sur mineurs de moins de 15 ans et soustraction à leurs obligations légales de parents, compromettant la santé, la sécurité, la moralité ou l’éducation de leurs enfants. Bryan, l’un des aînés de cette fratrie de dix enfants, alerte les services sociaux « après la dispute de trop ». Il accuse ses parents de graves violences sur ses frères et sœurs plus jeunes. Une maison qui part à vau-l’eau, deux petites filles, 4 ans et demi et 2 ans, attachées dans des chaises hautes où, visiblement, elles ont passé toute la nuit. Comme toutes les nuits depuis plusieurs semaines. Le père, qui sait « un peu » lire mais pas écrire, dit avoir été « dépassé » par la charge familiale. La mère enchaîne : « Je n’en pouvais plus. J’étais épuisée physiquement et mentalement. » . Mélanie, 13 ans, se retourne vers sa mère et lâche froidement : « Quand tu fais un enfant, c’est pour l’élever. Il faut assumer derrière. » Le président du tribunal s’adresse à elle : « Ta maman dit qu’elle aime ses enfants. » « Ben, j’y crois pas », répond l’adolescente. Et puis, Bryan, qui vient dire : « On m’a appris à être violent. » La procureure adjointe, qui a requis contre les parents deux ans de prison avec sursis probatoire, ajoute que les parents n’étaient pas « des sadiques » : « On est dans l’entre-deux, dans la violence quotidienne, banalisée. » Une violence que Christine B., la mère, a connue elle aussi dans son enfance. Il s’agit pour elle d’une mère « qui n’a pas appris le métier de parent ».

Le point de vue des écologistes malthusiens

Soyons clair, les enfant n’ont pas choisi de naître, donc les parents sont entièrement responsables. Pour qu’il y ait moins d’enfants martyrisés, mieux vaut instituer un permis de parentalité : il y a passage par une école des parents, puis tests successifs avec des exigences socialement définies comme on le fait d’ailleurs déjà dans le cas d’une adoption. Dernière étape finale, un permis de procréer, ils pourront passer l’acte. Comme pour le bac, des années d’études et le passage terminal. Il faut un permis de conduire une voiture, il est vraiment étrange que pour l’énorme responsabilité parentale, on puisse faire dix enfant et ne pas pouvoir s’en occuper dignement.

Et c’est là le deuxième point analytique, Pourquoi faire des enfants, beaucoup d’enfants, sur une planète surpeuplée dont on a largement dépassé les limites de capacité pour faire virve dignement une population humaine qui atteint 8 milliards depuis novembre 2022. Le constat de dépassement des limites devrait faire prendre conscience à tout citoyen qu’il est nécessaire d’agir pour une décroissance de la population, donc de ne jamais dépasser le nombre de deux enfants par femme.

Quelques commentaires trouvés sur lemonde.fr

AntoineM : L’article du MONDE relate les méfaits d’une politique nataliste ; pour certains « avoir des enfants » est une source importante de revenus. Naturellement reproduction de ce que les parents ont connu enfants et qui est devenu pour eux la normalité.

Leno : Et l’on s’étonnera de la répétition par ces mêmes enfants de la violence subie. Quand la justice prendra t’elle conscience que ces jeunes enfants violentés quotidiennement sont de futurs parents maltraitants, les coups, les traces sont ils les seuls « marqueurs » de la destruction psychique, ne fabriquons nous pas de futurs enfants maltraités de par cette perpétuation de l’idéologie familialiste….

MHG : L’enfant reste considéré comme possession de ses parents auxquels on le retire quandt, après moult alertes, signalements, mesures d’AEMO et accompagnements éducatifs divers, ceux-ci se montrent trop peu coopératifs. Pendant ce temps-là, le mal court, l’enfant sera, sauf exception, moyennement équipé pour construire une existence féconde, il est occupé à inventer des modalités d’évitement, de contournement, bref de survie. Il est exposé aux difficultés d’apprentissage, aux pathologies et pas seulement psychiatriques, aux conduites à risques et transgressives… Bref, cela représente un coût extravagant, social, médico-social, médical, judiciaire …

Raymond Charronneau : Je l’ai toujours dit : il faut instaurer un permis à obtenir pour avoir des enfants. Et maintenant j’ajoute : limiter le nombre d’enfants. De tels parents indignes font un cinquième, un sixième, etc. et personne ne réagi t?

Athanagore Porphyrogenete : Question du jour, faut-il stériliser les pauvres pour augmenter la réussite en master ?

Thufyr : Dix enfants pour un couple qui aurait eu du mal à en assumer plus de deux, moralement et surtout financièrement ! Cherchez l’erreur. Et relisez un article de LM de 2021 sur le choix de certaines femmes indiennes en matière de stérilisation comme libération volontairement assumée. La pudibonderie de notre société, les politiques natalistes successives (héritées des guerres et d’époques « chair à canon ») sont trop souvent source d’une grande souffrance chez les enfants. Et d’une forme de culpabilité de parents dépassés. Pas excusables pour autant.

Articles antérieurs sur notre blog biosphere

Contre l’infanticide, le permis de procréer ? (2021)

Sanctions pour non respect du permis de procréer ? (2014)

Permis de procréer, à égalité avec permis de conduire ? (2014)

à la place du quotient familial, un permis de procréer (2012)

permis de parent (2007)

Du permis de parentalité au permis de procréer Lire la suite »

Suicide assisté et Euthanasie volontaire

Ci-dessous un texte du 18/01/2023 que nous a envoyé Marie-Laure et Jacques pour parution.

Réflexions sur une loi nouvelle

encadrant le suicide assisté et l’euthanasie volontaire

En France, la loi Claeys-Leonetti actuelle est très insatisfaisante pour au moins 5 raisons :

  • son application est restreinte à la fin de vie en contexte médicalisé dans des conditions de souffrance intolérable ; elle ne répond pas aux cas de refus de handicaps jugés insupportables (pensons à Vincent Humbert, en 2003), de perspectives inéluctables de dégradation physique ou mentale, ni, pas plus que les soins palliatifs, à celui des souffrances réfractaires
  • sa seule issue libératrice est la « sédation profonde et continue jusqu’au décès », pratique que nous jugeons hypocrite et révoltante, d’autant que les conditions additionnelles posées par la HAS la limitent à l’extrême fin de la vie, atteinte peut-être dans d’extrêmes souffrances
  • la décision est entièrement dans les mains d’un collège de médecins et soignants pour lesquels la demande du sujet (déclaration ou directives anticipées) n’est qu’un élément de décision parmi d’autres.
  • très peu de directives anticipées sont rédigées, même les soignants ne sont pas exemplaires ; le modèle de directives disponible sur le site gouvernemental fait l’effet d’un repoussoir : sur ce sujet sensible et complexe où la réflexion est intime et difficile, le formulaire proposé est beaucoup trop technique avec des questions médicales auxquelles nous ne savons//voulons pas répondre
  • le développement des soins palliatifs prévu par la loi est très insuffisant et inégalitaire sur le territoire.

Nous pensons que pour progresser en liberté sur ce sujet, il faut changer de cadre de réflexion et de point de vue.

Le suicide assisté et l’euthanasie volontaire ne sont pas une question médicale et le corps médical n’est concerné qu’à la marge, et non de façon centrale comme dans la loi actuelle ou comme dans les réflexions sur une éventuelle évolution telles qu’elles paraissent s’engager. C’est une pure question de liberté dont devrait disposer chacun d’entre nous, liberté moralement limitée par le précepte « ne pas nuire à autrui », délimitée par la loi et si possible garantie par la Constitution.

Nous demandons alors l’institution d’une aide légale à mourir (et non une aide dite ‘médicale’, ou dite ‘active’). Cette terminologie est plus globalisante et « rassurante », et fédère les expressions utilisables: suicide assisté, euthanasie demandée, mort délibérée (François Galichet), mort choisie, IVV (interruption volontaire de vie par analogie avec l’IVG).

Il y a plus de 8000 morts par suicide par an en France, pour des motifs divers, et par des moyens en général violents, pour soi-même et pour l’entourage, avec le risque, en cas d’échec, d’en porter des séquelles graves. Si le suicide n’est pas pénalisé, l’orientation vers le suicide peut être traitée comme une pathologie mentale sujette à traitements psychiatriques ; mais trop peu est vraiment fait pour aider à régler les problèmes matériels et psychologiques des personnes suicidaires, à part tenter de les dissuader ou leur rendre le suicide difficile.

A la racine de cette répulsion institutionnelle pour le suicide, nous voyons surtout un vieil interdit religieux et l’opposition des religions au suicide, assisté ou non, est une limitation de la liberté. Notre république laïque et contemporaine se doit d’écarter tout interdit religieux de sa délibération: les pratiquants doivent pouvoir se conformer à leur propre doctrine, sans se voir imposer ce qu’ils réprouvent, mais sans empêcher non plus ceux qui le réclament d’y recourir: les opposants ne subissent aucun dommage lorsque les partisans se suicident.

Une fois levé le tabou injustifié à notre sens qui pèse sur le suicide (et l’euthanasie volontaire qui peut s’y substituer), puis délimitées et décriminalisées les conditions légales de l’assistance, les seules questions à étudier sont de procédure (expression valide de la volonté, délai de prise en compte, réalisation pratique, sécurité, financement éventuel, …), modalités sur lesquelles devrait porter la réflexion concrète. Les représentants des religions opposées au suicide et les médecins persuadés à tort que leur rôle est de sauver la vie de leurs patients, alors que c’est d’aider à bien vivre et bien mourir, n’ont pas à y participer en corps constitué, sauf pour vérifier que le suicide assisté ne leur sera pas imposé. La levée du tabou institutionnel devrait revenir, en république, au peuple souverain convenablement informé.

Face à ce que nous considérons comme un blocage en France, nous pouvons avoir trois attitudes :

  • le contourner dans l’illégalité en se procurant un produit létal interdit ou en bénéficiant par relations de diverses aides confidentielle ou en comptant sur la compassion d’un soignant courageux ;
  • le contourner dans l’inégalité en allant chercher à l’étranger le cadre légal plus ou moins adapté à la situation (comme l’a fait Paulette Guinchard, longtemps militante contre l’euthanasie)
  • ou enfin le débloquer en militant pour l’instauration en France d’un cadre légal positif explicite (et non une simple tolérance comme en Suisse)

Son but ultime est, pour tous les citoyens qui expriment cette volonté de manière valide, l’accès légal et organisé au suicide assisté ou à défaut à l’euthanasie volontaire, à tout moment de leur vie dont la fin de vie en contexte médicalisé n’est qu’un cas particulier. Cette évolution peut être progressive (mais au minimum, il faut annoncer cet objectif ultime) en traitant d’abord le sujet en contexte médicalisé mais en retirant au corps médical la délibération, la décision et la réalisation.

En effet, le contexte médicalisé paraît le plus propice à une démarche d’aide légale à mourir organisée et prévue à titre personnel et collectif (ce que ne sont pas les autres motivations du suicide, qui paraissent plus résulter d’une pulsion irrépressible face à une situation professionnelle, sentimentale ou autre, à effet cumulatif, jugée à un moment insupportable). La motivation peut être ici clairement mais largement délimitée : la confrontation à une dégradation pathologique ou accidentelle physique ou psychique actuelle ou à la perspective d’une telle dégradation (voir la décision d’Anne Bert atteinte de la maladie évolutive de Charcot), que le sujet choisit librement et en pleine conscience de refuser. Le rôle du corps médical est aussi clairement délimité : porter un diagnostic sur la situation présente et future du patient, lui proposer des traitements adaptés, qu’il est libre de refuser, l’informer sans biais à tout moment sur les conséquences prévisibles des divers choix, et quoi qu’il en soit, le soigner et apaiser ses souffrances, mais certainement pas décider à sa place, même collégialement, de sa mort, en la lui refusant ou en l’accélérant hors de son contrôle. Certes le corps médical doit autant que possible être mis de notre côté, mais déchargé d’une responsabilité qui ne lui incombe pas et qui incombe au patient seul, au titre du « droit fondamental de disposer de soi en toute circonstance » que seul le programme NUPES aux dernières élections législatives de 2022 proposait d’ailleurs de constitutionnaliser. En conséquence, ce n’est pas à des médecins ou des soignants d’effectuer l’aide légale à mourir, mais à des assistants assermentés, protégés, formés, dépendant d’ organismes ad-hoc non lucratifs sous tutelle de l’État.

La fin de vie en milieu hospitalier ou Ehpad, en cas de maladie fatale (ou non), n’est plus le cœur de la loi comme actuellement, mais seulement un cas particulier de cette libre démarche de suicide assisté à tout moment de la vie, bien que le sujet-patient soit alors privé de sa liberté de mouvement :

  • si le patient est conscient et lucide, il peut exprimer sa volonté et les moyens peuvent lui être donnés rapidement par l’organisme ad hoc même en milieu hospitalier; ou bien il peut choisir d’aller en service de soins palliatifs et il y sera bien accueilli (ce qui nécessite aussi de profondes réformes, sur les orientations et les moyens !), en gardant toujours la possibilité de demander l’aide légale à mourir.
  • s’il n’est pas conscient, mais que ses directives anticipées en vue d’une non réanimation et d’une mort rapide sont claires, elles s’imposent à tous, famille et médecins, et une action d’euthanasie rapide doit être réalisée par un assistant de l’organisme ad hoc, en substitution de la sédation terminale, toujours ouverte à ceux qui en ont fait la demande, par un choix volontaire dans ce cas ; mais destinée (?) à déculpabiliser les soignants et moins choquer les religieux, cette option devrait logiquement disparaître.
  • s’il n’est pas conscient, et si ses directives anticipées refusent l’aide légale ou n’existent pas, il pourrait subir des tentatives de réanimation et/ou il devrait attendre sa mort sans subir d’obstination déraisonnable en bénéficiant de l’apaisement de ses douleurs, au choix de l’équipe soignante; l’hôpital peut demander une décision judiciaire, sur base médicale, pour valider un arrêt des soins et une aide légale à mourir ou une sédation terminale, contre laquelle nul ne peut faire appel ; le témoignage des proches sur les éventuelles intentions du patient, et non leur avis sur ce qu’il faut faire (voir le cas de Vincent Lambert) est demandé, en priorité à la personne qui partage son existence. L’incertitude pesant sur ce cas devrait pousser les patients à rédiger des directives anticipées et les soignants à les exiger.

La nouvelle loi devra donc cadrer, en termes juridiques appropriés, ces différentes étapes et modalités :

  • acter ou rappeler que chacun est libre de disposer de soi-même, que l’aide au suicide est dépénalisée si elle n’est pas motivée par un intérêt égoïste, que l’aide légale à mourir par suicide assisté ou euthanasie demandée n’est pas un soin relevant des règles et pratiques nationales et internationales du domaine de la santé (depuis les réglementations des Ordres nationaux aux règles de l’OMS, en passant par les lois nationale et européenne) mais un acte d’entraide à l’exercice délibéré d’une liberté individuelle
  • bien fixer avec tact la terminologie employée, définir la constitution, l’encadrement juridique, financier, la tutelle ministérielle et le contrôle des organismes ad hoc, les modalités de recrutement, de formation, de supervision des assistants assermentés, établir les conditions de leur protection pénale, délimiter les responsabilités et champs d’actions respectifs des médecins et des assistants
  • définir les modalités de l’expression valide de sa volonté par le sujet auprès de l’organisme ad hoc (forme, type de motivation, délai de réflexion, réitération) soit en pleine conscience, soit par le biais de personnes de confiance et/ou de directives anticipées (préciser le cas délicat d’absence de directives); en particulier le sujet conscient est réputé doué de sa pleine capacité (sauf s’il est mineur, sous tutelle ou curatelle), il doit être accueilli et écouté dans un véritable dialogue humain et attentif, sans porter de jugement sur le ressenti individuel des souffrances; sa liberté et sa volonté éclairée priment et les cas litigieux sont soumis, par l’organisme ad hoc, à un juge des libertés pouvant faire appel à expertise psychiatrique; d’emblée, le type large de motivation recevable est « la confrontation à une dégradation pathologique ou accidentelle physique ou psychique actuelle ou bien à sa perspective »
  • favoriser et faciliter la rédaction des directives anticipées (en insistant plus sur l’intention générale que sur la multiplication de cas techniques et de questions médicales, le terme ancien de testament de vie nous paraît plus adapté), en assurer réellement la collecte et la conservation centralisées par l’organisme de tutelle (sans censure), les rendre progressivement obligatoires pour tous, avec prise de position très à l’avance pour ou contre l’aide légale à mourir; elles sont destinées au corps médical pour les traitements courants et à l’organisme ad hoc en cas d’ouverture vers l’aide légale à mourir
  • prévoir et favoriser que la personne de confiance appelée à exprimer la volonté du sujet et veiller à sa bonne application, s’il est incapable de l’exprimer ou la réitérer, puisse être aussi un agent juridique : tuteur, curateur, mandataire de protection future, notaire, avocat, et définir ses modalités d’intervention
  • prévoir un élargissement progressif des motivations recevables en parallèle avec la mise en place d’aides effectives, psychologiques et matérielles (qui peuvent d’ailleurs mobiliser beaucoup de moyens humains de proximité et financiers) à se détourner de l’option du suicide
  • définir les modalités de fabrication, homologation, étiquetage, conservation, mise à disposition des organismes ad hoc (ou éventuellement du sujet dans des conditions strictes de sécurité à préciser) du produit létal, non par prescription médicale (a-t-elle lieu d’être techniquement puisqu’il n’y a ni dosage particulier ni contre-indication à prévoir ?) mais par délivrance administrative, directement d’une pharmacie nationale aux organismes ad hoc puis aux assistants, sans passer par des officines
  • définir la procédure d’administration soit à domicile soit en milieu hospitalier ou Ehpad, soit dans un lieu dédié, du produit létal buvable ou par injection contrôlée ou non par le sujet, en fonction de ses handicaps éventuels, ainsi que les modalités de délivrance du certificat de décès et de l’autorisation d’inhumation ou de crémation ; dans le nouveau cadre légal il sera désormais possible de consigner que le décès résulte d’un suicide assisté ou d’une euthanasie volontaire, et non d’une ’cause naturelle’
  • définir les tarifs, les modalités de paiement par le sujet et de prise en charge par les organismes de sécurité sociale, assurant la solidarité et une égalité de traitement entre les sujets
  • prévoir un retour d’expérience annuel sur la mise en œuvre de la loi (et aussi sur le suicide violent hors loi) par des indicateurs quantitatifs et par des enquêtes qualitatives dans la population générale et dans celle des assistants, avec restitution de ce bilan annuel au parlement par l’organisme de tutelle.

En conséquence, les études médicales et les doctrines des Ordres professionnels seront adaptées à ce nouveau cadre légal, orientées vers l’écoute, l’information active et sans biais du patient, la prise en compte scrupuleuse de sa volonté exprimée, la réflexion sur le sens et les limites du métier, la coopération avec l’organisme ad hoc, le développement de l’accès universel effectif à des soins palliatifs de qualité, neutres de toute idéologie religieuse et garants à tout moment de la liberté de choix des patients.

En résumé, pour l’instauration de cette nouvelle liberté, l’expression aide médicale à mourir est inadaptée car ce que nous recherchons à terme est bien une aide légale à mourir de portée générale dont l’application en milieu médicalisé est un cas particulier bien que numériquement important, aide réalisée non par des médecins en tant que tels mais par des assistants assermentés et légalement protégés (c’est plutôt le modèle suisse amélioré, en remplaçant la simple tolérance par un droit positif, et la prescription médicale du produit létal par une délivrance administrative); les soignants qui le voudront pourront acquérir le statut d’assistants.

Une période transitoire peut être aménagée par rapport à la situation actuelle où tout ce qui est admis en France et en Belgique notamment est entre les mains des médecins, mais il faut montrer d’emblée l’objectif, au risque sinon de se retrouver bloqués sans fin dans un modèle purement médical (environnement, critères, prescription, collège décisionnel de soignants, lourdeurs et réticences intrinsèques à leur statut, …) sans perspective d’universalité. Que le secteur médical se concentre sur l’amélioration de l’accueil, de l’écoute et du ‘traitement’ des patients à la ville et en milieu hospitalier dans les différentes disciplines médicales, y compris les soins palliatifs, en étroite collaboration. L’aide légale à mourir n’est pas un soin mais est une extension de la liberté et de la responsabilité de tous les citoyens décidée et appliquée dans un cadre conceptuel plus large que le cadre médical. Elle n’a pas à être conditionnée ou retardée par le développement indispensable des soins palliatifs.

La France pourrait pour une fois ne pas être à la traîne de ses voisins et faire acte d’innovation avec cette aide légale à mourir, qui paraît être aussi la conséquence naturelle de la constitutionnalité du droit à disposer de soi-même qui vient d’émerger en Allemagne et devrait émerger dans toutes les démocraties. L’argument contraire du mauvais signal que cela donnerait aux personnes fragiles ou en détresse, qui se sentiraient un poids inutile pour la société, peut être réfuté par le fait que beaucoup de personnes s’expriment déjà, refusent spontanément d’être un poids pour autrui, ou d’endurer des souffrances qu’elles rejettent, et n’obtiennent souvent qu’une fin de non recevoir ainsi qu’une sorte de mépris faussement fraternel pour leur parole qui n’est pas respectée. Écoutons les. A l’inverse, la certitude qu’ils pourront bénéficier, dans leur propre pays, d’une aide légale à mourir s’ils la demandent est de nature à combattre les angoisses et inconforts psychologiques qu’ils peuvent ressentir et à leur permettre d’aborder en responsabilité et plus sereinement la perspective inéluctable de la mort.

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Densité écologique et densité subventionnée

Les critères de surpopulation sont multiples. Voici une approche par la densité.

Surpopulation : quels critères ? – Graduate Institute Publications

Densité globale

L’idée de surpopulation s’adresse d’abord à la quantité d’habitants. Le critère généralement utilisé est celui de la densité, les pays surpeuplés sont alors, pour ne citer que les 6 pas qui arrivent en tête :

en 1987  : Bangladesh 685 hab/km² ; Pays-Bas 355 hab/km² ; Japon 324 hab/km² ; Sri Lanka 241 hab/km² ; Royaume Uni 232 hab/km² ; Inde 228 hab/km2

en 2020 densité actualisée selon les chiffres de la banque mondiale. La hiérarchie est bouleversée car les croissances démographiques ont été très différenciées d’un pays à un autre : Bangladesh 1285 hab/km² ; Cisjordanie et Gaza 798 ; Liban 554 ; Rwanda 533 ; République de Corée 531 ; Pays-Bas 518 hab/km² ; Burundi 476 ; Israël 426 ; Haïti 410 Philippines 376 ; Japon 345 hab/km² ; Sri Lanka 354 hab/km² ; Pakistan 295 Royaume Uni 277 hab/km² ; Inde 470 hab/km2

La moyenne mondiale est de 60 hab./km² en 2020. Un classement des pays selon par exemple la densité des terres cultivables arriverait à un classement différent.

Densité écologique

Un écosystème donné est surpeuplé lorsqu’il n’arrive pas à satisfaire les besoins de sa population. Le critère de surpopulation prend alors en considération les caractéristiques du milieu. Il y a surpopulation au-delà d’un seuil défini par la « capacité-limite » du milieu, c’est-à-dire par la charge de population dont les besoins peuvent être satisfaits par la productivité primaire (Pp). La capacité limite de zones désertiques et semi-désertiques (Pp : 1 tonne de matière sèche/ha/an) sera moindre que celle d’une zone tempérée (Pp : 10-20 tonnes), et celle de prairies de montagne (Pp : 1,1 tonne) moindre que celle de prairies de plaine (Pp : 4,5 tonnes).

Généralement, des facteurs de régulation de la densité des populations interviennent pour empêcher les populations de dépasser la capacité-limite du milieu, c’est ce que l’on appelle la « résistance de l’environnement ». Ces facteurs peuvent être dépendants de la densité (maladies, prédation, fécondité, concurrence, etc.), ou indépendants (hiver rude, sécheresse, etc.). Certaines sociétés humaines autarciques réglaient leur densité écologique en intervenant sur la fécondité. Si les mécanismes de régulation sont abandonnés, la capacité-limite de l’environnement est rapidement dépassée ; on peut atteindre un état de surpopulation sans qu’il y ait nécessairement croissance démographique.

Densité subventionnée

Une région, une nation est surpeuplée lorsqu’elle n’arrive pas à subvenir aux besoins énergétiques de sa population, c’est-à-dire à son alimentation et à ses besoins en combustible pour la cuisson, le chauffage, le transport et les activités industrielles. Dans les systèmes subventionnés, ce sont les ressources énergétiques qui sont déplacées. Les villes ont été de tous temps subventionnées par les campagnes, ce qui leur permet d’atteindre une densité de population beaucoup plus élevée. Avec l’ère industrielle, ce subventionnement ville-campagne s’est étendu à un subventionnement des pays industrialisés par les pays en voie de développement. Au niveau énergétique, c’est le Nord qui parasite le Sud. Si le subventionnement Sud-Nord cessait, ne seraient pas surpeuplés les pays qu’on pense.

Puisque la terre est surpeuplée, la régulation volontaire de la population est une nécessité afin d’éviter une régulation naturelle qui serait catastrophique du point de vue humain.

Auteur : Grégoire Raboud (1987), texte actualisé en 2023 par Michel Sourrouille

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere

Lire aussi, Forte densité, synonyme de surpopulation ?

Densité écologique et densité subventionnée Lire la suite »

Malawi, surpopulation et choléra

Le choléra est contracté par l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés par une bactérie. Il provoque généralement diarrhées et vomissements et peut être très dangereux pour les jeunes enfants. La maladie touche chaque année entre 1,3 million et 4 millions de personnes sur la planète, faisant jusqu’à 143 000 morts.

LE MONDE avec AFP : L’épidémie de choléra en cours depuis mars 2022 au Malawi y a tué plus de 1 000 personnes… En novembre, le Malawi avait reçu près de 3 millions de doses de vaccin oral de l’ONU. Mais « nous avons utilisé tous les vaccins dont nous disposions », a déclaré le porte-parole du ministère de la santé. Une partie de la population malawite refuse par ailleurs les traitements au nom de croyances religieuses. En septembre, l’OMS avait signalé une « recrudescence inquiétante » du choléra dans le monde. le changement climatique s’ajoutant aux facteurs habituels tels que la pauvreté et les conflits.

Le point de vue des écologistes malthusiens

Si on ne maîtrise pas la fécondité, disait Malthus dès 1798, il y aura guerres, famines et épidémies.

Or le Malawi est l’exemple type de l’irresponsabilité en matière démographique. Une population de 2,88 millions en 1950, puis 5,3 millions en 1975 et 11,23 millions en 2000… en 2023, on compte plus de 22 millions d’habitants. C’est invivable et ingérable.  La densité est passée de 32 habitants au km² en 1961 à 206 en 2020. Même si l’indice de fécondité à diminué, 7 enfant par femme en 1970, il est encore de 4 en 2020. En 2023, population du Malawi augmentera de plus de 600 000 personnes 1 700 personnes par jour. Le ratio de dépendance total est calculé comme le rapport entre la partie dépendante de la population et la partie valide ou productive de la population: Pour 100 actifs potentiels de 15 à 64 ans il y a au Malawi 91.4 personnes à charge (population de moins de 15 ans + population de plus de 64 ans). Et comme la notion d’actif occupé est très relative dans un pays en voie de sous-développement, l’avenir ne peut qu’être sombre

On incrimine dans l’article du MONDE « changement climatique, pauvreté et conflits » sans jamais s’interroger sur la surpopulation (du Malawi) ! Les journalistes ont un gros problème avec la question démographique… On n’a pas choisi de naître. La première responsabilité des couples, c’est donc sa responsabilité vis à vis de sa progéniture. Mais que le géniteur soit dans la plus grande misère, peu importe pourvu que les religions aient leurs croyants et les politiques leurs détournements d’argent. Procréer alors qu’on vit dans la pauvreté et la surpopulation est la pire des cruautés infligée à l’enfant qui naît dans des conditions qu’il aurait évidemment souhaitées tout autres.

Nos articles antérieurs sur les pays surpeuplés

Surpopulation au Cameroun, 56 hab./km

Corne de l’Afrique minée par la surpopulation

Côte d’Ivoire, surpopulation et manque d’eau

L’Égypte et Al-Sissi face à la surpopulation

L’Éthiopie, victime de sa surpopulation

Surpopulation française, une réalité vraie

Surpopulation sur l’île de la Réunion

Inde : « government jobs » et surpopulation

L’Inde, une surpopulation par condensation urbaine

Le Japon, surpopulation et/ou vieillissement ?

Madagascar, un état de surpopulation

Le Nigeria, miné par la surpopulation

La surpopulation généralisée aux Pays-Bas

Surpopulation en Seine-Saint-Denis 

Référendum en Suisse : halte à la surpopulation

Tanzanie, une surpopulation démente

Surpopulation au Yemen, 377 000 morts

Surpopulation africaine par une virilité mal employée

Surpopulation, une analyse pays par pays

Malawi, surpopulation et choléra Lire la suite »

Totale Responsabilité en procréant

Sous le pseudonyme d’Annaba, Philippe  est l’auteur de « Imprécations contre les procréateurs » (2001) et « Traité de savoir survivre à l’intention des jeunes générations » (2011). Il a contribué en 2014 au livre collectif « Moins nombreux, plus heureux (l’urgence écologique de repenser la démographie) ». Voici le texte que nous avons reçu pour transmission :

Surpopulation et responsabilité

« On est responsable, non seulement du dommage que l’on cause par son propre fait,

mais encore de celui qui est causé par le fait des personnes dont on doit répondre,

ou des choses que l’on a sous sa garde », article 1384, alinéa 1 du Code civil.

La première responsabilité de l’homme, c’est sa responsabilité vis à vis de sa progéniture. L’enfant n’ayant pas demandé à naître, toute naissance engage d’abord les parents. Pour Hans Jonas (1903-1993), dans Le principe responsabilité, la responsabilité parentale, est la seule qui soit instituée par la nature. Alors que les autres types de responsabilité résultent de l’acceptation d’un contrat ou de rapports de confiance, elle ne dépend d’aucun consentement préalable, « elle est irrévocable, et non résiliable ; elle est globale. »

La prise en charge du devenir du nouveau-né « était contenue dans l’acte de procréation… [Les parents] sont donc totalement responsables et cela est plus que le devoir communément humain de venir au secours de la misère du prochain, dont le fondement est autre chose que la responsabilité ». Un enfant qui n’est pas cajolé, caressé, serré contre le cœur de sa mère et de son père, sera tôt ou tard un délinquant, un tyran ou un révolutionnaire. Il aurait mieux valu que ses géniteurs s’abstiennent. Ce qui est exigé de tout couple candidat à l’adoption d’un enfant devrait être le minimum demandé à tout procréateur.

Les mères, de plus en plus seules et sans travail, ont à peine mis bas, qu’elles revendiquent le droit de tout avoir gratuitement. Par cohortes, elles se bousculent aux « bébés du cœur ». Et tout le monde de féliciter ces faiseuses de misère. À Paris, une SDF a mis au monde, et devant cette bouche d’aération du métro, nouvelle crèche du début du 3ème millénaire, les caméras des chaînes de télévision sont venues, tels les rois mages, témoigner de cet acte de suprême optimisme devant le public des téléspectateurs esbaudis. Un symbole de confiance en l’avenir ! Un avenir pourtant que personne n’est capable de prévoir. Quelle incongruité ! Il s’agit plutôt d’un acte de suprême incohérence, de suprême bêtise, un crime de lèse-dignité humaine. Plus l’homme suit ses instincts primitifs dénaturés, plus les médias le glorifient et le montrent en exemple.

Pour la société, la procréation est plus qu’un droit, c’est un devoir, quelque soient les conditions dans lesquelles le nouveau-né est mis au monde. Que le géniteur soit dans la plus grande misère ou dans la plus grande débilité mentale, qu’importe, pourvu que les religions aient leurs croyants, les industriels leurs travailleurs et les commerçants leurs clients.

Procréer alors qu’on vit dans la misère est la pire des cruautés infligée à l’innocent qui naît dans des conditions qu’il aurait évidemment souhaitées autres. Les meilleures conditions de vie ont d’ailleurs leurs revers, elles sont de toutes façons impermanentes, aucune n’est enviable. L’homme croit toujours que ce qui le frappe est dû aux autres ou à quelques démons alors que la cruauté et la bêtise sont en lui-même.

Il est grand temps de réhabiliter Thomas-Robert Malthus (1766-1834) : « La difficulté n’est pas de faire des enfants mais de les nourrir. » Tous les tartuffes droits de l’hommistes s’élèvent bien peu contre l’esclavage d’enfants, en Inde, en Haïti et ailleurs. En Afrique, au Brésil, en Asie, des millions d’enfants sont abandonnés et ne survivent que d’expédients et d’exactions de toutes sortes, en bandes, dans la rue. Comment est-ce encore possible à l’aube du 3ème millénaire ? A cause de la pauvreté ?

Non, ce sont les religions qui cautionnent cet état de fait en permettant aux hommes de fuir leurs responsabilités de père et de mère : s’ils procréent, c’est le plus souvent pour plaire à Yahvé, Dieu le Père ou Allah. Quelle sordide dérision !

Ce qui différencie l’homme de l’animal, c’est sa capacité de réflexion qui lui permet de refuser de se laisser conduire par l’instinct de survie de son espèce et par le conditionnement social : du martèlement de la publicité au politiquement correct en passant par le religieusement obligé. Des peuples vivent en grand nombre sur des terres régulièrement inondables ou sujettes à des tremblements de terre. Une terre souvent ingrate, incapable de subvenir à leurs besoins, mais ils ne cessent de croître et de se multiplier, jusqu’à ce que le cataclysme naturel vienne les décimer. La nature n’est responsable de rien, elle suit son cours. Elle obéit à des lois immuables. L’homme, lui, ne semble être régi que par l’Incohérence. Faire appel à la morale, à la religion ou à une idéologie, est une stupidité quand il s’agit de sauver la planète des désordres occasionnés par la présence des hommes.

Le seul combat fondamental, c’est l’éducation des peuples et la mise à disposition à chacun de tous de moyens de contraception, parce que tout « homo sapiens » est fondamentalement et totalement responsable de sa progéniture.

Lire aussi, ANNABA, pour une décroissance malthusienne

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L’aide humanitaire, facteur de surpopulation

Annaba : « Alors que nous ne sommes pas responsables de notre propre naissance, la société nous rend responsable de toutes les naissances… L’humanitaire est le substitut mercantile, infantile et hypocrite de l’humanisme… 170 ONG s’occupent des réfugiés du Moyen-orient et de l’Afrique de l’Ouest, la plupart reçoivent des subventions sans aucun contrôle. Certains l’appellent « l’industrie de l’aide »…La seule conséquence de toute aide est de favoriser la reproduction… La seule charité concevable, c’est celle qui permet d’aider une femme à avorter si elle le désire…Le sage n’a rien à faire de la charité ; s’il a fait le choix de ne pas devenir l’esclave des désirs et des passions, ce n’est pas pour aider les autres à y succomber…

Lire, L’humanitairerie, un concept réinvesti par ANNABA

Tribune d’ Harlem Désir et David Miliband (Humanitaires) : Les catastrophes humanitaires sont le résultat de choix et non de la fatalité. Lorsque l’on examine les vingt pays qui y figurent, il est clair que les conflits armés, la crise climatique et les chocs économiques sont les moteurs combinés qui font basculer une partie croissante de la population mondiale dans une crise de plus en plus profonde. L’aide est tardive, au lieu d’être préventive, en particulier face à l’insécurité alimentaire. On attend que les gens meurent pour déclarer l’état de famine au lieu d’actionner préventivement les moyens qui permettraient de l’éviter. Parfois pourtant, ces remparts sont érigés efficacement, comme on l’a vu avec l’Initiative céréalière de la mer Noire, permettant l’exportation de plus de 12 millions de tonnes de nourriture. Nous proposons un « New Deal pour les réfugiés et les déplacés » en augmentant le financement des Etats qui accueillent des réfugiés et s’engagent à mettre en œuvre des politiques telles que l’accès au travail, à l’éducation et aux services de santé…

Le point de vue des écologistes

Astartes : En gros, pas un mot sur la responsabilité des pays concernés, sur leurs politiques désastreuses, leurs conflits ethniques sans conciliation possible, leur démographie galopante; montrons plutôt du doigt les pays occidentaux qui doivent sortir la carte bleue dès que les pays africains vont mal.Ce n’est pas aux européens de payer pour des conflits entre des pays à l’autre bout du monde. Si la famine arrive en Afrique dès que les récoltes sont mauvaises en Europe, c’est également un problème à corriger du côté de l’Afrique – pas de l’Europe. Il est temps que ces pays se prennent en main, l’Occident ne sera pas toujours là pour leur voler à l’aide, surtout dans le cadre du goulot d’étranglement sur les ressources en hydrocarbures qui s’annonce dans les décennies à venir, et la récession qui arrivera en conséquence.

Friday : Il est pour le moins étonnant que le facteur démographique ne soit même pas évoqué dans cette tribune d’humanitaires. A 6,42 enfants par femme en Somalie (chiffre 2020), il y aurait peut-être un levier pour que la population soit mieux nourrie, non ?

Résident temporaire : Encore une tribune qui écarte d’emblée le tabou de la démographie, et qui dès lors souffre d’une absence totale de crédibilité. Prenons juste l’Éthiopie. Entre 1960 et 2021, le nombre d’habitants en Éthiopie est passé de 22,15 millions à 120,28 millions (estimation), soit une augmentation de 443,0% en 61 ans. Apparemment, un détail sans incidence pour les auteurs.

Sisimple : Cette tribune est un contre-sens politique. Tout est dit dans les commentaires, j’y ajouterai le banal «  plutôt que leur donner de la nourriture apprenons leur à cultiver et pêcher » PLUS une nécessité de planning familial. Sinon ils continuerons à s’écrouler.. . et nous un peu plus tard.

Scrongneugneu : C’est un jour sans fin cette tribune… On prend les mêmes et on recommence avec l’espoir naïf ou plutôt idiot que cela va bien finir par s’arranger plutôt que de comprendre ce qui n’a pas marché jusqu’ici pour s’attaquer aux vraies causes. Empêcher/retarder la mortalité dans un écosystème par des apports exogènes (aide alimentaire, vaccination, etc.) débouche sur une démographie galopante à un rythme que les économies occidentales n’ont jamais connu, y compris pendant leurs périodes de croissance les plus fortes. Malthus l’a expliqué la production agricole suit une évolution arithmétique alors que à l’état naturel la croissance de la population suit une progression géométrique.

Melx : Oui il y a visiblement le tabou de la démographie. Et les dirigeants qui s enrichissent, corruption, détournements de fonds… Et puis qques islamistes, aussi

MIchel SOURROUILLE : – Croire aider les pauvres du Sud par avion et en 4×4, c’est croire au père Noël, c’est croire qu’on est le père Noël. – Des centaines de millions de vie misérables, qui mettent en valeur l’admirable dévouement d’une mère Teresa, valent-elles mieux qu’un contrôle rationnel de la fécondité permettant de faire accéder au véritable statut d’homme et de femmes des êtres moins nombreux mais plus heureux  – Le néo-colonialisme, avec l’assistance technique et le don humanitaire, a fait sans doute beaucoup plus pour la déculturation que la colonisation brutale. – La main qui reçoit l’aide est toujours en dessous de celle qui la donne. – La décroissance des besoins au Nord est la meilleure des aides possibles pour le Sud…

Pourquoipasmoi : Commençons d’abord par une politique de planning familial sévère pour conditionner les aides.

Solon : Aide-toi et le ciel t’aidera

Nos articles antérieurs sur ce blog biosphere

L’humanitaire comme instrument dévoyé de l’humanisme

L’humanitaire est-il écolo ?

Contre la faim, du fric ou un préservatif ?

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LE MONDE voudrait une Chine plus peuplée

Ceux qui suivent attentivement les articles du MONDE savent que ce quotidien est foncièrement natalialsie, ignorant la réalité de la surpopulation et toujours prompt à s‘inquiéter quand il y a une diminution de la fécondité ou de la population. Ainsi cet éditorial sur la Chine.

éditorial du MONDE : Les autorités chinoises viennent de reconnaître que le pays a commencé en 2022 à voir sa population décroître, mais Il n’y aurait pas lieu à s’inquiéter. Or tout indique l’inverse, la Chine pourrait perdre environ la moitié de sa population d’ici à la fin du siècle. Le sujet ne fait en Chine l’objet d’aucun débat public. Il est même largement nié par les autorités. Plus les années vont passer, plus il va être difficile à la Chine d’innover parce que les jeunes vont être de moins en moins nombreux … Une diminution de la population oblige les gouvernants à des sujets impopulaires comme l’augmentation de l’immigration… Depuis l’arrivée de Xi Jinping au pouvoir en 2012, la croissance économique décline tendanciellement…

Le point de vue des écologistes

Éditorial bon à jeter ! En quoi le fait que la Chine pourrait perdre environ la moitié de sa population d’ici à la fin du siècle est-il inquiétant, sauf quand il s’agit d’un point de vue nataliste. Pourquoi la Chine ferait-elle un débat sur le réalisme des jeunes chinoises qui, coincé par le système, ne veulent un enfant que quand les conditions s’y prêtent ? Pourquoi d’ailleurs LE MONDE de son côté ignore complètement la réalité de la surpopulation mondiale et nie celle de la France ? L’éditorial laisse aussi penser que la capacité d’innovation vient du nombre de gens alors qu’on sait qu’elle vient de la qualité des personnes. Même revenu à 600 millions, la Chine aurait-elle besoin d’immigrés ? Enfin le fait que la croissance économique de la Chine ralentit, n’est-ce pas une bonne nouvelle pour l’équilibre d’une planète qui constitue un milieu clos déjà peuplé de 8 milliards d’humains ?

Lire, Délire, la Chine en manque de bébés !!!

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