écologie appliquée

De la difficulté de manger des œufs écolo

Pour la onzième année consécutive, le SIVOM renouvelle l’opération « Adopte Un Bec ». Des poules pondeuses vous seront proposées, par deux, au tarif symbolique de 1€ par volatile. Grâce à ces poules, vous pourrez avoir régulièrement de bons œufs frais, et vous participerez activement à la réduction des déchets, en effet : chaque poule peut consommer environ 10 kg de restes alimentaires par mois, soit environ 250 kg de déchets pour un couple de poules sur une année. Autant de déchets en moins pour la planète !

https://contact.sivom.com/vos-demarches/reservation-de-poules-pondeuses/

MAIS en Île-de-France, la consommation d’œufs de poulaillers domestiques vient d’être déconseillée par les autorités sanitaires !

Stéphane Mandard : Les Franciliens sont invités à ne plus consommer d’œufs issus de poulaillers domestiques situés en Ile-de-France, après la découverte d’une contamination généralisée et avec des teneurs parfois très élevées (jusqu’à cinquante fois supérieures aux seuils réglementaires européens appliqués aux œufs commercialisés) en dioxines, furanes et PCB, trois familles de polluants organiques persistants, aux effets potentiellement dangereux pour la santé. Cela ne concerne pas les productions d’œufs intégrés à une filière commerciale, qui font l’objet de contrôles prévus réglementairement.. Pour l’ARS (agence régionale de santé), ces résultats signifient que ces trois familles de POP sont « présentes dans tout l’environnement urbain, et non pas spécifiquement aux abords des incinérateurs… Il n’existe aucun traitement pour éliminer ces substances de l’organisme ».

Le point de vue des écologistes amoureux de leurs poules

Macaroni : « Origine de ces contaminations […] pas encore établie », »contactée, l’ARS n’a pas répondu à nos sollicitations ». Quelle hypocrisie !

Calouska : En fait, c’est une pub pour acheter ses œufs au supermarché.

Newone : Quid du miel de la ruche installée sur le toit de notre bureau parisien ? Comestible ? Quel niveau de dangerosité ?

MF : On ne peut pas consommer les œufs parce que les poules qui les pondent vivent dans un environnement trop pollué. Par contre, les humains pourraient y vivre sans problème ?

Ecotox : C’est simple: manger tout produit fabriqué à ciel ouvert dans un environnement urbain met en péril votre santé. Il n’y a pas que les œufs. Il y a tout le reste, légumes et miels compris.

Stéphane Savoie : Deux nouvelles a peu d’intervalle révélant que, ici, les œufs peuvent être hautement contaminés… et une précédente qui indique des taux de résidus de pesticides 4 a 5 fois plus élevés dans l’eau du robinet que la norme !!!

Patrick : Vivement l’interdiction des automobiles. Leurs propriétaires ont-ils conscience de tuer des gens avec leurs particules fines ?

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere

Ecolomaniak déconfine ses deux poules

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Projet de l’écologiste Marine Le Pen

L’ENVIRONNEMENT POUR UNE ÉCOLOGIE FRANÇAISE

Un programme de 18 pages « pour la France » dont nous vous avons sélectionné les meilleurs moments !

D’abord les considérations rigolotes d’apprentis écolos

Nous pratiquerons, dans tous les domaines, une écologie positive, notre projet tourne la page de l’écologie punitive… L’urgence est de rompre avec une écologie dévoyée par un terrorisme climatique… Nous sortirons du « Green deal » et de l’enfer administratif qu’il impose aux petites entreprises sous le nom de « taxonomie » au profit d’un plan d’autonomie stratégique fondé sur le développement durable… La France n’a pas à sacrifier le bien-être de sa population pour corriger les erreurs ou les abus des autres pays !… L’impasse énergétique provoquée par la préférence irrationnelle pour les énergies renouvelables provoque la précarité énergétique de millions de ménages… Les Français pourront continuer à sortir leur famille en voiture, à prendre des bains chauds, à apprécier le feu de bois dans la cheminée et à fêter Noël ! Tous les discours qui font de chacun un coupable quand il prend sa voiture, fait couler un bain chaud ou mange une entrecôte, ont pour seule fonction de ne pas mettre en question le système du libre-échange… Nous devons inventer, innover, transformer ! Ce n’est pas la croissance qui doit s’arrêter, c’est le contenu de la croissance qui doit changer…

Le localisme résume ce mouvement qui rend la primauté au proche, au commun, et à l’unité… Ce sont les populations unies par la longue durée de présence sur un territoire qui peuvent revendiquer leur complicité avec la nature…. Nous prononcerons un moratoire sur l’éolien et le solaire ; pour l’éolien, nous lancerons le démantèlement progressif des sites en commençant par ceux qui arrivent en fin de vie… Afin de produire une électricité décarbonée, nous procéderons au développement des énergies renouvelables et à la relance du nucléaire (mise en chantier de réacteurs de 4e génération et microcentrales), et de la filière hydrogène… Nous ferons étudier la construction de centrales de désalinisation dans les zones les plus exposées à la sécheresse… Par la détaxation partielle de l’impôt sur les carburants ( TVA réduite de 20 % à 5.5 %), nous engagerons la baisse du prix de l’énergie… Grâce au nucléaire, nous renforcerons le réseau de distribution électrique actuel pour répondre aux besoins des véhicules électriques…

Et puis il y a quelques suggestions d’un bon sens très écolo

Nous engagerons la simplification réglementaire en faveur des PME, des indépendants, des commerçants… Plus aucun bien d’usage en vente qui ne soit réparable… Le tri et le retraitement des déchets seront traités comme une ressource stratégique, visant à l’autonomie de la France… La publicité pour les produits alimentaires saturés de graisses et de sucres ajoutés sera limitée…

Dès l’école primaire, les enfants doivent apprendre qu’ils sont partie d’un écosystème, comme les plantes, les arbres, les animaux et les micro-organismes qui font la vie. Le contact direct avec le vivant les aidera à sortir de la privation sensorielle imposée par les écrans et le numérique… Nous lancerons un cycle complet de formation pour tous les membres de la fonction publique, formation à la transition écologique, à la protection du cadre de vie et de la biodiversité… L’écologie est incompatible avec la croissance illimitée des quantités, au détriment de la qualité.

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« Darmanin au service du vieux monde »

Reporterre —  Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin parle du « terrorisme intellectuel » qui soutiendrait Les Soulèvements de la Terre. Votre nom apparaît, vous sentez-vous personnellement visé ?

Philippe Descola — Oui, mais cela m’amuse plutôt. J’ai 73 ans et une longue vie de recherche derrière moi. Je ne m’imaginais pas, un jour, être un gibier pour les renseignements généraux et qu’on puisse ainsi me considérer comme une source de dangers. En tant qu’anthropologue, je me retrouve dans une situation paradoxale : je suis désormais un enquêteur enquêté. « Terrorisme intellectuel » ? Le ministre de l’Intérieur manie le vocabulaire de la langue française avec la délicatesse d’un hippopotame ! Cette expression est absurde. Le terrorisme exprime la volonté d’imposer un point de vue ou un régime politique par la terreur. Or, je ne vois pas très bien quels seraient nos instruments, à nous, intellectuels et chercheurs, pour faire régner la violence. Il veut faire diversion et éclipser la colère légitime qui s’exprime contre les grands projets d’aménagement polluants et destructeurs. Il pense qu’il existerait une vaste machinerie politique poussée par « l’ultragauche ». Alors que les gens qui se mobilisent, aujourd’hui, sont d’abord mus par un sentiment d’urgence vitale, une prise de conscience profonde des limites planétaires et de la dévastation écologique. La dévastation écologique est un véritable moteur pour la rébellion. C’est également ignorer le monde intellectuel. Les chercheurs mènent d’abord un travail scientifique, minutieux et rigoureux qui ensuite, progressivement, irrigue le débat public. Les idées circulent et conduisent à se mobiliser, mais cela n’a rien à voir avec de l’endoctrinement. Ce n’est pas prescriptif. Les intellectuels fournissent simplement des clés pour mieux comprendre le monde.

On a longtemps cru que les pensées écologiques étaient gentillettes, qu’elles se préoccupaient simplement de la construction de pistes cyclables ou du tri des déchets. Mais en réalité, elles vont beaucoup plus loin. Elles sont porteuses d’une transformation profonde de nos modes de vie et de gouvernance. Le fait qu’elles soient férocement combattues et que le mouvement écologique subisse la répression de l’appareil de l’État le prouve. Aujourd’hui, cette goinfrerie effrénée vis-à-vis des ressources limitées de la Terre n’est plus concevable et une grande partie de la jeunesse s’en rend compte. Il faut inventer d’autres formes de coexistence avec la Terre et les non-humains, on ne peut pas dissoudre des idées. C’est une profonde lame de fond qui touche notre société. S’y opposer est un combat d’arrière-garde. Il est illusoire de croire que l’on peut stopper un mouvement comme Les Soulèvements de la Terre. Il est trop diffus, trop collectif, trop multiple et insaisissable. Il relie autour de lui des associations, des naturalistes, des syndicats.

Permettez-moi même un parallèle. C’est comme en 1789, au moment de la révolution française. On ne pouvait pas dissoudre le Tiers État. C’était un mouvement de protestation trop vaste qui gagnait les villes et les campagnes et qui répondait à une situation intolérable. Aujourd’hui, il se joue quelque chose d’aussi profond, des milliers de personnes bifurquent et désertent. C’est faire beaucoup d’honneur à des intellectuels que leur imputer la responsabilité de ces mouvements, qui naissent de la lucidité de milliers de personnes ouvrant les yeux sur le monde qui les entoure.

Aujourd’hui, le gouvernement est fébrile. Il sait qu’il ne pourra pas résoudre les problèmes liés à la sécheresse et au réchauffement climatique uniquement par des grenades lacrymogènes et des tirs de LBD.

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Le point judiciaire sur la désobéissance écolo

Des suffragettes s’enchaînant au Parlement britannique à Rosa Parks refusant de céder sa place dans un bus, en passant par les 343 femmes qui ont témoigné avoir avorté, ces actions, volontairement placées en marge de la licéité pour dénoncer des lois injustes, ont permis de belles avancées. Quand l’Etat étend le domaine de l’illicite, le domaine de la désobéissance civile s’étend. La violence des forces de l’ordre contre les personnes qui s’engagent dans la désobéissance civile – par essence non violente – ne saurait jamais être légitime.

Michel Forst et Magali Lafourcade : Sur le plan international, on considère que, pour appartenir au registre de la désobéissance civile, un acte doit remplir quatre conditions cumulatives. Il doit respecter le principe de non-violence, être public, invoquer une cause d’intérêt général, et l’auteur doit accepter le principe de la sanction. Participer à une manifestation interdite, bloquer un pont ou projeter des ingrédients sur une œuvre d’art sont autant d’actions illicites et non violentes qui s’inscrivent dans ce sillage. La Cour européenne des droits de l’homme offre un guide à l’attention des juges nationaux. A propos des associations environnementales, elle juge que leur participation au débat d’intérêt général est « essentielle pour une société démocratique ». Elle rappelle la liberté de choisir de s’exprimer « en utilisant des moyens d’expression non verbaux et symboliques », quand bien même cela impliquerait une dégradation des biens. S’agissant de la peine prononcée, elle invite les juges nationaux à s’inquiéter de l’effet dissuasif d’une sanction pénale, même modérée, quant à l’exercice de la liberté d’expression.

Les Soulèvements de la Terre menacés de dissolution : Le ministère de l’intérieur reproche aux représentants de ce mouvement de fournir un « appui logistique, humain, financier et organisationnel », prodiguant aussi des « conseils » pour « la pratique de l’éco-sabotage », que « prône et justifie », selon lui, le mouvement. Le ministère de l’intérieur s’inquiète notamment de la capacité des Soulèvements de la Terre à « convertir » des militants « adeptes de la désobéissance civile » et à les amener à valider des modes d’action plus offensifs, comme des sabotages d’infrastructures. Cette volonté du gouvernement de dissoudre Les Soulèvements de la Terre repose sur un article du code de la sécurité intérieure visant « les associations ou groupements qui provoquent à des manifestations armées ou à des agissements violents à l’encontre des personnes ou des biens ». Le courrier liste longuement les actes et mobilisations qui ont émaillé l’histoire, pourtant récente, de ce mouvement. Parmi celles-ci : la contestation des bassines dans les Deux-Sèvres, le blocage du site Bayer-Monsanto à Villefranche-sur-Saône, l’occupation des sites Lafarge en Ile-de-France… S’agissant des modes d’action, Les Soulèvements de la Terre n’ont jamais caché vouloir mobiliser « toute une palette d’actions classiques : plaidoyers, mise en culture, défrichage et reprise des terres, soutiens à des installations paysannes, manifestations de masse, blocages ponctuels et désarmement ». En précisant que le mouvement n’avait « jamais usé des termes de “sabotage” ou d’“éco-sabotage” ».assurant qu’ils n’ont, « ni par leurs discours ni par leurs publications, incité à la provocation de violences contre les personnes ou de dégradations de biens et surtout pas à la réalisation de sabotages portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ».

Patrick Bazin : Le gouvernement aurait dû y regarder à deux fois avant d’envisager cette dissolution. Autant la révolution trotskiste lorgnée par LFI n’a aucune chance de se produire ou même de séduire, parce que ses fondamentaux idéologiques sont dévitalisés depuis longtemps, autant le nouvel idéal de mobilisation que devient la Terre est suffisamment messianique pour enthousiasmer une bonne partie de la jeunesse. Il ne suffit pas d’y répondre par la raison économique et la répression. Il représente peut-être, à l’échelle mondiale, la seule réponse possible aux repliements nationalistes et identitaires qui nous menacent. Il faudrait que les partis politiques démocratiques sachent intégrer dans leurs logiciels cette nouvelle vision du monde.

Biosphere : L’urgence écologique des dérèglements planétaires oblige à des actions de masse, mais notre société est anesthésiée par les délices de la civilisation thermo-industrielle basée sur les ressources fossiles. Il faut donc du sensationnalisme médiatisé et Andreas Malm donne une réponse : « Agir spectaculairement, sans atteinte aux personnes, mais avec destruction possible des biens nuisibles à l’équilibre planétaire. ». Mais attention, il ne faudrait pas confondre écoguerrier et terroriste !

Lire, Urgence écologique et destructions de biens

Michel Forst : « A Sainte-Soline, la réponse de l’Etat m’a paru largement disproportionnée ». Michel Fosrt est le rapporteur spécial des Nations unies sur les défenseurs de l’environnement et ancien rapporteur spécial sur les défenseurs des droits de l’homme. Ce poste a été créé en octobre 2022 par l’ONU, dans le cadre de la convention d’Aarhus sur l’accès à l’information et à la justice en matière d’environnement, pour répondre à la multiplication des violations des droits des militants du climat ou de l’environnement et les protéger contre toute forme de harcèlement, persécution ou pénalisation. Il juge la situation en France « préoccupante ».

Les Soulèvements de la Terre sur notre blog biosphere

2 avril 2023, « Nous sommes les Soulèvements de la terre »

2 avril 2023, Nous sommes la Terre qui se soulève

28 mars 2023, Darmanin, c’est pas bien de dissoudre SLT

3 novembre 2022, Gérald Darmanin face à l’« écoterrorisme »

La désobéissance civile sur notre blog biosphere

7 janvier 2023, L’urgence écologique entraîne la désobéissance civile

19 décembre 2022, Le pourquoi de la désobéissance civile

1er octobre 2022, La désobéissance civile des scientifiques

26 septembre 2021, Formations à la désobéissance civile NV

19 mai 2021, 29 mai, formation à la désobéissance civile

9 février 2021, Tout savoir sur la désobéissance civile

15 octobre 2019, Pour ou contre la désobéissance civique

19 septembre 2019, José Bové, désobéissance civile ou civique ?

1er octobre 2019, Biosphere-Info, la désobéissance civique (SYNTHÈSE)

2 juin 2018, Violer une centrale nucléaire, une très bonne action ?

2 juin 2016, À lire, La désobéissance civile (H.D.Thoreau, 1849)

22 mai 2014, La désobéissance s’apprend, savoir déterminer l’injuste

26 juin 2012, Devenons casseurs de pub, soutenons les déboulonneurs

24 janvier 2012, Devenir activiste avec Greenpeace

4 octobre 2011, fauchage des OGM, obscurantisme ou démocratie ?

14 septembre 2011, appel à la désobéissance généralisée

17 septembre 2010, ne pas confondre désobéisseur et désobéissant !

29 avril 2007, Collectif des déboulonneurs

Le point judiciaire sur la désobéissance écolo Lire la suite »

Tout savoir sur Vincent Cheynet, l’écotartuffe

Vincent Cheynet, né en 1966, est un militant décroissant français. Il est le fondateur, en 1999, de l’association et de la revue Casseurs de pub, en 2003 du journal La Décroissance, puis en 2006 du Parti pour la décroissance.

Le bon côté de Vincent Cheynet

novembre 1999, VC créé « Casseurs de pub », « Casseurs de pub » vingt ans après

1er mars 2004, premier numéro de la décroissance, A acheter en kiosque, le mensuel « La Décroissance »

son livre de 2008, Vincent Cheynet, Le choc de la décroissance

2014. Vincent Cheynet écrit contre le revenu inconditionnel

VC, à la fois décroissant ET écologiste, Les décroissants sont nécessairement des écologistes

VC dans son livre de 2014, Décroissance ou décadence, Le « mariage pour tous », produit de la croissance libérale

VC popularise la simplicité volontaire, Vivre la simplicité volontaire dans la décroissance

VC contre la PMA, Les anti-PMA sont-ils décroissants ?

VC dénonce les COP, Enfin un journal contre la COP des malfaisants

Les côtés déplaisants de Vincent Cheynet

En 2007, VC organise le pacte anti-Hulot, Une saloperie médiatique à l’origine du retrait d’Hulot ?

VC antimalthusien déclaré en 2009, MALTHUS, décroissant nié par les décroissants

En 2011, le mensuel LA DECROISSANCE se révèle un outil d’attaque contre les écologistes, LA DECROISSANCE est-elle écolo ?

2012, le parti pour la décroissance contre VC, La revue décroissante jugée par le parti de la décroissance

En 2014, les amis de VC sont des ennemis : Cheynet : La Décroissance souffle le chaud et le froid

VC contre les activistes écolos, Deep Green Resistance, ne nous trompons pas d’ennemi

VC fait campagne contre Hulot, La Décroissance, un journal anti-écolo, anti-Hulot

VC censure notre blog biophere en 2015, L’article que vous ne lirez pas… à cause de V.Cheynet

VC en 2020, faut pas dégonfler les pneus : Des décroissants en faveur des SUV !

VC allergique à la question démographique, La surpopulation snobée par les décroissants

VC contre la carte carbone en 2022, Carte carbone à la sauce décroissante

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Urgence écologique, le rôle de la violence

L’idée que la seule manière d’obtenir gain de cause serait la non-violence a été construite par les universitaires. Et il n’y a pas de loi générale disant que dès que vous commencez dans des modes de confrontation plus violents, le mouvement meurt. Les seules questions de fond à se poser sont : est-ce que ces actions consistent à réduire les inégalités entre les gens, ou à les augmenter ? S’opposent-elles aux causes de la crise écologique ou l’aggravent-elles ?

Certes il faut avant toute chose un mouvement plus large. Et on ne peut pas envisager un mouvement plus puissant avec moins de personnes. Des cibles choisies plus précisément, comme les SUV des plus riches dont on dégonfle les pneus, un aéroport de jets privés ou une usine de ciment, offrent un meilleur potentiel pour que d’autres personnes rejoignent la lutte. Mais l’essentiel est de voir qu’au slogan « pas dans mon jardin » (mouvement Nimby) a succédé des pratiques de lutte très diversifiées au niveau mondial sous la bannière « ni chez moi, ni ailleurs« .

Andreas Malm : Dans tous les conflits, la police était là pour défendre l’ordre des choses : les lois Jim Crow et la suprématie blanche aux États-Unis, le système de l’apartheid en Afrique du Sud… C’est aussi la branche armée de l’appareil d’État chargée de protéger la propriété privée, donc le statu quo. A Sainte-Soline, j’ai été très impressionné à la fois par le degré de militantisme déployé par les manifestants, et par la violence employée par la police. Il s’agit d’un événement d’importance historique : c’est le premier conflit social majeur qui se déploie autour d’un dispositif d’adaptation au changement climatique — c’est, en tout cas, ainsi que le présentent ses promoteurs. Les mégabassines ne sont pas des réponses naturelles et normales au changement climatique , ce sont des mesures pensées pour le secteur privé, qui ne prévoient pas de partager la ressource, et sont donc profondément brutales. En Allemagne, où la mobilisation était particulièrement forte et où il y a un parti Vert dans la coalition de gouvernement, l’État est allé jusqu’à rouvrir une mine de charbon et construit des terminaux de gaz naturel liquéfié. Face à ce sentiment que nous traversons un moment historique où les mobilisations de masse sont impuissantes, on se dit qu’il faut aller plus loin.

Presque toutes Les mobilisations qui ont fait changer les choses ont intégré une composante de violence. La révolution chilienne en 2019 a commencé quand des manifestants sont entrés dans le métro et ont détruit les automates. En Iran, dans la crise déclenchée par la mort de Mahsa Amini, on a parlé des écolières qui enlevaient leur hijab, mais il y a aussi eu des confrontations avec les forces armées. Les luttes sont amenées à s’intensifier, à mesure que le dérèglement climatique s’accentuera.

Le point de vue des écologistes radicaux

Nous voici déjà profondément entrés dans l’effondrement de la société thermo-industrielle, mais nous ne savons pas exactement quelle échappatoire pourrait fonctionner. La seule chose dont nous pouvons être sûrs est la suivante : nous sommes dans une spirale de mort, le temps de la protestation polie est peut-être définitivement révolu.

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere

Effondrement en vue, radicalité militante

Bassines, un combat à mort

Contre-violence par destruction de biens

Urgence écologique et destructions de biens

Hymne au sabotage dans Le Guardian

Saboter les pipelines, un impératif ?

Les SUV agressent violemment le climat

Crever les pneus des SUV, trop difficile ?

Faut-il incendier les émetteurs radio/télé ?

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7000 articles sur ce blog biosphere

5 avril 2023. Nous avons dépassé ce jour 7000 articles, 7005 pour être précis. Comme l’histoire de ce blog a commencé le 13 janvier 2005, il compte donc en moyenne plus d’un article chaque jour. Il y a 28 110 commentaires, soit 4 commentaires en moyenne pour chaque article.

Malgré tous nos efforts constants de contenu, nous reconnaissons que la fréquence de visite sur ce blog est encore modeste. Nous ne sommes pas l’influenceur que nous aurions voulu devenir ! Il y a en moyenne chaque jour 2500 impressions, soit la fréquence à laquelle un Internaute a vu un lien sur Google vers notre blog. Le nombre de fois qu’un utilisateur clique spécifiquement vers notre contenu est quotidiennement de 150. En premier lieu viennent ceux qui cliquent vers « Biosphère, le point de vue des écologistes » ; il restent en moyenne 9 minutes à consulter notre blog.

Nous regrettons fortement que l’article le plus demandé en deuxième lieu soit :

le Mahatma Gandhi était-il un pervers polymorphe ? (22 juin 2013)

Les lecteurs avides de sensationnalisme en ressortent frustrés, nous avons en effet ajouté comme avertissement préalable : Cet article sur la « perversité » de Gandhi a été publié en 2013, ce blog ayant démarré en 2005. C’est le plus visité parmi les 6647 article parus à ce jour (23 août 2022) sur ce blog biosphere. Comme vous allez le lire, cette « perversité » n’est qu’un mythe. La « grande âme » doit au contraire être considéré comme une référence majeure pour l’humanité.

Par contre l’article qui vient en troisième lieu marque l’importance ressentie du basculement en cours de l’anthropocentrisme (l’humain est supérieur aux animaux) à l’écocentrisme (l’homme n’est qu’un animal parmi d’autres).

Définir anthropocentrisme, biocentrisme, écocentrisme (15 décembre 2012)

Nous ne résistons pas au plaisir de vous rappeler le contenu de notre tout premier article qui montre la sensibilité que nous avons donné à notre blog. L’association loi 1901 Biosphere à l’origine de ce blog a pour objet officiel défense des intérêts de la biosphère.

solidarité avec les bonobos (13 janvier 2005)

D’un côté le tsunami pourrait faire aujourd’hui 150 000 victime humaines, de l’autre chimpanzés, gorilles, orangs-outans et bonobos risquent de complètement disparaître dans une ou deux décennies. D’un côté les soubresauts de la planète laissent en vie largement plus de 6 milliards d’humains, de l’autre l’activité de ces mêmes humains élimine leurs plus proches cousins par la déforestation, la chasse et la pression de la démographie humaine. D’un côté les aides publiques d’urgence en faveur de l’Asie dépassent déjà 1,2 milliards de dollars (sans compter la générosité privée), de l’autre il faudrait seulement 25 millions de dollars pour enrayer l’irrésistible baisse des populations de primates.

L’humanité envoie en avion ses touristes occidentaux à l’autre bout du monde pour accélérer le changement climatique, mais elle n’a presque aucun respect pour la vie des non-humains sous toutes ses formes ; l’humanité s’apitoie sur son propre sort, mais elle n’a pas beaucoup de considération pour le déclin de la biodiversité dont elle est pourtant le principal responsable.

Il y a quelque chose d’absurde sur cette planète…

Nos articles antérieurs sur la fréquentation de ce blog biosphere

1000 articles et rien ne change (19 janvier 2010)

2000 articles sur ce blog et rien n’a vraiment changé (29 décembre 2012)

7000 articles sur ce blog biosphere Lire la suite »

Bassines, un combat à mort

La manifestation contre la bassine de Sainte Soline, interdite par la préfecture, a rassemblé entre 6 000 personnes, selon les autorités, et 30 000 selon les organisateurs. Plus de 3 000 gendarmes et policiers ont été mobilisés pour défendre l’agro-industrie. Le choc a été violent. les forces de l’ordre ont tiré plus de 4 000 grenades et utilisé des LBD (lanceur de balle « de défense ». Deux cents manifestants ont été blessés, dont quarante grièvement, et les jours une personne sont en danger. Le dernier bilan des autorités fait état de vingt-huit blessés chez les gendarmes, dont deux graves.

Lire, FNE, le combat des mégabassines

Stéphane Foucart : La débauche de moyens dépêchés par l’Etat pour empêcher les manifestations contraste cruellement avec la tranquillité opérationnelle dont jouissent les tenants de l’agro-industrie lorsqu’ils malmènent des journalistes ou des opposants à leurs projets. Ces mégabassines sont le paradigme d’une « maladaptation » au changement climatique. Au lieu d’aider les territoires et les exploitations à évoluer, elles les enferment dans l’idée dangereuse qu’il va encore être possible de maintenir des systèmes agricoles dont nul n’ignore plus qu’ils sont condamnés à brève échéance. La guerre de l’eau (des bassines) est intéressante car elle jette une lumière crue sur les partis pris de l’Etat et sur l’asymétrie radicale de son action dans les situations de conflits sur l’usage de la nature et des biens communs en général. Le productivisme y semble l’emporter sur toute autre considération, qu’elle relève de la science ou même du droit. L’autorisation d’une bassine est accordée par le préfet et ce nouvel arrêté se soit derechef annulé par la justice administrative !

L’Etat de droit est, paraît-il, un système institutionnel dans lequel la puissance publique est soumise au droit et où l’égalité de traitement de chacun est garantie. Que le simple rappel de cette définition puisse ces jours-ci sembler tout à coup si subversif : cela devrait tous nous inquiéter.

Le point de vue des écologistes

PHemptinne : Avec ces mégabassines, ne voit-on pas purement et simplement une nouvelle enclosure, aussi radicale et violente que celles qui fondèrent le capitalisme? Soit, une privatisation d’un bien commun, l’eau aujourd’hui, les terres autrefois, au profit de quelques-uns au service d’un système productiviste qui détruit, (pas seulement les haies!), mais notre planète.

Enclosure : Longtemps, une partie des terres est restée bien commun. En Angleterre, ce sont les lois d’enclosure qui firent disparaître les communaux de 1700 environ à 1845. C’était la condition pour « libérer » une main d’œuvre qui allait servir dans le processus d’industrialisation naissant. Détacher l’homme de la terre a été un moyen de faire « circuler » les hommes et la terre. Selon l’idéologie libérale c’est l’appropriation individuelle qui permet la croissance économique. Une société, une entreprise ou un individu sera d’autant plus efficace que le droit de propriété a défini de façon précise la protection de ses gains. Par exemple avec le mouvement des enclosures en Angleterre, les propriétaires fonciers étaient certains de recueillir personnellement l’intégralité des bénéfices entraînés par les nouvelles méthodes d’élevage et de culture, d’où la révolution agricole, puis l’instauration des manufactures. La révolution industrielle n’est en fait qu’une immense expropriation qui éloigne les humains de la Nature et du bonheur en leur faisant croire à la propriété individuelle. Les humains ne sont propriétaires que par convention, dans le réel ils partagent la planète avec le reste de la Biosphère.

Michel SOURROUILLE : Nous sommes entre 1811 et 1813, au cœur de l’Angleterre. Cette région rurale est alors le centre de la production de textile du pays ; depuis peu, des métiers à tisser automatiques bouleversent la société. Les patrons se passent des artisans et de leur savoir-faire, qui sont remplacés par des ouvriers « isolés et interchangeables ». La naissance du « premier système de production industrielle » ne se fait pas sans heurts : partout à travers le pays, des ouvriers brisent ces métiers à tisser, et se fédèrent sous la bannière d’un personnage mythique, le « commandant » Ned Ludd. Face à ce mouvement luddite, le gouvernement anglais avait préféré la croissance industrielle à la vie humaine en allant jusqu’à punir de la peine de mort quiconque brisait une machine dans une manufacture. Deux siècles plus tard rien n’a changé, les gouvernements soutiennent le croissancisme destructeur de nos vies… et maintenant de la planète.

Néo-luddite : Les néo-luddites ne sont pas opposés à toutes les bassines, mais à « toutes les bassines préjudiciables à la communauté ». Pour l’introduction d’une nouvelle technique d’irrigation, les critères suivants peuvent servir de guide : ce nouvel outil de travail devrait être moins cher, plus petit et plus efficace que celui qu’il remplace, avoir besoin de moins d’énergie et utiliser de l’énergie renouvelable, être facilement réparable ; il ne devrait pas faire obstacle à quelque chose de bien qui existe déjà, relations communautaires incluses. Il faut ajouter bien entendu le respect de la stabilité des écosystèmes dans lesquelles s’insèrent ces bassines. Et ne pas impacter de façon négative la biodiversité, cela va de soi.

Bassines, un combat à mort Lire la suite »

La nature d’une mère face au lait maternisé

Comment expliquer que les femmes allaitent si peu aujourd’hui alors même que les bénéfices du lait maternel pour la santé ne sont plus à démontrer ? Dans le monde, seuls 48 % des bébés sont nourris exclusivement au sein jusqu’à l’âge de six mois, pourtant une recommandation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Sylvie Burnouf « Pendant des décennies, l’industrie des laits infantiles commerciaux a eu recours à des stratégies de marketing sournoises, conçues pour tirer parti des inquiétudes des parents dans une période où ils sont vulnérables, afin de faire de l’alimentation des jeunes enfants un business très lucratif. Les ventes sont passées de 1,5 milliard de dollars en 1978 à 55 milliards en 2019. Ils influencent tout le monde, parents, soignants et responsables politiques malgré l’adoption en 1981 d’un code international de commercialisation des substituts du lait maternel qui visait pourtant à mettre un terme à leurs « techniques agressives et inappropriées » de marketing. La raison en est simple : ce code n’est pas juridiquement contraignant !

Qu’en est-il de la situation en France ? Selon les dernières données de l’enquête nationale de 2021, seules 56 % des femmes avaient recours à l’allaitement maternel exclusif à leur sortie de la maternité. Ce taux chute à 34 % à deux mois, il ne serait que de l’ordre de 10 % à six mois. Pourtant, les vertus de l’allaitement maternel sont connues de longue date, avec des bénéfices pour l’enfant (meilleure croissance, protection contre les maladies infectieuses, risque réduit mort subite du nourrisson…) et pour la mère (protection contre certains cancers, notamment). Mais l’image de l’allaitement ne fait plus partie du naturel dans nos sociétés… »

Le point de vue des écologistes nourris au sein maternel

Voyageuse : Insupportable ! Laissez les femmes décider, chacune a ses raisons d’allaiter ou de ne pas le faire. Sans avoir à supporter les jugements extérieurs.

Lopau @ Voyageuse : L’article et les experts ne jugent pas les femmes qui ne veulent pas allaiter Ce sont les entreprises et leurs stratégies marketing qui sont dénoncées, stratégies qui relativisent, reconnaissez le, la liberté des femmes. Dans les années 70, Nestlé avait déjà été condamné pour avoir incité les mères des pays en développement à utiliser ses laits « maternisés » avec la perspective d’avoir ainsi de beaux enfants, comme en occident. Ceci eut pour résultat que les nourrissons furent plus denutris car les mères ne pouvaient acheter les quantités suffisantes.Et une fois l’allaitement maternel interrompu, c’était évidemment trop tard pour le reprendre

Jpg63 : En Afrique le marketing industriel encourageait cette pratique à grande échelle. Résultats catastrophiques. De nombreux bébés mouraient soit d’infections (préparation des biberons avec de l’eau non stérilisée), soit de malnutrition (pour économiser la poudre de lait, les mères diminuaient les doses). Ces pratiques de marketing ont été fortement dénoncées, dans ces pays il n’y avait aucune raison de substituer l’allaitement maternel par du lait maternisé (autres que générer du profit)

vlouise : au Cameroun dans les années 70 la publicité pour les laits en poudre poussait de nombreuses femmes à renoncer à l’allaitement. Mais très vite elles manquaient d’argent, et délayaient de moins en moins de poudre dans l’eau. Tant que c’était couleur de lait, elles pensaient que ça allait…

WesternDuck : On pourrait écrire le même genre d’article sur beaucoup d’autres produits/secteurs d’activité. La question qui se pose en filigrane est la limite entre la promotion d’un produit et la manipulation. On pourrait également questionner la pertinence du modèle de l’offre et de la demande face aux notions d’utilité et de nécessité. Difficile de poser les bonnes limites sur ces aspects sans toucher à la liberté individuelle et celle d’entreprendre, et pourtant elles sont nécessaires dans un monde où l’impact de la production sur l’environnement et le vivant en général est de plus en plus important.

Josphine : « Tu ne dois pas allaiter, tu seras fatiguée et tu ne pourras pas t’occuper du bb »… »N’allaite pas, c’est chiant, fais comme moi »…. »Arrête de l’allaiter, tu n’arrives plus à maigrir « … »Bon, passe au biberon, tu vas reprendre le boulot. Tu ne vas quand même pas tirer ton lait ? »… « Bon, arrête maintenant, ça fait 6 mois. Tu comptes l’allaiter jusqu’à ses 18 ans ? C’est incestueux « … »Ouhla on n’allaite pas en public « 

Le Canard enchaîné (avril 2018) : Le lait pour bébé, c’est de la dynamite commerciale, un marché de 600 millions d’euros par an sur le milliard que génère l’ensemble de la baby food. Mais le lait bio de vache ne contient pas assez de graisses polyinsaturées, de fer et de vitamines pour les besoins d’un enfant en bas âge ; par ailleurs il est trop riche en protéines et en phosphore. Quant aux laits végétaux, ils peuvent être dangereux, risques d’anémies et de déficiences neurologiques. De quoi revigorer ceux qui rêvent d’imposer l’allaitement maternel jusqu’à six mois.

Sur notre site en 2010 : La voie de la décroissance commence par les actes les plus simples. On élevait les enfants au sein dans les années 1950, les femmes d’aujourd’hui en sont toujours capables. Dans les pays développés une femme allaite pourtant  seulement pendant trois mois en moyenne, dans le Tiers-monde cette durée est de deux ans. En effet les firmes transnationales poussent la classe globale au lait maternisé dont on connaît pourtant les insuffisances. Le déclin actuel de la durée de l’allaitement se traduit par une élévation de l’indice du cancer du sein ; l’allaitement artificiel avant l’âge de quatre mois constitue un facteur significatif de manifestation d’asthme ou d’allergie ; les laits industriels ont une trop grande richesse en protéines qui prédispose non seulement à l’obésité, mais s’accompagnent aussi d’une carence en lactose et en acides gras insaturés indispensables au développement cérébral de l’enfant. Redonnez à la Nature la part qui est la votre, allaitez le plus longtemps possible.

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Claude Lévi-Strauss avait la dent dure

L’ethnologue Claude Lévi-Strauss (1908-2009) souhaitait que les États et leurs dirigeants comprennent les phénomènes concomitants, ou consécutifs, de l’évolution démographique.

L’une des particularités frappantes des cosmologies occidentales est la place centrale qu’elles accordent à la question du mal. Lévi-Strauss apporte une réponse univoque et catégorique, les maux qui nous accablent ont comme source commune la prolifération excessive de l’espèce humaine. En découlent la xénophobie, le racisme, les guerres, l’effacement des conditions nécessaires pour que se poursuive l’évolution de la culture et des espèces vivantes, la destruction de ces merveilles que nous admirons dans les créations de la nature, l’uniformisation culturelle qui étouffe les facultés créatives de l’homme, enfin, la dévastation du milieu naturel dont nous souillons irrémédiablement les éléments et qui prépare notre propre disparition. Prise de frénésie reproductive, l’humanité ne vit désormais que pour s’anéantir dans un abaissement ininterrompu des splendides capacités qu’elle sut autrefois manifester.

Selon Lévi-Strauss, l’aspiration à fonder des structures politiques supranationales à grande échelle, laquelle renaît périodiquement après les grandes guerres, omet les contraintes structurelles des groupes humains, dont la méconnaissance peut conduire à une destruction du lien social. En affirmant cela, Lévi-Strauss décidait clairement d’aller à l’encontre de l’idéologie officielle des Nations Unies et de l’unesco, qui tenaient l’unification supranationale pour une œuvre salutaire. Il était tout aussi provocateur lorsqu’il traitait de l’alphabétisation, l’un des principaux chevaux de bataille de l’unesco.

L’illusion supranationale

L’Organisation internationale y voyait la condition première de sa « tâche révolutionnaire », qui consistait à mettre en œuvre un programme mondial d’éducation de base, dont la réalisation, faisant des « idées nouvelles » – celles de l’unesco, cela va sans dire – « la propriété de tous », devait permettre de dépasser les cloisonnements nationaux et d’établir à terme une « nouvelle unité humaine ». 

Lévi-Strauss voulait définir, pour les populations humaines, une « dimension critique », à l’instar de la dimension critique que les biologistes discernaient chez les êtres vivants lorsqu’ils observaient, par exemple, que la structure anatomique de l’insecte ne lui permet pas d’atteindre une grande taille, parce qu’elle est constituée de telle sorte que la surface d’évaporation doit augmenter plus vite que le volume : « Il semble assez probable qu’on ne multiplie pas impunément par dix, cent ou mille le nombre des individus dans une collectivité de structure donnée. » Il est donc incontestable que son intérêt pour la démographie, ainsi que ses opinions sur la surpopulation, n’avaient rien d’une extravagance personnelle : ils participaient d’un vaste mouvement d’idées et d’une préoccupation qui était alors largement partagée par maints savants, hommes politiques, journalistes et bailleurs de fonds à son époque.

L’illusion humaniste

Si l’explosion démographique et les destructions qu’elle entraîne sont la source principale du mal dans le monde, elles n’en sont pas pour autant la cause première, un humanisme pernicieux dont la culture occidentale, désormais dominante sur la planète, a hérité à la fois de la tradition judéo-chrétienne, de la Renaissance et du cartésianisme : c’est cet humanisme-là qui a créé les conditions de possibilité de l’explosion démographique. « Toutes les tragédies que nous avons vécues – affirme Lévi-Strauss –, d’abord avec le colonialisme, puis avec le fascisme, enfin avec les camps d’extermination, cela s’inscrit non en opposition ou en contradiction avec le prétendu humanisme sous la forme où nous le pratiquons depuis plusieurs siècles, mais, dirais-je, presque dans son prolongement naturel. » (Entretien de Claude Lévi-Strauss avec Jean-Marie Benoist)

Ce que nous prenons pour l’humanisme n’est qu’égoïsme et arrogance. Le véritable humanisme « ne commence pas par soi-même, mais place le monde avant la vie, la vie avant l’homme, le respect des autres êtres [vivants] avant l’amour-propre » (Lévi-Strauss 1968). Si nous avons détruit une multitude de sociétés dont la variété constituait le plus clair du patrimoine humain, et si, à présent, multipliés à l’excès, nous nous acharnons à exterminer d’innombrables formes vivantes, c’est parce que notre humanisme infirme nous avait convaincus que notre liberté n’a pas de bornes et que nos droits, y compris celui de procréer, sont en proportion de la place démesurée que nous avons usurpée pour nous-mêmes au sein de la création. Point d’espoir, ni pour nous, ni pour notre monde, si nous persistons dans cette voie. À cet égard, Lévi-Strauss confère une mission particulière à l’ethnologie, qui peut contribuer à l’éveil de notre conscience. Car elle étudie des sociétés qui n’ont jamais « cultivé une image de l’homme conçu comme le seigneur et maître de la création, libre de s’octroyer des droits exorbitants sur toutes les manifestations de la nature et de la vie. Bien au contraire : les systèmes philosophiques de ces peuples sont d’accord pour faire à l’homme une place de choix dans le monde, mais à la condition qu’elle n’empiète pas sur celle des autres espèces vivantes et que celles-ci restent libres d’exister et de prospérer » (Lévi-Strauss 1973).

Lire, Claude Lévi-Strauss : après l’humanisme, le relativisme

L’ethnologie ne se contente pas de recueillir des données scientifiques : elle a aussi une mission morale, puisqu’elle seule peut nous faire entendre « les leçons d’une sagesse dont l’Occident pourrait s’inspirer s’il voulait éviter qu’une humanité trop imbue d’elle-même, prompte à détruire tout ce qui n’est pas elle, ne dispose plus d’aucun glacis protecteur pour se prémunir contre ses propres atteintes. » Le péché originel de l’homme moderne est d’avoir oublié que « sa dignité essentielle est moins celle qu’il s’attribue de manière exclusive comme être pensant, que celle qu’il partage avec des millions d’espèces végétales et animales comme être vivant »

À lire, Tristes tropiques (Claude Lévi-Strauss, 1955)

L’illusion de l’alphabétisation

Lévi-Strauss doutait que l’accès à l’information plus abondante qu’assure l’alphabétisation puisse toujours conduire à des effets positifs. On ne se rend pas toujours compte que les transformations opérées dans les sociétés traditionnelles par l’alphabétisation peuvent être parfois d’une « extrême gravité» (Lévi-Strauss 1953 ). Ainsi, l’écriture conduit à une vertigineuse croissance de l’information qui, du fait de sa seule abondance, devient difficilement accessible, au point que les individus s’y égarent, n’ayant que rarement les compétences suffisantes pour faire le tri. Par conséquent, le lien social, fondé sur la communication, en est altéré, et les peuples entiers se trouvent assujettis à des individus qui détiennent l’information pertinente et sont capables de la manipuler.

Lévi-Strauss conviait les sciences sociales à essayer de comprendre pourquoi « l’information verbale qu’utilisent de petits groupes sans écriture (comme les sociétés primitives) est mieux apte à maintenir l’équilibre et la cohésion du groupe, que ce n’est souvent le cas pour l’information écrite dans les sociétés contemporaines » 

Conclusion très pessimiste

La conception lévi-straussienne de l’histoire est fortement déterministe. Pourtant, ce déterminisme n’est pas pour lui une propriété ontologique de l’histoire, mais une propriété accidentelle, fruit des progrès matériels réalisés depuis l’invention de l’agriculture, de l’élevage et, surtout, de l’industrialisation, dont les conséquences ont abouti à un monde surpeuplé où l’humanité subit des déterminismes implacables, auparavant inconnus (Lévi-Strauss 1986 ).

C’est dans ce monde-là que Lévi-Strauss dit se découvrir à présent « déporté » (2004). On le sait manier les mots avec une maîtrise consommée, et le choix de celui-ci (fortement associé en français à la Shoah) en dit long quant à son jugement sur le monde d’aujourd’hui. Ce monde-là, l’humanité aurait pu l’éviter. Depuis qu’elle s’y engagea – résolument et aveuglement –, il devint inévitable, se refermant sur nous comme un piège.

source : Wiktor Stoczkowski. Dans Diogène 2012/2 (n° 238), pages 106 à 126

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Sea Shepherd vire son fondateur, Paul Watson

« Je ne sais pas si c’est une question d’argent : il n’y a eu ni discussions, ni vote, ni explications pour justifier mon éviction. » La voix du fondateur de Sea Shepherd reste celle d’un homme déterminé. Paul Watson, 72 ans, annonce qu’il va reprendre la mer. « En juin, je serai prêt pour aller m’opposer aux tueries illégales de rorquals communs et de dauphins aux îles Féroé et en Norvège », lance-t-il. Sur la liste de ses cibles figurent aussi les « super trawlers » – ces chalutiers-usines géants qui aspirent des tonnes de poissons chaque jour.

Lire, Un terroriste comme nous les aimons, pirate Paul Watson

Lire aussi, Paul Watson : Earthforce (manuel de l’écoguerrier)

Martine Valo : L’ONG internationale que Paul Watson a créée en 1977 traverse un rude coup de tabac. Sea Shepherd est en train de se scinder. Poussé vers la sortie par les dirigeants de la Sea Shepherd Conservation Society, la branche américaine de l’ONG, Paul a démissionné de son conseil d’administration le 27 juillet 2022. Début septembre, il a de surcroît été évincé de celui de Sea Shepherd Global, structure basée à Amsterdam qui coordonne la communication,. Mais les équipes basées au Brésil, en France et au Royaume-Uni, regroupées dans une association de droit français créée le 13 décembre 2022 sous le nom de Sea Shepherd Origins, continuent d’adhérer aux préceptes du capitaine, adepte de l’« agressivité non violente ». Sabotage de navires à quai, blocages d’hélices, traque de bateaux pratiquant la pêche illégale afin de les orienter vers des ports où ils seront contrôlés ou de recueillir des images : les méthodes de l’ONG lui valent le ressentiment des pêcheurs et des accusations d’extrémisme. La nouvelle équipe semble, selon lui, vouloir moins de vagues, c’est-à-dire moins de campagnes conflictuelles davantage de coopération avec des gouvernements, notamment africains, afin de traquer la pêche illégale dans leurs eaux.

Le point de vue des écologistes

richardauguste : le meilleur moyen d’affaiblir une ONG, c’est de se débrouiller pour y créer une rivalité interne.

D.D.78 : Pas bon pour le business la radicalité, vite assagissons-nous et associons-nous à des multinationales… Le capitaine Paul Watson a déjà été viré de Greenpeace, (dont il a fait parti des membres fondateurs) car il refusait de s’associer à des entreprises polluantes pour faire de l’argent ! Il continue, il est juste fidèle à ses principes et refuse toute compromission, un grand homme.

San-San ; Je ne comprend pas tout de ces déchirements internes, mais je suis sûr que nous avons besoin d’ONG radicales. Non ce n’est pas de « l’écoterrorisme », Sea Shepherd ne chasse que les bateaux illégaux, travail qu’aucune police des mers ou pays souverain ne fait, comme le Japon qui protège ses baleiniers. Merci M. Watson.

Zaza : Un article entier sur cette ONG sans écrire le mot « éco-terrorisme », chapeau. Extrait du jugement de la cour d’appel de San Francisco en 2013 : « Quand on percute des navires, qu’on lance des conteneurs d’acide, qu’on jette des cordes renforcées d’acier dans l’eau pour endommager hélices et gouvernail, qu’on envoie des bombes fumigènes […], on est, sans le moindre doute, un pirate ».

V.Sait : Et pécher dans des zones protégées, absorber des tonnes de poissons par jour, ce n’est pas de l’éco terrorisme?

Paul Watson en 2012 : « Je crois que les quatre cavaliers de l’Apocalypse seront les moyens qui vont servir à réduire notre population – famines, épidémies, guerres et troubles civils. La solution que je préconise est que personne ne devrait avoir d’enfants à moins de suivre une formation de six mois au cours de laquelle on apprendrait ce que cela veut dire d’être un parent responsable et au terme de laquelle on obtiendrait un diplôme certifiant que l’on est suffisamment responsable pour avoir un enfant. C’est une situation bien étrange quand on y pense. On a besoin d’un permis pour conduire une voiture, il faut un diplôme pour accéder à certains métiers. Pas pour avoir un enfant » (Capitaine Watson, entretien avec un pirate de Lamya Essemlali)

Sur notre blog biosphere, articles plus anciens

Ecoterrorisme et écoguerriers, le cas Paul Watson (2012)

Paul Watson de Sea Shepherd contre le Costa Rica (2012)

l’écoterroriste Paul Watson (2010)

Sea Shepherd vire son fondateur, Paul Watson Lire la suite »

la « liberté » de recourir à l’IVG

Le Sénat à majorité de droite s’est prononcé mercredi 1er février, par 166 voix contre 152, pour inscrire dans la Constitution la « liberté de la femme » de recourir à l’IVG, une formulation qui abandonne la notion de « droit » chère à la gauche. Le texte vise à compléter l’article 34 de la Constitution avec cette formule : « La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté de la femme de mettre fin à sa grossesse ».

C’est donc à la loi de déterminer les modalités de l’IVG, mais on ne voit pas la différence avec la situation actuelle sauf à croire faussement que l’inscription dans la constitution » protège le droit à l’avortement. Mais si l’Assemblée nationale décide plus tard de restreindre l’accès l’IVG en y mettant des « conditions », on sera toujours dans le nouveau cadre constitutionnel.

Le point de vue des écologistes malthusiens
Ne surtout pas confondre liberté (encadrée par une loi) et droit.
Aux USA un paquet d’états assurent qu’il yva liberté, mais restreignent à 6 semaines de grossesse la possibilité d’IVG, etc .. etc .. Aujourd’hui, l’avortement est criminalisé dans presque tous les pays du monde, il est réglementé par le droit pénal, ce qui aggrave la stigmatisation autour de ce droit. Plusieurs pays dans le passé, comme le Chili et l’Irlande, ont inclus l’interdiction de l’avortement dans leurs Constitutions, à la fois pour empêcher les avortements et dans le but de rendre toute réforme difficile.

En ce qui concerne la France, l’article L. 2222-2 du code de la santé publique continue de prescrire des sanctions pénales pour les « délits d’avortement » qui incluent des peines d’emprisonnement ou d’amende lorsque l’avortement est pratiqué en dehors de certaines circonstances permises par la loi. Cela contredit l’appel à la dépénalisation totale de l’avortement, qui est par exemple recommandée par l’Organisation mondiale de la santé. C’est seulement au Canada qu’il est réglementé comme un soin de santé, et n’est encadré par aucune sanction pénale spécifique.

Nos articles antérieurs sur ce blog biosphere

IVG, interruption volontaire de grossesse

Tout savoir sur l’avortement, l’IVG

Le débat sur l’IVG, bloqué par la morale ?

Une femme sur trois choisit l’IVG (avortement)

IVG, allongement du délai à quatorze semaines

L’IVG est plus qu’un droit, c’est un devoir

la « liberté » de recourir à l’IVG Lire la suite »

La vie après la mort… sous forme de compost

Le compostage des défunts, body composting ou technique de réduction naturelle du corps, se développe aux États-Unis. La pratique permet de limiter l’empreinte carbone élevée des funérailles traditionnelles. La crémation consomme l’équivalent d’un trajet en voiture de 740 kilomètres, et elle libère des substances comme le mercure ou les particules fines dans l’atmosphère. Les inhumations, elles, ne dégagent pas d’émissions toxiques, mais le bilan carbone de la construction des cercueils et des caveaux, le recours aux soins de thanatopraxie, l’entretien perpétuel des concessions, la place occupée dans les villes, en font un procédé qui représente pratiquement autant d’émissions de CO2 que les crémations. Les gens qui avaient arraché leur pelouse pour économiser l’eau ne veulent pas se retrouver dans un cimetière arrosé deux fois par jour. 

Corinne Lesnes : Les caissons – en acier inoxydable – sont recouverts d’un linceul blanc. Un thermomètre digital mesure la température à l’intérieur des cylindres. Les corps réapparaîtront dans trois ou quatre mois sous la forme d’un terreau noir et fertile, qui sera remis à la famille. Le processus a été légalisé par l’Etat de Washington le 21 mai 2019, une première mondiale. Le body composting ne nécessite ni gaz, ni embaumement, ni caveau. Le corps est transformé en humus grâce à des accélérateurs naturels de décomposition : copeaux de bois, foin et luzerne. Avant fermeture du cylindre, une « tisane microbienne », composée de 25 souches de bactéries et de 15 spores de champignons, est ajoutée au mélange. Le caisson est traversé d’un léger courant d’oxygène et retourné plusieurs fois pour éviter que les bactéries ne suffoquent. Dès le premier jour, la température commence à augmenter du fait de l’activité microbienne.. Il ne reste que les os, les pacemakers, les prothèses en titane… Les premiers sont concassés et replacés dans le terreau, sous forme de poudre blanche. Le titane est renvoyé aux fabricants de matériel médical.  Dans les enterrements, les parties métalliques sont inhumées avec les corps. Pendant les crémations, elles sont brûlées.

Le body composting c’est le recyclage intégral. Seule l’Église catholique s’est jusqu’à présent opposée à un procédé qu’elle estime mieux adapté à l’élimination « des épluchures de légumes et coquilles d’œufs » qu’au recueillement qui sied au départ des humains vers l’au-delà.

Le point de vue des écologistes

Philippe Adam : Comment ça, ce ne serait pas conforme aux valeurs chrétiennes ? Genèse 3:19 « tu gagneras ton pain à la sueur de ton front, jusqu’à ce que tu retournes à la terre d’où tu as été tiré. Car tu es poussière, et tu retourneras à la poussière. » C’est exactement ce que ce composteur fait. Tout le monde n’a pas vocation à devenir des reliques dans une boite.

04171 : les pace-makers et défibrillateurs ne sont jamais inhumés ou incinérés avec la dépouille en France: ils sont retirés post-mortem par le médecin qui fait le constat de décès, car ces dispositifs peuvent entraîner un risque d’explosion de l’incinérateur. En revanche, les prothèses, les clips, les vis, les clous métalliques restent en place, d’où la potentielle pollution de l’air ou de la terre.

Ophrys : Espérons que ce soit bientôt autorisé en France, bourrer le corps de formaldéhyde revient à mettre du poison dans le sol. Sans parler de la crémation… Sinon les tibétains découpent le corps et le donnent au vautours, c’est encore plus rapide. Ce sont les charognards qui font le travail.

Eric humain : Pour ma part je trouve que le body composting offre un peu de lumière à cette dernière étape que l’on veut si sombre…

Nat G. : Ben oui, c’est exactement de ça qu’il s’agit. Moi, ça me va, de retirer toute dimension spirituelle, religieuse et symbolique à ma mort.

Nos articles antérieurs sur ce blog biosphere

Inhumation, incinération ou humusation ? (2020)

Transformer notre corps en humus, le pied (2019)

écolo pour l’éternité… au cimetière (2019)

Tout écologique, même au moment de notre enterrement (2014)

fête des morts ; où les enterrer ? (2011)

sépulture propre et verte (2008)

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A mort les activistes du climat !!!

Alors que le pays subit les effets du dérèglement climatique, plusieurs États australiens ont adopté un arsenal juridique répressif menaçant le droit de manifester des militants écologiste. En 2021, l’île-continent restait le premier exportateur mondial de charbon et de gaz naturel liquéfié alors qu’elle subit de plein fouet les effets du dérèglement climatique, avec notamment des incendies monstres fin 2019 et de graves inondations en 2021 et 2022..

Isabelle Dellerba : Violet Coco, quinze mois de prison, dont au moins huit mois ferme ! Reconnue ­coupable de sept chefs d’accusation, dont l’utilisation détournée d’un « objet explosif autorisé ». Son crime : avoir bloqué partiellement et pendant vingt-cinq minutes en 2022 la circulation sur le principal pont de Sidney, en grimpant sur le toit de son véhicule pour y allumer une fusée de détresse. En un an, Violet Coco est la cinquième personne condamnée à de la prison pour son « activisme pacifique pour le climat ». En Nouvelle-Galles du Sud, le gouvernement libéral a adopté, le 1er avril 2022, de nouvelles lois qui permettent de condamner à une peine pouvant aller jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 22 000 dollars australiens d’amende (14 000 euros) toute ­personne qui bloquerait une importante voie de circulation, qu’il s’agisse d’une route, d’un pont ou d’une infrastructure portuaire. Des textes similaires ont été votés, ces derniers mois, dans les Etats de Tasmanie et de Victoria.

Mais Violet Coco assume : « En tout cas, mon propre sort a peu d’importance en comparaison avec ce qui nous attend si nous ne réduisons pas drastiquement et immédiatement nos émissions de gaz à effet de serre. »

Lire, Comment agir dans une société bloquée ?

Le point de vue des écologistes

Acaila : On ne va quand même pas laisser des gens alerter sur les catastrophes à venir sans réagir quand même ! Bientôt on ne pourra même plus détruire la planète sans qu’on nous le reproche !

Jean-pierre Hrases : Ah tiens ? C’est un régime de dictateur en Australie ? Ou une démocratie avec des lois civilisées, des règles protectrices des droits de la défense et des libertés ? L’écologisme serait donc une dérive extrémiste voire terroriste ? (D’où leur inscription sur les fichiers S en France)

Hervé Corvellec : La violence de la réponse institutionnelle est à la hauteur du danger pour ses intérêts que représente la critique écologique de l‘enrichissement extractiviste qui caractérise l’Australie.

Raphou : « En 2021, l’île-continent restait le premier exportateur mondial de charbon et de gaz naturel liquéfié » => Tout est dit : ne touchez pas à nos bénéfices.

Antoine C : C‘est paradoxal, quand les GJ bloquaient des ronds-points (et accessoirement se faisaient déborder par des militants plus violents qu’eux dans les manifs), les commentateurs d’aujourd’hui, qui jubilent de voir un militant écolo en prison quelques semaines pour un pont bloqué étaient beaucoup plus indulgents …

Philémon Frog : On mesure là toute la stupidité des citoyens incapables de remettre en cause leur manière de concevoir le monde, même face à un danger démontré et désormais tangible. Nos dirigeants, parfaitement informés, qui répriment ceux qui les rappellent à leurs obligations, devront voir leur responsabilité engagée le moment venu. La France se comporte de la même manière : Libé fait état des considérables moyens d’enquêtes, de filatures, de communication de données de téléphonie et même d’imposition, etc, déployés par la gendarmerie pour arrêter deux personnes ayant dégradé une méga-bassine… qui a été déclarée illégale !

Ours : C’est la panique chez les réactionnaires qui ne veulent surtout rien changer et garder leurs bénéfices et leur petit mode de vie. Et en cas de panique, c’est la force et les violences des condamnations, jamais l’argumentation autre que la préservations des bénéfices est difficile à porter. Ce serait « amusant » si le chaos n’était pas au bout du chemin… pour tous.

GPS : C’est les politiques qui ne font rien pour le climat qui méritent d’êtres envoyé en prison… Non ?

Michel SOURROUILLE : Une référence aux luddites du XIXe siècle importe. Les artisans n’étaient pas opposés à toutes les machines, mais à « toutes les machines préjudiciables à la communauté ». Ils ont brisé des machines automatiques qui mettaient au chômage beaucoup d’artisans à domicile pour le plus grand profit de l’industrie textile en formation. Deux siècles plus tard, on constate que cette industrialisation à marche forcée a entraîné la croissance économique sans limites et la détérioration brutale des conditions de vie sur Terre. Les luddites avaient donc raison. Mais en 1812, une loi instaurant la peine capitale pour le bris de machine est entérinée ; les luddites sont passés sous les fourches caudines de la raison d’État… au service des intérêts économiques. Dans le système techno-industriel, la protection des biens nuisibles à l’environnement a encore plus de valeur que la liberté des manifestants écolos, et ce parfois au détriment de leur vie !

Lectures complémentaires sur ce blog biosphere

Eco-guerriers plutôt qu’éco-terroristes (2022)

Les activistes écolos se radicalisent (2022)

Le pourquoi de la désobéissance civile (2022)

CLIMAT, décrocher Macron de son cadre (2019)

Violer une centrale nucléaire, une très bonne action ? (2018)

Du sentiment de justice et du devoir de désobéir (2016)

A Sivens et ailleurs, où sont vraiment les criminels ? (2014)

Greenpeace attaque des centrales nucléaires (2011)

Le journal Le Monde et l’action directe (2010)

action directe aux USA(2007)

A mort les activistes du climat !!! Lire la suite »

Les économistes du profit sont disqualifiés

Les fiers apôtres de la mondialisation et du changement technologique ont enrichi une étroite élite financière et managériale, redistribué les revenus et les richesses du travail vers le capital, détruit des millions d’emplois… Le principal problème de la théorie économique dominante tient à la restriction de son champ d’études, qui était à l’origine le bien-être des populations.

Angus Deaton : Comme l’explique Amartya Sen, l’économie a pris un mauvais tournant lorsqu’elle a été définie comme « l’étude de la répartition de ressources limitées entre des bénéficiaires en concurrence ». Cette définition trop célèbre est due à l’économiste britannique Lionel Robbins (1898-1984), mais elle restreint considérablement le champ de l’économie, comparée à la définition qu’en a donnée le philosophe américain Hilary Putnam (1926-2016) : l’évaluation humaine et raisonnée du bien-être social, évaluation considérée comme essentielle en économie par Adam Smith (1723-1790). M. Sen compare la définition de Robbins et celle qui fut donnée à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle par l’économiste Arthur Pigou (1877-1959) : « Le début de la science économique, c’est le sentiment de révolte face au sordide des rues misérables et à la tristesse de vies flétries. » La Théorie générale de Keynes offre un bon résumé : « Le problème politique de l’humanité consiste à combiner trois choses : efficacité économique, justice sociale et liberté individuelle. »

Or, nous avons laissé de côté les deux derniers facteurs. Les économistes doivent dépasser leur fixation sur l’argent comme seul critère du bien-être. Et surtout, ils devraient passer davantage de temps avec les philosophes…

Le point de vue des écologistes

Milton Friedman, le père du monétarisme, écrivait en  1970 dans un article d’une cécité incroyable  : « La responsabilité sociale de l’entreprise, c’est d’augmenter ses profits. » Mais 0ua milieu des années 1970, il y a eu les chocs pétroliers, puis la conscience que notre activité économique réchauffait la planète, puis que les inégalités explosaient, puis que nous ajoutions en démographie les milliards aux milliards, tout ça au détriment de la biodiversité. Situation invivable et ingérable. Pourtant ce sont encore les adeptes du croissancisme qui ont encore en 2023 les faveurs des économistes, des politiques et de tous ceux qui courent après leur pouvoir d’achat. L’éconologie (contraction d’économie et d’écologie) n’a pas encore la lisibilité médiatique qu’elle devrait avoir.

Lire, Un précurseur de l’économie écologique, B de Jouvenel

En 1991 Robert Costanza, dans le sillage de la première conférence mondiale des économistes écologiques (Washington – 1990), avait défini le champ de l’éconologie comme « la science et la gestion de la soutenabilité ». L’économie écologique considère l’économie comme un sous-système de l’écosystème physique mondial et fini. Cela remet en cause le caractère durable de l’économie à cause de ses impacts écologiques et de ses besoins en énergie et matière, et aussi à cause de la croissance démographique. Un prix zéro pour extraire des ressources ou se débarrasser de déchets reflète non pas l’absence de rareté, mais une relation de pouvoir.

Pour conclure, voici le Programme pour une économie soutenable et désirable tel que défini en 2012

1) Notre économie matérielle est intégrée dans une société elle-même assimilée à notre système écologique de soutien de la vie. Alors, pour comprendre et gérer correctement notre économie, nous devons avoir au préalable une parfaite compréhension de l’ensemble du système écologique et de ses interconnexions.

2) La croissance et le développement ne vont pas toujours de pair. Un véritable développement doit être défini en termes d’amélioration du bien-être soutenable, et non uniquement en termes d’augmentation de la consommation matérielle.

3) L’économie écologique est la seule voie qui permette à l’humanité de rester dans les limites de l’espace de fonctionnalité sécurisé de la planète. Nous devrons stabiliser le niveau de population, partager plus équitablement les ressources, le revenu et le travail. Nous devrons créer de meilleurs indicateurs du progrès, réformer les systèmes fiscaux de façon à taxer ce qui est « mal » et non les biens, et favoriser les innovations technologiques dédiées au bien-être et non plus à la croissance. Enfin nous devons nous détourner de la culture de la consommation.

En résumé, nous devons entreprendre une refonte totale de notre système. Nos propositions ne sont en rien un fantasme utopique, c’est le statu quo qui relève aujourd’hui de l’utopie.

Lire, L’écologisme des pauvres, l’économie écologique

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Écologie, opérations coups de poing

La société humaine n’a aucun mandat naturel ou divin pour goudronner et exploiter chaque centimètre carré de cette planète, seulement le droit que s’arroge le fort au détriment des faibles. En 1980, Dave Foreman fonde aux USA l’association Earth First! : « Pas de compromis dans la défense de la Terre Mère… Un bulldozer qui détruit la Terre n’est qu’une partie de la terre, fait de minerai de fer et consommant son énergie, c’est la Terre métamorphosée en monstre qui s’autodétruit : ce bulldozer doit être arrêté. » Par la suite, les campagnes de résistance ont eu une certaine efficacité contre l’abattage des arbres, la construction des routes, l’exploitation minière, l’édification de barrages ou de lignes haute tension, l’utilisation de véhicules tout-terrains, les OGM en agriculture, le développement de zones de ski, l’expansion des zones résidentielles, l’artificialisation des terres, les centrales à charbon, etc.

De telles actions réclament un degré supérieur d’engagement personnel et souvent un grand courage. Il y a toujours un risque personnel quand on s’interpose entre la machine et la terre sauvage. Mais dans les pays où la nature sauvage à presque complètement disparue, le combat est encore plus rude car les cibles existent à tous les coins de rue ! Le mouvement écolo ne sait plus où donner de la tête et des bras.

Le Monde avec AFP : L’organisation écologiste Extinction Rebellion a annoncé dimanche 1er janvier suspendre au Royaume-Uni les opérations spectaculaires de blocages qui l’ont fait connaître. Le réseau d’activistes, formé en 2018 et depuis célèbres pour ces opérations de désobéissance civile, préfère mobiliser pour une grande manifestation, en avril 2023.devant le Parlement britannique. Les actions d’Extinction Rebellion ont souvent été controversées, le groupe exaspérant une partie de l’opinion, le pouvoir conservateur et une grande partie de la presse. De nombreux militants ont été arrêtés lors de ces événements et le gouvernement prévoit de durcir encore le droit à manifester. Parallèlement, Extinction Rebellion a été dépassé par l’émergence de groupes encore plus radicaux comme Just Stop Oil ou Insulate Britain…

Les réactions montrent que beaucoup de personnes ne comprennent pas la validité de l’action symbolique d’un blocage partiel de la société militaro-industrielle alors que l’urgence écologique est de plus en plus perceptible par tous et que manifester devant le parlement brittonique ne chantera absolument rien.

Pelayo Decovadonga : Tout ce qu’on peut souhaiter, c’est l’extinction de ces rebelles de pacotille.

Rumi : Un groupuscule vert vient de prendre acte de son inutilité. Tant mieux. En ce premier jour de 2023 je fais un vœu : que la planète continue tranquillement de se réchauffer et que l’homme accepte sa destinée qui est peut être de disparaître, de s’adapter en mutant ou d’aller sur Mars. Peu importe. Mais que les harceleurs du climat nous foutent la paix .

le sceptique : Ces actions sont pourtant utiles : des tas de gens passent de non-écologistes à anti-écologistes, grâce à une conscientisation du caractère nuisible de l’écologisme. Mais gageons que les radicalisés vont faire des groupuscules encore plus allumés.

Gaston31000 :Comme cela est bien expliqué dans l’article, le problème de faire des actions radicales, c’est que cela incite d’autres militants à des actions encore plus radicales. Des gens se croyant malins aspergent de soupe un tableau protégé d’une vitre et les suivants se sentent obligés d’aller plus loin. C’est un processus de radicalisation qui mène tout droit à la guerre civile.

Four Carlton Gardens : La médiatisation risque de faiblir. Pourquoi ne pas assassiner un homme politique et l’abandonner dans le coffre d’une voiture ?

untel : En termes d’efficacité, islamiques et écolos se rejoignent. Ils n’agissent pas plus sur le climat que les autres font appliquer la volonté de Dieu sur terre.

Zaza : Heureusement il y aura (il y a déjà sans doute) une frange de militants « purs et durs » qui n’acceptera pas ce « ramollissement » d’extinction rébellion et créera donc une dissidence + radicale encore. A bientôt donc pour la suite de leurs aventures, qui ne manquera pas de passionner la rubrique Planète.

LuKa : L’écologie sera le plus grand combat de notre siècle

lire, Action directe, en stage… et en application scolaire

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Sobriété alcoolique, faites le Dry January

Pour un écolo intégriste, ni tabac, ni alcool. Or la France se place dans le peloton de tête des pays de l’OCDE qui boivent le plus, avec 10,5 litres d’alcool par an pour les 15 ans et plus. C’est le premier facteur de risque de mortalité prématurée et d’incapacité chez les 15-49 ans. Les études récentes mettent en évidence un effet néfaste de l’alcool dès le premier verre. Une vaste étude publiée en 2018 dans la revue médicale The Lancet avait mentionné que « le niveau de consommation d’alcool le plus sûr est : zéro ». Ce qu’avait rappelé l’expertise collective de l’Inserm en mai 2021.

D’où l’idée de participation obligatoire des impétrants écolos au « Dry January »

lire, 25 janvier 2020, Dry January, janvier sans alcool, dur dur

Mickael Naassila : La campagne du « défi de janvier » vise l’abstinence, certes, mais cela peut être aussi de réduire sa consommation d’alcool. L’enjeu est de déclencher une prise de conscience sur le niveau de consommation. Ce n’est pas moralisateur. La consommation d’alcool est responsable directement ou indirectement d’une soixantaine de maladies, dont la cirrhose hépatique, certains cancers (foie, colorectal, sein et voies aérodigestives supérieures), des maladies cardio-vasculaires, des maladies digestives, des maladies mentales. L’alcool peut exacerber des problèmes de santé, comme l’hypertension artérielle, les troubles du rythme. L’alcool augmente aussi les risques de suicide, d’accidents de la circulation, de violences physiques ou sexuelles. Il représente l’une des toutes premières causes d’hospitalisation en France. Le fardeau sanitaire est lourd. Le nombre de décès attribuables à l’alcool en 2015 est estimé à 41 000, dont les trois quarts chez les hommes, selon les dernières données disponibles.

En novembre 2019, l’opération Dry January était sur les rails, sous la houlette du ministère de la santé, de Santé publique France, des associations, etc. Emmanuel Macron l’a stoppée en annonçant, lors d’un déjeuner avec les représentants du monde viticole, que l’opération n’aurait pas lieu.

Lire, Alcool, ébriété ou sobriété ?

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Le pourquoi de la désobéissance civile

L’éducation des enfants a pour finalité d’en faire, non pas des citoyens obéissants, mais des citoyens responsables, capables d’apprécier et de juger les normes et valeurs à laquelle la société leur demandera d’obéir. En clair, les enfants doivent savoir désobéir à un ordre injuste, quel que soit celui qui le leur demande, un parent, un enseignant, l’Etat. Tous les enfants de France devraient connaître la Déclaration des 121 sur le droit à l’insoumission en 1960 dans la guerre d’Algérie ou le Manifeste des 343 en 1971 pour légaliser l’avortement. La désobéissance civile est la respiration de la démocratie. Le problème de nos sociétés pseudo-démocratiques, en fait soumises aux diktats de l’économie, c’est qu’il faudrait pratiquement désobéir à tout. Non seulement désobéir aux OGM ou à la publicité…, mais désobéir aussi aux petits chefs dans les bureaux, à la consommation de masse, à la société du spectacle, au productivisme, au populationnisme, à la mondialisation, etc.

Anne Chemin : La notion de désobéissance civile apparaît pour la première fois en 1866, dans le titre d’un opuscule de Henry David Thoreau (1817-1862) publié quelques années après sa mort. Pour Thoreau comme pour son ami le philosophe Ralph Waldo Emerson (1803-1882), l’unique guide du citoyen doit être sa conscience. En servant aveuglément un Etat injuste, il se transformerait en « automate ». Pendant des décennies, le plaidoyer de Thoreau en faveur de la désobéissance civile reste confidentiel, mais, dans les années 1900, il inspire un militant indien que son combat contre le colonialisme britannique rendra bientôt célèbre. Le Mahatma Gandhi souscrit, comme Thoreau, à l’idée que le citoyen a le devoir de se rebeller contre les lois injustes. Mais avec Thoreau, la désobéissance civile était un acte individuel garantissant l’intégrité morale du citoyen  alors qu’avec Gandhi, elle se transforme en une mobilisation collective destinée à changer le monde. Ce registre éminemment politique séduit, à la fin des années 1950, Martin Luther King. Pour le pasteur afro-américain, la philosophie de Gandhi est « la seule méthode moralement et concrètement valable pour les peuples opprimés ».

Dans une démocratie, pourquoi défendre ses convictions en commettant une infraction, alors que la démocratie propose nombre de moyens légaux, tels que la grève, la pétition, la manifestation ou le vote ? Les philosophes estiment que pour appartenir au registre de la désobéissance civile un acte illégal doit remplir trois conditions : respecter le principe de non-violence, être public et collectif, et surtout invoquer une cause d’intérêt général.

Le point de vue des écologistes

Matt21 : La désobéissance civile est certes plus difficile à justifier dans une démocratie, mais que faire lorsque cette démocratie est biaisée, voire carrément confisquée, tout en maintenant les apparences ? Où sont passées les recommandations de la convention citoyenne sur le climat ? Pourquoi le parlement a-t-il voté pour le traité constitutionnel européen alors que les citoyens l’avaient rejeté ? Pourquoi ce sont des milliardaires qui accaparent les médias ? Pourquoi il y a-t-il plus de lobbyistes que de fonctionnaires a Bruxelles ? L’opinion publique est « manoeuvrée » en permanence et les rares fois que celle-ci s’écarte du droit chemin, on passe outre et on joue du bâton.

Michel SOURROUILLE : Historiquement la désobéissance civile a toujours été menée au nom d’une libération. Lutte contre l’impérialisme anglais avec le mahatma Gandhi, lutte contre la ségrégation raciale avec Martin Luther King , lutte contre les multinationales de la semence pour libérer les paysans… En bref la désobéissance civile se pratique pour libérer un peuple enchaîné par une contrainte extérieure qui empêche sa libre détermination ; on redonne à la démocratie ses vertus d’égalisation entre les membres d’une communauté. L’idée de libération prend une nouvelle forme aujourd’hui, il s’agit de lutter contre l’emprise thermo-industrielle sur nos existences.Quand la légalité consiste à enchaîner les citoyens à une croissance qui mène à l’effondrement, il semble légitime de réagir. Si les méthodes non violentes échouent, on peut craindre le pire.

Ours : La réaction du gouvernement Macron est sans surprise : répression maximum pour des délits – très – mineurs et garde à vue systématique pour intimidation, adoption du mot écoterrorisme... Toujours l’escalade. L’amalgame avec les black bloc, pour décrédibiliser toute action non violente, est totalement inexcusable. Et bien évidemment, poursuite de l’inaction climatique car il est hors de question de changer. Cette démarche gouvernementale conduira évidemment à la radicalisation de certains de ces jeunes gens.

Frog : Il est clair aussi que les entreprises les plus puissantes, pour qui l’écologie représente plus un tracas qu’autre chose à COURT TERME, ont des places privilégiée auprès de l’état pour mettre en avant leurs besoins. C’est en réalité exactement le principe de a désobéissance civile : l’idée que la démocratie et l’Etat, parfois, n’agissent plus pour le bien commun. Dès lors, il faut désobéir : Thoreau a désobéi à un état démocratique, Ghandi ou Martin Luther King aussi. Trois désobéissances gouvernées par une éthique. Le refus de l’esclavage, l’indépendance des peuples, les droits civiques. Et aujourd’hui la cause écologique….

Peps72 : La notion de désobéissance civile est définie de manière partisane par un petit groupe de personnes ultra-idéologisées qui affaiblissent clairement notre Etat de droit, en s’autorisant unilatéralement à enfreindre la loi.

Dekroissan : Cher Peps, vous qui défendez l’État de droit et la légalité, sachez que la traite des Noirs, le massacre des Indiens d’Amérique, le génocide des Juifs, l’apartheid en Afrique du Sud… tout cela était parfaitement légal. Et aujourd’hui, il est légal de brûler chaque année 15 milliards de tonnes de combustibles fossiles, qui ont mis environ 1 million d’années à être constitués par la nature. La légalité est-elle un argument valable pour décider de ce qui est bien ou mal ?

dekroissan : La question de fond est de décider si on veut la manière douce ou la manière dure. La manière douce, c’est une auto-limitation de notre consommation et une décroissance maîtrisée. La manière dure, c’est la poursuite de ce qu’on fait aujourd’hui, ce qui va se terminer par des effondrements, des famines et des pénuries en tous genres.

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere

À lire, La désobéissance civile (H.D.Thoreau, 1849)

Tout savoir sur la désobéissance civile

José Bové, désobéissance civile ou civique ?

La désobéissance s’apprend, savoir déterminer l’injuste

La désobéissance civile des scientifiques

Cassons la machinerie thermo-industrielle

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Souveraineté et Territoire de Vie

Pour parution sur votre blog biosphere, je vous envoie mon article « La Souveraineté du Peuple Indigène sur son Territoire de Vie pour la sauvegarde de sa Réserve de Vivant : un impératif écologique »

Nathalie Royant

La crise écologique confronte l’Humanité au constat d’une « horreur économique » concernant le Vivant au niveau de la Planète. Elle pose la question de son aptitude à sortir de son activité entropique et « anthropophagique » dérégulatrice de l’écosystème terrien et génératrice de son Déficit Vital… L’impératif de repli en soi permettant de regénérer des forces adaptatives suppose pour les pays de sortir de la nasse de la mondialisation malheureuse et son impérialisme économique et numérique, à l’origine du déséquilibre de l’écosystème terrien et de ses effondrements. C’est une condition préalable pour que les Peuples Indigènes soient en mesure de reconstruire leur trajectoire de développement singulière dictée par la spécificité de leur écosystème… C’est le sens à donner au regain des nationalismes, populismes et autres patriotismes, comme une lutte bien fondée des peuples pour sortir de l’aliénation aux modèles de développement « mondialisateurs » du capitalisme sauvage, modèles corrupteurs, basés sur le mythe de la croissance éternelle, une propagande universalisante « bienpensante »… L’éclatement mondial des chaînes de valeur ajoutée et la spécialisation agricole au détriment des cultures vivrières ont montré leurs terribles méfaits quant à la codépendance outrancière des pays de la planète et la surexploitation des ressources. Le « repli national » est donc structurellement une posture écologique pour la réparation du Territoire de Vie des Hominidés. Le challenge, assurer un continuum Nature/Culture viable. ..

La relecture de la condition de l’Animal Social Pensant amène à revoir les « fonctions de base » de l’Hominidé à restaurer :

      • la prédation optimisée pour le stock nourricier et le maintien de l’équilibre de la chaîne alimentaire Végétal/Animal (son exigence symbiotique).
      • La défense du territoire de vie légitime et la gestion de la bonne porosité de ses frontières : le tri sélectif entre les flux bénéfiques et les flux néfastes.
      • la solidarité organique du Corps Social Indigène pour la préservation de sa Réserve de Vivant sur son Territoire de Vie .
      • La gestion de l’équilibre population/ressources sur le Territoire de Vie pour limiter au mieux « l’anthropophagie » sociale.

Le péril écologique, ses « éco suicides » (surpopulation, surproduction, surconsommation, capitalisme sauvage et migration sauvage, low cost, délocalisation) et ses punitions (finitudes des ressources, réchauffement climatique, pollution) renvoie à une contrainte biosystémique d’adaptation incontournable : la sobriété heureuse ou « moins mais mieux » en toutes choses.. Toute activité humaine est condamnée à réduire ses intrants matériels, simplifier et ralentir la transformation (respect des processus de maturation) et diminuer les échanges pour mécaniquement diminuer la prédation « matière » et limiter les déchets. Ce New Deal ou Programme Commun Vert nécessite la cohésion du corps social au sein de chaque nation… La logique n’est plus celle de l’économie mondialisée et de ses élites (qui ont la possibilité d’une île) et sa vision des peuples comme marché et réservoir mondial de main d’œuvre délocalisable et déplaçable à merci pour une croissance matérielle infinie mais celles des contraintes de l’équilibre de la population en charge de la sauvegarde du Territoire et de sa Réserve de Vivant. La décroissance matérielle compensée économiquement par une croissance immatérielle.

« Le vingt et unième siècle sera spirituel ou ne sera pas » …

le spirituel ne produisant pas de CO2 …

La décroissance démographique dans les pays « développés » est une opportunité pour un regain d’espace vital dans des pays à « infrastructure saturée » obéré par l’immigration de masse de ces dernières décennies et son taux de natalité. La défense de l’espace vital implique la suppression du « droit du sol » et l’arrêt des ventes des terres aux étrangers. .. L’identitarisme écologique du Territoire de Vie est la voie pour reconstruire la solidarité organique nécessaire aux choix et renoncements contraints par la sobriété heureuse. C’est « l’économisme local ».

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Passage aux 80 km/h sur autoroutes ?

Un commentateur sur ce blog biosphere : « Après l’effondrement, les forces nées du chaos s’ empareront de ces émasculés lâches et les enverront ad patres : sans être un chaud partisan de la violence, une telle situation me fera m’ esbaudir. »

Le style est certes brutal, mais le fond du débat est bien présent. Si on ne prend pas dès aujourd’hui des mesures radicales pour lutter contre le pillage de la planète, ce sera la brutalité habituelle des humains dans les périodes de stress qui prendra le dessus. Un éditorial du MONDE ce jour prône le passage aux 110 km/h sur autoroutes, mesure déjà proposée par la convention citoyenne sur le climat mais refusée par le gouvernement (et toujours inacceptable pour un Gilet jaune). Les demi-mesures ne sont même pas audibles. Selon notre approche sur ce blog, le chaos est donc probable, plus que probable. Cela ne nous empêche pas de scruter la réalité sur ce blog… et d’envisager ce qu’on aurait dû faire.

Éditorial du MONDE : « Les conséquences concrètes du réchauffement climatique sont ressenties par tous, l’urgence à agir n’a jamais été aussi absolue. Le plus difficile reste à faire : amener le maximum de nos concitoyens à adopter les comportements à la fois les plus efficaces et les moins contraignants .L’usage de la voiture particulière, qui produit 53 % des émissions de gaz à effet de serre du secteur des transports, soit environ 16 % du total des émissions du pays, apparaît comme un domaine d’action à la fois sensible et décisif. Lors du premier choc pétrolier, en 1973, le gouvernement Messmer n’avait d’ailleurs pas hésité à réduire la vitesse à 90 km/h sur route et à 120 km/h sur autoroute, afin d’« économiser l’énergie » et de réduire la dépendance envers les pays exportateurs d’hydrocarbures. L’une des 149 propositions formulées en 2020 par la convention citoyenne sur le climat consistait à limiter la vitesse à 110 km/h sur les autoroutes. Son rejet par le gouvernement était à l’époque irrecevable. Il l’est encore davantage à présent.une telle mesure fait économiser 20 % de carburant et évite autant de rejets de carbone. L’exécutif, persuadé que sa décision de 2018 de limiter la vitesse à 80 km/h sur les routes a nourri la révolte des « gilets jaunes », refuse de changer la règle par crainte de « braquer les Français », affirmant qu’« on peut y arriver sans exiger des sacrifices ».

Ce langage, qui n’est pas tenu dans d’autres domaines comme les retraites, est trompeur et à courte vue. Il ne tient pas compte du contexte actuel – guerre en Ukraine, été caniculaire, inflation –, qui rend nettement plus audible le message de la sobriété.plus on perd de temps pour passer à l’action, plus le réchauffement climatique va se traduire en contraintes sur nos modes de vie, voire nos libertés. »

Le point de vue des écologistes… face aux non-écolos

bricolbob : Trop de gens oublie que la route ne nous appartient pas et qu’on l’emprunte, il en va de même pour la planète.

Naej F : Soit une base de 8l/100km à 130 et 6l/100 à 110 (les 25% d’économie de l’article). Je propose qu’à 4 dans la voiture on puisse aller à 130km/h (2l/100km/personne), à 3 on soit limité à 110km/h (2l/100km/personne) et en dessous on soit interdit d’autoroute.

Alfred-poirot : Tout à fait. Il n’y a pas de liberté de polluer.

Nicolas84 : Pour que cette mesure soit acceptée il aurait fallu dans un premier temps empêcher les constructeurs automobiles de nous vendre des voitures conçues pour rouler au double de cette vitesse. A 110 km/h sur l’autoroute, une voiture moyenne utilise une puissance de 20 « chevaux vapeur » quand la plus petite voiture vendue aujourd’hui en fait 100. Une voiture conçue pour rouler à 200 ne consomme pas beaucoup moins à 110 qu’à 130 car son moteur n’est pas optimisé pour cela. Si elle était conçue pour rouler à 110 elle consommerait facilement moins de 2 litres aux 100km.

Pjm : Pourquoi toujours vouloir imposer des mesures contraignantes alors qu’on peut obtenir les mêmes résultats en incitant aux changements de comportement de façon bienveillante avec une campagne d’information bien conçue. S’il s’agit d’un comportement de bon sens et facile à justifier, il finira par être adopté par la majorité de la population. Ensuite il sera facile de le rendre obligatoire.

Antoine  @ Pjm : Je roule depuis longtemps à 110 km/h sur autoroute, l’économie de carburant est appréciable, et je suis toujours ébahi de voir que si peu d’automobilistes adoptent *d’eux-mêmes* cette mesure très simple. Bon, ils vont tous/toutes disparaître lors de l’effondrement qui approche, c’est une consolation 🙂

JM Dupont : Personne n’interdit de rouler à 110 km/h. Allez y, mais svp restez sur la file de droite. Merci !

Undefined @ Dupont : Vous partagez une atmosphère avec 8 milliards d’êtres humains, le CO2 que vous émettez inutilement pour gagner quelques minutes sur le trajet les concerne, il est légitime qu’ils aient leur mot à dire.

Rumi : Non à la viande, à 20 degrés dans les appartements, à la mode, aux piscines privées et jets, non à la cigarette, au plastique, à la neige artificielle, au ski, et maintenant aux 110 sur autoroute. Mais ça va s’arrêter quand ces interdictions. Qu’on nous laisse en paix !

Artemis purple @ Rumi : La liberté de devenir responsable et intelligent, ça vous parle ?

Pioch : Dommage que d’autres mesures aussi « évidentes » ne soient soutenues que par les écolos « barbus et chevelus ». Si LE MONDE soutient par son édito le 110 km/h sur autoroute, pourquoi ne pas prendre d exposition claire contre les autoroutes justement, contre les bassines, contre les jets privés et la taxation à 50% de TVA sur les grosses cylindres de plus de 80 000€ ? La nuance est de taille : il s’agit de la dimensions sociale et inégalitaire des mesures soutenues. Les riches sont épargnés par cet éditorial.

Simon : Je pense qu’une grande partie des gens ne souscrit pas à cette mesure car elle semble être seulement symbolique. Les gens attendent une réelle transformation de notre mode de transport. LA réalité, c’est que si on continue à tous conduire notre voiture personnelle, ce n‘est pas en réduisant de 20 km/h sur l’autoroute qu’on va sensiblement réduire notre empreinte écologique (surtout quand on sait que 80% des trajets effectués font – de 50 km). C’est encore une mesure de posture visant à dire qu’on fait quelque chose tout en refusant de mettre les mains dans le cambouis.

Michel Sourrouille : En 1974, dans son programme de présidentiable écolo, René Dumont écrivait : « Chaque fois que vous prenez votre voiture pour le week-end, la France doit vendre un revolver à un pays pétrolier du Tiers-Monde… Pour faire 10 000 km, on consacre 150 heures à sa voiture (gain de l’argent nécessaire à l’achat et à l’entretien, conduite, embouteillage, hôpital). Cela revient à faire du 6 kilomètres à l’heure, la vitesse d’un piéton. Le type de société que je propose est une société à basse consommation d’énergie. Cela veut dire que nous luttons par exemple contre la voiture individuelle. Nous demandons l’arrêt de la construction des autoroutes, l’arrêt de la fabrication des automobiles dépassant 4 CV… On peut penser dès à présent à réorienter l’industrie automobile vers la production des composantes de logements ou des systèmes d’énergie solaire ou éolienne… » En 2022, on n’a toujours rien appliqué de ce programme, on court donc au désastre.

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